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Groupes de 4 multidisciplinaires: Individuellement : Étudiant A: Lire texte sur Auguste Comte et faire un petit résumé : http://www.contrepoints.org/2012/01/29/66730-auguste-comte-pere-de-la- sociologie Étudiant B: Lire texte sur Tocqueville et faire un petit résumé : http://www.scienceshumaines.com/alexis-de-tocqueville-1805-1859-concilier- liberte-et-egalite_fr_21346.html Étudiant C: Lire texte sur Karl Marx et faire un petit résumé : http://athroposocio.wordpress.com/elements-de-theorie/marx-et-la-theorie- du-conflit-social/ Étudiant D: Lire le texte sur Montesquieu et faire un petit résumé : http://www.blogg.org/blog-56820-billet-1254159.html Textes ci-dessous corrigés et prêts à imprimer. En groupes de 4 : Mise en commun des 4 résumés individuels. Dites à quelle discipline / branche de la sociologie (parmi celles mentionnées par le professeur Fricker de l’université de Genève) chaque auteur appartient et faites un petit compte-rendu commun comparant les théories des 4 auteurs. Pensez à utiliser le vocabulaire du contraste… Résumé des 4 à lire comme HMW pour la fois d’après: http://socioeconomie.skynetblogs.be/archive/2012/05/18/les-fondateurs-de- la-sociologie.html

Cours nº2 sociologie et edgar morin

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Groupes de 4 multidisciplinaires:

Individuellement :

Étudiant A: Lire texte sur Auguste Comte et faire un petit résumé :http://www.contrepoints.org/2012/01/29/66730-auguste-comte-pere-de-la-sociologie

Étudiant B: Lire texte sur Tocqueville et faire un petit résumé :http://www.scienceshumaines.com/alexis-de-tocqueville-1805-1859-concilier-liberte-et-egalite_fr_21346.html

Étudiant C: Lire texte sur Karl Marx et faire un petit résumé :http://athroposocio.wordpress.com/elements-de-theorie/marx-et-la-theorie-du-conflit-social/

Étudiant D: Lire le texte sur Montesquieu et faire un petit résumé :http://www.blogg.org/blog-56820-billet-1254159.html

Textes ci-dessous corrigés et prêts à imprimer.

En groupes de 4 :

Mise en commun des 4 résumés individuels.Dites à quelle discipline / branche de la sociologie (parmi celles mentionnées par le professeur Fricker de l’université de Genève) chaque auteur appartient et faites un petit compte-rendu commun comparant les théories des 4 auteurs. Pensez à utiliser le vocabulaire du contraste…

Résumé des 4 à lire comme HMW pour la fois d’après:http://socioeconomie.skynetblogs.be/archive/2012/05/18/les-fondateurs-de-la-sociologie.html

Étudiant AAuguste Comte, père de la sociologiePublié le 29/01/2012Considéré comme le père de la sociologie, originellement appelée "physique sociale", Auguste Comte a poursuivi une volonté de rationalisation scientifique de tous les champs de la connaissance.Un article de l'aleps. Contrepoints.org

Pour Auguste Comte (1798-1857), la philosophie se fixe pour objet essentiel l’étude scientifique du fonctionnement des sociétés, appelée encore « physique sociale ». À la différence des philosophes des Lumières ou des économistes libéraux, Comte ne s’intéresse pas à la nature de l’être humain, à sa raison, à ses passions, ou à ses droits et ses décisions. Seule la société, seuls les faits sociaux, doivent retenir l’attention du philosophe. Car les comportements humains évoluent nécessairement en parallèle avec les progrès des sciences, qui ouvre et transforme l’esprit. Ce sont les étapes successives de la science qui guident la société et l’humanité.

Les trois états de l’histoire des sociétés

Or, à n’en pas douter pour Comte (qui ne doute jamais de rien), l’état des connaissances scientifiques explique ce qui se passe dans l’histoire. Le premier état est théologique : les hommes expliquent tout par référence à Dieu. Le deuxième état est métaphysique : les hommes découvrent les abstractions, comme la Vie, la Nature, ils croient pouvoir en déduire des lois intemporelles et universelles ; ce n’est pas une démarche scientifique. Le troisième état est positif : la science arrivé à sa complétude permet de connaître ce qui est.Nul doute que l’humanité soit enfin parvenue à cet état au moment où Comte en prend conscience et se propose de l’expliquer à ses contemporains. À ses yeux, l’histoire est révolue.Comment est-on passé d’un état à l’autre ? Sans doute par la tension qui pousse l’esprit humain à évoluer jusqu’à ce qu’il accède à une connaissance achevée. Cette tension est rupture, elle marque la liberté de l’esprit (c’est la liberté qui permet le progrès – seule référence de Comte à la liberté d’ailleurs). Mais cette liberté est-elle délibérée ? Comme Hegel, Comte estime que les forces de l’histoire échappent à la volonté humaine. Comte croit au sens de l’histoire, et il inspire Marx en affirmant que l’humanité est enfin parvenue à l’âge positif, celui où seule la science gouverne l’esprit, parce que les sciences elles-mêmes ont progressé, et que la plus importante des sciences, la sociologie ou « physique sociale » a été parfaitement synthétisée dans la pensée sublime d’Auguste Comte.

Organisation politique de la société

Comme son maître et complice Saint Simon, Comte est persuadé que l’organisation politique de la société n’est pas encore « scientifique ». Le pouvoir y est détenu par des juristes et des militaires, alors qu’il devrait être aux mains des savants. Voilà sans doute pourquoi Comte a toujours fasciné les Polytechniciens et les ingénieurs, souvent persuadés que l’on peut concevoir les plans d’une société parfaite. Mais à l’âge positif, les savants doivent aussi connaître la physique sociale, et les mœurs qui l’accompagnent. Ici Comte se fait le défenseur de la famille et de la morale – ce qui ne sera pas le cas de tous ses disciples, notamment Saint-Simoniens.L’idée de l’organisation scientifique de la société, et du « meilleur des mondes », va désormais hanter beaucoup d’esprits, de Marx à Burnham (l’ère des organisateurs) en passant par Lénine et les planistes soviétiques ou français.

La religion positiviste

La religion n’échappe pas aux appétits de la science, et comme dit le Traité de Sociologie, la sociologie, doit « instituer la religion de l’humanité ». Et Comte de se mettre en peine d’imaginer et de réglementer cette nouvelle religion, avec ses rites, ses textes, ses cérémonies, sa mère protectrice, et ses temples. Le rayonnement de l’Église positiviste sera considérable et durable, puisque l’on trouve aujourd’hui encore beaucoup de ses temples tant aux États-Unis qu’en Inde.Il y a sans doute ici quelque chose de démesuré (comme dans la vie même de Comte), mais sans la dimension mystique et morale que lui donne Comte, la religion de la science pénètre aujourd’hui bien des esprits. Des philosophes comme Popper ou Hayek seront très sévères à l’égard du scientisme, qui n’est que démesure de l’esprit humain. Naturellement, les théologiens (comme dans l’Encyclique Fides et Ratio) réagiront aussi au mythe prométhéen. « Science sans conscience… » Mais, comme tous les inconscients, Auguste Comte ne connaît que la science.----

Étudiant B. Alexis de Tocqueville (1805-1859) : concilier liberté et égalité. Solenn CarofSciencesHumaines.com.

Libéral et démocrate avant l’heure, Tocqueville s’intéresse à l’évolution de la société française. La démocratie étant inexorable, celui qui est à la fois sociologue, philosophe et penseur politique met en garde contre le despotisme égalitaire.Dans les années 1830, un jeune aristocrate normand, Alexis de Tocqueville, fait parler de lui. Après un séjour aux États-Unis où il est parti étudier le système pénitentiaire avec son ami Gustave de Beaumont, il rédige un ouvrage au succès immédiat :De la démocratie en Amérique . Alors que la France n’est toujours pas parvenue à se doter d’un régime stable et que la monarchie anglaise perd de son attrait, son livre, dans la lignée de la pensée classique, relance les recherches en théorie politique. Tocqueville est parti d’un constat : l’inexorable égalisation des conditions qu’il a vu se développer en Europe appelle selon lui une plus grande liberté politique. La démocratie doit donc remplacer la monarchie. Mais un problème demeure : l’égalité des conditions est-elle compatible avec l’exercice de la liberté ?

L’exemple de la démocratie américaineC’est en Amérique que Tocqueville cherche la réponse à cette question. Dans son premier volume, il s’inspire de l’œuvre de Montesquieu et répertorie les lois, les mœurs et la géographie qui font la particularité des États-Unis. Puis dans le second, il détache une sorte «  d’idéal-type » qui lui permet de comparer le fonctionnement américain avec ce qui se passe dans la société et la vie politique françaises. Contrairement aux thèses admises en France, l’égalité ne doit pas se restreindre à la politique mais devenir le principe réglant tous les rapports sociaux. Cette égalité sociale ne correspond pas à l’égalité des conditions mais à la manière dont les individus se représentent. La démocratie américaine est donc pour Tocqueville un exemple particulièrement instructif. Les institutions américaines semblent cependant difficilement transposables en France. Le coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte en 1851, après lequel Tocqueville quitte la vie politique, confirme la difficulté à y concilier égalité et liberté. Pourquoi  ? Car l’histoire française n’est pas la même que celle des États-Unis. Dans son dernier ouvrage, L’Ancien Régime et la Révolution, qui connut un accueil mitigé en 1856, Tocqueville tente de comprendre le phénomène révolutionnaire et la situation politique française. Alors qu’aux États-Unis, l’État est né à partir de communautés libres et indépendantes, en France, il s’est établi par le haut, par une volonté monarchique absolue. Cette dernière a laissé en héritage à la Révolution un État centralisé et despotique, contrairement au fédéralisme américain qui s’est constitué sur une table rase. Néanmoins cette comparaison avec la société américaine permet à Tocqueville de révéler la tension qui se joue entre l’égalité et la liberté et d’avertir ses contemporains des dangers qui guettent la démocratie.Le succès de ses ouvrages fait de Tocqueville l’un des grands penseurs politiques de son temps. Élu à l’Académie française, député, connu pour ses positions libre-échangistes et abolitionnistes, il avait tous les atouts en main pour rester dans l’histoire de la pensée. Mais à la fin du XIXème siècle, face aux évolutions techniques et scientifiques, ainsi qu’à la perte de crédit du modèle américain depuis la guerre de Sécession, il sombre dans l’oubli. Il est redécouvert dans les années 1960 par Raymond Aron qui le considère, dans Les Étapes de la pensée sociologique, comme l’un des précurseurs de la sociologie. Dans ses recherches historiographiques sur la Révolution française, François Furet s’en inspirera aussi. Mais d’autres auteurs, comme Marc Vieillard, refusent de le considérer comme un penseur majeur, et critiquent l’ambiguïté de certaines de ses positions. Sa défense de la colonisation algérienne et sa justification des exactions commises ne vont pas sans provoquer une certaine méfiance à l’égard de celui que l’on présente souvent comme l’un des penseurs classiques les plus libéraux.

Un outil contre le marxisme ?C’est d’ailleurs pour son libéralisme que Tocqueville est critiqué depuis un demi-siècle. Aron l’aurait tiré de l’oubli uniquement pour lutter contre le marxisme à une époque où il était en concurrence avec Jean-Paul Sartre. Tocqueville serait ainsi devenu le porte-drapeau des libéraux et des démocrates contre le totalitarisme et le marxisme. Mais cette critique violente est-elle justifiée ? Dans son Mémoire sur le paupérisme, Tocqueville critique la charité légale et l’État providence. Mais dans le même ouvrage, il cherche des moyens pour lutter contre la pauvreté et affirme l’utilité de l’État pour réglementer la classe industrielle. Bien qu’il ait violemment critiqué le socialisme dans son «  Discours sur le droit au travail » (1848), son étatisme et son attention envers la paupérisation ouvrière, qu’il considère comme un danger pour la démocratie, empêchent de le classer parmi les chantres du libéralisme économique. Et s’il a défendu la colonisation, en phase avec à la mentalité de son époque, il a prôné l’abolition de l’esclavage et dénoncé les mauvais traitements exercés contre les populations colonisées. Il s’est aussi opposé au racialisme d’Arthur de Gobineau, à la mode à son époque. En outre, sa réflexion sur la démocratie est encore d’actualité. Visionnaire, il a su voir la baisse des pratiques religieuses, la massification de l’art et la montée de l’individualisme. La plupart de ses thèses se sont vérifiées dans les années 1960 avec la naissance de la classe moyenne et le nivellement des conditions, relevés par Henri Mendras. L’apport de Tocqueville aux sciences humaines et sociales est donc essentiel. À la différence de Montesquieu, il a su comprendre que la démocratie n’était pas seulement un système politique, mais aussi un « état social » particulier et qu’il fallait des conditions spécifiques pour que l’égalité sociale aille de pair avec la démocratie libérale.Étudiant C : Karl Marx et la théorie du conflit social. http://athroposocio.wordpress.com/

1818-1883

Karl Heinrich Marx est un philosophe allemand. Véritable polymathe des temps modernes, sa désignation particulière est souvent nébuleuse. Il aura été jugé, tour à tour, comme un politologue, un économiste, un sociologue et un révolutionnaire socialiste.

Ses théories s’inspirent fortement d’une critique de la philosophie de G.F.W Hégel, en particulier des conclusions de sa vision dialectique de l’histoire. Hégel soutenait que la marche entière de l’histoire était une lutte dialectique vers la forme achevée, parfaite de la société. Tout les conflits, toutes les guerres, n’étaient que le déroulement normal de la logique dialectique, soit l’enchainement thèse-antithèse-synthèse. Dans un exemple classique, la marche de l’histoire de la révolution industrielle suivait ce modèle:

Thèse :Système féodal et domination par mandat divin de la noblesse.Antithèse :Montée en puissance de la bourgeoisie et du capitalisme marchand. Révolution française.Synthèse :Apparition du système démocratique libéral et capitalisme industriel.

Cet enchainement, qui n’est que le dernier enchainement à l’époque d’Hégel, fait dire à ce dernier que la marche de l’histoire semble achevée. Il ne semble pas exister de système plus avancé et plus moderne que la démocratie des lumières, la démocratie libérale et particulièrement le système bureaucratique de l’Allemagne de l’époque. Toutes les alternatives sont inférieures car, dans l’esprit des Hégéliens, le raisonnement dialectique prend pour acquis que chaque moment de l’histoire est précisément la synthèse aboutie du cheminement historique.

Karl Marx n’est pas dupe. Il vit un moment en Angleterre et y observe les conditions exécrables et horribles dans lesquelles les travailleurs y vivent. Ce système politique libéral et le système économique capitaliste (qui se soutiennent mutuellement comme larrons en foire) ne peuvent pas être les formes parfaites, achevées de la marche de l’histoire. Karl Marx publie son oeuvre Le Capital (Das Kapital) et y explique les fondements économiques du système capitaliste pour ensuite en faire une critique.

La critique Marxiste du système libéral capitaliste tourne autour de deux arguments centraux qui déconstruisent deux valeurs suprêmes du libéralisme et des philosophes des lumières: la liberté et l’égalité.

Le droit à la liberté des uns empiète sur la liberté des autres. L’individu vivant dans un système capitaliste n’a qu’une seule véritable liberté : vendre sa force de travail ou mourir de faim.

L’égalité devant la loi ne garantit aucunement l’égalité des chances ou l’égalité matérielle entre les hommes. L’inégalité est source de souffrances

Par conséquence, la pyramide sociale des temps antiques et médiévaux existe encore, seuls les acteurs ont changés. L’homme, la grande masse, est encore soumise à la volonté et à la domination d’une poignée d’individus.

En conséquence, le prolétariat, au bas de l’échelle, doit poursuivre la marche dialectique de l’histoire et renverser leurs maitres capitalistes pour créer une société égalitaire, sans classes.

Même aujourd’hui, cette lutte se poursuit.

«Ce qui distingue principalement l’ère nouvelle de l’ère ancienne, c’est que le fouet commence à se croire génial» – Karl Marx

Étudiant D :les précurseurs de la sociologie : Montesquieu | 09 octobre 2010http://www.blogg.org/blog-56820-billet-1254159.html HomoSociologicus.

Charles-Louis de Secondat, plus connu sous le titre de baron de Montesquieu peut être considéré comme l'un des premiers sociologues, bien que le terme n'existait pas encore à l'époque. Ecrivant au XVIII, il s'inscrit dans le courant de la philosophie politique  d'Aristote. Néanmoins, si  on le place généralement dans les précurseurs de la sociologie, c'est parce qu'il a tenté de saisir la diversité des modes de gouvernements des sociétés  de manière scientifique, en cherchant avant tout à déterminer, derrière la multitude des formes, l'unité de fond qui commande à chaque type de régime.Le terme de sociologie n'apparaîtra qu'au milieu du siècle suivant sous la plume d’Auguste Comte.

1. Une approche scientifique du socialMontesquieu tente d'expliquer de manière scientifique les différents types de gouvernements et de société de par le monde. Il cherche à découvrir, derrière la grande diversité des mœurs et des lois, un ordre social caché. Sa philosophie politique consiste à mettre de l'ordre là où semble régner le désordre, à rendre cohérent et intelligible un monde en apparence désordonné. « J'ai d'abord examiné les hommes et j'ai cru que, dans cette infinie diversité de lois et de mœurs, ils n'étaient pas uniquement conduits par leur fantaisie. »Il est le premier intellectuel à tenter de saisir les causes de l'organisation politique des sociétés de manière rationnelle. L'intention scientifique de sa démarche dans la compréhension du social fait de lui l'un des précurseurs de ce qui deviendra la sociologie. C'est dans son œuvre majeure L'esprit des lois qu'il expose sa théorie.Dans cet ouvrage, Montesquieu observe la grande variabilité du donné historique, que ce soit en termes de mœurs, de lois, de coutumes, d'institutions. Il va chercher à saisir de grands principes derrière cette multiplicité apparente du social. Pour cela, son raisonnement repose sur deux idées centrales :

derrière l'événement accidentel, il existe toujours des causes plus profondes. L'explication conjoncturelle ne vaut pas toujours. L'accident n'est pas toujours le fait du hasard. S'il s'est produit, c'est parce que des causes plus obscures ont conduit à ce qu'il se produise.

En outre, la diversité des mœurs et des idées peut s'organiser à l'intérieur d'un petit nombre de types. La variabilité apparente du social peut se réduire à un nombre réduit de modèles.

L'esprit des lois se décompose en trois grandes parties :- une 1ère partie où Montesquieu expose ces différents types de gouvernements- une 2ème partie où il tente de saisir les causes physiques (climatiques, géographiques) des modes de gouvernements- une 3ème partie où il tente de définir les causes sociales des types de gouvernements. 2. Une sociologie politique des types de gouvernementsNous pouvons représenter la théorie des types de régime politique de Montesquieu sous la forme d'un schéma. 

Types de régimes politiques

Régime républicain Régime monarchique Régime despotique

Principe de Gvt Vertu politique honneur peur

Sentiment collectif Amour de la loi,Dévouement au collectif

Maintien du rang, « petite » vertu peur

Type d'organisation politique

Souveraineté du peuple et légalité

Gouvernement autoritaire et légalité

Gouvernement autoritaire et arbitraire

Formes de relations interpersonnelles

Honnête, libre et égalitaire

Hiérarchisées et libres Douteuse, contrôlée mais égalitaire

 La vertu politique qui gouverne aux sociétés démocratiques (républicaines), repose sur un esprit collectif dans lequel les citoyens sont demandeurs de lois, et avec elles d'égalité dans leur application et leur sanction. La vertu politique consiste à voir que l'intérêt personnel doit toujours s'ancrer dans l'intérêt collectif, le particulier est inséré dans le tout.A partir de ce triptyque des modes de gouvernements, Montesquieu tente de comprendre et de repérer la cause de la diversité des sociétés. Selon lui, plusieurs causes peuvent expliquer la grande variabilité des sociétés et des types de régimes.La première cause est le climat, le territoire, la géographie d'une société. La taille d'une société a un rôle essentiel sur son mode d'organisation politique. Plus les sociétés sont grandes, plus elles doivent être

despotiques pour se maintenir. L'esprit collectif est d'autant plus unitaire qu'il est contraint et que le régime repose sur la peur. En revanche, les sociétés de petite taille sont plus facilement démocratiques.De même, le climat et le relief déterminent un type de développement économique et démographique. Or, le nombre des habitants d'une société détermine à son tour l'état des techniques de cette société. Plus les individus y sont nombreux, plus le travail aura tendance à être divisé et l'innovation à s'y développer (Marx, Smith, Durkheim).Les causes physiques ont donc un impact important sur le mode d'organisation économique, sociale et politique d'une société.En outre, les « mœurs et manières » (corrélatives à ce qu'on appellerait aujourd'hui les valeurs et les normes) ont également un rôle primordial dans la détermination d'un certain type d'esprit collectif. Le gouvernement républicain repose sur une certaine conception des relations aux autres, basées sur la liberté et l'égalité. Ces valeurs déterminent à leur tour un mode de fonctionnement du politique.Pour Montesquieu, il existe des causes plus déterminantes que d'autres dans le mode de régime politique d'une société, expliquant la grande diversité des situations historiques. D'une manière générale, les sociétés traditionnelles sont davantage influencées par les causes physiques/climatiques que les sociétés complexes, où les mœurs ont un rôle plus essentiel.Pour autant, au-delà des impacts plus ou moins prononcés de certaines causalités (physiques, sociales, politiques), ce qui détermine in fine le mode d'organisation d'une société c'est plus globalement, l'esprit général d'une nation. Ce qu'il appelle ainsi correspond à la manière d'être, d'agir, de penser et de sentir d'une collectivité particulière, telle que l'ont faite la géographie et l'histoire. Ainsi, derrière la variabilité des sociétés, Montesquieu cherche à saisir ce qui détermine les types de sociétés, et le trouve dans l'esprit général d'une nation, sorte de concept résultant de la confluence de causalités morphologiques et climatiques, sociales, morales et politiques. Partant de la diversification sociale, il tente de percer l'unité sous-jacente des sociétés.À l'inverse, Auguste Comte, père de l'école positive française, partira de l'unité humaine posée comme postulat pour essayer in fine de retrouver la diversité.