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N° 536 décembre 2014 N°CPPAP 0215s07170 Défendre et pérenniser l’aéronautique Conférence de branche aéronautique, espace et défense Assemblée générale du groupe Safran D D e e u u x x é é v v é é n n e e m m e e n n t t s s d d e e n n v v e e r r g g u u r r e e s s e e s s o o n n t t s s u u c c c c é é d d é é p p o o u u r r l l e e s s m m é é t t a a l l l l o o s s d d e e l l a a é é r r o o n n a a u u t t i i q q u u e e e e t t o o n n t t p p e e r r m m i i s s d d e e f f a a i i r r e e l l e e p p o o i i n n t t s s u u r r l l e e d d e e v v e e n n i i r r d d u u s s e e c c t t e e u u r r e e t t l l e e s s d d é é s s à à r r e e l l e e v v e e r r p p o o u u r r y y f f a a i i r r e e g g r r a a n n d d i i r r n n o o t t r r e e o o r r g g a a n n i i s s a a t t i i o o n n . . www.fo-metaux.org L’efficacité réformiste

Défendre et pérenniser l’aéronautique - fo-metaux.orgaéronautique, espace et défense : Défendre et pérenniser l’aéronautique Le secrétaire général de la Fédération

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N° 536 décembre 2014N°CPPAP 0215s07170

Défendre et pérenniserl’aéronautique

Conférence de branche aéronautique, espace et défense

Assemblée générale du groupe Safran

DD ee uu xx éé vv éé nn ee mm ee nn tt ss dd ’’ee nn vv ee rr gg uu rr ee ss ee ss oo nn tt ss uu cc cc éé dd éé pp oo uu rr ll ee ss mm éé tt aa ll ll oo ss dd ee ll ’’aa éé rr oo nn aa uu tt ii qq uu ee ee tt oo nn tt pp ee rr mm ii ss dd ee ff aa ii rr ee ll ee pp oo ii nn tt ss uu rr ll ee dd ee vv ee nn ii rr dd uu ss ee cc tt ee uu rr ee tt

ll ee ss dd éé fifi ss àà rr ee ll ee vv ee rr pp oo uu rr yy ff aa ii rr ee gg rr aa nn dd ii rr nn oo tt rr ee oo rr gg aa nn ii ss aa tt ii oo nn ..

www.fo-metaux.org

L’efficacité réformiste

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Sommairedécembre 2014 • N° 536

Ce mensuel est le vôtre...Organe de la Fédération Force Ouvrière de la

Métallurgie,

“FO Métaux LE JOURNAL”est le magazine de tous ses syndicats et de tousses adhérents.

Si vous voulez qu’il remplisse efficacement son rôle delien et de reflet de l’actualité, n’hésitez pas à prendrecontact avec la rédaction dès qu’un événement le justifie.Informez-nous des conflits qui surviennent dans votreentreprise et des accords qui y sont signés. Cela donnedes éléments de comparaison et rend service à d’autressyndicats, engagés eux aussi dans des discussions.Faites-nous part de vos expériences syndicales.Pour tout ce qui concerne le journal, appelez la

Fédération :

Tél. : 01 53 94 54 27 • Fax : 01 45 83 78 87

Et toujours l’information en ligne sur...

www.fo-metaux.com

Chiffes à connaître :

SMIC horaire brut : 9,53 euros

SMIC brut mensuel : 1445,38 euros

Plafond de la sécurité sociale : 3 129 euros par mois(pour l’année 2014 : 37 548 euros)

Coût de la vie :0 % en octobre (0 % hors tabac) ;+0,5 % en glissement sur les 12 derniersmois (+ 0,4 % hors tabac).

Chômeurs : 3 461 900(catégorie A, publiés le 27 novembre 2014)

Indice de référence des loyers :125,24 (3è trimestre 2014).

Taux d’intérêt (19 novembre) :0,02 % au jour le jour.

Conférence de branche aéronautique, espace et défense : dé-fendre et pérenniser l’aéronautique 4-10

Assemblée générale du groupe Safran :

le développement continue 14-20

Quelles sont mes obligations en arrêt maladie ? 21

Des Métaux et des mots 22

3 Editorial

4 L’événement

21 Vos droits

22 Jeux

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décembre 2014 • n° 536

Editorial

Comme vous pourrez le constater à sa lec-ture, ce FO Métaux de décembre est plus spé-cifiquement consacré au secteur de labranche Aéronautique, Espace et Défense. Cequi justifie ce choix, ce sont l’actualité etl’agenda. En effet, ce secteur bénéficie d’uncarnet de commandes très important pour 7,voire 9 ans, selon les activités. De plus, les dé-légués FO négocient et obtiennent de trèsbons accords salariaux et nous les en remer-cions car ils tirent vers le haut les autres sec-teurs de la Métallurgie.

Ce secteur est l’un des fleurons de notre indus-trie. Pour autant, en raison du contexte natio-nal et de la recherche de compétitivité, il nefaut pas croire que tout est rose. Nos repré-sentants, dans leurs actions quotidiennes, sebattent pour défendre les intérêts des salariéset de leur industrie. Ils revendiquent et obtien-nent des embauches. Ils remportent égale-ment des succès quant aux choix industriels ;le dernier en date concerne Airbus Group avecla fusion en une seule société des deux filialesd’aérostructures, Aerolia et Sogerma. La nou-velle société, dont le nom n’est pas encoreconnu, sera une filiale à 100 % d’AirbusGroup. Elle occupera le premier rang euro-péen et le troisième mondial dans son do-maine.

Dans le cadre de la défense de l’industrie,nous avons pris acte avec satisfaction de laréalisation de cette fusion. Nous rappelonsqu’elle était de longue date une revendicationFO -nous l’avions déjà exprimée dans le « Livre blanc » édité par la Fédération en octo-bre 2010- visant à consolider l’industrie desaérostructures françaises au sein du groupe.Nous rappelons également qu’en 2008 nousavions été l’une des rares organisations syn-dicales à refuser un projet visant à externali-ser et à vendre les aérostructures et que nousavions mené et gagné un combat juste pourassurer leur maintien au sein du groupe.Nous approuvons donc cette consolidation

des aérostructures françaises au sein d’AirbusGroup qui a un véritable sens industriel et pé-rennise, pour la France, un cœur de métiervital pour cette industrie et pour l’emploi.

Nous félicitons également nos délégués deThales Alenia Space et Airbus Group (Astrium)qui, avec la Fédération, ont réalisé un Livreblanc sur l’industrie du Spatial « Acte I – Les sa-tellites en France », car il faut défendre ce sec-teur industriel et ses emplois. Nousavons transmis aux différents minis-tères concernés nos propositions et at-tendons d’eux qu’ils encouragent lesindustriels concernés à définir unestratégie industrielle de long terme.

Un autre fleuron de l’industrie, qui n’arien à voir avec l’Aéronautique, est engrand danger suite au blanc-seingdonné par le gouvernement à la vented’une partie des activités d’Alstom àGeneral Electric. Elle laisse en effet iso-lée l’activité du transport au momentoù les industriels du ferroviaire redoutent lasuppression de 10 000 emplois. Cette annoncea été faite le 19 novembre lors de la réunion ducomité stratégique de filière : les patrons ontaverti l’Etat que les plans de charges actuels,faute de nouvelles commandes, pourraientaboutir à la suppression de 10 000 emplois surles 30 000 que compte le secteur. Il ne s’agitpas d’une menace en l’air, car les perspectivesd’activité pour la production de TGV vont fléchirà partir de 2017 pour devenir nulles en 2019 ;de même pour les trains régionaux, avec uneactivité qui s’écroule dès 2016 pour devenirnulle en 2017. Seule la construction des métroséchappe à la baisse d’activité. Les carnets decommandes se vident, ce qui soulève de vivesinquiétudes. Nous demandons l’interventiondu chef de l’État, qui porte une lourde respon-sabilité dans l’isolement de cette nouvelle so-ciété de matériel de transport, et celle desrégions afin de tout mettre en œuvre pour pas-ser des commandes publiques.

Organe officiel de laFédération confédérée FOde la Métallurgie

Directeur de la publication :Frédéric Homez

Imp.Spéciale FO MétauxN° de CPPAP: 0215s07170

Rédaction : ADH

Publicité : PMV9, rue Baudoin, 75 013 Paris

Contact :01 53 94 54 [email protected]

Aéronautique, Espace et Défense :là aussi, il faut se battre

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L’événement

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Près de 150 délégués FOreprésentant l’ensemble

du secteur des indus-tries aéronautiques se

sont retrouvés à Marignane les 30 et 31

octobre pour leur confé-rence de branche aéro-

nautique, espace etdéfense. Autour du se-

crétaire général de laFédération FO de la mé-

tallurgie FrédéricHomez et du secrétaire

fédéral PhilippeFraysse, ils ont pu

échanger et réfléchir en-semble autour des pro-

blématiques de leursecteur et de leurs en-

treprises, ainsi que surles modes d’action syn-

dicale pour faire grandirnotre organisation.

Conférence de branche aéronautique, espace et défense :Défendre et pérenniser l’aéronautique

Le secrétaire général de la Fédération FO de lamétallurgie Frédéric Homez a clos la conférencede branche en saluant la qualité des travaux etdes interventions des militants, se félicitant dudynamisme de notre organisation dans l’aéro-nautique. Le secteur n’échappe cependant pasaux maux qui affectent l’ensemble de l’industrie,comme la chasse aux coûts, la compétitivité et lacourse au profit, etc. Le travail de revendicationet de proposition de FO est en conséquence aussilarge que justifié. Revenant sur les succès enre-gistrés par notre organisation, comme la créa-tion du Conseil National de l’Industrie (CNI) et deses comités de filières stratégiques ou la BanquePublique d’Investissement (BPI), il a égalementbrossé aux métallos le tableau de relations de FOavec le nouveau ministre de l’Economie et de l’In-dustrie ; celui d’un ministre qui ne répond pasaux organisations syndicales, qui veut réduirel’envergure des 34 projets industriels récemmentlancés, qui espère diminuer le nombre de comi-tés de filières du CNI et refuse de créer une véri-table banque industrielle. Pour autant, notreorganisation ne cesse d’agir et d’obtenir des ré-sultats, comme le montre le rapprochemententre Aérolia et Sogerma, comme FO le revendi-quait dans son Livre blanc sur les aérostructures.Notre organisation fait également preuve d’unegrande vigilance face à un contexte national dif-ficile, entre le délirant programme du Medef, unesituation économique défavorable et des déci-

sions gouver-n e m e n t a l e squi ne l’amé-liorent enrien. Alorsque les entre-prises bénéfi-ciaient pourla premièrefois cette année du CICE (crédit d’impôt pour lacompétitivité et l’emploi), Frédéric Homez a rap-pelé le soutien de notre organisation à ce dispo-sitif mais a appelé à un meilleur contrôle desaides aux entreprises, qui n’utilisent pas toujourscet argent pour l’investissement et l’emploi. « Alors qu’on demande toujours plus aux sala-riés en leur donnant toujours moins, pourquoine pas conditionner les aides aux entreprises àleurs résultats ? », a-t-il lancé. Revenant enfin sur les négociations tant inter-professionnelles que dans la métallurgie, où FOa par ailleurs signé deux bons accords sur la for-mation professionnelle et sur l’alternance, il asouligné qu’il appartenait à tous les métallos defaire vivre le réformisme, que FO incarne au-jourd’hui seul malgré les tentatives de récupéra-tion d’autres organisations. « Défendre nosaccords, apporter du plus aux salariés, augmen-ter le pouvoir d’achat : autant de choses queseule la pratique contractuelle peut apporter »,a-t-il martelé.

Frédéric Homez :

« Notre industrie, nos emplois »

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L’événement

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Lors de son intervention, le secrétaire fédéral en charge du secteur aéronautique Phi-lippe Fraysse s’est attaché à dresser le portrait d’un secteur en bonne santé mais mal-gré tout inquiet pour son avenir face à une logique toujours plus financièrequ’industrielle. « La France est le seul pays, avec les Etats-Unis, à disposer d’une in-dustrie complète, maîtrisant l’ensemble des compétences nécessaires à la définitionet à la construction d’un aéronef ou d’un satellite, a-t-il rappelé. Elle est composéed’une chaîne de fournisseurs qui couvre tous les savoir-faire nécessaires à l’équipe-ment complet d’un programme civil ou militaire. » Pour cette industrie de haute tech-nologie, 2013 a été une nouvelle année de records, mais le secteur de la défense a ététouché par les politiques de rigueur mises en place en France et en Europe, avec desconséquences sur le niveau des commandes et des livraisons, mais aussi un impactsocial important faisant planer un risque sur la pérennité de cette industrie. « Nousdevons continuer de nous opposer à toute démarche remettant en cause l’emploi, lessites, et qui provoquerait à terme une perte de compétences. »Alors que le sacro-saint EBIT devient la seule boussole des groupes, notre organisa-tion continue de revendiquer le lancement de nouveaux programmes et l’arrêt desdélocalisations. Il s’est félicité que FO, force de proposition au travers notamment deses Livres blancs, voit ses idées mises en application, en particulier avec le rappro-chement d’Aérolia et Sogerma dans le dossier des aérostructures. Il a aussi rappelél’important travail effectué par FO au sein du CNI et de ses comités de filières avantd’aborder la question de l’action syndicale. S’il est impératif de développer l’audience

Philippe Fraysse : « Savoir s’opposer »

de FO dans le secteur, il faut le faire en tenantcompte de ses évolutions. « Partout où nous avonsmis la politique contractuelle en place, nous pro-gressons, a-t-il commenté. Il faut donc rappeler auxsalariés que c’est grâce à elle qu’ont été obtenusleurs acquis sociaux. Mais il faut aussi s’adresserde la meilleure manière aux cadres, chaque annéeplus nombreux, et qui représentent en moyenne40 % des effectifs. » Aujourd’hui incontournable, FOdoit le rester afin de pouvoir contrer les projets tou-jours plus court-termistes des directions et conti-nuer de défendre l’industrie et les salariés.

Le secrétaire de l’UD des Bouches-du-Rhône Gérard Dossetto a brossé letableau de la situation économique et sociale dans le département en ac-cueillant les militants. Si le 13 est aussi touché par la crise que d’autresterritoires, certains arrondissements de Marseille sont même sinistrés,connaissant jusqu’à 40 % de chômage. Mais si les difficultés économiquessont une chose, les agissements d’une autre organisation syndicale n’ai-dent en rien, aggravant par fois la situation, comme à la SNCM. « Pourchanger cela, nous devons continuer de progresser aux élections profes-sionnelles, a-t-il expliqué, car c ’est en étant toujours plus forts que nouspourrons défendre au mieux les salariés et les entreprises. » Vantant laforce de notre organisation dans le département , il a enjoint les militantsà se battre et à garder le cap.

Le mot de l’UD

Le délégué syndical central d’Airbus Helicopters Patrice Petetin a souhaitéla bienvenue aux métallos sur cette grande terre d’aéronautique qu’est la ré-gion marseillaise. Il a notamment salué la présence des anciens, venus ennombre. « C ’est grâce à eux et à leur travail que nous sommes là aujourd’hui,a-t-il déclaré, et il faut tout faire pour être un jour à leur place et dans leursituation. » Brossant le tableau d’une situation économique et sociale qui sedégrade, il a rappelé l’importance de l’action syndicale pour défendre les sa-lariés, ajoutant qu’en la matière « il y a du pain sur la planche ».

L’accueil

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L’événement

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Marc Partouche, Seca« Spécialisée dans la main-tenance de moteursd’avions régionaux, notreentreprise perd de l’argentcar notre direction l’a ren-due non rentable et a cesséd’investir pour l’avenir. Vek-tor, qui a nous a racheté, esten train de nous vider de

notre substance au lieu de nous aider, et nous ne sa-vons pas où cela va s’arrêter. Avec le PSE en cours, nousallons passer de 230 salariés à 160. Nous pesons48,5% à la Seca et avons fait une percée chez les cadres.Les salariés attendent beaucoup de nous, et nous au-rons besoin de votre solidarité pour ne pas les décevoir.Plus largement, nous dénonçons l’actuelle tendance àréformer à tout-va aux frais des salariés. Le seul vrai ré-formisme, c’est celui qui passe par le dialogue social,qui créé des emplois et pérennise notre modèle social.D’ailleurs, c’est grâce à la stabilité sociale découlant dutravail de FO qu’Airbus a pu se développer. »

Jean-François Knepper,DSC Airbus« Le groupe poursuit satransformation, avec unecroissance annuelle de 5 %dans le civil et de bonnesperspectives de rendementque le nouveau modèlecommercial, basé surl’amélioration de l’existant

avec les versions NEO, pourrait encore accroître. Lescadences sont en hausse sur de nombreux pro-grammes et il faut réussir l’industrialisation de l’A350alors que des problèmes avec les fournisseurs nouscoûtent en temps et en argent. Il a fallu mettre en placeun management Airbus chez certains et prendre lecontrôle d’autres. Ce sont surtout les sites d’aérostruc-tures, français, qui livrent en temps et en qualité.Comme quoi FO avait raison de refuser leur sortie dugroupe. Il nous faut encore nous battre pour que lessalariés bénéficient des bons résultats d’Airbus groupet transformer nos succès politiques en victoires élec-torales. »

Florence Coppel, coordinatrice Thalès Alenia Space« Nous rencontrons desdifficultés avec un action-nariat qui bouge en per-manence et une courseeffrénée au profit, qui estde 10 % chez nous. Nousrefusons que l’industrie

soit abandonnée à une logique purement écono-mique, alors nous nous opposons en proposant. C’esttout l’esprit des livres blancs réalisées par FO Métauxsur l’aéronautique. En montrant que nous avançonsdes idées pour développer des activités communessur les lanceurs et les satellites, ils sont aussi un sup-port de syndicalisation car ils exposent les réflexionset les actions de notre organisation. Un grand merci àl’USM13, qui nous aide à travailler sur de nouvelles im-plantations, et il y a à faire car nous sommes près de35 000 salariés en France dans notre secteur. »

Edwin Liard, Airbus Helicopters Marignane« Premier employeur privéde la région, nous comp-tons plus de 9 000 salariés,dont 1 700 sont arrivés cesdernières années, ce quiconstituera un beau chal-lenge pour nos prochaines

élections. Pour la première fois depuis 2009, nos com-mandes sont passées sous la barre des 1 000 appa-reils et la nouvelle réglementation de la DGAC suite àune directive européenne, qui interdit le survol deszones urbaines par les monomoteurs ne va pas nousaider, l’Ecureuil, notre best-seller, entrant dans cette ca-tégorie… Face à la nouvelle direction, nous nous bat-tons pour préserver la pratique contractuelle, pierreangulaire de notre dialogue social, qui est à l’originede nos acquis et de notre réussite industrielle. Pasquestion de devenir une entreprise « normal » si celaremet tout cela en cause. Nous sommes numéro 1dans une entreprise qui l’est aussi parce que noussommes différents. Restons-le. »

S’ils se sont réjouis dela bonne santé du sec-

teur lors de leurs prisesde parole, les déléguésont également évoquéla situation de leur en-

treprise, laquelle appa-raît contrastée.

L’activité ne manquepas, mais tous consta-

tent une orientation deplus en plus forte versle profit au détriment

de l’industriel et del’humain, stratégie queFO refuse. Ils sont aussi

revenus sur les enjeuxde la syndicalisation et

les attentes des sala-riés, ainsi que les nou-

veaux défis auxquelsils sont confrontés

dans ce domaine.

Les interventions des délégués

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Bernard Tachoires, DSCAirbus Defence&Space« La politique spatiale repré-sente un enjeu stratégiquepour la France et son indus-trie, et repose sur des capaci-tés spécifiques que nousdevons pérenniser. Pourcela, il faut convaincrel’Agence Spatiale Euro-

péenne de lancer Ariane 6 et de moderniser Ariane 5, afinégalement d’anticiper les changements rapides induitspar la concurrence internationale, notamment l’irruptiond’un nouvel acteur low cost : Space X. La partie Satellited’Airbus Défense&Space se porte très bien, avec un carnetde commandes plein au-delà des objectifs. Il y aurait dequoi se réjouir si nous n’étions pas dans un plan socialvisant à réduire les effectifs en France de 650 CDI, alorsque de nombreux postes sont ouverts et ne trouvent paspreneurs… Nous pesons 24 % dans l’ex-périmètre As-trium, qui comprend 2/3 de cadres. La Joint-Venture Air-bus-Safran sur les lanceurs va changer la donne et rendrenotre développement encore plus prioritaire. »

Alain Sadou, DSC Sogerma« Spécialiste des cabines etdes aérostructures, nouscomptons 1 200 salariés ré-partis sur trois sites. Le rap-prochement avec Aéroliarépond à une revendicationde longue date et nous nousen félicitons. Nous allons de-

venir un géant mondial dans ce domaine et comptonsrenforcer l’activité cabine, qui restera à Rochefort, en pro-posant une gamme complète de fauteuils, tout en restantouverts à de nouvelles évolutions. Nous revendiquonsune politique RH ambitieuse car, face à des cycles indus-triels longs, il faut du personnel qualifié pour préservernos compétences. Après la naissance de la nouvelle so-ciété, au 1er janvier 2015, nous serons attentifs à la pré-servation des acquis sociaux et éviter d’éventuellesconséquences industrielles et sociales. La politiquecontractuelle sera notre arme. »

Frédéric Betis, Sagem DS ArgenteuilEntre compression d’effec-tifs et rapprochement desites, nous traversons unephase de mutation. Cepen-dant la stratégie de la direc-tion est peu lisible, surtoutquand on nous parle du

Daniel Barberot, coordinateur Safran« Né de la fusion de Snecma et de Sagem, Safran regroupe 25sociétés sur 66 établissements pour trois grands secteurs d’ac-tivités : l’aéronautique, la défense et la sécurité. Nous réalisonstous les composants d’un avion et faisons aussi de la mainte-nance. Nous sommes 42 000 salariés en France avec un pour-centage de cadres qui atteint 47 %, et le groupe recrute. Lemoteur CFM-56 est la locomotive du groupe, son successeur, leLeap, démarre très fort et le moteur du futur, l’open rotor, est déjàsur les planches à dessin. FO réalise chez Safran un énorme tra-

vail pour maintenir les acquis sociaux au fil des changements de périmètre, des fusions,des acquisitions. Nous nous battons pour réaliser de nouvelles implantations et signer debons accords. Notre objectif : continuer de faire grandir FO chez Safran. »

Dany Devaux, DSC Aérolia« Au 1er janvier 2015, nous serons une nouvelle société avec unnouveau nom, du fait de notre rapprochement avec la Sogerma.Avec 4 000 salariés et un chiffre d’affaires de deux milliards d’eu-ros, nous deviendrons un fournisseur multi spécialité de rang1 et de taille mondiale. Cette fusion aura deux objectifs : d’abordsoutenir Airbus et la montée en charge de l’A350. Ensuite, nouspermettre de nous développer et de nous diversifier en visant25 à 30 % de notre activité hors Airbus Group, tout en restant fi-liale à 100 % d’Airbus SAS. Cette opération répond à une reven-

dication de longue date de FO Métaux et montre que nous avions raison. C’est donc unevictoire pour nous. Néanmoins, nous ferons attention à ce que les acquis sociaux soientpréservés et à ce que les sites soient pérennisés. La direction dit vouloir poursuivre le dia-logue social : nous y veillerons. »

Mario Augusto-Fernandes, Turbomeca Bordes« Nos trois établissements emploient 4 500 salariés et fabri-quent des moteurs d’hélicoptères depuis 80 ans. Nous avons18 000 turbines actuellement en opération sur tous les conti-nents et dans presque toutes les forces aériennes du monde.Nous cherchons à nous diversifier en allant vers le turbopropul-seur, mais aussi en cherchant d’autres clients. Car Airbus Heli-copters est notre plus gros client, et quand il tousse, nous nousenrhumons… Au plan syndical, nous nous battons pour recon-quérir notre représentativité. Car les salariés ont besoin de nous

: alors que la situation économique de l’entreprise est bonne, les projets d’usine du futurprennent du retard, la direction commence à faire pression sur le temps de travail et metl’accent sur l’agilité et la performance, nouveaux vocables remplaçant la flexibilité… »

Eric Brunet-Manquat, Thales Alenia Space Cannes« A force de pousser l’entreprise vers la rentabilité à outrance, ladirection nous mène dans le mur. Les embauches ont été gelées,la politique salariale revue à la baisse et les investissements ra-menés à leur plus bas niveau. Lorsqu’on est numéro 2 mondialde la fabrication de satellite, un domaine de haute technologie,peut-on le rester en amputant la R&D, et donc en perdant notrecompétitivité technologique et en faisant par conséquence chu-ter nos ventes ? La valse des dirigeants n’aide en rien, car celaempêche la vision de long terme pourtant nécessaire dans notre

secteur. L’avenir de l’entreprise est en jeu et FO se bat pour qu’elle rattrape ses retards etabandonne les raisonnements à court terme qui coûtent cher et sont inefficaces. »

L’événement

décembre 2014 • n° 536 7

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L’événement

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possible développement de certains sites pour mieux les réduire dans la foulée… Près de500 emplois pourraient disparaître dans l’opération, et avec eux des compétences irrem-plaçables. FO est la seule organisation à refuser de cautionner ces destructions d’emploi.Mais nous ne sommes présents que sur le site de Montluçon et pour agir efficacement,nous devons nous implanter sur des sites de R&D comptant près de 80 % de cadres. Il fautdonc penser à de nouveaux modes de communication à destination de ces salariés. »

Michel Pontoizeau, Airbus Nantes« Nous sortons tout juste de nos élections professionnelles etnous y avons progressé de plus de 4 %. Nous sommes n°1 aupremier collège, ce qui est important sur un site de productioncomme le nôtre. Pourtant, nous constatons que les cadres sontchaque jour plus nombreux, et surtout qu’on embauche à pré-sent des cadres comme chefs d’équipe. Si cela continue, que vadevenir la promotion sociale au sein de l’entreprise ? Notre car-net de commande est plein, mais on demande toujours plusaux salariés. Au lieu d’améliorer l’axe industriel, la direction

prend l’humain comme seule variable d’ajustement. Et plus il y a d’argent, moins les sala-riés en voient la couleur. Continuons de revendiquer, de négocier et de contracter pour lesdéfendre au mieux ! »

Patrice Halgand, Aérolia Saint-Nazaire« Le rapprochement entre Aérolia et Sogerma est bien accueillipar les salariés. Que de chemin parcouru depuis 2009, quandils étaient mécontents de sortir d’Airbus pour intégrer Aérolia !Tout était à reconstruire pour FO, et le travail a été accompli. Au-jourd’hui, ils s’inquiètent pour les acquis sociaux, et nous de-vrons apporter des réponses satisfaisantes dans le cadre de lafusion. Mais cette opération était une revendication de FO, et saréalisation renforce notre crédibilité en montrant la force et lajustesse de nos positions. Nous devrons donc être attentifs lors

de la phase II. Le site a évolué, la charge s’est diversifiée et les effectifs ont augmenté. Nouscontinuerons de revendiquer des embauches pour être en adéquation avec nos besoins.Il faut également se battre pour préserver nos compétences, quand les prestataires sevoient confiés des tâches toujours plus techniques et que de nombreux arrivants ne sontpas issus de l’aéronautique et n’en ont pas la culture. Nous progressons au plan électoralet serons présents sur tous les fronts. »

Frédéric Planche, DSC Airbus Defence&Space SAS (ex-Cassidian)« Spécialisés dans la défense et la sécurité, en particulier les sys-tèmes de communication, nous avons fait face à de nombreuxchangements en quatre ans. Les pertes financières sont lourdeset les politiques publiques de défense ne nous aident pas. Il y aeu de nombreux changements de direction, des cessions desites ou d’activités. Beaucoup se demandent où nous seronsdans quatre ans… FO a pris de l’ampleur sur le site de Métapôle,notamment chez CyberSecurity, une des activités ayant la plus

forte croissance, où nous avons réalisé 75 % aux dernières élections. Si nous luttons contrel’érosion syndicale, due aux départs en retraite et aux mobilités, le noyau dur de notreéquipe est formé et le travail de terrain paye. Il nous faut préserver le statut social des sa-lariés et continuer de progresser, notamment au 3ème collège, dont l’importance va crois-sante. »

Yvonnick Dreno, coordina-teur Airbus Group« L’actualité d’Airbus Group aété riche ces dernières an-nées : changement de straté-gie, de PDG, de nom, annoncedu transfert de plusieurssièges vers Toulouse, risquede suppression de 1700 em-plois en France, etc. Sans ou-

blier le fameux objectif de rentabilité de 10 % d’EBIT. Lacompétitivité est au cœur de la stratégie du groupe et celaimpacte tout le monde, plus particulièrement la défense,déjà très touchée par l’évolution des politiques publiques.Côté civil, il y a un marché de 30 000 appareils à construiredans les 20 années à venir. Cela suppose d’embaucherpour y parvenir et garder les emplois en France. Face ànous, les actionnaires sont devenus les vrais patrons etn’ont pas la même logique. Face à ces nouveaux défis, lacoordination travaille sur une stratégie syndicale qui nouspermettra d’apporter des réponses communes. »

David Dijoux, Safran Engi-neering services Toulouse« Nous sommes une an-cienne SSII filiale de Labinal,avec 2 000 salariés, essentiel-lement des cadres, en Franceet nous sommes présentsdans le reste du monde. Nousfaisons face à une baisse de

Le mot de l’USMLe secrétaire de l’USM 13Gérard Ciannarella a ac-cueilli les participants. Présentant les Bouches-du-Rhône, qui comptent37 000 métallos et 1 700entreprises affiliées à la mé-tallurgie, il a rappelé quenotre organisation y partici-pait notamment à la filière aéronautique régionaleet y défendait les positions de la Fédération avec effi-cacité. « L’ensemble de nos actions n’a qu’un but, a-t-il résumé : la maintien des emplois et de l’industrie. »Il a également mentionné les bons résultats de FO auxélections professionnelles dans les entreprises du dé-partement, qui permettent à notre organisationd’être n°1 dans les Bouches-du-Rhône, et a soulignél’importance d’œuvrer au développement syndical ens’appuyant sur la formation fédérale.

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charge de la part de nos gros clients aéronautiques car l’heure n’est plus au développement denouveaux programmes, notre cœur de métier. Il faut donc se recentrer sur la production, pourlaquelle nous manquons de compétences. Même quand nous gagnons des contrats, les em-bauches ne suivent pas car il faut générer du cash. Enfin, nous sommes face à la concurrencedes fournisseurs des grands groupes. Dans ce contexte, la direction envisage un plan de trans-formation qui n’augure rien de bon. Les élections professionnelles auront lieu en novembre etnous comptons progresser. Nous comptons également sur la grande famille FO pour nous ap-porter son aide dans cette période compliquée. »

Noël Bellengier, Aérolia Méaulte« Notre site est en pleine évolution avec l’implantation à proxi-mité de l’Aéropôle de Picardie, qui sera fonctionnel au 1er tri-mestre 2015. Si l’année 2013 nous a vus battre des records decommandes et de livraisons, elle n’a pas été de tout repos pourles 1 650 salariés du site, avec du travail en 3x8, les jours fé-riés… Et 2014 promet d’être identique. FO revendique donc desressources supplémentaires, vitales dans de nombreux sec-teurs, ainsi que des investissements pour faire face aux mon-tées en cadence. Le nouveau schéma directeur a débouché sur

de nouveaux équipements pour les programmes A320 et A350 et le lycée Potez sera in-tégré sur le site Industrilab. Nous déplorons le turnover trop important dans l’intérim,qui se traduit par trop de temps perdu dans une formation pérpetuelle. Nous sommesn°1 sur le site et nous nous adressons à une population qui rajeunit et exprime de nou-velles préoccupations, plus individualistes, qui nous amène à réfléchir sur la syndicali-sation. »

Georges Boyer, DSC Auvergne Aéronautique Groupe« Nous avons développé FO au sein de notre petite entreprisecar les autres organisations syndicales n’apportaient pas de ré-ponses aux préoccupations des salariés. Nous nous sommesbattus et nous sommes aujourd’hui incontournables. Notre ra-chat par ACE Management nous a d’abord semblé être unebonne chose, car l’ancienne direction ne savait pas gérer l’entre-prise et usait les salariés. Mais à présent, nous ne savons pluss’il est question d’avancer vers l’avenir ou de vivre sur les pro-grammes qui se terminent. Nous sommes des fournisseurs,

pas des intermittents du spectacle, et pourtant nous subissons. Le travail manque cheznous, alors que notre secteur affiche une santé éclatante. Nous sommes compétents et dis-ponibles, alors aidez-nous à le faire savoir à l’ensemble du monde aéronautique ! »

Philippe Samson, Thales Alenia Space, Cannes« Pour la première fois depuis 1937, FO est devenu n°1 cheznous ! C’est le résultat du travail d’une équipe soudée, solide etefficace. Nous sommes également premier chez les apprentis,pourtant peu réceptifs à la question syndicale. Pourtant, il est es-sentiel d’aller les voir car ils sont concernés par tout ce qui sepasse dans l’entreprise, dont ils sont les futurs salariés, et ont laresponsabilité de voter pour que le quorum soit atteint. Nousn’encaissons jamais sans nous opposer, car c’est notre rôle dedire ce qui ne va pas et d’être le porte-voix de celles et ceux qui

refusent de voir donner la priorité à la rentabilité au détriment des salariés qui en sont lesprincipaux artisans. Nous nous battons pour les salariés et ces derniers le savent. Ils nousfont confiance. A nous de continuer de mériter cette confiance. »

Julien Le Pape, Morpho St-Etienne du Rouvray« Nous sommes en cam-pagne électorale pour la dési-gnation de deuxreprésentants des salariés auconseil d’administration denotre entreprise spécialiséedans la sécurité. Nous avonsaussi nos élections profes-

sionnelles le 6 novembre. Les salariés se perdent dans cetteabondance de scrutins. Notre objectif est de se renforcerchez les cadres, qui constituent presque la moitié des effec-tifs. Ils ont besoin d’être défendus comme tous les salariés.Et ils sont touchés comme les autres par la stratégie de l’en-treprise qui externalise, réduit la masse salariale, sous-traiteen mettant la pression aux fournisseurs et saborde la R&D.Cette logique de profits à court terme est payée par l’en-semble des salariés sur le long terme. La direction préfèreparler d’amélioration continue, ou LEAN, mais il faut quecela se retrouve dans les conditions sociales. »

Raymond Perdigon, CE eu-ropéen Airbus Helicopters« L’activité se resserre sur unvolume de 6 milliards d’eurosalors que nous sommes di-mensionnés pour en faire 7.Nous aurions pu pressentir lechangement avec le tropgrand nombre d’accidents dutravail mortels qui montrait

une situation de suractivité. L’inversion du marché militairenous pénalise. Sur le civil, des problèmes sur trois de nosplus importants appareils ont quelque peu entaché notreréputation. Il nous faut de plus renouveler une gamme quivieillit et permet à la concurrence de nous prendre des partsde marché, mais avant tout nous devons retrouver laconfiance de nos clients. Nous en sommes en voie de ga-gner ces premiers paris mais la question des financementsreste centrale. Autour de nous, toutes les entreprises sonttouchées, mais nous devons nous battre pour préparerl’avenir et pérenniser notre société. »

Xavier Pesson, DSC MBDA« Leader dans la fabricationde missiles, nous travaillonsavec l’ensemble du mondeaéronautique, essentielle-ment dans le secteur de la dé-fense. Aujourd’hui, lesquestions géopolitiques ontun impact important sur

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notre activité, qu’il s’agisse de la livraison de missiles Milan aux pays du Golfe ou des Mistral à laRussie. Si ces dossiers restent au point mort, quelle sera la crédibilité de la signature de la Francedemain sur le Rafale ou tout autre programme ? Si nous perdons la confiance de nos clients enrevenant sur notre parole, les conséquences sociales et industrielles seront énormes et inévitables.Nous devons agir, y compris au plus haut niveau, pour défendre un secteur essentiel à notrepays, préserver les emplois qui y sont rattachés. Renforcer notre implantation dans la défenseest également une nécessité. »

Frédéric Borras, ISS Logistique« Notre entreprise est présente sur l’ensemble du globe mais laFrance ne compte que le site de Marignane et ses 30 salariés.Nous sommes spécialisés dans la prestation de services en lo-gistique opérationnelle, essentiellement pour Airbus et Safran.En face de nous, la direction ne respecte pas grand-chose, quece soit la Convention collective ou les accords d’entreprise, etnous devons souvent nous battre pour les droits des salariés.Mais le vent a tourné : nous pesons aujourd’hui 50 % dans l’en-treprise, on nous écoute et nous travaillons pour préparer l’ave-

nir. Notre cahier des charges pour 2015 va se jouer au premier semestre et nous espéronsconquérir de nouveaux clients. Ce sera aussi l’année que nous avons choisi pour se ren-forcer auprès des cadres. L’aide de l’USM 13 et les formations fédérales nous sont précieusesdans cette démarche. »

Manuel Martinez, Airbus Helicopters, La Courneuve« La nouvelle usine de pâles du Bourget sera livrée en novembre2015 et le transfert de l’activité s’étalera ensuite sur sept mois.FO veille depuis le début de l’opération à ce que ce ne soit pasune usine low cost. Nos effectifs se maintiennent mais la chargebaisse et nous vivons sur notre carnet de commandes. Si nousne gagnons pas de nouveaux marchés, nous devrons nous re-dimensionner. De plus, nous sous-traitons à présent des pro-ductions historiques, comme la fabrication de structure. Nousrefusons de voir des activités de cœur de métier sortir de notre

site et nous nous battons sur ce dossier. Nous sommes majoritaires sur La Courneuve etnous n’entendons pas laisser la direction faire n’importe quoi. »

Laurent Pelloquin, Mecachrome Atlantique« Dans notre groupe de 2 600 salariés, nous rencontrons lesmêmes problèmes que le reste del’aéronautique : le développement sefait surtout par des acquisitions et lamise en place de sites dans des payslow cost qui nous prennent de l’ac-tivité. Chez nous, la montée en puis-sance sur l’A320 et l’A350 masquele phénomène et nous parvenonsà conserver les aspects les plus

techniques de ces productions. Néanmoins, comment reclas-sera-t-on les salariés « abimés » si les productions nouséchappent ? Nous refusons cette vision de l’industrie qui sa-crifie l’humain sur l’autel de la rentabilité et de la chasse auxcoûts. Heureusement, nous pesons chez Mecachrome etnous pouvons défendre les valeurs de FO et ses positionssur l’industrie. »

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Stéphane Tardin, Latécoère« La situation de l’entrepriseinquiète les salariés. Si notrecarnet de commandes nousassure cinq années de travail,la charge augmente et il n’estpas facile de suivre la montéeen cadence. Les embauchessont au point mort, on réduitle recours à l’intérim. Laté-

coère traîne en plus une dette de 300 millions d’euros etson rachat par un fonds spéculatif n’a rien de rassurant.La nouvelle direction ne parle que de plans de perfor-mance et de compétitivité, ce qui n’augure rien de bon pourles salariés. Nous comptons cependant nous rapprocherde la nouvelle entité Aérolia-Sogerma et espérons que celapermettra d’améliorer notre situation. »

Gilles Chambas, IssoireAviation« Notre entreprise réalise ducomposite pour les grandsdu secteur aéronautique etun peu pour l’automobile.Une large part de notre acti-vité tourne autour des pan-neaux acoustiques pourSegma et cela pourrait en-

core croitre. L’autre versant de notre activité, c’est la chau-dronnerie, ou thermoplastique, pour Sagem et AirbusHelicopters. Depuis l’an dernier, nous faisons partie dugroupe Rexia, qui poursuit son développement par le ra-chat d’entreprises. Nous avons un capitaine d’industrie ànotre tête. Le problème est que sa seule réponse sur lesdossiers sociaux est « non ». Certes, il investit dans l’entre-prise, mais les conditions se durcissent pour les salariés.Une vingtaine ont déjà démissionné et autant sont en arrêtmaladie longue durée. Autant dire que nous avons fort àfaire pour défendre les salariés. »

C’est sous le soleil de la Provence que se sont déroulés les travaux. Mais ce formidablecadre n’aurait rien été sans l’efficacité des équipes FO de Marignane et de l’USM13,leur chaleur, leur sens de l’accueil et leur grand dévouement. C’est aussi grâce à cette

organisation sans faille que les métallos ont pu avoir des échanges de qualité et quecette conférence de branche aéronautique, espace et défense a été un succès

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Les délégués FO des dif-férentes sociétés du

groupe Safran se sontretrouvés en assemblée

générale à Villers-sur-Mer (Calvados) les 6 et 7

novembre. Au pro-gramme : de riches

échanges sur l’actualitéde l’aéronautique et

plus particulièrementdu groupe, ainsi que surles actions, positions etambitions de notre or-

ganisation, alors que denombreuses équipes

syndicales se préparentaux élections profes-

sionnelles.

FO Safran :Le développement continue !

Le secrétaire général de la Fédération FO de la mé-tallurgie Frédéric Homez est intervenu pour sa-luer le travail accompli par les équipes syndicalessur le terrain, qui permet à notre organisation devoir sa représentativité progresser, et pour les in-citer à poursuivre leurs efforts. « C’est en étant pré-sents sur l’ensemble des collèges et enreprésentant l’ensemble des salariés que nouspourrons être plus forts et nous battre plus effica-cement pour leurs droits et pour l’industrie », a-t-il déclaré. Vantant le dynamisme de FO, quicontinue d’enregistrer de nouvelles adhésionsmalgré la baisse des effectifs dans la métallurgiedu fait de la crise, il a souligné la détermination etle dévouement de toutes les équipes qui ne dépo-sent pas les armes même quand elles passentsous la barre des 10 %. Il a par ailleurs dénoncétoute stratégie d’alliances « purement intéressée »dans le cadre de la représentativité : « Nos portessont ouvertes, mais on est FO à fond ou on ne l’estpas du tout. »Revenant sur l’actualité nationale, Frédéric Homeza fait le point sur les actions, les revendications etles positions de notre organisation, à commencerpar les succès remportés avec la mise en place dela Banque Publique d’Investissement (BPI) ou en-core les comités de filière au sein du Conseil Natio-nal de l’Industrie (CNI). « FO continuera d’être forcede proposition et de dialogue car il faut des projetspour une industrie forte et innovante dans notrepays, et nous nous opposerons toujours à ceux qui,

en voulant ré-duire la voi-lure, jouentcontre les sa-lariés et l’in-dustrie. » Il apar ailleursdénoncé lesprojets du mi-nistère de l’Economie de réduire le financement despôles de compétitivité, arguant que saborder la re-cherche, c’était compromettre l’avenir de l’industrie.Au-delà de la question industrielle, il a rappelé qu’ilfaudrait également se battre sur le pouvoir d’achat–l’ADN de FO– dans un contexte défavorable, mar-qué par la faible inflation et la volonté des pouvoirspublics d’aller vers la modération salariale. Enfin, il a évoqué les dangers planant sur notre sys-tème social du fait des exigences délirantes duMedef. « Nous continuons de négocier et de signerdes accords, comme nous l’avons fait récemmentsur la formation professionnelle et sur l’alternance,mais nous avons malgré tout de quoi nous inquié-ter quant à l’avenir du dialogue social », a-t-il expli-qué. Alors qu’aujourd’hui seul FO joue son rôle dedéfense des salariés dans le paysage syndical, Fré-déric Homez a posé la question de ce que doit êtrele réformisme, expliquant qu’une réflexion était encours sur ce point. Il a conclu en donnant rendez-vous à Paris le 16 décembre, non pas pour défiler,mais pour montrer à tous la capacité d’action de FO.

Frédéric Homez :

« Être force de proposition »

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L’événement

15décembre 2014 • n° 536

Lors de son intervention, le secrétaire fédéral en charge de l’aéronautique PhilippeFraysse a fait le point sur le secteur, tant aux plans économique et industriel quesocial. La santé et la vitalité de l’aéronautique ne sont plus à démontrer, et dans cesecteur de pointe, la France est au premier rang, notamment grâce à des groupestels que Safran. Sur l’année 2013, le secteur a enregistré de nouveaux records,voyant son chiffre d’affaires progresser de 9 % et ses commandes de 45 %, pourun carnet de commandes global représentant entre cinq et six années de produc-tion. Mais ces bonnes nouvelles sont à relativiser, a prévenu le secrétaire fédéral,car si le secteur civil est en croissance, le secteur de la défense va au-devant de dif-ficultés, en particulier à cause des politiques de rigueur mises en place en Franceet en Europe. « FO intervient à tous les niveaux contre ces politiques injustes et dé-nonce leurs effets négatifs sur l’industrie et l’emploi », a déclaré Philippe Fraysse.Face à une logique purement financière, notre organisation revendique des straté-gies de long terme, le lancement de nouveaux programmes, l’arrêt des délocalisa-tions et une plus juste redistribution aux salariés du fruit de leurs efforts. Il ad’ailleurs rappelé la justesse des analyses de FO sur les évolutions et les besoins dusecteur, notamment dans le dossier des aérostructures, où le rapprochement prônéde longue date par FO se réalise enfin. « L’aéronautique doit rester un moteur de lacroissance, a-t-il plaidé, mais pour cela il faut mettre fin à des pratiques qui finirontpar casser le formidable outil industriel que nous avons contribué à édifier en main-tenant la paix sociale par le dialogue et la négociation. »

Philippe Fraysse : « Un moteur de la croissance »

Il a aussi félicité les équipes syndicales FO de Sa-fran pour leur bon travail de terrain, ainsi quel’investissement de l’équipe de coordination auservice du développement de notre organisation.Il les a également appelés à poursuivre leurs ef-forts de syndicalisation, en particulier auprès descadres : « Il faut aller sur le troisième collège,comme nous l’avons fait sur le deuxième dansles années 80, car la structure de la populationsalariée évolue, et nous devons évoluer avec ellesi nous voulons continuer de représenter et dedéfendre tous les salariés », a-t-il expliqué.

vaient se battre durement pour défendre lapolitique salariale chez Airbus Group face àune direction qui donne toujours plus lapriorité à la rentabilité, et a exprimé saconviction que la politique contractuellechère à notre organisation restait le meilleurmoyen de faire avancer la cause des salariés.

Le coordinateur FO pour Airbus Group a pris la parole pour présenter lesévolutions récentes du géant de l’aéronautique. Si la situation économiqued’Airbus Group est de plus enviables et que chaque année apporte son lotde records, le groupe n’en a pas moins été touché par un plan de sauve-garde de l’emploi l’an dernier. « Pour FO, il était hors de question d’accepterdes licenciements secs face à ce qu’il faut bien appeler un chantage à l’em-ploi », a-t-il déclaré. Résultat : sur les 1 700 suppressions de postes prévuesen France, essentiellement dans la division Espace et Défense (ex Astriumet Cassidian), la ténacité de notre organisation a permis de limiter la casseet d’obtenir essentiellement des mobilités internes et des départs en re-traite anticipés.En termes d’activité, Airbus reste le moteur du groupe avec un très bonplan de charges, mais des questions se posent dans d’autres domaines :face à la baisse de l’activité militaire, Airbus n’aura-t-il plus bientôt que lacorde du civil à son arc ? Le groupe entend-il rester positionné sur les sa-tellites ? Quand de nouveaux programmes destinés à assurer l’avenir dugroupe seront-ils lancés ? « Partout on tente de réduire les équipes alorsque les charges ne vont cesser d’augmenter, a déploré Yvonnick Dreno. FOva continuer de revendiquer et d’agir pour que le groupe se donne lesmoyens de maintenir et de développer sa position, pour le bénéfice des sa-lariés et de l’industrie. » Au plan social , il a rappelé que les métallos de-

Yvonnick Dreno : « Défendre la politique contractuelle »

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La coordination FO Safran

Le coordinateur FO Safran Daniel Barberot a pris la parole pour exposer l’actualitéde Safran et les actions de notre organisation. « Depuis notre der-

nière assemblée générale, la structure du groupe s’estmodifiée au fil des acquisitions, des fusions et des joint-ventures, a-t-il expliqué. Nous sommes présents sur tousles fronts. » Il a notamment évoqué la joint-venture entreSafran et Airbus découlant de l’arrivée de Space X sur lesmarchés spatiaux, ou encore celle entre Hispano Suiza etRolls Royce, qui devrait permettre de sécuriser des parts demarché et de protéger le site de Colombes. Il est égalementrevenu sur la progression de Labinal Power Systems et lesdéfis à relever sur les moteurs, ainsi que les ruptures tech-nologiques attendues en ce domaine. Autre sujet au cœurde l’intervention du coordinateur : les résultats électoraux,qui montrent une bonne progression de FO dans les sociétés

de Safran. « Nous sommes forts là où nous sommes implantés, a-t-il déclaré. Ilfaut donc développer de nouvelles implantations en étant à l’écoute des salariéset en prenant des initiatives. C’est ainsi que nous rendrons sa place à notre orga-nisation. La moitié du groupe va voter dans les 18 prochains mois, nous avonsdonc une belle marge de progression. » Enfin, il a fait le point sur les négociationsen cours dans le groupe et sur les accords signés, notamment la prévoyance, etprévenu qu’il faudrait se battre pour les prochaines NAO, bien que tous les voyantséconomiques soient au vert chez Safran.

Tout juste revenu de son site de Rennes, où se déroulaient des élec-tions qui ont vu FO conquérir 61 % des voix chez Morpho,le coordinateur adjoint Julien Lepape a exprimé sa fiertéd’avoir aidé notre organisation a progressé et a salué le tra-vail de terrain de l’équipe emmenée par François Pasquier.« C’est le résultat de quatre années d’écoute des salariés, derevendications et de multiples petites victoires que nousavons su valoriser, a-t-il déclaré. Avec nos valeurs d’indépen-dance et de liberté, nous défendons tous les salariés et cela sesait. » Il est revenu sur l’importante progression de notre or-ganisation auprès des cadres, qui ont été près de 40 % à faireconfiance à FO. Il a expliqué que ces derniers, en particulier lesjeunes, ne se retrouvaient plus dans le discours d’organisationscatégorielles qui voulaient faire croire que les cadres valaient

plus que les autres salariés et méritaient davantage. « Notre discours les séduitscar ils sont chaque jour plus nombreux à penser que tous les salariés sont égauxcar l’humain revient au cœur des préoccupations, a-t-il commenté. C’est aussi ànous de lui rendre toute sa place ! »

Le coordinateur adjoint MichelFiore est intervenu pour un pointconcernant l’accord sur le stressau travail, rappelant qu’il faisaitpartie de la commission de suivipour cet accord. Depuis 2006, uneenquête est en cours sur ce sujetchez Safran, en coopération avecl’université de Liège. Le problème estque les comités de pilotage installésdans chaque société du groupe n’ontjamais réellement fonctionné. Ce quia fini par aboutir au lancement d’une nouvelle enquête bap-tisé « Everet ». « Au lieu de reprendre là où nous étions, a ré-sumé Michel Fiore, nous reprenons tout au début. Larevendication de FO dans ce dossier est claire : il faut relancerces comités de pilotage, qui permettront d’aboutir plus rapi-dement et à un moindre coût. »

Daniel Barberot : « Une belle marge de progression »

Michel Fiore : « Relancer lescomités de pilotage »

Le coordinateur adjoint Régis Fribourg est revenu sur la re-présentativité de FO chez Safran et le travail effectué pour ladévelopper. Rendant hommage à la motivation de nom-breuses équipes syndicales, notamment à Gennevilliers, il aexpliqué que des opérations de tractage étaient régulièrementorganisées sur le périmètre Safran et qu’un important travailétait en cours avec l’enquête cadres, réalisée avec le concoursde la Fédération, afin de mieux approcher et syndicaliser cettepopulation. Il a ensuite fait le point sur l’accord sur les salariésen situation de handicap signé par FO et sur les nombreusesavancées qu’il contient : recrutement de 90 personnes, créa-tion d’un vivier de candidatures,lancement d’un projet de nou-veau fauteuil roulant à la pointede la technologie, formations etcellule de maintien dans l’emploi…« Nous obtenons des avancées, adéclaré Régis Fribourg, mais beau-coup reste à faire, car sur 16 sites lapopulation des salariés en situationde handicap reste inférieure à 2 %.A nous de poursuivre notre actionpour que cela change. »

Régis Fribourg : « Nous obtenons des avancées »

Julien Lepape : « Rendre sa place à l’humain »

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Alain Gruarin, LabinalPower Systems« FO a réalisé 31 % lorsdes dernières électionsprofessionnelles cheznous et a sa place au CE.C’est la récompense dutravail de nos équipessyndicales sur les diffé-rents sites de Labinal.

Pour être bons dans ces scrutins, il faut se sou-venir de deux mots capitaux : réactivité et ri-gueur. C ’est ce qui fait notre force et qui nousdistingue des autres organisations syndicales.Au CHSCT, nous avons longtemps eu une direc-tion conciliante qui acceptait qu’il y ait deuxsièges par organisation. A présent, l’une d’ellesdemande une application stricte de la loi, qui fe-rait passer le CHSCT à 6 sièges contre 8 actuelle-ment. Nous n’entendons pas laisser faire cemauvais coup. Remporter les élections est biensûr une bonne chose, mais pérenniser les résul-tats est encore mieux. Il faut donc préparer la re-lève syndicale largement en amont desélections, ce que nous faisons chez Labinal. »

Jean-Pierre Iriart, Messier Bugatti Dowty Bidos« Notre site connaît uneactivité soutenue, avecla montée en puissancede plusieurs pro-grammes, dontl’A400M. Cependant,nos 880 salariés souf-

frent car cela a été mal anticipé, créant des pres-sions et des tensions, aboutissant à uneexternalisation à outrance. Les projets man-quent de suivi et peu se projettent ou s’identi-fient à l’entreprise aujourd’hui… FO revendiqueune autre voie : celle des investissements, desembauches et de la diversification industrielle.Notre organisation a été entendue sur les deuxpremiers points, ce qui permettra peut-être aux

intérimaires de se projeter vers des CDI. Reste àgérer l’enjeu de la transmission des savoir-faireavec les nombreux départs à venir, 280 salariésayant plus de 50 ans. Lors de nos élections enjuin prochain, beaucoup voteront pour la pre-mière fois. Nous devons nous organiser dès àprésent pour faire de ce scrutin un succès pourFO. »

Régis Augendre,Snecma Gennevilliers« Nous sommes près de1 700 salariés sur notresite, spécialisé dans lafabrication d’aubespour les moteursd’avion. Nos militantssont encore trop peunombreux mais ils

abattent un travail incroyable dans cette sectioncréée en 1997 dans un milieu syndical assezhostile. Sur le site, nous faisons face à diffé-rentes situations souvent difficiles pour les sa-lariés et leur apportons notre aide et une écoutepermanente sur tous les sujets. Nous occuponségalement le terrain par des tractages régulierset nous avons de nombreux supports de com-munication, comme des affiches et des calen-driers, pour toucher les salariés le pluslargement possible. Les élections interviendrontchez nous fin janvier 2015. Nous nous prépa-rons en conséquence et continuer notre travailde syndicalisation, qui reste la base du dévelop-pement syndical. »

Jean-Luc Stouvenin,Messier Bugatti DowtyMolsheim« Lors du dernier CCE, ladirection a annoncé 150embauches, mais nousdéplorons qu’ellessoient mal réparties.Aucune ne sera réaliséesur le site de Molsheim,

Lors de leurs interventions,

les métallos dugroupe Safran ont

fait le point sur le travail de

syndicalisation, quicommence à porter

ses fruits dans denombreuses sociétés.

Ils sont également revenus sur les

difficultés qu’ils rencontrent et sur la

situation économiqueet sociale de leurs

implantations.

Les interventions des délégués

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alors qu’on y voit les heures supplémentaires augmenter, tout comme le recoursà l’intérim. Quant aux embauches effectuées l’an dernier, elles n’ont pas concernéla production, qui reste le cœur de notre site. Et pour 2015-2016, on nous a faitsavoir que les charges à destination de la Malaisie allaient augmenter. Les rouesdes produits civils devraient bientôt partir en sous-traitance et les investisse-ments sont gelés alors que nos équipements n’en finissent plus de vieillir… C’estdire si nous sommes inquiets pour l’avenir et nous nous demandons si l’entre-prise a une vraie stratégie. Nous nous battons pour que les salariés nous renou-vellent leur confiance en juin 2015. »

Laurent Henry, Hispano Suiza Bois-Colombes« Notre entreprise emploie 900 salariés. Elle conçoit etréalise des transmissions de puissance. Nous sommespassés à sept voix de la représentativité lors de nosdernières élections. Ces quatre années passées nousont permis de remonter une équipe solide et motivée,avec notamment des cadres, autour d’un projet ambi-tieux. Le vote aura lieu en mars 2015 mais noussommes déjà en campagne. Il n’est pas facile de se ren-forcer sur place, mais la division syndicale nous y aide.

La joint-venture avec Rolls Royce est plutôt bien accueillie, car elle permettrade renforcer nos positions. D’autant que les effectifs de production chutentalors que la sous-traitance augmente. Du coup, la qualité ne suit pas, entraî-nant des retouches, des retards dans les flux et les livraisons et, au final, dessurcoûts. Les salariés en ont marre et nous entendons répondre à leurs at-tentes. »

Patrick Dunglas, Safran Engineering Services Toulouse« Notre société de services travaille essentiellement pourAirbus et pour Snecma. Elle emploie actuellement 2 000personnes, mais pour combien de temps ? Notre chargeest en train de baisser dangereusement, faute de nou-veaux programmes sur lesquels travailler. Déjà 40 sala-riés sont en sous-activité sur Toulouse et il faut que nousobtenions de nouveaux volumes, sans quoi l’avenir s’an-nonce difficile. La direction nous promettait une survie

garantie pendant trois ans, mais la récente perte d’un important contrat remettout en cause. Elle prétend maintenant que, à condition d’avoir les formationsadaptées, il est possible de se diriger vers la production et la qualité. Aujourd’hui,nous n’avons plus de lisibilité sur notre avenir et les salariés sont inquiets. »

Bernard Gaillard, DSC Sagem Montluçon« Nous avons réalisé 55 % lors de nos élections de juindernier. La fusion annoncée d’Argenteuil et d’Eragny en-traîne des négociations sur l’harmonisation des statuts.Pour y parvenir, nous comptons sur notre poids électo-ral, fruit d’un long travail de terrain qu’il faut poursuivre,notamment en direction des cadres du centre d’études.Au plan syndical, nous avons connu le creux de la vaguedans les années 80 et avons patiemment reconquis leterrain perdu. Pour avoir des résultats, la base de tout

reste la syndicalisation. Chez Sagem, industriellement, nous sommes très

touchés par les récentes évolutions du secteurmilitaire et ne tenons plus que sur quelquesprogrammes assez hypothétiques. Il faut agirsi nous voulons éviter de subir un importantPSE. »

Corinne Martin, Technofan Toulouse« Lors de nos récentesélections profession-nelles, nous sommespassés sous la barre des10 %. La motivation nemanque pas pour selancer dans le néces-saire travail de recon-

quête syndicale, mais cette tâche est rendueparticulièrement difficile par une cabale qu’uneautre organisation syndicale a lancée contremoi. Je n’ai pas l’intention de laisser tomber lecombat mais il m’a fallu nommer une autre per-sonne au poste de représentant syndical car,bien qu’injuste, mon isolement commençait àdevenir un handicap pour faire avancer les idéeset les positions de notre organisation. »

Les candidats au Conseil d’Administration de SafranHelda Cabanas, Abdellatif Sehili, Patrick Dun-glas et Karine Lemarchand (absente) ont expli-qué aux participants le sens de leur candidatureau Conseil d’Administration, dont l’élection de-vait se dérouler le 20 novembre. « Par notre pré-sence, nous pourrons passer des messages à la

d i r e c -t i o n ,mieuxdéfen-dre lesp o s i -t i o n sd en o t r eorgani-sation

et avoir accès à des informations qui nous per-mettront une action syndicale plus efficace »,ont-ils expliqué, appuyé par le coordinateur Da-niel Barberot, qui a appelé à communiquer leplus largement possible sur la présentation decette liste par FO.

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L’événement

19décembre 2014 • n° 536

Christophe Condou, Turbomeca Bordes« Notre entreprise de 2 600 salariés fabrique des tur-bines pour hélicoptères, essentiellement pour Airbus He-licopters. Nous sommes passés sous les 10 % auxdernières élections et nous avons tout à reconstruireavec peu de moyens. Ce sera dur mais nous ferons face.En face de nous, une direction pour laquelle le dialoguesocial se résume à deux mots : agilité et performance,qui ne cachent même pas l’obsession pour un seul : laflexibilité, portant surtout sur le temps de travail. Sur ce

sur dossier, FO a refusé de signer le relevé de conclusion de la direction, qui me-naçait de baisser les charges et les investissements, et a tenu son rang dans lasuccession de mouvements de grève que nous avons traversé ces derniers mois.FO refuse la remise en cause des 35h et, plus largement, FO ne cédera jamais àun quelconque chantage ! »

Stéphane Lapeyre, Turbomeca Tarnos« Nos effectifs se sont stabilisés autour des 1 500 CDI etnous allons fêter en 2015 les 50 ans de notre site, qui vaêtre modernisé pour près de 60 millions d’euros. Maisles actionnaires veulent que les salariés montrent l’exem-ple en suivant le fameux projet « Agility ». Il s’agit de sim-plifier la gestion du temps de travail, de synchroniser letravail des différentes équipes et de développer nos ca-pacités de réaction aux variations de l’activité. Beaucoupde mots pour cacher une remise en cause pure et simple

des 35h. FO ne refuse pas le changement, mais il est hors de question qu’il nese fasse qu’au travers du temps de travail. Les erreurs de stratégie industriellesont trop nombreuses et on demande à chaque fois aux salariés de payer, cen’est pas acceptable. Nous nous battrons, et en premier lieu pour retrouver notrereprésentativité. »

Jacqueline Oger, Sagem Poitiers« L’année a été difficile, comme la précédente. Noscharges de travail découlent essentiellement de l’indus-trialisation de nouveaux programmes. Le scénario de ladirection pour la période 2015-2017 se base sur descontrats encore hypothétiques. En attendant d’y voir plusclair, l’adaptation des effectifs se fait par le recours à desmesures de mobilité. Nous sommes bien décidés à peserpour préserver les intérêts des salariés et défendre l’in-dustrie. Pour cela, nous travaillons à préparer les pro-

chaines élections professionnelles, qui se dérou-leront le 25 novembre, et pour lesquelles FO seraprésent sur les trois collèges. »

Joël Dupont, Snecma Vernon« Quand je me suis inté-ressé au syndicalisme,en 2008, la position deFO à Vernon était plusque menacée. J’ai doncdécidé de m’investir. Cen’est jamais facile, car ilfaut batailler pour s’im-

poser dans l’entreprise et auprès de la direction.Mais nous comptons bien regagner notre repré-sentativité aux élections de janvier 2015. Actuel-lement, nous nous inquiétons des choix à venirsur la propulsion d’Ariane6. Si la poudre l’em-porte sur le liquide, nous perdrons 50 % de notreactivité, dont le cœur est la fabrication de mo-teurs pour fusée. Plus que jamais, nous devonsaller vers l’aéronautique et dépendre moins duspatial. Avec l’annonce de la joint-venture entreSafran et Airbus Group, les salariés de Snecmasont inquiets car ils ne savent pas ce qu’ils vonty perdre. FO restera vigilant. »

Abdellatif Sehili,Snecma Gennevilliers « La coordination FO Sa-fran est précieuse pourles métallos du groupe,mais il faudrait allerplus loin en se rappro-chant par régions, afinde monter des opéra-tions, d’échanger des in-

formations et de vivre l’action syndicaleensemble. Nous sommes parfois isolés les unsdes autres et il est primordial de garder lecontact, en particulier avec celles et ceux qui

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L’événement

décembre 2014 • n° 53620

vont sur d’autres sites ou dans d’autresentreprises. Au niveau de la pré-voyance, nous devrions rester en 2015sur les mêmes prestations que l’andernier, sans augmentation, car lecompte est excédentaire. N’hésitez pasà me contacter et à venir travailler avecmoi sur ce sujet. »

Frédéric Betis,Sagem DS Argenteuil« Les troissites de R&Dde Sagem re-présente 3 000salariés, soit lamoitié des ef-fectifs en

France. La direction veut regrouper lessites d’Argenteuil et d’Eragny pour réa-liser des synergies qu’elle est seule àvoir. Il est difficile d’agir contre cela carnous sommes peu représentatifs dansla R&D, contrairement à la production,où FO pèse 36 %. Nous nous adres-sons à une population comprenant75 % de cadres, la direction joue deson influence contre nous et les autresorganisations syndicales n’apportentrien aux salariés. Pour se développer,nous devons implanter des militantssur chaque site, travailler le terrain,communiquer, informer, valoriser nosactions. Une enquête FO-cadres est ac-tuellement en cours et doit nous per-mettre de coller au plus près despréoccupations de ces derniers. »

Daniel Bous-quet, SagemFougères« Les 650 sala-riés de notresite réalise es-sentiellementde l’électro-nique pour lesecteur aéro-

nautique. FO pèse près de 20 % chez

nous, malgré l’arrivée aux dernièresélections de deux autres organisationssyndicales. L’actualité de notre site,c’est le transfert des calculateurs de volde Massy, qui fera de nous un équipe-mentier et génèrera 150 embauchessur les trois prochaines années. Les sa-lariés aimeraient que ces évolutions seretrouvent sur leur fiche de paie, d’au-tant qu’il y a déjà du retard dans ce do-maine. FO se bat pour eux sur ceterrain. Notre équipe prépare égale-ment la relève car l’heure de la retraiteapproche pour moi. Heureusement,nous nous y sommes pris assez tôt etserons prêts le moment venu. »

FrançoisLopes-Ribeiro,Snecma Le Creusot« Notre siteva s ’agrandirde 4 000m2pour faireface à l’indus-

trialisation du moteur Leap et nousdisposerons de nouvelles machines-outils. Mais si des ingénieurs sontembauchés pour le développement,rien n’est fait du côté de la produc-tion. Il est mêmequestion de passerdu 3x8 au 2x8 pourplus de rentabilité.FO veillera à ce quetout cela ne se fassepas au détrimentdes salariés. Sur ledossier de la pénibi-lité, la discussionreste ouverte mais ladirection n’entendpas réellement avan-cer avant les électionsprofessionnelles de2015. Ce n’est pas ac-ceptable pour nous,car ceux qui partiront à

la retraite dans l’intervalle seront pénalisés.Nous occupons le terrain et défendons unbilan positif, avec l’ambition de continuer àprogresser sur le plan de la représentativité. »

Emmanuel Batt, Aircelle Le Havre« Les cadres sontchaque jour plus nom-breux mais quel seraleur sort une fois ter-miné le développe-ment des programmespour lesquels ils ontété embauchés ? Et

dans le même temps, si la production aug-mente, elle se délocalise de plus en plus, audétriment des ouvriers français. L’opérationn’est d’ailleurs pas très judicieuse car de nom-breuses pièces sont de qualité inférieure, cequi renchérit au final les coûts. Il faut se battrepour le maintien en France des productions sion veut défendre efficacement l’emploi. Négo-cions et signons des accords, mais faisonsaussi appliquer pleinement tous ceux quiexistent déjà. Préservons nos compétences, etsurtout battons-nous pour que les action-naires ne soient pas les seuls à profiter desbénéfices de l’entreprise. »

Emmanuel Batt a souhaité la bienvenue sur les

terres normandes. Il a ensuite présenté son site de

1500 salariés, spécialisé dans la production de n

a-

celles et de pièces composites, qui fait actue

llement

face à des problèmes de qualité sur les pièces réa-

lisées au Maroc. Il a également évoqué l’action qu’il

entend mener autour de l’intérim dans l’entreprise

afin d’y relancer FO et a fait part de sa grande

détermination et de sa motivation pour faire grandir

notre organisation.

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décembre 2014 • n° 536

Vos droits

Quelles sont mes obligations en arrêt maladie ?

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A qui doit-on adresser son arrêtde travail et dans quel délai ? Le salarié a une double obligation d’information.D’un côté, il doit adresser son arrêt de travail à laCPAM (caisse primaire d’assurance maladie)dans les 48h qui suivent la prescription, afin depouvoir bénéficier d’indemnités journalières. Encas de non-respect du délai, il s’expose à une pos-sible réduction de ses indemnités, sauf en casd’hospitalisation ou d’impossibilité de transmet-tre l’arrêt. De l’autre, il doit avertir son employeur en tempsutile, en lui adressant un certificat médical ou ledouble de son arrêt de travail. Attention, votreconvention collective ou plus souvent le règle-ment intérieur applicable au sein de votre entre-prise peut prévoir un délai spécifique. A défaut, ilest d’usage de faire application du même délaique pour la CPAM : 48h. Un envoi tardif, de 10jours par exemple, peut justifier un licenciementpour faute grave (Cass. Soc., 11/01/12, n°10-14153). Il est toujours préférable d’envoyer sonarrêt par lettre recommandée avec accusé de ré-ception, pour avoir un moyen de preuve.

Est-ce que je peux décider de tra-vailler malgré un arrêt de travail? Non, il est impératif de respecter les prescriptionsdu médecin. A défaut, le salarié s’expose à devoirrembourser ses indemnités et à payer une péna-lité financière. Un employeur qui fait travailler unsalarié en arrêt maladie est également fautif, peuimporte que la décision vienne de lui ou non, saresponsabilité sera engagée (Cass. Soc.,21/11/12, n°11-23.009).

Des heures de sorties sont indi-quées sur mon arrêt de travail,qu’est-ce que cela signifie ? Il appartient au médecin traitant de préciser lesheures d’autorisation de sortie sur l’arrêt de tra-

vail, heures pendant laquelle le salarié n’a pas àrester chez lui obligatoirement. Normalement, lesalarié doit être présent à son domicile de 9h à11h et de 14h à 16h. Il est possible de prévoir uneinterdiction totale de sortie, sauf en cas de soinsou d’examens médicaux. Il est aussi possibled’autoriser complètement les sorties, dit sortieslibres, ou de permettre au salarié d’être présentsur un autre lieu (maison de vacances…). Ces so-lutions sont fréquentes lors de dépressions. Lemédecin doit justifier sa décision.

Ais-je le droit de pratiquer une ac-tivité sportive ? Non, le sport n’est pas retenu comme une activitéautorisée (CSS, art. L 323-6). Les salariés en arrêtmaladie n’ont pas l’autorisation de pratiquer unsport, même pendant leurs heures de sorties au-torisées, à moins que cela soit expressément au-torisé par le médecin traitant (Cass. civ.2,3/12/10, n° 09-14.575). La sécurité sociale estparticulièrement sévère sur ce point. En re-vanche, un employeur ne peut licencier un salariésur ce simple motif (Cass. Soc., 16/10/13, n°12-15638). De manière générale, le salarié ne peut exercerque des activités expressément autorisées parson médecin traitant. Si le médecin le permet, ilpeut accéder à des actions de formation profes-sionnelle ou continuer à exercer ses mandatsélectifs et à utiliser ses heures de délégation (Cass.Soc, 21/03/14, n°12-20002). Mais attention, celadoit être expressément prévu !

Puis-je être contrôlé lors de monarrêt de travail ? Oui, à tout moment ! Deux types de contrôlesexistent : le premier par la CPAM, qui peut pren-dre seule cette initiative ou suite à une dénon-ciation de l’employeur. Si le médecin-conseiljuge l’arrêt injustifié, il en informe le salarié etlui communique oralement une date de re-

prise du travail, qui sera ensuite confirmée parcourrier. Le versement des indemnités est sus-pendu entre-temps. Le salarié a 10 jours pourcontester cette décision auprès du service ducontrôle médical qui se prononcera dans les 4jours de la réception de la demande. Le secondcontrôle peut se faire par l’employeur qui, s’ille souhaite, peut ordonner une contre-visitemédicale. Elle est réalisée par un médecin quiremet ensuite un rapport à l’employeur poursavoir si l’arrêt est médicalement justifié. Si l’ar-rêt est injustifié, la CPAM peut suspendre les in-demnités et l’employeur peut cesser de lescompléter.

Mon employeur me demande derestituer du matériel, est-celégal ? Oui, l’employeur est en droit de réclamer le ma-tériel et les documents du salarié nécessaires aubon fonctionnement de l’entreprise. Par exem-ple, il peut demander la restitution pour la duréede l’arrêt : du véhicule, de l’ordinateur, du télé-phone, de la carte carburant, de fichiers… Le sa-larié est aussi tenu de communiquer son motde passe informatique à son employeur s’il luien fait la demande (Cass. Soc., 18 mars 2003, n°01-41.343). En revanche, un logement attribuéà titre gratuit à un salarié pour l’exercice de sesfonctions ne peut lui être retiré ou donner lieuau versement d’un loyer (Cass. Soc., 26/01/11,n°09-43193).

Suis-je toujours contraint parmon devoir de loyauté vis-à-visde mon employeur ? Malgré la suspension du contrat de travail, ledevoir de loyauté existe toujours. En re-vanche, sa portée est limitée : l’obligation deloyauté est cantonnée à l’obligation pour lesalarié de ne pas exercer une activité concur-rente. Un salarié qui travaille pour le compted’un autre employeur, ou pour son proprecompte, s ’expose à un licenciement. En re-vanche, un salarié qui exerce des activitésmontrant l’absence de maladie pendant unarrêt de travail (voyage à l’étranger, activitébénévole, …) ne pourra être licencié au titred’un comportement déloyal.

Lorsqu’un salarié est en arrêt maladie, que ce soit pour une maladie simple, unaccident de travail, de trajet, ou une maladie professionnelle, son contrat de tra-

vail est suspendu. Pour autant, cela ne signifie pas qu’il est exempt de touteobligation envers son employeur et la sécurité sociale, le respect de ses obliga-tions lui assurant le bénéfice des indemnités journalières et de l’éventuel com-plément de rémunération patronal. Faisons le point sur les devoirs du salarié

en arrêt maladie.

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Jeux

Tous les mois, FO Métaux vous

propose mots croisés et sudoku, ainsi qu’un

peu de culture, syndicale bien sûr,

autour d’un mot chargé d’histoire

et que les métallosconnaissent bien.

Le mot du mois : ScandaleSudoku

Des métaux et des mots

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Que deviendrait la presse sans les scandales ?Non pas seulement celle qui se spécialise là-dedans, que l’on ne dit d’ailleurs plus guère « à scandales » depuis qu’on l’appelle, de façonmoins tapageuse, « people », mais la presseen général, qui certains jours semble n’avoirrien d’autre à se mettre sous la dent que lesfaux-pas d’imprudents trop sûrs d’eux.Et trop malhonnêtes ? Ce n’est pas ce que sug-gère le grec skandalon, qui a forgé le mot entrédans la langue française vers 1050, et qui, dé-signant un obstacle, une pierre sur laquelle onbute, plaiderait presque l’innocence de l’inté-ressé. On imagine la scène : tel secrétaire gé-néral d’une confédération syndicale, sortantde son appartement de fonction luxueuse-ment refait à neuf, peut-être étourdi par lesodeurs de peinture encore fraîche, se pro-mène dans une allée voisine du bois de Vin-cennes, et patatras ! le voilà par terre. « J’avaispas vu », « Je savais pas » et « J’ai pas fait ex-près» restent donc la trilogie pertinente de l’ex-cuse, que l’on ait oublié de déclarer desrevenus, ouvert un compte en Suisse, truquéun match, mis du cheval dans les lasagnes ounégligé de demander à la demoiselle si elleétait d’accord. Le mieux étant encore de ne riendire du tout en attendant -espérance rarementdéçue- qu’un nouveau scandale fasse oublierle précédent.Le caractère plus ou moins scandaleux d’unacte ou d’un propos reste éminemment sub-jectif, dénoncé avec plus ou moins de bonnefoi, surtout si l’on verse dans l’hyperbole. Si telmilitant syndical commence par s’indigner enqualifiant de « scandaleux » l’accord qu’on luidonne à signer, c’est pour justifier la poursuited’une négociation qui doit l’améliorer. Unscandale étant devenu synonyme d’éclat pu-blic appelant une réprobation générale, onrenforce ainsi sa position par ce sous-entendu:« Tout le monde sera d’accord avec moi. » In-versement, l’artiste, si c’en est un, qui dresseun sextoy géant place Vendôme fait semblantde ne pas imaginer que l’on puisse le trouverscandaleux, mais c’est bien ainsi que le filoucompte en assurer la promotion.

Mots croisés n° 536

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