Il y a d’abord eu mon arrivée à Goma, à bord d’un Airbus de la compagnie CAA. On sent que les pilotes actionnent à fond toutes les manettes, pédales et autres accessoires pour arrêter l’avion avant la coulée de lave qui a coupé la piste en deux. Impressionnant !

Le 17 janvier 2002, au petit matin, le Nyiragongo, entre en éruption: trois coulées de lave dévalent les flancs de ce majestueux volcan; l’aéroport est la première infrastructure touchée. La piste est coupée en deux. Quand on sort de l’avion, la vue de ce volcan donne immédiatement envie de l’escalader.

Revenons en 2002: après avoir coupé la piste d’atterrissage, la lave s’approche de la ville et s’en prend au plein centre de Goma. Elle s’engage dans l’avenue principale, brûle tout sur son passage, tout en s’attaquant à plusieurs rues et ruelles adjacentes. Puis elle atteint le lac Kivu où la coulée plonge dans un énorme bouillonnement de vapeur.Autant, le volcan est très pentu, autant dans Goma même, la pente du terrain est faible; c’est une chance car la lave avance lentement et elle se refroidit peu à peu. Beaucoup de gens ont le temps de fuir en récupérant tout ce qu’ils peuvent de leurs biens, aussi maigres soient-ils.Au regard de l’ampleur du phénomène, il y a peu de victimes mais 500 000 personnes sont déplacées. On compte 45 morts. Les dégâts matériels sont inestimables.Pendant les jours qui suivront, Goma vivra dans l’angoisse d’une émanation du gaz méthane emprisonné au fond du lac. Elle ne s’est pas produite.

Et voici le petit hôtel où j’ai logé, dans un quartier tranquille pas très loin du lac

Et de ma fenêtre, pleine vue sur le lac …

Le dimanche, j’ai eu l’occasion de me balader dans la campagne environnante; à la sortie de la ville, j’ai pu voir les dernières constructions: aujourd’hui, comme dans toutes les villes volcaniques du monde, on a reconstruit partout sur la coulée, en attendant la prochaine éruption. « On a toujours vécu comme ça monsieur; sinon on doit aller trop loin » m’a dit une vendeuse

Début décembre, tout le monde semblait soulagé et heureux de savoir que le M23 avait rendu les armes. Malheureusement, aujourd’hui, des bandits armés réapparaissent et on reparle d’anciens du M23 qui se réameraient …

Puis j’ai pris le bateau express pour rejoindre Bukavu: 3 heures sur le lac… Sympa comme ballade

Comme mentionné, dans un e-mail précédent, Bukavu, ville sale, …

Populeuse

Photo floue car prise en roulant, je n’ai pas osé m’arrêter

Avec de nombreux tronçons de route dans un état pitoyable

Toutefois, dans certaines parties de la ville, les couleurs des parois, la forme improbable des toits, le manque total d’urbanisme, la luminosité naturelle m’amènent à dire qu’il y règne une harmonie chaotique … ou un chaos harmonieux, je vous laisse choisir.

Malgré tout, que les amoureux de Bukavu se rassurent, il existe encore quelques très beaux endroits …Et d’abord mon appartement, tout au dessus à gauche (avec la terrasse arrondie): 80 m², simplement meublé, juste ce qu’il faut pour 1,000 $ /mois. Je l’ai trouvé grâce à une commissionnaire que j’ai contacté par l’ami d’un ami qui connaissait quelqu’un qui la connaissait. Lorsqu’on s’est donné rendez-vous par téléphone, comme je ne l’avais jamais vue, pour pouvoir la reconnaître, je lui ai suggéré qu’elle était sûrement grande et jolie. Le plus sérieusement du monde, elle m’a répondu: « ah non monsieur, moi je suis noire et grosse » …

Vous avez donc eu un certain aperçu de cette région de Goma, Bukavu et du lac Kivu. Si vous désirez mieux connaître l’histoire de cette région, permettez-moi de terminer ce PowerPoint en vous suggérant le livre « Kivu :du Paradis à l’Enfer » de Alain Huart (éditions Weyrich)