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Diagnostic de territoire
Itinérance en Ardèche verte
36, Place de l’église
07340 Peaugres
Tél. 04 75 34 75 59
Brice JULIEN, Master 2 Tourisme et développement, CETIA, FOIX
Stage encadré par Guillaume BACCIOTTI, Chargé de mission randonnée
INTRODUCTION
L’objectif du travail qui nous a été confié consiste à analyser la pertinence du développement de
l’itinérance sur le territoire de l’Ardèche verte (Ardèche du nord).
Il conviendra donc de mesurer l’intérêt du développement de l’itinérance en Ardèche verte en
dressant un état des lieux de l’offre du territoire, des pratiques (au niveau national et local),
d’apprécier les expériences menées sur d’autres territoires (benchmark et analyse concurrentielle),
et de mesurer l’adéquation entre l’offre (Ardèche verte) et la demande (clients).
Ce travail s’appuiera sur l’analyse d’études existantes, d’ouvrages généraux, d’entretiens
exploratoires, de brochures touristiques, etc.
I/ Etat des lieux de l’offre touristique du territoire Ardèche verte
1.1/ Potentialités en terme de sports de nature
1.1.1/ Le réseau de sentiers de randonnées
Le fort potentiel naturel du territoire a amené les collectivités locales a aménager des réseaux de
sentiers de randonnée pour, à la fois valoriser l’existant (paysages,…) et satisfaire la demande en
terme de sports de nature.
Ainsi, 1500 Km de sentiers de randonnées sont balisés et entretenus toute l’année. Par ailleurs,
l’exploitation de ce réseau de randonnée relativement vaste s’effectue à travers l’édition de 7 topo-
guides.
En Ardèche verte, l’existence d’un réel maillage de sentiers de randonnée est donc indéniable.
Néanmoins, outre ce vaste réseau de sentiers de randonnée, il est à déplorer l’absence d’itinéraires
phares et donc connus et reconnus permettant de générer de l’image et de la notoriété.
1.1.2/ Les structures spécialisées sports de nature
Nous choisirons de nous concentrer sur les professionnels ou les structures qui nous concernent dans
le cadre de ce travail sur l'itinérance. A savoir les accompagnateurs en montagne, les
accompagnateurs équestres, les centres équestres, les moniteurs VTT.
1.1.2.1/ Les accompagnateurs en montagne en Ardèche verte
A ce stade du diagnostic, l’inventaire des structures d’accompagnement en montagne n’est pas
complet et il sera mis à jour à partir de données fournies par le syndicat des accompagnateurs en
Ardèche.
Néanmoins, au niveau de la réflexion sur le développement de la filière randonnée en Ardèche Verte,
les accompagnateurs apparaissent comme des acteurs clés. Leur connaissance du milieu, leur rôle de
médiateur entre l’homme et la nature, et leur vision du développement touristique souvent en
accord avec la préservation de l’environnement témoigne de leur place importante dans l’itinérance
de demain.
1.1.2.2/ Les centres équestres en Ardèche verte
Struture Localisation
Philippe CORDIER 07290 Satillieu
Enrique FERRER 07100 Annonay
Natu-rêve (Rouillon
Emilie, Chaléat Rémy) 07100 Sarras
Le tableau ci- dessus montre
une offre importante en
terme de structures
équestres. 14 structures
apparaissent dans les
listings des offices de
tourisme de l’Ardèche
verte.
Cependant, le
développement de la filière itinérance équestre ne dépendra pas uniquement de l’offre de centre
équestre, mais aussi et surtout de la capacité des hébergeurs à fournir un accueil adapté (box, près,
nourriture…) à ce type de pratique.
De même, en extrapolant à la pratique du VTT, il sera intéressant de connaître le nombre
d’hébergeurs successibles de fournir un endroit adapté et sécurisé pour le stockage des VTT.
1.2/ Les structures d’accueil en hôtellerie
1.2.1/ Les hébergements en Ardèche verte (hôtels, chambres d’hôtes, gîtes
d’étapes,…)
Le tableau suivant recense l’ensemble des hébergements (classés par type) localisés sur le territoire
Ardèche verte et assurant des locations à la nuitée. Nous avons volontairement évincés les gîtes
(meublés de tourisme) et les hébergements collectifs (centre de vacances).
Coordonnées Localisation
Les attelés du Val d’Ay
07290 Ardoix
Les écuries de soleil’Dad
07100 Boulieu les Annonay
Centre équestre de longchamp 07410 Colombier le vieux
Espace calèche 07320 Devesset
Les écuries vaillant 07370 Eclassan
Domaine de Fontcouverte 07520 Lalouvesc
Equins pour tous 07300 Plats
Centre équestre de la résilience 07100 Roiffieux
Equi ta passion
07320 St Agrève
Haras de la Marjorie
07290 St Alban d’ay
Randonnées équestres autour
du lac des Meinettes
07290 St Jeure d’Ay
La maison des Poneys 07290 Satillieu
Centre équestre d’Arthieux 07290 Satillieu
Centre équestre de montmeyre 07690 Villevocance
Un simple comptage des structures d’hébergements de l’Ardèche verte n’apporte pas beaucoup
d’éléments en terme d’analyse. Par contre, la représentation cartographique des hébergements au
regard des réseaux de sentiers de randonnées permettra d’analyser leur répartition (par type, et par
zone) afin d’identifier des territoires potentiellement propices au développement de séjours
itinérants.
Type Nombre
Hôtels 43
Campings 37
Chambres d’hôtes 71
Gîtes d’étape 14
La répartition des hébergements touristiques de l’Ardèche verte
Selon la carte ci-dessus, on s’aperçoit de la relative bonne répartition des hébergements sur
l’ensemble du territoire Ardèche verte, hormis le secteur de la vallée de la Cance où la concentration
des hébergements y est moins forte.
Au niveau des types d’hébergements, l’Ardèche verte possède seulement 14 gîtes d’étape, alors qu’il
s’agit de l’hébergement de prédilection en terme de randonnée pédestre. A l’inverse, les chambres
d’hôtes sont très présentes avec 71 structures sur l’ensemble du territoire. Ce qui peut être analysé
positivement quand on analyse la demande grandissante des randonneurs envers des hébergements
confortables mettant l’accent sur une gastronomie de terroir.
Quel pourcentage de randonneur ?
Non réponse
moins de 25%
entre 25 et 50%
entre 50 et 75%
plus de 75
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
1 2,4%
23 54,8%
16 38,1%
2 4,8%
0 0,0%
42 100%
1.2.2/ Analyse de l’enquête auprès des hébergeurs
Cette enquête auprès des hébergeurs de l’Ardèche verte a été envoyée à 138 structures. Elle ne
concernait que les hébergeurs accueillant du public à la nuitée.
Sur 138 envois, 42 questionnaires ont été remplies et renvoyés au Pays Ardèche Verte, soit un taux
de réponse d’environ 30%. Les résultats qui suivent devront donc être interprétés avec prudence et
tenir compte de ce taux de réponses relativement faible.
L’analyse se découpera en trois parties. 1/ L’analyse clientèle et de la fréquentation. 2/ Les services
proposés aux randonneurs par les structures d’hébergements. Et enfin, 3/ la motivation de ces
derniers au regard du travail en réseaux.
1.2.2.1/ L’analyse clientèle et de la fréquentation
Question : Parmi votre clientèle, quel est le pourcentage de personnes qui pratiquent la randonnée
pendant leur séjour ?
Selon le tableau ci-dessus, plus de la moitié des hébergeurs (54,8%) estiment que moins de 25% de
leur clientèle pratique la randonnée durant leur séjour chez eux. 38% estiment quant à eux, que leur
clientèle se compose de 25% à 50% de randonneurs.
Question : Quel est le pourcentage de vos clients venant exclusivement pour pratiquer la
randonnée ?
Pourcentage clients exlusifs/randonnée
Non réponse
moins de 25%
entre 25 et 50%
entre 50 et 75%, plus de 75%
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
3 7,1%
30 71,4%
8 19,0%
1 2,4%
42 100%
Plus de 70% (71,4%) des hébergeurs estiment que moins de 25% de leurs clientèles viennent
exclusivement pour pratiquer la randonnée. Ainsi, la clientèle en Ardèche verte semble être
davantage une clientèle multi pratique qu’une clientèle de purs randonneurs.
Transfert de bagages entre hébergements
oui
non
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
25 59,5%
17 40,5%
42 100%
Evolution de la randonnée
Non réponse
Augmente
stagne
diminue
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
5 11,9%
15 35,7%
20 47,6%
2 4,8%
42 100%
Question : Selon vous, la pratique de la randonnée pédestre a plutôt tendance à…augmenter,
stagner ou diminuer ?
Cette évolution grossière de la pratique de la randonnée pédestre aux yeux des hébergeurs montre
que près de 83% d’entre eux estiment que la part des clients-randonneurs stagne voir augmente.
Cette tendance, malgré son approximation confirme l’ancrage de la pratique de la randonnée comme
élément structurant de l’offre touristique de l’Ardèche.
1.2.2.2/ Les services proposés aux randonneurs par les hébergeurs
Cette partie de l’analyse reprendra l’ensemble des questions relatives aux services proposés aux
randonneurs par les hébergeurs, mais tentera aussi de sonder la motivation de ces derniers à la mise
en place de services complémentaires.
Seriez-vous prêt à acheminer les bagages de vos clients dans une autre structure d'hébergement
dans le cas d'un séjour itinérant ?
Le transfert de bagages entre hébergements est une composante clé de l’offre de randonnée
itinérante, néanmoins ce service peut s’avérer contraignant pour les hébergeurs. 60% d’entre eux se
disent prêt à assurer le portage des bagages jusqu’au prochain hébergement.
Question : Si oui, dans quel rayon kilométrique seriez-vous prêts à vous déplacer ?
Sur les 25 hébergeurs prêts à assurer le portage des bagages de leurs clients, 68% accepteraient de
se déplacer dans un rayon de 10 à 20km autour de leur structure.
Oui, distance de : Nb. Cit. Fréq.
Moins de 5 km 1 4%
Entre 5 et 10Km 5 20%
Entre 10 et 20Km 17 68%
Plus de 20Km 2 8%
TOTAL OBS. 25 100%
Assurer transport gare-hébergement ?
oui
non
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
28 66,7%
14 33,3%
42 100%
Question : Seriez-vous prêt à aller chercher vos clients jusqu’à leur gare d’arrivée ?
Dans le même sens que la question sur le transfert des bagages, assurer le transport du client entre
son point d’arrivée (gare SNCF, Arrêt de bus…) et leur premier hébergement1 est une question
centrale. D’autant plus que certaines zones de l’Ardèche Verte sont mal (ou peu) desservies par les
transports en commun. Or, 67% des hébergeurs seraient prêt à assurer le transport gare-
hébergement.
Question : Seriez-vous prêts à préparer des pique-niques à vos clients ?
Seriez-vous prêt à préparer PN
oui
non
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
34 81,0%
8 19,0%
42 100%
La préparation de pique nique apparaît moins contraignante que le transport de personnes où de
bagages. 81% des hébergeurs se disent prêts à fournir ce service à leurs clients-randonneurs s’ils le
souhaitent.
Question : Combien d’hébergeurs offrent-ils déjà ce type de services (transport de personnes, de
bagages et pique nique) à leur clientèle ?
Assurez vous déjà : Oui
Non TOTAL OBS.
Le transfert de bagages 29% 71% 100%
Le transport des clients 35% 65% 100%
La préparation des pique-niques 42,9% 47,1% 100%
Il est intéressant d’analyser combien d’hébergeurs assurent déjà l’ensemble de ces services.
Globalement, la moitié des répondants qui se disent prêts à les mettre en place les a déjà mis en
place, ce qui laisse un marge de manœuvre importante pour les étendre à l’ensemble des
hébergeurs.
1 NB : Valable dans le cas où le point de départ du séjour-randonnée est un hébergement. Mais il faudra aussi
s’interroger sur la possibilité du randonneur à pouvoir assurer son transfert entre sa gare d’arrivée et le point
de départ de sa randonnée.
Intéressé pour monter produit tourist ?
oui
non
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
26 61,9%
16 38,1%
42 100%
1.2.2.3/ Les hébergements de l’Ardèche Verte et les réseaux
Le questionnaire avait aussi pour but de sonder les hébergeurs sur leur motivation (et leur capacité)
à s’investir dans un réseau d’acteur, afin de sonder l’éventualité de les regrouper avec d’autres
parties prenantes de la filière randonnée (accompagnateurs en montagne, fermes équestres,
agences de voyages..).
Question : Avez-vous des contacts privilégiés (partenariats…) avec des prestataires de services en
lien avec la randonnée ?
Contact avec d'autres acteurs ?
oui
non
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
12 28,6%
30 71,4%
42 100%
Peu d’hébergeurs ont mis en place des partenariats avec d’autres acteurs de la randonnée en vue de
structurer leurs offres et de mutualiser leurs moyens. Seuls 28,6% des répondants ont répondu
positivement. L’enjeu de l'itinérance, si l’opportunité de la développer se révèle favorable résidera
dans la création d’un véritable maillage entre les acteurs de la filière randonnée destiné à donner de
la visibilité à l’offre de randonnée en Ardèche verte.
Question : Seriez-vous intéressé pour participer au montage de produits touristiques sur la
thématique de la randonnée ?
Globalement, les hébergeurs se montrent favorable à 61,9% à l’idée de mettre en place des produits
touristiques en lien avec la randonnée. Néanmoins, cet engouement est à relativiser car la question
suivante, relative à la participation (active) au sein d’un réseau n’a séduit que 50% des répondants.
On reviendra plus loin sur cet enjeu fort que représente la fédération des acteurs et qui constitue
sans doute une des clés de la réussite du développement de l'itinérance en Ardèche.
Question : Seriez-vous intéressés par la participation à un groupe de travail ou à un réseau
d’hébergeurs pour le développement la randonnée en Ardèche verte ?
Participer à un réseau-randonnée?
oui
non
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
21 50,0%
21 50,0%
42 100%
1.2.2/ Fermes pédagogiques/Accueils à la ferme
Il semble primordial de s’intéresser aux exploitations agricoles organisant un accueil à la ferme tant
elles constituent des animations allant de pair avec l'itinérance et la découverte du territoire de
pratique.
Ces structures « accueil à la ferme » sont d’une grande diversité offrant différentes productions aux
visiteurs. Des exploitations fruitières, aux caves vinicoles en passant par les fermes Hélicoles ou
fromagères… l’Ardèche dispose d’un réel maillage d’établissements proposant la découverte de leur
travail et de leur production à travers la vente directe.
Au niveau de la répartition de ces structures « Accueil à la ferme », la carte ci-dessus montre une
concentration assez importante de ces structures dans le Tournonais. Les autres enseignes
s’organisent de manière éparse sur le reste du territoire, autour de St Agrève notamment, et plus au
nord aux alentours de Serrières.
II/ Analyse de la demande en terme de sports de nature et d’itinérance
Afin de cerner les opportunités de développement de l’itinérance, il convient d’analyser
l’évolution des sports de nature au sens large, puis l’étude des tendances sociologiques relatives à
l'itinérance, et enfin les chiffres clés correspondants au département de l’Ardèche.
2.1/ L’évolution des sports de nature
Cette partie tentera de mettre en évidence les évolutions relatives aux sports de nature en terme
de pratique et de fréquentation.
2.1.1/ Données générales sur la demande
Les pratiques sportives de nature ou sport de nature « se caractérisent par un ensemble de
pratiques sportives qui permettent de découvrir l’espace terrestres, nautique ou aérien »2. Le
Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports a défini une liste recensant tous les sports
appartenant aux sports de nature selon la nature de l’espace sur lequel ils se pratiquent.
« Un français sur trois de 15 à 75 ans déclare pratiquer les sports de nature »2, en effet, près de
14 millions de français pratiquent un sport de nature (ski, surf, randonnée, voile, canoë,
équitation…). Si on ajoute le vélo sous toutes ses formes, on arrive à un français sur deux. Les deux
activités les plus pratiquées par les français sont le vélo et la randonnée pédestre.
Désormais, en regardant le tableau des principales pratiques d’activités physiques et sportives3,
nous observons que dans les dix activités les plus pratiquées par les français, quatre se pratiquent en
milieu naturel.
Une enquête du Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports a révélé que pendant les
vacances d’été, 55% des vacanciers déclarent pratiquer un sport, essentiellement des sports de
nature. Les trois activités qui dominent sont : la natation, la randonnée pédestre, le vélo ou le VTT.
Viennent ensuite les sports de montagne et les activités nautiques.
Qu’en est-il de l’évolution des pratiques ? Selon le Ministère de la jeunesse et des sports
l’évolution des pratiques d’activités physiques est positive. En effet, à la question avez-vous eu au
moins une activité physique au cours de cette année ? 47% des interrogés ont répondu OUI, contre
43 en 2000. De même 31% déclarent en 2005 avoir une activité physique régulière contre 28 en
2000. Enfin, quand à la pratique du sport en vacances en 2004, on relève que 33% des vacanciers
pratiquent un ou (des) sports pendant les vacances contre seulement 9% en hiver.
La répartition territoriale des équipements, espaces et sites relatifs aux sports de nature
démontre l’importance de l’attractivité de certaines zones de montagne et de moyenne montagne.
Par ailleurs, 84% des sites concernent des sport de nature terrestre (escalade, VTT, randonnées
équestres et pédestres…).
Nous remarquons aussi l’importance des équipements concernant ces sports, quand on voit que
23% du nombre des équipements sur le territoire concernent des sports de nature. L’offre est
importante et dispatchée sur l’ensemble de l’hexagone.
Les départements sont les acteurs du développement maîtrisé des sports de nature, à travers les
CDESI/PDESI4 qui ont pour but de mettre en place des politiques favorisant le développement et
2 Minisère de la santé, jeunesse et sport, Sports de nature, repère et actions, Août 2007 3 Source : INSEE, Enquête « participation culturelle et sportive », mai 2003 4 CDESI : Commisison départementale des espaces, des sites et itinéraires relatifs aux sports de nature, PDESI : plan départemental des espaces, sites et itinéraires relatifs aux sports de nature.
l’encadrement des sports de nature. A voir l’engouement de certains départements pour ces
politiques, notamment le département de l’Ardèche, nous apercevons qu’ils commencent à mesurer
l’importance de maîtriser et d’organiser les pratiques sur leur territoire dans le but d’en faire un
levier de développement local.
A travers ces différentes analyses, nous pouvons dire que la pratique de sports de nature se
démocratise de plus en plus et répond à un besoin d’évasion ressenti par un nombre croissant de
citadin. Un français sur trois les pratique, notamment durant ses vacances. Ainsi, il apparaît
primordial pour les départements à dominante rurale de s’organiser en vue de développer la
pratique de ces sports et d’en faire une vitrine de leur offre touristique.
Après avoir parcouru l’évolution globale de l’ensemble des sports de nature, il conviendrait de
recentrer notre analyse sur la randonnée pédestre et le VTT.
2.1.2 Une évolution sémantique représentative des évolutions des pratiquants
Pour bien analyser les attentes de la clientèle des sports de nature, il faut comprendre les
évolutions des expressions désignant ces pratiques. Du « plein air » en passant par les « activités
physiques de pleine nature », aux « sports de nature ». Comme l’indique Olivier BESSY5 le vocabulaire
employé n’est jamais neutre et « derrière les mots se cache une évolution des représentations de la
nature et du sport qui dépassent la simple rhétorique linguistique », ainsi, l’expression « sports de
nature » apparaît suite à de nouvelles pratiques et répond à de nouveaux enjeux de société.
Les pratiques de plein air commencent à partir de la seconde moitié de XIXème
siècle, au moment
où la thématique de l’air ne répond plus seulement à la fonction respiratoire mais s’associe à l’idée
de nature et de bonne santé. On a alors une conception naturiste de la pratique sportive. Ces
pratiques restent élitistes jusqu’à l’époque du front populaire qui les démocratise plus largement
dans la société. Les pratiquants du plein air sont porteurs de valeurs comme le pacifisme ou
l’écologie. Les premiers surfeurs ou grimpeurs incarnent bien cette génération de pratiquants. Ces
pratiques de plein air privilégient donc la nature comme un bien utile pour la santé (hygiène de vie)
et identitaire (nature = idéal de vie).
Progressivement, il ne suffit plus de prendre l’air, s’oxygéner et pratiquer un sport à l’extérieur
mais véritablement de « s’éclater » en s’amusant avec les éléments (eau, terre, neige). Les activités
de plein air deviennent activités physiques de pleine nature (APPN) dans les années 80-90. Les
pratiques regroupent « l’ensemble des activités (VTT, parapente, deltaplane, randonnées pédestre et
équestre, escalade) se déroulant en milieu naturel dans un but de progression avec ou sans engin »6.
Dans la logique des activités physiques de pleine nature, la question n’est pas de se positionner ni de
trouver le rôle de l’homme par rapport à cette nature mais bien d’utiliser celle-ci comme un
instrument pour atteindre des objectifs hédonistes centrés sur soi. Le sportif cherche peu à s’intégrer
au milieu.
Avec ces deux différentes pratiques, on passe donc d’un rapport hygiéniste à l’environnement à un
rapport plus dominateur du sportif qui cherche à utiliser, à domestiquer cette nature.
Enfin, nous observons l’apparition de l’appellation « sports de nature » valable jusqu’à
aujourd’hui. Ce terme fait suite à l’évolution de l’offre et de la demande sportives. La
5 Olivier BESSY, « Du plein air aux sports de nature, nouvelles pratiques, nouveaux enjeux » in Sciences sociales et loisirs de nature, 2004, collection sports de nature, p. 21-33. 6 Olivier BESSY, op. cit.
« sportivisation » de la société a fait évoluer la définition du sport qui englobe désormais toute les
pratiques physiques. Sous la notion de sport de nature, les projets sportifs sont très différents. De la
compétition au simple jeu, de la recherche du ludique à celle du bien être, les sports de nature ne
nécessitent pas d’apprentissage fastidieux et peuvent se pratiquer en famille.
Les sports de nature, par l’ouverture des lieux d’exercices physiques (en milieu naturel et urbain)
participent donc au double processus « d’urbanisation de la nature et de naturalisation de la ville »7.
L’évolution des pratiques sportives est aussi due à la prise de conscience écologique de plus de
plus forte. Même si de nombreux mouvement écologiques (Greenpeace..), apparaissent dans les
années 70-80, ce n’est que dans les années 90-2000 que les préoccupations climatiques deviennent
nombreuses. Les sports de nature marquent bien cette évolution. Désormais, la nature n’est plus
considérée comme un simple outil mais comme un patrimoine qu’il faut défendre.
Le passage du plein air, aux APPN puis aux sports de nature montre bien que les attentes et les
motivations ont évoluées. La nature fut d’abord envisagée comme un support à une pratique
hygiéniste, puis comme un espace ludique ou la recherche de sensations prime sur la préservation de
l’environnement. Enfin, les sports de nature font références à une nature davantage plurielle que
l’on utilise mais que l’on cherche à protéger. Ils apparaissent comme un vecteur de développement
local pour les acteurs locaux en se situant aux carrefours d’enjeux socioculturels, économiques et
environnementaux.
Voyons à présent quelles sont les motivations inhérentes à l'itinérance en explorant la dimension
sociologique de cette pratique.
2.2/ Eléments sociologiques de l’itinérance
Les questions qui devront être soulevées par cette partie concernent la motivation du sportif vis-à-vis
de la pratique de l’itinérance. Bien évidemment cette analyse permettra par la suite d’apprécier les
composantes du territoire de l’Ardèche au regard des attentes de la clientèle.
2.2.1/ L'itinérance, une histoire ancienne mais ancrée dans le présent
La présence de l'itinérance dans les sociétés est très ancienne. Du nomadisme d’autrefois, aux
pratiques de pèlerinage du moyen âge en passant par le grand tour du XVIIIème
siècle, la notion de
déplacement est depuis longtemps ancrée dans nos modes de vie. Bien évidemment, au fil du temps,
la sédentarisation a primé sur le nomadisme, néanmoins la pratique de l’itinérance n’a pas disparue,
loin de là.
Cette notion de voyages lointains, voire d’errances a longtemps été transmise par des écrivains
voyageurs tels que A. Rimbaud, A. David-Néel, R-L Stevenson… et continue de l’être à travers
d’autres auteurs contemporains tels que Nicolas Vanier ou Sylvain Tesson.
Puis, au-delà des voyages, le phénomène touristique a participé au développement de l'itinérance.
On peut citer par exemple celui des scouts de France et des colonies de vacances (pour le cas de la
jeunesse).
Cependant, quels liens existent-ils vraiment entre les pratiques d’antan et celles d’aujourd'hui ?
L’itinérance d’aujourd'hui est-elle calquée sur le nomadisme d’hier ?
7 C. POCIELLO, 1995, Les cultures sportives, pratiques, représentations et mythes sportifs, Paris, PUF
Selon les travaux de différents auteurs tels que : Franck MICHEL, O.SIROST ou encore Jean
CORNELOUP, il serait judicieux de ne pas s’enfermer dans une lecture conjoncturelle de l’itinérance.
Autrement dit de bien considérer le poids et l’influence des pratiques du passé (nomadisme,
pèlerinages,…) dans les valeurs actuelles.
Ce sont des valeurs d’immersions lentes et longues qui sont sous entendues par ces pratiques
ancestrales. Immersions où la recherche de l’imprévu, de l’étranger, de l’incertain et du danger est
très présente.
L’itinérance tient une place centrale dans l’univers des sports de nature tant la dimension de
déplacement est présente dans de nombreuses disciplines : randonnée, alpinisme, escalade, VTT,
kayak.
2.2.2/ L'itinérance ou l’évasion de proximité
Comme l’exprime Remi Knafou8, « jamais les déplacements n’ont été aussi nombreux », il apparaît
que toutes les différentes formes de mobilité connaissent un forme de croissance (souvent forte).
Déplacement entre le domicile et le travail, migration de la ville à la campagne, d’un pays à l’autre. Et
dans ce contexte, « les mobilités liées au tourisme constituent, de loin, les plus importantes
migrations mondiales »9.
Jean viard10
renchérit expliquant que le tourisme devient la deuxième peau du monde, générant de
l’instable et du mobile partout… ».
Or, quand on prend l’exemple des Alpes, on s’aperçoit que mobilité et tourisme ne forme pas
toujours une paire idéale en terme de développement. Selon une étude11
de Mountain Wilderness
pour le compte de CIPRA France, « Les flux touristiques représentaient en 2003, 20% de la mobilité
journalière de l’Arc Alpin, et après avoir été longtemps été le vecteur principal du développement
touristique alpin, le trafic automobile devient la nuisance principale aujourd'hui à maîtriser et à
réduire pour un développement touristique durable ».
Au-delà des problématiques liées à la mobilité durable proprement dite et de la question du
transport, c’est l’éloge de la proximité qu’il serait peut être temps de mettre au cœur du
développement touristique. L'itinérance répond structurellement à ces considérations en proposant
une « évasion de proximité », une immersion naturelle à côté de chez soi. L'itinérance s’inscrit donc
dans une dynamique de soutien au tourisme de proximité dans la mesure où elle s’inscrit dans un
processus de « reconstruction des formes de l’ailleurs ». 12
L’Ardèche verte devra donc cerner dans quelle mesure sa clientèle en terme de sports de nature
répond à cette demande d’évasion et d’immersion en nature pour (entre autre) contrebalancer son
univers citadin quotidien.
8 Knafou R. (sous la dir.) « La planète « nomade », les mobilités géographiques d’aujourd’hui », Belin,
Paris,1998 9 Cazes in Knafou, « La planète « nomade », les mobilités géographiques d’aujourd’hui», Belin, Paris, 1998
10 Viard Jean, 11 Oriol C. in Mountain Wilderness « Changer d’approche », Revue numéro 75, juin 2008 12 Bourdeau Philippe et Corneloup Jean
2.3/ Chiffres clés de la demande en terme de sports de nature en Ardèche
Quelle est l’image du département perçue par la clientèle concernant les sports de nature ? Quel est
le poids de ces pratiques au regard des autres secteurs touristiques ? Qui vient pratiquer les sports
de nature en Ardèche ? Dans cette partie, nous tenterons d’apporter quelques réponses à ces
interrogations.
2.3.1/ L’Ardèche, un territoire qui rime avec sports de nature
En terme d’image, si l’on en croit un document fournit par le comité départementale du tourisme
Ardèchois13
, l’Ardèche se trouve dans le TOP 5 des départements les plus cités en matière de sports
de nature au niveau national. Ceci, malgré la forte association généralement faite entre le territoire
montagnard et les sports de nature.
L’Ardèche est à la fois un SPOT (avec les Gorges), et une destination à part entière. Nous reviendrons
plus loin sur le poids que représentent aujourd'hui les gorges de l’Ardèche à l’échelle du
département. Au regard d’un SPOT d’une telle ampleur et d’une telle attraction, comment d’autres
territoires ardéchois peuvent aussi apparaître comme des destinations associées aux sports de
nature ?
Ainsi en terme d’image, l’Ardèche semble répondre aux trois critères clés nécessaires pour être
associé à un territoire de sports de nature. A savoir : La MONTAGNE (relief, sommets, vallées,
terrains accidentés), la Nature (paysages sauvages, verdure, air pur, eau) et le Climat (du soleil et des
températures clémentes d’avril à Novembre).
En terme de fréquentation, près d’un touriste sur deux déclare avoir pratiqué un sport ou un loisir de
nature lors de son séjour en Ardèche. En effet, 993 400 séjours réalisés en Ardèche sont en lien avec
les sports de nature, soit 48,2% des séjours totaux.
Parmi cette clientèle de sportifs de nature, plus de 20% estiment que les sports de nature étaient un
critère déterminant dans le choix de la destination Ardèche.
Par ailleurs, la fréquentation des pratiquants de sports de nature se concentre sur la haute saison
touristique (période estivale) pour 65% d’entre eux.
2.3.2/ Poids touristique des sports de nature : la prédominance du Canoë-kayak
Comme on l’évoqué auparavant, la dimension sports de nature du territoire Ardéchois est en grande
partie issue des Gorges de l’Ardèche et du Pont d’Arc. L’Ardèche est ainsi le département leader de la
région Rhône Alpes en matière de sports d’eaux vives. Cette pratique représente plus de 40% des
parts de marché régionales au global.
En terme de dépenses, la pratique du canoë-kayak se révèle intéressante car elle génère davantage
une clientèle de séjournants qu’une clientèle d’excursionnistes.
Néanmoins, il serait judicieux d’analyser comment se répartissent ces dépenses touristiques sur les
quatre territoires d’accueil touristique de l’Ardèche.
13 CDT Ardèche, « les activités sportives de nature au cœur de l’économie touristique de l’Ardèche », les dossiers de l’observatoire, 2008
Le tableau14
suivant reprend ainsi les dépenses globales générées par territoire.
Le tableau ci-dessus révèle bien le fort caractère touristique du sud de l’Ardèche (Ardèche
méridionale) vis-à-vis des trois autres territoires d’accueil et de consommation touristique.
Nous nous garderons bien de connoter positivement ou négativement cette analyse. Néanmoins
l’analyse quantitative du phénomène touristique n’est pas toujours en accord avec l’idée de
développement local.
2.3.3/ Les origines de la clientèle de sports de nature en Ardèche
Selon l’observatoire toujours, la clientèle touristique en Ardèche est majoritairement française à
76%. Elle provient principalement du quart sud-est, de l’Ile de France et du Nord.
En ce qui concerne les clientèles étrangères, à en croire le tableau suivant, les Néerlandais, les Belges
et les Allemands sont les trois principales clientèles en terme de sports de nature.
2.3.4/ Focus sur la pratique de la randonnée pédestre en Ardèche
En terme d’image, le département de l’Ardèche arrive en quatrième position des départements les
plus cités en terme de randonnée pédestre derrière les territoires alpins et à égalité avec la Drôme.
Le Queyras, la Vanoise, le Mercantour, la corse (et son GR 20), le massif alpin (avec le tour du mont
blanc) se démarquent comme spot ou territoire pour la pratique de randonnée pédestre.
14 Source : Observatoire du tourisme de l’Ardèche
Territoires
Consommation
(en euros)
En %
Comparaison
07/08
Ardèche verte 2 228 000 2,5% - 9,3%
Ardèche Plein
coeur 7 337 000 8,1% - 8,5%
Ardèche sources
et volcans 15 736 000 17,4% - 8,7%
Ardèche plein
sud 65 389 000 72,1% + 26,4%
Total 90 690 000 100%
Pays de résidence Nuitées Comparaison 07/08
Pays-bas 28,3% -2%
Belgique 27,1% +3,3%
Allemagne 20,9% +5,6%
Suisse 8,6% -1%
Cinq critères clés ont été définis pour apparaître dans le top 5 des destinations Randonnée pédestre :
la notoriété, la nature (faune, flore), des itinéraires connus, la beauté des paysages, la montagne et le
relief, un climat clément, une culture randonnée.
Ainsi, d’après les personnes interrogées, l’Ardèche semble correspondre aux standards naturels et
culturels nécessaires à la pratique de la randonnée pédestre. Malgré l’absence d’un relief important,
le département Ardéchois est facilement associé à un terrain de pratique de la randonnée pédestre.
D’un point de vue quantitatif, près du tiers (27,8%) des séjours réalisés en Ardèche concernent des
séjours de randonnée. Et parmi cette clientèle, 17% ont déclaré que la randonnée pédestre était un
critère déterminant dans le choix de la destination Ardèche.
La clientèle qui se rend en Ardèche pour pratiquer la randonné est française à 83%. Et parmi les
étrangers, les Allemands ont une plus forte propension à pratiquer la randonnée pédestre que les
autres clientèles étrangères.
Les dépenses générées par les touristes ayant pratiqué l’activité randonnée pédestre s’élève à plus
de 110 millions d’euros dont près de la moitié réalisées dans le territoire Ardèche plein sud. En
moyenne, un touriste qui pratique la randonnée pédestre dépense 22€ par jour et par personne.
III/ Analyse Benchmark de deux structures phares en terme d’itinérance : la
GTA et la GTV.
Cette troisième partie sera axée sur l’analyse de projets phares relatifs à l’itinérance et au
développement des territoires ruraux et montagnards. Cette partie fera suite à deux entretiens
exploratoires réalisés auprès de la Grande Traversée des Alpes et de la Grande Traversée du Vercors.
3.1/ La Grande Traversée des Alpes (GTA)
Présentation de l’historique, de la raison d’être et du fonctionnement d’une association alpine très
présente sur les territoires.
3.1.1/ Origine et fondements de la GTA
L’historique de l’association la Grande Traversée des Alpes remonte à 1971, sous l’initiative de la
DATAR, qui décide de mettre en place un itinéraire effectuant la traversée de l’Arc Alpin. A cette
époque en effet, la DATAR décide de se préoccuper de l’offre touristique montagnarde estivale au
regard du besoin grandissant de nature ressenti par un grand nombre de citadins. Les trente
glorieuses ayant permis l’explosion de l’activité touristique en montagne l’hiver, il convenait pour la
Datar de créer et structurer l’offre estivale adaptée (essentiellement des hébergements) afin de
développer une fréquentation touristique qui était quasi-inexistante.
La GTA était donc financée par la DATAR pour assurer l’intermédiaire entre cette dernière et les
hébergeurs de montagne.
L’équipe de la DATAR a voulu mettre en place ce projet de grande traversée des Alpes à l’image d’un
Parc Naturel Régional « longitudinal », avec notamment l’objectif de la relance de la fréquentation en
montagne l’été, avec en ligne de mire le développement économique des territoires éloignés des flux
touristiques. L’un des buts de la GTA était donc de valoriser un tissu d’acteurs atomisés au sein de
vallées reculées en les réunissant autour d’un itinéraire de randonnée phare.
Le programme d’itinéraires créé par la GTA est donc le suivant : La route des grandes Alpes (itinéraire
pour véhicules motorisés), les chemins du soleil (itinéraire VTT), l’itinéraire GR5, la Via Alpina (qui
assure la traversée des Alpes à l’échelle de l’Europe en parcourant 8 pays). Par ailleurs, deux
itinéraires thématiques ont été crées : La route de la lavande (autour de la filière lavandicole) et
l’itinéraire sentinelles des Alpes. Enfin, un dernier projet et en passe d’aboutir, il se nomme « sentier
des parcs », et proposerait un itinéraire (comme son nom l’indique) traversant plusieurs Parcs
Naturel Régionaux (Bauges, Vercors, Baronnies, Verdon…) en mettant en relief une offre multi
pratiques et agrémentée de jeux de pistes version Géocaching.
3.1.2/ Une clientèle spécifique à chaque itinéraire
Etant donné la diversité des itinéraires proposés par l’association GTA, les clientèles sont elles aussi
différentes. Ainsi, le public qui fréquente l’itinéraire « la route des grandes Alpes » qui propose une
découverte motorisée des Alpes se compose de routards (motards, camping-caristes,
automobilistes). A l’inverse, la Via Alpina attire les grands marcheurs ou ceux qui souhaitent marcher
dans les « pas » de ces « Voyageurs » avec un grand V…etc.
Cette notion d’image véhiculée par « L'ITINERANCE, LE VOYAGE… » est un des points clés de la
stratégie « Grande Traversée » en générale. Générer de l’image pour déclencher de la notoriété est
au cœur des actions menées par la GTA. En mettant en place des itinéraires phares, identifiables et
qui suscitent du rêve, la GTA (comme d’autres) souhaite fournir une clé d’entrée territoriale aux
pratiquants des sports de nature.
La GTA ne cherche pas à ce que tout un chacun réalise une grande traversée des Alpes de A à Z mais
souhaite attirer des pratiquants qui pourront marcher dans des sentiers destinés à l’élite de la
randonnée.
3.1.3/ Un fonctionnement sur le principe de la structuration des acteurs du
territoire
Comme on l’a évoqué auparavant, l’un des objectifs de la GTA est de valoriser les acteurs du
tourisme en favorisant une meilleure répartition des flux touristiques en montagne. La GTA,
regroupe ainsi de nombreux professionnels en lien avec l'itinérance, dont les hébergeurs qui
occupent une place centrale dans ses produits.
Pour pouvoir faire partie du réseau GTA, les hébergeurs doivent être labellisés. Différents labels sont
acceptés : Gïte de France, Rando accueil, Accueil paysan, Logis de France, Clé vacance… Les
hébergeurs doivent aussi correspondre à une grille de critères destinés à fournir un accueil adapté et
de qualité au randonneur pédestre, équestre, VTT ou motorisés.
Le travail de la GTA consiste donc à rassembler différents acteurs structurants de la filière itinérance,
les combiner aux itinéraires (dont elle assure la maîtrise d’ouvrage) pour établir ensuite des
propositions de séjours aux pratiquants de sports de nature intéressés.
Le site Internet de la GTA fournit ainsi les informations pratiques nécessaires à l’organisation de son
séjour en montagne (itinéraires, coordonnées des prestataires…).
3.2/ La Grande Traversée du Vercors (GTV)
3.2.1/ Origine et fondements de la GTV
L’origine de la GTV fait suite à un constat simple relatif à la pratique de la randonnée dans le Vercors.
Ce constat était le suivant : le Vercors possède 3300 km de sentiers balisés mais aucun itinéraire
phare n’est identifié. A l’instar d’un GR20, ou d’un GR Tour du Mont blanc, l’offre du Vercors n’était
pas identifiable ni visible en terme de randonnée. Donc comment valoriser cette offre de réseau de
sentiers de randonnée ?
Ainsi en 1992, un chargé de mission au Parc naturel du Vercors a entrepris de fédérer les gardiens de
refuges et gîtes d’étape autour d’un projet de grande traversée du Vercors à l’image de la Grande
traversée du Jura. L’idée était donc de fédérer les acteurs concernés pour structurer l’offre et de
mettre en place des produits. 35 hébergeurs ont ainsi été fédéré autour d’une association.
Entre 2005 et 2009, dans le cadre d’un programme de relance de la GTV, deux chargés de mission
ont travaillé sur le développement de la filière. L’objectif était triple. Premièrement, la relance des
GTV passait par l’identification d’un itinéraire phare par pratique (Pédestre, équestre/VTT,
raquette/ski). Puis, la fédération de tous les acteurs liés à l'itinérance, élargissant ainsi le premier
cercle de 35 hébergeurs à d’autres professionnels (Accompagnateurs en montagne, Taxis, agences de
voyage, magasins de sports, institutionnels, FFRP,…) pour arriver aujourd’hui à un réseau de 140
professionnels. Et enfin en troisième lieu, la structuration de l’offre, autrement dit la création de
produits touristiques. Beaucoup de produits existaient déjà, il s’agissait alors de tous les réunir sous
la bannière GTV pour améliorer leur visibilité.
Depuis 2009, l’association prend peu à peu son autonomie. Aujourd'hui, le programme de relance est
terminé et seul un chargé de mission à mi-temps à la charge d’assurer l’animation du réseau.
3.2.2/ Un fonctionnement autour de l’association et du PNR
En terme de missions, le PNR s’occupe de l’entretien du réseau de sentiers de randonnée, il s’occupe
aussi de la promotion de la GTV (en partenariat avec Vercors Tourisme et le service développement
montagne (SDM) de la drôme et édite deux topo-guides de randonnée, un pour le circuit pédestre et
l’autre pour l’itinéraire VTT/équestre.
L’association, elle, a pour mission de « structurer l’offre touristique et de fournir des services aux
randonneurs présents dans le massif du Vercors. Par ailleurs, étant donné la présence de trois
agences de voyages dans le réseau GTV, l’association est aussi en mesure (par le biais de ces trois
membres) d’assurer la commercialisation des produits GTV.
3.2.3/ Une clientèle diverse pour un volume d’activité quasiment inconnu
Le réseau GTV est avant tout là pour rendre visible l’offre du territoire en terme de randonnée
pédestre, améliorer la notoriété du site et générer de la fréquentation. Néanmoins, ce travail se fait
essentiellement par une organisation de l’offre sur le territoire et par la suggestion de séjours de
randonnée. Or, il apparaît quasiment impossible aux différents membres du réseau de connaître
précisément le volume d’activité généré par la GTV. Malgré les systèmes de comptage de
randonneurs, et les autres enquêtes mises en place, notamment en partenariat avec la GTA, seules
des tendances (plus ou moins précises) se dégagent.
En terme de clientèle, le profil « randonneurs sportifs » se dégage sur des séjours assez longs.
Néanmoins, peu de randonneurs font la grande traversée en intégralité. La GTV est un prétexte avant
tout, un prétexte pour venir et découvrir le territoire du Vercors.
A noter cependant le développement de la clientèle équestre qui cherchent de plus en plus à accéder
à des services nécessaires à sa pratique. A savoir des zones sécurisées pour entreposer leurs vans, de
la nourriture pour les chevaux, des abris…
3.2.4/ Une mobilité durable difficile à mettre en place dans le Vercors.
Bien qu’impliqué et motivé dans le développement de la mobilité durable sur les territoires du
Vercors, la GTV se retrouve confronté à des contraintes géographiques et en lien avec
l’aménagement du territoire pour mettre en place efficacement des mesures dans ce sens.
En effet, relier le Vercors depuis la gare de Grenoble est plus aisé que depuis les gares de valence
ville ou de Valence TGV. Dans le même sens, dans le cas d’une traversée Nord-sud, le retour au point
de départ en transport en commun s’avère assez complexe. Cette réalité s’explique en partie pour
des raisons géographiques. Le Vercors représente une véritable barrière naturelle entre la Drôme et
l’Isère, complexifiant ainsi les échanges entre les deux départements.
3.3/ Confrontation des deux approches et synthèse
3.3.1/ GTA/GTV, des échelles territoriales différentes mais des problématiques
similaires
L’association de la Grande Traversée des Alpes et la Grande Traversée du Vercors interviennent, il est
vrai, à des échelles différentes. Même si le massif est dans les deux cas leur domaine d’intervention,
une différence de taille subsiste. La GTA intervient à l’échelle de l’Arc alpin, autrement dit, à travers 8
pays européens, sur un espace montagnard d’environ 1200 km de long. Contrairement à la GTV dont
le champ d’exercice est réservé au massif du Vercors.
Néanmoins, de nombreuses similitudes apparaissent. Ce qui est, somme toute, assez naturel dans le
sens ou la GTV a été créé dans la logique de la grande Traversée des Alpes et la Grande Traversée du
Jura. Autrement dit avec l’objectif de développer la randonnée en structurant l’offre et en générant
de l’image pour attirer des pratiquants.
3.3.2/ L'itinérance comme clé d’entrée dans le territoire montagnard
Durant les entretiens avec la GTA et la GTV, l’idée d’améliorer la notoriété des territoires de
montagne en terme de randonnée par la création d’itinéraires phares, a été citée à de nombreuses
reprises.
A travers ces deux expériences, on retrouve la logique de structuration des acteurs de la filière
randonnée autour d’itinéraires « vitrines » destinés à capter des pratiquants des sports de nature par
l’image forte qui s’en dégage.
L’itinérance est davantage un prétexte. Les acteurs du territoire ne cherchent pas spécifiquement à
ce que les pratiquants s’adonnent à l'itinérance sur leur territoire mais plutôt à créer un imaginaire
qui donne envie aux pratiquants de venir randonner sur leur territoire.
3.3.3/ Fédérer, structurer, proposer
Dans un cas comme dans l’autre, le mode de fonctionnement s’organise autour de la fédération des
acteurs concernés (de près ou de plus loin) par l'itinérance. Autrement dit, dans le cas de la GTV
notamment, les professionnels et institutionnels se regroupent dans une association loi 1901.
Bien évidemment, ce type de structure a besoin d’être animée (notamment à son démarrage) pour
assurer un fonctionnement dynamique et le développement de l’association en intégrant de
nouveaux membres.
Ainsi, dans le cas de la GTV, qui semble se rapprocher le plus de la problématique à laquelle se trouve
confrontée l’Ardèche verte, le PNR (à travers deux chargés de mission) a assuré l’animation de
l’association des professionnels de la GTV qui avait pour but comme on l’a développé plus haut de
structurer l’offre touristique de randonnée.
IV/ Diagnostic SWOT du développement de l'itinérance en Ardèche verte
OPPORTUNITES MENACES
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I
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- 1500Km de sentiers balisés et entretenus............................................
- L’édition de 7 topo-guides sur le secteur Ardèche Verte
- Un large panel d’acteurs du tourisme de nature présents sur le
territoire (accompagnateurs en montagne, hébergeurs,…) ...................
- Une offre correcte en terme d’hébergements .....................................
- L’environnement naturel constitue un cadre idéal à la pratique de la
randonnée en général.
- Un territoire dépaysant, propice à l’immersion en nature,..........................
- Un climat doux propice à la pratique de la randonnée
- Un relief intéressant ......................................................................................
- Un accès facile depuis les agglomérations de Lyon, Valence, Avignon.........
- Une gastronomie variée véhiculée par des professionnels impliqués
........ Mais un manque de notoriété et de visibilité évident des hauts
lieux de la randonnée. Pas d’itinéraires « accrocheurs ».
......... Mais un manque évident de travail en commun, de
structuration de l’offre
........ Mais seuls 50% des hébergeurs (suite à une enquête) se disent
aptes à participer activement à un réseau
........ Mais un manque d’image en terme de pratique de randonnée
malgré un terrain adapté.
........ Mais un territoire qui n’est pas associé à une image MONTAGNE
....... Mais des voies d’accès moins pratiques dès qu’on s’éloigne de la
Vallée du Rhône.
OPPORTUNITES MENACES
AU NIVEAU NATIONAL
- Un français sur trois de 15 à 75 ans déclare pratiquer les sports de
nature, soit environ 14 millions de personnes,
- Une évolution des sports de nature vers une approche plus
ludique et en phase avec la nature
- L’itinérance, un ancrage historique fort (du nomade à l’itinérant
d’aujourd'hui),
- l'itinérance comme une évasion de proximité en immersion lente
et longue en nature,
- Mais l'itinérance est souvent associée à une image montagnarde
très prononcée, avec la promotion d’itinéraires renommés,
AU NIVEAU LOCAL
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- L’Ardèche, un territoire qui rime avec sports de nature. En effet,
près d’un touriste sur deux déclare avoir pratiqué les sports de
nature lors de son séjour en Ardèche,
- Près de 20% des clients estiment que les sports de nature étaient
un critère déterminant dans leur choix de la destination Ardèche
- Des zones urbaines importantes situées à proximité (LYON,
VALENCE, AVIGNON…),
- L’Ardèche, 4ème
département le plus cité en terme de randonnée
pédestre
- Mais une clientèle sports de nature qui se concentre dans les
Gorges de l’Ardèche avec la pratique du canoë-kayak
- L’Ardèche méridionale reste le lieu de prédilection des
pratiquants des sports de nature au dépend de l’Ardèche verte
- Une clientèle qui a du mal à identifier l’Ardèche du nord comme
une « destination randonnée »
OPPORTUNITES MENACES
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- Les démarches menées par les Grande Traversée du Vercors et
Grande Traversée des Alpes semblent porter leur fruit.
L’amélioration de la notoriété des territoires concernés en tant
que lieux de pratiques de la randonnée est réelle.
- La structuration des acteurs semblent, elle aussi, avoir donné
lieux à des phénomènes de synergie intéressante.
- La forte concurrence des destinations alpines en terme d’itinérance (Grandes
traversées des Alpes, du Jura, du Vercors…) avec des itinéraires phares : tour
du mont blanc, Via Alpina,
- La forte communication des départements alpins (38, 73, 74…) sur leur image
montagne fortement liée à la randonnée.
- La Structuration et le fonctionnement déjà rodé des programmes
d’itinérance Alpins.
VI/ Eléments de réflexion sur l’après diagnostic
Le diagnostic présenté ci-dessus, notamment à travers le tableau des menaces et opportunités a
montré que le développement de l'itinérance en Ardèche verte pouvait se révéler opportun.
Néanmoins, il conviendra de bien intégrer l’ensemble des menaces énoncées en amont du
diagnostic.
La partie qui suit a pour vocation à faire état d’un certain nombre de propositions concernant la mise
en place d’un projet de développement de l'itinérance en Ardèche verte.
6.1/ L’association comme outil de fédération des acteurs
Au regard de l’analyse Benchmark, la mise place d’une association semble l’outil idéal pour fédérer et
structurer la filière randonnée en Ardèche verte. Il faudra néanmoins s’interroger sur : COMMENT
arriver à fédérer les acteurs de la randonnée (hébergeurs en tête) ? Avec quels arguments ?
Comment attirer les hébergeurs (et les autres) autour d’une dynamique randonnée avec une
fréquentation qui (au moins au départ) sera faible, Doit-on jouer la carte du hors saison ?
A priori, l’analyse Benchmark montre que pour mobiliser les hébergeurs, évidemment le travail
d’animation est indispensable, et par ailleurs il faut arriver à montrer les avantages (et les
retombées) en terme d’image, grâce aux moyens de communication mis en place. Créer un premier
noyau dur composé de représentants de l’ensemble de la filière randonnée et bâtir autour un réseau
qui s’étend peu à peu.
Il faudra par ailleurs se poser la question du fonctionnement de se réseau, comment vit-il ? Qui en
assure l’animation ? Comment ? Sur quels critères les membres peuvent-ils y adhérer ?
6.2/ Quelle vision du produit itinérance en Ardèche ?
La traduction du développement de l'itinérance en Ardèche verte passera inévitablement par la mise
en place de produits touristiques. Il restera à définir la composition de ces derniers. D’une manière
générale, tout le travail de fédération de la filière et d’organisation de l’offre de randonnée aura pour
principal objectif l’amélioration la visibilité de l’offre de randonnée itinérante. Cela devra t-il passer
par la création de produits phares
6.3/ Quel positionnement marketing préconiser ?
Il faudra se poser la question du positionnement marketing de l’offre Itinérance. Etant donnée la
non-association de l’Ardèche à un territoire de montagne (et certainement à un juste titre), il sera
difficile (en randonnée pédestre surtout) d’axer la communication sur la dimension sportive seul….
Peut être serait-il judicieux de jouer la carte du terroir, de la découverte, de la randonnée ludique, de
la randonnée thématique, du bien être…
Doit on privilégier une entrée par le sentier, à savoir communiquer sur le GR, GRP… où doit plutôt
tenter de construire une entrée par la pratique et la découverte du territoire ?
Faudra t-il, pour améliorer la visibilité de l’offre randonnée en Ardèche verte partir sur la création de
produits d’appel, de 2/3 circuits phares ? Au moins pour lancer un axe de communication…
L’échelle de l’Ardèche verte est-elle la bonne ? Que penser de l’échelle départementale ? Voir
pourquoi ne pas essayer de joindre la grande traversée du massif central ? A voir aussi si la solution
est plausible
INTRODUCTION............................................................................................................................ 2 I/ Etat des lieux de l’offre touristique du territoire Ardèche verte.................................................. 2
1.1/ Potentialités en terme de sports de nature ............................................................................. 2 1.1.1/ Le réseau de sentiers de randonnées ............................................................................... 2 1.1.2/ Les structures spécialisées sports de nature .................................................................... 2 1.1.2.1/ Les accompagnateurs en montagne en Ardèche verte ................................................. 3 1.1.2.2/ Les centres équestres en Ardèche verte ....................................................................... 3
1.2/ Les structures d’accueil en hôtellerie ....................................................................................... 4 1.2.1/ Les hébergements en Ardèche verte (hôtels, chambres d’hôtes, gîtes d’étape,…) ......... 4 1.2.2/ Analyse de l’enquête auprès des hébergeurs................................................................... 7
1.3/ Les sites touristiques ........................................................................Erreur ! Signet non défini.
II/ Analyse de la demande en terme de sports de nature et d’itinérance...................................... 12 2.1/ L’évolution des sports de nature............................................................................................ 12
2.1.1/ Données générales sur la demande................................................................................ 12 2.1.2 Une évolution sémantique représentative des évolutions des pratiquants.................... 13
2.2/ Eléments sociologiques de l’itinérance .................................................................................. 14 2.2.1/ L'itinérance, une histoire ancienne mais ancrée dans le présent .................................. 14 2.2.2/ L'itinérance ou l’évasion de proximité............................................................................ 15
2.3/ Chiffres clés de la demande en terme de sports de nature en Ardèche................................. 16 2.3.1/ L’Ardèche, un territoire qui rime avec sports de nature ................................................ 16 2.3.2/ Poids touristique des sports de nature : la prédominance du Canoë-kayak .................. 16
Le tableau ci-dessus révèle bien le fort caractère touristique du sud de l’Ardèche (Ardèche
méridionale) vis-à-vis des trois autres territoires d’accueil et de consommation touristique. ............ 17 2.3.3/ Les origines de la clientèle de sports de nature en Ardèche.......................................... 17 2.3.4/ Focus sur la pratique de la randonnée pédestre en Ardèche......................................... 17
III/ Analyse Benchmark de deux structures phares en terme d’itinérance : la GTA et la GTV. ........ 19 3.1/ La Grande Traversée des Alpes (GTA) .................................................................................... 19
3.1.1/ Origine et fondements de la GTA ................................................................................... 19 3.1.2/ Une clientèle spécifique à chaque itinéraire .................................................................. 19 3.1.3/ Un fonctionnement sur le principe de la structuration des acteurs du territoire......... 20
3.2/ La Grande Traversée du Vercors (GTV) .................................................................................. 20 3.2.1/ Origine et fondements de la GTV ................................................................................... 20 3.2.2/ Un fonctionnement autour de l’association et du PNR.................................................. 21 3.2.3/ Une clientèle diverse pour un volume d’activité quasiment inconnu............................ 21 3.2.4/ Une mobilité durable difficile à mettre en place dans le Vercors. ................................. 21
3.3/ Confrontation des deux approches et synthèse..................................................................... 22 3.3.1/ GTA/GTV, des échelles territoriales différentes mais des problématiques similaires .. 22 3.3.2/ L'itinérance comme clé d’entrée dans le territoire montagnard ................................... 22 3.3.3/ Fédérer, structurer, proposer......................................................................................... 22
IV/ Diagnostic SWOT du développement de l'itinérance en Ardèche verte ................................... 23
Eléments de réflexion sur l’après diagnostic................................................................................ 26
1
Itinérance en Ardèche verte
Phase 2 : Préconisations
Pays de l’Ardèche verte
42, Rue des écoles
07160 VION
Tél. 04 75 08 94 30
Brice JULIEN, Master 2 Tourisme et développement, CETIA, FOIX
Stage encadré par Guillaume BACCIOTTI, Chargé de mission randonnée
2
Le développement de l'itinérance en Ardèche verte
Le diagnostic sur l’opportunité de développer l’itinérance en Ardèche verte s’est avéré
favorable. Ce diagnostic a mis en lumière un certain nombre d’interrogations concernant
l’organisation de la filière itinérance en Ardèche verte.
Ces principales questions concernent la définition du type de structure porteuse, à savoir :
Qui assure l’organisation et le fonctionnement de la filière itinérance ? Les différents
professionnels concernés doivent-ils se constitués en association ? Le Territoire d’Accueil et
de Consommation Touristique (TACT) de l’Ardèche verte doit-il jouer un rôle fédérateur et
de mise en réseau des différents professionnels du territoire en lien avec l'itinérance ? A ce
titre, le TACT peut-il jouer un rôle dans l’accompagnement des prestataires dans le cadre de
la construction de produits itinérance ?
Les questions d’organisation de la filière itinérance concerneront aussi le choix de l’offre à
développer. Le territoire doit-il orienter son offre vers une dynamique de grandes
traversées ? Ou doit-il opter pour une approche plus locale, où la notion de micro territoire
prend tout son sens ? Des choix devront aussi être fait sur la mise en marché de l’offre
d’itinérance.
Dans un autre temps, il sera nécessaire d’aborder les questions relatives à la communication,
à la commercialisation et au fonctionnement. Quels canaux de communication devront être
privilégiés ? Même si l’outil Internet semble incontournable, le choix des outils à mettre en
place nécessitera une analyse benchmark approfondie auprès de territoires similaires.
La question de la commercialisation de séjours itinérants laisse place à plusieurs alternatives.
Le territoire se contente t-il d’organiser l’offre et mettre en lien clients et prestataires ?
Essaie t-il d’aller plus loin en travaillant avec des agences de voyages spécialisées ?
Enfin, une politique d’évaluation et de contrôle nécessaire à la bonne marche des actions en
faveur de l'itinérance en Ardèche verte devra être pensée et mise en œuvre.
Ce document aura donc pour objet de présenter et d’argumenter les choix proposés pour
développer la filière itinérance en Ardèche verte.
I/ Le TACT comme structure porteuse : un choix adapté
Au départ de notre réflexion, plusieurs scenarii étaient envisageables concernant le choix de
la structure porteuse. Suite à une analyse benchmark, la mise en place d’une association de
professionnels a été évoquée. Ce choix a néanmoins soulevé des questions quant à son
fonctionnement, sa relative autonomie et au temps d’animation qu’il sous entendait.
En définitive, le choix de positionner l’association des Offices de tourisme et des Syndicats
d’initiative comme structure porteuse s’est avéré être le choix le plus adapté. A la fois dans
son rôle de mise en réseau et d’animation des offices de tourisme, mais aussi dans ses
3
missions de promotion et de communication du territoire Ardèche Verte, l’association des
OTSI semble être un choix complet.
Les Offices de tourisme auront donc un rôle DIRECT à jouer dans la mise en place de cette
filière itinérante. Notamment dans le travail de repérage des acteurs à mobiliser. Leur fine
connaissance du territoire et des acteurs sera un atout de taille dans la démarche de ce
projet.
II/ Quels choix en terme de structuration de l’offre ?
La réflexion sur le développement de l'itinérance a évidemment soulevé la question de
l’offre à mettre en avant, du type de public à cibler, etc…
Toujours en tenant compte des entretiens passés avec différents acteurs, notamment dans
les Alpes et dans le Vercors, deux approches semblent se dessiner en terme pour
l'organisation de la filière itinérance.
Autant la Grande Traversée des Alpes que la Grande Traversée du Vercors (et le choix
pourrait s’étendre à d’autres structures similaires), comme leur nom l’indique, ont opter
pour la mise en place d’itinéraires phares, facilement identifiables par les randonneurs et les
visiteurs au sens large.
Autour de ces grands axes, viennent ensuite s’organiser un réseau de professionnels
directement ou plus indirectement concernés par la randonnée itinérante (hébergeurs,
professionnels de l’accompagnement, restaurateurs, loueurs de matériels…). Les retombées
(outre les flux touristiques induits par ces itinéraires) se ressentent en terme d’image et de
notoriété. Le vocabulaire employé n’est pas anodin à cela. L’idée de « GRANDE » et de
« TRAVERSEE » convoque inévitablement chez le marcheur l’idée « d’AVENTURE », de
« PERIPLE », de « GRANDE RANDONNEE… ».
Ces programmes d’itinérance bâtis sur de grands itinéraires ont aussi pour prétexte
d’organiser l’offre et de la rendre visible et identifiable. En définitive, peu voire très peu de
randonneurs suivent les itinéraires dans leur intégralité. Néanmoins, ces programmes se
positionnent comme des produits d’appel ciblés et de grande envergure.
Malgré tous les avantages qui semblent se dégager d’une telle politique, ce choix de
l'itinérance par les grands itinéraires nécessite quelques pré-requis de la part du territoire.
Le jura, le Vercors ou les Alpes sont sur des logiques de massifs montagnards et sur une
échelle géographique vaste. L’Ardèche, et qui plus est, l’Ardèche verte ne connaît pas le
même positionnement en terme d’image et de destination touristique. Même si, rappelons-
le, ce département apparaît parmi les 5 premiers départements quand on parle de sports de
nature (les 4 autres départements cités étant des espaces montagnards : 74,73,38…), la
géographie de l’Ardèche est de loin différente.
Par ailleurs, la mise en place de grands itinéraires de randonnée en Ardèche aurait
(certainement) vu se dessiner un circuit Nord-sud ayant pour finalité les gorges de l’Ardèche.
Rappelons que le Pays de l’Ardèche verte souhaite mobiliser l'itinérance comme un vecteur
de développement. A ce titre, conforter la SUR-fréquentation touristique de Vallon-Pont-
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d’Arc et accroître le phénomène de pôle du sud Ardèche ne semble pas aller dans une
logique de développement local.
C’est pourquoi, le choix d’identifier plusieurs micro-territoires répondant à des thématiques
fortes est apparu adéquat. Le découpage de ces micro-territoires s’est appuyé sur l’intérêt
des sites en terme de randonnée et sur la répartition des services touristiques (Cf Carte
suivante).
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Découpage des micro-territoires relatifs au développement de l'itinérance en Ardèche verte
Vallée de la Cance
Vallée de l’Ay
Haut Vivarais
Autour de Satillieu
Vallée du Rhône
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Comme nous l’avons évoqué précédemment, après avoir effectué un travail de cartographie sur la
répartition des acteurs du tourisme en lien avec la randonnée et autres « animateurs du territoire »
(hébergements, accueils à la ferme, artisans d’art, accompagnateurs en montagne, transporteurs…), 5 micro-
territoires ont été identifiés et associés à une thématique.
Nous avons concentré notre analyse sur le secteur de la Vocance (projet pilote), les autres territoires
mériteraient une analyse beaucoup plus fine. Suivant le montage des produits, certains acteurs sont mobiles
et peuvent donc appartenir à d’autres micro-territoires que là où ils sont implantés.
TERRITOIRE THEMES ACTEURS CLES
VALLEE DU RHONE
Œnotourisme autour du Côte du
Rhône, visites de caves, Coteaux
viticoles, Points de vue/belvédères
Un noyau d’une trentaine de
Viticulteurs organisant des visites de
leur exploitation.
HAUT VIVARAIS Nature, L’eau avec le Lac de
Devesset, le patrimoine bâti
Hébergeurs, Lac de devesset, et
autres acteurs du territoire
VALLEE DE L’AY
Une dimension Nature très
importante, et un imaginaire qui
semble exploitable par les contes
(afars…)…
Philippe Cordier (AMM), forêt des
contes, centres équestres,
hébergeurs, Maison d’hôtes la
Chasthana, artisans d’art,
Forêt des contes, Artisans d’art
présents sur le secteur, Enrique Ferrer
(Accompagnateur en montagne),
hébergeurs (gite la Chanal)
Artisans d’art : Johan Jules (meubles
pour enfants), Philippe berne
(fabrication instrument musique),
Bruno Campanoti (lutherie),
Charlotte Duver : créatrice bijoux
Camille et Claudine BALLY : mode et
meuble.
Agritourisme : Ferme communale le
Monestier, Dominique et Philippe
Prud’homme.
La bergerie du Bosc, Frédérique
LAGIER (Acceuil Paysan).
VALLEE DE LA
VOCANCE
Le thème du transport, de la
mobilité douce et durable semble
un choix adapté pour la vallée de la
Vocance.
Centre équestre : Les attelées du Val
d’Ay
AUTOUR DE ST
FELICIEN
Gastronomie (fromage
notamment), notion de terroir très
forte + dimension nature
Artisans d’art : la tour de Babel,
Catherine Bertrand, Sophie Giordano,
Thierry Jimenez, Hélène Marmousset,
Céline Sapet
Agritourisme : Ferme « les caprices »
du roure,
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Là encore, il est à souligner le rôle primordial qui devra être jouer par les Offices de tourisme concernant
l’analyse et le repérage de l’existant au sein des micro-territoires prédéfinies.
III/ Choix de fonctionnement, de commercialisation et de communication : trois scenarii envisageables
Au regard de notre analyse Benchmarck et notre travail de terrain, trois scenarii semblent se profiler pour le
développement de l'itinérance en Ardèche verte :
- SCENARIO 1 : Suggestions de séjours et d’évènementiels récréatifs
- SCENARIO 2 : Organisation de séjours de randonnées itinérantes par une (ou plusieurs agences
spécialisées)
- SCENARIO 3 : Combinaison entre le scénario 1 et le scénario 2
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SCENARIO 1 : SUGGESTIONS DE SEJOURS ET D’EVENEMENTIELS RECREATIFS
PRINCIPE GENERAL :
Le TACT, à travers l’association des Offices de Tourisme et des Syndicats d’Initiative, collecte toutes les informations inhérentes à l'itinérance et
propose au public des suggestions de randonnée itinérantes de plusieurs jours essentiellement grâce à un site Internet complet et interactif.
ASSOCIATION DES OT/SI (TACT)
Collecter et centraliser toutes
les informations relatives à
l'itinérance
Mettre en ligne des
idées/suggestions de séjour
itinérants en intégrant un
maximum d’acteurs locaux
Mobiliser les professionnels autour
du projet. Animer le réseau de
professionnel de l’itinérance
Mettre en place des « séjours
évènement » sur les cinq micro
territoires identifiés
Structure porteuse
et coordinatrice
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OBJECTIFS :
L’objectif est clairement de mettre en avant le potentiel de randonnées itinérantes en Ardèche du nord. Mais au delà de l’organisation de la
filière, c’est véritablement un enjeu de regroupement de professionnels et d’optimisation de l’existant qui se cache derrière cette approche.
FONCTIONNEMENT :
Après avoir collecté l’ensemble des informations relatives à l'itinérance, le TACT choisira un ensemble de circuits de randonnée intéressants. Ce
travail consistera à analyser le potentiel en terme de sentiers de randonnée et de croiser cette analyse avec la répartition des services
touristiques sur les micro-territoires correspondants. Il s’agira dans un même temps de mobiliser les acteurs du territoire (en lien direct ou plus
indirect avec la randonnée) autour d’un projet commun en leur montrant les avantages à se regrouper.
Enfin, le TACT décomposera cette offre des deux manières suivantes :
- 1/ Suggestion de séjours de randonnée « libres » ou accompagnés. Autrement dit, il proposera des itinéraires de randonnées auxquels
il ajoutera l’ensemble des services touristiques présents sur le territoire. Le randonneur trouvera ainsi toutes les informations
(coordonnées des prestataires, road book…) nécessaire à l’organisation de son séjour A LA CARTE.
- 2/ Organisation d’évènements autour de la randonné. Les évènements seront ponctuels, feront appel à de nombreux acteurs, et
répondront à une thématique qui génèrera de l’image sur le territoire (cf le produit test « Découvrir la Cance par tous les moyens »).
TYPE DE PUBLIC :
Le public ciblé sera principalement composé de randonneurs individuels pour la partie suggestions. Au contraire, pour la partie
événementielle, le groupe constitué semble être le choix le plus adapté. Compte tenu de la mobilisation de plusieurs acteurs (Accompagnateur
en montagne, associations diverses, transporteurs…) le coût du séjour doit inévitablement se répartir sur un groupe.
COMMUNICATION : Ce scénario nécessitera d’avoir une vitrine Internet performante et attractive (CF partie internet). L’offre devra également
être visible sur tous les documents de promotion de l’Ardèche verte. Chaque acteur participant au projet devra en faire la communication (via
son site web notamment).
COMMERCIALISATION : Le TACT (et les offices de tourisme) n’étant pas habilité à commercialiser des produits touristiques devra se contenter
de SUGGERER l’offre de randonnées itinérantes. Les clients devront eux-mêmes effectuer les réservations et régler les prestations
indépendamment à chaque prestataire.
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INTERET/FREINS DU SCENARIO 1 :
Dans cette configuration, le TACT contrôle toute la chaîne de l’itinérance (hormis les réservations et l’encaissement) et oriente ainsi le
programme d’itinérance comme il le souhaite.
Le principal désavantage du scénario 1 est dans la commercialisation des séjours de randonnée. Lors de la construction de son séjour, le client
doit réserver et payer CHAQUE prestataire indépendamment les uns des autres. Cette contrainte occasionne un frein dans l’acte d’achat. Ce
scénario peut ainsi manquez de professionnalisme aux yeux de clients habitués à faire appel des distributeurs spécialisés. D’autre part, dans la
commercialisation d’un séjour, l’agence de voyage engage sa responsabilité ce qui est un gage de confiance important pour le client.
Ce travail de l'itinérance aura aussi pour but de montrer l’intérêt pour un territoire de se doter d’offices de tourisme ayant la possibilité de
commercialiser des produits touristiques. N’est-ce pas là un questionnement sur lequel les décideurs locaux devraient se pencher. A l’image
d’offices de tourisme disposant de cette compétence, on sait que les retombées économiques qui en découlent ne sont pas négligeables et
apparaissent comme une source d’autofinancement appréciable, dans un contexte où « autonomie et rigueur » sont de mises.
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SCENARIO 21 : LA PRODUCTION DE SEJOURS ITINERANTS PAR UNE (OU DES) AGENCE (S) DE VOYAGE SPECIALISEE(S)
PRINCIPE GENERAL : Une ou plusieurs agence(s) de voyage spécialisée(s) dans la randonnée investissent le territoire et proposent des séjours
de randonnées itinérantes. Le TACT (en partenariat avec le Pays) apporte une assistance aux agences pour le choix de l’offre à développer, et
fournit les documents techniques relatifs à la randonnée (carte + descriptifs).
1 L’élaboration du scénario 2 fait suite à des entretiens et à des conversations téléphoniques avec trois agences de voyages locales
Agence(s) de voyage
spécialisée(s) dans la
Prendre contact avec les prestataires et
construire une offre de randonnée itinérante
Association des OT/SI (TACT)
Orienter les choix de l’agence
pour le développement de
l'itinérance
Assurer la réservation
et la relation client
Mettre en place une
politique de
communication
Fournir les documents
techniques relatifs à la
randonnée (carte, road book) Axer les produits sur
une offre à la carte
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OBJECTIFS :
L’objectif du second scénario est d’assurer le développement de l'itinérance en Ardèche en déléguant certaines fonctions à une ou plusieurs
agences de voyage spécialisées dans la vente de séjours de randonnée. L’agence de voyage met en tourisme la randonnée en Ardèche verte
sous les conseils du TACT.
FONCTIONNEMENT :
Le TACT (en partenariat avec l’Ardèche verte) grâce à sa connaissance du territoire, fournira un ensemble d’informations aux agences pour leur
permettre de mettre en place des itinéraires de randonnée innovants et attractifs.
La(les) agence(s) aura(ont) pour tâche d’assurer la construction du séjour, de mettre en relation les différents professionnels, d’assurer la
communication autour des produits de randonnée, de gérer la relation client (avant, pendant et après le séjour) et d’encaisser le produit des
ventes pour le redistribuer ensuite aux différents acteurs.
En terme d’offre, les agences ne souhaitent pas commercialiser des séjours événementiels nécessitant des groupes constitués. Elles préfèrent
travailler sur des randonnées « à la carte » s’adressant à des individuels et où le client construit son séjour selon ses goûts et son budget.
TYPE DE PUBLIC :
Comme nous l’avons indiqué précédemment, le public se composera essentiellement d’individuels (couple, famille…). Les actions de
communication des agences n’iront pas en faveur de la clientèle groupe.
COMMUNICATION :
La(les) agence(s) de voyage utiliseront leurs méthodes de communication habituelles (Sites internet, brochures, marketing viral…) et
bénéficieront aussi de l’appui du TACT qui relayera les informations via les offices de tourisme, les brochures touristiques et son site web.
COMMERCIALISATION :
La(es) agences de voyage assurera(ont) la commercialisation des séjours de randonnée en « produit tout compris ». Leur statut de
professionnels de la vente de voyage leur permet de se faire régler directement la totalité de la somme du séjour consommé.
INTERETS/FREINS DU SCENARIO 2 :
Outre le professionnalisme de l’agence de voyage en terme de communication, le principal avantage du scénario réside dans la
commercialisation des séjours en « produits tout compris » qui fournit au client une certaine praticité et un gage de confiance rassurant. Car,
n’oublions pas que l’agence assure l’intermédiaire avec les prestataires et engage sa responsabilité en cas d’incidents.
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A l’inverse, dans le scénario 2, l’Ardèche verte fait le choix de centrer le développement de l'itinérance sur des itinéraires en privilégiant la
PRATIQUE (de la randonnée) à la DECOUVERTE du territoire. Et de sortir ainsi de la dynamique de départ, à savoir une randonnée fédératrice
privilégiant une approche transversale entre les différents acteurs du territoire.
Enfin, même si la(les) agence(s) et le TACT seront amenés à travailler de concert, le territoire peut être amené à se sentir dépossédé du
programme d’itinérance sous la pression de(s) l’agence(s) de voyage (dans des choix de positionnement de l’offre notamment).
Dans le même sens, la commercialisation des produits itinérance par une ou des agences de voyages entraînerait une hausse importante (de 10
à 20%) du prix du séjour. Une hausse correspondant à la marge des agences. Le scénario 2 professionnalise notre approche de l’itinérance mais
augmente inévitablement le coût du séjour et réduit l’avantage concurrentiel.
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Scénario 3 : Combinaison entre le scénario 1 et 2
Prendre contact avec les prestataires et construire une
offre de randonnée itinérante
ASSOCIATION DES OT/SI (TACT)
Orienter les choix des agences pour
le développement de l'itinérance
(+ fournir docs techniques : cartes..)
Assurer la réservation et la
relation client
Mettre en place une
politique de
communication
Etablir un catalogue
de produits
« à la carte »
Collecter et centraliser toutes les
informations relatives à l'itinérance
AGENCE(S) DE VOYAGE SPECIALISEE(S)
Mobiliser les professionnels autour du
projet. Animer le réseau de
professionnel de l’itinérance
Mettre en place des « séjours
évènement » sur les cinq micro
territoires identifiés
Mettre en ligne des idées/suggestions
de séjour itinérants en intégrant un
maximum d’acteurs locaux
Développer un programme de
randonnées itinérantes gérées par le
TACT
Cohérence
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PRINCIPE GENERAL :
Ce troisième et dernier scénario est une combinaison entre les scénarii 1 et 2. Autrement dit, le TACT organise le développement de
l'itinérance en Ardèche verte en partenariat avec une ou plusieurs agences de voyage spécialisées.
OBJECTIFS :
L’objectif du scénario n°3 est d’assurer un développement de l'itinérance le plus complet possible. A savoir, à partir d’une analyse du potentiel
du territoire, bâtir une offre solide et innovante et en assurer la commercialisation de façon multiple.
FONCTIONNEMENT :
Le TACT prend à sa charge le développement de l'itinérance en partenariat avec une ou des agences spécialisées. Après avoir collecté
l’ensemble des informations inhérentes à l’organisation de séjours de randonnées pédestres, équestres et VTT, le TACT devra organiser d’une
part, une offre de randonnées itinérantes (itinéraires + hébergeurs + autres activités) et d’autre part, de mettre en place des séjours
évènements répondant à des thématiques vectrices d’image et de notoriété.
Le Tact travaillera aussi de pair avec une ou plusieurs agences de voyage pour la commercialisation des séjours de randonnée. Il aiguillera les
choix des agences en terme de produits et lui apportera son assistance pour la construction des livrets de route (cartes, descriptifs de
randonnée…).
TYPE DE PUBLIC :
Etant donné le montage, le développement de l'itinérance avec le scénario 3 permettrait d’attirer à la fois une clientèle groupe et une clientèle
d’individuels. Les agences se concentreront sur une clientèle d’individuels tandis que le TACT mettra en place des actions en faveur des deux
types de clientèle.
COMMUNICATION :
Outre les outils de communication mis en place par le TACT (pages web, brochures, participation à des salons…), la communication se fera aussi
(et surtout) par les agences de voyage à travers des sites internets performants et la publication des produits de randonnée dans des
catalogues spécialisés.
COMMERCIALISATION :
La commercialisation se fera via la(les) agences de voyage à travers des « produits tout compris ».
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INTERETS/FREINS DU SCENARIO :
Au regard des deux précédents scénarii, celui-ci apparaît comme le plus avantageux sur plusieurs points. Le montage tout d’abord. Associer
TACT (association) et agence de voyage (professionnel) permettra de combiner une bonne connaissance du territoire et des acteurs avec des
techniques commerciales et de communication efficaces. Par ailleurs, l’offre développée sera plus complète et s’adressera à tous les types de
clientèle.
Le choix du scénario trois, engage inévitablement un travail collectif entre les agences et le TACT. Les deux parties devront donc concilier leurs
attentes avec celles du partenaire. Entre enjeux de développement local et objectifs commerciaux, chacun devra fixer ses objectifs.
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V/ Pérenniser le projet de la Cance et diffuser le modèle
Il conviendra donc, dans un premier temps, de choisir un des trois scénarios du développement de l'itinérance. Au regard de l’analyse que nous avons eu durant la période de stage, le scénario 3 semble être le plus avantageux et le plus complet. Il permettrait à la fois de mettre en place une offre attractive et d’en assurer une gestion professionnelle. L’idéal sera donc d’asseoir le développement de l'itinérance dans le territoire pilote de la vallée de la Cance avant d’étendre le modèle à l’ensemble des micro-territoires identifiés. La diffusion du modèle au sein des trois autres micro-territoires identifiés nécessitera toutefois un travail d’expertise concernant la construction des itinéraires et le choix des acteurs à mettre en réseau.
VI/ Le développement de l'itinérance, un choix stratégique et sur le long terme
En terme d’itinérance et plus globalement de randonnée au sens large, le constat économique mitigé est bien connu. D’une part, le calcul de l’impact économique de cette pratique est difficile, d’autre part, les études qui se sont penchés sur cette question ont démontré que l’impact économique direct de la randonnée était relativement faible. Doit-on néanmoins négliger le développement de l'itinérance en Ardèche verte ? Il semble évident que ce programme d’itinérance ne drainera pas des flux touristiques considérables, quels enjeux de développement se trame néanmoins derrière cette démarche ? Il est indispensable de comprendre que les deux caractéristiques phares de la randonnée sont la GRATUITÉ et la LIBERTÉ. Avoir un accès libre à la montagne (ou à la campagne) est une condition sine qua none à la pratique de la marche. Le randonneur veut pouvoir randonner avec qui il veut, quand il veut et où il veut. Or, l’intérêt de la randonnée réside dans la dynamique globale créée par la pratique. Autour de la randonnée, gravitent de nombreux services (hébergements, restaurations, sites touristiques…). Reste à savoir comment les associer à la marche. L’itinérance est une réponse en soi. En convoquant la randonnée comme un moyen de transport, l'itinérance devient le fil rouge d’une « immersion territoriale » faisant appel à de nombreux acteurs locaux. Cette pratique est donc utilisée au service de la découverte du territoire. Or, l’approche exclusivement marchande de l’impact des sports de nature et en l’occurrence de l’itinérance n’est-elle pas erronée ? Le développement de l'itinérance en Ardèche verte aura aussi pour objectif d’associer la pratique de la randonnée à des thématiques fortes directement issues du territoire et liées aux problématiques environnementales qui nous concerne. En l’occurrence le premier séjour (sur le secteur de la vallée de la cance) sera marqué du sceau de la mobilité durable. Accessible en transport en commun, il abordera la question du déplacement, du voyage, de la découverte dans une approche douce et durable. D’autre part le lien entre transport doux et mobilité se fera aussi avec le patrimoine local. Lors de ce séjour, les randonneurs seront amenés à visiter le Musée du car à Vanosc. Comme on l’a évoqué, la randonnée sera un rouge à la découverte des acteurs locaux. Au-delà de la simple (et réductrice ?) question des retombées économiques de la filière itinérance, c’est véritablement un enjeu d’image et de notoriété qui semble émerger de cette réflexion. Notre
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ITINERANCE
Accompagnateurs Hébergeurs
Artisans d’art
Associatif local
Transporteurs
Source : Brice JULIEN
Institutionnels
diagnostic avait d’ailleurs assimilé le manque d’image du territoire Ardèche verte comme un des principaux freins au développement touristique. L’organisation de séjours de randonnée thématisée sur la base d’un évènementiel (dates programmées, communication importante) permettrait d’amplifier la notoriété de la destination Ardèche verte comme territoire de pratique des sports de nature. Hormis la question de l’image, le développement de la filière itinérance est un outil de taille vers la structuration des acteurs du territoire. A l’image de la grande traversée des Alpes et de la Grande traversée du Vercors, l'itinérance joue un rôle fédérateur dans l’organisation des acteurs du territoire. La mise en place de la filière leur permet, à la fois de se retrouver autour d’un projet commun, d’organiser leur offre dans une démarche commune et de bénéficier d’une synergie bénéfique à chacun (cf schéma ci-dessous).
A travers un schéma comme celui-ci, le rôle de l’itinérance dans la création de lien entre les différents acteurs du territoire est facilement compréhensible. En faisant le choix du développement de l’itinérance, le territoire cherche à fédérer les acteurs autour d’un programme commun. L’itinérance, par son approche transversale a la faculté de rassembler de multiples acteurs d’un territoire en lien avec les sports de nature, la découverte du territoire ou encore le transport. L’analyse plus précise du lien créé par l’itinérance sur un territoire renvoie inévitablement au rôle central de l’itinéraire. L’itinéraire et ses différentes composantes (sentiers, attraits du territoire…) assurent une connexion parfaite entre les différents membres du réseau.
Le réseau d’acteurs créé par l'itinérance
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Le rôle de la pratique (la marche en l’occurrence) n’est toutefois pas à négliger. Elle constitue LE véritable fil rouge du séjour de randonnée. VII/ Focus sur l’outil internet comme levier de la communication
L’Ardèche verte et l’association des OTSI devront se doter d’outils Internet performants et complets. Dans notre travail de préconisations, nous avons décidés de réaliser un travail de benchmark auprès de structures (publics ou privées) ayant mis en place des programmes d’itinérance. La capture d’écran qui suit est issue du site WEB du Parc naturel Régional du Pilat.
Comme on peut l’observer sur l’image ci-dessus, la carte interactive est un bon moyen de fournir un accès rapide et organisé à l’information touristique. L’internaute, selon sa recherche choisit d’afficher les services touristiques qui l’intéressent. Ce système de « couche » n’est pas sans rappeler les logiciels de cartographie. Il peut ensuite cliquer sur les points qui matérialisent les différents acteurs pour accéder aux coordonnées de ceux-ci. Les fonds de carte utilisés sont souvent issus de l’outil « google map » Le concept du PNR est intéressant, néanmoins en terme de randonnée (d’itinéraires en particulier), le contenus est trop léger, les sentiers ne sont pas tracés. Pour l’internaute, l’idéal serait de pourvoir accéder aux réseaux de sentiers et d’y faire apparaître les services qui l’intéressent (hébergeurs, restaurateurs, musées, accompagnateurs en montagne…) pour construire son séjour à sa guise.
Liste des informations disponibles
Fond de carte Google map
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La seconde capture d’écran est issue du site web de la Grande Traversée des Alpes2 :
La GTA aborde sa communication Internet de façon similaire à la démarche du PNR du Pilat. A l’aide d’une carte interactive, elle indique le tracé des grands itinéraires (ci-dessus le tracé de la portion française de la Via Alpina), puis l’internaute peut à sa guise afficher les hébergements, les offices de tourisme, les espaces naturels ou encore les fortifications.
2Source : http://www.grande-traversee-alpes.com/fr/je-voyage/a-pied/via-alpina.html
Services consultables
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La fenêtre précédente3 décrit le tracé de l’étape R122 entre Le lac de Tignes et le refuge de Beisse. Toujours sur la base d’un fond de carte Google Map, la GTA nous fournit un aperçu de l’itinéraire à suivre et l’articule avec des éléments techniques (col, sommet…) et pratiques (hébergements, ville, lieu dit…). Accolé à la carte, on trouve un profil topographique décrivant le dénivelée et la distance de l’étape.
Plus bas dans la page Web, apparaît un léger descriptif qui indique le temps de marche entre les différents points. A chaque halte (lieu dit, hameau, village…) sont indiqués les services disponibles (transport, nourriture, hébergements…). Pour l’organisation plus fine du tracé et plus globalement du séjour de randonnée. La GTA renvoie le randonneur vers les références des cartes IGN correspondantes et vers les éditions de la FFRP (topo-guide). Se doter de tels outils semble incontournable pour l’Ardèche verte. La particularité qu’il est possible de relever concernant la communication de la GTA concerne les descriptifs (ou « Pas à pas »). L’ensemble des itinéraires emprunte des sentiers de grande randonnée. La fédération française de randonnée a donc la main mise sur l’ensemble des descriptifs qui concerne les GR. L’accès à l’information est donc payant pour les portions françaises. Les autres pays alpins concernés fournissent, quant à eux, les descriptifs librement. L’Ardèche verte pourra privilégier cette opportunité s’il elle souhaite entrer s’assurer des revenus financiers autour de cette diffusion d’information. Néanmoins, il nous semble judicieux de réfléchir sérieusement au choix de faire payer ou non les informations qu’elle diffuse. L’accès libre aux informations concernant la randonnée itinérante en Ardèche verte ne permettrait-il pas de favoriser la venue de randonneurs dans un espace de pratique
3 Source : http://www.via-alpina.org/fr/stage/302
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qu’ils connaissent encore peu ? Cette initiative pourrait se concrétiser à travers des fiches de randonnée itinérantes téléchargeables depuis le site Web de l’Ardèche Verte tourisme. Bien sûr, la diffusion de descriptifs et surtout de fonds de carte soulève des questions au niveau des droits d’édition IGN. Il sera nécessaire de creuser cette question de droits d’éditions, mais le principe de la diffusion gratuite d’informations concernant des séjours itinérants serait un bon tremplin en terme de communication (et notamment pour les séjours événementiels thématisés). D’autant plus, que cette technique serait une porte d’entrée vers un ensemble de prestations « marchandes » donc bénéfiques (à priori) pour le tissu économique local. VIII/ Evaluation, contrôle et réajustement
Le développement d’un projet touristique quel qu’il soit nécessite la mise en place d’une politique d’évaluation destinée à l’encadrer sur le long terme. L’évaluation permet ainsi d’apprécier et de contrôler l’évolution dans le temps du projet en question selon des critères précis. Au regard des résultats constatés, des réajustements sont possibles et permettent d’assurer à la fois la viabilité du projet tout en respectant les objectifs fixés au départ. Dans le cas qui nous concerne, il conviendra d’apprécier d’une part, la satisfaction de la clientèle (en rapport aux différentes prestations et au déroulement global de leur séjour ; de la prise de contact à leur retour. D’autre part, le Tact devra rester vigilant quant à l’organisation de son réseau et des attentes de chaque professionnel. N’oublions pas que le développement de l'itinérance se base sur une approche transversale qui nécessite la participation active de tous. Le désengagement d’un professionnel peut parfois chambouler l’ensemble d’un programme. La TACT devra donc rester attentif à la bonne mobilisation des acteurs qui reste une condition indispensable à la bonne marche du programme d’itinérance. En terme d’outils à mettre en place, des questionnaires de satisfaction devront donc être élaborés à destination des clients randonneurs. Quant à l’animation du réseau, on peut penser que des réunions de travail entre TACT et professionnels permettrait de faire des bilans réguliers et de préparer conjointement la mise en place et le renouvellement de l’offre de randonnées itinérantes. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Le développement de la filière itinérance en Ardèche verte serait une opportunité de taille pour optimiser comme il se doit le potentiel considérable de ce territoire en terme de sports de nature. Trois scénarii ont été proposés pour le développement de l'itinérance en Ardèche verte, les décideurs concernés devront donc opter pour un des trois scénarii. Néanmoins, et nous conclurons sur ce point, il sera important de ne pas sous-estimer le potentiel de l’itinérance en terme de structuration du territoire, de fédération des acteurs touristiques autour d’un projet commun et aussi dans sa faculté à s’inscrire dans une forme raisonnée et durable du tourisme de demain.