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mondialisation cause de delocalisation
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
Mmoire Majeur :
LES FACTEURS DETERMINANTS DELES FACTEURS DETERMINANTS DE LA DELOCALISATIONLA DELOCALISATION ::
Etude Comparative entre l Asie et l AfriqueEtude Comparative entre l Asie et l Afrique
DIRECTEUR : MONSIEUR ALAIN BIENAYME PROFESSEUR D ECONOMIE A L UNIVERSITE PARIS DAUPHINEPROFESSEUR D ECONOMIE A L UNIVERSITE PARIS DAUPHINE
MEMBRES DU JURY : M. ALAIN BIENAYMEM. JEAN-MARC SIRON
Travail labor par : NOOMEN LAHIMER
DEA 111
Anne universitaire 2002-2003
Mmoire Majeur DEA 111
1
Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
Table des matires
INTRODUCTION .......................................................................................................................
Chapitre 1 : La thorie des IDE .................................................................................................
SECTION 1 : DFINITIONS DE LIDE ................................................................................................
1 : Revue gnrales des thorie sur les IDE .........................................................................
2. Dfinitions oprationnelles des Investissements Directs Etrangers .................................
3. La firme multinationale .....................................................................................................
4. La thorie O.L.I .................................................................................................................
4-1 : Les facteurs doffre ...................................................................................................
4-2 : Les facteurs de demande ..........................................................................................
SECTION 2 : LES STRATGIES DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS. ............................................
1. La stratgie daccs aux ressources du sol et du sous-sol. ...............................................
2. La stratgie Horizontale ..................................................................................................
3. La stratgie verticale. ......................................................................................................
Chapitre 2 : Le concept de dlocalisation et analyse de la chane de valeur .........................
SECTION 1 : LE CONCEPT DE DLOCALISATION. ..................................................................................
SECTION 2 : LES PRINCIPAUX SEGMENTS DE LA CHANE DE VALEUR ET LEUR DPLOIEMENT SPATIAL. ...........
1. Diffrents attributs de la chane de valeur. ......................................................................
2. Dploiement logique de la chane de valeur .....................................................................
3. Exemple : la dlocalisation des produits lectroniques ...................................................
4. Dploiement squentiel de la chane de valeur ................................................................
Chapitre 3 : Les dterminants de Dlocalisation dans le monde. ...........................................
SECTION 1 : LES COTS DINSTALLATIONS. ........................................................................................
SECTION 2 : LES COTS DE PRODUCTION. ..........................................................................................
SECTION 4 : LE RISQUE PAYS. .........................................................................................................
Chapitre 4 : Evolution des investissements directs trangers dans les zones tudies. ........
SECTION 1 : LES IDE EN ASIE .......................................................................................................
1 Croissance des conomies asiatiques depuis les annes 70s. .........................................
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
2 - Jusqu la crise en 1998, les flux dIDE vers lAsie croissent un rythme soutenu. .....
3. - Evolution des IDE aprs la crise asiatique ....................................................................
4. les facteurs expliquant laugmentation rcente des IDE dans la rgion. .........................
4.1- Des opportunits de fusions et acquisitions ont t cres par la dprciation
montaire et la baisse de valeur des actifs partir de 1997. .............................................
4.2- Des rformes structurelles favorisent la confiance des investisseurs trangers ........
SECTION 2 : LES IDE EN AFRIQUE DU NORD ...................................................................................
1. Lattractivit des pays de lAfrique du Nord reste faible. ................................................
2. Un cadre jug peu favorable linvestissement priv ......................................................
3. Les privatisations, source dIDE importante, mais ponctuelle, sessoufflent. ..................
4. L'Union europenne, principal investisseur .....................................................................
5. Pourquoi les pays dAfrique du Nord narrivent pas attirer les IDE. ...........................
SECTION 3 : LES IDE EN AFRIQUE SUB- SAHARIENNE .......................................................................
1. Une renaissance conomique encore fragile, menace par la crise actuelle. ..........
2. Des rformes structurelles insuffisantes. ......................................................................
3. linvestissement direct tranger reste insuffisant. .........................................................
Chapitre 5 : Etude empirique : analyse conomtrique des flux dIDE dans les zones
choisies. ........................................................................................................................................
1.Revue gnrale des tudes conomtriques .......................................................................
2.Etude comparative des flux dIDE dans les zones tudies. ..............................................
2.1 Le Climat dAffaires ...................................................................................................
3. Essai de modlisation conomtrique ...............................................................................
3.1 Hypothses ..................................................................................................................
3.2 Rsultats et interprtations. .........................................................................................
Conclusion Gnrale ...................................................................................................................
Annexes ........................................................................................................................................
ANNEXE1 : LES THORIES LES PLUS IMPORTANTES DE LIDE ET DE LA LOCALISATION DES FMN : 1960-
2000 ...........................................................................................................................................
ANNEXE 2: DTAIL DES RSULTATS CONOMTRIQUES SOUS EVIEWS 3 ..................................................
BIBLIOGRAHIE ........................................................................................................................
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
INTRODUCTION
Les Investissements Directs Etrangers ont pris une importance non ngligeable
dans le phnomne de globalisation.
Les mouvements de dlocalisation industrielle ont pris une importance accrue
depuis le dbut des annes 70 et les pays ont mis sur leur pointe de mire lattraction des
IDE. Ils, reprsentent, dsormais la locomotive de la croissance conomique et du
transfert technologique Nord Sud. Les mouvements de libralisation conomique dans
les pays mergeants se sont accompagns par des efforts considrables dattraction des
investissements.
Certains pays ont brillamment russi dans leur conqute des IDE tel que les pays
du Sud- Est Asiatique et principalement la Chine (2me pays recevant les IDE dans le
monde aprs les Etats-Unis) alors que dautres sont rests la marge de cette nouvelle
frontire de lconomie mondiale. Ce sont principalement les pays africains.
Ces mouvements, et ces choix de localisation dpendent certes, de plusieurs
acteurs participant au phnomne : les Firmes Multinationales (industrielles ou
financires) et les Etats- Nations. Chacun dentre eux a ces raisons et ces objectifs.
Gnralement se sont les Etats qui font la cour aux FMN vu la concurrence qui sest
tabli entre les pays la recherche de la solution pour booster leurs conomies.
Ainsi, plusieurs thories cherchent expliquer cet engouement pour les IDE de la
part des pays mais surtout comprendre les dterminants de dlocalisation des FMN.
En effet, la dlocalisation reprsente un aspect trs spcifique de linvestissement
tranger. Ses raisons, ses facteurs dterminants et son impact sur lconomie du pays
hte sont diffrents des formes classiques de linvestissement tranger. Si les firmes
internationales sont attires gnralement par les ressources naturelles du pays hte et
par lexploitation de son march local , les facteurs dterminants de la dlocalisation
semblent tre plus compliqus percevoir. Cest pour cela que nous essayerons dans ce
travail de dterminer les facteurs dterminants de la dlocalisation, et de voir ensuite
pourquoi certains pays ne russissent pas tre assez attractifs pour les FMN
Mmoire Majeur DEA 111
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
Pour ce faire, nous aborderons dans le premier chapitre les diffrentes thories
qui ont tudi lInvestissement Direct Etranger. Ensuite, dans le deuxime chapitre nous
allons nous intress au phnomne de la dlocalisation en essayant de voir comment
les firmes segmentent leur chane de valeur.
Dans le chapitre trois, nous analyserons les facteurs dterminant de la
dlocalisation des entreprises en se basant sur les tudes thoriques qualitatives et
quantitatives antrieures.
Dans les deux derniers chapitres nous allons essayer de voir quel point ce cadre
thorique concide avec la ralit conomique. Nous supposerons que les IDE en
gnral son reprsentatifs de la dlocalisation et nous essayerons travers un modle
conomtrique de comparer les facteurs dterminants de la dlocalisation dans trois
zones diffrentes savoir : lAsie, lAfrique Sub- Saharienne et lAfrique du Nord.
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
Chapitre 1 : La thorie des IDE
Linvestissement direct international constitue le principal vecteur de la
hirarchisation de lensemble de lconomie mondiale.
Linfluence des firmes multinationales sur la spcialisation et lintgration dans
lconomie mondiale nest plus dmontrer : le dveloppement de linvestissement
direct tranger a impos un abondant de thorie classique et librale de la spcialisation
internationale fonde sur limmobilit des facteurs de production (capital, travail,
technologie), et a fait natre aujourdhui un nouveau cours dhypothses assises sur le
caractre dsormais mondial de lattractivit conomique.
En consquence, le cadre de lconomie internationale tend tre remis en cause
pour adopter celui des thories de lconomie mondiale.
A ct des formes traditionnelles dinvestissements directs dintgration verticale
internationale et de conqute des marchs trangers, on trouve de plus en plus
dinvestissements relevant des schmas de la division internationale du travail : les
firmes multinationales tendent davantage organiser leur production lchelle
mondiale par lintgration des fabrications et des lignes de produits, laquelle
saccompagne non seulement de flux de marchandises, mais de plus en plus de
transferts de technologies.
Aprs une analyse historique et dtaille des thories classiques du commerce, du
capital et de la firme, explicatives de linvestissement direct tranger,
linternationalisation des entreprises ou de la production est intgre la thorie de
lorganisation industrielle : celle-ci explicite dans quelles conditions, des marchs
donns sont approvisionns par des filiales trangres de production qui y sont tablie,
en se fondant sur lintraction entre les structures de march et les conduites ou
stratgies des firmes , notamment le concept de raction oligopolistique au plan
international. Ainsi plusieurs champs conomique ont trait linvestissement direct
tranger : de la thorie de la firme, du commerce international, de localisation ou encore
de lconomie industrielle, chacun cherche expliquer ce phnomne de son propre
angle de vision. Dans ce chapitre nous essayerons justement, de grouper, analyser et
expliciter ces thories et den sortir les principaux dterminants des IDE dans le monde,
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
ce qui nous permettra de mieux apprhender lanalyse empirique.
Section 1 : Dfinitions de lIDE
Le sujet des investissements directs tranger a t trait dans plusieurs disciplines
conomiques. Les diverses thories existantes saccordent donner leur dfinition
propre, y joignant des lments susceptibles de prciser le champs dapplication dune
telle notion.
Ce champs sapplique aux dterminants de linvestissement, ses modalits de
financement, ses critres defficience et des incitations offertes par le pays hte aux
investisseurs potentiels. En ce sens linvestissement international se comprend travers
deux points de vue : celui du pays hte, pour lequel linvestissement direct offre des
opportunits de dveloppement et celui du pays investisseur, linvestissement direct
permettant de dlocaliser des activits devenues coteuses dans le pays dorigine et
dobtenir dautres avantages dordre lgislatif, fiscal et financier. Ainsi les trois
principaux acteurs de linvestissement direct sont : les entreprises privs
multinationales, les investisseurs publics nationaux et internationaux et les banques
commerciales et financires.
Dans la section qui suit nous allons faire le tours des thories qui se sont
intresses aux IDE en mettant en vidence leurs volutions dans le temps. Cette
manire de traiter le sujet est le rsultat de lobservation du fait que les IDE ont pris
plusieurs formes depuis le dbut du sicle et que les thories relatives sy sont adaptes.
1 : Revue gnrales des thorie sur les IDE
Plusieurs thories ont trait les IDE (Voir annexe 1), les plus rcentes sont celle
de Dunning (1993) et de Caves (1996). Par ailleurs, on peut remarquer que les thories
les plus importantes sont bases sur lconomie industrielle.
Dans sa thse de Doctorat, Hymer (1960) a distingu entre linvestissement de
portefeuille et linvestissement direct. Il montre que les hypothses darbitrage sur le
capital expliquant les mouvements internationaux de capital, sont en contradictions avec
le comportement des multinationales et sont, ainsi, incapables dexpliquer les causes des
IDE et ce pour trois raisons.
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
Premirement : une fois que le risque, lincertitude, la volatilit des taux de change, et
les cots dacquisitions des informations sont incorpors dans la thorie de larbitrage
de portefeuille, plusieurs des prvisions conomiques restent, tout de mme, invalides.
En fait, ceci est du aux imperfections du march qui affectent les performances des
firmes, et en particulier leurs stratgies sur les marchs trangers.
Deuximement : les IDE permettent non seulement le transfert de ressources (capital),
mais aussi de technologies, dexpriences managriales et de savoir-faire. Do
lexistence de rentes conomiques importantes et deffets dexternalit positifs, qui
peuvent tre aussi importants que les effets directs des dplacements de capitaux et
des investissements trangers.
Troisimement : les IDE nouvrent pas la possibilit de changement de possession
(ownership), de ressources ou des droits.
Hymer explique la distribution des IDE entre les marchs, par les thories micro-
conomiques. En appliquant les thories dconomie industrielle, Hymer pense que les
FMN sont identiques aux firmes locales. Le fait dinvestir ltranger englobe certaines
difficults : communication, transport, barrires de langues
Cependant les FMN doivent possder des avantages spcifiques de localisation :
technologie, conomie dchelle qui permettent de dpasser les barrires locales et
dtre comptitive face aux entreprises locales.
Des recherches ont t menes par Kindleberger1, Caves2 et Dunning afin
didentifier, les avantages de dlocalisation tel que : la capacit technologique,
exprience, structure industrielle, diffrenciation des produits, connaissances du
march, et les comptences organisationnelles.
Selon lapproche de Vernon (1966), il explique les IDE selon le cycle de vie du
produit. Au dbut le produit est conu dans le pays dorigine avec des technologies
innovatrices, et il est aussi produit pour le march local. Aprs, arriv un autre stade
1 Kinberger C. P International economics Londre, 1958. 2 Caves R.E international corporation, the industrial economy of foreign direct investment Economica, Paris ; 1983
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
du cycle de vie, une certaine croissance et connaissance du march, de synergie, le
produit est export vers dautres pays ayant des caractristiques similaires au pays
dorigine. Lorsque le produit devient standard et mature, les cots de travail deviennent
trs important dans le processus de production, cest ce moment l que les firmes
dlocalisent la recherche de cots de production bas. Le cycle de vie du produit tait,
ainsi, la premire interprtation dynamique des dterminants des IDE et de leurs
relations avec le commerce international.
Dans les annes soixante dix, quelques conomistes, en particulier Buckley3 et
Casson (1976), Lundgren (1977), et Swedenborg (1979), ont propos lapplication de la
thorie dinternationalisation afin dexpliquer la croissance des FMN bases sur la
thorie des cots de transactions. En effet, le choix entre servir un march extrieur par
lexportation ou par le franchisage et dy investir, dpend de certains cots, tel que les
cots dopportunit, dinstallation ou encore des cots de maintenance tant que ces
cots existent la FMN prfre sinstaller elle-mme proximit du march en question,
ou bien elle peut opter pour le franchisage. Ce dernier semble tre le cas de plusieurs
multinationales, notamment Coca-cola qui a labor un systme de franchise
lchelle internationale lui permettant dtre prsente sur tous les marchs.
En analysant cette thorie (approche dinternationalisation), on retrouve trs
clairement lide dexistence dimperfections sur le march, dvelopp au dbut des
annes soixante par Hymer. Ainsi, afin de minimiser les cots de transactions et
damliorer lefficience de la production, les FMN dcident de dlocaliser leurs
productions. Il faut noter, nanmoins, que cette vision des IDE nglige les spcifications
internes de localisation. Par spcification internes de localisation on entend les donnes
conomiques, sociales et politiques du pays hte et qui jouent un rle prpondrant la
fois dans la dcision de dlocalisation et du choix du pays daccueil.
2. Dfinitions oprationnelles des Investissements Directs Etrangers
Selon P. Jacquemot4, linvestissement international (notion plus large que
linvestissement direct ) est formellement dfini comme lemploi des ressources
financires quun pays fait ltranger. Cest ainsi quen terme de flux linvestissement
3 Buckley P. et CLEGG J.; Multinational entreprises in less developped countries ; New York; 1991.4 P. Jacquemot, Les firmes multinationales : une introduction conomique , Economica, 1990.
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
correspond trois lments essentiels de la balance des paiements :
Linvestissement long terme du secteur non montaire.
Les transferts unilatraux privs et publics.
Le solde des revenus des capitaux lextrieur.
Les sorties de capitaux enregistrs dans les balances de paiements donnent une
vision tronque des investissements directs raliss. Ces investissements peuvent crotre
sans sorties de capitaux, grce aux rinvestissements des profits des filiales des FMN et
grce leur appel aux marchs financiers non comptabiliss dans les balances de
paiements. Ce qui biaise lestimation des flux rels dIDE.
En terme de patrimoine, linvestissement direct correspond lensemble des
avoirs en biens et crances que dtiennent les investisseurs dun pays et quils ont
accumul ltranger dans des priodes passs.
Par opposition au prt et linvestissement de placement, linvestissement direct
implique le fait de contrler une entreprise localise en dehors du pays dorigine. En
tant que catgorie de flux financiers, il correspond au souci de tenir compte, dans la
mesure du possible, de la stratgie de linvestisseur.
Selon lOCDE5, un investissement direct est effectu en vue dtablir des liens
conomiques durables avec une entreprise, tel que notamment, les investissements qui
donnent la possibilit dexercer une influence sur la gestion de la dite entreprise au
moyen :
- De la cration ou de lextension dune entreprise ou dune succursale appartenant
exclusivement au bailleur de fonds.
- De lacquisition intgrale dune entreprise existante.
- Dune participation une entreprise nouvelle ou existante.
- Dun prt long terme (5 ans et plus).
La notion de prise de contrle est interprte de la faon suivante : il y a
prsomption dinvestissement direct au sens de lOCDE sil y a contrle de 20% ou plus
des actions ordinaires, moins quil puisse tre tablie que cela ne permet pas
linvestisseur davoir un pouvoir de dcision effectif dans la gestion de lentreprise
(W. Andreff).
5 OCDE : Dfinition de rfrence dtaille des investissements directs , Paris, 1983
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
Le manuel de la balance de paiement du Fonds Montaire International (4me
dition 1977) donne une autre dfinition des investissements directs : les
investissements effectus dans une entreprise exerant ses activits sur le territoire
dune conomie autre que celle de linvestisseur, le but de ce dernier tant davoir un
pouvoir de dcision effectif dans la gestion de lentreprise. Les entits ou les groupes
dentits associs non-rsidentes qui effectuent les investissements sont appels
investisseurs directs et les entreprises, riges ou non en socit (respectivement
filiales ou succursales) dans lesquelles ces investissements directs ont t effectus, sont
distingues par le terme entreprises dinvestissement direct .
Selon B. Hugonnier6, les pays de lOCDE se divisent en deux catgories. La
premire est constitue de pays qui ont pens que le moyen le plus sr de dterminer si
linvestissement tranger dtenait un tel pouvoir sur lentreprise tait dtablir un certain
seuil de proprit (actions ou actions assorties dun pouvoir de vote). Ce seuil va de 10
100%. Il est par exemple de 10% pour de Danemark, les USA, la Turquie, de 20% pour
la France, de 25% pour lAllemagne et la Grande Bretagne, de 50% pour lAutriche et
de 100% pour les Pays-Bas.
La seconde catgorie est constitu de pays qui ne retiennent pas un seuil de
proprit minimum pour dfinir un pouvoir de dcision effectif et considre simplement
que ds lors quune participation trangre est prise dans une entreprise nationale et que
les liens conomiques les unissent, lentreprise locale devient une entreprise
dinvestissement direct (exp. Portugal ).
En fait, cest selon ces seuils de participation que chaque Etat contrle les flux
dIDE et dfinie leur propre caractre de participation. Ainsi, au Gabon le seuil minimal
de prise de participation est de 90%, au Bnin de 80%, en Arabie Saoudite de 75%, en
Indonsie, Malaisie, Chili, Irak, et en Libye de 49%. En Inde, aux philippine et au
Nigeria il est de 40%. Enfin, en Tunisie ce seuil est de 66%.
On voit bien travers, ce tours des dfinitions que les firmes multinationales
jouent un rle trs important dans lanalyse du phnomne. Elles reprsentent le premier
acteurs majeur de la dcision dinvestissement. Ce qui nous mne se poser la question
quant la dfinition du terme Firme Multinationale
6 B. Hugonnier ; Investissements directs, coopration internationale et FMN ; Economica, 1984.
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
3. La firme multinationale
Dans son avant- propos, I. Frank7 explique que les entreprises multinationales ont
jou un rle particulirement important dans le dveloppement des Pays en Vois de
Dveloppement. Il dfinit une multinationale comme tant une socit qui opre dans
plusieurs pays trangers au travers de filiales qui sont soumises un certain degr de
contrle central .
Les Nations- Unis tendent utiliser le terme de transnationale de prfrence au
terme multinationale, lorsquelles veulent indiquer quil sagit dun socit mre base
dans un pays avec des filiales dans un certain nombre de pays trangers. Le terme
multinationale signifierait alors quil sagit dune socit dtenue par plusieurs nations,
quelle ait ou non des filiales dans dautres pays.
Pour Y. Aharoni8, le terme de firme multinationale a t utilis pour la
premire fois par D.E. Lillientthal9 en 1960, qui dfinit ce type de firme comme tant
une entreprise qui a son sige dans son pays dorigine mais qui opre et vit sous les
lois et les devoirs dautres pays . G.A Steiner10 ajoute quune firme multinationale
obit deux critres : dabord, elle opre dans deux ou plus de deux pays, dans
lesquelles elle a des bnficies et des perspectives de croissance, puis dans un second
temps elle prend des dcisions multinationale, cest dire des dcisions applicables
dans plusieurs pays .
Pour investir ltranger, une entreprise est dans lobligation de dployer
dimportants efforts, aussi bien financiers quhumains. Une question lgitime se pose
alors : pourquoi les entreprises qui sintressent un march international, ne dploie- t
- elle pas toute sa comptence pour produire dans son pays et exporter, ou bien concder
des licences des entreprises trangres pour lexploitation de sa technologie ?
La rponse cette question rside dans les circonstances qui font de lentreprise
multinationale ce quelle est :
7 I. Frank ; Multinationales et dveloppement ; Masson ; Paris ; 1981.8 Y. Aharoni ; On the definition of a multinational corporation ; Quarterly Reviews of Economics and Business; New York, 19719 D.E. Lillientthal ; Management of the multinational corporation ; Mac Graw Hill ; New York ; 196010 G.A. Steiner ; The nature and signification of multinational corporate planning - in George A. Steiner and Warren M Cannon Multinational corporate planning- New York, 1966
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
- Premirement, les actifs de lentreprise peuvent tre exploits dune manire plus
rentable une chelle plus large. Nous, visons par actif : la proprit technologique
(technologie et noms de marques), lorganisation, la gestion et le rseau de
distribution.
- Deuximement, il savre plus rentable de produire avec ces actifs dans plusieurs pays
que de produire dans le pays dorigine et dexporter.
- Troisimement, loctroi de licences des entreprises trangres semble moins
rmunrateur que dexploiter le potentiel des actifs de lentreprise ltranger.
En rsum, la dfinition de firme multinationale diffre selon les personnes et la
dfinition propre varie selon la situation dans laquelle le chercheur se trouve.
Selon Y. Aharoni, sil sagit de la relation existant entre la firme et le pays hte,
la dfinition de la FMN doit se rapporter au type doprations accomplies dans le pays.
Si en revanche, il sagit du processus de prise de dcision lintrieur de la firme mre
et ses effets sur la multi- nationalit des oprations, alors il y aura autant de dfinitions
de la FMN que de dcisions dinvestir ltranger.
4. La thorie O.L.I
Dunning (1977, 1980, 1993 ) a synthtis les lments les plus importants dans
lexplication des IDE. Il propose ainsi trois conditions exiges pour que la firme fasse
des investissements ltranger. Ces conditions sont : les avantages de possessions
Ownerships adavanatges , les avantages de localisation Location advantages et
les avantages dinternationalisation Internalisation advantages . Dunning groupe
ainsi la plupart des thories sur les IDE en ce quil appelle la thorie OLI .
- Les avantages de possession peuvent tre un produit, ou un processus de production
que les autres firmes nen ont pas accs. Ils peuvent aussi tre des lments dont la
firme a la possession et quelle gagnerait les exploiter ltranger. Des nouvelles
technologies, des informations exclusives, des expriences managriales, en sont
lillustration et lexemple de ces avantages. Les ownership advantages confrent
des positions de forces sur le march vis vis de la demande mais aussi de la
concurrence interne. Ils donnent la firme une marge de manuvre importante sur le
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
march extrieur lui permettant de surmonter les cots dinstallation et de localisation,
dcraser la concurrence interne (si elle est existante) et de se comporter en leader.
Bien entendu, ces avantages sont spcifiques la firme et sont relis directement ses
caractristiques technologiques et managriales.
- Les avantages de localisation nincluent pas seulement les dotations en ressources
naturelles, mais aussi les facteurs conomiques et sociaux tel que la taille du march,
les infrastructures, le degr de dveloppement, la culture, les rglementations, les
institutions politiques et environnementales et le systme politique en gnrale
(stabilit, dmocratie, degr de corruption)
- Les avantages dinternalisation : selon cette thorie, une firme ayant un avantage dans
le processus de production ou dans la proprit du produit, aurait ventuellement
intrt sinstaller dans le pays hte qu exporter. Bien videmment, elle peut
procder par franchise ou vente de licence de production une entreprise locale, mais
dans ce cas elle ne pourra pas matriser le march ni lexploiter directement.
Cest ainsi que plus le pays hte procure des avantages rpondant aux critres
susciter, plus il attirera des IDE. Cette vision des dterminants des IDE est une vision
dynamique, puisquelle volue au fur et mesure de lvolution de lattractivit du pays
et des avantages spcifiques de la firme multinationale. Les implications de la thorie
OLI sont trs importantes pour cette tude. En effet, on peut diviser les dterminants des
IDE en deux catgories : les facteurs doffre supply-side factors et dans lesquels on
retrouve les avantages de possessions et dinternalisation ; et les facteurs de demande
demand side factors relatifs aux avantages de localisation.
4-1 : Les facteurs doffre
Sur le plan de loffre le potentiel dinvestissement des entreprises est dtermin
par la nature et le degr de leurs avantages de possession, mais aussi par les incitations
dinternalisation de la production. Cependant, ceci est dpendant des caractristiques du
pays hte sur le plan technologique et des capacits dadaptation et dinnovation. Cest
ainsi que selon les caractristiques du pays hte, les avantages de possession vont
diffrer dun pays lautre. Plus linvestissement est intensif en technologie et en
innovation plus les avantages de possession sont importants. Par consquent, il vaudrait
mieux internaliser la production et, ainsi, la mieux contrler. Les firmes des pays
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
dvelopps, ayant des capacits managriales et technologiques trs importantes, ont
plus intrt internaliser leurs activits que celles des pays en vois de dveloppement.
4-2 : Les facteurs de demande
Sur le plan de la demande, lattractivit du pays hte dpendra des
caractristiques gographiques. En effet, tant donn, que les ressources ne sont pas les
mmes pour tous les pays, que les facteurs conomiques et sociaux diffrent et de mme
pour les politiques de gouvernance, lattractivit du pays hte est aussi alatoire. Cette
dernire est intimement li la valeur que donnent les FMN aux pays. Lobjectif est
devenu, telle tre prsent sur la short list 11 des investisseurs, une sorte de classement
et de notes attribue aux pays selon leurs attractivit. Les avantages de localisation sont
bien videmment celles relis directement aux IDE orients demande. En essayant de
s'approfondir dans leur tude on saperoit quon distingue deux formes : les IDE
orients march et les IDE orients export.
- Les IDE orients march ont pour but de satisfaire la demande locale.
Ils sont prsents titre dexploiter des marchs existants ou de crer
de nouveaux march en rpondant des besoins existants mais
insatisfaits. Le plus souvent ce sont les barrires douanires qui
incitent les firmes sinstaller et viter ainsi dtre surtaxes.
Cependant, les tudes de Caves (1971, 1974) ont montr que les IDE
orients march sont caractriss par une importante diffrenciation,
des cots fixes levs (barrires lentre), des conomies dchelle
importants et des exigences entreprenariales importantes. De ce fait,
la taille du march, sa croissance et le degr de dveloppement du
pays hte sont des facteurs trs dterminants dans le choix
dinvestissement.
- Les IDE orients export ont pour but dutiliser des ressources
particulires et/ou spcifiques (cots) et dexporter le produit fini au
pays dorigine ou vers le reste du monde. Les dotations en ressources
naturelles sont donc prpondrantes. En gnral, lexplication de ce
type dIDE se trouve dans les extensions des thories du commerce 11 C. A Michalet ; La sduction des nations
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
international. Selon ces thories, le commerce est bas sur lavantage
comparatif, lui-mme bas sur les dotations en ressources.
Nanmoins, ces dotations ne doivent pas tre considres comme
rigide spcialement dans les pays en vois de dveloppement.
Plusieurs tudes ont montr que lavantage comparatif dun pays
change au fur et mesure de lavancement de son processus
conomique de dveloppement, lui-mme dpendant de ses
performances en terme de capital physique et humain (volution de
la main duvre qualifie) par rapport aux autres pays, cette ide a
t dvelopp surtout par Leamer (1984). Dans ce sens plusieurs
facteurs entrent en jeu. Certes, productivit lev corrl avec des
salaires bas est un facteurs incitatifs linvestissement ( cas des pays
du sud-est asiatique et plus prcisment la Chine). Mais, dautres
facteurs naturels ont aussi leurs impacts sur linvestissement
tranger, titre dexemple on peut citer : la culture, la langue,
lloignement par rapport au reste du monde, la stabilit politique
Enfin, on peut conclure que parmi toutes les thories tudies prcdemment, la
thorie OLI semble tre la plus complte, comprhensible et applicable la ralit. Elle
englobe les diffrents modes dinvestissement et permet par consquent de mieux
apprhender le sujet sur toutes ses facettes. La thorie OLI explique les dterminants
des IDE de faon inclure les diffrents motifs de dlocalisation. En effet, puisque les
IDE ont plusieurs aspects et plusieurs objectifs, il convient de les analyser une par une.
Section 2 : Les stratgies des Investissements Directs Etrangers.
Les IDE ont plusieurs stratgies dimplantation, ce qui se traduit, bien
videmment, par des dterminants de localisation et de dlocalisations diffrents. Ainsi,
on peut distinguer trois stratgies dinvestissement des FMN :
Une stratgie daccs aux ressources naturelles du sol et du sous sol ;
Une stratgie de march dite Horizontale
Une stratgie de minimisation des cots ou Verticale
Dans la section daprs nous allons expliquer les dterminants des IDE selon les
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
stratgies adaptes.
1. La stratgie daccs aux ressources du sol et du sous-sol.
La stratgie daccs aux ressources naturelles tait la premire raison dattraction
des IDE. Son volution et son ampleur taient dj existant ds le XVIme sicle. Elle
nest pas une caractristique de lconomie multinationale ou globale puisqu elle est
apparu avant mme lvolution du concept Globalisation .
Dans ce cadre danalyse les ressources naturelles sont exploites ltranger car,
pour des raisons climatologiques ou gologiques qui sont peu abondantes voir
inexistantes dans le pays dorigine, ou que le pays disposant de ces ressources naturelles
est incapable de les exploiter ou de les commercialiser sans investissement
international, tel est le cas pour les exploitations de terrains ptrolier et miniers par
exemple.
Nanmoins, limportance relative des ressources sest considrablement modifie
au cours de lhistoire. Aujourdhui les mtaux prcieux ont t supplants par le ptrole
ou les minerais servant aux alliages, mais fondamentalement il sagit toujours
dexploiter des ressources naturelles afin de les transformer et de les exporter vers le
pays dorigine ou vers le reste du monde, et en faire ainsi une vache lait .
Cet aspect des IDE est le plus simple comprendre et le plus vident expliquer.
Son dterminant principal est en fait lexistence des ressources naturelles dans le pays
hte. Cependant, ce dernier doit avoir un minimum de caractristiques conomiques et
politiques qui lui permettront daccueillir convenablement les IDE. Dans plusieurs
tudes conomtriques portant sur les dterminants des IDE des variables comme
linfrastructure, la corruption et la stabilit politiques paraissent toujours significatifs et
ayant une influence sur les flux dIDE et ce, quelle que soit la stratgie adopte par les
FMN.
Au de l de cet tat de fait, et en absence de variables macro-conomiques,
politiques ou de bonne infrastructure, encourageantes dans le pays hte, on peut dire
que cest une sorte de phnomne darbitrage qui sinstalle pour les dcideurs des
firmes multinationales intresses par lexploitation des ressources naturelles
existantes. En effet, si le risque dinstabilit touche directement lactivit de lentreprise
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
et que le gain potentiel de lexploitation narrive pas couvrir ce risque, il est vident
quil y aura moins dIDE et inversement.
2. La stratgie Horizontale
La stratgie Horizontale ou de march sapplique aux dcisions
dinvestissements ltranger qui visent, dune part, produire pour le march local
dimplantation et, dautres parts, qui sont effectues dans des pays qui ont un niveau de
dveloppement quivalent12. La stratgie peut donc tre qualifie dhorizontale car elle
concerne les flux dinvestissements croiss Nord- Nord qui se dveloppent entre les
Etats-Unis, lEurope et le Japon, cest dire au sein de la triade. Ces flux constituent les
deux tiers du montant total des investissements directs, de mme que les flux
commerciaux intra- branche Nord- Nord constituent une forte majorit du commerce
international. Cependant, afin dadmettre le parallle entre les flux dinvestissements et
les flux commerciaux, il faut mettre entre parenthse lasymtrie qui caractrise les flux
dinvestissement direct la sortie et lentre dans le cas du Japon par rapport la
situation de quasi- quilibre qui rgne dans ceux des Etats- Unis ou de lEurope : le
Japon est un investisseur net ltranger selon un ratio de dix un.
Ses investissements horizontaux sont donc bass essentiellement sur la thorie du
commerce et de linvestissement intra- branche dvelopp par Krugman13 et du modle
Heckscher-Ohlin. Dans cette thorie, le commerce intra industriel joue un rle
particulirement important et principalement dans le commerce des bien manufacturs
entre nation industrielles avancs. En effet, au fil du temps les pays industriels sont
devenus de plus en plus semblables dans leur niveau de technologie et leurs
disponibilit en capital et travail qualifi. Comme les nations commerantes les plus
importantes sont devenus similaires par leurs ressources et leur technologie, on ne
trouve gnralement plus davantage comparatifs clair pour une industrie : une grande
part du commerce mondial prend ainsi la forme dchanges double sens au sein des
mmes secteurs industriels probablement sous linfluence des conomies dchelle
pour la majeur partie plutt que la forme dune spcialisation industrielle base sur les
avantages comparatifs. Au fur et mesure de lavancement du processus du commerce
intra- branche entre les pays dvelopps, les multinationales se sont aperu quil y aurait
12 C.A.Michalet ; La sduction des nations ; P50, P51.13 P. Krugman et M. Obstfeld ; Economie internationale ; Ouvertures Economiques ; 1996
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
ventuellement avantage investir dans les pays niveau de dveloppement quivalent,
afin de les satisfaire tout en tant proximit du march local.
Certes, le commerce intra branche permet de dpasser les notion davantage
comparatifs, et permet aux firmes de bnficier de marchs plus vastes, et par suite
dconomies dchelle importante, mais la localisation directe sur le march permet
aussi daller au-del des conomies dchelles et dassurer une proximit irrvocable sur
le march tout en bnficiant de qualit et de cot de main duvre quivalent au pays
dorigine. Ce qui permet un produit de qualit optimale. Linvestissement horizontal, est
alors principalement une stratgie commerciale. Il correspond, en fait, un processus
dinternalisation de la production par substitution dexportation . Il sagit de FMN
qui oprent une vritable rimportation de la production, par limplantation de filiales-
relais. Nanmoins, leur extension mondiale seffectue par lexploitation de marchs
locaux. Leur localisation est donc dpendante de la demande effective ou potentielle.
Bien entendue, dans ce cas on ne peut parler de dlocalisation, concept au quel on
reviendra ultrieurement.
Ainsi, on peut comprendre que les IDE horizontaux sont trs spcifiques et leur
dterminant principal est lexistence dun march intrieur porteur. Il implique un
engagement durable vis vis du pays hte. Par ailleurs, linvestisseur est intress non
seulement par le dveloppement du march pour son produit particulier, mais aussi par
le dveloppement de lconomie du pays hte en gnral. Le facteur prpondrant pour
la ralisation de ce type dinvestissement est lexistence de main duvre qualifi et
dinfrastructure adquate. Les pays en vois du dveloppement se trouvent, bien
videmment, la marge de ce type dinvestissement.
La stratgie horizontale est actuellement la plus rpandue. Les investissements
directs qui en rsultent reprsentent lheure actuelle au moins les deux tiers des flux
totaux ; en terme de stock, la proportion est encore plus leve.
3. La stratgie verticale.
Cest la stratgie dinvestissement qui intresse le plus notre tude. Inversement
la stratgie horizontale, cette dernire intresse les flux dinvestissements dirigs Nord-
Sud exclusivement. Les pays les moins dvelopps ninvestissent pas dans les pays de
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
la triade, et on est plus dans un cadre de flux double sens14. Selon la thorie du
commerce international, cette stratgie est base principalement sur le commerce inter-
branche. Les diffrences de dotation en facteurs (capital, travail), et les avantages
comparatifs des pays jouent un rle trs important dans lexplication des IDE verticaux.
Les filiales de production sont troitement spcialises. Le choix de leur localisation
visant faire concider leur fonction de production avec les dotations factorielles des
pays daccueils. Cest le cas des entreprises qui cherchent rduire au minimum ses
cot de productions. Elles profitent, ainsi, des diffrences de cots des facteurs, et
essentiellement des cots de main duvre. Elles placent la partie de la chane de
production qui soit relativement intensive en facteur travail dans les pays o les cots de
main duvre sont relativement faibles. La qualification de cette main duvre a volu
dans le temps. Avant on cherchait une main duvre non qualifi cots insignifiants.
Actuellement les multinationales exigent aussi un certain degr de qualification
minimum. Les pays offrant le meilleur rapport qualification/ cots seront d lors, les
plus convoits.
Enfin, il est signaler que cest cette stratgie qui correspond le plus au concept
de dlocalisation quon aura loccasion par la suite danalyser profondment.
14 C. A. Michalet ; la sduction des nations
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
Chapitre 2 : Le concept de dlocalisation et analyse de la chane de valeur
Section 1 : Le concept de dlocalisation.
La mondialisation croissante de lconomie a acclr le dveloppement des
changes internationaux, et notamment ceux des biens manufacturs. La facilit
croissante des communications, labaissement des barrires tarifaires et non tarifaires, la
forte concurrence sur les marchs de consommation ont pouss les industriels
amliorer leurs comptitivits en tirant profit des conditions de production avantageuses
des pays bas salaires. Ils ont dlocalis soit en sapprovisionnant hors de leur
march domestique, soit en dplaant une partie ou la totalit de leur processus de
production dans des pays trangers.
Amorces dans les annes 60, principalement par de grandes multinationales,
familires des transactions internationales et disposant de rseaux internationaux, les
dlocalisations se sont dveloppes dabord dans les secteurs des produits de grande
consommation fort contenu de main duvre (textile, habillement , chaussures jouets,
composants lectroniques), puis dans des secteurs technologiques plus complexes au
fur et mesure du renforcement des capacits technologiques des pays fournisseurs,
plus rcemment enfin dans le domaine des services. Aujourdhui, toutes les entreprises,
grandes ou petites, se trouvent plus ou moins confrontes des problmes de
dlocalisation.
Cette volution est mondiale. Les dlocalisations nont pas concern seulement
les pays europens, mais tous les grands marchs de consommation du monde
commencer par les Etats- Unis. Les pays bas salaires ont organis leurs conomies
dans ce sens pour attirer importateurs et investisseurs trangers : politiques industrielles
et commerciales orientes systmatiquement vers lexportation, multiplication des zones
franches dfiscalises, etc.Les pays dAsie ont t les premiers saisir ces
opportunits, mais il en a t de mme au Mexique (maquiladoras) et, dans une moindre
mesure, en Amrique du Sud. Certains pays mditerranens, la Tunisie, le Maroc, la
Jordanie et la Turquie ont dvelopp leurs offres partir des annes 70. Les pays
dAfrique Sub- Saharienne, lexception de lle Maurice, nont pas russi attirer les
dlocalisations. Les pays de lEurope de lEst se prsentent depuis 1989 la nouvelle
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
destination mondiale des dlocalisation, ils appariassent, ainsi, comme de nouveaux
partenaires.
De manire stricte, les dlocalisations ne sont pas faciles dfinir, car elles
revtent des formes diverses. Elles ne concident pas avec les investissements directs
ltrangers et lanalyse des changes commerciaux ne permet pas non plus de les saisir
avec prcision. Une dmarche empirique permet de parler de dlocalisation lorsquil y a
rupture soudaine avec une source nationale dapprovisionnement, de production ou de
transformation au profit dune source trangre, motive essentiellement par la
recherche dun prix de revient plus avantageux.
Le phnomne est donc complexe et les apprciations parfois subjectives. Les
exemple suivant en sont la parfaite illustration :
- Lobjectif de maintenir ses positions exportatrices sur les marchs trangers, peut
conduire une dcision de dlocalisation. Ainsi, lorsquun fabricant amricains
dautomobiles simplantes en Europe. Il y a bien dlocalisation puisquune
production sur place se substitue lexportation de vhicules construits sur le
territoire amricains, mais tout le monde en tire profit. Au contraire, lorsquune
grande marque dhabillement franaise dcide de sous- traiter la totalit de sa
production de chemises un fabricant philippin, la dlocalisation est ressentie tout
autrement.
- Il peut y avoir dlocalisation partielle par lachat de certains sous-ensembles dans
des zones main duvre bon march, ou spcialises, tout en gardant la matrise
de la conception de certaines fabrications et du montage final dans la rgion du
consommateur final, main duvre chre (exp. Production en France de PC par
Hewlett- Packard et Packard- Bell).
- La constitution de grands ensembles conomiques (Union europenne, ALENA)
suscite un redploiement industriel lintrieur de ces entits (spcialisation des
units de production, suivie du dveloppement du secteur de la logistique).
- Enfin, les situations ne sont jamais figes. Soit que lloignement entre les lieux de
production et les lieux de consommation apparaisse finalement comme handicap
pour certains produits, soit que des progrs techniques substantiels se ralisent
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
(automatisation des processus ou mise en uvre de politiques dachats plus
labores, en petites quantits et flux tendus), soit encore que les cots dans les
pays de dlocalisation deviennent moins avantageux, on assiste alors, des
rapatriements de productions. Il y a relocalisation.
En gnral, on peut dire que la dlocalisation, est un investissement direct
ltranger stratgie verticale. Nanmoins, une des caractristiques principale de la
dlocalisation est le fait quil y ait arrt de production (fermeture dusine) accompagn
par un investissement dans le pays o les cots de facteurs sont moindre. Le fait de
dupliquer un processus de production dans plusieurs pays, tout en gardant la production
aussi, dans le pays dorigine, ne reprsente, donc, pas une dlocalisation. On voit bien
ici la spcification de la dlocalisation. Cela se traduit dans les statistiques, par une
difficult destimer la valeur des dlocalisations par rapport aux investissements directs
trangers en gnral.
La dlocalisation peut tre matrialiser par une segmentation trs labore de la
chane de valeur. En effet, un dcoupage rigoureux de la chane de valeur, conduit
installer la ralisation de certaine partie l o les cots sont infrieurs. Mais quels sont
les segments de cette chane de valeur ? et en fonction de quels facteurs on dlocalise
les diffrentes parties de la chane de valeur ?
Section 2 : Les principaux segments de la chane de valeur et leur dploiement spatial.
1. Diffrents attributs de la chane de valeur.
Bien qu'il soit possible de dcomposer la chane de valeur des entreprises de
multiples manires, plusieurs segments principaux peuvent tre identifis : R&D,
procds de base ou fabrication des pices cls, assemblage partiel et fabrication de
composants, assemblage final, commercialisation et distribution physique et services
aprs-vente. Ces segments diffrent par l'intensit des facteurs et ces diffrences ont de
profondes implications pour les dcisions de localisation des fonctions de la chane de
valeur. Le principe gnralement admis qui sous-entend la maximisation des profits est
que les entreprises cherchent localiser leurs fonctions de manire optimale dans les
pays d'accueil en fonction des cots des facteurs concerns, tout en dlocalisant ces
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
mmes fonctions des pays dorigine, et ce afin de rduire les cots de production.
La R&D, les procds de base et la fabrication des pices cls, ainsi que la
commercialisation l'chelon international, ont gnralement une intensit
technologique et de connaissances plus leves que l'assemblage et la fabrication de
composants(Porter 1996). Les activits de R&D ncessitent une main-duvre
hautement qualifie et se caractrisent donc par une forte intensit de capital humain.
Les activits manufacturires de base sont plus diversifies, mais elles consomment
assurment moins de capital humain que la R&D. Dans la fonction d'assemblage, le
facteur le plus dterminant est l'accumulation d'exprience, qui confre la main-
duvre un rle prminent. Ces raisons expliquent que les entreprises implantent leurs
activits de R&D dans les pays dvelopps disposant de main-d'uvre qualifie et
qu'elles installent leurs chanes d'assemblage dans les pays en dveloppement afin de
rduire leurs cots de main-duvre.
En plus des variations dans l'intensit des facteurs, les fonctions diffrent sur le
plan des conomies d'chelle. Certaines activits peuvent tre centralises l'chelon
mondial, tandis que d'autres se prtent davantage un dploiement national. Pour
l'entreprise, le dfi cl de la mondialisation consiste dterminer quelles fonctions
centraliser et quelles autres dcentraliser.
D'aprs Bartlett (1984), dans le secteur de l'lectronique grand public, les
activits d'amont telles que la R&D et la fabrication de pices, dont le champ est
mondial, peuvent tre centralises au niveau mondial, tandis que les fonctions d'aval
telles que les services commerciaux et les services aprs-vente sont de prfrence
dcentralises l'chelon national. Il semble que les activits d'assemblage bnficient
d'conomies d'chelle un niveau intermdiaire.
La figure 1 positionne les diffrences de niveau des conomies d'chelle selon les
principaux segments de la chane de valeur. Le poids lev des dpenses de R&D
requises par le dveloppement de nouveaux produits et les conomies d'chelle
substantielles des oprations de fabrication de pices incitent les entreprises centraliser
ces activits l'chelon mondial (Jun, 1985).
En transfrant ces fonctions de leur sige leurs filiales trangres, les
entreprises gagnent en souplesse et peuvent mieux s'adapter la demande locale. En
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
revanche, la perte des avantages lis aux conomies d'chelle majore le cot de ces
fonctions. Des activits de R&D mal coordonnes peuvent induire des cots inutiles
particulirement levs et de ce fait entamer la comptitivit internationale des
entreprises.
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
Figure 1 : Niveau des conomies dchelle dans lindustrie par segments
principaux de la chane de valeur15 :
Segments de la Chane de valeur
Nationale Intermdiaire Mondiale
R&D
Procds de base et fabrication de pices cls
Assemblage partiel et fabrication de composantsAssemblage final
Commercialisation
Distribution physique
Services aprs- vente
Note : les zones grises montrent le niveau dconomie dchelle pour chaque
segment de la chane de valeur.
Source : Jun 1985
Dans le pass, l'activit d'assemblage tait sensible aux conomies d'chelle.
Cependant, dans la plupart des cas, la capacit optimale des installations de production
est moins leve pour les oprations d'assemblage final que pour la fabrication de
composants (Bartlett et Ghosgal, 1989). L'introduction de nouvelles technologies de
production a modifi la capacit optimale des chanes d'assemblage, amliorant la
flexibilit des oprations de plus petite taille. La commercialisation, la distribution
physique et les services aprs-vente doivent l'vidence s'adapter des conditions
locales htrognes. Certaines activits commerciales telles que l'amlioration de
l'image de marque dans le monde peuvent tre centralises. Il n'en demeure pas moins
que la plupart de ces fonctions ont pour but de satisfaire la demande et les gots locaux.
15 Jun (1985)
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
Par consquent, le niveau auquel se situent leurs conomies d'chelle est le
niveau national. Le tableau 1 rsume, par segments principaux de la chane de valeur,
les diffrences d'intensit de facteurs et de niveaux auxquelles se situent les conomies
d'chelle.
Outre l'intensit de facteurs et les conomies d'chelle, les principaux segments
de la chane de valeur se diffrencient par leurs besoins en terme de proximit de
march. Certains produits demandent davantage de services aux consommateurs que
d'autres. En consquence, les entreprises ont tendance implanter les activits fortement
consommatrices de services clients proximit des marchs, ce qui a d'videntes
implications pour la configuration gographique de la chane de valeur. Les fonctions
situes en amont ncessitent gnralement moins de services aux consommateurs que
les fonctions d'aval. Comme l'a fait remarquer Porter (1986), les activits d'amont et de
soutien telles que le dveloppement technologique, les achats et la logistique, peuvent
tre dissocis des marchs, alors que les activits d'aval comme la commercialisation, la
distribution physique et les services aprs-vente doivent en tre proches.
Tableau 1. Intensit de facteurs et niveau des conomies d'chelle par
segments principaux de la chane de valeur
Intensit des facteurs Niveau des conomies d'chelle
National Intermdiaire Mondial
Forte intensitcapitalistique ettechnologique
Commercialisation Assemblage partielR&DProcds de base etfabrication de pices cls
Intensit intermdiaire Services aprs-vente Assemblage final
Fabrication de composants
Forte intensitde main-d'uvre Distribution physique
Fabrication de composantsvolumineux
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
Les entreprises doivent adapter leurs activits commerciales aux gots locaux
afin de pouvoir donner satisfaction des consommateurs plus sophistiqus et aux gots
plus complexes. C'est lorsqu'elles sont implantes sur les marchs, que ces activits
gnrent les meilleurs rsultats. Sachant que les services aprs-vente prennent de plus
en plus d'importance, notamment pour les produits labors, la fonction de
commercialisation est plus performante lorsque l'entreprise opre cette dernire depuis
le march cible. Les consommateurs peuvent tre sensibles cette proximit, qu'ils
interprtent comme un engagement de l'entreprise ragir rapidement leurs besoins.
Par nature, la distribution physique et les services aprs-vente doivent tre contigus aux
marchs locaux pour fonctionner de manire efficace.
Les activits situes en amont sont axes sur l'entreprise elle-mme ou sur les
autres producteurs, tandis que les activits d'aval ciblent le grand public. Les fonctions
d'amont s'adressent un nombre de clients plus restreint que les fonctions d'aval, et
leurs clients consacrent davantage de temps et d'argent l'analyse des produits que ne le
fait le grand public. Ils sont plus attentifs aux prix et la qualit et agissent de manire
plus rationnelle. Par consquent, la proximit vis- -vis des clients est moins
dterminante pour les activits d'amont que pour les activits d'aval. En effet, il semble
tre vident que la R&D nest pas un segment qui devrait tre obligatoirement
proximit des marchs cibles. Par contre, la commercialisation, et les services aprs-
vente doivent tre ncessairement proximit de la clientle afin de mieux matriser le
march. Enfin, les fonctions de productions, dassemblage final ou partiel ont
gnralement une proximit moyenne des marchs et ce afin dassurer un minimum
dapprovisionnement et de garantir une bonne gestion des stocks.
D'autres facteurs peuvent conduire une spcialisation spatiale des activits
d'amont. Les entreprises peuvent tre amenes centraliser leurs activits de R&D non
seulement pour exploiter les conomies d'chelle mais aussi pour se prmunir de fuites
technologiques vers l'extrieur. D'aprs plusieurs enqutes, la plupart des travaux de
R&D effectus par les multinationales restent concentrs dans leur pays d'origine. En
1980, par exemple, 90 % environ des dpenses de R&D des fabricants amricains
taient effectues aux tats-Unis mmes. Seules quelques entreprises japonaises
ralisaient des travaux de R&D hors du Japon (Dicken, 1992). Et bien que les activits
de R&D tendent se mondialiser, Dicken (1992) constate que les fonctions de
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
recherche de haut niveau continuent d'tre localises proximit du sige des
entreprises. Cette affirmation est nanmoins contredite par certaines donnes. Au cours
des dernires annes, certaines entreprises des PED telles que les entreprises corennes
du secteur de l'lectronique (Lee, 2000) ont implant leurs activits de R&D hors de
leur pays d'origine. Cependant, la plupart de leurs investissements en R&D concernent
l'acquisition de technologies trangres ou l'adaptation des technologies ou de la
conception la demande locale.
Les oprations de fabrication de composants ne sont pas ncessairement
excutes prs des marchs car ces produits bnficient de cots de transport et de
droits de douane moins levs. Comme les composants sont moins volumineux que les
produits finis, les dcisions d'implantation des units de production correspondantes
sont moins influences par le cot de transport. Dans de nombreux pays, les droits de
douane augmentent en fonction du degr de transformation des produits ( progressivit
tarifaire ) ; ainsi, les matires premires sont assujetties des droits de douane moins
levs que les produits finis.
Par ailleurs, certaines entreprises de premier plan essaient de maintenir
l'approvisionnement en composantes cls sous le contrle de la socit mre afin d'avoir
toute la souplesse requise et prfrent utiliser des sources d'approvisionnement
internationales pour les autres composants. De ce fait, les entreprises sont plus
susceptibles d'investir l'tranger pour leurs oprations d'assemblage que pour la
fabrication de composants.
2. Dploiement logique de la chane de valeur
Pour des raisons lies leurs diffrences en terme d'conomies d'chelle et de
champs, mais aussi la diversit de leurs besoins en terme de proximit de march, les
fonctions de recherche et de dveloppement de produits exigent gnralement un degr
d'intgration mondiale lev alors que la distribution et les services aprs-vente
ncessitent au contraire une forte ractivit aux spcificits nationales. D'autres
fonctions devraient galement concilier leurs besoins variables en terme de
diffrenciation nationale, d'amlioration des circuits commerciaux et d'intgration
mondiale pour exploiter les conomies d'chelle. La fonction d'assemblage final devrait
tre plus sensible la diffrenciation nationale qu' l'intgration mondiale. Les fonctions
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
d'assemblage partiel et de fabrication de composants prsentent des caractristiques
similaires mais, compares l'assemblage final, elles devraient privilgier l'intgration
mondiale sans pour autant ngliger le besoin de diffrenciation nationale. Pour les
procds de base et la fabrication de pices cls, en revanche, la diffrenciation des
marchs est globalement moins importante que l'intgration mondiale. Bien que la
fonction de conception relve de la R&D, les modifications de conception rendues
ncessaires par l'adaptation aux gots locaux ou aux spcifications techniques locales
peuvent exiger une certaine ractivit nationale.
Sur la base de ce qui prcde, il est possible de construire un graphique qui
reprsente les besoins des diffrentes activits en termes d'intgration mondiale et de
diffrenciation nationale. La figure 2 montre simplement que les activits d'aval
devraient tre plus ractives aux spcificits des marchs que les activits d'amont. Ces
dernires ncessitent en revanche un degr d'intgration suprieur pour pouvoir
exploiter leur potentiel conomique, y compris les conomies d'chelle. Les entreprises
dploient leurs filiales qui oprent en aval (filiales commerciales par exemple) entre un
grand nombre de marchs cibles. En revanche, les filiales oprant en amont, dont la
zone de comptence gographique est plus vaste, sont concentres sur le march
national ou dans quelques pays trangers. En dployant leur chane de valeur de la sorte,
c'est dire en ralisant l'intgration mondiale partielle ou complte de leurs activits
d'amont et en rpartissant plus largement leurs activits d'aval, les entreprises peuvent
obtenir un avantage comptitif en terme de cot. Cependant, la figure 2 n'implique pas
ncessairement que le processus de dploiement soit identique dans tous les secteurs.
Une mme fonction peut supposer des intensits de facteurs diffrentes selon les cas.
Certains secteurs sont moins sensibles aux cots de main-duvre que d'autres pour
certaines activits. Le cot induit par la coordination physique des diffrents segments
de la chane de valeur dpend de la technologie de production, et tous les secteurs ne
rduisent pas ces cots de coordination dans la mme ampleur. Certaines entreprises
doivent concentrer la production dans un lieu unique car les cots induits par la
segmentation de leur chane de valeur nuiraient srieusement leur comptitivit ;
d'autres, en revanche, peuvent facilement sparer et coordonner ces fonctions pour un
cot supplmentaire modr. En gnral, les technologies prouves supposent des
cots de coordination moindres.
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Les Facteurs dterminants de la Dlocalisation : Etude comparative entre lAsie et lAfrique
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Figure 2 : Rpartition spatiale de chane de valeur : profil conceptuel
Eleve Recherche Dveloppement de produits Conception
Intgration intermdiaire
Procds de base et fabrication de pices cls Assemblage partiel et fabrication de composants. Assemblage final Commercialisation
Faible Service aprs- vente Distribution
Faible Ractivit nationale Eleve
Source : Concept de Bartlett (1984)
La principale conclusion d'une enqute sectorielle de l'OCDE sur la
mondialisation est que ce processus varie selon des groupes gnriques de secteurs,
secteurs dominante scientifique, secteurs fonds sur l'exploitation des conomies
d'chelle et secteurs forte intensit de ressources et de main-duvre (OCDE,1993b).
Le mode de sparation physique de la chane de valeur des entreprises varie lui aussi
selon les secteurs, et ce de faon similaire. La rpartition de la chane de valeur est
affecte de surcrot par plusieurs facteurs spcifiques aux produits. Ainsi, les barrires
commerciales et les cots de transport diffrent d'un produit l'autre : les produits finis
sont plus exposs aux barrires commerciales et plus sensibles aux cots de transport
que les pices et les composants. Parmi les composants, les pices volumineuses
doivent tre produites une distance raisonnable des installations d'assemblage, ce qui
n'est pas le cas pour les petites pices courantes. Certains produits sont plus gourmands
en services aux consommateurs (publicit et services aprs-vente notamment) que
d'autres, et certains ont par ailleurs besoin d'une diffrenciation plus marque entre
marchs. Nanmoins, la nouvelle mode de la dlocalisation tant les pool center 16,
les services aprs ventes deviennent de plus en plus mobilisables.
Par ailleurs, pour ces produits qui ont des besoins levs en terme de services aux
16 Pool center : service de conseil client et daprs vente, tlphonique qui est le plus souvent dlocalis dans les pays ayant une main duvre qualifie bas salaire, et des cots de communication assez faibles, notamment en Afrique du Nord.
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consommateurs et de diffrenciation, les entreprises doivent tre davantage l'coute
du march . En gnral, les produits grand public sont plus sensibles la demande et
aux gots locaux et sont donc plus exigeants de ce point de vue que les produits
industriels.
3. Exemple : la dlocalisation des produits lectroniques
Le dploiement spatial des filiales trangres est influenc la fois par des
facteurs spcifiques aux secteurs et par des facteurs spcifiques aux produits. Cet
exemple a t dvelopp par Bartlett (1984) et il prsente la ralit de la rpartition de la
chane de valeur des produits lectroniques selon le segment (de la chane de valeur) et
selon la sophistication et la nature du produit en question. Ainsi, on peut classer les
produits lectroniques en fonction de l'importance des conomies d'chelle et de leurs
besoins en terme de proximit de march.
Les tlviseurs couleur (TC) et les magntoscopes sont plus exigeants en termes
de ractivit au march que leurs composants : cartes de circuits imprims (CCI) et
tubes cathodiques couleur (TCC). En raison des diffrences en matire d'conomies
d'chelle, les TCC ncessitent un degr d'intgration mondiale plus lev que les
tlviseurs et les magntoscopes. Les fonctions induites par la production de produits
lectroniques grand public comme les magntoscopes et les tlviseurs, reposent sur
l'exploitation des conomies d'chelle et se caractrisent par des cots de production
unitaires rapidement dcroissants, et cest pour cette raison quelles sont souvent
dlocalises dans les pays en vois de dveloppement o la main duvre nest pas
chre. La production lectrique en Asie notamment en Chine ou en Malaisie, en est la
parfaite illustration. LAfrique du Nord est aussi, en train de devenir trs attractives
pour les investissements en lectronique, surtout quelle propose une main duvre
relativement qualifie et bas cot.
Les dpenses de R&D demeurent trs importantes pour les entreprises de pointe.
Le chiffre d'affaires est gnralement trs sensible au prix, les entreprises se livrant une
concurrence froce pour gagner des parts de march en minimisant leurs cots. Enfin,
les barrires commerciales affectent considrablement l'accs au march.
Cette reprsentation et cette dcomposition de la chane de valeur permettent
d'expliquer les investissements massifs raliss au cours des deux dernires dcennies
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par les fabricants lectroniques des pays dvelopps dans les pays en dveloppement
(dlocalisation des chanes d'assemblage des produits bas de gamme et des installations
de production de composants lectroniques courants). Les entreprises dlocalisent leurs
activits principalement pour rduire les cots et accrotre leur comptitivit. Dans la
mesure o la part des cots de main-d'oeuvre demeure relativement importante sur
certains segments de la chane de valeur, les entreprises sont incites produire dans les
pays en dveloppement dots d'une main-duvre faiblement rmunre mais
nanmoins forme de manire adquate (OCDE, 1994).
4. Dploiement squentiel de la chane de valeur
La reprsentation squentielle du dploiement de la chane de valeur donne une
ide plus prcise de l'aspect dynamique des IDE. Il ressort de nombreuses tudes que les
entreprises s'implantent sur les marchs trangers de manire progressive et volutive,
cette dmarche par paliers ayant l'avantage de rduire les risques perus dus
principalement au manque de connaissances et de ressources (Johanson et Vahlne,
1977). Les entreprises peuvent renforcer progressivement leur engagement l'tranger
mesure qu'elles accumulent de l'exprience et des connaissances spcifiques au march.
Plusieurs tudes menes sur les multinationales sudoises dans les annes 70 ont
mis en vidence un processus d'internationalisation squentiel. Selon le schma dcrit
par ces travaux, et partant d'une position de dpart o elles n'exportaient pas
rgulirement dans un pays, les entreprises ont d'abord pris pied sur ce march en
utilisant les services d'un reprsentant indpendant (agent). Elles ont ensuite install une
filiale de vente et, au cours d'une dernire tape, tabli une unit de production. Dans ce
cas lentreprise cherche satisfaire le march local. Alors que dans le cas o elle
chercherait produire moindre cot afin de rexporter le produit fini, la dmarche est
diffrente. En effet, la commercialisation du produit et sa distribution sur le march
cible reste assez localiser, et il ny a pas besoin de tester le march du pays hte, au
contraire ds que lentreprise est assure de pouvoir produire moindre cot avec des
conditions de stabilit conomiques ncessaire, elle sinstalle directement. Le processus
squentiel, dans ce cas se matrialise non pas par prudence, mais plutt par choix
dinvestissement.
Plusieurs enqutes ont constat qu'aucune