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entrevoi... Le magazine d’Altéo asbl mouvement social de personnes malades, valides et handicapées www.alteoasbl.be N°25 novembre 2011 à avril 2012 éditeur responsable : Ph.Bodart - Altéo asbl - Chaussée de Haecht, 579 - BP 40 -1031 Bruxelles Dossier : Coopération internationale et handicap

Entrevoi 25

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Coopération et handicap

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entrevoi...Le magazine d’Altéo asblmouvement social de personnes malades, valides et handicapées

www.alteoasbl.be

N°25 novembre2011 àavril 2012

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Dossier : Coopération

internationale et handicap

EDITO

Edition et diffusion :Altéo asblChaussée de Haecht, 579 - BP 401031 BruxellesT : 02 246 42 26 - F : 02 243 20 [email protected] - www. alteoasbl.be

Après 6 années passées à la présidence d’Altéo, le moment est venu de passer la

main. Ce sera effectif dès la mise en place du nouveau Conseil d’administration lors de

l’Assemblée générale de décembre 2011.

J’ai eu la chance de présider Altéo pendant une période riche en étapes et changements importants : la finalisation de la fusion ACIH-AAM en Altéo, le

50ème anniversaire.

Nous avons aussi travaillé à la réorganisation des structures du Mouvement (instances, commissions au niveau national et régional) et du travail de ces mêmes structures dans

une perspective de complémentarité, mais aussi de plus grande efficacité. Le rôle de chaque niveau a été identifié, le processus de construction de la décision en ce qui concerne les choix, les

options et valeurs du Mouvement a été élaboré. Et enfin, face à la diversité croissante des enjeux pour la personne handicapée et malade, un plan stratégique a été élaboré permettant de baliser le travail à chaque niveau du Mouvement pour les prochaines années.

Si le cadre organisationnel est prêt, le vrai travail commence. Comment faire vivre tout cela au sein du Mouvement, particulièrement au niveau régional et local. Dès mon arrivée, j’ai mis en évidence le point stratégique que constitue le niveau régional. Il se trouve au croisement entre le Mouvement Altéo dans son axe national vertical et le Mouvement Altéo au niveau régional dans sa relation avec la Mutualité chrétienne régionale, véritable lieu de vie de la Mutualité et des mouvements (Altéo, UCP, J&S).

Un des enjeux à court terme sera de combiner une plus grande complexité des enjeux qui nécessitera une grande compétence des volontaires engagés dans le Mouvement, avec la réalité du terrain dans sa simplicité, mais surtout sa justesse sur ce que vivent

Changement de Présidence chez Altéo

Rédacteur en chef : Sebastián FrancoEditeur responsable : Philippe BodartOnt collaboré à ce numéro : Philippe Bodart, Nancy De Fauw, Emilie De Smet, Jean-Pierre Yernaux, Cécile Histas, David Lefèbvre, Sebastián Franco / Relecture et corrections : Daniel Antoine, Philippe Bodart, Paloma Urbina

Photos et illustrations : Layla Aerts, Miguel Cuenca, Caroline Marin, Handicap International, Solidarité MondialeMise en page : Buro Fluoentrevoi est imprimé sur papier recyclé

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réellement les personnes malades et handicapées au quotidien. L’axe d’éducation permanente du Mouvement prend ici tout son sens.À l’avenir, la représentativité de la personne handicapée dans le Mouvement et ses instances devra être reposée tant sur le fond que sur la forme. Qui représente qui ? Pour reprendre une citation d’Andrée Maes : « Qu’y a-t-il de commun entre une personne handicapée mentale et le jeune universitaire qui doit reconsidérer l’orientation de sa vie suite à des séquelles importantes d’un accident de la route ? ». Nous devrons peut-être intégrer cette question dans le pourcentage de personnes handicapées dans nos instances. Cela concerne ceux dont le quotidien est entièrement concerné par la problématique du handicap non pas de manière administrative, mais dans leur rapport direct avec la personne handicapée. Je veux parler par exemple des parents, des professionnels des personnes lourdement handicapés …, qui sont déjà nos partenaires lors des activités d’Altéo. Nous devrons aussi nous intéresser à ceux et celles qui ont la chance d’avoir intégré les circuits ordinaires de la société comme les personnes handicapées travaillant en ETA (entreprise de travail adapté), en entreprise. Nous devrons adapter parfois nos horaires.

Un autre enjeu sera de tisser des liens et des relations positives entre tous les services et structures, les professionnels, la personne handicapée elle-même et sa famille. Le parcours de vie de chacun n’est plus linéaire. Chacun peut à un moment être très autonome et à d’autres moments de sa vie plus dépendant. L’important est qu’il puisse, quelle que soit sa situation, rester un citoyen à part entière, garder « sa parole ». Quel que soit

son lieu de vie (seul, en service résidentiel …), celui-ci doit être considéré comme son domicile.Une dernière réflexion. Altéo est « un Mouvement social ». Notre société a évolué vers une reconnaissance de chacun dans sa spécificité et dans un droit à l’égalité des chances pour tous. Ceci est indispensable dans une société qui se veut plus démocratique. Mais aujourd’hui, cette évolution a tendance à devenir de l’individualisme où le chacun-pour-soi prime. La conséquence est que tout choix, toute décision politique et sociale est considérée comme inadéquate, car ne répondant pas entièrement à ma problématique et à mon désir. Cette évolution ne peut être que négative et destructrice pour chacun à long terme. L’enjeu des prochaines années sera d’associer la reconnaissance spécifique de chacun dans son lien et enjeu au niveau collectif et social. Dans ce cadre, un lien fort avec la Mutualité chrétienne est plus que nécessaire. Il sera indispensable demain, et ce dans le respect de la spécificité de chacun.

Je voudrais pour terminer remercier toutes et tous pour ce que vous m’avez apporté pendant ces années, dans un parcours personnel déjà bien intense au niveau du handicap. Nos

parcours à Altéo et moi-même continueront à se croiser à

l’avenir, mais d’une autre manière. Tout d’abord à travers

différents mandats mais aussi dans le secteur de la coopération.

Bon vent à Altéo et au futur prochain président.

Jean-Pierre YernauxPrésident Altéo

sOmmAIrEDossier : Coopération internationale et handicap Le développement inclusif Page 4 Les Objectifs du Millénaire Page 5 Interview avec Handicap International Page 6 Campagne « La santé, un droit pour tous ! » Page 8

Compte-rendu de la journée d’étude sur l’emploi Le 14 mai 2011… Un temps de fête et de réflexions Page 9 Conclusions… Perspectives à l’issue de la journée Page 12

Année européenne du Volontariat Interview avec une Guide Horizon Page 13

Altéo Info Page 15 Coordonnées Altéo Page 19

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Le développement inclusif

COOPéRATION INTERNATIONALE ET HANDICAP

Un précédent numéro d’entrevoi dédié à la pauvreté avait montré que le handicap et la pauvreté sont for-tement reliés et se renforcent mutuellement. Cela est d’autant plus vrai dans les pays en développement, où la pauvreté frappe une grande partie de la population. En effet, la Banque Mondiale estime que 20% des per-sonnes les plus pauvres dans le monde sont handica-pées. Les personnes handicapées sont donc surrepré-sentées dans les populations pauvres.

La coopération internationale a donc un rôle parti-culier à jouer pour s’attaquer à ce problème. Depuis quelques années, nous assistons à une prise en compte plus importante de la problématique du handicap dans les politiques de coopération : on parle de développe-ment inclusif. Plusieurs pays ont même des politiques spécifiques axées sur l’inclusion : Royaume-Uni, Italie, Allemagne.

Ce mouvement risque de prendre plus de force ces pro-chaines années, grâce à l’adoption par de nombreux pays et institutions (UE) de la Convention relative aux droits de la personne handicapée. La Convention sti-pule à son article 32 l’importance de considérer égale-ment sous l’angle du handicap les politiques en matière de coopération internationale.

L’ImPOrTANCE Du DéVELOPPEmENT INCLusIf

Développement inclusif : développement basé sur le principe de respect des droits des personnes handi-capées, et met l’accent sur l’égalité des chances et la participation non-discriminatoire.

En effet, les personnes handicapées sont particulière-ment touchées par la pauvreté, et sont donc un groupe-cible important pour pouvoir atteindre les Objectifs du Millénaire (voir encadré).

Pour travailler au développement inclusif, il importe que tous les grands projets et programmes de développe-ment prennent en compte les personnes handicapées. Il faut également encourager les mesures destinées à rendre plus autonomes les personnes handicapées afin qu’elles fassent valoir leurs intérêts de manière respon-sable et autonome et soient intégrées, par leur partici-pation, dans les programmes généraux.

Réhabilitation communautaire : basée sur la participation des communautés locales, elle transpose la réhabilitation dans les communautés et utilise des méthodes simples et travaille principalement avec des bénévoles.

Le succès du développement inclusif exige un change-ment de paradigme en termes de droits humains, et dépend de tous les acteurs du développement et de leur détermination à ouvrir les projets et les programmes aux personnes handicapées.

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1. réDuIrE L’ExTrêmE PAuVrETé ET LA fAIm> Réduire de moitié la proportion de la population dont le reve-nu est inférieur à un dollar par jour> Réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim

2. AssurEr L’éDuCATION PrImAIrE POur TOus> Donner à tous les enfants, garçons et filles, les moyens d’ache-ver un cycle complet d’études primaires

3. PrOmOuVOIr L’égALITé DEs sExEs ET L’AuTONOmIsATION DEs fEmmEs> Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à 2005, si possible, et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015, au plus tard

4. réDuIrE LA mOrTALITé INfANTILE> Réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans

5. AméLIOrEr LA sANTé mATErNELLE> Réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle

6. COmBATTrE LE VIH/sIDA, LE PALuDIsmE ET D’AuTrEs mALADIEs> Stopper la propagation du VIH/SIDA et commencer à inverser la tendance actuelle> Maîtriser le paludisme et d’autres grandes maladies, et com-mencer à inverser la tendance actuelle

7. AssurEr uN ENVIrONNEmENT DurABLE> Intégrer les principes du développement durable dans les poli-tiques nationales; inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales

> Réduire de moitié le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable> Améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habi-tants de taudis, d’ici à 2020

8. mETTrE EN PLACE uN PArTENArIAT mONDIAL POur LE DéVELOPPEmENT> Poursuivre la mise en place d’un système commercial et finan-cier multilatéral ouvert, fondé sur des règles, prévisible et non discriminatoire. Cela suppose un engagement en faveur d’une bonne gouvernance, du développement et de la lutte contre la pauvreté, aux niveaux tant national qu’international> S’attaquer aux besoins particuliers des pays les moins avan-cés. La réalisation de cet objectif suppose l’admission en fran-chise et hors contingents de leurs exportations, l’application du programme renforcé d’allégement de la dette des pays pauvres très endettés, l’annulation des dettes bilatérales envers les créan-ciers officiels, et l’octroi d’une aide publique au développement plus généreuse aux pays qui démontrent leur volonté de lutter contre la pauvreté> Répondre aux besoins particuliers des Etats enclavés et des petits Etats insulaires en développement> Traiter globalement le problème de la dette des pays en dé-veloppement par des mesures d’ordre national et international propres à rendre leur endettement viable à long terme> En coopération avec les pays en développement, créer des emplois décents et productifs pour les jeunes> En coopération avec l’industrie pharmaceutique, rendre les médicaments essentiels disponibles et abordables dans les pays en développement> En coopération avec le secteur privé, mettre les avantages des nouvelles technologies, en particulier des technologies de l’infor-mation et de la communication, à la portée de tous

Objectifs du millénaire

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QuEL EsT LE TrAVAIL DE HANDICAP INTErNA-TIONAL (HI) ?

Handicap International est une ONG active depuis 30 ans qui vise à soutenir les personnes handicapées dans les pays du Sud. Handicap International travaille selon 3 axes :> La prévention : éviter que le handicap ne survienne (sécurité routière, déminage, formation des sages-femmes)> La réadaptation (kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthoprothésistes, fourniture de matériel, formation de personnel)> L’inclusion (autonomie de la personne handicapée, intégration dans la société)

Handicap International compte aujourd’hui 8 sections et travaille dans près de 60 pays.

COmmENT sE fAIT LE CHOIx DEs PAys DANs LEsQuELs HI INTErVIENT ?

D’une part par l’analyse de besoins identifiés, de la demande donc. D’autre part les opportunités sur place. Il n’y pas de modèle unique. L’ouverture d’un projet ne se fait qu’après une mission exploratoire où l’on évalue les besoins et la valeur ajoutée d’un éventuel projet. L’objectif est d’être indépendant, on a donc de nombreux bailleurs différents (publics et privés). Cette variété permet cette indépendance.

y A-T-IL uNE éVOLuTION DE LA COOPérATION Au DéVELOPPEmENT PAr rAPPOrT Au HANDI-CAP ?

C’est difficile de le dire au niveau global. Un élément important - et sur lequel on s’appuie – c’est la Convention ONU sur les droits des personnes handicapées. Nous travaillons pour qu’elle soit signée par les pays où nous

AVEC DAMIEN KREMER, SOPHIE CLESSE ET EMMANUELLE DE CALUwé DE HANDICAP INTERNATIONAL

Entretien

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intervenons. Cependant, même après signature, le travail continue. La Convention ne changera pas les choses comme par magie.

La coopération au développement compte peu d’acteurs au niveau du handicap. C’est un problème pour la prise en compte du handicap dans les politiques générales. Par exemple, le handicap n’est pas mentionné dans les Objectifs du Millénaire et les grandes ONG n’y sont pas toujours attentives. Il y a un effort à faire pour que les grands acteurs internationaux aient une vision transversale du handicap. A titre d’exemple, il arrive souvent qu’un camp pour réfugiés ne dispose pas de pictogrammes adaptés ou qu’il ne soit pas accessible aux chaises roulantes.

Il n’y a pas encore beaucoup de politiques spécifiquement axées handicap, comme ça peut être le cas pour la thématique du genre. Mais cela peut être également un avantage : il est possible d’aborder le handicap dans toute une série de politiques, comme celle de la santé. Cela permet par conséquent d’aborder des bailleurs de fonds actifs dans différents domaines.

QuELs sONT LEs AuTrEs ACTEurs AVEC LEs-QuELs TrAVAILLE HANDICAP INTErNATIO-NAL ?

On collabore activement avec les ministères concernés dans le pays d’intervention. Mais nous travaillons toujours si possible également avec les associations actives dans le domaine.

COmmENT sE PAssE LA COLLABOrATION AVEC LEs AssOCIATIONs LOCALEs ?

Cela dépend beaucoup du contexte local. Intervenir au Congo, c’est très différent que d’intervenir au Vietnam. Dans certains pays, les autorités interviennent beaucoup tandis que dans d’autres elles sont quasiment absentes. On ne vient pas avec un projet ficelé et importé d’ailleurs, on essaie de s’adapter à la réalité du pays.

QuELLEs sONT LEs DIfférENCEs ET sImILITuDEs ENTrE LA réALITé Du HANDICAP ICI ET Au suD ?

Au sud, de nombreux handicaps pourraient être évités (sécurité routière, accompagnement de la mère). A cause de l’urbanisation, les pays affrontent de graves problèmes d’accidents de la route, qui deviennent de gros problèmes de santé publique.En Europe, on est face à un problème de vieillissement de la personne handicapée. C’est une réalité qui demandera des solutions nouvelles.

Il y a également la perception culturelle de la personne handicapée qui change considérablement. Quelle place aura une personne handicapée dans la société ? Comprendre cela est essentiel pour la mise en place d’un projet.

On a parfois une vision assez négative de la perception du handicap dans le sud, parfois à juste titre. Mais il y a également des points positifs. Comme le fait que, souvent,

la personne handicapée reste dans sa famille et fait partie intégrante de la société (malgré les énormes difficultés qu’elle peut vivre au quotidien).

Ici en Belgique on est encore souvent dans une vision de l’assistance aux personnes handicapées. La personne handicapée vit souvent coupée de son tissu social, de sa famille (par le fait de vivre en institution) et on pense beaucoup en termes spécialisés (éducation, travail adapté) : cela peut être positif, mais porte en soi une connotation d’exclusion. Dans les pays du sud, comme on part souvent de zéro, le champ d’action est beaucoup plus ouvert. Par exemple, au lieu de proposer une classe spécialisée (qui n’existe pas), on tentera de sensibiliser le professeur à accueillir l’enfant handicapé dans sa classe, avec les autres élèves valides.Ce parcours d’inclusion est peut-être plus difficile à parcourir ici en Europe puisque nous avons déjà un système qui fonctionne de manière efficace.

QuELs LIENs PEuT-ON TIssEr ENTrE HANDICAP INTErNATIONAL ET LEs AssOCIATIONs ACTIVEs ICI, COmmE ALTéO ?

Nous avons un projet d’éducation au développement. Le but est de mobiliser les organisations belges pour qu’elles puissent également porter la voix des personnes handicapées du sud à travers les actions collectives qu’elles mènent. Cela se fait au travers de formations qui sont adaptées aux différents handicaps que pourraient avoir le public.Nous avons également un projet d’échange entre associations du nord et du sud. Des représentants de l’association belge se rendent dans un pays et rencontrent le réseau et différents acteurs dans le domaine du handicap. Puis c’est au tour des représentants de l’association du sud de venir en Belgique et de suivre les activités de l’organisation belge. Cela favorise le renforcement des compétences et l’échange d’informations et de bonnes pratiques entre les deux associations.

Plus d’informations sur www.handicapinternational.be

une campagne

qui nous concerne

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solidanza ; Ou COmmENT DANsEr sOLIDAIrE !

Le concept de cet évènement est simple : faire la fête et danser tous ensemble. C’est un moment de sensibilisation au handicap et de récolte de fonds ; le tout dans une ambiance festive.

Cette action portée par Handicap International souhaite répondre à trois objectifs : avoir une communication plus positive dans le cadre de la journée internationale des personnes handicapées le 3 décembre, mieux connaître les donateurs et avoir une meilleure connaissance de monde du handicap en Belgique. Près de 1200 personnes ont participé à la première édition en 2009. Les deux premières éditions se sont déroulées à la Bourse de Bruxelles, mais grâce à l’engouement qu’elles ont suscité, HI a décidé cette

année d’élargir l’action aux villes de Namur et Gand.

Il est possible pour des organisations d’être des Solidamis et ainsi d’appuyer la manifestation : c’est le cas cette année pour Altéo.

Pour rendre la fête un peu plus folle encore, il est possible de proposer un défi de danse qui sera parrainé ; par exemple un tango les yeux bandés ou un rock en palmes. La personne dont le défi rapportera le plus, pourra partir en voyage pour découvrir un partenaire de Handicap International dans le sud.

ALOrs TOus EN PIsTE !

Bruxelles, le 3 décembre au Bozar

Toutes les informations sur le site www.solidanza.be

Le temps d’une campagne, Altéo s’implique pour l’accès aux soins de santé partout à travers le monde. Cette campagne, menée en partenariat avec solidarité mondiale, la mutualité chrétienne, le CIEP et les autres mouvements socio-éducatifs, promeut plus largement le droit à une sécurité sociale pour tous. Elle se déroulera sur deux ans, 2011 et 2012.

POurQuOI s’ImPLIQuEr POur uNE réALITé QuI NOus sEmBLE sI éLOIgNéE ?

Parce que défendre la sécurité sociale pour tous, c’est la défendre aussi pour nous-mêmes. Cela renforce mutuellement tous les mouvements qui militent pour une sécurité sociale forte. C’est également une manière de partager nos expériences, nos difficultés.

QuE DEmANDE CONCrèTE-mENT CETTE CAmPAgNE ?

Cette campagne veut rappeler à nos gouvernements l’importance d’une sécurité sociale forte, là-bas, mais aussi ici… Elle demande à l’Etat belge de consacrer 15% du budget de la coopération au développement (APD) au renforcement des systèmes de santé dans les pays partenaires. Elle demande que les organismes internationaux investissent dans un système de santé publique ou sans but lucratif. La campagne promeut également la production de génériques pour améliorer l’accès aux médicaments.

QuELLEs ACTIONs POur ALTéO ?

Une des premières tâches pour Altéo c’est la sensibilisation de notre public et de nos membres à la problématique de la campagne : comprendre les enjeux et les revendications et l’importance que cela revêt pour notre Mouvement.

Dans un deuxième temps, Altéo et les autres mouvements socio-éducatifs porteront la campagne pour la deuxième année et sensibiliseront le grand public au contenu de la campagne.

Mener campagne sur les thèmes de la santé et de la sécurité sociale avec tous nos partenaires est un défi et une belle expérience pour notre Mouvement qui montre ainsi son implication pour plus de justice sociale partout dans le monde.

« La santé,

un droit pour

tous » :

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Le 14 mai 2011, Altéo fêtait ses 50 ans. Pour l’occa-sion, le hall de Ciney Expo s’était paré d’une multitude de couleurs et proposait une foule d’activités, reflet de la richesse et du dynamisme des actions de l’association.A l’étage, des personnes se réunissaient pour prendre de la « hauteur » sur deux questions importantes pour Altéo. D’une part, la question et les enjeux liés à l’emploi des personnes handicapées étaient abordés lors d’une jour-née d’étude alors, que d’autre part, une conférence sur l’enseignement était programmée l’après-midi. Ces deux temps, riches en témoignages et en échanges, reflétaient une part de l’important travail politique qu’Altéo mène à différents niveaux.Au travers de cet article, nous proposerons au lecteur une synthèse des lignes de force de la journée d’études organisée sur le thème de l’emploi des personnes handicapées. A l’image du 50ème anniversaire d’Altéo, cette journée n’était pas une « fin en soi » ou un aboutissement mais plutôt l’occasion de réunir une série d’acteurs pour, ensemble, jeter les bases d’un « quelque chose » à construire et à porter dans un futur proche.

uNE QuEsTION DE DéPArT, VOLONTAIrEmENT INTErPELANTE…

Comme l’a rappelé le président de la journée, Pascal Thiange (Administrateur d’Altéo), le point de départ à la réflexion et aux échanges tient tout entier dans la question suivante :« Personnes malades et handicapées : une politique de diversité est-elle possible avec des pièges à l’emploi ? »Dans son introduction, Jean-Pierre yernaux (Président d’Altéo), rappelant que le parcours de vie d’une personne handicapée n’est pas linéaire, a bien insisté sur le fait qu’il existe plusieurs formes de participation sociale (ou d’activités) pour les personnes malades et handicapées et que l’emploi est l’une d’entre elles. C’est à Vincent et ghislain Lemaur, tous deux militants actifs d’Altéo, qu’a été confié le soin de poser le cadre du débat, en mettant en perspective la dimension complexe des pièges à l’emploi. Au travers d’une analyse brillante à partir de quelques chiffres et situations concrètes, ils ont mis en lumière une série de pièges à l’emploi.

Le 14 mai 2011… un temps de fête et de réflexions

COMPTE-RENDU DE LA JOURNéE D’éTUDE SUR L’EMPLOI

Avec le soutien de

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LEs rEPrésENTATIONs sOCIALEs

Ainsi, pourquoi l’évolution du salaire poche (net) pour une personne handicapée suit la courbe d’une personne non handicapée jusqu’à un revenu brut annuel +/- 20.000 EUR et qu’après les écarts entre les deux (personnes valides et handicapées) se creusent d’autant plus que l’on est lourdement handicapé ? Les logiques de calcul de l’allocation d’intégration (AI), qui pour rappel vise à compenser les surcoûts liés au handicap (surcoûts plus importants quand la personne handicapée travaille), expliquent paradoxalement cet état de fait. D’autres pièges existent par ailleurs : l’accès au logement AVJ (aide à la vie journalière) et les conditions de revenus y liées (logement social) ; la perte totale de l’AI au-delà de 38.000 EUR et la perte du statut BIM (bénéficiaire de l’intervention majorée) ; le tarif téléphonie,… On peut aisément comprendre que ces différents pièges n’incitent pas, voire découragent, les personnes handicapées à travailler. Comment dès lors réussir une politique de diversité si l’on ne s’attaque pas à ces pièges à l’emploi ?

uNE mIsE EN CONTExTE DE LA QuEsTION : APPrOCHE sOCIO-éCONOmIQuE Du HANDICAP

michel mercier et michel grawez (Département de Psychologie – fuNDP) nous ont posé le cadre de l’emploi des personnes handicapées à un double niveau.D’un point de vue macro-économique d’abord. Repartant de la Déclaration de Madrid qui consacre une série de principes importants et parmi lesquels la non discrimination, l’action positive et l’inclusion qui se traduit par l’idée d’accessibilité généralisée et d’aménagement raisonnable, Michel Mercier a repris quelques chiffres marquants (2009) des aides à l’emploi pour les personnes handicapées au niveau de l’AwIPH. Ainsi, il ressort de l’examen des budgets que les différentes aides (ou incitants) à l’entreprise avoisinent les 20 millions d’EUR alors que pour le tutorat et les aménagements du poste de travail on est proche des 300.000 EUR. Une première question peut se poser : Est-on dans le favoriser l’entreprise ou dans le favoriser l’accessibilité à l’emploi ?

Pour Michel Mercier, il y a lieu également de souligner la double discrimination dont sont victimes les femmes handicapées tout autant que la « discrimination par association » dont peut être victime l’entourage de la personne handicapée (quand un parent ou un membre de l’entourage doit s’arrêter de travailler pour s’occuper d’un enfant ou d’une personne handicapé(e)). Au travers d’une analyse de l’efficience de la politique des quotas en faveur des personnes handicapées dans différents pays européens, Michel Mercier a abordé un second niveau d’analyse : davantage psycho-social. Des effets pervers peuvent accompagner la mise en place d’une politique de quotas : la stigmatisation des personnes handicapées, l’effet d’aubaine, l’occultation des compétences des personnes handicapées,… Les re-présentations sociales liées au handicap sont également importantes (voir encadré) à prendre en compte dans une société de l’excellence, de la performance.

Les représentations sociales, c’est en quelque sorte le « savoir populaire », le sens commun qu’un groupe social a d’un autre groupe ou d’une situation donnée et qui va influencer et orienter ses actions. Reprenons un exemple cité par Michel Mercier. Dans une recherche précédente, il a identifié l’existence d’une représentation sociale négative du côté des employeurs à l’égard des personnes handica-pées (suite à une enquête, d’abord téléphonique ensuite par entretiens avec des employeurs). Ainsi, il apparaît, dans la tête des employeurs, qu’il n’est pas possible d’embaucher des personnes handicapées, que la per-sonne handicapée nuit à l’image de marque de l’entre-prise, qu’il y a des difficultés relationnelles à cause du handicap, que c’est quelqu’un qui n’a pas de rendement, qui a une productivité limitée, qui entraîne des charges administratives, qui a toujours un handicap évolutif qui crée de l’absentéisme. De ce point de vue-là, la personne handicapée n’est donc pas fiable au travail. Il faut donc lutter contre ces représentations sociales qui sont autant de freins à l’engagement de personnes handicapées.

Tous ces éléments font dire à Michel Mercier que le mou-vement associatif des personnes handicapées a un rôle essentiel à jouer en vue de changer les représentations sociales et de mobiliser tous les acteurs en présence.

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LE POINT DE VuE POLITIQuE sur LA QuEsTION

Dans la suite de la matinée, la parole a été donnée à des représentants politiques directement concernés par les enjeux liés à l’emploi des personnes handicapées. C’est Jean-marc Delizée, secrétaire d’Etat en charge de la politique des personnes handicapées, qui a ouvert le bal. Après avoir rappelé l’importance du rôle joué par les mouvements associatifs dans les 50 dernières années, notamment pour faire reconnaître la place des personnes handicapées dans la société et pour pousser à la ratification et à l’implémentation de la Convention ONU, Monsieur Delizée a souligné le caractère désuet de la loi de 1987 qui organise le régime des allocations aux personnes handicapées. La réforme de cette loi faisait partie de ses priorités avant la chute du Gouvernement. Deux autres priorités sont pour lui également primordiales : une implication à tous les niveaux en ce qui concerne la Convention ONU sur le droit des personnes handicapées et la réponse aux discriminations associées en abordant la thématique des aidants proches. Enfin, en ce qui concerne les quotas, il faut, pour lui, d’abord s’assurer du respect des normes dans le secteur public (suivi et évaluation) avant d’envisager, suite à une étude des bonnes pratiques, une extension au secteur privé.

Dans la foulée, la parole a été donnée au représentant du ministre André Antoine, en charge de l’Emploi à la Région wallonne. Celui-ci a insisté sur la convention cadre qui lie le FOREM et l’AwIPH et qui vise notamment à augmenter les conseils aux personnes handicapées en matière d’emploi et à veiller au recrutement et à l’intégration de celles-ci au sein du FOREM. Concrètement, cela se traduit par des expériences de jobcoaching1 dans les MIRE2 et par des dispositifs de learncoaching3. Pour le Ministre Antoine, il y a nécessité de renforcer la collaboration et la mise en commun des moyens des services généraux et spécifiques, dans le sens d’un partage de l’expertise des services au profit de la personne handicapée (adaptabilité des réponses). Ensuite, il est nécessaire de sensibiliser le monde l’entreprise. Enfin, le constat étant posé qu’il est difficile de respecter le quota dans le secteur public wallon, il est nécessaire d’analyser les difficultés rencontrées et d’apporter des réponses.

La représentante du ministre Benoît Cerexhe, en charge de la politique de l’Emploi au niveau de la Région de Bruxelles-Capitale a terminé ce tour d’horizon politique. Son intervention a pu remettre en avant une ordonnance concernant la diversité et la lutte contre les discriminations. Celle-ci instaure des Plans et des Labels diversité. Les plans diversité se déploient en 4 axes :

> recrutement et sélection > gestion du personnel (aménagement pratique des lieux, fonction de Disability Manager)> Actions de communication pour sensibiliser le monde des entreprises> soutien mis à la disposition des entreprises (réseau des consultants diversité + 10.000 EUR par plan)

Par ailleurs, le Ministre développe des actions plus ponc-tuelles de soutien, comme pour wheel It4 par exemple.

uN PANEL D’ACTEurs ImPLIQués… VErs DEs PrIOrITés COmmuNEs ?

L’après-midi, un important panel d’acteurs impliqués était animé par serge Jacquinet (Coordinateur des services sociaux francophones de la mutua-lité Chrétienne et administrateur d’Altéo). Etaient présent(e)s : monsieur Claude rolin pour la CsC et madame Anne Tricot pour la fgTB ; madame Alice Baudine (Administratrice générale de l’AWIPH), monsieur Etienne Lombart (Phare5) ; madame Annette Legaye (fOrEm), monsieur stéphane Emmanuellidis (ETA Village n°1) et madame geneviève Bossus (union des Classes moyennes – uCm). Actiris et l’Union wallonne des Entreprises (UwE) étaient également conviés mais n’ont pas donné suite à notre invitation, ce que nous regrettons. Les débats ont été riches et porteurs de sens et d’actions. Nous renvoyons le lecteur vers les actes (voir infos pra-tiques en fin d’article) pour en prendre la pleine mesure. C’est en tout cas sur base de ces échanges et des contri-butions de la matinée que des conclusions, des perspec-tives ont pu être tirées au terme de cette journée d’études.

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1 Le jobcoaching consiste en un accompagnement vers l’emploi (bilan de compétences, détermination et confirmation du projet professionnel, recherche active d’emploi,…) et dans l’emploi (faciliter l’intégration de la personne au sein de l’entreprise) (définition issue du site du FOREM sur la page « Convention cadre FOREM / AwIPH »).

2 MIRE : Missions Régionales pour l’Emploi, organisme d’insertion pro-fessionnelle.

3 Il s’agit de « formations à distance » sous la supervision d’un coach.

4 Il s’agit d’un site Internet belge de recrutement destiné aux compé-tences de personnes avec un handicap.

5 Equivalent Bruxellois de l’AwIPH

David Lefèbvre, secrétaire politique d’Altéo, a terminé la journée en montrant quelles conclusions Altéo pouvait tirer de cette importante réflexion menée à l’oc-casion du 50ème anniversaire de l’association tout en rappelant que cette journée était vue par l’association comme une étape dans un processus, comme une ouver-ture sur un « après » à construire ensemble.

1.uN PrEmIEr POINT ImPOrTANT, QuI rEN-VOIE à LA NOTION DE TrAJET DE VIE DE LA PEr-sONNE HANDICAPéE, EsT QuE L’EmPLOI EsT uNE COmPOsANTE PArmI D’AuTrEs (le volonta-riat peut en être une autre) de participation sociale des personnes handicapées.

2.NOus AVONs Pu IDENTIfIEr uNE sérIE DE fACTEurs QuI INfLuENCENT L’EmPLOI DEs PErsONNEs HANDICAPéEs avant même qu’elles n’entrent en recherche ou sur le marché de l’emploi :

A.FACTEURS SPéCIFIQUES AUx PERSONNES HANDI-CAPéES :

• Accessibilité des bâtiments et des lieux profession-nels• Les mentalités et les représentations néga-tives concernant l’emploi des personnes handicapées. Ainsi, il est nécessaire de travailler au changement des mentalités et sur les représentations sociales de tous les acteurs, et des employeurs en particulier. Pour Altéo, il s’agit là d’un axe important à développer et à renforcer. A cet effet, les associations de personnes handicapées doivent renforcer leur rôle dans ce travail de sensibilisa-tion. • Les freins à l’emploi (qu’il est indispensable de supprimer concernant notamment l’allocation d’intégra-tion).

B.ACTIONS À MENER DE MANIèRE TRANSVERSALE :

• La diversité, l’égalité des chances ou l’anti-discrimi-nation sont 3 angles d’attaque possibles et différents pour faire pression vis-à-vis des décideurs politiques et des administrations en faveur de l’emploi des personnes handicapées. Pour Altéo, il est nécessaire d’étudier et de mesurer les impacts de ces différentes approches. • Les freins à l’emploi liés à la faible tension (différence) pécuniaire entre les allocations et les bas salaires mais aussi liés à la perte de « compensations sociales ».

3.ENJEux CONCErNANT L’EmPLOI DEs PEr-sONNEs HANDICAPéEs

• Un des préalables pour la mise en œuvre d’actions concrètes est la concertation sociale qui doit tra-duire une volonté de se mettre, ensemble, tous les ac-teurs concernés, autour de la table en vue d’atteindre une meilleure efficacité des mesures.• Respecter les cadres légaux qui soutiennent la mise à l’emploi de personnes handicapées (Convention ONU sur le droit des personnes handicapées, loi anti-discrimi-nation de 2007, quotas dans la fonction publique,…).• Développer et renforcer les réseaux et les partenariats entres les administrations généralistes et spécifiques.• Renforcer les législations existantes dans leur dimen-sion contrôle et sanction afin de leur donner une effec-tivité réelle. Que ce soit en matière d’aménagement du territoire ou d’emploi, Altéo constate qu’en l’absence de sanctions, les mesures sont peu porteuses. • Etre attentif à la réalité des travailleurs handicapés indépendants et les soutenir dans leur entreprise et leur activité.

Altéo, au travers de ses mandats et de ses lieux d’impli-cation, continuera à travailler à une meilleure inclusion des personnes handicapées dans la société.Convaincu que ce travail doit être porté par l’ensemble des acteurs impliqués, Altéo veillera à proposer des temps et des lieux d’échanges pour définir et porter en-semble des stratégies communes sur ces questions.

Emilie De Smet David Lefèbvre

Altéo

Infos pratiquesLes actes complets de cette journée d’études organisée par Altéo dans le cadre de son 50ème anniversaire sont disponibles à partir de fin novembre :

En version papier : demande à effectuer en envoyant un mail à l’adresse [email protected] version électronique (PDf et rTf) : sur le site Internet d’Altéo www.alteoasbl.be

Conclusions… perspectives à l’issue de la journée

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2011 est l’Année européenne du Volontariat. une association comme la nôtre, redevable à tant de volontaires, se devait de marquer le coup. C’est pourquoi Altéo a décidé de porter, durant les prochaines années, trois campagnes d’éducation permanente en lien avec cette thématique.

S’il y a bien un thème qui intéresse Altéo, c’est celui du volontariat : notre association en dépend. En effet, les nombreuses activités que nous développons sont portées en grande partie par des volontaires. Des volontaires de différents types : volontaires militant dans les instances et les groupes de travail, volontaires transports, volontaires séjours ; tous mus par un engagement et un enthousiasme remarquable.

L’objectif de ces campagnes est double. D’une part, il s’agit de valoriser le travail gigantesque que fournissent

ces volontaires chez Altéo mais plus largement dans toute la société. D’autre part, nous souhaitons attirer l’attention sur l’importance de promouvoir et défendre le volontariat. C’est vital pour notre Mouvement comme c’est vital pour une société solidaire et démocratique.Il nous a semblé utile de décliner ces trois campagnes par rapport à l’âge des volontaires. En effet, une étude menée au sein d’Altéo faisait ressortir trois types principaux de volontaires : les jeunes, les actifs et les pensionnés et prépensionnés. C’est donc par rapport à ces publics que le message « engagez-vous » sera décliné : ces publics n’ayant pas tous les mêmes besoins et attentes par rapport à leur engagement.

La première campagne, celle de cette année, s’adressera aux jeunes. Pour l’illustrer, entrevoi a rencontré Aurélie, responsable guide Horizon, qui nous raconte son séjour avec de jeunes filles de 16 à 18 ans dans un séjour Altéo à Spa.

Année européenne du Volontariat

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PEux-Tu NOus ExPLIQuEr COmmENT EN Es-Tu VENuE à fAIrE uN séJOur ALTéO ?

Je suis responsable des Guides Horizon, je m’occupe de jeunes filles de 16 à 18 ans. Nous avons participé à un séjour Altéo dans le cadre d’un projet qui visait à allier le social et l’environnement. Nous sommes donc parties une semaine en Bretagne et une semaine à Spa avec Altéo. D’habitude, les projets des Guides Horizon se déroulent en Afrique, mais cette fois nous avions envie de faire quelque chose ici. Il n’y a pas forcément besoin d’aller loin pour apprendre des choses.

COmmENT As-Tu VéCu CETTE ExPérIENCE ?

J’avais déjà fait un stage d’un mois et je l’ai donc très bien vécu. Ça a été plus difficile par rapport aux filles. Il fallait gérer leurs angoisses et leurs questions.En arrivant, elles avaient plein d’idées et de motivation. Mais je les avais prévenues ; elles allaient pleurer le premier soir.

A l’arrivée, en rencontrant pour la première fois des personnes qui étaient lourdement handicapées, qui ne parlaient pas, ça a été très marquant pour elles. Et en effet, elles ont toutes pleuré le premier soir (rires). Mais par la suite, ça s’est bien déroulé. Elles ont appris à connaitre les personnes et une réelle complicité a vu le jour. A la fin du séjour, les larmes ont à nouveau coulé, mais cette fois de tristesse de devoir se quitter déjà. Encore maintenant, les filles demandent ce que deviennent les vacanciers rencontrés à Spa. Ça a été donc une expérience très positive.

Qu’EsT-CE QuI TE PLAIT DANs uN séJOur COmmE CELuI-CI ?

Cela change vraiment notre regard sur le handicap. Cela nous permet de faire une activité qui nous apporte quelque chose de différent. C’est aussi la rencontre avec des personnes souvent ouvertes, joyeuses et spontanées.Le regard des filles sur le handicap a vraiment changé. Et cela change également leur attitude au quotidien face aux personnes handicapées.

PENsEs-Tu QuE LEs fILLEs sOuHAITENT rEfAIrE uNE TELLE ExPérIENCE ?

Peut-être pas dans l’immédiat. Elles sont jeunes et veulent encore faire d’autres expériences. Malgré certaines difficultés, plusieurs ont aimé cette expérience.Par contre, elles auraient souhaité pouvoir apporter plus au séjour, à l’animation. Malgré leur jeune âge, elles ont beaucoup à apporter : des activités plus dynamiques. Il y a peut-être un travail à faire pour donner plus de place aux jeunes volontaires.On a aussi dû gérer, notamment avec certains garçons, leur attitude face à de jeunes filles. Pour moi aussi cela a été une situation un peu difficile. Mais finalement, elles ont géré cela très bien, même mieux que moi. Par exemple, gérer une crise de jalousie d’un couple ce n’est pas facile.

QuE DIrAIs-Tu Aux JEuNEs QuI VOuDrAIENT s’ENgAgEr ?

De ne pas avoir peur. C’est une expérience qui n’est pas toujours facile mais qui apporte énormément.

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« 2001, Odyssée de l’espace »…

2011, « la grande traversée » d’Altéo !

ALTéO INFO

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2010, 2011, 2012… sont trois années importantes dans la vie d’Altéo ! En effet, un processus de réflexion interne (Congrès), un anniversaire digne de ce nom (à Ciney Expo le 14 mai 2011 mais aussi d’autres dates en régions) et l’élaboration d’un plan stratégique pour mieux guider nos actions futures ont jalonné ces trois années. Altéo a donc profité de l’horizon de son 50ème anniversaire pour réaliser un important travail de fond et de grande haleine, qui a mobilisé les forces vives à tous les niveaux de l’association (national, régional et local). La suite de l’histoire reste à écrire et surtout, à vivre, au travers de nos actions quotidiennes !

uN PrOCEssus CONgrès ET uNE AssEmBLéE géNérALE ExTrAOrDINAIrE LE 10 DéCEmBrE 2010 : uNE fENêTrE sur L’AVENIr !

Dans l’entrevoi spécial 50ème anniversaire, nous rap-pelions qu’à la fin de l’année 2009 et durant toute l’an-née 2010, Altéo s’était mis en chantier, en réflexions. Les différents secteurs d’action du mouvement ont été sondés dans ce cadre. Tout ce travail de fond a trouvé son aboutissement dans la « roue des mots qui font et donnent sens à l’action d’Altéo » lors de l’Assemblée générale extraordinaire de décembre 2010.

EN 2012: « OBJECTIf LuNE » ?

A partir de la « roue des mots qui font et donnent sens à l’action », Altéo est rentré dans une démarche de construction d’un plan stratégique, qui nous accompa-gnera pour les 5 prochaines années.

1.Construction d’objectifs stratégiques (en abrégé, « Os »)A partir de chaque « mot qui fait et donne sens à l’ac-tion » a été construit un objectif stratégique. Un objectif stratégique est une cible à atteindre, une sorte d’idéal vers lequel nous allons tenter d’évoluer. Comme nous avions défini 23 mots prioritaires à l’AG du 10 dé-cembre, il y a 23 Os retenus par le mouvement ;

2.Construction d’objectifs opérationnels (en abrégé, « OO »)Pour chaque objectif stratégique, nous avons proposé un ou plusieurs objectifs opérationnels, en lien avec les secteurs d’activités concernés par l’OS. Nous avons ainsi construit 102 OO ;

3.Choix de 3 Os transversauxSur base de propositions formulées par les régionales, le Conseil d’Administration du 1er juillet 2011 a choi-si 3 OS qui seront travaillés de manière transversale (c’est-à-dire, du niveau local au niveau national) dans l’ensemble du mouvement. Ces 3 OS retenus se rat-tachent aux mots qui font et donnent sens suivants : « briser l’isolement », « intégration » et « citoyenneté » ;

4.Choix de 1 à 4 Os spécifiques (à la région et au secrétariat général)En fonction de priorités propres, chaque régionale (se-crétariat général y compris) a été amenée à définir l’un ou l’autre OS spécifique à travailler en sus des 3 OS définis ci-dessus ;

5.Traduction des Os dans des plans d’actions régionaux et du secrétariat généralChaque régionale est en train de construire un plan d’actions pour 2 ans qui doit traduire en actions concrètes les OS (transversaux et spécifiques) retenus ; 6.Validation du plan stratégique et des plans d’actions régionauxUne Assemblée générale extraordinaire en décembre 2011 validera l’ensemble du processus et engagera Altéo pour les 5 prochaines années, non pas sur un « objectif lune », mais bien sur la voie d’un travail construit sur des priorités concertées, validées et portées par l’ensemble du mouvement.

Pour terminer, rappelons-nous les 4 objectifs pour-suivis par le plan stratégique :> Mieux baliser l’action d’Altéo dans chacun des sec-teurs d’activités, en lien avec le cadre général défini à l’AG (la « roue des mots qui font sens ») ;> Mieux comprendre ce qu’on poursuit dans chaque secteur d’activités d’Altéo et comment on envisage de travailler pour atteindre ces objectifs ;> Mieux pouvoir évaluer nos actions, en lien avec des objectifs clairs et des indicateurs préalablement construits> Mieux pouvoir communiquer sur qui on est et sur ce qu’on fait.

David LefèbvreSecrétaire politique d’Altéo

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ELECTIONs CHEz ALTéO

Comme tous les quatre ans, c’est l’effervescence à tous les niveaux de notre mouvement. C’est en effet cette année que se renouvèlent les instances locales, régionales et nationales. Les sections locales choisissent leurs représentants, les comités régionaux renouvèlent leurs membres et la nouvelle Assemblée générale élira le nouveau Conseil d’Administration.

Pour certains et certaines, ce sera un nouvel engage-ment ; pour d’autres, c’est la continuation de leur impli-cation au sein du Mouvement. Expérience et renouveau sont les clés pour un mouvement dynamique et sérieux.

Ce moment de démocratie est une des particularités de notre Mouvement. Nous souhaitons d’ores et déjà remercier pour leur travail et leur engagement les per-sonnes qui quittent leurs mandats et souhaitons la cor-diale bienvenue aux nouveaux administrateurs.

LE 3 DéCEmBrE – JOurNéE INTErNATIONALE DE LA PErsONNE HANDICAPéE – uN NOu-VEAu sIgLE fErA sON APPArITION

Il existe le petit ruban rouge, le blanc. Il existe égale-ment le triangle rouge. Le 3 décembre, le rond violet fera son apparition. Il sera le symbole de la journée de la personne handicapée et du respect qu’il lui est dû. C’est sur initiative de nos collègues socialistes et grâce

à la collaboration entre une trentaine d’organisations actives dans le domaine du handicap que cette idée a vu le jour.

Dans le cadre de la Semaine de la personne handica-pée - du 28 novembre au 3 décembre - les asbl par-tenaires se rendront auprès de chaque conseil des mi-nistres afin de leur remettre personnellement le badge du 3 décembre. Contactez le secrétariat général d’Altéo pour deman-der votre badge. Il y a un début à toute action. Rêvons la société de demain. Pour que ce symbole devienne incontournable, portez-le et donnez-le à votre voisin…

HAsTA LA VIsTA, uN fILm JusTE

Trois jeunes gens aiment les vins et les femmes. Ils dé-gustent les premiers avec plaisir mais n’ont pas encore pu goûter aux dernières. Sous prétexte d’effectuer un voyage de dégustation, ils partent tous trois vers l’Es-pagne. Rien ne pourra les arrêter. Certainement pas le fait que le premier est aveugle, le deuxième est en chaise roulante et le troisième est complètement para-lysé...

Un film drôle et touchant qui aborde un thème délicat de manière juste.

Réalisation : Geoffrey Enthoven

HAsTA LA VIsTA

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EOP ! – LE fEsTIVAL DEs PErsONNEs ExTrAs ET OrDINAIrEs

Ces 2, 3 et 4 décembre se déroulera à Namur la pre-mière édition du Extra & Ordinary People International Film Festival (EOP !). Il s’agit d’un festival annuel de films sur la thématique du handicap, de la déficience et de la différence.

Le festival entend développer un travail d’éducation de sensibilisation, et de réflexion collective sur la représen-tation des personnes déficientes et/ou en situation de handicap, à travers un choix d’œuvres audiovisuelles belges et étrangères, de fiction ou de documentaire, mettant en exergue les capacités des personnes concer-nées.

Le festival se déroulera à la Maison de la Culture de la Province de Namur, 14 Avenue Golenvaux à Namur.

Plus d’informations sur le site du festivalhttp://eopfestival.wordpress.com/category/eop/

LIVrE : BErNArD BArrACuDA PAr VALfrET

La vie quotidienne d’un tétra-plégique livré à la bêtise et à la méchanceté humaine. Ber-nard ne parle pas, ne bouge pas, mais ressent-il ?

Une bande dessinée drôle et grinçante qui questionne, à sa manière, l’attitude de l’entourage d’une personne gravement handicapée.

Attention humour parfois très noir…

Editeur : Les requins marteauxPrix : 14 e

Sebastián Franco

WEEk-END muLTIfOrmATIONs

Comme chaque année, Altéo vous propose un week-end Multiformations à Spa Nivezé. Ce week-end se tiendra les 11 et 12 mars 2012.

Cette année, les ateliers proposés sont les suivants :

• Cyclo-danse • Activités physiques adaptées par des mo-niteurs agréés• Prise de parole en public avec l’asbl Ex-Pression• Approche de la personne atteinte d’Alzhei-mer par la Ligue de l’Alzheimer• Handicap mental versus maladie mentale avec fabienne Collard de similes

SUR LE PLAN PRATIQUE:

> Le week-end débute le samedi 9h30 pour se clôtu-rer le dimanche 16h30 ;

> Le prix de la formation, pension complète : 30 euros (à verser sur le numéro de compte d’Altéo : 799-5500327-41 avec la mention week-end Multi-formations, NOM+PRENOM).

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Informations complémentaires au 02 246 42 26 ou à l’adresse [email protected]

Altéo est une association ouverte à toutes et à tous, quel que soit le handicap ou la maladie. Les personnes valides souhaitant prendre une part active dans un réseau de solidarité sont également bienvenues.

missions d’Altéo :, l’intégration grâce à des nombreuses activités de loisirs : sports, séjours de vacances, activités culturelles…, l’action collective pour la défense des intérêts et des droits des personnes malades et handicapées ,l’entraide de proximité par l’accompagnement et le transport de personnes malades ou handicapées

Altéo est reconnue comme association d’éducation perma-nente par la Communauté française.

Avec le soutien financier du Ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Egalité des Chances de la Région wallonne.Avec le soutien de la Communauté française.

Altéo asblChaussée de Haecht, 579 – BP 401031 BruxellesTél : 02 246 42 26Email : [email protected]

Les sections régionales d’Altéo

Altéo Brabant Wallon Boulevard des Archers, 54 - 1400 Nivelles Tél : 067 89 36 80

Altéo Bruxelles Boulevard Anspach, 111-115 - 1000 Bruxelles Tél : 02 501 58 16

Altéo Centre, Charleroi et ThudinieRue du Douaire, 40 - 6150 Anderlues Tél : 071 54 84 33

Altéo Dinant Avenue des Combattants, 16 - 5500 Dinant Tél : 082 21 36 69

Altéo Eupen Klosterstrasse, 74 - 4700 Eupen Tél : 087 59 61 36

Altéo Liège Place du xx août, 38 - 4000 Liège Tél : 04 221 74 43

Altéo Luxembourg Rue de la Moselle, 7 - 6700 Arlon Tél : 063 21 17 38

Altéo mons Rue des Canonniers, 3 - 7000 Mons Tél : 065 40 26 38

Altéo mouscron Rue St Joseph, 8 - 7700 Mouscron Tél : 056 39 15 21

Altéo Namur Rue des Tanneries, 55 - 5000 Namur Tél : 081 24 48 16

Altéo Tournai Rue Saint Brice, 44 - 7500 Tournai Tél : 069 25 62 68

Altéo Verviers Rue Laoureux, 36 - 4800 Verviers Tél : 087 30 51 61

Altéo Walcourt Rue Notre-Dame, 1 - 5650 walcourt Tél : 071 66 06 73

Altéo mrBChaussée de Haecht 1805 - 1130 BruxellesTél: 02 240 87 80

est envoyé gratuitement aux membres d’Altéo asbl. Pour s’affilier, contactez la régionale la plus proche de chez vous.

Tout don de 40 euros bénéficie d’une déduction fiscale. Compte d’Altéo asbl : CCP : 000-1523811-38

entrevoi...

Infos sur l’Hospi solidaire au0800 10 9 8 7 ou sur www.mc.be

TROP MALADEPOUR ÊTREASSURÉ ?Pas pour nous. A la Mutualité chrétienne,si vous êtes hospitalisé, vous êtes automatiquement couvert.Même en cas de maladie grave ou préexistante.

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