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EHESS De la divinité du Pharaon by Georges Posener Review by: J. -P. V. Archives de sociologie des religions, 6e Année, No. 12 (Jul. - Dec., 1961), p. 199 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30123310 . Accessed: 16/06/2014 16:35 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sociologie des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.79.21 on Mon, 16 Jun 2014 16:35:22 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

De la divinité du Pharaonby Georges Posener

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De la divinité du Pharaon by Georges PosenerReview by: J. -P. V.Archives de sociologie des religions, 6e Année, No. 12 (Jul. - Dec., 1961), p. 199Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30123310 .

Accessed: 16/06/2014 16:35

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BULLETIN DES OUVRAGES

ment ses responsabilit~s chr6tiennes, seule fagon de devenir le pionnier de la renaissance du Christianisme.

Trbs superficiel par endroit, cet ouvrage, qui ignore A peu pros la pens6e de Niebuhr et totalement celle de Schweitzer, a au moins le mdrite de mieux faire connaitre les tendances du libbralisme protestant ambricain dont on a I'impression qu'il est encore profond~ment marqu6 par la pensbe th~ologique allemande des debuts du XXe sidcle.

F.G. D.

151 PIEKOSZEWSKI (Jan). The religious problem of Refugees in U.S.A. (Le problbme religieux des rifugids aux Etats-Unis). London (Canada), Veritas, 1960, 128 p.

Cet ouvrage principalement pastoral et d'application de la doctrine de I'Eglise catho- lique contient des statistiques assez ddtaillhes concernant le mouvement des rifugi&s aux Etats-Unis. La documentation, au reste r~fdrencde avec precision, relive davantage de la d~mographie que de la statistique religieuse. Mais dans un domaine ofi ethnie et religion se recouvrent trbs largement, on peut faire assez facilement des inferences de la premiere A la seconde.

F.A. I.

152 POSENER (Georges). De la divinit6 du Pharaon. Paris, Imprime- rie Nationale, 1960, XV-107 p. (Cahiers de la Sociit6 asiatique, XV).

Le livre de M. Posener remet en question ce qu'on pourrait presque appeler le dogme du caract&re divin de la monarchie ~gyptienne. Que les Egyptiens aient vu dans leur Pharaon un dieu authentique, traitant d'6gal A egal avec les autres divinitis, c'est 1A une thdorie trop sommaire, trop tranchie, trbs unilatdrale pour 6puiser la rbalit6 complexe des croyances de I'ancienne Egypte. En fait les historiens n'ont pas utilis6 tous les documents, ni tout dans leurs documents. Une double sdlection a joud: on a privilhgid les sources religieuses et officielles; on y a donn6 chaque fois la prtf~rence aux textes qui 6taient les plus frappants sans tenir compte de ce qu'ils pouvaient comporter de rhdtorique, sans faire le depart entre I'expression d'une croyance sincere et un proc6d6 stylistique ou une em- phase courtisane.

Le dossier doit done Stre entibrement repris. M. Posener montre qu'une sdrie de traits opposent, au ddpart, le statut du roi et celui du dieu. Le dieu est ( ailleurs n, au ciel; il est

permanent, en dehors du temps; l'agent divin coincide totalement avec sa fonction. Le roi est ici, sur terre; I'institution monarchique est permanente ; le roi est temporaire. Entre la fonction royale et les agents individuels, multi- ples et successifs, qui l'incarnent, il y a dis- sociation, rupture de plan. En consdquence, ce n'est pas avec les dieux mais avec certains animaux sacrbs que les rois peuvent 6tre mis en parallile.

Ces raisons th6oriques expliquent que les Egyptiens aient senti leur roi, d'une certaine fagon, tout proche des hommes, qu'ils l'aient plac6 sous la dbpendance d'un dieu, soumis A lui comme le fils I'est A son phre auquel il doit une stricte ob6issance. Le roi ne peut se digager de cette servitude ni se rendre ind&- pendant A l'Pgard des dieux. Aussi ne voit-on pas que le Pharaon dispose, de fa~on directe, d'une puissance miraculeuse. Les faits mer- veilleux, les pluies b6ndfiques, les crues du Nil ont lieu pour lui, non par lui. Le roi n'appa- rait pas non plus en gubrisseur; il n'a pas le don d'omniscience. I1 est vrai que les dieux ont eux aussi leur ignorance, leurs lacunes, leurs faiblesses ; au moins usent-ils de pouvoirs exceptionnels, accomplissent-ils des actions miraculeuses que les annales royales ignorent.

Quelle est alors la place du roi, en quoi consiste sa fonction sur le plan religieux ? Parmi ses monopoles, la couronne posshde celui des relations avec le monde divin ; c'est par l'inter- m(diaire du roi que s'itablit la communication entre le groupe humain et la socidt6 des dieux. Dans ce commerce le roi, pris comme individu, serait plut6t du c6te des hommes: il repr&- sente, face aux dieux, le groupe humain. C'est I'institution royale, comme telle, qui est divine et qui participe du divin. II faut done reconnaitre la distinction, qui parait s'~tre imposde aux Egyptiens, entre dignith et dignitaire.

Au reste I'6tude de la littbrature dite popu- laire et de la figure du roi dans les contes accuse encore le c6tt humain du monarque: ddpouill6 de son affublement mythologique, priv4 des vertus qui, dans les textes religieux et les documents officiels, le glorifiaient, le magnifiaient, le pharaon se prdsente comme un simple potentat oriental.

Ces multiples images du roi- tant6t c6lbr6 comme un dieu, tant6t seulement d'origine divine, fils du dieu, le plus souvent soumis au dieu, implorant humblement son aide et ti- rant de lui son pouvoir, enfin simple creature humaine avec ses fautes et ses 6checs - , si diverses, si contradictoires mime qu'elles nous paraissent, semblent bien avoir coexist6 dans la conscience de l'Egyptien.

J.-P. V.

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