Upload
ngotu
View
217
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
La Bourgogne, avec une sur-face forestière d'un milliond'hectares, se situe parmi les
régions les plus boisées deFrance métropolitaine. La forêtbourguignonne représente 6 % dela forêt française. Son taux deboisement de 32 %, légèrementsupérieur à la moyenne nationale,place la Bourgogne au dixièmerang des régions.Onze zones géographiques carac-téristiques, nommées sylvoécoré-gions, composent la Bourgogne.Celles du Morvan et de l'Autunoissont boisées sur pratiquement lamoitié de leur étendue. A l'inverse,le Bourbonnais et le Charolaisainsi que les plaines alluviales etpiémonts du massif central sontles moins densément forestières.
Une ressource abondanteen feuillusLa quasi totalité des bois est clas-
sée en forêt fermée (voirdéfinitions page 8), composée à85 % de feuillus et 15 % de rési-neux. L'essence majoritaire desforêts bourguignonnes est lechêne, qui couvre 52 % de la sur-face boisée. Placé au second rangparmi les feuillus, le hêtre occupe7 % de la surface forestière; il estsurtout présent sur les plateauxcalcaires du nord de la régionainsi que dans le Morvan. Lesconifères sont principalementissus de plantations. Le douglasest la principale essence rési-neuse, avec 8 % de la surface boi-sée, soit la moitié de l'ensembledes surfaces en conifères. LaBourgogne est désormais la pre-mière région française pour la sur-face des peuplements en douglasdevant le Limousin, Rhône-Alpeset l'Auvergne. Le pin sylvestre etl'épicéa occupent respectivementles deuxième et troisième posi-
La Bourgogne dispose d'une
ressource en bois abondante,
sa forêt se place au sixième rang
national pour sa surface. La forêt
bourguignonne a une vocation
productive en quantité mais aussi
en qualité, à travers deux essences
phares, le chêne et le douglas.
Avec 2,4 millions de m3 récoltés
par les professionnels en moyenne
par an sur la période 2010-2013,
la Bourgogne se classe au
quatrième rang des régions
pour le volume de bois récolté.
En 2011, la filière forêt-bois compte
1 800 établissements et emploie
12 000 personnes. Très présente
en zone rurale, elle contribue au
maintien d'emplois pérennes.
La filière comprend une large
palette d'activités, dont
l'exploitation forestière et
la première transformation du bois,
bien représentées dans la région.
La filière a perdu des emplois ces
dernières années, mais elle résiste
assez bien à la crise économique,
comparée à d'autres secteurs
d'activités.
Agre
ste
Bourg
ogne - N
°186 - juill
et 201
5
Numéro 186 - juillet 2015
Source : Inventaire forestier national - campagne 2007 à 2011
Etat des lieux de la filière forêt-bois en BourgogneEtat des lieux de la filière forêt-bois en Bourgogne
Une forte densité forestière dans le Morvan et l’AutunoisUne forte densité forestière dans le Morvan et l’Autunois
© IGN- BDCarto ®
2 Agreste Bourgogne - N°186 - juillet 2015
tions. Les peuplements mélangésde plusieurs essences constituent60 % de la surface de la forêt deproduction.Toutes essences confondues, laBourgogne, 3ème région métropo-litaine, possède 192 millions de m3
de bois sur pied, soit 7,5 % dutotal national. La production natu-relle de la forêt bourguignonne estestimée à 6,9 millions de m3
par an. Or, la récolte totale (dontl'auto-consommation en bois dechauffage) représente environla moitié de la ressource mobili-sable.La forêt bourguignonne n'a plus àdémontrer sa vocation productiveen quantité mais aussi en qualité(notamment pour le chêne et ledouglas). Cependant, le vieillisse-ment des peuplements de feuillusentraîne une augmentation impor-tante de bois sur pied de qualitésecondaire, dispersés sur degrandes surfaces et difficiles àmobiliser.
Avec plus des deux tiers de lasuperficie forestière, la forêt privéeest majoritaire en Bourgogne.Cependant, en Côte-d'Or, la répar-tition est quasi équilibrée entreforêt privée et forêt publique. Laforêt privée est morcelée mais
Près de 1Près de 1 800 établissements et 10800 établissements et 10 000 salariés000 salariés
Source : Insee - DADS 2011, Co-investissement Insee-SSP sur données 2011, expertises Aprovalbois et Insee
Équipements pour
l'exploitation forestière
Pas d'établ issement
dans la région
Sylviculture et
exploitation forestière
670 établissements
1 11 0 salariés (11 %)
Accompagnement de
la filière
7 établissements
50 salariés (0,5 %)
Commerce et transport
intra-fil ière
31 établ issements
1 30 salariés (1 %)
Bois énergie
Quantification complexe
Sciage et travail du bois
255 établissements
2 700 salariés (27 %)
Industrie du papier et du carton
35 établ issements
1 830 salariés (1 8 %)
Équipements pour la
transformation du bois
3 établissements
40 salariés (0,5 %)
Construction en bois
472 établissements
2 21 0 salariés (22 %)
Fabrication de meubles
205 établissements
1 790 salariés (1 8 %)
Objets divers en bois
99 établ issements
200 salariés (2 %)
Activités en amont de la filière ou relevant majoritairement de la première transformation
Activités essentiellement de seconde transformation
Activités de soutien
Activités transversales
moins que dans les autres régionsfrançaises. En 2012, près de53 000 propriétaires possèdent aumoins 1 ha de forêts dans larégion. Les propriétés d'au moins25 ha d'un seul tenant représen-tent la moitié de la superficie boi-sée privée. Les forêts publiquessont quant à elles réparties en1 540 forêts de collectivités, d'untotal de 211 000 ha, auxquelless'ajoutent 107 forêts domaniales,représentant 100 500 ha.
Une grande variété d'activitésLa filière bois désigne courammentl'ensemble des activités complé-mentaires qui concourent, d'amonten aval, à la réalisation de produitsfinis. En amont, la sylviculture-exploitation forestière est le seg-ment de la filière fournissantla matière première, le bois brut.Ce bois peut servir de produit inter-médiaire qui sera transformé enproduit fini (meubles, constructionen bois, objets divers en bois,papier-carton). Il peut égalementêtre utilisé pour produire de l'éner-gie. D'autres activités sont liées àla filière mais ne rentrent pas dansle circuit amont-aval : fourniture debiens d'équipement, commerce ettransport intra-filière...En 2012, la filière forêt-bois
compte 1 800 établissements etemploie 10 050 personnes, soit1,9 % de l'emploi salarié bourgui-gnon. Les 12 000 emplois sontmême atteints en intégrant les diri-geants non salariés et une estima-tion du nombre de salariés tra-vaillant sur des chaînes spéci-fiques de transformation de bois,au sein d'établissements tournésvers d'autres activités.Les établissements sont souventde petite taille : 36 % emploientmoins de 10 salariés et la moitién’ont pas de salarié. Une trentained'établissements ont au moins50 salariés et 15 comptent plus de100 salariés.Tous ces établissements sont trèsprésents en zone rurale où ilsassurent le maintien d'emploispérennes. La filière a en effet rela-tivement bien résisté à la crise :500 emplois salariés ont étédétruits entre 2009 et 2013, unebaisse de 5 %, deux fois moinsmarquée que celle de l'emploi nontertiaire dans la région.L'activité économique liée au boisn'est pas répartie de façon ho-mogène en Bourgogne. La filièreoccupe une place plus importantedans la Nièvre et en Saône-et-Loire, où elle rassemble res-pectivement 2,4 % et 2 % de l'em-
ploi salarié. En Côte-d'Or et dansl'Yonne, elle ne participe qu'à hau-teur de 1,7 % de l'emploi salarié deces départements. Mais c'est enSaône-et-Loire et en Côte-d'Orqu'il y a le plus d'emplois. Dans leParc naturel régional du Morvan, lafilière bois compte 450 emploissalariés, soit 2,1 % de l'emploisalarié total. Pour la partie bourgui-gnonne envisagée du futur Parcnational des forêts de Champagneet de Bourgogne, la filière compte-rait 400 emplois salariés, soit7,3 % de l'emploi salarié total.Les territoires n'offrent pas toute lapalette d'activités de la filière.Certains sont plus spécialisés.Ainsi, la zone d'emploi du Morvanest plutôt tournée vers la sylvi-culture et l'exploitation forestière,celle de Châtillon-sur-Seine plusorientée vers le sciage et travail dubois. L'industrie du papier et ducarton est très présente sur Senset Chalon-sur-Saône.
Le sciage et travail du bois,premier employeur de la filièreboisLe segment sylviculture - exploi-tation forestière représente 38 %des établissements de la filièrepour seulement 11 % de la main-d’œuvre régionale de la filière, soit1 110 salariés. La grande majoritédes établissements (72 %) n'ont
Agreste Bourgogne - N°186 - juillet 2015 3
aucun salarié. Parmi les salariés,460 agents de l'Office national desforêts gèrent et entretiennent lesforêts publiques. Sur la période 2010-2013,2,4 millions de m3 de bois rondssont récoltés par les profession-nels en moyenne par an sur leterritoire bourguignon, soit 6,7 %du total national. La Bourgogne estainsi la 4ème région française pourl’exploitation forestière. Les deuxtiers sont exploités par des entre-prises de Bourgogne, le reste prin-cipalement par celles de Rhône-Alpes et du Limousin dont deuxcoopératives. De même, les entre-prises bourguignonnes exploitentégalement des massifs extérieursnotamment en Champagne-Arden-ne, en Auvergne ou dans la régionCentre.Le bois d’œuvre occupe lapremière place avec 54 % de larécolte commercialisée. Les coni-fères, qui ne constituent que 15 %de la surface boisée régionale,participent à hauteur de 61 % à larécolte de bois d’œuvre, avec troisessences majeures : douglas,sapin et épicéa. Depuis 2005,les exportations représentent enmoyenne 9 % de la récoltecommercialisée. La Bourgogneexporte moins que les autresrégions forestières françaises.En moyenne, sur la période
2011-2014, les exportations deproduits sylvicoles (grumes, plantsforestiers...) se sont élevées à17 millions d'euros, soit 0,2 % dela valeur des exportations bour-guignonnes. La branche sciage et travail dubois regroupe les établissementsde première transformationcommeles scieries, les fabriques de mer-rains, de piquets, les usines dedéroulage, de panneaux et d'im-prégnation du bois. Elle rassembleaussi des activités liées à la secon-de transformation du bois commeles tonnelleries, les fabriques deparquets et d'emballages de typecaisses et palettes. Le sciage ettravail du bois est la première acti-vité de la filière en matièred'emploi avec 2 700 salariés, soit27 % de la main-d’œuvre salariéede la filière. Cette branche exportel'équivalent de 30 % de son chiffred'affaires, soit 186 millions d'eurosen moyenne sur la période 2011-2014. A l'inverse, pour fonctionner,elle importe à hauteur de63 millions d'euros. Sa main-d’œu-vre est constituée pour les troisquarts d'ouvriers, pour moitié qua-lifiés. Elle est peu féminisée : 15 %des postes sont occupés par desfemmes. La rémunération moyen-ne de 1 714 € nets par moisest proche de la moyenne de lafilière (1 775 €). C'est aussi une
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Sylviculture et
exploitation
forestière
Sciage et travail
du bois
Industrie du
papier et du
carton
Construction en
bois
Fabrication de
meubles
Objets divers
en bois
Commerce et
transport intra-
filière
Ensemble de la
filière
en %
Sans effectif de 1 à 9 salariés de 10 à 49 salariés de 50 à 99 salariés de 100 à 199 salariés de 200 à 499 salariés
Des établissements de petite tailleDes établissements de petite tailleRépartition des établissements de la filière selon leur tailleRépartition des établissements de la filière selon leur taille
Source : Insee - DADS 2011, Co-investissement Insee-SSP sur données 2011, expertises Aprovalbois et Insee
branche où les jeunes sont lesmoins présents : 18 % des salariésont moins de 30 ans contre 25 %pour l'ensemble de la filière.Cependant, la part des 55 ans etplus est équivalente à la moyennede la filière avec 12 %. La régioncompte 83 scieries en 2013. Lesciage est une activité qui seconcentre. Depuis 2009, suite à lacrise économique, 13 scieriesbourguignonnes ont fermé. Ce-pendant, avec 485 500 m3 enmoyenne par an au cours de lapériode 2010-2013, les volumessciés sont en progression de 5 %sur la période. Une scierie compteplus de 100 salariés : Bois et scia-ges de Sougy dans la Nièvre.Les sciages bourguignons repré-sentent plus de 6 % du volumefrançais. Le douglas et le chêneatteignent même respectivement22 % et 13 %. Alors que les scie-ries sont très nombreuses enCôte-d’Or et Saône-et-Loire, c’estle département de la Nièvre quitraite les plus gros volumes desciage, avec 49 % du volume total.Le résineux représente l’essentielde l’activité avec un peu plus desdeux tiers de la production. Parailleurs, avec 28 900 m3, laBourgogne est la 2ème région pro-ductrice de bois sous rails, devan-
4 Agreste Bourgogne - N°186 - juillet 2015
cée par la Franche-Comté et occupe le cinquième rang pour laproduction de merrains, avec 10 %de la production française. Le secteur de la tonnellerie est trèsprésent en Bourgogne avec desleaders mondiaux.
L’industrie cartonnièrestructurée autour de grandsgroupesL’industrie du papier et du car-ton (qui ne produit pas de pâte àpapier) se porte bien enBourgogne. L’emploi a mieuxrésisté à la crise que dans lesautres segments de la filière.Cette branche compte aujourd’hui1 830 salariés, soit 1 % de moinsseulement qu’il y a quatre ans. Sesentreprises enregistrent unebonne rentabilité et des margesélevées. Elles sont très largementorganisées autour de groupesnationaux ou internationaux : 97 %des salariés dépendent d’un cen-tre de décision extérieur à laBourgogne dont 53 % d’un groupeétranger. Faisant appel à des capi-taux importants et à du matériel deniveau technique performant, cetteindustrie est structurée autourd’établissements de grande taille.Parmi les dix plus gros employeursde la filière, six relèvent en effet du
segment papier-carton. Deux éta-blissements comptent plus de200 salariés et concentrent 35 %de l'effectif du segment : les pape-teries de Dijon à Longvic et lesemballages Laurent à Chalon-sur-Saône. Dans ce secteur d'activi-tés, la balance commerciale régio-nale est nettement déficitaire. Eneffet, le montant des importations,274 millions d'euros en moyennepour les quatre dernières années,est deux fois plus élevé que celuides exportations.L’industrie cartonnière emploieune main-d’œuvre qualifiée, dontla rémunération (2 200 € enmoyenne) est plus élevée quedans les autres branches de lafilière. Mais cette main-d’œuvreest aujourd’hui âgée : 16 % despostes sont occupés par des per-sonnels de 55 ans et plus contre12 % pour la filière dans sonensemble. Le recrutement d’unemain-d’œuvre jeune et qualifiéepour remplacer ces générationsqui bientôt partiront à la retraite estun véritable enjeu. Actuellement,11 % seulement des postes sontoccupés par des jeunes de moinsde 30 ans contre 25 % dans l’en-semble de la filière. La moyenned'âge s'élève à 44 ans, soit 4 an-nées de plus que la moyenne de la
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Ensemble de la f ilière
Commerce et transport intra-f ilière
Objets divers en bois
Fabrication de meubles
Construction en bois
Industrie du papier et du carton
Sciage et travail du bois
Sylviculture et exploitations forestière
en %
Artisans, commerçants et chefs d'entreprises Cadres et professions intellectuellesProfessions intermédiaires EmployésOuvriers qualifiés Ouvriers non qualifiésOuvriers agricoles
Une filière composée aux trois quarts d’ouvriersUne filière composée aux trois quarts d’ouvriersRépartition des salariés de la filière par catégorie socioprofessionnelleRépartition des salariés de la filière par catégorie socioprofessionnelle
Source : Insee - DADS 2011, Co-investissement Insee-SSP sur données 2011, expertises Aprovalbois et Insee
Agreste Bourgogne - N°186 - juillet 2015 5
filière bois. Un quart des postessont occupés par des femmescontre 18 % pour l'ensemble de lafilière.
Une main-d’œuvre très jeune etqualifiée dans la constructionAu sein des activités de se-conde transformation du bois,la construction tient une placeassez importante. Elle emploie2 210 salariés dans les travaux decharpente, de menuiserie et dansla construction de maisons. Samain-d’œuvre est plutôt qualifiée :60 % des ouvriers contre 40 %dans l’ensemble de la filière.Pourtant la rémunération moyennede 1 623 € nets par mois pour untravail à temps plein est inférieureà la moyenne de la filière (1 775 €).Cette faiblesse relative des rému-nérations peut s’expliquer par lajeunesse de la main-d’œuvre decette branche. Avec une moyenned'âge de 34 ans, les salariés de cesecteur d'activité sont de 6 ansplus jeunes que la moyenne de lafilière, 44 % des salariés ayantmoins de 30 ans. L’ancienneté surun poste de travail justifie souventun niveau de rémunération plusélevé.Cette branche a été touchée deplein fouet par la crise, à l’image
du secteur du bâtiment dans sonensemble. Ainsi, ses effectifssalariés ont diminué de 3 % enquatre ans. En outre, elle se trouveconfrontée à une concurrenceaccrue des menuiseries en alumi-nium et PVC. Le marché dela construction de maison à ossature bois résiste davantage :le bois a de nombreux atouts etl’État a pour ambition de dé-velopper son usage dans laconstruction.
Les fabricants d’objets divers enbois emploient 200 salariés. Plusde 7 sur 10 travaillent seuls. Cesont des tourneurs sur bois, desfabricants d’encadrements, d’ins-truments de musiques, de jouetsen bois, de bouchons en liège, demanches d’outils, de cercueils...Les rémunérations y sont peuélevées, 1 580 € nets en moyennepar mois.
Des difficultésdans la fabrication de meublesAu sein de la filière bois, la fabri-cation de meubles est la branchela plus touchée par la crise écono-mique. Ses entreprises enregis-trent les rentabilités économique etfinancière et les marges les plusfaibles. L’emploi salarié a reculé de
14 % en quatre ans. La branchecompte 1 790 salariés en 2012.Les établissements de fabricationde meubles sont pour la plupart depetite taille. Les trois quarts d’entreeux emploient 50 salariés oumoins. Le morcellement de l’em-ploi sur une multitude d’entreprisesne permet pas d'affronter au mieuxla concurrence. Six établissementsdépassent pourtant 100 salariés :Simire à Mâcon, spécialisé dans lemobilier pour écoles, collectivitéset entreprises, Eurosit à Saint-Éloidans les sièges de bureau et ActaMobilier à Monéteau dans l’agen-cement de magasins et de stands.Cette production associe souventle bois à d’autres matières premiè-res comme le plastique, le tissu ouencore le métal. Les salariés dusecteur de la fabrication de meu-bles ont en moyenne 40 ans, équi-valent à la moyenne de l'ensemblede la filière. Les salariés de moinsde 30 ans représentent 23 % desemplois, soit 2 points de moins quela moyenne de la filière. Lessalariés les plus âgés occupent12 % des postes. Avec 1 650 €, larémunération est en dessous de lamoyenne de la filière. Ce secteurest le plus féminisé de la filièrebois, 28 % des postes sont occu-pés par des femmes.
25 15 5 5 15 25
Part d'effectif salarié (‰)
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
65
70
75
80
Filière bois (Femmes)
Filière bois (Hommes)
Emploi salarié hors tertiaire (Femmes)
Emploi salarié hors tertiaire (Hommes) Part des 55 ans et plus : 12 %
Part des moins de 30 ans : 25%
Un salarié sur quatre a moins de 30 ansUn salarié sur quatre a moins de 30 ans
Source : Insee - DADS 2011, Co-investissement Insee-SSP sur données 2011, expertises Aprovalbois et Insee
6 Agreste Bourgogne - N°186 - juillet 2015
Les autres branches de la filièrereposent sur des effectifs plus fai-bles d’établissements et d’emplois.Ce sont, soit des activités transver-sales et internes à la filière, d’ac-compagnement, de commerce etde transport, soit des activités desoutien comme la fabrication d’é-quipement pour la transformationdu bois. La structure de la main-d’œuvre y diffère beaucoup decelle des autres segments.Professions intermédiaires etemployés sont nombreux. En parti-culier, toutes les activités d’accom-pagnement, c’est-à-dire celleschargées de développer, d’orien-ter, de promouvoir la filière, maisaussi d’améliorer les techniquesemployées, sont les plus qualifiéeset les mieux rémunérées (2 440 €en moyenne).
Des résultats comptables etfinanciers très variables selonles secteurs d'activitésSelon les segments, les résultatssont très hétérogènes. Cependant,le profil économique de la filièrebois est globalement peu favora-ble. La productivité apparente dutravail (valeur ajoutée par équiva-lent temps plein salarié) pourl'ensemble de la filière est faible,57 000 € par équivalent tempsplein (ETP) contre 66 000 € enBourgogne hors tertiaire. Le sec-teur de l'industrie du papier et ducarton a un résultat bien supérieurà la moyenne (72 000 €). A l'inver-se, le secteur de la fabrication de
meubles est bien en dessous avec46 000 €/ETP. La rentabilité économique de lafilière n'est pas élevée, 7,2 %contre 10 % en Bourgogne. Eneffet, si la filière enregistre un tauxde valeur ajoutée de 31 %, légère-ment supérieur à la moyennerégionale hors tertiaire (30 %), uneforte part de la richesse créée estconsacrée à la rémunération dupersonnel (82 %). Le secteur de lafabrication de meubles est de nou-veau mal positionné avec unerentabilité de 3,1 %. L'intensitécapitalistique, importante dans lasylviculture et l'exploitation fores-tière ou dans le sciage et travail dubois est à l'inverse limitée dansla fabrication de meubles et laconstruction en bois.Le profil financier est lui aussidans une situation défavorable.Une part des investissements doitêtre financée par des emprunts en2011, contrairement aux autressecteurs. Les besoins de finance-ment du cycle de production repré-sentent 95 jours de chiffre d'affai-res contre 61 jours pour les autresactivités, avec pour conséquencedes intérêts d'emprunts plusimportants. Ce coût atteint 15,9 %de l'excédent brut d'exploitation(EBE) pour 8,8 % dans les activi-tés régionales hors tertiaire. Lafilière bois enregistre cependantun point positif avec une part decapitaux propres dans le bilan plusélevée qu'en moyenne régionale,respectivement 40,5 % et 38,9 %.
Comme le profil économique, leprofil financier varie selon les seg-ments.Le secteur de l'industrie du papieret du carton dispose d'atouts finan-ciers : fonds propres des entre-prises élevés (52,6 %), fort tauxd'autofinancement des investisse-ments (215,6 %) et des besoins definancement limités à 74 jours dechiffre d'affaires. A l'opposé, lesegment du sciage et travail dubois rencontre des difficultés pourse financer. Ainsi, le montant desinvestissements n'est financé qu'àhauteur de 69 %, un quart del'EBE est consacré aux intérêtsdes emprunts mais surtout184 jours de chiffre d'affaires sontdestinés au financement du cyclede production.
Le bois énergie,une activité en plein essorLe bois, source d'énergie renouve-lable, est appelé à jouer un rôleimportant dans les engagementseuropéens de la France, de porteren 2020 à 23 % l'utilisation desénergies renouvelables dans laconsommation finale. Il constitueégalement un levier significatifpour l'indépendance énergétiquedu pays.Le bois énergie est en plein déve-loppement. Sa récolte progressedepuis dix ans et atteint 21 % desvolumes de bois récoltés par lesprofessionnels en Bourgogne en2013. Le marché du bois bûche enest le 1er débouché. A cette récol-
Source : Insee - FARE 2011, Co-investissement Insee-SSP sur données 2011, expertises Aprovalbois et Insee
* rapport entre les immobilisations et les effectifs (milliers d’euros par ETP)
Taux de valeur
ajoutée (VA)
Intensité
capitalistique*
Taux
d'exportation
Part des frais de
personnel dans
la VA
Rentabilité
économique
Sylviculture et exploitations forestière 29,6 158 15,4 63,6 13,8Sciage et travail du bois 26,6 124 30,8 76,5 5,4Industrie du papier et du carton 32,6 101 5,7 77,1 10,6Construction en bois 34,8 52 3,6 87,4 9,9Fabrication de meubles 34,9 52 5,3 95,0 3,1Objets divers en bois 32,1 55 2,7 90,9 4,7Équipements pour la transformation du bois 38,9 37 33,1 85,6 10,7Commerce et transport intra-filière 22,7 69 7,7 71,0 14,9Ensemble 31,0 85 14,5 81,9 7,2
Activités salariées hors tertiaire 29,8 103 23,6 76,5 10,0
DDes frais de personnel plus élevés que dans les autres activités salariées (hors tertiaire) es frais de personnel plus élevés que dans les autres activités salariées (hors tertiaire)
Agreste Bourgogne - N°186 - juillet 2015 7
te, s'ajoutent les volumes d'affoua-ge. En Bourgogne, ils s'élèvent enmoyenne à 241 750 m3 en forêtscommunales entre 2012 et 2014 ;les volumes vendus en cession àdes particuliers en forêts doma-niales atteignent 59 600 m3. Lesconsommations de bois de chauf-fage par les particuliers représen-tent la part la plus importante desconsommations en bois énergie.En moyenne, un ménage bourgui-gnon a consommé 8,6 stères en2013 (source : CEREN, voir défini-tions). Cette moyenne prend encompte les consommateurs sechauffant au bois bûches demanière régulière et les consom-mateurs utilisant cette sourced'énergie en appoint.Le bois énergie est aussi soutenupar le développement des chauffe-ries automatiques au bois dont lenombre a pratiquement doublé encinq ans : collectives ou industriel-les, 332 sont opérationnelles en2014 dans la région pour unepuissance de plus de 311 MW.Elles consomment 285 000 tonnesde bois, soit 76 000 TEP (tonneséquivalents pétrole). En 2013,parmi les types de combusti-bles consommés, les produitsconnexes, déchets issus de latransformation du bois (sciures,écorces et chutes) devancent lesplaquettes forestières pour leschaufferies collectives. Dans leschaufferies industrielles, ce sontessentiellement des produitsconnexes.La production totale de bois éner-gie et le nombre d'emplois générésne sont cependant pas précisé-ment connus. En effet, une partimportante de la production dubois de chauffage sous forme debûches échappe aux circuitscommerciaux (celle relevant enparticulier de la production pourson propre compte ou desaffouages). Elle est estimée à1 000 000 m3.De même, les entreprises fournis-sant du bois énergie ont souventplusieurs activités et relèvent ainsisoit de l'exploitation forestière, soitdu sciage et travail du bois.
Nadine VIATTE
0
500 000
1 000 000
1 500 000
2 000 000
2 500 000
1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013
M3 bois ronds
Bois énergie
Récolte totale
Écocertification et gestion durable
La filière bois en Bourgogne, engagée depuis 2001 dans l'éco-certification, garantit une
gestion durable de la forêt : protéger la forêt, valoriser ses produits et assurer l'avenir
du patrimoine forestier en prenant en compte tous ses rôles : économique, écologique,
social et culturel. Fin 2014, 3 397 propriétaires représentant 391 035 ha de forêt sont
engagés dans la certification PEFC en Bourgogne. En 2013, les récoltes de bois d’œu-
vre et bois d'industrie sont certifiées à hauteur de 43 % et le bois énergie à 48 %. Au
total, 44 % de la récolte en Bourgogne, soit plus d'un million de m3, est certifiée, contre
52 % en France.
Localisation et puissance des chaufferiesLocalisation et puissance des chaufferies
Le bois énergie : plus d’un cinquième de la récolte de bois rondsLe bois énergie : plus d’un cinquième de la récolte de bois ronds
Source : Agreste - Enquêtes annuelles de branche exploitation forestière
Source : ADEME Bourgogne
M3 de bois ronds
Puissance installée au 1er janvier 2013
Puissance installée au 1er janvier 2014
chaufferies situées dans une entreprise
chaufferies collectives
SOeS, CORINE Land Cover, 2006
des professionnelsdes professionnels
moins de 500 kW entre 500 et 1 000 kW plus de 1 000 kW
moins de 300 kW entre 300 et 1 000 kW plus de 1 000 kW
dans une entreprise de la filière bois dans une entreprise hors filière bois
chaufferie avec réseau de chaleur chaufferie sans réseau de chaleur
Agreste Bourgogne - N°186 - juillet 2015Agreste Bourgogne - N°186 - juillet 2015Directeur régional : Vincent Favrichon
Directrice de la publication : Dominique Degueurce, chef du SRISE
Composition, impression : SRISE
Crédit photos : SRISE
ISSN : 1293 - 1748 - Dépôt légal : à parution
Prix : 2,50 euros
© AGRESTE 2015
Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture
et de la forêt de Bourgogne
Service régional de l’information statistique et économique
4 bis rue Hoche - BP 87865
21078 Dijon Cedex
Tél. : 03 80 39 30 12
Fax : 03 80 39 30 99
Mail : [email protected]
DéfinitionsDéfinitionsLa forêt fermée est une forêt où le couvertdes arbres est supérieur ou égal à 40 %.Bois rond : comprend tout arbre abattu etfaçonné, avant la première utilisation :grume (tronc coupé, ébranché et revêtu deson écorce), billon, rondinBois d'énergie : bois destiné à la produc-tion d'énergie. Il inclut le bois de chauffage
Taux de valeur ajoutée :valeur ajoutée/chiffre d'affaires horstaxe*100Taux d'exportation :exportations/chiffre d'affaires hors taxe*100Rentabilité économique :EBE (Excédent Brut d'Exploitation)/(immo-bilisations brutes corporelles et incorporel-les + BFR (Besoin en fonds de Roulement))
FCBA : Institut technologique ForêtCellulose Bois-construction AmeublementPEFC : Programme de reconnaissance descertifications forestièresCEREN : Centre d'études et de rechercheséconomiques sur l'énergie
Méthodologie Méthodologie (établissements, emplois)(établissements, emplois)
Le périmètre de la filière boisLe périmètre de la filière bois est issu d’une première sélection d’établissements àest issu d’une première sélection d’établissements à
travers 3 sources : le répertoire Sirène, qui permet de retenir ceux dont l’activité printravers 3 sources : le répertoire Sirène, qui permet de retenir ceux dont l’activité prin--
cipale est compatible avec une appartenance à la filière bois, l’enquête annuelle decipale est compatible avec une appartenance à la filière bois, l’enquête annuelle de
production de l’Insee, et les enquêtes annuelles de branche du ministère deproduction de l’Insee, et les enquêtes annuelles de branche du ministère de
l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt.l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt.
Cette sélection a été ensuite expertisée et affinée par les acteurs bourguignons deCette sélection a été ensuite expertisée et affinée par les acteurs bourguignons de
la filière (DRAAF, Interprofession régionale de la forêt et du bois en Bourgogne -la filière (DRAAF, Interprofession régionale de la forêt et du bois en Bourgogne -
Aprovalbois, Conseil Régional et Direccte). N’ont alors été retenus que les établisAprovalbois, Conseil Régional et Direccte). N’ont alors été retenus que les établis--
sements dont l’activité est très majoritairement liée au bois. Ce travail précis d’exsements dont l’activité est très majoritairement liée au bois. Ce travail précis d’ex--
pertise réalisé uniquement sur le périmètre régional rend délicates les comparaisonspertise réalisé uniquement sur le périmètre régional rend délicates les comparaisons
avec d’autres régions. Seul le poids de la filière dans l’économie régionale a pu êtreavec d’autres régions. Seul le poids de la filière dans l’économie régionale a pu être
estimé à l’aide des sources administratives.estimé à l’aide des sources administratives.
Pour en savoir plus Pour en savoir plus Publications :Publications :Activité des exploitations forestières et des scieries en Bourgogne en 2012, Agreste Bourgogne n°164 – juin 2014
La filière bois en Bourgogne : 12 000 emplois répartis sur tout le territoire, Insee Analyses Bourgogne, n°3 – novembre 2014
Sites internet :Sites internet :
- DRAAF Bourgogne : www.draaf.bourgogne.agriculture.gouv.fr
- Agreste - Service de la statistique et de la prospective : www.agreste.agriculture.gouv.fr
- Résultats des enquêtes exploitations forestières et scieries,
sur www.agreste.agriculture.gouv.fr rubrique Données en ligne
- Inventaire forestier national (IGN) : www.inventaire-forestier.ign.fr
- APROVALBOIS : www.aprovalbois.com
- Centre régional de la propriété forestière Bourgogne (CRPF) : www.foret-de-bourgogne.fr
- Office National des Forêts : www.onf.fr
- ADEME : www.bourgogne.ademe.fr
- Direction générale des douanes et droits indirects : lekiosque.finances.gouv.fr
- CEREN : www.ceren.fr
Agreste : la statistique agricoleAgreste : la statistique agricole
La Bourgogne : 2ème région
productrice de plants forestiers en 2013
Avec 10 % du marché national, la
Bourgogne occupe la 2ème place des
régions productrices de plants forestiers
loin derrière l’Aquitaine (70 %) et devant la
région Centre (6%). Feuillus (hors peu-
pliers) et résineux représentent respec-
tivement 18 % et 8 % de la production
nationale, les peupliers 10 %. Hors pin
maritime, dont la production et l’utilisation
sont spécifiques à l’Aquitaine, la
Bourgogne produit 30 % des plants natio-
naux. Sur une surface de 250 ha, majoritai-
rement dans l'Yonne, la région compte
18 pépinières dont 4 concentrent 90 % de
la production qui se répartit dans l’Yonne
(48 %), en Saône-et-Loire (34 %) et dans la
Nièvre (18 %). La commercialisation 2013-
2014 porte sur 6,8 millions de plants en
racines nues dont 1,6 millions de feuillus
(50 % de chênes), 4,6 millions de résineux
(45% de douglas) et 57 000 peupliers. Le
marché européen (Allemagne, Belgique,
Grande-Bretagne, Espagne) représente
16 % des ventes, ce qui situe la
Bourgogne au 2ème rang des régions
exportatrices.
Josette CHAUVIN DRAAF Bourgogne - SEFAR
Pôle Forêt-Bois-Biomasse, Source : Enquête statistique
annuelle MAAF/IRSTEA sur les ventes de plants forestiers
Le bûcheronnage mécaniséen Bourgogne
Depuis 1992, le nombre de machinesde bûcheronnage n'a cessé de croître.En 2014, on dénombre 54 machinespour 32 entreprises contre 47 machi-nes pour 30 entreprises en 2008. Si lamoyenne est de 1,7 machine par entre-prise, celles possédant 2 machines etplus sont de plus en plus nombreuses.Elles représentent plus d'une unité surcinq. Cependant, le parc est vieillis-sant, 5,8 ans en moyenne en 2014contre 4 ans en 2008.
Sources : Rapport Institut technologique
FCBA (voir définitions) – DRAAF
Des aides pour l'améliorationde la desserte forestière
Dans le cadre de la politique de développe-
ment durable forestier, le Fonds européen
agricole pour le développement rural
(FEADER) intervient en co-financement de
l'État, des collectivités locales ou autres
financeurs publics. Plusieurs priorités straté-
giques sont définies dont l'amélioration de la
compétitivité de la filière bois. Dans ce
domaine, les investissements en Bourgogne
ont concerné essentiellement la mécanisa-
tion pour la récolte de bois et la desserte
forestière. En 2013, 63 % des investisse-
ments ont été dédiés à la desserte
forestière, soit 746 600 euros. Environ
40 km de routes forestières sont créés par
an et, pour la période 2007-2013, cela
représente un total de 300 km.