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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE MOHAMED KHIDER BISKRA
FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES
DEPARTEMENT DES LETTRES ET DES LANGUES
FILIERE DE FRANCAIS
__________________
Mmoire prsent pour lobtention du Diplme de Magister
Option : Sciences du langage
ETUDE DES PROCEDES
ARGUMENTATIFS DU DISCOURS ECRIT
DANS UNE APPROCHE DE LA GRAMMAIRE
TEXTUELLE
Sous la direction de : Prsent et soutenu par :
Pr. BENSALAH Bachir HADJ ATTOU Fatima Zohra
Membres du jury
Prsident: Pr. ABDELHAMID Samir Universit de Batna
Rapporteur: Pr. BENSALAH Bachir Universit de Biskra
Examinateur: Pr. MANAA Gaouaou Universit de Batna
Examinateur: M C. KHENNOUR Salah Universit de Ouargla
Anne Universitaire 2014-2015
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE MOHAMED KHIDER BISKRA
FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES
DEPARTEMENT DES LETTRES ET DES LANGUES
FILIERE DE FRANCAIS
__________________
Mmoire prsent pour lobtention du Diplme de Magister
Option : Sciences du langage
ETUDE DES PROCEDES
ARGUMENTATIFS DU DISCOURS ECRIT
DANS UNE APPROCHE DE LA GRAMMAIRE
TEXTUELLE
Sous la direction de : Prsent et soutenu par :
Pr. BENSALAH Bachir HADJ ATTOU Fatima Zohra
Membres du jury
Prsident: Pr. ABDELHAMID Samir Universit de Batna
Rapporteur: Pr. BENSALAH Bachir Universit de Biskra
Examinateur: Pr. MANAA Gaouaou Universit de Batna
Examinateur: M C. KHENNOUR Salah Universit de Ouargla
Anne Universitaire 2014-2015
Je ddie ce modeste mmoire :
A ma mre, pour lducation quelle ma donne avec dvouement afin que je puisse
raliser ma recherche dans les meilleurs conditions et de forger une carrire
socioprofessionnelle.
A la mmoire de ma grand-mre qui restera un modle dans ma vie.
A mon mari qui a t comprhensif durant toutes ces annes de travail.
A ma nice Wahiba et mes enfants Mira, Yacine et Akram Youcef qui jexprime ma
profonde reconnaissance pour leurs encouragements.
A toute ma famille Hadj Attou,
A mon frre Brahim.S,
A ceux qui maiment.
Le travail expos a t effectu au sein du dpartement de franais, facult des
lettres et des langues, de luniversit Mohamed Khider de Biskra.
Je tiens exprimer ma profonde gratitude au Professeur Bachir Bensalah, de
luniversit de Biskra, pour son aide, ses conseils et son encouragement.
Je suis trs reconnaissante au Professeur Abdelhamid Samir, de luniversit de
Batna, pour lhonneur quil me fait de prsider le jury de soutenance de ce mmoire.
Je tiens remercie vivement le Professeur Manaa Gaouaou, de luniversit de
Batna et le Matre de confrence Khennour Salah de luniversit de Ouargla
davoir accept de juger ce travail et den tre examinateurs.
Je tiens adresser, en particulier, mes vifs remerciements tous les enseignants
qui ont contribu ma formation en premire anne de magistre
LE SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE.......................................................................................................................................................... 01
PREMIER CHAPITRE
GRAMMAIRE TEXTUELLE : Elments de Dfinition
INTRODUCTION................................................................................ 04
I. HISTOIRE ET CONCEPTION DES GRAMMAIRES ...... 04
1. La grammaire traditionnelle. 06
2. La grammaire descriptive/ prescriptive......... 06
3. La grammaire compare............................................................................................................................. 06
4. La grammaire gnrale .................................................................................................. 07
5. La grammaire des fautes............................................................................................ 07
6. La grammaire et la linguistique.. linguistique.....................................................................................
07
II. GRAMMAIRE ET THEORIES LINGUISTIQUES.. 08
III. ENTRE GRAMMAIRE ET GRAMMAIRES: NUANCES TERMINOLOGIQUES 10
IV. HISTOIRE ET OBJET DE LA GRAMMAIRE TEXTUELLE 10
1. Histoire de la grammaire textuelle..................................................................................................................................... 10
2. Objet de la grammaire textuelle................................................................................................................ 11
V. GRAMMAIRE TEXTUELLE ET DISCIPLINES VOISINES................................ 12
1. La grammaire textuelle et la linguistique textuelle 12
2. La grammaire textuelle et la smantique............................................................................ 12
3. La grammaire textuelle et la syntaxe ................................................................ 13
4. La grammaire textuelle et la linguistique.................................................................................. 14
5. La grammaire textuelle et lanalyse du discours. 14
VI. COHESION ET COHERENCE 15
1. Cohsion.......................................................................................................................................................... 15
1.1. lment de dfinition...................................................................................................................................... 15
1.2. Mcanisme de cohsion 16
1.2.1. Les anaphores 16
1.2.2. Les connecteurs....................................................................................................................................... 17
1. Dfinition et rles des connecteurs 17
2. Classement des connecteurs................................................................................................................. 18
2. Cohrence..................................................................................... 19
2.1. lment de dfinition.... 19
2.2. Les composantes de la cohrence : continuit et progression......................................................... 20
CONCLUSION. 23
DEUXIEME CHAPITRE
LE DISCOURS ECRIT : Le Texte
INTRODUCTION. 24
I. POLYSEMIE DU TERME DISCOURS . 24
II. APERCU SUR LES ORIGINES DU TEXTE. 26
III. DISCOURS ECRIT/ TEXTE: PROBLEME DE DEFINITION.................................... 27
1. Le texte en littrature.. 27
2. Le problme de lcrit et de loral.. 28
3. Le texte en philologie 29
4. La notion de texte en linguistique.... 29
4.1. Le texte comme corpus.. 29
4.2. Le texte et la phrase.. 29
IV. CLASSEMENT DES TEXTES... 31
1. Problme type et prototype... 31
2. Problme type et genre.. 32
3. Type et typologie textuelle 33
4. Modle de typologie :vision de Werlich.E. 33
V. BREF APERCU SUR LARGUMENTATION. 34
1. Les enjeux de largumentation... 36
2. les formes de largumentation 37
3. Les fonctions de largumentation 37
4. Le but de largumentation.. 38
5. La vise argumentative. 38
VI. CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DU TEXTE ARGUMENTATIF.. 39
1. Le thme et la thse ... 39
2. Largument : lment de dfinition... 40
2.1. Les types darguments .. 40
2.2. La valorisation des arguments 40
3. La cohsion et la cohrence.. 41
4. Le systme dnonciation... 41
5. Le plan.. 42
CONCLUSION. 43
TROISIEME CHAPITRE
Les procds argumentatifs dans la grammaire textuelle applique
INTRODUCTION. 44
I. DESCRIPTION DU CORPUS : LES TEXTES 44
II. PROCEDES : APERCU TERMINOLOGIQUE.. 45
III. ANALYSE DANS LA GRAMMAIRE TEXTUELLE 46
1. Le premier moment : la lecture.. 46
2. Le deuxime moment : lidentification des lments paratextuels.. 48
3. Le troisime moment : lanalyse des textes... 51
3.1. Lopration de segmentation textuelle.. 51
3.2. La structure des textes argumentatifs. 55
3.2.1. Lintroduction : la problmatique et la thse ... 55
3.2.2. Le dveloppement : la prsentation et le classement des arguments 55
3.2.3. La conclusion.. 55
3.3. Les types darguments.. 61
3.4. Les procds d'tayage. 63
3.5. Le plan du discours crit argumentatif. 64
3.6. Le classement des textes. ................................................................. 68
3.7. La cohrence textuelle : la dmarche de Charolles.M....................................... 69
3.7.1. La progression thmatique 69
3.7.2. Les liens logiques 70
3.7.3. Les reprises............................................................................ 72
3.7.4. La non-contradiction................................................................ 75
3.8. Les stratgies argumentatives 75
3.9. Les fonctions et les formes de largumentation........................................... 77
IV. APPROCHE ENONCIATIVE DU SENS..................................................................................... 77
1. La situation dnonciation. ... 80
2. Les indices de personnes.. 82
3. Les indices spatiaux.. 83
4. Les indices temporels.. 84
5. Les modalits de phrases. 85
6. Lexpression dopinion. 87
CONCLUSION. 87
CONCLUSION GENERALE... 89
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES. 92
ANNEXE. 95
LISTE DES ABREVIATIONS
adj : ladjectif
A.D : Lanalyse du discours
Arg : largument
comp : le complment
dt. poss : le dterminant possessif
dt : le dterminant
G : la grammaire
G.T : la grammaire textuelle
L.T : la linguistique textuelle
pron.pers : le pronom personnel
pron.rel : le pronom relatif
pron : le pronom
pron. dm : le pronom dmonstratif
Rh/rh : le rhme
Th : le thme
Pour mieux comprendre et satisfaire ses besoins langagiers que ce soit de la vie
quotidienne ou de la vie scientifique dans nimporte quel domaine, nous pensons
que tout lecteur quelque soient son niveau, son ge, ses orientations devrait
emprunter la voie de la lecture pour comprendre ce quil transmet et ce quil reoit.
Cette activit qui se dfinit gnralement comme une opration complexe, ne se
rduit pas un simple dchiffrement des sons et des lettres, mais plutt elle
ncessite un grand processus compos de diffrentes oprations de codage et de
dcodage. Cest pourquoi, beaucoup de spcialistes se sont mis daccord pour que
la comprhension de lcrit se dfinit comme la mise en uvre de la capacit
dinterprter la signification dun document scriptural en y identifiant les units et
les structures distinctives et significatives statut lexico-smantique et
grammatical par le biais des procds qui ont t abords dans les approches des
sciences du langage do : la grammaire textuelle.
Aussi, le long parcours et le progrs qua connu la grammaire textuelle a
souvent permis aux chercheurs de prendre en considration le rle des procds
dans la comprhension des supports. La grammaire textuelle pourrait alors tre un
auxiliaire de fonctionnement de la langue, de lorganisation structurale et de la
cohrence textuelle. Cest dans ce contexte que nous nous interrogerons sur la
manire avec laquelle la grammaire textuelle effectue sa procdure pour analyser
les textes.
Dans cette acception, la problmatique que nous pouvons formuler pour la
prsente recherche tourne autour des procds travers lesquels les savoirs de la
grammaire textuelle participent donner du sens aux textes. Autrement dit,
comment pouvons-nous organiser, catgoriser, analyser et manipuler les diffrents
procds argumentatifs du discours crit pour aboutir une meilleure
comprhension. Lenjeu est donc multiple et ncessite la fois une stratgie
dtude et une vision danalyse plus courante. Cest pourquoi, et afin de pouvoir
proposer des supports adquats la problmatique du prsent travail, nous
formulons les hypothses suivantes :
1. Les savoirs de la grammaire textuelle sont des moyens danalyse des textes
argumentatifs dune thse pour la comprhension du sens.
2. Les procds argumentatifs sont des outils dapplication qui contribuent
aux sens des textes argumentatifs dune thse.
3. Le texte argumentatif est une configuration, un chantillon analysable
selon les concepts de la grammaire textuelle ainsi que ceux de
lnonciation.
Quant aux objectifs et aux motivations qui gravitent autour de cette recherche,
il serait au pralable de noter quil sagit un objectif global qui met en
considration la mise en uvre des procds argumentatifs en vu dexploiter la
dimension de la cohsion et de la cohrence textuelle. Par ailleurs, lanalyse est
motive par la curiosit dapprofondir lespace textuel dans le champ de la
grammaire textuelle qui sajoutera ltude nonciative. Cette optique ouvre les
horizons des sciences du langage pour donner une vision cohrente des procds
argumentatifs. Cette tude peut galement tre un appui avec lequel peut se
dvoiler la configuration textuelle pour dcouvrir la cohrence des textes.
En ce qui concerne le corpus choisi pour la prsente recherche, nous avons opt
pour le texte argumentatif car il occupe une place prpondrante au sein des
sciences du langage et en particulier en grammaire textuelle, dans la mesure o il
est lobjet de proccupation primordiale et de recherche. Le texte argumentatif
tant concret et empirique la fois, il est aussi considr comme la chane
linguistique parle ou crite, et est omniprsent dans tous types de textes. Il fait
appel la logique, au raisonnement, la rflexion, la progression, lloquence
et la cohrence.
Sur le pilier de ces objectifs, la prsente recherche consiste adapter deux
principales dmarches. La premire est descriptive, et porte sur la description des
diffrents concepts de chercheurs dans le domaine de la grammaire textuelle. La
seconde repose sur une approche analytique, qui porte sur lanalyse des procds
argumentatifs travers un ensemble de textes pour tablir des relations existantes
entre les units linguistiques vers une apprhension textuelle.
Pour ce faire, nous utiliserons comme support danalyse un ensemble de textes
issus du site khouassweb et des sujets dexamens du secondaire, relatifs aux
fondements thoriques de la grammaire textuelle. Notre public est un lecteur qui
possde des comptences, des connaissances culturelles et linguistiques, un lycen,
un universitaire, titre dexemple.
Notre mmoire est scind en trois chapitres. Le premier est consacr un tat
de connaissances se rapportant des gnralits sur la grammaire et les lments
thoriques de la cohsion et de la cohrence. Le second consiste en la description
de la notion de texte, en particulier largumentatif, de son classement et de ses
caractristiques. Enfin, le troisime est relatif ltude des procds argumentatifs
relatifs au corpus avec lutilisation des concepts abords dans les chapitres
prcdents ; ainsi ceux de lapproche nonciative. Ces concepts forment en effet
les points lmentaires, permettant ltude des procds argumentatifs travers les
textes.
Cette tude se voit importante dans la mesure o elle dcortique lunit de texte
et son mcanisme structural grce aux procds argumentatifs pour mettre en
vidence la prsence dune notion nomme : cohsion et cohrence. La complexit
du texte fait de lui un objet riche, exploitable et structur ce qui rend sa dimension
en perptuelle recherche dans les sciences du langage.
Introduction
Le discours crit est troitement li une texture qui aborde un mcanisme
danalyse afin de lui donner un sens. Il est indispensable toute tape dun lecteur
ou dun chercheur en linguistique. La naissance de la grammaire textuelle et ses
contraintes avec dautres disciplines se donne pour objet de mieux lucider
lanalyse des textes. Cest dire le mcanisme avec lequel les phrases sunissent et
sorganisent pour constituer un texte structur. En G.T, il ya deux concepts
fondamentaux qui servent de paramtres pour distinguer les lments constituants
le texte, ce sont la cohsion et la cohrence.
Dans ce chapitre, notre but est dclaircir quelques notions fondamentales de ce
champ de connaissance. Pour ce faire, nous dcrirons fragment par fragment le
cheminement de la grammaire vers la grammaire textuelle ainsi que sa relation
avec dautres disciplines.
I. HISTOIRE ET CONCEPTION DES GRAMMAIRES
Etymologiquement, le terme grammaire issu du grec grammatik , de
gramma , qui veut dire lettre . Sa naissance date des XVIe et XVIIe sicles
do la proccupation denseigner la valeur des langues ntait que des adaptations
faites sur le latin. De ce fait, le dveloppement viendra de la grammaire de Port-
Royal, rdige par Lancelot C. et Arnauld A. Ils tentent dappliquer la logique
ltude de la grammaire que plus tard, prendra le nom de grammaire gnrale.
Dans son acception la plus courante, la grammaire selon le Petit Robert, est un
livre ou un manuel de grammaire. Plus tard, lhistoire de grammaire a pris dautres
acceptions. Elle est lensemble des rgles suivre pour parler et crire
correctement la langue. .1
------------------------------ 1POUGEOISE M. :Dictionnaire didactique de la langue franaise (grammaire, linguistique, rhtorique,
narratologie, expression et stylistique), Ed. Armand Colin/Masson, Paris, 1996, p.214.
Elle est la formulation des rgles qui dfinissent le fonctionnement dune
langue. 1, cest dire une discipline voue la description des langues.
On distingue trois conceptions du terme grammaire :
1. La grammaire immanente la langue : il sagit de lensemble des proprits
intrinsques dune langue comme instrument de communication. . 2
2. La grammaire intriorise : ce sont des connaissances que possde lindividu
sur la grammaire et qui seront actualises avec des comptences.
3. La grammaire-description (ou grammaire-thorie) est la faon de sexprimer
correctement dans une langue.
La grammaire comprend :
1- la phontique ou science des sons du langage.
2- la lexicologie ou science des mots.
3- la syntaxe ou ensemble des rgles qui rgissent larrangement des mots et la
construction des propositions. .3
On peut dabord parler des grammaires scolaires qui sont fabriques de faon
dcrire le fonctionnement dune langue4. Puis, dune grammaire ouverte qui est
en volution continue. Et aussi, des grammaires partielles qui taient rduites sur
le modle des anciennes grammaires, une morphosyntaxe, aux processus
syntaxiques (flexions).5 Enfin, des grammaires globales (ou grammaire au sens
large) sont issues des travaux des linguistes de la G gnrative, des smanticiens
notamment, comme Lakoff G. et Mac Cawley qui ont popularis celles-ci, en
dcrivant lensemble des principes dorganisation et de fonctionnement de la
------------------------------ 1MARIE-NOELLE GARY-PRIEUR: Les termes cls de la linguistique, Ed. Seuil, octobre, 1999, p.31.
2 RIEGEL M. : Grammaire mthodique du franais, Ed. PUF, Paris, 1994, p.22.
3 GREVISSE M. : Le bon usage, Ed. Duculot, Paris, 1980, p.p., 26.
4 BROUSSEAU A M. : Syntaxe et smantique du franais, Ed. Collection, Champs linguistiques, Canada p.21.
5 RIEGEL M. Op.cit, p.24.
langue. Ceux-ci nous mnent dduire que la grammaire est un ventail de
conceptions propres chaque domaine.
1. La grammaire traditionnelle
Comme son nom lindique, cest une discipline consacre lenseignement des
rgles de la langue dans les coles. Elle a une mthodologie ancienne base sur
trois lments fondamentaux : la dfinition, lobservation, et les applications.
Daniel Poulin qualifie lenseignement de la grammaire traditionnelle, dans un
article paru au Qubec franais n 40, 1980, p.p.29,321, est une prparation dun
lve de secondaire pour lui apprendre raisonner. Par opposition la grammaire
nouvelle qui est mise au service de la langue comme moyen de comprhension et
dexpression.
2. La grammaire descriptive / prescriptive
La diffrence qui existe entre la grammaire descriptive et la grammaire
prescriptive, cest que la premire est un modle thorique qui se propose de
dcrire de faon explicite la grammaire pour donner aux sujets parlants un usage
ordinaire. Alors que la deuxime dite normative vise enseigner le bon usage
de la langue qui dicte les rgles de la grammaire. Elle est utilise surtout dans les
institutions comme les coles.
3. La grammaire compare
La comparaison entre les langues prsente la premire dmarche scientifique.
Parmi les prcurseurs fut lallemand Franz Bopp. Au XIXe sicle, laffinit du
sanskrit avec le latin et le grec prvoit que toutes les langues auraient une
origine unique. .2
------------------------------ 1
www.erudit.org 2FAVROD C H. : La linguistique, in Encyclopdie Du monde Actuel, le livre de poche, 1978.p.60.
http://www.erudit.org/
4. La grammaire gnrale
Au XVIIe sicle, les fondateurs de cette grammaire sont Antoine Arnauld et
Claude Lancelot. Elle a pour objet de dcrire et dexpliquer les phnomnes
grammaticaux universels. Elle cherche fonder les rgles du langage sur les lois
universelles de lesprit humain. .1 Cest une grammaire raisonne. Elle est
rpandue en Europe, la plus connue est celle de Port-Royal.
5. La grammaire des fautes
On reconnait cette discipline au clbre disciple de De Saussure F., Henri
Frei. Elle est considre comme lcart tout acte de parole qui apparait comme
transgressant une de ces rgles dusage. 2, par rapport la norme collective dune
langue.
6. La grammaire et la linguistique
Etant donn que la linguistique est une discipline empirique de ltude de la
langue selon De Saussure F., alors que la grammaire est aussi la discipline de la
description de la langue ; on en dduit que la grammaire est synonyme de
linguistique.
Les quatre branches de la grammaire sont :
La grammaire synchronique (ou descriptive) qui dcrit ltat dune langue
dans un laps de temps.
La grammaire diachronique (ou historique) qui tudie les diffrentes tapes
de lvolution dune langue.
La grammaire compare est ltude comparative entre deux ou plusieurs
langues afin de relever les diffrences et les ressemblances (voir les langues
romanes).
------------------------------ 1SIOUFFI G. :100 fiches pour comprendre la linguistique, Ed. Bral, Rosny, Paris, 1999, p.28.
2DUBOIS J. :Linguistique et Sciences du langage, 1re Ed. Larousse, 1994,2me, Ed. Larousse, Paris 2007, p.163.
La grammaire gnrale dite universelle qui dgage les rgles gnrales
pour le fonctionnement dune langue dont les premiers travaux taient
labors par Lancelot C. et Arnauld A.
Le comparatisme a eu des succs grce la linguistique structurale. Meillet A.,
disciple de Saussure F., reconnait sa dette envers Bopp F., celui-ci a trouv la
grammaire compare en cherchant expliquer lindo-europen, comme Christophe
a dcouvert lAmrique en cherchant la route des indes. .1
II. GRAMMAIRE ET THEORIES LINGUISTIQUES
La grammaire est la discipline qui a embrass diffrentes approches
linguistiques. La grammaire structurale est ne au dbut du XXme
sicle. Ce
courant se fonde sur une nouvelle conception des langues et de description.
De Saussure F., pre de la linguistique moderne carte la langue / la parole et se
consacre tout comme les structuralistes ltude de la premire. Le
fonctionnalisme est une thorie linguistique reprsente en France par Andr
Martinet. Elle est ltude de la langue et la recherche des fonctions attribues
chacun de ses lments. Dans son ouvrage de 1989, Fonction et dynamique des
langues, Andr Martinet donne une dfinition du concept fonction le terme
de fonction y est pris au sens le plus courant du terme et implique que les
noncs langagiers sont analyss en rfrence la faon dont ils contribuent au
processus de communication. .2 En grammaire fonctionnelle, on peut donner
comme exemple les travaux de Halliday M A K. o il voque la dimension
paradigmatique (lensemble des possibilits de choix du locuteur) qui porte un
intrt sur le fonctionnement syntagmatique (modle de structure de combinaison).
------------------------------ 1FAVROD C H. Op.cit, p.60.
2PAVEAU M A., SARFATI G E. : Les grandes thories de la linguistique, Ed. Armand Colin, Paris,2003, p.131.
La grammaire distributionnelle sest dveloppe aux Etats Unis par Zellig
Harris en 1950 se donne pour objectif de dcrire une langue en utilisant
uniquement les proprits distributionnelles des units .1 Cette grammaire permet
une analyse des constituants immdiats. Le terme de distribution dun lment
appartenant lcole Distributionaliste amricaine dont le promoteur est Lonard
Bloomfield, dsigne lensemble des environnements et leur distribution. Depuis
1950, la grammaire gnrative cherche ltude de la langue partir des thories
linguistiques dont les travaux reconnus sont ceux de Noam Chomsky qui oppose
les principes de thories entre G. traditionnelle et G. gnrative. La G. gnrative
se prsente comme le modle dun ensemble de rgles destines fournir la
description explicite des phrases de manire que tout sujet parlant une langue
pourrait mettre et comprendre des phrases infinies et une comptence possde
par les utilisateurs dune langue donne. .2 La grammaire gnrative prolonge
ces tudes vers les constituants qui est une description en termes de structure
syntagmatique. Le modle propose un ensemble de formules dinstruction
permettant dengendrer des phrases via une procdure de drivation 3, dite
grammaire des constituants. Chomsky N. prolonge cette G. gnrative vers une
grammaire transformationnelle et introduit de nouvelles rgles une grammaire
transformationnelle opre sur une squence donne, possdant une structure
syntagmatique donne et la convertit en une nouvelle squence ayant une
nouvelle structure syntagmatique drive .4 Les courants thoriques en
linguistique ont embrass diffremment la grammaire selon la conception de leurs
coles. La grammaire gnrative chomskyenne a servi, par exemple, dans les
analyses textuelles.
1MARIE-NOELLE GARY-PRIEUR. Op.cit p.27.
2DUCROT O., TODOROV T.: Dictionnaire encyclopdique des sciences du langage, Ed. Seuil, Paris, 1972, p.60.
3PAVEAU M A., SARFATI G E. Op.cit, p.163.
4Ibid, p.163.
III. ENTRE GRAMMAIRE ET GRAMMAIRES : NUANCES
TERMINOLOGIQUES
Il y a une nuance entre grammaire au singulier et grammaires au pluriel qui
ncessite des claircissements. Dabord, la grammaire est la discipline qui tudie le
fonctionnement et le mcanisme de la langue comme la cite Michel Foucault
dans son ouvrage la grammaire de Port-Royal . Cest aussi lensemble des rgles
qui rgissent cette langue pour la parler et lcrire correctement. Paradoxalement,
les grammaires sont des ouvrages linguistiques et didactiques inhrents aux
diffrents courants thoriques tels que le distributionnalisme, le fonctionnalisme et
structuralisme.
IV. HISTOIRE ET OBJET DE LA GRAMMAIRE TEXTUELLE
1. Histoire de la grammaire textuelle
Le texte est un ensemble structur ayant une typologie. Il vhicule des messages
suivant des contextes diffrents avec une intention communicative. Le texte est
lobjet de proccupation chez les linguistes. Pour dgager les lments internes qui
rgissent la cohsion, une discipline est ne dans les annes 1960/ 70 que lon
nomme la grammaire de texte ou la grammaire textuelle . Elle sest
propage dans les annes 1980/90 sous limpulsion des travaux de Combettes B.
Lide dune grammaire de texte sinscrit dans les travaux de Teun Van Dijk.
Elle repose sur deux postulats analogie entre phrase et texte, existence dune
grammaire textuelle gnrative .1 Teun Van Dijk sest galement inspir de la G.
Gnrative chomskyenne cest un hritage direct de la grammaire gnrative. .2
La grammaire textuelle utilise des outils spcifiques pour prendre en compte le
fonctionnement linguistique et la cohrence du texte comme le dmontre
------------------------------ 1PAVEAU M A. ,
SARFATI G E.Op.cit, p.186.
2 Ibid, p.187.
Paret M C. dans un article la grammaire textuelle constitue les moyens mis au
service du sens 1. La grammaire textuelle fournit des lments qui laissent le
lecteur ou le chercheur rflchir sur le fonctionnement de la langue en tant que
systme de signes et aussi sur lorganisation du texte/discours crit et sur son
fonctionnement pour btir sa cohrence et sa cohsion. Elle explique les diffrentes
tapes sur la connexion des phrases et des paragraphes par des outils de liaison
dits connecteurs.
La grammaire textuelle nest quun domaine parmi dautres pour la construction
et le mcanisme de fonctionnement du sens du texte. Cette organisation se
manifeste partir des quatre mta-rgles de cohrence chez Charolles M. 2
qui
sont : 1. La mta-rgle de rptition
2. La mta-rgle de progression thmatique
3. La mta- rgle de non - contradiction
4 .La mta-rgle de relation .3
La G.T est une discipline riche, caractrise par ses concepts cohsion et
cohrence , utilise surtout en didactique sur lenseignement des textes.
2. Objet de la grammaire textuelle
La notion de texte constitue lobjet de recherche de plusieurs domaines (la
littrature, la smiologie, la sociologie, la linguistique textuelle) puisquelle est
ancre dans un systme social dinteraction et un systme de signes linguistiques.
En grammaire textuelle, la discipline qui sintresse ltude de la structure et
lorganisation textuelle, fournit des outils spcifiques intgrer dans le processus
danalyse des textes comme dit Maingueneau D. : en parlant de texte, on met
------------------------------ 1http://id.erudit.org/rudit/55779ac.
2 Charolles Michel est un professeur linguiste lUniversit de la Sorbonne, Paris. I l a travaill sur la cohsion et la
cohrence textuelle. 3CHAROLLES M. : In, Enseignement du franais 1re A.S Livre du professeur, IPN, p.66.
laccent sur ce qui donne son unit, qui en fait une totalit et non une simple
suite de phrases .1Par consquent, la cohrence et la cohsion textuelle relve
de lobjet dtude de la grammaire textuelle.
V. GRAMMAIRE TEXTUELLE ET DISCIPLINES VOISINES
1. La grammaire textuelle et la linguistique textuelle
La G.T et la L.T, deux disciplines qui sont nes dans la mme priode mais
chacune sa propre thorie. Leurs objet dtude est commun : lanalyse textuelle.
Cependant les perspectives dlaboration sont distinctes. En L.T, Adam J M.
adopte une perspective qui permet de franchir les frontires classiques du signe,
de la proposition ou de la phrase pour aborder les produits naturels de linteraction
langagire. .2 Il prfre une analyse fonde sur lopration : les oprations de
textualisation sont des mcanismes spcifiques lobjet texte qui produisent les
units textuelles, objet de la L.T. Il distingue deux types dopration : les
oprations de segmentation () les oprations de liage. .3Alors quen G.T ces
oprations de textualisation sont centres sur les enchainements transphrastiques et
sont nonces par les quatre rgles de cohrence de Charolles M. Par ailleurs, la
nomenclature des catgories textuelles aux oprations de textualisation diffre,
savoir, les conjonctions de coordination en G.T et les connecteurs en L.T. En
somme, des dilemmes spcifiques, la G.T et la L.T resteront des disciplines ayant
pour objectif lanalyse textuelle.
2. La grammaire textuelle et la smantique.
La smantique est une discipline, parue la fin du XIXme
sicle avec le
philologue et hellniste Bral M. Elle est ltude scientifique de la
------------------------------ 1MAINGUENEAU D. : In, ADAM J M., Linguistique textuelle des genres de discours aux textes, Ed,
Nathan/Sejer,Paris, 2004, p.40. 2PAVEAU M A., SARFATI G E. Op.cit, p.192.
3Ibid, p.193.
signification. 1. Il existe une diversit de smantiques mais celle qui nous intresse
cest la smantique linguistique. Elle tudie la signification des units et de leur
combinaison de faon rcursive. Tche que partage aussi la G.T. En smantique
structurale, Greimas A J. considre que la signification prsuppose lexistence de
la relation ; cest lapparition de la relation entre les termes qui est la condition
ncessaire de la signification. .2 La signification et le sens, deux concepts qui figurent
dans les deux approches, la grammaire textuelle et la smantique vu quelles traitent
le mme objet : le texte. En termes plus simples, ce dernier est un assemblage de mots
formant des syntagmes qui forment des phrases smantiques et cohrentes. Ces deux
approches ont pour thorie ltude des relations interphrastiques pour assumer une
cohrence textuelle. Le texte chez Halliday M A K. et Hasan R. est une unit
smantique .3
La smantique phrastique, tout comme la grammaire textuelle, est
centre sur linterprtation des structures syntaxiques de la phrase. Selon Adam J
M., la smantique de cohsion a pour but dexpliquer, quand on lit et comprend un
nonc, on prouve ou non un sentiment dunit ? Cette unit est prise en charge dans
lapproche grammaire textuelle qui tudie la cohrence et la cohsion textuelle. La
cohsion phrastique est assure par une intriorisation des rgles. Pour Charolles M.,
il y en a quatre : la rptition, la progression, la non-contradiction et la relation. En
effet, la G.T et la smantique sont deux disciplines qui convergent vers un lment
commun : le sens du texte.
3. La grammaire textuelle et la syntaxe
La syntaxe est une thorie linguistique. Cest lensemble des rgles qui rgissent
larrangement des mots et la construction des propositions. .4 La syntaxe correspond
------------------------------ 1
BROUSSEAU A M. Op.cit, p.147. 2 POUGEOISE M. Op.cit, p.46.
3 ADAM J M. : Linguistique textuelle des genres de discours aux textes, Ed. Nathan/Sejer, Paris, 2004, p.9.
4 GREVISSE M. Op.cit, p. 27.
la partie de la grammaire qui tudie les rgles de construction des phrases (groupes
syntaxiques) pour sassurer que cette unit (la phrase) est claire, structure et
cohsive. La G.T part dun principe que le texte nest pas une suite de phrases mais
une logique qui forme cet ensemble. Sa cohsion, son mode dorganisation, diffrents
de la phrase, sont assurs par des connecteurs ainsi que des anaphores qui participent
sa progression thmatique.
4. La grammaire textuelle et la linguistique
La linguistique est ltude scientifique du langage .Son champ dinvestigation
stire vers dautres domaines pour de nouvelle exploitation linguistique.Rastier F.
dclare que la linguistique ne peut rester dans lespace douillet mais confin de la
phrase, elle souvre aux textes. .1
Il ajoute aussi qu au plan scientifique ()
tout engage la linguistique prendre les textes pour objet. .2 Catherine Kerbat-
Orecchioni trouve que lunit texte relve de plein droit de la linguistique. .3 Ce
mme objet qui est un lien, est pris en compte par la G.T.
5. La grammaire textuelle et lanalyse du discours
Il est important de distinguer la G.T et A.D. Ces deux approches sont dveloppes
en parallle. Elles ont comme objet lanalyse des units transphrastiques. Leur
diffrence rside dans leur point de vue. LA.D est un domaine de recherche situe
lintersection de plusieurs disciplines, les sciences du langage et les sciences
humaines et sociales. Son objet est lunit, appele nonc ou discours . Elle
sintresse aux lments relatifs la situation dnonciation, lintension de
lnonciation et au contexte. au lieu de procder une analyse linguistique du
texte en lui-mme () vise analyser son nonciation. 4 cite Maingueneau D.
------------------------------ 1
RASTIER F. : Sens et textualit, Ed. Hachette Suprieur, Paris, 1989, p.7. 2
RASTIER F. : In, ADAM.JM, Linguistique textuelle des genres de discours aux textes, Ed. Nathan/Sejer, Paris,
2004, p.32. 3
KERBAT ORCCHIONI CATHERINE : In,ADAM J M., Linguistique textuelle des genres de discours aux
textes, Ed. Nathan/Sejer, Paris, 2004, p.5.
4 MAINGUENEAU D. : In, KORKUT E., Pour comprendre et analyser les textes et les discours, Ed.
Harmattan, Paris, 2009, p.57.
Lobjectif de lA.D est dinterprter et danalyser le discours. Alors la G.T
considre lunit texte en elle-mme. Son objet danalyse est lorganisation
interne et la manire dont les phrases senchainent, sunissent et sordonnent afin
de constituer un texte ayant une cohrence textuelle et conforme son objectif de
production. On dduit que la G.T embrasse le texte et lA.D embrasse
le discours pour faire leur objet dtude.
VI. COHESION ET COHERENCE
1. Cohsion
1.1. lment de dfinition
Cest un concept important de la G.T qui dsigne les enchainements
syntaxiques, les reprises anaphoriques, mais aussi les rcurrences thmatiques ou
rfrentielles et lorganisation temporelle des faits voqus donnent au texte une
forte dimension cohsive. .1. Elle est lensemble des oprations qui assurent les
faits de continuit et de progression smantiques et rfrentielles produits dans un
texte par un dispositif spcifiquement linguistique .2
La cohsion caractrise la
bonne formation architecturale du texte, assure par les relations smantiques entre
ses parties constitutives. 3 Jeandillou J F. parle de la notion disotopie, essentielle
dans la cohsion, qui est comprise comme la rcurrence rgle dunits smiques
au fil dun ou plusieurs noncs .4 La cohrence permet au lecteur de reprer les
lments conducteurs du sens.
------------------------------ 1JEANDILLOU J F. : Lanalyse textuelle, Ed. Armand Colin, Paris, 2011, p.82.
2NEVEU F. : In, KORKUT E., Pour comprendre et analyser les textes et les discours, Ed, Harmattan, Paris,
2009, p.59. 3 RIEGEL M. Op.cit, p.1018.
4JEANDILLOU J F.Op.cit, p.82.
2. Mcanisme de cohsion
Etudier la cohsion dun texte ncessite des mcanismes linguistiques qui
rgissent les relations entre les syntagmes dans la phrase ou entre phrase dans le
texte.
1.2.1. Les anaphores
La cohsion du texte se base sur la rptition. Maints lments linguistiques
participent larticulation et la relation entre ces lments. Le concept danaphore
permet de dcrire ce mcanisme. Lanaphore selon la dfinition du dictionnaire est
n.f, du grec anaphora. Rptition dun mot en tte de plusieurs membres de
phrase, pour obtenir un effet de renforcement ou de symtrie. .1Le cataphore vient
de la rhtorique, o il dsigne un procd stylistique. .2 Conformment son
tymologie ana-signifie en arrire , en remontant .3 Lanaphore renvoie
ce qui prcde et la cataphore renvoie ce qui suit. Ces deux procds dits
diaphoriques.
On prsente des anaphores illustres dans le tableau ci-dessous :
les anaphores
pronominales
Loiseau vole. Il vole.
les anaphores
nominales
Youssef Chahin est un gyptien. Le ralisateur a subi
une crise cardiaque.
les anaphores
adverbiales
ainsi - pareillement (peuvent reprendre un fragment de
texte)
les anaphores verbales Le soleil se lve; je vous conseille den faire autant.
les anaphores
adjectivales
Cet lve est courageux et obstin, un tel lve sera
forcment reu lexamen.
------------------------------ 1 ROBERT P. : Le petit Robert, Ed. S.N.L, Paris, 1979, p.66.
2 RIEGEL M. Op.cit, p.1029.
3 Ibid. p.1029.
1.2.2. Les connecteurs
1. Dfinition et rles des connecteurs
Le connecteur est un oprateur susceptible de faire de deux phrases de base
une seule phrase. .1 Les connecteurs participent la progression thmatique du
texte et organisent la succession des phrases. Ils sont des termes de liaisons et de
structuration du texte et du discours. Ces termes sont : les conjonctions de
coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car) aussi des adverbes (alors, puis, ensuite,
pourtant, cependant), des groupes prpositionnels (dune part, dautre part, en
tout cas, en fin de compte), des prsentatifs (cest, voil) .2
Les connecteurs ont des fonctions diffrentes .La premire est celle dorganisateur
textuel.La seconde est la fonction nonciative, c'est--dire, ils marquent les
stratgies dorganisation du discours comme dans les textes argumentatifs, do
lappellation de marqueurs.3 Les connecteurs sont dune importance majeure dans
ladhsion de la structure et lorganisation textuelle. Hormis les connecteurs dans
un texte, la structure sera implicite, et suit le raisonnement des ides.
Le terme connecteur fait confusion avec lembrayeur, le marqueur,
lorganisateur et larticulateur. Pour cela, on prsente cette diffrence dans le
tableau (1).
------------------------------ 1DUBOIS J. Op.cit, p.110.
2 RIEGEL M. Op.cit, p.1044
3 Terme utilis en L.T par Adam J M.
Tableau (1)
les connecteurs
les connecteurs logiques ou chronologiques sont des mots qui
permettent de lier les phrases ou les paragraphes pour donner
un sens et une structuration au texte.
les embrayeurs dans la terminologie de Jespersen O., lembrayeur ou
schifter correspond au dictique (mot qui sert montrer) 1
les marqueurs les marqueurs sont des connecteurs qui marquent les
stratgies dorganisation (nonciation)
les organisateurs les organisateurs sont des connecteurs qui organisent la
reprsentation de la ralit spatiale /temporelle.
les articulateurs les articulateurs sont synonymes aux connecteurs.
2. Classement des connecteurs
Adam J M. classe les connecteurs en trois types. Dabord, les organisateurs
textuels qui marquent lorganisation de la reprsentation de la ralit spatiale /
temporelle ou bien lorganisation du texte. Les connecteurs spatiaux et temporels
sont frquents dans la narration et la description. Ils ont dautres valeurs dans
dautres types de textes. Dautres connecteurs structurent la progression du texte et
sont appels connecteurs numratifs, marqueurs de topicalisation et marqueurs
dexemplification et dillustration. Ensuite, les marqueurs de prise en charge
nonciative qui contribuent au mcanisme du discours. Il sagit de lmergence
dun point de vue dans un discours. On trouve les marqueurs de point de vue, les
connecteurs de reformulation et les marqueurs de clture. Enfin, les connecteurs
argumentatifs qui se trouvent en abondance dans un texte argumentatif car il sagit
l de cadre de raisonnement et dargumentation. Les connecteurs les plus rpondus
sont les connecteurs dopposition ou concession, les connecteurs dexplication ou
justification et les connecteurs de conclusion.
------------------------------ 1 POUGEOISE M.Op.cit, p.179.
Les connecteurs illustrs sont reprsents dans le tableau (1).
Tableau(1) : Les connecteurs
les connecteurs temporels : dabord, ensuite, puis, aprs, la veille, le
lendemain, trois jours plus tard
les connecteurs spatiaux : gauche/ droite, devant/derrire, au-
dessus/dessous, dun ct /de lautre ct, en haut, en bas
les connecteurs numratifs : aussi, ainsi que, de mme, galement, en
plus, ou)
les connecteurs dexemplification: par exemple, notamment, en
particulier, ainsi, entre autres, en particulier, comme.
les connecteurs de reformulation : cest dire, autrement dit, en
dautres termes.
Les connecteurs logiques :
1. Lopposition: mais, pourtant, cependant, toutefois, malgr
2. La cause : car, parce que, puisque
3. La consquence : donc, de sorte que, de manire que
2. Cohrence
2.1. lment de dfinition
Comme nous le savons, la G.T et autres disciplines ont pour objet lanalyse du
texte. JEANDILLOU F J. crit : le texte entier apparait comme un champ de
force o sexerce une permanente tension smantique et formelle, entre la
rfrence au dj-dit et lorientation vers une fin. .1 Cette caractrisation de forces
opre chez les thories relatives cette tude une importante proprit respective
du texte et du discours : la cohrence et la cohsion.
------------------------------ 1JEANDILLOU J F.Op.cit, p.81.
En G.T, la notion de cohrence et cohsion sont fondamentales et servent de
critres danalyse. Selon Riegel M. la cohrence dpend du discours, de ses
conditions de production, dans une interaction sociale dtermine, o les contraintes
de la rception jouent un rle important. .1
La cohrence est fonde sur la relation
externe de lnonc avec la situation dnonciation. Elle nest pas soumise aux
proprits linguistiques du texte. Elle assure une bonne interprtation et un jugement
du rcepteur pour permettre dvaluer linfrence logique du texte dans une situation
dnonciation. La cohrence est troitement lie aux genres et aux types de textes.
2.2. Les composantes de la cohrence : continuit et progression
Le franais Michel Charolles qui, dans un article de la revue Langue franaise
n 38, 1978, propose les rgles de cohrence textuelle. Premirement, le texte
comporte un mme sujet (unit de sujet) qui nintroduit aucun lment smantique
contredisant (la rgle de non-contradiction). Ensuite, le texte comprend des mots
ou des groupes syntaxiques qui reprennent des informations, cest ce quon appelle
la reprise dinformation pour en assurer lintgralit (la rgle de rptition). Puis,
chaque nouvelle phrase apporte une information nouvelle qui soit en rapport
logique avec la prcdente et la suivante (la progression thmatique). Enfin, les
informations intrinsques doivent tre relies entre elles et manifester un lien
logique (la rgle de relation).
Le texte doit comporter dans son dveloppement des lments rcurrents pour
assumer la continuit thmatique du texte sans omettre le rle que jouent les
reprises, traites dans les anaphores. Dune part, la premire information porte
dans le texte est appele le thme (ou topic). Dautre part, linformation nouvelle
------------------------------ 1RIEGEL M.Op.cit, p.1019
qui sajoute dite le propos (ou le rhme, focus). Riegel M. dfinit le thme est ce
dont parle le locuteur, le support, le point de dpart de la communication et de
la phrase ; le propos est ce quon dit du thme. .1
Thme et propos sont constitus de plusieurs noncs afin de prendre en compte
larchitecture et lorganisation du texte.
Selon Combettes B., ces derniers senchainent de trois manires diffrentes.2
1. Progression thme constant
Elle est la progression la plus simple et la plus frquente. Un mme thme (Th)
est associ dautres rhmes (Rh) que lon peut schmatiser selon Adam J M.3:
Th1Rh1
Th1Rh2
Th1Rh3
2. Progression thme linaire
Le rhme dune premire phrase devient le thme de la seconde. Ce thme
fournit le deuxime rhme qui devient le thme de la troisime. On la schmatise
selon Adam J M. 4
Th1Rh1
Th2Rh2
Th3Rh3
Th4Rh4
------------------------------ 1 RIEGEL M.Op.cit, p.1021.
2COMBETTES B. : In, KORKUT E., Pour comprendre et analyser les textes et les discours, Ed. Harmattan,
Paris, 2009, p.78. 3ADAM J M., La linguistique textuelle, introduction lanalyse textuelle des discours, Op.cit, p. 60.
4 Ibid. p.61.
3. Progression thme drive (ou clate)
Le thme initial devient les thmes, les rhmes secondaires qui sont appels
des hyperthmes et des hyperrhmes. On les schmatise selon le modle de
Jeandillou J F.1
------------------------------ 1JEANDILLOU J F.Op.cit, p.91.
Th1rh1
Th1rh2
Th1rh3
Conclusion
Pendant le dveloppement de ce chapitre, nous avons essay de prsenter une
approche thorique vise descriptive et qui nous a permis de dgager certains
points cardinaux sur la grammaire textuelle.
La connaissance du parcours pistmologique de la grammaire.
La grammaire est sa relation avec les courants thoriques linguistiques
(structuralisme, fonctionnalisme, distributionalisme).
Grce au parcours de la grammaire et son volution naisse la grammaire
textuelle.
Lobjet de la grammaire textuelle est ltude de lenchanement
transphrastique pour lorganisation et la chronologie de la cohrence
textuelle.
Il existe dautres approches thoriques et mthodologiques pour lanalyse
textuelle. La plus reconnue est celle de la Linguistique textuelle.
La relation de la grammaire textuelle avec dautres disciplines.
Deux concepts mthodologiques importants pour lanalyse textuelle
notamment en G.T : cohsion et cohrence.
Introduction
Le champ de recherche sur le discours est htrogne. Lespace o coexistent
de multiples approches (AD - LT - GT) et coles, rendent le discours un terme
polysmique. Ce changement naturel (lagos) recouvre plusieurs acceptions, selon
les chercheurs. Certains linguistes font le synonyme de texte, lnonc ou la
parole. Lintrt du concept discours permet de chercher les enjeux nonciatifs et
sociaux. La notion de discours est aujourdhui au cur des recherches de la
linguistique. Etant donn lambigit de ce concept, nous essayerons au cours de
ce deuxime chapitre de donner quelques dfinitions lmentaires au discours.
Mais nous nous limiterons au discours crit / texte.
I. POLYSEMIE DU TERME DISCOURS
Le discours est un nom masculin, du latin discursus . Cest un terme qui
contient des ambigits. Cest un propos tenu par quelquun. En linguistique le
discours est le langage mis en action, la langue assume par le sujet parlant. .1
En linguistique moderne, le terme discours dsigne tout nonc suprieur la
phrase. .2
Dans la linguistique structurale, le sens courant de discours est synonyme de la
parole. En rhtorique, le discours est une suite de dveloppements oratoires
destins persuader ou mouvoir et structurs selon des rgles prcises. .3 Le
discours entendu comme lagos et la raison, nest quun des piliers de lentreprise
de persuasion rhtorique. De mme, les dimensions de lthos et du pathos sont
axes sur lorateur et sur lauditoire. Pour Aristote les preuves inhrentes au
------------------------------ 1DUBOIS.J, op.cit, p.150.
2Ibid.150.
3Ibid.150.
discours sont de trois sortes : les unes rsident dans le caractre moral de
lorateur ; dautres dans la disposition de lauditoire, dautres enfin dans le discours
lui- mme, lorsquil est dmonstratif, ou quil parait ltre. .1Benveniste E. dfinit
le discours comme la mise en fonctionnement de la langue par un acte
individuel. .2 Le sujet parlant transforme, chaque prise de parole, la langue en
discours. Par consquent, le discours est un nonc ancr dans une situation
dnonciation dclare Maigueneau D. en parlant de discours, on articule
lnonc sur une situation dnonciation singulire. ,3 Adam J M. nonce de la
mme manire un discours est un nonc caractrisable certes par les proprits
textuelles mais surtout comme un acte de discours accompli dans une situation
(participants, institutions, lieu, temps) .4
Adam J M. propose la formule du
discours sous forme dquation suivante : 5
DISCOURS = Texte + condition de production
TEXTE = Discours condition de production
Le discours dsigne aussi un ensemble dnoncs produits partir dune
position sociale ou idologique. Il se produit comme vnement. Il implique une
diffrence entre sens et rfrence. Il rfre son propre locuteur. Tout discours est
htrogne. Il se manifeste sous formes de citation, de rfrence, de plagiat. Les
marques de lhtrognit lcrit sont les guillemets, litalique et les caractres
gras. Le discours est pris en charge par la discipline A.D qui est ne par la
------------------------------ 1ARISTOTE : In, AMOSSY R., Largumentation dans le discours, Ed. Nathan, Paris, 2000, p.4.
2KORKUT E. :Pour comprendre et analyser les textes et les discours, Ed. Harmattan, Paris, 2009, p.87.
3MAINGUENEAU D. :In, ADAM J M., Linguistique textuelle des genres de discours aux textes, Ed.
Nathan/Sejer, Paris, 2004, p.40. 4http://WWW.ieim.Uqam.ca/IMG/pdf/metho-2002-01-burry.pdf.
5ADAM J M., Linguistique textuelle, des genres de discours aux textes, Op.cit, p39
contribution, dune part, des sciences du langage (rhtorique, linguistique), et
dautre part, des sciences humaines et sociales (psychologie, sociologie). Le
discours prsente des ides forces. Il est orient en fonction du locuteur, organis,
interactif, contextualis. Il a une forme daction et pris dans un autre discours
(interdiscours).
II. APERCU SUR LES ORIGINES DU TEXTE
Pour cerner les dfinitions suggres au texte par des thoriciens dans des
disciplines varies, il serait envisageable de faire un clivage vers lorigine du texte.
En effet, le mot texte provient du latin texere 1
et signifie tisser . Ce
prdicat transitif de lancien franais tistre et le mot tissu en dcoule. Le
tissu est la surface souple et rsistante constitue par un assemblage rgulier de
fils textiles entrelacs. .2 Ces fils de tissage sont la chane et la trame.
3 Alors que
le texte nest pas construit arbitrairement. Il est form par un ensemble dlments
obissant une structure textuelle rpondant lobjectif de lcriture de lauteur
sur le sens de son texte ainsi que de sa rception avec le lecteur ou lauditoire.
Dans le temps, la reprsentation des ides et de la parole entre les hommes est
ralise au moyen des signes do on parlera dcriture. Dune part, on trouve les
critures iconiques (hiroglyphes - idogrammes).Dautre part, les critures
phontiques (syllabiques - consonantiques voyelles) dont les inventeurs sont les
phniciens. Lcriture phnicienne est lorigine de lcriture grecque, do sortit
lcriture latine..4
Le texte en grec a eu un grand essor par lintroduction de
consonnes et de voyelles pour mieux reprsenter les signes phontiques travers la
socit et les institutions.
------------------------------ 1ROBERT P.Op.cit, p.1970.
2 Ibid, p.1970.
3Les fils de chanes sont verticaux, les fils de trames sont horizontaux et perpendiculaires aux fils de chanes.
4HAMM R. :In, DJILALI K. , 1re Anne secondaire lettres, Office National des Publications Scolaires, 1re Ed.2005/2006,p.10.
Suite ce parcours sur la prsence du texte dans les poques prcdentes et
sous ses diffrentes formes, nous allons essayer de rduire les conceptions du texte
dans le temps moderne.
III. DISCOURS ECRIT / TEXTE : PROBLEME DE DEFINITION
Le texte a t un sujet dtude immanent travers les diffrentes approches. Ce
qui entraine son caractre pluridisciplinaire. Vu que chaque discipline tend
concevoir ses propres dfinitions qui demeurent limites son domaine. Certains
linguistes et thoriciens envisagent le texte comme crit ou oral, dautres le
trouvent synonyme de discours , nonc ou parole . Cette tension
scientifique entre les thories engendre la difficult dattribuer une dfinition au
texte qui pourrait faire sa conformit.
1. Le texte en littrature1
La littrature est un domaine vaste o saccumule la pense humaine. Dans les
sicles prcdents, elle fut orale, notamment la posie. Elle devint, par la suite,
crite et imprime. La littrature est une chose mystrieuse. 2
dans la mesure o
elle voque tous les domaines. Le texte appelle la littrature du fait quelle
vhicule des ides travers de grandes uvres littraires, voire, Kafka F., Tolsto
L. et Camus A. Dans les tudes littraires, certains spcialistes usent le concept
texte comme support dapproche. Ainsi, Rommeru C. et Verlaine P. parlent
de texte et de recherche de la vrit.
------------------------------ 1La littrature drive du latin litteratura criture .Cest un ensemble de connaissances. Elle possde des genres
comme la posie, le thtre, la tragdie. 2ROMMERU C. : Cls pour la littrature, sa nature, ses modalits, son histoire, Ed. Du Temps, Paris, 1998, p.8.
Rastier F. parle de textes hermneutiques. Tynianov I N.1 oppose ltude du texte
littraire la gense des uvres. Au XVIII sicle, on parle de crativit et de
marque desthtique. Sans omettre galement la critique littraire qui cherche dans
le texte tout indice psychologique renvoyant son auteur.
2. Le problme de lcrit et de loral
La dichotomie crit / oral est un phnomne linguistique gnral quont connu
les chercheurs travers les poques. Chacun dentre eux possde ses propres
caractristiques. Ainsi, loral utilise souvent lintonation et la prosodie, en
sappuyant sur le contexte. Or lcrit manifeste des rflexions en usant la langue
en vue de grer linformation. Cette opposition engendre une polmique entre les
thoriciens sur le texte oral / crit.
Ainsi la production du texte est indpendante de loral. Culioli A. considre
que le texte crit nous force, de faon exemplaire, comprendre que lon ne peut
pas se passer de la phrase (hors prosodie, hors contexte, hors situation. .2 Quand
la dfinition du dictionnaire, elle fait un rapprochement entre lcrit et loral, le
texte est donc un chantillon de comportement linguistique qui peut tre crit ou
oral. .3
Aussi, lcrit et loral engendrent un problme mthodologique au plan
synchronique et diachronique. En effet, loral est un produit spontan linverse de
lcrit qui est stable. Il parait que le concept texte se situe entre lcrit et loral
chez les linguistes et les thoriciens. Mais, nous suggrons le texte comme une
unit manuscrite pour notre ventuelle recherche.
------------------------------ 1TYNIANOV I N. : In,DUCROT O., Dictionnaire encyclopdique des sciences du langage, Ed. Seuil, Paris,
1972, p.188. 2CULIOLI A. :In, ADAM J M., Linguistique textuelle introduction lanalyse textuelle des discours, 2me Ed.
Armand Colin, Paris, 2008, p.45. 3DUBOIS J.Op.cit, p.482.
3. Le texte en philologie1
Dans le domaine de la philologie, le concept texte occupe une place
importante tant donn quil est le corpus dinterprtation et dexplication en vue
de connaitre les anciennes civilisations. A lpoque romantique, en Allemagne, la
philologie pour August Schlegel est ltude gnrale des langues 2
du moment
quelle utilise les matriaux linguistiques, stylistiques, grammaticaux pour les
merger dans ltude des textes.
4. La notion de texte en linguistique
4.1. Texte comme corpus3
Au cur des sciences du langage, la notion texte a suscit un dbat
polmique et un objet dtude pour les chercheurs linguistiques. Ducrot O. et
Schaeffer J. appellent texte lensemble des noncs linguistiques soumis
lanalyse : le texte est donc un chantillon de comportement linguistique qui peut
tre crit ou parl, synonyme de corpus. .4
Suite ce propos, nous considrons le
texte comme une donne capable dtre analyse, alors le texte est un corpus.
4.2. Le texte et la phrase5
Le concept phrase parait ambigu et non dfinissable dans la mesure o la
phrase a des catgories multiples (phrase simple, phrase complexe, phrase
nominale, verbale). De mme, dans lapproche saussurienne elle crait une
------------------------------ 1La philologie signifie amour des lettres .Cest une science historique qui cherche la vracit et lauthenticit des
textes par une critique externe et interne. Son objet est la connaissance des civilisations passes. 2SIOUFFI G.Op.cit, p.33.
3le corpus est un ensemble dlments crits ou oraux qui servent danalyse linguistique. Le choix du corpus dpend
de lobjectif du travail. 4DUCROT O., SCHAEFFER J. : In,http//these.univ-lyon2.fr.
5La phrase est une unit smantique, constitue par des constituants(G.N.S/G.V).Elle dbute par une majuscule et se
termine par un point.
grave difficult et Saussure la renvoye la parole. .1
Dans ce contexte aussi,
Benveniste E. rappelle que la phrase est une unit dun autre ordre la phrase est
lunit du discours. .2
Il ajoute aussi que la phrase est lunit de communication
humaine nous communiquons par phrases, mme tronques, embryonnaires,
incompltes, mais toujours par des phrases. .3 Pour Andr Martinet, la phrase est
le plus petit segment du discours. Benveniste E. intgre la phrase dans un rang
infrieur qui est celui des mrismes.4
Ceux-ci nous amnent sinterroger sur les frontires de la phrase avec le
texte, tout en sachant qu travers lvolution, le texte a eu des acceptions
thoriques diffrentes. Pour De Saussure F. toute phrase sera un syntagme. Or la
phrase appartient la parole et non la langue. ,5 par consquent on peut dduire
que le texte prend sens de la parole saussurienne ou de la langue dans sa dimension
syntagmatique.
Parmi les six niveaux danalyse textuelle chez Litta Lundquist, le niveau
syntaxique6 montre la caractrisation et lorganisation syntaxique entre les phrases,
notamment la cohsion/ cohrence qui donnent un sens au texte.
Pour conclure, le texte ne peut se dtacher de lunit phrase, dune part. Dautre
part, les recherches montrent que la linguistique na absolument pas dchiffr la
section dont devraient relever les grands ensembles verbaux[].Jusqu prsent, la
linguistique na pas avanc scientifiquement au-del de la phrase complexe ; cest
le phnomne linguistique le plus long qui ait t scientifiquement explor. .7
------------------------------ 1BENVENISTE E. :In, ADAM J M., Linguistique textuelle introduction lanalyse textuelle des discours,
2me Ed. Armand Colin, Paris, 2008, p.19. 2Ibid.p.21.
3Ibid.p.19.
4Les traits distinctifs de phonmes.
5DE SAUSSURE F. :In, ADAM J M., Linguistique textuelle introduction lanalyse textuelle des discours,
2me Ed. Armand Colin, Paris, 2008, p.18. 6LUNDQUIST L. :In,ADAM J M., Linguistique textuelle des genres de discours aux textes, Ed. Nathan/Sejer,
Paris, 2004, p.12.
7BAKHTINE M. :In, ADAM J M., Linguistique textuelle introduction lanalyse textuelle des discours, 2me
Ed. Armand Colin, Paris, 2008, p.9.
IV. CLASSEMENT DES TEXTES
1. Problme type et prototype Pour mieux lire, comprendre, produire et analyser le texte, il est important de le
classer selon les types. En effet, chaque texte dpend dune configuration textuelle,
dune intention communicative de ce que lauteur veut que son interlocuteur se
fasse imaginer, sopposer.
Cependant, le problme de type et de prototype constitue un flou dans le champ
de la thorie linguistique tant donn que lunit texte est trop complexe et trop
htrogne pour prsenter des rgularits linguistiquement observables et
codifiables. .1
Alors nous essayerons dclaircir brivement le type qui est une
catgorie de classement de textes selon les critres linguistique, ce que Adam J M.
nomme des prototypes. Le prototype est un modle premier qui norganise pas des
significations mais des rfrences. .2
Le type ou forme de discours est une rflexion
commune pour les chercheurs linguistiques, smiologues, psycho-cognitives, en
parallle avec les travaux sur la comprhension et la mmorisation des textes. Il
exige des stratgies et des comptences diversifies, entre autre, la comptence
textuelle dans le cadre de la grammaire gnrative selon Teun Van Dijk nimporte
quel locuteur natif sera en principe capable de faire la diffrence entre un pome et
un manuel de mathmatiques, entre un article de journal et un questionnaire. Ceci
implique quil a une aptitude initiale diffrencier les ensembles de textes et
reconnaitre les diffrents types de textes. Nous affirmons [ ] que cette aptitude
fondamentale fait partie intgrante de la comptence linguistique. Nous dirons en
mme temps que cette comptence est une comptence textuelle. .3 Type et
prototype restent deux concepts figurant dans les approches danalyse textuelle or
------------------------------ 1ADAM J M., Linguistique textuelle, des genres de discours aux textes, Op.cit, p.82.
2DUBOIS J.Op.cit, p.389.
3VAN DIJK T. :In, PAVEAU M A., SARFATI G E., Les grandes thories de la linguistique, Ed. Armand Colin,
Paris, 2003, p.77.
nous choisirons le terme type pour notre tude.
2. Problme type et genre1
Le texte est llment important dans les recherches danalyse textuelle. Il est
linvariante de comprhension et de production. Cependant sa classification cause
un problme pour le type et le genre faute de sa forme composite. Cest pourquoi il
serait raisonnable dapprhender les deux termes : le type et le genre.
En grammaire et en linguistique, le genre est une catgorie exprimant parfois
lappartenance au sexe masculin, au sexe fminin ou aux choses (neutre). .2 Le
genre sintroduit dans notre exprience et dans notre conscience. .3
Le genre est
issu de la culture humaine, dfini par des critres extralinguistiques et
extratextuels. Sans lire un pome, un roman, on peut les qualifier uniquement
daprs le paratexte tel le titre, la source. Ainsi les genres majeurs sont le roman, la
posie, le thtre et lessai. En thorie de la littrature, le genre se ramifie en sous-
genre ainsi le roman se dcline en roman policier, roman sentimentalMais pour
notre ultrieure recherche, les genres propres largumentatif seraient le dbat,
lditorial, la publicit, les essais, le pamphlet, la lettre ouverte. Cependant le type,
synonyme de modle, spcimen, est un ensemble de traits caractristiques pour le
classement des textes selon des critres linguistiques, fonctionnels ou structuraux.
Suite une analyse textuelle, la classification dcide sil sagit dun tel type ou
dun autre. Si le texte est un composite dautres lments, sa fonction principale
sera llment dominant qui lui donne son type. On parlera dune structure
dominante et structure domine.
------------------------------ 1Le genre est un mot latin qui signifie lorigine ou la naissance dun mot.
2ROBERT P.Op.cit,p. 861.
3BAKHTINE M. :In, SARFATI G E., Elment danalyse du discours, 1me Ed. Nathan, 1997,2me Ed. Armand
Colin, Paris, 2005, p76.
3. Type et typologie textuelle
Type et typologie, deux termes qui figurent dans les approches textuelles car ils
sont les premiers facteurs de classement des textes pour une ventuelle analyse. En
effet, la typologie est un modle dtude pour classer les textes selon un type et un
genre prcis. Nous en citerons trois. Jakobson R. dtermine la typologie partir
des fonctions du langage (rfrentielle expressive conative phatique
mtalinguistique potique) du schma de communication. Une autre typologie est
celle propose par Werlich E. Les textes sont classs en cinq catgories
description narration exposition argumentation instruction ou
prescription. .1
Par ailleurs, Adam J M. distingue huit types, le narratif, le
descriptif, largumentatif, le prescriptif, le prdicatif, le conversationnel (le
dialogal) et la rhtorique.
Type et typologie, deux termes proches de sens et qui partagent ensemble le
classement des textes. Notre but nest pas de mettre un point final sur leurs
dfinitions, mais plutt de contribuer une simple clarification. Alors on parlera de
type ou de typologie textuelle. Pour notre recherche, nous travaillerons avec la
typologie textuelle selon Werlich E. Cest pourquoi nous essayerons de prsenter
succinctement les cinq types, tout en mettant en valeur le type argumentatif, objet
de notre recherche.
4. Le modle de typologie : vision de Werlich E.
Selon le modle typologie de Werlich E. on trouve le descriptif, lauteur dcrit
un objet, un lieu, un paysage, un animal, une personne, un vnement, une
situation, une procdure, etc. Lauteur fait recours des procds tels que la
comparaison et la mtaphore. Son intention est de produire une image son lecteur
------------------------------ 1WERLICH E.: In, ADAM J M., Types et prototype, 3me Ed .Nathan, Paris, 1997, p.9.
Le narratif se constitue autour dun personnage au moins (fictif - rel - animal -
objet) qui sarticule autour de cinq tapes ; la situation initiale, llment
modificateur, la situation des vnements et la situation finale. Lintention de
lauteur est de crer un rcit, faire revivre un fait ou faire imaginer son lecteur.
Le prescriptif ou lincitatif, lexhortatif, linjonctif, cest un texte qui incite
laction, donne des conseils. Il est utilis dans les recettes de cuisine, les notices,
les consignes, les rglements, etc. Lintention de lauteur est de pousser et forcer
agir.
Lexpositif, lauteur sattache expliquer le pourquoi dun sujet, dun fait,
ou dune situation o sarticule des explications, tout en introduisant des outils
linguistiques. Lintention de lauteur est daccroitre les connaissances, expliquer et
analyser un phnomne.
Lauteur, dans un texte argumentatif oral ou crit, cherche exposer une
opinion pour convaincre le destinataire de la justesse de ses ides laide
darguments ou de preuves. Le but dun texte argumentatif est de convaincre, faire
ragir. Il possde sa propre structure qui dcoule dune thse dfendue avec des
arguments ordonns et lis de telle sorte que le lecteur pourra comprendre la
cohrence textuelle. On le trouve dans un magazine, un dbat, un article, un
ditorial, une publicit, un essai ou un pamphlet.
V. BREF APERCU SUR LARGUMENTATION
Dans le cadre communicationnel, la dimension de largumentation occupe une
place importante dans la mesure o elle est la proccupation des linguistes au sein
des sciences du langage. A lantiquit, dans la conception dAristote1
largumentation est la rhtorique2 qui est lart de parler, de persuader, et de
------------------------------ 1Aristote est un philosophe grec pendant lantiquit. Il est le disciple de Platon et considr comme le premier
thoricien de la rhtorique.
2La rhtorique est un nom fminin issu du grec rhtorik de rhtor orateur .Elle signifie lart de bien
parler. Elle est lie une pratique oratoire, destine un auditoire pour linfluencer.
chercher des arguments pour convaincre lauditoire en raison de sa prsence dans
toutes les situations de la vie.
Lusage de la langue dans largumentation permet de donner une orientation
argumentative qui peut tre explicite, implicite, soutenue ou relche. Elle peut
reposer sur des sous-entendus ou des prsuppositions. Cette analyse sinscrit dans
le sillage de divers courants notamment la pragmatique. Pour largumentation dans
la langue, Ducrot O. considre la langue elle est dj un condense
dargumentation. .1
Ceci-ci nous amne sinterroger sur la nature des moyens
linguistiques quutilise le discourt crit, texte pour structurer, expliquer, dcrire son
argumentation afin de persuader son lecteur, do on parlera de stratgie
argumentative . Pour largumentation dans le discours, Perelman C. avec Tyteca
O. dfinissent largumentation comme les techniques discursives permettant de
provoquer ou daccroitre ladhsion des esprits aux thses quon prsente leur
assentiment. .2
Quant la polyphonie dans largumentation, elle est caractrise par la pluralit
des voix. Elle est utilise par le destinateur par le biais des tmoignages, des
dialogue, des discours rapports ou lemploi des pronoms nous-nos-notre . La
polyphonie sert renforcer la position de la thse et dappuyer les arguments.
Largumentation est un acte de communication dans lequel un metteur
exprime son opinion. Son but est de soutenir sa thse et dinvalider la thse rejete
et de faire adhrer son destinataire son point de vu. Par consquent, on
sinterroge sur les fonctions langagires mises en uvre par le texte. Jakobson R.
distingue six fonctions. La plus dominante dans largumentation est la fonction
motive ou expressive (centre sur le destinateur.).
------------------------------ 1DUCROT O. : In, SIOUFFI G., 100 fiches pour comprendre la linguistique, Ed. Bral, Rosny, Paris, 1999,
p.185. 2PERELMAN C., TYTECA O. : In, AMOSSY R., Largumentation dans le discours, Ed. Nathan, Paris, 2000,
p.7.
Largumentation est la manire par laquelle on veut convaincre ou persuader
lautre et le faire adhrer son point de vue. Toute argumentation prsente une
thse dfendue ou rfute appuye par des arguments ou des contre-arguments.
En rsum, largumentation, lanalyse argumentative se nourrissent travers
des champs de recherches linguistiques diffrents. Cependant, pour notre
recherche, nous nous consacrerons lanalyse des procds argumentatifs dans
une approche de la grammaire textuelle.
1. Les enjeux de largumentation
Lire un texte argumentatif ou lcrire, nous mne sinterroger sur les enjeux
de largumentation. Dune part, la relation identique ou non qui existe entre
largumentateur et le destinataire. Dautre part, la raction du destinataire qui
utilise les modalits lors des changes dides. Aussi, largumentateur dfinit ses
objectifs soit pour obtenir une adhsion ses propres ides, soit pour pousser son
destinataire agir ou modifier son opinion. Pour dfendre son opinion, pour tre
efficace, largumentateur dveloppe une argumentation. Il sectionne ses prmisses
en fonction du statut de sa cible en tenant compte de son langage. Les enjeux de
largumentation dpendent de la stratgie argumentative du locuteur. Alors on peut
dire que lenjeu de largumentation est lobjectif atteindre.
2. Les formes de largumentation
Largumentation est la faon par laquelle le locuteur soutient, rfute un point de
vue pour persuader, ou convaincre son destinataire dans une situation
dargumentation. Mais dans quelle forme largumentation se ralise-t-elle ?
Dabord, il y a la forme argumentative directe qui est la manire explicite
dexposer une opinion, en ltayant par des arguments enchains afin de dfendre
la thse soutenue. Elle nexige pas trop de rflexion pour comprendre le message
argumentatif.On trouve cette forme dargumentation dans lessai1, le Pamphlet
2, le
plaidoyer3, le rquisitoire
4, le manifeste
5, la lettre ouverte
6 et la prface.
7 Tandis
que largumentation indirecte ou implicite a recours la fiction pour faire circuler
un message. Elle repose sur le prsuppos et le sous-entendu. Lauteur argumente
indirectement travers un narrateur ou personnage de thtre, de conte, de fable.
Son message est implicite. Il nest pas transmis directement au lecteur qui fournit
des efforts pour dduire le message de la fiction narre. On trouve cette forme
dargumentation dans lapologue.8
3. Les fonctions de largumentation
Le texte argumentatif dfend une prise de position, dun point de vue sur une
question. Le locuteur expose son opinion sur un sujet et essaie de le faire adhrer
son destinataire. Ainsi, le texte argumentatif a deux fonctions. Lune est persuasive
qui cherche convaincre le lecteur, lmouvoir ou en influenant son affectivit.
Lautre est polmique ; elle consiste ridiculiser la personne qui nest pas daccord
avec le point de vue de largumentateur.
4. Le but de largumentation
Argumenter, cest justifier un point de vue dun thme que lon veut partager
avec le destinataire. Argumenter, cest laction de prsenter les arguments en ayant
recours au savoir et aux connaissances. Argumenter, cest aussi agir sur le lecteur
ou destinataire en cherchant le convaincre, persuader ou dlibrer.
Pour convaincre, largumentateur fait appel la raison, lesprit critique du
destinataire pour obtenir son accord. Il formule une thse issue dun thme. Il taye
------------------------------ 1Lessai est un crit o lauteur expose une opinion.
2Le pamphlet est une production satirique
3Le plaidoyer est une technique utilise pour dfendre une cause.
4Le rquisitoire est une situation daccusation qui demande des arguments.
5Le manifeste est un ensemble de propos dclars par un parti ou un groupe.
6La lettre ouverte est une correspondance exhibe publiquement pour tre lu par un public.
7La prface est un texte crit au dbut dun ouvrage. Il prsente un dveloppement des ides.
8Lapologue est un rcit qui sert donner une morale.
cette thse par des arguments ordonns, relis par des connecteurs logiques et
illustrs par des exemples. Donc largumenteur sinscrit dans une stratgie
argumentative. Pour persuader, largumentatif a recours aux sentiments ou aux
motions (la piti - la colre) du destinataire. Il cherche persuader.
Largumentateur utilise des indices de personnes tu , vous , nous afin de
crer et garder le contact avec son destinataire. Il utilise par ailleurs des
modalisateurs, des adverbes, du lexique mlioratif ou pjoratif, des citations et des
exemples dans le but de conqurir ladhsion de son destinataire. Dlibrer,
consiste examiner les diffrentes formes dun sujet ou dune question dbattre
en vue de prendre une position ou de choisir une solution.
5. La vise argumentative
Toute structuration textuelle possde une vise approprie. Lexemple citer
est celui de la vise argumentative. Cependant, il parait ncessaire dter un flou
entre la dimension et la vise argumentatives. La dimension argumentative est
insparable tout texte/discours. Elle est lutilisation du langage. Plantin
Christian rsume toute parole est ncessairement, argumentative. Cest un
rsultat concret de lnonc en situation. Tout nonc vise agir sur son
destinataire, sur autrui, et transformer son systme de pense. Tout nonc oblige
ou incite croire, voir, faire, autrement. .1
La dimension argumentative se
trouve titre dexemple dans les articles scientifiques et les reportages. Or, la vise
argumentative insiste sur le caractre finalis et organis dun discours
participant dune configuration de points de vue ou dun conflit dopinions. .2On
peut citer lexemple dune vise argumentative dune plaidoirie.
------------------------------ 1PLANTIN.C. : In, AMOSSY.R, Largumentation dans le discours, Ed. Nathan, Paris, 2000, p.25.
2 AMOSSY.R. : Largumentation dans le discours, Ed. Nathan, Paris, 2000, p.24.
VI. CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DU TEXTE ARGUMENTATIF
Toute production crite, voire le texte, possde des caractristiques spcifiques
rpondant aux objectifs et aux intentions de lauteur. Or les caractristiques dun
texte argumentatif peuvent tre prsentes comme suit :
1. Le thme et la thse
Comprendre un texte suscite dabord lidentification du thme puis le reprage
de la thse. Cependant il serait raisonnable de nuancer entre ces deux termes. Le
thme est le sujet gnral dont parle le texte. Il est prcis et dlimit titre
dexemple, le sport. Tandis que la thse est la position du locuteur par rapport au
thme. Elle est le point de vue, lopinion, le jugement que le locuteur dfend ou
rfute. Elle est la rponse une problmatique (est formule sous forme dune
question un propos du thme). La thse est appele la thse premire, dfendue,
soutenue ou initiale. Elle est construite sous le type dclaratif. Elle est le noyau du
texte argumentatif. Elle est gnralement au dbut du texte titre dexemple, les
avantages du sport. La thse soppose une thse adverse, dite antithse.
2. Largument : lment de dfinition
En vue de convaincre ou persuader, largumentateur fait appel des
arguments. Ils sont des preuves, des ides courtes, illustrs par des exemples. Ils
sont en outre des raisons avances pour justifier la thse et convaincre le lecteur.
Comme la thse, les arguments sopposent des arguments adverses. Les
arguments sont les piliers des textes argumentatifs dont les natures permettent de
comprendre lintention et la vise du locuteur. Le fondement des arguments se fait
soit sur un fait (domaine rel), soit sur une valeur (un jugement personnel) ou un
raisonnement entretenu par les rapports logiques explicite ou implicite.
2.1. Les type darguments
Pour ne pas amplifier sur les types darguments, on essaie de prsenter les types
les plus frquents. Dabord, largument dautorit qui fait appel une autorit,
une morale, ou un auteur rput. On le trouve dans un hadith, une citation, un
verset coranique ou un proverbe. Puis, largument logique qui sappuie sur la
raison. De plus, largument affectif vise les sentiments et laffectivit. Enfin,
largument ad hominem est employ pour discrditer une personne, en
sattaquant parfois sa vie prive.
2.2. La valorisation des arguments
Lauteur, dans un texte argumentatif, ne se contente pas de prsenter ses
arguments en faveur de sa thse ; en revanche il valorise ses arguments. Dune
part, il les hirarchise du faible au fort ou vice versa. Dautre part, il utilise des
figures de styles comme la comparaison et la mtaphore. Non seulement ces deux
valorisants mais encore lillustration par des exemples qui sont des rfrences
concrtes. Lors quun exemple suit largument, il le prcise, il est un exemple
illustratif. Cest pourquoi il est introduit par des formules telles que : par exemple,
ainsi, tel, comme. Si lexemple prcde largument, on lappelle exemple
argumentatif. Les types des exemples sont nombreux, on peut citer lexemple
littraire (livre, pome), lexemple personnel (propre un individu), lexemple
historique (pris dun vnement du pass) et lexemple statistique (en rapport avec
les chiffres et les donnes.).
3. La cohsion et La cohrence
Lacte dargumenter est un discours organis. Les arguments sont relis par des
connecteurs logiques qui expriment soit lopposition (mais, cependant, or,
pourtant) soit la causalit (car, par ce que, vu que) ou la consquence (de sorte
que, de manire que). Les connecteurs sont des outils linguistiques qui ont une
double fonction. Dune part, ils remplissent une fonction interne smantique la
phrase. Dautre part, ils tablissent une relation entre cette phrase et son contexte.
Lexpression de cette relation peut tre soit explicite par lutilisation directe des
connecteurs, soit implicite, par absence des outils de relation. Dans ce cas, le
lecteur identifie les connecteurs par lacte de lecture et de ses comptences. Ces
arguments sont aussi prsents dans le cadre dun raisonnement dductif, inductif
ou autre et dans une progression thmatique dont le but principal dassumer le
phnomne de cohsion et de cohrence du texte.
4. Le systme dnonciation
Pour parler ou crire lauteur ou le locuteur choisit entre deux types
dnonciation. Le premier dit historique, il efface les traces du sujet parlant et les
circonstances de lnonciation. Alors que le deuxime dit discursif, il manifeste la
situation particulire de la communication.
Dans une situation dargumentation discursive, le locuteur cherche prsenter
sa thse en ltayant par des arguments illustrs pour convaincre ou persuader son
destinataire changer son propre point de vue et le faire adhrer au sien. En effet,
les indices de personnes les plus employs sont la premire personne du singulier
je , et les deuximes personnes du pluriel nous et vous . Egalement,
lusage du pronom indfini on qui implique lauteur lors de son argumentation,
il est dit alors inclusif. Dans le cas contraire, il carte lauteur, il est exclusif.
Largumentation est domine entre deux ples. Qui parle ? A qui ? Au fur et
mesure, le locuteur utilise des outils linguistiques pour parvenir atteindre son but
dargumentation. On peut citer les modalisateurs, la ponctuation, les verbes
dopinion, les adverbes et les adjectifs.
5. Le plan
Argumenter, non seulement convaincre ou persuader, mais aussi la manire
dorganiser son discours/texte. En effet, lauteur tablit un plan pour ordonner la
succession dans les ides, construire le type de raisonnement, choisir sa stratgie et
utiliser correctement les outils linguistiques pour la clart et la comprhension du
texte comprendre un texte signifie le comprendre comme u