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NOM DU PROGRAMME : Projet de prise en charge intégrée de la malnutrition aigüe sévère dans le district de Tillabéri EMPLACEMENT : District sanitaire de Tillabéri, Région de Tillabéri, Niger DATE DE L’ENQUETE : 1 er au 22 Novembre 2014 AUTEUR(S) : Abdoul-Aziz GOZA TYPE D’ENQUETE : SQUEAC TYPE DE PROGRAMME : OTP pour la MAS ORGANISATION DE MISE EN OEUVRE : Coopi-IT

EMPLACEMENT : District sanitaire de Tillabéri, Région de Tillabéri, … · 3 RESUME COOPI- IT a démarré depuis Janvier 2012 un programme d´appui à la réduction de la malnutrition

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NOM DU PROGRAMME : Projet de prise en charge intégrée de la malnutrition aigüe sévère dans

le district de Tillabéri

EMPLACEMENT : District sanitaire de Tillabéri, Région de Tillabéri, Niger

DATE DE L’ENQUETE : 1er au 22 Novembre 2014

AUTEUR(S) : Abdoul-Aziz GOZA

TYPE D’ENQUETE : SQUEAC

TYPE DE PROGRAMME : OTP pour la MAS

ORGANISATION DE MISE EN OEUVRE : Coopi-IT

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS

ABRÉVIATIONS

RESUME

OBJECTIFS

INTRODUCTION

CONTEXTE

PROCESSUS D’ENQUETE / RESULTATS

étape 1

étape 2

étape 3

DISCUSSION et RECOMMANDATIONS

ANNEXE 1 : L’ÉQUIPE D’ÉVALUATION

ANNEXE 2 : CHRONOGRAME

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES FIGURES

RESUME

REMERCIEMENTS

Coverage Monitoring Network (CMN) et Action Contre le Faim (ACF)

adressent leurs remerciements à toutes personnes qui ont rendu

possible cette évaluation SLEAC dans les district sanitaires (DS) de

Tillabéri, aux autorités administratives et sanitaires dans la région aux

personnel des formations sanitaires ainsi qu’aux habitants des

quartiers visités pour leur collaboration et leur hospitalité.

En particulier, nous adressons nos reconnaissances et notre

satisfaction à l’endroit de toute l’équipe de COOPI pour sa très bonne

implication, son objectivité et sa motivation dans la conduite de cette

investigation.

Merci aussi à l’European Commission Humanitarian Office (ECHO) et

à l’U.S. Agency for International Development (USAID) pour son

financement de l’investigation SQUEAC.

Cette investigation n’aurait pas été possible sans le travail

exceptionnel et l’engagement de toutes les personnes impliquées.

ABREVIATIONS

ATPE Aliment thérapeutique prêt à l’emploi

CSI Centre de santé Intégré

CMN Coverage Monitoring Network

COGES Comite de Gestion de Sante

CRENAM Centre de récupération nutritionnelle

ambulatoire pour modérés

CRENAS Centre de récupération nutritionnelle

ambulatoire pour sévères

ECHO European Commission Humanitarian

Office

MAS Malnutri Aigu Sévère

SQUEAC Évaluation semi-quantitative de

l'accessibilité et de la couverture

USAID U.S. Agency for International Develo

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RESUME

COOPI- IT a démarré depuis Janvier 2012 un programme d´appui à la réduction de la malnutrition aiguë chez les

enfants de moins de 5 ans dans le district sanitaire de Tillabéri, région de Tillabéri, Niger. Le programme couvre 291

des 31 Centres de Santé Intégré (CSI) que compte le district et intervient dans le cadre d´un système intégré.

Le district de Tillabéri est situé à l’Ouest du Niger à la frontière du Mali et limité par le fleuve Niger. Il compte ainsi de

nombreux villages insulaires. Le climat est de type sahélien. La population du district se compose à majorité de

sédentaire (Zarmas, Sonrhaïs, Touareg et peulhs sédentarisés) et également des éleveurs (Touaregs, peulhs).

Cette investigation SQUEAC a permis d’évaluer l´impact du programme et les barrières et défis qui demeurent.

L´investigation s´est déroulée du 1er au 23 Novembre 2014 avec un appui direct du CMN.

Le taux de couverture actuelle est de 52,8% (IC 95% : 42,7 - 62,7) soit au niveau de la norme sphère en milieu rural

(50%). La couverture est hétérogène avec des zones de couvertures faibles notamment pour les villages située sur

les îles du fleuve Niger ou situés à plus de 10km d´un CSI ou d´une case de santé.

Les principales barrières relevées sont résumées dans le tableau ci-dessous :

Tableau 1: Récapitulatif des barrières relevées lors de l´investigation SQUEAC

Barrières Racines des barrières

Faible sensibilisation et

implication de la communauté

Non implication des hommes et des autorités locales

Absence communication relais vers communauté et autorités

Absence d´outils et de supports de sensibilisation

Difficultés d´accès aux soins

Distance / transport, attente pirogue

Faiblesse du dépistage

Médecine traditionnelle 1er recours

Occupation des mères (grandes familles, travaux champêtres)

Faible qualité de la prise en

charge et du suivi au CSI et dans

la communauté

Indisponibilité du personnel des CSI

Faiblesse Suivi des cas dans les CSI (prise de mesures et remplissage

supports, enfants au CRENAM au lieu CRENAS…)

Accueil, temps d’attente, jours d’admission

Rupture Plumpy Sup (effet négatif sur le CRENAS)

Partage

1 2 CSI non couvert du fait de l’insécurité lie à leur proximité avec la frontière du Mali (CSI Inatess et CSI Firgoune)

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Les principaux boosters relevés sont : la bonne connaissance du traitement par la population, la gratuité du

traitement, l’effectivité du dépistage dans de nombreuses zones et la proximité de la prise en charge (case de santé)

Les principales recommandations portent sur :

- La mise en place d´une véritable stratégie communautaire qui suppose :

o une cartographie du dynamise communautaire

o une planification des activités de mobilisation communautaire

o un suivi des activités (outils et stratégie adaptée à la communauté)

o l´utilisation de groupes et des canaux de communications existants pour faire passer les messages et

réaliser des activités telles que le dépistage.

- L’intégration des outils SQUEAC (qualitatifs et quantitatifs) dans les activités de routines en vue d´ajuster le

programme à la réalité du terrain, d´améliorer la qualité de la prise en charge et d´assurer l’efficacité des

activités.

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OBJECTIF

OBJECTIF PRINCIPAL :

L’objectif général était d´évaluer la couverture et d’identifier les principales barrières à l´accessibilité au service de

prise en charge de la malnutrition

des enfants de 6 à 59 mois dans le District Tillaberi au moyen d’une Evaluation Semi‐

Quantitative de l’Accessibilité et de la Couverture (SQUEAC).

OBJECTIFS SECONDAIRES :

- Réaliser une analyse approfondie des données et des indicateurs du programme de prise en charge de la

malnutrition aiguë sévère

- Identifier les barrières à l’accessibilité du service de prise en charge de la malnutrition aigüe sévère

- Identifier les forces du programme de prise en charge de la malnutrition aiguë sévère

- Identifier la distribution des zones de couverture élevée et des zones de couverture faible dans la zone

d’intervention

- Evaluer la couverture de la zone cible

- Émettre des recommandations spécifiques pour améliorer l’accessibilité au service de prise en charge de la

malnutrition aigüe sévère et augmenter le niveau de couverture dans les zones d’intervention du programme

- Renforcer les capacités du personnel et des partenaires

CONTEXTE

Le district sanitaire de Tillabéri est situé dans le sud-ouest du pays. Il est limite par le fleuve Niger à l l’Ouest et le Mali

au Nord. Il couvre une superficie de 8 715 km2 et comptait 295 898 habitants en 20112 . Le climat est de type sahélien

avec une courte saison de pluie de 3 mois de juillet à septembre. Près d’un quart des villages sont insulaires ou

situés au bord du fleuve Niger.

La population se compose majoritairement de sédentaires (Zarmas, Sonrhaïs, Touareg et Peulhs sédentarisés) et

également des éleveurs (Touareg, Peulhs). La principale activité est l´agriculture (mil/riz), suivie de l´élevage et de la

pêche.

La région connait régulièrement des déficits pluviométriques qui entrainent une insécurité alimentaire. L´insécurité au

Mali a un fort impact sur le nord du district qui accueille en plus de nombreux réfugiés.

2 Institut national de la Statistique

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La situation nutritionnelle est préoccupante avec un taux de MAS de 3,7% lors de la dernière enquête SMART

nationale de 2014.

Le District sanitaire de Tillabéri est constitué d'un Hôpital de District ,31 CSI et 69 cases de santé fonctionnelles. Les

déficits en personnel, en moyen financier et logistique constituent encore le défi majeur à relever.

Cette investigation constitue la première évaluation de la couverture pour le district.

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PROCESSUS D’ENQUETE

ÉTAPE 1

DONNEES QUANTITATIVES :

Analyse de traitement de la carte : Lors du recueil des données des étapes 1 et 2, les registres CRENAS/CRENI et

fiches individuelles de 5 CSI pris au hasard et du CRENI, ont été vérifiés pour juger de la qualité de leur remplissage.

Si le remplissage était bien effectué dans l’ensemble (rapport poids taille correct et ration de ATPE donnée selon les

normes du protocole, majorité des rubriques renseignées, concordance entre les fiches et les registres,..), quelques

insuffisances ont été relevées. Elles concernaient :

- Le suivi des abandons et absences sur les fiches individuelles pas toujours renseigné avec le risque de sous-

estimer les abandons

- De nombreuses valeurs arrondies dans la prise des mesures anthropométrique, ce qui peut mettre en doute

la qualité des mesures.

- Certaines fiches individuelles étaient manquantes, ce qui pose le problème de l´archivage et de la gestion des

fiches.

Les fiches individuelles actuellement utilisées dans les CSI sont fournies par Unicef mais ne sont pas en accord avec

la dernière version du protocole et présentent de nombreuses insuffisances : par exemple il n´existe pas de place

pour indiquer le nombre de sachet d´ATPE remis à l´enfant.

Tendances en termes d’admission :

De Janvier 2012 à octobre 2014, 17 396 admissions ont été comptabilisées pour l´ensemble des CRENAS avec une

moyenne de 484 admission mensuelles avec des pics dépassant les 700 admissions par mois durant la période de de

d´Avril à Juillet à une période de faible disponibilité alimentaire. Ces pics sont également liés aux pics de maladies

infantiles qui surviennent juste après (Juillet-Aout). Les pics auraient peut-être pu être plus importants car la saison

des pluies entraine une dégradation des routes rendant l´accès des CSI difficile et les travaux champêtres rendent les

mères moins disponibles pour se rendre dans les CSI.

L´observation de l’évaluation des admissions sur trois ans (Figure 1) montre que les admissions suivent un schéma

retrouvé dans les programmes PECIMA qui ont une couverture raisonnable c´est à dire un pic d´admission saisonnier

durant la période de soudure pour les pays du sahel. Le pic de 2013 est quasi inexistant et il correspond à la mise en

place des activités de PECIMA.

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Paludisme IRA

Diarrhées

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Travaux Champêtres sous pluie

Culture riz

Faible Disponibilité alimentaire

Crue du fleuve

Saison des pluies

Migration éleveurs Figure 1: Evolution des admissions en fonctions du calendrier saisonnier

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2012 2013 2014

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Admissions CRENAS

Admissions 3 per. Mov. Avg. (Admissions)

Pic maladies infantiles et

insécurité alimentaire

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Les admissions au CRENI (Figure 2) suivent le même schéma que celui observé dans les CRENAS avec des pics

d´admission durant la période de soudure de Mai Juin ce qui est un indice de couverture acceptable (augmentation

des admissions durant les périodes critiques).

0

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Jan

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2012 2013 2014

Admission CRENI

Admissions

3 per. Mov. Avg. (Admissions)

Figure 2: Evolution des admissions CRENI de 2012 à 2014

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ASSANI 1%

AYOROU 10%

BONFEBA 2%

BOSSEY B 1%

DAIKAINA 5%

DESSA 2%

DIAMBALA 4% Diomona

3%

FAMALE 6%

FIRGOUNE 4% Gorou

1% INATESS

3% KANDADJI 4%

KOFOUNO 4%

KOIRIA H 3%

Kourani 2%

LOSSA 3%

MARI 3%

Molia 1%

NAMARI G 2%

SAKOIRA 3%

SANGARA 2%

SANSANE H 7%

SARAKIORA 2%

SAWANI 4%

SONA 4%

Tangouchmane 1%

Theim 1%

TILLABERI 8%

WAMY 2% Wissili

2%

Population 6-59 mois ASSANI

3%

AYOROU 8%

BONFEBA 5%

BOSSEY B 2%

DAIKAINA 3%

DESSA 3% DIAMBALA

4% Diomona

3% FAMALE 4%

FIRGOUNE 1% Gorou

1% INATESS

1% KANDADJI 2%

KOFOUNO 5%

KOIRIA H 4%

Kourani 4%

LOSSA 3%

MARI 3%

Molia 2%

NAMARI G 2%

SAKOIRA 3%

SANGARA 3%

SANSANE H 4%

SARAKIORA 4%

SAWANI 5%

SONA 5%

Tangouchmane 1%

Theim 2%

TILLABERI 4%

WAMY 4%

Wissili 3%

Nombre Admissions

Figure 4: Proportion des 6-59 mois par CSI Figure 3: Proportion du nombre d´admission par CSI

En comparant les proportions de populations de 6-59 mois des aires sanitaires (Figure 4) et le nombre d´enfants dépistés (Figure 3), on peut classer les CSI en trois

catégories:

- les CSI dont la proportion de 6-59 mois est équivalente à celle des enfants admis en CRENAS, on peut y faire une hypothèse de couverture moyenne.

- les CSI qui ont reçu « moins » d’enfants admis que ce qui est attendu, vue le poids démographique de l´aire sanitaire pour lesquels on peut faire une hypothèse de

couverte faible.

- les CSI qui ont reçu « plus » d’admissions qu’attendu, pour lesquelles on peut faire une hypothèse de couverture élevée.

Le Tableau 2résume l´analyse du rapport population sur le nombre d´admission et les hypothèses de couverture par CSI.

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Evolution des indicateurs de performances :

Les indicateurs de performances sont largement au-dessus des normes Sphère depuis 2012 (Figure 5). On observe

cependant une augmentation du taux d´abandon chaque année en Juillet et Novembre qui correspondent à la période

de préparation des champs et à la période des récoltes. Il est à noter que l´intensité de ces pics diminue depuis 2012.

Ces bons indicateurs témoignent en faveur d’une bonne couverture. Une analyse plus fine a été réalisée par

CRENAS pour permettre une classification en trois catégories selon leurs performances. Les CRENAS ayant les

meilleurs indicateurs ayant potentiellement une couverture plus élevée. Les résultats sont résumés dans leTableau 2.

Figure 5: Evolution des indicateurs de performance CRENAS de 2012 à 2014

Les indicateurs du CRENI sont aussi largement au-dessus des normes depuis 2013 avec un démarrage plus difficile

en 2012 (Nombreux abandons en début d´activités et un taux de mortalité critique lors du premier pic d´admission)

(Figure 6). Ces bons indicateurs au CRENI comme ceux du CRENAS vont avoir un impact positif sur la couverture en

donnant l´image a la communauté d´un programme efficace.

Figure 6: Evolution des indicateurs de performances URENI de 2012 à 2014

0%

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2012 2013 2014

Guéries Abandons Décès

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Jan

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2012 2013 2014 20142014

Guéris Abandon Déces Autres

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PB ou œdème à l’admission : Indiquez PB/œdème moyens à l’admission

La médiane du Pb à l´admission est égale à 110 mm est basse. Elle reflète, un faible niveau de mobilisation

communautaire : les enfants ne sont pas précocement détectés au niveau communautaire et arrivent tardivement

dans les structures sanitaires.

La surreprésentation de la valeur 110 peut traduire une mauvaise connaissance des nouvelles normes du protocole

(passage de 110 à 115) et les nombreuses valeurs arrondies (100, 105, …) montrent une imprécision dans la prise

des mesures (Figure 7).

Une analyse plus fine des Pb médian à l’admission des CSI permet de les classer selon des hypothèses de

couverture faible, moyenne et élevée. Les CSI avec des Pb proche de 114 ayant potentiellement une couverte élevée

contrairement au CSI ayant une médiane basse.

Le tableau 5 résume les hypothèses de couvertures selon le Pb médian pour chaque CSI.

Figure 7: Pb médian á l´admission pour Juillet-Aout- Septembre 2014

% de patients référés en soins hospitaliers : En moyenne 10 % des enfants arrivant au CSI sont référés au CRENI,

ce taux se situe dans les recommandations SPHERE et est un indice de couverture acceptable (Figure 8). Une

analyse plus fine nous permet de voir des CRENAS avec un faible taux de transferts vers le CRENI pour qui on peut

faire l’hypothèse d´une couverture élevée (détection et prise en charge précoce des MAS avant le développement des

complications. Les CSI de Sangara et Bossey Bangou se classent dans cette catégorie. Contrairement à des CSI

comme Sansané Haoussa ou NamariGoungou qui ont plus de 20 % de leurs admissions transféré vers le CRENI.

L´ensemble du classement est présenté dans le tableau. Il est également intéressant de s´assurer que les CRENAS

qui transferent trop ou pas beaucoup d´enfant maitrisent le protocole et la gestion des cas compliqués. Il est

également intéressant d´analyser si les CRENAS avec un faible taux de transfert n´enregistrent pas beaucoup de cas

de refus de transfert vers le CRENI.

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WA

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Wis

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Tota

l

Admission CRENI Admission CRENASFigure 8: Rapport admission CRENAS/CRENI

La proportion d´enfants admis sur œdème est très faible (<1%) des investigations doivent être poussées pour

s´assurer que les enfants œdémateux ne sont pas garder dans la communauté pour y recevoir un traitement

traditionnel.

Plus de la moitié des enfants admis au CRENAS ont été référés par les relais communautaires, cela montre un

certain dynamisme du niveau communautaire. Une analyse plus fine a été réalisée par CSI en vue de les classer en

trois catégories selon des hypothèses de couverture. Les CSI avec un taux de référence bas venant des relais

pourraient avoir une couverture faible du fait d´une faible activé des relais (dépistage, sensibilisation). Le résultat de

cette classification se trouve dans le Tableau 2.

L´analyse des critères d´admission conforte également dans le sens d´un certain dynamisme du dépistage

communautaire : en effet plus de la moitié des admissions (64%) se font sur PB seul ou PB et PT (Figure 9 et Figure

10). Ce tableau montre également que les admissions se font dans le respect du protocole national (c.-à-d. sans

donner de préférence à une méthode anthropométrique) ce qui peut avoir un impact positif sur la couverture (pas de

rejet des enfants référés par les relais). La proportion d´enfants admis sur œdème est très faible (<1%) des

investigations doivent être poussées pour s´assurer que les enfants œdémateux ne sont pas garder dans la

communauté pour y recevoir un traitement traditionnel.

1%

36%

61%

2%

Œdèmes

PT seul

PB/PT

PB seul

55%

16%

7%

22%

Relaiscommunautaire

Spontané (mèreseul)

Personnel ONG

Personnel de santé(dépistage passif)

Figure 10: Admissions CRENAS par type d´admission Figure 9: Admission CRENAS par critères d´admission

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do

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Abandons

Abandons 3 per. Mov. Avg. (Abandons)

Cas d’abandon :

Paludisme IRA

Diarrhées

Fièvre

Travaux Champêtres sous pluie

Culture riz

Faible Disponibilité alimentaire

Crue du fleuve

Saison des pluies

Migration éleveurs Figure 11: Evolution des abandons en fonction du calendrier saisonnier

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15

L´analyse de l´évolution du nombre d´abandon en lien avec les évènements affectant la vie de la communauté nous

montre deux pics d´abandon très proches (Figure 11). Le premier, en Juillet-Aout, correspond à la fin de la période de

soudure (=prévalence de MAS importante) et à la préparation des champs (=surcharge de travail des mères). Il est

suivi par un deuxième pic en Novembre-Décembre qui correspond à la récolte des cultures sous pluies et à la crue du

fleuve (peur pour les mères de se déplacer sur le fleuve du fait d´une présence accrue d´hippopotames). Ce pic est

généralement plus important que le premier. Il est à noter que l´intensité du pic a été divisé par 2 (plus moins 40 à 20

Abandon pour le mois d´Aout) bien que le nombre d´admission soit resté assez stable ce qui pourrait refléter

l´efficacité de la stratégie mise en place de recherche des absents et de leur retour dans le programme avant d´être

classés comme abandon .

La durée médiane de séjour avant abandon 4 semaines (Figure 12). Il y a très peu d´abandon précoce (une à 2

semaines) ce qui aurait eu un impact négatif sur la couverture. Les enfants n´ayant pas eu le temps de récupérer en

centre ambulatoire seront en effet plus vulnérables pour faire des rechutes. Cette durée de 4 semaines devrait être

suffisante pour traiter un enfant malnutri, il est donc important, vue l´adhésion des mères au programme, de s´assurer

que le traitement est correctement donné dans le ménage en vue d’obtenir une guérison rapide. Il existe de nombreux

abandon au-delà de 6 semaines ces durées allongées cachent surement des problèmes de mauvaises utilisation des

ATPE et vont avoir un impact négatif sur la couverture en donnant au programme une image négative (traitement long

et inefficace).

Figure 12: Nombre de visite avant abandon

Durée du séjour :

La durée médiane de séjour avant guérison est également de 4 semaines (Figure 13), ce qui se situe dans les

recommandations du protocole national de prise en charge (<4 semaines). On observe un certain nombre de

guérison au-delà de 6 semaines (valeur critique selon le protocole), cela peut être interprété comme un indice de

8+ visites

7 visites

6 visites

5 visites

4 visites

3 visites

2 visites

1 visite

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Nombre enfants

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16

couverture faible. En effet, cela peut décourager les mères et donner une mauvaise image du programme. Cela peut

aussi indiquer un mauvais respect du protocole aussi bien par la mère (partage ration) que par le personnel de santé

et les relais communautaires (pas de suivi à domicile, pas de transfert des non-répondants).

Le Tableau 2résume les hypothèses de couvertures par CSI selon la durée moyenne de séjour avant guérison par

CSI (hypothèse : Plus la durée médiane de séjour avant guérison est longue plus fort sera le risque d´avoir une

couverture faible pour un CSI.

Figure 13: Durée de séjour avant guérison

Dépistage :

Coopi a mis en place une stratégie de « dépistage ponctuel » (dans le temps et l´espace) plutôt qu´un

dépistagesynchronisé et de masse dans l´ensemble du district. De janvier à Aout 2014, 50 351 enfant ont été dépistés

dans le district soit 87% des 6-59 mois du district (Figure 14), ce qui pourrait être le présage d´une bonne couverture.

On constate une intensification des activités de dépistages pour la périoded’Avril-Mai, juste au début de la période de

soudure et une prévalenceélevée de malnutrition (Figure 11). Cela va surement en faveur de la couverture en

permettant une prise en charge précoces des MAS et MAM et éviter à de nombreux MAM de devenir MAS.

Cependant ce chiffre doit être pris avec prudence, car les relais ne sont pas toujours supervisés durant leur dépistage.

Il a ainsi été reporté que dans beaucoup de villages, le dépistage se faisait à point fixe ou que la population n´avait

pas vu le relais en activité à la période du dernier dépistage. Cela remet en cause la qualité et la fiabilité des données

de dépistages de certains villages.

De plus, il n’existe pas de moyen efficace pour éviter de reporter des doublons ou vérifier la taille réelle de la

population. Par exemple,Sawani a reporté un taux de dépistage de 120% pour la période étudiée.

Une analyse plus fine des activités de dépistage par CSI nous permet de classer les CSI en 3 trois groupes

(couverture faible, moyenne et élevée) selon leur taux de dépistage. Plus le taux de dépistage est élevé comme

àMolia ou Sona avec des taux supérieur à 90%, plus on peut supposer que la couverture dans ces zones est élevée.

0

50

100

150

200

250

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

No

mb

re e

nfa

nts

Nombre semaines

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17

Contrairementà des taux de dépistage faibles comme Diomona ou Sarakoiraavec des taux de dépistages inferieurd

ou égal à 50% de la population cible (Figure 15).

LeTableau 2résume les hypothèses de couvertures par CSI selon le taux d´enfants dépistés.

VAD :

111 VAD ont été réalisées dans le district de Janvier à Aout 2014. L´analyse du nombre VAD est également un indice

de la couverture d´une aire de sante. Ainsi plus des VAD ont été réalisées dans une zone et plus est élevée la chance

que l’information sur la malnutrition se diffuse dans la communauté et que la couverture soit relevée. .

La stratégie de Coopi est de réaliser une VAD pour chaque absence pour prévenir les abandons. On constate une

augmentation du nombre VAD pendant la période d´augmentation des abandons (juillet Aout) ce qui montre une

certaine réactivité du niveau communautaire, l´augmentation du nombre de VAD avec le pic d´abandon attendu en

Octobre pourra confirmer cette réactivité (Figure 16). L´analyse du nombre de VAD réalisées par CSI nous donne un

indice sur le dynamisme du niveau de communautaire (à la condition que les VAD aient été réalisées par les relais

communautaires avec un appui limité des agents Coopi) et sur le niveau de la couverture du programme. Ainsi, on

peut émettre des hypothèses de couverture élevée pour des zones comme Sarakoira ou plus de 10 vad ont été

réalisées et de couverture faible a Sawani ou Sona où aucune VAD n´a été renseignée de janvier à Aout 2014.

LeTableau 2 résume les hypothèses de couvertures par CSI selon le nombre de VAD réalisées.

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

No

mb

re e

nfa

nts

dep

isté

s

0% 50% 100% 150% 200%

Diomana

Lossa

Ayerou

Namari G

Inatess

Dessa

Sangara

Theim

Wissili

Assani

Daikaina

Tillaberi

Sawani

Sansané Haoussa

Molia

Bonféba

Figure 15: Pourcentage d'enfants ayant été dépistés de janvier à Aout 2014 par CSI

Figure 14: Evolution du nombre d'enfants dépistés de Juillet à Aout 2014

Page 18: EMPLACEMENT : District sanitaire de Tillabéri, Région de Tillabéri, … · 3 RESUME COOPI- IT a démarré depuis Janvier 2012 un programme d´appui à la réduction de la malnutrition

18

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

9000

No

mb

re d

e p

erso

nn

es s

ensi

bili

sées

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Inatess

Firgoune

Daikaina

Ayerou

Namari G

Sarakoira

Sona

Kofouno

Dessa

Wissili

Assani

Figure 18: Evolution du nombre de personnes sensibilisées de février à Aout 2014

Figure 17: Pourcentage cible atteinte par dépistage

Figure 16: Evolution du nombre de VAD réalisées de Février à Octobre à 2014

IEC :

42 142 personnes ont été touchées par des séances de sensibilisation dans le district de Janvier à Aout 2014 soit

14% de la population (Figure 18). L´analyse du nombre personne sensibilisé est également un indice de la couverture

d´une aire de sante. Ainsi plus nombre de personnes sensibilisées est important dans une zone et plus est élevée la

chance que l’information sur la malnutrition soit diffusée dans la communauté et que la couverture soit relevée.

Cependant ce chiffre doit être pris avec prudence, car les relais ne sont pas toujours supervisés durant leur

sensibilisation et il est difficile de s´assurer de la qualité des activités réalisées et de la fiabilité des informations

transmises. De plus, il n’existe pas de moyen efficace pour éviter de reporter des doublons ou vérifier la taille réelle

de la population.

L´analyse du nombre personnes sensibilisées par CSI nous donne un indice sur le dynamisme au niveau

communautaire et sur le niveau de la couverture du programme. Ainsi, on peut émettre des hypothèses de couverture

élevée pour des zones comme Theim ou Assani où plus de 50% de la population aurait été touchée contre des zones

comme Famalé ou Firgoune où moins de 10% de la population aurait été touchée entre janvier et Aout 2014 (Figure

17).

0

10

20

30

40N

om

bre

VA

D

réal

isée

s

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19

Tableau 2: Récapitulatif de l'analyse des données quantitatives

CSI rapport admission

CRENI/CRENAS

Admission vs

population Pb admission

séjour avant

guérison % dépistage

% pop

touchées

Indicateur

performance

Conclusion hypothèse de

couverture

AYOROU

DESSA

LOSSA

NAMARI G

BONFEBA

Diomona

Gorou

SAKOIRA

SARAKIORA

TILLABERI

BOSSEY B

SANGARA

DIAMBALA

FIRGOUNE

Kourani

Molia

SANSANE H

Theim

WAMY

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Wissili

KANDADJI

KOIRIA H

SAWANI

ASSANI

DAIKAINA

FAMALE

KOFOUNO

MARI

SONA

Hypothèse de couverture

Faible

Moyenne

Elevée

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21

DONNEES QUALITATIVES

Le recueil des données qualitatives s´est fait sous forme d´entretiens semi-structurés, de focus groupes ou

d´entretiens informels et d’observations. Il a concerné les bénéficiaires du programme (CRENI et CRENAS), la

communauté (hommes et femmes directement ou indirectement liés au programme), les agents de santé et les

personnes clés de la communauté ou pouvant avoir un impact sur le parcours de santé des enfants (grand-mères,

tradi-praticiens).

Les entretiens ont été réalisés par les équipes du programme avec l´appui des consultants de manière à voir pour

chaque catégorie de personnes ciblées plusieurs entretiens (voir la répartition des entretiens en annexe 1).

Les guides d´entretiens portaient sur :

- Connaissance de la malnutrition et connaissance des signes

- Connaissance et appréciation du service

- Qualité de la prise en charge

- Activités des relais communautaires

- Implication des personnes clés

- Barrières à l´accessibilité

Les données ont été ensuite recoupées par source./ triangulation

Connaissance de la malnutrition et connaissances des signes

Il existe une vingtaine de mots pour décrire le marasme. Dans leur grande majorité, ils ont une connotation péjorative

car ils font le lien entre l´état de l´enfant et l´incapacité de la famille de le nourrir par manque de moyens.

Des mots dérivant de situations spécifiques pouvant conduire à cet état (grossesses rapprochées, poussée de

dent,..) sont également utilisés pour décrire un enfant marasmique.

Le terme « malentri » (déformation du français « malnutri ») est largement reconnu et utilisé dans la communauté. Il

est beaucoup plus neutre et fait de la malnutrition une maladie « moderne » qui se soigne dans le centre de santé.

Cependant, les causes (autre que le manque de nourriture) et le diagnostic de la malnutrition restent encore flous

pour la population et révèlent le manque de communication des agents de santé et des relais lors de leurs activités.

Cela a un impact négatif sur l´adhésion communautaire et la couverture. La population ne se sentant pas directement

concernée par le problème de la malnutrition, ce sont les agents de santé ou les relais qui décident si un enfant est

malnutri ou pas.

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22

Traitement de la malnutrition aigue

L’itinéraire thérapeutique des enfants malnutris commence le plus souvent par une automédication à base de

comprimés achetés auprès de vendeurs ambulants bien que les soins des moins de 5 ans soient en principe gratuits

au Niger et cette gratuité est connue par la population. Cependant, en cas de ruptures d´intrant dans les pharmacies

du CSI, les parents sont souvent orientés vers des pharmacies privées. De plus, la proximité, la disponibilité (pas de

temps d´attente ou faire face à un mauvais accueil) et le faible coût de ces produits les placent en concurrent

important du système de santé. L´utilisation de tisane à base de plantes préparée selon les recettes familiales et

également répandue. Le recours au centre de sante se fait en dernier recours souvent après 1 à 2 semaines d´essai

thérapeutique dans la communauté.

Le recours aux tradi-praticiens est plus important pour les cas de kwashiorkor, de nombreux tradi-praticiens assurant

pouvoir faire fondre les œdèmes en quelques jours en donnant des décoctions à boire.

Connaissance et appréciation du service

Suites aux nombreuses crises et interventions dans la région, le Plumpynut et le Plumpysup sont connus dans la

plupart des villages et par la population (surtout par les femmes) qui arrive à différencier les deux produits et leur

cible. Trois mots sont utilisés pour qualifier le plumpynut : « plampi », « biskit » ou « bitamin » selon les villages. Dans

les villages ou le mot « bitamin » est utilisé, on constate peu de partage et les mères arrivent à suivre les

recommandations données dans les CSI. Dans les autres villages, le plumpynut est perçu comme une friandise que

les mères distribuent dèsleur retour des CSI aux enfants de la communauté ou de la famille. La vente de plumpynut

est rare et n´a été constaté que dans la ville de Tillabéri où il est vendu pour être consomme avec de la salade (en

lieu et place de la pâte d´arachide traditionnelle).Après vérification, les sachets proviendraient de lots distribues dans

les camps de refugies dans le nord du district.

Qualité de la prise en charge

La qualité de la prise en charge est assez homogène dans l´ensemble des CSI. Le remplissage des fiches de suivis et

des registres est satisfaisant.

Le matériel de prise en charge et les intrants sont partout disponibles. Les ruptures sont rares et concernent surtout le

traitement systématique.

La prise en charge se fait de façon hebdomadaire ou bihebdomadaire. Cela se fait cependant sans beaucoup de

souplesse, les mères qui arrivent en dehors des jours ou des heures de prises en charge se voient souvent refoulées

et renvoyées jusqu’ a la semaine suivante.

Coopi a mis en place des agents de soutien dans certains CSI pour renforcer les ressources humaines du système de

santé. Ces agents travaillent en permanence dans leur poste de rattachement. Les superviseurs infirmiers ont sous

leur responsabilité un certain nombre de CSI à qui ils apportent un appui technique.

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23

Si cet appui a permis d´améliorer la prise en charge notamment en permettant un meilleur suivi aussi bien dans les

CSI que dans la communauté (recherche absents et abandons), des que ce soutien est absent il est souvent constate

un relâchement dans la prise en charge (mère non prise en charge en cas d’ absence d’agent ou de superviseurs

Coopi), cela a impact négatif sur la couverture actuelle et remet en cause la pérennité de l´action.

L´investigation s´est déroulée au même moment qu´une grève des agents de santé, la prise en charge et

l´approvisionnement en PPN et PPS étaient interrompus pour de nombreux sites.

De nombreuses ruptures de Plumpysup ont été constatée, elles ont un impact négatif sur la couverture : les femmes

sous Plumpynut pouvant rester dans la communauté en pensant que la rupture concerne également le Plumpynut ;

de plus la non-prise en charge des MAM et une absence de suivi adéquat, risquent de faire augmenter le nombre de

MAS non couverts au sein de la communauté.

Activités des relais communautaires

La prise en charge précoce des enfants suppose un dépistage précoce de la malnutrition. C’est dans cet objectif qu’a

été organisé le dépistage communautaire par les relais ou les agents de santé. La stratégie développée par Coopi est

de faire des « micro dépistages » dans des zones où le nombre d´admission est plus bas que la cible attendue. Si

cette stratégie permet de redynamiser le dépistage dans certaines zones, il se fait encore sous l’initiative de l´ONG

Coopi et est trop lié à l´idée de performance sans permettre une réelle appropriation de cette activité par la

communauté pour assurer sa pérennité´.

De plus, dans de nombreux villages, si le dépistage était bien connu des habitants sa grande irrégularité et sa

couverture partielle ont pu être mises en évidence.

Les activités de sensibilisations n´ont été confirmées que dans les CSI.

Implication des personnes clés et de la communauté

Les activités de sensibilisation et de dépistage ont été confirmées par les femmes (sensibilisation dans le CSI et

dépistage irrégulier dans le village). La faible implication des hommes et des autorités locales et religieuses, limite la

mobilisation communautaire dans une société patriarcale ou le pouvoir décisionnel est du côté des hommes.

Barrières et boosters à l´accessibilité

Les principaux boosters et barrières à l’accessibilité et à la participation identifiées au cours de l’évaluation sont

récapitulés dans le tableau ci-dessous :

Tableau 3: Barrières et boosters

Barrières Boosters

Accessibilité (crue, hippopotame) Gratuité

Distance temps d'attente/transport/manque moyen Dépistage effectif

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Attente CSI/absence repas Appréciation traitement

Occupation mère/mère malade Présence case de sante

Mauvais accueil/rejet Compréhension traitement

Jour unique prise en charge/absence agent de

santé Sensibilisation csi

Absence agent qualifié/jour unique prise en

charge Implication chef de village

Médecine traditionnelle/automédication Implication mari

Insécurité Sensibilisation village

Rupture PPN

Exode/déplacement

Méconnaissance programme/malnutrition

Diarrhée

Argent à payer

Refus mari (repas midi)

ETAPE 2

L’analyse de la distribution spatiale des admissions et des différents facteurs influençant la couverture suggère une

couverture probablement hétérogène. Une enquête sur petite zone a été réalisée pour le confirmer.

Il a d´abord été choisi de tester l’hypothèse suivante concernant les zones de couverture élevée et les zones de

couverture faible :

‐ La couverture est probablement plus élevée dans les zones situées sur la terre ferme car les déplacements vers le

CSI sont plus aisés et variés (charrette, marche à pieds, véhicules, motos)

‐ La couverture est probablement plus faible dans les zones insulaires car la pirogue est le seul moyen de

déplacement et leur fréquence de passage est aléatoire et faible.

Des villages des aires sanitaires de Kofouno, Sona, Lossa et Mari ont été choisis pour tester l´hypothèse de

couverture élevée tandis que des villages insulaires des aires de Sona, Dessa, Lossa et Ayorou ont été utilisés pour

tester l´hypothèse de faible couverture.

La méthode de recherche active et adaptative a été utilisée pour trouver les cas MAS. Un cas MAS était défini comme

MAS si son pb était inférieur à 115 au moment de l´enquête et/ou s’il présentait des œdèmes. Un cas était défini

comme couvert si la mère était dans la capacité de présenter un ou des sachets d´ATPE. Les mères qui ont pu

présenter une carte de suivi mais n´avaient plus de plumpynut au moment du passage des équipes, ont été

considérées comme des cas non couverts. Un questionnaire leur a été adresse et elles ont été classées dans la

catégorie « partage/mauvaise utilisation de l´ATPE ». Les pratiques de ventes et de partage de l´ATPE étant

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25

courantes dans la région avec un impact négatif sur la couverture (baisse efficacité programme, allongement durée

traitement et augmentation du risque d´abandon, risque de donner une mauvaise image du programme,..), il a été

jugé judicieux de considérer ces cas comme non couverts en vue de faire ressortir cette barrière.

Au total 21 cas MAS ont été trouvés et 12 étaient couverts.

L´analyse des données quantitatives et qualitatives penche pour une couverture moyenne pour l´ensemble de la

zone. Le seuil de couverture élevée a donc été fixé à 50%.

L’analyse des résultats (Tableau 4) a été réalisée au moyen de la méthode LQAS simplifiée (Lot

Quality Assurance Sampling) afin d’obtenir une classification de la couverture par rapport à une valeur seuil définie à

50% (standard SPHERE).

La règle de décision a été calculée selon la formule suivante :

𝑑 = ⌊𝑛 ×𝑝

100⌋

n : nombre de cas trouvés

p : couverture standard définie pour la zone

Tableau 4: Validation de l'hypothèse 1 de couverture hétérogène

Zones de

couverture

plus élevée (terre ferme)

p = couverture 50% Cas MAS couvert (9) > règle de décision (5)

Couverture actuelle > 50%

Hypothèse de couverture élevée confirmée

confirmée

Nombre total de MAS trouvés n = 15

Règle de

décision

d = n x (p/100)

d = 11 x 0.5

d = 5,5

d = 5 Cas MAS couverts 9

Zones de

couverture

plus faible (Île)

p = couverture 50% Cas MAS couvert (3) = règle de décision (3)

Couverture actuelle < 50%

Hypothèse de couverture faible confirmée

Nombre total de MAS trouvésn = 6

Règle de

décision

d = n x (p/100)

d = 6 x 0.5

d = 3

Cas MAS couverts 3

L´´hypothèse est ainsi confirmée, les villages insulaires ont une couverture plus faible que les villages situés sur la

terre ferme.

Une deuxième hypothèse également était utilisée en les classant les mêmes villages selon leur proximité ou

éloignement du CSI ou de la case de santé.

Les résultats sont résumés dans le tableau suivant :

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Tableau 5: Validation de l'hypothèse 2 de couverture hétérogène

Zones de

couverture

plus élevée (moins de

10km du CSI)

p = couverture 50% Cas MAS couvert (8) > règle de décision (6)

Couverture actuelle > 50%

Hypothèse de couverture élevée confirmée

Nombre total de MAS trouvés n = 12

Règle de

décision

d = n x (p/100)

d = 12 x 0.5

d = 6

Cas MAS couverts

8 Zones de

couverture

plus faible (plus de

10km du CSI)

p = couverture 50% Cas MAS couvert (4) = règle de décision (4)

Couverture actuelle < 50%

Hypothèse de couverture faible confirmée

Nombre total de MAS trouvés n = 9

Règle de

décision

d = n x (p/100)

d = 9 x 0.5

d = 4,5

d = 4 Cas MAS couverts

4 L´hypothèse également confirmée : les villages situés à plus de 10km ont une couverture plus faible que les villages

situés à proximité des structures de santé.

Une troisième hypothèse a été enfin testée, en se basant sur la classification selon les données quantitatives des

CSI- mais elle n´a pas pu être confirmée : les contraintes physiques ont donc plus d´impact négatif sur la couverture

que la qualité de la prise en charge et l´efficacité du programme.

ETAPE 3

A la suite des étapes 1 et 2, les barrières et boosters de la couverture ont été identifiés et pondérés avec l´ensemble

des enquêteurs en tenant compte de leur récurrence dans les entretiens de l´étape 1 et des réponses des mères de

l´étape 2. Les enquêteurs (tous du programme) ont été divisés en huit équipes qui ont noté chaque barrières et

booster de 1 à 5. La moyenne a ensuite était calculée pour chaque barrière et booster. En cas d´écart important entre

deux ou plusieurs groupes, des discussions étaient engagées en vue de rapprocher les résultats. Les résultats du

BBQ pondérés se retrouvent dans le tableau ci-dessous :

Tableau 6: Barrières et Boosters pondérés

Barrières Pondération Pondération Boosters

Accessibilité (crue, hippopotame) 4,4 4,8 Gratuite

Distance 3,7 4,4 Dépistage effectif

Attente CSI 3,3 4,3 Appréciation traitement

Occupation mère/mère malade 3,3 4,1 Présence case

Mauvais accueil/rejet 3,1 3,9 Compréhension traitement

Jour unique prise en charge/absence

agent de santé 2,8 3,4 Sensibilisation CSI

Absence agent qualifié/jour unique prise

en charge 2,8 3,4 Implication chef de village

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27

Figure 19: Résultat calculatrice de Bayes

Médecine traditionnelle/automédication 2,3 3,3 Implication mari

Insécurité 2,2 3,3 Sensibilisation Village

Rupture PPN 1,6

Exode/déplacement 1,4

Méconnaissance programme/malnutrition 1,4

Diarrhée 1,3

Argent à payer 1,3

Refus mari 1,1

Total 35,7 34,7

Le Prior a ensuite été calculé en utilisant la formule suivante :

Prior = (𝐵𝑎𝑟𝑟𝑖𝑒𝑟𝑒𝑠+𝐵𝑜𝑜𝑠𝑡𝑒𝑟𝑠)

2 Avec Barrières = 100 – 35,7 = 64,3% et Boosters = 0 +34,7% = 34,7%

Soit Prior =(64,3+34,7)

2 = 99/2=49,5%

Le Prior a étéarrondie à 50% soit une valeur de α = 17,5 et β = 17,5 selon le guide FANTA.

Les valeurs de α et β ont été introduites dans la calculatrice de Bayes avec une précision de 10%. La taille

d´échantillon suggérée était de 57 pour la construction de l´évidence vraisemblable. La recherche de cas et la

définition de cas étaient identiques à celles de l´étape 2.

Au total 57 MAS ont été trouvés dont 31 été couverts. 26 étaient en voie de guérison. En introduisant les données de

l´évidence vraisemblable dans la calculatrice de Baye, on obtient une estimation de la couverture de 52,8% (42,5%-

62,9%) avec un intervalle de confiance 95%.

Il n´y a pas de conflit entre

l’évidence vraisemblable et

la probabilité à priori

(p>0,05). Le résultat de

l’étape 3 est ainsi validé.

La majorité des mères

(66%) est consciente que

leur enfant est malade, elle

ne cite pas directement la

malnutrition. Sont cites

plutôt la diarrhée, la fièvre et

les vomissements de façon

spontanée. Quand la

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28

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

AutreRefus PPN

DistanceGreve/rupture PPS

PartageMère pense que traitement pas efficace

Mauvais accueil/rejet/peur du rejetOccupation mère

Pense que enfant pas maladeAdmis CRENAM au lieu CRENAS

Nombre de reponses

question leur est posée 90% des mères pensent/sont conscientes que leur enfant est malnutri et la même proportion

connait le programme PECIMA. Les mères ont donc une bonne idée sur la malnutrition et son traitement, cette

connaissance est surement liée au fait que 75% des femmes ont déjà été dans le programme PECIMA. Le

programme a donc une bonne capacité de recrutement mais des difficultés pour assurer la rétention des cas et leurs

suivis dans la communauté.

Les principales barrières identifiées lors de cette étape sont résumées dans la figure ci-dessous.

DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Le taux de couverture actuelle dans le district de Tillabéri a été estime à 52,8% (42,5%-62,9%) avec un intervalle de

confiance 95%. Ce taux se situe juste au niveau de la norme SPHERE pour le milieu rural. Ce taux reflète, la bonne

connaissance des femmes du programme, la capacité de recrutement (dépistages actif et passifs) et de suivi des

MAS au niveau des CSI (recherche absent et abandon).

Les efforts reposent en grande partie sur les ressources de Coopi ce qui limite leur effet sur la couverture actuelle et

remet en cause la pérennité de l´action. Une stratégie plus axée sur la mobilisation communautaire (pas uniquement

sur les relais) soulagerait l´ONG Coopi et lui permettrait d´avoir un rôle d´appui plus important avec les mêmes

ressources alors que la réelle implication communautaire pourrait booster la couverture tout en assurant la pérennité

de l´action.

La première cause de non couverture est le reflet de la faible implication communautaire ainsi, beaucoup d´enfants

sont dans le programme MAM alors qu´ils auraient dû être dans le programme MAS (30% des cas non couverts).

Leur état a du se dégrader sans que la communauté ne soit alertée ou que cela soit relevé dans le centre de santé.

Communication et mobilisation communautaire

Figure 20: Causes non couverture

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29

Les mairies pourraient être une des portes d´entrée vers la communauté. D’après les entretiens, les maires

entretiennent des réunions régulières avec les chefs de village et ont une bonne vision des ressources clés dans les

villages. Cet ensemble de personne a pour la plupart du temps plus d´influence et de légitimité aux yeux de la

population pour faire passer des messages (causes malnutrition, arrêt du partage de plumpynut, date dépistage,

critère de sortie du CRENAS…). De plus, les mairies développent chaque année un plan de développement local

avec un volet santé. L´inscription d´activités axées sur la nutrition permettra une meilleure appropriation de la nutrition

par les maires et leur population.

Les maires peuvent aider à établir la cartographie des villages (organisations et dynamique sociales, personnes

clés,..) en vue d’appuyer les leviers existants pour renforcer certaines activités (dépistage, sensibilisation, suivi des

MAS) et décharger les relais d’une partie de leur responsabilité. Les mères d´enfants guéris devraient également être

plus activement impliquées dans le dépistage, l´explication du traitement et de la maladie et le suivi des cas de MAS

dans la communauté.

Au niveau des villages, il a été constaté que les villages où il n’y avait pas de partage de ration c´était les villages ou

les hommes connaissent le traitement et s´assurent que les enfants reçoivent la bonne ration journalière et que les

autres membres de la famille, contrairement à d’autres villages, ou ne consomment pas eux-mêmes les ATPE ou ne

le partagent pas « équitablement » entre les enfants du ménage. Une bonne implication des chefs de famille pourrait

permettre de lutter contre le phénomène de partage ou faciliter l’accès au moyen de transport. Le partage entraine

une inefficacité du traitement et des durées de séjour allongées dans le programme, ce qui décourage les mères qui

finissent par abandonner le traitement sans faire le lien entre la non-amélioration de l’état de leur enfant et le non suivi

des recommandations des CSI. Une meilleure mobilisation des mères et de la communauté sur la maladie et le

traitement permettront de dépasser cette barrière

Deux modes de communications majeurs sont utilisés dans les villages pour la diffusion des messages comme les

assemblées générales qui regroupent les hommes plutôt en fin de soirée après la dernière prière du soir ou le porte à

porte après instruction du chef de village à un de ses conseillers. Ces canaux devraient être utilisés pour toucher les

hommes et l´ensemble de la communauté plutôt qu´axer la communication sur le relais ou les sensibilisations

tournées vers les femmes dans les CSI.

La direction régionale de la santé dispose de créneaux horaires sur la radio nationale et régionale pour faire passer

des messages sur la santé, créneaux qui ne sont pas utilisés actuellement. Des messages spécifiques pourraient être

développes avec les districts, les partenaires et la communauté pour appuyer les informations qui seront diffusés

dans les émissions.

La mobilisation communautaire est également nécessaire pour dépasser la barrière du transport. Un quart des

villages sont situés sur des iles, le déplacement d’une ile à l’autre peut être trèsdifficile même pour de très petites

distances car il n’existe pas de liaisons régulières entre les iles en dehors des jours de marchés. Une coordination

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entre village, chef de village, CSI permettrait de coordonner le transport des mères vers les CSI et d´assurer la prise

en charge en priorisant les femmes venant des villages les plus éloignés.

Sur les terres, c´est la distance qui est la barrière la plus importante, une mobilisation communautaire pourrait aboutir

à une mise à disposition de charrettes et a la mise en place de transports groupés des mères et de leurs enfants.

Qualité de la prise en charge

La qualité de la prise en charge (intégration) semble encore poser problème. L´utilisation des outils SQUEAC

(tableau de bord) lors de réunions bimensuelles et trimestrielles permettra d´avoir un suivi plus objectif et avec l´appui

du district. Ce tableau de bord permettra de renforcer de façon ciblée les CSI qui ont besoin d´avoir un appui et

d’améliorer la qualité de cet appui (remplissage des supports, prise des pb, sensibilisation des mères,…). Le tableau

permettra également de mesurer les évolutions de chaque CSI. De nouvelles rubriques pourront être rajoutées

(Nombre de sensibilisations réalisées dans le CSI,…).

IRC étant l´autre partenaire intervenant dans la région de Tillabéri, ce tableau de bord pourrait être utilisé pour

comparer l´évolution de l´ensemble des CSI de la région. La direction régionale qui organisait chaque trimestre des

réunions sur le domaine de la nutrition s´est montrée intéressée par ce tableau et trouve intéressant de s´appuyer sur

cet outil lors de ces rencontres.

Certaines cases de santé sont sous la responsabilité de personnel qualifié. Ces cases devraient être outillées et

encadrés (plus fortement que les CSI si nécessaire) pour rapprocher les soins de la communauté.

La continuité des soins devrait être assurée même en cas d’état de grève en adaptant la prise en charge : par

exemple donner des rations pour deux semaines au lieu d’une seule semaine.

Une souplesse doit être mise en place de façon plus générale pour permettre un compromis entre le respect du

protocole et les réalités de la population pour permettre la continuité des soins (donner des rations pour deux

semaines pour les villages éloignés ou pendant la saison des pluies ou des hippopotames). Les femmes ayant raté le

jour de prise en charge doivent aussi avoir un message clair qu’elles seront prises en charge sans réprimande le reste

de la semaine.

Les activités comme le dépistage ou la sensibilisation doivent également se caler sur le calendrier saisonnier local.

Par exemple, le dépistage doit être intensifié pendant les mois de mars à juillet (pic d´admission). Les activités de

suivis des cas MAS dans la communauté en Juin-Juillet et d´Octobre-Janvier (pic abandon).

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Thème Activités Operateurs Planning

Mobilisation Communautaire Elaboration du programme et suivi DRSP + Mairies + ONG locales et

internationales+ représentants de

la communauté

Semestre 1 2015

Information/ sensibilisation Création et diffusion de messages radiophoniques sur les causes, les

conséquences et le traitement de la malnutrition

DRSP + District+ communauté Trimestre 1 2015

Sensibilisation Identification des personnes ressources et des organisations

communautaire dans les villages

Mairies + chef de villages Trimestre 1 2015

Sensibilisation Sensibilisation des hommes Mairie →Chefs de village, leaders

→ Communauté (micro, crieur)

Année 2015

Dépistage et suivi des activités de

nutrition

implication des mairies et préfectures dans la transmission des

donnees et des informations (affichage, réunions,…)

District + CSI+ préfectures +

Mairies + chef de village

Trimestre 1 2015

Dépistage, suivi des cas dans la

communauté

Distribution élargie de MUAC: Mères d’enfants guéris, leaders,

associations de femmes et de jeunes, guérisseurs (?)…

Chefs de villages + leaders +

communauté + ONG et

organisations locales

Trimestre 2 2015

Accès aux soins Organisation villageoise du transport des enfants Chefs de villages + leaders +

communauté + chef CSI

Trimestre 2 2015

Accès aux soins Initiation du dialogue avec les guérisseurs District + mairies + chefs de

village

Trimestre 2 2015

Coordination plaidoyer Réunion bimestrielle (tous les deux mois) pour le suivi des

indicateurs des CSI

District + chef CSI bimestriel

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Coordination plaidoyer Réunion trimestrielle pour le suivi des indicateurs des districts DRSP + districts + partenaires

nutrition

Trimestriel

Coordination plaidoyer (niveau

central et local)

3 réunions dans l ´années pour le suivi du plan d´action et l´évolution

de la situation nutritionnelle du district, partage budget, PIA,….

DRSP + district + mairie + chef de

village + CSI

Début mi et fin 2015

Prise en Charge Souplesse de prise en charge (hivernage, crue, distance) DRSP+ district+ CSI Immédiat

Prise en Charge Redynamisation des cases de santé et suivi des stocks et

supervisions des CRENAM

DRS+ district+ CSI + ONG MAM Trimestre 1 2015

Figure 21: Tableau récapitulatifs des recommandations

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ANNEXES

ANNEXE 1 : LISTE DES PERSONNES FORMEES PENDANT LA SQUEAC

PRENOM NOM Position Organisation Email Address SEXE (M/F)

RAHAINA MAHAMAN

RABIOU

SOULEY

superviseur Coopi Female

KAFAYATOU DAOUDA superviseur Coopi Female

Dr Omar Mamadou medecin

CRENI

Coopi Male

Abdoulkadri Keita Laouali superviseur Coopi Male

Dr Karimou Manirou Coordinateur

terrain

Coopi Male

Faroukou Hamissou

Mahamane

responsable

bases de

données

Coopi Male

Harouna Zakou Yassi nutritionniste Coopi Male

Issa Issaka superviseur Coopi Male

Dr Mato Hanga Ibrahim medecin

CRENI

Coopi Male

Chaibou Sodé

Abdourahamane

superviseur Coopi Male

Oumalher Daouda Salou nutritionniste

CRENI

Coopi Female

Ali Sahaya Malik superviseur Coopi Male

Oumarou Diallo Amadou superviseur Coopi Male

Fatimata Algafiet Aghali superviseur Coopi Female

Boureima

Djibo

Moussa superviseur Coopi Male

Mamane

Bachard

Souley Idi superviseur Coopi Male

Boubacar Boubacar

Hamani

superviseur Coopi Male

Ousseyni Seydou

Allakaye

superviseur Coopi Male

Yayé Hamani superviseur Coopi Male

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Abdoulaye

Oumalkhair Ali Liman superviseur Coopi Female

Zalifa Ibrahim Issa superviseur Coopi Female

Souleymane Hassane

Toukou

coordinateur

national adjoint

Coopi Male

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ANNEXE 2 : CHRONOGRAME DE LA FORMATION ET DE L’EVALUATION

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26

Voyage Niamey X Phase terrain

Briefing avec le Programme X phase 1

Préparation organisation X phase 2

Voyage Tillaberri X phase 3

Formation enqueteurs X

Formation Qualitatif X

Pratique Qualitatif + recherche active X Bureau

Formation methodologie SQUEAC X X

Collecte données complémentaires au niveau des structures de santé + qualitatif

X X X

analyses des données et hyptoheses X

Enquêtes sur petites zones X X

Prior X

Enquêtes sur grandes zones X X X X

debriefing restitution X

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ANNEXE 3 : LISTE DES MOTS UTILISÉS POUR DECRIRE LA MALNUTRITION

Zarma / sonrhaï Traduction Zarma / sonrhaï Traduction

Malentri Malnutri (déformation du français) Malentrizé Enfant malnutri

(déformation du français)

Ganzanteïzé Enfant amaigri Maroussou

Zaneïzé Enfant dont la mere était malade au

moment de l´accouchement

Mouniizé Enfant malade dès sa

naissance

Hémarizé Enfant avec le paludisme Weyno Hémorroïde

Wokan si Koungou

(negatif)

Celui qui n´est jamais rassasisé Nassiizé

(négatif)

Talmizé (negatif) Enfant issu de grossesse rapproché Gazeïzé(negatif) Enfant jamais rassasié

Leybanté (negatif) Handicapé Hareïzé (negatif) Enfant affamé

Hareïzé béro

(negatif)

Enfant tres affamé Guirey (negatif) Lépreux

Gandédori Mal de poitrine Tchirotchiro

(négatif)

Epilepsie/convulsion

Figure 22: Termes en zarma pour décrire le marasme

Zarma / sonrhaï Traduction

Zankey kan foussou Enfant qui a gonflé

Ane aouza Qui a pris de l´air

Foussou Gonflé

Yéni Drépanocytose

Moungouli Drépanocytose

Figure 23: Termes en zarma pour décrire le kwashiorkor

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Tamaskeh Tamashekh

Sidida Touzatchintidis

Amaza Tinguiriguass

Bidi Twimidin

Langia

Enabakey

Figure 24: Termes Tamashek pour décrire le marasme

Tamashek

Adidrass

Afatess

Ahaoug

Asslalam

Tiguiri

Figure 25: Termes Tamashek pour décrire le Kwashiorkor