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De commencement en commencement Réapprenons les qualités essentielles de l’Assomptionniste telles que les a voulues le Père Emmanuel d’Alzon. Informations de l’ Assomption A A R e li g ie u x e t l a ï c s u n e m ê m e m i s s i o n EDITORIAL AVRIL 2017 n N O 24

EDITORIAL - assumptio.orgassumptio.org/files/FRA/PDF/AA_Info_24_2017_FR.pdf · dans la fidélité à l’Esprit dans les domaines de la formation, de l’animation communautaire et

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De commencement en commencementRéapprenons les qualités essentielles de l’Assomptionniste telles que les a voulues le Père Emmanuel d’Alzon.

Informationsde l’AssomptionAA Religieux et laïcs

une même mission

EDITORIAL

AVRIL 2017 n no 24

n avril 2017 n no 242

>> Officiel

En couverture : Mater AdmirabilisEn 1844 Pauline Perdreau réalise la première fresque de Mater Admirabilis, à Rome à la Trinité des Monts. « Tout ce qui illumine notre âme change nos yeux ». Pauline reproduisit plusieurs fois cette Mater Admirabilis de 1853 à 1869. Nous en conser-vons un exemplaire de 1869 au prieuré de Layrac car elle y séjourna de 1889 à sa mort en 1895.

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Le Père Benoît Grière, Supérieur Général, avec son Conseil, a appelé

■ À LA PROFESSION PERPÉTUELLE1) Frère CAO BA Vinh (Pierre)(Province d’Europe) (06/04/2017)2) Frère VŨ VĂN Huề (Charles)(Province d’Europe) (06/04/2017)

■ À L’ORdINATION PRESBYTÉRALE3) Frère JERMAKOVICS Viktors(Province d’Europe) (07/04/2017)4) Frère KASONDOLI SIHAYA Isidore Bakanja(Province Andine) (08/04/2017)5) Frère MUMBERE MUSUNGIRA Roger(Province Andine) (07/04/2017)6) Frère HOUSSOU Komla Demenya (Georges)(Province d’Europe) (06/04/2017)7) Frère SEZOUHLON Kossi Sehova (Lucas)(Province d’Europe) (08/04/2017)8) Frère HALANDUT Florentin(Province d’Europe) (07/04/2017)

Appels, nominations,agréments...

Lettre de la Famille de l'Assomption

À la Congrégation des Religieux

S. E le cardinal Joâo Braz de AvizPréfet de la CIVCSVA

Rome

Eminence,

Les supérieurs généraux de l’Assomption — les 4 congrégations féminines et la congrégation mascu-line — souhaitent vous informer de la situation de la vie consacrée dans la région du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo.Depuis plusieurs années des troupes armées par-courent la région et commettent des exactions odieuses envers la population locale. De nombreux assassinats ont frappé durement les habitants de cette région. Trois religieux assomptionnistes ont été enlevés il y a désormais plus de 4 ans. Un autre, le Père Vincent Machozi a été assassiné le jour des Rameaux 2016. La vie quotidienne devient de plus en plus difficile. Des écoles ont dû être fermées, des orphelinats déplacés, des centres de santé ont cessé leur travail.Les religieuses et religieux sont aussi menacés di-rectement à cause de leur rôle dans la société.Cette lettre a pour but prioritaire de vous informer et aussi de solliciter votre soutien spirituel. Les religieuses et religieux sont nombreux notamment dans le diocèse de Butembo-Béni. La seule famille de l’Assomption dans le diocèse de Butembo-Béni (Oblates de l’Assomption, Augustins de l’Assomp-tion, Orantes de l’Assomption, Petites Sœurs de la Présentation et Frères de l’Assomption) est repré-sentée par plus de 600 personnes.Le Saint-Père François lors de l’Angélus du 15 août 2016 a condamné le silence coupable des nations concernant les massacres du Nord-Kivu. Nous vou-lons rejoindre sa préoccupation. Nous souhaitons poursuivre notre mission de proximité et de sou-tien avec les populations locales. Eminence, nous comptons sur votre prière et votre soutien paternel.

Rome, le 26 janvier 2017

Sœur Martine Tapsoba, R.A ; Père Benoît Grière, A.A., Sœur Felicia Gheorghies, O.A, Sœur Marie-Françoise Phelippeau, P.S.A. ; Sœur Anne Huyghebaert, Or.A.

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Editorial <<

P. Benoît GrièreSupérieur Général des Augustins de

l’Assomption

De commencement en commencement

« Celui qui monte ne s’arrête jamais d’aller de commencement en commencement par des commencements qui n’ont jamais de fin, » écrit Grégoire de Nysse. Quand vous aurez sous les yeux le présent bulletin d’informations, le 33ème Chapitre général aura peut-être déjà été célébré. Les frères capitulants auront déterminé les nouvelles orientations de notre congrégation et les élections auront désigné une nouvelle équipe de gouvernement et d’animation pour notre famille religieuse. J’aime cette réflexion de Grégoire de Nysse reprise par saint Augustin disant : « Quand l’homme croit avoir fini, il se trompe, car c’est alors que tout commence ». Augustin avait en tête l’espérance chrétienne qui nous permet d’espérer contre toute espérance (Rm 4, 18), mais il avait aussi l’expérience que dans la foi au Christ rien n’était définitivement perdu ou fini. Pour nous, le Chapitre achevé n’est pas une conclusion mais bien un commencement. De commencement en commencement, l’Assomption reste fidèle à son fondateur et poursuit sa marche à la lumière de l’Évangile.Après six années passées à la tête de la Congrégation, je tiens à partager l’espérance qui est enracinée en moi. Je le dis souvent : « L’Assomption n’a pas dit son dernier mot ». Je suis convaincu que nous avons encore la capacité de poursuivre notre mission et même de renouveler notre dynamisme évangélique. Nous sommes avant tout des serviteurs, c’est-à-dire des hommes animés par la force de leur Maître. C’est Lui qui nous a appelés, c’est Lui qui nous donne l’énergie pour avancer. L’annonce du Royaume de Dieu repose sur notre capacité à nous laisser évangéliser en profondeur. La conversion est le cœur de notre engagement religieux. Partout l’Assomptionniste a le devoir de se laisser réformer par l’Esprit du Père et du Fils.Le Chapitre nous invite à déployer la nouveauté. Dieu fait toutes choses nouvelles. Il n’arrête pas l’œuvre de ses mains. Il nous est nécessaire d’avoir

une attitude faite d’émerveillement. Trop souvent nous risquons d’être blasés par la réalité et dire que nos efforts ne changeront rien au monde présent. Nous faisons alors fausse route. L’émerveillement, c’est la capacité de regarder le monde avec la tendresse que Dieu a pour lui et pour les créatures. Rien n’est définitivement perdu. L’émerveillement, c’est la jeunesse de l’Esprit qui nous donne de croire que tout est possible et qu’après l’hiver le printemps jaillira. Alors que j’écris cet éditorial nous sommes à la fin du Carême. Déjà, la nature s’éveille dans l’hémisphère nord et le printemps se fait sentir. Mais c’est aussi la montée vers Pâques, la montée vers Jérusalem, lieu de mort et de renaissance. La seconde attitude qui me semble nécessaire à développer est la miséricorde. Notre vie assomptionniste est fondamentalement communautaire. Nous vivons avec des frères et ils sont images de Dieu et temples de l’Esprit. Avançons dans la confiance pour les aimer toujours plus et mieux. La charité fraternelle que j’ai essayé de prôner dans ma lettre sur ce thème, est indispensable à notre progrès. L’Assomption, ce sont des frères qui vivent ensemble pour témoigner du Royaume. L’internationalité est une manière de signifier notre catholicité. Celle-ci doit être imprégnée de l’Évangile et travaillée par la miséricorde. Dans un monde souvent divisé et parfois violent, notre capacité de vivre ensemble et de pardonner est le rappel, ô combien nécessaire, de la place du pardon fraternel.Soyons des outres neuves ! Pour cela réapprenons les qualités essentielles de l’Assomptionniste telles que les a voulues le Père Emmanuel d’Alzon. La franchise, l’audace, le courage, la hardiesse, l’honnêteté nous sont plus que jamais nécessaires. Dieu est notre horizon et nous voulons l’aimer de toutes nos forces et de toute notre âme. Cela passe immanquablement par l’amour du prochain et la foi au Christ ressuscité. n

n avril 2017 n no 244

>> Rome

Les objectifs qu’elle nous li-vrait ont été empruntés par la commission prépara-

toire pour inviter les communau-tés à en faire la grille d’analyse et de lecture de leur vie : regarder le passé avec reconnaissance, vivre le présent avec passion et em-brasser l’avenir avec espérance. Cette phase de préparation a sans conteste favorisé une communion plus concrète entre les commu-nautés et les religieux mais égale-ment mis le Chapitre sur la même longueur d’onde avec l’ensemble des consacrés dans l’Eglise. Jalon-nant cette année extraordinaire de la vie consacrée, la Congrégation des Religieux (CIVCSA) a publié également quatre documents vou-

lant en quelque sorte retraduire et actualiser le document conciliaire « Perfectæ caritatis » et l’exhorta-tion apostolique « Vita consecra-ta » du 25 mars 1996, mais éga-lement les instructions publiées par ce dicastère1. Ces documents visent donc à favoriser un renou-veau en profondeur de la vie reli-gieuse dans l’Eglise.1. Le premier, « Réjouissez-vous » publié le 2 février 2014 est une invitation à la joie en vue de la préparation de l’Année de la vie consacrée dans le prolon-gement de l’exhortation aposto-lique Evangelii gaudium du 24 novembre 2013.2. Le second, « Scrutez... ob-servez attentivement » publié

le 8 septembre 2014 invite à per-sévérer sur le chemin de la grâce en s’éclairant de la symbolique biblique : l’image de l’exode, du modèle d’Elie à l’Horeb, de la mystique du bon Samaritain.3. Le troisième, « Contem-plez » publié le 15 octobre 2015, jour de la fête de Thérèse d’Avila, clôt l’Année de la vie consacrée et s’inspire de la démarche du Cantique des Cantiques (3, 2-3 ; 16 ; 8, 6 ; 7, 12) dans laquelle la vie consacrée apparaît comme une vocation à l’amour qui a soif du Dieu vivant.4. Le quatrième, « Annon-cez » a été publié à l’occasion de la fête de Saints Pierre et Paul 2016 après l’Année de la vie

Sur la même longueur d’onde

Notre travail de préparation capitulaire s’est largement inspiré de la lettre apostolique du pape François du 21 novembre 2014, marquant le

lancement de l’Année de la vie consacrée (30 novembre 2014 – 2 février 2016).

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consacrée et porte sur la dimension missionnaire de la vie religieuse et comprend trois parties intitulées : « Jusqu’aux extrémités de la terre » ; « Une Eglise qui sort » et enfin « franchir la porte ».A ces documents sont venus se joindre deux autres :1. Une lettre circulaire donnant les lignes d’orienta-tion pour la gestion des biens dans les Instituts de vie consacrée publiée le 2 août 2014.2. Un document intitulé : Orientations, A vin nou-veau outres neuves, approuvé par le pape François le 3 janvier 2017 et présenté par le cardinal Braz de Aviz le 22 mars 2017. On peut voir dans la coïnci-dence entre le thème de notre prochain chapitre et la promulgation de ce dernier document un signe provi-dentiel nous invitant à un nouveau départ et à un pas-sage « de l’individualisme à la communauté, à travers une conversion du cœur ». Le document invite, pour suivre le Christ aujourd’hui, à imaginer de nouvelles modalités, de nouvelles structures institutionnelles et mettre en œuvre de nouvelles structures de gouverne-ment et de formation ». Ce dernier document étudie le logion « A vin nouveau, outres neuves », parcourt dans la première partie, le renouveau postconciliaire et les chemins nouveaux qu’il ouvre dans trois do-maines : la diaconie face aux nouvelles pauvretés, l’évolution contemporaine des cultures et des socié-tés et le renouveau des structures pour maintenir à la vie religieuse son caractère prophétique. La seconde partie après une réflexion sur la résistance au change-ment, s’encourage à redéfinir la vocation et l’identité religieuse face aux nombreux départs et aux relâche-ments, des choix clairs s’imposent aux instituts dans l’exercice de l’autorité et face à leur internationalisa-tion en renonçant aux modèles obsolètes en matière de formation. Dans un troisième temps, le document s’attache à voir comment préparer des outres neuves dans la fidélité à l’Esprit dans les domaines de la formation, de l’animation communautaire et du ser-vice de la décision dans le cadre des chapitres et des conseils. Le Chapitre se trouve donc d’entrée de jeu inscrit dans une dynamique ecclésiale dont les tra-vaux ne pourront qu’en être enrichis. n

B.L.L.

1) L’instruction sur la formation dans les instituts religieux. Potissimum institutioni (2 février 1990) ; l'instruction sur la vie fraternelle en communauté. Congregavit nos in unum Christi amor (2 février 1994) ; l'instruction sur un engagement renouvelé de la vie consacrée au troisième millénaire. Repartir du Christ (19 mai 2002) ; l'instruction sur le service de l'autorité et l'obéissance. Faciem tuam, Domine, requiram (11 mai 2008) ; l’instruction sur identité et mission du religieux frère dans l'Eglise. « Et tous vous êtes frères » (Mt 23, 8) (4 octobre 2015)

En bref <<

ProtestationLe président Cesareo, responsable d'Assumption College dans une lettre ouverture a réagi au pre-mier projet du président Trump, relatif à l'entrée des voyageurs de sept pays concernés sur le territoire américain. Il rappelle que son université catholique est fondée sur la défense des droits de tout l'homme créé à l'image de Dieu, principes défendus par l'Eglise catholique. Sa déclaration vient renforcer les autres protestations exprimées par d'autres institutions supérieurs catholiques américains qui réagissent à ce projet. Assumption College, rappelle-t-il comme fils d'émigré lui-même, a été fondé en 1904 pour aider les enfants d'émigrés québécois et que depuis cet établis-sement accueillait des jeunes de tous pays et de toutes religions.

Bureau de Solidarité et déve-loppement Depuis sa fondation en 2008, le Bureau de Solidarité et développement (BDS) a obtenu de la part de la conférence épiscopale italienne le financement du projet d'électrification de Bulengera intitulé "Energie pour la formation à un avenir soutenable". En plus de l'installation de panneaux photovoltaïques, le projet comprend une installation satellitaire pour internet et d'un laboratoire de semences dont certaines espèces sont aujourd'hui menacées dans cette zone. Le financement d’un montant de 309.000 euros est jusqu'à présent le plus important jamais obtenu par le BDS.

Un prix pour le P. Dominique GreinerLa fondation Centesimus annus-Pro Pontifice, a annoncé mercredi 15 février l’attribution de son 3ème prix international « Economie et société » à l’Allemand Markus Vogt, professeur d’éthique sociale à l’Université catholique de Munich (Allemagne), pour son livre « Prinzip Nachhäl-tigkeit. Ein Entwurf aus theologisch-ethischer Perspektive » (Le principe de durabilité. Une tentative de perspective théologico-éthique) paru en 2013. Le jury a aussi décerné un prix au P. Dominique Greiner, rédacteur en chef de La Croix, pour son blog « La doctrine sociale sur le fil » sur La-Croix.com, et au journaliste allemand Burkhard Schäfers pour une émission de radio sur le jésuite allemand Oswald von Nell-Breu-ning (1890-1991), un des pionniers du principe de subsidiarité.

n avril 2017 n no 246

>> Afrique

L’AngolaUne visite en éclaireurs

Du 17 au 27 Janvier 2017 les PP. Marcelo Marciel et Luiz Gonzaga Da Silva ont parcouru le premier pays lusophone d’Afrique avec le

Mozambique. Ce voyage était avant tout une prospection en vue d’une prochaine fondation assomptionniste. Trois étapes principales ont

marqué cette visite : la capitale Luanda, Caxito plus au Nord-Est et Viana au Sud-Est de la capitale.

Pour qui se rend pour la pre-mière fois dans ce pays, le dépaysement est assuré.

Certes, la capitale, Luanda bé-néficie d’un grand dynamisme comme en témoignent le déve-loppement de constructions nou-velles et d’un parc automobile conséquent. Troisième ville la plus chère au monde, Luanda est aussi la plus sale avec l’amon-cellement des ordures, son odeur insupportable, ses rues défon-cées. Les embouteillages des candongueiros (taxis collectifs) caractérisent les abords de Luan-da au petit matin quand il s’agit de rejoindre le centre depuis les périphéries qui restent dans un état de délabrement extrême, sans infrastructures sanitaires, sans eau, ni électricité. La majorité de la population dispose de moins de deux dollars par jour et par personne. Elle survit dans le plus strict dénuement grâce à l’éco-nomie informelle, en péchant quelques poissons ou cultivant quelques tomates. Le régime ali-mentaire de base de la population repose sur le riz, le manioc, les haricots, le poisson et le poulet. Les supermarchés qui se multi-plient restent réservés aux expa-triés ou à de rares privilégiés. On assiste à une urbanisation anar-

chique sans services publics, ni plan d’aménagement.L’Angola ne compte pas moins de 1000 dénominations confes-sionnelles, mais les catholiques représentent 55 % de la popula-tion. L’on compte une vingtaine de diocèses, le plus important est celui de la capitale avec cinq dio-cèses suffragants. L’archidiocèse de Luanda compte 29 paroisses, 71 prêtres, 300 religieux et 190 religieuses.Six heures et demie du matin, le jour se lève à peine. La grande église de la paroisse se remplit et la prière débute par les laudes sui-vies de la messe en portugais et en langue locale. Des trois commu-nautés verbistes de Luanda visi-tées, deux sont des paroisses dont le nombre de fidèles avoisine les 2500 personnes chaque dimanche et les activités pastorales y sont intenses non seulement à l’église, mais à l’école ou au dispensaire tenu par des religieux ou reli-gieuses de différentes congréga-tions.

Périphéries de la capitaleCaxito est un de ces diocèses des périphéries de la capitale. Le clergé y est peu nombreux, mais il y a eu deux ordinations presbyté-rales et deux diaconales en 2016, fait remarquer Mgr Antonio Jaca, verbiste, premier évêque du dio-cèse depuis 2007. Il n’a pas moins

d’une centaine de séminaristes venant des paroisses du jeune diocèse. Plusieurs congrégations religieuses s’y sont implantées y compris un monastère de mo-niales. L’évêché tout près de la cathédrale ainsi que le centre pas-toral, sont flambant neufs.Nous visitons la paroisse de Ki-fangondo tenue par les Mission-naires de la Consolata et non loin de là nous découvrons le sanc-tuaire de San Antonio de la Parole divine. Tout respire la nouvelle évangélisation.La paroisse de San José a une ca-pacité de 2.000 personnes et béné-ficie d’une école en construction sous le patronage des Verbistes et d’un centre pour une vaste zone pastorale qui a été partagée entre les Missionnaires de la Consolata et les Oblats de Marie Immaculée.Notre visite nous conduit ensuite à la paroisse Saint Jean Baptiste avec son église de 3500 places où pas moins de 5.000 enfants sont catéchisés, puis celle de Santa Isabel tenue par les Mis-sionnaires d'Afrique. Au fur et à mesure que nous avançons dans notre découverte, nous réalisons combien la région est peuplée de gens pauvres, manquant de tout, comme le soulignent le prêtre Fidei Donum italien Don Mario et le P. Moïse, un prêtre angolais.A la paroisse du Bon Pasteur, nous nous contentons de visiter une

Par Marcelo Marciel

et Luiz Gonzaga da Silva

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des chapelles : celle de Sainte-Marie Euphrasie. La paroisse de Quibaixa, est à plus de trois heures de voyage au bout d’une mauvaise route. Elle est tenue par les Spiritains et possède elle aussi une belle église, un presbytère, une école et un centre de soins.

En pleine crise économiqueLa paroisse San José de Abula Atumba, couvre un secteur en pleine crise économique, un sec-teur vivant de la culture de la ba-nane et du manioc, et d’un peu de chasse. Celle d’Ambriz, en zone militaire, est desservie par les Ca-pucins, c’est l'une des premières églises catholiques d’Angola. Un hôpital tenu par une congrégation angolaise vient de sortir de terre. Il y a trois ans, quand ces reli-gieux y sont arrivés, il n’y avait que 20 paroissiens, ils sont main-tenant plus de 200 et autant de ca-téchumènes retrouvent le chemin de l'Eglise catholique après avoir fréquenté différentes églises pro-testantes. Autre diocèse de la périphie est de Luanda : celui de Viana érigé lui aussi en 2007 où nous accueille Mgr Joaquin Ferreira Lopes portugais OFMCap. Ici le

dialogue est simple, mais nous laisse à penser, combien il sou-haiterait bien nous voir nous ins-taller dans son diocèse. Il nous a invités à la prudence, à prendre le temps de regarder calmement et de discerner ce qu’il convient de faire en concertation avec les autres congrégations déjà établies en Angola depuis longtemps et en commençant à dialoguer avec la Conférence des Religieux d'An-gola. Dans ce jeune diocèse, le clergé local ne compte que 20 prêtres, mais les religieuses sont 60 et les religieux 20. En 2017, sera inauguré un nouvel aéroport dans le secteur Bom Jesus Viana à environ 40 km de Luanda. Ce lieu pourrait se transformer en nouveau quartier résidentiel.Pour avancer la réflexion sur une éventuelle implication en Ango-la, le prochain Chapitre général devrait faire des propositions. Aujourd’hui ouvrir une nouvelle mission exige un investissement important : achat de terrains, construction d’une église, d’un presbytère et de salles parois-siales, un premier contact à établir. De nouveaux pas devront être faits pour que l’Assomption puisse ger-mer sur cette nouvelle terre. n

Un fruit de l’année de la miséricorde

Accompagnés par le Supérieur provincial des Verbistes, Père Joao Ladeira, et du frère Julio nous avons rencontré Mgr Filomeno Dias, archevêque de Saint-Jacques de Luanda à son palais épiscopal, tout près de la présidence de la ré-publique. Dans un dialogue simple et cordial, le prélat s’est montré très attentif à notre présentation. Pour notre première visite en Angola, il a salué avec bienveil-lance notre désir de fonder dans son pays. Il semblait ignorer notre congrégation mais quand il a en-tendu parler du journal La Croix et de la Documentation Catholique, son visage s’est éclairé et il nous a félicités car ces médias publiaient de nombreuses informations sur l'Eglise d’Afrique. Il a rappelé com-bien il avait besoin de mission-naires, et que ce serait une grande joie pour lui d'accueillir l’Assomp-tion notamment pour un engage-ment dans la presse, la radio et la télévision. A la fin de l’entrevue il a estimé que cette visite et ce désir la fondation en Angola était un fruit de l'année de miséricorde.

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n avril 2017 n no 248

>> Pages d'histoire

Le temps des fondations a quelque chose de my-thique parce que, bien

souvent, il est porteur d’in-tuitions fondamentales et de grandes leçons. Par ailleurs, il est bien connu que nos échecs nous apprennent souvent plus que nos réussites et constituent des fac-teurs de vérité pour tout ce que nous pouvons entreprendre. Le premier essai de vie mission-naire à l’Assomption semble en être une illustration révélatrice. Les constitutions de 1855 envi-sageaient la mission comme fai-sant partie des possibilités apos-toliques de la congrégation mais

en cinquième position. Il faut at-tendre l’année 1860 pour qu’une telle offre se présente à elle. C’est pour répondre à la sollici-tation d’un évêque que le Père d’Alzon se lançait sans grande préparation dans cette aventure missionnaire audacieuse. Notre petite famille qui ne comptait alors que 22 religieux (13 reli-gieux de chœur, 2 frères oblats et sept convers)1 frémissait déjà à l’appel du grand large, comme en témoigne le récit de cette aventure.2 La destination de nos premiers missionnaires était l’Australie, aux antipodes du berceau de la congrégation.3

Les versatilités de ce saint évêqueIl se trouva que, le 12 avril 1859, le Saint-Siège érigea Brisbane au Queensland en Australie en siège épiscopal et choisit Mgr James Quinn (1819-1881), comme le titulaire de ce siège. Ce prêtre irlandais avait alors 40 ans et était un proche de Newman. Il fut sacré à Dublin (Irlande) le 29 juin 1859. Il avait étudié à Rome au collège de la Propagande. En 1856, il séjourna durant six mois à Nîmes et entretenait à Paris des relations suivies avec les Reli-gieuses de l’Assomption chez lesquelles l’élément irlandais

L’Australie, première mission de l’Assomption

(1860-1875)Les leçons du passé peuvent éclairer notre futur élan missionnaire

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n’est pas en reste. Son nom se lit fréquemment dans la correspon-dance avec Mère Marie-Eugénie. Aussitôt choisi comme premier évêque de ce nouveau territoire, Mgr Quinn s’empresse de cher-cher des collaborateurs pour son diocèse. Il se rend à Clichy où, depuis l’automne 1853, nos pre-miers pères ont ouvert un collège et rencontre les PP. Tissot, Brun et Cusse.Comme le fait remarquer le P. Jean-Paul Périer, « la généro-sité apostolique du fondateur n’a pas été évangéliquement récom-pensé par une quelconque pro-bité épiscopale, épisode qui n’est pas unique dans les annales de la mission »4. Mgr Quinn, évêque de Brisbane frais émoulu écrit au Père d’Alzon depuis Vienne le 23 août 1860, trouvant en lui un homme généreux dont il voulait profiter des largesses. Face aux exigences du jeune évêque, le P. d’Alzon était pourtant prévenu. Ses premières impressions étaient à coup sûr les bonnes. Il écrit à Mère Marie Eu-génie : « Ce n’est réellement pas un homme. Je veux bien envoyer du monde en Australie, mais dans une position moins soumise aux versatilités de ce saint évêque. »5

Le mois suivant, le Père d’Alzon fait également part au Père Gala-bert des curieuses propositions du prélat. Dans la lettre qu’il lui adresse le 23 août, le Père d’Alzon ne mâche pas ses mots et il semble qu’à ce stade le projet est déjà enterré.6 L’évêque ne ré-pondra jamais à la proposition de celui-ci de faire établir un accord pour favoriser l’implantation de l’Assomption avec sa résidence propre. L’évêque ne l’entendra qu’à sa manière. Et l’aventure missionnaire de l’Assomption en Australie n’excéda pas 15 ans (1860-1875). Quels en furent les protagonistes ?

Cusse le professeur nîmoisIl y eut d’abord le Père René-Eugène Cusse, un nîmois, né le 22 mars 1822. Il est le 14ème ins-crit au registre des profès de la congrégation. Après avoir été surveillant au collège, il avait été transféré à Clichy où il avait fait profession, le 15 janvier 1857 et avait été ordonné prêtre à Reims le 18 septembre 1858. Aîné de cinq enfants (son frère cadet Léon, né en 1828 entra égale-ment à l’Assomption et devint missionnaire en Orient) d’un ca-

1) Voir, Religieux de l’Assomp-tion au terme de l’année 1858, in Lettres du Père d’Alzon, t. II, p. 603-608.2) Les archives conservent un exemplaire du journal de bord manuscrit du Père Tissot. Voir également Austin Treamer, The mission of the Augustinians of the Assomption in Australia, 1860-1875, Nottingham, 1986, 175 pages.3) Voir le récit qu’en fait le P. Si-méon Vailhé, Vie du Père Emma-nuel d’Alzon, t. II, p. 644-661.4) L’aventure missionnaire as-somptionniste, Rome, 2000, p. 103.5) Lettre à Mère Marie Eugénie de Jésus, du 30 juillet 1860, in Lettres du Père d’Alzon, t. III, p. 271.6) Lettre à Mgr Quinn, évêque de Brisbane, in Lettres du Père d’Alzon , t. III, p. 2787) Voir le texte de l’accord, in Lettres du Père d’Alzon, t. III, p. 330-331.8) Lettre du P. Cusse au P. d’Alzon, citée dans la Vie du P ; d’Alzon, t. II, op. cit. p. 652.

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Maryborough sous les tropiques humides du Queensland (Australie) sert de port d'exportation du coton.

n avril 2017 n no 2410

ractère aigri par les difficultés, il était entré dans la congrégation, souffrant d’hémoptysie. Licencié ès-sciences, il était alors sorti de la congrégation pour aller ensei-gner au collège Saint Bertin à Saint Omer et l’avait de nouveau intégrée à Clichy peu de temps après.

Tissot le lyonnais féru de grammaire latine

Le Père Paul-Elphège Tissot, né à Lyon le 17 avril 1801,

bachelier ès-lettres, ordonné prêtre en 1825 à la primatiale Saint Jean, il fut sous-directeur du Collège de Nîmes aux côtés de l’abbé Vermot et l’un des cinq premiers compagnons qui, le jour de Noël 1845, posèrent les fondements de la congrégation. Professeur cultivé, auteur d’une grammaire latine, il fut envoyé à Paris en octobre 1850. Il devint le confesseur des Religieuses de l’Assomption et fut chargé par le Père d’Alzon de préparer la première implantation dans la capitale. Il ne prononça ses vœux que le 25 mars 1852 à Paris et fit profession définitive l’année suivante. Il connut donc bien la vie mouvementée des balbutie-ments de la première Assomp-tion. Il accepte à près de 60 ans

de s’engager dans l’aventure mis-sionnaire d’Australie.

Frère François devenu chercheur d’or

Le Frère François de Sales Gavete est le premier de la

liste des frères convers établie par le P. Saugrain. Il prit l’habit assomptionniste le 28 août 1852 et fit profession à l’Assomption le 24 décembre 1855 à Mireman en même temps que deux autres frères convers. Il était d’origine espagnole, sa date de naissance nous est inconnue, tout comme bien d’autres détails sur son parcours, si ce n’est que le P. d’Alzon l’invite à être plus soi-gné de sa personne. Mais c’est le P. d’Alzon qui le proposa à nos deux premiers missionnaires pour leur venir en aide pour tous leurs besoins matériels. Il était carliste et arrivé à Londres, il eut beaucoup de difficultés à obtenir son passeport à l’ambassade, car il fallut lui arracher tant bien que mal une déclaration de fidélité à la Reine d’Espagne, Isabelle II.Une convention entre la congré-gation fut signée à Nîmes entre Mgr Quinn et le P. d’Alzon le 19 octobre 1860 pour l’établissement des religieux dans son diocèse.7 Cet acte en fait signé avec sans

doute trop de candeur et de préci-pitation, livrait au pouvoir absolu et au bon vouloir de l’évêque nos religieux pour une période de dix ans. Nous verrons combien les conséquences en furent désas-treuses.

Henri Brun, fondateur intrépide

Le 5 décembre 1860, jour du départ depuis Liverpool, le

P. Cusse réclame au P. d’Alzon copie du document, car écrit-il, « L’étrange interprétation qu’il [Mgr Quinn] m’en a donnée, me fait désirer d’en avoir le texte à ma disposition ». Mais il est

Le Père Henri Brun, le premier à avoir exercé la fonction d'assistant général dans la Congrégation.

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trop tard.... Nos trois frères em-barquent sur un bateau à voile, le Douglas Mac Kay, en compagnie de leur évêque et de 600 passa-gers, le 7 décembre 1860. Venu les accompagner depuis Londres pour leur faire ses adieux, le P. Brun écrit au Père d’Alzon le lendemain, quand « le cœur bien gros » ils se furent séparés : « Le P. Cusse prend son départ à un point de vue surnaturel... Le P. Tissot est un saint... » Le navire abordait les côtes aus-traliennes à Port-Philip près de Melbourne le 12 mars 1861. Et ils arrivèrent à Brisbane, centre du diocèse et capitale du Queensland le 10 mai 1861, soit cinq mois après leur départ de Liverpool. Le P. Tissot et le Fr. François résidèrent chez l’évêque jusqu’à la mi-juillet et rejoignirent alors Maryborough, une localité d’à peine 200 catho-liques située à 240 km au Nord et trouvèrent l’hospitalité chez

un riche paysan bienfaiteur de l’église locale. L’évêque exigea d’eux un service pastoral limité exclusivement aux seuls blancs, alors que la région est peuplée par les aborigènes auxquels le P. Tissot rêve d’annoncer l’Evan-gile. La situation du P. Cusse est encore plus critique, toujours à Brisbane, il était sous la coupe de l’évêque : « Je dis la messe et confesse quelques personnes, puis je m’enferme dans ma chambre, d’où je ne sors presque pas », répète-t-il à chaque lettre. Il proposait alors que soit confié à l’Assomption par la Propa-gande le vicariat de Micronésie et Mélanésie, resté vacant. En effet le premier évêque de ce ter-ritoire avait été massacré par les indigènes, le second était mort de fièvre, trois prêtres et deux frères avaient été mangés, d’autres prêtres et religieux avaient été emportés par la fièvre. Le P. Cusse demandait au P. d’Alzon

que cette partie Nord du Queens-land devienne un vicariat ayant Rockhampton pour centre (640 km de Brisbane). En janvier 1862, la demande fut transmise par le P. Vincent de Paul Bailly, alors procureur au préfet de la Propagande, le cardinal Barnabo qui la refuse sous prétexte que la tâche était trop lourde pour une congrégation naissante et qu’il était préférable que celle-ci gran-disse dans l’ombre avant que de vouloir conquérir le monde.... Au risque de se mettre dans la déso-béissance, le P. Cusse quitte alors Brisbane et se rend à Sydney où l’accueille l’archevêque bénédic-tin Mgr John-Bede Polding. Il lui confie la mission de Newcastle si-tuée à 150 km au Nord de Sydney. Mais très vite la sanction tombe : le 5ème Chapitre général de sep-tembre 1862 prononce l’exclu-sion du P. Cusse pour désobéis-sance. Jamais la punition ne fut acceptée par l’intéressé. « Vous

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Ipswich, l'école et son église.

n avril 2017 n no 2412

avez beau faire et beau dire, écrit-il au P. d’Alzon, ... je n’en croirai rien... vous serez pour moi le P. d’Alzon des anciens jours. Amu-sez-vous, s’il vous est agréable à m’écrire tout ce qui vous sem-blera le plus désagréable, je n’en croirai pas un mot, et mes senti-ments d’affection n’en seront pas altérés le moins du monde. »8 A Newcastle, le P. Cusse qui prenait la succession après deux pasteurs ayant ruinée la paroisse morale-ment et matériellement, remit la communauté des fidèles sur pied. Lors d’un séjour d’une semaine à cet endroit, l’archevêque eut la surprise de confirmer 150 per-sonnes, de donner la première communion à 250 personnes sur une population de 600 fidèles. Il fit construire un presbytère et commença la construction d’un collège. Le Père Brun, arrivé sur place - nous en parlerons plus loin - le visita en juin 1866. Il mourut de la tuberculose le 6 septembre 1866 entouré de l’affection de ses fidèles et de l’assistance des reli-gieux maristes durant la dernière semaine de sa vie. Il eut des funé-railles grandioses présidées par le vicaire général.

Polycarpe, un fils bien-aimé du Père d’Alzon

Entre temps en effet, le père Henri Brun, ayant délaissé la

fondation d’Angleterre, se pro-posa pour la nouvelle mission. Né le 1er octobre 1821 à Langogne en Lozère, il avait fait ses études dans ce diocèse et avait été ordonné en 1845. Il faisait partie des Assomp-tionnistes de la première heure. Il s’offrait pour cette mission en demandant de se consacrer à l’évangélisation des autochtones. En octobre 1862, il se rend à Dublin et s’embarque avec à ses côtés, le Frère Polycarpe Hudry (1834-1912) qui n’a pas encore ter-miné son noviciat. Nous sommes le 11 décembre1862 et le Golden City lève l’ancre le 13 décembre avec nos deux frères. Ils arrivent à Brisbane le 7 mars 1863. Le P. Brun se fait fort de réussir là où ses devanciers avaient échoué, mais le 8 août 1863, ses illusions sont vaincues, Mgr Quinn le désigne au poste d’Ipswich, une localité située au sud-est de Brisbane, très loin de la résidence du Père Tissot. Le voilà pris lui aussi dans la sou-ricière de Mgr Quinn. Il lui fallait

en prendre acte, l’évêque refusait de se dessaisir de la moindre par-celle de son autorité. Quinze ans de présence de l’Assomption ne changèrent rien à l’entêtement de l’Irlandais. Mais à Ipswich, le P. Brun se trouvait mieux loti que son confrère du nord. Ils furent tous les deux promus doyens en 1869 et entrèrent au conseil épis-copal pour assister les deux vi-caires généraux durant l’absence de l’évêque parti à Rome pour le concile. Dans la grande paroisse du P. Brun, le nombre des catho-liques quintupla et il réussit à y établir un réseau de dix écoles fré-quentées par 600 enfants. Il quitta définitivement l’Australie, en mai 1873 et le P. Tissot en août 1875. Entre temps, alors que l’on avait perdu les traces du Fr. François devenu sans doute chercheur d’or dans le bush, le Fr. Polycarpe, très apprécié par le P. d’Alzon fit sa profession définitive le 16 janvier 1870 et revint en France en même temps que le P. Brun, en mai 1873.La mission de Jésus lui-même n’est-elle pas passée par la Sama-rie, par ces lieux, où il ne fut pas reçu ? Paul n’a-t-il pas essuyé un échec cuisant à Athènes ? Cela si-gnifie nulle qu’ils faisaient fausse route ! Laissons au Père Tissot le soin de conclure cette découverte de la première mission assomp-tionniste au-delà des mers : « Les faits relatifs à notre congrégation qui se sont passés ici depuis qua-torze ans et plus, me laissent un ample sujet de réflexions. Je vois que les desseins de Dieu peuvent être contrariés et retardés, mais non détruits par la volonté d’un seul homme. Nous quittons le Queensland sans avoir pu y former un premier établissement assomp-tionniste, mais nous laissons des souvenirs qui préparent la voie à quelque autre congrégation reli-gieuse dans des temps meilleurs ». n

La traversée pour l'Australie en 1861, la population compte plus d'un million d'habitants avec comme unique but, le développement économique du pays.

>> Pages d'histoire

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Publications <<

Qui comme Jésus-Christ !

Le P. Roberto Favre, A.A., vient de publier un livre au titre bien évocateur ¡Quién como Jesucristo ! [Qui comme Jésus-Christ !] . Comme lui-même écrit à la première page de son livre, il s’agit d’un ensemble de sujets réunis dans ce vo-lume « préparés depuis un certain temps déjà, pour être utilisés à différentes occasions ». En fait, ce sont des thèmes en relation avec la personne du Père Emmanuel d’Alzon, ou avec la spiritua-lité qu’il a laissée en héritage aux Assomptionnistes, ou avec l’histoire de son époque et de la congrégation qu’il a fondée. Ces pages sont réparties en 22 chapitres rédigés brièvement et de lecture agréable. La biblio-graphie utilisée est impression-nante : elle passe par les écrits du fondateur, utilise les commentateurs et les auteurs classiques qui ont étudié cette spiritualité (Cayré, Sage, Touvene-raud, Sève). L’auteur n’oublie pas de citer quelques Pères de l’Eglise (saint Augustin d’Hippone, saint Irénée de Lyon), ou saint Jean de la Croix, et encore certains théo-logiens du concile Vatican II comme Schil-leebeeckx. On est devant un excellent ou-vrage permettant d’entrer dans les grands thèmes de la spiritualité alzonnienne. Ces pages seront lues et méditées avec grand profit par des laïcs qui cherchent à mieux connaître les Assomptionnistes et leur fondateur. Les religieux en formation y trouveront également une synthèse à la fois simple et profonde de la spiritualité qu’ils sont appelés à vivre.P. Julio Navarro Román, a.a.

En marchant vers l’unité

Le livre à deux voix

Le 31 octobre 2017 marquera le 500ème anniversaire de la pu-blication des 95 thèses que Martin Luther, selon la tradition, a

affiché à la porte de l’Eglise de la Toussaint de Wittenberg. C’est le prétexte de la publication à deux voix qui vient de paraître. Le duo est composé, pourrait-on dire, de deux ténors de l’échange entre catholiques et protestants, pour autant qu’ils sont tous deux, depuis de nombreuses années, membres du groupe des Dombes qui regroupent des bâtisseurs d’unité, comme ceux qui édifiaient les cathédrales au Moyen Age. François Clavairodly, président de la Fédération Protestante de France depuis 2013 et Michel Kubler, directeur du centre Saint Pierre Saint André de Bucarest sont deux protagonistes rompus au dialogue œcuménique. Leur dialogue témoigne de l’enthousiasme et fait preuve d’une réelle

espérance. Le prêtre et le pasteur sont comme deux marcheurs cheminant dans la même direction. Leur parcours comprend quatre étapes. La première est balisée par le rappel des fondements de foi (Bible, Jésus, Marie, les saints, le salut et le débat sur la prédestation), la seconde sur l’histoire (celle de la Réforme, de Luther et des guerres de religions), la troisième sur l’Eglise et le pape, la quatrième sur les rapports de la société marqués par la laïcité, les questions morales et le dialogue interreligieux.

Loup Besmond de Senneville, journaliste au quotidien La Croix est l’animateur de cet échange mené jusqu’à une conclusion qui évoque la fraction du pain à l’auberge d’Emmaus. De fait, ce parcours permet au lecteur de découvrir dans leur propos celui dont la présence se cache dans la pénombre. On peut se réjouir de voir en annexe cités des textes qui attestent de l’ampleur du chemin parcouru depuis Vatican II. Leurs références sont autant de pierres blanches sur le chemin de l’unité. On peut toutefois regretter que l’éditeur ait omis une table des matières qui aurait facilité la consultation de l’ouvrage.

B.L.L.

100 raisons de vivre en chrétien par Sylvain Gasser, Bayard, 421 pages.

En 2010, l’auteur avait déjà publié 70 raisons de vivre en chrétien. Il a remis l'ouvrage sur le métier. Il en est aujourd’hui à 100. Des questions fondamentales : l’enfer existe-t-il ? A-t-on besoin de la religion pour croire ? Dieu permet-il les catastrophes ? Les réponses proposées par le Père Sylvain Gasser, rendent compte de l’espérance qui anime la foi des chrétiens. Cette somme constitue une sorte de catéchisme sans concession. Les textes vivifiants à méditer sont autant de petites pépites capables d’éclairer la vie du chrétien.

François Calvairoly, Michel Kubler avec Loup Besmond de Senneville, Protestants, catholiques. Ce qui nous sépare encore. Dialogue entre un pasteur et un prêtre, Bayard, 2017, 274 pages

n avril 2017 n no 2414

L’ensemble des cartes de visites du Supérieur géné-ral est publié annuelle-

ment dans Documents Assomp-tion. Cela représente un ensemble remarquable pour connaître l’état réel de la congrégation, les points forts et les défaillances de sa vie religieuse. En 2012, le Père Géné-ral a publié 7 cartes de visite ; en 2013, 8 ; en 2014, 19 ; en 2015 : 9 et en 2016 : 23 cartes de visite. Les visites qu’il vient d’effectuer en Angleterre et en Russie ne se-ront rendues publiques que plus tard.Ces 68 cartes de visite mérite-raient une analyse approfondie car

plus que d’être de simples baro-mètres sur telle ou telle situation, elles sont à considérer comme un tremplin pour passer à une qua-lité supérieure de l’apostolat, du témoignage communautaire et de l’approfondissement de la vie religieuse dans toutes ses dimen-sions. Celles-ci peuvent avoir un caractère collectif et s’adresser, soit à un ensemble de commu-nautés réparties sur un pays ou un territoire, soit à une communauté particulière. Ce qui fait que le nombre de cartes ne correspond pas aux 116 communautés exis-tantes dans la congrégation au mois de décembre 2016, même si

durant le mandat l’ensemble des communautés, à l’une ou l’autre exception près, a fait l’objet d’une visite canonique de la part du Supérieur général durant son mandat. Rappelons ce que doit être une visite canonique. Le Supérieur provincial comme le Supérieur général a le devoir d’effectuer ces visites canoniques. La visite ca-nonique met le Supérieur majeur devant sa responsabilité de ren-contre systématique de chaque re-ligieux. Ces moments privilégiés d’attention aux personnes sont inscrits comme nécessaires dans l’animation de l’institut et font

>> Les visites canoniques

Ces moments d’attention aux personnes

La communauté de Nîmes lors de la visite canonique en mars 2016.

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partie des outils décrits dans notre Règle de vie (R. V. 98, § 2). Elle doit être annoncée comme telle. Le canon 628 § 3 du code de droit canonique rappelle l’atmosphère de confiance qui doit entourer ces visites afin de favoriser des réponses adaptées aux différentes situations des religieux et de leurs communautés. Elles doivent bé-néficier d’un climat qui permet un dialogue « en toute vérité et cha-rité ». Le but de ce dialogue com-munautaire et interpersonnel vise avant tout à favoriser et dévelop-per le sérieux et la croissance de la vie religieuse. L’échange doit cependant veiller à ne pas « porter atteinte à la liberté de conscience, au droit du for interne et à la ré-putation des membres ». Le P. Jean Beyer dont le commentaire fait autorité, note : « Le supérieur et les visiteurs qu’ils délèguent devraient être informés des exi-gences morales que posent tant le secret naturel qu’un secret confié professionnel. On est étonné de voir l’ignorance des responsables à ce sujet ; il n’est pas permis d’agir en violant publiquement ce secret. » (Commentaire du code de droit canonique, Livre II, Troi-sième partie. Jean Beyer. Le droit de la vie consacrée. Instituts et so-ciétés. Editions Tardy, Paris 1988, p. 45 et s.) Le déroulement de ces visites comporte un avant, un pendant et un après. L’« avant » consiste en un temps de prépara-tion. A cette étape seront précisées les questions à aborder, les per-sonnes à rencontrer, les points à débattre. Le « pendant » : c’est le temps de la rencontre de la com-munauté, de son supérieur et de chaque membre qui la compose. Ce temps s’achève par un bilan qui permet à chacun d’exprimer les fruits d’une telle rencontre. Le déroulement comporte aussi un « après » souvent marqué par la « carte de visite » dans laquelle

la communauté et ses religieux trouvent ce à quoi ils sont appe-lés.La structure de chaque « carte de visite » varie, mais elle aborde toujours les points essentiels de la vie communautaire, les vœux, la mission, la prière. Elle commence en général par un aperçu global sur l’implantation à la fois géo-graphique, ecclésiologique de la communauté (Weltanschauung) et se conclut sur des perspectives d’avenir. Etant donné aussi la dis-persion des communautés, dans certains cas, le Supérieur général insistera tantôt sur le lien avec la Congrégation, sur la collabora-tion avec les laïcs et les sœurs de la famille de l’Assomption, là où le contexte l’exige.1. La communauté. Cette étape de la réflexion invite chacun des religieux à regarder en vérité les frères avec lesquels il vit, pour construire chaque jour ce modèle de vie apostolique auquel l’appelle la Règle de vie (R.V. § 6-12) : un lieu d’épa-nouissement où chacun peut réa-liser sa vocation et où il puisse témoigner d’une communion propre à traduire en son sein de sa foi au Christ vivant et de la bonne nouvelle de l’Evangile. Ces visites ont pour but de veiller au bon fonctionnement de la vie communautaire et apostolique, et à l’équilibre harmonieux de vie de la communauté.2. La mission apostolique. (R. V. §13-22) se résume à notre de-vise « Que vienne ton Règne ! » La visite consiste donc à parcourir les axes sur lesquels vient s’ins-crire cette devise. L’éventail des diverses missions auxquelles sont envoyés les frères par la commu-nauté quand il est bien déployé, permet d’être l’outil du vent de l’Esprit. Les visites canoniques permettent à chaque religieux de vérifier si son identité de « reli-

gieux assomptionniste vivant en communauté apostolique » (R. V. § 1) induit bien ce souffle de l’Es-prit apte à transformer le monde.3. La vie de prière et des vœux. Chaque visite canonique a pour préoccupation première de rappeler ce qui fait le lien profond de chaque religieux au Christ, sa consécration personnelle à sa per-sonne et sa relation profonde avec lui dans la prière. La visite cano-nique vérifie si l’engagement per-sonnel et communautaire des uns et des autres favorise une qualité de vie religieuse propre à un dé-veloppement et à un progrès.4. La vie économique. Sur le plan économique, chaque communauté est appelée à pré-senter au visiteur ses comptes communautaires et personnels, les comptes rendus des chapitres locaux, des comptes-rendus des visites du Provincial ou de son délégué, les éphémérides de la communauté quand ils existent. Ces documents reflètent au jour le jour les phases de sa vie et véri-fient à la fois si la communauté est fidèle à la pauvreté à laquelle elle aspire et à la solidarité avec les plus pauvres à laquelle l’ap-pelle la Règle (R.V. § 26)5. La communion avec la Congrégation a pour but de développer un esprit de solidarité entre ses membres et de cores-ponsabilité à tous les niveaux. Cela suppose une entraide et une information mutuelle. Elle s’élargit aujourd’hui, dans bien des lieux, à l’Alliance Laïcs-Re-ligieux en vue de favoriser une meilleure mise en œuvre de notre charisme propre.Ces quelque réflexions se veulent être une simple amorce et sti-mulent chacun à revenir à la carte de visite qui le concerne. A coup sûr, il y trouvera là une nourri-ture qui lui permettra d’aller de l’avant. « Duc in altum »... n

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16 n avril 2017 n no 24

LE CHAPITRE GÉNÉRAL 2017 Sixième et dernier volet d’un dossier réalisé par Bernard Le Léannec

"Les douze Apôtres" désigne un groupe de blocs de calcaire des bords de mer du parc national de Port Campell en Australie.

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10 Cléspour suivre Les Chapitres provinciaux1. L’Assomption en Afrique

2. Le Chapitre d’Afrique

3. Le Chapitre de Madagascar

4. Le Chapitre d’Amérique du Nord – Philippines

5. A votre santé

6. Cap vers l’avenir

7. Les affaires économiques

8. Les petites mains du Chapitre

9. La retraite du Chapitre

10. L’organigramme du Chapitre

Dans le dernier volet de notre dossier consacré au Chapitre général 2017, nous présentons les trois derniers Chapitres provinciaux : celui de la province d’Afrique, de Madagascar et de la province d’Amérique du Nord - Philippines. Au lendemain du Chapitre général, chaque province tiendra un Chapitre d’application qui lui permettra d’envi-sager la mise en œuvre concrète des orientations prises au cours du Chapitre de Lyon. Le Chapitre général aura à assurer la mise à jour de la Ratio intitutionis, prévoir aussi les grandes lignes du prochain mandat et choisir les hommes qui conduiront son exécution dans le cadre de structures adaptées. Pour la bonne marche de cette assemblée, une large mobilisation a englobé les différents aspects de cette préparation: de l’intendance à la planification, de la liturgie aux traductions dans les trois langues de la Congrégation, du Secrétariat au service de communi-cation, le travail invisible de mille petites mains. Le temps d’un Chapitre est un temps de renouveau porté par la prière de toute l’Assomption et par une retraite qui se situera à la veille de choix cruciaux. Puisse ce Chapitre aider la Congrégation à se projeter avec audace dans la construction du Royaume et dans l’annonce de Jésus Christ au monde d’aujourd’hui. n

Pour annoncer Jésus-Christ

18 n avril 2017 n no 24

LE CHAPITRE GÉNÉRAL 2017

01 L'Assomption en Afrique

La vie religieuse en Afrique connaît un essor réel. Cela est dû sans doute à

la société africaine qui met natu-rellement l’accent sur le groupe plus que sur l’individu. Face à la pluralité de ses cultures, l’Afrique doit être abordée, non pas avec la tentation de s’ingérer dans sa culture pour la changer, mais bien plutôt pour se laisser transformer par le regard que l’on porte sur elle. L’incultura-tion vise à introduire l’Evangile dans le respect de la culture et de l’agir africain dans la diversité de ses facettes. Le Christ, centre de la révélation chrétienne est l’ir-ruption de Dieu dans l’histoire et le langage des hommes devenu accessible à tous. Tel est le sens de l’incarnation. Tel est le sens de l’inculturation. Nous trou-vons dans notre foi de disciple le signe fondamental de notre identité religieuse. Ne consiste-t-elle pas alors à enraciner la vocation baptismale et à l'expri-mer dans toute sa plénitude, par chacun des vœux : la pauvreté, la chasteté, l’obéissance. Pour une congrégation religieuse telle que la nôtre, il s’agit d’inculturer son charisme propre afin de répondre aux besoins de l’Eglise. Tout n’est pas transplantable en tout temps et en tout lieu.Rappelons que l’histoire de l’Assomption en terre africaine a commencée en 1852 avec l’arri-vée des premières Religieuses de l’Assomption en Afrique du Sud. Sur place après la scission, elles deviennent les Sœurs Mission-naires de l’Assomption (MSA), congrégation distincte des RA, avec à leur tête la Mère Marie Gertrude Hennigsen (1822-1904). Les premiers Assomp-

tionnistes n’arrivèrent au Congo qu’en 1929 et en Tunisie en 1934. En Côte d’Ivoire, la première commu-nauté fut consti-tuée en 1957. Au-jourd’hui la famille de l’Assomption est présente par l’une ou l’autre de ses branches dans une quinzaine de pays du continent.Les appels de fondations pour les Assomptionnistes sont nom-breux : en Afrique francophone au Congo Brazzaville, en Afrique anglophone au Ghana, ou encore en Afrique lusophone en Angola. Ils associent souvent la réponse conjointe de plusieurs Provinces de la Congrégation.Les pierres d'achoppement de la vie religieuse en Afrique ne manquent pas et il est symptoma-tique de constater que le nombre de départs durant la formation demeure très élevé. Est-ce faute de n’avoir pas su suffisamment inculturer la vie religieuse ? La compréhension de la famille et l’obligation de solidarité avec celle-ci, l’ethnocentrisme viennent parfois parasiter la vie communautaire, voire favoriser des attitudes incompatibles avec les engagements religieux.Face à un continent déchiré, l’Assomption a apporté deux réponses claires : son investis-sement dans la formation d’une part, et celui de son témoignage, d’autre part. Sur place, deux pôles internationaux de forma-tion, l’un francophone à Kinsha-sa et l’autre anglophone à Nairo-bi connaissent un bon développe-ment et la session internationale de 2015 à Nairobi fut un moment marquant.

Force est aussi de reconnaître que le té-moignage porté par la famille de l’Assomption atteste de son courage à écrire sur ce continent une page vivante d’évangile, avec l’ouverture de postes de pre-mière évangélisation ou des im-plantations en des lieux menacés par les conflits. Nous connais-sons tous la phrase célèbre de Tertullien : " Le sang des martyrs est semence de chrétiens. " Les lieux de souffrance de l’Assomp-tion sont ceux de sa fécondité. Mentionnons la disparition de nos trois frères (2012) et l’assas-sinat du Père Vincent (2016) au Nord Kivu, mais aussi le sort tragique des sœurs (au Rwanda, Sœur Guido Popa, OA : 1992) (en Algérie, Sœur Paul-Hélène, PSA : 1994) et plus récemment les événements qui ont touché les Religieuses de l’Assomption au Niger en janvier 2015. L’As-somption en Afrique fait sienne la phrase du P. d’Alzon : « Il faut que je l’aime, ce monde. Il faut que je l’évangélise ». n

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02 Le Chapitre d’Afrique

Le 9ème Chapitre Pro-vincial d’Afrique a été célébré à Namugongo/

Kampala, au pays des mar-tyrs d’Ouganda, comme pour manifester l’appel au prophé-tisme de la vie assomption-niste dans ce continent aux prises avec les guerres et le terrorisme. Réunis du vendre-di 29 décembre 2016 au mardi 3 janvier 2017, en Chapitre provincial pour réfléchir à leur mission en Afrique pour les six années à venir, les Augustins de l’Assomption ont centré leurs échanges sur un thème fort : « Artisans du Royaume dans une Afrique en crise ». Des voies et des moyens ont été envisagés pour faire face aux paralysies sociopolitiques dont les pays africains sont la proie. L’urgence prophétique pour notre Congrégation est d’œuvrer à la réconciliation des peuples, à la justice et à la paix.Ambition apostolique Les interventions se sont fo-calisées sur les orientations apostoliques prioritaires à prendre pour les dix ans à

venir, en regard du thème du Chapitre provincial —« Arti-sans du Royaume dans une Afrique en crise »— et celui du Chapitre Général —« À vin nouveau, outre neuves ». Le Chapitre a choisi le service éducatif en faveur de la paix pour favoriser dans tout apos-tolat « une éducation intégrale à la culture de la vérité, la paix et la réconciliation ».Il a eu pour préoccupation de retrouver les racines éthiques visant à édifier la coexistence entre les peuples et le dévelop-pement intégral de l’homme. Eduquer à la paix, c’est ap-prendre à accueillir la diversi-té dans le respect réciproque et dans la liberté de foi et de pen-sée. Cette attitude construc-tive trouve son humus naturel dans un dialogue désintéressé qui devient « un engagement éthique qui crée une nouvelle condition sociale » (Evangelii gaudium, n° 142).A l’âge de la maturité Dans son allocution, le P. Benoît GRIÈRE, Supérieur général, a témoigné des évolu-tions notables en cours : « La

Province d’Afrique a dépassé un cap qui illustre qu’elle a acquis sa maturité », et ensuite a invité à un engagement tou-jours plus affirmé en faveur de la réconciliation, de la justice et de la paix et à un regard de gratitude sur notre passé, à une passion renouvelée pour vivre le présent et à une marche en avant vers l’avenir pleine d’espérance, selon l’idée de la lettre apostolique du Pape François à l’occasion de l’an-née de la vie consacrée. L’Alliance Laïcs-Religieux s’est trouvée renforcée par cette rencontre. Elle a, durant l’assemblée, fait preuve de rigueur et d’ardeur et consti-tuée un stimulant pour cha-cun. Le P. Protais KABILA, Supérieur provincial, a souli-gné en conclusion le réalisme des propositions capitulaires : « La Province a grandi en âge, en personnel et en esprit missionnaire ». Il s’agit à pré-sent de redoubler d’efforts en vue d’accomplir notre mis-sion pour le Règne dans cette Afrique en crise.

Muvunga Tardif

LES ÉLECTIONSOnt été élus comme délégués au Chapitre généralOdhiambo Yala Benard, Kasereka Kibanda Wilfrid, Tshiamala Katalayi François, Kambale Kahongya Thierry, Kasongo Mayamba Jean-Claude, Bahati Antigon, Kasereka Kapitula Éphrem, Kasereka Musande Salvator, Paluku Meso Jean-Marie, Kakule Tsongo Michaël.Les suppléants choisis sont Kambale Migheri Jean-Baptiste, Mawazo Kavula Sikirivwa, Muturi Kamau Dominic.

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20 n avril 2017 n no 24

LE CHAPITRE GÉNÉRAL 2017

La Province de Ma-dagascar a célébré son second Chapitre

provincial du 26 au 30 dé-cembre 2016 à Belemboka Tuléar. Ce Chapitre vécu comme un temps de grâce, a étudié les différents docu-ments de la commission préparatoire du Chapitre général, bénéficiant de la présence du P. Marcello Marciel, Assistant général. Un Chapitre provincial est un temps de discernement visant à redynamiser la vie communautaire à la base de l’apostolat, une occa-sion d’évaluer la qualité de la vie à la suite du Christ sous l’action de l’Esprit, cœur de toute consécration religieuse et de se rappeler l’appartenance au corps de toute la Congrégation.Ce Chapitre a accordé une large place à la formation vu le nombre croissant des jeunes et mesurer les progrès réalisés dans ce domaine depuis quelques années. A surtout été évo-

qué l’ouverture à l’interna-tional effectué par l’envoi de missionnaires et d’étu-diants à l’extérieur de la Province. De même l’ac-cueil des missionnaires et d’étudiants d’autres Pro-vinces, l’apprentissage des langues et la formation des formateurs ont fait l’objet d’une réflexion stimulante. On peut se féliciter de voir les étapes bien structurées de la formation dans la Pro-vince, mais reconnaître aus-si que certains défis restent à relever tel que l’accompa-gnement des jeunes en for-mation et la carence de for-mateurs malgaches dans les communautés de formation internationale. L’Assomption à Madagas-car est présente dans la pas-torale paroissiale et éduca-tive avec une proximité au monde des jeunes, en parti-culier, dans l’œuvre mobi-lisatrice du « réseau des écoles de brousse de Toliara et du Collège Mgr Canonne d’Ejeda ». La Congrégation doit davantage affirmer son

identité et sa visibilité. Son charisme dans la vie parois-siale, la formation, la prépa-ration et l’accompagnement des religieux engagés dans ce monde doit être mieux at-testé. Pour se concrétiser cet engagement doit se mettre en œuvre en collaboration avec les laïcs. C’est la raison pour laquelle ce Chapitre a consacré une journée entière à l’Alliance laïcs-religieux, les invitant à prendre part à ce que vivent les religieux. Le dernier thème abordé a été celui de la réorganisation de la Congrégation avec l’étude des différents sché-mas proposés par la com-mission préparatoire, occa-sion de mieux comprendre la réalité de la Congrégation à travers le monde. Le Chapitre a porté une at-tention spéciale au rapport du Supérieur Provincial sur les trois années écoulées. Il en a donné lui-même un résumé dans l’éditorial du bulletin : « Vaovao Mada-gascar », n° 29 de décembre 2016 : « Ce travail rétros-

pectif, écrit-il, a permis de dire que le nombre des reli-gieux assomptionnistes à Madagascar a augmenté de-puis la naissance de la Pro-vince en 2013. Beaucoup de religieux sont actuellement dans le secteur de la for-mation avec cinquante-sept jeunes en formation (reli-gieux, novices et postulants) et dix-sept formateurs. La Province fixe, comme une de ses priorités, la forma-tion religieuse, humaine et intellectuelle des religieux car cela permet, d’une part à ceux-ci de garder et de vivre le charisme et la spiritualité de l’Assomption, et d’autre part d’être des hommes de leur temps ».Ce Chapitre a été pour toute la Province un moment de grâce. Une deuxième ses-sion capitulaire sera orga-nisée du 1er au 4 août 2017 prochain. Ce sera l’occasion de reprendre les décisions à mettre en œuvre pour les trois ans à venir. Que Dieu nous y aide.

Louis-Martin Rakotoarilala

03 Le Chapitre de Madagascar

LES ÉLECTIONSOnt été élus délégués au Chapitre général : les PP. Botralahy Gilbert Romain, Raharivelo Erick et Rakotoarilala Louis-Martin. Le suppléant choisi est le P. Daniel Carton.

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Ce Chapitre provincial s’est tenu au Centre de Renouveau de

l’Immaculée Conception à Putnam, Connecticut, aux États-Unis du 2 au 7 janvier 2017 avec la participation de 21 délégués (16 religieux et 5 laïcs), venus des territoires des États-Unis, du Mexique, du Canada et des Philip-pines. Echanges, débats et contri-butions se sont concentrés sur l’urgence du renouveau spirituel en nous et autour de nous, en revisitant les textes fondateurs et/ou officiels. En tant qu’« hommes de foi, de communion et solidaires des pauvres et des petits », il est urgent d’adopter un langage pertinent et accessible aux besoins des communautés et des cultures de notre temps.Dans son mot d’accueil, le Père provincial José Miguel Díaz a insisté sur « le renou-veau spirituel authentique et fraternel ». Après avoir invoqué le Saint-Esprit et

04 Le Chapitre d’Amérique du Nord - Philippines

accueilli les capitulants, il a invité le Chapitre à se faire communauté de foi pour réfléchir, prier et échanger idées et propositions. Les commissions ont été ensuite constituées. Le P. Bernard Holzer, promoteur, les PP. Peter Precourt, Bau-douin Ngoa et Alex Castro, modérateurs, les PP. Richard Lamoureux et Marcel Poi-rier ont été élus co-Prési-dents du Chapitre. Chaque commission était guidée par le P. José Miguel Díaz et le Fr. Didier Remiot. Tous les échanges, débats et contributions ont été généra-lement axés sur les thèmes de : mission et renouveau spirituel, ambitions aposto-liques et priorités, forma-tion, pastorale vocationnelle, vie et travail en communau-tés internationales, alliance Laïcs-Religieux, finances, gouvernement et structures.Dans un esprit du renouveau les quatre Territoires (États-Unis, Mexique, Canada et

Philippines) ont été invités à traduire leur foi dans un langage toujours pertinent et plus accessible à tous. Le Chapitre a demandé à chaque Territoire d’étudier toutes les recommandations en vue du Chapitre d’appli-cation. Les capitulants ont voulu lier la question de la formation à celle de la pas-torale vocationnelle et de la formation des formateurs. Ils ont fait constater que toutes les communautés de la Pro-vince sont internationales. Pour mieux vivre et travail-ler en communautés inter-nationales, il faut réfléchir à l’accueil, l’estime mutuelle, l’ouverture à la cultures et la langue de l’autre, à la pratique des conseils évan-géliques, orientant à penser l’Assomption comme un corps solidaire. Dans le cadre de l’Alliance les laïcs doivent promouvoir les vocations religieuses et sacerdotales et les commu-nautés offrir aux laïcs les moyens d’approfondir notre charisme.Chaque religieux a été ex-horté à être plus responsable « de la condition écono-mique de la communauté » (RV # 29). Chaque religieux est invité à contribuer aux besoins de sa communauté, de son Territoire, de toute la Province et de toute la Congrégation.La réflexion sur les struc-tures a visé à voir comment à alléger et simplifier les actuelles structures. Les capitulants ont décidé que le Chapitre d’application se déroulera au Mexique, du 25 juillet au 1er août 2017.

Zacharie Wasukundi

LES ÉLECTIONSOnt été élus délégués au Chapitre général : les PP. Dennis Gallagher, Bernard Holzer et Edouard Shatov. Les suppléants choisis sont le Fr. Jay Lituanas et le P. Flavio Bustos Castillo.

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22 n avril 2017 n no 24

LE CHAPITRE GÉNÉRAL 2017

Le Chapitre général est l’occasion de se demander les uns

aux autres « comment ça va ? ». Sans doute la pre-mière et l’unique question qui peut préoccuper ceux qui tiennent chapitre est de savoir quel est l’état de san-té du corps social que forme la Congrégation dans son ensemble et des religieux qui le constituent.La santé : on en parle dans la règle de Saint Augustin chapitre 1, § 3 ; chapitre 3, § 1, 3, 4, 5, chapitre 5, § 5, 8. Dans notre Règle de vie, elle est signalée comme une exigence pour entrer au postulat (RV, 137) Dans nos constitutions de 1855, au chapitre 4 (point 7), elle est mentionnée comme l’un des critères d’entrée en religion.Dans une note annexe pro-posée pour la mise à jour de la Ratio, le Père Général, rompu par profession à po-ser de diagnostics, revient sur la question qu’il connaît bien : la santé. Sa note veut tout d’abord définir la santé comme cet « état de complet bien-être phy-sique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. » Elle rappelle à cet égard les principes de discernement définis par le droit canonique pour toute entrée dans la vie religieuse, sa prise en compte aux dif-férents stades de la forma-

tion religieuse, notamment lors la première étape de l’aspirant, puis du postu-lat et du noviciat. Dans ce contexte, la santé est un critère qui ne peut être dis-socié des autres critères de discernement : tel que l’âge, le tempérament et la matu-rité, etc. La note aborde ensuite le rôle de l’accom-pagnement des formateurs dans ce domaine, en parti-culier en direction de ceux qui traversent des épreuves de santé de façon à bien connaître les aptitudes et les limites de ces hommes appelés à devenir des reli-gieux apostoliques. Elle précise le rôle particulier du supérieur majeur qui prend la responsabilité d’accepter un candidat au regard des principes du droit : attitude faite de bienveillance et de prudence. La note s’achève sur la responsabilité dans

une communauté à veiller à la bonne santé de cha-cun de ses membres. Cette réflexion prend en compte l’équilibre de toute commu-nauté auquel la Règle de vie accorde une attention parti-culière en affirmant :« La communauté par la qualité de sa vie et son ac-tion, témoigne de la Bonne Nouvelle. Bien portants ou malades, jeunes ou âgés, nous partageons avec nos frères cette mission aposto-lique, chacun selon sa voca-tion et sa situation. » (Règle de vie n°19)

« Si nous faisons passer l’écoute bienveillante et le respect des personnes avant les divergences d’opinion et les distinctions d’origine, d’âge, de mentalité ou de santé, notre diversité de-vient richesse. » (Règle de vie n°8) n

05 A votre bonne santé

UN TRÉSOR À PRÉSERVER Dans ses lettres à la congrégation le P. Benoît ne cesse d’insister sur les conditions qui doivent entourer la santé de chacun dans sa vie religieuse. Dans sa lettre sur la pauvreté (2013), la santé est un bien précieux qui demande que nous en prenions soin du mieux possible. Dans sa lettre sur la fraternité (2014), il rappelle le principe central de la Règle de vie touchant la sollicitude particulière que nous devons porter à nos frères malades et âgés. Et enfin dans sa lettre sur l’intériorité (2015), il insiste sur la place du corps dans l’oraison. Mens sana in corpore sano!

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23

06 Cap vers l’avenir LA QUESTION DE PAIx, JUSTICE ET INTÉGRITÉ DE LA CRéATION SERA-T-ELLE PRéSENTE AU CHAPITRE ?Ce que les italiens et les espagnols appellent «Ambiente » désigne l’environnement. Le Chapitre de 2011 (Actes, n° 14, 39, 144) avait souhaité contribuer à la sauvegarde et à l’intégrité de la création. Le Vème CGP de décembre 2013 s’était également saisi de la question et avait décidé de rejoindre le travail réalisé par la commission Justice et Paix de la Famille de l’Assomption. Le 24 mai 2015, le pape François publiait l’encyclique Laudato Si’ « sur la sauvegarde de la maison commune » à la veille de la conférence de Paris sur le climat de décembre 2015. Une collaboration plus étroite avec d’autres congrégations dans ce domaine se développe. Reste à lui donner plus d’assisses.

Globalisation, interna-tionalisation, mon-

dialisation, le phénomène porte des appellations va-riées pour désigner cette libération des échanges à tous les niveaux à tra-vers le monde. Force est de constater que l’évolu-tion de la Congrégation en est affectée. S’il semble évident que l’hémisphère sud prend le relais de celui du nord, ce constat sup-pose d’y apporter quelques nuances. L’Afrique porte aujourd’hui des espoirs les plus sûrs, alors que le conti-nent sud américain, par exemple, fondation plus ancienne à l’Assomption, est aux prises aujourd’hui à des phénomènes de sécu-larisation similaires à ce que connaissent les pays de l’hémisphère nord en déclin : Europe et Amé-rique du Nord. La Pro-vince Andine aujourd’hui doit sérieusement redéfi-nir son projet et s’attacher à un renouveau religieux en profondeur. Son voi-sin le Brésil, premier pays catholique du monde, de fondation assomptionniste

plus récente, hésite à faire le choix audacieux d’une orientation missionnaire plus résolue tant à l’inté-rieur qu’à l’extérieur et à s’ouvrir à une collaboration avec la Province d’Afrique pour s’étendre à la lusopho-nie.L’hémisphère nord semble balayé par le vent persistant du sécularisme laissant le terrain des vocations en ja-chère, tant en Europe qu’en Amérique du Nord, et leurs œuvres tenues à bout de bras, pour combien de temps encore... Les espaces orientaux d’Asie pourraient bénéficier d’un essor du ca-tholicisme notamment dans des pays où l’Assomption s’est récemment implantée en Corée, aux Philippines et au Vietnam. Cela dépen-dra en partie des structures d’animation que le Cha-pitre voudra bien donner à la Congrégation.Les Provinces dans leur ensemble ont défini leur projet respectif pour les dix ans à venir. La plupart d’entre elles font le pari de l’espérance et envisagent même des fondations nou-

velles. Mais les fermetures seront, elles aussi, au ren-dez-vous ! Les provinces auront-elles les forces éco-nomiques et les ressources humaines pour mettre en œuvre ces transforma-tions ?Dans la Congrégation la jeunesse est un atout ma-jeur. Elle doit favoriser une formation qui l’ouvre de façon la plus opérationnelle possible à la mission et le service de l’Evangile. Les études ne peuvent dans ce cadre n’être qu’au service de ce but afin de répondre aux multiples besoins de l’apostolat et non à la satis-faction d’aspirations pure-ment personnelles. « Toutes nos activités seront animées d'un esprit doctrinal, social, œcuménique » (R.V. 16. Ce principe doit permettre de dégager des choix plus nets. Notre dialogue avec le monde exige un investis-sement adapté. Le dernier Chapitre constatait déjà « la présence accrue de l’is-lam » (n° 14) et demandait qu’on y réponde. Quelle réponse a-t-on apporté ? n

24 n avril 2017 n no 24

LE CHAPITRE GÉNÉRAL 2017

07 Les affaires économiques

L’économie est un volet que nous n’avons jusqu’à présent pas abordé dans ce dos-sier. Il ne peut être négligé : « Une vie

spirituelle qui ne s’appuie pas sur une prise en compte sérieuse des aspects économiques n’est ni saine, ni sainte, » écrit l’Econome général en exergue à son volumineux rapport. Le Chapitre général ne pourra éviter de consacrer une partie importante de sa réflexion à la vie économique de la Congrégation. La commission d’affaires économiques du Chapitre examinera le rapport de l’Économe général et donnera devant l’assem-blée ses avis et ses observations. Elle proposera également les changements qui s’imposent aux Règles capitulaires en matière d’administration des biens : solidarité financière, gestion du patri-moine et des comptes de l’ensemble de l’Insti-tut, administration des dépenses, vérification des comptes et aliénations, emprunts et prêts (Règles capitulaires § 211 à 234).A. - Le chapitre de 2011 avait formulé des re-commandations (§ 172 -175) et des ordonnances (§ 176-183) dont il s’agira de faire le bilan : la recherche active de nouvelles sources de finance-

ment à travers, notamment, du Bureau de déve-loppement et de solidarité (BDS), le développe-ment d’œuvres d’autofinancement, le renforce-ment de la solidarité du corps assomptionniste, l’inventaire intégral des biens mobiliers et immo-biliers de l’ensemble de la Congrégation, la mise en place du Conseil économique de la Congré-gation et du conseil de consulteurs. Chaque ren-contre du Conseil général plénier s’est attaché à mettre scrupuleusement en œuvre les orientations capitulaires. Il s’agira de voir comment se donner les moyens les mieux adaptés pour poursuivre dans ce domaine les efforts amorcés en matière de formation et d’information des économes et des religieux, notamment des nouvelles géné-rations dans une Congrégation dont un tiers de membres sont encore en formation.B. – A l’occasion de ce Chapitre, de nouvelles propositions ne manqueront pas d’être avancées. Un projet de Ratio économique en collaboration avec les autres Congrégations de la famille de l’Assomption est en chantier. Elle est le fruit de rencontres régulières des Économes généraux de la famille de l’Assomption. Une réflexion plus large sur la couverture sociale des religieux des pays du Sud est également en cours.Une consolidation de la vie économique de la Congrégation est à constater grâce aux orienta-tions données par le Chapitre de 2011 et mises en œuvre par l’Économe général en ses Conseils : le Conseil Economique de la Congrégation (CEC) et le Conseil des consulteurs.Le Conseil Economique de la Congrégation (CEC) conformément à l’ordonnance du Cha-pitre général s’est réuni régulièrement :- A Rome, le 25 et 31 août 2013,- A Rome, 16 mai 2015, - A Paris, du 27 juin au 3 juillet 2015,- A Piñhal (Brésil) les 5 et 6 juin 2016.Le Conseil des consulteurs est établi dès le 3ème Conseil général ordinaire le 19 septembre 2011 a tenu ses réunions avec tout autant de régularité durant le mandat.- A Paris, le 29 mars 2012,- A Paris, les 7-8 novembre 2013,- A Paris, le 1er et 2 juillet 2014,- A Paris, le 5 février 2016,- A Paris, le 28 juin 2016,- A Rome, du 3 au 5 mars 2017. n

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08 Les petites mains du Chapitre

Une première depuis plus de 40 ans : le Chapitre général de la Congré-

gation se tient en dehors de Rome. Il faut remonter à 1975 pour voir un Chapitre quitter les rives du Tibre. C’était le 26ème Chapitre qui s’était tenu aux Es-sarts près de Rouen sur les rives de la Seine et qui avait porté le P. Hervé Stéphan à la tête de la Congrégation. Cet intervalle presque biblique invite à un exode au confluent du Rhône et de la Saône. En effet, pour la première fois de son histoire, la Congrégation tient son Chapitre général à Lyon, la ville d’Irénée et des premiers martyrs. Réa-liser un tel sommet loin de ses bases suppose une préparation toute spéciale qui ne doit négli-ger aucun détail.Depuis bien des mois déjà, des petites mains s’activent à pré-parer cette rencontre. Elles ont été les premières, nombreuses, à mettre en pratique le thème du vin nouveau et outres neuves. Outre la Commission prépara-tion, (voir AA Infos, avril 2016, N° 20, p. 19) dont la dernière réunion qui s’est tenue à Rome en février a permis de ressaisir tout le travail fait en amont par

l’ensemble de la Congrégation et qui a pour résultat l’impor-tant dossier de travail dont sera saisi chaque participant.Mais le travail en amont ne s’ar-rête pas là. Il y a un groupe in-ternational pour la liturgie sous la coordination générale des P. Jean-Luc Eckert et Sébastien Antoni dont le travail a abouti à l’élaboration de deux fascicules qui seront mis à la disposition des capitulants en vue de l’ani-mation liturgique du Chapitre général sous la houlette de la Commission d’animation litur-gique que le Chapitre aura lui-même choisi. Le Chapitre est célébration. En novembre 2016, un groupe d’experts s’est retrouvé à Val-pré pour examiner la Ratio ins-titutionis de 2005 et prendre en compte tous les amendements collectés par la Commission Internationale de Formation (CIF). Cette nouvelle mouture sera soumise au Chapitre en vue de la promulgation d’une ratio rajeunie et mieux adaptée.Le Conseil général plénier a ap-prouvé la proposition d’un logo du frère Blair Nuyda. Depuis plusieurs semaines, les traducteurs sont à pied d’œuvre

et travaillent aux traductions des multiples dossiers et documents qui garniront les valisettes de chaque capitulant. Rien ne doit être laissé au hasard. Une grande partie de la réussite du Chapitre dépend de sa prépara-tion.Comme à chaque Chapitre la générosité des frères sollicités pour le travail d’interprétariat n’a pas fait défaut. Ils seront six au service du Chapitre pour as-surer les traductions de tous les débats et des groupes de travail du Chapitre.Cette préparation est passée par la composition d’une prière spé-ciale élaborée par le P. Benoît Gschwind pour aider toute la Congrégation à entrer en état de Chapitre (AA Info, avril 2016, p. 21).Le secrétariat et la mise en forme des documents et leur dif-fusion devront faciliter l’avan-cée des travaux. Et là encore les petites mains seront à l’œuvre. Enfin le Frère Robert Migliorini a accepté la responsabilité du service de la communication du Chapitre. Chacun est dans les starking blocks. Le marathon des trois semaines de travaux peut commencer... n

26 n avril 2017 n no 24

LE CHAPITRE GÉNÉRAL 2017

Le Chapitre général est un temps de célébra-tion et de prière qui

comprend un moment bien particulier, celui de la jour-née de retraite. Ce temps de retraite vise à mettre chacun des participants dans des dis-positions d’accueil de l’ac-tion de l’Esprit. Les retraites des Chapitres précédents peuvent nous aider à en com-prendre la signification. En 2011, avait été fait appel au P. Sandro Laini et la retraite avait comporté deux médita-tions : l’une intitulée « faire de la place à Dieu » (conver-sion à Dieu) et l’autre: « té-moins d’une attente, pour témoigner d’une espérance ». En 2005, il avait été fait ap-pel à Sœur Cristina Gonza-lez, Supérieure générale des Religieuses de l’Assomption. En 1999, deux témoins laïcs étaient intervenus : M. Va-

lette, vice-recteur de l’Institut catholique de Lyon et Alain Cordier, directeur du Direc-toire de Bayard. En 1993, ce temps de réflexion et de retraite avait été dirigé par le P. Pierre Charon. En 1987, il avait été prévu simplement un temps de réflexion et de prière personnelle.Quel sens donner à un tel moment, si particulier d’un Chapitre général ? Tout Cha-pitre général – pourrait-on dire – se présente comme un condensé de ce que doit être la vie assomptionniste : la mise en œuvre de la Règle de vie par une communauté de référence. Même si son caractère reste éphémère, elle peut en être un proto-type. La Règle de vie n° 53 rappelle en particulier que la communauté détermine « les temps de retraite et de silence qui lui conviennent

le mieux. Tous en portent la responsabilité. » Et s’il com-porte une dimension commu-nautaire, il intègre également une dimension personnelle (RV. 54) qu’il ne faut pas oublier : « La contemplation et l’action sont unies pour nous dans le même but : ser-vir à l’extension du Règne de Jésus-Christ. » (Directoire, E.S. p. 79). Cet appel discret mais insistant à la prière et au silence n’est pas sans rappe-ler la référence biblique au murmure dont parle Elie à l’Horeb (I Rois 19, 9 a+11-13 a) avant de jeter son man-teau sur Elisée. On ne peut comprendre cette démarche que si l’on ne met pas fin au vacarme intérieur qui rend inaudible le choix de l’Esprit. La retraite, c’est ce temps de la rencontre avec Dieu et de l’écoute de sa voie, de ce « seul à seul » avec Celui qui prépare à travers chacun de grandes choses.Traditionnellement, ce temps de la retraite précède dans un Chapitre celui consacré aux élections, à l’étape des choix, de l’établissement d’un nou-vel état des choses (voir AA Info, N° 20, Les élections, p. 24). Ce à quoi nous invite le thème du Chapitre, c’est de vivre ce moment en référence à la démarche même de Jésus. Le maître précède et prépare le choix de ses douze apôtres d’un temps d’isolement, d’un temps où il se met à l’écart de la foule pour prier, où « il monte dans la montagne » (Mc 3, 13), où « il passe la nuit à prier Dieu » (Lc 6, 12). Tel est le sens à donner à ce moment si particulier du Chapitre. n

LE PRÉdICATEUR C’est le Père Marie-Bernard Kientz qui a été choisi pour assurer la journée de retraite du Chapitre général. Ancien maître des novices et ancien responsable de la procure missionnaire de Paris, il est chargé de l’accompagnement spirituel et de la permanence à Notre Dame des anges, au 104, rue de Vaugirard (Paris)

09 La retraite du Chapitre

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Composition

Membres de droit

Membres élus des 6 Provinces

Membres invités

Le Supérieur général président du Chapitre

Les membresdu Conseil Les Officiers généraux

Brésil

Les laïcs de l’Alliance

Europe

Les consulteurs

Madagascar Province AndineAmérique du Nord et PhilippinesAfrique

Le Supérieur général précédent

Les Supérieurs provinciaux

Les tâchesLes attributions:définir les orientationsfaire les ordonnanceentendre les rapportsassurer l’animation et l’unité de la CongrégationChoisir les orientations apostoliquesSe préoccuper de la pastorale des vocations et de la formationRéviser les structuresTraiter de l’administration des biensétudier les requêtesProcéder aux électionsExaminer tout sujet intéressant la congrégation

Les électionsDes trois judices causarum (membres de droit)Le promoteurLes modérateursLes scrutateursLe secrétaireLe pro-secrétaire

Les commissionsCommission des vœuxCommission des affaires écono-miquesCommission d’animation liturgiqueAutres commissions et groupes de travail

Elections du gouvernement général et de ses officiers Pour un mandat de six ans

Le Supérieur Général (RV. 120, 122; RC 190)

Les AssistantsLe nombreLes critèresVote indicatifVote effectifLe Vicaire général

Les officiers génerauxEconome, Secrétaire, Procureur

10 L'organigramme du Chapitre

Pour qu’AA-Info “parle” de vous,

merci d’envoyer les informations

sur la vie de l’Assomption

dans vos pays et vos communautés

au secrétariat géné[email protected]

avant la fin de chaqueConseil Général.

Merci surtout d’envoyerdes photos et

des illustrations.

[email protected]

Traducteurs : Eugène Laplante, anglaisJosé Antonio Echániz,

espagnol

Maquette et mise en page : Loredana Giannetti

Composé le 30.03.17ce n. 24 d'AA-Infoest tiré à 220 exemplaires  :160 en français30 en anglais30 en espagnolet 350 envois électroniques.

Responsable de rédaction :

Bernard Le Léannec, Secrétaire général

Agostiniani dell’Assunzione - Via San Pio V, 55 - I - 00165 Roma Tel. : 06 66013727 - Fax : 06 6635924 - E-mail : [email protected]

SigneS de dieu n. 22

3 Éditorial

De commencement en commencement

2 officiel

Appels, Nominations, Agréments

4 rome

Sur la même longueur d'onde

5 en bref

6 afrique L'Angola. Une visite en éclaireurs

8 PageS d'HiStoire

L'Australie, première mission de l'Assomption

13 PublicationS

14 leS ViSiteS canoniqueS

Ces moments d'attention aux personnes

16 doSSier: 10 clÉS Pour SuiVre leS cHaPitreS ProVinciaux

1. L’Assomption en Afrique

2. Le Chapitre d’Afrique

3. Le Chapitre de Madagascar

4. Le Chapitre d’Amérique du Nord – Philippines

5. A votre santé

6. Cap vers l’avenir

7. Les affaires économiques

8. Les petites mains du Chapitre

9. La retraite du Chapitre

10. L’organigramme du Chapitre

28 noS frèreS dÉfuntS

Nos Frères défunts

† Le Père Joseph HASCOET est décédé le 26 janvier à Layrac (47). Ses obsèques ont été célébrées le lundi 30 janvier, au prieuré et suivies de son inhumation au cimetière de Layrac. Il avait 95 ans.

† Le Père Antoine DILLER est décédé le 26 février à Lyon (69). Ses obsèques ont été célébrées le mercredi 1er mars, à la maison des Petites Sœurs des Pauvres de Ly. A suivi son inhumation auprès d’autres assomptionnistes dans le coin des prêtres du cimetière de Loyasse. Il allait avoir 102 ans.

† Le Père François MUDRY est décédé le 2 mars à Paris (75). Ses obsèques ont été célébrées le mardi 7 mars à 10 h 30, à la chapelle des Petites Sœurs de l’Assomption, 57, rue Violet, 75015 Paris. Il a été inhumé au cimetière de Montparnasse. Il avait 97 ans.