PIEDS/POINGS : les galas de Tête + Ignashov le tsar du K-1

A1èr* revue mondiale d'Arts MartiauxN° 315 - septembre 2003

LE GUIDEDE LA RENTREEdes Arts Martiaux-Moules les adresses-»17 pages de réponsesà vos questions

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Jackie Chan

Spécial rentrée Adresses, conseils... Tout ce que vous devezsavoir pour réussir votre rentrée martiale, p.53

Taekwondo Sur la routed'Athènes, p.94

Dossier De Shaofn à Yp Man,les grands maîtres chinois, p.34

Cinéma Olivier Gruner, le rêvehollywoodien devenu réalité.p.108

Gros plan Le Qi Gong, unphénomène de société ?Enquête, p.98

Evénement Jérôme LeBanner -Joey Starr, unerencontre au sommet p. 128Karaté Bushido/septembre 2003

Les techniques de Shaolinet l'affiche d'Espion amateur

sommaireÉditeur : Européenne de Magazines, 44, avenue George \8 PARIS. Tél. : 01 49 52 14 00. Fax : 01 49 52 14 44.

Site Internet ; http://www.karatebushido.comKaraté-Bushîdo N°315 - Septembre 2003Printed in FrancePhotos couverture : Fabrice Fourment (J. Vayriot),Alexey Ignashov (J. Vayriot), Poster Jackie Chan (TFMDistribution), Poster Shaolin (J. Vayriot et C. Guénet).

4. Zooms

8. Courrier des lecteurs

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12. Panorama des Arts Martiaux

16. Stages

18. Club Bruce Lee

22. Grand reportageTraditions japonaises séculaires avec un senseï hors ducommun, maître Hazama Kancho.

28. Grand maîtreHommage à Minoru Mochizuki, un géant des Arts Martiauxrécemment disparu.

40. Savoir-faireLe tranchant de la main, un atout indispensable.10 exercices pour améliorer votre efficacité.

48. DécryptageLe "Dragon Pôle", une arme historique du Wing Chun.

50. La chronique d'Henry Plée

30. DécouverteLe Varma Kalaï, aux origines des Arts Martiaux.

102. TrajectoireBernard Bilicki, une vie vouée au Karaté.

114. CinémaLa chronique de Manu Lanzi.

115. CinémaLes dernières rumeurs du cinéma d'Arts Martiaux.

118. Full Contact / Kïek-Boxing / K-1Les plus beaux galas de l'été.

131. RencontreJean-Charles Skarbowsky, star au Rajdamnern.

132. ChampionAlexey Ignashov, vainqueur du K-1 Paris.

136. Panorama du contact

138. Les adresses

Le prochain numéro de Karaté Bushidoparaîtra le 26 septembre

Reportage?

Karaté Bushido/septembre 2003

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Dans le Sud duJapon, la ville deKishiwada estréputée pour safête traditionnelleavec sa course dechars géants tiréspar une meute defidèles. En vedettecette année, MaîtreHazama Kancho,dont l'école deKaraté faitégalement partiede l'identité de laville.

Par notre envoyé spécialau Japon

Sylvain Guintard

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Karaté Bushido/septembre 2003 23

Reportage:

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L a ville de Kishiwada, située à 45minutes en train au-dessousd'Osaka, dans le Sud du Japon,

est réputée dans tout le pays pour son"danjiri matsuri" : une fête annuelle quis'étale sur trois jours, dont le pointculminant est une incroyable course dechars en bois de plus de 5 tonnes, tractéspar des centaines d'individus. Voilà plus detrois cents ans que les quartiers de la villes'affrontent par char interposé dans les ruesétroites de la ville devant quelque 500 000Japonais en délire. Sur leur passage, desmaisons sont endommagées et desparticipants sont tués, écrasés par le poidsdes chars qui se renversent...Cette année, honneur suprême, celui quiest devant pour diriger les manœuvres duchar du quartier de Miyamoto (responsableappelé en japonais "Ekko-sékininsha") etsur qui reposent toutes les responsabilités,n'est autre que Hazama Kancho. À 52 ans,ce professeur de culture physique est lechef de file de l'école moderne de Karaté-Kempo contact Shinmeïkaïkan et sa placesur le char, surveillé par les 2 200 policiersmobilisés pour l'occasion, est significativede sa position sociale.

Des Beatles au Karaté-KempoHazama Kancho est né ici. Il a commencéla pratique des Arts Martiaux à l'université

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alors qu'il avait 18 ans. À l'époqueguitariste dans un groupe de rock, ilpratique avec assiduité le Shorinji-Kempo."J'aimais bien les Beatles, cela correspondaità mon époque", se souvient-il aujourd'hui.Nous sommes effectivement à la fin des

Les différentsquartiers de laville s'affrontentdans une coursede chars sous lesyeux de 500 000japonais venusassister àl'événement.Maître HazamaKancho prendsesresponsabilitésen représentantdignement sonécole de Karaté.

Hazama Kancho(à droite) a lesourire et prendla pause avec unautre participantà la fête. Sonchar adignementreprésenté sesvaleursmartiales.

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Les quartiersde Kishiwadas'affrontent parl'intermédiairede charspesant plusde 5 tonnes,tirés par laseule forcedes hommes

)re 2003 Karaté Bushïdo/septembre 2003

années soixante et, pendant que les"garçons dans le vent" deviennent des starsmondiales, Hazama Kancho obtient son 5e

dan et ouvre un club de Shorinji. Mais,rapidement, sa conception du Budoapparaît en contradiction avec le Shorinjidont il se fait exclure pour avoir participéà un championnat Open de KaratéKyokushinkaï. C'est ainsi que va naîtrequelques mois plus tard le Shinmeïkaïkan(shin s'écrit makoto qui veut dire : "vérité",comme pour Kyokushin ("pure vérité") etmeï signifie : "regrouper"), créé avec uncamarade d'université : Sugihara Kancho.Il fait très chaud à Kishiwada le jour de lafête de l'année. Devant les chars, descentaines de personnes tirent comme desbeaux diables pendant les 4 kilomètres duparcours pour ne pas se faire écraser. Lesmatsuri (fêtes traditionnelles japonaises)sont aussi belles lorsqu'on les regarde quelorsqu'on y participe. À ce moment-là, onressent véritablement l'âme japonaise.Lorsque l'on voit le visage de HazamaKancho à l'avant de son char, veillant à ceque tout se déroule pour le mieux, on sedit que c'est ça un Kancho : un homme qui"va au feu" avec ses gars, en première ligne.Pas quelqu'un qui reste assis derrière sonbureau... kk

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Reportage

Maître Yoshidaeffectue un low-kick intérieurpour déstabiliserson adversaire.C'est le genre demouvementtechniquerecommandédans l'écoleShinmeïkaïkan.

fr Avec un gabarit impressionnant pourun japonais, Hazama Kancho créa sapropre organisation à 35 ans : le Karaté-Kempo de l'école Shinmeï (Shin oumakoto signifie "vérité", meï a le sens de''regrouper"). "L'organisation quirassemble les vérités", avec un concepttout à fait nouveau pour les Japonais :d'une part, tous ses élèves doivent avoir,comme lui, un travail à part en dehors duKaraté. Il n'y a pas de professionnels duKaraté autour de lui. L'entraînement n'alieu qu'une à deux fois par semaineseulement. "Dans la vie, iln'y apas que leKaraté" aime-t-il répéter souvent. Etpourtant, des champions Open-fight sontissus de cette école : lors du championnatnational de l'école Seïdokaïkan 2002, lejeune karatéka-surfeur Kubo, un élève 2e

dan, a fini 3'. Ce concept qui définit laméthode du maître Hazama est original,voire particulier, au pays du soleil levant-Maître Hazama a d'ailleurs réalisé unevidéo cassette technique où il expliquecomment une organisation qui ne possèdepas ses propres locaux (ce qui est rare auJapon) et dont les élèves ne s'entraînentqu'une à deux fois par semaine aumaximum peut arriver à former descompétiteurs de haut niveau sur le plan

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national, pouvant rivaliser avec lesKyokushinkaï, Seïdokaïkan ouByakurenkaïkan.C'est l'originalité de l'école Shinmeï :contrairement à toutes les organisationsde Karaté plein contact qui autorisent lacréation de dojo (ou qui délèguent), dansl'école Shinmeï, tout le monde est tenu devenir s'entraîner au dojo principal qui estétabli dans la ville de Kishiwada, au seind'un gymnase en location. L'enseignement,très personnalisé est établit en fonctiondes avantages ou des handicaps de chaqueélève.C'est peut-être ça l'originalité de l'école :c'est un Karaté à la carte, comme lesmenus des grands restaurants. Un artmartial fait sur mesure comme un costumecoupé par un grand couturier, uniquement

pour soi. Cette façon d'enseigner destechniques de Karaté n'existe que danscette école au Japon ! Si le pratiquant estplus agile avec les pieds, on accentuera cetaspect à l'entraînement. Développer sesqualités, restreindre ses défauts, un Karatéqui s'enfile comme un Jean fait sur mesureoù l'entraînement de masse n'a pas saplace !

Des éléments de progression dans d'autresdomainesKancho, pour chaque étudiant, établit unprogramme d'entraînement qui lui estpropre. Peu d'étudiants, par rapport auxautres organisations japonaises, mais desbons, comme il le dit lui-même : "Six heuresd'entraînement à la semaine, c'est suffisantpour un étudiant équilibré, à condition que

Karaté Bushido/septcmbre 2003

Test de casseeffectué par Kubolors d'un tournoinational de Karatécontact organisé parl'école Seïdokaïkan.

sa pratique soit intense et non faite endilettante. Une pratique équilibrée pour desindividus équilibrés. De nombreuses choses,si nous les lions entre elles, peuvent apporterun plus à notre pratique martiale. RegardezKubo, il a comme autre passion le surf. Cetteautre passion lui apporte beaucoup dans

Karaté Bushido/septembre 2003

sa pratique martiale : savoir commentprendre une vague et, au bon moment,savoir sentir à quel moment l'attaque d'unadversaire commence, pour le contrer,procède de la même sensation-perception.Quand un individu acquiert une maturitédans un domaine, que le fruit de sa

réalisation puisse être transmissible dard'autres domaines, là se situe mon travad'éducateur.À l'heure actuelle, on peut affirmer sartrop se tromper que les élèves du Shinm<sont devenus des spécialistes des coups Ggenoux. Kubo obtient la plupart de ses K. Csur ces techniques. Comme mes élèvtremportent ou arrivent dans les premieilors des différents tournois Open pleircontact, on peut dire que la méthode a fases preuves. Je pense que si l'on prenplaisir à pratiquer, on peut continuerpratiquer longtemps à des niveaudifférents. C'est dur d'être un champion,y a une pression énorme. Le champion e.assujetti à toujours gagner. Au sein al'école Shinmei, cela n'est pas vraimerimportant. Ici, les champions sont donbeaucoup plus relax qu'ailleur,

La qualité avant le nombreComme mon organisation n'est pas tridéveloppée en nombre, je peux faitcombattre mes garçons dans n'imponquels tournois Open de toutes hfédérations de Karaté contact. Nous nrencontrons aucun problème pour nouinscrire aux compétitions organisées par kdifférentes écoles de Karaté-contacLorsque l'on devient une organisatioimportante, comme le Kyokushinkai, detensions surviennent. Un Kancho, pour dtraisons qui lui appartiennent, peut décidede ne pas envoyer ses élèves combattre dar\ ou tel tournoi. Si bien que l'on arrive

faire des tournois Kyokushinkai, paexemple, avec uniquement des pratiquantde Kyokushinkai (cecipour l'organisatio.de la branche Matsui) parce qu 'on refusque nous nous inscrivions sur les listesmoins de faire parie de cette école ; ce qui e;dommage pour les élèves des autres écolequi aimeraient savoir où se situe leur nivea,personnel. La branche Midori d,Kyokushinkai, elle, reste fidèle à l'esprit dson fondateur Masutatsu Oyama en restât,'Open' pour permettre à des combattantd'autres écoles de venir se tester. De plu;cela permet certaines fois de remettre sepropres combattants en cause. Alors qules combattants de la branche de Matsui ssclérose à toujours rester entre euxfinissar,par faire des combats empreints dconsanguinité ! Comme nous sommes unpetite organisation, nous pouvons noufaufiler partout ou presque, et c 'est très bieiainsi ! Je ne tiens pas à me développer einombre mais en qualité ! La plupart dedirigeants de grosses organisations martialeconduisent leur barque comme un*entreprise, car la barque est devenue uipétrolier ! L'école Shinmeïkaïkan doit resteune petite organisation. La différence esla même qu 'entœ un paquebot et un voiliede course. " I