9
Dr Tahinjanahary ANDRIANALIZAH Médecin titulaire au Centre de Santé de Base - Ampasipotsy

Dr Tahinjanahary ANDRIANALIZAH Médecin titulaire au Centre … · programme, visiter la ZMA, faire connaissance avec l’équipe, des séances de travail, visite des villages, des

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Dr Tahinjanahary ANDRIANALIZAH Médecin titulaire au Centre … · programme, visiter la ZMA, faire connaissance avec l’équipe, des séances de travail, visite des villages, des

Dr Tahinjanahary ANDRIANALIZAH Médecin titulaire au Centre de Santé de Base - Ampasipotsy

Page 2: Dr Tahinjanahary ANDRIANALIZAH Médecin titulaire au Centre … · programme, visiter la ZMA, faire connaissance avec l’équipe, des séances de travail, visite des villages, des

LE MOIS DE TOUS LES DANGERS

L’accroissement de l’insécurité en ce mois d’août n’est pas le fruit du hasard puisqu’il célèbre l’anniversaire de l’arrivée des militaires dans la zone de migration. Oui, un an déjà dans le calme et la sérénité. Est-ce un message que les dahalos veulent nous envoyer ? Il est cependant une chose que nous ne pouvons nier. Les militaires sont présents et répondent du tac au tac à leurs sollicitations. Pour marquer leur présence et rassurer la population, ils circulent dans les villages même en dehors de la zone de migration et cela, les dahalos l’ont bien aperçu. Une dissuasion indirecte pour faire comprendre aux dahalos qu’ils seront là où la population aura besoin d’eux.

L’insécurité va toujours de pair avec les feux de brousse mais cette fois-ci, les feux ne concernent plus les plateaux ni les rizières mais c’est la forêt d’Analabe que des personnes malintentionnées ont mis le feu. Pourquoi ? Depuis les démarches effectuées par l’ASA pour sauvegarder cette forêt, elle est devenue la cible principale parce qu’elle leur a coupé l’herbe sous les pieds. Et Faniry ? C’est encore une autre histoire. 50ha brulées d’un seul coup n’est pas banal. Faut-il voir à travers cet incendie une autre forme de mécontentement ? De quoi ? De qui ?

Nous avons également remarqué depuis un certain temps un autre aspect de banditisme. Il s’agit de petits délinquants, armés ou non armés, qui viennent dans les villages pour racketter la population. Des attaques de convois de nuit sur les pistes de Mahasolo et d’Ambararatabe et enfin des menaces sous diverses formes. Toutes ces choses nous poussent à être plus vigilants. Décidément, le mois d’août est le mois de tous les dangers.

Hervé RASAMISON

e-zma n°06 – août 2014 - © copyright EC-ZMA E D I T O R I A L

Zone de Migration - ASA Ampasipotsy – Fkt Ampasipotsy – District Tsiroanomandidy - Région Bongolava – ANTANANARIVO – Page 1

Après sa création en septembre 2013, le président d’AsaParisMada, Benoît PELIER et son épouse Martine, accompagnés de Paul et Blandine BERIOT, familles de Benoît, ont passé quelques jours dans la Zone de Migration. Au programme, visiter la ZMA, faire connaissance avec l’équipe, des séances de travail, visite des villages, des centres administratifs et de formation, des écoles et des centres de santé.

Hervé RASAMISON – Responsable de la Zone de Migration

Partie gauche du premier au dernier :

Tiana, Roger, Dr Tahina, Benoît, Blandine et Paul

Bériot

Partie droite du premier au dernier :

Emile, Martine, Hervé, Nathalie et le Père Julien

Ils sont arrivés dans la zone de migration le vendredi 8 août vers 15h après un petit périple à Ampefy. Le temps de prendre le déjeuner à la cafétéria et les visites se sont enchainées. Une réunion s’est déroulée dans le bureau du RZM pour comprendre les activités de chacun, leurs problèmes et leurs réussites, leur projet. Cela leur a permis de cerner les obstacles qui freinent le développement de la zone et des familles mais aussi pour voir dans quel(s) secteur(s) ils pourront apporter leur soutien. Puis ils ont enchainé par la visite des écoles avec Emile et le CSBII avec Dr Tahina.

Vendredi 8 août

Samedi 9 août

Comme leur séjour a été écourté, ils ont choisi le sud de la zone de migration pour les visites de village. Nathalie, la chef d’unité sociale les a accompagnés durant la journée. Première étape, le village de Fiarenantsoa (PN3), de Tsarahonenana (PN8), d’Ambohitrantenaina (PN9) et celui de Vohitsara (PN11 et PN18). L’état délabré de quelques maisons dans ces promotions les ont poussés à faire don de plusieurs tôles galvabac pour réhabiliter 12 logements.

L’après-midi a été consacré au CMR avec Roussel mais aussi à la connaissance de Tsito, qui représentait les anciens du CMR. Ils ont discuté entre autres des kits pour les sortants et la possibilité de faire du micro-crédit. Ils ont terminé la visite du CMR par les ateliers et la pépinière. Un dîner convivial autour d’une table avec tous les chefs d’unité a clôturé la journée du samedi et a permis à nos hôtes de partager leur émotion à l’équipe.

On ne peut pas quitter la ZMA sans la visite du domaine faniry. Une chose à laquelle ils ont volontairement souhaité la faire dimanche avant de partir suite aux discussions de la veille. Accompagnés de Tiana et du Dr Tahina, ils ont vu les gros chantiers en cours, le jardin potager, les plantations de ravintsara, la forêt d’acacia et les différents essais agronomiques. Ils ont promis d’y revenir avec les autres membres de l’association.

Ils ne sont pas venus les mains vides car ils ont offert, grâce aux époux Bériot, 155 cartons de savon pour la zone de migration. Un geste que nous remercions de tout cœur. Ils ont aussi remis aux 3 médecins 3 tensiomètres de la part d’EMI accompagnés de leur kit.

Dimanche 10 août

Le tensiomètre offert par EMI

Page 3: Dr Tahinjanahary ANDRIANALIZAH Médecin titulaire au Centre … · programme, visiter la ZMA, faire connaissance avec l’équipe, des séances de travail, visite des villages, des

[email protected] – e-zma n°6 - Zone de Migration - ASA Ampasipotsy – Fkt Ampasipotsy - Région Bongolava – ANTANANARIVO – Page 2

LA FORET RELIQUE D’ANALABE

Située à quelques kilomètres au Sud-Ouest du Centre Ampasipotsy, Analabe est une bande de forêt naturelle longeant un cours d’eau qui coule au fond d’une vallée. Il s’agit d’une formation végétale dense caractéristique de certains lits de cours d’eau du Moyen Ouest de Madagascar, la plus importante dans la zone de migration avec une superficie totale de près de 40ha, étendue sur environ 4km. On y rencontre différentes strates, dont un sous-bois épais difficilement pénétrable et des arbres pouvant atteindre 40m de haut. Une petite rivière qui se métamorphose en un véritable torrent au cours de la saison des pluies alimente la forêt et la maintient en vie.

UNE REELLE MENACE

Comme la majorité des écosystèmes forestiers de Madagascar, la forêt d’Analabe est malheureusement menacée de destruction. Des exploitations illicites se pratiquent dans la forêt, à l’instar des coupes illégales et des fabriques de charbon sans autorisation. Une partie non négligeable de la forêt a été déjà éclairci à cause de ces activités et pas mal d’arbres de grande taille abattus. De plus, des incendies ont été provoqués dans les abords de la forêt pour diverses raisons. Pour couronner le tout, la pression de l’homme s’accroit à travers les terrains de culture qui tendent à s’étendre jusqu’à l’intérieur de la zone boisée, sur les clairières nouvellement crées par les exploitants forestiers. Evidemment, l’ensemble se répercute sur la faune et la flore, et si on laisse faire ainsi, la forêt ainsi que ses habitants pourraient totalement disparaitre dans quelques années.

UNE FAUNE PRECIEUSE DANS UN EQUILIBRE SI FRAGILE

Un tel écosystème fournit d’excellentes conditions pour abriter différentes espèces animales. En effet, on y rencontre des oiseaux, des serpents et autres reptiles, des amphibiens ainsi que des mammifères. L’une des espèces phares d’Analabe est le fameux tsibahaka (Propithecus verreauxi deckeni, famille des Indrideae) et cette forêt relique fait partie des dernières formations végétales naturelles des hautes terres centrales malgaches dans lesquelles se trouvent toujours des lémuriens, dont la quasi-totalité est menacée par la destruction de leur habitat naturel. Ce qui rajoute encore un peu plus à l’importance grandissante de ce véritable joyau de la nature ainsi qu’à la nécessité indiscutable d’une préservation digne des aires protégées.

LES ACTIONS ENTREPRISES ET A VENIR

Face à toutes ces menaces qui pèsent sur la forêt d’Analabe, la ZMA a réagi en sollicitant dans un premier temps l’intervention de la Direction Régionale de l’Environnement et des Forêts Bongolava (DREF). Des agents de cette dernière sont venus faire la saisie des biens illégaux trouvés dans la forêt, après qu’une équipe dirigée par la Directrice elle-même soit descendue sur les lieux pour évaluer la situation et prendre des mesures. En tout, la DREF a ramené à Tsiroanomandidy 200 madriers de 4m de long parmi les quelques 450 saisis sur le site et il y reste encore en plus de cela plusieurs sacs de charbon de bois. Le Service Forestier a également démarré une enquête afin de mettre la main sur ce trafic aussi bien illicite que néfaste pour la nature, et a mis en surveillance le reste des produits saisis, en collaboration avec la ZMA. Dans un second plan, cette dernière a pris les choses en main avec l’autorisation de la DREF, en mettant en place une convention provisoire de préservation de la forêt et en montant un dossier relatif à un futur transfert de gestion d’Analabe par l’ASA. Ce dernier point pourrait être la clé de la préservation de ce patrimoine naturel, vestige de la forêt des hautes terres malgaches.

UNE FLORE RICHE ET EXCEPTIONNELLE

Parmi les espèces végétales les plus fréquentes dans la forêt d’Analabe figurent le rotra ou jamblonier (Eugenia jambolana ou Sizygium cumini, famille des Myrtaceae) un arbre dont le fruit se présente sous forme de petite drupe bien appréciée, tandis que le bois assez dur est utilisé en construction, menuiserie, charbonnerie ou comme bois de chauffe. Se multipliant très facilement, l’arbre est également utilisé en reboisement. Une autre espèce endémique de Madagascar pousse également à Analabe : le sohihy ou teck de Madagascar (Cephalanthus spathulifolius, famille des Rubiaceae). Cet arbre est surtout réputé par la grande qualité de son bois qui n’a rien à envier au palissandre et autres essences très recherchées en ébénisterie.

Tiana Superviseur

Agricole

Page 4: Dr Tahinjanahary ANDRIANALIZAH Médecin titulaire au Centre … · programme, visiter la ZMA, faire connaissance avec l’équipe, des séances de travail, visite des villages, des

[email protected] – e-zma n°6 - Zone de Migration - ASA Ampasipotsy – Fkt Ampasipotsy - Région Bongolava – ANTANANARIVO – Page 3

Maquette : RZM - Mise en page : RZM - Rédaction et articles : Personnel ZMA, invités - Photos : Unité sociale, Gestionnaire, Unité agricole, Tutorat, RZM, Santé – Correction article : RZM Plaquette publicitaire : RZM - Traduction : Tiana, Nathalie, RZM - Contact : [email protected], [email protected]

POUR BIEN COMPRENDRE LA SECURISATION DE LA ZMA

Avant de comprendre pourquoi l’insécurité gagne du terrain en ce mois d’août, il faut au préalable comprendre certaines choses dont la situation d’antan, l’arrivée des militaires, les dispositifs de sécurité, les militaires et leur corps d’origine, les relations inter-villages (ASA et Hors ASA), la collaboration entre militaires et agents de sécurité.

LES ACTIONS DE PREVENTION

Ces actions consistent à faire des patrouilles militarisées avec les moyens du bord dans les villages même en dehors de la zone de migration. Elles ont un impact psychologique positif auprès des villageois et ont un effet dissuasif pour les dahalos. Leur fréquence est d’une à deux fois par semaine.

LES REALITES DE 2013

La situation avant 2014 concernant les attaques de dahalos nous a obligés à faire des démarches pour une sécurisation plus accentuée de la zone de migration. Vohitsara, Manantenasoa, Mananjara, Mahatsinjo, Androfia, et d’autres ont fait l’objet d’attaques. Pertes de zébus, pertes de confiance en soi, de motivation et bien d’autres. Tels ont été les impacts négatifs sur les populations locales et nos familles. Il existait sur la zone à ce moment-là 4 à 5 militaires DAS (Détachement Autonome de Sécurité) principalement installés dans le sud. C’est l’Etat, via les collectivités locales, qui les a installés.

LES MILITAIRES DE L’ASA

Après les démarches, 4 militaires du CAPSAT ont été accordés à l’ASA dont :

- Adjudant Armand RAKOTONIRINA - Sergent Manda RAKOTOSOA (photo) - Sergent Martin RAMIANDRAVOLA - Sergent Marenjato TSIVAHINY

PLACEMENT DES MILITAIRES

Dès leur arrivée en août 2013, un plan stratégique de sécurisation a été mis en place pour quadriller la zone de migration. D’abord, les 4 éléments ont été divisés en deux groupes et leur emplacement a été choisi par rapport à la position des militaires déjà présents sur la zone de migration mais aussi aux endroits les plus stratégiques pour avoir un certain avantage par rapport aux dahalos. D’où leur placement à Manantenasoa (12ème promotion) et à Vohitsara (11ème promotion) dans le sud et à Mananjara (13ème promotion) et à Antanambao (centre administratif nord) pour le nord.

MILITAIRES ASA

MILITAIRES ASA

LES STATISTIQUES DE 2014

Un an après leur arrivée (août 2013), nous pouvons dire que le bilan est positif. Seulement deux attaques recensées dans la zone de migration (une avortée et l’autre réussie mais tous les zébus ont été récupérés).

QUELLES AUTRES ACTIONS AVEC LES MILITAIRES

Outre leur responsabilité en matière de sécurisation de la ZMA, les militaires nous aident également dans le maintien de l’ordre, dans les accompagnements sur terrain, dans les diverses interventions. A aucun moment, ils n’ont jamais refusé notre demande de service. Nous pouvons noter entre autres leur soutien dans la reconnaissance des terrains à Bemahatazana et à Ambatosola, leur appui dans la recherche des voleurs mais aussi dans le maintien de la discipline dans les villages. Cette collaboration étroite entre l’ASA et les militaires commence à porter leurs fruits. Les familles se sentent en sécurité, peuvent s’atteler à leurs occupations quotidiennes sans avoir peur, la sérénité est revenue.

Malgré les menaces qui fleurissent de partout, les militaires sont prêts pour leur devoir et leur mission.

Hervé – Responsable de la Zone de Migration

MILITAIRES ETAT

MILITAIRES ETAT

Page 5: Dr Tahinjanahary ANDRIANALIZAH Médecin titulaire au Centre … · programme, visiter la ZMA, faire connaissance avec l’équipe, des séances de travail, visite des villages, des

VISITE DE P. LOUIS TRONCHON

JULIEN – PRETRE

Le passage à Ampasipotsy de Louis Tronchon (prêtre) a été déjà programmé bien à l’avance. Il passait pour approfondir la foi de tous les chrétiens et pour soutenir les villageois. Père Louis Tronchon est le frère de frère Jacques, fondateur de l’ASA. Avec ses amis, il soutient les projets de l’ASA pour la réinsertion des familles par la voie socio-économique. C’est lui qui m’a aidé à lancer la pastorale socio-économique dans toute la ZMA. Sa visite a une grande importance pour tous les chrétiens.

Le 15 Août, jour de la fête de l’Assomption, les fidèles étaient au rendez-vous pour célébrer la messe d’action de grâce. Pendant la Sainte Eucharistie présidée par le Père Louis, une trentaine d’enfants a été baptisée et 25 jeunes ont reçu pour la première fois le corps et le sang du Christ. Dans son homélie, il a expliqué le rapport entre la fête de l’Assomption et celle de la vie de nos villageois. La Sainte Vierge prie et intercède pour eux pour devenir des artisans de paix et de développement. Comme elle est la maman de tous les migrants, elle fait monter à Dieu la prière des villageois pour favoriser toutes les grâces de Dieu aux populations de la ZMA. Le passage du Père Louis était d’ailleurs l’actualisation de la rédemption du Christ envers son peuple.

Il a conclu son séjour par les différentes visites (villages, monastère des sœurs clarisses, centre d’Ambatolahihazo, forêt d’Analabe et toutes les réalisations de l’ASA). Avant son retour à Tananarive, il est passé par le diocèse de Tsiroanomandidy pour y rencontrer son Excellence Mgr Gustavo. En terminant cet article, je tiens à remercier Père Louis Tronchon pour tous les soutiens qu’il a apportés aux populations et au personnel de la ZMA.

[email protected] – e-zma n°6 - Zone de Migration - ASA Ampasipotsy – Fkt Ampasipotsy - Région Bongolava – ANTANANARIVO – Page 4

INTERVENTION A ANTANETY

ROUSSEL – DIRECTEUR CMR

Le CMR ou Centre des Métiers Ruraux a effectué son intervention à Antanety le 19 août dernier. Il s’agit d’une intervention pour faire connaître aux futurs migrants le centre de formations.

Je leur avais fait remarquer que nos jeunes ont tout à gagner en entrant au CMR. D’abord une formation adéquate à la situation c’est-à-dire en milieu rural, une éducation basée sur des thèmes porteurs tels que l’agriculture, l’élevage, la menuiserie, la forge, la couture, la vannerie et tant d’autres qui permettront aux jeunes sortants d’affronter la vie réelle.

C’était aussi une occasion pour leur donner quelques informations sur les inscriptions, la durée de l’année scolaire, le rythme, les vacances, l’internat et tout ce qui tourne autour de la formation au CMR. Ravis de ces renseignements précis et clairs, nous avons pu enrôler deux candidats masculins parmi les 23 inscrits pour l’année scolaire 2014-2015. Nous leur souhaitons tous bonne chance.

Le lendemain de l’attaque à Mananjara, une équipe emmenée par le RZM est venue au village pour rencontrer les familles. Le but étant de les encourager, remonter leur moral. Ils étaient moins stressés qu’avant. Sans doute, la présence du militaire lors de l’attaque les a moins effrayés.

Ils racontent :

« Avant, lors des attaques, nous les hommes, nous nous jetons dans le vide, dans les lavaka (trous) pour éviter les dahalos. Nous ne savons pas si c’est un endroit dangereux ou pas. L’essentiel est de quitter la maison coûte que coûte en laissant femmes et enfants ».

Un autre renchérit :

« Hier soir, nous avons reçu l’ordre du militaire de se terrer avant qu’il nous ait donné l’ordre d’en sortir. Il était seul face aux dahalos jusqu’à l’arrivée des renforts ».

Un autre affirme :

« Ils étaient 4 à 5, armés. Nous les avons croisés entrer dans le village mais nous n’avons pas pensé qu’ils étaient des dahalos. Notre village est devenu un lieu de passage pour les personnes venant de l’ouest pour aller au nord ou à l’est. C’est difficile de les reconnaitre ».

Enfin, un dernier rajoute :

« Une fois le coup de feu parti, c’est là que nous étions persuadés que le village était attaqué. Notre pensée est allée directement au militaire qui était présent au village ce jour-là tout en prenant soin de nous cacher. Heureusement que le militaire a vite riposté. Cela a duré quelques minutes mais le temps nous a semblé une éternité. Une fois les renforts arrivés avec le véhicule de l’ASA, nous avons reçu l’ordre de quitter notre abri ».

C’est sûr qu’en entendant ces récits, la chair de poule vous monte le long de votre corps.

Page 6: Dr Tahinjanahary ANDRIANALIZAH Médecin titulaire au Centre … · programme, visiter la ZMA, faire connaissance avec l’équipe, des séances de travail, visite des villages, des

[email protected] – e-zma n°6 - Zone de Migration - ASA Ampasipotsy – Fkt Ampasipotsy - Région Bongolava – ANTANANARIVO – Page 5

PARCELLISATION

FANO – ENCADREUR

L’arrivée prochaine des familles de la 18ème promotion nous pousse à préparer activement leurs terrains de cultures. Cela a commencé il y a deux mois par le recensement des terres encore non attribuées (plateaux et bas-fonds).

La parcellisation a débuté ce mois d’août. A trois reprises, nous avons parcouru monts et plateaux, rizières et vallons pour attribuer une parcelle à chaque famille. Sous le soleil d’Ampasipotsy, ce n’est pas évident car c’est un travail minutieux. Chaque mètre carré compte. Heureusement, notre boulot a été facilité par l’acquisition d’un GPS pour la ZMA.

Ce matériel nous est fort utile car il nous a permis de calculer rapidement la surface, la distance, la localisation des lieux. Bref, tout ce que nous avons fait approximativement auparavant. L’accès à ces terrains est maintenant en cours de construction et nous espérons qu’il sera fonctionnel avant l’arrivée des familles au mois d’octobre.

Il a fait la couverture d’e-zma n°4, a publié plusieurs articles en tant qu’encadreur agricole et considéré comme parmi les doyens du personnel de la ZMA vu son ancienneté. Et pourtant, il est encore jeune.

Vous l’aurez compris, c’est Naivo. De son vrai nom RAMANJAKASON Naivo Aimé, il vient de faire ses adieux à l’ASA et plus particulièrement à la ZMA après 12 années de bons et loyaux services. Cette cérémonie s’est déroulée le 28 août dernier en présence de tout le personnel de la ZMA qui lui a réservé une émouvante cérémonie d’adieu avant de partir définitivement de la zone.

Il nous quitte pour une autre œuvre, cette fois-ci de l’Etat, puisqu’il est enrôlé au sein de la Direction Régionale pour le Développement Rural (DRDR) d’Anosy et basé à Fort-Dauphin. L’unité agricole est amputée d’un de ses membres influents et devra remanier son équipe avant l’arrivée d’une autre personne.

NOUVELLE RECRUE

PHILIPPE – UNITE SOCIALE

Après le départ de Zo, assistant social dans le sud de la ZMA, l’unité sociale vient de faire une nouvelle recrue en la personne de RANIVOARISOA Louise Clairette. Elle n’est autre que la femme de l’encadreur agricole qui s’occupe du Sud.

Elle a intégré l’équipe en début du mois et s’adapte peu à peu aux exigences du terrain. La passation se fait également petit à petit. Dernièrement, nous avons sillonné les villages d’Analasoa, d’Amparihy Tsiboboka et d’Amboasary pour la présenter aux villageois. Avec Nathalie, la chef d’unité, elle a rencontré les villageois de Manantenasoa, de Vohitsara, d’Ambohimanarina, d’Ambohimirakitra.

Beaucoup de travail l’attend notamment l’accompagnement des familles de la 11ème et de la 18ème promotion. Une cohabitation à préparer dans la plus grande attention. Nous ne pouvons que lui souhaiter bonne chance dans sa conquête du sud.

Durant la cérémonie, le superviseur agricole a pris la parole au nom du personnel de la ZMA pour le remercier et les habituels « tso-drano » suivi par le Coordinateur Agricole représentant le Siège de passage à Ampasipotsy pour une autre mission.

Tout ému, Naivo nous a tous remercié de notre soutien, l’ASA en particulier de lui avoir donné l’opportunité de travailler au sein de l’association, côtoyant de près les bénéficiaires du projet. C’était une réelle expérience, enrichissante et fructueuse.

Une surprise l’attendait puisque durant la prise de parole du RZM, tout le personnel de la ZMA s’est regroupé pour entonner la chanson « veloma ry tanàna » - adieu mon village. Sur cette air traditionnelle et particulièrement bouleversante, Naivo a laissé couler une petite larme et qu’il nous a dit après le chant qu’il n’oublierait jamais Ampasipotsy. Nous lui souhaitons tous les bonheurs du monde.

Page 7: Dr Tahinjanahary ANDRIANALIZAH Médecin titulaire au Centre … · programme, visiter la ZMA, faire connaissance avec l’équipe, des séances de travail, visite des villages, des

REHABILITATION

ROGER – GESTIONNAIRE

Le passage d’ASAParisMada à Ampasipotsy a entrainé un élan de générosité. Le couple Bériot, après avoir visité les villages de Tsarahonenana, Ambohimirakitra et Ambohimanarina et constaté les dégâts causés par les tuiles non étanches et les termites, a décidé d’offrir généreusement 520 tôles galvabac accompagnées des accessoires pour leur fixation. Ces tôles permettront de réhabiliter 12 maisons dans ces trois villages classées parmi les plus urgents avant la saison des pluies. Les poutres en bois traités ou en fer seront à la charge de l’ASA afin de garantir une bonne assise aux tôles installées. En attendant l’arrivée des tôles, les techniciens du Siège sont déjà passés à Ampasipotsy pour recenser les maisons qui seront réhabilitées en premier.

Nous tenons à remercier vivement le couple Bériot pour leur œuvre de bienfaisance.

[email protected] – e-zma n°6 - Zone de Migration - ASA Ampasipotsy – Fkt Ampasipotsy - Région Bongolava – ANTANANARIVO – Page 6

INTERVENTION A ANTANETY

TIANA – SUPERVISEUR

Nous étions sans doute l’équipe la plus attendue pour les interventions de chaque unité à Antanety. Comme les autres unités, nous avons effectué la nôtre durant le mois d’août et avons clôturé cette série d’interventions.

Nous avons exposé tout le panel agricole (terrain, cultures, météo, environnement, matériels agricoles). Les familles sont très attentives car ils savent que l’agriculture est un pilier de leur épanouissement, développement et de leur installation.

Après l’exposé, beaucoup de questions ont été posées et ce qui inquiète beaucoup les familles c’est leur terrain de cultures. A quelle distance du village ? Suffisant ou insuffisant ? Les bas-fonds et les rizières ? Bref, tout ce qui leur permet d’avoir de plus amples informations pour leur future installation.

L’accès aux terrains de cultures est en cours et nous pensons qu’il sera opérationnel avant le début de la campagne culturale.

Tous les pays souhaitent avoir un développement rapide et stable. Pour qu’on puisse entrer dans le sujet : les militaires face au développement, nous allons voir d’abord la signification exacte du mot développement.

Dans le dictionnaire Larousse Ed. 2O11, développement veut dire amélioration durable d’une économie : pays en développement. Développement durable : mode de développement économique veillant au respect de l’environnement. Développer un pays c’est de le transformer économiquement, politiquement et socialement. Tous les citoyens doivent avoir leurs besoins intellectuels, spirituels, moraux, alimentaires et humains pour survivre. Quelle est la place des militaires dans le développement des familles à la ZMA ?

Les DAS ou Détachements Autonomes de Sécurité s’engagent auprès des familles pour maintenir l’ordre et la sécurité en brousse. Ils luttent avec les villageois contre les « dahalo » où brigands. A chaque vol de zébus, les militaires (gendarmes et DAS) poursuivent avec eux les traces des zébus volés. Quelquefois, ils risquent leur vie mais c’est leur devoir.

Dans la ZMA, nous connaissons les militaires en tant que hommes armés pour l’ordre et la sécurité mais il y a aussi une toute autre réalité puisqu’ils échangent parfois leur fusil d’épaule contre des paroles. Ils participent aux différentes animations dans les villages d’une autre manière. Par exemple, ils encouragent (d’une façon ou d’une autre) les villageois à nettoyer et garder au propre leur village, à réhabiliter leur maison, ils aident les familles à récupérer leurs zébus auprès des opérateurs véreux. Ce sont des exemples parmi tant d’autres. Bref, ils ont un rôle à jouer auprès des villageois outre leur tâche de maintien de l’ordre.

Page 8: Dr Tahinjanahary ANDRIANALIZAH Médecin titulaire au Centre … · programme, visiter la ZMA, faire connaissance avec l’équipe, des séances de travail, visite des villages, des

PASSAGE D’ASA-PARIS-

MADA

TAHINA – MEDECIN

L’après-midi du 08 aout 2014, l’équipe de l’ASA Paris-MADA est passée au CSBII d’Ampasipotsy. On a fait une visite générale des salles de consultation, de soins, d’accouchement, de dentisterie, de stock des médicaments. On a discuté de la gestion des déchets au sein du CSB, du déroulement de toutes les activités entreprises au niveau du CSB, et de la manière de remplir les fiches de registre.

Ensuite, ASA Paris-Mada nous a remis une valise contenant des dons pour les trois CSB de la ZMA venant de l’association, de l’ASAM Aquitaine et de l’EMI. Il y avait trois tensiomètres électroniques avec des piles rechargeables et chargeurs de piles, des spéculums jetables, des gants stériles jetables, des paires de lunette, des jeux.

Photo : test du tensiomètre sur le RZM (1) et Dr Pelier au contact des villageois (2)

[email protected] – e-zma n°6 - Zone de Migration - ASA Ampasipotsy – Fkt Ampasipotsy - Région Bongolava – ANTANANARIVO – Page 7

Photo :

Rafitomanana expliquant la technique du lombricompost aux visiteurs

NAROVANA Roussel

INCENDIE AU DOMAINE FANIRY

JEAN-JOSEPH – AGRI

Le lundi 25 août 2014 en fin d’après-midi, un incendie a ravagé une partie du domaine Faniry notamment les sites des Ravintsara, les arbres fruitiers et les pins jouxtant le logement du domaine.

Le feu a commencé du côté Nord-Est du village de Mananjara (13ème promotion) et s’est répandu rapidement dans le domaine accéléré par le vent très favorable ce jour-là. Malgré les pare-feux et le concours des villageois pour éteindre le feu, ce dernier était difficilement maitrisable. Nos moyens étant limités, en deux heures trente, le feu a ravagé les parcelles de ravintsara, les arbres fruitiers et les pins près du logement. Nous avons pu quand même protéger la parcelle d’ananas et le jardin potager. Les dégâts sont considérables : 90% de plants de Ravintsara sont brûlés du côté Ouest ; 60% en sont du côté Est. Ils ne survivront plus et nécessite une nouvelle campagne de plantation. Des mesures sont déjà prises pour améliorer le terrain de culture et protéger ces plants.

ASA Paris Mada a effectué une visite au CMR le 08 août dernier durant laquelle ils se sont entretenus avec l’équipe et le représentant des anciens.

Lors de cette entrevue, nous avons discuté entre autres du système éducatif au sein du centre, des contraintes au niveau de la formation, de l’appui et de l’encadrement, de l’appui financier des sortants tels que le kit de démarrage.

Ils ont également émis quelques idées sur ce dernier point en proposant un recours aux agences de micro-crédits, mais aussi l’insertion d’une nouvelle matière ajoutée au programme comme l’électricité, la possibilité d’accroître le nombre des stagiaires mais cela nécessite une extension au niveau de l’accueil et de la logistique.

Une visite de la pépinière a clôturé notre rencontre. Ils sont intéressés par la formation de nos jeunes et veulent être un partenaire privilégié du CMR.

RENTREE 2014-2015 AU CMR

MAMITIANA – FORMATEUR

L’année scolaire 2014-2015 au CMR est déjà lancée depuis un mois et les informations concernant la rentrée sont affichées dans les villages.

Des animations ont été faites par l’équipe du CMR pour sensibiliser nos jeunes à intégrer le CMR. Il en est de même pour les jeunes en dehors de la zone de migration. En ce moment, nous avons retenu 23 nouveaux stagiaires en premières année dont 9 filles et 14 garçons. L’inscription reste ouverte pour les retardataires.

Page 9: Dr Tahinjanahary ANDRIANALIZAH Médecin titulaire au Centre … · programme, visiter la ZMA, faire connaissance avec l’équipe, des séances de travail, visite des villages, des

[email protected] – e-zma n°6 - Zone de Migration - ASA Ampasipotsy – Fkt Ampasipotsy - Région Bongolava – ANTANANARIVO – Page 8

Quand travail rime avec plaisir. L’intendant et le superviseur agricole se substituant aux zébus, Jao et David faisant office de maîtres.

Les deux notables de deux villages externes enterrant la hache de guerre sous la médiation de l’ASA

Père louis Tronchon donnant le corps du Christ aux enfants pour leur première communion le jour de l’assomption à Ampasipotsy

Les couples Pelier et Bériot en compagnie de Maurizio lors de la visite du chantier de la 18ème promotion

La construction de la maison annexe à la 17ème promotion se fait en famille

Les belles courgettes du jardin potager de Faniry

Oscar et Liva tenant dans leurs mains un petit caïman (vivant) attrapé par les pêcheurs à Ambatolahihazo. Une photo s’impose

Ils sont de retour. Un essaim de criquets de passage dans le village d’Antsahamivoatra

L’équipe invitée à partager le repas dans le village de Sangazibe lors de notre visite hebdomadaire

Père Louis Tronchon se faisant transporter par un collègue pour traverser un cours d’eau dans la forêt d’Analabe