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INVITÉ Bernard Guillot la revue de l’UFOLEP Avril 2015 - Ufolep N° 16 - Prix 3,50 en jeu une autre idée du sport e j JURIDIQUE Tout sur les drones SPORT ET ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

Ej 16 avril

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Page 1: Ej 16 avril

INVITÉBernard Guillot

la revue de l’UFOLEP Avril 2015 - Ufolep N° 16 - Prix 3,50 €

en jeu une autre idée du sportejJURIDIQUETout sur les drones

SPORT ET ÉCONOMIE SOCIALE

ET SOLIDAIRE

Page 2: Ej 16 avril

Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 32 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

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o Un même élanM

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Par Philippe Machu, président de l’Ufolep

Q uel rapport entre l’action de l’Ufolep dans les quartiers populaires de Clermont-Ferrand, dont témoigne notre invité du mois, et l’Université européenne du sport que nous organiserons en juillet à Strasbourg, et dont le programme est également présenté dans ce numéro de En

Jeu ? Le même souci d’adapter les pratiques physiques et sportives à la diversité des situations et des publics, mais aussi le même investissement des militants, la même quête de sens pour contribuer au bien-être de chacun et au « mieux vivre ensemble ».Bien sûr, depuis notre création en 1928, ou depuis les années 1970 évoquées avec une certaine nostalgie par Bernard Guillot, les publics ont changé, notre environnement aussi. Mais les besoins essentiels sont toujours là, aus-si présents qu’auparavant et peut-être plus difficiles à satisfaire dans une société multiculturelle qui doute parfois de son avenir commun.Comme hier, avec des moyens renouvelés, l’Ufolep entend être fidèle à sa vocation de fédération citoyenne et solidaire. Avec tous les partenaires qui nous accompagneront dans ce projet, nous souhaitons jeter à Strasbourg les bases d’une « nouvelle culture sportive » en croisant réflexions universitaires et témoignages de terrain, afin d’imaginer ensemble les dispositifs qui per-mettront à nos associations et à nos comités d’adapter leur organisation et leur fonctionnement aux défis d’aujourd’hui et de demain.C’est aussi dans cet esprit que l’Ufolep explore les possibilités de renforce-ment de ses moyens qu’offre l’économie sociale et solidaire, ou qu’elle déve-loppe une application pour smartphone visant à favoriser la pratique des sportifs auto-organisés et des personnes sédentaires.Autant d’actions qui participent d’un même projet, d’un « même élan » auquel notre prochain congrès, fin avril à Orléans, apportera toute la vigueur de ses débats et réflexions. ●

coup de crayonpar Jean-Paul Thebault

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Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 3

en jeu “une autre idée du sport” est la revue de l’Union française des œuvres laïques d’éducation physique (Ufolep) et de l’Union sportive de l’enseignement du premier degré (Usep), secteurs sportifs de la Ligue de l’enseignement Ufolep-Usep 3, rue Récamier, 75341 Paris Cedex 07 Téléphone 01 43 58 97 71 Fax 01 43 58 97 74 Sites internet www.ufolep.org et www.usep.org Directeur de la publication Nelly Aradan Président du comité de rédaction Philippe Machu Rédacteur en chef Philippe Brenot Ont participé à ce numéro Isabelle Gravillon, Adil El Ouadehe, Philippe Machu, Pierre Chevalier, Benoît Gallet, Noémie Vincent, Marina Chaumond, Jean-Alain Lavige, Samia Dahmane, Jean-Paul Thebault, Thibaut Dourlen, Jean-Claude Besnard, Ludovic Trézières Photo de couverture Philippe Brenot Maquette Agnès Rousseaux Impression et routage Centr’Imprim, rue Denis Papin 36 100 Issoudun Abonnement annuel 13,50 € Numéro de Commission paritaire 1015 K 79982 Numéro ISSN 1620-6282 Dépôt légal avril 2015 Tirage de ce numéro 8745 exemplaires

som

mai

reINVITÉBernard Guillot, interrogations laïques dans les quartiers populaires

DR 4 actualitéJudo vs. MMA, un féroce combatVuLuEntendu : Onze mètres, de Ben Lyttleton (Hugo Sport) ; Marque ou crève, deFrédéric Loore et Roger Job (Avant-Propos)

6 invité9 dossier15 fédéralOrléans et la région Centre accueillent le congrès de l’UfolepPartenariats avec la MGEN et Prévention retraite Île-de-France

19 pratique « Tout Terrain », application smartphone pour rendez-vous multisports

21 juridique 22 recherche

L’Ufolep, l’Usep et la Ligue de l’enseignement organisent la première Université européenne du sport du 8 au 10 juillet à Strasbourg

24 réseau Ufolep Indre ; Yvelines : le stage ski-gym dope l’engagement associatifAssociation : À Bonnac (Haute-Vienne), la randonnée a la coteComité : Emplois d’avenir à l’Ufolep HéraultParkour 59, premier prix du concours « Fais-nous rêver »

28 histoiresMorceaux choisis : « L’ange de Coppi », Ugo Riccarelli Je me souviens : Christian AuthierL’image : « Paris, skate in the city » (Eyrolles)

30 repères

« Quel avenir pour le mouvement laïque dans les quartiers populaires ? » C’est la question posée par Bernard Guillot face aux difficultés rencontrées par l’amicale qu’il a créée il y a quarante ans à Clermont-Ferrand.

6

Le « drone » est tendance. Mais attention à ne pas enfreindre la loi, ni à confondre engins professionnels

et matériels de loisir !

Sport et économie sociale et solidaire

DOSSIER

Le vote à l’été 2014 de la loi sur l’économie sociale et solidaire a assis la crédibilité de ce modèle économique alternatif. Or l’ESS peut aider fédérations et associations sportives à concevoir différemment le financement de leurs actions. Et l’Ufolep y voit l’opportunité d’un développement en accord avec ses valeurs.

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JURIDIQUEModélisme

radiocommandé : et vous trouvez ça

« drone » ? 21DR

Atelier sportif pour un réseau d’assistantes maternelles en Creuse.

Les associations Ufolep trouveront, joint à ce numéro de En Jeu, un cahier associatif de huit pages consacré à la communication numérique.

Supplément à en jeu une autre idée du sport n°xxx avril 2015 I

En J

euCahie

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if COMMUNICATION NUMÉRIQUE, MODE D’EMPLOI

5INTERNET, UN OUTIL POUR LES ASSOCIATIONSHuit Français sur dix surfent régulièrement sur Internet, et près de sept sur dix sont inscrits sur un réseau social, Facebook le plus souvent. Le « web » est ainsi devenu le lieu privilégié pour nouer des amitiés, consommer, dif-fuser ses créations artistiques ou exprimer ses opinions. Pour un individu, il est difficile désormais de vivre et d’agir dans la société sans être connecté. Mais cela est tout aussi vrai pour une association, y compris sportive. Alors, autant profiter de tous les outils numériques sus-ceptibles de contribuer à son rayonnement !Ce cahier met en lumière les enjeux de la communication numérique pour une association : comment rendre plus « lisible » son positionnement associatif et ses actions ? Comment « interagir » avec ses licenciés ? Comment obte-nir un « retour image » qui renforcera son crédit auprès de ses partenaires ?Ce document souligne l’utilité de posséder un site Inter-net, mais aussi de recourir à l’e-mailing, au management « dématérialisé » et au « travail collaboratif ». Il présente

en outre les réseaux et services associés que sont Face-book, Twitter, LinkedIn, YouTube et Dailymotion. En tant que fédération sportive nationale, l’Ufolep est elle-même présente sur Facebook et Twitter et a noué un partenariat avec Dailymotion afin d’y valoriser ses mani-festations. Depuis deux ans, la fédération s’est également engagée dans une communication directe auprès de ses associations, en complémentarité de la relation étroite que les comités départementaux (ou régionaux) entretiennent au quotidien avec elles. Ce lien nouveau a été amorcé avec une lettre électronique qui leur est adressée tous les deux mois (avec en lien la version numérique de En Jeu). Un guide ressources interactif, qui demande toutefois à être enrichi, est également accessible aux associations inscrites sur l’extranet de www.ufolep.org Enfin, l’Ufolep met actuellement la dernière main à une application pour smartphone visant à réunir les pratiquants auto-organisés.Alors, vous aussi, jouez-la numérique pour mettre en valeur votre association et ses actions !

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4 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

actu

alit

é Les chantiers de Linette à L’ÉquipeNouveau directeur général du groupe L’Équipe, Cyril Linette aura pour première mission de redresser les comptes du quotidien, qui enchaîne les déficits (2 millions d’euros en 2012, 8 millions en 2013, sans doute au moins 5 millions en 2014) et dont le chiffre d’affaires (190 millions) est en recul. Avec 219 955 exemplaires vendus en moyenne en 2014, L’Équipe a perdu l’année dernière 10 % de sa diffusion et l’ancien directeur des sports de Canal + devra rapidement décider s’il engage, ou non, sa refonte en format tabloïd. Cyril Linette aura également pour tâche de développer les recettes du groupe sur le Web payant et de relancer L’Équipe 21, la chaîne d’Amaury sur la TNT. Avec 0,5 % d’audience, celle-ci reste très en deçà des prévisions établies à son démarrage en décembre 2012, qui tablaient sur 1,3 % d’audience sous deux ans. (avec L’Opinion du 20 février)

La FFF investit le FiveLe phénomène du « Five » ne pouvait échapper à l’emprise de la Fédération française de football : celle-ci a lancé la première édition

Féminisation : l’Ufolep au Femix

L’Ufolep a été récompensée pour son plan de féminisation lors de la remise des trophées Femix’Sports 2015, le 23 janvier au musée du Tennis : une distinction partagée avec les fédérations de tennis et de la montagne et de l’escalade. Les autres prix décernés par l’association Femix, dédiée à la promotion du sport féminin, récompensaient des personnalités : Anne-Sophie Mathis (boxe) et Émilie Morier (triathlon) pour « l’excellence sportive » ; Sandrine Agricole (rugby) et Maïtena Alsguren (golf) pour « la réussite sportive et de la reconversion » ; Wanda Noury (rugby) et Emmanuelle Assmann (comité paralympique et sportif français) pour « l’engagement associatif » ; Cathy Mouette (judo) et Isabelle Jobard (badminton et Afcam) au titre de « l’arbitrage féminin ».

JUDO VS. MMA, UN FÉROCE COMBATLa résistance qu’oppose la France aux arts

martiaux mixtes ou MMA, dont les com-

pétitions sont interdites car jugées trop

violentes, a pris une nouvelle dimension

au lendemain de l’annulation des cham-

pionnats d’Europe de judo, que devait

organiser en avril à Glasgow la fédération

britannique. Une mesure décidée par la

fédération internationale en raison du sponsoring de l’événe-

ment par l’Ultimate Fighting Championship (UFC), la puissante

organisation américaine qui régit la discipline. À cette occasion,

le président de la FFJDA (judo et disciplines associées), Jean-

Luc Rougé, a menacé de radiation tous ceux qui enseigneraient

le MMA dans les clubs affiliés : « Pour moi le MMA n’est pas un

sport. Tout ça est né d’une invention pour faire du business. Il n’y

a pas d’aspect éducatif dans ce genre de discipline. »

Apparu il y a une vingtaine d’années, le MMA allie plusieurs

arts martiaux. Les deux adversaires s’affrontent pieds et torse

nu, munis de gants qui laissent pouce et bout des doigts libres.

Si les morsures et les coups de pieds sont

désormais interdits, il est permis de frap-

per sur la tête de l’adversaire au sol avec

les mains. Le combat s’arrête par KO, aban-

don ou sur décision des arbitres.

Certains mettent cependant en avant l’inté-

rêt que la discipline suscite chez les jeunes,

notamment ceux en difficulté. « Le MMA ça

leur parle. Il vaut mieux l’accompagner et ne pas s’y opposer »

soutient Yann Leroux, professeur de judo et de MMA à Thouars

(Deux-Sèvres), où 150 des 400 membres du club pratiquent la

discipline.

S’il n’est pas possible de quantifier le nombre de pratiquants

en France, ils seraient selon Jean-Luc Rougé entre 7 000 et

8 000, dont une centaine de combattants en compétition. Outre

la France, seuls deux autres pays, la Thaïlande et la Norvège,

ainsi que l’État de New York aux États-Unis, interdisent le MMA.

Précisions aussi, si besoin était, que cette discipline n’est évi-

demment pas pratiquée en Ufolep. ● (d’après l’AFP)

4 Février 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°15

150 ans de la LigueLa Ligue de l’enseignement fêtera ses 150 ans en 2016 : un événement qu’elle prépare dès à présent en souhaitant « rendre compte de son apport à la société ». Dès cette année seront organisés un séminaire sur la « pluralité culturelle » et un « prix de la recherche » en partenariat avec Le Monde. Suivront des publications (une Histoire générale de la Ligue, des biographies de Jean Macé, Léon Bourgeois et Ferdinand Buisson, un livre-album sur « La fabrique du citoyen »), des expositions, des petits modules télé et des émissions de radio, des manifestations culturelles et des événements nationaux. Dès cette année seront notamment organisés une rencontre sur « L’éducation populaire 2.0 », un grand colloque sur la laïcité et un autre sur « la Ligue de l’enseignement et le cinéma ». L’Université européenne du sport que co-organiseront début juillet l’Ufolep, la Ligue et l’Usep porte également l’estampille « 150 ans ».

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Trois pays, dont la France, interdisent les compétitions.

Page 5: Ej 16 avril

VuLuEntendudu National Foot 5, sorte de « Coupe de France » qui verra s’affronter jusqu’au 31 mai un millier d’équipes sur des terrains loués par la FFF. La compétition a toutefois débuté par un couac : au tout dernier moment, les premiers éliminatoires programmés fin février à Paris, Bordeaux, Bayonne et Perpignan ont été reportés à une date ultérieure. Explication: la fédération, qui n’avait pas prévu d’exiger un certificat médical des joueurs participants, a été alertée par ses assureurs sur un risque juridique potentiel en cas d’accident. Un point ajouté depuis au règlement…

L’Ufolep s’engage dans les quartiers prioritairesL’Ufolep et le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET, rattaché au Premier ministre) ont conclu, pour les années 2015 à 2017, un partenariat au profit des quartiers prioritaires de la politique de la Ville. Celui-ci repose sur trois axes. Premièrement, l’insertion professionnelle des jeunes par le sport, via des formations PSC1 (premiers secours civiques) et CQP (certificat de qualification professionnelle) et la création de postes d’emplois d’avenir. Deuxièmement, le développement social et éducatif, à travers l’accompagnement de structures socio-éducatives, le recrutement de volontaires en service civique et un soutien à la petite enfance. Troisièmement, l’accès aux pratiques physiques et sportives, avec un effort particulier sur la pratique féminine. Des groupes de travail réunissant des jeunes filles des quartiers seront lancés dès avril, et la création de Juniors Associations encouragée. Ce partenariat sera mis en œuvre progressivement. Le CGET informera les préfectures concernées afin qu’elles déclinent ce partenariat par le biais de convention avec les comités départementaux et régionaux de l’Ufolep, dans le cadre du pilier « cohésion sociale » des contrats de ville.

ONZE MÈTRES, LA SOLITUDE DU TIREUR DE PENALTY

De prime abord, les penalties au football peuvent sembler un sujet futile, tout juste bon à animer les discussions de lendemain de match au Café du Commerce, ou plutôt au Café des Sports. Saluons donc l’exploit du britannique Ben Lyttleton d’en avoir tiré un livre de près de 400 pages, souvent passionnantes, visant à comprendre pourquoi, au moment fatidique, certains échouent quand d’autres triomphent. Il y est beaucoup question de psychologie, avec des éléments de sociologie, de culture et d’histoire du football. Et pas mal de statistiques aussi.Le penalty est un duel emblématique entre le tireur et le gardien de but, en cours de match pour sanctionner une faute commise dans la surface de réparation, ou lors des tirs au but qui ponctuent les matchs à élimination directe lorsque les équipes ne réussissent pas à se départager à l’issue de la prolongation. Et c’est justement par dépit de voir les tireurs anglais systématiquement faillir dans cet exer-cice que Ben Lyttleton s’est décidé un jour à mener l’enquête. Étayée de nombreux témoi-gnages, elle fera mentir ceux qui, comme Johan Cruyff, pensent encore que « le penalty est le seule compétence du footballeur qui n’est pas du football ». ● Ph.B.Onze mètres, la solitude du tireur de penalty, Ben Lyttleton, préface de Mickaël Landreau, Hugo Sport, 380 pages, 19,50 €.

MARQUE OU CRÈVEConsacré aux enfants perdus d’Afrique noire vivotant en Belgique dans l’espoir le plus souvent déçu de se faire une place dorée dans le football européen, Marque ou crève se présente comme un long reportage où le rédacteur n’aurait pas été contraint d’élaguer son texte, ni le photographe d’écarter nombre de ses meilleurs clichés. Frédéric Loore et Roger Job sont des reporters expérimentés, récompensés l’un et l’autre par plusieurs prix in-ternationaux, ce qui leur a permis de se lancer dans ce projet qui navigue entre Bruxelles, Abidjan et Bangkok, nouvel eldorado pour jeunes footballeurs africains. Sans taire le rôle des passeurs ou de douteux intermédiaires, cet ouvrage vise moins à dénoncer des filières qu’à témoigner de la grande précarité et, entre naïveté et sens aigu des réalités, du rêve tenace de ces jeunes ayant quitté leur famille et leur pays. « Quiconque entrepren-dra d’étudier les migrations des footballeurs africains fera fausse route aussi longtemps qu’il n’intégrera pas cette essentielle vérité : l’Africain ne quitte pas l’Afrique pour le plaisir ou pour la gloire, mais pour l’argent », souligne Serge Trimpont, dirigeant sportif qui explique avoir dû « recomposer ses codes » pour s’adapter à cette évidence.« C’était en 1997, raconte-t-il, à l’époque où j’occupais les fonctions de manager général à l’Union Saint-Gilloise. Nous avions recruté un jeune attaquant ghanéen, Skelley Tutu, auquel le club avait alloué un salaire mensuel de 1000 € complété par la prise en charge de son loge-ment et de ses repas. Il y avait là, selon moi, largement de quoi garantir à ce jeune garçon de dix-huit ans un quotidien sans souci. Pourtant, dès septembre, Skelley vint timidement se faufiler dans mon bureau, cinq jours après avoir reçu son premier chèque, pour me deman-der une avance sur son salaire d’octobre. Le manège se répéta le mois suivant, puis le mois d’après, jusqu’au moment où ma patience lâcha prise et où j’estimai le moment venu d’adres-ser au gamin une sévère mise en garde. Comment se débrouillait-il donc pour dépenser chaque mois, en cinq jours, tout son argent de poche ? Je me souviens encore du visage de Skelley, ses mâchoires serrées, ses paupières crispées pour retenir les larmes. En fait, chaque mois, aussitôt son chèque empoché, il se rendait au guichet Western Union de la gare du Midi pour envoyer l’intégralité de sa paye au Ghana. Avec son petit salaire de l’Union-Saint-Gilloise, Skelley Tutu nourrissait toute une famille à Accra. Et moi, je l’engueulais dans mon bureau. »Ce témoignage donne le ton de ce livre-enquête sensible et documenté. ● Ph.B.Marque ou crève, texte de Frédéric Loore, photos de Roger Job, éditions Avant-Propos (Belgique), 128 pages, 24,95 €.

Février 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°15 5

DR

Page 6: Ej 16 avril

Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 76 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

C’était pour vous une démarche naturelle ?Ayant fréquenté durant mon adolescence l’amicale laïque de mon village de Pulvérières, et marqué par l’exemple d’un instituteur très investi à l’Ufolep, Jacques Martin, j’avais envie de reproduire en ville et ce que j’avais vécu à la campagne. J’avais 25 ans et, avec Alain Ouvry, à l’époque secrétaire général de la Ligue de l’enseigne-ment du Puy-de-Dôme (2), nous avions l’ambition de tis-ser tout un réseau de nouvelles amicales laïques. L’idée était d’avoir des conseils d’administration réunissant un tiers d’enseignants et de personnel de l’école, un tiers de parents d’élèves et un tiers d’amis de l’école publique, des militants repérés sur le quartier. Tant que ce fut le cas, l’amicale a très bien fonctionné.

Quelles étaient les activités proposées ?Des activités à l’école ou autour de celle-ci (arbre de Noël, fête de l’école, voyages scolaires, etc.), et aussi pour adultes : gymnastique d’entretien, cyclotourisme, ran-donnée pédestre, rallyes touristiques, repas amicaux...

Co-fondateur de l’al Jules-Verne à Clermont-ferrand

Bernard Guillot, interrogations laïques dans les quartiers populaires

invi

téQuel avenir pour le mouvement laïque dans les quartiers populaires ? C’est la question posée par Bernard Guillot, directeur d’école à la retraite, face aux difficultés rencontrées par l’amicale qu’il a créée il y a quarante ans.

B ernard Guillot, lors des Assises de la vie asso-ciative organisées en janvier 2015 par la Ligue de l’enseignement du Puy-de-Dôme, vous vous êtes interrogé sur l’avenir du mouvement

laïque dans les quartiers populaires en prenant l’exemple de l’amicale au sein de laquelle vous militez depuis près de quarante ans. À l’époque, qu’est-ce qui avait motivé votre engagement ?Jeune instituteur, je venais d’être nommé à Clermont-Ferrand, dans un quartier tout juste sorti de terre : « Les Vergnes ». En 1974, c’était une Zup (1), avec d’un côté une zone pavillonnaire et de l’autre des tours de 15 étages presque exclusivement dédiées à l’habitat social. J’y ai rencontré une grande mixité de population et un vrai dynamisme, une volonté d’entreprendre, tout sim-plement parce qu’il n’y avait rien. Les associations se sont multipliées, et avec quelques copains j’ai créé une amicale laïque autour de l’école Jules-Verne, où j’étais alors directeur adjoint en élémentaire tandis que mon épouse Danièle dirigeait la maternelle.

Formé à l’École normale d’insti-

tuteurs, Bernard Guillot, 63 ans,

a enseigné deux ans en milieu

rural avant de faire ensuite

toute sa carrière à l’école Jules-

Verne de Clermont-Ferrand.

Vice-président de la Ligue d’enseignement du Puy-de-Dôme

jusqu’en juin 2012, il s’y occupe toujours des jeunes en ser-

vice civique et de Lire et Faire Lire. Sans être élu municipal,

il est impliqué dans plusieurs commissions : conseil citoyen

de la vie locale, caisse des écoles… Cet ancien cycliste, désor-

mais adepte du VTT et de la marche, apporte aussi son conseil

bénévole à trois écoles clermontoises comme délégué dépar-

temental de l’Éducation nationale et milite à l’Association

fondation étudiante en ville (Afev), via laquelle des étu-

diants aident à la réussite éducative d’enfants des quartiers.

Créée au milieu des années 1970, l’amicale laïque Jules-

Verne réunit 160 adhérents adultes et 80 jeunes, dont

une centaine pratiquent en Ufolep. Elle licencie égale-

ment à l’Usep les 138 enfants de l’école élémentaire. Les

activités proposées sont à dominante sportive : randonnée

pédestre, gymnastique d’entretien, pétanque, tennis, bas-

ket pour les enfants de l’école et multisport le samedi

matin, plus la section culturelle « Némo » que Bernard

Guillot a créée ave des amis retraités.

Situé au nord de Clermont-Ferrand, à trois kilomètres du centre-

ville, le quartier des Vergnes compte 3800 habitants et 40 % de

logements sociaux. Il est classé « zone urbaine sensible » (ZUS),

« zone franche urbaine » (ZFU) et « zone de redynamisation

urbaine » (ZRU). Un espoir toutefois pour ce quartier jusque-là

isolé du reste de l’agglomération : l’arrivée du tramway depuis

décembre 2013. ●

UN MILITANT EN ZONE URBAINE SENSIBLE

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Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 7

De nombreux ateliers destinés aux enfants, le soir après l’école, se sont également mis en place : échecs, scrab-ble, tennis de table, lecture… Et puis il y avait bien sûr le basket, devenu très vite l’activité majeure, et dont je me suis occupé durant une douzaine d’années. Partis en 1979 avec une poignée de gamins, nous sommes arrivés jusqu’à 14 équipes et 160 licenciés au début des années 1990, avec d’excellents résultats (3). Le basket était l’emblème de Jules-Verne et fédérait énormément, avec des moments conviviaux réunissant parents et enfants. Jusqu’à ce que la section commence à s’essouffler...

Entre temps, qu’est-ce qui avait changé ?La population a beaucoup évolué. La zone pavillonnaire s’est figée, ses habitants ont vieilli et cessé d’envoyer des enfants à l’école quand, dans le même temps, la population des tours continuait à se renouveler : 80 à 90 % des élèves vivent aujourd’hui en HLM. En outre, de nombreuses familles sont en grande précarité, avec des parents qui, pour diverses raisons, ne s’investissent pas. Donner un coup de main ponctuel sur une manifesta-tion, pourquoi pas, mais ça ne va pas au-delà. Du côté des enseignants également l’investissement associatif est moindre, ne serait-ce que parce qu’ils n’habitent plus le quartier : difficile de revenir pour une réunion le soir… Surtout qu’ils en sont submergés, de réunions : rien qu’en janvier, mon jeune collègue directeur en avait treize en soirée après 18 h ! Et puis, l’état d’esprit est moins mili-tant qu’autrefois. Du coup, notre règle des trois tiers est devenue caduque : au conseil d’administration de l’ami-cale ne restent plus guère comme membres engagés que des « amis de l’école » qui ne sont plus en prise directe avec le quotidien de celle-ci.

L’école ne joue plus son rôle d’intégration ?C’est devenu plus difficile. Les bailleurs sociaux ont parfois fait le choix de « sacrifier » certaines tours en y concen-trant des familles en grande difficulté. Ces immeubles sont aujourd’hui dégradés... Il y a également davantage de primo-arrivants : sur 138 élèves, l’école compte 9 non francophones arrivés depuis la rentrée. En quarante ans, nous avons connu une succession de populations avec des degrés d’intégration très divers. Dans les années 1970, ce furent beaucoup d’ouvriers portugais venus travailler chez Michelin, puis à la fin des années 1970 des réfugiés du sud de l’Asie, des boat people, et des ressortissants des pays du Maghreb. Dans les années 1990 leur ont suc-cédé une importante colonie turque et quelques Kurdes ou Libanais… Depuis le début des années 2000 arrivent aussi des immigrés d’Europe de l’Est, d’Afrique noire et à nouveau d’Afrique du Nord. Il y a aussi des Français de Mayotte, peu ou pas francophones et au mode de vie très différent du nôtre. Ces gosses ont eu parfois une scolarité en pointillé, et souvent ces populations ne perçoivent pas l’intérêt des activités périscolaires : on envoie les enfants à l’école ou à la garderie, point. Je regrette particuliè-rement le manque de moments conviviaux, fédérateurs, comme la remise de récompenses ou les rencontres inter-écoles du temps de la section basket... Ou bien, même si cela peut paraître désuet, notre concours de belote, qui drainait beaucoup de monde. Même organiser un pot, un buffet, ne va plus de soi désormais… Il manque le mortier pour agréger tous ces gens d’origines très diverses. Que

pourrait-on inventer pour que tous se retrouvent à un même moment ?

Créer de nouvelles sections peut-être…Nous en avons « inventée » une, peu après mon départ en retraite, baptisée « Némo » en référence au héros de Jules Verne. Le but était de rassembler des gens de tous milieux et de toutes générations pour des sorties, des visites de sites ou de musées, des conférences… C’est une réussite dans la mesure où la section compte 70 adhérents, et un échec dans le sens où ce sont presque tous des gens que je connaissais déjà : essentiellement des « anciens » qui habitent la zone pavillonnaire du quartier.

Mais l’amicale laïque poursuit ses activités et fédère toujours près de 250 adhérents, adultes et jeunes confondus…

Co-fondateur de l’al Jules-Verne à Clermont-ferrand DR

Bernard Guillot : « Que pourrait-on inventer pour que tous les habitants du quartier se retrouvent à un même moment ? »

Parmi ses multiples engagements, Bernard Guillot contribue au

journal Auvergne laïque édité par la Ligue de l’enseignement

du Puy-de-Dôme (huit numéros par an, diffusés à 3 000 exem-

plaires). Il y est plus particulièrement chargé, « avec deux amis »,

d’une rubrique consistant à aller à la rencontre des associations.

« Or partout le constat est le même, explique-t-il : individualisme,

approche consumériste des activités, difficultés à fédérer les gens...

C’est pourquoi je m’autorise à parler de crise du renouvellement

des bénévoles engagés dans la durée. Et je ne vois pas pourquoi

cela serait très différent ailleurs, notamment dans les quartiers

populaires des grandes villes. » ●

UNE CRISE DU BÉNÉVOLAT ?

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Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 98 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

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Sport et économie sociale et solidaire

nir de la nation se joue dans les quartiers, et tout de suite. ● ProPos recueillis Par PhiliPPe Brenot

(1) Zone d’urbanisation prioritaire.(2) Qui reste connue localement sous son nom historique de Fédération des associations laïques (Fal 63).(3) Encadrées par de nombreux bénévoles et un éducateur sportif apportant sa connaissance technique, ces équipes ont été engagées dans le championnat départemental Ufolep jusqu’à sa disparition à la fin des années 1980, puis affiliées à la FFBB. Parmi ces jeunes basketteurs figuraient les trois enfants de Bernard Guillot, scolarisés à l’école Jules-Verne puis dans le collège et le lycée de quartier.

qu’il vienne, tout individu a soif d’apprendre, de grandir, de comprendre le monde dans lequel il vit et d’agir sur son environnement.Plus que jamais, il convient d’être à l’écoute de l’autre, dans la confiance réciproque que permet la laïcité, et de continuer à faire du sport un outil de lien social. C’est ce que l’Ufolep cherche à faire en développant aujourd’hui, en plus des pratiques éducatives des associations et des amicales, un secteur « sport et société » à travers lequel nous souhaitons trouver de nouvelles façons de répondre aux enjeux du « vivre ensemble ».L’ouverture à tous, la rencontre, le respect mutuel, la convivialité restent les vertus cardinales du militant associatif. En y ajoutant l’ouverture aux associations partageant notre idéal, l’expérimentation de nouveaux modes d’organisation et un dialogue renforcé avec les collectivités territoriales, nous devons réussir à perpétuer l’engagement militant dont Bernard Guillot témoigne ici, et à en pérenniser les fruits. ●

PhiliPPe Machu, Président de l’ufoleP

Oui, mais pour combien de temps ? Le président actuel, le trésorier et la secrétaire, les trois personnes les plus actives de l’association, ont annoncé qu’elles ne sol-liciteraient pas un nouveau mandat. Trouver des suc-cesseurs est une urgence, or il n’y a pas de candidats. Ensuite, à moyen terme, il faudrait trouver des actions fédératrices pour relancer l’association, et convaincre les jeunes de prendre des responsabilités : quelques uns se sont engagés, en service civique ou comme entraî-neur d’équipe de basket, mais ils sont rares. Enfin, à plus long terme, je m’interroge sur la pérennité du mouvement laïque dans les quartiers populaires. Il ne faut pas taire les difficultés qu’il y rencontre, et au contraire engager une vraie réflexion pour renouve-ler nos modèles. Lorsque je suis arrivé sur le quar-tier, j’avais l’exemple de mon instituteur de mon petit village des Combrailles, et les recettes de la Fédéra-tion des associations laïques : comment créer une association, qui aller voir, quels soutiens solliciter… Aujourd’hui, il faut inventer autre chose, mais quoi ? À mon grand regret, je n’ai que des questionnements, pas de solutions. Alors même qu’une partie de l’ave-

Le regard que Bernard Guillot porte sur un enga-gement associatif de quarante années ne man-quera pas d’interpeler tous ceux qui partagent le projet porté par l’Ufolep et la Ligue de l’ensei-

gnement. En prise avec les réalités quotidiennes d’une amicale laïque créée autour de l’école publique, dans un quartier enclavé de Clermont-Ferrand, les questionne-ments de ce militant mettent en lumière les fissures qui menacent aujourd’hui la cohésion de la société française. Des fissures que les événements dramatiques de janvier dernier ont également révélées.En quatre décennies, l’amicale laïque Jules-Verne de Clermont-Ferrand a vu son environnement se modifier en profondeur. Ces mutations sont celles de la société française : crise de l’emploi et paupérisation des popula-tions socialement les plus fragiles, évolution de la place de l’enseignant dans la cité, effritement du grand idéal collectif des années 1970… Ce sont aussi celles d’un quartier où l’équilibre initial entre classes moyennes et populaires observé sur les bancs de l’école s’est progressi-vement rompu, tandis que les différences culturelles avec les nouveaux venus s’accentuaient, rendant leur inser-tion plus difficile.Aujourd’hui, Bernard Guillot s’inquiète de voir l’œuvre de toute une vie risquer de disparaître, faute de nouveaux responsables associatifs pour reprendre le flambeau de l’éducation populaire dans son ancienne école et ce quar-tier où, à l’heure de la retraite, il a fait le choix de rester.Ce militant regrette de n’avoir que des questionnements et aucune solution à offrir. Nous-mêmes n’en avons pas de toutes faites. Construire un avenir commun, dans le quartier des Vergnes et ailleurs, n’est pas simple. Dans un univers qui s’est à la fois élargi et rétréci, c’est même infiniment plus compliqué que cela ne l’était il y dix, vingt, trente ou quarante ans. Mais nous savons que, d’où

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La réalité sociale des Vergnes est celle de nombreux quartiers enclavés.

L’enjeu du « vivre ensemble »

Les cadets 1 de l’ALJV, saison 1993-1994.

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Le vote à l’été 2014 de la loi sur l’économie sociale et

solidaire a assis la crédibilité de ce modèle économique

alternatif. Or l’ESS peut aider fédérations et associations

sportives à concevoir différemment le financement de

leurs actions. Et l’Ufolep y voit l’opportunité d’un

développement en accord avec ses valeurs.

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Sport et économie sociale et solidaire

Animation d’ateliers seniors, Ufolep Somme.

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Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 1110 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

E lle représente 10 % du produit inté-rieur brut et concerne près de 2,4 millions de salariés répartis dans plus de 200 000 structures. Les chiffres

en attestent, l’économie sociale et solidaire (ESS) est devenue un acteur à part entière de la vie économique du pays, et est aussi perçue comme un gisement d’emplois. Une loi votée en juillet 2014 est d’ailleurs venue lui accorder une pleine reconnaissance tout en créant les conditions nécessaires à son développement. Mais de quoi s’agit-il au juste ? Comment l’éco-nomie, qui renvoie dans l’inconscient collec-tif aux notions de profit et de rentabilité, peut-elle s’accommoder de ces deux adjectifs, « sociale » et « solidaire » ? « L’économie sociale et solidaire est une éco-

nomie professionnelle, dorénavant dotée de financements grâce à la récente loi. Mais c’est aussi une économie de sens, fondée sur des valeurs qui placent l’Homme comme acteur, moteur mais surtout comme norme absolue, comme étalon. C’est une économie durable et responsable, positionnée autour de nos terri-toires et de leurs habitants » résume Carole Delga, Secrétaire d’État chargée du Com-merce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire (1). De son côté, le ministre de la Ville, de la Jeu-nesse et des Sports, Patrick Kanner, souli-gnait en octobre dans le Monde son souci de favoriser le développement d’un secteur « qui réunit sous un même vocable des orga-nisations au périmètre aussi divers qu’une

association de quartier et l’Association des paralysés de France, par exemple ».

VALEURS COMMUNES

On comprend à travers cette définition de l’ESS qu’une fédération sportive affinitaire comme l’Ufolep puisse se sentir concernée. Sa structure associative l’inscrit d’emblée dans le périmètre de cette économie, mais pas seulement. « Il existe une vraie commu-nauté de valeurs, insiste Michel Coeugniet, vice-président de l’Ufolep et président du comité du Pas-de-Calais. Tout comme l’ESS, notre fédération met l’humain au cœur de son projet : notre objectif est de contribuer à l’épanouissement personnel des sportifs, pas de les pousser à faire des résultats coûte que coûte. On constate tous les jours les déviances du sport de haut niveau qui, lui, fonctionne sur une logique de profit, purement capitalis-tique. Faire du sport autrement, de la même manière que l’ESS fait de l’économie autre-ment, voilà notre philosophie ! » Autre élément qui positionne l’Ufolep comme une actrice pleine et entière de cette économie à visage humain : l’ancrage territorial des projets, notion citée par la loi de juillet 2014 au titre des « bonnes pratiques » devant être mises en œuvre au sein de l’ESS. « Notre mission, poursuit Michel Coeugniet, est d’apporter une offre sportive dans tous les territoires (même les moins accessibles, comme les zones rurales) et à tous les publics (même ceux qui sont les plus éloignés du sport comme les personnes âgées, obèses, etc.). Elle consiste aussi à le faire sans considération de rentabilité ou

L’ESS veut faire ses preuves sur le terrain

l’ufolep enVisage de Créer une soCiété CoopératiVe

Alors que nombre de ses comités et associations font déjà de l’économie sociale et solidaire sans le savoir, l’Ufolep souhaite se structurer pour prendre pied dans le secteur marchand, sans renier ses valeurs.

Issue du mouvement coopératif et mutualiste du XIXe siècle, l’économie sociale et

solidaire s’articule autour de plusieurs principes fondateurs, trois en particulier.

Tout d’abord, une gouvernance démocratique et participative des entreprises :

une personne égale une voix.

Ensuite, un patrimoine collectif et impartageable : les excédents sont utilisés

pour développer l’activité et non pour rémunérer des actionnaires.

Enfin, l’utilité collective ou sociale du projet : il doit répondre aux besoins et

aspirations qui s’expriment sur un territoire et n’ont pas été comblés par le sec-

teur privé. Ainsi, tous les domaines de l’activité humaine (travail, logement,

loisirs, sport, santé, éducation, etc.) peuvent relever de l’ESS. Même diversité

concernant les acteurs qui la font vivre : associations, mutuelles, coopératives,

Scop (Sociétés coopératives et participatives), Scic (Sociétés coopératives d’in-

térêt collectif) collectivités territoriales ou fondations. ●

TROIS GRANDS PRINCIPES

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Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 11

de profit, à la différence des acteurs privés œuvrant dans le domaine du sport. »En outre, tout comme Monsieur Jour-dain faisait de la prose sans le savoir, de nombreux comités ou associations Ufolep ignorent qu’ils ou elles font déjà de l’éco-nomie sociale et solidaire. Il suffit d’être employeur, de ne pas avoir le profit pour objet et de s’efforcer de répondre à des besoins sociaux, en lien avec la réalité des territoires. Avec peut-être même un degré supplémentaire d’implication pour ceux et celles qui emploient des personnes ayant des difficultés à entrer sur le marché du travail, comme par exemple les jeunes en contrat d’avenir…

CRÉER UNE SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE D’INTÉRÊT COLLECTIF

Mais que peut concrètement apporter la structuration de l’ESS à l’Ufolep ? « Des outils adaptés et efficaces pour intégrer le secteur marchand, répond Adil El Ouadehe, responsable du pôle « sport et société » au sein de la direction technique nationale. Certains comités départementaux et associa-tions sont déjà prestataires de services, no-tamment dans les maisons de retraite ou au-près des réseaux d’assistantes maternelles. D’autres gèrent des équipements sportifs ou

de loisirs. Nous sommes ici clairement dans le domaine concurrentiel et, à ce titre, nous devrions être assujettis à la TVA. En d’autres termes, nous sommes à la limite de la légali-té sur les plans juridique et fiscal. » Certains comités ont pris conscience du problème dans la douleur, le jour où ils ont subi un contrôle de l’Urssaf (2) !La plupart des fédérations sportives dis-posent aujourd’hui de structures commer-ciales leur permettant de vendre des pro-duits et des services en toute légalité. Pas l’Ufolep. Bien sûr, celle-ci aurait pu faire le choix de créer une société anonyme (SA), un statut juridique très courant fondé sur un système d’actionnariat. Seulement voilà : ce modèle libéral n’est pas vraiment compatible avec ses valeurs et son projet politique…« Nous nous orientons plutôt vers la création d’une Scic (Société coopérative d’intérêt col-lectif), un statut juridique propre à l’ESS, plus en adéquation avec ce que nous sommes. L’avantage de la Scic réside notamment dans le multi-sociétariat : toute personne physique ou morale, de droit privé ou public, peut s’en-gager dans un des collèges du conseil d’admi-nistration et participer à la gestion de la so-ciété coopérative (3). Cela nous permettrait d’associer tous les partenaires potentielle-ment intéressés par nos projets (collectivités

locales, bénévoles, associations, etc.) et de mettre en place une logique collaborative » détaille Adil El Ouadehe. La création d’une Scic en son sein permet-trait aussi à l’Ufolep de « sécuriser » d’un point de vue légal et juridique le bascu-lement d’une partie de ses activités dans le champ commercial, sans pour autant renoncer à leur utilité sociale. « La Scic nous aiderait aussi à être plus opérationnels dans l’organisation d’événementiels grand public comme le Playa Tour en salariant des éducateurs au niveau national : actuel-lement, nous ne pouvons pas intervenir sur l’ensemble du territoire car tous nos comités départementaux n’en ont pas forcément les moyens, observe le DTN ajoint. Les comités départementaux pourraient également mu-tualiser des emplois à la façon d’un grou-pement d’employeurs. Ces moyens humains complémentaires seraient mis au service d’un projet spécifique ou viendraient en sou-tien opérationnel des comités. »Autre axe de développement possible grâce à la Scic : l’amélioration des prestations de formation : « Notre offre actuelle (4) n’est pas uniformisée. Nous avons besoin de l’optimiser dans une logique marchande » explique le DTN adjoint. L’Ufolep pourrait aussi développer une activité de conseil sur

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Sport et économie sociale et solidaire

Activités périscolaires encadrées par un jeune emploi d’avenir de l’Ufolep Hérault dans une école de Montpellier.

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Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 1312 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

les pratiques sportives auprès de collectivi-tés territoriales.

ET L’ESPRIT ASSOCIATIF ?

Le réseau associatif est-il prêt à cette pe-tite révolution ? « Localement, nous sentons poindre quelques craintes à l’égard du déve-loppement d’un secteur “sport et société” au sein de la fédération, reconnaît Adil El Ouadehe. Probablement parce que celui-ci exige non seulement une certaine profes-sionnalisation, mais aussi de repenser un modèle économique qui aujourd’hui repose essentiellement sur les subventions et les licences. » Ces questionnements concernent notamment le projet de Scic : celle-ci ne risque-t-elle pas à terme d’orienter l’Ufo-lep vers une optique essentiellement com-merciale ? « Il est clair que cette structure à but commercial ne doit être qu’un outil supplémentaire au service de la fédération et de son projet » rassure le DTN adjoint de l’Ufolep. Ces réticences ont en tout cas le mérite de servir de garde-fous, en obli-geant à se montrer vigilant quant au res-pect des valeurs et à prendre le temps de convaincre. Pour mener à bien la création de cette nouvelle structure, l’Ufolep se fait accom-pagner par une autre Scic déjà existante dans le domaine du sport, la Scic Impact. « Nous avons mené toute une série d’entre-tiens avec des partenaires institutionnels de l’Ufolep et plusieurs de ses comités. Il n’est pas question d’imposer cette Scic, in-

siste Sanoussi Diara, l’un des gérants de la Scic Impact. Au contraire, notre démarche consiste à la co-construire avec le réseau de l’Ufolep, en s’appuyant sur les avis de tous. » Une transparence qui se veut un gage de réussite. « Nous aurons des pro-positions concrètes à faire autour de notre future Scic lors de l’assemblée générale de 2016 » annonce d’ores et déjà Adil El Ouadehe. Un horizon tout proche… ●

isaBelle Gravillon

(1) Source : Le portail de l’Économie et des Finances.(2) Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales.(3) Parmi les différents acteurs du projet, on doit re-trouver trois types d’associés : les salariés de la Scic, les bénéficiaires de l’activité de la coopérative (clients, fournisseurs, usagers, etc.) et au moins une troisième catégorie qui peut comporter, au choix, des bénévoles autant que des collectivités publiques, des riverains ou amis autant que des financeurs…(4) Certificat de qualification professionnelle (CQP), Brevet professionnel de la jeunesse et de l’éducation populaire (BP Jeps), Premiers secours de niveau 1 (PSC1), etc.

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Le groupement d’employeurs peut permettre à plusieurs comités ou associations de « mutualiser » un emploi.

Selon une note de l’Observatoire de la jeunesse (1), les jeunes

de moins de 30 ans qui sont en activité dans le secteur de

l’ESS valorisent tout particulièrement l’utilité sociale du

poste, alors que les autres (exerçant hors ESS, à la recherche

d’un emploi, en études ou dans toute autre situation) font de

la stabilité de celui-ci une qualité première.

Par ailleurs, si seulement 8,6% des salariés de moins de

30 ans travaillent dans l’ESS, ils représentent 18,6% des

salariés du secteur (contre 25,4% dans le privé hors ESS

et 14,6% dans la fonction publique). Globalement, ils oc-

cupent moins souvent des CDI que dans le privé hors ESS et

demeurent surreprésentés dans les contrats plus précaires

(CDD, contrats aidés). Les salaires sont également infé-

rieurs par rapport à ceux pratiqués dans le privé hors ESS

ou dans le public, l’écart étant nettement plus important

chez les 25-29 ans (salaire mensuel brut moyen : 1940 € 

dans l’ESS, 2 317 € dans le privé hors ESS, et 1 986 € dans

le public). Mais ces salaires moins attrayants sont en partie

compensés par l’effort fait par les employeurs en matière

d’acquisition de compétences et de formation.

Par ailleurs, si l’on note aujourd’hui une très faible pré-

sence de jeunes cadres dans l’ESS (seulement 8% des

cadres travaillent dans le secteur), on sait qu’un tiers de

l’encadrement de l’ESS partira à la retraite dans les dix

prochaines années.

Enfin, les quatre domaines d’activité de l’ESS qui attirent le

plus de jeunes sont, par ordre décroissant : les sports et les

loisirs, l’action sociale, la banque et assurance et, enfin, les

arts et spectacles. ●

(1) Bulletin d’études et de synthèses de l’Observatoire de la jeunesse n°22 (novembre 2014) édité par l’Injep (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire).

UNE CARRIÈRE POSSIBLE POUR LES JEUNES ?

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Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 13

DES SOLUTIONS ORIGINALES« Face à la réduction des financements publics, nous devons trouver des solutions

alternatives pour continuer à remplir au mieux nos missions et prendre en charge

les besoins que nous identifions, souligne Cédric Mazière, chargé de mission à

la Ligue de l’enseignement. Or l’ESS propose des solutions originales, comme les

groupements d’employeurs ou les monnaies complémentaires type Sol. Ce sont en

tout cas des pistes sur lesquelles nous travaillons. »

Le principe des groupements d’employeurs repose sur la mutualisation des

moyens et des besoins : plusieurs associations se regroupent pour embaucher

ensemble un éducateur sportif par exemple. Chacune paye pour le nombre

d’heures où elle « utilise » l’éducateur, celui-ci travaille sur plusieurs lieux et

bénéficie d’un contrat à temps plein.

En ce qui concerne la monnaie Sol (pour Solidarité), elle s’échange au sein

d’un réseau d’associations et d’entreprises issues de l’ESS : à chaque échange

marchand au sein du réseau, on capitalise des « sols » qui donneront ensuite

droit à l’obtention de services et de prestations au sein de ce même réseau

dans l’esprit des systèmes d’échange locaux (Sol). « Ce système de monnaie

complémentaire a l’avantage de mettre les personnes et les structures en lien,

de les amener à travailler ensemble. Cela permet également de valoriser des

échanges non marchands et de contribuer à instaurer d’autres façons de mesu-

rer les richesses » insiste Cédric Mazière. ● I.G.

F rédéric Steinberg, le mouvement sportif vous semble-t-il prêt à se saisir du modèle de l’ESS ?Nous avons le sentiment qu’il est de

plus en plus interpellé, tout en observant de forts conservatismes, notamment un attachement naturel au système associa-tif. Et le basculement vers un autre statut juridique, par exemple une Scic (Société coopérative d’intérêt collectif) n’est pas toujours aisé. À titre d’exemple, en 2007-2008, nous avons accompagné des projets de Scic sur cinq territoires : des associations de préfiguration ont vu le jour mais nous en sommes toujours restés à cette phase, sans réussir à aller jusqu’au bout du proces-sus de création. Néanmoins, depuis des Scic se sont créées, notamment dans le secteur équestre et les sports de nature.

Comment expliquez-vous cette frilosité ?La Scic bouscule les repères classiques. C’est un système très innovant qui oblige à un autre mode de gouvernance, dans lequel il faut mobiliser les usagers de manière dif-férente, les impliquer et entendre leurs besoins. Il faut aussi réfléchir à l’articu-lation des rôles entre les bénévoles et les professionnels salariés. Car ces derniers, à la différence de ce qui se passe dans une association, disposent chacun d’une voix en vertu du principe coopératif « une personne égale une voix ». Il faut également accepter de sortir d’un mode de financement « tout subvention » et envisager les relations avec les collectivités territoriales sous un autre angle, celui du multi-sociétariat. Se poser précisément la question de l’utilité sociale de son projet, sur un territoire donné. Ac-cepter une transparence financière totale. Cela représente beaucoup de changements !

L’ESS peut-elle contribuer à développer l’emploi sportif ? Nous menons un travail d’information en di-rection du secteur associatif dans l’optique de sa professionnalisation, et particulière-ment de la bonne gestion des emplois aidés, nombreux dans le domaine sportif. Notre

objectif est de réfléchir avec les clubs très en amont, dès le re-crutement du jeune, de manière à pérenniser cet emploi. Soit en cherchant des financements publics, soit en envisageant avec eux la façon de développer de nouvelles activités et de toucher de nouveaux publics afin de faire évoluer le modèle économique du club. Autre piste de travail : pour les trente ans de la loi sur les groupements d’employeurs, nous allons actualiser un guide pratique portant sur le modus operandi pour créer ce type de structures dans le secteur du sport et de l’animation. Le be-soin est réel, et la possibilité offerte de-puis fin 2011 aux collectivités territoriales de mutualiser leurs emplois avec des clubs

est une vraie opportunité, dans le contexte de la réforme des rythmes éducatifs. Nous solliciterons les services déconcentrés de l’État afin qu’ils soutiennent les clubs dans cette mutualisation de l’emploi. ●

recueilli Par i.s.

Sport et économie sociale et solidaire

« De forts conservatismes »Attaché au modèle associatif, le mouvement sportif reste réticent face à l’ESS, observe Frédéric Steinberg, chef du Bureau de l’emploi et des branches professionelles au ministère chargé de la Jeunesse et des Sports.

Plusieurs sociétés coopératives se sont créées dans le secteur équestre.

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14 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

A lain Cordesse, quels liens unissent la Ligue de l’ensei-gnement et l’économie sociale et solidaire ?

Des liens très forts ! On peut même dire que la Ligue de l’enseignement est l’un des piliers de l’ESS. Nombre de nos militants se sont investis très tôt dans ce secteur, y ont pris des responsabilités et ont contribué à le structurer. Nadia Bellaoui, secrétaire natio-nale adjointe de la Ligue de l’enseignement, est également présidente du Mouvement associatif et à ce titre participe à la Chambre française de l’ESS, organisme créé par la loi de juillet 2014. De même, Christophe Du-pré, directeur général adjoint de la Ligue, est aussi président du Conseil national des employeurs d’avenir (CNEA). Et Jean-Marc Roirant, secrétaire général de la Ligue, pré-side la commission économie sociale et soli-daire au sein du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Pour ma part, outre mes fonctions au sein de la Ligue, je suis président de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes).

Et au niveau de sa « base » associative ?Il est vrai que l’ESS est souvent considérée

localement comme une affaire compliquée, avec de nombreux sigles et de multiples ramifications. Les associations n’en com-prennent pas forcément toutes les subtili-tés et n’en voient pas forcément l’intérêt. Mais la Ligue effectue un effort important d’acculturation, spécialement au niveau des fédérations départementales. L’année dernière, pour la première fois, les journées d’études des responsables fédéraux (Jerf) ont porté sur l’ESS. Le succès a été au ren-dez-vous, et pourtant il n’était pas garanti tant le thème de l’économie est souvent dif-ficile à évoquer chez nous…

Pourquoi cette défiance vis-à-vis de l’économie ?Le but d’un président d’association est avant tout de faire vivre l’objet social de sa structure, pas de devenir patron ni de s’inscrire dans la sphère économique. Pourtant, il devient difficile d’y échapper : une association ne peut vivre unique-ment de subventions ou de mendicité ! Et la dimension économique est encore plus incontournable dès lors qu’une association emploie un ou plusieurs salariés. Les asso-ciations doivent bien comprendre tout le

bénéfice qu’il peut y avoir à s’impliquer dans l’ESS et à devenir adhérentes d’un syndicat comme le Conseil national des employeurs associatifs (CNEA), qui pourra les accompagner et les soutenir dans leur rôle d’employeur. Et puis, sur le plan col-lectif, plus le CNEA et l’Udes compteront d’adhérents, plus ils pourront faire en-tendre la parole de l’ESS dans le domaine du dialogue social.●

recueilli Par i.G.

« Des liens très forts avec la Ligue »Alain Cordesse, vice-président de la Ligue de l’enseignement en charge de l’ESS, souligne l’implication de celle-ci et de ses dirigeants.

Alain CordesseU

des

Au-delà des responsabilités exercées par

plusieurs de ses dirigeants nationaux, la

Ligue de l’enseignement trouve dans la

façon d’entreprendre propre à l’ESS une

concordance avec ses propres méthodes

de travail. « À partir du moment où nous

identifions un besoin sur un territoire,

par exemple celui d’y installer un équi-

pement sportif, le fait d’agir dans le cadre de l’ESS va nous

conduire à procéder selon certains principes » explique Cédric

Mazière, chargé de mission emploi et formation à la Ligue.

« Il ne s’agit pas de se contenter de construire un lieu et de

l’ouvrir aux habitants à la manière d’un self-service, mais

de les impliquer dans le projet en dis-

cutant avec eux en amont, afin d’établir

un diagnostic de leurs besoins et d’éva-

luer leurs possibilités de contribuer à la

gestion et l’animation de ce lieu. L’ESS

a cette capacité d’agréger des personnes

autour d’un projet. » souligne-t-il.

Évidemment, cela demande du temps.

Mais derrière cette démarche exigeante émerge un véri-

table enjeu démocratique : « On peut faire le pari que cet

équipement-là risquera moins d’être vandalisé car il sera

véritablement perçu comme un bien commun. L’ESS doit être

une façon de redonner du pouvoir aux habitants ! » ● I.G.

UN « ENJEU DÉMOCRATIQUE » ?

Ateliers sportifs dans les quartiers nord d’Amiens (Somme).

Ufo

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Som

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Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 15

fédé

ral

Les représentants départe-mentaux de l’Ufolep, réu-nis en assemblée générale samedi 25 et dimanche 26

avril à Orléans (Loiret), n’auront pas à décider d’orientations par-ticulières en se prononçant par des votes autres que ceux portant chaque année sur la conduite de la fédération par le comité directeur national : rapport moral, rapport financier, budget… Ce rendez-vous n’en est pas moins décisif pour l’organisation et le rayonnement futur de notre fédération, autour des deux champs sur lequel s’appuie désormais son projet : « sport et éducation » et « sport et société ».Nos valeurs de laïcité, de solidarité et de citoyenneté doivent éclairer nos actions et nous aider à mettre « tous les sports autrement » au service de tous les publics, notamment les plus isolés ou les plus déstabilisés. Et nous devons en permanence rechercher les moyens et le sens de cette plus-value éducative et sociale. Le sport que nous portons doit notamment contribuer à enrichir

les projets éducatifs de territoire (PEdT), pour développer un capi-tal bien-être pour tous, renforcer le lien social, favoriser la forma-tion et l’emploi.L’heure est à la prise de conscience de notre capacité à agir sur ces terrains-là avec nos moyens et nos compétences. Elle est aussi à la mutualisation éclairée et volontaire d’acteurs multiples

autour de ces mêmes ambitions : fédérations sportives ou d’éducation populaire, collectivités territoriales, parte-naires institutionnels, organismes sociaux, etc.Le congrès d’Orléans doit nous réunir autour de cette détermination et nous permettre de renforcer l’accom-pagnement de notre réseau dans la diversité de ses structures et de ses fonctionnements. C’est pourquoi le stage des dirigeants, qui prolongera l’assemblée générale jusqu’au mardi 28 avril, portera précisément sur la struc-turation de notre mouvement (lire page 16). En cela, une nouvelle page de notre histoire s’ouvrira à Orléans. ●

PhiliPPe Machu, Président de l’ufoleP.

du 25 au 28 aVril 2015

Orléans et le Centre accueillentle congrès de l’UfolepLa structuration de notre fédération sera au cœur des débats de l’assemblée générale puis des ateliers du stage des dirigeants.

Il est symbolique qu’un congrès ayant choisi de placer la

question de la structuration de la fédération au centre de

ses travaux soit organisé par un comité régional. Le comité

Ufolep du Centre, qui fédère les six comités départemen-

taux du Cher, de l’Eure-et-Loir, du Loir-et-Cher, du Loiret, de

l’Indre et de l’Indre-et-Loire et s’appelait autrefois « Orléa-

nais », fut aussi le premier à se structurer et à bénéficier,

dès 1983, d’un cadre technique régional.

Particulièrement impliqué dans la formation fédérale et

professionnelle, le comité du Centre inscrit son action dans

le cadre de projets régionaux de développement (PRD) éla-

borés en concertation avec les comités départementaux.

Mieux, une convention signée pour la première fois en 2010

précise les compétences de chacun en attribuant à la région

la formation et la coordination du PRD, et aux départements

le développement territorial.

Cette étroite collaboration profite à chacun et a récemment

permis à l’ensemble des comités de se professionnaliser da-

vantage à travers le Dispositif d’inclusion par le sport (Dips).

Initié par la DRJS, celui-ci vise à favoriser la pratique sportive

des personnes en situation précaire via des partenariats avec

des structures telles que les centres d’accueil de demandeurs

d’asile, les foyers de femmes seules ou d’autres établisse-

ments pour adultes (affiliés pour l’occasion à l’Ufolep via le

dispositif C3S). Chacun des six départements s’est ainsi ren-

forcé avec un éducateur sportif (certains en comptaient déjà

un ou plusieurs, d’autres pas), tandis qu’un septième assure

la coordination générale du projet auprès du comité régional.

Quant à l’organisation de ce congrès d’Orléans, elle sera 100 %

régionale et les dix élus de la région Centre, épaulés par les

trois employés du comité, constitueront le noyau des béné-

voles. ● Jean-alain laviGe, Président de l’ufoleP centre

(1) Direction régionale Jeunesse et Sports-Centre national de développement du sport

UNE ORGANISATION 100% RÉGIONALE

Le congrès se déroulera sur les installations de l’UFR Staps de la

cité universitaire d’Orléans.

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16 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

phées Fémix 2015, lire page 4), nous enregistrons un développe-ment des activités de gymnastique et d’expression, au public majo-ritairement féminin. Ainsi, nous sommes à présent à la parité, avec très exactement 49,7 % de licenciés hommes et 50,3 % de femmes. Pour la toute première fois, ces dernières sont majoritaires à l’Ufolep !Par ailleurs, l’érosion des licences

classiques est compensée par les nouveaux dispositifs de titre de participation. Cela nous permet de « maintenir » un public équivalent, l’Ufolep prenant en compte environ 385 000 pratiquants au total (1). On regrettera toute-fois que seul un comité sur quatre utilise ces nouveaux produits d’affiliation et d’adhésion. Cela représente une centaine de nouvelles structures fédérées alors que nous avons un potentiel de 500 autres si nous considérons l’en-semble des partenaires avec qui nous collaborons déjà !L’enjeu des prochaines saisons sera donc le développe-ment harmonieux de nos deux secteurs d’activité en ren-forçant le secteur « sport et éducation » tout en dévelop-pant le secteur « sport et société ». ●

Pierre chevalier, dtn de l’ufoleP

(1) Soit 355 000 licenciés classiques (contre 364 000 en 2012-2013) et 30 000 adhérents appartenant aux structures affiliées via le dispositif C3S.

L a saison dernière, notre fédération a connu une nouvelle perte d’effectifs, toutefois bien moindre que

lors de l’année précédente. Deux rai-sons principales expliquent ce repli, à commencer par la forte augmenta-tion des tarifs d’assurance pour les activités cyclistes et mécaniques, en raison d’une sinistralité importante et d’indemnisations des victimes qui se chiffrent en millions d’euros ! De ce fait, nous perdons essentiellement des licenciés adultes, principalement de sexe masculin.On peut également voir là la conséquence de la réforme des rythmes scolaires, caractérisée par la mise en place d’une neuvième demi-journée de classe le mercredi matin dans les écoles. De nombreuses associations ont ainsi perdu des créneaux d’installations sportives. En outre, l’intégration d’activités sportives dans les temps d’acti-vités périscolaires (Tap), de surcroît dans un contexte de crise, a pu inciter des familles à renoncer à inscrire leurs enfants en club. Cet effet est ressenti par l’ensemble des fédérations sportives, ce qui ne fait qu’exacerber la concurrence à laquelle elles se livrent !En revanche, parallèlement à la mise en place de notre plan de féminisation (récompensé par un prix aux Tro-

Les clés du renouveauGrâce aux activités d’expression, l’érosion des licenciés s’est ralentie en 2013-2014, tandis que progressent les nouveaux modes d’affiliation.

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Les femmes sont désormais majoritaires à l’Ufolep !

rapport d’aCtiVité 2013-2014

1. Organisation, moyens et modèles de structuration du secteur « sport et éducation »L’Ufolep a progressivement diversifié son offre de pra-tiques sportives autour de trois axes : pratique compéti-tive ou loisir traditionnelle, pratiques adaptées et nou-velles, autre formes (écoles de sport, plurisport, petite enfance…). L’atelier insistera sur la définition du projet éducatif et les modèles d’organisation.2. Animation de la vie associative : stratégie d’accom-pagnement et de services en direction du réseau as-sociatif localDepuis une dizaine d’années, l’Ufolep constate une lente érosion du tissu associatif sur lequel repose son ancrage territorial. Compte tenu de la grande diversité de ses associations, et en prenant en compte un contexte de plus en plus concurrentiel, en quoi se démarque-t-elle des autres fédérations et en quoi apporte-t-elle une plus-value associative ?3. L’organisation, les moyens et le modèle de structu-ration du secteur « sport et société »

Depuis 2013, l’Ufolep s’est engagée dans la structura-tion d’un secteur « sport et société » visant à fédérer les actions « socio-sport » développées par différents comités départementaux. Cet atelier a pour objectif l’appropriation des éléments structurants de ce sec-teur : gouvernance, modèle économique, ressources humaines. 4. Les éléments innovants de la structuration fédé-rale du secteur « sport et société »Cet atelier propose d’identifier les éléments constitutifs du secteur « sport et société » (sur le plan opérationnel, juridique et fiscal) concernant la gestion d’équipements sportifs et de loisir, l’organisation d’événements sportifs et la prestation de services.5. Vie du réseau et accompagnement des comités : nouveaux enjeux, nouveaux accompagnements ?Au regard des situations contrastées des comités Ufolep, il semble nécessaire de repenser les dispositifs et procé-dures d’accompagnement du réseau, tant pour le secteur « sport et éducation » que « sport et société ».

Les cinq ateliers du stage des dirigeants

Page 17: Ej 16 avril

Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 17

MGEN, afin de proposer des animations « gymnastique douce et parcours psychomoteurs » pour les résidents. L’Ufolep aidera les équipes soignantes à mettre en œuvre des ani-mations contribuant au lien social entre résidents, à leur mieux-être psychosocial et à la prévention des risques (avec des ateliers équilibre et prévention des chutes). ●

(1) Dordogne, Gironde, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Ain, Drôme, Rhône, Savoie.

L a MGEN (Mutuelle générale de l’Éducation nationale) souhaitait lancer des programmes d’activité phy-sique et sportive sur le thème du « Bien-être actif » pour ses adhérents et leurs familles. Elle va le faire

avec le soutien de l’Ufolep, dans le cadre d’une expérimenta-tion portant sur onze départements des régions Aquitaine, Pays-de-la-Loire et Rhône-Alpes (1) sur une période de dix-huit mois, avant un éventuel déploiement national. Ces programmes gratuits de dix séances seront ouverts à des groupes d’une dizaine de personnes. Ils comprendront trois formules : les adultes pourront retrouver le plaisir d’une activité physique pendant que leurs enfants découvriront de nouvelles pratiques sportives, mais tous pourront aussi se retrouver autour d’activités motrices, d’entretien, de coo-pération et de plein-air. Les sections départementales MGEN concernées informeront leurs adhérents sur ce programme et, en fonction des inscriptions, les premiers cycles seront mis en œuvre au second trimestre 2015.Le deuxième axe de la convention a pour objet la formation des équipes pluridisciplinaires des Ehpad (Établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes) gérés par la

Activités physiques pour « bien-être actif »L’Ufolep et la MGEN ont signé le 3 février une convention portant sur des programmes « plurisport » et de promotion de la santé par l’activité physique.

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Le partenariat a été signé lors d’un événement « santé » de la MGEN. À gauche Philippe Machu.

un partenariat ufolep-mgen

Mettre sur pied et animer pour un

public de retraités des ateliers mul-

tisports tournés vers la maîtrise de

l’équilibre : tel est l’objet de la conven-

tion signée en décembre 2014 par

l’Ufolep Île-de-France avec Prévention

retraite Île-de-France (Prif), orga-

nisme qui associe les trois principaux

régimes de retraite intervenant dans

la région l’Assurance retraite (Cnav), la Mutualité sociale

agricole (MSA) et le Régime social des indépendants (RSI).

Le Prif a mis sur pied cinq types d’ateliers du bien-vieillir

portant respectivement sur la mémoire, la marche, l’amélio-

ration de son logement, la santé et enfin la prévention des

chutes. C’est dans le cadre de ces « ateliers de l’équilibre en

mouvement » qu’il a été convenu que le comité régional Ufo-

lep proposerait quinze cycles de 12 séances hebdomadaires

d’une heure, pour un public d’une quinzaine de personnes

au maximum. Chacun des sept comités départementaux de

la région sera partie prenante et une cession de formation

a réuni en janvier tous les éducateurs concernés avec une

information sur le public senior et un

travail en commun pour l’élaboration

d’un programme de séances types. Et,

sans attendre, les ateliers ont déjà

débuté dans les Yvelines et en Seine-

Saint-Denis.

L’une des originalités de cette conven-

tion réside dans le fait que, pour les

quinze ateliers en question, l’Ufolep

n’est pas seulement chargée de l’animation des séances, mais

aussi de trouver les lieux de pratique et le public, en lien

par exemple avec les communes ou les foyers logement. La

« patte » Ufolep tient en outre au fait que ces ateliers tra-

vaillent l’équilibre de façon ludique, à travers la découverte

d’activités différentes.

Par ailleurs, l’Ufolep est également sollicitée (avec d’autres

fédérations comme la gymnastique volontaire ou la FFEPMM

Sports pour tous, qui ont également conventionné de leur

côté) pour l’animation d’ateliers pour lesquels le Prif s’oc-

cupe cette fois de trouver un lieu et de réunir le public de

retraités. ● saliMa dahMane [email protected]

ATELIERS SENIORS AVEC LA PRÉVENTION RETRAITE ÎLE-DE-FRANCELes ateliers auront pour finalité la maîtrise de l’équilibre.

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18 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

rents réseaux tels que Facebook, Twitter ou encore direc-tement par mail !

INSCRIVEZ-VOUS À UN RENDEZ-VOUSVous souhaitez faire du sport après votre journée au tra-vail ? Pas de problème ! Grâce à l’application Tout Terrain, vous pourrez pratiquer une activité physique avec de nouveaux par-tenaires.Rien de plus simple : il suffit de rechercher un rendez-vous en fil-trant par activité, horaire et lieu. Une fois que vous avez trouvé le rendez-vous auquel vous sou-haitez participer, inscrivez-vous

en cliquant sur le bouton « s’inscrire ». Tout Terrain vous donne ainsi l’occasion d’élargir votre réseau social et de mettre du collectif dans votre pratique sportive !

RÉFÉRENCEZ DES LIEUX DE PRATIQUEIdentifiez des terrains et réfé-rencez des lieux de pratique grâce au partage de localisation de votre smartphone. Si vous passez par exemple près d’un terrain de basket : cliquez sur l’onglet « + terrain » dans le menu « terrain » et inscrivez ce terrain dans la base de don-nées. Vous pouvez y ajouter les caractéristiques liées à l’accessi-bilité pour les personnes à mobi-lité réduite et le noter de une à

quatre étoiles en fonction de son état.L’application dispose également de la base de données du Recensement des équipements sportifs (RES) du minis-tère en charge des Sports, permettant ainsi d’identifier des équipements en accès libre qui pourront accueillir vos rendez-vous sportifs !

CONSTITUEZ VOTRE RÉSEAU D’AMIS/PARTENAIRESTout Terrain se veut être un outil de mise en relation entre utilisateurs de l’application. Chaque personne

E lle s’appelle « Tout Terrain » et les plus impatients peuvent déjà la télécharger, tout en sachant que cette première version sera actualisée courant mai, après une présentation à l’AG Ufolep d’Orléans puis

son lancement officiel, en partenariat avec le ministère chargé des Sports. En effet, celui-ci partage pleinement l’objectif de cette application smartphone : favoriser la ren-contre entre sportifs auto-organisés pour créer des rendez-vous multisports et inciter les non-pratiquants à débuter ou reprendre une activité physique.Le principe est simple : après avoir téléchargé l’applica-tion sur son smartphone (modèle iPhone ou Android), l’utilisateur pourra créer un rendez-vous sportif, réfé-rencer par géolocalisation un lieu d’activité, ou bien encore être invité ou rejoindre une activité proposée par d’autres membres. Tout Terrain s’adresse à ceux qui sou-haitent pratiquer une activité en collectif, quelle qu’elle soit, et par là-même élargir leur réseau de partenaires pour des sorties sportives. CRÉEZ VOS RENDEZ-VOUS SPORTIFS

Fini les joggings et les sorties VTT en solitaire ou les par-ties de foot ou de basket qui tombent à l’eau faute de par-ticipants. Avec l’application Tout Terrain, vous pourrez faci-lement trouver des personnes pour partager votre activité.En quelques clics, vous pou-vez créer votre rendez-vous en sélectionnant tout d’abord votre activité, puis en précisant le lieu de rencontre ou de pra-

tique et le nombre de participants qui pourront s’inscrire à votre rendez-vous. Ensuite, choisissez l’activité que vous souhaitez proposer dans la liste préétablie. Si vous ne voyez pas votre sport, inscrivez-le vous-même dans l’application. Cela permettra à l’ensemble de la commu-nauté de découvrir de nouvelles disciplines !Enfin, vous pouvez compléter les informations du ren-dez-vous en lui attribuant un niveau de difficulté (cinq niveaux : retour à l’activité, débutant, moyen, bon, expert) et en précisant s’il s’agit d’un événement mixte ou non.Une fois le rendez-vous créé, il est à partager via diffé-

prat

ique

lanCée par l’ufolep pour les sportifs auto-organisés

Tout Terrain, application smartphone pour rendez-vous multisportsDécouvrez en avant-première l’application pour smartphone qui, après une phase-test s’achevant début mai, permettra aux sportifs auto-organisés comme aux personnes sédentaires de se retrouver pour pratiquer ensemble.

Page 19: Ej 16 avril

Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 19

peut donc se constituer un réseau d’amis en participant aux divers rendez-vous sportifs et en rencontrant de nouveaux partenaires. Au sein de l’appli-cation, un onglet « mes amis » vous permet d’organiser votre répertoire de connaissances et d’inviter une ou plusieurs per-sonnes à votre prochaine sortie.

ASSOCIATIONS, INSCRIVEZ VOTRE ÉVÉNEMENT UFOLEPTout Terrain permet aux asso-ciations et aux comités Ufo-lep d’inscrire des événements afin d’inviter une communauté d’utilisateurs à y participer. Il s’agit là d’un nouveau moyen de communiquer sur ses événe-ments et d’une nouvelle possi-bilité de gérer les inscriptions de manière simple et rapide. Pour ce faire, créez votre ren-dez-vous dans l’onglet « mes rendez-vous » puis partagez

l’événement par email ou sur les réseaux sociaux.

GAGNEZ DES POINTS, FAITES ÉVOLUER VOTRE STATUTLors de la création de votre compte, vous êtes identi-fié comme un « sportif en herbe ». Pour faire évoluer votre statut et devenir un membre reconnu par la com-munauté il vous faudra gagner des points. Pour cela, utilisez les différentes fonctionnali-tés proposées : « création de rendez-vous », « participation à des rendez-vous », « réfé-rencement de lieu », etc. En

grimpant les échelons, vous débloquerez des offres parte-naires qui pourront aller d’une promotion sur des équipe-ments sportifs à des réductions sur des séjours vacances. À noter : les licenciés Ufolep seront crédités d’emblée de plusieurs points sur leur profil !

FONCTIONNALITÉS À VENIRAfin de proposer toujours plus de services pertinents, l’Ufolep réfléchit à de nouvelles fonctions qui pour-raient faciliter la vie des utilisateurs. Avec par exemple un service « Ufo-troc » qui permettrait de mettre en vente des articles de sports, ou bien encore une fonc-tionnalité de géolocalisation de tous les clubs Ufolep en France pour inciter les pratiquants auto-organisés à venir pratiquer en leur sein. Ces services supplémen-taires seraient accessibles depuis un portail web en cours de production. Celui-ci permettrait également de coupler l’application avec des fonctionnalités liées à la santé.

Tout Terrain souhaite permettre aux sportifs de tous horizons de trouver dans une pratique commune une source de motivation supplémentaire de faire du sport. Le plaisir, le partage et l’envie de découvrir de nouvelles disciplines sont au cœur de cette application. Qui, pour ceux qui le souhaitent, pourra ensuite mener à une pra-tique dans un cadre associatif. ●

Benoit Gallet et noéMie vincent

Tout Terrain, application smartphone pour rendez-vous multisports

L’application smartphone « Tout

Terrain » et le portail web com-

munautaire « Plurisport Ufolep »

ont fait l’objet d’une convention,

signée le 25 novembre 2014 par

Philippe Machu et Patrick Kanner,

ministre de la Ville, de la Jeunesse

et des Sports. La convention identifie précisément comme public cible

celui des « adultes décrocheurs », des « sportifs auto-organisés » et des

« sédentaires » en recherche d’activités physiques de santé et de bien-

être. Le soutien du ministère portera notamment sur la communication

et la promotion de cet outil. ●

EN PARTENARIAT AVEC LE MINISTÈRE

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20 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

juri

diqu

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L es drones sont partout. Non contents de se vendre comme des petits pains auprès des particuliers, ils font les titres des journaux pour le survol non auto-risé des grandes villes (images postées sur Internet à

l’appui) ou leurs incursions intempestives au-dessus de sites sensibles. Un nouveau magazine leur est même désormais consacré (1) ! Mais de quels engins parle-t-on ? Et quels liens, mais aussi quelles différences peut-on établir avec la pratique de l’aéromodélisme telle qu’elle est organisée, au sein de l’Ufolep, par la commission nationale sportive sports aériens, ou Sam-Clap (2) ?Pour commencer, qu’est-ce qu’un « drone » ? Le blogueur modéliste Bernard Munoz (3) propose comme définition « engin volant effectuant une mission sans pilote à bord ». Mais c’est un peu court pour faire la distinction entre des matériels militaires ou professionnels et les appareils vendus en grandes surfaces ou utilisés en « loisir » par les pratiquants Ufolep. Le Petit Larousse parle pour sa part d’un « petit avion télécommandé utilisé pour des tâches

diverses (missions de reconnaissance tactique à haute alti-tude, surveillance du champ de bataille et guerre électro-nique) ». Une version plus militaire guère plus satisfai-sante en ce qu’elle ne prend pas en compte l’utilisation loisir ou même professionnelle et ne mentionne pas expli-citement ce qui caractérise le drone : le fait de pouvoir re-venir à sa base ou au pied de celui qui le pilote à distance.

MULTICOPTÈRES

C’est dans les années 1990 que, parallèlement au dé-veloppement des matériels militaires, les aéromodé-listes s’emparent du concept à titre expérimental, des ensembles fiables de radiocommande étant devenus à leur portée. Dès lors, tout va s’accélérer, au rythme des progrès techniques et de la miniaturisation, et de nom-breux « aéromodèles » (pour reprendre la terminologie de la DGAC, Direction générale de l’aviation civile) seront « dronisés » en se voyant adjoindre tout d’abord des ca-méras vidéo-émettrices, puis des équipements de télé-métrie, des gyroscopes, des accéléromètres, un GPS... Il est d’ailleurs à noter que tous les aéromodèles peuvent être « dronisés », que ce soient des appareils à voilure fixe (avions et planeurs) ou à voilure tournante (hélicoptères et multicoptères). Or les médias assimilent abusivement les « drones » aux « multicoptères » (4).Parallèlement, devant les possibilités affichées par nos engins expérimentaux et leur faible coût d’exploitation, des entreprises et des professionnels du travail aérien se sont également emparés du concept. EDF et la SNCF font appel aux drones pour surveiller à moindres frais l’état de leurs réseaux, les photographes spécialisés pour réaliser des prises de vue aériennes, les agriculteurs pour rationa-liser l’utilisation d’engrais. Cela va même jusqu’à la pul-vérisation ciblée des nids de frelons asiatiques… De leur côté, les militaires continuent de développer et de perfec-tionner l’usage des drones dans leur domaine spécifique.

UNE RÉGLEMENTATION TOLÉRANTE

En 2010, soucieuse de ne pas se laisser déborder (et sans doute sous la pression des militaires qui ne voyaient pas d’un très bon œil l’espace aérien « pollué » par des aéromo-dèles et des drones civils), la DGAC a lancé une consulta-tion auprès des instances concernées (des professionnels du travail aérien aux fédérations d’aéromodélisme, dont le Sam-Clap Ufolep) en vue de légiférer dans ce domaine.Ce qui fut fait dès 2012, en particulier avec les arrêtés

leur utilisation « sauVage » pose problème

Modélisme radiocommandé : et vous trouvez ça drone ?Le « drone » est tendance. Mais attention à ne pas enfreindre la loi, ni à confondre engins professionnels et matériels de loisir !

1. Je ne survole pas les personnes.

2. Je fais voler mon drone à une hau-

teur inférieure à 150 m.

3. Je ne perds jamais mon drone de vue.

4. Je n’utilise pas mon drone au-dessus

de l’espace public et en agglomération.

5. Je n’utilise pas mon drone à proxi-

mité des aérodromes.

6. Je ne survole pas de sites sensibles.

7. Je n’utilise pas mon drone la nuit.

8. Je respecte la vie privée des autres.

9. Je ne diffuse pas mes prises de vues sans l’accord des personnes

concernées et je n’en fais pas une utilisation commerciale.

10. En cas de doute, je me renseigne.

L’utilisation d’un drone dans des conditions d’utilisation non conformes aux règles édictées pour assurer la sécurité est passible d’un an d’emprisonnement et de 75000 € d’amende.Pour plus d’informations, consultez le document édité par la DGAC et téléchargeable sur le site du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie (http://www.developpement-durable.gouv.fr/Drones-civils-loisir-aeromodelisme).

DIX RÈGLES D’USAGE D’UN DRONE DE LOISIR

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Page 21: Ej 16 avril

Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 21

s’effectue toujours en vue directe du modèle. En aucun cas on ne peut parler de « drones » en ce qui les concerne.Et puis, tout simplement : faisons preuve de civisme. L’adage selon lequel « la liberté des uns s’arrête où com-mence celle des autres » garde ici tout son sens. ●

Jean-Paul theBault, cns saM-claP ufoleP

(1) Drone Multirotor, bimestriel du groupe Hommel vendu 5,90 € en ver-sion papier, déclinaison d’une revue américaine créée il y a deux ans. Selon l’institut GFK, 100 000 drones de loisirs ont été vendus en France en 2014 (magasin + Internet).(2) Sports aériens et modélisme-Centre laïque d’aviation populaire.(3) http://bernardino.over-blog.net(4) En France on considère aussi parfois tous les engins automatisés ou radiopilotés roulants, rampants, navigants comme des drones tandis que l’acception anglo-saxonne du terme est réservée aux engins volants.(5) « Arrêté du 11 avril 2012 relatif à la conception des aéronefs civils qui circulent sans aucune personne à bord et aux conditions de leur emploi et sur les capacités requises des personnes qui les utilisent » et « Arrêté du 11 avril 2012 relatif à l’utilisation de l’espace aérien par les aéronefs qui circulent sans personne à bord ».

du 11 avril 2012 (5) qui définissent de manière rigou-reuse « les aéronefs circulant sans personne à bord » ainsi que leurs conditions d’emploi et les qualifications des pilotes d’une part, et l’utilisation de l’espace aérien par ces mêmes aéronefs d’autre part.Ces arrêtés distinguent parfaitement les types d’aéronefs en fonction de leur usage et de leur taille, et veillent à ce que la sécurité, les droits et les libertés de chacun soient respectés. Ils mettent l’accent sur la prévention, bien que l’aspect répressif soit envisagé pour les cas extrêmes. La France est ainsi un des rares pays à bénéficier d’une ré-glementation spécifique et relativement tolérante. Pour peu qu’il fasse preuve d’un minimum de civisme, le mo-déliste (ou plutôt « l’utilisateur d’aéromodèles ») n’aura aucun mal à s’y conformer.

UN PEU DE CIVISME

On peut regretter que certains commerçants se gardent d’informer leurs clients des limites et des contraintes de l’activité, tandis que la vente sur Internet favorise aussi l’utilisation « sauvage » que certains font de leur nouveau « joujou ». Il est d’ailleurs permis de penser que les sur-vols intempestifs qui mettent les autorités publiques sur les dents sont peut-être le fruit de défis imbéciles aux-quels Internet confère ensuite une audience… Pour sa part, l’Ufolep s’accommode parfaitement d’un cadre légal qui lui permet de faire de la pédagogie auprès de ses adhérents, notamment à travers les tests d’aptitude que passent les pilotes pour les exhibitions en public. Et que tous les nouveaux adeptes de l’aéromodélisme peuvent trouver dans nos clubs un espace associatif pour prati-quer ensemble, échanger et améliorer leurs engins, sans risque d’enfreindre la loi.Enfin, en guise de conclusion, nous proposons de distin-guer « drones » et « aéromodèles radiopilotés » aux fins de loisirs ou de compétition sportive :– les « drones » sont des matériels militaires ou profes-sionnels auxquels sont confiés des missions incluant leur retour à la base ;– les « aéromodèles radiopilotés » sont des matériels uti-lisés à des fins de loisirs ou de compétition sportive. Il peut leur être adjoint des fonctions plus ou moins so-phistiquées, la condition principale étant que le pilotage

BRÈVE HISTOIRE DU « FAUX-BOURDON »Si l’aviation n’a vraiment pris son essor qu’au cours de la

Première Guerre mondiale, très tôt les militaires ont eu le

souci de préserver la vie des pilotes et des observateurs

en cherchant les moyens de faire sortir les pilotes et les

observateurs des carlingues. C’est ainsi que – Cocorico ! –,

le 14 septembre 1917, le capitaine Boucher fait voler un

avion automatisé (Voisin BN3) pendant 51 minutes sur

un parcours de 100 km. Les autres pays ne sont cependant

pas inactifs : tandis que Boucher et Percheron font voler en

1923 un prototype plus élaboré, les États-Unis et la Grande-

Bretagne travaillent sur des projets similaires, destinés à

automatiser des avions-cibles : lents et bruyants, ils sont

rapidement surnommés « drones », « faux-bourdon » (le

mâle de l’abeille) en anglais. Très vite, l’idée se fait jour

d’accomplir également des missions militaires d’un autre

niveau : renseignement, bombardement…

Le concept est donc de faire évoluer des aéronefs sans

pilote à bord, capables d’effectuer des missions détermi-

nées et de revenir à leur base. C’est pourquoi les V1 et V2

allemands de la Seconde Guerre mondiale ne peuvent pas

être considérés comme des drones : ce sont des missiles,

dont la destruction accompagne la fin de la mission. Ainsi,

il faudra attendre des évolutions technologiques majeures

dans le domaine de l’électronique et de l’avionique pour

voir les premiers drones militaires opérationnels apparaître

au début des années 1990. ● J.-P.T.

En J

eu

Thomas, licencié Ufolep, aux commandes d’un Blade 350 QX.

Page 22: Ej 16 avril

22 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

événement de « l’Université sportive » que l’Ufolep et l’Usep ont organisé de 1993 à 2003 à Bombannes (Gi-ronde) sur des thèmes qui, d’une année sur l’autre, abor-daient aussi les enjeux d’insertion, d’éducation, de santé ou de territoires. Autre différence, l’Université sportive se voulait aussi un lieu d’information et de réflexion pour notre propre réseau. C’est moins le cas de l’Uni-versité européenne du sport, qui souhaite réunir 200 à 250 acteurs du sport pour tous venant de divers horizons et, nous l’espérons bien, de tous pays (1) : pratiquants et dirigeants sportifs, élus et responsables politiques, acteurs institutionnels, universitaires, fondations, etc. Nous voulons croiser les approches et les expériences dans une démarche de mutualisation et de diffusion des connaissances. L’idée est de favoriser les allers-retours entre théorie et pratique, exposés universitaires et té-moignages de terrain, pour aboutir à des préconisations de pratiques innovantes susceptibles d’être reproduites d’un territoire ou d’un pays à l’autre.

ÉDUCATION, SANTÉ, PUBLICS ET TERRITOIRES

Pour construire le programme de ces trois demi-journées, un partenariat a été noué avec l’Université de Stras-bourg, et plus particulièrement avec le laboratoire « sport

P ourquoi organiser en 2015 une Université euro-péenne du sport, avec pour slogan « pour un sport citoyen » ? Avant tout pour affirmer une conception du sport qui se démarque de la compétition et des

enjeux financiers. Une conception conjointement défendue par l’Ufolep, la Ligue de l’enseignement et l’Usep, et qui fait du sport un outil d’éducation, de santé et de citoyenneté. Or ce « sport pour tous » que – bien au-delà de notre mouve-ment – des dizaines de milliers d’associations et d’individus incarnent au quotidien est largement occulté par des médias qui n’ont d’yeux que pour le sport-spectacle.Placée sous le haut patronage du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, cette université aura par ailleurs une dimension européenne. En effet, les enjeux du sport pour tous sont communs à l’ensemble des pays de la Communauté européenne et c’est aussi à cet éche-lon, de plus en plus, que se décident et se financent les plans d’action. Symboliquement, c’est Strasbourg, ville-frontière et siège du parlement européen, qui a été choisie. Plus concrètement, tous les ateliers thématiques solliciteront au moins un intervenant et un témoignage étrangers, et les débats feront l’objet d’une traduction simultanée français-anglais et anglais-français.Cette dimension européenne contribue à distinguer cet

Le sport citoyen de demain se construit à StrasbourgL’Ufolep, la Ligue de l’enseignement et l’Usep organisent du 8 au 10 juillet à Strasbourg la première Université européenne du sport. Objectif : promouvoir les pratiques éducatives, citoyennes et de santé.

rech

erch

e première UniVersité européenne du sport

L’Université européenne du sport s’ouvrira mercredi 8 juil-

let à 18 h avec, entre autres, des interventions de William

Gasparini (Université de Strasbourg), Jean-Michel Ducomte

(Ligue de l’enseignement) et Marc Torebella (député euro-

péen). Suivront, jeudi 9 et vendredi matin 10 juillet, trois

demi-journées thématiques : « grandir avec le sport », « san-

té et bien-être », « sport, publics et territoires ». Le thème

sera introduit à chaque fois par une séance plénière d’une

heure avant que les participants ne se répartissent dans

quatre ateliers-conférences d’une durée de deux heures,

avec éclairages théoriques et témoignages de terrain. L’Uni-

versité européenne du sport s’achèvera le vendredi en début

d’après-midi par une conclusion assortie de préconisations.

Les débats se dérouleront au Palais universitaire, situé en

centre-ville, et le coût d’inscription est de 200 € par per-

sonne (100 € pour les membres du réseau Ligue de l’en-

seignement-Ufolep-Usep). Ce tarif inclut les déjeuners du

jeudi et du vendredi mais pas l’hébergement, pour lequel

des lits ont toutefois été réservés dans des résidences uni-

versitaires. ●

Inscription et renseignements : [email protected]

http://www.event.ufolep.org/UES

TROIS DEMI-JOURNÉES THÉMATIQUES

Page 23: Ej 16 avril

Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 23

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urg

Le Palais universitaire de Strasbourg accueillera les débats du 8 au 10 juillet.

sens que si nous réunissons à mener à bien un projet consistant à développer parallèlement une plateforme d’échanges et d’expérimentation. L’idée est de mener des recherches-actions, à l’échelle européenne bien évidem-ment, sous la conduite d’un comité scientifique.Ce projet ambitieux est conditionné par l’obtention d’un financement européen dans le cadre du projet Erasmus +, qui embrasse le domaine du sport et fait de la « coo-pération pour l’innovation et l’échange de bonnes pra-tiques » l’une de ses actions-clés. Souhaitons donc que l’Université européenne joue pleinement son rôle de « détonateur ». ● Marina chauMond,

adJointe à la direction de l’ufoleP

(1) Les organisateurs souhaitent que les trois quarts des intervenants soient étrangers. Précisons par ailleurs que l’International Sport and Culture Association (ISCA), dont l’Ufolep et l’Usep sont membres fonda-teurs, est partenaire de l’événement.

et sciences sociales » animé par William Gasparini. Trois grandes thématiques ont ainsi été définies.La première, jeudi 8 juillet au matin, intitulée « Grandir avec le sport », sera introduite par le sociologue et théo-ricien de l’éducation physique Pierre Parlebas, familier du milieu enseignant et de l’éducation populaire. Elle proposera en parallèlement quatre ateliers-conférences : « sport et petite enfance », « éducation par le sport », « sport et engagement citoyen » et « sport et lutte contre les conduites à risques ».L’après-midi, le Pr Martine Duclos, endocrinologue et physio-biologiste, chef du service de médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand, abordera le thème de la santé et du bien-être par le sport. Il sera ensuite décliné sous l’angle de « la prévention des maladies chroniques », de « la formation en sport-santé », des « politiques de santé par le sport » et de l’activité physique dans le cadre de l’entreprise.Le lendemain matin, William Gasparini posera la double question des « publics » et des « territoires ». Les quatre ateliers-conférences porteront sur « la réduction des inéga-lités territoriales », « l’égalité hommes-femmes », « l’inser-tion par le sport » et enfin sur « la diversité et la laïcité ».

UNE PLATEFORME D’ÉCHANGES

Si ce premier rendez-vous trouve son public, l’Université européenne du sport a vocation à être reconduite tous les deux ou trois ans. Cependant, le partenariat noué avec l’Université de Strasbourg pour le choix des thèmes et la sollicitation des intervenants ne prendra tout son

La troisième réunion s’est dé-roulée le 19 février à Limoges à l’initiative des ASPTT et en par-tenariat avec le Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges. Y furent abordés les thèmes de l’intégration par le sport et de l’apport du sport-santé pour les seniors et les per-sonnes souffrant de pathologies.Enfin, la dernière de ces réu-

nions portait sur l’insertion, l’intégration et l’inclusion sociale par le sport. Programmée le 27 mars à Marseille, elle avait pour maître d’œuvre la Fédération Léo Lagrange, en partenariat avec le pôle ressource national « Sport, égalité, mixités, citoyenneté ».Au-delà de l’écho qui pourra être donné à ces réflexions dans le cadre de l’Université européenne du sport, ces réunions ont permis une première information sur l’évé-nement. Elles ont également mis en valeur localement les actions menées par les associations et les comités Ufolep et offert des exemples de collaborations interfédérales permettant de répondre aux besoins des différents pu-blics du sport pour tous. ● M.c.

(1) Représentants du mouvement sportif (réseau des ASPTT, Léo La-grange, fédérations délégataires), des collectivités territoriales, des ser-vices déconcentrés de l’État, des organismes sociaux, universitaires, etc.

En amont de l’événement, l’Ufolep, l’Usep et la Ligue ont programmé quatre débats en région afin de lancer une dy-namique, en mobilisant leur réseau et d’autres acteurs du sport pour tous (1).

La première de ces « réunions thématiques territoriales » (qui ont réuni en moyenne une cin-quantaine de participants) était organisée le 29 novembre à Montpellier par l’Ufolep de l’Hérault et portait sur l’éducation par le sport à l’école. Elle a notamment ré-uni des jeunes en contrat d’avenir, animateurs d’ateliers périscolaires et d’activités sportives en centre de loisirs. Les échanges ont souligné la nécessaire collaboration des différents acteurs rencontrés par l’enfant dans sa pratique sportive dans le cadre scolaire, périscolaire, et en club.À Colmar, le 12 février, l’Ufolep du Haut-Rhin avait orchestré les débats autour de deux tables rondes sur l’insertion par le sport. Il y fut notamment rappelé que celui-ci n’est facteur d’éducation et d’insertion sociale que si les éducateurs se retrouvant en face-à-face péda-gogique avec les jeunes sont suffisamment formés, et que les choix politiques et financiers viennent appuyer ce travail de terrain.

Quatre réunions pour lancer le débat

Ufo

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Colloque à Montpellier

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24 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

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était organisée au bénéfice de l’APF avec le concours de la section cyclo-marche de l’US Le Poinçonnet, qui programme également de façon régulière des randonnées pédestres ou cyclistes (en tandem) avec l’association Valentin Haüy, dédiée aux malvoyants. J.-c. B.

ÉCHANGE FRANCO-ALLEMANDDans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale, l’Ufolep de l’Indre a reçu à Châteauroux un groupe de jeunes footballeurs de la Thüringer Sportjugend (Jeunesse sportive de Thuringe). Cet échange soutenu par l’Office franco-allemand pour la jeunesse (Ofaj) voulait faire référence aux fraternisations spontanées entre belligérants sur la ligne de front à Noël 1914, avec parfois des parties de football improvisées (mises en scène dans le film « Joyeux Noël »). Du 9 au 13 février, nos amis allemands

RANDONNÉE HANDICAP

Depuis plusieurs années, le comité de l’Indre propose des pratiques partagées avec les personnes en situation de handicap, notamment en partenariat avec l’Association des paralysés de France (APF). Le 28 décembre dernier, celui-ci s’est une nouvelle fois concrétisé par une randonnée pédestre ouverte à tous qui a réuni plus de 350 participants sur des circuits tracés en grande partie en forêt. La manifestation

ont fait du tourisme, joué au foot (avec des licenciés de la FFF et des élèves du lycée professionnel « Les Charmilles ») et visité une exposition sur la Grande Guerre aux archives départementales, exposé d’un professeur d’histoire à l’appui. L’implication de Mme Rosa-Arsène, professeur d’allemand au lycée des Charmilles, a également permis d’engager avec les élèves du lycée une discussion qui a mis en évidence la différence d’approche du sujet dans les programmes scolaires des deux pays. Jean-claude Besnard

Ufolep Indre36

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Le stage ski-gym dope l’engagement associatif

ostéopathes ou professeurs des écoles, réinvestissent bénévolement leurs compétences. Souvent, ils viennent avec des jeunes qu’ils entraînent le reste de l’année. Ce stage est ainsi un vrai creuset pour futurs animateurs, dirigeants et autres professionnels de l’Ufolep (2).Une fois de plus, l’autocar qui emmènera du 18 au 25 avril une cinquantaine de jeunes (à partir de 9 ans mais avec une majorité de grands adolescents, dont 15 à 20 en formation) et la dizaine d’encadrants affichera complet. Avec juste un petit changement de destination cette année, la station de La Plagne remplaçant celle des Arcs pour le ski, tandis que les activités gymniques seront accueillies à Aime, un peu plus bas dans la vallée. ●

ludovic trézières, déléGué ufoleP des Yvelines

(1) Brevet professionnel jeunesse, éducation populaire et sport.(2) Citons parmi d’autres Christelle Lacostaz (élue nationale), Benoît Beaur (adjoint à la direction nationale), Sébastien Desmots (CNS gym-nastique), Vincent Gagny (bien connu en Aquitaine), Bertrand Crochu (compagnon de route du Raidy To Go et d’Ufo Move en Île-de-France), Sandra Ginestou (ex-membre de la CNS GRS), etc.

D epuis de nombreuses années, l’Ufolep des Yvelines organise durant les vacances de printemps un stage ouvert aux jeunes gymnastes d’Île-de-France. Son originalité est de proposer la pra-

tique à mi-temps du ski et du snowboard d’une part, de la gymnastique artistique, de la GRS ou du trampoline de l’autre. Au-delà du plaisir de vivre ensemble un séjour à la neige, cette semaine est aussi un moyen de favoriser l’enga-gement associatif et la formation des cadres. En effet, les entraînements des plus jeunes servent volontiers de support aux stages de formation fédérale gym, GRS et trampoline organisés en parallèle. Les journées de ces jeunes cadres en formation ne diffèrent qu’en fin d’après-midi et en soirée, lorsqu’ils planchent sur les cours théoriques à mettre en pratique le lendemain tandis que les simples « vacanciers » se reposent ou se divertissent.Les formateurs et les animateurs du séjour sont eux-mêmes des « anciens » qui, après une formation fédérale approfondie et être passés par la filière Staps, avoir dé-croché un BP Jeps (1) ou être devenus kinésithérapeutes,

Contact :[email protected]él. 01 43 58 97 61

ufolep YVelines

Ufo

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78

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Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 25

« rouge » et « noir » en fonction de leur longueur et de leur dénivelé. Le point de départ commun se situera près du terrain de football et de l’étang communal, où prochainement un gymnase et un vélodrome d’intérêt régional doivent également être bâtis. De quoi garantir la visibilité de l’équipement, sinon sa fréquentation.Idéalement placé près d’une sortie de l’autoroute A 20, sans perdre son caractère rural, Bonnac profite en effet de la proximité de l’agglomération limougeaude et gagne des habitants chaque année, au point d’en compter 1700 aujourd’hui. Parmi les nouveaux arrivants, beaucoup de jeunes couples avec enfants, lesquels sont venus gar-nir les rangs de l’école. Une école affiliée à l’Usep où la marche nordique vient justement de faire son entrée… Depuis la fin des vacances de février, durant les cours d’EPS, les CM1 et CM2 y sont initiés par des animatrices Ufolep. En mai-juin, l’activité pourra ainsi être proposée dans le cadre des nouvelles activités périscolaires et du Projet éducatif de territoire (PEdT) mis en place à l’occa-sion de la réforme des rythmes. « C’est un juste retour des choses, puisque nous bénéficions d’une subvention muni-cipale», glisse Nelly Brunaud. Monsieur le maire ne pense sans doute pas différemment.Mais la relation nouée avec l’école ne s’arrête pas là : l’as-sociation a aussi été sollicitée afin d’adapter le parcours imaginé pour les Journées du patrimoine pour les classes. « Les enseignants sont d’autant plus intéressés que la plupart n’habitent pas la commune et ne connaissent ni les chemins ni le patrimoine rural » souligne Nelly Brunaud. Qui, avec ou sans bâtons, n’a pas fini d’arpenter les chemins. ●

PhiliPPe Brenot

S itué à une douzaine de kilomètres au nord de Limoges, Bonnac-la-Côte est un bourg dont le dynamisme peut se mesurer à la vitalité de son club omnisport, fort de 350 adhérents. À l’exception

du football et du tennis de table, toutes les sections sont affiliées à l’Ufolep, dont le VTT, la gymnastique d’entretien et, dernière en date, la randonnée pédestre. Créée en 2013, Bonnac Rando propose aussi depuis la rentrée de la marche nordique, ce qui lui a permis de doubler le nombre de ses licenciés, passé à 65 aujourd’hui. « Et cela sans publicité, grâce au bouche à oreille » souligne Nelly Brunaud.Il faut dire que, sans exercer jusqu’alors de responsa-bilités associatives faute de temps, celle-ci était par la force des choses très au fait de la vie locale : Claude, son époux, par ailleurs pratiquant de VTT, est maire depuis plusieurs mandats. La croisant durant son footing ou ses promenades, les gens lui confiaient l’air de rien que ce serait bien s’il se créait un club de randonnée… « Pas le temps », répondait invariablement cette ancienne cadre de l’Éducation nationale, alors responsable des ressources humaines dans le premier degré pour la Haute-Vienne. Mais, la retraite approchant, l’idée a fait son chemin.

PLUS-VALUE CULTURELLE

C’est ainsi que l’association Bonnac Loisirs s’est enrichie d’une section randonnée pédestre proposant des sorties le lundi et le jeudi après-midi. Des sorties souvent à connotation culturelle, à l’image du circuit exceptionnel concocté pour les Journées du patrimoine : église, cou-vent, château de Leychoisier (qui ouvrait ses portes au public pour la première fois depuis des lustres), anciennes mines d’or... « Cela a drainé 70 personnes, la Direction régionale des affaires culturelles n’en revenait pas ! »Au bout d’un an, Nelly Brunaud a toutefois souhaité élargir le public, majoritairement composé de retraités, en recrutant aussi parmi les actifs et en dynamisant les pratiques. Comment ? Avec de la marche nordique, lui a suggéré le délégué Ufolep Dominique Garcia, en offrant formation et prêt de matériel pour lancer l’activité. Un questionnaire distribué aux connaissances villageoises susceptibles d’être intéressées a permis de cerner les attentes des uns et des autres, avant que courant sep-tembre des animatrices Ufolep ne viennent encadrer trois séances d’initiation. Depuis, chaque samedi après-midi, une vingtaine de marcheurs munis de bâtons sillonnent d’un pas alerte les environs de Bonnac-la-Côte, toponyme qui n’est nullement usurpé. Pour les moins sportifs, une « balade tranquille » est organisée une fois par mois.En lien avec l’association, la commune a également ré-pondu avec succès à l’appel à projet national de l’Ufolep pour créer des « spots » de marche nordique accessibles au grand public : quatre parcours classés « vert », « bleu »,

assoCiation : ufolep Haute-Vienne

À Bonnac, la randonnée a la coteLa section rando du club Ufolep Bonnac Loisirs a gagné de nouveaux licenciés avec la marche nordique. Et recrute sur les bancs de l’école.

RR

Nelly Brunaud (à gauche), entourée de plusieurs membres de la section Bonnac Rando.

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26 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

En contrepartie de l’aide accordée par l’État (qui verse 80% d’un

salaire correspondant au Smic), l’association accueillant des jeunes

en contrat d’avenir s’engage sur la formation. Tous ceux accueillis

par l’Ufolep ont ainsi préparé cette année un ou deux certificats de

qualification professionnelle (CQP) : ceux d’animateur périscolaire

et d’animateur de loisir sportif. Par la suite, la préparation d’un BP

Jeps leur sera aussi proposée. « Aucune promesse de pérennisation

de poste à l’issue des trois ans n’a été faite ; en revanche, nous

proposons un parcours de formation visant à les mener du niveau 5

(CAP) au niveau 4 (bac et BP). Au cours de celui-ci, ils découvriront

tous les publics de l’animation : petite enfance, adolescents et séjours

collectifs (avec des stages pendant les vacances) » souligne Caroline

Deleuze. Leurs 35 heures hebdomadaires se répartissent ainsi :

temps de formation ; activités périscolaires dans les écoles (lundi-

mardi-jeudi-vendredi de 16 h à 18 h) accueil de loisirs le mercredi

et durant les vacances scolaires, et pour certains animation de cré-

neaux « futsal » en soirée ou d’écoles de sport le samedi matin. ●

UN ENGAGEMENT DE FORMATION

du dispositif) et qu’ils connaissent déjà notre fédération (afin qu’ils sachent ce que l’on attendait d’eux). Ces jeunes participaient à certaines de nos activités ou fréquentaient des associations amies. Cet engagement est essentiel à nos yeux pour appréhender le métier d’animateur », insiste Caroline Deleuze.

SAVOIR-ÊTRE, SAVOIR-FAIRE…

Fin août, tous les jeunes ont suivi une formation d’im-mersion pour travailler sur leur savoir-être, savoir-faire, savoir-dire ainsi que leur posture d’animateur. « Il faut mener un travail en profondeur sur l’attitude, le langage, faire beaucoup de gestion de ressources humaines. Les associations qui, faute d’expérience en la matière, n’ont pas accordé assez d’importance à cet aspect se sont parfois retrouvées dans une impasse » explique la déléguée. Cet accompagnement passe par des rendez-vous réguliers au siège de l’Ufolep et des réunions hebdomadaires avec le coordinateur de secteur.À la rentrée prochaine, cinq nouveaux jeunes devraient entrer à leur tour dans ce dispositif. Ils interviendront dans les quartiers où l’Ufolep développe des activités es-tampillées « sport et société », dont une école de GRS pour les enfants, du multisports pour les adolescents et de la gymnastique pour les adultes. ●

PhiliPPe Brenot

(1) Ces quatre ALSH Ufolep Animation correspondant aux écoles « Baude-laire-Kipling », « Olympes de Gouges », « Beethoven » et « Voltaire ». Très précisément, 15 jeunes sont en contrat d’avenir (dispositif réservé aux moins de 25 ans) et 5 autres (plus âgés) bénéficient d’un autre type d’emploi aidé (contrat d’accompagnement à l’emploi).(2) Association languedocienne pour la jeunesse, Association des pupilles de l’enseignement public, Éveil en mouvement, La Gerbe, Le Relais-Maison des enfants dans la ville, Les Francas, Muc Vacances, Ufolep 34, Vacances Évasion. En 2014-2015, ces neuf associations accueillaient au total 70 jeunes en contrat d’avenir.

À l’occasion de la réforme des rythmes, l’Ufolep de l’Hérault a embauché en septembre 2014 vingt jeunes en contrat d’avenir ou d’accompagne-ments à l’emploi chargés d’encadrer des activités

périscolaires dans dix écoles de Montpellier. « Tout est parti d’une démarche concertée des associations gestionnaires d’accueils de loisir sans hébergement (ALSH) pour la ville de Montpellier. Pour sa part, l’Ufolep en anime actuellement quatre, qui accueillent à la fois des enfants de maternelle et d’élémentaire », précise la déléguée départementale, Caroline Deleuze (1). Craignant de se retrouver fragilisées financière-ment par la « perte » du mercredi matin (en ne conservant que l’après-midi), les associations se sont regroupées en collectif. Le but : offrir conjointement leurs services à la municipalité pour l’animation des temps d’activités périscolaires (Tap). Au nom de la « continuité éducative », ces neuf acteurs asso-ciatifs (2) ont souligné qu’il était souhaitable que les mêmes animateurs interviennent en fin de journée dans les écoles et le mercredi dans l’accueil de loisirs du secteur.Le dispositif gouvernemental des contrats d’avenir est venu en appui de cette démarche, les jeunes susceptibles d’en bénéficier étant mis en contact avec les associations via la Mission locale. « À l’Ufolep, nous les avons recru-tés en fonction de deux critères : qu’ils soient issus d’un quartier sensible (afin de répondre à la finalité d’insertion

Comité : ufolep Hérault

Emplois d’avenir, futur associatifL’Ufolep Hérault emploie des jeunes en contrat d’avenir qui interviennent à la fois en accueil de loisirs et en temps périscolaire. Retour d’expérience.

Ufo

lep

Hér

ault

Vingt jeunes ont été recrutés à la rentrée 2014.

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Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 27

de tous les publics et résume sa démarche en quatre mots : « protéger, accompagner, guider, socialiser ». Dans le cadre du partenariat noué par l’Ufolep Nord avec l’école nationale de la Protection judiciaire de la jeunesse, l’as-sociation forme aussi les élèves éducateurs souhaitant utiliser ensuite le parkour pour leur travail de terrain. Mais, plus que jamais, la sécurisation des entraînements reste sa première priorité. « Notre prochain but n’est pas de grimper en haut du toit le plus inaccessible de Roubaix, mais de pouvoir offrir un lieu d’entraînement dédié aux jeunes et moins jeunes désireux de pratiquer l’art qu’ils ont choisi » insiste Larbi Liferki. Le prix obtenu aidera peut-être à ce que le « rêve » devienne réalité. ●

thiBaut dourlen, déléGué ufoleP du nord

P arkour 59 a décroché le premier prix du 14e concours national « Fais-Nous Rêver », remis le 28 janvier à l’Assemblée nationale en présence de son président Claude Bartolone. C’est pour un projet intitulé

« Parkour tes monuments » que l’association, créée à Roubaix en 2009 puis affiliée à l’Ufolep en 2012 (elle réunit 150 adhé-rents dont 20 licenciés) a été récompensée. « L’idée du projet, c’est que les jeunes ne connaissent pas leur propre ville, ses monuments et son histoire », explique Larbi Liferki, président de Parkour 59. Or Roubaix, qui fut un grand centre textile aux XIXe et XXe siècles, possède un riche patrimoine industriel.« Parkour tes monuments » est plus particulièrement ciblé sur les 12 - 25 ans en situation de décrochage scolaire habitant en zone urbaine sensible (Zus) ou en zone d’édu-cation prioritaire (Zep). Il leur est proposé une pratique régulière de « l’art du déplacement », associée à la décou-verte du patrimoine culturel et architectural. À travers des exhibitions préparées par les nouveaux adhérents couplées à des visites, il s’agit de valoriser ces sites auprès des jeunes et de modifier leurs représentations, mais aussi de dissiper les préventions que peuvent nourrir les ac-teurs locaux à l’égard des « traceurs » et de leur discipline. Le projet repose sur des événements ponctuels, montés en collaboration avec des associations locales dans des lieux emblématiques : « La Forge » (ancienne usine textile) avec l’association Le Non Lieu ; « La Condition publique » (entrepôt devenu « manufacture culturelle ») avec la So-ciété d’émulation ; le parc Barbieu avec Les Amis du Parc... Autre exemple, l’intervention dans « La Draperie » a été travaillée avec l’artiste Hassan Garrot.Au quotidien, Parkour 59 promeut sa discipline auprès

réCompensée par le ConCours « fais-nous rêVer »

Parkour 59, bondissant premier prixCette association Ufolep espère que la récompense obtenue pour son projet « Parkour tes monuments » l’aidera à obtenir un lieu pour initier les jeunes de Roubaix (Nord) à « l’art du déplacement ».

L. R

adat

Exhibition dans les escaliers de l’hôtel de ville de Roubaix.

Le concours national « Fais-nous rêver » (parrainé par la Fondation

GDF-Suez) est organisé par l’Agence pour l’éducation par le sport

(Apels). Parmi tous les projets adressés pour l’édition 2014, 36 ont

été auditionnés, pour 12 associations récompensées. Parkour 59 a

obtenu le premier prix des trois « grands lauréats ». Six autres prix

valorisaient plus précisément « l’éducation des jeunes », « l’insertion

sociale et professionnelle » et le « vivre ensemble ». Ce palmarès était

complété par un prix du public et deux prix respectivement parrainés

par Le Monde et par l’Inpes (Institut national de prévention et d’édu-

cation pour la santé). ●

PREMIER DES TROIS « GRANDS LAURÉATS »

Page 28: Ej 16 avril

Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 2928 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

avec toit azur, d’Orlando Merighi, qui eut tout juste le temps de se dire « tiens, ce type ressemble à Coppi », avant de donner un coup de frein et de volant, la roue avec l’enjoliveur blanc mordant l’accotement, tandis que le Champion, lui, tirait sa Bianchi sur la droite. Le cou-reur effleura un peu la tôle, et dévala la pente à brides abattues. Merighi se rua hors de son véhicule, paniqué, quant à Coppi, son inquiétude ne faisait que commencer.« Où est passé ce satané gamin ? » hurlait-il en lui-même, il enfila deux autres virages, mais avec les jambes bientôt en compote. Électrisées sur le coup par de méchantes décharges d’adrénaline, elles se liquéfiaient et dilapidaient l’énergie en tous sens. Et quand il déboucha sur le plat dans la longue ligne droite, il lui sembla que le beau temps et le vent capricieux, la campagne paisible alentour se moquaient et riaient sous cape. Le diable s’était volatilisé sans nulle odeur de soufre. ●

© PhéBus

hist

oire

s )

Morceaux choisis ugo riCCarelli

L’Ange de Coppi

C e qui est insupportable pour le coureur, c’est de voir l’adversaire de dos, sans que celui-ci se retourne, sans pouvoir lire sur son visage la peur et l’épuise-ment, ou du moins la nervosité de l’homme qui a

senti l’ennemi sur ses talons et qui sait qu’il sera semé dans le premier virage. Ils enchaînèrent au contraire les cinq redoutables lacets vers le col sans rien concéder. L’un était un gamin blond sans prétention qui volait comme un papillon sur une Aquila noire, vieille et rouillée, et l’autre était Fausto Coppi, sept litres d’air à l’intérieur d’une phénoménale cage thoracique et une Bianchi étincelante et légère entre les mains, des milliers de kilomètres de course, des centaines d’heures acharnées à souffrir dans sa carcasse, des baisers de femmes inconnues et de femmes aimées, le hurlement de la foule et les flashs des paparazzis, les journaux et les journalistes, l’argent à flots et autant de victoires, l’amour du public, le respect ou la haine envers l’homme qui triomphe. Fausto Coppi qui passait en seconde position le col du Padre. Alors il se jeta furieusement dans la descente, comme s’il se précipitait dans ses souvenirs, et ce n’étaient plus les larges virages du Padre mais ceux du Stelvio, le jour où il s’envola pour battre Koblet, frôlant la neige et l’arête des rochers jusqu’à Bormio qui lui apparut dans un tournant, tout au fond de la vallée pareille à une oasis, ou un mirage.La descente du col du Padre n’est pas dangereuse, une dizaine d’amples courbes en palier où l’on peut se ris-quer à pédaler. C’est ce qu’il avait à l’esprit quand il vit le garçon se coucher sur son guidon et foncer de plus belle. « Il roule à un train d’enfer, nom d’un chien », pensa-t-il, abasourdi, et, à la même seconde, il comprit que lui-même avait pris trop de vitesse : le tournant était plus serré qu’il ne l’imaginait et les gravillons éparpillés par les passages successifs des véhicules l’obligèrent à faire une embardée.Durant les courses, les routes sont interdites aux voi-ture ; mais lors des entraînements, elles déboulent sans crier gare. Ce fut le cas de la Millecento, modèle TV blanc

DES CHAMPIONS ET DES FANTÔMESOn croise beaucoup de fantômes et de champions son-

geurs dans les nouvelles de l’Italien Ugo Riccarelli,

né en 1954, soit six ans avant la mort du campio-

nissimo Fausto Coppi, héros de celle qui donne son

titre à ce recueil. L’auteur évoque aussi Zatopek, les

premiers vainqueurs du Cervin, le boxeur noir Jack

Johnson, les coureurs automobile Guy Moll et Tazio

Nuvolari, le roi du dribble Garrincha, les joueurs

ukrainiens du « match de la mort » disputé contre

les soldats d’Hitler, la grande équipe du Torino et le

cinéaste Pier Paolo Pasolini, grand amateur de bal-

lon rond. Le souffle de la mort s’insinue dans ces

pages flottantes dont, au-delà des troubles de l’âme,

se dégage malgré tout un sentiment de sérénité,

d’acceptation de sa destinée. En fin d’ouvrage, de

courtes biographies de ces figures tragiques don-

neront quelques clés de compréhension à ceux qui

sont les moins familiers de la légende du sport. Ugo

Riccarelli y raconte aussi où il a puisé ces histoires

à demi rêvées, achevant de faire de ce recueil l’un

des plus doux, mélancoliques et pénétrants livres de

littérature sportive. ● Ph.B.

L’Ange de Coppi, Phébus, 2013, 220 p., 19 €.

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port

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Fausto Coppi, Tour de France 1952.

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Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 29

Je me souviens de mes parties de tennis et de foot de l’enfance, de l’adolescence puis de la jeunesse, para-dis perdu maintenant si loin. Dernier match de foot à l’été 1994 : front ouvert, mais un but… À douze

ans, j’ai vécu le France-Allemagne de Séville devant la télévi-sion. Il fait partie de ces défaites plus belles que les victoires comme celles de McEnroe en finale de Wimbledon face à Borg en 1982 ou en finale de Roland-Garros contre Lendl deux ans plus tard. Au Mondial espagnol de 1982, les Brésiliens furent aussi de magnifiques perdants : Junior, Falcao, Sócrates, Zico, Eder… Toute une époque. On me pardonnera cette litanie de noms et de dates car les amoureux de sport savent à quel point ceux-ci constituent une topographie intime, une géographie sentimentale, un pays intérieur. Nous avons la mémoire longue, encombrée de compositions d’équipes et de récits de rencontres qui nous permettent de vivre au seuil de nous-mêmes car à l’intérieur il y fait trop sombre. Quand reviendrai-je au Vélodrome ? La première fois où j’y vis un match de l’OM, ce fut lors de l’inauguration du nouveau stade peu avant la Coupe du Monde 98. La réception du PSG se solda par un 0 à 0. Match sans doute médiocre depuis le poste de télévision, mais inoubliable au milieu du virage nord.

Ne méprisons pas cependant le petit écran auquel nous devons beaucoup de souvenirs. Je n’oublierai jamais la finale de la Coupe du Monde 2010 quand Andrès Inies-ta, juste avant la fin des prolongations, marqua pour l’Espagne le but de la victoire. Il se dirigea vers les ca-méras en soulevant son maillot pour découvrir un tee-shirt sur lequel était inscrit une mystérieuse dédicace : « Dani Jarque siempre con nosotros ». Un an aupara-vant, Daniel Jarque, joueur de l’Espanyol de Barcelone, était mort d’un accident cardiaque. Des années plus tôt, il avait partagé avec Iniesta la victoire au Championnat d’Europe des moins de dix-neuf ans. Alors qu’il venait de marquer ce but historique, Iniesta aurait pu songer à sa propre gloire, aux contrats publicitaires qui allaient pleuvoir, mais sa première pensée, son premier geste alla vers son ami qui n’était plus et qui pourtant ne fut peut-être jamais aussi vivant. C’était si beau que j’en eu les larmes aux yeux encore bien longtemps après. Je pleure aussi des équipes qui n’existent plus comme celle de Yougoslavie. Parfois, j’imagine ce qu’elle serait aujourd’hui : Handanovič, Ivanović, Kolarov, Matić, Rakitić, Pjanić, Modrić, Džeko… Dans mes rêves, ils jouent divinement. ●

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je me souviens... CHristian autHier

Journaliste et écrivain établi à Toulouse, Christian Authier, 46 ans, est l’auteur de plusieurs romans, dont Soldat d’Allah (2014). Il a obtenu le prix Renaudot de l’essai 2014 pour De chez nous, réflexion sur l’identité française où quelques pages sont consacrées au football. Guère étonnant lorsque l’on connaît le goût pour le ballon rond de ce contempteur du Foot-business (Hachette, 2001).

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PARIS, SKATE IN THE CITY (Eyrolles)l’image

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Paris, skate in the city, photos de Mathieu Claudon, textes d’Étienne Bouet, Eyrolles, 192 pages, 35 €.

Les adeptes du skate font désormais partie du décor parisien, et les monu-ments et esplanades les plus emblé-matiques de la capitale composent un écrin prestigieux pour leurs sauts et glissades. D’autres fois, ils se re-trouvent en des lieux anonymes per-mettant des évolutions sans pareilles. Se jouant des murets, rampes et es-caliers, ils ajoutent une dimension à l’espace urbain. Paris, skate in the city vagabonde d’un arrondissement l’autre, tout en tirant le portrait et recueillant les souvenirs de dignes représentants de cette tribu urbaine. « Pour les skaters, le IXe est un lieu de passage entre les arrondissements périphériques et l’hypercentre. Ce qui n’empêche pas de découvrir de très bons spots en chemin, comme une fon-taine vide en hiver ou un gap en des-cente » est-il expliqué en légende de cet « ollie » réalisé place Pigalle par Matthieu Forafo. ●

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Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16 3130 Avril 2015 en jeu une autre idée du sport ufolep n°16

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approche empirique qui, seule, peut permettre d’éviter certaines impasses, car les exemples ne manquent pas de sociologues et d’anthropologues dont les analyses sur le sport masquent mal une certaine condescendance » résume l’auteur.Éric Wittersheim se garde également d’« attribuer à la culture des supporters un surcroît de sens ou des interprétations idéalisées ». Il invite les observateurs à ne pas abuser des métaphores religieuses pour décrire leurs rituels et, sans nier la fascination de nombreux supporters pour l’affrontement physique, s’attache aussi à mettre en évidence la distanciation et l’ironie dont ils savent aussi faire preuve. Il est vrai que le groupe de supporters

a un homme fort à la tête d’un État qui peut décider, comme pourra peut-être le faire Poutine en 2018, c’est plus facile pour nous les organisateurs. » La citation sert d’accroche à ce petit livre de combat qui voit dans le CIO et la Fifa l’incarnation du « sport mortifère » : appui aux régimes liberticides (Chine, Russie, Qatar), prédation capitaliste, négation de l’humanité de l’Homme, destruction de la nature… Cette implacable diatribe, parue l’an passé à la veille du Mondial brésilien, s’achève par un appel au boycott de l’Euro 2016 et de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024. De quoi faire hésiter Anne Hidalgo ? Pas sûr que la pièce soit versée à son dossier… Ph.B.CIO, Fifa : le sport mortifère, Simon Maillard et Patrick Vasort, 2014, Le Bord de l’eau, 60 pages, 6 €.

GYM AQUATIQUE« La gymnastique dans l’eau est devenue un phénomène

de mode très largement surexploité par les centres de

remis en forme qui proposent l’aqua-minceur, aqua-

scult, aqua-stretch, etc. » observent les auteurs de

ce guide. Pour leur part, ils ne distinguent que deux

formes de gymnastique aquatique : la « douce », qui

apporte un bien-être physique grâce à l’état d’apesan-

teur, et la « tonique », méthode de musculation qui met à profit la résis-

tance de l’eau aux mouvements, en jouant sur la vitesse d’exécution et le

positionnement des articulations. De quoi proposer des exercices adaptés

aux différents publics : les actifs, les femmes enceintes puis venant d’accou-

cher, le troisième et le quatrième âge. ●Gym aquatique douce et tonique, 120 exercices, Éric Profit et Patrick Lopez, Amphora (www.ed-amphora.fr), 230 pages, 19,50 €.

dans lequel il choisit de se fondre n’appartient pas à la minorité la plus violente : il siège dans le haut du virage Boulogne, dans les travées jaunes, et non pas avec les excités des « rouges », situés plus bas.Une réserve toutefois : on est si loin du PSG d’aujourd’hui qu’on ne sait plus s’il faut voir dans cette étude un propos de sociologue ou d’historien. On la versera néanmoins au débat actuel sur la place qu’il convient d’accorder aux supporters de football en général, et aux parisiens en particulier. Ne serait-ce que pour réchauffer l’ambiance du Parc des Princes, jugée un peu trop sage désormais. Ph.B.Supporters du PSG, une enquête dans les tribunes populaires du Parc des Princes, Éric Wittersheim, Le Bord de l’eau, 2014, 150 pages, 12 €.

CIO, FIFA, MÊME COMBAT« Je vais dire quelque chose de fou, mais un moindre niveau de démocratie est parfois préférable pour organiser une Coupe du monde », expliquait en 2013 le secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke. Et de préciser : « Quand on

SUPPORTERS DU PSG

Curieux ouvrage que ce Supporters du PSG présenté comme « une enquête dans les tribunes populaires du Parc des Princes ». Tout d’abord, l’étude signée par Éric Wittersheim, anthropologue spécialiste du Vanuatu et enseignant à l’EHESS, date d’une vingtaine d’années. À l’époque, Ginola, Raï et Weah illuminaient le jeu du PSG version Canal +, tandis que la violence des tribunes Boulogne et Auteuil faisaient planer sur le stade une atmosphère délétère. Époque révolue puisque, augmentation du prix des places aidant, les nouveaux propriétaires qataris se sont évertués à transformer le public en simple conglomérat de consommateurs.Ensuite, l’enquête en question n’occupe que la moitié du livre, l’autre étant consacrée à pointer le durable « malentendu » entre football et sciences sociales. « Les problèmes soulevés par la sociologie du sport nécessitent au préalable une

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