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Seuil poursuit sa route ! Depuis notre dernier numéro des Nouvelles en octobre 2015, nous avons progressé sur notre difficile chemin. La réflexion conduite par le Conseil d’administration sur nos objectifs à trois ans a abouti aux principales orientations qui vous sont présentées page suivante. Parallèlement à la définition de ces plans d’avenir, nous avons bien sûr mené des actions à effet plus immédiat. Nous avons modernisé notre site internet et y avons introduit la possibilité d’opérer des dons en ligne : faites-y donc un tour (www.assoseuil.org) et usez de cette nouvelle possibilité ! Nous avons activement collaboré à l’organisation de l’exposition qui aura lieu cet été à l’abbaye de Conques. Ce sera aussi l’occasion de donner la parole aux jeunes qui ont marché avec Seuil. Nous avons poursuivi les échanges de réflexions avec nos homologues européens du réseau « BA Network » : une excellente opportunité pour Seuil de faire le bilan de son expérience. Nous relaterons ces échanges dans un prochain numéro. édito L’assemblée générale annuelle de Seuil se réunira le 25 juin ; elle sera l’occasion de faire le bilan détaillé de notre activité, de produire les comptes annuels et puis, le mandat des administrateurs actuels venant à échéance, de désigner un nouveau conseil d’administration. Nous comptons sur votre présence et sur votre soutien ! L’équipe de Seuil Au cours de l’an dernier, 32 jeunes ont marché avec Seuil, pour un total de 1 464 jours de marche. Sur cette base, l’ambitieux programme de développement qui nous motive, nous le mènerons à bien, grâce à notre équipe salariée, grâce à tous les bénévoles qui œuvrent pour Seuil, grâce aux mécènes qui nous soutiennent, et grâce aux adhérents qui permettent à notre association de vivre. Le trajet suivi par nos marches à travers l’Espagne

édito...merveille. Il faut le voir et l’entendre dans un entretien avec un jeune coincé, méfiant, voire hostile. En quelques mots, Paul sait ouvrir la boite dans laquelle le ou

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Page 1: édito...merveille. Il faut le voir et l’entendre dans un entretien avec un jeune coincé, méfiant, voire hostile. En quelques mots, Paul sait ouvrir la boite dans laquelle le ou

Seuil poursuit sa route !

Depuis notre dernier numéro

des Nouvelles en octobre 2015,

nous avons progressé sur notre

difficile chemin.

La réflexion conduite par le

Conseil d’administration sur nos

objectifs à trois ans a abouti aux

principales orientations qui vous

sont présentées page suivante.

Parallèlement à la définition de

ces plans d’avenir, nous avons

bien sûr mené des actions

à effet plus immédiat.

Nous avons modernisé notre

site internet et y avons introduit

la possibilité d’opérer des dons

en ligne : faites-y donc un tour

(www.assoseuil.org) et usez

de cette nouvelle possibilité !

Nous avons activement

collaboré à l’organisation de

l’exposition qui aura lieu cet été

à l’abbaye de Conques. Ce sera

aussi l’occasion de donner la

parole aux jeunes qui ont

marché avec Seuil.

Nous avons poursuivi

les échanges de réflexions

avec nos homologues européens

du réseau « BA Network » :

une excellente opportunité

pour Seuil de faire le bilan

de son expérience. Nous

relaterons ces échanges dans un

prochain numéro.

édito

L’assemblée générale annuelle

de Seuil se réunira le 25 juin ;

elle sera l’occasion de faire

le bilan détaillé de notre activité,

de produire les comptes annuels

et puis, le mandat des

administrateurs actuels venant

à échéance, de désigner

un nouveau conseil

d’administration.

Nous comptons sur votre

présence et sur votre soutien !

L’équipe de Seuil

Au cours de l’an dernier,

32 jeunes ont marché avec Seuil,

pour un total de 1 464 jours de

marche.

Sur cette base, l’ambitieux

programme de développement

qui nous motive, nous le

mènerons à bien, grâce à notre

équipe salariée, grâce à tous les

bénévoles qui œuvrent pour

Seuil, grâce aux mécènes qui

nous soutiennent, et grâce aux

adhérents qui permettent

à notre association de vivre.

Le trajet suivi par nos marches à travers l’Espagne

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1. En premier lieu : consolider notre organisation. Pour ce faire, il fallait

renforcer notre équipe permanente : une seconde « responsable

de marches », Marina Ferrari, avait été recrutée en août 2015 ;

elle complète avec succès l’action d’Anthony Bigot dans le suivi des

marches, ses interventions étant grandement facilitées par sa localisation

permanente en Espagne. Par ailleurs, après un premier essai infructueux,

nous avons recruté en janvier 2016 une nouvelle secrétaire-comptable

à temps partiel : Chanrotha Sim apporte désormais un soutien précieux

à l’administration de notre association. Bienvenue à toutes deux !

2. Faire face à une demande croissante, améliorer la qualité de l’assistance

auprès des jeunes sont autant de préoccupations qui impliquent

d’augmenter chaque année notre capacité à lancer davantage de

marches : aujourd’hui nous sommes en mesure d’organiser 25 à

30 marches par an, pour environ 1.500 jours de marche effectifs.

Nos objectifs vis-à-vis des administrations dépassent 2.000 jours par an,

et il serait éminemment souhaitable de pouvoir doubler ce rythme dans

les trois ans qui viennent.

3. Cet objectif ô combien ambitieux pose d’abord un problème financier :

comme nos adhérents le savent, le prix de journée versé par

l’administration ne couvre pas les 350 €/ jour nécessaires pour

fonctionner. L’apport des dons et du mécénat est donc indispensable à

notre survie et à notre développement. Depuis plusieurs années, des

fondations nous soutiennent : la Fondation Blancmesnil, la Fondation

Lemarchand, la Fondation de France, la Fondation Neuvoies. Récemment

encore, deux nouvelles fondations ont décidé de nous aider : la

Fondation Caritas et la Fondation Yara LNC. Qu’elles en soient une

nouvelle fois remerciées ! Mais d’autres soutiens nous sont nécessaires.

4. Idée ancienne, l’accroissement d’activité ne se fera pas sans développer

progressivement un « réseau Seuil » en régions. Le Conseil en a défini

les principales étapes : le premier pas consistera à former le plus

largement possible un réseau de correspondants bénévoles, si possible

constitués en équipes d’au moins deux personnes par région, dont

la mission sera vaste : entretenir les contacts les plus étroits possibles

avec les administrations en charge des jeunes qui nous occupent (ASE et

PJJ), intensifier la communication auprès du grand public, élargir le cercle

de nos adhérents, seconder la recherche des jeunes, et renforcer la

recherche des accompagnants. Près de trente bénévoles se sont déjà

manifestés auprès de nous pour apporter leur aide dans cet esprit.

Nous allons pouvoir maintenant donner très rapidement suite à leurs

offres de disponibilité. N’hésitez pas à nous contacter pour

rejoindre ces équipes !

5. Pour mener ces actions, nous avons décidé le recrutement d’un

responsable de la collecte de fonds et de la communication, qui sera

chargé d’assurer et développer les liens avec nos mécènes, prendre

en charge la communication de Seuil auprès du grand public et,

en liaison avec notre directeur Paul Dall’Acqua, animer le réseau

de correspondants Seuil.

Un programme ambitieux

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Fraîchement retraité de la Protection Judiciaire de la Jeunesse où il a commencé comme éducateur

et terminé comme directeur des Hauts de Seine, Paul s’est un jour présenté à Seuil, poussé par la curiosité

de connaître cette OVNI qui surgissait dans l’univers un peu fermé des associations prenant en charge

des adolescents.

Il ne pouvait pas tomber mieux. Nous pataugions, pleins de bonne volonté et vides de savoir dans

ce domaine. Il a été tout de suite le guide qui nous a éclairé, d’abord dans le vocabulaire abscons qui est

le propre de toutes les administrations. Puis il a fait un pas de plus en demandant à accompagner un jeune ou

prendre une responsabilité de marche. Lorsque enfin, nous nous sommes séparés d’un directeur embauché

à la suite d’une erreur de casting, il s’est proposé comme directeur bénévole.

Portraits des acteurs de Seuil

Paul Dall’Acqua, directeur de l’Association

Le site internet de Seuil

fait peau neuve .

Seuil grandit et se professionnalise en grande partie grâce à celles et ceux

qui font le choix d’offrir gracieusement leurs compétences. C’est ainsi qu’est

née une belle collaboration entre l’association et l’agence Adfinitas qui

s’est mobilisée pour embellir et moderniser notre site internet.

Nous tenons à remercier

chaleureusement toute l’équipe

d’Adfinitas pour leur soutien

constructif et bienveillant, en

particulier, Héloise Temps, Audrey

Peeters, Lucas Ghionna, Anne-Laure

Goussot, Martin Desrumaux et

Arnaud Masselin.

Au-delà de son apparence plus

dynamique, le site est à présent

accessible sur tous supports

(smartphones/tablettes), sa gestion

est réactive et un module de don

en ligne sécurisé a été créé.

Un an de travail main dans la

main pour un résultat qui, nous

l’espérons, vous plaira autant

qu’aux bénévoles qui l’ont conçu.

Sans Paul Dall’Acqua, Seuil serait

encore une association

embourbée dans le marigot

des associations pratiquant

« la rupture ».

Son professionnalisme fait

merveille. Il faut le voir et

l’entendre dans un entretien

avec un jeune coincé, méfiant,

voire hostile. En quelques mots,

Paul sait ouvrir la boite dans

laquelle le ou la jeune s’était

barricadé. Sans doute son allure

sportive (il lui arrive d’aller

quand il en a le temps, visiter un

camp de base dans les Everest)

et son physique de boxeur

mettent-ils en confiance ces

jeunes qui repoussent les

bouées qu’on leur jette mais

acceptent certaines mains

tendues.

Sans cesse en mouvement —

il habite Rennes mais navigue

entre la Bretagne, Paris et les

prisons de jeunes où il

rencontre des ados incarcérés

— il fait partie de ces retraités

qui, parfois, sont plus actifs et

passionnés que durant leur

carrière professionnelle.

3

www.assoseuil.org

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Être accompagnant, c’est entrer en résonance avec soi et avec l’autre. C’est l’acte éducatif à l’état pur.

C’est une action résiliente par excellence.

L’accompagnant(e), c’est le cœur même du projet. C’est lui, c’est elle, qui va lui permettre de vivre,

de respirer, d’avancer et au jeune de « franchir la ligne d’arrivée », si lointaine et si porteuse d’espoir

qu’elle soit, à Séville, Roncevaux, Irun ou Porto.

Être accompagnant, c’est s’engager dans une aventure physique – 1600 à 1900 km en marchant, sac à dos,

par tous les temps, en toutes saisons, sur les chemins d’Espagne ou d’Italie, avec le soutien indéfectible

de l’équipe éducative de Seuil.

Accompagnant pour Seuil,

le plus beau des « boulots »

de la planète éducative !

Être accompagnant, c’est

l’histoire d’un duo qui se

construit avec un jeune souvent

en souffrance, en manque

de repères. C’est une histoire

de complicité gagnée jour après

jour, de partage de tous

les instants, de colère, de

dispute, de bonheur, d’émotion,

de solitude. C’est surtout une

formidable aventure humaine,

faite d’une multitude de

rencontres, bienveillantes,

amicales, chaleureuses, qui vont

contribuer à reconstituer

le capital confiance de

l’adolescent/e.

Être accompagnant, c’est

découvrir au moment de la fête

de retour, dans les yeux du

jeune, de ses parents, de ses

frères et sœurs, la fierté d’avoir

réussi ce défi qui paraissait

presqu’insurmontable.

Faut-il être éducateur pour être

accompagnant ?

Pas nécessairement, même si

les compétences d’un éducateur

sont évidemment un atout.

Néanmoins, comme un

comédien au théâtre,

l’accompagnant-éducateur doit

entrer sur la scène du chemin

avec la légèreté et la fluidité

d’un candide, en laissant ses

« techniques » d’éducateur en

coulisse, pour être avant tout,

un homme, une femme cadrant,

patient, disponible, attentif, dans

l’écoute et l’empathie.

4

Seuil cherche des accompa-

gnant(e)s, salarié(e)s.

Si vous ou un(e) de vos

proches ressemble à ce

portrait, et veut relever ce

beau défi, dites le !

C’est important, car à Seuil,

pas d’accompagnant(e), pas

de marches !

Annonce de recrutement d’accompagnants

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Cette année nous aurons la joie d’accueillir dans l’abbatiale de Conques, une

exposition sur votre Association Seuil. Elle nous tient beaucoup à cœur parce que

le projet de Seuil est en grande cohérence avec ce qui se vit chez nous.

En effet, notre village est l’une des principales étapes du chemin de Saint Jacques

de Compostelle au départ du Puy en Velay. Tout au long de l’année, nous avons

la joie d’accueillir pèlerins et marcheurs au long cours. Parmi eux, beaucoup

vivent cette marche habités par une quête intérieure, un passage à franchir, une

page à tourner ou une libération à recouvrer. Nous sommes ainsi toujours

heureux de voir passer nos amis d’Oikoten qui a inspiré les marches Seuil.

Mais le lien avec la démarche de Seuil est plus profond. Depuis le haut Moyen-

âge, on vient à l’abbatiale de Conques en pèlerinage vénérer Sainte Foy, petite

martyr d’Agen en 303, réputée y accomplir des miracles, et en particulier délivrer

les prisonniers.

Aux alentours de l’an Mille, Bernard d’Anger, universitaire réputé à l’époque, écrit

dans son livre des miracles (1013) : « Le genre de prodiges le plus familier à

Sainte Foy, celui qui a donné à son nom une célébrité universelle, c'est la

délivrance des prisonniers qui ont recours à son assistance ». Cette tradition est

inscrite dans l’architecture même de l’abbatiale : à travers son fameux tympan où

sont sculptées des chaines de prisonniers offertes en « ex voto » et ses grilles de

fer forgé (XIIème s.) réalisées avec ces même chaines. Plutôt que de lire ces

histoires seulement comme des choses du passé, n’est-il pas plus intéressant d’y

voir une invitation à faire de Conques un lieu qui œuvre pour la libération des

prisonniers ? Notre monde a bien besoin de libération. Derrière cette thématique,

il y a bien sûr les prisons officielles et la difficile question de la réintégration dans

notre société des personnes détenues, mais il est bien d’autres enfermements :

victimes des prises d’otages, prisons psychiques et intérieures…

A travers ses « marches de rupture », Seuil, qui œuvre pour la libération par la

marche, de jeunes enfermés dans des situations inextricables, trouve ainsi sa

place tout naturellement à Conques. En outre, l’enjeu est d’importance dans la

situation actuelle où notre pays semble tenté par une politique de l’enfermement

et du repli sur soi. La manière dont un pays sait s’occuper de sa jeunesse en

difficulté est sans doute révélateur de sa grandeur et de son avenir.

f. Pierre-Adrien - Abbaye Sainte-Foy de Conques

Du 8 juillet

au 9 octobre 2016,

Seuil s’expose

à Conques !

Contactés pour réaliser

dans l’Abbatiale de Conques

une exposition présentant

nos activités, nous avons

mis en avant notre caractère

totalement a-confessionnel

et laïc.

Pour les raisons qu’il expose

ci-contre, le frère Pierre-Adrien,

en charge du projet à l’abbaye

de Conques, nous a rassurés :

cette laïcité revendiquée n’est

pas un obstacle pour l’abbaye.

Nous avons ainsi accepté cette

belle opportunité de parler

de nous à un public nombreux :

plusieurs centaines de milliers

de visiteurs et 30.000

marcheurs chaque année.

Quelle belle occasion donnée

aux jeunes marcheurs de Seuil

de faire part de leur expérience !

Durant tout l’été 2016, huit

grands panneaux présenteront

notre association sous les voûtes

de l’abbatiale. Des photos prises

par nos jeunes marcheurs,

des vidéos et des films seront

également projetés dans

une salle attenante.

Il est prévu que David

Le Breton, auteur notamment

de « Eloge de la marche »,

et Bernard Ollivier, y donnent

une conférence le jour

de l’inauguration,

le 8 juillet prochain.

Une raison supplémentaire

de passer cet été à Conques,

ce magnifique village médiéval

classé parmi les plus beaux

villages de France,

et d’y contempler l’admirable

abbatiale romane Sainte-Foy,

son célèbre tympan ainsi que

les vitraux de Pierre Soulages !

Page 6: édito...merveille. Il faut le voir et l’entendre dans un entretien avec un jeune coincé, méfiant, voire hostile. En quelques mots, Paul sait ouvrir la boite dans laquelle le ou

L’Assemblée générale

annuelle de Seuil aura lieu

le samedi 25 juin 2016

à 10h30, au siège de

l’association : 31 rue

Planchat – 75020 Paris.

Seuil existe et se développe grâce à la générosité de ses adhérents et donateurs. Vous pouvez nous soutenir soit par don en ligne sécurisé sur le site www.assoseuil.org, soit par chèque à l’ordre de Seuil, envoyé à l’adresse ci-dessous. Un reçu fiscal adressé par retour accompagnera nos remerciements.

SEUIL

31 rue Planchat 75020 Paris

Tél. 01 44 27 09 88 - Fax. 01 40 46 01 97

e-mail : [email protected]

site internet : www.assoseuil.org

ACTUALITÉS

Après la trilogie « longue marche » de

Bernard Ollivier (éditions Phébus), voici

« Longue marche, suite et fin », en

collaboration avec sa compagne

Bénédicte Flatet. Parution le 11 mai 2016.

Présentation au Festival des Etonnants

Voyageurs de Saint-Malo (14 au 16 mai)

avec participation des auteurs.

Décès de Bertrand Martineau

De nombreux adhérents nous rejoignent mais cela n’atténue pas notre

peine quand l’un d’eux nous quitte. Bertrand Martineau a rendu sa belle

âme ce printemps. Il était un adhérent de la première heure, passionné par

notre action et avait acheté une grange en Espagne qu’il souhaitait aménager

et mettre à la disposition de Seuil en guise de gîte pour les marcheurs.

Toutes nos condoléances à sa famille et à son fils Alexandre.

Maxime (*) – 17 ans et 7 mois. A terminé sa marche en avril 2016. Voici ce qu’il

écrivait le samedi 27 février, à Fisterra, pendant sa journée de repos :

« Là, je ne sais pas comment je pourrais l’expliquer, mais je suis rentré en résonance avec

moi-même. Les rafales de vent que je me prenais en pleine face venaient de la droite et

fouettaient mon visage. Je les ai prises comme des baffes que la vie me donnait pour

toutes les conneries que j’avais faites et toutes les fautes que j’avais pu commettre. C’était

comme pour me rappeler tout çà, respirant uniquement par le nez, les rafales de vent

vraiment violentes à chaque inspiration que je pouvais prendre, c’était comme une bouffée

d’oxygène avant de replonger dans la violence du vent. Les vagues de la mer s’échouant

sur les rochers me rappelaient tous les projets tombés à l’eau que j’avais pu vouloir

entreprendre.

La mer très agitée me rappelait l’instabilité de ma vie d’avant, le stress et la parano qui

m’entouraient. En plein milieu de toute cette agitation est survenu, comme par magie, un

moment de pur calme où le vent a cessé de souffler, la mer a cessé de s’agiter et en plein

cœur des nuages gris comme le gravier, est survenu un magnifique soleil apparaissant

comme la lumière que j’avais trouvée sur le chemin, identique aux coquillages qui nous

indiquent ce chemin tout le long de la route. C’était comme pour célébrer mon retour à la

lumière et donc ma sortie des ténèbres par le biais du chemin. La nature fait ressentir et

interpréter des choses étranges. Vous ne trouvez pas ? »

(*) : pour respecter l’anonymat de l’auteur, le prénom a été changé.

6

Paroles

de

marcheur