82
METIERS BATI LA REVUE TECHNIQUE DE LA FFB www.ffbatiment.fr JUIN 2006 NUMERO 5 GRAND TÉMOIN COMMISSAIRE ALAIN BEAUJARD « La sûreté doit devenir un réflexe » page 10 GROS ŒUVRE/STRUCTURE Ponts thermiques: l’isolation par l’intérieur atteint ses limites page 20 ENVELOPPE Accessibilité : les atouts des portes automatiques page 34 ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES Solaire : une énergie d’avenir pour l’eau chaude sanitaire page 46 FINITIONS/AMÉNAGEMENT Acoustique: comprendre le bruit pour le réduire page 58 DOSSIER PAGE 13 Les chemins de la qualité QUALIFICATION CERTIFICATION

Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

METIERSBATILA REVUE TECHNIQUE DE LA FFBww

w.ffb

atim

ent.fr

JUIN 2006 NUMERO 5

GRAND TÉMOIN

COMMISSAIRE ALAIN BEAUJARD«La sûreté doit devenirun réflexe» page 10

GROS ŒUVRE/STRUCTUREPonts thermiques:l’isolation par l’intérieuratteint ses limites page 20

ENVELOPPEAccessibilité : les atoutsdes portes automatiquespage 34

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUESSolaire: une énergied’avenir pour l’eauchaude sanitaire page 46

FINITIONS/AMÉNAGEMENTAcoustique: comprendre le bruit pour le réduirepage 58

DOSSIER PAGE 13

Les chemins de la qualité

QUALIFICATIONCERTIFICATION

Page 2: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69
Page 3: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

S O M M A I R EB Â T I M É T I E R S ž• R E V U E S E M E S T R I E L L E • N U M É R O 5 • J U I N 2 0 0 6

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 1

Magazine édité par IT-FFB (Institut technique

de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 -Tél. 01 40 69 52 58 - www.ffbatiment.fr -Association déclarée – Siret 301 652 673 0015Code APE 913EISSN 1772-3078 - Dépôt légal : juin 2006 Directeur de la publication : Christian Baffy Directeur de la rédaction : Georges Rigaud Comité de rédaction : Membres de la Fédération française du Bâtiment,

de ses Fédérations départementales et régiona-les, de ses Unions et Syndicats de métiersJournalistes : Jean-Marc Brujaille,Christian Capitaine, Sophie Faure, Didier le Gorrec, François SalanneConception et réalisation Idé : André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé,Caroline Palma, Nathalie Pilant, Alix OrbecPhotogravure/Impression : Sphinx/SibTirage de ce numéro : 75 000 exemplairesIllustration : Gilles JouannetPhoto de couverture : Matton.

Ponts thermiques: l’isolationpar l’intérieur atteint ses limites 20

Démolition: un métieren profonde mutation 25

Dallage sans joints :la perfection de la glace 26

Construction métallique:les Eurocodes harmonisent les calculs 28

Entretien de façades:bien diagnostiquer pour bien ravaler 30

Méthodes de dimensionnement:une alternative au «tout sécuritaire» 32

Accessibilité: les atoutsdes portes automatiques 34

Métalliers: questions de sécurité 37

Toitures végétalisées: couverture très nature 38

Isolants minces réfléchissants:utiles mais délicats à manier 40

Plates-formes motorisées: un moteurde productivité sur les chantiers 42

Fermetures et protections solaires:marquage CE obligatoire 43

Verre: le nouveau DTU 39 45

Couverture: le DTU 40.35 amendé 45

Solaire: une énergie d’avenirpour l’eau chaude sanitaire 46

Université de Limoges:le courant passe 50

Réseaux d’eau: accompagner lespropriétaires d’immeubles dans la durée 52

Énergie: de nouveaux partenairespour les installateurs 53

Éclairage: basse consommation,bas coûts d’exploitation 54

Normalisation:révision de la norme NF C14-100 55

Chaudières à condensation:l’âge de la maturité 56

Baromètre de l’UCF: connaîtreses marchés pour mieux vendre 57

DTU 24.1: travaux de fumisterie 57

Acoustique: comprendre le bruitpour le réduire 58

Sols: le retour du linoléum 61

Façade polychrome en bord de mer 62

Glissance: enfin une norme française! 64

Déchets de peinture:les peintres veulent innover 66

Soliers moquettistes:susciter des vocations 67

Carrelages:les limites des documents commerciaux 68

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

ENVELOPPE

M É T I E R S

ÉQUIPEMENTSTECHNIQUES

20

34

46

58

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

DOSS I ER

Page 13

PANORAMARecrutement : les jeunes témoignent 4Opération «un jeune, un jour, une entreprise» 5

Nouveau diagnostic de performance énergétique 5

e-bat : s’approprier les nouvelles technologies de l’information 6

La dimension « métier»au cœur des 24 heures du Bâtiment 6

Calepins de chantier: cinq nouveaux titres en 2006 8

Charpentes 21: nouvelle charte orientée «développement durable» 8

GRAND TÉMOINCommissaire Alain Beaujard: «La sûreté doit devenir un réflexe» 10

INNOVATIONPompes à chaleur et capteurs solaires: un couple dans l’air du temps 70

Petits chantiers:un mini-abri qui fait le maximum 72

Certificats d’économies d’énergie:démarrage difficile 72

Pôles de compétitivité:le Bâtiment partie prenante 73

SÉCURITÉÉchafaudages: normes européenneset procédure de validation 74

Risque électrique: habilitationobligatoire pour les non électriciens 74Décret «poussières de bois»:que faut-il faire pour s’y conformer? 75

NORMALISATIONProduits de construction:le point sur le marquage CE 76

Eurocodes: ne pas attendrepour s’y référer 77

DTU: repères utiles 77

RÉGLEMENTATIONThermique: de nouvelles exigencesdès cet été 78

Réglementation amiante:où en est-on? 79

ENVIRONNEMENTTraitement des déchets:l’atout mobilité 80

LES CHEMINS DE LA QUALITÉ

CERTIFICATIONQUALIFICATION

Page 4: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69
Page 5: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

É D I T O R I A L

Porter haut la qualitéde nos métiers

ecteur de traditions, le Bâtiment ne cesse d’évoluer pour répondre

aux exigences croissantes aussi bien de son environnement que de

ses clients.

Ses entreprises, motivées par une recherche partagée de qualité,

n’ont de cesse de s’adapter pour améliorer leurs compétences. C’est pour don-

ner aux maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre le moyen d’identifier celles-ci

que la qualification a été créée. Véritable outil de reconnaissance, elle nous

permet d’afficher clairement nos capacités. L’enjeu est suffisamment impor-

tant pour que Bâtimétiers y consacre son dossier.

L’attention des entreprises se porte également sur l’amélioration de la qualité

des ouvrages et la prise en compte des préoccupations des utilisateurs, pour

leur plus grande satisfaction.

Pour réduire la consommation d’énergie des bâtiments, elles explorent les

solutions de traitement des ponts thermiques. Anticipant la flambée du prix

de l’énergie, elles mettent en œuvre de nouvelles techniques de production de

chauffage, en particulier solaire thermique. En prenant en compte l’acoustique

ou en installant des portes automatiques, elles contribuent à répondre aux

besoins de confort des usagers. Et que dire des toitures «vertes», des dallages

«sans joints» ou du souci de réduire les déchets ? Il suffit de parcourir

Bâtimétiers pour comprendre que nos métiers sont en mouvement !

Avec les 24 heures du Bâtiment les 20 et 21 octobre à Paris, la FFB marque sa

volonté de rassembler toute la filière du Bâtiment au cours d’un événement

majeur. Son Village des métiers accueillera également le grand public : l’occa-

sion de lui faire découvrir des métiers en pleine mutation.

SJean Pierre Roche,président du Conseildes Professionsde la Fédérationfrançaise du Bâtiment

© E

. G

ALV

AN

I/FF

B

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 3

Page 6: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

J’ai tout le temps cette question: c’est pas trop dur comme métier? C’est dur quand on ne le fait pas avec plaisir. Pour toute la partie physique, c’est des gestesqu’on apprend dès le départ!»

4 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

P A N O R A M A

RECRUTEMENTLes jeunes témoignentFilmés en activité sur le chantier, de jeunes professionnels expliquent leur métier et leur parcours professionnel. Une façon séduisante pour les collégiens de découvrir la diversité des carrières et de s’identifier à leurs aînés.

POUR EN SAVOIR PLUS 

Contactez la FFB de votredépartement. Les «clips métiers»sont également consultables sur www.ffbatiment.fr et www.onisep.fr

C’est un métier dans lequel il fautêtre assez pointu dans plusieurs domaines: l’électricité, l’aéraulique, l’hydraulique, la mécanique. Je me suis orienté vers le dépannage.On a un contact fort avec le client, c’est une richesse.

«

Fabriquer la structure du bâtiment, moi j’aime bien. Ça paraît simple à l’écran, mais il faut une grande maîtrise.

«»

Mon métier consiste à réaliser des travaux en accès difficile. L’obsessionc’est d’être toujours en sécurité.

«»

CORDISTE

TECHNICIEN EN CLIMATISATION

»

MONTEUR LEVAGEUR

«

TAILLEUSE DE PIERRE

Forts du succès du premiercédérom «clips métiers»(1),

l’ONISEP et la FFB ont réaliséune nouvelle série sur douzeautres métiers(2). Ce secondcédé rom est maintenant dispo-nible, il s’adresse en particulieraux chefs d’entreprise quiinterviennent dans les collèges.Comme le souligne l’un d’en-tre eux, «même lorsque leursparents travaillent dans le Bâti-ment, les jeunes n’ont aucuneidée de nos métiers. Ce qui estmontré dans ces films permetd’amorcer le dialogue: l’utili-sation des ordinateurs, desengins de levage, les conditionsde travail, les salaires, les vacan-ces… Les témoignages d’unecouvreuse, d’une carreleuse,d’une tailleuse de pierre oud’une grutière ont parfois faitsourire les garçons, mais lesjeunes filles ont découvert unmonde qu’elles croyaient inac-cessible.» �(1) Carreleuse, charpentier bois, cou-vreuse, installateur électricien, maçon,menuisier, miroitier, monteur en chauf-fage et climatisation, peintre, plâtrier,serrurier-métallier, solier-moquettiste.(2) Cordiste, démolisseur, enduiseur,façadier, étancheur, grutière, instal -lateur de stores et volets, technicien en climatisation, monteur d’échafauda-ges, monteur levageur, staffeur orne -maniste, tailleuse de pierre.

© O

NIS

EP

/FFB

Page 7: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

P A N O R A M A

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 5

DU 15 AU 17 JUIN 2006SALON DES ÉNERGIES RENOUVELABLES, Paris4e édition du salon dédié à unmarché en pleine expansion. www.energie-ren.com/2006/6 ET 7 OCTOBRE 2006COULISSES DU BATIMENTDans toute la France, des centaines d’entreprisesouvrent leurs chantiers au grand public et en particulier aux jeunes (4e édition).12 OCTOBRE 2006ÉTATS GÉNÉRAUX DU BOIS DANSLA CONSTRUCTION, Angers20 OCTOBRE 2006LES 24 HEURES DU BATIMENT, ParisDes milliers d’entrepreneurs,artisans, compagnons et jeunes en formation sont attendus pour la « fête des métiers » organisées au Palais Omnisportsde Paris-Bercy.www.24heuresdubatiment.comDU 14 AU 17 NOVEMBRE 2006EQUIP’BAIE, ParisSalon international de la fermeture, de la fenêtre et de la protection solaire. DU 15 AU 17 NOVEMBRE 2006ECOBUILDING PERFORMANCE, ParisSalon de la performanceénergétique et du développementdurable des bâtiments.

AGENDA 2006

«UN JEUNE, UN JOUR, UNE ENTREPRISE» Opération séduction réussie

La deuxième édition de l’o-pération «Un jeune, un

jour, une entreprise», organi-sée le 4 avril 2006, a fait l’una-nimité. Près de 3 400 jeunesont passé la journée dans2 700 entreprises de toutestailles. L’occasion pour eux departager avec les chefs d’en-treprise leurs attentes et dedécouvrir le monde du Bâti-ment et ses carrières.Le programme était chargé :rencontre avec les collabora-teurs et les clients, visites d’ate-liers, de chantiers ou de show -rooms, rendez-vous avec desfournisseurs… «La fin de lajournée est arrivée beaucouptrop vite!» regrette François,chef d’entreprise en Loire-Atlantique, qui a accueilli avecbeaucoup d’enthousiasme lejeune Pierre.Organisée à l’initiative de laFFB, cette journée était l’op-portunité pour ces stagiairesd’un jour de découvrir le Bâti-ment sous un angle concret,loin des bancs de l’école. L’oc-casion aussi de se sentir plusimpliqués. «Le fait de voir laréalité, c’est ce qu’il y a demieux. Comme ça je sais com-ment c’est, je découvre et jesais à quoi m’attendre» confiait

Arthur, élève de 3ème à Nancy.L’authenticité: c’est bien ce querecherchent les jeunes, deman-deurs d’expériences concrètes,et c’est aussi l’attitude des chefsd’entreprise. « J’avais prévuinitialement d’amener monstagiaire au restaurant, raconteFrançois, et puis je me suis ditque je tricherais un peu en fai-sant ça, parce que j’y vais rare-ment. Alors j’ai fait commed’habitude: nous avons mangédans le petit réfectoire amé-nagé dans l’atelier, et ce n’était

pas mauvais!» Jacqueline, chefd’entreprise dans la Sarthe,souligne pour sa part la spon-tanéité du dialogue : «Monjeune était très ouvert et aussibavard que moi… Ce qui m’apermis de lui parler largementdu métier, y compris des rému-nérations, de lui faire visiterun cabinet d’architecture et dele laisser échanger avec les tech-niciens…»Opération réussie, donc, à enjuger par la conclusion dujeune Pierre à l’adresse de sontuteur d’un jour: «Merci d’a-voir partagé avec moi votrejournée. Vous êtes passionnépar ce que vous faites, c’estbeau, et j’ai vu que dans leBâtiment, vous êtes vraimentsolidaires entre vous…» �

PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUENouveau diagnostic à partir du 1er juillet

Le nouveau dispositif de dia-gnostic de performance éner-

gétique des bâtiments entrera enapplication pour toutes les ventesde bâtiments neufs ou existantsdès le 1er juillet 2006, et à partir du1er juillet 2007 pour ceux propo-sés à la location. Si les décrets et

arrêtés d’application sont tou-jours en cours d’examen, lecontenu de ce diagnostic est déjàdéterminé. Parmi les éléments dunouveau dispositif : un descriptifdu bâtiment, la quantité annuelled’énergie consommée ou estiméeconventionnellement, les frais

correspondants et la quantité degaz à effet de serre (GES) liée àcette consommation, le classe-ment du bâtiment de A (excel-lent) à G (très mauvais) sur deuxéchelles (une étiquette énergé-tique et une étiquette «climat»représentative des émissions de

GES), et des recommandationsvisant à améliorer la perfor-mance énergétique du bien.Réalisée par un diagnostiqueurayant reçu une formation – quisera à terme certifiée par un orga-nisme accrédité –, cette étude res-tera à la charge du propriétaire. �

© X

. D

E B

AR

BE

YR

AC

/FFB

DR

ÔM

E

OLYMPIADES DESMÉTIERS: POURQUOIPAS VOUS ?Les 39e Olympiades internationalesdes Métiers se dérouleront du14 au 18 novembre 2007 au Japon.Cette compétition est ouverte auxjeunes apprentis, écoliers maisaussi salariés nés après 1984. Les sélections régionales auront lieuentre novembre 2006 et janvier2007. La composition de l’équipe de France sera connue à l’issue desfinales nationales, le 1er avril 2007. Pour y participer, consultez la FFBde votre département.

Page 8: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

6 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

P A N O R A M A

LE GROS ŒUVRE BÂTIT SON AVENIR

La FFB a initié le projet e-bat dans le but d’amener

les artisans et entreprises duBâtiment à s’approprier lesbénéfices concrets des nou-velles technologies de l’infor-mation et de la communica-tion – internet, outilsbureautiques et informa-tiques… Les premiers tra-vaux, réalisés avec des entre-prises de Seine-et-Marne, ontpermis d’identifier l’ensembledes services du futur portail e-bat, actuellement en cours

e-BATS’approprier les nouvellestechnologies de l’information

de développement. Testé finjuin 2006 auprès de 60 entre-prises pilotes, cet outil enligne devra pouvoir s’adapteraux besoins de chacun tout enrestant à la pointe de la tech-nologie.L’étude et le développementd’outils de formation, d’assis-tance et de conseil sont lesconditions nécessaires à laréussite d’e-bat. Une nouvellephase d’étude a donc été initiéedans le Loiret, afin d’identifierles besoins et les contraintes

en la matière. e-bat tiendracompte de l’ensemble de cesdonnées de terrain afin d’aiderles entreprises à optimiser lagestion. Les services proposésdans le cadre d’e-bat (plate-forme de gestion, assistance etaccompagnement en ligne, for-mation et information…)seront autant de leviers mis à ladisposition des entreprises deBâtiment pour mieux gérer,mieux communiquer… etmieux construire, en dévelop-pant leur compétitivité. �

Pour les 29 Unions et Syn-dicats de métiers de la

FFB, la dimension «métier»ne saurait être absente d’unévénement aussi exceptionnelque les 24 heures du Bâti-ment. Aussi empruntera-t-elle de multiples voies. D’a-bord, un numéro de Bâtimé-tiers « spécial 24 heures duBâtiment», sur une centainede pages, donnera plus large-ment la parole aux partenai-

La dimension «métier» au cœurdes 24 heures du Bâtiment

res industriels qui accompa-gnent au quotidien les entre-prises tant à l’atelier que surles chantiers. Ensuite, plu-sieurs colloques tout au longde la journée du 20 octobrepermettront d’aborder certai-nes des grandes probléma-tiques techniques et métiers;ce sera le cas notamment ducolloque sur l’énergie, quimettra l’accent sur l’offre glo-bale d’amélioration énergé-tique des bâtiments existants.Enfin, l’ouverture au grandpublic et l’accueil d’un publicde jeunes trouveront touteleur place aux abords dupalais omnisports de Paris-Bercy, dans le «Village desmétiers », ouvert sur deuxjours les 20 et 21 octobre. Uneoccasion à saisir pour faire serencontrer des professionnelsdu Bâtiment et des jeunes à

L’étude prospective de la FFB«Bâtiment 2015»(1) avait dégagé les grandes tendances d’évolution du monde du Bâtiment et les possiblesruptures, à l’horizon d’une dizained’années. L’UMGO-FFB a souhaitéaller plus loin et réfléchir à l’avenir des entreprises de maçonnerieet de gros œuvre. Cette premièredéclinaison «métier» de l’étudeBâtiment 2015 a été lancée début2006 et confiée à un groupe d’une quinzaine d’entrepreneurs.Résultats attendus fin 2007.(1) Cf le dossier de Bâtimétiers n°3 (juin 2005),page 13.

AQC: BILAN ET PERSPECTIVES«Qualité: progressons ensemble»:c’est sous ce titre rassembleur quel’Agence Qualité Construction (AQC),qui réunit tous les grands acteurs du Bâtiment, vient de publier

un bilan de la décennie 1995-2005. Tous les efforts réalisésdurant cette période sontrecensés et des pistes deprogrès identifiées. L’objectifambitieux de l’AQC est en effet de réduire de 30% lasinistralité en 6 ans – objectiffortement appuyé par la FFB,qui en a été l’initiateur. Encore faut-il, pour mesurerles progrès accomplis, savoir de quelle situation on part. C’est chose faiteavec cet état des lieux.

POUR EN SAVOIR PLUS 

AQC, tél.: 01 44 51 03 51

qui tous auront à cœur demontrer comment leursmétiers se conjuguent avec lamodernité, les technologiesles plus avancées et la protec-tion de l’environnement.Créateurs d’espace de vie, lesmétiers du Bâtiment donnentdu sens à la vie. �

Page 9: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69
Page 10: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

P A N O R A M A

8 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

FONDATION BÂTIMENTÉNERGIE: PREMIER APPELÀ PROJETSCréée par Arcelor, EDF, Gaz de Franceet Lafarge à l'initiative de l'Ademe et du CSTB, la fondation BâtimentÉnergie finance des opérations de recherche s'inscrivant dansl'objectif de division par quatre des émissions de gaz à effet de serre.Il s'agit d'aider à la réduction des consommations d'énergie etd'inciter à recourir davantage auxénergies renouvelables. Le thème du premier appel à projets, qui s'est clos le 12 décembre 2005, étaitde proposer des solutions globalesd'amélioration énergétique desmaisons individuelles existantes. Sur les trente et un dossiers reçus etsoumis au jury réuni le 17 févrierdernier, sept projets ont été retenus.

CONSTRUCTION BOIS: LE LIMOUSINS’ENGAGELe Limousin a été la première région à signer, le 12 avril dernier, une CharteBois Construction Environnement.Résultat d’une collaborationexemplaire entre le Conseil régionalet la FFB Limousin, cette charteassocie une trentaine de partenaires et traduit leur volonté de favoriser le développement du bois dans la construction, aussi bien pour les ouvrages publics que privés. Elle propose dans ce but de mettre en place des actions transversalesdéclinées par cibles (maîtresd’ouvrages publics et privés, maîtresd’œuvre, entreprises, établissementsd’enseignement, grand public) dansles domaines de la communication, de la formation, de la recherche, de l’innovation et de la technologie.Parmi les actions en cours: le référencement de 30 entrepriseslimousines sur le sitewww.acteurboisconstruction.com. Une cinquantaine d’autres doivent les rejoindre d’ici l’été.

La collection des Calepinsde chantier est en passe de

devenir un «best seller» du 1er semestre 2006, avec plus de80000 exemplaires diffusés enquelques mois. Dorénavantcollection de référence, lesCalepins de chantier reçoivent

un accueil unanime de la partde la profession mais aussid’experts reconnus. C’est lesigne qu’ils correspondent àun vrai besoin chez ceux quimettent en œuvre sur leschantiers. La collection vas’enrichir de cinq nouveaux

Trois ans après le lance-ment de Menuiseries 21,

la FFB-CMP (1) a présentéCharpentes 21 à l’occasion deBatimat 2005. Cette chartecomporte trois volets. Toutd’abord, la qualité technique:Socotec doit vérifier laconformité de l’entrepriseavec une quinzaine de points(dimensionnement des char-pentes, etc.). La deuxièmepartie porte sur l’aspect envi-ronnemental, à travers desengagements de progrès(recyclage des déchets dechantier…), dont la mise enœuvre est mesurée par desindicateurs. Enfin, la charteinclut l’évaluation des condi-tions de sécurité, qui doit être

CHARPENTES 21Nouvelle charte orientée «développement durable»

réalisée par l’OPPBTP(2). Pourles entreprises qui y adhèrent(14 ont entamé la démarche),Charpentes 21 apporte unsurcroît de visibilité. Une pla-quette est en cours de réalisa-tion pour soutenir cettedémarche. Sur le fond, cettecharte répond à une attentedu marché, en particulier de

la part des collectivités quiintègrent de plus en plus ladimension du développementdurable dans leurs projets deconstruction.

(1) FFB-CMP: Fédération françai se du Bâtiment de charpente, menuiserie,parquets.(2) OPPBTP: Organisme profession-nel de prévention du bâtiment et destravaux publics.

POUR EN SAVOIR PLUS 

Contactez la FFB de votredépartement

titres au cours de l’année2006: les parquets et planchersen bois; les ouvrages en bétonarmé; les chéneaux, noues etévacuations des eaux pluvia-les; les ouvrages en plaques deparement en plâtre ; les solssouples collés. Grâce au finan-cement apporté par le PlanEurope (1), vous pouvez profi-ter de cette première éditiongratuite.

(1) cf Bâtimétiers n°3, p 73.

CALEPINS DE CHANTIERCinq nouveaux titres en 2006

© L

; M

ER

CIE

R/F

FB

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFB-CMP (Fédération f rançaise du Bâtiment charpente, menuiserie,parquets), tél.: 01 40 55 14 70

Page 11: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69
Page 12: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

10 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

LA SÛRETÉ DOIT DEVENIRUN REFLEXEUN ENTRETIEN AVEC LE COMMISSAIRE ALAIN BEAUJARD

Responsable du service information-sécurité à la préfecture de police de Paris, Alain Beaujard est le spécialiste français de la sûreté des grands équipements publics. Le «risque malveillance» sera de plus en plus pris en compte dans la démarche de conception-constructiondes bâtiments publics comme privés, sur fond de renforcement des contraintes réglementaires, explique-t-il, conseils à l’appui.

G R A N D T É M O I N

Vous êtes le spécialiste français de la «préventionsituationnelle». Quel est précisément le champde cette discipline?Elle recouvre l’ensemble desmoyens permettant de prévenir lamalveillance sous toutes ses for-mes, depuis le vandalisme jus-qu’au terrorisme en passant parles violences urbaines. Cet objec-tif de prévention implique d’a-border la question de la sûretédès la conception d’un bâtiment– et même dès la réflexion préa -lable à un projet d’urbanisme. Ils’agit d’analyser tous les risquesqu’un acte de malveillance estsusceptible de générer pour unsite et surtout pour ses occu-pants, puis d’élaborer à partir decette analyse les solutions de miseen sécurité du site. A l’échelle dela collectivité, la prévention situa-tionnelle fait partie intégrantedes missions de l’Etat, garant de

l’ordre public et de la sécuritédes populations. Cette mission apris une dimension nouvelle avecle développement du terrorisme,en particulier depuis le 11 sep-tembre 2001. La prévention situa-tionnelle s’est fortement déve-loppée ces dernières années auxEtats-Unis – où cette disciplineest née il y a environ vingt ans –et la plupart des pays intègrentaujourd’hui ces problématiquesdans leurs politiques de sécuritépublique.

Quel est précisément le rôle du service information-sécuritéque vous dirigez au sein de lapréfecture de police de Paris?Le cœur de notre mission, c’est decontribuer à la sûreté des bâti-ments publics situés dans la capi-tale. Nous intervenons en parti-culier dans le cadre des nouveauxprojets – comme nous l’avonsfait récemment, par exemple,

pour le musée du quai Branly,ou pour le projet de village olym-pique dans le XVIIe arrondisse-ment. Notre rôle est d’élaborer latypologie de toutes les attaquesdont une cible – c’est-à-dire unbâtiment dans 90% des cas –peut être l’objet, et de conseillerles maîtres d’ouvrage publics surles moyens de les prévenir. Depuisla création de notre service en1982, nous avons réalisé ainsi plusde 700 études techniques sur desbâtiments publics. Dans le prolongement de cettemission, nous participons aussiaux travaux de normalisation enmatière de sûreté des bâtiments,notamment au sein du Comitéeuropéen de normalisation. L’Eu-rope a beaucoup avancé dans cedomaine au cours des dernièresannées, avec l’adoption de normeset de spécifications techniquesconcernant en particulier les éco-les, les stations-service, la protec-

tion contre les véhicules béliers, leséquipements de transport public. Enfin – et nous rejoignons ici leterrain des entreprises de Bâti-ment –, notre rôle est de contri-buer à la diffusion d’une culturede la sûreté auprès des diversacteurs du secteur de la cons-truction. Nous préparons ainsiun guide méthodologique à des-tination des maîtres d’ouvragespublics et privés, afin de les sen-sibiliser à ces enjeux.

Quel message adressez-vousen particulier auxentrepreneurs du Bâtiment?Je voudrais tout d’abord leur direqu’ils doivent se familiariser avecla notion de sûreté, car elle vaprendre de plus en plus d’im-portance dans la conception et laréalisation des bâtiments. Certes,aujourd’hui, ce sont surtout lesgrands projets publics qui sontconcernés. Mais demain, de nom-breux types de bâtiments –immeubles de bureaux, équipe-ments collectifs, bâtiments rési-dentiels… – le seront aussi.L’évolution de la normalisationeuropéenne va clairement dans cesens. Elle se traduira demain pardes procédures et obligations quiinfluenceront les façons de cons-truire. Je fais souvent la compa-raison avec la prévention incen-die: on s’achemine aujourd’huivers un traitement du risque mal-veillance comparable, par sa mé -thodologie et son niveau de pré-cision, au traitement du risqueincendie.

Comment mettre en pratique cette approche du risque malveillance ?En intégrant peu à peu le réflexesûreté dans les différents gestes deconstruction. Par exemple: veillerà installer une caméra de vidéo-surveillance hors de portée de lamain humaine, mettre les câblesprincipaux sous goulottes blin-dées, installer les bouches d’air

Page 13: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 11

extérieures à des endroits inac-cessibles, savoir quand et com-ment placer des barreaux, arasésou non au niveau de la croisée…A un niveau plus sophistiqué, on va voir se développer des équi-pements comme les systèmesd’arrêt automatique ou d’inver-sion des centrales d’air (risquechimique), les contrôles d’accèspar biométrie (reconnaissancehumaine) notamment pour lesascenseurs, les vitrages spéciaux,la vidéosurveillance avec analysedes images (pour identifier dessituations anormales)… Au plande la conception, on peut imagi-ner aussi qu’un nombre crois-sant de bâtiments seront cons-truits en plaçant les fonctionsessentielles dans une platine cen-trale, mieux protégée, ou que l’ar-chitecture intérieure d’immeu-bles d’entreprises sera conçue demanière à sécuriser les pièces lesplus stratégiques.

Quel rôle imaginez-vous pourla FFB dans cette démarche ?Nous travaillons déjà ensembledepuis de nombreuses années.Les réflexions de la FFB ontnourri notamment les travaux denormalisation européens, etcontribué à faire valoir la visionfrançaise – ce qui est essentiel sil’on veut que les procédés et pro-duits issus des normes en coursd’élaboration soient pleinementadaptés à nos méthodes et pra-tiques de construction. Aujour-d’hui, avec la montée en puis-sance des préoccupations et des spécifications réglementai-res liées à la sûreté, la FFB a unrôle majeur à jouer : elle est lamieux placée pour sensibiliseret accompagner les entreprisessur ce terrain, notamment endéveloppant des outils d’analysedes risques et des supports opé-rationnels qui guident les pro-fessionnels dans l’appropriationde la démarche et des bonnespratiques de sûreté. �©

V.

LELO

UP

Commissairedivisionnaire au cabinet du préfet de police de Paris, Alain Beaujard y dirige le serviceinformation-sécurité. Entré dansl’administrationen 1974, après avoirdébuté sa carrière à l’Unesco et à AirFrance, il a travaillédurant neuf ans à la direction de la Policejudiciaire, en exerçantdiverses responsabilitésopérationnelles à Paris (commissariat de la Goutte d’or,brigade territorialePigalle-Clichy,commissariat de police judiciaire du 13e arrondissement,brigade de protectiondes mineurs) et en Ile-de-France (chef-adjoint de la brigade territoriale de Seine-Saint-Denis),avant de créer en 1982 le serviceinformation-sécurité.

Page 14: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69
Page 15: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 13

D O S S I E R

Les chemins de la qualité

QUALIFICATIONCERTIFICATION

Être un bon professionnel du Bâtiment estindispensable, mais peut-être pas suffisant pourréussir aujourd’hui. Il faut aussi pouvoir le justifiervis-à-vis des maîtres d’ouvrage, des maîtres d’œuvre, des clients finaux. Qualification,certification, marque NF Service Bâtiment… Les entreprises ont à leur disposition différents outilspour attester de leurs compétences mais aussi pour améliorer leur organisation – et donc leurproductivité et la satisfaction de leurs clients.

omment identifier lessavoir-faire d’entrepri-ses que l’on ne connaîtpas? Comment déter-

miner celles qui seront aptes àrendre les services qu’on attendd’elles? Les maîtres d’œuvre char-gés de la reconstruction du paysaprès la Seconde Guerre mon-diale étaient déjà confrontés à ceproblème. Ils ont trouvé la solu-tion en créant en 1949 l’orga-nisme Qualibat et la marque dequalification correspondante –prolongée à partir de 1955 parQualifelec dans le domaine élec-trique. De nos jours, la multipli-cation des entreprises du Bâti-ment et leur capacité à intervenirsur l’ensemble du territoire rendla qualification d’autant

C

Page 16: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

LE POINT DE VUE DE L’ENTREPRENEUR

«Une démarche naturelle»BENOÎT LOISON, PRÉSIDENT DE LA SAS LOISON, À ARMENTIÈRES (NORD)

Notre entreprise de métallerie, qui emploie 200 personnes,est qualifiée depuis de nombreuses années en

charpente métallique, en métallerie de technicité supérieureet en fabrication et pose de menuiserie aluminium et acier.Pour moi, il s’agit avant tout d’une reconnaissance officielle de notre savoir-faire et de notre niveau de compétencetechnique, qui nous permet de répondre aux appels d’offres et d’accéder à un certain nombre de marchés publics et privés.Nous sommes engagés aujourd’hui auprès de Certibat dansune démarche de triple certification – qualité, sécurité et environnement. Il s’agit pour nous d’un investissement sur l’avenir, car nous pensons que ce genre de démarche sera un jour obligatoire. La certification permet aussi de définir un projet d’entreprise : à travers la mise à niveau et la formation des personnels, tout le monde progresse etprend sa part de responsabilité dans la marche de l’entreprise.La qualité ne doit pas être une préoccupation ponctuelle, elle doit accompagner la vie de l’entreprise au jour le jour, et devenir une démarche naturelle.

14 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

D O S S I E R QUALIFICATION ET CERTIFICATION

des savoir-faire spécialisés, voiretrès pointus, tandis que de plusgrandes structures le sont dansdes domaines plus courants. Il existe plus de 400 référentiels dequalification Qualibat, réunisdans une nomenclature qui évo-lue pour s’adapter aux mutationsdes métiers. Qualifelec attribuede son côté une trentaine de qua-lifications divisées en cinq spé-cialités – électrotechnique, électro-thermie, antenne, éclairage public,courants faibles – auxquelles vien-dra s’ajouter une sixième (main-tenance courants forts) en juin2006. Début 2006, on comptait enFrance 35500 entreprises quali-fiées Qualibat, et 8000 qualifiéesQualifelec.

Qualification, mode d’emploi La qualification est attribuée parune commission Qualibat aprèsexamen d’un dossier en troisvolets : administratif (existencejuridique de l’entreprise, assu-rance en cours de validité, respect

plus utile. La qualifications’affirme comme le repère dont lemarché a besoin, par le sérieux deses critères d’attribution et l’im-partialité de l’organisme habilité àla délivrer: l’association Qualibat,qui réunit des représentants desacteurs de la construction – archi-tectes, entreprises, organismespublics, maîtres d’ouvrage, dési-gnés dans le respect de l’équilibreparitaire, sous la présidence d’unhaut fonctionnaire de l’Etat. Qua-libat est devenu une référenceincontournable. Sa notoriété s’ap-puie sur le logo en forme de pyra-mide, sur des actions de commu-nication récurrentes et sur le sitewww.qualibat.com, où sont réper-toriées toutes les entreprises qua-lifiées.

Une qualification, pour quoi faire?Etre qualifié, c’est apporter lapreuve, via un organisme indé-pendant, que l’on maîtrise unsavoir-faire. C’est un moyen de lefaire savoir aux maîtres d’ouvrageet de créer avec eux des relationsde confiance souvent synonymesd’activité récurrente. La qualifi-cation est reconnue par les diffé-rents intervenants du secteur de laconstruction, comme le mon-trent les exemples des nombreuxsyndics qui en ont fait un critèrede sélection, et des assureurs quiconsentent des tarifs préférentielsaux entreprises qualifiées (voirencadrés). Etre qualifié, c’est décider d’êtretransparent pour son client, dejouer «cartes sur table» en luiapportant la preuve qu’on est àjour, administrativement, fisca-lement, que l’on est au point techniquement. La qualification,en sanctionnant une compétenceprofessionnelle, s’adresse demanière équitable à tous les «can-didats» : on voit par exemple despetites entreprises qualifiées pour

Page 17: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 15

CARTE D’IDENTIFICATION BÂTIMENT : UN PREMIER PASVERS LA QUALIFICATION

Pascal Lodé dirige l’entreprise de carrelage Lodé à Pouliguen(Loire-Atlantique), qui emploie dix compagnons. Il voit dans la qualification le moyen de fairereconnaître le sérieux de sonentreprise : « Je suis undéfenseur des règles de l’art,exigeant sur la qualité avec mescompagnons. Je suis satisfaitquand nous n’avons pas àintervenir en service après-vente,et quand nous avons un retourpositif de nos clients. » Mais, dans l’impossibilité immédiate de constituer l’ensemble dudossier de qualification, il ademandé à bénéficier de laCarte d’Identification Bâtiment,octroyée par Qualibat pourune durée de quatre ans. Il adû pour cela fournir les piècesadministratives justifiant de sonactivité et s’engager à obtenirla qualification dans ce délai.«Nous prenons maintenantdes photos de nos chantiers,et nous complétons notredossier avec des comptesrendus de maîtres d’ouvrage et d’architectes», ajoute-t-il. A quand la qualification ? «Le plus tôt sera le mieux.»

des obligations sociales et fiscales),financier (chiffre d’affaires), ettechnique – ce troisième voletattestant de la compétence en ter-mes de métier, à travers une des-cription des moyens en matériel etpersonnel, une liste des chantiersréalisés et un compte rendu detrois chantiers de référence com-portant un avis des maîtres d’œu-vre. Les commissions d’attribu-tion se réunissent au niveau soitdéparte mental (pour attribuerdes qualifications de technicitécourante), soit régional (pour lesqualifications plus complexes),soit national (pour les qualifica-tions de technicité supérieure ouexceptionnelle). La qualificationest attribuée actuellement pourune durée de cinq ans, avec uncontrôle annuel sur le volet admi-nistratif du dossier; à l’issue descinq ans, un dossier complet doitêtre reconduit. La qualificationpeut être attribuée à titre proba-toire, pendant deux ans, pour lesentreprises qui sont en cours decréation et peuvent justifier d’uneexpérience et d’un encadrementtechnique. Le fonctionnement de Qualifelec,organisme de qualification dédiéau secteur de l’installation élec-trique, est voisin de celui de Qua-libat, à deux variantes près: lesattributions sont centralisées parune commission nationale uni -que (les dossiers étant examinéspréalablement par une commis-sion régionale); les dossiers decandidatures ne requièrent pas

de volet financier mais, pour éva-luer les capacités d’exécution desentreprises, Qualifelec les classifieselon leur effectif. La qualificationest attribuée pour une durée dequatre ans, avec une révision duvolet administratif du dossier tousles deux ans.

LE POINT DE VUE DE L’ARCHITECTE

«Les entreprises quenous faisons travaillersont toutes qualifiées»PATRICK VACHER, CABINET NMP VACHER& ASSOCIÉS, COURBEVOIE (HAUTS-DE-SEINE)

Notre cabinet d’architecture travaille essentiellement dansles secteurs de la santé, du logement et des

équipements publics. Pour les programmes que nousréalisons, qui sont en général importants, nous ne faisonstravailler que des entreprises qualifiées ou certifiées. Dans nosappels d’offres, les qualifications que nous demandons sontspécifiées, ce qui écarte les entreprises non qualifiées. Mais ilnous arrive d’inciter certaines d’entre elles à à entreprendre ladémarche, si elles souhaitent par la suite travailler avec nous.Les entreprises générales avec qui nous contractonsemploient elles aussi des entreprises qualifiées, ce qui fait quenous sommes réunis par une exigence commune. En tantqu’architectes, nous avons un devoir de conseil envers notreclient maître d’ouvrage, qui nous pousse à aller vers lesentreprises qui offrent le plus de garanties : la qualification etla certification sont pour nous le signe d’entreprises en quêtede qualité – notamment en ce qui concerne le respect desdélais et des coûts – et sur lesquelles nous pouvons compter.

Déjà proches, les fonctionne-ments de Qualibat et Qualifelecvont converger encore avec l’en-trée en vigueur de la nouvellenorme NF X50-091, qui définitles conditions de fonctionnementdes organismes de qualification:une opportunité pour accroître laconfiance des utilisateurs. Lesqualifications Qualibat serontattribuées pour quatre ans et nonplus cinq, on stipulera dorénavantleur date de validité sur les certi-ficats remis aux entreprises, et larévision des qualifications Quali-felec ne sera plus biennale maisannuelle. Cette norme permettra aux orga-nismes de qualification d’êtreaccrédités par le Cofrac (Comitéfrançais d’accréditation) sur labase de ce référentiel commun.

Certification : être mieux organisé, et donc plus rentableOptimiser son organisation etdonc sa rentabilité, pérenniserson activité par la maîtrise desrisques… Voilà des objectifs tour-nés non seulement vers le client àla recherche de qualité, mais aussivers le fonctionnement internede l’entreprise. On entre ici dansle domaine de la certification du«système de management de laqualité », notamment selon lanorme ISO 9001 version 2000.Les entreprises du Bâtiment (maisaussi de toute la filière construc-tion) peuvent aujourd’hui se fairecertifier non seulement dans ledomaine de la qualité (normesISO 9001), mais aussi de l’envi-ronnement (ISO 14001) et

Être qualifié, c’est apporter la preuve, via un organisme

indépendant, que l’on maîtrise un savoir-faire.

Page 18: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

12

3

QUALIFICATION

VOLE

TTE

CHN

IQUE

VOLE

TAD

MIN

ISTR

ATIF

Dossier decandidature

Carted'IdentificationBâtiment

CIB

OSSATURE DES MURS EXTÉRIEURS

Source: Socopa

Ossature 97

Isolant 100 mm

CTBH 10Pare pluie

Lattage 23/40Bardage 22 mm

horizontal

Grillede ventilation

alu perforée

BA 13

Ventil

atio

n

QUALIFICATION

Les étapes de la qualité

Carte d'IdentiÞcation BâtimentLa Carte d'IdentiÞcation Bâtiment est une opportunité d'accéder progressivement à la qualiÞcation. Obtenue en remplissant l’équivalent du volet administratif du dossier de qualiÞcation, elle doit être transformée en qualiÞcation dansun délai maximum de 4 ans.

Cette premièrepartie du dossierde qualification rassemble les informations générales sur l'entreprise (extrait K bis, inscription au RM, CV du responsable légal, effectif, moyens matériels et locaux…) et permet de démontrer qu'elle est en règle de ses obligations(assurance en cours de validité, DADS, affiliation à la Caisse des Congés Payés…)

VOLETADMINISTRATIFET FINANCIER

Cette seconde partie du dossier de qualification atteste des compétencesde l'entreprise. Elle contient notammentune liste des chantierset un compte-rendu de trois chantiers de référence avec attestation du maître d'ouvrage, du maître d'œuvre ou du bureaude contrôle.

VOLETTECHNIQUE

La commission, composéeparitairement de représentantsdes acteurs dela construction(entreprises, maîtres d’ouvrage, architectes, bureaux d'études...)se réunit pour examiner le dossier présenté.

EXAMEN PARLA COMMISSION

LA QUALIFICATIONQ

D O S S I E R QUALIFICATION ET CERTIFICATION

Page 19: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

4 21

La commission dépar-tementale, régionale ou nationale - en fonctiondu degré de spécialisation du domaine - attribue ou non la qualification pour une durée de 5 ans après examen du dossier fourni.La qualification peut être attribuée à titre probatoire pour une durée de 2 ansaux entreprises en coursde création pouvant justifier d'une expérience antérieure et d'un encadrement technique.

La commission nationale attribue ou nonla qualification pourune durée de 4 ans après examen du dossier fourni.La qualification peut être attribuée à titre probatoire pour une durée d'un anaux entreprises en activité depuis moins d'un an et ne pouvant fournir les références justifiant de leurs compétences professionnelles.

ATTRIBUTION DELA QUALIFICATION

ATTRIBUTION DELA QUALIFICATION

NF SERVICE BÂTIMENT

La certification du système de managementde la qualité selon la norme ISO 9001 s'obtientà l'issue d'un audit réalisé dans l'entreprisepar un organisme certificateur. Les entreprises peuvent s'adresser à des organismesgénéralistes (Afaq-Afnor Certification, BVQI…)

ou à l'organisme qui est né de la volonté des professionnels du secteur : Certibat.

Cette marque, dont le secrétariat technique est assuré par Qualibat, permet aux entreprises du Bâtiment de faire certifier leur service - accueil du client, prise de rendez-vous, fourniture d'un devis dans le respect des délais… - à l'issue d'un audit. C'est un moyen d'améliorer la satisfaction des clients.

NF SERVICE BÂTIMENTCette marque, dont le secrétariat technique est assuré par Qualibat, permet aux entreprises du Bâtiment de faire certifier leur service - accueil du client, prise de rendez-vous, fourniture d'un devis dans le respect des délais… - à l'issue d'un audit. C'est un moyen d'améliorer la satisfaction des clients.

LA CERTIFICATIONL QUALIBATQUALIBAT

QUALIFELECQUALIFELEC

ISO

9001

Les entreprises titulaires d'une qualification peuvent s'engager dans un second niveau de certification, la Maîtrise Qualité. Délivrée par Qualibat, elle intègre des chapitres supplémentairesde la norme ISO 9001 (pour celles qui sont qualifiées par Qualifelec, ce second niveau est appelé Management).

MAITRISE QUALITÉ

Les entreprises titulaires d'une qualification peuvent s'engager dans un premier niveau de certification, l'Engagement Qualité. Délivré par Qualibat, il comporte certains chapitresde la norme ISO 9001 (pour celles qui sont qualifiées par Qualifelec, ce premier niveau est appelé Satisfaction du client).

ENGAGEMENT QUALITÉ

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 17

de la sécurité (OSHAS18001). A l’arrivée des normesISO en France en 1994, Qualibata souhaité proposer aux entre-prises du Bâtiment déjà quali-fiées des outils de certificationqui leur soient adaptés: les modu-les d’«Engagement qualité» et de«Maîtrise qualité» ont été créés,comportant chacun une partiedes exigences de la normeISO 9001. Mais le rôle d’accom-pagnement et de conseil jouédans ce cadre par Qualibat estincompatible avec le statut d’or-ganisme certificateur, ce qui amotivé la création de Certibat.Créé en 2003 et dédié au secteurdu Bâtiment, Certibat complètel’éventail d’organismes certifica-teurs déjà existants (Afaq-AfnorCertification, BVQI…).La démarche de certification sedécompose en trois grandes éta-pes : mise en place par l’entreprise(avec l’aide éventuelle d’un con -sultant) d’un système de mana-gement de la qualité adapté à sesbesoins; audit de ce système parl’organisme certificateur ; attri-bution de la certification,

NF SERVICE BÂTIMENT: UN OUTIL DE SATISFACTION

Les entreprises peuventaujourd’hui faire certifier la qualitéde leur service grâce à la marqueNF Service Bâtiment, quis’adresse aux marchés privés.Cette marque, dont le secrétariattechnique est assuré par Qualibat,s’obtient après la mise en placedans l’entreprise des exigencesde la norme NF P 03-700 –accueil du client, prise de rendez-vous, fourniture d’un devis dans le respect des délais, réalisationdes travaux dans le respect du lieu et de ses occupants... –validée par un audit. C’est un outilqui permet de progresser dansplusieurs domaines : améliorationde la satisfaction des clients et de la réputation de l’entreprise.

Page 20: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

LE POINT DE VUE DU SYNDIC

«Une protection contre certains risques»ANTHONY CARLE, PRÉSIDENT DU CABINET ATRIUM GESTION, PARIS 8E

Nous avons décidé de fidéliser nos fournisseurs par la signature d’une charte de partenariat baptisée

Edelweiss. Dans le cadre de cette charte, nous leur demandonsde nous fournir notamment chaque année leurs qualificationsprofessionnelles. La qualification Qualibat est pour nous un moyen de connaître précisément les compétences de l’entreprise, et de nous prémunir contre certains risques : il arrive que des administrateurs de biens soient condamnéspour travail dissimulé, ou que leur assurance ne garantissepas un sinistre s’il s’avère que l’entreprise responsable n’étaitpas qualifiée pour les travaux demandés. La qualificationpermet d’écarter ce genre de mésaventure. Nous privilégionsaussi les entreprises certifiées, car elles se montrent souventplus performantes dans la fourniture des devis, le respect des délais et la facturation, ce qui nous permet une gestionplus rigoureuse. Notre cabinet est d’ailleurs lui aussi certifié.

LE POINT DE VUE DE L’ASSUREUR

«Nos tarifs prennent encompte la qualificationdes entreprises»EMMANUEL EDOU, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SMABTP

L ’assureur a un rôle à jouer pour favoriser la prise en compte de la qualité par tous les acteurs et à tous

les stades de la construction. C’est pourquoi nos principauxcontrats d’assurance (responsabilité décennale desentreprises et des maîtres d’œuvre) prennent en comptedepuis de nombreuses années, dans leurs grilles tarifaires, les qualifications professionnelles délivrées par desorganismes tels que Qualibat ou Qualifelec, qui sont pournous la base de la qualité. A la SMABTP, qui est le leader dansle domaine de l’assurance construction en France, le tarifde base est un tarif applicable aux entreprises qualifiées,qui représentent d’ailleurs la majorité de nos sociétaires.Si une entreprise n’est pas qualifiée pour l’activité à assurer,elle se verra appliquer une surprime de l’ordre de 25 % parrapport au tarif «qualifié» correspondant. La certification,quant à elle, n’influe pas pour le moment sur nos tarifs, carson impact reste difficilement mesurable. Mais c’est unedémarche que nous encourageons et qui peut influer dansnotre décision d’assurer ou non tel maître d’ouvrage ou telleentreprise. La SMABTP est convaincue que la valorisation etla promotion des acteurs compétents permettront d’améliorerla qualité des ouvrages et de diminuer la sinistralité, pour leplus grand profit du client final.

18 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

D O S S I E R QUALIFICATION ET CERTIFICATION

assortie d’éventuelles réser-ves à corriger par l’entreprise can-didate. Il est important de consi-dérer que l’audit est avant tout unoutil de progrès, un regard exté-rieur porté sur l’entreprise pouraméliorer ses pratiques. Un regardrégulièrement renouvelé: la cer-tification est attribuée pour unedurée de trois ans, avec auditannuel (tous les 18 mois pourles paliers «Engagement » et«Maîtrise de la qualité»). Au total,1000 entreprises de bâtiment sontaujourd’hui certifiées Qualibat,dont les deux tiers au niveau«Engagement qualité». Par ail -leurs, 300 sont certifiées ISO 9001.Si elle a un coût, la certification estsurtout un outil au service del’entreprise. Il ne s’agit pas d’unlourd processus administratif car,pour être pertinent, le systèmede management de la qualité doitêtre bâti en réponse aux besoins

Être certifié, c’est optimiserson organisationet sa rentabilité,

réduire les malfaçonset pérenniser son activité.

de chaque entreprise. En identi-fiant les risques liés à son activité,et les pratiques propres à les pré-venir, l’entreprise est mieux orga-nisée et réduit d’autant les mal-façons, oublis et négligences quigénèrent de la non qualité et aufinal coûtent cher. La qualification, en permettantà l’entreprise d’apporter la preuvede sa compétence, et la certifica-tion, qui lui permet d’améliorerson fonctionnement, sont biendeux démarches complémentai-res en faveur de la qualité. �

POUR EN SAVOIR PLUS

Qualibat, tél.: 01 47 04 26 01 -www.qualibat.comQualifelec, tél.: 01 53 06 65 20 -www.qualifelec.fr Certibat, tél.: 01 53 09 14 99Afaq Afnor Certification, tél.: 01 41 62 80 00 - www.afnor.frBVQI , tél.: 01 41 97 00 60 -www.bvqi.fr

Page 21: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69
Page 22: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

20 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

PONTSTHERMIQUESL’ISO PARL’INTÉRIEURATTEINT Le renforcement des exigencesréglementaires imposeaux professionnels du gros œuvred’améliorer les performancesthermiques du bâti.La réponse passe notammentpar le traitement des ponts thermiques des planchers et dallages. Tour d’horizon des procédés disponibles sur le marché.

es préoccupationsliées aux performan-ces thermiques dubâti ont pris corpsdans les années 1970

avec les politiques d’économiesd’énergie, sur fond de crise pétro-lière. On a cru alors trouver laparade avec l’isolation thermiquepar l’intérieur, grâce à un isolantposé derrière une contre-cloison,puis des complexes de doublageplaque de plâtre plus isolants. Ona en fait donné naissance auxponts thermiques.De quoi s’agit-il? Le pont ther-mique désigne une partie de l’enveloppe d’un bâtiment où la résistance thermique, parailleurs uniforme, est affaiblie, àcause de la pénétration de l’en-veloppe par des matériaux àconductivité thermique différente,

d’un changement local de l’é-paisseur de matériau ou d’uneliaison entre parois, ou encore enraison d’une conjonction de cesdifférents facteurs. On parlera icide ponts thermiques ou déperdi-tions linéi ques, exprimées par lecoefficient en W/m.K (paropposition aux déperditions sur-faciques qui sont liées aux murs,planchers, dallages et baies).Le cas le plus courant de pontthermique est créé par la liaisond’un plancher (ou d’un refend)avec un mur extérieur, en casd’iso lation thermique par l’inté-rieur (voir schéma p. 21).

DE KYOTO À LA RT 2005Avec la signature du protocolede Kyoto en 1994, les États signa-taires (dont la France) se sontengagés à réduire par paliers suc-

L

1

3

© K

P1

© S

CH

ÖC

K

Page 23: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 21

LATION SES LIMITES

et LES RUPTEURSTHERMIQUES INDUSTRIELSpermettent de limiter significativementles déperditions thermiques qui semanifestent en about de plancher. Lessolutions présentées ici s’appliquent à la maison individuelle, qu’ellessoient en bloc béton ou en terre cuite.

POUR LES DALLES BÉTON avec ousans balcon, le rupteur est noyé dansle béton et sa partie isolante est encontinuité avec l’isolation qui se situe au-dessus et en dessous de la dalle, dans le cas d’isolationthermique par l’intérieur.

IL EXISTE TROIS TYPESD’ISOLATION THERMIQUE: par l’intérieur (ITI); par l’extérieur(ITE); répartie (ITR). Cette dernière ne nécessite pasd’isolant complémentaire.

21

3

4

cessifs leurs émissions de gaz àeffet de serre, considérés commeun facteur du réchauffement cli-matique. Les déperditions ther-miques des bâtiments faisaientpartie des points concernés par cetexte. À la suite d’une directiveeuropéenne, la réglementationthermique 2000 (RT 2000) estentrée en vigueur. Une premièremouture rapidement renforcéepar la RT 2005, qui durcit lesexigences d’environ 15%. Lapublication de l’arrêté cor-respondant est attendue mi-2006.Elle sera applicable pour tous lespermis de construire à compterdu 1er septembre 2006. Et les cho-ses n’en resteront pas là: un nou-veau renforcement des exigences

2

4

© W

IEN

ER

BE

RG

ER

© R

EC

TOR

� � �

est prévu à l’horizon 2008, avantl’arrivée de la RT 2010 qui iraencore plus loin. Enfin, signalonsaussi l’entrée en vigueur des dia-gnostics de performance énergé-tique, obligatoires pour la ces-sion d’un bien immobilier à partirdu 1er juillet 2006.Dans ce contexte, le traitementdes ponts thermiques devient unenjeu majeur. De fait, ils repré-sentent à eux seuls 20% desdéperditions thermiques d’unemaison d’habitation.

PLUSIEURS PROCÉDÉS DE LUTTELes procédés de lutte contre lesponts thermiques ne visent pas àles éradiquer, mais à les contenirdans certaines limites; dans l’étatactuel de la réglementation, lavaleur garde-fou a été fixée à= 0,65 W/m.K.

La réduction de ces phénomènesjoue aussi un rôle positif contre lespathologies du bâti, notammentdu béton. À l’intérieur, cela signi-fie la suppression des points froids,et par là-même la suppression surles plafonds des « fantômes»,condensations, voire moisissures.Côté extérieur, on se débarrasseaussi des « fantômes» sur lesenduits et des fissurations.Avant de présenter les solutionspermettant de traiter les pontsthermiques, il est nécessaire derappeler qu’il existe trois typesd’isolation pour les murs: toutd’abord la plus courante enFrance, l’isolation thermique parl’intérieur (ITI); en second lieu l’i-solation thermique répartie(ITR), de type monomur; enfin,l’isolation thermique par l’exté-rieur (ITE), largement utiliséepour la rénovation des grandsensembles.Les différents procédés présentésici sont classés selon leur fré-quence d’emploi sur le marché,

Pontthermique

Pontthermique

PERTE DE CHALEUR

EXTE

RIEU

R

INTE

RIEU

R

QU’EST-CE QU’UN PONT THERMIQUE

Page 24: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

22 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

LES SOLUTIONS D’ISOLATIONTHERMIQUE PAR L’INTÉRIEUR

La solution «a minima» desti-née au système poutrelles et hour-dis (schéma 1). Ce procédéconsiste à disposer un tiers d’en-trevous de polystyrène en rive,mais pas en about. Cette solutionpeut être qualifiée d’«aminima»,dans la mesure où elle permetd’obtenir un moyen de 0,54W/m.K, et qu’elle est une alter-native à l’utilisation de rupteursindustriels, certes plus perfor-mants, mais plus coûteux ! Les rupteurs thermiques indus-triels (schéma 2). Ce sont dessolutions très performantes, enparticulier pour les planchers enbéton et les immeubles collectifsentièrement en béton. Appliquésen périphérie du plancher, cesproduits en polystyrène moulés’intercalent entre la poutrelle et lamaçonnerie, en rive et en about,avant le coulage du béton. Ils per-mettent d’obtenir des remar-quables, qui s’échelonnent de 0,28à 0,11 W/m.K. Attention toutefoisà bien prendre en compte le sur-coût de construction lié à ces «iso-rupteurs» ou autres « thermo-rupteurs » ; il peut se révélerimportant. Les prédalles (schéma 3).Ce pro-cédé, adapté aux logements col-lectifs ou individuels, consiste à

du plus au moins courant. Dèsmaintenant, une question se pose:quelles seront les exigences de laRT 2010, et comment y faireface ? Devant le renforcementattendu des exigences, le murfrançais avec isolation thermiquepar l’intérieur, bien qu’il soitaujourd’hui dominant, est aussi le

procédé le moins performant.Attention cependant : le traite-ment des ponts thermiques estnécessaire, mais il n’est pas suffi-sant pour se mettre en conformitéavec la RT 2005. Il faut pour celaque tous les garde-fous soientrespectés, et que la consommationen énergie primaire du bâtiment

SOLUTION «A MINIMA»1

RUPTEUR THERMIQUE INDUSTRIEL2

� � �

3 SUR UN PLANCHER AVEC PREDALLE LE RUPTEUREST NOYÉ DANS LE BETONPRÉDALLE

mettre en œuvre des prédalles defabrication industrielle équipéesen usine de dispositifs brevetés –des sortes de boîtes – destinés àrecevoir sur le chantier des élé-ments isolants. Ces derniers, d’unehauteur égale à l’épaisseur de ladalle de compression, et disposésen continuité de l’isolation inté-rieure, permettent d’obtenir unerupture efficace des ponts ther-miques, et un cœfficient qui varieentre 0,63 et 0,54 W/m.K.

PONTS THERMIQUES ET DALLAGESSur la question des pontsthermiques liés aux dallages,deux cas de figure peuvent se présenter. Les dallagesdésolidarisés ne posent pas de problème s’ils sont conformesau DTU 13.3. On pourra alorstraiter le pont thermique avec un isolant en bêche qui vaassurer la continuité thermiqueavec l’isolation intérieure. En revanche, les dallagessolidarisés exigent le coulaged’une chape désolidarisée qui fait office d’isolant périphérique.

3

(Cep) soit inférieure à la consom-mation dite de référence (Cef-réf) indiquée dans la réglemen-tation.Seule une étude thermique peut leconfirmer. Le maître d’ouvrage esttenu de la fournir au plus tard àl’achèvement des travaux. Le bonsens commande cependant de la

réaliser avant qu’ils soient enta-més, afin de pouvoir y inclure, enplus du traitement des ponts ther-miques, celui des autres causesde déperdition de chaleur. �

Suite p. 24 � � �

POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB, Union de la Maçonnerieet du Gros œuvre, tél.: 01 40 69 51 59

Page 25: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69
Page 26: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

24 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

Le Monomur (isolation ther-mique répartie: schéma 4). Ceprocédé, qui fait appel à unemaçonnerie à joints minces enterre cuite ou en béton cellulaire, serévèle particulièrement perfor-mant dans le traitement des pontsthermiques. Les monomurs deforte épaisseur permettent d’ob-tenir des coefficients com prisentre 0,2 et 0,1 W/m.K (parexemple, un mur de 37,5 cm d’épaisseur + isolant d’about dedalle de 7 cm permet d’obtenir un de 0,14 W/m.K). PSE (polystyrène expansé) ou

EXEMPLE DE MONOMUR (ISOLATION THERMIQUE RÉPARTIE)4

laine en isolation thermique exté-rieure (schéma 5). Ce procédé,qui consiste à envelopper le bâti-ment par l’extérieur avec unecouche de matériau à base depolystyrène ou de laine, est leplus performant du marché. Avecun inférieur à 0,1 W/m.K, ilsupprime presque totalement lesponts thermiques. Aujourd’huipeu utilisé en France, contraire-ment à la pratique d’autres payseuropéens, il devrait s’imposer àl’avenir et doit être dès aujourd’-hui privilégié, en particulier enréhabilitation. �

5 PSE OU LAINE EN ISOLATION THERMIQUE EXTÉRIEURE

MONOMUR (ISOLATION THERMIQUE RÉPARTIE)

PSE OU LAINE EN ISOLATION THERMIQUE EXTÉRIEURE

«LE MONOMUR EST SAIN ET PERFORMANTTECHNIQUEMENT»Interview de Béatrice Brégère, entreprisede maçonnerie Bernard Bruno à Meursault(Côte d’Or)

Vous utilisez la technique du monomur. Pour quelles raisons?La terre cuite ou la pierre permettent les échangesthermiques avec l’extérieur, d’où un air qui est très sain à l’intérieur de l’habitat. Dans notre région, où nousintervenons notamment sur des bâtiments viticoles, etdans la rénovation de patrimoine ancien, nos clients sontsensibles à cet aspect naturel. La seule difficulté est de les convaincre de l’intérêt du surcoût lié à ces techniques.

Le monomur est aussi très performant sur le plan de l’isolation thermique…Nous obtenons en effet une très bonne isolationsurfacique avec un monomur d’au moins 37,5 cmd’épaisseur, sans avoir besoin d’ajouter un isolantintérieur. Un simple enduit suffit, un corps d’enduit à la chaux étant appliqué à l’extérieur. En ce qui concerneles ponts thermiques, on obtient un coefficient de 0,3 à 0,15 W/m.K, selon le type de monomur et la présence ou non d’un isolant en about.

Comment vous situez-vous par rapport aux futures RT 2005 et RT 2010?Nos performances actuelles en matière de lutte contre les ponts thermiques sont largement au-delà de cellesexigées par la RT 2005, dont le seuil maximum est0,65W/m.K, mais nous savons qu’il faudra s’améliorerpour répondre aux futures réglementations. Nouspensons que les solutions viendront aussi des industriels.

� � �LES SOLUTIONS D’ISOLATION THERMIQUERÉPARTIE OU PAR L’EXTÉRIEUR

QU’ELLE SOIT EN TERRE CUITE OU EN BÉTON CELLULAIRE, l’isolation thermiquerépartie est particulièrement performante.

4

5

© U

MG

O-F

FB

Page 27: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 25

émolir de façon tech-nique, réfléchie, sélective.Dans cette optique, on a

vu apparaître ces dernières annéesdes matériels nouveaux adaptésaux différents types d’interven-tion. Ainsi, pour répondre auximpératifs de la réhabilitation,un marché en développement,les professionnels disposent désormais de mini-engins (mini-pelles, mini-chargeuses…), d’unpoids variant de 800 kg à 7t, équi-pés de pinces à béton, de cisaillesà ferraille ou de pinces à trier. Ilspermettent d’accompagner unedémolition manuelle, en tra-

DÉMOLITION Un métier en profonde mutationRéglementation plus astreignante et nouveaux matériels transforment profondément les métiersde la démolition. Les techniques de déconstruction et de grignotage permettent de faire faceà de nouvelles exigences en matière de tri et de recyclage.

vaillant à l’intérieur des bâtimentsque l’on veut remettre à neuf touten conservant leur structure.Les engins d’abattage mécaniséont eux aussi fait de gros pro-grès : les démolisseurs peuventfaire appel à une large gamme depelles hydrauliques équipées dedivers outils: pince à béton, cisailleà ferraille, broyeur à béton… Lesmodèles courants ont des bras de10 à 25 m de longueur. Les plusperformants atteignent jusqu’à 60m, pour pouvoir travailler sur lesimmeubles de grande hauteur.Signalons aussi le développementdes brise-roches hydrauliques ainsi

que des pinces ouvrant à plus de2 m, qui peuvent opérer jusqu’auxfondations.

DÉCONSTRUIRE POUR RECYCLERSi l’on excepte la technique del’explosif (réservée à la démolitionde grands ouvrages), la démolitions’apparente de plus en plus à de ladéconstruction ou du grignotage.«Aujourd’hui, il n’est pas intéres-sant de faire tomber des mor-ceaux entiers de bâtiments, quigénèrent un amas de déchets dif-ficile à gérer», explique DanielPrigent, P-DG de Plassnet, uneentreprise de démolition implan-tée à Pontault-Combault (Seine-et-Marne). «Pour réaliser une éva-cuation des déchets efficace, il estbeaucoup plus rentable de lesdécouper en tronçons de dimen-sions adaptées au transport versles sites de recyclage.» Les débrisune fois à terre, de nouveaux outilscomme les pinces à tri ou lesélectroaimants permettent deréaliser un tri efficace des diffé-rents matériaux de construction,notamment le béton et les mé -taux. La gestion des déchets dedémolition – inertes, DIB ou DIS(dangereux: amiante, etc.), cesderniers restant propriété inalié-nable du maître d’ouvrage –conduit les entreprises de démo-lition à fournir la traçabilité desdéchets par catégorie. De même,

pour les déchets inertes, il estrecommandé de fournir des bor-dereaux de suivi. Depuis 2002, iln’est plus permis de déposer endécharge que les déchets ultimes,c’est-à-dire ceux qui ne peuventêtre ni recyclés ni valorisés. On adonc vu se mettre en place cesdernières années dans les dépar-tements des plans de gestion desdéchets du BTP, qui mettent à ladisposition des entreprises, desfilières de recyclage économique-ment intéressantes : les déchetssont envoyés gratuitement sur lescentres de recyclage, en particulierpour le béton, tandis qu’il fautpayer pour les diriger vers un cen-tre d’enfouissement. Certainsmatériaux peuvent même êtrerevendus. «L’entrepreneur dedémolition d’aujourd’hui ne secontente plus de démolir, maiss’intéresse à l’après-démolition.Pour être compétitif, il doit établirle coût de sa prestation en inté-grant un transport et un recy-clage des déchets optimisés. Il estdevenu un gestionnaire des dé -chets», commente Daniel Prigent.La traçabilité demandée par lesmaîtres d’ouvrage représente unvéritable changement culturelpour les entreprises de démolition.Il arrive même, notamment dansle cadre de chantiers haute qualitéenvironnementale (HQE), que lesexigences dépassent les seuls impé-ratifs du recyclage pour intégrerune maîtrise des nuisances sono-res ou une limitation de la pro-duction de poussière liée à ladémolition. �

© P

LAS

SN

ET

POUR EN SAVOIR PLUS

SNED-FFB - Syndicat national des entreprises de démolition, tél.: 01 40 55 12 60

D

Page 28: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

26 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

Page 29: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 27

e dallage sans joints réalisél’été dernier au LogiparcToussieu par l’entreprise

SIB Bordas de Ternay (Rhône)fait immédiatement penser à lasurface impeccablement plane et«sans couture» d’une piste depatinage. La demande du clientavait tout d’un programme im -posé: ce dallage industriel devaitsupporter la charge énorme de8,75t par pied, pour optimiser lestockage des marchandises de cesite de logistique.

PLANIMÉTRIE RECORDIl devait aussi respecter une pla-nimétrie record (3 mm) pourautoriser un stockage de grandehauteur. Il devait enfin créer unestructure évolutive qui laisse toutelatitude pour réorganiser l’or-donnancement des racks en fonc-tion des clients successifs, tout enoptimisant le déplacement deschariots élévateurs.Pour Didier Meggiolaro, dirigeantde SIB Bordas, la solution s’est

imposée d’elle-même: un dallagesans joints. Une étude, deman-dée au cabinet Sigma Béton del’Isle-d’Abeau (Isère), a permis detrouver la formule d’un bétonadéquat, comprenant un fortdosage de fibres métalliques (45 kgau m3), et au retrait minimisé.Son utilisation a permis de diviserla surface totale du site (plus de20000 m2) en seulement dix dal-les géantes, d’environ 2300 m2

chacune, soit 48 m sur 48 m. Maissa mise en œuvre s’est révélée unvéritable tour de force : «Pourchacune des dalles, nous avonsdû couler un volume de bétonde 450m3 en un temps très courtet sous une forte chaleur de 28 °C,raconte le chef d’entreprise.Chaque jour pendant dix jours, de5 heures à 11 heures du matin,75 camions toupies de 8 m3 sesont succédé pour alimenter lechantier.» Les fortes contraintesd’exploitation ont justifié uneétude du terrain sur toute la pro-fondeur des couches impactées, à

L

DALLAGE SANS JOINTSLa perfection de la glace Nul ne chaussera ses patins pour y exécuter une figure de style. Pourtant la comparaison avec une patinoire vient immédiatement à l’esprit…

LE CHANTIER EN BREFEntreprise: SIB Bordas (Ternay, Rhône).Surface de dallage totale:plus de 20000 m2.Surface de chaque dalle:2300 m2 environ.Planimétrie: 3 mm.Charge imposée: 8,75 t par pied.Dosage en fibres métalliques du béton: 45 kg/m3.Dimensionnement: règle ITBTP.

l’instar des dispositions prises dansle DTU 13.3 déjà applicable.A l’arrivée, un dallage qui génèreune grande liberté d’exploitationpour le client: les racks pourrontêtre reconfigurés à volonté, et lesjoints, réduits au minimum etprotégés par les pièces d’acier, nedemanderont aucun entretien.Les chariots y évolueront sanscontrainte… avec la liberté despatineurs. �

© S

IB B

OR

DA

S

Page 30: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

28 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

CONSTRUCTIONMÉTALLIQUELes Eurocodes harmonisent les calculs

uelle est la finalité desEurocodes? Être des nor-mes européennes de

conception, de dimensionnementet de justification des structures debâtiment et de génie civil, établis-sant un ensemble de règles tech-niques unifiées à travers l’Europe(ils s’appliquent donc à tous lestypes de construction de toustypes de matériaux). Les Euroco-des sont au nombre de dix, etchacun d’eux concerne soit un

aspect spécifique de la concep-tion (bases de calcul, actions surles structures, calcul géotechnique,résistance aux séismes), soit untype particulier de construction(calcul des structures en béton, enacier, en bois...)(1).Chaque Eurocode est divisé enparties. Ainsi, l’Eurocode 3, «cal-cul des structures en acier», encompte dix-huit traitant chacuned’un aspect de la constructionmétallique : règles générales, feu,

éléments minces, inox, voilementdes plaques, coques, flexion desplaques, mais aussi ponts, tours etmâts, cheminées, silos… Le pro-grès permis par les Eurocodesapparaît ainsi clairement: ils sim-plifient l’usage des normes, en

réunissant dans un documentunique l’ensemble des règles de construction relatives à unmatériau en vigueur en Europe –des règles qui étaient jusqu’alorsdispersées dans plusieurs textes.Prenons l’exemple des chemins

Les spécifications nationales sur les matériaux vont céder la place auxnormes européennes. Mais cetteharmonisation des règles techniques nesimplifiera pas forcément la tâche desconstructeurs et des bureaux d’études.

Q

1© MAS & ROUX, ARCHITECTES/RFR ET TROUVIN-GROUPE SNC LAVALIN, BET

© C

AB

INE

T-JA

ILLE

T-R

OU

BY

2

Page 31: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 29

«LA PÉRIODE D’ADAPTATIONSERA LONGUE»M. Millot, cabinet Jaillet-Rouby à Orléans (Loiret)

Où en êtes-vous vis-à-vis des normeseuropéennes sur les structures en acier?Le cabinet Jaillet-Rouby est tout à fait opérationnel en matière d’utilisation de l’Eurocode 3, dont les méthodes sont déjà programmées au sein du logiciel que nous développons, Hergos version 8. En pratique, nous l’avons déjà utilisé dans le cadre de projets récents importants, comme les installationsde dénitrification des centrales EDF du Havre et de Cordemais, ou les hangars de maintenance pourles A380 d’Air France à Roissy.

Les calculs risquent de devenir plus complexes. Voyez-vous cela d’un bon œil?L’Eurocode 3 ouvre des possibilités d’utilisation de méthodes d’analyse globale, pour certaines assezéloignées de nos habitudes (rigide plastique parexemple) et qui demanderont une période d’adaptationassez longue avant de passer éventuellement dans la pratique courante. En ce qui concerne l’économieglobale d’un projet en termes d’acier consommé, il n’y pas de miracle à attendre par rapport à nos anciennes règles CM 66 et additif 80, qui étaientdéjà performantes. On peut cependant espérer une meilleure sécurité globale, en particulier pour tousles éléments de stabilité et de contreventement, par la prise en compte systématique de défauts générant des efforts complémentaires, contre lesquels il convient de se prémunir.

Les Eurocodes représentent-ils un progrèsou une difficulté?Les deux à la fois : un progrès parce qu’ils sont un langage commun qui facilitera les échanges dans les pays de l’Union européenne, et un facteur de succès à l’export en tant qu’alternative aux normesaméricaines; mais ils représentent aussi une difficultépar la sophistication des calculs et l’augmentation des temps d’études à craindre, au moins pendant la période d’appropriation et d’élaboration de méthodessimplifiées pour les cas courants (je veux parler du plan Europe dont le CTICM est partenaire).

de roulement: ils faisaient l’ob -jet de recommandations duCTICM(2), et d’autres spécifica-tions techniques. Tout le savoiraccumulé dans ce domaine seraréuni dans la partie EN 1993-6 del’Eurocode 3.Second progrès amené par lesEurocodes, la mise en place d’uncode commun observé partouten Europe, en un mot l’harmo-nisation, qui donnera accès pourles entreprises de bâtiment et lesbureaux d’études techniques auxmarchés de tous les autres Étatsmembres. Ajoutons que chaquechapitre d’Eurocode fait l’objetd’une traduction sous forme de norme française NF EN parl’Afnor(3), et s’accompagne d’uneannexe nationale, qui permet àchaque pays de préciser desvaleurs spécifiques dans les casoù une harmonisation issue duconsensus européen n’a pu êtreobtenue, et pour garder sa propreappréciation du niveau de sécuritédes ouvrages.

OPTIMISATION PAR DES CALCULS COMPLEXESEn devenant international, l’Eu-rocode relatif au calcul et audimensionnement des structuresmétalliques introduit une autrenouveauté : la possibilité pour lesentreprises de construction deréaliser des calculs de structureplus sophistiqués. Les analysesélastiques au premier ordre exis-

teront toujours. Mais le nouveaumode de calcul permettra, avecquelques contraintes complé-mentaires, de gagner parfois de lamatière. Il créera surtout de réel-les opportunités, telles que lespossibilités de calculs plastiquesdes charpentes métalliques, per-mettant une optimisation de l’u-tilisation de l’acier, dans l’optiqued’un gain de poids, et les possibi-lités de simplification des atta-ches pour une plus grande com-pétitivité.Harmonisation européenne d’unepart, sophistication des modes decalcul d’autre part, l’Eurocode 3renforcera le professionnalismedes acteurs de la filière, et pourraitcontribuer à l’ouverture de nou-veaux marchés pour la construc-tion métallique. Ce corpus tech-nique pourra aussi rivaliser avecles normes américaines, et per-mettre aux entreprises européen-nes de mieux se positionner sur lesmarchés du grand export. Sitôtl’ensemble des Eurocodes etannexes nationales publiés, lesmarchés publics imposeront logi-quement leur application dans lecadre de leurs appels d’offres. Pourles marchés privés, le choix per-durera tant que les anciens textesne seront pas supprimés, saufpour respecter les dispositionsréglementaires relatives à la résis-tance au feu (ainsi qu’aux séis-mes, pour lesquels l’utilisation desparties feu des Eurocodes et del’Eurocode 8 seront obligatoires).À terme, les Eurocodes s’impose-ront. Les entreprises et bureauxd’études doivent donc se familia-riser avec leur fonctionnementpour rester en phase avec les évo-lutions du marché(4). �

PROJET DE BÂTIMENT AIR FRANCE destiné à la maintenance des futurs Airbus A380, à Roissy – Charles-de-Gaulle.

MODÈLE DE CALCULde la structure du bâtiment. 2

1

(1) L’Eurocode 0 définit les bases de calcul,et l’Eurocode 1 les actions sur les structures.Parmi les huit suivants, six concernent res -pectivement le calcul pour: 2, les structuresen béton; 3, les structures en acier; 4, lesstructures mixtes acier-béton; 5, les struc-tures en bois; 6, les ouvrages en maçonne-rie; 7, la géotechnique; 9, les structures enalliages d’aluminium.Enfin, l’Eurocode 8 s’intéresse à la concep-

tion et au dimensionnement des struc-tures pour leur résistance aux séismes.(2) Centre technique industriel de la cons-truction métallique.(3) Afnor : Association française de norma-lisation.(4) Le programme de publication des Euro-codes et des annexes nationales est notam-ment publié sur www.cticm.com et cons-tamment réactualisé.

POUR EN SAVOIR PLUS

SCMF-FFB, Syndicat de la construction métallique de France, tél.: 01 47 74 66 15

Page 32: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

30 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

onstructeurs et proprié-taires sont mis face à leursresponsabilités en ma -

tière d’entretien des immeubles, etnotamment de leur façade, par laréglementation en vigueur. Eneffet, selon l’article 1386 du Codecivil: «Le propriétaire d’un bâti-ment est responsable du dom-mage causé par sa ruine, lors-qu’elle est arrivée par suite dedéfaut d’entretien ou par le vice desa construction.» D’autre part,

l’article 78 de la loi solidarité etrenouvellement urbains (SRU)fixant le statut de la copropriétédes immeubles bâtis (dont le dé-cret d’application date du 30mai2001) définit le contenu du carnetd’entretien obligatoire pour lesimmeubles en copropriété; il doitnotamment mentionner le suivides travaux importants et d’en-tretien de l’immeuble, façadescomprises. Concernant spécifi-quement Paris, où on estime que

ENTRETIEN DE FAÇADESBien diagnostiquer pour bien ravaler

acides, air chargé de particules);les effets mécaniques dus auxproblèmes de structure; il fautmême penser aux attaques bio-chimiques (des fientes de pigeons,par exemple). À terme, les consé-quences du manque d’entretienpeuvent être graves.Pour bien réhabiliter, il faut com-mencer par «lire» la façade pourprescrire le type de ravalementadapté aux pathologies(1). Ce dia-gnostic consiste à évaluer le degréd’encrassement de la façade, àidentifier la pierre pour estimerses performances, à évaluer le

C

Encadré par des textes réglementairescontraignants pour les propriétaires,l’entretien des façades d’immeubles est un marché porteurpour les entreprises de gros œuvre. 30% à 40% des façades sont en

«pierre de Paris» ou calcaire gros-sier, la loi Malraux de 1962 imposeaux propriétaires un ravalementde façade périodique pour conser-ver à la capitale son cachet. Pourtoutes ces raisons, les entreprisesde gros œuvre ont un rôle impor-tant à jouer dans ce domaine.

PLUIE, GEL, POLLUTION...La façade se dégrade sous l’effetde facteurs le plus souvent natu-rels: l’eau de pluie; les écarts detempérature et en particulier legel; la pollution urbaine (pluies

«BIEN REPRENDRE LE PLÂTRE AVANT D’APPLIQUERLA FINITION»Scott Sigal, P-DG de la société SCR-Façadesparisiennes à Maisons-Alfort (Val-de-Marne)

Pourquoi vous être spécialisé dans les façades enplâtre?Contrairement à ce qu’on croit, elles cohabitent souventavec les façades en pierre. Dans le bâti haussmannien,l’étage d’attique et les cours et courettes sont en enduitsà base de plâtre. On a un peu oublié les bons usages des ravalements de façades en «plâtre parisien», alorsque ces façades sont intéressantes, et en grand nombre.

Quelles sont les règles à respecter pour ravaler ce type de façades ?Il faut une grande humilité car leur structure et l’usaged’enduits mixtes les rendent complexes. Après undiagnostic sérieux, il faut bien purger tous les plâtresdégradés, et les refaire là où c’est nécessaire, en prenantgarde à la compatibilité des matériaux et au respect des temps de séchage. C’est à cette seule conditionqu’une finition décorative, associée à la restauration et à la protection des bandeaux et moulures, peut garantir la pérennité de ce type de façades.

Que changera le nouveau DTU 26.1 attendu pour 2007?Il va enrichir le chapitre sur les enduits à base de plâtreparisien en insistant sur l’importance des reprises etréparations des enduits avant une finition traditionnelleen badigeon ou des finitions plus modernes de peinture.Il définira la réparation d’une façade à base de plâtreparisien (plâtre et chaux) selon les règles de l’art et les évolutions des matériaux modernes.

© U

MG

O-F

FB

Page 33: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 31

degré d’altération de la pierre etdes joints et à contrôler l’état desprotections métalliques. Sur lesfaçades de type haussmannien,il faut surveiller l’état des modé-natures – corniches, bandeaux,appuis de fenêtre… – qui jouentun rôle notable contre les eaux deruissellement.

RAVALEMENT D’ENTRETIEN OU CURATIFLe premier type de ravalement,d’entretien ou de propreté,concerne les façades en bon état.On procède en général à un net-toyage à l’eau, additionnée ounon de particules à base de silicequi font office d’abrasif. Pourprotéger la pierre mise à nu, onapplique soit une minéralisation

qui fait durcir son épiderme, soitune hydrofugation qui la rendhydrophobe; on peut aussi envi-sager un traitement préventifanti-tags.Le second type de ravalement estcuratif, et vise à traiter une patho-logie de la pierre ou des joints.Quand elle est locale, on procèdepar substitution de la partie alté-rée, à l’aide par exemple de mor-tiers à colorer qui s’harmonise-ront avec la façade. Mais si lapathologie est générale, il faudraprocéder à un rejointement géné-ralisé. Il existe aussi la solution del’injection de coulis dans la pierre,un procédé «pointu» envisagea-ble pour les édifices historiques oupatrimoniaux. Quoi qu’il en soit,les réhabilitations de façades sont

des interventions complexes, tou-jours à effectuer au cas par cas, etdont la qualité découle de laconnaissance et de l’analyse dubâti. Il s’agit d’un marché porteur:deux tiers des entreprises pari-

siennes de gros œuvre en ont faitleur spécialité. �

(1) La FFB a confié au CEBT la réalisationd’un guide intitulé «Prévention des risquesinhérents au mauvais entretien des façades»édité par la SEBTP (www.sebtp.com).

MODÉNATURE À BANDEAU,permettant d’éviter le ruissellementdes eaux en façade.

© U

MG

O-F

FB

Page 34: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

32 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

MÉTHODES DE DIMENSIONNEMENTUne alternative au «tout sécuritaire»

POUR EN SAVOIR PLUS

EGF-BTP, tél. : 01 40 69 51 27

des ouvrages qui ne sont pasinutilement surdimensionnés etcoûteux, sans concession sur lesobjectifs de sécurité et de com-portement visés. Il s’agit de défi-nir des seuils de sécurité à ne pasdépasser ainsi que les procéduresà adopter le cas échéant. Cette méthode est cependant malconnue et trop souvent assimilée,dans l’esprit des maîtres d’ou-vrage, à la seule instrumentationdu suivi du comportement del’ouvrage. Pour permettre de l’ex-ploiter, la FFB a contribué, dans lecadre du PRDM(1) à la rédactiond’un guide(2), véritable moded’emploi s’appuyant en particu-lier sur des exemples d’applicationet des fiches méthodologiquespratiques. �

(1) Programme recherche développementmétier.(2) «La méthode observationnelle pour ledimensionnement interactif des ouvrages»,édité par la FFB et la FNTP.

MAISONSINDIVIDUELLES:LA RÉGLEMENTATIONÉVOLUEA compter du 1er septembre 2006,les maisons individuelleschauffées à l’électricité devrontêtre équipées, lors de leurconstruction, de réservationsdestinées à recevoir un conduit de fumée. Cette obligationréglementaire, dont l’arrêté du 31 octobre 2005 est paru au Journal officiel du 15 novembre2005, s’inscrit dans le cadre de la réversibilité du mode de chauffage dans les habitationsindividuelles.

ACIER: L’INFO PRATIQUE EN LIGNE

POUR EN SAVOIR PLUS

www.legifrance.gouv.fr (N° NOR : SOCU0512180A) ou UMGO-FFB, tél. : 01 40 69 51 55

Un guide pour le constructeuret son client

POUR EN SAVOIR PLUS

UCI-FFB, tél. : 01 40 59 51 86

Référence Marque Activités

Power Flex Ansell Constructeur

Hyflex 11-627 Ansell Enduit/finitions/carrelage

Finedex 2094431 Bacou-Dalloz Coulage bétonenduit/finitions/carrelage

Perfect Fit 2400251 Bacou-Dalloz Enduit/finitions/carrelage

Jersette 300 MAPA Coulage Béton

(1) Utilisation de la marque accordée jusqu’en novembre 2008 sous réserve de nonmodification des caractéristiques du gant.

Gants pour lesmaçonsLa Commission d’attribution dela marque «Recommandé parles maçons », pilotée parl’OPPBTP, est maintenant opé-rationnelle. Samission est de dis-tinguer, après tests sur chantiers,des gants adaptés aux activitésde la maçonnerie. Cinq référen-ces, détaillées ci-contre, ont déjàété sélectionnées(1).

Les constructeurs immobiliersdisposent désormais d’un cédé-rom pratique pour créer unguide personnalisé à remet tre auclient (en maison individuelle et enlogements collectifs). Outre unecarte d’identité du logement (sur-face, intervenants de la construc-tion, renseignements sur les bran-chements en gaz, électricité, eau,références des produits par typed’équipement…), les profession-nels peuvent éditer un véritableguide qui reprend les élémentsutiles pour l’entretien de tous leséquipements et installations (revê-tements de sols, chauffage, serrures,fenêtres, volets roulants…). �

L es méthodes courantes dedimensionnement des ou -

vra ges peuvent être insuffisantesdans certains contextes : présencede sols dont on ne sait pas éva-luer le comportement avec unepré cision suffisante; hydrauliquesouterraine conditionnant nota-blement le projet; existence d’ou-vrages sensibles au voisinage duchantier; risque de réponse dis -proportionnée à une faible varia-tion d’un paramètre contribuantà la sécurité du chantier ou del’ouvrage. Dans ces conditions,l’économie du projet est propor-tionnelle à la méthode de calculchoisie ainsi qu’à la marge desécurité attachée à chaque valeurprise en compte. Plus il y a d’in-certitudes, plus la marge de sécu-rité est difficile à évaluer: on adonc tendance à l’accroître, cequi augmente le coût du projet.

DÉFINIR DES SEUILSÀ NE PAS DÉPASSERLa méthode observationnelle peutdans ce cas être une approchepertinente. Elle permet, dans descontextes délicats, d’aboutir à Faciliter les échanges

d’information, rendre lisiblel’évolution de la réglementation,présenter les nouveaux produitsou proposer des outils de calcul:telles sont les ambitions du siteSteelbizFrance.com. Ce portailintéresse métalliers, constructeursmétalliques et plus généralementtous les acteurs de la filière acier.

Page 35: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69
Page 36: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

ENVELOPPE

34 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

ACCESSIBILITÉLES ATOUTS DES PORTESAUTOMATIQUESDepuis cinquante ans, les portes automatiques pour piétonscontribuent à l’amélioration de la qualité de vie. La montéeen puissance de ces préoccupations dans le débat publicdevrait leur ouvrir de nouvelles perspectives.

ini le temps où lescurieux se pressaientà Orly pour décou-vrir la Caravelle et…les portes automa-

tiques de l’aérogare flambantneuve. En une cinquantaine d’an-nées, la porte automatique pourpiétons (PAP) s’est diffusée dansle secteur hospitalier, les bâti-ments administratifs, les phar-macies et les centres commer-ciaux avant de s’étendre à de pluspetits commerces (opticiens,

supérettes, boulangeries, etc.), àtoutes sortes de lieux d’accueil(résidences pour personnes âgées,églises), à des applications insoli-tes (chatière) et même hors dubâtiment (avions, yachts)…Comment continuer ? Une en -quête publiée en octobre 2005dans le magazine professionnelTechnic Baie cherche les voies del’avenir dans le développementdes grandes surfaces (qui en sontgrandes consommatrices) et l’é-quipement croissant des petits

commerces.(1) Alexandre Depeyre,directeur commercial chez Portalp,se demande, lui, pourquoi unproduit arrivé à maturité et dontle coût, pour les portes coulis-santes, ne marque plus d’écartsignificatif avec les solutions classiques, ne s’élargit pas au-delàde quelque 25 000 installationsannuelles(2). «Est-il logique, sedemande-t-il, qu’aujourd’hui tou-tes les entrées d’immeubles nesoient pas équipées de portesautomatiques?»

F

Après les hôpitaux, les bâtiments publics et les centres commerciaux, les PAP

s’étendent à toutes sortes de lieux d’accueil.

© GEZE

POUR LES «PMR», DONC POUR TOUSLa problématique de départ –l’accessibilité – garde en effettoute son actualité dans unesociété de plus en plus soucieusede la qualité de vie de chacun.Surtout, une loi récente (11 février2005) contraint les établissementsrecevant du public (ERP) à pren-dre davantage en compte l’accèsdes personnes à mobilité réduite,c’est-à-dire souffrant d’une inca-pacité permanente (handicapés),temporaire (grossesse, accident)ou liée à des circonstances exté-rieures (accompagnement d’en-fant en bas âge, etc.) – autre-ment dit, chacun de nous à unmoment ou à un autre de notrevie. À cette fonctionnalité pre-mière s’en ajoute une seconde,également orientée vers l’usager,

Page 37: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 35

UN GUIDE POUR S’ORIENTER DANS LA RÉGLEMENTATIONLa réglementation qui s’applique aux PAP estparticulièrement complexe puisqu’elle n’est pas la même selon le type d’équipement (portescoulissantes, battantes ou tournantes), l’utilisation(usage normal, dégagements réglementaires), la fonction du bâtiment (établissement recevantdu public, lieu de travail) et sa nature (immeuble de grande hauteur ou autre), etc. En l’absencede norme(1), soucieux de «clarifier les règlesprofessionnelles concernant leur secteur d’activité», les fabricants adhérents du SNFPSA-FFB(2)

(qui rassemble 80% de la profession) ont réaliséun guide technique(3) de conception et d’installation,«Règles de sécurité portes automatiques pour piétons», dont le parti pris est de proposersystématiquement, «pour une exigence donnée, la règle apportant le plus de sécurité». Régulièrementremis à jour et actuellement en cours de réimpression,ce guide de 150 pages propose un ensemble dedéfinitions communes. Il comprend les principaux textesréglementaires, inventorie les aspects techniques de la mise en œuvre (limitation des efforts de poussée;libération des unités de passage; visualisation de la porte et vitrage de sécurité; défaillance électrique;maintenance; etc.) et récapitule par type de porte l’ensemble des spécifications à respecter.

(1) Deux projets de normes européennes (PR EN 12650-1 et PR EN 12650-2)sont en cours d’élaboration afin d’harmoniser les exigences de sécuritéau niveau de la conception et de la fabrication.(2) Syndicat national de la fermeture, de la protection solaireet des professions associées.(3) Disponible auprès de Métal Services - tél.: 01 40 55 13 00.

� � �© D

OR

MA

© D

OR

MA

Page 38: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

ENVELOPPE

36 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

même si elle n’a d’utilité qu’ex-ceptionnellement : la sécurité,puisque, en cas d’incendie, lesPAP s’ouvrent automatiquementpour libérer le passage et per-mettre l’évacuation.Ensuite viennent d’autres atoutsconcernant plutôt le bâtiment ouson gestionnaire et portant sur lesprocess de traitement de l’air et decontrôle de l’atmosphère, dont

associées à un rideau d’air chaud,à moins qu’elles ne soient dou -blées sous forme de sas afin d’é-viter les courants d’air). Contrôleencore, mais des accès cette fois,lorsque les PAP permettent decanaliser des flux de personnes(aérogares), interdisent l’entréedans certains établissements àpartir d’une heure donnée oul’accès de certaines zones à despersonnes non habilitées (cen-trales nucléaires, salles des coffresdes banques).

TOUJOURS PLUS DISCRÈTESParallèlement à ces fonctionnali-tés qui ont permis aux PAP dediversifier très fortement leursapplications, de grands progrèsont été réalisés ces dernières

années en termes de composants :fiabilité des dispositifs de détec-tion; miniaturisation, qui per-met aux caissons de mécanismesde se faire de plus en plus discretsau bénéfice de la créativité archi-tecturale; performances des équi-pements logiciels qui permettentaux systèmes des PAP de dialo-guer avec les systèmes de gestiontechnique centralisée (GTC) oude gestion technique des bâti-ments (GTB). «Tout est possi-ble, affirme Alexandre Depeyre.Avec la technologie GSM (télé-phone sans fil), on peut mêmeréinitialiser un système ou effec-tuer un dépannage à distance. Enfait, le client n’a plus qu’à choisirle niveau de prestation adapté àses besoins.»

POURQUOI PAS DANS LESMAISONS INDIVIDUELLES?Dans le déploiement de leur créa-tivité, il semble donc que les fabri-cants ne soient plus réellementconfrontés qu’aux limites et auxcontraintes que leur impose laréglementation (voir encadrép. 35). Quant à l’élargissementdu marché, il ne fait pas de doutepour Alexandre Depeyre, per-suadé que «les PAP finiront pars’imposer comme l’électronique aréussi à le faire dans le domainede l’automobile.» Alors, les por-tes automatiques dans les maisonsindividuelles et les appartementssont pour bientôt ? «Pourquoipas?», conclut-il. �

(1) «Quelles perspectives pour les portesautomatiques piétonnes?», Technic Baien° 11, octobre 2005.(2) Soit entre 21000 et 22000 portes cou-lissantes, 4000 opérateurs de portes bat-tantes, et de 230 à 250 portes tournantes.

ces équipements renforcent l’ef-ficacité (protection des blocs opé-ratoires contre les bactéries et dessalles blanches industrielles contreles poussières). La PAP, notam-ment la porte tournante, contri-bue en outre au maintien de latempérature dans les lieux publicsen limitant les apports extérieurs(dans la même application, lesportes coulissantes sont souvent

et Les portesautomatiques contribuent au maintien de la températuredans les lieux publics, en limitant les apports extérieurs.

21

POUR EN SAVOIR PLUS 

SNFPSA-FFB, tél.: 01 40 55 13 00

� � �

2

1

© P

OR

TAL

© P

OR

TAL

Page 39: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 37

lus que d’autres métiersdu bâtiment, les métal-liers et notamment les

serruriers sont confrontés dansl’urgence au besoin de conseil deleurs clients. En 2002, afin demettre une information structu-rée à la disposition des profes-sionnels, l’Union des métalliers (1)

avait constitué, en partenariatavec le service information sécu-rité de la préfecture de police deParis, un groupe de travail dontl’objectif était de recenser les pro-duits anti-effraction disponiblessur le marché: serrures, portes,fermetures, fenêtres, vitragesretardateurs d’effraction, etc.Dans le prolongement de cettedémarche qui a abouti à l’édi-tion du guide technique de lasécurité à l’effraction (2), une nou-

MÉTALLIERSQuestions de sécuritéPour identifier les bonnes réponses en matière de protection anti-effraction, l’Union des métalliers de la FFB a élaboré une méthoded’analyse du risque «malveillance». Elle sera prochainement mise à la disposition des professionnels.

velle initiative a vu le jour avec lesmêmes partenaires, dans le cadredu Programme recherche déve-loppement métier de la FFB. Ellevise à conforter le rôle de conseildes professionnels, que les cir-constances empêchent souventde faire valoir. «Quand le clientnous sollicite pour un dépannaged’urgence, ce qui arrive environcinquante fois par mois »,explique Joël Magnan, responsa-ble de la société Millet (Tours) etmembre du groupe de travail, «ila souvent une idée bien arrêtée de“ce qu’il lui faut” – porte blindée,serrure trois points, barreaudage,etc. –, et cette situation où noussommes de simples exécutantsn’est pas propice pour engagerla discussion et identifier le vraibesoin.»

En dehors de toute intervention,la nouvelle démarche consistecette fois à proposer aux pro-priétaires, par l’intermédiaire desprofessionnels, une évaluationdes risques liés au vol ou à d’au-tres actes de malveillance dontleur habitation pourrait faire l’ob-jet, autrement dit une analyse desrisques qui pourra être réaliséeavec l’aide du professionnel. Enpratique, deux questionnaires(l’un réservé aux bâtiments d’ha-bitation individuels, l’autre auxbâtiments d’habitation collectifs)ont été établis, et dans les deux casl’objectif est d’établir et deconfronter les niveaux de «pro-tection requise» et de «protectioneffective». Accompagné par uncourrier d’explication, chaquequestionnaire propose une cin-quantaine d’items (valeur esti-mée des objets présents, typed’urbanisme du site, relations devoisinage, habitudes d’occupa-tion, etc.) répartis en quatre sec-tions, et pour chacun d’eux, troisclasses de réponses. En dernièrepage, la récapitulation des scorespermet de déterminer un éven-tuel déficit de « protection effec-tive » et d’identifier les points à

améliorer, c’est-à-dire les équi-pements du bâtiment (portes,volets, systèmes de fermeture,etc.) ou d’autres aspects (pré-sence d’un gardien, éclairage, indi-ces d’occupation de la maison,alarme, etc.).

FAIRE CONNAÎTRE SONRÔLE DE PRESCRIPTEURAprès avoir été retravaillés à l’is-sue d’une première série de testspour être simplifiés dans le fondet dans la forme – et même pro-posés sous forme de fichier infor-matique rendant tout calculmanuel inutile –, les deux ques-tionnaires font actuellement l’ob-jet d’une nouvelle campagne detests dans une douzaine d’entre-prises, avec un objectif de finali-sation et de diffusion généralecourant 2006. «À côté de Regardssur l’effraction, que nous utilisonsplutôt comme un ouvrage deréférence, ce nouvel outil va nouspermettre de modifier notre com-munication avec le client en dis-sociant davantage nos rôles deprescripteur et de fournisseur,juge Joël Magnan. Lorsque lespropriétaires auront diagnosti-qué un manque en équipementsde protection, ce sera à nous dereprendre la main pour apporterla solution à leur problème.» �

(1) Union des Métalliers (FFB Métallerie)– Tél. 01 40 55 13 00.(2) Disponible auprès de Métal Services –Tél. 01 40 55 13 00.

PORTAIL À MANŒUVREÉLECTRIQUE avec contrôle àdistance.

SÉCURISATION de halld’entrée avec contrôle d’accès.2

1

1 2

P

© D

R

© M

ILL E

T TO

UR

S F

EN

ÊTR

ES

Page 40: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

ENVELOPPE

38 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

2 3© SOPREMA © SOPREMA

Page 41: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 39

a trace du passé s’inscritdans la profondeur du solet dans le paysage. Aux

Lucs-sur-Boulogne, l’Historial dela Vendée s’efface ainsi dans sonenvironnement de bois et de prai-ries pour mieux faire place ausentiment de l’Histoire. Depuis laroute, l’ouvrage conçu par le cabi-net Plan 01 n’offre au visiteurque la ligne anguleuse de sa cou-verture végétalisée, où s’ouvre –rappel des fameux chemins creuxvendéens – l’accès qui descendvers le musée et les berges de laBoulogne. Imaginée comme unfragment du paysage, cette toiture« en facettes » de 8 000 m2 est l’é-lément majeur du projet. « Nousétions, c’est vraiment exception-nel, le lot le plus important duchantier, avec un montant hors

taxe de 1,8 M€ », confirme Chris-tophe Neveu, le responsable del’entreprise Bergeret, qui a exécutéles travaux entre août 2004 etavril 2005. Bien en amont de laréalisation, cette spécificité duprojet avait aussi amené le maîtred’œuvre à solliciter l’expertise deSopranature, le département spé-cialisé en végétalisation de toi-ture du fabricant de composantsd’étanchéité Soprema, sur la fai-sabilité et la conception. «Il s’a-gissait de choisir les végétaux, carle maître d’ouvrage souhaitaitrecréer une prairie sur la couver-ture, et de définir des solutionstechniques, notamment pour les1200 m2 de facettes présentantune pente supérieure à 20%»,explique François Lassalle, res -ponsable de Sopranature.La réflexion collective, qui a asso-cié le bureau de contrôle, s’estpoursuivie au-delà de l’adjudi-cation et « a permis d’élaborer dessolutions de haute technicité, cequi a rendu ce chantier particu-lièrement gratifiant pour nous,poursuit Christophe Neveu. Eneffet, l’étanchéité était ici le pointcentral, mobilisant l’attention detous, ce qui est loin d’être le cassur les chantiers ordinaires. Enfinet surtout, l’Historial met plei-nement en valeur notre métier enoffrant à tous les regards ce quenous appelons la cinquièmefaçade, la toiture, qui reste le plussouvent invisible. » �

TOITURES VÉGÉTALISÉESCouverture très nature

L

1

4

ENFOUI DANS LA COLLINE,l’Historial ouvre son uniquefaçade vitrée sur le cours de la Boulogne.

LA TOITURE est supportée par une charpente métallique et constituée de facettesdisposées selon différents plans.

LES FACETTES dont la pente est supérieure à 20% sontéquipées d’un système de retenue du substrat recevantle complexe végétal.

LE TAPIS VÉGÉTAL, sousforme de rouleaux de 1 x 2 m, estcomposé de graminées et devivaces. Il devra être fauché deuxfois par an.

4

3

2

1

© P

LAN

1

Fondu dans son environnement,l’Historial de la Vendée est une référencepour les métiers de l’étanchéité et de la couverture végétalisée.

© S

TÉP

HA

NE

CH

ALM

EA

U

Page 42: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

ENVELOPPE

40 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

ISOLANTSMINCES RÉFLÉCHISSANTSUTILES MAIS DÉLICATS À MANIER

Naguère très controversés, ces compléments d’isolation font l’objetde trois premiers Avis techniques et d’un programme de recherche toutjuste entamé. La polémique faisantenfin place à l’approche scientifique, il est temps de faire le point.

pparus en France dansles années 1980 sous lenom d’isolants minces

réfléchissants et surtout utilisés enrénovation, les complémentsd’isolation réfléchissants ontconnu un fort développement.Leur part du marché global de l’isolation en France est estiméeentre 6% et 8%, et leur taux de progression annuelle à 30%.

Pourtant, jusqu’à il y a peu, ils nebénéficiaient d’aucun Avis tech-nique et leurs performances prê-taient à controverse. En 2001, unnuméro des Cahiers du CSTB (1)

attirait l’attention sur les condi-tions d’évaluation de leurs per-formances car, contrairement auxisolants classiques, ces produitsdoivent être associés à deux lamesd’air non ventilées sur chacune deleurs faces pour offrir les perfor-mances optimales, ce qui nécessiteun protocole de mesure spécial(voir encadré) et rend leur miseen œuvre particulièrement déli-cate. Cet article traitait par ailleursdes risques de condensation etde dégradation des structures parhumidité qu’ils pourraient entraî-ner du fait de leur non-perméa-bilité à la vapeur d’eau. Il concluaitque, dans tous les cas, ils n’attei-gnaient pas les performances de200mm de laine de verre de faibledensité, ni même de 100mm.

L’ÉMISSIVITÉ EN QUESTIONEn 2004, estimant nécessaire defaire le point de façon plus appro-fondie sur les performances de cesproduits et d’apporter une infor-mation cohérente aux prescrip-teurs, aux entreprises et aux par-ticuliers, le groupe spécialisé n° 20(GS 20) de la commission char-gée de formuler les Avis tech-niques a publié la note «Perfor-mances des produits mincesréfléchissants opaques utilisésdans l’enveloppe des bâti-ments»(2). Rappelant que les troiscritères qui définissent la perfor-mance d’un produit ou d’un pro-cédé d’isolation thermique dubâtiment sont la résistance ther-

Avec une seule lame d’air Avec deux lames d’airde 2 cm d’épaisseur minimale de 2 cm d’épaisseur minimale chacune

Isolation de mur R max = 1,08 R max = 1,68R courant = 0,50 R courant = 0,50

Toiture avec rampant R max = 0,70(cas 1 et 2) R courant = 0,42 solution difficile à réaliser

Pose en sous-face R max = 0,95de plancher bas R courant = 0,55 solution difficile à réaliser

Pose sous chape R max = 0,33

Lame d’air ventilée(conformément aux DTU 40 relatifs aux toitures)Sa résistance thermique est nulle

Produit mince réfléchissant

Chevrons

Rmax = 0,25 m2 K/W

Panne

Parement intérieur

Lame d’airLame d’air faiblement ou non ventilée

CAS 1

CAS 3

Produit minceréfléchissant

CAS SINISTRANT

CAS 2

LA POSE AU-DESSUSDES CHEVRONS :MISE EN ŒUVREÀ PROSCRIRE

Produit minceréfléchissant

Produit minceréfléchissant

PRINCIPES DE MISE EN ŒUVRE SOUS TOITURE

A

RÉSISTANCE THERMIQUE EN PARTIE COURANTE (R, en m2 .K/W)

Source: note d’information n°1 du GS 20-24/06/04 (version 3).

Page 43: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 41

mique (R), l’émissivité (e) et lefacteur solaire (S, uniquement sivitrage), ce document s’interrogeparticulièrement sur le deuxièmede ces facteurs, qui exprime lacapacité à renvoyer un rayonne-ment reçu. L’émissivité se mesurede 0 (corps réfléchissant l’inté-gralité du rayonnement reçu) à 1(absorption totale). La noteindique : «La plupart des pro-duits de bâtiment ont une émis-sivité de 0,9. Les produits mincesréfléchissants ont en général uneémissivité inférieure à 0,1. L’é-missivité du produit doit être éva-luée après vieillissement. C’estcette valeur qui est à prendre encompte dans le calcul de la per-formance thermique. Une faibleémissivité permet d’augmenter larésistance thermique d’une lamed’air en contact de 0,15 m2.K/Wjusqu’à 0,50 m2.K/W, voire

A PROSCRIRE EN ÉCRAN DE SOUS-TOITUREDans les travaux de rénovationréalisés pour des clients privés,des entreprises se trouventconfrontées à des demandes de pose de ces produits dans une configuration d’écran de sous-toiture (EST) – uneapplication qui ne présente pas d’intérêt puisqu’un EST doitêtre ventilé, ce qui va à l’encontre des performances des isolantsréfléchissants. Face aux risques de pathologies gravesque pourrait entraîner leur installation dans uneconfiguration étanche entrecouverture et charpente du fait de la non-ventilation des bois de support et du maintien d’une humidité susceptible de les dégrader avec le temps(champignons, moisissures), le Syndicat national des écransde sous-toiture (Snest) a rappeléen mai 2004 les règles de mise en œuvre des EST (CPT des Cahiers du CSTB n° 3356 de juillet-août 2001) et attiré l’attention de sesmembres sur le fait que leurresponsabilité peut être engagéeen cas de dommages et avoir des conséquences graves.

UN PROTOCOLE D’ESSAI SPÉCIALEn mai 2004, le laboratoire du Centre énergétique etprocédés de l’école des Mines de Paris, que dirige Denis Clodic, a été amené à réaliser des essais demesure d’isolants minces à la demande d’un fabricant. «Les essais par fluxmétrie habituellement employéspour qualifier la conductivité thermique intrinsèque des matériaux ne pouvant être retenus pour cesproduits, explique Assaad Zoughaib, responsable de projet, c’est un protocole spécial, adapté de la normeaméricaine dite de la ‘’boîte chaude gardée’’ qui a été utilisé.» Basé sur l’utilisation d’une «chambre»dont une paroi est constituée par l’isolant à tester,l’essai consiste d’abord à mesurer la déperdition de flux des cinq autres parois. Puis la résistancethermique du matériau est établie par comparaison avec une chambre identique dépourvue d’isolant.Mesurée sur un isolant mince mis en œuvre avec deux lames d’air de 80mm, la résistance thermique du matériau est apparue équivalente à celle d’une lainede verre de 80mm d’épaisseur, soit 2,5 m2.K/W. A priori plus favorable que les autres mesures et calculs,ce résultat ne clôt pas les recherches, puisqu’unprogramme de deux ans associant l’école des Mines et le CSTB, sous l’égide de l’Agence nationale de la recherche (ANR), a été lancé en février dernier afin de cerner les véritables performances du matériaudans ses différentes configurations. À suivre, donc...

0,65 m2.K/W à condition qu’ellesoit réellement étanche.» Si la fai-ble émissivité de ces isolants cons-titue leur spécificité et a priorileur point fort, leur performancethermique intrinsèque (lamesd’air non comprises) reste trèsréduite, souligne l’étude, et dans lapratique, les conditions de non-ventilation ou de faible ventilationpour deux lames d’air se révèlenttrès difficiles à obtenir.

BEAUCOUP DE SOINPOUR LA MISE EN ŒUVREBasés sur les essais réalisés dansdes laboratoires en Amérique duNord et en Europe, les niveaux derésistance thermique susceptiblesd’être atteints avec ces produits –à condition que les lames d’airsoient non ventilées (ou faible-ment ventilées) et non commu-nicantes et que leur émissivité desurface soit durable – sontensuite évalués pour quatre typesd’utilisation : en isolation de mur,de toiture avec rampant (voirencadré), en sous-face de plan-cher et sous chape. Dans tous lescas où la mise en œuvre paraîtpossible, la valeur de résistancethermique (R) mesurée ou cal-culée reste nettement inférieureaux niveaux exigés par la régle-mentation en construction neuve(voir tableau).«En l’état actuel des connaissan-ces et des essais réalisés et suivantl’ouvrage et le mode de poseadopté, on peut considérer que larésistance thermique de ces pro-duits s’étend de 0,1 à 1,7 m2.K/W,estime Bernard Abraham, rap-porteur du GS 20. Ils se révèlentdonc susceptibles d’apporter uncomplément d’isolation auxparois des bâtiments pour autantqu’ils soient mis en œuvre trèssoigneusement, car la moindreventilation des lames d’air faitchuter leurs performances. C’est

du reste l’un des points sur les-quels insistent les trois avis tech-niques qui ont été délivrés à cejour(3), et qui fournissent des indi-cations de pose rationnelles ettrès précises pour permettre auxprofessionnels d’atteindre lesvaleurs d’isolation complémen-taire souhaitées.»De son côté, la Commission pro-duits mis en œuvre (C2P) del’Agence qualité construction arappelé en juillet 2005 que lesproduits venant de recevoir unAvis technique sont soumis à laprocédure de «mise en observa-

tion». Leur mise en œuvre doitdonc conduire les professionnelsconcernés à se rapprocher de leurassureur afin de confirmer lesconditions d’assurance dans lecadre de la garantie décennale. �

(1) «Propriétés des produits dits ‘‘isolantsminces réfléchissants’’», Claude Pompéo,Cahiers du CSTB n°3330, livraison 418,avril 2001.(2) Note d’information n°1 du 24 juin2004, version n°3, Groupe spécialisé n°20,«Produits et procédés spéciaux d’isolation».(3) Avis techniques nos 20/04-47, 20/04-48(février 2005) et 20/04-55 (juillet 2005),délivrés au titre de compléments d’isolationthermique aux produits Air ThermofoilDBA de Poly-Tech-Radiant Inc et rFoilrésidentiel de Covertech.

© C

EP

-ÉC

OLE

DE

S M

INE

S

Page 44: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

ENVELOPPE

42 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

PLATES-FORMESMOTORISÉESUn moteur de productivité sur les chantiers

Sur mâts ou suspendus, ces dispositifss’adaptent à toutes les hauteurs.Tour d’horizon des équipements proposés et découverte d’un métier très spécialisé.

a multiplication deschantiers de rénovationdans les années 1980 a-t-

elle donné l’impulsion de départ?En tout cas, près de trente ansplus tard, les plates-formes d’accèsmotorisées – qu’elles soientsuspendues ou en appui sur un ouplusieurs mâts – ont conquis leurplace sur les chantiers où l’écha-faudage régnait seul jusque là.Aujourd’hui, on les voit sur lesopérations de rénovation et deréhabilitation lourde comme enconstruction neuve. Quels sontleurs points forts? Leur rapidité demise en œuvre; leur capacité d’a-daptation à des structures ou à des

immeubles très hauts; leur mobi-lité, qui permet aux opérateursde travailler toujours à la bonnehauteur; une sûreté qui conduitles organismes de sécurité à lesrecommander. Leur adoptionpeut cependant susciter quelquesdifficultés; en particulier, ce typed’équipement, qui englobe dessystèmes d’accès motorisés (mon -te-matériaux et ascenseurs dechantier), interfère profondémentavec l’organisation et la logistiquedes chantiers.Chaque type a ses atouts propres.Utilisant un ou deux mâts ancrésen façade, la plate-forme sur mâtsa pour elle une totale stabilité et

un vaste espace de travail (ellepeut atteindre 36 m de longueuret sa largeur dépasser 2 m) quipeut s’adapter à tous les profils defaçade. Enfin, sa capacité d’emportsupérieure à 4 t fait d’elle l’outilprivilégié dans la réalisation desmurs rideaux. Moins puissantesavec une charge utile qui nedépasse pas 1t, les plates-formessuspendues (18m de longueurmaximale), mues électriquement,ont l’avantage de leur légèreté,puisque tous leurs éléments sont«manuportables», et leur coût esttrès compétitif.

PEU UTILISÉES EN FRANCELe conseil est une part indisso-ciable de la prestation des pro-fessionnels, qu’ils soient loueursou vendeurs, rattachés à des fabri-cants de dimension internatio-nale ou pas, et proposent un seultype de matériel ou les deux. «Àla base, explique Patrick Jahan, leresponsable d’Alimak Hek enFrance, la question est parfoistrès simple. Faut-il choisir uneou deux plates-formes pourramener la durée d’un chantier desix à trois mois?» Mais la gestionrationnelle de la mécanisationpeut être poussée beaucoup plusloin, comme on le voit avec lesplans de charge des grues, et per-mettre de réaliser des gains deproductivité considérables. «Mal-heureusement, poursuit PatrickJahan, ces équipements sontencore très insuffisamment utili-sés en France, où la règle reste larecherche du prix le plus bas.»Cette situation est peu valori-sante pour les professionnels,notamment les loueurs, dont la

prestation (montage et démon-tage, formation des utilisateurs)n’est ni stricte location ni sous-traitance. Elle a conduit huit d’entre eux à se regrouper pourpromouvoir leur métier et sepositionner plus favorablementauprès de leurs clients (1). Nuldoute qu’ils auront observé avecintérêt la clarification récemmentapportée par la réglementationdans l’exercice du métier voisind’échafaudeur... �

(1) En mai 2001 a été créée au sein du Syn-dicat français de l’échafaudage, du coffrageet de l’étaiement la section «Système d’élé-vation, d’accès et de travail motorisés».Patrick Jahan en est l’animateur.

LES AMÉNAGEMENTS DISPONIBLESAfin de répondre aux besoins très divers de leurs clients et d’améliorer les performancesde leur matériel, lesprofessionnels proposent de nombreux aménagements.

Plates-formes suspendues• installation de treuils en

terrasse pour pallier la moindrecapacité de charge;

• plates-formes à plusieursniveaux adaptées à certainstravaux (bardage);

• systèmes de guides disposésen façade pour stabiliser les nacelles.

Plates-formes sur mâts• montage sur roues pour

améliorer la mobilité;• utilisation de monorails sur

la plate-forme ou sur les mâtspour faciliter le travail (pose de pierre agrafée) ouaugmenter la capacité decharge;

• plancher spécial délimitant un plan de travail ergonomique,systèmes de protection (toit de toile, etc.).

L

© C

TE

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFB-Echafaudage, tél. : 01 40 55 13 00

Page 45: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 43

e marquage CE des fer-metures d’habitation etdes protections solaires

atteste de leur conformité avec ladirective Produits de construc-tion et avec la directive Machinespour les produits motorisés. Ilconditionne leur libre circulationau sein de l’Union européenne.Sont visés les produits soumisaux normes européennes har-monisées NF EN 13561 et NFEN 13659, c’est-à-dire les ferme-tures pour baies équipées de fenê-tres (volets roulants, battants, cou-lissants, projetables ou non ;

FERMETURES ET PROTECTIONS SOLAIRESMarquage CE obligatoire

Les fabricants de fermetures d’habitation et de protectionssolaires ont l’obligation de procéder au marquage CE de leurs produits depuis le 1er avril 2006. La caractéristiqueprise en compte est la résistance au vent.

persiennes coulissantes ou non;jalousies accordéon; stores véni-tiens extérieurs) et les protectionssolaires (stores extérieurs manuelsou motorisés, stores bannes, sto-res à projection, stores de façade;stores verticaux guidés, stores devéranda ou de verrière, mousti-quaires; stores corbeilles, brise-soleil). Dans le cas des stores inté-rieurs, seuls les produits motorisésdoivent être marqués CE.

ESSAI DE TYPE INITIALL’évaluation de la conformité sefait par la réalisation d’un «essai

de type initial», accompagné parun système de maîtrise de la pro-duction en usine (1). La caracté-ristique visée est la résistance auvent: obligation est faite au fabri-cant de déclarer la classe de résis-tance au vent de ses produits.Pour l’évaluer, il doit procéder àun essai de type initial, sur ses dif-férentes familles de production,«dans la configuration la plusdéfavorable du produit»; ce seradonc sur celui de plus grandedimension de chaque famille. Aucune classe minimale de per-formance n’est exigée dans le

strict cadre du marquage CE.Cependant, chaque pays membrede l’Union peut instituer unindice de performance minimal.En France, la classe 2 est le mini-mum recommandé. L’essai detype initial doit être réalisé par lefabricant qui rédige ensuite unedéclaration de conformité de sesproduits et engage sa responsabi-lité. Dans le domaine des ferme-tures pour habitation, la mise enplace du marquage CE ne devraitpas entraîner de mise à niveau nid’essais spécifiques. «La plupartdes fabricants ont procédé auxessais depuis longtemps et près de50% des produits de fermeturesd’habitation sont sous la marqueNF-Fermetures, qui im plique descaractéristiques de sécurité et desperformances beaucoup plus exi-geantes que celles du marquageCE», indique Hervé Lamy, chargédes questions techniques et nor-matives au SNFPSA-FFB(2). Parcontre, dans le domaine des pro-tections solaires où n’existe pas

PÉRIODE TRANSITOIREL’arrêté du 8 août 2005 publié auJournal officiel du 28 août 2005fixe au 1er avril 2006 la date àpartir de laquelle il est obligatoirede déclarer la conformité des fermetures et stores avec ladirective Produits de constructionpour pouvoir les mettre sur le marché. Par dérogation, et à titre transitoire, les produits non marqués CE mis pour la première fois sur le marchéavant le 1er avril 2006 pourront être commercialisés jusqu’au 1er avril 2007. A noter qu’il y a peude stocks dans ce type de produits en général faits sur mesure, sauf dans le circuit de la grandedistribution.

L

� � �

© A

TES

© A

TES

© S

OM

FY

Page 46: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

ENVELOPPE

44 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

STORES INTÉRIEURSLes stores intérieurs (NF EN 13120) sont concernés par l’obligation de marquage CE uniquement s’ils sontmotorisés (directive Machines, qui n’exige pas deréalisation d’essai de type). S’ils sont manuels, ils ne sont en effet pas considérés comme «élémentsincorporés de manière durable dans l’ouvrage». Exclus du champ d’application de la directive Produits de construction, ils échappent alors à l’obligation de marquage CE. Deux voies sont possibles pour obtenirle marquage CE des produits motorisés: respecter les clauses harmonisées «Machines» de la normeproduit ou respecter la procédure d’évaluation décritedans la directive: analyse de risque, traitement des risques et dossier technique.

POUR EN SAVOIR PLUS 

SNFPSA-FFB, tél.: 01 40 55 13 00 - Site d’information sur la directive Produits de construction:http://www.dpcnet.org.

de marque de qualité (en dehorsde la marque NF Toiles encoretrès peu développée), certainsfabricants qui n’ont pas anticipél’obligation ont dû ou doiventprocéder aux essais. Et qu’en est-il des produits im-portés? «C’est l’entité qui a encharge la mise sur le marché euro-péen qui est responsable du mar-quage CE». En ce qui concerne lesinstallateurs, même si la respon-sabilité du marquage CE incombeaux fabricants, ils ont tout intérêtà ne pas installer de produits nonmarqués CE, sauf pendant lapériode transitoire (voir encadrép. 43).Pour améliorer la portée du mar-quage CE, la commission de nor-malisation européenne sur les

fermetures a demandé à la Com-mission européenne d’étendre lescaractéristiques prises en compteà deux autres critères : le facteursolaire et la résistance thermiqueadditionnelle. �

(1) Le système de maîtrise de la produc-tion en usine, sous la responsabilité dufabricant, est destiné à garantir la conti-nuité des caractéristiques des produitspour toute la production, les critères étantdéfinis dans la norme européenne.(2) SNFPSA-FFB : Syndicat nationalde la fermeture, de la protection solaireet des professions associées.

� � �

Page 47: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 45

Mise en œuvre directe d’un bloc-porte sur chantier, par des élèves du lycéeprofessionnel Fernand-Léger à Grand-Couronne (section Miroiterie).

n moins de vingt ans(1), laprofession de miroitier anotoirement changé sous

l’effet de l’évolution des produits,de la réglementation et de lademande. Le double vitrage, quin’était qu’un cas particulier dansles années 1970, est devenu larègle avec la RT 2000. Mais il estloin d’avoir révélé tout son poten-tiel en matière d’isolation ther-mique comme de protectioncontre le bruit ou les effractions.

VERRELe nouveau DTU 39

Dans ce contexte d’évolution oùest également intervenue la nor-malisation européenne et le mar-quage CE des produits, le nou-veau NF DTU 39 fait le pointau terme de presque dix annéesde travail.Le document innove en propo-sant un cahier supplémentaire ettrois mémentos. Le cahier «Cri-tères généraux de choix des maté-riaux» recense les produits nor-malisés couverts par le DTU,

c’est-à-dire les produits dont l’u-sage et la connaissance permettentde s’assurer qu’ils répondent auxexigences de la garantie décennale.

PRENDRE EN COMPTE LESCONTRAINTES THERMIQUESOutils d’aide à la prescription,les deux premiers mémentos sontconsacrés l’un au calcul dedimensionnement, l’autre à lasécurité. En attendant l’adoptiond’une méthode de calcul euro-péenne, les auteurs ont vouluapporter une solution aux diffi-cultés de dimensionnement ren-contrées par les miroitiers. Grâceà un travail mené par la FFPV-FFB (2) avec le SNFA-FFB (3), cesderniers disposent désormaisd’une carte des vents identique àcelle des menuisiers. Dans lemême esprit, le deuxièmemémento propose pour la pre-mière fois un référentiel des pro-duits selon leur utilisation et lesbâtiments auxquels ils sont desti-nés (école, gymnase...). Le troi-

sième mémento est consacré aucalcul des contraintes thermiques.«Le verre était resté un peu acces-soire depuis quinze ans, mais ilredevient important avec lesréglementations thermiques »,commente Didier Cosson, quidirige la Miroiterie de Cham-pagne à Troyes (Aube) et a prispart à l’élaboration du document.«Avec ses nouvelles appellationset son changement de mode decalcul, le nouveau DTU aiderales professionnels à présenter desoffres qui feront la différence parrapport aux simples fiches tech-niques.» �

(1) Le précédent DTU Verre était paru en1987.(2) Fédération française des professionnelsdu verre.(3) Syndicat national de la constructiondes fenêtres, façades et activités associées.

À paraître au troisième trimestre 2006,le nouveau NF DTU vitrerie-miroiterietient compte de l’évolution dumatériau au cours de ces dernièresannées et propose de nouveaux outils de prescription aux miroitiers.

E

COUVERTURELe DTU 40.35 amendéLe DTU 40.35 (NF P 34-205-1) aété amendé. Il comprend désor-mais des dispositions particuliè-res et complémentaires concer-nant la réalisation de couverturescintrées en plaques nervuréesissues de tôles d’acier revêtues.Seules sont visées les couvertureschaudes cintrées convexes à sim-ple peau avec isolation sur panneou à double peau à trames paral-lèles. L’amendement précise lesmodes de raccordement, les pen-tes minimales et les fixations desplaques précintrées ou cintrées àla pose. �

POUR EN SAVOIR PLUS 

Consulter le site de l’UNCP :www.uncp.ffbatiment.fr, espaceadhérents

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFPV-FFB, tél.: 01 40 55 13 55

© F

FPV

© S

TÉP

HA

NE

VA

LLE

T

Page 48: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

46 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

La flambée des prix de l’énergie et les incitations fiscales devraient stimuler le développement des installations de production d’eau chaude sanitairepar énergie solaire. Une aubaine pour les professionnels de la couverture,de la plomberie et du chauffage.

estée longtempsconfidentielle enFrance, la produc-tion d’eau chaude

sanitaire (ECS) par énergie solaireest aujourd’hui favorisée par desmesures incitatives. Dès 1999,dans le cadre du plan Soleil,l’Ademe a pris l’initiative de créerla marque Qualisol, qui fédère à

R

SOLAIREUNE ÉNERGIED’AVENIR POUR L’EAU CHAUDE SANITAIRE

ce jour quelque 10500 installa-teurs chauffagistes (voir encadrép. 48). Dans le cadre des engage-ments de la France à promouvoirl’utilisation des énergies renou-velables (solaire, hydraulique etbois), l’Etat a mis en place en2005 un crédit d’impôt de 40% –porté à 50% en 2006 – applicableaux dépenses d’équipement en

1© DR

Page 49: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 47

à DES CAPTEURSTHERMIQUES, installés en toiture,sont reliés par un systèmehydraulique à un ballon de stockage. Les capteurs convertissent l’énergie solaire en chaleur à la façon d’une serre, grâce à un fluide caloporteur. Ils échauffentainsi l’eau qui les parcourt, laquelle est stockée puis distribuéedans le réseau d’ECS.

31

T

RÉGULATEURCIRCULATEURMITIGEUR THERMOSTATIQUETHERMOPLONGEUR ÉLECTRIQUEOU ÉCHANGEUR HYDRAULIQUE

PURGE DE POINT BAS

T

P

MTCR

EXPANSION SÉCURITÉ

EAU FROIDECOMPTEUR D’EAUCE

EF

S

S

R

C

À CIRCULATION FORCEE

EF

Eau chaude sanitaire

MT

CEP

SCHÉMA DE PRINCIPE D’UN CHAUFFE-EAU SOLAIRE INDIVIDUEL (CESI) À CIRCULATION FORCÉE

solaire thermique. Un coup depouce qui est venu s’ajouter auxaides financières déjà accordéespar les conseils régionaux et parcertains conseils généraux, voiredes collectivités locales.Outre les incitations fiscales liéesà une pression environnemen-tale croissante, l’augmentationcontinue des prix de l’énergiedevrait fortement contribuer audéveloppement du solaire ther-

mique dans l’Hexagone. «C’est lefacteur déclenchant numéro un»,estime Gaël Parens, P-DG de lasociété d’installation Aqua Sun, àMontardon (Pyrénées-Atlan-tiques). «Pour la productiond’eau chaude, il est temps de nepas se limiter aux énergies nonrenouvelables, comme le gaz et lefioul, et de se tourner vers l’é-nergie solaire thermique.»Avec cette solution, le chauffe-

eau solaire thermique se substitueaux traditionnels chauffe-eauélectriques ou à gaz. Le dispositifse compose d’une série de cap-teurs thermiques sur la toiture etd’un ballon de stockage de l’eausanitaire, relié aux capteurs par unsystème hydraulique. Une pompetransfère l’eau froide jusqu’auxcapteurs solaires. Ces derniersconvertissent l’énergie solaire enchaleur à la façon d’une serre,

grâce à un fluide caloporteur (unmélange d’eau et d’antigel). Ilséchauffent ainsi l’eau qui les par-court, laquelle est ensuite stockéedans le ballon de stockage, pourêtre distribuée dans le réseaud’ECS. Le mitigeur thermosta-tique (vanne 3 voies) assure latempérature souhaitée de l’eauchaude.

UNE ÉNERGIE D’APPOINTRESTE NÉCESSAIRELe chauffe-eau solaire thermiquepeut pourvoir aux besoins d’eauchaude sanitaire d’une résidencedans une proportion de 40 à � � �

2 3 © V

IES

SM

AN

N

© AQUA SUN SARL

Page 50: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

48 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

POUR EN SAVOIR PLUS 

• UNCP-FFB, tél. : 01 40 69 53 07• UCF-FFB, tél.: 01 40 69 52 94

LA MARQUE QUALISOL GÉRÉE DÉSORMAIS PAR LES PROFESSIONNELSLa marque Qualisol a été créée en 1999 par l’Ademepour professionnaliser la filière des installateursd’équipements solaires et pour garantir le savoir-faire de ces professionnels vis-à-vis du consommateur, à travers les engagements de la charte Qualisol. Afin de stimuler le développement de ce marché, l’Ademe a décidé d’impliquer directement les professionnelsdans le dispositif Qualisol, en transférant la propriété et la gestion de la marque aux organisationsprofessionnelles concernées, regroupées depuis le 11 janvier 2006 au sein de l’association Qualit’EnR(1). Sélectionnés sur dossier, les professionnels titulaires de la marque s’engagent, dans le cadre de Qualisol «nouvelle formule», sur un volume d’activité, l’objectifétant d’encourager une adhésion durable et réfléchieafin de créer un réseau solide d’installateurs de référence. Ils s’engagent pour trois ans, avec un référencement millésimé (Qualisol 2006, Qualisol 2007…) et paient une redevance annuelle. Lesinstallateurs Qualisol font l’objet d’audits sur chantier,effectués par des organismes accrédités par Qualit’EnR.

(1) Les membres fondateurs sont : les organisations professionnelles dont l’UCF-FFB (Union climatique de France) et l’UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberiede France), Enerplan (Association professionnelle de l’énergie solaire), SER (Syndicat des énergies renouvelables).

rappelle Gaël Parens. Sans comp-ter que le métier de couvreur nes’improvise pas. Il faut être forméaux travaux en hauteur et disposerd’un outillage spécifique, notam-ment des monte-charges pourtransférer les capteurs du sol jus-qu’au toit.» Les chauffagistes sol-licités pour des installations dechauffe-eau solaires thermiquesfont donc appel à des entreprisesde couverture. A moins qu’ils nedisposent, comme près des deuxtiers des membres de l’UNCP-FFB(1), de la double expertise deplombier-chauffagiste et de couv-reur. Les capteurs sont directe-ment encastrés dans la toiture etnon plus posés sur elle, comme ilétait encore de coutume il y aquelques années. Certains maîtresd’ouvrage préfèrent même les faireinstaller à même le sol, sur unplan incliné (10% du parc aujour-d’hui). On estime à 3 m2 ou 4 m2

la superficie moyenne du disposi-tif, pour un ballon de stockage de300 l. Inclinés de 40 à 50° parrapport à l’horizontale, les cap-teurs doivent également être orien-tés plein sud, à la rigueur sud/sud-est ou sud/sud-ouest. «Si le prixd’un tel équipement reste élevé, leretour sur investissement s’opèretrès vite : au bout de sept à huitans», souligne Gaël Parens. Unargument de taille qui devrait déci-der nombre de foyers à adopter l’é-nergie solaire thermique pour laproduction de leur ECS. �

(1) Union nationale des chambressyndicales de couverture et de plomberiede France.

� � �

200 000 CHAUFFE-EAUSOLAIRES PAR AN À L’HORIZON 2010La loi de programme (loi POPEdu 13 juillet 2005) qui fixe les orientations de la politiqueénergétique de la France, met l’accent sur les énergiesrenouvelables en général et sur la production d’eau chaudesanitaire par énergie solaire enparticulier. Elle affiche un objectifambitieux de plus de 200000nouveaux chauffe-eau solairesinstallés chaque année à l’horizon 2010. On est encoreloin du compte. En 2005, on a dénombré près de 16 500installations, un chiffre en forteprogression par rapport à 2004.Le défi à relever est donc de taille!

© PQE CHAMP AGNE-ARDENNES

80% selon les régions. Une éner-gie d’appoint est nécessaire pourcouvrir la totalité des besoins.Celle-ci est fournie soit en équi-pant le ballon de stockage d’unerésistance électrique, soit en lereliant, par les vannes d’approvi-sionnement, à une chaudière aufioul ou à gaz, par exemple. Concernant la mise en œuvre, sil’installation du ballon de stoc-kage relève des compétences tra-ditionnelles des plombiers-chauf-fagistes, l’intégration des capteurssolaires en toiture ne peut êtreassurée que par un corps de métierspécifique: les couvreurs. «Les pro-fessionnels comme nous ne dispo-sent pas de la garantie décennale,qui reste indispensable pour réali-ser tous travaux en couverture,

L’UTILISATION DE CAPTEURSSOLAIRES pour la productioncentralisée d’eau chaude collective se révèle particulièrement rentable. C’est le choix qui a été retenu pour la piscine d’Épernay dans la Marne.

POUR LA MISE EN ŒUVRE de ce type de capteurs posés sur toiture,la compétence du couvreur estindispensable aussi bien pours’assurer de la bonne réalisation destraversées des tuyauteries que de la fixation des capteurs dans des conditions optimales de sécurité.

5

4

4 5© DR

Page 51: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69
Page 52: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

UNIVERSITÉ DELIMOGESLe courant passeL’installation électrique de la nouvellefaculté de droit répond aux besoinsd’un bâtiment de dernière génération.

es kilomètres de câblesaux couleurs différen-ciées pour faciliter leur

repérage, 340 prises RJ 45… Lenouveau bâtiment de la faculté dedroit et des sciences économiquesde l'université de Limoges (2e tranche) était un gros chantierd’équipement électrique. Parmiles pièces maîtresses de l’installa-tion : cette «baie de brassage»,dont le rôle est de raccorder les4 000 m2 sur six niveaux du nou-veau site aux réseaux courant fortset faibles d’un premier bâtimentlivré en 2000.

TESTER LA CONFORMITÉDU CÂBLAGEDes réseaux aux multiples appli-cations. Pour les courants faibles :téléphonie avec et sans fil, infor-matique, alarme anti-intrusion(28 détecteurs) et sécurité incen-die, contrôle d’accès, interphonieet gestion centralisée du bâtiment.Pour les courants forts : 800 lumi-naires et 700 prises de courant…Le bon fonctionnement du bâti-ment dépend de la qualité de l’ins-tallation électrique, contrôlée àl’aide de tests pointus. C’est l’ob-jet, ici, de la «recette» effectuéeaprès raccordement de la fibreoptique afin de tester la confor-mité du câblage informatique à lapuissance prévue. David Bocquier, conducteur detravaux au sein de la Scop AvenirÉlectrique de Limoges, était leresponsable de ce chantier qui a

mobilisé selon les périodes dedeux à six personnes. «La princi-pale difficulté était de se greffersur l’existant pour le contrôled’accès et le système anti-intru-sion reliés à la GTB (gestion tech-nique du bâtiment). L’installa-tion est très souple, pour pouvoiraccompagner dans le temps lesbesoins des utilisateurs deslocaux.» Pour David Bocquier,le bilan est très positif. «Un chan-tier intéressant. Il nous a permisd’exploiter nos compétences entertiaire, et de conforter nossavoir-faire dans le domaine del’anti-intrusion et du contrôled’accès ». �

D

50 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

© L

. M

ER

CIE

R/F

FB

L’INSTALLATION EN BREFExtension courants forts1 TGTB (tableau général bassetension) • 5 armoiresdivisionnaires, 1 armoirelogement, 1 armoire secours •800 luminaires • 700 prises decourant • Éclairage de sécurité

Extension courants faiblesContrôle d’accès: 1 porte et 1 barrière• Interphone deux accès (porte, barrière) • Précâblage RJ 45: 340 prisesréparties sur 3 baies • Autocom: carte entréeanalogique et carte entréenumérique, DECT (5 bornes) pourtéléphone sans fil • Intrusion: 28 détecteurs, 5 sirènes, 2 modules, 1 clavier • GTB: 10 modules, 22 entrées, 25 sorties • Fibre optique: installation à 6 brins par baie • Incendie: 6 détecteurs 12 Gb, 6 sirènes

Page 53: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 51

Page 54: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

52 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

RÉSEAUX D’EAUAccompagner les propriétaires d’immeubles dans la duréeAujourd’hui, la qualité de l’eau destinée à la consommationhumaine doit être garantie au point de puisage de l’installation intérieure de distribution. Les plombiers ont plus que jamais un rôle de conseil.

n termes d’eau destinée àla consommation hu -mai ne, les limites de qua-

lité s’appliquaient essentielle-ment au distributeur, afin defournir une eau propre à laconsommation au point de livrai-son de l’immeuble, à savoir lecompteur. Mais depuis le décretdu 20 décembre 2001(1), cette res -ponsabilité s’est déplacée: c’estdésormais au point de puisage,c’est-à-dire au robinet du con -sommateur, que les références de

qualité s’appliquent. Cela changebeaucoup de choses, car l’instal-lation intérieure de distributiond’eau ne doit pas être un facteurdégradant de la qualité de l’eau.Lorsque ces limites de qualité nesont pas respectées au point depuisage, le distributeur aura rem-pli ses obligations lorsqu’il pourraêtre établi que le fait est imputa-ble à l’installation privée, à sonentretien ou à la qualité de l’eauqu’elle fournit. Autrement dit, leplombier a plus que jamais un

en œuvre les bons matériels et lebon dimensionnement – maisaussi faire en sorte qu’elle reste enbon état dans la durée. Le meil leurmoyen d’y parvenir est pour euxd’assurer une maintenance régu-lière et efficace. Il ne s’agit pas defaire appel à l’entreprise de plom-berie quand le problème est déjàdéclaré, mais plutôt d’anticipertout dysfonctionnement grâce àune inspection régulière duréseau. C’est donc logiquementque les plombiers sont appelés àdéceler en amont les problèmesqui pourraient survenir. Ayant leplus souvent réalisé eux-mêmesl’installation de distribution inté-rieure, ils sont les mieux placéspour en assurer la maintenance.L’évolution de la réglementationleur ouvre donc un nouveauchamp d’activité, qui a l’avan-tage de pouvoir être planifié surtout un exercice.

CONTRÔLERPÉRIODIQUEMENTL’ENSEMBLEDES ÉQUIPEMENTSLa maintenance d’un réseau d’eaupasse d’abord par un con trôlevisuel de l’installation : un dia-gnostic qui, pour un œil avisé,donne des indications précieu-ses sur son état de corrosion etd’entartrage. Le tartre est très pré-judiciable, puisque son accumu-lation réduit la section des cana-lisations (d’où une pressionaccrue qui fatigue l’installation) etfavorise la multiplication de cer-taines bactéries. Qui dit mainte-nance dit aussi contrôles préciset périodiques des différents équi-pements installés : compteur(contrôle d’étanchéité à chaquerelevé); clapets et dysconnecteursdes dispositifs anti-retour et anti-pollution (révision tous les deuxans) ; systèmes de traitementparmi lesquels les adoucisseurs

devoir de conseil vis-à-vis de sonclient, et doit lui signaler toutdysfonctionnement du réseau,comme cela peut-être le cas parexemple en cas de teneur enplomb élevé (voir encadré).

MAINTENANCE: PRÉVENIRPLUTÔT QUE GUÉRIRPour se conformer à la régle-mentation, les propriétaires doi-vent donc non seulement avoirune installation conforme auxnormes en vigueur – en mettant

E

© V

. LE

LOU

P

Page 55: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 53

epuis le 1er juillet 2004,l’ouverture des marchésdu gaz et de l’électricité

aux clients professionnels esteffective. A partir du 1er juillet2007, les particuliers pourront àleur tour choisir leur fournisseur.Dès à présent, pour les clientsprofessionnels, le choix entre lesfournisseurs tient compte des ser-vices différenciés: dialogue avecun interlocuteur de proximité,facturations détaillées par usage,suivi des consommations, dia-gnostics, solutions de finance-ment, etc. Le critère du prix nepeut être en effet le seul retenu,surtout au regard des faibles écartsobservés sur le marché. Les instal-lateurs peuvent être associés auxfournisseurs – en co-traitants –pour réaliser les étapes d’installa-tion, de maintenance et d’exploi-tation des équipements.Dans ce cadre, le client profes-sionnel doit s’assurer que l’opé-rateur est autorisé à distribuer lesénergies. Pour le gaz comme pourl’électricité, le professionnel a unnouvel interlocuteur : le GRD.Pour le gaz, il s’agit en l’occurrencede Gaz de France Distribution.

ÉNERGIEDe nouveaux partenaires pour les installateurs

Cette entité est indépendante deGaz de France, le fournisseur d’énergie dans la majorité des cas(il s’agit sinon de régies gazières).Le GRD devient un intermédiairetechnique incontournable pourle raccordement et la mise en gaz des chantiers, puis du client. À lasignature du devis par le client, ilest donc prudent de vérifier qu’ila bien choisi son fournisseur, afind’éviter les retards dans les délaisde mise en gaz lors de la réceptiondes travaux. Il en va de mêmepour l’électricité. �

(remplacement des cartouches ouentretien selon les préconisationsdu fabricant); système de pro-duction d’eau chaude sanitaire(détartrage, nettoyage et vérifica-

tion de l’anode quand l’appareilprésente des signes d’entartrage). Pour accompagner les entreprisesde plomberie dans leurs échangesavec les particuliers et avec lessyndics, le CSTB a édité un guideen vue de les inciter à mettre enplace une maintenance de leurinstallation réaliste et maîtrisée(2).Ce document expli que notam-ment comment instaurer unecontractualisation des tâches, surla base d’un calendrier d’entretienet de révision. �

(1) Il s’agit du décret 1220 du 20 décembre2001, qui transpose en droit français ladirective européenne 98/83/CE du 3 novem-bre 1998(2) Guide technique de maintenance desréseaux d’eau, paru en septembre 2005,disponible au CSTB (www.cstb.fr).

TENEUR EN PLOMB: ABAISSEMENT PROGRESSIF DES SEUILSLa réglementation abaisse progressivement les teneurs en plomb tolérées dans l’eau destinée à la consommation humaine : de 50 micro-grammes par litre avant le 25 décembre 2003, le seuil est passé depuis cette date à 25 micro-grammes, avant de descendre à 10 micro-grammes à partir du 25 décembre 2013. La présence de plomb dans l’eau a plusieurs origines : corrosion des branchementspublics en plomb, des canalisations des réseauxintérieurs dans les immeubles anciens, des raccords,robinetteries, brasures en alliage contenant du plomb, et de certaines canalisations en PVCcontenant des sels de plomb. La quantité de plomb dans l’eau est fonction du temps de stagnation, des caractéristiques physico-chimiques de l’eau et de sa température. Les solutions pour faire baisser la teneur en plomb de l’eau vont du traitement des canalisations et des équipements jusqu’à l’option plus radicale de leur remplacement (solutionmise en œuvre actuellement par de nombreusescommunes pour les branchements publics). En ce quiconcerne les immeubles, les plombiers doivent inciter les propriétaires à anticiper le durcissement de la réglementation et à engager les travaux nécessairessans attendre 2013.

D

L’ouverture des marchés (gaz etélectricité) amène les professionnels à négocier avec de nouveauxinterlocuteurs: les fournisseurs et le GRD (gestionnaire de réseau de distribution).

POUR EN SAVOIR PLUS 

UCF-FFB (Union climatique de France), tél.: 01 40 69 52 94

Page 56: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

54 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

ÉCLAIRAGEBasse consommation, bas coûts d’exploitation

Les éclairages «basse consommation»permettent de réduire sensiblementla facture énergétique des bâtiments.Panorama des différentes technologies.

’éclairage représenteenviron 20% des dépen-ses énergétiques d’un

bâtiment. En préconisant destechnologies «à basse consom-mation», il est possible non seu-lement d’améliorer la qualité del’éclairage fourni, mais égalementde réduire sensiblement ses coûts.Quelles solutions et équipementsfaut-il privilégier ?Rappelons tout d’abord que lemarché de l’éclairage met aux

prises deux technologies : l’in-candescence et la décharge. Pourproduire de la lumière, la pre-mière porte à haute températureun filament de tungstène, laseconde engendre un arc élec-trique. Dans la famille des lampesà décharge, les ampoules et tubesdits «fluorescents» sont aujour-d’hui largement préconisés parles bureaux d’études pour l’éclai-rage des locaux professionnels(commerce, tertiaire et indus-

trie), à la différence des lampes àincandescence. Car non seule-ment les fluorescents (on parleaussi de lampes fluo-compactes)offrent une efficacité lumineusejusqu’à cinq fois supérieure, maisils consomment jusqu’à quatre àcinq fois moins d’énergie etdurent de douze à quinze foisplus longtemps. Ils incarnentdonc bien aujourd’hui la tech-nologie maîtresse de la basseconsommation.

LES ATOUTSDES FLUORESCENTSHAUT RENDEMENTLa famille des fluorescents com-prend également les tubes hautrendement (diamètre de 26 ou16mm), particulièrement adaptés

PARIS ABANDONNE L’INCANDESCENCELa mairie de Paris a lancé, en 2004, un projet sur trois ansdestiné à supprimer les lampes à incandescence des illuminations dont elle a la charge. Le programme, qui concerne 130 installations,permettrait d’économiserquelque 800 000 euros par an.Pour mémoire, la factured’éclairage de la ville de Paris s’est élevée en 2004 à 11,1 millions d’euros.

ENTREPÔT ÉCLAIRÉpar des tubes fluorescentsbasse consommation.

LAMPE À DÉCHARGEbasse consommation, à brûleur sphérique,spécialement adaptée aux commerces, notammentpour son rendu naturel des couleurs.

ÉCLAIRAGE PUBLIC parlampes à décharge, offrant unrendu optimum des couleurs.

3

2

1 aux grands sites industriels etcommerciaux. Certes deux foisplus chers à l’installation que lestubes standards, ils permettent de réduire de 15 à 20% le mon-tant de la consommation élec-trique, et de 40 à 50% le coûtannuel de remplacement, soit, aubout de cinq ans d’exploitation,une économie approchant 30%.Leur durée de vie est d’environ 14 000 heures, contre 8 000 pourun fluorescent standard. Elle varietoutefois selon le nombre d’ac-tions marche/arrêt: plus celles-cisont fréquentes, plus le tube s’use.Autre inconvénient du haut ren-dement : il oblige à utiliser unconvertisseur électronique (et nonpas un transformateur classique),

L

© P

HO

TOS

: O

SR

AM

1 23

Page 57: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 55

SURCOÛTS D’INSTALLATION RAPIDEMENT AMORTISAlexis Delepoulle, directeur commercial de l’entreprisePouchain, à La Chapelle-d’Armentières (Nord)

« L’éclairage basse consommation pour l’extérieur séduit un nombre croissant de municipalités de notrerégion. Jusque très récemment, nous ne travaillionsqu’avec des petites communes. Or, nous venons de signerun chantier important avec la ville de Wasquehal (15000 habitants), soit la mise en œuvre d’unesoixantaine d’armoires. Pour la commune, l’installationprésente certes un surcoût par rapport à un équipementclassique, mais il sera amorti au bout de quatre à cinq ans. Les économies sur les factures d’éclairageatteignent 30%, tandis que la durée de vie des lampes(essentiellement des sodiums haute pression) augmente de trois à quatre ans. La pierre angulaire de cette installation est un réducteur de tension qui équipe chacune des armoires. En fonction de la luminosité extérieure, cet appareil joue sur la tension de la lampe. Doté d’une horloge, il se cale sur le lever et le coucher du soleil, et réduit ou augmente le flux en fonction du niveau d’éclairement – permettant ainsid’agir sur la consommation.»

a norme NF C 14-100relative aux installationsde branchements à basse

tension entrera en vigueur dans satroisième version fin 2006. Lepoint sur ses principales modifi-cations.• Les branchements qui relient leréseau aux points de livraisond’une installation équipée d’unesource de production doivent êtrepourvus d’un coupe-circuit prin-

NORMALISATION Révision de la norme NF C 14-100cipal individuel au niveau de leurspoints de raccordement au réseau.• Les circuits de sécurité alimen-tés par le réseau public sont équi-pés d’une fonction de coupured’urgence indépendante. Sous ledisjoncteur des branchements àpuissance limitée et surveillée, leprofessionnel installe deux dispo-sitifs de coupure d’urgence : l’unpour le circuit classique, l’autrepour l’alimentation de sécurité.

• Pour les branchements à puis-sance surveillée, le dimensionne-ment des canalisations qui relientle réseau de distribution publiqueau compteur est établi en fonctionde la puissance demandée. De 36à 54 kVA : dimensionnement (D)pour 100 A ; de 60 à 108 kVA : Dpour 200 A ; de 120 à 240 kVA : Dpour 400 A.• Dans le cas de l’alimentationd’un point de livraison à puis-sance surveillée en schéma TN,l’installation de mise à la terred’un bâtiment prévoit une terrecommune au bâtiment et auposte de distribution publique.• Les installateurs peuvent ne pluséquiper que d’une colonne élec-trique les bâtiments qui comptentjusqu’à six comptages. Ils peu-vent alimenter les points de livrai-

son à partir du coffret en limite depropriété.• Les règles de mise en œuvre descolonnes électriques horizontalesinterdisent les changements desections ; elles définissent desvaleurs de résistance mécaniquedes colonnes en fonction de leurhauteur (h) (IK10 pour h ≤ 2 m;IK09 pour h > 2 m) ; enfin, ellesrecommandent une distanceminimale de 10 cm entre le pla-fond et les distributeurs.• Les coefficients de pondérationpour le dimensionnement descolonnes électriques sont révisésafin d’éviter leur sous-dimen-sionnement. Des puissances mini-males de dimensionnement descolonnes sont définies en fonctionde la surface des locaux tertiaires(voir tableau). �

PUISSANCES MINIMALES DE DIMENSIONNEMENT DES COLONNESÉLECTRIQUES POUR LES LOCAUX TERTIAIRES

Types d’emplacements

Bureaux

Petits commerces

Locaux associatifs

Puissance minimale de dimensionnement

40 VA/m2

75 VA/m2

40 VA/m2

L

consommation», mais qui restepour l’heure inadaptée à l’éclai-rage général : la diode à semi-conducteur. En effet, l’efficacitélumineuse des diodes reste encoremodeste : 5 à 20 lumens par watt(lm/W), contre 70 à 80 lm/Wpour les tubes fluorescents(1).Cependant, d’ici deux à troisannées, affirment les principauxindustriels, des progrès significa-tifs auront été réalisés sur ce ter-rain. �

(1) L’efficacité lumineuse est le rap-port entre le flux lumineux émis par lalampe et sa puissance électrique. Plusl’efficacité lumineuse est élevée, plus lesfrais d’installation et de dépenses defonctionnement sont bas.

qui présente le défaut de réintro-duire des signaux parasites sur leréseau. Conséquence : les câbles del’installation chauffent.Parmi les autres familles de lam-pes «basse consommation», citonsles sodiums haute pression,recommandés sur les installationsen hauteur (de 10 à 12 mètres),ainsi que les iodures métalliques,si l’on cherche une lumière blan-che (pour l’éclairage des monu-ments, par exemple). A noterqu’un ballast électronique devariation peut être associé à l’en-semble de ces installations. Il aug-mentera de 50% la durée de viedes points d’éclairage, et permet-tra d’adapter des systèmes de ges-tion automatique (variation de laquantité de lumière émise, détec-tion de présence, etc.).Dernière technologie dite «à basse

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFIE-FFB (Fédération française des installateurs électriciens), tél.: 01 44 05 84 00

Page 58: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

56 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

CHAUDIÈRES À CONDENSATIONL’âge de la maturité

Performantes et respectueuses de l’environnement, les chaudières à condensation ont gagné en fiabilité et voientleurs ventes décoller. Rappel de leurs avantages et spécificités.

ar rapport aux chau -dières classi ques, leschaudières à con -

den sation offrent des rendementsde production de chaleur plus éle-vés: de 105 à 108%, contre 95%pour les générateurs traditionnels.Elles permettent également deréaliser des économies d’énergie :leur consommation en combusti-ble est inférieure de 15% à 20% auniveau de référence. Elles contri-buent ainsi à la préservation del’environnement en limitant lesémissions de polluants. » BernardDavy, qui dirige la société Hubertà Bougival (Yvelines), connaît bienles avantages des chaudières à con -densation. «Elles représententaujourd’hui 25% du total des

de ces techniques par les chauffa-gistes et leurs équipes.

RESTITUTIOND’UNE CHALEUR NOUVELLELes chaudières à condensationnécessitent cependant le respectdes règles spécifiques d’installationpour atteindre les performancesattendues (dimensionnement,choix des émetteurs…). C’est lacondition pour qu’elles récupèrentl’énergie contenue dans la vapeurd’eau rejetée par les fumées desproduits de combustion (gaz oufioul) pour les restituer au circuitde chauffage – la vapeur d’eau secondensant sur l’échangeur quirécupère la chaleur latente. En finde cycle, les condensats (eau résul-

Conduitde

fumées

Le fluide froid (retour du circuit de chauffage)traversant le récupérateurplacé dans le circuit des gaz brûlés, provoque la condensation de la vapeur d’eau contenue dans les gaz. Il y a de ce fait, libération d’une quantité de chaleur évacuée par l’eau du circuit de chauffage.

12

2

1

PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT D’UNE CHAUDIÈRE À CONDENSATION INDIVIDUELLE

tant de la condensation) sont éva-cués après traitement vers l’égout.La condensation (le passage à unétat liquide) est obtenue grâce àl’abaissement de la températuredes fumées. Pour ce faire, soit onaugmente la surface d’échangeentre les gaz de combustion etl’eau, soit on installe un échangeursupplémentaire sur le circuit desfumées, soit encore on module lapuissance du brûleur. Les chau-dières à condensation actuellesont beaucoup gagné en fiabilité.«Les pannes sont de l’histoireancienne, affirme Bernard Davy.Celles qu’on rencontrait il y aquelques années tenaient essen-tiellement au manque de fiabilitédes condenseurs. Désormais lesfabricants utilisent des matériauxcomme l’acier inoxydable, quirésiste parfaitement à l’agressionacide des condensats». Les clientsdoivent toutefois être prudents ets’adresser à des installateurs qua-lifiés qui éviteront certaines erreursrelatives aux systèmes d’évacuationdes produits de combustion (tellesque l’installation de chaudièresmurales à condensation sur desconduits collectifs de type shunts)et vérifieront la dépression duconduit et du raccordement à lachaudière. Conscients de l’impor-tance des contrôles souhaités parles constructeurs dans le cadre desconditions de garantie des appa-reils, systématiquement, les pro-fessionnels attirent l’attention deleurs clients sur l’entretien et lavérification des appareils instal-lés. L’intervention de maintenancepeut prendre la forme de deuxvisites: l’une pour le contrôle etl’entretien; l’autre pour le contrôlede la vacuité du conduit de rac-cordement, les réglages nécessaires,la mesure de la dépression, etc. �

«P

POUR EN SAVOIR PLUS 

UCF-FFB, tél.: 01 40 69 52 94

chaudières que nous installonschaque année. Leur succès estgrandissant, malgrès des prix plusélevés que ceux des chaudières àhaut rendement.» Cette envolée estconfirmée au niveau national :selon le Groupement des fabri-cants de matériels de chauffagecentral (GFCC), leurs ventesauraient été multipliées par deuxen 2005, et elles représenteraientaujourd’hui 10% des chaudièresindividuelles commercialisées enFrance, contre 2% en 2003. Troisfacteurs conjugués contribuent àcette croissance: la mise en placeen 2005 d’un crédit d’impôt de25% pour ce type d’installation; laconfirmation d’une technologieaujourd’hui éprouvée; la maîtrise

Page 59: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 57

ffrir une informationclaire et objective sur lesévolutions de la conjonc-

ture des différents marchés dugénie climatique : tel est l’objectifdu baromètre de l’Union clima-tique de France (UCF-FFB). Cedocument, adressé chaque tri-mestre depuis 2003 aux membresde l’Union, se révèle un outil pré-cieux pour aider les professionnelsà se positionner judicieusementsur des marchés en constantemutation, sur les plans techniquecomme réglementaire.La composition du document estarticulée autour de quatre axes :– un tableau des principaux indi-cateurs économiques de la filière(évolution des prix de vente,

BAROMÈTRE DE L’UCF Connaître ses marchés pour mieux vendre

tenue des carnets de commandes,perspectives de croissance desentreprises, etc.);– une étude détaillée de l’évolu-tion des chiffres d’affaires desmétiers du génie climatique (cli-

En livrant périodiquement un état de l’évolution de la filière du génieclimatique, le baromètre de l’UCF-FFBpermet aux professionnels de coller aux réalités du marché.

O

MÉTIERS DEL’ÉLECTRICITÉ : LE GUIDEDE LA FILIÈRECe guide présente les différentesformations qui permettentd’accéder aux métiers de l’électricité. De nombreuxtémoignages de jeunesélectriciens, des statistiques sur le secteur et des exemples de réalisations complètentl’ouvrage. Edité par l’Etudiantet réalisé par la Fédérationfrançaise des installateursélectriciens (FFIE-FFB), il est disponible en librairie (96 pages, 6,90 € TTC ).

matisation, pompes à chaleur,solaire thermique, etc.);– une étude sur les progressionsdes marchés, qui prend encompte la taille des entreprises(artisanat, entreprises régionales,nationales);– une analyse de l’évolution del’activité des métiers par région;ce chapitre très apprécié permetaux entreprises de se placer auplus près de leur environnementéconomique. Dès le 1er sem estre2006, le ba romètre évolue signi-ficativement avec de nouveauxindicateurs régionaux et des don-nées croisées. Il sera prochaine-ment présenté sur huit et nonplus quatre pages. L’UCF-FFBcompte par ailleurs faire pro-gresser de 40 % à 55 % le taux deretour des demandes d’informa-tion adressées aux professionnelsdans le cadre de ses enquêtes. �

POUR EN SAVOIR PLUS 

UCF-FFB, tél.: 01 40 69 52 94

POUR EN SAVOIR PLUS 

www.uncp.ffbatiment.fr (espace adhérent)

POUR EN SAVOIR PLUS 

Appeler l’Étudiant au 08 92 16 46 36

EAU CHAUDESANITAIRE : LA BONNETEMPÉRATUREUn arrêté du 30 novembre 2005modifie les dispositionsréglementaires en cours (article 36 de l’arrêté du 23 juin1978) en matière de températurede distribution d’eau chaudesanitaire des bâtimentsd’habitation, de bureaux ourecevant du public. Pour prévenir le risque de brûlure, latempérature est limitée à 50°C aux points de puisage des piècesdestinées à la toilette et à 60°Cdans les autres cas. De nouvellesexigences en matière deproduction d’eau chaude visentpar ailleurs à limiter le risque dedéveloppement de légionelles. Ces dispositions prendront effet le 15 décembre 2006.

NORMEDTU 24.1 Travaux de fumisterieomologuée le 20 janvieret prenant effet au 20février 2006, la norme

NF DTU 24.1 s’applique à laconception et la réalisation desconduits individuels et collectifs,tubages, chemisages, carneaux,conduits de raccordement. Elletraite également des travaux d’en-tretien et du diagnostic des

conduits. Avec ce DTU entière-ment revu, le conduit de fuméedevient un ouvrage du Bâtimentfaisant l’objet d’une conception etd’une désignation précises surune plaque signalétique, indi-quant ses performances. Lesentreprises devront justifier dubon fonctionnement de l’éva-cuation des produits de combus-

tion évitant tout risque de refou-lement. Un logiciel et des abaquessimplifiés seront bientôt disponi-bles et mis à la dispos ition desentreprises. �

HPOUR EN SAVOIR PLUS 

UCF-FFB, tél.: 01 40 69 52 94

Page 60: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

58 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

ACOUSTIQUECOMPRENDRE LE BRUIT POUR LE RÉDUIRELes entrepreneurs des métiers du plâtre et de l’isolation sont souvent responsables de la conformité de leurs réalisations en matière d’isolation acoustique. Une bonne connaissance de la nature des bruits et des solutions pour les traiter est donc indispensable.

1

Page 61: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 59

et SALLE DE CINÉMAUGC LA DÉFENSE utilise des cloisons à base de plaquesde plâtre sur ossaturemétallique avec laine minéralepour obtenir les performancesacoustiques souhaitées.

ENDUISAGE DES BANDESde joint d’un plafond sur fourrures métalliques.

DÉTAIL DE L’OSSATUREmétallique avec incorporationde laine minérale.

4

3

21

u moment d’a-border un chan-tier, les profes-sionnels doivent

avoir à l’esprit que tout bâtimentconstruit est soumis à une régle-mentation acoustique. Le princi-pal texte fondateur de cette régle-mentation est la loi 92-1944 du31 décembre 1992 relative à lalutte contre le bruit. Cette loi,accompagnée de ses différentsarrêtés et décrets, réglemente laperformance acoustique du bâtiet de ses équipements pour denombreuses constructions : éta-blissements d’enseignement, de

santé, hôtels, etc. Pour les bâti-ments d’habitation, c’est l’arrêtédu 30 juin 1999, pris en applica-tion du Code de construction et de l’habitation, qui fixe leurscaractéristiques acoustiques. Laloi fixe aussi le niveau de bruit àne pas dépasser en limite des pro-priétés, notamment pour les éta-blissements classés (soumis àautorisation, soumis à déclara-tion). Pour lutter contre les bruitsde voisinage, le décret du 18 avril1995 limite l’émergence sonoremaximale (différence entre lebruit ambiant avec le perturba-teur et sans le perturbateur) à5 dB(A) en période diurne, et à3 dB(A) en période nocturne.

TROIS TYPES DE NUISANCESPour Alain Leconte, consultantexpert en acoustique, la réussited’un chantier destiné à réduire lesbruits tient au respect de cinqétapes : identifier la nature desbruits, repérer les parois à traiter,déterminer la composition desparois existantes, évaluer la nui-

Plaques de plâtreLaineminérale

Béton

Montantmétallique

16 cm 22 cm

LA LOI DE MASSEMASSE-RESSORT-MASSE

5

Rw + C 61 dB Rw + C 61 dB

A

� � �

2

3

4 © Y

VE

S L

AU

NAY

/CV

I AU

DIO

VIS

UE

L

PRINCIPES ACOUST I QUES

Page 62: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

60 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

«FAIRE ATTENTION AU MONTAGE ET AUX INTERFACES»André Sanchez, société ETP à Toulouse (Haute-Garonne)

Quelles sont les règles à respecter dans un chantieracoustique ?Il faut respecter un ordonnancement des travaux, à savoir commencer par les cloisons séparatives, puis réaliser le plafond, puis les doublages. Il est aussiimpératif de respecter non seulement les spécificationsdes produits, mais aussi le montage, qui est indiqué soit par le DTU, soit par le procès-verbal qui émane du fabricant. La réussite d’un chantier acoustiquedépend d’une somme de détails.

Comment gérez-vous la question des interfaces ?Il faut faire en sorte que les autres corps d’état neruinent pas les objectifs acoustiques : en installant un boîtier électrique face à face avec une cloisonséparative, un électricien crée un point faible dans la cloison qui affecte sa performance acoustique. De même, il faut respecter une unité entre la paroi qu’on a mise en œuvre et la porte qui va y prendre place,pour avoir une continuité acoustique.

Comment évolue le marché de l’isolation acoustique ?Les exigences sont de plus en plus strictes, notammentavec l’arrivée de la réglementation acoustique (NRA), ce qui fait que les chantiers acoustiques prennent deplus en plus d’importance et que leur contenu techniqueest reconnu. Le marché ira crescendo, ce qui est unebonne chose, mais en échange il faudra faire preuve d’un professionnalisme toujours plus grand.

� � � 1 correspondant à 100% de l’é-nergie sonore absorbée par lematériau). En revanche, on parlede correction acoustique permis-sive quand il s’agit au contraired’équilibrer la propagation dessons, dans une salle de conférenceou un auditorium par exemple.Dans les deux cas de figure, il fautfaire appel à la famille des maté-riaux dits absorbants: matériauxfibreux, faux plafonds, panneauxperforés, qui sont le plus souventà base de laine minérale.

LA LOI DE MASSENE PEUT TOUT RÉSOUDREEn ce qui concerne l’isolationacoustique, le professionnel a lechoix entre deux solutions. Il peuttout d’abord faire appel à la loi demasse : plus la cloison est lourde,meilleure sera l’isolation acous-tique. Mais ce principe a des limi-tes : lorsque la masse surfacique dela paroi est inférieure à 150 kg/m2,son doublement (par exemple de 35 à 70 kg/m2) ne fait gagnerque 3 à 4 dB(A). Lorsque cettemasse surfacique est supérieureà 150 kg/m2, son doublement nefait gagner que 6 dB(A), ce qui faitdire aux acousticiens que «quandla loi de masse prend l’ascenseur,les décibels prennent l’escalier.»Conséquence : avec certaines exi-gences, la loi de masse conduit àdes parois très lourdes. La solutionse trouve le plus souvent dans lessystèmes de type «masse-ressort-masse», c’est-à-dire des systèmesde doubles parois composés deplusieurs éléments : deux paroispouvant être de nature et de massesurfacique différente (en béton,plaques de plâtre, bois...) reliéespar un ressort (généralement del’air), ce ressort étant amorti parune laine minérale (laine de verre,laine de roche). Les spécificationsde chacun de ces produits sontindiquées par les fabricants ou

sance sonore (en décibels), choisirune solution adaptée. Il rappelleque, dans la construction, onidentifie trois types de bruits: lesbruits aériens (de voix, de télévi-sion…), les bruits d’impact (pas,chute d’objets…) et les bruitsd’équipements (chauffage, robi-netterie, ascenseurs…).La lutte contre ces trois types debruit est au cœur de la réglemen-tation acoustique de 1999, quiimpose aux constructions neu-ves des exigences dans ces troisdomaines, ainsi que plusieursnouveautés : traitement des bruitsdans les parties communes (cagesd’escalier, couloirs…), limitationdes bruits d’équipement à l’inté-rieur même des logements (chauf-fage, climatisation…), isolementminimal des bruits extérieurs.Pour lutter efficacement contre lebruit, il faut se demander à quelphénomène il correspond. Onpeut être confronté à un pro-blème soit de correction acous-tique, soit d’isolation acoustique.La correction acoustique concer -ne la propagation de l’énergie so -nore à l’intérieur d’un même local(l’indice d’absorption alpha-wcaractérise la performance dumatériau à éviter la réflexion dubruit). L’isolation acoustique,quand à elle, s’intéresse à la pro-pagation des bruits d’un local àun autre (1) ; l’indice d’affaiblisse-ment Rw (C; Ctr), issu du nou-veau système normatif européen,caractérise la réduction du bruittransmis par un mur, une cloison,un plancher, une porte…

CORRECTION ET ISOLATIONDans le cas de la correction acous-tique, il s’agit de gérer l’absorptiondu bruit avec une solution adap-tée. On parle de correction acous-tique défensive quand il s’agit desupprimer toute réverbération(alpha-w proche de 1, le chiffre

bureaux d’études acoustiques.Même le staff, pourtant consi-déré comme une véritable «peaude tambour» qui véhicule les sonsqui le frappent, se révèle tout à faitsatisfaisant sur le plan de la per-formance acoustique si sa miseen œuvre se rapproche de celle desouvrages de type plaque de plâtresur ossature métallique.

PLUS DE LIMITEAUX PERFORMANCESL’efficacité du système masse-res-sort-masse dépend de sa fré-quence de résonance qui est fonc-tion de la masse surfacique dechacun des parements, et de l’épaisseur et de la nature du res-sort et de son amortisseur. Endessous de cette fréquence, le sys-tème est moins performant que la loi de masse mais au-dessus, il peut être très performant. «Le système masse-ressort-masseest véritablement la solution

d’avenir, puisqu’il permet uneisolation acoustique aux perfor-mances sans limites», commenteAlain Leconte.L’entrepreneur de plâtre etd’isolation étant supposé qualifiésur la question, il sera mis encause si l’isolation de son ouvragese révèle défectueuse et génèreune plainte des occupants. Leprofessionnel doit connaître lesgrandes techniques de traitementdu bruit, et ne pas hésiter à faireappel à l’étude d’un acousticienou du fabricant du système d’i-solation, si les spécifications duchantier lui paraissent inaptes aurespect de la réglementation. �(1) De l’intérieur vers l’extérieur ou inver-sement, ou encore d’un local juxtaposé à unautre ou d’un local superposé à un autre.

POUR EN SAVOIR PLUS 

UMPI-FFB - Union des métiersdu plâtre et de l’isolation, tél.: 01 40 69 52 14

Page 63: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 61

SOLSLe retour du linoléum

a création du linoléumremonte à 1862. Cetteannée-là, le britannique

Frederic Walton créa le premierrevêtement de sol élastique. Lelinoléum est un mélange originald’huile de lin (d’où son nom), depoudre de liège, de charges miné-rales, de pigments, de jute et depoudre de bois. Son processusde fabrication consiste tout d’a-bord à cuire l’huile de lin, qui estensuite oxydée. Le ciment de lino-léum ainsi obtenu est mélangéensuite aux autres ingrédients.Après «maturation» (oxydationpoussée), le linoléum est recou-vert d’un produit à base de résineacrylique pour le protéger contrel’usure.A quelques évolutions près, leprincipe de fabrication du lino-léum a peu varié depuis ses ori-gines. Il n’en est pas tout à fait demême pour la colle. Dès la fin duXIXe siècle, ont été développéesdes colles spécifiques : des résines

naturelles mises en solution avecde l’alcool et additionnées decharge sous la forme de craie.Contrairement au PVC, le lino-léum ne peut supporter des col-les à haute teneur en eau, dontl’impact est négatif sur l’envers dela jute. Très vite, l’emploi de col-les de résine à solvants, et surtoutde colles à dispersion, a permisd’atteindre un pouvoir d’adhé-rence suffisant pour dominer latension du revêtement.

LONGÉVITÉEXCEPTIONNELLELongtemps concurr encé par lePVC, à la surface dense et peuporeuse, le linoléum semble êtrede plus en plus apprécié par lesmaîtres d’ouvrage et maîtresd’œuvre. Outre des propriétésanti-bactériennes naturelles, ilrésiste bien aux charges lourdes etau feu. Ainsi, beaucoup de pro-duits en linoléum possèdent unclassement Upec(1) élevé. Le «lino»

est d’une longévité singulière(puisqu’il atteint facilement lestrente ans) en comparaison desautres types de revêtement. Il est aussi aisément personnali-sable. Une grande variété de colo-ris, textures ou motifs peut êtreexpérimentée sur ce matériausans trop de contraintes. Certainsarchitectes d’intérieur réputés l’u-tilisent fréquemment pour sescapacités décoratives. De plus, parson origine naturelle, il répondaux attentes du public en matièred’environnement. Un atout queles industriels entendent valoriserdans le cadre des nouvelles fichesde données environnementales etsanitaires (FDES) pour les pro-duits de construction. Pour toutes ces raisons, le lino-léum connaît un nouvel essor, en

«UNE MATIÈRE QUI TRAVAILLE»Pascal Corbiaux, entreprise Corbiaux Sols à Thionville (Moselle)

«Le principal atout du linoléum, c’est sa durabilité, à condition de l’entretenir.

Mais sa mise en œuvre est plus délicate que celle d’un PVC. Il faut le couper, préparer le support (unragréage est obligatoire) et l’étaler un jour à l’avancedans une pièce à température ambiante pour l’empêcherd’être cassant lors de la pose. Quelle que soit son épaisseur, il est nécessaire de le laisser reposer. C’est une matière qui travaille, contrairement au PVC qui est stable; mieux vaut donc poser les plinthes après le linoléum. Dans ma région, le linoléum fait son retour. Nous en posons beaucoup dans lesétablissements scolaires et les salles de sport.»

L

Produit d’origine naturelle, le linoléums’adapte aussi aux fonctions décoratives que certains prescripteursattendent d’un revêtement.

particulier en Scandinavie et enEurope de l’Est. Même si sa miseen œuvre requiert une certainetechnicité (voir encadré), il recèleun véritable potentiel de déve-loppement. Cette marge est par-ticulièrement importante enFrance, où il ne représente que 1,5 million de m2 sur un ensem-ble de 40 millions de m2 pour lesrevêtements de sols souples (chif-fres 2004). Son avenir est doncdevant lui. �

(1) Upec : usure, poinçonnement, com-portement à l’eau, résistance aux agentschimiques.

et UTILISÉ DANS DESDOMAINES TRÈS DIVERSIFIÉS(bureaux, santé, logement…),le linoléum allie qualitéesthétiques et longévitéexceptionnelle.

21

1 2© F

OR

DO

SA

RLI

NO

Page 64: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

62 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

Page 65: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 63

difiée à la fin des années70, la résidence des Logisdu Languedoc, vaste

ensemble d’habitations principa-lement destinées aux estivants,n’avait bénéficié d’aucun ravale-ment de façade depuis sa cons-truction. Pour ces immeubles R+5situés en bord de mer à Gruissan,dans l’Aude, la rénovation s’avéraitnécessaire. L’agence d’architectureRayssac a confié à l’entrepriseSiprie le soin d’assurer cette opé-ration. « Un traitement de façadede A à Z, précise le chef d’entre-prise, Marc Dumas. Sur un sup-port très dégradé, il a fallu d’abordretirer l’enduit d’origine, puisdécaper et restructurer le béton,traiter les fissures avant de mettreen place un nouvel enduit, assurerla mise en teinte à l’aide d’unepolychromie adaptée aux tonalitésméditerranéennes.» Pour masquer efficacement les

Façade polychrome en bord de mer

défauts du béton, le maître d’œu-vre avait choisi un revêtementépais taloché à base de plastifiant.Dans un environnement forte-ment marqué par l’air salin, cetenduit apporte également unecertaine garantie de pérennitépour le traitement des fissures. « En finition, nous avons appliquéun revêtement mat à base de rési-nes acryliques, explique BernardPerez, conducteur de travaux. Lesteintes avaient été sélectionnéesen partenariat avec le fabricantde peinture et l’architecte-colo-riste qu’il avait mandaté, dansl’objectif d’exploiter l’aspect écla-tant des couleurs méditerranéen-nes. On retrouve ainsi de l’ambre,du pisé clair (pour les garde-corps), un ocre, un orangé ainsique du bleu roi (pour les boise-ries).» Démarré en janvier 2006,ce chantier a porté sur près de10000 m2 de façades, avec une

É contrainte spécifique : la présencede six antennes-relais de télépho-nie mobile sur la partie supérieured’un des bâtiments. «En lien avecles deux opérateurs concernés,SFR et Orange, nous avons dûmettre en œuvre un protocolequasi quotidien de déconnexion-reconnexion de ces antennes»,souligne Bernard Perez. Livrée finmai, cette rénovation rend à lafaçade de la résidence ses couleurséclatantes d’origine. Tout est prêtpour la saison estivale 2006. �

Beaucoup de tonalités différentes pour cette mise en peinture harmonieuse et typiquement méditerranéenne.

LES INTERVENANTS DU CHANTIER• Maître d’ouvragež: Syndicat descopropriétaires de la résidencedes Logis du Languedoc.Administrateur de biens: CabinetGil, Didier Bougon • Maîtred’œuvrež: agence d’architectureRayssac (Narbonne) • Bureaud’ingénieriež: MBI, René Chaumaz• Entreprise: SIPRIE (Perpignan)

© V. LELOUP

Page 66: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

Outre le choix du revêtement desol proprement dit, le maîtred’œuvre doit étudier les flux decirculation lors de la conceptionde l’ouvrage, afin de traiter leszones à risque de glissade le plusen amont possible. À lui d’iden-tifier, par exemple, les zones sou-mises aux intempéries, les entrées,les zones souillées par des fluidesou des produits gras, mais aussiles escaliers, les rampes d’accès,etc. Cette démarche de préventioninclut également le protocole denettoyage et le choix du revête-ment de sol. Dans tous les cas, lemaître d’ouvrage ou son repré-sentant doivent être capables depréciser l’ensemble des contrain-tes que la destination de l’ou-vrage est susceptible d’imposerau revêtement lors de son exploi-tation : agressions mécaniques,chimiques et thermiques.

DIFFÉRENTS SEUILS DÉFINISPour toutes ces raisons, la nou-velle norme propose des seuilsde glissance en fonction de l’acti-vité et du local considéré. Elle

COMMENT ÉVALUER LA GLISSANCE D’UN CARREAU CÉRAMIQUE ?L’évaluation de la glissanceest effectuée par une méthoded’essai décrite dans la normeXP P 05-010 et basée sur leprincipe de l’angle d’inclinaison.Un opérateur marche en avantpuis en arrière sur le sol testé.Ce sol est revêtu d’huile pourles essais en pieds chaussés etd’eau pour les tests en pieds nus.L’inclinaison de ce sol augmentejusqu’à ce que l’opérateur détecte une amorce de glissade.C’est l’angle occupé à cemoment-là par le sol qui établitle classement. Un classementPN 6 (pieds nus), par exemple,signifie que l’angle estsupérieur ou égal à 6 ° etstrictement inférieur à 12 °,comme le détaillent les deuxtableaux de la page suivante.

GLISSANCEEnfin une norme française!Mettant fin à un certain flou, unenorme nationale établit désormais des spécifications sur «l’antiglissance»des locaux et des revêtements de sols, en particulier des carreaux céramiques.

PISCINE MUNICIPALE DECOURRIÈRES, dans le Pas-de-Calais. La nouvellespécification clarifie les règlesdu jeu ; l’entreprise doittoutefois être capable devérifier que le carreau prescritest bien adapté aux locaux.

et DOUCHE ETRÉFECTOIRE du centre deformation du Racing Club de Lens. Les deux grandesfamilles de locaux sont icireprésentées : en pieds nus(PN) et en pieds chaussés (PC).

32

1

a résistance des locaux à laglissance fait enfin l’objetd’une norme française.

Avant la publication, en octobre2005, de la norme XP P 05-011(1),il n’existait aucune régle spécifi-quement nationale en la matière.De fait, les fabricants de revête-ments de sols, et tout particuliè-rement des carreaux de céra-mique, se référaient aux normesallemandes DIN 51 130 et DIN51 097. Il n’existait toutefoisaucune contrainte réglementairese référant aux normes. L’exis-tence d’une norme en la matièreest pourtant essentielle. Les chu-tes par glissement constituent eneffet les types d’accident les plusfréquents. Elles peuvent intervenirdans des lieux collectifs (pisci-nes, parkings, grandes surfaces,etc.), mais aussi au travail (res-tauration collective) ou à domicile(cuisine, salle de bains…). Autanthumaines que financières, lesconséquences des glissances peu-vent être tout à fait importantes.Pour le fabricant et l’entrepre-neur, elles sont d’autant plus pré-judiciables que le particulier n’hé-site plus aujourd’hui à faire valoirses droits en cas de problème.Une démarche de prévention estbien sûr le meilleur moyen deréduire les risques d’accidents.

L1

3

64 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

2 © R

. R

OU

SS

EL

Page 67: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 65

se base sur la norme d’essaiXP P 05-010 de janvier 2004,laquelle détermine notammentles méthodes d’évaluation de laglissance des revêtements de sols(voir encadré). La glissance y estdéfinie comme un état de surfaceprésentant un très faible coeffi-cient de frottement. Basée sur lescritères d’essai établis par lanorme XP P 05-010, la normeXP P 05-011 (toutes deux ont lemême domaine d’application)assure à la fois le classement deslocaux en fonction de leur résis-tance à la glissance et le classe-ment des revêtements de solsselon l’activité du local considéré.Deux grandes familles de locauxsont prises en considération : enpieds nus (PN) et en pieds chaus-sés (PC). Le premier classement(PN) comprend notamment leslocaux suivants : salles d’eau aveczone sans receveur de douche,vestiaires des locaux sportifs, dou-ches collectives, piscines (plages,fonds de bassin, pédiluves), locauxde thermalisme. Le classementPC, lui, concerne en particulier lesgaleries commerciales, commer-ces, zones de vente des grandessurfaces, cuisines collectives, aires

«LA RÈGLE EST PLUS CLAIRE POUR TOUS »Jérôme Guyard, entrepreneur céramiste au Mée-sur-Seine (Seine-et-Marne).

«Pour les entrepreneurs céramistes, l’arrivée de cettenorme sur la glissance est une bonne nouvelle. Jusqu’à présent, il fallait que nous soyons en conformité aux normes allemandes DIN; en cas de procédure, nous devions défendre auprès du maître d’ouvrage des règles qui ne sontpas les nôtres. La nouvelle norme est tout à fait semblable, mais elle a le mérited’être validée par un organisme français, l’Afnor.Pour autant, nous devons rester vigilants sur deuxpoints. D’une part, il faut appliquer la règle et informerde son existence les maîtres d’ouvrage, mais aussiles prescripteurs. De l’autre, il faut que l’entretiendes carreaux classés antidérapants soit facile, ce quin’est pas évident: les aspérités du carreau, qui limitentsa glissance, retiennent aussi la saleté.»

de transports (gares, aéro-ports…), locaux agroalimentaires,etc. Par exemple: PN 18 pour lesplages de piscine et PC 35 pourles locaux de préparation chaude.Pour des locaux non cités par lanorme XP P-05 011, l’UNECB-FFB(2) souligne que c’est au maî-tre d’ouvrage ou à son maîtred’œuvre de les classer par assi-milation.

UNE RÉFÉRENCE POUR TOUTE LA FILIÈREL’adoption de cette norme fran-çaise constitue un indéniable pro-grès par rapport à la situationantérieure. La nouvelle spécifica-tion (qui peut figurer dès main-tenant sur les pièces des marchés)clarifie les règles du jeu et placedésormais le prescripteur d’unouvrage devant ses responsabili-tés: à lui de se référer aux textesappropriés. L’entreprise doit tou-tefois être capable de vérifier quele carreau prescrit est bien adaptéaux locaux concernés. Elle pourra,à cet effet, lire le procès-verbald’essai sur le site web de l’Afnor(3).L’entretien des locaux est égale-ment primordial, car il doit per-mettre au carrelage de conserver

son caractère non glissant. Surce point, l’association Systèmescéramiques (qui regroupe toute lafilière: fabricants et entrepreneurs,représentés par l’UNECB-FFB)a défini une fiche d’entretien,disponible sur son site(4). Les fabri-cants procèdent actuellement auclassement de leurs carreaux, maisen l’absence de ce classement, l’as-

similation avec les normes DIN estacceptée. Enfin, une norme euro-péenne est actuellement en coursde définition. Elle se basera sur lamême méthode d’essai en «planincliné» que la DIN ou la nouvellenorme française. L’harmonisationeuropéenne est donc progressive-ment en cours. Il est bon de noterégalement que le comité particu-lier de la marque «NF-Upec» car-reaux céramiques a d’ores et déjàpris l’initiative d’introduire la glis-sance au sein de la certificationUpec. �

(1) La norme XP P 05-011 concerne lesrevêtements de sols céramiques, les revête-ments de sols à base de résine, les peinturesde sols, les revêtements de sols résilients et lesrevêtements de sols stratifiés.(2) Union nationale des entrepreneurs céra-mistes du bâtiment. (3) www.afnor.fr (4) www.systemes-ceramiques.org

EXIGENCES RELATIVES À LA GLISSANCE (MÉTHODE D’ESSAI XP P 05-010)Norme allemande

DIN 51 097

A

B

C

Norme allemandeDIN 51 130 et notice ZH 1/571

R9

R10

R11

R12

R 13

Norme françaiseXP P 05-010

PN6PN12

PN18

PN24

Norme françaiseXP P 05-010

R9

R10

R11

R12

R 13

Angle limite

6° ≤ < 12°12° ≤ < 18°

18° ≤ < 24°

≥ 24°

Angle limite

6° ≤ < 10°

10° ≤ < 20°

20° ≤ < 27°

27° ≤ < 35°

≥ 35°

POUR EN SAVOIR PLUS 

www.unecb.ffbatiment.fr

PIE

DS

NU

SP

IED

S C

HAU

SSÉS

Page 68: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

66 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

DÉCHETS DE PEINTURELes peintres veulent innover

«LE COMPORTEMENTDES PEINTRES EST CAPITAL»Philippe Bertolani, dirigeant de Bertolani SAà Heillecourt (Meurthe-et-Moselle)

Quelles sont vos activités en tant que président de la commission «Déchets des chantiersde peinture»?Je participe aux trois groupes de travail existants, qui portent sur la réduction des volumes de déchets de peinture, l’utilisation des produits par grandsconditionnements et les innovations en matièred’emballages. Le premier projet consiste à étudier la diminution des extraits secs pour réduire les pots. Ce chantier, qui ne concerne que la décoration et se heurte à des contraintes techniques, n’est pas une priorité pour l’instant. En revanche, les chosesavancent plus vite du côté des deux autres.

Quelles sont les innovations qui pourraientrencontrer le succès ?Une des pistes explorées concerne spécifiquement la façade, qui est consommatrice de volumesimportants. L’idée principale consiste à utiliser des fûtsde 100 l, des citernes ou des quick boxes (pompes àprojection), qui évitent le recours aux emballages. J’ai moi-même testé une quick box récemment. C’est un procédé d’utilisation facile et qui offre toutesatisfaction. Il faut toutefois réussir à convaincre les compagnons de changer leurs habitudes de travail.

Que préconisez-vous en matière d’emballages ?Le fût chemisé me semble particulièrement intéressant.Actuellement testé par les fabricants, ce contenant– dont le principe est identique à celui d’un tube dedentifrice – a pour avantage de vider la peinture jusqu’àla dernière goutte. Le poids est en effet au centre detoutes ces réflexions. C’est pourquoi le comportementdes peintres est capital. Il faut épurer au maximumses bidons. C’est un réflexe à acquérir.

La réduction des déchets de peinturepourrait à la fois préserverl’environnement et générer des économies. Union professionnelle et fabricants explorent en communplusieurs voies.

e souci de protection del’environnement exige denouveaux comporte-

ments de la part des profession-nels du bâtiment. Dans ce do -maine, la principale réflexionactuellement menée par la filière«peinture» porte sur la réduc-tion des déchets de chantier. L’Union professionnelle peinturefinitions (UPPF-FFB) est l’insti-gatrice des travaux en cours sur cesujet. Elle organise la réfexion ausein de la commission «réduc-tion des déchets» créée en 2005avec les fabricants. Sa vocation:explorer toutes les pistes possiblesdans ce domaine puis en sélec-tionner certaines afin de les tester.Au départ, trois grandes pistes

ont été évoquées. La premièreconsiste à réduire le volume duproduit lui-même. L’idée est deréduire la dilution de la peintureen pot – le produit serait pluscompact qu’il ne l’est actuelle-ment – et de la réaliser sur chan-tier. Toutefois, cette solution sus-cite certaines interrogations sur lafiabilité du mélange effectué surplace.Deuxième possibilité : livrer lesentrepreneurs en gros condition-nements. À eux d’assurer lereconditionnement sur site dansdes contenants plus petits, et/oude mécaniser l’application depeinture à l’aide du matérielnécessaire (quick boxes, pistolets,rouleaux mécanisés, etc.). Cette

L

© S

FIR

/ZO

LPA

N

© U

NIK

OB

PA

R U

NIK

ALO

1 2

3

1 et 2 Fûts chemisés permettant de réutiliser le bidon métallique, la poche plastique seule étant déposée dans le conteneur réservé aux produitspolluants. 3 Procédé de projection de peinture et d’enduit Airless développé par la société SFIR. L’innovation provient du conditionnement en fûtsplastique réutilisables de 140 litres.

Page 69: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 67

SOLIERS MOQUETTISTES Susciter des vocations

n collaboration avec lescentres de formation(AFPA, Greta et CFA) et

l’Éducation nationale, l’Unionnationale des revêtements de solstechniques (UNRST-FFB) multi-plie les initiatives auprès des jeu-nes depuis 2004. Ainsi, plusieursrencontres ont été menées en Île-de-France avec des jeunes sansqualification. Le but : susciter desvocations pour la filière « revête-ments de sols » et balayer les cli-chés. Il s’agit notamment de met-tre l’accent sur la branche duBâtiment et les perspectives decarrière des soliers moquettistes,

qui peuvent devenir en quelquesannées chef d’équipe, conduc-teur de travaux, voire bras droitd’un chef d’entreprise. Ces ren-contres ont suscité l’attention denombreux jeunes. Ceux d’entreeux dont l’intérêt a ensuite étéconfirmé par un premier contactavec une entreprise du secteursont entrés en formation.

4000 DVD D’INFORMATIONONT ÉTÉ DIFFUSÉSPoint d’orgue de cette démarche:la diffusion, depuis mai 2005,d’un DVD très complet, «Soliermoquettiste… un métier… unefilière…» (1 h 45 de programme).Edité à 4 000 exemplaires, il a étédiffusé dans les centres d’infor-mation et d’orientation (CIO),les centres de formation et auprèsde l’Éducation nationale. Il a éga-lement été distribué dans unréseau de près de 2 200 entrepri-ses du secteur afin de permettre

Face à la pénurie de main d’œuvre dela filière revêtements de sols, l’UNRST-FFB se mobilise pour attirer les jeunesvers le métier de solier moquettiste et pour développer les formations.

aux salariés d’améliorer leurscompétences. En cinq chapitres, ce DVD abordeles impératifs de qualité, met enavant des gestes techniques et desréalisations dans le domaine dessols souples (textiles et PVC). Laplace de l’image y est importante,puisque des reportages ont étéréalisés sur plusieurs chantiers,dont un cinéma, un grand hôtel(le Plaza Athénée) ou encore leslocaux de la Fédération françaisede judo. Le DVD donne égale-ment la parole à des entrepre-neurs, qui évoquent les questionsde formation et les perspectivesoffertes par le métier. De quoidonner une image concrète etattractive de la profession de soliermoquettiste. �

POUR EN SAVOIR PLUS 

UNRST-FFB - Union nationale des revêtements de solstechniques, tél.: 01 40 69 51 45

solution intéressante a cependantses limites : elle ne peut concernerque les entreprises dont les tra-vaux sont liés à des tonnages depeinture importants.

CONDITIONNEMENTS EN PLASTIQUE OU CARTONMultiple, la troisième piste portesur la nature des conditionne-ments et des emballages. Avec uncertain nombre d’idées innovan-tes. Première d’entre elles: placerla peinture dans une pocheplastique rigide. À l’instar desbouteilles d’eau minérale, cesemballages seraient facilementcompactables après emploi, etleur poids serait considérable-

ment inférieur à celui des pots depeinture. Une variante de cetteidée a également été évoquée :remplacer le métal, cette fois, pardu carton, un peu à la manière...d’un pack de lait. D’un volumeréduit (1 l, 3 l ou 5 l par exemple),cet emballage serait écrasé aprèsusage, ce qui permettrait de

résoudre à la fois le problème dupoids et celui du volume. Le fûtchemisé constitue lui aussi unesolution possible (voir encadré).Autre procédé envisagé: le peeling,c’est-à-dire l’intégration d’unrevêtement spécifique sur la paroiintérieure du bidon. Cette paroiaurait pour vertu d’empêcher lapeinture d’adhérer, et le bidonune fois vide serait retourné aufabricant. Le bénéfice à en retirerserait double : pour l’entreprise, iln’y aurait plus de déchets de pein-tures à gérer sur le chantier (l’en-treprise devant néanmoins assu-rer le stockage des bidons), etpour le fabricant, il serait facile derecycler le bidon.

E

PREMIERS RÉSULTATSDANS QUELQUES MOISCertaines de ces solutions com-mencent à être testées par lesfabricants, en partenariat avecl’UPPF-FFB. Entérinée par lacommission «Déchets des chan-tiers de peinture » en octobre2005, une phase de prototypage aété entamée pour les emballages(le fût chemisé, par exemple) et lepeeling. Les entrepreneurs del’UPPF-FFB doivent participer àces tests, dont les premiers résul-tats devraient intervenir à la findu premier semestre 2006. �

EXEMPLE DE CONDITIONNEMENTdestiné à être raccordé à une machine Airless.

© C

APA

RO

L

POUR EN SAVOIR PLUS 

UPPF-FFB, tél.: 01 40 69 53 73

Très complet, ce DVD s’adresse aussi bien aux compagnons qu’auxjeunes intéressés par une carrièredans la filière «revêtementde sols».

Page 70: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

68 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

esponsable des travauxqu’il mène sur ses chan-tiers, l’entrepreneur-car-

releur ne peut se contenter desdocuments commerciaux desfabricants pour s’assurer descontraintes de mise en œuvre desproduits. Quel que soit le contexte,les travaux réalisés par un entre-preneur sont toujours placés soussa responsabilité. Cette loi d’ai-rain oblige donc les chefs d’en-treprise à déployer leur vigilancedans bien des domaines. Et enparticulier à garder la maîtrise del’information technique. En cettematière, il convient de rappelerqu’un document commercial,quelle que soit sa qualité, n’est pasun Avis technique. Sans mettre en

cause ces documents, qui rem-plissent une fonction légitime d’in-formation, leur lecture requiertune grande prudence. Ces sup-ports ne sont pas à l’abri d’erreursou d’approximations. Ils peuventmême parfois relativiser ou oc-culter certaines contraintes qu’im-pose la mise en œuvre d’unproduit. Au mieux, une fichecommerciale ne constitue qu’unrésumé sur un avis technique:cette lecture est donc clairementinsuffisante. Rappelons qu’il estnécessaire (et non suffisant) quel’entrepreneur s’assure que les pro-duits utilisés et leur mise en œuvreprésentent un risque normalauprès des assureurs : mise enœuvre suivant DTU ou CPT, ou

produits sous Avis techniques nonmis en observation par la C2P(1).La question majeure de l’assu-rance est au cœur de ce sujet. Lalecture attentive des textes de miseen œuvre est donc capitale. Destextes pas toujours faciles à abor-der, certes, mais qui constituent l’u-nique source d’information fia-ble sur les règles en vigueur. LesAvis techniques et autres certificatssont aujourd’hui facilement – etgratuitement – accessibles sur lessites web(2) d’Interbat et du Centrescientifique et technique du Bâti-ment (CSTB): une bonne raisonpour les consulter. �(1) Commission prévention produits mis enœuvre de l’Agence qualité construction(AQC)(2) www.interbat.com et www.cstb.fr

CARRELAGES Les limitesdes documents commerciaux

R

FICHE PRATIQUE:POINTS SINGULIERS MENUISERIES-DOUBLAGELes interfaces entre ouvragesexigent une attention particulièredans la mise en œuvre. Cette fichepratique éditée par l’UMPI-FFB en collaboration avec la FFB-CMPrappelle les points importantspour la mise en œuvre de menuiseries extérieures et la pose d’un doublage. Elle abordeégalement le cas particulier des volets roulants et la manièred’assurer l’étanchéité à l’air.

SOLS CARRELÉS :CONNAÎTRE LES RÉSERVATIONSDes fiches pratiques sur leshauteurs de réservationsnécessaires pour la pose decarrelage viennent de paraître.Destinées aux professionnelsamenés à prescrire la pose de solscarrelés, elles concernent quatretypes d’ouvrages: les carrelagessur sol extérieur, sur plancherchauffant eau chaude, sur plancherrayonnant électrique (PRE) et sur plancher non chauffant.

Les conditions de stockage desdéchets à base de plâtre ont été

précisées par l’arrêté du 19 janvier2006 relatif aux installations destockage de déchets non dange-reux (classe 2). Il précise en effetque les matériaux à base de plâtresont stockés dans des installationsdédiées (casiers spécifiques). Lesdéchets admis sans essai sont leplâtre et les carreaux de plâtre,les plaques de plâtre cartonnées,les complexes d’isolation, le plâtreet enduits sur supports inertes,les parements plafond à plaque deplâtre, le staff et le plâtre sur ossa-ture métallique. �

POUR EN SAVOIR PLUS 

Le mémo est disponible auprès de la FFB de votre département

POUR EN SAVOIR PLUS 

Contactez l’AQC (01 44 51 03 51) ou l’UNECB-FFB (01 40 69 58 20)Les fiches sont disponibles sur www.unecb.ffbatiment.fr (espace adhérents)

Le mémo chantier®«Façades : protections

contre les ruissellements»(collection AQC), réalisénotamment en collaborationavec l’UPPF-FFB, montre queles protections en façades peu-vent non seulement protégerdes désordres esthétiques maiségalement contribuer à réduirela sinistralité en prévenant lesinfiltrations. Ce document pro-pose des solutions adaptées auxprincipales situations, en illus-trant les protections possibles surles rives de couverture, les acrotè-res, les nez de balcons et loggias, -les appuis de baies, le pied de muret d’autres détails tels qu’une cor-niche, un joint de constructionet une baie circulaire. Autant de

bonnes pratiques illustrées defaçon claire et utiles à tous lesacteurs du chantier. �

POUR EN SAVOIR PLUS 

UMPI-FFB, tél.: 01 40 69 52 14Fiche téléchargeable sur www.umpi.ffbatiment.fr (espace adhérents)

DÉCHETS DE PLÂTREUne clarificationattendue

MÉMO CHANTIER®

«Façades: protections contreles ruissellements»

POUR EN SAVOIR PLUS 

Pour consulter l’Arrêté et sesannexes : www.platreisolation.com

Page 71: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69
Page 72: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

70

I N N O V A T I O N

B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

POMPES À CHALEUR ET CAPTEURS SOLAIRESUn couple dans l’air du tempsDifficilement viables dans le contexte économique et énergétique des années 80,les systèmes utilisant des énergies renouvelables ont aujourd’hui le venten poupe. A la demande de l’Union climatique de France (UCF-FFB) etde l’Union des Constructeurs Immobiliers (UCI-FFB), la FFB a confié uneétude au Costic, dans le cadre du Programme recherche développementmétier (PRDM), consistant à faire l’état des lieux des technologies existantesassociant pompes à chaleur et capteurs solaires.

Diminution des besoins desbâtiments, volonté de réduire

les gaz à effet de serre, maturitédes techniques: le contexte éner-gétique et environnemental actuelsemble à nouveau favorable à uneutilisation massive des énergiesrenouvelables, après la périoded’engouement puis de déceptiondes années 80. D’où l’intérêt demesurer l’opportunité de déve-lopper des systèmes de produc-tion de chaleur utilisant ces éner-gies. Parmi eux, l’association d’unepompe à chaleur (PAC) à descapteurs solaires pour la produc-tion de chauffage et/ou d’eau

chaude sanitaire (ECS) peut serévéler particulièrement intéres-sante.

LE PRINCIPEDE FONCTIONNEMENTLes PAC présentes actuellementdans l’habitat individuel utilisentmajoritairement l’énergie conte-nue dans l’air extérieur par le biaisd’une batterie ventilée, ou cellecontenue dans le sol par le biais decapteurs enterrés horizontaux ouverticaux. Si la première solutionpermet une exploitation facile àfaible coût, la seconde permet unemeilleure efficacité énergétique.

La pompe à chaleur couplée à descapteurs solaires extrait quant àelle l’énergie contenue dans le fluxsolaire et dans l’air extérieur. Lecapteur solaire permet la récupé-ration de cette énergie et la pompeà chaleur l’élévation du niveau detempérature afin de rendre possi-ble une utilisation pour le chauf-fage d’un bâtiment et/ou pour laproduction d’ECS. Solution peuperformante la nuit et pour desbasses températures, elle trouvenéanmoins rapidement son inté-rêt économique et environne-mental à de faibles intensités derayonnement solaire.

DES TECHNOLOGIES DECOUPLAGE DIFFÉRENTESLe couplage entre les capteurssolaires et la pompe à chaleurpeut s’effectuer de différentesmanières. Dans la technique decouplage direct, il n’existe qu’unseul échangeur entre le fluide fri-gorigène et la source de chaleur.C’est en théorie le procédé le plusperformant, mais sa diffusionn’est pas la plus courante. L’im-portante quantité de fluide frigo-rigène utilisée ainsi que les pré-dispositions à fuir du circuit dechauffage obligent à faire appel àune main-d’œuvre qualifiée. Ledéveloppement des fluides frigo-rigènes tend également à favoriserdes systèmes plus confinés. Deplus, un transfert d’énergie différédans le temps est difficile car cettetechnique ne permet pas de stoc-ker aisément la chaleur.La technique de couplage indirectfait intervenir une PAC dont l’é-vaporateur est relié aux capteurs

EMETTEUR BASSE TEMPÉRATURE

3

21

4

4321

BOUCLE D'EAU DE CHAUFFAGECOMPRESSEUR DE LA PAC EAU/EAUBOUCLE DE FLUIDE FRIGORIGÈNE

Rayonnementsolaire

Capteursolaire

Détendeur

Pompe àchaleur (PAC)

Filtre

Radiateur(moyen

d'émission)

Circulateur

EXEMPLE DE COUPLAGE DIRECT

Page 73: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

71

I N N O V A T I O N

POUR EN SAVOIR PLUS 

• UCF-FFB, tél.: 01 40 69 52 94• UCI-FFB, tél.: 01 40 69 51 86

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S

solaires par un circuit d’eau gly-colée, incluant un échangeur etun circulateur primaire. Un stoc-kage d’énergie permet essentiel-lement la mise en phase des cir-cuits de production et dedis tribution. Moins performanteque la précédente, cette techniquepeut en revanche être utilisée pluslargement. Elle est en effet plusaisée à mettre en œuvre car lefluide frigorigène est contenudirectement dans la PAC.

DES CAPTEURS SOLAIRESPERFORMANTSLes contre-performances desinstallations associant des cap-teurs vitrés ont montré tout l’in-térêt de récupérer l’énergieconvective prélevée sur l’air exté-rieur. Cette récupération est pos-sible via des capteurs dits «hélio-atmosphériques», c’est-à-dire nus(sans vitrage) et sans isolationarrière. Les fortes déperditionspermettent, en plus d’une absorp-tion du rayonnement solaire, deséchanges de chaleur sensible et demasse (vent, humidité…). Lescoefficients d’échange élevés descapteurs favorisent l’apport d’é-nergie lorsque la température

EMETTEUR BASSE TEMPÉRATUREBOUCLE D'EAU DE CHAUFFAGECOMPRESSEUR DE LA PAC EAU/EAU

POMPE À CHALEUR

Rayonnementsolaire

Capteursolaire

Filtre

Radiateur(moyend'émission)

Circulateur

Circulateur

Détendeur

Circulateur

EXEMPLE DE COUPLAGE INDIRECT

45

CIRCUIT SECONDAIRE EAU GLYCOLÉEBALLON DE STOCKAGECONDENSEUR6EVAPORATEUR7

321

26

3

1745

d’entrée du fluide caloporteur estinférieure à la température am -biante. Ces capteurs atmos phé -riques permettent également d’é-vacuer la chaleur en cas desurchauffe dans les capteurs pen-dant les périodes de fort enso-leillement. Par ailleurs, ils ne pro-duisent aucune gène acoustique etleur prix est abordable, mais lasurface à mettre en œuvre estplus importante.

PEU DE SYSTÈMES COMMERCIALISÉS Parmi les rares systèmes com-mercialisés, un système de pro-duction d’eau chaude solaire(ECS) propose le couplage indi-rect de capteurs hélio-atmosphé-riques et d’une PAC modulaireadaptée aux besoins du tertiaire etde l’hôtellerie. On relève des coef-ficients de performance (COP)globaux pouvant atteindre 3,3 etun taux de couverture par lesolaire pouvant atteindre 60 à70% des besoins énergétiques.Un autre produit destiné à la pro-duction d’ECS dans l’habitat indi-viduel s’appuie sur un couplagedirect entre une PAC et des cap-teurs plans en aluminium. Un tel

système peut atteindre des COPde 2,5 à 3,5 et permettre unenette économie en électricité touten réduisant l’encombrement dûau stockage de l’ECS. Concernant la production dechauffage, il est intéressant desouligner l’initiative d’un indus-triel dans la réalisation d’un sys-tème de PAC couplée à des cap-teurs solaires à stockage d’énergiequi permet, par le biais d’unréservoir tampon, une décharged’énergie en cas de demande et denon disponibilité d’énergiesolaire. Il s’agit dans ce cas d’unstockage de chaleur latente, quipeut tout aussi bien être souter-rain, par chaleur sensible, parhydro-accumulation ou biendirectement dans la terre.

LA RECHERCHESE POURSUITL’engouement des entreprisespour le solaire dans les années80 avait donné lieu à des installa-tions souvent très complexes etdifficilement exploitables. Lesrares systèmes commercialisésaujourd’hui pour la productionunique d’ECS peinent à s’impo-ser face aux solutions classiques,

bien que leurs performances éco-nomiques et environnementalesapparaissent concurrentielles. Lenouveau contexte énergétique etenvironnemental incite pourtantà penser que le développementdes techniques telles que les PACcouplées à des capteurs atmos -phériques est possible non seule-ment dans le cadre d’une pro-duction d’ECS mais aussi dechauffage.C’est pourquoi un second voletde la recherche engagée par laFFB est en cours. A la demandedes professionnels de l’UCF etde l’UCI, la FFB a confié au Costicune étude portant sur des simu-lations dynamiques qui permet-tront d’évaluer le potentiel éco-nomique et environnementald’une production de chauffagepar PAC couplée à des capteurssolaires dans une habitationconforme à la réglementationactuelle. �

Page 74: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

I N N O V A T I O N

PETITS CHANTIERSUn mini-abri qui fait le maximum

mobile voie enfin le jour. Il fautdire qu’entre l’idée de départ et saréalisation, le projet a quelquepeu évolué : «Nous nous sommesrendu compte que disposer d’uncabinet d’aisance était très impor-tant, mais qu’offrir un espaceréfectoire à nos équipes sur unchantier l’était tout autant,explique Francis Leduc. Parailleurs, nous désirions que cetabri puisse être déplacé de chan-tier en chantier avec un simplepermis B.» C’est à une sociétélyonnaise, la CNSE, que le groupeMaisonneuve a confié le soin deconcevoir et fabriquer l’abri qui abénéficié d’une convention Crampour son financement.Agréé par l’inspection du Tra-vail, le mini-abri mobile comp-rend deux parties bien distinctes :

Dispositif applicable, en prin-cipe, au 1er juillet 2006, le

dispositif des certificats d’éco-nomie d’énergie se met en placeprogressivement. L’objectif est demultiplier les travaux en lamatière, principalement dans lesecteur du bâtiment, en deman-dant aux four nisseurs d’énergiede contribuer fortement à ceteffort : 54 TWh (1) au cours destrois premières années. Pour cesecteur, plus de 90 fiches de cal-cul des économies d’énergierésultant de travaux dits élé-mentaires ont été mises au point.Elles serviront de base pour éta-blir les certificats. Si, à la fin juin2009, les fournisseurs n’ont pasatteint les objectifs fixés par l’E-tat, ils devront s’acquitter d’unepénalité de 2 centimes d’europar kWh non réalisé. La FFB et EDF ont l’intention decontribuer à la mise en place d’unvaste programme de formationprofessionnelle aux économiesd’énergie. Celui-ci devrait pouvoirtrouver sa place dans le systèmedes certificats d’énergie. �

(1) 1 TWh = 1 milliard de kWh. Nota : les 54 TWh sont dits «cumac»,c’est-à-dire qu’ils sont cumulés et actuali-sés sur la durée de vie des équipements per-mettant de réaliser l’économie d’énergie.

CERTIFICATSD’ÉCONOMIESD’ÉNERGIEDémarragedifficile

Long de deux mètres pour lamême largeur, le mini-abri

mobile est destiné aux petitschantiers de construction. Il a étéimaginé par le groupe Maison-neuve, un constructeur de mai-sons individuelles de la régionNord-Pas-de-Calais. FrancisLeduc, directeur technique et del’organisation de cette société quiconstruit environ trois cents mai-sons par an, a piloté ce projet néd’un besoin très terre-à-terre :disposer d’un cabinet d’aisancesur un chantier.

LE RÉSULTAT DE DEUX ANS DE RÉFLEXIONIl aura fallu environ deux annéesde réflexion, de réunions et derencontres avec des prestatairestechniques pour que le mini-abri

Imaginé par le groupe Maisonneuve, ce mini-abri mobile réalise le tour de force d’accueillir un cabinet d’aisance et un réfectoire pour trois ouvriers. Un permis B suffit pour le déplacer.

d’une part, une cabine WC chi-mique d’environ cinquante uti-lisations (vidange par cassette),d’autre part, un espace réfectoireavec une porte d’accès, une table,trois tabourets et une installa-tion à gaz comprenant uneplaque de cuisson à deux feux. Lemini-abri mobile est plus courtde 145 cm qu’un abri de chantiermobile standard, mais plus largede 30 cm. Le groupe Maison-neuve en a commandé sept en2005 et en a planifié cinq autrespour 2006. Le coût est de 6 200 €HT par unité. Les utilisateurssont ravis : « Ils le font mêmevisiter à des ouvriers d’entrepri-ses concurrentes qui travaillentsur des chantiers de lotissementscommuns », souligne FrancisLeduc. �

POUR EN SAVOIR PLUS 

www.atee.fr

© C

HR

ON

IQU

E D

U B

TP

72 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

Page 75: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

I N N O V A T I O N

PÔLES DE COMPÉTITIVITÉLe Bâtiment partie prenante

Pour dynamiser la politiqueindustrielle de la France, le

Comité interministériel d’aména-gement et de développement duterritoire du 12 juillet 2005 a labé-lisé 67 pôles de compétitivité. Cespôles, qui visent à mettre en réseauentreprises, centres de formation etunités de recherche, doivent cons-tituer de véritables «écosystèmesde la croissance». Sur ces 67 pôles,6 correspondent à des «projetsmondiaux» et 9 à des «projets àvocation mondiale». Les 52 autresont davantage une vocation natio-

nale ou régionale. Parmi ces pro-jets, six concernent le BTP. Envoici l’inventaire.

PÔLES MONDIAU X• «Industrie et agro-ressources»,en Champagne-Ardenne et Picar-die, est un programme qui, envalorisant tous les composants dela plante, prône l’utilisation nonagricole de ces composants dansl’industrie et la construction.• «Solutions communicantes etsécurisées» (SCS) en Provence-Alpes-Côte d’Azur, regroupe de

truction sont deux des thèmesd’études retenus. • Le pôle génie civil ouest des Paysde la Loire a pour objectif de deve-nir le spécialiste des études théo-riques et expérimentales concer-nant les ouvrages de génie civil ensituations complexes ou extrêmes.• EnRRDIS (Énergies Renouvela-bles Rhône-Alpes, Drôme, Isère,Savoie) concentre ses efforts surles nouvelles technologies de l’é-nergie appliquées aux transportset au Bâtiment.• «Energie renouvelable bâtimentIndustrie », en Languedoc-Rous-sillon, vise la production d’élec-tricité via la construction de bâti-ments à hautes performancesénergétiques. ��

(1) Centre scientifique et technique duBâtiment.(2) École nationale des Ponts et chaussées.(3) École supérieure d’ingénieurs en élec -tronique et électrotechnique.

grands noms de l’industrie de lapuce électronique. Le CSTB seraévaluateur des SCS appliquées à laconfidentialité des données per-sonnelles des usagers dans lecontexte du cadre bâti.

PÔLES NATIONAUX ET RÉGIONAUX• «Ville et mobilité durable», enIle-de-France, réunit notammentles entreprises Soletanche Bachy etBouygues, le CSTB (1), l’ENPC(2),l’ESIEE (3) et l’Institut franciliend’urbanisme. L’habitat et la cons-

Le gouvernement a labélisé 67 pôles de compétitivité qui bénéficierontde financements publics, pour stimuler l’innovation et la recherche. Sixd’entre eux, dont deux projets mondiaux, concernent directement le BTP.

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 73

Page 76: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

S É C U R I T É

74 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

La procédure de validation deséchafaudages peut couvrir

selon les cas des modèles pré-existants et/ou de nouveauxmodèles. Dans le cadre de lamarque NF, cette démarche estgarantie : les modèles d’échafau-dages ayant droit d’usage de cettemarque sont réévalués en tenantcompte des nouvelles exigencesnormatives.

MODÈLES PRÉEXISTANTSSont concernés les matériels pré-existants achetés en règle avec lalégislation en vigueur et la nor-malisation à la date d’achat, c’est-à-dire respectant dans tous lescas les dispositions techniques du décret du 1er septembre 2004 et les normes NF HD 1000, NF P 93501, et NF P 93502.

Si le modèle est validé suivant lesnouvelles dispositions des nor-mes européennes, il continued’être conforme. Si le modèle, en fonction de saclasse actuelle, ne peut répondreaux exigences normatives cor-respondantes, son utilisation sefera désormais dans les limitessuivantes :• Attribution d’une classe decharge différente : cette nouvelleclasse devra être clairement spé-cifiée dans la notice du fabricant.• Les modèles réputés conformes à la norme NF HD 1000 conti-nuent d’être utilisés dans les limi-tes de ce document, et ne sontdonc aucunement menacés d’unrisque d’interdiction d’emploi :au-delà des limites de la normeNF HD 1000, une note de calcul

la classe la plus faible évaluéeconformément aux nouvelles exi-gences normatives. S’il s’agit d’unmodèle nouveau, celui-ci devraêtre validé dans la classe issue del’évaluation par calcul et par essais.

RECOMMANDATIONSIl est recommandé aux proprié-taires d’échafaudages fixes deprendre contact avec leurs four-nisseurs pour obtenir d’eux lesnouvelles notices correspondantà leurs matériels.Pour tous les types d’échafauda-ges, les utilisateurs devront êtreplus attentifs que jamais:• à l’élimination des composantsdégradés, • à l’examen d’adéquation du typede matériel par rapport aux tra-vaux programmés,• aux caractéristiques des ancrageset du site le cas échéant.Ces précautions résultent d’unefaçon explicite de la rédaction del’arrêté du 21 décembre 2004. �(1) Selon le décret du 1er septembre 2004(art. R 233-13-32).

Afin de se conformer aux exigences de la nouvelle réglementationcommunautaire, la plupart des fabricants sont engagés dans la procédurede validation de leurs produits par les organismes techniques habilités.

ÉCHAFAUDAGESNormes européennes et procédures de validation

La réglementation va pro-chainement obliger les en -

treprises à obtenir une habilita-tion au risque électrique pourleur personnel non électricien.Un décret (1) à paraître modifieraen effet les exigences en matièrede protection des travailleurscontre les dangers d’origine élec-trique. Pour l’employeur, l’habilitationimpliquera de faire qualifier sonpersonnel pour les interventionsentrant dans le champ d’applica-tion du décret. L’habilitation est

RISQUE ÉLECTRIQUEHabilitation obligatoire pour les non électriciens

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFB Echafaudage,tél. : 01 40 55 13 00

et des plans spécifiques devrontêtre établis (1). Une informationclaire devra être fournie par tousles fabricants concernés.

MATÉRIELS NEUFSModèle préexistant. Dans le casoù la commercialisation d’unmodèle d’échafaudage préexis-tant est poursuivie, ce modèlesera validé suivant les nouvellesnormes européennes dans laclasse issue de l’évaluation parcalcul et par essais.Modèle nouveau. S’il s’agit d’unenouvelle version d’un modèlepréexistant, substantiellement dif-férente du modèle initial, les élé-ments de structure de l’ancien etdu nouveau modèle ne pourrontêtre mixés, sous la responsabilitédu fabricant, que sur la base de

en effet la reconnaissance de lacapacité d’une personne à accom-plir en sécurité les tâches fixées.C’est un titre personnel, limitédans le temps et qui ne peut êtredélivré qu’après une formationdébouchant sur un contrôle desconnaissances.L’obligation de formation concer-nera tous les compagnons duBâtiment non électriciens qui«fréquentent» le risque électrique.Elle s’appliquera en particulieraux plombiers, qui peuvent êtreamenés à réaliser des travaux à

proximité d’appareils sous ten-sion, des raccordements élec-triques de chaudières, des réglagesde chaudières sous tension…Autre profession concernée : lescouvreurs, qu sont souvent ame-nés à travailler à proximité delignes électriques. S’il introduit une contrainte sup-plémentaire, ce décret va clari-fier le spectre d’intervention desprofessionnels non électriciens,en rappelant ce qu’ils peuventfaire ou non, avec ou sans habili-tation. La réglementation contri-

buera ainsi à une meilleure lisi-bilité des compétences de cha-cun, et donc à une meilleure priseen compte des enjeux de sécuritésur les chantiers. �

(1) Il modifiera le décret n° 88-1056 du14 novembre 1988 ainsi que la circulaireDRT 89-2 du 6 février 1989.

Page 77: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

S É C U R I T É

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 75

DÉCRET «POUSSIÈRES DE BOIS» Que faut-il faire pour s’y conformer?Depuis le 1er juillet 2005, la valeur limite d’exposition professionnelle à lapoussière de bois est de 1 milligramme par mètre cube d’air. Une valeurpeu réaliste, à laquelle les entreprises doivent toutefois se conformer.

Le décret définissant le seuil de1 mg de poussière de bois

par m3 d’air est la transpositionen droit français d’une directiveeuropéenne fixant une valeurmaximale de 5 mg. Chaque paysde l’UE a transposé cette directiveà son propre marché. Et forceest de constater que la France apris les positions les plus radica-les, les autres États membresayant généralement fixé des seuilsentre 2 et 3 mg par m3 d’air. Pourles entreprises de charpente et

de menuiserie, il en résulte defortes contraintes, en particulierpour les étapes de finition, quinécessitent du matériel électro-portatif en atelier. En effet, ceséquipements présentent généra-lement un faible niveau d’aspi-ration, et ne sont pas pourvus desystème de captation de la pous-sière. Alors, comment se mettreen conformité? Depuis près dedeux ans, la FFB-CMP(1) met l’ac-cent sur la démarche d’amélio-ration plus que sur le strict

respect de la valeur limite de1mg par m3 d’air, celle-ci étantpeu réaliste. Le plus souvent,l’inspecteur du Travail est bienconscient de la difficulté d’at-teindre ce seuil. Il peut être indul-gent pour l’entreprise si elle mon-tre son engagement dans unedémarche d’amélioration. Enattendant l’évolution des appa-reils eux-mêmes – la FFB par-ticipe, avec l’Institut national derecherche sur la sécurité (INRS),à une étude destinée à améliorer

les systèmes de captation de pous-sières sur les appareils électro-portatifs – il faut se pencher surl’organisation de l’atelier, maisaussi motiver les salariés afin qu’ilsportent toute leur attention aumontage et à l’entretien des maté-riels. Rappelons enfin que chaqueentreprise doit être capable defournir les valeurs d’exposition deses salariés à la poussière de bois.Ces mesures se font à l’aide depetits filtres (portés à la ceintureou autour du cou) qui captent lespoussières, et qu’il faut ensuiteadresser à l’un des laboratoiresagréés. �(1) Fédération française du Bâtimentcharpente, menuiserie, parquets.

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFB-CMP, tél. : 01 40 55 14 70

Page 78: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

N O R M A L I S A T I O N

76 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

PRODUITS DE CONSTRUCTIONLe point sur le marquage CE

Objectif affiché de l’Unioneuropéenne, la libre concur-

rence peut être considérablementgênée par des réglementationsnationales hétéroclites, notam-ment si chacun des États mem bresmet en place des procédures d’es-sai spécifiques pour autoriser lacommercialisation d’un produit.Pour créer le grand marché euro-péen, il était donc nécessaire d’har-moniser ces réglementations. C’estl’objectif de la directive euro-péenne «Produits de construc-tion». Elle impose des exigencescommunes garantissant la sécuritédes occupants du bâtiment danslequel le produit doit être incor-poré. Le symbole CE indique quele produit est conforme aux dispo-sitions de cette directive, et qu’ilpeut donc être librement mis surle marché dans n’importe quelpays de l’espace économique euro-péen ; dès lors, aucune réglemen-tation nationale ne peut plus inter-dire sa vente.

VÉRIFIER L’ADAPTATIONÀ L’USAGE Toutefois, ce n’est pas parce qu’unproduit est marqué CE qu’ilconvient à tous les usages et peutêtre mis en œuvre dans n’im-porte quelle construction. Le mar-quage CE atteste la conformité àcertaines spécifications des nor-mes européennes (ou, lorsqu’iln’existe pas de normes, il indiqueque le produit bénéficie d’un agré-ment technique européen). Maisce marquage CE peut ne concer-ner que quelques-unes des carac-téristiques utiles pour choisir leproduit adapté à l’ouvrage à cons-truire. Par exemple, le marquageCE des colles à carrelage neconcerne que quatre des treizecaractéristiques indiquées dans lanorme européenne (voir Bâtimé-tiers n°2 de décembre 2004): seu-les les caractéristiques en relationavec les exigences essentielles de ladirective (voir encadré) sont pri-ses en compte par ce label. On est

donc très loin de la situation anté-rieure à la norme européenne,quand l’avis technique n’exami-nait pas moins de dix-sept carac-téristiques.

CONSTRUIREDANS LES RÈGLES DE L’ART Les règles de l’art (DTU, règlesprofessionnelles, cahiers de pres-criptions techniques…), quant àelles, restent françaises. Elles sontseulement modifiées pour fairedésormais référence aux normeseuropéennes de produits qui rem-placentdésormais les normes fran-çaises. Mais il faut noter que lesnormes européennes de produitsn’ont pas de raison de se limiter àla gamme de produits qu’on acoutume d’utiliser en France: ellesont vocation à couvrir l’ensembledes produits présents dans tous lespays de l’Union. Or les DTU, quisont des clauses types de marché,n’envisagent que les techniqueséprouvées qui bénéficient d’unelarge application et d’un bonretour d’expérience en France.Aussi, le domaine d’applicationd’un DTU ne concerne parfoisqu’une partie de celui de la norme

européenne : les produits dont lesprofessionnels français ont l’ex-périence. Les produits de la normeeuropéenne non visés par le DTUn’en sont pas moins autorisés.Toutefois, si l’on veut les mettre enœuvre, il faut prendre toutes lesprécautions pour limiter lesrisques et vérifier que les assu-reurs acceptent de garantir les tra-vaux. La procédure de documenttechnique d’application (formeadaptée d’avis technique pour lesproduits marqués CE) facilite cetteprise en compte par les différentsintervenants.

RIEN À VOIRAVEC LA MARQUE NFIl faut se garder d’une confusionfréquente : le marquage CE n’estnullement l’équivalent au niveaueuropéen de la marque NF enFrance. Cette dernière constitueune certification ; c’est unemarque et non un simple mar-quage. Les produits bénéficiant dela marque NF sont toujours sou-mis à des essais rigoureux etcontrôlés régulièrement par unorganisme indépendant. Au con -traire, pour certains produits, lemarquage CE correspond à unesimple déclaration du fabricant.

UNE AVANCÉE EUROPÉENNE En dépit des réserves expriméesplus haut, l’arrivée des normeseuropéennes constitue une pro-digieuse avancée pour ceux quicherchent le meilleur produit aumeilleur prix. L’entrepreneur quitrouve un fournisseur hors deFrance échappe désormais aucasse-tête de savoir si le produitqu’on lui propose, conforme àune norme allemande DIN ouune norme anglaise BS, a subi lesmêmes essais que le produit fran-çais auquel on le compare et si lescaractéristiques annoncées ont lamême signification. La normeeuropéenne permet de parler lemême langage et d’étendre ainsi lechoix de ses fournisseurs. �

Conçu pour favoriser la concurrence sans rogner sur la sécurité, ce sigle ne doit pas être confondu avec un critère de qualité.

LES SIX EXIGENCES ESSENTIELLES• Résistance mécanique et stabilité

• Sécurité en cas d’incendie• Hygiène, santéet environnement

• Sécurité d'utilisation• Protection contre le bruit• Économie d'énergie et isolation thermique

© P

HO

TO A

LTO

/JA

ME

S H

AR

DY

Page 79: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

LES DIX EUROCODES

N O R M A L I S A T I O N

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 77

EUROCODESNe pas attendre pour s’y référerTous les professionnels amenés à calculer ou à dimensionnerdes éléments de structures d’un bâtiment (murs, poteaux, poutres, planchers...)doivent se préparer dès aujourd’hui à l’arrivée des Eurocodes.

Les Eurocodes sont un ensem-ble de plus de cinquante nor-

mes, regroupées en dix grandsthèmes, et qui énoncent les règlesde conception et de calcul desstructures de bâtiment et de géniecivil (voir l’article p. 28 et Bâti-métiers n° 2, décembre 2004,p. 77). Ces normes sont destinéesà remplacer les règles actuellestelles que les NV 65 (calcul desactions du vent et charges deneige), BAEL (calcul du bétonarmé), CM 66 (calcul des cons-tructions métalliques), CB 71(calcul des charpentes en bois)...Les normes européennes consti-tuant les Eurocodes devraienttoutes être disponibles à la fin decette année. Des annexes natio-nales précisant certains paramè-tres ou dispositions propres à laFrance sont en cours d’élabora-tion ou déjà publiées (par exem-ple NF P 06-111-2, de juin 2004,qui complète la partie «poidspropres et charges d’exploitation»de l’Eurocode 1).

DES NORMESDÉJÀ EN VIGUEURIl est encore difficile de dire avecprécision quand ces Eurocodesseront mis en application, mais ce

sera sans doute assez prochaine-ment. Bien évidemment, il s’é-coulera une période de coexis-tence durant laquelle il serapossible de se référer soit au sys-tème actuel soit aux Eurocodes(sans possibilité de mélanger lesdeux). Cette période risquecependant d’être plus courtequ’on ne l’imagine a priori.Compte tenu de l’ampleur et de lacomplexité du nouveau système,il paraîtrait normal que la phasede transition soit suffisammentlongue pour permettre à tous dese familiariser avec lui. Mais lesnormes européennes de produitsqui se substituent actuellementaux normes françaises se réfèrentdéjà aux Eurocodes, dès lors qu’ilest question du calcul propre-ment dit ou de caractéristiques àprendre en compte pour lui. Ilsera donc de plus en plus difficilede se conformer à l’ancien sys-tème de calcul. Ceux qui saurontutiliser les Eurocodes prendrontl’avantage sur ceux qui ne lesconnaîtront pas. C’est pourquoi ilest prudent de s’y préparer le plustôt possible, et notamment decommencer dès maintenant à seformer progressivement à cesnouveaux concepts. �

Pour aider les entreprises àmieux connaître et utiliser

les DTU, le BNTEC (Bureau denormalisation de la FFB) a mis àjour le dépliant «DTU, vue d’en-semble».Ce document recense l’ensembledes DTU, qui sont organisés parfamille (structure, enveloppe…)

pour une meilleure lisibilité. Anoter par ailleurs les DTUrécemment publiés (depuis dé -cem bre 2004):• DTU 13.3 – Dallages: concep-tion, calcul et exécution (mars2005)• DTU 24.1 – Travaux de fumis-terie (février 2005)

• DTU 45.2 – Isolation thermiquedes circuits, appareils et acces-soires de – 80°C à + 650°C(mai 2006). �

POUR EN SAVOIR PLUS 

La plaquette «DTU, vue d’ensem-ble» est disponible auprès de la FFBde votre département

DTURepères utiles

0

• Poids propres et charges d’exploitation

• Action du vent• Charges de neige• Actions accidentelles…

EUROCODE

BASES DE CALCUL

1EUROCODEACTION SUR

LES STRUCTURES

2EUROCODESTRUCTURES EN BÉTON

3EUROCODESTRUCTURES EN ACIER

4EUROCODESTRUCTURES

MIXTES

7EUROCODE

GÉOTECHNIQUE

5EUROCODESTRUCTURES

BOIS

6EUROCODE

MAÇONNERIE

9EUROCODESTRUCTURES ALUMINIUM

8EUROCODERÉSISTANCE AUX SÉISMES

­­­

CALC

ULS

Page 80: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

R É G L E M E N T A T I O N

78 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

RÉGLEMENTATION THERMIQUEDe nouvelles exigences dès cet été

La philosophie de la régle-mentation thermique RT

2005 est la même que celle de laRT 2000, avec un renforcementdes exigences énergétiques, cor-respondant à une consommationd'énergie diminuée de 15% envi-ron. Cette consommation d'é-nergie (exprimée en kWh d'é-nergie primaire par an, ramenésau mètre carré de surface hors

œuvre nette) est la somme detoutes les consommations d'é-nergie pour tous les usages. Pourson calcul, le bâtiment (ou l'ex-tension de bâtiment) est toujourscomparé à un édifice fictif dit deréférence. Il est possible de choi-sir, dans une certaine limite (onparle de garde-fous), une enve-loppe moins performante donton compensera les faiblesses en

adoptant des équipements plusperformants, ou inversement.La France est divisée en huit zones(H1a, H1b, H1c, H2a, H2b, H2c,H2d, H3) pour prendre encompte ses différences clima-tiques. Dans le cas général, le bâti-ment ne dispose pas d'installa-tions de rafraîchissement, saufs'il est situé à la fois dans unezone de bruit et dans une zoneclimatique chaude H2d et H3,ou s'il s'agit d'un bâtiment decommerce, de spectacle, ou d'unétablissement sanitaire. En été,dans les bâtiments ne disposantpas de systèmes de climatisation,la température intérieure deconfort (Tic) ne doit pas dépasserune limite calculée pour le bâti-ment de référence (Ticref). Pourles bâtiments résidentiels, laconsommation d'énergie ne doitpas dépasser une valeur seuil Cep-max (voir tableau page suivante).Par ailleurs, quel que soit le bâti-ment, le maître d'ouvrage doitpouvoir fournir une synthèse del'étude thermique de son projet,qui comprend notamment lesvaleurs à respecter(1) et une étudede sensibilité (par exemple dimi-nution de l'Ubat de 10%, dimi-nution des apports solaires de20%, etc.). La méthode de calculdes con som mations d'énergie(notamment thermiques) a étécomplètement revue pour s'ap-procher au plus près des valeursréelles, notamment par unemeilleure prise en compte desapports solaires (la RT 2000 sur-estimait les consommations dequelque 20%).

DU NOUVEAU DANS L'ENVELOPPELes caractéristiques thermiquesde référence des composants del'enveloppe subissent une baisseglobale comprise entre 10 et 20%environ. La performance de cescomposants ne doit pas dépasserdes valeurs maximales (garde-fous) elles-mêmes abaissées dansles mêmes proportions.Le coefficient de déperdition sur-facique Ubat doit être inférieur à1,2 Ubatbase (2) pour les maisonsindividuelles, à 1,25 Ubatbasepour les autres bâtiments d'habi-tation et à 1,5 Ubatbase pourtous les autres bâtiments.Par ailleurs, la perméabilité à l'airde référence rapportée à la surfacede l'enveloppe est de 0,8 [m3/(h.m2)] pour les maisons indivi-duelles, de 1,2 [m3/(h.m2)] pourles autres bâtiments d'habitation,les bureaux, hôtels, établissementsde restauration et d'enseigne-ment, et de 2,5 [m3/(h.m2)] pourles autres bâtiments.

ÉQUIPEMENTS PLUS PERFORMANTSPour les locaux d'habitationchauffés par effet Joule, la venti-lation de référence comporte unsystème de modulation qui doitpermettre une réduction de 25 %des déperditions dues à la venti-lation spécifique. De plus, lesémetteurs de chaleur doivent êtrede classe B et leur variation tem-porelle de 0,9 [K]. Pour les autreslocaux d'habitation, la référenceest une chaudière basse tempéra-ture et les émetteurs de chaleur

Dans le cadre de la RT 2005, les bâtiments neufs ou les extensions dont le permis de construire aura été délivré après le 31 août 2006 vont devoir répondre à des prescriptions énergétiques plus strictes. Le point sur ce cadre réglementaire.

© IS

OV

ER

Page 81: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

R É G L E M E N T A T I O N

JUIN 2006 B Â T I M É T I E R S 79

RÉGLEMENTATION AMIANTE Où en est-on?Dix ans se sont écoulés depuis la publication des décrets fondateurs en matière d’amiante. Ce dossiersensible préoccupe sans cesse davantage de professionnels du Bâtiment et de parlementaires.

Les décrets du 7 février 1996relatifs à la protection de la

population (96-97) et à la pro-tection des salariés (96-98) ont étécomplétés par celui du 4 décem-bre 1996, qui a interdit totale-ment l’amiante à partir du 1er jan-vier 1997. La France a contribué,au niveau européen, à la concep-tion de nouvelles règles qui sesont traduites par deux directivescomplémentaires à ces décrets. La première concerne les limita-tions de mise sur le marché etd’emploi de l’amiante : l’inter-diction générale dans les 25 Etatsmembres est entrée en vigueur le1er janvier 2005. La deuxièmeconcerne la protection des salariéscontre les risques liés à une expo-sition à l’amiante pendant letemps de travail. Sa transposi-

tion en droit français aurait dûêtre finalisée au plus tard le 15avril 2006. Ce projet, toujours endiscussion(1), prévoit notammentl’extension de l’obligation de cer-tification de qualification desentreprises aux travaux de retraitou de confinement d’amianteprésentant des risques particu-liers, dont certaines interventionssur des matériaux non friables.Ces travaux seront définis pararrêté.Par ailleurs, en 2005, le Sénat etl’Assemblée nationale ont initiédeux missions d’information surles risques et les conséquencesde l’exposition à l’amiante. Tantle rapport du Sénat que celui del’Assemblée pointent «les caren-ces, à l’époque, de notre systèmede santé au travail et de préven-

POUR EN SAVOIR PLUS 

GNA, tél.ž: 01 40 69 51 73

VALEURS SEUIL CEPMAX POUR LES BÂTIMENTS D'HABITATIONType de chauffage Zone climatique Cepmax (chauffage + ECS)

[kWh primaire par m2 et par an]Combustibles fossiles H1 (a, b, c) 130

H2 (a, b, c, d) 110H3 80

Chauffage électrique H1 (a, b, c) 250(y compris PAC) H2 (a, b, c, d) 190

H3 130

VALEURS MAXIMALES DES COMPOSANTS DE L'ENVELOPPEParois Coefficient Umaximal [W/(m2.K)]

Murs en contact avec l'extérieur ou avec le sol 0,45Murs en contact avec un volume non chauffé 0,45/b(1)

Planchers bas donnant sur l'extérieur ou sur un parking collectif 0,36Planchers bas donnant sur un vide sanitaire ou sur un volume non chauffé 0,40Planchers hauts en béton ou en maçonnerie, et toitures en tôles métalliques étanchées 0,34Planchers hauts en couverture en tôle métallique 0,41Autres planchers hauts 0,28Fenêtres et portes-fenêtres prises nues donnant sur l'extérieur 2,60Façades rideaux 2,60Coffres de volets roulants 3,00(2)

doivent être de classe B, leur varia-tion temporelle étant de 1,2 [K].Les systèmes thermiques thermo-dynamiques ont un coefficientde performance corrigé de 2,45.Enfin, d'une manière générale, lerecours aux énergies renouvelablesest favorisé.Cette nouvelle réglementationcorrespond à une révision annon-cée dès la RT 2000. De nouvellesmesures de renforcement sontprévues pour 2010 et 2015. �

(1) Ces valeurs portent sur : des garde-fouspour les composants et les équipements ; l'é-cart maximal entre le coefficient de déper-dition surfacique du bâtiment (Ubat) etcelui du bâtiment de référence (Ubatref);enfin, la température maximale atteintel'été (Tic) comparée à celle du bâtiment deréférence (Ticref).(2) Ubatbase correspond au cœfficient dedéperdition surfacique du bâtiment de réfé-rence avec les surfaces réelles des menuise-ries extérieures. Au contraire, Ubatref consi-dère une surface forfaitaire de menuiseriesextérieures égale au 1/6e de la surface deplancher.

GNA, FICHE D’IDENTI TÉComposé de professionnels issus des Unions et Syndicats de métiers de la Fédérationfrançaise du Bâtiment, le Groupement national amianteest à l’écoute des préoccupationsdes entreprises du Bâtiment et les représente pour tous les aspects relatifs à l’amiante(friable et non friable).

tion des risques professionnels»,avant l’interdiction de l’amiantede 1997. On peut noter de plus lanécessité de prévenir de nouvel-les contaminations en renforçantles dispositifs de précaution(2).L’inquiétude demeure, car l’a-miante a été utilisé massivementjusqu’en 1997. Il faudra pendantde nombreuses années intervenirsur un parc immobilier amianté

et ces travaux concernent direc-tement les entreprises de bâti-ment. C’est dans ce contexte quele Groupement national amiantede la FFB (GNA) a été audi-tionné par la commission de l’As-semblée nationale, lui donnantl’occasion de rappeler aux dépu-tés aussi bien les contraintessubies par les professionnels duBâtiment que les responsabilitésdes maîtres d’ouvrage et des dia-gnostiqueurs. �(1) À la date de rédaction de cet article.(2) 28 propositions ont été faites dans cesens par le Sénat et 51 par l’Assembléenationale.

(1) b étant le coefficient de réduction des déperditions vers les volumes non chauffés, défini dans la méthode de calcul d'Ubat.(2) Cœfficient linéique en [W/(m.K)].

Page 82: Couvselectionok - UMGO-FFB · Magazine édité par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69

E N V I R O N N E M E N T

80 B Â T I M É T I E R S JUIN 2006

TRAITEMENT DES DÉCHETSL’atout mobilitéUn centre de traitement des déchets qui se déplace d’une plate-forme de pré-tri à l’autre : une solution innovante développée par une entreprise de rénovation qui s’est tournée vers les marchésporteurs de l’environnement, Sélectis.

Basée à Riom (Puy-de-Dôme), l’entreprise detraitement des déchets du

bâtiment Sélectis a vu le jour en2000. «Dans notre métier d’ori-gine, la rénovation tout corps d’é-tat, nous avions développé uneactivité de tri des déchets, quenous avons voulu mettre au ser-vice de nos collègues», expliqueOlivier Ezquerra, son dirigeant.Disposant de place sur le terrainoù était installée la centrale à bétonet le matériel de chantier de l’en-treprise, celle-ci a donc aménagéune première plate-forme, per-mettant le traitement des déchetsde plaques de plâtre, bois, PVC etpeinture ainsi que des matériauxinertes (béton, brique, etc.).«Il faut savoir qu’en province,contrairement à la région pari-sienne, il est très facile de fairedisparaître les déchets, commenteOlivier Ezquerra. Pour proposerune offre de service plus attractivequ’une plate-forme fixe, avec ses

FILIÈRE BOIS: L’OBSTACLE DU TARIF FRETLes conteneurs bois arrivant sur les plates-formescontiennent indistinctement des déchets de menuiserie(fenêtres et portes) et des résidus de palettes. Après séparation du verre et des éléments métalliques,le bois est broyé et stocké. Puis il est expédié en Italie,où existent des filières de recyclage pour les déchets de bois ayant reçu de la peinture, et où ces déchets sont valorisés sous forme de panneaux de particules. «Le transport s’effectue habituellement par voieferroviaire à raison de 800 à 1 000 t par convoi, trois foispar an, indique Olivier Ezquerra. Mais c’est devenu un problème avec la nouvelle politique de prix de laSNCF, dont le tarif fret bois a augmenté de plus de 50%depuis le début 2004. Cela nous conduit à nous tournervers la route.» Une logique paradoxale dans l’état actueldes débats sur le transport routier, car elle supposed’affréter chaque année quelque 150 camions et de les faire transiter vers l’Italie via le tunnel du Fréjus…

© S

ELE

CTI

S

acheminés vers l’industrie pape-tière, le PVC vers les profession-nels du secteur, les films plas-tiques vers l’Asie et le bois versl’Italie (voir encadré). Actuelle-ment, le volume annuel traité estd’environ 20000t. Rapportée auvolume global de déchets pro-duits dans la région (290000tpour la seule ville de Clermont-Ferrand), la progression poten-tielle se révèle donc considéra-ble. D’autant plus que l’activité deSélectis bénéficie à la fois ducontexte réglementaire, du déve-loppement des démarches HQE,qui imposent la traçabilité desdéchets, et d’un prix de traite-ment inférieur à celui de mise endécharge (58 €/t, contre 61 €/t).«En revanche, note OlivierEzquerra, son développementreste freiné par la logique dumoins-disant qui conduit sou-vent les maîtres d’ouvrage à rete-nir des offres n’intégrant pas deligne “traitement des déchets”.» �

contraintes lourdes de transportet d’investissement, nous avons eul’idée d’un centre de tri desdéchets mobile. » Le principe :trois camions abritant des équi-pements équivalant à une petiteusine et se déplaçant d’une plate-forme de pré-tri à l’autre. L’idéeséduit. En 2002, elle remporte unprix de l’innovation qui ouvre àSélectis la porte des investisseurset lui permet de se lancer dans lacréation de ces plates-formes loca-les. La première a été aménagée àClermont-Ferrand, trois autressont en projet. L’objectif est d’eninstaller 16 autres dans l’Hexa-gone en une dizaine d’années.Équipés d’un pont bascule, d’unepelle à grappin, d’une tablevibrante, ces sites assurent le stoc-kage de déchets apportés triés etun premier tri de ceux apportésmélangés, jusqu’à l’arrivée du cen-tre mobile. Une fois traités, lesdéchets inertes sont recyclés dansles travaux publics; les cartons

Le centre de tri des déchets mobileest une alternative attractive auxplates-formes fixes, avec leurscontraintes lourdes d’investissement.