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MINISTERE DE L’EDUCATION, REPUBLIQUE DU MALI DE L’ALPHABETISATION ET DES UN PEUPLE - UN BUT- UNE FOI LANGUES NATIONALES ---------------- ------------------ CENTRE NATIONAL DE L’EDUCATION ------------------ RESEAU AGA KHAN DE DEVELOPPEMENT ------------------- ----------o---------- MAI 2010 EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

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Page 1: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

MINISTERE DE L’EDUCATION, REPUBLIQUE DU MALI

DE L’ALPHABETISATION ET DES UN PEUPLE - UN BUT- UNE FOI

LANGUES NATIONALES ----------------

------------------

CENTRE NATIONAL DE L’EDUCATION

------------------

RESEAU AGA KHAN DE DEVELOPPEMENT

-------------------

----------o----------

MAI 2010

EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

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TABLE DES MATIERES

COMPOSANTE I : LES DROITS HUMAINS   6  

THEME I : LA COMPREHENSION DU CONCEPT DES DROITS HUMAINS   6  I.   Le Concept des droits humains   6  II.   Les Origines des droits humains   7  III.   Les Sources des droits humains   9  IV.   Les Caractéristiques des droits humains   9  V.   Le Typologie des droits humains   10  VI.   Les Catégories des droits humains   11  

THEME II : LES INSTRUMENTS DE DROITS HUMAINS   13  I.   Le concept d’instruments juridiques de Droits Humains   13  II.   Les instruments juridiques de Droits Humains   13  

THEME III : LA CONSTITUTION DU 25 FEVRIER 1992   21  I.   Le Concept de Constitution   21  II.   La Structuration   22  III.   Les Dispositions de fond de la Constitution   23  

THEME IV : LES MECANISMES DE PROMOTION ET DE PROTECTION DES DROITS HUMAINS   25  

I.   Le concept de mécanismes de promotion et de protection des Droits Humains   25  II.   Les différents mécanismes   25  

THEME V : LE DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE (DIH)   35  I.   Le Concept de Droit International Humanitaire   35  II.   Les principaux instruments du Droit International Humanitaire   35  III. Les mécanismes ou structures de surveillance et de promotion du DIH   37  

THEME VI : L’APPROCHE GENRE   39  I. La Définition du concept genre   39  II. Le Principes du genre   40  IV. Quelques repères de la lutte des femmes   45  

THEME VII : L’APPROCHE DROITS HUMAINS   48  I.   La Définition   48  II.   Les Caractéristiques   48  III.   Les Principes de l’approche Droits Humains à prendre en compte dans la formulation d’une politique publique   49  IV.   Les Eléments de l’approche Droits Humains à inclure dans la formulation d’une politique publique   50  

COMPOSANTE II : LA DEMOCRATIE   55  

THEME I : L’ETAT DE DROIT ET LA DEMOCRATIE   55  I.   La démocratie   55  II.   L’Etat de droit   56  

THEME II : L’ETAT DE DROIT ET LA SOUVERAINETE NATIONALE   58  I.   Le concept de souveraineté nationale   58  II. Les symboles de la souveraineté nationale   58  

THEME III : LES INSTITUTIONS DE LA REPUBLIQUE   60  I. Les Institutions de la République   60  

THEME IV : LA GOUVERNANCE   62  I. Le concept de gouvernance   62  II. La bonne gouvernance   62  

THEME V : LA GOUVERNANCE DEMOCRATIQUE   63  

Page 3: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

3

I.   Le concept de la gouvernance démocratique   63  II.   Les caractéristiques de la gouvernance démocratique   64  

THEME VI : LES ELECTIONS   67  I. La Définition de concepts   67  II.   Le concept de corruption et/ou d’achat de conscience   70  III.   Les conditions minimales de la transparence des élections   70  

THEME VII : LA DECENTRALISATION ET LA GOUVERNANCE LOCALE   71  I.   La Définition de concepts   71  

THEME VIII : LES DROITS ET DEVOIRS DES CITOYENS FACE A L’ADMINISTRATION   75  

ET AUX COLLECTIVITES   75  I. Les droits et devoirs des citoyens Face à l’administration   75  

THEME IX : LA MORALE ET LE CIVISME   77  I.   La Définition des concepts   77  II.   Le respect des symboles de l’Etat   78  

THEME X : LA MORALE ET LE CIVISME : SE COMPORTER AVEC CIVISME   81  I.   Le respect des biens publics et privés   81  II.   Le respect des engagements   82  III.   Le code de la route   82  

THEME XI : LES FORCES POLITIQUES ET SOCIALES   83  I.   Les partis politiques   83  II.   La société civile   84  

THEME XII : LES MEDIAS   90  I. Média et presse   90  

COMPOSANTE III : L’ENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE   94  

THEME I : EDUCATION ENVIRONNEMENTALE ET DEVELOPPEMENT DURABLE   94  I. Le concept de l’environnement   94  II. Les composantes de l’environnement   95  

THEME II : LES DEFIS/PROBLEMES MONDIAUX   100  I. La scolarisation universelle   100  II. La sécurité alimentaire   102  III. Les changements climatiques, la sécheresse et les inondations   106  IV.   Les drogues/stupéfiants et toxicomanie   107  V.   La violence et le terrorisme   107  VI. L’immigration   107  VII. La pauvreté   108  VIII. Les problèmes de santé   108  

COMPOSANTE IV : LA PAIX   113  

THEME I : LA PAIX ET LA COHESION SOCIALE   113  I.   La paix et la cohésion sociale   113  

THEME II : L’APPRENTISSAGE INTERCULTUREL   117  I.   Les Alliances à plaisanterie   117  

THEME III : LES MECANISMES DE PREVENTION, DE SURVEILLANCE ET DE MAINTIEN DE LA PAIX   119  

II.   Le mécanisme de prévention, de surveillance et de maintien de la paix   119  III.   Les modèles de gestion des conflits   124  

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES   125  

Page 4: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

4

INTRODUCTION Ce document est un ensemble de quatre modules de formation qui s’inscrivent

dans la mise en œuvre du programme d’éducation à la citoyenneté et de son guide

d’utilisation. Chaque module est centré sur une des quatre composantes du

programme.

Module 1 : Droits humains. Les thèmes contenus dans ce module traitent

globalement de la définition du concept des droits humains et de son texte

fondateur, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. D’autres droits tels les

droits spécifiques (droits de la femme, des minorités, des enfants etc.) y sont aussi

évoqués. Enfin le Droit International Humanitaire (DIH) qui est d’une très grande

importance au regard des conflits actuels, trouve une place de choix dans ce

module.

Module 2 : Démocratie. Les huit thèmes de ce module sont orientés sur les

principes de l’exerce effectif de la démocratie. Ils traitent aussi des sujets comme la

décentralisation, la gouvernance démocratique etc. qui sont des apprentissages

essentiels dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté.

Module 3 : Environnement. Dans ce module sont abordés les problèmes cruciaux

de l’environnement. Les thèmes qui y sont abordés sont relatifs à la sauvegarde, à

la protection et à la promotion de l’environnement pour un développement durable.

Quelques défis/problèmes mondiaux (la scolarisation universelle, la sécurité

alimentaire, la lutte contre la pauvreté, les drogues/stupéfiants et la toxicomanie

etc.) y sont aussi abordés.

Module 4 : Paix. La revalorisation des pratiques qui participent de la paix et de la

cohésion sociale, l’apprentissage interculturel, les mécanismes de prévention, de

surveillance et de maintien de la paix sont, entre autres, les thèmes abordés dans

ce dernier module.

Signalons que les contenus des thèmes abordés dans ces modules ne sont pas

exhaustifs. Ils ne sauraient, à ce titre, remplacer, l’expertise de

l’animateur/formateur. A cet effet, suivant les circonstances de

formation/apprentissage et les publics cibles, il peut les enrichir et/ou les adapter.

Page 5: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

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MODULE I LES DROITS HUMAINS

Page 6: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

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COMPOSANTE I : LES DROITS HUMAINS

COMPETENCE : S’INVESTIR POUR LA PROMOTION ET LA PROTECTION DES DROITS

HUMAINS.

THEME I : LA COMPREHENSION DU CONCEPT DES DROITS HUMAINS

A. Objectifs d’apprentissage

- définir le concept des Droits Humains;

- identifier les différentes origines des Droits Humains;

- déterminer les différentes sources des Droits Humains;

- Appréhender les types de Droits

- Appréhender les catégories de Droits

- S’approprier les caractéristiques des Droits Humains.

B. Contenus d’apprentissage

- Définition du concept des Droits Humains ;

- Origines des Droits Humains.

- Sources des Droits Humains;

- Types de Droits Humains

- Catégories de Droits Humains

- Caractéristiques des Droits Humains

I. Le Concept des droits humains Les expressions : « Droits de l’Homme », de « Droits Humains », de « Droits de la

personne humaine » ou même parfois de « Droits des êtres Humains », etc. font

référence au même concept. En effet, l’Homme, pris au sens de l’homo (humain), se

distingue par ce penchant naturel de vouloir vivre en communauté. Les

communautés humaines, si elles n’ont pas toujours été celles que nous

connaissons aujourd’hui, se sont toujours caractérisées par une organisation basée

sur des normes de nature à permettre la coexistence pacifique qui commence par la

cellule familiale pour s’étendre jusqu’à la communauté.

Ainsi, les Droits Humains apparaissent comme un ensemble de principes juridiques

fondamentaux qui visent à protéger les prérogatives inhérentes à tout Homme et

justifiés par sa condition humaine. En d’autres termes, les Droits de l’Homme

peuvent être définis comme étant les Droits inhérents à l’être humain sans

distinction basée sur le sexe, la couleur, la religion, la langue, l’origine nationale ou

le groupe social, l’opinion politique, la fortune, etc.

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Selon Gérard Cornu1, les Droits Humains sont « L’ensemble des facultés et

prérogatives considérées comme appartenant naturellement à tout être humain

dont le Droit Public s’attache à imposer à l’État, le respect et la protection en

conformité avec certains textes de portée universelle.»

Pour Le juge sénégalais Kéba M’Baye2, « Les Droits de l’Homme se présentent

comme un ensemble cohérent de principes juridiques fondamentaux qui

s’appliquent partout dans le monde tant aux individus qu’aux peuples et qui ont

pour but de protéger les prérogatives inhérentes à tout Homme et à tous les

Hommes pris collectivement en raison de l’existence d’une dignité attachée à leur

personne et justifiée par leur condition humaine. ».

Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), « Les Droits

Humains sont des Droits dont disposent toutes les personnes, en vertu de leur

condition humaine, pour vivre libres et dans la dignité. Ces Droits confèrent à

chacun des créances morales sur le comportement des autres individus ainsi que

sur la structure des dispositifs sociaux.»

En somme, les Droits Humains peuvent être définis comme l’ensemble des Droits

essentiels de l’Homme et les libertés fondamentales auxquelles peuvent prétendre,

sans discrimination, tous les Hommes et toutes les femmes du monde entier.

Toutefois, le concept des Droits Humains consacre l’évolution progressive du champ

de revendication et d’application des Droits et intègre dans des générations

successives de Droits, les Droits civils et politiques, les Droits économiques, sociaux

et culturels et le droit au développement ou de solidarité.

II. Les Origines des droits humains Suivant l’état de nos connaissances actuelles, il est autant difficile de dater et de

localiser, avec exactitude, la conception des Droits Humains tout comme l’origine

de l’Homme lui-même. Néanmoins, les Droits Humains, tels qu’aujourd’hui conçus,

peuvent se réclamer des origines suivants.

1 Gérard Cornu : Le vocabulaire juridique – PUF Paris, 1992. 2 Kéba M’Baye : Les droits de l’homme en Afrique – éd. A. Podone – Paris 2002

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2.1. Le code d’Ur-Nammu (2110 – 2094)3

Il n’est connu que de façon fragmentaire. On notera cependant que dans le prologue

de son Code, Ur-Nammu se qualifie de Mâle fort, roi d’Ur, de Sumer, d’Akkad,

affirmant par là, son hégémonie sur l’ensemble de la Mésopotamie. Dans une

inscription, il déclare qu’ « il fit resplendir le droit».

2.2. Le Code d’Isin (1934 – 1924)

Lipit Istar de la dynastie d’Isin a promulgué un Code dont un prologue et 43 articles

nous sont parvenus. Ce Code décrit dans son prologue l’origine divine du pouvoir. Il

se veut un instrument d’instauration de la justice sociale selon son auteur.

2.3. Le Code d’Hammourabi (1730 avant J-C)

C’est un recueil de 287 décisions, l’ensemble juridique le plus étendu de la haute

antiquité, qui régissait la vie de la grande civilisation de Babylone tout en prenant

en compte les Droits de la famille et du commerce.

2.4. La Charte du Mandé

Adoptée en 1236 à Kouroukan Fouga pour régir la vie de l’Empire Manding, cette

charte4 est un ensemble de dispositions juridiques qui traitent des Droits

fondamentaux de l’Homme : le droit à la vie et à l’intégrité physique, les Droits des

enfants et les Droits de la femme.

2.5. Les grandes déclarations révolutionnaires

Ce sont:

- La Déclaration Anglaise du 13 Février 1689 (Bill Of Rights) qui marque la fin

véritable de l’absolutisme royal au lendemain de la révolution de 1688. Trois

principaux concepts ont caractérisé cette période : l’Etat de droit, la séparation

des pouvoirs et la proclamation des libertés fondamentales;

- La Déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique du 04 Juillet 1776

où figurent en bonne place les notions de propriété privée et de bonheur.

- -La Déclaration Française des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 Août

1789 qui prônait l’égalité et la liberté.

3 Jean Gaudemet, Les naissances du droit : le temps, le pouvoir et la science au service du droit, Edition Montchrestien, 2006, Page 5 4Il existe plusieurs versions de la charte

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2.6. La Charte des Nations Unies (1945)

Adoptée le 26 juin 1945 à San Francisco suite aux atrocités commises pendant la

seconde guerre mondiale, elle traduit le besoin impérieux du maintien de la paix et

la justice pour la protection de la personne humaine contre l’arbitraire. Elle

constitue le fondement et le point de départ de la Déclaration Universelle des Droits

de l’Homme.

III. Les Sources des droits humains On entend par « Sources » les instruments juridiques qui régissent les Droits

Humains tant au plan international qu'au plan national.

3.1 Au plan international

- Déclaration : Une déclaration affirme les Droits des individus, ainsi que les

principes fondamentaux nécessaires à leur garantie. Elle n'a pas d'effet

contraignant.

- Conventions, pactes, traités, chartes, protocoles : utilisés de manière

interchangeable, ces termes désignent des accords juridiquement contraignants

entre Etats.

3.2 . Au plan national

- Constitution : loi fondamentale qui établit la forme d'un gouvernement, règle les

rapports entre gouvernants et gouvernés et détermine l'organisation des

pouvoirs publics au sein d’un Etat, en tant qu’unité d’espace géographique et

humain.

- Textes législatifs et réglementaires :

o Lois : règles écrites de portée générale élaborées par l'assemblée

(Parlement) ;

o Règlements (décret, arrêté, décision, circulaire…) : acte émanant du

gouvernement ayant pour objet d'interpréter ou de compléter une loi.

IV. Les Caractéristiques des droits humains Fondés sur le respect de la dignité et de la valeur humaine, les Droits Humains se

caractérisent par trois principes fondamentaux :

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4.1 L’universalité :

Les Droits Humains s’appliquent à tous les êtres Humains indépendamment de leur

origine, de leur couleur, de leur religion, de leurs opinions politiques, de leur sexe

ou de toute autre considération.

4.2 L’inaliénabilité :

Les Droits Humains ne sont pas négociables. Nul ne peut les céder volontairement.

Nul ne peut non plus priver quelqu’un de ses Droits.

4.3 L’indivisibilité, l’indissociabilité, l’interdépendance :

Les Droits Humains forment un tout. On ne peut ni en choisir quelques-uns ni

donner une préférence exclusive à telle ou telle catégorie de Droits sans mettre

immédiatement en mal la notion même de Droits de l’Homme.

Ils sont indissociables dans la mesure où ils sont placés sur un même pied d’égalité

et ne sauraient se prêter à priori à un classement hiérarchique.

Ils sont interdépendants en ce sens que la réalisation d’un droit dépend souvent en

tout ou partie de celle d’autres Droits. Ainsi, la réalisation du droit au travail

implique la réalisation de la liberté syndicale et du droit de grève.

V. Le Typologie des droits humains Il existe deux types de Droits : les Droits individuels et les Droits collectifs.

5.1 Les Droits individuels

Premiers à être proclamés, ils se rapportent directement à la personne humaine. Ils

reposent sur l’affirmation de la liberté, de l’égalité et de la fraternité : Droits à la vie,

à la dignité, à l’égalité devant la loi à ester (intenter) en justice, au mariage, à la

nationalité etc.

5.2 Les Droits collectifs ou Droits des groupes

Les Droits collectifs se définissent par rapport aux différents types de groupement

auxquels appartient l’individu. Leur contenu dépend de la collectivité désignée

comme titulaire de ces Droits : droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, droit à la

paix, droit au développement, droit à l’environnement, etc.

Page 11: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

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VI. Les Catégories des droits humains Les Droits Humains sont habituellement classés en trois catégories ou générations

de Droits.

6.1 La 1ère génération

Fondés sur l’idée de liberté, les Droits de la 1ère génération concernent les Droits et

liberté fondamentaux (Droits civils et politiques) dont le respect impose à l’Etat

l’obligation de ne pas en empêcher la jouissance. Ils sont appelés : « Droits de

défense ».

Ils portent essentiellement sur :

- Le droit à la vie ;

- Le droit à l’intégrité physique ;

- Le droit à l’égalité devant la Loi ;

- Le droit à un procès équitable et à la présomption d’innocence ;

- Le droit de participer aux affaires publiques et aux élections ;

- Le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ;

- Le droit à la liberté d’opinion, d’expression, de presse et d’association, etc.

6.2 La 2ème génération : les Droits économiques, sociaux et culturels

Ils sont fondés sur l’idée d’égalité. Il s’agit de Droits collectifs qui respectent une

créance de la collectivité sur l’Etat. Leur jouissance dépend du niveau d’évolution

économique, social et culturel. C’est pourquoi ils sont appelés : « Droits créances ».

Ce sont :

- Le droit au travail dans les conditions justes et favorables ;

- Le droit à la protection sociale ;

- Le droit à un niveau de vie suffisant et décent ;

- Le droit à la santé ;

- Le droit à l’éducation ;

- Le droit de participer à la vie culturelle de son pays ;

- Le droit à l’alimentation, au logement et à l’habillement etc.

6.3 La 3ème génération

Les Droits de la troisième génération désignent les Droits de la solidarité. Ils

impliquent les obligations d’agir pour l’ensemble de la communauté internationale.

Page 12: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

12

Il s’agit du:

- Droit à un environnement sain ;

- Droit au développement ;

- Droit à la paix ;

- Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ;

- Droit au respect du patrimoine commun de l’humanité ;

- etc.

Activité d’apprentissage: Durée :….. Déroulement : Consigne : A partir de ton expérience personnelle et la documentation mise à ta disposition :

- Définis le concept de droits humains;

- Identifie les différentes origines des droits humains.

- Cite et caractérise les types de droits

- Cite et caractérise les catégories de droits

- Cite et caractérise les sources de droits

- Détermine les caractéristiques des droits humains

Page 13: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

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COMPOSANTE I : LES DROITS HUMAINS COMPETENCE : S’INVESTIR POUR LA PROMOTION DES DROITS HUMAINS

THEME II : LES INSTRUMENTS DE DROITS HUMAINS

A. Objectif d’apprentissage

- appréhender le concept d’instruments juridiques de Droits Humains ;

- connaître les instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux

B. Contenus d’apprentissage

- le concept d’instruments juridiques de Droits Humains

- les instruments juridiques de Droits Humains

I. Le concept d’instruments juridiques de Droits Humains La communauté internationale a développé un cadre normatif complet pour la

promotion et la protection des Droits Humains. Ce cadre normatif fait échoir à l’Etat

et à la Communauté internationale la responsabilité du respect, de la promotion, de

la protection et de la réalisation des Droits Humains.

Ces Droits Humains sont contenus dans des instruments juridiques au triple

niveau international, régional et national.

Les instruments juridiques sont l’ensemble des règles de droit ou normes et leurs

moyens d’application qui s’imposent à toutes et à tous, et qui sont contenus dans

les conventions, pactes, chartes, etc. (au niveau international et régional) et dans

des constitutions, lois, décrets, arrêtés, décisions, etc. (au niveau national).

II. Les instruments juridiques de Droits Humains 2.1. Les instruments internationaux

Au niveau international, il existe deux types d’instruments : ceux non

contraignants appelés déclarations et ceux contraignants dénommés : conventions,

pactes…

2.1.1. les déclarations

• La Déclaration universelle des Droits de l’Homme (DUDH)

Définie comme l’idéal commun à atteindre par tous les peuples », la DUDH fut

adoptée le 10 décembre 1948 par l’Assemblée générale de l’Organisation des

Nations Unies (ONU).

Page 14: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

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Ses 30 articles énumèrent les Droits civils, culturels, économiques, politiques et

sociaux de base dont tous les êtres Humains devraient jouir dans tous les pays. Les

dispositions de la DUDH sont considérées comme ayant valeur de règles du droit

coutumier international du fait qu’elles sont aussi largement acceptées et qu’elles

servent d’étalon pour mesurer la conduite des Etats.

• La Déclaration sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance ou de

discrimination fondées sur la religion ou la conviction (1981)

Elle affirme le droit de toute personne à la liberté de pensée, de conscience et de

religion et le droit de ne pas faire l’objet de discrimination en raison de sa religion

ou d’autres convictions.

• La Déclaration sur le droit au développement (1986)

Elle institue ce droit comme « un droit inaliénable de l’Homme en vertu duquel

toute personne humaine et tous les peuples ont le droit de participer et de

contribuer à un développement économique, social, culturel et politique dans lequel

tous les Droits de l’Homme et toutes les libertés fondamentales puissent être

pleinement réalisés, et de bénéficier de ce développement ».

Cette déclaration réaffirme que «l’égalité des chances en matière de développement

est une prérogative aussi bien des nations que des individus».

• La Déclaration sur les Droits des personnes appartenant à des minorités

nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques (1992)

Elle proclame le droit des minorités à jouir de leur propre culture, de professer et de

pratiquer leur propre religion et d’utiliser leur propre langue, de quitter tout pays, y

compris le leur et d’y retourner.

La Déclaration invite les Etats à prendre des mesures afin de promouvoir le respect

de ces Droits.

• La Déclaration sur les défenseurs des Droits de l’Homme (1999) :

Elle vise à reconnaître, promouvoir et protéger les activités des défenseurs des

Droits de l’Homme dans le monde entier. Elle garantit le droit de chacun,

individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la

réalisation des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales, aux niveaux

national et international, et de participer à des activités pacifiques pour lutter

contre les violations des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales.

Page 15: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

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Les Etats doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les

défenseurs des Droits de l’Homme contre toute violence, menace, représailles,

pression ou autre action arbitraire.

2.1.2. Les Conventions :

• La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide

(1948)

Elle répond directement aux atrocités de la seconde guerre mondiale. Elle définit le

génocide comme la perpétration de certains actes ayant pour but la destruction

d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux et fait obligation aux Etats de

traduire en justice ceux qui sont suspectés de les avoir perpétrés.

• La Convention relative au statut des réfugiés (1951)

Elle définit les Droits des réfugiés, particulièrement le droit de ne pas être renvoyés

de force dans des pays où leur vie est en danger, et énonce des dispositions

concernant divers aspects de leur vie quotidienne, dont leur droit au travail, à

l’éducation, à l’assistance publique et à la sécurité sociale, ainsi que leur droit à des

documents de voyage. Le Protocole relatif au statut des réfugiés (1967) assure

l’application universelle de la Convention, qui visait à l’origine les réfugiés de la

seconde guerre mondiale.

• La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de

discrimination raciale (1966).

Posant comme principe que toute doctrine de supériorité raciale fondée sur la

différenciation entre les races est injustifiable, scientifiquement fausse, moralement

et juridiquement condamnable, elle définit la « discrimination raciale » et engage les

Etats parties à prendre des mesures pour abolir cette discrimination, aussi bien

dans la loi que dans les faits. La Convention a institué un organe de vérification : le

Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, qui est chargé d’examiner les

rapports d’Etats parties et les requêtes de particuliers, qui font état d’une violation

de la Convention, si l’Etat concerné a accepté cette application facultative de la

Convention.

• La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à

l’égard des femmes (1979)

Elle garantit aux femmes l’égalité avec les Hommes devant la loi et spécifie des

mesures destinées à éliminer la discrimination contre les femmes dans les

domaines tels que la vie politique et la vie publique, la nationalité, l’éducation,

Page 16: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

16

l’emploi, la santé, le mariage et la famille. La Convention a institué le Comité pour

l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, qui est l’organe chargé de

veiller à son application et d’étudier les rapports émanant d’Etats parties. Le

Protocole facultatif de la Convention (1999) autorise les particuliers à saisir le

Comité de violations présumées de la Convention.

• La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels,

inhumains ou dégradants (1984)

Elle définit la torture comme un crime international, fait reposer sur les Etats la

responsabilité d’empêcher la torture et les oblige à en punir les auteurs. Aucune

circonstance exceptionnelle ne peut être invoquée pour justifier la torture, et nul ne

peut invoquer comme défense d’avoir obéi à des ordres. L’organe de contrôle mis

sur pied par la Convention, le Comité contre la torture, étudie les rapports d’Etats

parties et peut ouvrir des enquêtes sur les pays où, à son avis, la pratique de la

torture est systématique.

• La Convention relative aux Droits de l’enfant (1989)

Elle reconnaît la vulnérabilité particulière des enfants et réunit en un seul recueil

récapitulatif toutes les formes de protection à accorder aux enfants au titre de

toutes les catégories de Droits fondamentaux. La Convention garantit fermement la

non-discrimination et reconnaît que toutes les décisions doivent être guidées par

l’intérêt supérieur de l’enfant. Une attention particulière est accordée aux enfants

réfugiés, handicapés ou qui appartiennent à des minorités. Les Etats parties

doivent garantir la survie, le développement, la protection et la participation des

enfants. Le Comité des Droits de l’enfant institué en vertu de la Convention veille à

son application et étudie les rapports soumis par les Etats parties.

• La Convention internationale sur la protection des Droits de tous les

travailleurs migrants et des membres de leur famille (1990)

Elle définit les Droits et principes fondamentaux des travailleurs migrants, qu’ils

soient en situation régulière ou irrégulière, ainsi que les mesures destinées à les

protéger pendant tout le processus de migration.

2.2. les instruments juridiques régionaux

2.2.1 La Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (1981)

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La CADHP a été adoptée par la 18e Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement

de l'OUA le 27 Juin 1981 à Nairobi (Kenya). Elle consacre l'adhésion africaine aux

Droits fondamentaux énoncés par les instruments internationaux relatifs aux Doits

de l'Homme.

L'originalité de la CADHP c'est surtout la consécration du droit des peuples à

disposer d'eux mêmes.

Le contrôle de l'application de la Charte est assuré par la Commission Africaine et

la Cour Africaine des Droits de l'Homme.

2.2.2 Le protocole à la Charte Africaine relatif aux Droits des femmes

Le protocole est un outil juridique pour protéger la femme africaine contre toute

forme d'abus. Ce texte accorde le droit de vote aux femmes, fixe l'âge minimum du

mariage à 18 ans avec le consentement libre des deux parties, rend illégal la

pratique de l'excision et garantit aux femmes le droit de contrôler leur fertilité et de

se protéger contre les infections transmissibles.

C'est en Juin 2004 que le protocole a été ratifié par la République du Mali.

Cependant le Mali n'a pas encore pris de mesures législatives nécessaires pour

garantir l'application du protocole.

2.2.3 La charte africaine des Droits et du bien-être de l’enfant (1990) :

Adoptée en juillet 1990 et entrée en vigueur en 1999, la charte africaine des Droits

et du bien-être de l’enfant garantit à tout enfant le droit imprescriptible à la vie

(article 4), à l’éducation (article 11), aux loisirs et à la culture (article 12), à la

protection contre l’exploitation et les mauvais traitements (travail, exploitation

sexuelle… articles15, 26, 27, 29), à la santé (article 14).

Elle reconnaît à l’enfant le droit d’expression, d’association, la liberté de pensée

(articles 7 à 9) et à la protection de la vie privée (article 10).

Elle protège les enfants en cas de conflits armés. Elle interdit leur enrôlement dans

l’armée (article 22) et les protège s’ils sont réfugiés (article23).

2.2.4 La Charte culturelle africaine (1976)

Adoptée en juillet 1976 à Port-Louis (île Maurice), la Charte culturelle de l'Afrique a

pour but de réhabiliter, restaurer, sauvegarder et promouvoir le patrimoine

Page 18: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

18

culturel africain. Elle vise à libérer les peuples africains des conditions

socioculturelles qui entravent leur développement et affirmer la dignité de l'Homme

africain et les fondements populaires de sa culture.

Son objectif est de contribuer à l'élimination de toutes les formes d'aliénation,

d'oppression et de domination culturelle partout en Afrique, notamment dans les

pays encore sous domination coloniale et raciste, dont l'apartheid et à la maîtrise de

la science et de la technique en vue de participer pleinement au développement

socioéconomique, politique et culturel.

2.2.5 La charte de la Jeunesse (2006)

Adoptée en juillet 2006, la Charte de la jeunesse reconnait aux jeunes les Droits

Humains fondamentaux en particulier le droit au développement économique,

social, politique et culturel. Elle reconnait aux jeunes le droit de participer

pleinement au développement de leur nation.

2.3. les instruments juridiques nationaux

2.3.1 La Constitution (1992)

Adoptée par référendum le 12 Janvier 1992 et promulguée par décret le 25 Février

de la même année, la Constitution actuelle s'inspire de la Déclaration Universelle

des Droits de l'Homme et de la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des

Peuples. Elle met en place un Etat de droit et une démocratie pluraliste dans

lesquels les Droits et libertés de la personne humaine sont garantis.

2.3.2 Quelques lois nationales

• Le Code de protection de l'enfant (2002)

Adopté par Ordonnance N°02-062/P-RM du 5 juin 2002, le code de protection de

l'enfant consacre de nombreuses dispositions protectrices des Droits de l'enfant

contenues dans le code du mariage et de la tutelle, le code de la parenté et le code

de la nationalité.

Le texte énumère les Droits fondamentaux de l’enfant (Art 20) : droit à l’éducation,

droit à la santé... ainsi que les devoirs qui s’y attachent (article 21).

Le code de protection de l'enfant vise également à protéger l'enfant en danger (ou en

situation difficile). De nombreuses dispositions sont consacrées à la protection

Page 19: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

19

contre le harcèlement sexuel et toute autre forme de sollicitations sexuelles sur le

lieu de travail ou à l'école.

En outre, le code aménage une protection judiciaire du mineur en milieu carcéral

conformément aux dispositions du Pacte International relatif aux Droits civils et

politiques, la convention relative aux Droits de l'enfant et les règles de Beijing

relatives à la protection de l'enfant pendant la détention.

• Le Code du mariage et de la tutelle (1962)

Adopté par la loi N°62-17 AN-RM du 3 février 1962 complétée par l’ordonnance

N°26 du 10 mars 1975, le Code du mariage et de la tutelle qualifie le mariage,

définit les conditions requises pour le contracter, éclaircit les prohibitions et les

interdictions, décrit les formalités relatives à la célébration et les conditions de

nullités, détaille les devoirs et les Droits respectifs des époux, explique les différents

régimes et développe les conditions de dissolution du mariage.

Au niveau de la tutelle, le Code précise le système de dévolution de la tutelle, définit

le rôle du tuteur, du subrogé tuteur. Il définit également le rôle du Conseil de

famille et les recours en annulation contre ses délibérations. Enfin, il développe les

interdictions et les comptes de la tutelle.

• Le code de la parenté (1973)

Adopté par l’Ordonnance N°73-036 du 31 juillet 1973 et modifié par la loi N°89-

06/AN-RM du 18 janvier 1989 relative aux changements de nom de famille, le Code

de la parenté décrit les types de parenté, le système d’acquisition du nom, les

modes de filiation et d’adoption et les effets de la parenté.

• Code des collectivités (1995)

Adopté par l’Assemblée nationale par loi N°95-034/AN-RM du 12 avril 1995, le

Code des collectivités est l’instrument qui régit la vie des collectivités territoriales au

Mali. Il traite les institutions des Collectivités notamment la Commune, le Conseil

de cercle et l’Assemblée Régionale, les finances des collectivités ainsi que la

comptabilité.

Page 20: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

20

• Codes pénal et de procédure pénale (2001)

Adopté en 2001, les Codes pénal et de procédures pénales définissent les peines à

infliger en cas de manquements aux Droits Humains. Ils traitent surtout des Droits

civils et politiques.

2.3.3 Divers autres textes législatifs relatifs aux Droits Humains ont été adoptés. Ce sont notamment : - la loi d’orientation sur l’éducation ;

- la loi d’orientation sur la santé ;

- la Loi N°66-6 / AN-RM du 02 mars 1966 portant réglementation des

assignations à résidence, des mesures d’éloignement et d’explication ;

- la Loi N°61-86 / AN-RM du 21 juillet 1961 portant organisation de la liberté

religieuse et de l’exercice des cultes ;

- la Loi N°98-012 du 19 janvier 1998 régissant les relations entre

l’administration et les usagers des services publics ;

- la Loi N°98-040 du 20 juillet 1998 portant Statut des réfugiés ;

- la Loi N°04-058 du 25 novembre 2004 relative aux conditions, de séjour,

d’établissement des étrangers en République du Mali.

- l’Ordonnance N°02-062 / P-RM du 5 juin 2002 portant Code de protection de

l’enfant ;

- la loi N°93/001 portant loi organique relative à la création du Comité

National de l’égal accès aux médias d’États,

- la loi N°92/038 portant création du conseil supérieur de la

communication.

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne :

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

Définis le concept d’instruments juridiques ;

Cite et caractérise trois instruments au niveau national, régional et international.

Page 21: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

21

COMPOSANTE I : LES DROITS HUMAINS

COMPETENCE : S’INVESTIR POUR LA PROMOTION ET LA PROTECTION DES

DROITS HUMAINS

THEME III : LA CONSTITUTION DU 25 FEVRIER 1992

A. Objectif d’apprentissage

- Appréhender le concept de Constitution ;

- Connaître la structuration de la Constitution

- S’approprier les dispositions de fond de la Constitution du 25 Février 1992 en

vue de son respect;

B. Contenus d’apprentissage :

- Concept de Constitution

- Structuration de la Constitution

- Dispositions de fond

I. Le Concept de Constitution

Définition

Toute société politique comporte un corps de règles écrites ou non destinées à fixer

les modalités d’acquisition et d’exercice du pouvoir politique. Ces règles constituent

la Constitution. Celle-ci se présente sous la forme d’un document écrit plus ou

moins long qui a fait l’objet d’une adoption par le peuple ou par ses représentants.

La Constitution est l’acte juridique, la loi fondamentale écrite relative aux

institutions politiques dont l’élaboration et la modification obéissent à des règles

particulières. Elle est le texte solennel, la norme juridique dont toutes les autres

normes tirent leur légalité.

• Elaboration

L’élaboration est l’œuvre du pouvoir constituant qui appartient au peuple

souverain. Celui-ci l’exerce soit par l’intermédiaire de ses représentants, soit par

referendum. L’exercice par les représentants se traduit par la mise en place d’une

assemblée constituante Ad hoc ou d’une assemblée constituante et législative

tandis que l’exercice par referendum fait appel à la votation du peuple.

Page 22: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

22

• Révision

La révision consiste à corriger le texte constitutionnel soit par suppression, soit par

adjonction, soit par modification, elle se fait selon une procédure, à un moment

précis et sur un objet déterminé. Au Mali, l’'initiative de la révision de la

Constitution appartient concurremment au Président de la République et aux

députés. Le projet ou la proposition de révision doit être voté par l'Assemblée

Nationale à la majorité des deux tiers de ses membres. La révision n'est définitive

qu'après avoir été approuvée par référendum.

• Des différentes Constitutions du Mali

Texte fondamental, la Constitution est la loi des lois et doit être, à ce titre, respecté

par tous. Notre pays, de 1960 à nos jours, a connu un certain nombre de textes

fondamentaux qui sont :

- la Constitution du 22 septembre 1960 ;

- l’Ordonnance N°01 du 28 novembre 1968 portant organisation des

pouvoirs publics ;

- la Constitution du 02 juin 1974 ;

- l’Acte fondamental N°01/CTSP du 31 mars 1991

- la Constitution du 25 février 1992.

De tous ces textes, la Constitution du 25 février 1992 est celle qui a accordé une

plus grande place aux Droits et libertés de l’Homme.

II. La Structuration La Constitution du 25 février 19925 est intervenue après la révolution du 26 mars

1991 au cours de laquelle, le peuple malien revendiquait un certain nombre de

Droits Humains fondamentaux dont le droit à la liberté d’expression, le

multipartiste intégral, la démocratie, le droit à la participation dans la gestion des

affaires publiques, etc.

La Constitution du Mali est structurée autour d’un préambule, de titres et

d’articles. Le préambule rappelle le contexte rédactionnel de la Constitution. Il

décrit les valeurs qui caractérisent le peuple malien. Il réaffirme l’engagement du

pays à réaliser l’idéal universel de Droits Humains.

5 Le formateur doit se munir dune copie de la Constitution

Page 23: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

23

Les titres sont au nombre de dix huit qui sont les suivants :

- Le titre I : des Droits et devoirs de la personne humaine,

- le titre II : de l’Etat et de la souveraineté,

- les titres III : du Président de la République,

- le titre IV : du Gouvernement,

- le titre V : de l’Assemblée Nationale,

- le titre VI : des rapports entre le Gouvernement et l’Assemblée Nationale.

- Le titre VII : du pouvoir judiciaire,

- Le titre VIII : de la cour suprême,

- Le titre IX : de la cour constitutionnelle,

- Le titre X : de la haute cour de justice,

- le titre XI : des collectivités territoriales,

- le titre XII : du haut conseil des collectivités,

- le titre XIII : du Conseil Economique, social et Culturel

- le titre XIV : des traités et accords internationaux,

- le titre XV : de l’Unité Africaine,

- le titre XVI : de la révision de la Constitution

- le titre XVII : des dispositions finales

- le titre XVIII : des dispositions transitoires

Les articles sont au nombre de 122. Ils détaillent les différents titres.

III. Les Dispositions de fond de la Constitution La Constitution du 25 février 1992 est organisée autour de dix-huit titres.

Le titre I est relatif aux Droits et devoirs de la personne humaine. Il pose le principe

de l'universalité des Droits et libertés en ce sens que tous les maliens en jouissent

dans des conditions d'égalité sans distinction d'origine sociale, de couleur, de

langue, de race, de sexe, de religion et d'opinion politique. A ceux - ci sont reconnus

les Droits à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l'intégrité de la personne.

Il est également précisé que la personne humaine est sacrée et inviolable. Les

libertés de conscience, de pensée, d'opinion, d'expression, de création,

d'association, de réunion et de manifestation sont garanties dans le respect de la

loi. Sont également reconnues et garanties, dans les conditions fixées par la loi, les

libertés de pensée et de création artistique et culturelle.

Page 24: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

24

Le titre II traite de l’Etat et de la souveraineté. Il précise que le Mali est une

République indépendante, souveraine, indivisible, démocratique, laïque et sociale. Il

indique aussi que la souveraineté nationale appartient au peuple tout en entier qui

l'exerce par ses représentants ou par voie de référendum. Le droit de vote est

garanti à tous les citoyens en âge de vote, jouissant de leurs Droits civils et

politiques.

Les titres III et IV traitent du Président de la République et du Gouvernement. En

effet, le Président est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire,

du respect des traités et Accords internationaux ainsi que du fonctionnement

régulier des pouvoirs publics. Quant au Gouvernement, il détermine et conduit la

politique de la Nation.

Le titre V décrit l’Assemblée Nationale dont la mission essentielle est le vote des lois

et le contrôle de l’action gouvernementale.

Les titres VII, VIII, IX et X traitent du pouvoir judiciaire qui veille au respect des

Droits et libertés définis par la Constitution. La Cour suprême est chargée

d’appliquer dans son domaine les lois de la république. La Cour Constitutionnelle

est juge de la constitutionnalité des lois et garante des Droits fondamentaux de la

personne humaine. Elle se prononce obligatoirement sur la constitutionnalité des

lois organiques ou des autres lois avant leur promulgation. La haute Cour de

Justice a compétence pour juger le Président de la république et les Ministres mis

en accusation devant elle par l’Assemblée Nationale.

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne:

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

- Définis le concept de Constitution ;

- Décris la structuration de la Constitution du 25 février 1992.

- explique les dispositions de fond de la Constitution

Page 25: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

25

COMPOSANTE I : LES DROITS HUMAINS

COMPETENCE : S’INVESTIR POUR LA PROMOTION ET LA PROTECTION DES DROITS HUMAINS

THEME IV : LES MECANISMES DE PROMOTION ET DE PROTECTION DES DROITS HUMAINS

A. Objectifs d’apprentissage

- Définir le concept de mécanismes de recours ;

- Identifier les différents mécanismes de recours ;

B. Contenus d’apprentissage

- Concept de mécanismes promotion et de protection des Doits Humains

- Différents mécanismes promotion et de protection des Doits

I. Le concept de mécanismes de promotion et de protection des Droits Humains

Pour mieux garantir les Droits Humains, il est prévu un ensemble de mécanismes

de recours nationaux et internationaux encore appelés voies de recours. C’est un

ensemble de textes, d’institutions et/ou d’organes susceptibles d’être mis en œuvre

en cas de violation des Droits Humains.

II. Les différents mécanismes 2.1. Mécanismes internationaux

2.1.1. Mécanismes judiciaires

Au plan judiciaire, le système international connaît les cours et les tribunaux

pénaux internationaux.

• La Cour Internationale de Justice

Organe judiciaire principal de l’ONU, la Cour internationale de Justice exerce la

fonction de tribunal mondial. Sa compétence est double : elle règle, conformément

au droit international, les différends juridiques qui lui sont soumis par les Etats

(compétence contentieuse) et donne des avis consultatifs sur les questions d'ordre

juridique que lui posent les organes de l'ONU et les institutions spécialisées dûment

autorisés à le faire (compétence consultative).

Domiciliée à La Haye, la CIJ est composée de 15 membres élus par l’Assemblée

Générale et le Conseil de Sécurité.

Page 26: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

26

• La Cour Pénale Internationale

Le traité de Rome instituant la Cour Pénale Internationale a été adopté le 17 Juillet

1998. Il est entré en vigueur le 1er Juillet 2002.

La Cour Pénale qui siège à la Hayes est une juridiction permanente a vocation

universelle habilitée à juger les crimes les plus graves notamment les crimes de

génocide, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et bientôt les crimes

d'agression.

• Les Tribunaux Pénaux Internationaux

L'intervention du Conseil de Sécurité dans la sphère des Droits de l'Homme a

modifié l'état du droit en la matière avec la création de deux tribunaux ad hoc, en

Ex Yougoslavie et au Rwanda, qui ont servi de moteur à la création d’une Cour

pénale internationale permanente et récemment du Tribunal pénal spécial pour la

Sierra Leone.

2.1.2. Mécanismes extrajudiciaires

Au niveau des mécanismes extrajudiciaires internationaux, l’on peut retenir les

organes conventionnels (Comités prévus par la convention) et les organes non

conventionnels.

Les organes conventionnels sont des Comités prévus dans les conventions

internationales. Ils ont l'adhésion de l'ensemble des Etats parties auxdites

conventions. Ils portent généralement le nom de leur instrument. Il s’agit du :

- Comité des Droits de l'Homme qui a pour mandat de superviser le Pacte

International relatif aux Droits civils et politiques ;

- Comité des Droits économiques, sociaux et culturels qui a pour mandat de

superviser le Pacte International relatif aux Droits économiques sociaux et

culturels ;

- Comité pour l'élimination de la discrimination raciale qui a pour mission de

superviser la Convention sur l'élimination de toutes les formes de

discriminations raciales ;

Page 27: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

27

- Comité contre la torture qui a pour mission de superviser la Convention contre

la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ;

- Comité pour les travailleurs migrants qui a pour mission de superviser la

Convention sur la protection des Droits de tous les travailleurs migrants et des

membres de leur famille ;

- Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes qui a pour

mission de superviser la Convention sur l'élimination de toutes les formes de

discriminations à l'égard des femmes ;

- Comité des Droits de l’enfant qui a pour mission de superviser la Convention

relative aux Droits de l'enfant

Les organes non conventionnels sont des organes créés par l’ONU pour gérer des

questions pouvant contribuer à la promotion et à la protection des Droits Humains.

L’on peut noter :

- Le Conseil de sécurité : il a pour mission fondamentale de maintenir la paix et

la sécurité internationale. Plus haute instance de l’ONU, le Conseil peut prendre

des décisions que les Etats membres sont tenus d’appliquer. Les mesures prises

par le Conseil de Sécurité ont souvent un impact direct sur la situation des Droits

Humains car ces Droits sont violés lorsque la paix et la sécurité sont menacées.

Mais, un Etat qui ne respecte pas les Droits Humains peut être épargné,

notamment quand un membre permanent du Conseil use de son droit de veto pour

s’opposer à ce que des sanctions soient prises contre un Gouvernement ami.

- Le Conseil des Droits de l'Homme : il est un organe intergouvernemental du

système des Nations Unies dont la mission est de renforcer la promotion et la

protection des Droits de l’Homme autour du globe. Créé le 15 mars 2006 sur les

fonds baptismaux de la Commission des Droits de l’Homme, il a développé des

mécanismes pour faire évoluer les Droits de l’Homme parmi lesquels l’examen

périodique universel.

Page 28: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

28

2.2. Mécanismes régionaux africains

A l’instar du niveau international, l’Afrique aussi dispose de mécanismes judiciaires

et extrajudiciaires promotion et de protection des Droits Humains.

2.2.1. Mécanismes judiciaires • La Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples

Depuis le 25 janvier 2004, date d'entrée en vigueur du protocole créant la Cour

Africaine des Droits de l'Homme et des peuples, l'Afrique compte un nouvel organe

de protection des Droits de l'Homme.

Cette Cour peut être saisie pour examiner des affaires liées aux violations des

dispositions de la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des peuples, des

protocoles à cette charte, et tous autres instruments pertinents relatifs aux Droits

de l'Homme ratifiés par l'Etat en cause (Article 3 du protocole).

La Cour permet aux individus ainsi qu'aux organisations non gouvernementales

(ONG) dotées du statut d'observateur auprès de la commission d'introduire des

requêtes directement devant elle conformément à l'Art 34.6 du protocole.

• la Cour de Justice de l’Union Africaine

Organe judiciaire principal de l’Union Africaine, la Cour de Justice a compétence

sur tous les différends et requêtes qui lui sont soumis et peut avoir compétence de

la Conférence des Chefs d’Etats de connaitre des litiges autres que ceux visés dans

son protocole de création. En résumé, elle a pour mission de régler, conformément

au droit international, les différends.

2.2.2. Mécanismes extrajudiciaires africains :

• La Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples

La Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples a pour mission

d'assurer la promotion et la protection des Droits de l'Homme et des Peuples en

Afrique.

La mission de protection consiste à examiner les plaintes ou communications

portées pour violation des Droits de l'Homme, soit par les Etats parties, soit par les

personnes privées, physiques ou morales.

Page 29: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

29

Toutefois, la Commission ne peut connaître d'une affaire qui lui est soumise

qu'après s'être assuré que tous les recours internes, s'ils en existent, ont été

épuisés, à moins qu'il ne soit manifeste pour la Commission que ces recours ne se

prolongent d'une façon anormale (article 50 de la Charte).

Elle peut demander aux Etats parties intéressés de lui fournir toutes informations

pertinentes. Elle transmet un rapport contenant les faits et les conclusions de

l'enquête à la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement qui dispose seule du

pouvoir de décision.

• Le Conseil de Paix et de Sécurité

Créé en 2003, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union est chargé du maintien de

la stabilité, de la promotion de la diplomatie préventive et de l’action humanitaire.

2.3. Mécanismes nationaux

2.3.1. Mécanismes judiciaires

Les manquements aux Droits Humains dont la plupart sont prévus par la

Constitution et les lois nationales peuvent donner lieu selon le cas à des recours

devant les juridictions de l'ordre judiciaire ou de l'ordre administratif contre les

auteurs ou l'Etat.

Le système judiciaire malien est organisé en trois niveaux :

- Les Tribunaux de première instance, administratifs, du travail et du

commerce et les justices de paix à compétence étendue

Les tribunaux sont des juridictions de premier degré. Ils connaissent des affaires

concernant la protection des Droits de l’Homme dans les rapports entre individus

; tandis que les tribunaux de l’ordre administratif connaissent des litiges qui

opposent les citoyens à la puissance publique ou à ses démembrements.

Pour ces deux ordres, il existe le principe du double degré de juridiction ; les voies

de recours sont ouvertes et les Droits de la défense garantis.

Page 30: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

30

- Les Cours d'Appel

Les cours d’appel sont des juridictions de deuxième degré. Elles reçoivent les appels

les jugements rendus en premier ressort au niveau des tribunaux de première

instance, administratifs, du travail et du commerce et les justices de paix à

compétence étendue.

- La Cour Suprême, la Cour Constitutionnelle, la Haute Cour de Justice

• La Cour suprême

La Cour Suprême est la plus haute instance judiciaire du pays qui, à travers ses

sections judiciaire, administrative et des comptes assure l’unité du droit national

par l’unité de la jurisprudence dont elle est le garant.

De l’indépendance du Mali à 1992 la justice était une autorité. Depuis cette date, la

Constitution du 25 Février 1992 lui a donné le statut de pouvoir ; ce qui traduit la

volonté du constituant de la renforcer.

Le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour Suprême et les autres cours et

tribunaux. Il est indépendant des pouvoirs exécutif et législatif. Il est gardien des

libertés définies par la Constitution ; il veille au respect des Droits et libertés. Il est

chargé d’appliquer dans le domaine qui lui est propre, les lois de la République (art.

81 Constitution.) et par ce biais participe, par leurs jugements et arrêts, à la

protection des Droits et libertés définies par la Constitution.

Les Magistrats ne sont soumis dans l’exercice de leur fonction qu’à l’autorité de la

loi. Ceux du siège sont inamovibles. Le Président de la République est le gardien de

cette indépendance du pouvoir judiciaire (art. 82 Constitution.).

Malgré les difficultés qu’elle rencontrait sous la 2ème République (manque de moyens

humains, matériels et financiers, tentatives de l’instrumentaliser et de lui dénier

son indépendance) la Cour suprême a pris des décisions courageuses notamment,

l’indemnisation des dirigeants de la 1ère République, l’annulation de la décision de

révocation d’un Magistrat et de celle de dirigeants syndicaux.

Page 31: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

31

• la Cour Constitutionnelle

Cette Cour « juge de la constitutionnalité des lois et elle est garante des Droits

fondamentaux de la personne humaine et des libertés ». Elle se prononce «

obligatoirement sur la constitutionnalité des lois organiques et des lois avant leur

promulgation. »

Elle garantit les Droits fondamentaux de la personne humaine et les libertés parce

qu’elle veille à ce qu’une disposition législative n’enfreigne pas aux grands

principes consacrés par la Constitution.

La Cour Constitutionnelle est saisie soit par le Président de la République, soit par

le Premier Ministre, soit par le Président de l’Assemblée Nationale soit par un

dixième des députés, soit par le Président du Haut Conseil des Collectivités

Territoriales (soit un dixième des conseillers nationaux) soit par le Président de la

Cour Suprême.

• la Haute Cour de Justice

Composée de membres désignés par la représentation nationale, la Haute Cour de

Justice est compétente pour juger le Président de la République et les Ministres mis

en accusation devant elle par l’Assemblée Nationale pour haute trahison ou à

raison des faits qualifiés de crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs

fonctions ainsi que leurs complices en cas de complot contre la sûreté de l’Etat. La

mise en accusation est votée par scrutin public à la majorité des deux tiers

composant l’Assemblée Nationale (art. 95 Constitution).

Selon le même article la Cour est liée par la définition des crimes et délits et par la

détermination des peines résultant des lois pénales en vigueur à l’époque des faits

compris dans la procédure.

2.3.2. Mécanismes extrajudiciaires

• La Commission Nationale des Droits de l'Homme

La Commission Nationale des Droits de l'Homme a essentiellement pour mission de

contribuer à la promotion des Droits de l’Homme et de prévenir la torture et autres

peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Page 32: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

32

Elle est chargée notamment de :

- Formuler à titre consultatif, des recommandations à l’attention du

gouvernement ou toute autorité compétente sur toutes questions relatives

aux Droits de l’Homme.

- Attirer l’attention des pouvoirs publics sur toutes décisions ou actions

susceptibles de promouvoir ou de protéger les Droits Humains.

- Recommander au gouvernement toutes décisions ou actions susceptibles de

promouvoir ou de protéger les Droits Humains.

- Encourager l’harmonisation de la législation nationale avec les instruments

internationaux relatifs aux Droits Humains.

- Sensibiliser l’option publique et l’administration par l’information,

l’éducation, la communication et tous autres moyens adéquats sur les

questions de Droits de l’Homme.

- Contribuer, en cas de besoin, à l’élaboration des rapports que le

gouvernement doit présenter aux organisations internationales en

application de ses obligations conventionnelles dans le domaine des Droits

Humains.

- élaborer à l’attention du gouvernement un rapport annuel sur l’état des

Droits Humains.

- entreprendre des actions d’information et de sensibilisation pour prévenir la

torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

- effectuer régulièrement des visites dans les lieux de détention et informer le

gouvernement sur la situation carcérale des détenus.

• Le Médiateur de la République

Il a été institué par la Loi 97-022 du 14 mars 1997 ; autorité administrative

indépendante « le médiateur de la République reçoit les réclamations concernant le

fonctionnement des administrations de l’Etat, des Collectivités Territoriales, des

Etablissements Publics et de tout organisme investi d’une mission de service public

dans leurs relations avec les administrés. »

De ce fait : « toute personne physique ou morale qui estime, à l’occasion d’une

affaire la concernant qu’un organisme susvisé n’a pas fonctionné

conformément à la mission de service public qu’il doit assurer, peut, par

réclamation écrite porter l’affaire à la connaissance du Médiateur de la République.

Cependant, la réclamation ne peut être examinée que si le réclamant apporte

la preuve qu’il a préalablement accompli les démarches nécessaires pour

Page 33: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

33

permettre au service d’examiner ses griefs.

En revanche, le Médiateur de la République ne peut intervenir dans une procédure

engagée devant une juridiction, ni remettre en cause le bien fondé d’une décision

juridictionnelle ». Il est informé de la suite donnée aux recommandations qu’il

formule pour le traitement des réclamations individuelles qu’il reçoit. A défaut de

réponse satisfaisante dans le délai qu’il a fixé, il propose au Président de la

République de donner à l’autorité concernée toute directive qu’il juge utile. »

• L'Espace d'Interpellation Démocratique (EID)

L'EID institué par le décret N° 96-159/ PRM du 31 Mai 1996 est un forum inédit

pour le renforcement de la démocratie et la garantie des Droits Humains.

Il vise à contribuer de manière active et pédagogique à la réalisation d'une culture

démocratique nationale et d'impulser de façon significative la politique de

promotion et de protection des Droits et libertés des citoyens.

L'EID est une initiative originale qui permet aux citoyens d'interpeller

publiquement les pouvoirs publics sur les violations des Droits Humains dont ils

estiment être victimes.

• Le rôle des ONG et associations de défense des Droits de l'Homme

A coté des structures juridiques et institutionnelles, de nombreuses organisations

non gouvernementales de la société civile œuvrent pour la promotion et la

protection des Droits Humains.

Elles sont très souvent saisies par les citoyens des cas de manquements qu'elles

peuvent porter devant les organisations nationales, régionales et internationales de

promotion et de protection des Droits Humains.

• la Cité Consensuelle des Droits Humains

Une CCDH se définit comme une communauté urbaine ou rurale au sein de

laquelle chaque citoyenne et citoyen s’engage dans l’apprentissage des Droits

Humains, pour mieux les connaître et pour que chacun puisse en jouir pour lui-

même, tout en se faisant le devoir d’en garantir la jouissance pour tous. Cette

approche à la fois heuristique et pédagogique qui rassemble les acteurs aux intérêts

Page 34: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

34

souvent divergents d’une même collectivité humaine vise à organiser « le vivre

ensemble » sur la base des Droits Humains.

A ce titre, elle œuvre, entre autres, à travers le renforcement des capacités à la

médiation et à la négociation sociale, à promouvoir la cohésion sociale en faveur de

développement humain.

• le sinankuya

Il est un système de solidarité inter clanique. Il ne repose pas sur les parentés

avérées entre alliés. Les propos irrévérencieux et injurieux, les moqueries ne

donnent lieux à aucune conséquence. Il renforce la cohésion sociale.

• Autres mécanismes

Les communicateurs traditionnels, l’imamat et les chefferies traditionnelles jouent

un rôle primordial dans la promotion des Droits Humains. Ils aident au

renforcement de l’harmonie sociale et interviennent dans la promotion et la

protection des Droits Humains.

Composante I : les Droits Humains

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne :

A partir de ton expérience personnelle et la documentation mise à ta

disposition :

- Définis le concept de mécanismes ou voies de recours ;

- Cite et caractérise les différents mécanismes ou voies de recours

Page 35: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

35

COMPOSANTE I : LES DROITS HUMAINS

COMPETENCE : S’INVESTIR POUR LA PROMOTION ET LA PROTECTION DES DROITS

HUMAINS THEME V : LE DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE (DIH)

A. Objectif d’apprentissage

- Appréhender le concept de Droit International Humanitaire

- Connaître les principaux instruments du Droit International Humanitaire

- Connaître les mécanismes ou structures de surveillance et de promotion du

DIH.

B. Contenus d’apprentissage

- Le concept de Droit International Humanitaire

- Les principaux instruments du Droit International Humanitaire

- Les mécanismes ou structures de surveillance et de promotion du DIH.

I. Le Concept de Droit International Humanitaire Le Droit International Humanitaire (DIH) est un ensemble de principes et de règles

qui visent à limiter la violence et à protéger les Droits fondamentaux de la personne

humaine en cas de guerre, de sinistres ou de catastrophes naturels.

Dans les conflits armés, le DIH cherche à limiter les effets non seulement pour les

combattants blessés, détenus ou malades, mais aussi pour les populations civiles

des Etats impliqués dans ces conflits.

II. Les principaux instruments du Droit International Humanitaire Les principaux instruments du DIH sont les quatre Conventions de Genève du 12

Août 1949, les deux Protocoles additionnels du 08 Juin 1977 et le Protocole

additionnel du 8 décembre 2005. Ils constituent les piliers du droit international

humanitaire. Aujourd’hui, tous les Etats du monde sont tenus au respect des

quatre Conventions. Les Conventions de Genève sont destinées essentiellement à la

protection des personnes qui ne participent pas aux hostilités ou qui ne prennent

plus part aux combats, soit les civils et les prisonniers de guerre. Toute personne se

trouvant à la merci de la partie adverse a en tout temps droit au respect de sa vie

ainsi que de son intégrité physique et morale.

Page 36: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

36

Les instruments du DIH sont :

1. la Convention de Genève pour l'amélioration du sort des blessés et des malades

dans les forces armées en campagne du 12 août 1949 ;

2. la Convention de Genève pour l'amélioration du sort des blessés, des malades et

des naufragés des forces armées sur mer du 12 août 1949 ;

3. la Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre du 12

août 1949. Cette Convention fixe les limites du traitement général des

prisonniers comme :

§ l'obligation de traiter humainement les prisonniers,

§ l’interdiction stricte de la torture et de tous les actes de pression physique

ou psychologique sur les prisonniers,

§ les obligations sanitaires, que ce soit au niveau de l'hygiène ou de la

nourriture.

§ le respect de la religion des prisonniers

4. la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps

de guerre du 12 août 1949. Avec cette convention, les civils sont clairement

protégés de tout acte hostile :

§ ils ne peuvent être pris en otage, pour par exemple servir de boucliers

humains.

§ toutes les mesures de représailles visant les civils ou leurs biens sont

strictement interdites.

§ les punitions collectives sont strictement interdites.

§ l'armée qui occupe un territoire où vivent des civils doit assurer leur

protection, n'a pas le droit de les déporter et n'a pas le droit d'implanter

des colons civils dans le territoire concerné.

5. le Protocole additionnel 1 complète les règles auxquelles les conflits armés sont

soumis en vertu des quatre Conventions de Genève. Il impose en outre certaines

restrictions à la conduite de la guerre en interdisant par exemple l’attaque de

civils et d’objets civils ou en limitant les méthodes et moyens de conduite de la

guerre considérés comme légaux;

Page 37: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

37

6. le Protocole additionnel 2 complète l’article 3 commun aux quatre Conventions

de Genève qui s’applique aussi aux conflits armés non internationaux. Il invite à

faire la différence entre les objectifs militaires et les personnes ou objectifs

protégés dans les conflits internes.

7. le Protocole additionnel 3 introduit un emblème supplémentaire sous la forme

du Cristal rouge. Depuis le 14 janvier 2007, il peut être utilisé au même titre

que la Croix rouge et le Croissant rouge prévus par les Conventions de Genève

pour signaler les personnes et objets bénéficiant d’une protection particulière en

lieu et place du lion-et-soleil rouge.

Le Mali a adhéré aux quatre Conventions le 24 mai 1965 et a ratifié les deux

protocoles le 28 mars 1988. Il n’est pas Etat-partie au 3e Protocole.

III. Les mécanismes ou structures de surveillance et de promotion du DIH

• le Comité International de la Croix Rouge (CICR) et les sociétés

nationales de la Croix rouge et du Croissant Rouge: Créé en 1863, le CICR est

une organisation impartiale, neutre et indépendante. Il a la mission exclusivement

humanitaire de protéger la vie et la dignité des victimes de la guerre et de la

violence interne, et de leur porter assistance. Il a aussi pour mission de prévenir la

souffrance par la promotion et le renforcement du droit et des principes

humanitaires universels. Reconnu par les Conventions 3 qui lui donne, entre

autres, comme mandat de rendre visite de prisonniers, de conduite d’opérations

d’assistance, de regroupement de familles dispersées, le CICR peut également

s'entretenir, sans témoin, avec les prisonniers et est à l'origine du Mouvement

international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Ce Mouvement l’encourage

à mener des actions similaires dans les situations de violence interne.

• la Cour Pénale Internationale (CPI) : elle intervient pour le jugement des

affaires dans le domaine du Droit International. La CPI est une institution

permanente chargée de promouvoir le droit international, et son mandat est de

juger les individus (et non les États, ce qui est du ressort de la Cour internationale

de justice), ayant commis un génocide, des crimes de guerre, ou des crimes contre

l'humanité.Les crimes d'agression, lorsqu'ils auront été définis juridiquement

pourraient également être du ressort de la CPI.

Page 38: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

38

Jouant un rôle à la fois préventif et dissuasif, la naissance de la CPI est un grand

pas en avant vers l’universalité des Droits de l’Homme et du droit international

humanitaire. Elle traduit la volonté de responsabiliser davantage les dirigeants

politiques.

• A côté de ces mécanismes ou structures, d’autres agences du système des

Nations Unies interviennent dans le domaine de l’humanitaire : le Haut

Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), l’UNICEF, le PAM

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne:

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

- Définis le concept de Droit International Humanitaire ;

- Enumère les conventions et protocoles du DIH ;

- Cite les mécanismes de surveillance et de promotion du DIH.

Page 39: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

39

COMPOSANTE I : LES DROITS HUMAINS COMPETENCE : S’INVESTIR POUR LA PROMOTION DES DROITS HUMAINS

THEME VI : L’APPROCHE GENRE

A. Objectifs d’apprentissage

- appréhender le concept du genre ;

- cerner les principes du genre

- connaître des Droits Humains de la femme ;

- citer quelques repères de la lutte des femmes.

B. Contenus d’apprentissage

- le concept du genre ;

- les principes du genre

- des Droits Humains de la femme

- quelques repères de la lutte des femmes.

I. La Définition du concept genre La notion genre renvoie aux rôles et responsabilités attribués aux hommes et aux

femmes par la société. Elle implique ainsi deux idées majeures :

- les différents rôles, responsabilités et besoins des catégories sociales ont été

appris par les hommes et les femmes dans la société. Ils changent dans le temps

et varient d’une culture à l’autre ;

- les rapports entre les différentes catégories sociales sont déterminés par les

rôles, responsabilités et besoins de ces différentes catégories.

L’approche genre est une méthode, une démarche d’analyse. Elle dépasse la seule

approche femme et développement pour constituer une méthode globale, pertinente

et utilisable dans la mise en œuvre des projets et programmes de développement.

Aussi, perçoit-elle le développement comme un processus complexe impliquant des

changements socio-économiques et culturels visant à élever le niveau de vie et à

satisfaire les besoins de l’ensemble de la population. Elle met l’accent sur

l’ensemble de l’organisation sociale : sphères domestiques, économiques, politiques

et sociales et sur les rapports hommes/femmes dans le processus économique,

social et politique. Comme méthode, « genre et développement » représente une

approche pédagogique positive qui n’est pas culpabilisante, mais vise plutôt la

responsabilité des hommes et des femmes.

Page 40: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

40

Quant à l’égalité/équité genre, elle se conçoit comme une finalité recherchée et un

contexte d’impartialité dans les rapports entre Hommes et femmes. Cette

égalité/équité entre Hommes et femmes ne vise pas seulement ou nécessairement à

faire participer le même nombre de femmes et d’Hommes (de filles et de garçons)

aux activités de développement, ni à réserver un traitement en tous points

identiques aux femmes et aux Hommes (aux filles et aux garçons) mais, plutôt, à

offrir aux femmes et aux Hommes les mêmes chances, les mêmes possibilités. Il

s’agit de promouvoir une société où l’épanouissement équitable Hommes/femmes

(garçons/filles) est possible et réalisable. Ainsi, chacun y aura un statut, des Droits,

des niveaux de responsabilité et un égal accès au pouvoir et aux ressources.

II. Le Principes du genre Un certain nombre de principes sous-tendent le genre : la non discrimination, la

bonne gouvernance, le développement durable, l’accès équitable et le traitement

égal.

2.1. La non discrimination

La non discrimination consiste à :

-identifier et considérer les Droits pratiques déterminés par les femmes et les

hommes en vue d’améliorer leurs conditions ;

- traiter en même temps des intérêts pratiques et stratégiques des femmes et des

hommes ;

- faire face aux intérêts stratégiques des pauvres par un développement axé sur les

résultats ;

- corriger les relations de pouvoir inégales entre riches et pauvres, femmes et

hommes empêchant un développement équitable ainsi que la pleine participation

des femmes.

2.2. La bonne gouvernance

L’économie nationale et le développement doivent être entre les mains des femmes

et des hommes. L’accès aux moyens de production, aux revenus du travail, à leur

contrôle et à leur bénéfice est nécessaire et indispensable à tout agent de

production.

2.3. Le développement durable

Page 41: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

41

Un développement efficient et efficace doit prendre en compte les femmes et les

hommes. Il ne saurait y avoir de développement humain durable sans une

perspective genre.

2.4. L’accès équitable et traitement égal

Pour atteindre la finalité prônée par le genre, il est indispensable de donner une

égalité de chance à toutes les catégories, de transformer les relations sociales et

d’améliorer le niveau de production et de productivité.

On peut schématiser par l’exemple suivant :

« On peut donner à un renard et à une cigogne des chances égales de prendre un

repas dans un plat. Qui se nourrira davantage dépend de la forme du plat : large et

peu profond pour accommoder le renard ou étroit et profond pour accommoder la

cigogne. Pour obtenir un impact équitable, chacun devrait prendre sa part de repas

dans un plat. ».

Page 42: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

42

III. Droits Humains de la femme

Catégories de

droit

Thématiques de Droits

spécifiques

Fondements juridiques

DROIT AU

TRAVAIL

- Le droit de la femme au

congé de maternité ;

- Le droit au repos pour

l’allaitement sur le lieu de

travail ;

- L’interdiction d‘employer les

femmes enceintes et les

enfants à des travaux

excédants leur forces ;

- Le droit de toute femme

mariée d’allouer sans

autorisation de son mari

aux syndicats

professionnels ;

- L’interdiction du travail de

nuit des femmes enceintes

et les enfants à des travaux

excédant leurs forces.

Les instruments internationaux

- Le Pacte International relatif aux

Droits économiques, sociaux et

culturels, ratifiés en 1974 ;

- Le Pacte international sur les Droits

civiques et politiques, ratifiés en

1974 ;

- La convention sur l’élimination

de toutes les formes de

discrimination à l’égard des

femmes ratifiées en 1985 ;

- La convention contre la torture et

autres traitements et punitions cruels

et inhumains ratifiée en 1992 ;

La charte africaine des Droits et du

bien être de l’enfant, ratifiée en

1998 ;

Le Protocole à la CADHP relatif aux

Droits de la femme

Les instruments nationaux

- la Constitution

- le Code de travail et de prévoyance

DROIT A LA

SANTE

- La santé de la reproduction ;

- Le droit à l’alimentation de

la femme en tant de

grossesse et après la

grossesse ;

- l’interdiction de l’excision ;

- L’interdiction de la violence

sexuelle ;

- Le droit à l’allaitement ;

- Le droit à la contraception /

au planning ;

Page 43: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

43

DROIT A LA

PROTECTION

/ SECURITE

SOCIALE

- Le droit a une protection et

assistance sociale de la

famille ;

- L’élimination de toutes les

formes de discrimination à

l’égard des femmes ;

- L’interdiction de

l’enlèvement des femmes.

sociale ;

- le Code de la famille ;

- le Code de la sécurité sociale ;

- le décret N°314PGRM du 26

novembre 1981

LE DROIT DE

LA FEMME

DANS LE

CADRE DU

CONTEXTE

FAMILIAL

- Les successions et les

libéralités ;

- Le droit matrimonial

(protection de la femme et

dans la formation du

mariage) ;

- Protection de la femme dans

les rapports entre époux et

relations entre coépouses) ;

- Le droit de la parenté et de

la tutelle.

LE DROIT A

L’EDUCATION

ET A LA

FORMATION

- Le droit d’aller à l’école sans

discrimination fondée sur le

sexe, l’origine sociale, la race

ou la religion ;

- Le droit à l’alphabétisation

fonctionnelle.

- Le droit à la formation

professionnelle et en

entreprenariat féminin.

Réglementation de l’obligation

scolaire et de fréquentation scolaire et

la loi N°99 – 046/ du 28 décembre

portant la loi d’orientation sur

l’éducation reprennent les principales

dispositions des conventions

internationales ;

- Le statut général des fonctionnaires

(ordonnance N°77 – 71 du 26

Page 44: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

44

DROITS AUX

CONDITIONS

DE VIE

MEILLEURES

- Droit à l’initiative

économique et aux

opportunités

socioéconomiques des

femmes (les activités

économiques créatrices

d’emplois et de revenus, la

sécurité alimentaire, le

contrôle sanitaires des

aliments, les

investissements marchands

et socio collectifs).

- Statut social (Emancipation

de la tutelle du clan et du

Mari, division sexuelle du

travail) ;

- Accès aux services et

équipements sociaux de

bases et aux facteurs de

production.

décembre 1997 modifiée) ;

- Le décret N°95-368 du 13 octobre

1995 fixant le régime spécial de

rémunération des prestations en

faveur des personnes âgées au sein

des structures de diagnostic ;

- De soins et d’hospitalisation

relevant de l’Etat ;

- Loi 99 – 047 du 28 décembre

instituant l’assurance volontaire de

l’INPS ;

- La loi N°22 – 049 (du 22 juillet 2002

portant la loi d’orientation sur la

santé et la loi N°02-050 du 22 juillet

2002 portant la loi hospitalière et un

programme décennal de

développement sanitaire et social ;

- Le Code régissant la gestion du

fonds de sécurité alimentaire (FSA) ;

- Le Code pénal ;

- Le Code domanial et foncier

(ordonnance N°00-027P/RM du 22

mars 2000) ;

- La loi relative à la santé de la

reproduction de 2002

Page 45: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

45

IV. Quelques repères de la lutte des femmes L’histoire du droit de vote des femmes marque le début de la promotion des

femmes dans le monde. La deuxième guerre mondiale a été un facteur qui a

emmené les femmes à s’investir dans les secteurs auxquels elles n’avaient pas

accès : production dans les champs, dans les usines, soutien aux combattants,

participation active à la résistance et à la libération, les faisant ainsi sortir de leur

rôle traditionnel et contribuant :

- d’une part à la prise de conscience des hommes sur les rôles et

responsabilités des femmes ;

- d’autre part à une prise de conscience par les femmes elles-mêmes du

potentiel qu’elles représentaient et de la nécessité de lutter pour sa

valorisation.

Ainsi, la création des Nations Unies a favorisé l’évolution de la question de la

promotion de la femme à travers quelques dates et évènements historiques comme :

DATES MONDE

1946 la création par les Nations Unies d’un bureau pour le statut des

femmes (CNUSF)

1973 signature, aux USA, de textes en faveur d’un renforcement du rôle

de la femme (loi PERCY)

1975 lancement de la décennie de la femme à Mexico où apparaît la

Stratégie IFD (Intégration de la Femme au Développement) et qui

prônait la devise : Egalité, Paix, Développement

1980 Congrès bilan à mi-parcours des progrès IFD à Copenhague

1985 Congrès bilan, Réflexion-Nairobi : Pauvreté, Bien-être social,

Pouvoir, Efficace des femmes, stratégie GED (Genre et

Développement) : équité, durabilité, participation

1995 Conférence Mondiale de BEIJING

Page 46: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

46

Au niveau national, l’expérience malienne en matière de promotion de la femme est

marquée par un soutien constant à la promotion de la femme et à l’amélioration de

ses conditions de vie. Les faits les plus marquants sont récapitulés dans le tableau

suivant :

DATE MALI

1959 Tenue du 1er Congrès des femmes de l’Ouest Africain en juillet à Bamako

Période US-RDA* 1959-1968

Création de la Commission sociale des femmes Code de mariage et de tutelle ; Consentement de la femme Une femme entre à l’Assemblée Nationale

Période

CMLN

1968-1979

• Code de parenté

• Réglementation de la profession de commerçant : la femme

doit avoir l’aval de son mari

• Mise en place d’une commission des femmes travailleuses

(1972) auprès de l’UNTM

Période

UDPM

1979-1991

• Création UNFM (1979)

• Participation à la Conférence de Mexico (1975)

• Participation à la CI de Copenhague (1980)

• Participation à la CI de Nairobi (1985)

• Décennie de la femme (1975-1985)

• Annulation de l’aval du mari pour l’exercice du commerce

par la femme

Période de

la

Transition

1991-1992

• Suspension de l’UNFM

• Création des Associations féminines

• Forum national (1femme au présidium)

• Participation effective des femmes

• Création d’un ministère chargé de la promotion de la femme

Période de

la 3ème

République

1992 à nos

jours

• Création Commissariat à la promotion féminine

• Création du Comité Interministériel

• Création d’une commission paritaire

Gouvernement/ONG/Associations féminines

• Augmentation du nombre des femmes à des postes de

l’Assemblée et au Gouvernement

• Participation à la Conférence de Beijing

• Elaboration de plan d’action pour la promotion des femmes

Page 47: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

47

A ce processus, on peut ajouter la considération accordée à la promotion de la

femme dans le programme de développement économique et social (PDES) à

travers:

• sur le plan économique :

- la construction de centres d’auto- promotion féminins ;

- l’octroi d’équipements de transformation de produits agroalimentaires ;

- l’installation de plates-formes multifonctionnelles ;

- l’octroi de crédits, de tracteurs…..

• sur le plan de la participation de la femme à la vie publique :

- la poursuite et le renforcement des efforts pour une plus grande place

dans l’exercice des responsabilités publiques ;

- la nécessité de leur assurer tous leurs Droits….

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne:

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

-Définis les concepts : notion genre, approche genre et égalité/équité

hommes/femmes (garçons/filles);

-Cite les grandes étapes de la promotion de la femme dans le monde ;

-Explique l’expérience malienne en matière de promotion de la femme.

Page 48: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

48

COMPOSANTE I : LES DROITS HUMAINS

COMPETENCE : S’INVESTIR POUR LA PROMOTION DES DROITS HUMAINS

THEME VII : L’APPROCHE DROITS HUMAINS

A. Objectifs d’apprentissage

- Appréhender le concept de l’approche Droits Humains;

- connaitre les caractéristiques de l’approche des Droits Humains

- connaître les principes

- cerner les éléments de l’approche Droits Humains

- comparer l’approche besoins et l’approche Droits Humains

B. Contenus d’apprentissage

- Concept de l’Approche Droits Humains (ADH);

- Caractéristiques

- Principes

- Eléments

- Comparaison des approches besoins et Droits Humains de développement

I. La Définition Une approche fondée sur les Droits de l’Homme ou Droits Humains est un cadre

conceptuel de développement humain dont la base normative est constituée par les

règles internationales et nationales définies dans ce domaine, et qui vise

concrètement à promouvoir et à protéger ces mêmes droits.

Elle s’emploie à analyser les inégalités au cœur des problèmes de développement et

à corriger les pratiques discriminatoires et les répartitions injustes de pouvoir qui

entravent le processus de développement.

II. Les Caractéristiques La concrétisation des Droits Humains doit être l’objectif essentiel de la formulation

des politiques et programmes de développement ou de réduction de la pauvreté.

Une approche fondée sur les Droits Humains identifie les détenteurs de Droits, les

Droits en question et les débiteurs d’obligations correspondants. Elle s’emploie à

renforcer les capacités des détenteurs de Droits à faire valoir leurs revendications et

de faire en sorte que les débiteurs d’obligations s’acquittent de leurs devoirs.

Page 49: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

49

III. Les Principes de l’approche Droits Humains à prendre en compte dans la formulation d’une politique publique

Les principes qui fondent les Droits Humains doivent orienter les programmes dans

tous les secteurs, comme la santé, l’éducation, la gouvernance, la nutrition, l’eau et

l’assainissement, l’emploi et les relations industrielles, ainsi que la sécurité sociale

et économique. Ceci comprend l’ensemble de la coopération pour le développement

visant à réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement et de la

Déclaration du Millénaire. En conséquence, les normes et les principes relatifs aux

Droits de l’Homme doivent orienter le bilan commun de pays et le Plan-cadre des

Nations Unies pour l’aide au développement.

Les principes qui fondent les Droits de l’Homme orientent tous les programmes

dans toutes les phases du processus d’élaboration des programmes, notamment

l’évaluation et l’analyse, la planification et la conception (y compris l’établissement

des buts, objectifs et stratégies), l’exécution, le suivi et l’évaluation.

Parmi ces principes relatifs aux Droits Humains, on détachera ceux-ci :

Ø Universalité et inaliénabilité : Les Droits Humains sont universels et

inaliénables. Tout être humain partout dans le monde peut s’en prévaloir.

Nul ne peut les céder volontairement. Nul ne peut non plus priver quelqu’un

de ces Droits. Comme indiqué à l’article premier de la Déclaration universelle

des Droits de l’Homme, “tous les êtres Humains naissent libres et égaux en

dignité et en Droits”.

Ø Indivisibilité : Les Droits Humains sont indivisibles. Qu’ils soient de nature

civile, culturelle, économique, politique ou sociale, ils font partie intégrante

de la dignité de chaque personne. En conséquence, ils sont placés sur un

pied d’égalité et ne se prêtent pas, a priori, à un classement hiérarchique.

Ø Interdépendance et corrélation : La réalisation d’un droit dépend souvent, en

tout ou en partie, de la réalisation d’autres Droits. Par exemple, la réalisation

du droit à la santé peut dépendre, dans certaines circonstances, de la

réalisation du droit à l’éducation ou du droit à l’information ou même du

droit à la nourriture.

Page 50: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

50

Ø Égalité et non-discrimination : Tous les individus sont égaux en tant qu’êtres

Humains et en vertu de la dignité inhérente à chaque personne. Tous les

êtres Humains doivent jouir des Droits Humains, dans discrimination

d’aucune nature, comme la race, la couleur, le sexe, l’appartenance

ethnique, l’âge, la langue, la religion, les convictions politiques ou autres

opinions, l’origine nationale ou sociale, le handicap, les biens, la naissance

ou une autre condition, comme cela est expliqué par les organes créés par les

traités relatifs aux Droits de l’Homme.

Ø Participation et inclusion : Chaque personne et chaque peuple a droit à une

participation active, libre et concrète à un développement civique,

économique, social, culturel et politique dans lequel les Droits de l’Homme et

les libertés fondamentales peuvent se réaliser, tout comme ils ont le droit de

contribuer à un tel développement et d’en bénéficier.

Ø Obligation redditionnelle et primauté du droit : Les États et autres sujets

d’obligations doivent répondre de la façon dont ils appliquent les Droits de

l’Homme. À cet égard, ils doivent se conformer aux normes juridiques

énoncées dans les instruments relatifs aux Droits Humains. Lorsqu’ils ne le

font pas, les titulaires de Droits lésés peuvent entamer une action en justice

devant un tribunal compétent ou une autre juridiction conformément aux

règles et aux procédures prescrites par la loi.

IV. Les Eléments de l’approche Droits Humains à inclure dans la formulation d’une politique publique

Dans la formulation d’une politique publique selon l’approche fondée sur les Droits

Humains, les éléments suivants sont à prendre en compte :

- La définition et l’hiérarchisation des mesures visant à améliorer la situation

des vulnérables ;

- L’analyse des rapports de forces implicites et des causes profondes de la

discrimination ;

- La compatibilité du processus et des objectifs concrets de la politique

publique avec les normes internationales, régionales et nationales en matière

de Droits Humains ;

Page 51: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

51

- Les liens étroits entre conceptions macroéconomiques, initiatives sectorielles,

initiatives locales et principes de gouvernance tels que la transparence et

l’obligation de rendre des comptes ;

- La mise en place de garanties des Droits civils et politiques élémentaires

pour une participation active, libre et véritable, notamment la liberté

d’information et la liberté d’association ; et

- La définition d’indicateurs de référence de façon à bien pouvoir suivre la mise

en œuvre progressive des Droits économiques et sociaux.

D’autres éléments sont nécessaires, spécifiques et propres à une approche axée sur

les Droits Humains :

a) L’évaluation et l’analyse déterminent les prétentions des titulaires de Droits

et les obligations correspondantes des sujets d’obligations en matière de Droits de

l’Homme, ainsi que les causes immédiates, sous-jacentes et structurelles de la non-

réalisation des Droits.

b) Les programmes évaluent la capacité des titulaires de Droits de faire valoir

ceux-ci, et celle des sujets d’obligations de s’acquitter de celles-ci. Ensuite, ils

mettent au point des stratégies de renforcement de ces capacités.

c) Les programmes contrôlent et évaluent les résultats et les processus dictés

par les normes et principes relatifs aux Droits de l’Homme.

d) L’élaboration des programmes s’inspire des recommandations des

organismes et mécanismes internationaux de promotion des Droits Humains. Parmi

les autres éléments de saines pratiques en matière d’élaboration de programmes qui

sont essentielles dans le cadre d’une approche fondée sur les Droits de l’Homme, on

citera ceux-ci :

1) Les personnes sont les principaux agents de leur propre développement, et

non les bénéficiaires passifs d’avantages et de services.

2) La participation est tout un ensemble un moyen et un but.

3) Les stratégies doivent renforcer les moyens d’action et non pas les réduire.

4) Il faut contrôler et évaluer les résultats et les processus.

Page 52: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

52

I. Comparaison entre l’approche Besoin et l’approche Droits Humains

N° APPROCHE BESOINS DE BASE APPROCHE DROITS HUMAINS

01 approche sectorielle avec une

tendance aux interventions

verticales et fragmentaires

Approche intersectorielle (holistique) du

développement, centré sur les aspects civils,

politique, économique, sociaux, culturels et de

développement

02 N’implique pas des devoirs de la

part de l’Etat

Implique toujours des obligations et des

responsabilités juridiques et morales de l’Etat et

de ses institutions

03 Les besoins ne sont pas

nécessairement universels

Les Droits Humains sont toujours universels

04 Les besoins sont atteints par des

stratégies habituellement :

- à court terme,

- visant des résultats

- quantifiables

- centrées sur les manifestations

des problèmes et leurs causes

immédiates

Le respect des Droits peut être atteint par des

stratégies :

- à long terme,

- centrées sur des objectifs de résultats et de

processus,

- plus difficiles à quantifier,

- centrées sur les causes structurelles des

problèmes ainsi que sur les manifestations

05 Les besoins peuvent être classés

par ordre de priorités

Les Droits Humains sont indivisibles et sont

interdépendants

06 La pérennisation est souhaitable La pérennisation est obligatoire

07 La participation est une stratégie La participation est un objectif et une stratégie

08 La programmation tient compte du

contexte social

La programmation tient compte du contexte

social, macroéconomique et influence les

politiques

09 Constat : « 80% des enfants ont été

vaccinés »

Constat : »20% des enfants n’ont pas été

vaccinés »

10 Applications aux groupes

vulnérables

Implication des groupes vulnérables

11 Insiste sur l’approvisionnement Insiste sur le renforcement de capacités

12 Les interventions philanthropiques

sont une option

Les interventions philanthropiques ne suffisent

pas

Page 53: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

53

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne:

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

-Définis les concepts :

- l’approche Droits Humains;

- énumère les caractéristiques et les principes de l’approche des Droits Humains ;

- compare l’approche besoins et l’approche Droits Humains.

Page 54: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

54

MODULE II LA DEMOCRATIE

Page 55: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

55

COMPOSANTE II : LA DEMOCRATIE

COMPETENCE : PROMOUVOIR LES VALEURS ET LES PRINCIPES D’UNE

SOCIETE DEMOCRATIQUE

THEME I : L’ETAT DE DROIT ET LA DEMOCRATIE

A. Objectif d’apprentissage

- appréhender les concepts de la Démocratie ;

- appréhender les concepts de l’Etat de Droit ;

- connaître les caractéristiques de la Démocratie ;

- connaître les caractéristiques de l’Etat de Droit ;

- connaitre le principe de la séparation des pouvoirs.

B. Contenus d’apprentissage

- Les concepts de la Démocratie ;

- Les concepts d’Etat de droit ;

- les caractéristiques de la Démocratie ;

- les caractéristiques de l’Etat de Droit ;

- Le principe de la séparation des pouvoirs.

I. La démocratie 1.1 Le concept de démocratie

La démocratie est un système politique basé sur le gouvernement du peuple, par le

peuple et pour le peuple. Dans le système, ce peuple exerce sa souveraineté par ses

représentants élus et par voie de référendum. Les droits et libertés individuels et

collectifs sont garantis.

1.2 Les caractéristiques de la Démocratie

La démocratie est un ensemble de règles politiques caractérisées par:

- la compétition politique (les élections et le vote) pour le contrôle des

institutions et processus politiques;

- la participation à la politique (aux processus et institutions politiques) de

tous les acteurs affranchis;

- un état de droit qui gouverne les rapports de pouvoir entre les acteurs

sociaux;

- le respect des droits humains et des libertés civiles.

Page 56: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

56

Plusieurs éléments sont indispensables pour l’existence d’une vraie démocratie. Il

s’agit entre autres de :

- L’existence de plusieurs partis politiques ;

- La liberté de la presse et de l’information ;

- La liberté d’organisation ;

- L’organisation à intervalles réguliers, d’élections libres ;

_ La séparation des pouvoirs ;

- La séparation de l’Etat et des institutions religieuses ;

- La séparation de l’Etat et des partis politiques.

II. L’Etat de droit 2.1 Le concept d’Etat de droit

L’Etat de droit est un Etat qui garantit aux individus le respect du droit et qui se

soumet lui-même à la règle de droit.

Dans un Etat de Droit, tous les actes et décisions sont fondés sur le droit et le strict

respect de la légalité.

Un État de droit a divers avantages essentiels :

• Les lois offrent au citoyen une protection et la sécurité, puisque

personne n'est au-dessus de la loi.

• Chacun peut prévoir à peu près ses actions et celles des autres.

• Les arbitraires individuels sont limités.

2.2 Les caractéristiques de L’Etat de droit

• La séparation des pouvoirs assurant entre autres, l'indépendance du

pouvoir judiciaire ;

• La possibilité de recours ;

• Le principe de la conformité des actes et des décisions à la loi ;

• Le monopole et l'usage de la violence par l'État sont soumis à la loi.

L'État est la seule et exclusive source de la violence. Il peut déléguer

une partie de cette prérogative conformément à la loi.

Page 57: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

57

2.3 Le principe de la séparation des pouvoirs

La séparation des pouvoirs est un principe de répartition des différentes fonctions

de l'État, qui sont confiées à différentes composantes de ce dernier. On retient le

plus souvent (comme dans le cas du Mali) la classification de Montesquieu, appelée

Trias Politica :

• le pouvoir législatif, confié à l’Assemblée Nationale;

• le pouvoir exécutif, confié au gouvernement, à la tête duquel se trouve un

chef d'État et / ou de gouvernement ;

• le pouvoir judiciaire, confié au juge.

La séparation des pouvoirs est un principe dégagé par John Locke dans son «

second traité du Gouvernement Civil » (1690) qui, reprenant une distinction

classique des pouvoirs politiques, recommande leur séparation entre plusieurs

personnes, car la tentation de porter la main sur le pouvoir serait trop grande si les

mêmes personnes qui ont le pouvoir de faire les lois avaient aussi entre les mains le

pouvoir de les faire exécuter. L'intérêt principal de cette séparation des pouvoirs ne

réside pas dans une simple classification juridique des régimes politiques. L'objectif

de cette séparation des pouvoirs est d'avoir des institutions étatiques qui

respecteraient au mieux les libertés des individus. La séparation des pouvoirs est

donc devenue aujourd'hui un élément fondamental des régimes démocratiques,

quoique les deux notions ne se recoupent pas entièrement (il n'y a pas de

séparation des pouvoirs dans une démocratie directe).

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne :

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

- Définis le concept de démocratie ;

- Définis le concept d’Etat de droit ;

- Cite les caractéristiques de la démocratie ;

- Cite les caractéristiques de l’Etat de Droit ;

- En quoi consiste le principe de la Séparation des pouvoirs ?

Page 58: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

58

COMPOSANTE II : LA DEMOCRATIE

COMPETENCE : PROMOUVOIR LES VALEURS ET LES PRINCIPES D’UNE SOCIETE

DEMOCRATIQUE

THEME II : L’ETAT DE DROIT ET LA SOUVERAINETE NATIONALE

A. Objectif d’apprentissage

- Appréhender le concept de souveraineté nationale ;

- Connaître et respecter les symboles de la souveraineté nationale.

B. Contenus d’apprentissage

- Le concept de souveraineté nationale ;

- La connaissance des symboles de la souveraineté nationale.

I. Le concept de souveraineté nationale La souveraineté est le pouvoir suprême, exclusif sur le plan politique. En

démocratie, ce pouvoir appartient à l’ensemble des citoyens qui le délèguent à leurs

représentants et par leurs intermédiaires à l’Etat qui en est dépositaire.

La Souveraineté nationale : la souveraineté reconnue à un Etat implique sa

compétence sur le territoire national et son indépendance dans l’ordre international

où il n’est limité que par ses propres engagements.

C’est cette souveraineté nationale qui permet à des Etats d’opprimer leurs minorités

sans que les organismes internationaux aient le pouvoir d’agir.

II. Les symboles de la souveraineté nationale

Au Mali ces symboles sont :

- l’emblème national (le drapeau) composé de trois bandes verticales et égales

de couleurs vert, or et rouge ;

- la devise de la république : « Un Peuple -Un But –Une Foi » ;

- l’Hymne National, « Le Mali » ;

- Le Sceau et les armoiries de la république déterminées par la loi ;

- le Français, langue d’expression officielle.

Page 59: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

59

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne :

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

- Définis le concept de souveraineté;

- Définis le concept de souveraineté nationale

- Cite les symboles de la souveraineté nationale de la République du Mali.

Page 60: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

60

COMPOSANTE II : LA DEMOCRATIE

COMPETENCE : PROMOUVOIR LES VALEURS ET LES PRINCIPES D’UNE SOCIETE DEMOCRATIQUE

THEME III : LES INSTITUTIONS DE LA REPUBLIQUE

A. Objectifs d’apprentissage

- connaître les Institutions de la République ;

- connaître le rôle des Institutions de la République et les liens qui existent

entre elles.

B. Contenus d’apprentissage

- les Institutions constitutionnelles de la République et leurs rôles.

I. Les Institutions de la République

Selon la constitution du 25 février 1992, il y a Huit Institutions en République du

Mali. Ces différentes institutions participent à la fois à la séparation et à l’équilibre

des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire.

1.1 Le Président de la République est le Chef de l’Etat. Il est le gardien de la

Constitution, le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de

l’Unité Nationale, du respect des Traités et Accords internationaux. Selon l’article

29 de la Constitution, il veille au fonctionnement régulier des pouvoirs publics et

assure la continuité de l’Etat.

1.2 Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation et dispose de

l’Administration et des Forces armées selon l’article 53. Il est responsable devant

l’Assemblée Nationale d’après l’article 54.

1.3 L’Assemblée Nationale vote les lois (art.70), contrôle l’action du Gouvernement

et autorise la ratification par le Gouvernement des instruments juridiques

internationaux et régionaux.

1.4 La Cour Suprême avec les cours et tribunaux, elle exerce le pouvoir judiciaire.

Elle veille au respect des droits et libertés définies par la Constitution.

1.5 La Cour Constitutionnelle est juge de la constitutionnalité des lois et est

chargée de la gestion des contentieux électoraux (référendum, législatifs et

présidentiels). Elle garantit, selon l’article 85, les droits fondamentaux de la

personne humaine et des libertés publiques.

Page 61: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

61

1.6 La Haute Cour de Justice est compétente pour juger le Président de la

République et les Ministres selon l’article 95 de la Constitution.

1.7 Le Haut Conseil des Collectivités Territoriales étudie et donne un avis sur

toute politique de développement local et régional. Il peut faire, au gouvernement,

des propositions pour toute question concernant la protection de l’environnement et

l’amélioration de la qualité de vie des citoyens à l’intérieur des collectivités selon

l’article 99 de la Constitution.

1.8 Le Conseil Economique, Social et Culturel a compétence sur tous les aspects

du développement économique, social et culturel selon l’article 106 de la

Constitution.

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne:

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

Cite les institutions de la République et énonce leur rôle.

Page 62: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

62

COMPOSANTE II : LA DEMOCRATIE

Compétence : promouvoir les valeurs et les principes d’une société démocratique

THEME IV : LA GOUVERNANCE

A. Objectif d’apprentissage

- appréhender le concept de gouvernance et de bonne gouvernance ;

- dégager quelques caractéristiques de la bonne gouvernance.

B. Contenus d’apprentissage

- Le concept de gouvernance et de bonne gouvernance ;

- Les caractéristiques de la bonne gouvernance.

I. Le concept de gouvernance La gouvernance est la façon dont toute unité sociale - de la société entière à la plus

petite association bénévole - s'organise politiquement pour:

- Formuler et exécuter les politiques publiques;

- Identifier, définir les priorités et résoudre les problèmes publics (collectifs);

- Allouer et gérer les ressources publiques.

Le peuple malien a connu durant son évolution, diverses formes de gouvernance :

gouvernance féodale, gouvernance aristocratique, gouvernance colonialiste et

gouvernance républicaine.

II. La bonne gouvernance La Bonne Gouvernance est une condition normative qui décrit un ensemble de

caractéristiques souhaitées telles :

La transparence dans la façon dont les décisions sont prises, le choix des

responsables et l'utilisation des ressources;

La responsabilité des leaders et leur réceptivité aux intérêts, aux besoins et aux

problèmes de la population ;

La légitimité des leaders ;

La participation de la population à la gestion des affaires publiques.

Si toutes ces caractéristiques se retrouve dans la gouvernance, elle sera efficace efficiente et durable.

Activités d’apprentissage : Durée :….. Déroulement : Consigne : A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

- Définis le concept de la gouvernance et de bonne gouvernance; - Cite les caractéristiques d’une bonne gouvernance.

Page 63: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

63

COMPOSANTE II : LA DEMOCRATIE

COMPETENCE : PROMOUVOIR LES VALEURS ET LES PRINCIPES D’UNE

SOCIETE DEMOCRATIQUE

THEME V : LA GOUVERNANCE DEMOCRATIQUE

1. Objectif d’apprentissage

- appréhender le concept de gouvernance démocratique;

- dégager quelques caractéristiques de la gouvernance démocratique.

2. Contenus d’apprentissage

- La gouvernance démocratique ;

- Les caractéristiques de la gouvernance démocratique ;

- La délinquance financière.

I. Le concept de la gouvernance démocratique La gouvernance démocratique est un nouveau concept qui a vu le jour suite aux

changements politiques (la perestroïka, la chute du mur de Berlin…) survenus dans

le monde à partir des années 1980. Elle s’est imposée par le biais de sa déclinaison

gestionnaire qui se traduit par « la bonne gouvernance » ou « la bonne gestion des

affaires publiques ».

La gouvernance démocratique inclut non seulement tous les acteurs (institutions,

secteur privé, société civile, etc.), tous les échelons (du local au global), tous les

champs (politique, économique, social, culturel, etc.) et la question de la sécurité

mais, aussi et surtout, leurs interactions dans sa définition même. La gouvernance

est un processus. Il s’agit, pour une société donnée, de repenser son propre mode de

gestion et les modalités de gouvernance les plus appropriées aux défis qu’elle

rencontre. Pour ce faire, elle doit favoriser, dans le respect des valeurs universelles

et fondatrices de l’idéal démocratique reconnues par les conventions et accords

internationaux :

- la participation des acteurs à la définition des défis ;

- la participation des acteurs à la mise en œuvre des stratégies de résolution ;

- la participation des acteurs à la l’évaluation des actions, toutes choses

garantes de la légitimité et de l’efficacité des politiques de développement.

Page 64: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

64

La gouvernance démocratique est donc une forme de gouvernance régit par les

normes et pratiques démocratiques avec pour but de garantir la plaine participation

au processus de prise de décisions et au contrôle de l’application de ces décisions.

La gouvernance démocratique interne d’une organisation suppose une définition des

règles organisationnelles propices à une gestion saine et efficace.

II. Les caractéristiques de la gouvernance démocratique Pour une rénovation des politiques de développement, la gouvernance démocratique

ne vise pas un régime institutionnel particulier mais le soutien à des processus

participatifs, source d’une appropriation réelle et d’une légitimité de l’action publique.

Ainsi la manifestation de la gouvernance démocratique intègre des caractéristiques

comme :

- La prise en compte de la double dimension de la gouvernance démocratique

Elle est un secteur d’intervention qui se déploie autour de la refondation de l’État.

Elle est aussi une approche qui doit être appliquée à toutes les politiques

sectorielles, favorisant leur appropriation et leur efficacité en vue de l’atteinte les

Objectifs du Millénaire pour le Développement.

- La réaffirmation de la place centrale de la personne

La personne doit être actrice et bénéficiaire du développement dans une recherche

d’égalité (notamment homme-femme) et d’équité sociale.

- Le renforcement des capacités humaines et institutionnelles

Le renforcement des capacités vise à accroître la légitimité et l’efficacité des

institutions publiques ainsi que la possibilité d’exercice réel des libertés par les

citoyens. Il s’agit également de renforcer les interactions entre ces acteurs, en

construisant un environnement propice au dialogue (transparence, lutte contre la

corruption, participation, responsabilité, recevabilité).

- L’adoption d’une démarche partenariale

La gouvernance est un élément d’appréciation de l’allocation de l’aide sans pour

autant être l’instrument d’une conditionnalité automatique. Une démarche

partenariale est recherchée, tant dans la définition des instruments d’évaluation de

la gouvernance, que dans celle des instruments de l’aide.

Page 65: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

65

La qualité de ce partenariat passe par sa capacité à apporter à chaque partenaire

une expérience et une expertise spécifiques pour lui permettre d’élaborer ses

propres politiques.

2.1 La délinquance financière

2.1.1 Le concept de délinquance financière :

Le mot délinquance provient du latin « linquiere » qui signifie laissé et delictum :

délit. Ainsi du point de vue sociologique, la délinquance est l’ensemble des crimes et

délits dont le taux et la nature varient selon les époques, les lieux et les classes

sociales. Un délinquant est donc une personne qui commet un délit, une faute

punie par la loi.

La délinquance financière est donc un ensemble de délits commis au plan financier

par un délinquant, un prédateur du tissu financier ou économique national. Elle

est ainsi responsable de la déliquescence des richesses financières de l’Etat, de la

perte des recettes de l’Etat.

2.1.2 Les mécanismes de la délinquance financière au Mali :

La délinquance financière se fait au Mali par le biais des dépenses publiques. Les

auteurs de la délinquance financière font toujours de la surfacturation lors de la

réalisation d’infrastructures, d’achat de matériel/équipement, d’organisation

d’évènement ou même de dédouanement de marchandises quand ce n’est pas le

grand commerçant import-export qui utilise des milliards de l’Etat avec toutes les

exonérations possibles mais au profit du haut cadre véreux.

La délinquance financière annihile tous les efforts de développement du pays. Elle

permet à une minorité de nager dans l’argent alors que la majorité de la population

croupit dans la misère.

2.1.3 La lutte contre la délinquance financière :

L’Etat malien mène, depuis toujours, une lutte contre la délinquance financière.

Cette lutte se justifie par la mise en place de structures comme le Contrôle Général

d’Etat, la création du Bureau du Vérificateur Général. De plus, s’est ouvert le 25

novembre 2008 un forum sur ce fléau. Cet acte démontre la volonté du Mali

d’éradiquer le mal afin de défendre les intérêts supérieurs du peuple.

Page 66: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

66

Mais la réussite d’un tel combat exige de l’Etat un engagement plus ferme. Il doit

mettre en confiance les structures de combat contre cette délinquance telles le

Contrôle Général d’Etat et le Bureau du Vérificateur Général.

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne :

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta

disposition :

- Définis le concept de la gouvernance démocratique;

- Cite les caractéristiques de la gouvernance démocratique ; - Cite les institutions mises en place par l’Etat pour lutter contre la

délinquance financière.

Page 67: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

67

COMPOSANTE II : LA DEMOCRATIE

Compétence : Promouvoir les valeurs et les principes d’une société démocratique

THEME VI : LES ELECTIONS

A. Objectif d’apprentissage

- maîtriser les lois électorales ;

- s’approprier le droit de vote ;

- décrire la campagne électorale et le scrutin ;

- appréhender le phénomène de la corruption en situation électorale ;

- participer aux élections dans un système démocratique.

B. Contenus d’apprentissage

- les élections dans un système démocratique ;

- les lois électorales ;

- Le contentieux suite aux élections ;

- le droit de vote ;

- la campagne électorale ;

- le scrutin ;

- la corruption en situation électorale.

I. La Définition de concepts

1.1 Le concept de l’élection dans un système démocratique

L’article 2 de la dernière Loi électorale du Mali, Loi N°06-044 du 04 Septembre 2006

définit l’élection comme étant ‘’le choix librement exercé par le Peuple en vue de

désigner les citoyens appelés à la conduite et à la gestion des affaire publiques

selon les principes de la démocratie pluraliste’’.

En d’autres termes, l’élection peut être définie comme le choix, par les citoyens, de

l’un ou de certains d’entre eux pour la conduite des affaires publiques. Ce procédé

permet en même temps aux électeurs de choisir indirectement les orientations

politiques.

Les types d’élections au Mali sont :

- Le Référendum ;

- L’Election présidentielle ;

- L’Election des députés (élections législatives) ;

- Les élections communales.

Page 68: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

68

1.2 Le concept de vote

Le vote est un mécanisme d’attribution d’un mandant ou d’une prise de décision. Il

constitue un acte tout à fait particulier, « Il est universel, légal et secret… ». A ce

titre, c’est un acte officiel, un devoir civique.

1.3 Le but du vote

Tout citoyen est invité régulièrement à s’exprimer par le vote qui permet de désigner

des représentants de la nation et/ou des collectivités locales. Ainsi, par le vote,

chaque citoyen électeur peut exprimer un choix en faveur ou contre un candidat,

une vision, un état de choses.

1.4 Les lois électorales

Au Mali, toutes les dispositions législatives et réglementaires qui régissent les

élections sont consignées dans une loi. La dernière loi en vigueur est la Loi N°06-

044 du 04 Septembre 2006

1.5 Les contentieux suite aux élections

En cas de violation des lois électorales (fraude, achat de consciences, recours à la

violence, rejet des résultats, achat des votes, manipulation des listes électorales,

bourrage des urnes…), il existe des instances de règlement qui sont définies par la

Loi. Selon l’article 167 de la loi N°06-044 du 04 septembre 2006 portant loi

électorale, « le contentieux relatif au référendum, à l’élection du Président de la

République et des députés à l’Assemblée Nationale relève de la Cour

Constitutionnelle…. ». Quant au contentieux relatif à l’élection des conseillers

communaux, il relève des tribunaux administratifs et de la Cour Suprême.

1.6 Le droit de vote

Le droit de vote est organisé par la Constitution et la Loi. La loi fixe les conditions

minimales de jouissance et de restriction de ce droit qui sont, entre autres:

- jouir de la majorité politique, fixée selon les pays, de 16 à 21 ans ;

Au Mali, on est électeur à 18 ans et éligible à 21 ans comme conseiller municipal ou

député et 35 ans comme président de la République;

- jouir d’un état de santé mentale normal ;

- ne pas être condamné à une peine entraînant la déchéance civique.

Page 69: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

69

1.7 La campagne électorale

La campagne électorale est opération publicitaire qui vise à convaincre le maximum

d’électeurs. Elle permet au candidat d’informer, de sensibiliser et de mobiliser les

électeurs sur son programme politique, économique et social si le mandat lui était

confié.

La loi électorale organise les campagnes électorales. Elle en fixe les conditions, les

règles et les instruments autorisés.

Les Campagnes sont ouvertes à partir :

- du 21ième précédant l’élection du Président de la République et des députés à

l’Assemblée nationale ;

- du 16ième jour précédant l’élection des conseillers communaux.

1.8 Le scrutin

Le scrutin est l’ensemble des opérations de vote ou d’une élection. Il désigne le

mode de calcul des voix obtenues et la manière dont les résultats permettent à un

candidat de gagner les élections par rapport à d’autres candidats.

1.8.1 Les Types de scrutin

Il existe deux types de scrutin :

Le scrutin uninominal, où l’on vote pour un seul candidat dans chaque

circonscription, exemple l’élection du Président de la République;

Le scrutin de liste, où l’on vote pour une liste de candidats, exemples les élections

législatives et communales.

1.8.2 Les Modes de scrutin

Est appelé mode de scrutin l’ensemble des dispositions et conditions suivant

lesquelles est organisé l’exercice du vote ou suffrage, et particulièrement les

modalités de calcul des résultats électoraux. Ainsi, quel que soit le type d’élection,

un des trois (3) modes de scrutin suivants est généralement pratiqué :

Le scrutin majoritaire uninominal (1 ou 2 tours), pour ce scrutin, est élu le

candidat qui a obtenu le plus de voix ; exemple, l’élection du Président de la

République.

Le scrutin majoritaire de liste (1 ou 2 tours), pour ce scrutin est élue la liste de

candidats qui a obtenu le plus de voix ; exemple les élections législatives.

Page 70: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

70

Le scrutin proportionnel ou représentation proportionnelle, par ce scrutin, le

nombre de sièges à pourvoir est réparti proportionnellement aux voix obtenues.

Exemple l’élection des conseillers communaux.

II. Le concept de corruption et/ou d’achat de conscience

La corruption en situation électorale consiste à offrir ou promettre des biens

matériels, à un électeur ou à un groupe d’électeurs, dans le but d’influencer leur

vote. Cette pratique est encore appelée achat de conscience car elle contribue à faire

changer l’électeur d’avis.

La loi électorale du Mali, Loi N°97-008 du 14 janvier 1997 portant loi électorale,

définit, interdit et punit la corruption et/ou l’achat de conscience en situation

électorale en son chapitre8 de la campagne électorale, articles 64, 119.

III. Les conditions minimales de la transparence des élections

Les élections dans un système démocratique exigent certaines conditions minimales

qui sont le fondement d’une nécessaire transparence.

Comme conditions, nous pouvons citer :

- L’existence d’une règle et d’une procédure connues des électeurs ;

- L’existence d’un corps électoral identifié (liste électorale, vérification des

mandats des participants à une assemblée) ;

- L’existence d’un dispositif organisationnel qui favorise le respect du vote du

citoyen (neutralité du personnel des bureaux de vote, les mécanismes de

décompte des voix)

-

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne:

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

- Définis le concept d’élection dans un système démocratique;

- Qu’entends-tu par Lois électorales, le droit de vote ?

- Définis les concepts de :

*campagne électorale ;

*scrutin ;

* types et modes de scrutin ;

- Explique le concept de la corruption et/ou d’achat de conscience en situation

électorale ;

- Quelles sont les conditions de transparence dans une élection

Page 71: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

71

COMPOSANTE II : LA DEMOCRATIE

Compétence : Promouvoir les valeurs et les principes d’une société démocratique

THEME VII : LA DECENTRALISATION ET LA GOUVERNANCE LOCALE

A. Objectif d’apprentissage

- connaître le rôle et les tâches de l’administration publique dans un Etat

démocratique ;

- s’approprier la nécessité de la décentralisation ;

- percevoir les avantages de la décentralisation.

B. Contenus d’apprentissage

- Le concept de décentralisation ;

- Concept de déconcentration

- Les liens entre la décentralisation et la déconcentration

- Le concept de gouvernance locale ;

- Les collectivités décentralisées.

I. La Définition de concepts 1.1 La décentralisation

La décentralisation est un système administratif par lequel l’Etat accorde, à

d’autres entités administratives juridiquement reconnues comme personnes

morales, l’autonomie financière et de gestion de leurs propres affaires par

l’intermédiaire de leurs organes élus, dans les conditions prévues par la loi.

Dans le cadre de la décentralisation, l’organisation des rapports entre l’Etat et les

collectivités décentralisées porte le nom de Tutelle. Le rôle de la tutelle est le

contrôle de la légalité à travers laquelle, elle veille au respect des lois dans toutes

les prises de décision des collectivités décentralisées) et l’assistance conseil (l’Etat

assure une assistance technique et financière à la commune).

Avec la décentralisation, le Mali a fait le choix de la réforme en profondeur des

administrations publiques en installant des autorités administratives locales et

régionales (les collectivités territoriales décentralisées) et en les responsabilisant à

travers leurs organes élus pour la conception et le pilotage, leur concédant ainsi la

maîtrise d’ouvrage du développement régional et local.

Page 72: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

72

L’opérationnalisation de la décentralisation à travers l’installation des

administrations locales élues ouvre ainsi des opportunités pour

l’approfondissement du processus démocratique, le renforcement de la gouvernance

locale, une meilleure prise en compte du genre dans la gestion publique et surtout

une amélioration de la couverture des besoins de base des populations.

L’Etat a donc décidé à travers une intervention concertée sur le territoire de

coproduire le développement, c'est-à-dire de construire avec les collectivités locales

et régionales de nouvelles politiques territoriales.

1.2 La déconcentration

La déconcentration est un système administratif qui confit certains pouvoirs de

décision à des agents du pouvoir central résidant sur le territoire local. Elle répond

au souci de rapprocher l’administration des administrés sans pour autant faire

participer les administrés au processus de prise de décisions. Le gouvernement de

la République, principal organe du pouvoir central, ne peut être efficace s’il n’est

pas représenté dans les localités les plus reculées du pays. La déconcentration vise

à régler ce problème d’éloignement du centre de décisions des localités. La

déconcentration est assimilée au découpage territorial qui est son aspect le plus

visible.

En d’autres termes, déconcentrer, c’est déléguer des pouvoir aux échelons

inférieurs. La caractéristique fondamentale du pouvoir déconcentré, c’est sa

dépendance hiérarchique vis-à-vis du pouvoir central (nomination notation,

sanction, destitution…).

1.3 Liens entre Décentralisation et déconcentration

La déconcentration tout comme la décentralisation est un principe d’organisation

administrative visant à décongestionner l’appareil d’État. Toutes deux sont vues

comme des aménagements rendus nécessaires par les inconvénients d’une

centralisation absolue, c’est à dire un système administratif où les organes

centraux sont seuls habilités à prendre toutes les décisions et à assurer leur

exécution sur toute l’étendue du territoire national.

Page 73: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

73

En poussant tant soit peu la comparaison, on s’aperçoit que déconcentration et

décentralisation procèdent de deux principes opposés. Dans le cadre de la

déconcentration, la décision est prise au nom de l’État par des autorités nommées

placées soit à la tête de circonscriptions administratives dépourvues de personnalité

morale.

Dans un système déconcentré, les organes centraux restent compétents pour

l’orientation générale, la coordination et le contrôle des organes déconcentrés.

Dans la décentralisation, par contre, la décision est prise au nom de la collectivité

territoriale par des organes élus par les populations à la base. Schématiquement,

s’affrontent légalité et légitimité, pouvoir hiérarchique (inconditionné) et pouvoir de

tutelle (conditionné).

1.4 La Gouvernance locale

La gouvernance locale est la façon dont l’autorité est organisée, légitimée et

employée par et au nom de la population locale à travers les processus de

planification, de prise de décision et de responsabilisation. La gouvernance locale

ne concerne pas seulement les autorités locales et autres organismes du secteur

public, mais aussi une diversité d’institutions communautaires et de la société

civile par le biais desquelles les populations s’organisent pour agir collectivement.

Les collectivités issues de la réorganisation territoriale faite par la reforme de

décentralisation constituent les cadres spatiaux les mieux indiqués pour l’exercice

de la gouvernance locale.

1.5 Les collectivités territoriales décentralisées

Il existe au Mali différents niveaux de collectivité qui sont :

- Les communes (collectivités de base) au nombre de 703 ;

- Les cercles au nombre de 49 ;

- Les régions au nombre de 08 et

- le District de Bamako qui a un statut particulier.

1.5.1 Les organes des Collectivités territoriales décentralisées

Pour leur fonctionnement, les collectivités territoriales sont dotées de deux

organes : un organe exécutif et un organe délibérant.

Les membres de l’organe délibérant examinent, réfléchissent et votent les décisions

relatives au programme de développement économique, social et culturel de la

collectivité.

Ainsi, on retrouve :

Page 74: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

74

• Au niveau des communes : le Conseil Communal (l’ensemble des conseillers

élus de la commune) et le Bureau communal (le maire et ses adjoints).

• Au niveau des cercles : le Conseil de Cercle (ensemble des conseillers de

cercle) et le Bureau du Conseil de Cercle (le Président du conseil de cercle et

ses adjoints).

• Au niveau de la région : l’Assemblée Régionale (ensemble des conseillers

régionaux) et le Bureau de l’Assemblée Régionale (le Président et ses

adjoints).

• Au niveau du District, le Conseil du District (Ensemble des conseillers du

District) et le Bureau du Conseil du District (Le Maire du District et ses

adjoints)

1.5.2 Les compétences des Collectivités territoriales décentralisées

Avec l’adoption de la loi 95-034 portant code des collectivités territoriales en

République du Mali, l’Etat central a transféré aux Collectivités créées un certain

nombre de compétences qu’elles exercent librement.

Chaque collectivité territoriale est compétente pour régler les affaires locales

notamment économiques, sociales et culturelles : budgets et comptes locaux,

protection de l’environnement, politique de création et de gestion des équipements

collectifs. Par exemple, aux communes, il est attribué les compétences relatives à :

- L’Enseignement préscolaire, 1er Cycle du Fondamental ;

- La Santé primaire, dispensaire et maternité ;

- L’Hydraulique villageoise et urbaine ;

- L’Environnement ;

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne:

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

- Définis les concepts de décentralisation de déconcentration et de gouvernance

locale;

- Explique les organes et les compétences des collectivités territoriales

décentralisées

Page 75: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

75

COMPOSANTE II : LA DEMOCRATIE

Compétence : Promouvoir les valeurs et les principes d’une société démocratique

THEME VIII : LES DROITS ET DEVOIRS DES CITOYENS FACE A L’ADMINISTRATION ET AUX COLLECTIVITES

A. Objectif d’apprentissage

- Connaitre les procédures et conditions d’accès à l’administration ;

- Connaitre les droits fondamentaux de l’administration ;

- S’approprier les devoirs de l’administré ;

- Connaitre les droits et devoirs du citoyen dans la commune.

B. Contenus d’apprentissage

- Procédures et conditions d’accès à l’administration ;

- droits et devoirs des citoyens vis-à-vis de la collectivité.

I. Les droits et devoirs des citoyens Face à l’administration

1.1 Les droits de l’administré

-­‐ Prestation de service par l’organe compétent ;

-­‐ Egalité devant la loi ;

-­‐ Droit au recours face à l’Administration ;

-­‐ Egal et libre accès à tous les usagers ;

-­‐ Accès aux textes administratifs ;

- Respect des droits de l’homme et des droits garantis par la Constitution ;

- Interdiction de toute discrimination par rapport aux usagers des services

publics.

1.2 Les devoirs de l’administration

-­‐ Se doter de ses pièces d’Etat civil ;

-­‐ Connaître et respecter les textes administratifs qui régissent ses activités

professionnelles et privées ;

-­‐ Respecter les règlements et instructions des organes administratifs

(convocations, délais,…);

-­‐ Comportement civique devant les organes administratifs (par exemple,

respecter l’ordre d’arrivée dans un service public en attendant son tour ou en

ramenant un autre citoyen indélicat à l’ordre).

Page 76: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

76

1.3 Les droits et devoirs des citoyens vis-à-vis de la collectivité

Vis-à-vis de la collectivité, le citoyen a des droits et des devoirs. Ainsi au niveau de

la commune, les droits et devoirs civiques renvoient :

1.3.1 Droit et Devoirs du citoyen dans la commune

- aux droits de participer à la vie publique locale (voter ou se faire élire) ;

- au respect de la constitution et des lois;

- à l’obligation de s’acquitter de ses impôts et taxes ;

- à l’obligation de respecter les prescriptions de la commune en matière de

salubrité et d’ordre public ;

- au devoir de se faire recenser ;

- au devoir de s’informer sur l’activité de la commune ;

- à la défense de la patrie ;

- au concours en cas de calamité ;

- assister aux sessions du conseil communal relatives aux délibérations

portant sur les programmes, les moyens de réalisation, les dons et legs et

les séances de discussion des budgets et comptes communaux ;

- s’informer par tout autre moyen de communication mis à sa disposition

sur les affaires de la commune (affichage, communiqué, radio…) ;

- au contrôle des élus dans l’exécution de leurs mandats.

1.3.2 Devoirs de la commune vis-à-vis du citoyen

- l’élaboration et la mise en œuvre du programme de développement

économique, social et culturel de la collectivité- PDSEC.

- l’ouverture au public des séances au cours desquelles les délibérations

portent sur les programmes, les moyens de réalisation, les dons et legs et

les séances de discussion des budgets et comptes communaux ;

- la publication des délibérations des organes élus (affichages) ;

- la consultation des conseils de villages, de fractions et de quartiers sur

certaines questions.

Activités d’apprentissage : Durée :….. Déroulement : Consigne : A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

- Enumère les procédures et conditions d’accès à l’administration ; - Explique les droits fondamentaux de l’administration ;

- Explique les devoirs de l’administré ; - Qu’entends-tu par droits et devoirs du citoyen dans les collectivités

décentralisées?

Page 77: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

77

COMPOSANTE II : LA DEMOCRATIE

Compétence : Promouvoir les valeurs et les principes d’une société démocratique

THEME IX : LA MORALE ET LE CIVISME

A. Objectif d’apprentissage

- s’approprier les concepts de morale, civisme, déontologie et vertus morales et

sociales ;

- respecter les symboles de l’Etat ;

- Avoir l’amour de la patrie

B. Contenus d’apprentissage

- Les vertus morales et sociales ;

- Les symboles de l’Etat.

I. La Définition des concepts

1.1 La morale

D’après le Petit LAROUSSE Illustré6 « la morale, est l’ensemble de normes, de règles

de conduite propres à une société donnée».

La morale est donc l’ensemble des principes, des codes sociaux et des valeurs en

vigueur auxquels un individu se soumet «librement» au sein d’un groupe ou d’une

société. Elle détermine les pratiques concrètes d’action. C’est aussi l’ensemble des

relations sociales qu’une société se donne et qui varient selon la culture, les

croyances, les conditions de vie et les besoins de la société.

1.2 Les vertus morales et sociales

On entend par vertus morales et sociales, l’ensemble des dispositions, des qualités

qui habilitent un citoyen à vivre en société. Ainsi, les vertus morales et sociales sont

des valeurs qui touchent aux relations de l’individu avec les autres. Ce sont ces

valeurs et qualités qui permettent par exemple au citoyen de respecter les biens

publics et privés, les engagements, le code de la route et d’avoir l’amour de la

patrie.

Page 78: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

78

1.3 Le civisme

Le civisme est la qualité du citoyen qui a le sens des devoirs au sein de la société.

Le civisme désigne ainsi le respect de la collectivité et des conventions (dont la Loi)

par le citoyen.

Ce concept s'applique aussi à l’institution représentant la collectivité : il s'agit du

respect de la «chose publique», de l'affirmation personnelle d'une conscience

civique. Accepter la règle de l’Etat n’est possible que si le citoyen a le pouvoir de la

refuser c'est-à-dire de disposer des droits que lui donne la démocratie.

Participer aux élections en tant qu’électeur et éligible, payer ses impôts et taxes,

s’impliquer dans la gestion des affaires locales sont des actes de civisme.

Le civisme implique donc la connaissance de ses droits comme de ses devoirs vis-à-

vis de la société.

1.4 La déontologie

D’après le Petit LAROUSSE Illustré7, la déontologie est l’ensemble des règles et des

devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l’exercent, les rapports

entre ceux-ci et leurs clients ou le public (déontologie médicale).

Autrement dit, elle est l’ensemble des règles de conduite ou devoirs régissant

l’attitude à tenir par les membres d’une profession ou par les individus chargés

d’une même fonction dans la société.

II. Le respect des symboles de l’Etat

Les symboles de l’Etat sont les marques de la souveraineté d’une nation. Au Mali,

les symboles sont:

2.1 L’Emblème national (le drapeau)

Le 20 janvier 1961, les députés, réunis en séance plénière de l’Assemblée

Nationale, ont adopté la loi n°61-26 qui crée le drapeau national du Mali. Il est

composé de trois bandes verticales et égales de couleurs verte, or et rouge.

La couleur verte : première bande, elle signifie l’espérance, la verdure des prairies

et des champs du Mali, de son sol et de tout ce que celui-ci peut produire pour le

bien-être des populations maliennes. Elle rappelle aussi la vocation agro-pastorale

du pays pour le développement, la modernisation continue et l’intégration duquel

aucun effort ne sera ménagé.

Page 79: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

79

la couleur or: Donnée à la deuxième bande verticale, elle indique l’or dont recèle le

sous-sol du Mali, en plus d’autres ressources minières potentielles.

la couleur rouge : Ce rouge de la troisième bande verticale constitue pour les

maliens à la fois un souvenir, une méditation et une exhortation à défendre la

patrie.

2.2 L’hymne national

Il a été créé par la loi n°62-72 du 09 août 1962 dont, l’unique article stipule qu’ « il

est créé un hymne national de la République du Mali dont le texte intitulé ’’le Mali’’

est annexé à la présente loi. Cet hymne comporte quatre couplets et un refrain.

2.3 Le sceau de l’Etat

Un sceau est un cachet qui authentifie un acte (Petit Larousse). Le Sceaux de l’Etat

est donc le cachet utilisé par les grands de l’Etat (ministres, Cours et Tribunaux,

Greffiers, notaires, huissiers, de toutes les Administrations et Autorités Publiques)

pour authentifier les documents officiels.

Le ministre de la justice est le gardien exclusif des originaux des Sceaux de forme

circulaire, Il porte :

Au centre un lion debout entouré d’un épi de mil, d’un épi de riz et d’une tête de

bœuf ;

Sur le pourtour, la légende « République du Mali » au-dessus, « Un Peuple, Un But,

Une Foi » au-dessous.

Pour les administrations et autorités publiques le nom et le titre remplacent la

devise.

2.4 Les Armoiries du Mali

Elles sont de formes circulaires et portent, sur un fond bleu ciel:

Ø a) Au centre, la Mosquée de Djenné en gris-argile ;

Ø b) Au dessus de la Mosquée, le Vautour Légendaire en vol plané en gris foncé ;

Ø c) Au dessous, le soleil levant, en jaune-or ;

Ø d) Devant le soleil, deux arcs opposés en noir, tendus par leurs flèches ;

Ø d) Sur le pourtour, en haut « République du Mali », en bas « Un Peuple, Un But,

Une Foi » en lettres d’imprimerie noires.

Page 80: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

80

Les actes, les papiers de correspondances et enveloppes du Chef de l’Etat, du

Président du Gouvernement, du Président de l’Assemblée Nationale, des Ministres,

du Président de la Cour Suprême, des Représentants diplomatiques et consulaires à

l’étranger, portent les armoiries de la République.

La reproduction des armoiries par quelque précédé que ce soit et sur quelque

matière que ce soit est subordonné à une autorisation préalable du Ministère de la

Justice, Garde des Sceaux.

2.5 La devise du Mali

La devise de la République du Mali ‘’Un Peuple- Un But - Une Foi’’. Elle est

déterminée par l’article 25 de la Constitution.

2.6 La Fête Nationale du Mali : 22 Septembre

Le peuple souverain du Mali, fête dans la communion, pour commémorer son

accession à la souveraineté nationale et internationale acquise le 22 septembre

1960.

2.7 L’amour de la patrie

La patrie est une notion double. Elle signifie non seulement la nation mais aussi le

peuple auquel l’on appartient. Son amour, sa protection et sa promotion nous

incombent comme un devoir absolu. L’amour de la patrie, le patriotisme est donc ce

penchant moral qu’un citoyen a à valoriser la qualité de sa patrie. Le patriotisme

exacerbé conduit au chauvinisme qui est préjudiciable au même titre que renier sa

patrie (apatride).

La primauté que donne le citoyen aux intérêts de la société par rapport aux siens

propres est le civisme. Il est pour la société ce qu’est la vertu pour la religion.

Activités d’apprentissage : Durée :….. Déroulement : Consigne : A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

- Définis les concepts de Morale, Civisme, déontologie ; - Cite et caractérise les symboles de l’Etat ; - Dégage l’importance de l’amour de la patrie.

Page 81: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

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COMPOSANTE II : LA DEMOCRATIE

Compétence : Promouvoir les valeurs et les principes d’une société démocratique

THEME X : LA MORALE ET LE CIVISME : SE COMPORTER AVEC CIVISME

A. Objectif d’apprentissage

- Se comporter en bon citoyen et respecter les engagements pris ;

- contribuer à la lutte contre l’incivisme ;

- contribuer à la lutte contre la délinquance financière ;

- respecter le code de la route.

B. Contenus d’apprentissage

- Les biens publics et privés ;

- Le respect des engagements ;

- Le civisme et incivisme ;

- Le code de la route.

I. Le respect des biens publics et privés

Les biens publics sont des biens collectifs c’est-à-dire des services ou ressources

qui bénéficient à tous. On peut citer en exemple : les voies publiques, les feux et

panneaux de signalisation, les infrastructures socio-sanitaires (le centre de santé

du village, l’école du village…) etc. Ils se caractérisent par :

- La non-rivalité : la consommation du bien public par un individu n’empêche

pas sa consommation par un autre ;

- La non-exclusion : Personne ne peut être exclu de la consommation de ce

bien.

Le bien public appartient à tout le monde et sert au bien être de chacun. A ce titre,

le citoyen doit s’investir à avoir un comportement positif vis-à-vis du bien public et

à participer aux actions d’entretiens et d’amélioration du bien public.

A l’inverse du bien public, le bien privé est l’objet d’échanges durant lesquels sa

propriété ou son usage change de mains Les biens privés possèdent donc, le plus

souvent, les propriétés d’exclusivité c’est-à-dire que tout le monde ne peut pas en

profiter en même temps. Exemples de biens privés : logement, voiture, habit,

charrette, charrue, jouets, etc.

Page 82: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

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II. Le respect des engagements

L'engagement est une attitude qui consiste à intervenir dans la vie de la société.

Il s'agit d'un mode de vie, d'une manière de voir l'existence qui transcende

toutes les disciplines. Cependant, l'engagement prend un sens différent selon le

domaine concerné. Ici, il s’agit notamment de l'engagement en tant que

promesse, serment ou contrat entre individus, entre individus et l’Etat. Son

respect traduit une vertu morale, un état de prise de conscience. Le non respect

de l’engagement pris conduit à l’incivisme, ‘’une trahison de soi-même’’, de sa

raison d’être.

III. Le code de la route

Le code de la route désigne l'ensemble des lois et règlements relatifs à

l'utilisation des voies publiques (trottoirs, chaussées, autoroutes, etc.) par les

usagers (piétons, deux-roues avec ou sans moteur, automobiles, etc.). Il ne s’agit

pas d’un code au sens pénal (comme l’est, par exemple, le code du travail), mais

plutôt de la combinaison de lois et de règles régissant le civisme et le savoir-vivre.

La raison d'être d'un code de la route est d'assurer un trafic fluide et sécurisé,

générant moins de nuisances pour tous les usagers, y compris les piétons et

riverains.

La violation des dispositions du code de la route expose le contrevenant à des

sanctions de divers niveaux (de l'amende à la peine de prison) selon la gravité de

l'infraction.

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne :

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à

ta disposition :

- Définis et caractérise : le bien public, le bien privé ;

- Dégage l’importance du respect des engagements.

- Que faut-il entendre par code de la route ?

- Cite les avantage du respect du code de la route.

Page 83: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

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COMPOSANTE II : LA DEMOCRATIE

Compétence : Promouvoir les valeurs et les principes d’une société démocratique

THEME XI : LES FORCES POLITIQUES ET SOCIALES

A. Objectif d’apprentissage

- Connaître le rôle et la responsabilité des forces politiques et sociales dans le

processus démocratique

B. Contenus d’apprentissage

- les partis politiques

- la société civile

I. Les partis politiques 1.1 Définition de concept

Un parti politique est un regroupement de CITOYENS ayant LIBREMENT décidé de

s’associer sur la base d’une vision fondamentalement homogène de la société et de

la gestion de la vie nationale en vue de mener une action politique.

1.2 Caractéristiques d’un parti politique Tout parti politique se caractérise par :

- Une orientation idéologique à partir de laquelle se forme sa vision de la société,

son projet de société et de la gestion de la vie nationale ;

- Un programme général et/ou un programme de gouvernement reflétant le

projet de société et qui fixe les priorités du parti dans tous les domaines de la

vie nationale (économique, social, culturel…) avec les mécanismes et les

moyens de leur résolution.

- Des moyens humains et organisationnels (militants, fonctionnaires, activités,

etc.) ;

- Des structures d’animation du parti (structures dirigeantes, de mobilisation,

etc.) ;

- La volonté de conquête du pouvoir.

Page 84: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

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1.3 Rôle d’un parti politique

La vocation première d’un parti politique est de conquérir, d’exercer et de conserver

le pouvoir. Il anime la vie politique nationale à travers son programme, ses prises de

position, le recrutement et la formation des militants, la promotion des valeurs

incarnées par son projet de société, l’information et la mobilisation de l’opinion

politique autour de ses visions.

II. La société civile 2.1 Définition de concept

La société civile est l’ensemble des structures en principe non politiques, agissant

dans le domaine public et dans les secteurs d’utilité publique (ONG, communautés

religieuses, groupements d’Intérêts, Associations diverses).

La société civile est une organisation librement constituée en marge de l'Etat et de

la famille pour conférer d'avantage d'impact social de rationalité, d'efficacité à ses

actions dans la poursuite de ses buts. Elle occupe une place de plus en plus

importante dans l'espace public des sociétés démocratiques. Il faut souligner que

son existence est antérieure aux formes démocratiques modernes. Déjà Hegel la

définissait comme le terrain de rencontre d'intérêts contradictoires c'est-à-dire

l'espace sociétal opposé à l'Etat.

Le développement des conceptions de société civile est lié à la tentative de produire

une doctrine de l'autogestion. Mais son champ d'action va au-delà et touche tous

les aspects de la vie en société.

Les organisations de la société civile ne sont pas seulement des prestataires de

services, mais elles agissent aussi pour contrôler et évaluer les actions de l’Etat.

Par ailleurs, il est à noter que la principale contribution de la société civile, en tant

que représentante des communautés et acteur extérieur, est d’apporter un sens

aigu de « redevabilité » à l’ensemble du processus d’examen commun des

programmes de développement socio-économique.

Les organisations humanitaires comme la Croix Rouge (CR) Caritas, Amnesty

International, la RADDHO (Rencontre africaine de défense des droits de l'homme),

l'ONDH (membre de la fédération internationale des ligues de droits de l'homme),

les ONG, la presse indépendante et les personnalités des professions libérales tels

les médecins, les chercheurs, les praticiens du droit constituent une force sociale

qui compte de plus en plus au plan national et international.

Page 85: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

85

La société civile est caractérisée par l'association volontaire de ses membres et son

engagement pour la protection et la promotion des intérêts collectifs.

Par cette fonction, elle guide les populations à s'approprier les mécanismes de la

démocratie participative. Dans ce domaine précis l'engagement de la société civile et

son dynamisme sont essentiels.

Elle impulse les réformes nécessaires et développe l'expertise indispensable dans la

conception des procédures et la conduite des démarches menant à une nouvelle

citoyenneté.

2.2 Les différents types d’organisation de la Société Civile au Mali

Au Mali, les OSC se composent essentiellement des associations, des ONG, des

mutuelles, des coopératives, des syndicats, des ordres professionnels, des

fondations, des chambres consulaires. On estime qu’il y a 12 types. Et ces 12 types,

ci-dessous décrits, existent au Mali et particulièrement dans les chefs-lieux de

région. Les cercles, en fonction de leur importance, notamment le développement

des infrastructures et la mentalité des populations, ont 07 à 11 types d’OSC. Ces

12 types d’OSC du Mali sont les suivantes :

2.2.1 Les organisations traditionnelles

Les organisations traditionnelles sont des organisations de base qui existent de tout

temps. Elles sont organisées sur la base du statut : âge, sexe, corporation, etc (ton).

2.2.2 Les organisations communautaires

Elles sont créées pour faire face aux problèmes auxquels la communauté est

confrontée : école, santé, production locale, etc. Constituées par les Associations de

santé communautaire (ASACO), les Associations de Parents d’élèves (APE) et les

Comités de Gestion Scolaire (CGS), on les retrouve dans tous les villages,

communes, cercles et même les régions.

2.2.3 Les organisations religieuses

Il s’agit d’organisations créées autour d’un culte pour sa pratique, sa promotion ou

pour la prise en compte des valeurs prônées par ledit culte. Elles tournent autour

des trois principales religions, l’islam, le christianisme et les religions

traditionnelles.

Page 86: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

86

Au niveau de l’islam, la plus connue est l’Association Malienne pour l’Unité et la

Promotion de l’Islam (AMUPI), coiffée à son tour par le Haut Conseil Islamique. A

côté, existent les comités de gestion des mosquées, les associations de femmes, de

jeunes ou d’étudiants musulmans, etc. Les associations chrétiennes se rencontrent

dans toutes les régions du Mali sauf à Kidal. Celles des religions traditionnelles se

retrouvent dans les régions du sud, notamment, Mopti, Ségou, Sikasso, Koulikoro

et Kayes.

Elles sont surtout organisées autour de l’initiation aux sociétés secrètes et de

l’organisation des fêtes des masques à l’approche de l’hivernage. Elles ont aussi un

rôle de police dans les communautés.

2.2.4 Les organisations des affaires

Il s’agit d’organisations créées par des premiers responsables, des décideurs au

niveau des activités économiques en vue de l’épanouissement de leurs affaires. Elles

sont nombreuses au Mali. Les plus connues sont la Chambre de commerce et

d’industrie du Mali (CCIM), l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du

Mali (APCAM), les délégations régionales des chambres d’agricultures, les

délégations locales des chambres d’agriculture, etc.

2.2.5 Les organisations de travail ou syndicats

A la différence de la précédente, elles sont créées par les exécutants et non les

décideurs. Ainsi, on retrouve des sections des différents syndicats nationaux dans

tous les cercles (CSTM, SNEC, UNTM, SYLDEF etc.). Avec l’avènement du

pluralisme politique et syndical en 1991, dans les zones productrices de coton, il

s’est créé un syndicat des producteurs de coton (SYCOV) et à l’office du Niger des

syndicats des exploitants de l’Office du Niger (SEXAGON, SYNAGON, SYMOR, etc.).

2.2.6 Les organisations Self – employed

Il s’agit d’organisations des travailleurs qui s’auto-emploient. Dans un certain

langage, ceux qui sont leurs propres patrons : commerçants détaillants, artisans

c’est-à-dire les tailleurs, les cordonniers, les menuisiers, etc. Elles sont présentes

dans toutes les régions du Mali. Les plus connues sont les associations d’artisans,

notamment la Chambre des métiers qu’on retrouve dans tous les chefs lieux de

région. Il y a aussi le Syndicat National des Commerçants Détaillants du Mali

(SYNACODEM) dont les démembrements se retrouvent dans presque tous les

cercles.

Page 87: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

87

2.2.7 Les organisations culturelles et sportives

On entend par organisations culturelles celles qui s’occupent des manifestations

artistiques et sportives : musique, danse, masque, sculpture, peinture,

compétitions sportives, etc. Beaucoup d’OSC jouent subsidiairement un rôle

culturel à côté de leur principal domaine d’intervention. C’est le cas de toutes les

associations traditionnelles.

2.2.8 Les organisations philanthropiques

Celles-ci s’intéressent au bien, au secours à autrui ; leur philosophie étant

l’altruisme. Elles portent secours aux nécessiteux en cas d’urgence suite aux

catastrophes naturelles (épidémies, famines, inondations, séismes, etc.) ou sociales

(guerre, déplacement de population, etc.).

2.2.9 Les organisations de service

Définition : Ce sont des organisations mises en place par des cadres de haut

niveau. Elles diffèrent des organisations de travail, des affaires et d’auto-emploi, en

ce sens que ce sont des associations d’intellectuels veillant sur les intérêts de leur

profession, mais qui mettent aussi l’accent sur le respect de l’éthique et de la

déontologie de ladite profession. Ce sont les barreaux et des ordres de notaires, de

médecins, de pharmaciens, comptables et experts comptables agréés, architectes,

etc.

2.2.10 Les organisations de plaidoyer

Ces organisations ont comme mission la défense, la lutte pour une cause. Elles

démarchent et font pression sur les décideurs, sensibilisent l’opinion publique et les

principaux intéressés pour qu’ils adhèrent à ladite cause. Comme la philanthropie,

le plaidoyer est rarement la spécialité d’une OSC. Parallèlement à leurs activités,

des OSC, généralement sous la direction des CR/ONG, ont créé des réseaux de

plaidoyer dans presque tous les chefs-lieux de région.

2.2.11 Les organisations de soutien aux OSC

Ce sont des associations créées pour la défense de la cause d’une OSC victime

d’injustice ; dont les droits ont été brimés par le pouvoir ou une partie de la société.

La majorité des ateliers affirme qu’il existe des organisations de soutien aux OSC au

Mali, mais, qu’elles n’existent pas de façon permanente. Des organisations se

transforment en organisations de soutien selon le besoin.

Les plus citées sont le CCA-ONG, le SECO-ONG, la CAFO, l’URTEL et les

coordinations locales et régionales des organisations de la société civile.

Page 88: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

88

2.2.12 Les associations sectorielles des organisations de la société civile

Il s’agit ici des regroupements d’associations, des faîtières qui prennent les

dénominations de fédération, réseaux, coordinations, groupes pivot, etc. Il y a trois

grands mouvements : le mouvement associatif, le mouvement coopératif et le

mouvement mutualiste.

Cas particuliers des syndicats

Les syndicats sont des associations corporatistes œuvrant pour l’amélioration des

conditions de vie et de travail de leurs membres.

Libertés syndicales en droit : La Constitution (art. 20 et 21) garantit la liberté

syndicale. Aussi bien le Code du travail de 1992 que la loi de 2002 portant sur le

statut général des fonctionnaires permettent aux travailleurs et travailleuses de

constituer des syndicats et de s’y affilier, y compris les travailleurs et travailleuses

étrangers et migrants. Les militaires et certains fonctionnaires de haut niveau sont

exclus de ce droit qui, s’il est appliqué strictement, ne va pas à l’encontre des

principes de liberté syndicale. L’exclusion s’applique toutefois aux cadres

supérieurs de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), et n’est

dès lors pas compatible avec ces principes.

Certificat de conformité» requis: Tout syndicat nouvellement créé doit déposer

ses statuts au procureur du Tribunal de première instance de la circonscription

administrative, qui examinera leur conformité avec la législation nationale.

Droit de grève: Le droit de grève est reconnu à tous les travailleurs, y compris les

fonctionnaires, et tous les types de grèves sont autorisés. Les secteurs qui ont

l’obligation d’assurer des services minimums pendant une grève incluent les

proviseurs des établissements scolaires, qui ne figurent pas dans la définition de

l’OIT des services essentiels.

Négociation collective: Le droit de négociation collective est garanti aussi bien

dans le secteur privé que public. Une convention collective à durée déterminée est

valable pendant cinq ans maximum. Toutefois, une fois passé ce délai, et pour

autant qu’il n’y ait aucune disposition contradictoire, la convention est considérée

comme étant à durée indéterminée.

Page 89: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

89

Libertés syndicales dans la pratique: Les syndicats affirment que certains

procureurs chargés d’octroyer le certificat de conformité aux nouveaux syndicats

ont refusé de le faire, ou ont privilégié un syndicat aux dépens d’un autre actif dans

le même secteur. Tel est le cas rapporté du syndicat des transporteurs urbains à

l’est de Bamako.

La Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) signale qu’elle fait

systématiquement l’objet de discrimination de la part des autorités maliennes. Elle

est exclue du Conseil supérieur de la fonction publique, du conseil d’administration

de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) et de l’Institut national de prévoyance

sociale (INPS), ainsi que du Conseil socioéconomique et culturel, ce qui constitue

une violation des décisions de la Cour suprême du Mali.

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consignes :

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta

disposition :

- Définis les concepts : Forces politiques et la Société civile ;

- Caractérises un parti politique ;

- Définis le rôle d’un parti politique ;

- Définis la Société civile ;

- Caractérises la société civile ;

- Définis le rôle de la Société Civile ;

- Enumère les différents types d’organisations de la société civile.

Page 90: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

90

COMPOSANTE II : LA DEMOCRATIE

Compétence : Promouvoir les valeurs et les principes d’une société démocratique

THEME XII : LES MEDIAS

A. Objectif d’apprentissage

- connaître les différents moyens de communication de masse;

- appréhender les fonctions des média dans un environnement démocratique.

B. Contenus d’apprentissage :

- le concept de media ;

- Liberté de Presse ;

- le rôle des média ;

- utilisation des media : éthique et déontologie

- la liberté de presse.

I. Média et presse

1.1 Définition de concept Information et communication

L’information est un besoin essentiel pour la société. Tout citoyen non informé ne

peut décider convenablement sur le plan social, politique et économique.

De nos jours, une bonne communication est la condition sine qua non:

- de la jouissance des droits ;

- de la participation responsable des populations à la vie publique ;

- de la manifestation des solidarités aux personnes victimes de la répression,

de l’arbitraire, des catastrophes naturelles ;

- du choix responsable des mesures de prévention contre les maladies.

La communication joue un rôle inestimable dans le processus de démocratisation

de nos sociétés actuelles par les interactions et le débat contradictoire.

1.2 Définition de concept Média

Les média se définissent comme des moyens impersonnels qui permettent une

diffusion large et collective d’informations ou d’opinions. Donc un médium est tout

moyen permettant l’expression et la communication de la pensée.

Il existe différents media :

Page 91: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

91

1.3 Description des média

1.3.1 Les médias de proximité : le tam-tam, les marionnettes, le théâtre, le

crieur public et le griot…Ces média, de faible portée, sont culturellement enracinés

surtout en milieu rural au Mali. Ils sont d’un impact considérable.

1.3.2 Les mass- média : Ce sont la presse écrite, la radio, et la télévision….

Ils permettent de diffuser une information vers un plus grand nombre d’individus

facilitant ainsi la construction de consensus sociaux.

1.4 Rôle des media

Les media ont pour fonction essentielle, d’informer de communiquer, de sensibiliser

et d’éduquer. Cependant, sans possibilité de personnalisation du message, la

presse a le devoir de livrer aux populations l’information juste, crédible, objective et

impartiale en toute responsabilité.

1.5 Ethique et déontologie des media

Malgré ses atouts, les medias peuvent être des sources de désinformation,

d’atteinte aux bonnes mœurs donc d’intoxication et de propagande. On peut citer

pour exemples : le rôle positif joué par la presse dans l’avènement de la démocratie

au Mali en mars 1991 et celui négatif joué par la radio ‘’Mille collines’’ lors du

génocide Rwandais en 1994.

C’est pourquoi, l’utilisation des media, qu’ils soient publics ou privés, doit être

soumise à des obligations fondées sur une certaine déontologie. A ce titre :

• Il est créé au Mali, par la Loi N° 93/001 du 6 janvier 1993, un Comité National

de l’Egal Accès Aux Medias d’Etat qui joue un rôle prépondérant dans la

campagne médiatique de nos élections.

• La moralisation de la presse privée exige que le journaliste face un traitement

juste, équilibré de l’information, qu’il veille au respect de la vie privée du

citoyen, qu’il joue aussi une partition essentielle dans les élections.

• La presse a le devoir de donner, aux populations, l’information vraie, objective

et impartiale, en toute responsabilité.

Page 92: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

92

1.6 La liberté de presse

La liberté de presse est l’un des principes fondamentaux des systèmes

démocratiques qui reposent sur la liberté d’opinion, la liberté de pensée et

d’expression. Ainsi, l’article 11 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme

et du Citoyen de 1789 dispose : ‘’La libre communication des pensées et des

opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme.

Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus

de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi’’.

L’article 19 déclare la liberté d’information comme un droit fondamental de

l’homme : ‘’Tout individu a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion,

ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de

chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les

informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.’’

Au Mali, la liberté de presse est et demeure une conquête permanente depuis la

première République. Elle a connu un essor considérable à la fin de la deuxième

République avec la naissance des journaux privés comme : les Echos, l’Aurore, la

Roue…qui ont largement contribué à l’avènement de la démocratie au Mali.

Comme pour répondre à l’article 7 du Titre premier de la Constitution du 25 février

1992 relatif aux droits et devoirs de la personne humaine qui stipule : « la liberté de

presse est reconnue et garantie. Elle s’exerce dans les conditions fixées par la loi. »

L’égal accès pour tous aux média d’Etat est assuré par un organe indépendant dont

le statut est fixé par une loi organique (voir chapitre 2.3 Utilisation des media :

éthique et déontologie). L’avènement de la troisième République a favorisé la

naissance de nombreuses radios libres et de multiples journaux privés. Tous ces

média contribuent de nos jours à consolider des acquis de notre démocratie tels

que la transparence et la publicité à propos de la chose publique et la confrontation

des idées. Ne dit-on pas que le silence et le secret favorisent l’arbitraire et les abus.

Activités d’apprentissage : Durée :….. Déroulement : Consignes : A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

- Définis le concept de media, d’information et de communication, de liberté de presse et de déontologie ;

- Cite et caractérise les différentes catégories de média,

- Dégage le rôle des média.

Page 93: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

93

MODULE III

L ’ E N V I R O N N E M E N T E T L E

D E V E L O P P E M E N T D U R A B L E

Page 94: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

94

COMPOSANTE III : L’ENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE

Compétence : Gérer son environnement pour un développement durable

THEME I : EDUCATION ENVIRONNEMENTALE ET DEVELOPPEMENT DURABLE

A. Objectif d’apprentissage

- Appréhender le concept de l’environnement

- amener le citoyen/la citoyenne à adopter un comportement responsable vis-à-

vis de son environnement;

- appréhender les activités nuisibles à l’environnement en milieux rural et

urbain ;

- lutter contre les activités nuisibles à l’environnement en milieux rural et

urbain.

B. Contenus d’apprentissage

- Le concept d’environnement

- Les composantes de l’environnement ;

- l’homme et son environnement ;

- les actions nuisibles à l’environnement en milieu rural et urbain ;

- Les actions de protection de l’environnement.

I. Le concept de l’environnement

Selon Louis Goffin de l’Institut des Sciences de l’Environnement, Université de

Dakar-Sénégal, l’environnement est « le système dynamique défini par les

interactions physiques, biologiques et culturelles, perçues ou non, entre l’homme,

les autres êtres vivants et tous les éléments du milieu, qu’ils soient naturels,

transformés ou créés par l’homme ».

L’environnement est tout ce qui nous entoure. C’est l’ensemble des éléments

naturels et artificiels au sein duquel se déroule la vie. De cette définition, il apparaît

de l’environnement que :

- la notion d’interaction est fondamentale, l’environnement ne pouvant se

réduire à un des termes de la relation milieu-être vivant (humain, animal, végétal),

mais s’appliquant à cette relation dynamique et réciproque entre les deux

termes c’est-à-dire que l’être agit sur le milieu et subit les effets de celui-ci ;

- il est formé d’un ensemble complexe d’éléments structurés, fonctionnels, en

constante interaction.

Page 95: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

95

Ses caractéristiques essentielles sont les suivantes :

- l’environnement est global et ses éléments interagissent les uns sur les

autres ;

- l’environnement s’appréhende par une approche interdisciplinaire ;

- l’environnement doit être localisé dans l’espace et dans le temps pour

comprendre les changements auxquels il est soumis ;

- l’homme fait partie de l’environnement (observateur et acteur).

- Avec les enjeux écologiques actuels, les questions liées à l’environnement ont

pris une dimension de plus en plus mondiale.

II. Les composantes de l’environnement

L’environnement comprend :

- L’ensemble des systèmes naturels ou biophysiques ;

- L’ensemble des systèmes créés par l’homme ou socioculturels ;

- L’interaction constante entre ces systèmes (surtout l’homme et les autres

organismes vivants).

v Le système naturel : le système naturel comprend l’environnement physique et

l’environnement biologique.

v L’environnement socioculturel : c’est l’aboutissement de l’interaction des

hommes entre eux, de l’homme et de son environnement naturel immédiat.

v L’interaction des éléments de l’environnement : elle est ce processus

dynamique qui met en relation les systèmes naturel (biophysique) et socioculturel.

2.1 L’homme et son environnement :

Par ses activités, l’homme exerce sur l’environnement une influence qui se traduit

par la modification des écosystèmes dans diverses régions du monde.

On peut citer l’avancée du désert par la déforestation, la montée du niveau de la

mer, la fonte des glaciers etc. Ces activités perturbent fréquemment les processus

d’auto régénération et les cycles naturels comme les saisons des pluies tardives

inachevées ou précoces.

2.2 Les actions nuisibles à l’environnement en milieu rural et urbain

Aussi bien en milieu rural qu’urbain, les actions de l’homme sont nuisibles à

l’environnement. On peut retenir :

Page 96: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

96

2.2.1 En milieu rural

- L’exploitation abusive des ressources naturelles par l’homme (les

charbonniers, les bûcherons, les agriculteurs, les chasseurs, les bergers…)

conduisant à la destruction des espèces végétales protégées et non protégées, à

la désertification et à l’extinction de certaines espèces animales ;

- l’utilisation abusive des pesticides à des fins agricoles et industrielles;

- l’agriculture extensive sur brulis ;

- la pollution des eaux de surface et de la nappe phréatique ;

- les feux de brousse;

- la dégradation des sols et la détérioration du couvert végétal par l’extraction

des ressources sous-terraines et/ou sous-marines qui détruisent le tissu

terrestre, la faune et même la flore…

- l’exploitation artisanale et industrielle des ressources minières (orpaillage,

industries extractives, etc.) ;

- le surpâturage et la divagation des animaux ;

- Certaines activités artisanales et industrielles telles que la teinture, la

saponification, les carrières, les tanneries…

2.2.2 En milieu urbain

- la démographie galopante et son corollaire de surpopulation ;

- l’urbanisation / étalement urbain, les phénomènes migratoires (la naissance,

la forte concentration et le développement exponentiel des villes) provoque la

pollution de l’air, de l’eau et du sol ;

- l’industrialisation, cause de la prolifération des déchets industriels qui

polluent les eaux, le sol et l’air ;

- les ordures ménagères (prolifération de déchets) ;

- l’infiltration des eaux souillées des fosses sceptiques entraînant la pollution

des nappes phréatiques ;

- les produits toxiques utilisés par les teinturières qui polluent l’air, le sol et les

eaux ;

- les gaz émis par les usines et les engins (véhicules, bulldozers, tracteurs, etc.)

ainsi que les gaz à effet de serres contribuent à la pollution de l’air et à la

dégradation de la couche d’ozone.

Page 97: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

97

2.3 Définition et caractéristiques du concept de développement durable

La conférence des Nations-Unies sur l’environnement et le développement (Sommet

Planète Terre-Rio de Janeiro – juin 1992) adopte entièrement le concept de

développement durable et se donne, entre autres, comme objectif d’instaurer un

principe d’équité entre les hommes dans la jouissance de l’environnement.

En effet, l’impact néfaste des stratégies traditionnelles de développement sur

l’environnement local, régional ou global a permis la convergence de nouvelles

approches sur le développement international et l’amélioration des relations entre

les secteurs publics et privés (y compris les organisations volontaires).

Cette convergence suggère la garantie que les approches contemporaines de

développement ne priveront pas les générations futures des ressources dont elles

auront besoin.

Une grande complexité s’est tissé autour du concept de développement durable,

chaque corps de métier, chaque discipline s’y étant retrouvée par des tours

d’interprétations. Pour rester à un niveau synthétique, on en distingue quatre

dimensions :

1- durabilité écologique ;

2- durabilité économique ;

3- durabilité politique ;

4- durabilité culturelle.

Plusieurs auteurs ont démontré que le développement durable doit intégrer

l’environnement politique, institutionnel et culturel dans sa démarche pour être

efficace.

Le programme de Développement des Nations-Unions identifie une kyrielle

d’objectifs complémentaires pour atteindre le développement durable : « élimination

de la pauvreté ; réduction de la croissance démographique ; distribution plus

équitable des ressources ; des gens mieux instruits et formés en en meilleure

santé ; des gouvernements décentralisés et plus participatifs ; des systèmes

d’échange plus équitables et libéraux au sein de chaque pays et entre les nation,

tout en assurant une augmentation de la production pour la consommation locale

et une meilleure compréhension de la diversité des écosystèmes, incluant les

Page 98: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

98

solutions localement adaptées aux problèmes environnementaux ; un meilleur suivi

des impacts des activités de développement sur l’environnement ».

Le point de vue écologique du DD concentre sur la stabilité des systèmes

biophysiques. La viabilité de sous-systèmes qui sont nécessaires à la stabilité

globale de tout l’écosystème est d’une importance particulière. La protection de la

diversité biologique est un aspect clé. Le concept socioculturel cherche à maintenir

la stabilité de systèmes sociaux et culturels en incluant la réduction des conflits

destructifs. L’équité intra-génération (surtout l’élimination de la pauvreté) et

d’équité inter-génération (les droits des générations futures) sont des aspects

importants de cette approche.

La préservation de la diversité culturelle et une meilleure utilisation des

connaissances concernant les pratiques durables des cultures moins dominantes

doivent être recherchées. La société moderne se doit de développer la participation

populaire et le pluralisme en un cadre effectif de prise de décisions pour un

développement socialement durable.

Le concept économique de développement durable est contré sur deux questions : (1)

l’équité inter-temporelle, et (2) l’accumulation du capital et la substituabilité. Cette

approche du DD sous-entend principalement que toute dégradation de

l’environnement devrait être au moins compensée par des augmentations

suffisantes de stock de capital pour assurer aux générations futures au moins le

même niveau de vie. Le DD n’exclut pas l’utilisation des ressources naturelles

épuisables, mais exige que toute utilisation soit compensée de manière appropriée.

Cette définition impose, en pratique, peu de contraintes aux trajectoires

augmentation.

Le changement technique seul, sans autre accumulation de capital, peut tout à fait

maintenir les futurs niveaux de vie et compenser tout effet de dégradation de

l’environnement. Les technologies, le savoir faire et les biens d’équipement

pourraient selon cette approche remplacer une baisse des réserves de ressources

épuisables ou une baisse des agréments environnementaux par habitants.

Page 99: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

99

Des substituts existent et peuvent être trouvés pour toutes les ressources, plutôt

que de s’attaquer aux symptômes, accessoirement à l’éradication de la pauvreté.

Mais la Communication internationale doit insister sur le traitement des causes

sous-jacentes de préoccupation. Le développement, la protection de

l’environnement, la paix et la sécurité sont indivisibles. Seul un tel

développement « global, holistique » peut assurer la sécurité internationale.

2.4 Les actions de protection de l’environnement

• Une législation constamment adaptée

• Le reboisement

• Les aménagements des berges

• La protection des cours d’eau, flores et faunes

• L’aménagement des pistes de transhumance

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consignes :

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta

disposition :

- Définis le concept : l’environnement ;

- Cite les composantes de l’environnement ;

- Enumère quelques actions de l’homme nuisibles à l’environnement en milieu

rural et urbain ;

- Définis le concept de l’environnement durable ;

- Enumère quelques caractéristiques de l’Environnement Durable.

-

Page 100: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

100

COMPOSANTE III : L’ENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE

Compétence : Gérer son environnement pour un développement durable

THEME II : LES DEFIS/PROBLEMES MONDIAUX

A. Objectif d’apprentissage

- identifier les défis et problèmes mondiaux ;

- appréhender les défis et problèmes mondiaux ;

- contribuer à la résolution des défis et problèmes mondiaux.

B. Contenus d’apprentissage

- Défis et problèmes mondiaux :

• la scolarisation universelle ;

• la sécurité alimentaire ;

• la pauvreté ;

• l’émigration ;

• Les drogues et stupéfiants ;

• les maladies endémiques et pandémiques (paludisme,

IST/VIH/Sida, Tuberculose) ;

• les actions de lutte ou d’atténuation des problèmes mondiaux.

I. La scolarisation universelle 1.1 Définition de concept

La Scolarisation Universelle ou encore la Scolarisation Primaire Universelle (SPU)

consiste à assurer à l’horizon 2015 un enseignement primaire gratuit à tous les

enfants, notamment les filles, les minorités ethniques et les enfants les plus

démunis. Ce qui est un des six objectifs de l’EPT et un des Objectifs du Millénaire

pour le Développement.

1.2 Les objectifs de la Scolarisation Primaire Universelle et leur mesure

Lors de la conférence de Jomtien en 1990, la SPU a d’abord été conçue comme

l’accès généralisé à l’éducation. C’est ce que le taux brut de scolarisation du

primaire mesure puisqu’il est un indicateur de la capacité d’accueil du système

éducatif. En effet, il rapporte le nombre d’enfants scolarisés dans l’enseignement

primaire au nombre d’enfant en âge de l’être.

Page 101: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

101

Mais cet indicateur ne reflète pas la proportion d’enfants qui bénéficient d’une

scolarité primaire complète puisque les taux d’abandon en cours de cycle sont

élevés dans beaucoup de pays en développement. C’est dans cette optique que le

forum de Dakar et le sommet du millénaire pour le développement ont fixé comme

indicateur de suivi le taux d’achèvement du cycle primaire.

A long terme, l’objectif de la SPU est l’alphabétisation durable de la population.

L’atteinte de la SPU en 2015 ferait baisser l’analphabétisme en Afrique de 35% (en

2002) à 16% (en 2015).

1.3 L’état des lieux

Les années 1990 ont vu le taux d’achèvement du primaire passer de 72% à 77%,

une progression encourageante qui ne doit pas masquer de fortes disparités

géographiques. En effet, si l’Europe de l’Est (94%), l’Amérique latine (97%) et l’Asie

de l’Est (99%) sont aujourd’hui proches de la réalisation de la SPU, des régions

comme l’Afrique subsaharienne (62%) ou l’Asie du sud (82%) en sont encore loin.

Au total, 47 pays ont atteint la SPU alors que 70 pays ne sont pas sur la bonne

trajectoire. La tendance actuelle ne permettra pas d’atteindre l’objectif

d’universalisation du primaire d’autant que certains pays, comme l’Afghanistan,

connaissent une stagnation ou une baisse de leur taux. Les prévisions estiment

qu’une augmentation de 3% par an du taux d’achèvement du primaire est

nécessaire pour atteindre les objectifs en 2015. Si la SPU est aujourd’hui un

souhait universel, de nombreux freins s’y opposent tant du côté de l’offre éducative

que du côté de la demande éducative.

1.4 Les enjeux de la scolarisation universelle au Mali

L’éducation est une condition indispensable au développement car permet le

décollage économique qui est sous-tendu par un capital humain lettré. Ainsi, elle

sert à briser le cercle vicieux de la pauvreté qui se reproduit de génération en

génération. De ce fait, elle réduit la vulnérabilité des personnes et favorise leur

participation aux prises de décisions tout en contribuant à la diffusion des

comportements innovants (santé, environnement, agriculture…).

Page 102: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

102

Le minimum requis, pour développer une capacité d’apprentissage tout au long de

la vie, est une scolarisation complète de neuf ans.

L’objectif de la SPU est l’alphabétisation durable de la population. Son atteinte en

2015 ferait baisser l’analphabétisme en Afrique de 35% (en 2002) à 16% (en 2015).

• Les freins du côté de l’offre éducative

Ce sont :

- le manque de ressources financières des gouvernements ;

- le manque d’infrastructures scolaires ;

- le manque de ressources humaines ;

- la précarité des conditions d’apprentissage ;

- la mauvaise gestion des ressources disponibles au profit des établissements

scolaires.

• Les freins du côté de la demande éducative

Ce sont :

- le coût des études ;

- la perception du coût d’opportunité ;

- la mentalité et la culture.

II. La sécurité alimentaire 2.1 Définition de concept

Elle fait référence à la disponibilité ainsi qu'à l'accès à la nourriture en quantité et

en qualité suffisantes. La sécurité alimentaire comporte trois dimensions :

-­‐ Disponibilité (capacité de production, de stockage)

-­‐ Accessibilité (coûts, système de distribution)

-­‐ Utilisation et qualité nutritionnelle (valeur nutritive, transformation, hygiène)

La sécurité alimentaire dépasse la notion d'autosuffisance alimentaire. La notion

de sécurité alimentaire est toutefois à distinguer de la seule sécurité sanitaire des

aliments, qui a trait à l'hygiène et à l'innocuité des aliments, ainsi qu'au maintien

de leur salubrité.

Page 103: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

103

2.2 L’historique de la sécurité alimentaire :

Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), le

concept de sécurité alimentaire est apparu dans les années 70. Il a évolué de

considérations plutôt quantitatives et économiques vers une définition tenant

compte de la qualité et de la dimension humaine. Ainsi ce concept était défini en

1975 comme étant la capacité d’approvisionner le monde en produits de base, pour

soutenir une croissance de la consommation alimentaire, tout en maîtrisant les

fluctuations et les prix (ONU, 1975).

En 1990, le même concept était perçu comme étant la capacité d’assurer à toute la

population mondiale un approvisionnement alimentaire nutritionnellement adéquat

sur le long terme (STAATZ, 1990). C’est cette nouvelle évolution du concept qui a

influencé les stratégies prônées par la FAO pour assurer la sécurité alimentaire

pour tous, et spécialement les pays du Sud.

2.3 Les défis liés à la sécurité alimentaire :

Malgré ces nouvelles stratégies, les besoins alimentaires augmentent. Et l’humanité

en ce début de XXIème siècle sera, confrontée à des défis comme :

- l’augmentation de sa population;

- l’augmentation de l’urbanisation ;

- la baisse de fertilité des sols observée dans la majorité des pays ;

- Les modes de production dérisoires ;

- La faible accessibilité aux intrants ;

- Le manque de compétences techniques ;

- La dégradation de l’environnement liée aux changements climatiques

(sécheresse, inondations) et aux actions de l’homme.

La nécessité de réaliser une offre suffisante et bien gérée, condition indispensable

pour faire disparaître la famine et la malnutrition, reste aussi un défi à relever.

Page 104: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

104

Cependant, la sécurité alimentaire n'est pas nécessairement acquise lorsque l'offre

alimentaire est suffisante, et pose des questions telles que « qui produit la

nourriture », « qui a accès aux informations nécessaires à la production agricole » et

« qui a un pouvoir d'achat suffisant pour acquérir la nourriture » et enfin, « qui a un

pouvoir d'achat suffisant pour acquérir les informations nécessaires à une bonne

production ».

Différentes options sont possibles pour augmenter la production agricole, par le

biais d'adoption de systèmes de production agricole spécifiques :

• augmentation des surfaces agricoles (avec comme effet négatif la perte de

surfaces forestières, des prairies et d'une façon générale, de lieux riches en

biodiversité);

• augmentation de la productivité (quantité à l'hectare) dans les pays

exportateurs (et exportation des surplus vers les pays déficitaires) ;

• augmentation de la productivité globale dans les pays déficitaires, lesquels

pourront devenir auto-suffisants.

L'agriculture péri-urbaine et urbaine peuvent également aider à résoudre le

problème de la sécurité alimentaire, en permettant aux citadins à revenus limités

de cultiver des légumes et des fruits par exemple, en pleine ville. Elle permet

également d'assurer une meilleure conservation des aliments et de leurs qualités

nutritionnelles.

2.4 Facteurs d'insécurité alimentaire

2.4.1 La sécheresse

La sécheresse est un phénomène que vivent les pays sahéliens et l’Australie où des

paysans se suicident face à l’absence de pluie.

2.4.2 Les inondations

Les inondations sont des phénomènes récurrents auxquels des parties de

l’humanité sont périodiquement confrontées.

2.4.3 Pénurie d'eau :

L'agriculture étant de plus en plus irriguée, elle dépend de plus en plus de l'eau

douce. L'ONU alerte régulièrement sur l'avancée des déserts et le recul des

ressources en eau douce, et plus encore en eau potable facilement accessible.

Page 105: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

105

2.4.4 L’accès à l’eau potable :

La sécheresse et les inondations sont des facteurs qui compromettent

dangereusement l’accès à l’eau potable sans laquelle la vie de l’homme n’est pas

possible.

2.4.5 La prédominance des cultures de rente sur les cultures vivrières :

Avec la mondialisation, l’économie fait de plus en plus appel au développement des

cultures de rentes telles que le coton dans le souci d’alimenter les industries de

transformation. Cela a comme conséquence la diminution des surfaces réservées

aux cultures céréalières.

2.4.6 Les invasions acridiennes

Les pays du sahel sont chaque année victimes d’invasions acridiennes qui

engendrent la famine.

Présentation du Commissariat National à la Sécurité Alimentaire du Mali

La stratégie nationale de Sécurité alimentaire vise à satisfaire les besoins essentiels

des populations à travers la mise en œuvre des objectifs suivants :

-­‐ Augmentation et diversification de la production agricole ;

-­‐ Amélioration des revenus des populations ;

-­‐ Développement et transformation des produits locaux.

Le dispositif institutionnel qui coordonne toutes les activités pour assurer la

sécurité alimentaire est dirigé par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire placée

auprès du Président de la République. En autre, ce dispositif comprend :

-­‐ Le Commissariat National de la Sécurité Alimentaire ;

-­‐ Le Comité Technique pour la Coordination des Politiques de Sécurité

Alimentaire ;

-­‐ Les Comité Régionaux de Sécurité Alimentaires (Régions) ;

-­‐ Les Comités Locaux de Sécurité Alimentaires (les cercles et les Comités

Communaux de SA).

La mission du Commissariat National de la Sécurité Alimentaire est orientée

essentiellement vers l’horion 2012 et vise à rendre le Mali exportateur net de

céréales, notamment de riz. Le CNSA travaille à la :

-­‐ reconstitution du stock national des cercles à sécurité (SNS) à hauteur de

20 000 à 26 000 en moyenne par an de 2001 à 2006, et à hauteur de 35 000

t/ en moyenne par an à partir de 31 mars 2007;

Page 106: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

106

-­‐ mise en place de banques de céréales dotant les 703 communes du Mali et

associations essentiellement des associations féminines d’un stock de

proximité ;

-­‐ création et le renforcement des activités génératrices de revenus financées

sur les fonds PPTE ;

-­‐ diversification des productions agricoles et l’aménagement des petits

périmètres irrigués ;

-­‐ formulation et la mise en œuvre de Programmes comme le Programme

spécial de Sécurité Alimentaire dans les régions traditionnellement

déficitaires du pays (Kayes, Tombouctou, Gao et Kidal).

III. Les changements climatiques, la sécheresse et les inondations

3.1. Définition

Selon le groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, les

changements climatiques désignent une variation statistiquement significative de

l’état moyen du climat ou de sa variabilité persistant pendant de longues périodes

(généralement pendant des décennies ou plus).

La convention cadre des nations sur les changements climatiques, quant à elle

définit les changements climatiques comme les changements de climat qui sont

attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la

composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité

naturelle du climat observées au cours des périodes comparables.

3.2 Les initiatives africaines en matière de lutte contre les changements

climatiques :

Elles sont nombreuses et ne sauraient être toutes citées ici. Il convient de se limiter

à certaines d’entre elles telles que ;

- La conférence régionale sur les changements climatiques et les

phénomènes extrêmes en Afrique subsaharienne : impact sur les

ressources naturelles, enjeux pour la recherche et la décision, tenue à

Cotonou du 06 au 09 juin 2007

- La conférence de Tunis sur la solidarité internationale face aux

changements climatiques en Afrique et en Méditerranée, tenue à Tunis du

18 au 20 novembre 2007 ;

Page 107: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

107

- La conférence des ministres en charge des forêts de l’Afrique centrale

(COMIFAC), tenue à Bangui les 10 et 11 septembre 2008 ;

- Le dialogue des pays membres de la CEDEAO sur les changements

climatiques ; tenu à Cotonou du 18 au 22 novembre 2008

- Le séminaire international organisé par le centre Technique de Coopération

Agricole et Rural (CTA) sur les « implications des changements climatiques

sur les systèmes de production agricoles durables », tenu du 26 au 31

octobre 2008 à Ouaga

- L’atelier organisé par l’Institut de l’Energie et de l’Environnement de la

Francophonie sur les « changements climatiques dans les secteurs de

l’agriculture, du bâtiment et des politiques urbaines », tenu à Sali au

Sénégal du 05 au 07 novembre 2008

- La conférence d’Alger des ministres en charge de l’environnement,

négociateurs et points focaux changements climatiques.

IV. Les drogues/stupéfiants et toxicomanie L’accoutumance aux drogues et stupéfiants est un phénomène qui, aujourd’hui, fait

des ravages parmi les populations jeunes de la planète.

V. La violence et le terrorisme La violence et le terrorisme sont de nos jours devenus des moyens de règlement des

problèmes de cohabitation entre les hommes.

VI. L’immigration L’immigration est le déplacement des populations de leur lieu d’habitation vers

d’autres lieux. Elle constitue aujourd’hui un phénomène d’une grande ampleur. En

effet, des milliers de jeunes des pays en voie de développement en connaissent des

affres indescriptibles lorsqu’ils tentent d’entrer clandestinement dans les pays

développés. Beaucoup d’entre eux meurent de faim et de soif dans le désert ou

noyés dans la mer.

Si pour certaines communautés, l’immigration trouve sa raison d’être dans une

culture basée sur l’aventure et la découverte d’un autre monde, pour de nombreux

jeunes gens, elle apparait comme une solution pour échapper aux affres du

chômage, la pauvreté et l’humiliation devant les siens.

Page 108: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

108

VII. La pauvreté La pauvreté est l’insuffisance de ressources matérielles (nourriture, accès à l’eau

potable, vêtements, logement) et de conditions de vie en général, mais aussi de

ressources intangibles (accès à l’éducation, exercice d’une activité valorisante…).

Elle peut toucher des personnes isolées ou des groupes et populations entières.

Aujourd’hui, elle touche principalement les pays en développement mais elle existe

aussi dans les pays développés. Pour réduire voire supprimer la pauvreté dans le

monde, les Etats développés mènent des politiques d’aide aux pays pauvres

(économie du développement) et, pour leurs propres citoyens, mettent en place des

programmes d’aide sociale.

VIII. Les problèmes de santé 8.1 Le paludisme

Le paludisme demeure un fléau majeur à l’échelon mondial. Il tue plus d’un million

de personnes chaque année et certaines études donnent le chiffre de trois millions

de personnes. Avec 40% de la population mondiale qui y sont exposés, il y aurait

chaque année 350 à 500 millions de cas cliniques. Plus de 90% des décès par le

paludisme surviennent en Afrique et 90% de ces morts sont des enfants de moins

de cinq ans. Le paludisme prend 40% des dépenses en santé publique.

Le paludisme est surtout une maladie de la pauvreté car 58% de la mortalité due à

cette maladie concerne 20% de la population la plus pauvre. Pourtant, le paludisme

est une maladie évitable et guérissable. Ainsi, après « Roll Back Malaria » (faire

reculer le paludisme) en 1998, qui a réuni l’OMS, l’UNICEF, le PNUD et la Banque

Mondiale pour lutter contre le paludisme, les chefs d’état africains et leurs

représentants se sont réunis en 2000 à Abuja (Nigéria) pour réduire de moitié la

mortalité et la morbidité dues au paludisme avant 2010. Les stratégies en sont :

- l’accès rapide au traitement ;

- la promotion des moustiquaires imprégnées d’insecticide ;

- l’amélioration de la lutte anti vectorielle ;

- la prévention, le dépistage et le traitement du paludisme chez les femmes

enceintes ; l’amélioration de la prévention des épidémies.

Au Mali, il existe un centre de recherche sur le paludisme dans le cadre de la

recherche d’un vaccin contre cette maladie (Malaria Research Center).

Mais ces Etats manquent de moyens financiers et de personnel qualifié.

Page 109: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

109

8.2 Les IST et le VIH/Sida :

En 2006, l’épidémie du sida constituait la plus dévastatrice des maladies. En plus

de 25 millions de personnes qui en sont mortes avant la fin 2005, au moins 40

millions vivent aujourd’hui avec le VIH, et 4,9 millions en sont nouvellement

infectées. Les 95% des cas vivent en Afrique, en Europe de l’Est et en Asie.

Aujourd’hui, tandis que certains pays du monde sont arrivés à ralentir

l’avancement de l’épidémie, elle monte en flèche dans d’autres. Dans les pays en

développement, 15% seulement des 6,5 millions de personnes qui ont besoin de

traitement ont accès aux antirétroviraux.

L’infection VIH/sida ralentit le progrès sur le plan personnel, familial,

communautaire et national, menace la croissance économique et la stabilité

politique dans les régions les plus durement touchées.

Si en Afrique 150 000 personnes meurent de sida par mois, la plupart des Etats en

développement n’ont pas encore démontré leur volonté, leur engagement et les

ressources à mettre en œuvre pour des programmes efficaces en vue d’enrayer le

VIH et le Sida.

8.3 La Tuberculose

8.3.1 La Définition de la tuberculose

La tuberculose est une maladie infectieuse, contagieuse causée par un microbe

appelé Bacille de Koch (BK). Il existe deux formes de tuberculose : la forme

pulmonaire et la forme extra pulmonaire qui peut atteindre tous les organes (os,

méninges, etc.). Cependant, c’est la forme pulmonaire … qui est la plus

préoccupante car constituant un problème de santé publique. Correctement prise

en charge, la tuberculose guérit.

8.3.2 Le Mode de transmission

La transmission de la tuberculose pulmonaire se fait essentiellement par voie

aérienne. Lorsqu’une personne malade tousse, éternue, crache, parle ou rit, elle

expulse de fines gouttelettes de salive contenant des BK dans l’air et pouvant

contaminer une autre personne.

NB : une personne cesse de contaminer son entourage dès qu’elle est mise sous

traitement antituberculeux.

Page 110: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

110

8.3.3 Les signes évocateurs de la tuberculose

-­‐ Une toux qui dure au moins deux semaines ;

-­‐ Des crachats purulents ou contenant du sang ;

-­‐ La fièvre, la fatigue, la perte de poids, les sueurs nocturnes, les douleurs

thoraciques, les essoufflements.

8.3.4 Les facteurs favorisant la survenue de la tuberculose

-sur le plan individuel : l’infection au VIH, le sida, la malnutrition, l’alcoolisme, le

diabète, le stress et les conditions de vie précaires.

- sur le plan communautaire : la pauvreté, la promiscuité, des habitats sombres et

mal aérés, la méconnaissance de la maladie et des possibilités de prise en charge

qui entraîne le dépistage tardif des malades.

8.3.5 Les conséquences de la tuberculose

La tuberculose affaiblit le malade et l’empêche de travailler. Elle entraîne donc une

baisse de la productivité et du pouvoir d’achat. Il ya une augmentation des

dépenses de santé, ce qui peut entraîner une réduction des ressources pour le

développement à la base. Non traitée, la tuberculose conduit à la mort.

8.3.6 Le dispositif malien de lutte contre la tuberculose

La vaccination par le BCG

La vaccination par le BCG est indispensable dans la stratégie de lutte contre la

tuberculose pulmonaire. Elle se fait dès la naissance et permet de protéger les

enfants contre les formes graves de tuberculose (tuberculose généralisée et

méningite tuberculeuse).

Le dépistage/traitement des patients atteints de tuberculose

Le seul traitement efficace de la tuberculose est le traitement par les médicaments

qui permet de guérir le malade et de détruire la source d’infection et donc d’arrêter

la chaîne de transmission de la maladie dans la communauté. En effet, un malade

cracheur de BK non traité contamine en moyenne entre 12 à 15 personnes par an.

Donc, le meilleur moyen de prévenir la tuberculose consiste à dépister précocement

et à traite adéquatement les cas contagieux.

Le traitement préventif par l’isoniazide

Ce traitement est administré aux enfants de moins de cinq ans en contact étroit de

patients tuberculeux et aux personnes vivant avec le VIH.

Page 111: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

111

L’éducation pour la santé

L’éducation pour la santé ou la communication pour le changement de

comportement bien utilisée avec des messages adéquats peut amener les

populations à adopter des comportements préventifs qui diminuent les risques de

transmission, luttent contre la stigmatisation en soutenant les malades pour une

meilleure observance de leur traitement.

Les actions pour atténuer les problèmes mondiaux

La communauté internationale a adopté huit Objectifs pour le Développement du

Millénaire (OMD) à l’horizon 2015 pour faire face aux problèmes mondiaux :

1. réduire l’extrême pauvreté et la faim,

2. assurer l’éducation primaire pour tous,

3. promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes,

4. réduire la mortalité infantile,

5. améliorer la santé maternelle,

6. combattre le VIH/sida, le Paludisme et d’autres maladies,

7. préserver l’environnement,

8. mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

Malgré les objectifs que les nations se sont fixées, en fin de compte ce sont les

valeurs individuelles qui constituent le moteur de l’évolution sociale. Tout progrès

vers la viabilité du monde dans lequel nous vivons s’articule autour de notre

responsabilité vis-à-vis de la terre et des générations à venir. Faute d’une remise en

question de nos aspirations et motivations personnelles nous n’arriverons jamais à

résoudre les problèmes mondiaux auxquels nous sommes confrontés.

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne :

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

- Définis les concepts : le la scolarisation universelle, la sécurité alimentaire ;

- Explique les enjeux et les objectifs de la scolarisation universelle ;

- Cite des défis liés à la sécurité alimentaire ainsi que certaines options prises pour

augmenter la production agricole.

- Cite les 3 problèmes majeurs de santé et décris la conduite à tenir

- Cite au moins trois autres défis auxquels l’humanité est confrontée.

Page 112: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

112

MODULE IV C O M P O S A N T E : P A I X

Page 113: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

113

COMPOSANTE IV : LA PAIX

Compétence : Agir pour le maintien de la paix

THEME I : LA PAIX ET LA COHESION SOCIALE

A. Objectif d’apprentissage

- Définir le concept de paix et de cohésion sociale

- Identifier et expliquer des facteurs de paix et de cohésion sociale.

B. Contenus d’apprentissage

- Définition de la paix et de la cohésion sociale ;

- Identification des facteurs de paix et de cohésion sociale :

I. La paix et la cohésion sociale 1.1 Définition de concept

La polémologie conçoit la paix comme une situation de non guerre. Toutefois, il

ressort des différentes réflexions menées par l’Unesco à travers différents fora qui

ont contribué à éclairer davantage le concept et les conditions de la réalisation de

l’idéal universel de paix que :

- la paix n’est plus considérée comme un état de non guerre8 ;

- la paix et les droits de l’homme sont indissociables ;

- la promotion d’une culture de la paix nécessite des actions multiformes qui

engagent toutes les sphères de la société et l’ensemble des citoyens ;

- la mise en œuvre d’un projet pour l’éducation à la culture de la paix requiert

la mobilisation de tous les services éducatifs formels et non formels et tous

les moyens de communication ;

- une culture de la paix nécessite la mise en œuvre de nouvelles techniques de

gestion et de règlement des conflits ;

- une culture de la paix doit s’inscrire dans la dynamique d’un développement

humain durable endogène et équitable : elle ne peut être imposée de

l’extérieur.

Quant à la cohésion sociale, elle est la nature et l'intensité des relations sociales qui

existent entre les membres d'une société ou d'une organisation. Le niveau de

cohésion sociale permet de favoriser les synergies des organisations et la qualité de

vie des membres des sociétés.

8 MEB et PNUD, Etude sur la perception malienne de la culture de la paix et des droits humains, Août 1999, Page 10

Page 114: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

114

Elle est alors l'état de bon fonctionnement de la société où s'exprime la solidarité

entre individus et se forge une conscience collective.

1.2 Facteurs de paix et de cohésion sociale

La paix et la cohésion sociale constituent les socles d’un développement

harmonieux d’une société donnée. Elles concourent à asseoir les fondements d’une

vie sociétale harmonieuse. Elles sont entretenues par un certain nombre de

facteurs dont la solidarité, le bon voisinage, l’entraide.

1.2.1 La solidarité/partage

La solidarité peut être définie comme le sentiment de responsabilité et de

dépendance réciproque au sein d’un groupe de personnes qui sont moralement

obligées les unes par rapport aux autres. De ce point de vue, la solidarité est le

sentiment humanitaire, un lien qui pousse les personnes à partager. Ainsi, la

solidarité conduit l’homme à se comporter comme s’il était directement confronté au

problème de son prochain, sans quoi, c’est l’avenir du groupe, donc le sien, qui

pourrait être compromis.

La solidarité peut donc se résumer à l’équation suivante : « Un pour tous, tous

pour un.»

Signalons que la solidarité doit être distinguée de l’altruisme, geste humanitaire,

qui consiste à aider seulement son prochain sans en attendre de lui.

Selon le sociologue français E. Durkheim (1858-1917)9, pour qu'une société existe,

il faut que ses membres éprouvent de la solidarité les uns envers les autres. La

solidarité est liée à la conscience collective qui fait que tout manquement et crime

vis-à-vis de la communauté suscite l'indignation et la réaction de ses membres.

Il a montré que la solidarité peut prendre des formes différentes :

• Solidarité fondée sur la similarité des individus dans les sociétés

traditionnelles à forte conscience collective ;

• Solidarité liée aux interdépendances dans les sociétés modernes en raison de

la division du travail et l’individualité.

9 De la division du travail social (1893)

Page 115: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

115

De nos jours nombre d’organisations sociales sont basées sur la valeur positive de

la solidarité comme :

• Les syndicats ;

• Les Organisations Non Gouvernementales (ONG);

• Les mutuelles de santé ou d’assurance ;

• Les fondations ;

• Les Associations de Développement Communautaire ;

• Les partis politiques …

• Enfin, la solidarité se manifeste à différents niveaux :

• Familial ;

• Groupe d’âge ;

• Communautaire

• Intercommunautaire ;

• International.

1.2.2 Le bon voisinage

Le voisin est celui avec lequel on partage un même espace. Le voisinage est donc la

proximité de vie dans l’espace. C’est une cohabitation spatiale ou une coexistence.

Cette coexistence peut se passer dans l’entente. Dans ce cas on parle de bon

voisinage. Dans la société malienne, le voisin est souvent un parent, avec lequel, on

partage en plus des affinités parentales, sociales et culturelles.

Le bon voisinage est le savoir vivre fondé sur la responsabilité individuelle et

collective. En d’autres termes, la qualité de la vie sociale dépend de la volonté de

tous et de chacun. Savoir vivre en société, c’est respecter les autres, même quand

c’est un proche.

La liste des sources de litiges entre voisins n’étant pas exhaustive, on comprend

donc l’intérêt de connaître certaines règles de droit. Pour la tranquillité du

voisinage, il faut éviter certaines sources de nuisance comme :

- le déversement de ses eaux usées devant la porte du voisin ou sur l’espace

public ;

- les tapages nocturnes qui peuvent indisposer le voisinage à des heures

indues ;

- la circulation à vive allure dans les rues ;

Page 116: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

116

- la divagation des animaux domestiques notamment les chiens et petits

ruminants…

1.2.3 L’entraide/assistance

L’entraide/assistance est un secours, un réconfort de bienfaisance à l’endroit d’une

personne, d’un groupe, d’une communauté ou d’un peuple. En d’autres termes,

c’est une solidarité, une assistance à un individu ou à un groupe d’individus en

difficulté.

Lors d’un sinistre : inondation, incendie, épidémie, famine, etc, le principe de

l’entraide/assistance doit prévaloir pour en limiter les méfaits. Les hommes doivent

se secourir mutuellement.

Cependant, l’entraide peut être nécessaire en dehors de tout sinistre à l’endroit des

plus démunis comme les enfants de la rue, les personnes handicapés et leur

famille, les prisonniers…

L’entraide/assistance se distingue de l'action sociale, qui elle englobe l'aide sociale

mais également les actions engagées pour sortir les personnes concernées de cette

situation.

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consignes :

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta

disposition :

- Définis les concepts : la paix, la cohésion sociale, la solidarité/partage,

le bon voisinage, l’entraide/assistance ;

- Cite trois formes de solidarité de ton milieu.

Page 117: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

117

COMPOSANTE IV : LA PAIX

Compétence : Agir pour le maintien de la paix

THEME II : L’APPRENTISSAGE INTERCULTUREL

A. Objectifs d’apprentissage :

- Définir le concept d’alliances à plaisanterie ;

- Identifier et expliquer quelques cas d’alliances à plaisanterie.

B. Contenus d’apprentissage :

- concept d’alliance à plaisanterie

- quelques cas d’alliances à plaisanterie

I. Les Alliances à plaisanterie 1.1 Définition de Concept

Les alliances à plaisanterie ou cousinage à plaisanterie sont des relations qui

tempèrent le climat entre les membres d’une communauté. Elles apaisent les

tensions et les empêchent de dégénérer en conflits ouverts. Les alliances à

plaisanterie sont le plus souvent un pacte sacré scellé par les ancêtres entre deux

noms de famille, deux ethnies, deux villages, deux quartiers, pacte fondé sur des

relations amicales, des liens de non-agression, de respect, de solidarité et

d’assistance mutuelle.

Les alliances à plaisanterie se présentent comme une instance de réconciliation

garante de la stabilité sociale. Ainsi, on pourrait définir l’alliance à plaisanterie

comme «la gestion sociale par le rire, de différentes sources de tensions possibles. Il

s’agit d’évoquer le lien pour dédramatiser… » un conflit, une mésentente, etc. On

n’insulte jamais la mère de son allié mais son père et on ne doit pas non plus courir

sa femme. Interdiction formelle est faite de verser le sang de son allié ou de refuser

sa prière dans le règlement d’un conflit.

Dans les sociétés où elles existent, elles constituent un puissant facteur de

médiation.

Ces alliances à plaisanterie sont des pratiques sociales séculaires courantes dans

certains pays de l’Afrique de l’Ouest.

Page 118: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

118

1.2 Les niveaux de manifestation des alliances à plaisanterie

Au Mali, les niveaux de manifestation des alliances à plaisanterie ou cousinage à

plaisanterie sont nombreux. On peut retenir :

1.2.1 Le niveau familial

Ce sont des liens entre les beaux-frères et les belles-sœurs, entre les grands-

parents et les petits-enfants, etc. Les alliances considérées à ce niveau sont

appelées « parenté » à plaisanterie.

1.2.2 Le niveau interethnique/communautaire

Cela se manifeste entre des ethnies différentes : Soninké/Malinké,

Dôgônô/Somono, Minianka/Gana/Sénoufo, Dôgônô/Songhoï, Dogônô/Bozo,

Peulh/Forgeron…

1.2.3 Le niveau patronymique

Ces liens sont très forts entre certains noms de famille comme Koné/Diarra et

Traoré, Keita et Doumbia/Touré/Kouyaté, etc.

1.2.4 Le niveau intergénérationnel ou classe d’âge :

Au Mali, les alliances à plaisanterie existent entre les éléments d’une même classe

d’âge ou de deux classes d’âge, d’une même génération ou de deux générations qui

se suivent. Dans le respect mutuel, on se chahute sans jamais s’offenser.

Il est à reconnaître aujourd’hui que ces alliances à plaisanterie sont de notoriété en

Afrique de l’Ouest. Elles constituent le ciment de nos sociétés. Mais force est de

constater qu’elles sont en train de s’effriter sous le poids de certains facteurs liés à

la modernisation comme l’urbanisation, le mixage interculturel ...

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne :

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta

disposition :

- Définis les concepts : alliances à plaisanterie et parenté à plaisanterie;

- Cite et caractérise les niveaux de manifestation des alliances à

plaisanterie.

Page 119: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

119

COMPOSANTE IV : LA PAIX

COMPETENCE : AGIR POUR LE MAINTIEN DE LA PAIX

THEME III : LES MECANISMES DE PREVENTION, DE SURVEILLANCE ET DE MAINTIEN DE LA PAIX

A. Objectifs d’apprentissage :

- Définir le concept de mécanismes de prévention, de surveillance et de

maintien de la paix du milieu, du pays, de la sous-région et du monde ;

- S’approprier les types de mécanismes de prévention, de surveillance et de

maintien de la paix du milieu, du pays, de la sous-région et du monde.

B. Contenus d’apprentissage :

- Concept de mécanismes de prévention, de surveillance et de maintien

de la paix

- Les types de mécanismes de prévention, de surveillance et de maintien

de la paix :

- Les modèles de gestion des conflits :

II. Le mécanisme de prévention, de surveillance et de maintien de la paix

1.1 Définition de Concept de mécanismes

Les mécanismes de prévention, de surveillance et de maintien de la paix sont un

ensemble de systèmes publics, inclusifs et transparents de gestion des conflits et

catastrophes. Ils sont développés par les différentes communautés pour garantir la

paix, l’aune de la stabilité du climat social. Ils sont aussi des organismes.

1.2 Les types de mécanismes de prévention, de surveillance et de maintien de la paix Il existe différents types de mécanismes de prévention, de surveillance et de

maintien de la paix. Ce sont :

1.3 Mécanismes locaux et nationaux

Au niveau du Mali, de nombreux mécanismes concourent à la promotion de la paix.

Parmi ces mécanismes, on retient :

Page 120: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

120

• Le Médiateur de la République est une autorité indépendante instituée par la

loi n°97-022 du 14 mars 1997 portant institution d’un Médiateur en République du

Mali. Il est un recours non juridictionnel dont dispose le citoyen contre

l’administration. Son mandat n’est pas renouvelable. Il est irrévocable et ne reçoit

d’instruction d’aucune autorité. Il est également un conseil pour l’administration. Il

est compétent pour connaître des différends qui opposent le citoyen (personne

physique) ou une personne morale (association, société, syndicat etc.) à

l’administration de l’Etat ou à un service public (ministère, collectivité territoriale,

commune) ; les établissements publics ou tout autre organisme investi d’une

mission de service public dans le cas de mauvais fonctionnement de ces services ou

de refus d’exécution d’une décision de justice. A la demande du Président de la

République ou du Gouvernement, il peut participer à toute action tendant à

améliorer le service public. En plus, il peut :

• procéder à des vérifications et enquêtes à propos d’une réclamation qui lui

est soumise ;

• demander à tout ministre ou à toute autorité compétente la communication

de tout document ou de tout dossier utile à son enquête, et d’autoriser les agents

placer sous leur autorité à répondre à ses questions et, éventuellement, à ses

convocations ;

• enjoindre, en cas d’inexécution d’une décision de justice devenue définitive,

l’organisme mis en cause de s’y conformer dans un délai qu’il fixe au terme duquel

il a capacité à adresser au Président de la République un rapport spécial ;

• attirer l’attention du chef de l’Etat ou du Premier ministre sur les réformes

législatives réglementaires ou administratives qu’il juge conforme à l’intérêt

général ;

• requérir d’être informé des mesures qui auront effectivement été prises pour

remédier à une situation préjudiciable.

Le Médiateur adresse, chaque année, un rapport annuel au Président de la

République et à celui de l’Assemblée nationale. Ce rapport est publié.

Page 121: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

121

• La CNDH : Organe consultatif créé auprès du Ministère en charge de la

Justice, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a pour mission

de contribuer à la promotion des droits de l’homme et de prévenir la torture et

autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. La commission

fonctionne de manière autonome. Elle se saisit de toutes questions relevant de sa

compétence et peut demander aux ministres concernés de fournir des informations

sur une question qui ressort particulièrement de leur compétence.

• la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes

Légères : Instituée par le décret N° 97 – 219/P RM du 21 Juillet 1997, cette

structure a pour mission « d’éradiquer la prolifération des armes au Mali et de

réunir dans la sous région les conditions d’une paix durable préalable à tout

développement ». A l ‘analyse, la commission contribue aussi dans ses activités à

promouvoir une mission d’utilité publique d’éducation à la culture de la paix à

travers la sensibilisation des populations sur les méfaits de la prolifération des

armes légères et la nécessité de s’impliquer dans leur ramassage.

• Les biennales artistiques, culturelles et sportives donnent certes

l’occasion de libérer les énergies de la jeunesse, de développer la compétitivité,

l’émulation, de récompenser le mérite. Elles sont aussi une occasion de donner et

de recevoir dans tous les domaines se rapportant à la culture malienne et de

promouvoir la paix et l’entraide.

• Les Festivals culturels : ils véhiculent le message de l’acceptation de soi et

l’ouverture vers les autres. Ils offrent l’occasion de vulgariser les valeurs culturelles

positives et en conséquence alimentent l’expérience malienne d’éducation à la

culture de la paix.

• Un Programme National d’Education à la citoyenneté : l’Education à la

citoyenneté constitue aussi une dimension importante de l’Education à la Culture

de la Paix. En effet, elle permet de doter les populations appelées de ce fait des

‘’citoyennes et des citoyens’’ de connaissances, de savoir – faire et de la

compréhension pour assumer leur rôle au sein de la cité en les aidant à devenir des

citoyens informés réfléchis et responsables, conscients de leurs droits et devoirs.

L’Education à la citoyenneté permet de promouvoir le développement spirituel,

moral, social et culturel des populations pour leur permettre d’avoir confiance en

Page 122: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

122

elles – mêmes, d’être responsables, de jouer un rôle significatif dans la vie, dans le

voisinage, dans la communauté et plus largement dans le monde. Elle favorise

également l’apprentissage des valeurs, du respect des différences nationales,

religieuses et ethniques. Elle développe l’esprit critique, la capacité de réflexion et

de prise de position des populations. C’est l’affaire de tous les acteurs de la société

civile.

• L’arbre à palabre : En Afrique, l’arbre à palabres est un lieu traditionnel de

rassemblement, à l'ombre duquel on s'exprime sur la vie en société, les problèmes

du village, la politique, etc.

• Les griots / communicateurs traditionnels: Ce sont des poètes, des conteurs

itinérants qui transmettent la tradition orale et contribuent pleinement au

règlement et à la gestion des conflits sociaux.

• Les sages : Les sages sont des modérateurs qui ont le tact de contribuer au

règlement et à la gestion des conflits sociaux.

• Autres mécanismes de promotion de la paix : d’autres mécanismes sont

développés dans le cadre de la promotion et la protection des droits humains et

concourent aussi à asseoir la paix et à renforcer la cohésion sociale : les Cités

Consensuelles des Droits Humains, les chefs religieux, les organisations de la

société civile, etc.

1.4 Mécanismes régionaux et sous-régionaux

Au niveau régional africain et sous-régional, plusieurs mécanismes concourent à la

prévention, au maintien, à la gestion et à la promotion de la paix :

• Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (UA) est le mécanisme

chargé de résoudre les conflits sur le continent. Plus spécifiquement, le Conseil

doit renforcer les capacités de l’Union à prévenir, gérer et résoudre les conflits et à

consolider la paix en Afrique. Il doit déterminer les programmes et initiatives de

diplomatie préventive, de consolidation de la paix et de restauration de la paix afin

de renforcer la sécurité et la stabilité en Afrique. ».

Page 123: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

123

• L’Accord Cadre de Non-agression et d’Assistance en matière de Défense

(ANAD) qui a été signé le 9 juin 1977 à Abidjan (Côte d’Ivoire) est un organe de

prévention et de gestion des conflits au service de certains pays francophones de

l’Afrique de l’Ouest africain.

• Le Mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de

maintien de la paix et de la sécurité (adopté à Abuja (Nigeria) en décembre 1999) a

pour mission d’assurer la sécurité et la paix collective dans l’espace de la

CEDEAO. Il est doté de plusieurs organes dont le Conseil des Sages et le Groupe

de Contrôle du Cessez-le-feu (ECOMOG).

1.5 Les Mécanismes internationaux

Sur le plan international, il y a l’Organisation des Nations Unies (ONU), le Conseil

de Sécurité, l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la

Culture (UNESCO), le Programme des Nations Unies pour le Développement

(PNUD), l’Agence de la Francophonie qui œuvre pour le maintien de la paix dans le

monde.

Toutefois, l’UNESCO est l’agence des Nations Unies dont la mission est de

promouvoir une culture de paix dans le monde. Aussi, a-t-elle développé de

nombreux programmes pour aider asseoir la culture de la paix. Au niveau de ces

programmes, on peut retenir :

• Le Programme Droits de l’homme et la Démocratie locale dont le but est

d’utiliser les fondements philosophiques et moraux des droits de l’homme dans le

cadre de la gouvernance locale pour promouvoir le développement à la base exige

des compétences cognitives, des valeurs, des attitudes et des habiletés.

• Le Programme Décentralisation, les Droits Humains et la Gouvernance locale

dont l’objectif est de renforcer la participation pleine et entière du citoyen dans la

gestion des affaires publiques de sa localité favorisant ainsi la démocratie locale

qui offre le meilleur cadre pour la réalisation des droits de l’Homme donc du

développement local.

• Le Programme National pour l’Education à la Culture de la Paix et aux Droits

Humains au Mali dont les objectifs sont (i) contribuer au développement d’un

environnement institutionnel propice à la promotion de la culture de la paix et des

droits humains, (ii) assurer la coordination des actions des différents intervenants

dans le programme, (iii) renforcer les capacités des intervenants à travers

l’organisation de séminaires, ateliers de formation, des études et de production de

Page 124: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

124

supports pédagogiques et (iv) susciter la mobilisation sociale au tour de la

promotion de la culture de la paix et des droits humains.

Le Tribunal Pénal International (TPI) est organe juridique des Nations Unies qui

juge les auteurs de crimes contre l’humanité.

En matière de prévention des conflits, de surveillance et de maintien de la paix, le

Mali accumule une grande expérience. On peut citer la Conférence Nationale

relative aux évènements de mars 1991, le Pacte National et la Flamme de la Paix

qui ont circonscrit le conflit du nord.

III. Les modèles de gestion des conflits

En matière de prévention des conflits, de surveillance et de maintien de la paix, le

Mali accumule une grande expérience. On peut citer la Conférence Nationale

relative aux évènements de mars 1991, le Pacte National et la Flamme de la Paix

qui ont circonscrit le conflit du nord.

Activités d’apprentissage :

Durée :…..

Déroulement :

Consigne :

A partir de ton expérience personnelle et de la documentation mise à ta disposition :

- Définis les concepts : Les mécanismes de prévention, de surveillance et de

maintien de la paix ;

- Cite deux mécanismes locaux et nationaux, deux mécanismes régionaux et

deux mécanismes internationaux;

- Cite et caractérise trois modèles de gestion des conflits de ton milieu.

Page 125: EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE NON FORMEL

125

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