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Coraf Action Coraf Action 4e bimestre 2014 www.coraf.org PRODUCTEURS ET UTILISATEURS AU CENTRE DE LA RECHERCHE AGRICOLE LETTRE D'INFORMATION BIMESTRIELLE POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE N° 73 Afrique de l’Ouest 2012-2013 : le Programme sur les semences fait des avancées notables D ANS CETTE « JUNGLE » QU EST LE MONDE du partenariat, parvenir à d’autant de soutiens est déjà la première garantie de succès d’un projet ou pro- gramme. En contribuant au Program- me détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) de l’U- nion africaine-NEPAD, aux Politiques agricoles communes de l’UEMOA et de la CEDEAO (voir précédente édition) et à l’initiative Nourrir le futur du bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID, c’est, pourtant, à cela qu’est arrivé le Program- me sur les semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP) que partage sept SNRA du CORAF/ WECARD. L’enjeu est de taille : apporter sa pierre à l’amé- lioration durable de la productivité agri- cole dans la sous-région. Les résultats Un champ de semences de pré-base de riz NERICA cultivé, en juillet 2013, grâce à l’appui du PSAO/WASP, à M’Be, en Côte d’Ivoire.

CORAF Action N.73

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Coraf ActionCoraf Action4e bimestre 2014

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PRODUCTEURS ETUTILISATEURS AU CENTRE DE LA RECHERCHE AGRICOLE

LETTRE D'INFORMATION BIMESTRIELLE POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE

N° 73

Afrique de l’Ouest2012-2013 : le Programme sur

les semences fait des avancées notables

DANS CETTE « JUNGLE » QU’EST LE MONDEdu partenariat, parvenir à d’autantde soutiens est déjà la première

garantie de succès d’un projet ou pro-gramme. En contribuant au Program-me détaillé pour le développement del’agriculture en Afrique (PDDAA) de l’U-nion africaine-NEPAD, aux Politiques

agricoles communes de l’UEMOA et dela CEDEAO (voir précédente édition) età l’initiative Nourrir le futur du bureauAfrique de l’Ouest de l’USAID, c’est,pourtant, à cela qu’est arrivé le Program-

me sur les semences en Afrique del’Ouest (PSAO/WASP) que partage septSNRA du CORAF/ WECARD. L’enjeuest de taille : apporter sa pierre à l’amé-lioration durable de la productivité agri-cole dans la sous-région. Les résultats

Un champ de semences de pré-base de riz NERICA cultivé, en juillet 2013, grâce à l’appui du PSAO/WASP, à M’Be, en Côte d’Ivoire.

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ECHOS DE LA RECHERCHE REGIONALEECHOS DE LA RECHERCHE REGIONALE

préliminaires de l’année 2012-2013 (août-septembre), vont-ils dans ce sens ?Elles le sont, sans aucun doute. Et les causes sont, d’abord,à rechercher sur le chemin parcouru vers le dessein assignépar les SNRA initiateurs et demandeurs du Bénin, BurkinaFaso, Ghana, Mali, Niger, Nigeria et Sénégal. Ils somment lePSAO/WASP qui pose, depuis sa création, des actes àmême de conduire à l’augmentation de leur capacité d’appro-visionnement en semences de 12 % à 25 % dans les 5 ans,entre 2012 et 2017. Un des vastes chantiers entamés étant la construction d’uneAlliance inclusive qui met ensemble, dans un même véhicule,les ressources expertes d’un large éventail d’acteurs regar-dant dans la même direction que le Programme. Tous animésqu’ils sont de l’intention d’optimiser les moyens et de créerdes synergies. Et c’est d’autant plus important que ses activi-tés éclaboussent par la suite les 8 autres pays de la CEDEAOainsi que la Mauritanie et le Tchad.Pour bâtir cette Alliance des industries semencières en Afriquede l’Ouest (ASIWA), le PSAO/WASP mène des actions arduesde sensibilisation des acteurs, pour qu’ils en aient un communentendement. De même, la série de consultations, qui suivirent,ont fait se réunir les représentants des Partenaires techniqueset financiers, des organisations sous-régionales, régionales etinternationales, des systèmes semenciers nationaux, duSecteur privé, des Associations de commerce des semences etdes Organisations de producteurs.

Une évaluation institutionnelle, professionnelle et infrastructurelle des capacités des SNRA

Les résultats de ce cheminement ne se sont pas fait prier.Dans un premier temps, ils se résument en une forte adoptionou réelle appropriation du Programme ; en une franche as-similation des rôles, responsabilités et ressources ; en unengagement sans failles des principales Organisations éco-nomiques régionales (OER) et des Ministères de l’agri-culture pour rendre operationnelles les unités PPAO/WAAPP-PSAO/WASP, dans chaque pays. Dans un second temps, ils se résument à ce tour de mainréussi par tous les acteurs à finaliser le Plan d’action 2013assorti des rôles et budgets assignés ; à la mise en place deréseaux des producteurs de plants, des contrôleurs de qualité,des certificateurs ainsi que des membres de la brancheAfrique de l’Ouest de l’Association africaine du commerce dessemences (AFSTA) ; à une adhésion renforcée par l’enregis-tremnt de prestigieux membres qui ont pour nom la FAO,l’Iowa State University, le Secteur privé indien, la FondationSyngenta qui a apporté un concours supplémentaire à la miseen vigeur de la règlementation communautaire sur lessemences au Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger et Nigeria.A cet égard et faisant suite à plusieurs consultations, notam-ment avec le bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID, desérieuses perspectives, offertes par les partenariats naissants,s’ouvrent non seulement sur la fondation de l’ASIWA, maiségalement sur l’identification des principaux gaps et domainesd’intervention et de collaboration. C’est dans ce sens que laCommission de la CEDEAO confia au CORAF/WECARD lacoordination de l’ASIWA, du Comité Ouest africain des

semences végétales et plants (COASem) ainsi que desComités nationaux sur les semences (CNS). D’où sa pleine implication dans la tache d’amener les Minis-tères de l’agriculture des Etats de la zone CEDEAO-UEMOA-CILSS à publier, dans leur journal officiel, la réglementationcommunautaire sur les semences pour la voir, partout, entreren vigueur. Suivi en cela par le PSAO/WASP, le CILSS/INSAH, le Seed Science Center d’Iowa State University(SSC/ISU) et l’Institut sénégalais de recherches agricoles(ISRA) qui entrent en partenariat dans un groupe de travailchargé de définir des approches consensuelles capables defaciliter sa mise en œuvre nationale ainsi que le commerceintra-communautaire des semences.Se déclenche alors l’élaboration d’une liste nationale de miseen quarantaine des ravageurs aussi bien au Togo qu’au Beninet Ghana, ce qui préfigure la base d’une liste régionale dumême nom indispensable pour le développement du com-merce intra-régional des semences. D’autant qu’ils sont pré-sentement 13 pays, sinon plus, dans la zone CEDEAO-CILSS, à ne pas l’avoir établie. Dans un trosième temps, ils se résument à une évaluationinstitutionnelle, professionnelle et infrastructurelle des capaci-tés des SNRA — Sénégal, Mali, Niger, Nigeria, Ghana etBénin — à produire des semences de pré-base. Elle révèled’importantes lacunes dues au manque d’infrastructures etd’expertise. Toute une strategie est alors dessinée et un cur-ricula développé pour une mise à niveau des aptitudes etcapacités des agents des Sccteurs public-privé. Du côté desAssociations nationales de commerce des semences(ANCS), on est soulagé de constater leur appropriation crois-sante et performante en matière de gouvernance, de gestionet de commerce et l’identification de leurs défis.

Tous les pays ont vendu leurs semences à l’intérieur de leurs frontières

Dans un quatirème temps, une politique genre est dévelop-pée et prise en compte dans les activités du Programmeconformément à celles des Politiques en la matière duCORAF/ WECARD et de l’USAID. Il en est de même d’unsystème de suivi performant pour traquer tout signe de pro-grès, un Plan de gestion de la performance pour servir d’outilde planification, des instruments de suivi-évaluation à par-tager avec les spécialistes nationaux des semences, de lapublication par 5 pays de la règlementation semencière com-munautaire dans leur journal officiel.Dans un cinquième temps, 24 législateurs togolais dessemences ont vu leurs capacités renforcées dans les do-maines de l’examen technique des variétés et plants pourl’enregistrement dans le catalogue national des plants, varié-tés et espèces, sur la livraison des variétés et la gestion desdonnées sur l’information technologique. Deux cent qua-rante-huit producteurs de plusieurs pays sont formés, dont120 dans les domaines des principes et techniques de pro-duction des semences de pré-base, 104 dans celui de la ges-tion de l’agro-business et 24 dans celui de la règlementationsur les semences. Deux cent quatre-vingt-neuf spécialistesghanéens, nigerians, nigériens et burkinabè se sont perfec-tionnés dans les domaines de la politique en matière de sys-

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ECHOS DE LA RECHERCHE REGIONALE

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Tableau 1 : Production de semences par rapport aux prévisions dans 6 pays d’Afrique de l’Ouest

Dans un sixième temps, les résultats se résument, enmatière de communication, à l’édition d’une page web departage des informations avec les acteurs, c’est-à-dire uneplatforme électronique de transaction sur les semencesfacilitant la marche des affaires parmi les acteurs duSecteur privé et des utilisateurs. Tout y est dans l’informa-tion de marché sur les semences : types, origines, quanti-tés, qualités et prix. Le site est alimenté par des personnesfocales formées à cet effet, dans 13 pays. L’objectif visé :un système d’information régional sur les marchés dessemences à jour et le développement de la commercialisa-tion au niveau régional.A ce propos, la demande en semences y a fait l’objet d’uneestimation permettant de mesurer la valeur du marché dessemences de la sous-région Afrique de l’Ouest. De chaquepays, arrivent les données relatives à la production, auxbesoins potentiels, à l’approvionnement actuel en semenceset à leurs prix determinant la valeur attractive des investis-sements du marché (voir tableau 2 et Figures 1 et 2). Les filières visées étaient le maïs, le sorgho, le millet, le riz, leniébé et l’arachide.

Figure 1 : Besoin potentiel et approvisionnement actuelen semences à partir de 13 pays de l’Afrique de l’Ouest

tèmes semenciers, de la production de semences et dudéveloppement de l’ago-business.En 2013, les previsions de formation sont de 601 apprenantsainsi répartis : 75 dans la fourniture de vaiétés, 125 dans lecontrôle de qualité, 60 dans la certification phytosanitaire, 60dans la production de smences de pré-base, 21 dans la main-tenance et la production de semences de pré-base, 35 dansl’équipement, 105 dans le contrat de license, 120 dans la pro-duction de semences de base et de semences certifiées, latransformation, le stockage et la commercialisation. Pendant ce temps, au Ghana, Sénégal et Niger qui avaientprévu 58,5 hectares et consacré 41 (70 %) à la multiplicationdes semences de pré-base pour la production de semencescertifiées, dont 10 hectares pour le maïs, 12 pour le sorgho et19 pour le riz, les rendements ont atteint 48 000 tonnes demaïs, 72 000 tonnes de sorgho et 190 000 tonnes de riz (voirtableau 1).

Tableau 2 : Besoins et approvionnement en semences etleur valeur

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Un champ de semences de pré-base en priode de maturité, en septembre 2013, appartenant à l’Institut sénégalais de recherches agricoles.

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALEECHOS DE LA RECHERCHE REGIONALE

Dans un septième temps, une autre étude était lancée dansle but d’évaluer la situation présente des ANCS et de voirgrandir leur appropriation, gouvernance, gestion, perfor-mance commerciale, mais aussi leurs contraintes de fonc-tionnement. Avec comme visée ultime de les revitaliser etd’appuyer leur participation au Comité national des semen-ces et au Comité de délivrance des variétés et de les assister

à se perfectionner dans leur rôle de plaidoyer pour la mise enœuvre effective de politiques et de règlementations natio-nales et régionales. Elle révèle qu’elles sont officiellement reconnues, leur appro-priation s’accrue d’année en année et à differents niveaux.Les semences vendues concernent le maïs, le riz, le millet, lesorgho, le niébé et le sesame. Tous les pays ont vendu leurssemences à l’intérieur de leurs frontières, excepté le BurkinaFaso qui les a exportées vers les autres pays de la sous-region. Les partenaires commerciaux sont les Etats, ONG etprojets. Une faiblesse est également notée au niveau del’accès aux crédits, du professionalisme des membres, de lagestion des ANCS, de leur système de gouvernance et deleur adhésion à la législation locale et régionale sur lessemences.

Contact : Anatole Yékémian KonéCORAF/WECARD, BP 48 Dakar RPCP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31E-mail : [email protected] : www.coraf.org

Figure 2 : Valeur potentielle et actuelle des semences àpartir de 13 pays de l’Afrique de l’Ouest

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

Igname : la technique la plus rapide pour

produire ses semences

ON NE LE DIT JAMAIS ASSEZ QUE LES SEMENCES SONT LAclef ouvrant la porte du corridor menant directementaux technologies. Combien de fois l’usage de ces

dernières ont-elles révélé les potentialités de celles amé-liorées dans le renforcement de la production, de la distri-bution et de l’utilisation des cultures alimentaires de base ?On en a, tous les jours, le cœur net comme avec le Projet« Promotion de la production de semences d’igname parl’utilisation de la technologie des cossettes » que parta-gent quatre SNRA du CORAF/WECARD, au sein du Pro-gramme sur les semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP) soutenu par le bureau Afrique de l’Ouest del’USAID. Le souci, que tous les acteurs ont derrière la tête,est de pouvoir accélérer l’impulsion de la productivité, de lasécurité et de l’autosuffisance alimentaires, en recourant àla plus efficace methode de multiplication rapide dessemences actuellement disponible. Bénéficiant du soutien de l’Australian Agency for Inter-national Development (AusAID), dans le cadre d’un par-tenariat avec le Commonwealth Scientific and IndustrialResearch Organisation (CSIRO) (Organisation fédéralepour la recherche scientifique et industrielle) d’Australie, ceProjet compte, pour ce faire, booster les rendements d’igna-me au Bénin, Ghana, Nigeria et Togo, en s’attaquant auxcontraintes de tout le système semencier et en favorisantl’adoption des variétés améliorées.L’enjeu est de taille, car l’igname est à la base de l’alimen-tation de plus de 100 millions d’Ouest et de Centre afri-cains, mais aussi un des symboles fondamentaux de laculture des gens de la forêt humide. La zone de prédilec-tion de sa culture, qui se trouve en Afrique de l’Ouest, està l’origine de plus de 95 % de la production globale, dont71 %, soit 37 millions de tonnes, sont à enregistrer au pal-marès du seul Nigeria.De même, le potentiel passe pour être un bon indicteur quela culture contribuerait à l’augmentation des exportationsdes surplus de production. Cependant, deux des plusténues contraintes de cette augmentation se trouvent êtrela rareté et le coût exhorbitant des semences saines d’igna-me. Or la disponibilité de ces dernières est la redoutablearme pour combattre la chûte des rendements et de laqualité de l’igame.

Produire des tubercules à partir de leurs parents

De surcroît, les projets, alignés sur le Programme détaillépour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA)de l’Union afriaine-NEPAD, s’adonnent à la recherche desplus rapides methodes de multiplication pour produire lessemences et les mettre à la portée des producteurs. C’estune assurance de haute portée significative pour consi-dérer l’igname dans la chaîne de sécurité alimentaire, selonque la haute qualité de ses semences peut exercer une

immense influence positive sur la productivité et le stockagedes tubercules en tant que sources de nutriments néces-saires à la croissance initiale de la plante et comme leursauveur des ravageurs et maladies. Dès lors, sans ambiguité aucune, la garantie de leur qualitéest le facteur causal de la future performance de chaqueplantule ou rejeton, par conséquent de son rendement. Unecertaine stabilité dans toute la chaîne de production y encou-ragerait également l’augmentation des investissements. Demême que la participation des chercheurs nationaux setraduirait par un partage des expériences survenues danschaque pays. Or aussi bien leurs capacités de production queleurs systèmes de distribution restent piètrement developés àcause des minables investissements consentis pour le sous-secteur. Tels sont les défis que doivent relever les principaux bénéfi-ciaires que sont les communautés rurales qui y gagnent enfourniture améliorée et durable des semences ainsi que lesproducteurs qui profitent des nouvelles techniques de pro-duction et de distribution, tous soutenus par des partenairestrès engagés (voir encadré 1)

Des partenaires qui ne lâchent pas priseNational Root Crops Research Institute (NRCRI),Umudike, NigeriaCrop Research Institute (CRI), Kumasi, GhanaInstitut togolais de recherche agronomique (ITRA)Institut national de recherches agricoles du Benin(INRAB)Root and Tuber Improvement and Marketing Program(RTIMP), GhanaProgramme de Développement des plantes à racineset tubercules (PDRT), BéninServices national d’appui-conseil et de vulgarisation(SNACV)Organisations de producteurs (OP)Organisations non gouvernementales (ONG)International Institute of Tropical Agriculture (IITA)Ibadan, NigeriaBureau Afrique de l’Ouest de l’USAID

Ainsi, le Projet de promotion de la production de semencesd’igname pourrait, avec toute l’assurance requise, espérer,ne serait-ce que de façon préliminaire, récolter les fruits de sadure labeur. De la part des technologies de démonstration,on peut s’attendre à identifier les varietés améliorées etsaines provenant des parents, à produire in vitro les plan-tules, à publier un manual de démonstration de la technologiedes cossettes d’igname. On peut s’attendre également àl’adoption effective des bonnes pratiques de production dessemences, à l’augmentation de la compréhension des tech-niques améliorées par les producteurs, à l’assimilation parles communautés des instruments et bonnes pratiques.

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

Au marché d’igname, le client a l’embarras du choix.

Quant à la production des semences, on s’attend à identifierles producteurs semenciers, à publier des outils de diffusionde l’information relative à la production et à la distribution dessemences appropriés, parce que adaptés à la manière de lesutiliser des communautés, à améliorer la productivité de laculture de l’igname ainsi qu’à l’application des coûts au circuitde production et de distribution, à developper la commerciali-sation des semences.ommercialisation Enfin, on s’attend au renforcement des capacités des pro-ducteurs à se servir de la technologie des cossettes, dans lebut de produire des tubercules à partir de leurs parents, àsavoir manier leur gestion et conservation, à mettre effecti-vement en œuvre les bonnes pratiques agricoles et à

consolider les connaissances des petits producteurs et descommerçants.

Contact : Armand FayeCORAF/WECARD, BP 48 Dakar RPCP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail [email protected] [email protected] : aramandfaye MY : armand.faye Internet : www.coraf.org

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

Pour 2014, le Programmesur les semences

se dote d’un Plan d’actioncomme d’une boussole

C’EST QUAND ON NE SAIT PLUS OÙ L’ON VA QU’ON RETOURNEd’où l’on vient ! N’étant pas dans ce cas de figure, leProgramme sur les semences en Afrique de l’Ouest

(PSAO/WASP) a conçu, en mi-2013, son Plan de travail pourl’année 2014. Mais à quoi peut-il bien lui servir concrètement ?A soutenir les actions de production et d’utilisation pérennedes semences de qualité des principales cultures, singuliè-rement les céréales. Ceci, dans les pays de la CEDEAO, del’UEMOA et du CILSS condamnés à échanger des expérien-ces entre eux et aussi avec le reste du monde pour réduireles doublures de tant d’efforts consenstis. Avec le soutien indefectible du bureau Afrique de l’Ouest del’USAID, ce Plan a pour but d’étalir, de manière inclusive, uneAlliance des industries semencière en Afrique de l’Ouest(ASIWA) opérationnelle, d’impulser la mise en oeuvre de poli-tiques et de règlementations nationales et régionales sur lessemences, de produire et d’utiliser les semences de pré-basede qualité; d’éccroître la fourniture des semences de base etdes semences certifiées.En conséquence, les bureaux regionaux et nationaux, desdémembrements de l’Alliance qui sera bel et bien lancécomme une structure de corrdination des systèmes semen-ciers, sont appuyés et renforcés en équipments. Du coup,des partenaires suppélmentaires nationaux, régionaux etinternationaux sont appelés à jouer des rôles tout à fait parti-culiers. Il en est de même du Comité Ouest africain dessemences végétales et plants (COASem) en tant que respon-sable de la coordination des Comités nationaux des semences(CNS) et de l’élaboration des catalogues nationaux etrégionaux des variétés.

Manque de mecanismes de renforcement des lois et réglementations…

Dans la même optique et afin de voir appliquer la règlemen-tation communautaire de la CEDEAO sur les semences (voirprécédente édition), les agents des services de contrôle etde la règlementation verront leurs capacités renforcées, toutcomme ceux des SNRA, unités de recherche, entreprisesd’agro-business du Secteur privé, Associations nationales decommerce des semences (ANCS). Aux producteurs de semence de base, il sera produit et livré88 tonnes de semences de pré-base comprenant 21 tonnesde maïs, 14 tonnes de sorgho, 42 tonnes de riz irrigué, 11 tonnesde riz pluvial destinés aux Hauts Plâteaux. Il va donc falloirexploiter des champs de 64 hectares ainsi répartis entre 25 hectares de maïs, 14 hectares de sorgho, 25 hectares deriz irrigué et de riz pluvial. Pour y parvenir, les capacités de 686 personnes sont à ren-forcer par la formation dans les domaines variés de la chainede valeur semencière. Il s’agit, en effet, de 260 agents de la

règlementation semencière pour l’application de la règlemen-tation communautaire ; de 86 personnes des unités semen-cières des SNRA sur les bonnes pratiques de production etde fourniture de semences de pré-base ; de 120 agents desentreprises semencières du Secteur privé sur les bonnes pra-tiques en matière d’agro-business ; et de 120 personnes deplus sur les techniques et practiques de la production dessemences. Et ce n’est pas tout, car les enterprises semencières se voientaccorder le privilège de la formation de 89 agents supplé-mentaires dans le domaine de la conception du Plans d’af-faire (business plans) qui ouvrent les portes des services dedéveloppement, dans les domaines des emprunts ou cré-dits, etc. Pour faire complet, ajoutons-y la formation desreprésentants des 7 ANCS, tout comme celle de 3 candidatsen amtière de mastère en sciences et en technologies. L’enjeu est d’arriver à satisfaire les besoins des producteursqui ont pour précieuses ressourecs à la fois les semences etles autres plants et pour contraintes une florigène de risqueset incertitudes, singulièrement en ce qui concerne le chan-gement et la variabilité climatiques. Tout comme les indus-tries locales qui, de leur côté, sont tout aussi bien limitéesdans leur accès aux semences de qualité que dans la consti-tution du capital technique et financier, de la faiblesse et dupiteux état des équipements, de l’absence de demandeintéressant le Secteur privé, du manque de mecanismes derenforcement des lois et réglementations facilitant le com-merce des semences.

Pour sensibiliser les producteurs sur leur protection contre les pesticides

En matière d’appui institutionel, la conviction est faite auPSAO/WASP que le renforcement des capacités induit nonseulement sa mise ne œuvre, mais aussi les aptitudes dupersonnel à conduire les activités au niveau national commerégional et à élaborer les accords de partenariat. De tellesorte qu’en 2013, les efforts consentis sont dévolus audéveloppement de partenariats regionaux et nationaux. En2014, au moins 6 nouveaux partenariats seront noués pourtester les variétés, effectuer des démonstrations de fertilisa-tion par les semences, de former les agents sur les techno-logues des semences, l’agro-business et la réalisation descatalogues sur les semences. En matière de production ou de diffusion des resultats, lesefforts consentis ont proté sur les articles scientifiques, arti-cles de vulgarisation des résultats de recherche, brochures,fiches techniques, émissions, films, etc., afin d’en publier aumoins 5, en 2014. A travers une page web insérée dans lesite du CORAF/WECARD, est développée une base de don-nées d’un système semencier régional qui englobe le per-sonnel, les titres des productions, prix, valeurs sur le marché,ressources et opportunités existantes, dans la même année.Au niveau politique, la question genre n’est pas en reste, vuque les femmes, pour ne prendre que leur exemple, cons-tituent la majorité des forces laborieuses agricoles. Pourtant,elles participant pour peu dans les décisions prises quiinfluencent le marche. D’où tout le travail de plaidoyer àenclencher pour permettre leur accès aux ressources, y com-pris la terre pour la production de semences, les technologiesadaptées, les crédits, etc. Au moins 30 à 45 % d’entre elles,

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

comme prévus par la Politique genre du CORAF/WECARD,seont intéressées, tout comme les groupes vulnérables quesont les veuves, les jeunes et les ndividus souffrant du sida etde la tuberculose. A léchelle strictement agronomique, le parachèvement d’unehaute productivité nécessite ineluctablement, il va sans dire,l’usage des fertilisants. C’est pourquoi, doivent concrètementvoir le jour des politiques environnementales à envergurenationale et sous-régionale, incluant des Plans d’atténuationenvironnementale et de suivi qui consacrent la sauvegardedes éléments que sont l’air, les sols, les eaux, la faunesauvage et les personnes. C’est également la voie royalepour augmenter la prise de conscience sur la problématique

que repésentent les pesticides, pour atténuer leurs risquespuvant survenir sur les sites, pour sensibiliser les producteurssur leur protection contre les pesticides et pour assurer laprotection des ressources naturelles et environmentales.

Contact : Ernest Assa AsieduCORAF/WECARD, BP 48 Dakar RPCP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31E-mail : [email protected] Skype : ernestasieduInternet : www.coraf.org

En voici des semences destinées aux échanges(crédit photo, SciDev.Net)

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

A Abuja, les semenciers ont appris à se prendre en charge

Comment batir les capacités demise en oeuvre de la règlemen-tation communautaire de laCEDEAO sur le commerce dessemences et fouetter la produc-tion de celles de qualité, dansla sous-région ? Répondant àcette question, le Programnesur les semences en Afrique del’Ouest (PSAO/WASP) n’y estpas allé par quatre chemins :faire se former tous les acteurs,où qu’ils se trouvent dans les sept pays concernés, ets’armer des connaissances les rendant aptes à assumerce défi. C’était en février-mars 2014, à Abuja. Producteurs primaires de semences de pré-base, res-ponsables des unités semencières des SNRA, inspec-teurs et spécialistes nationaux se sont perfectionnésdans les différentes catégories de tests culturaux (DSU/VCU), la gestion des données de vulgarisation des varié-tés, le catalogage, la maintenance des semences de pré-base et les droits de propriété intellectuelle en matièred’affaires sur les semences. Et la rencontre n’a pas déçu les organisateurs. Loin s’enfaut, car tous les experts ont été mobilisés, les bénéfi-

ciaires ont vu leurs capacités imprégnées du contenu durèglement communautaire, leurs connaissances sur lesprocédures de règlementation variétale, la vulgarisationet le catalogage améliorées dans toute la chaîne devaleur des semences, leurs capacités de maintenanceet de production des semences de pré-base renforcéeset le droit de propriété intellectuelle, la protection des va-riétés par la patente (variétés patentées) ainsi que lacontractualisation assimilés et adoptés.Cette rencontre ne leur a pas seulement valu ces resul-tants patents, elle a également permis qu’ils arrêtent lesfutures actions à mener. En voici quelques-unes : suivrel’effectivité de la bonne dissémination des semences etlever les barrières nationales qui l’empêchent ; élaborerune stratégie d’application des différents plans d’actionmis au point pour chaque domaine thématique retenu aucours de la formation reçue ; commencer à trouver lesarrangements nécessaires à la tenue d’une formationsimilaire dévolue aux auteurs des autres pays de l’Afriquede l’Ouest.

Par Ernest A. Asiedu

A Accra, les chercheurs au chevet du niébé malade d’un insecte foudroyeur

Les producteurs Ouest afri-cains ont, sans relâche, fini paridentifier Maruca comme étantl’un des pires insectes enne-mis de la production de niébé(Vigna unguiculata). Le com-battre est donc un « imperatifcatégorique » pour tous lesacteurs intervenant dans l’agri-culture. Qui dit productiondisant semence, le Programmesur les semences en Afriquede l’Ouest (PSAO/WASP), qui entend y contri-buer, adécidé, avec ses partenaires de tout acabit, d’exploiterau mieux le règlement communautaire de la CEDEAOsur les semences, plus particulièrement les dispositionsrelatives aux variétés génétiquement modifiées (VGM).Cela s’est passé, à Accra, en mi-avril 2014.

Il y a, en effet, de quoi se mobiliser comme un seulHomme pour faire face et le traquer jusque dans sondernier retranchement. Maruca fore les gousses, lespapillons pondent leurs oeufs sur la plante de niébé etses chenilles naissantes s’y nourrissent, affectent dra-matiquement le nombre de ses feuilles, de ses fleurs,de ce fait la quantité et la qualité des semences, etentraîne de sévères pertes de récolte. Des insecticides sont utilisés pour lutter contre ce rava-geur, mais ils coûtent chers et sont faiblement disponi-bles pour les paysans. De surcroît, leur emploi affectedangereusement la santé humaine, faute d’une mau-vaise formation pratique de ces derniers. Dès lors, secomprend pourquoi l’emploi à grande échelle de pro-duits transgéniques de niébé qui sont capables de seprotèger eux-mêmes des redoutables attaques de cetinsecte. Ce qui va les rendre moins chers et plus dispo-nibles, surtout dans les contrées où il sévit.Le niébé résistant au Maruca contient les gènes Btcry1Ab et nptII. Le gène Bt est derivé de la bacterie dusol appelée Bacillus thuringiensis. La protéine Bt, pro-duite par la modification des plants de niébé, est

Par Paul Senghor

Semences de maïs

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

Les varietés de maïs tolérantes à la sécheresse à l’ordre du jour à Abuja

Prendre les devants pour pro-duire en 2014 des semences depré-base, tel est le but recher-ché par le Projet sur les variétésde maïs tolérantes à la sécheres-se pour l’Afrique (Dought Tole-rant Maize for Africa, DTMA) duProgramme sur les semencesen Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP), en organisant, en finavril 2014, au siège de l’IITA(International Institute for Tropi-cal Agriculture), à Abuja, un atelier de planification et devalidation.A partir du moment où l’IITA a développé moult variétésà pollinisation externe (allogames), lignées consanguineset variétés hybrides très précoces, précoces, médianeset tardives pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, dontplusieurs proviennent du Projet DTMA, il est de bon tonde les diffuser au Ghana, Nigeria, Benin et Mali, quandd’autres sont en voie de vulgarisation et de commerciali-sation. A cause des limitations financières, quelques pays, dontle Burkina Faso, le Niger et le Sénégal, caractérisés parun haut potentiel d’accroissement de la production et dela productivité du maïs, ne disposent guère de l’opportu-nité d’évaluer la disponibilité des nouvelles variétés ethybrides consacrées à la vulgarisation et à l’adoption,tout simplement parce qu’ils ne sont pas partenaires duProjet DTMA.

présentée comme étant identifique à la protéine natu-relle et équivalente à la protéine utilisée en tant quebiopesticide par l’industrie agroalimentaire.Quant au gène nptII, issu de la bactérie Escherichiacoli, il produit l’enzyme néomycine phosphotransferaseII, qui est utilisée telle qu’un marqueur de sélection desplantes à l’usage des chercheurs qui se soucient d’i-

dentifier les plantes parmi celles à qui le gène Bt estincorporé. Cette rencontre a donc permis que les participantsvoient la nécessité de prendre en compte, dans le futurcatalogue national des espèces et variétés, des règleset procédures requises pour les VGM. Elle a aussipermis au CORAF/WECARD de discuter collaborationavec l’INERA (Institut de l’environnement et desrecherches agricoles) du Burkina Faso, avec le Minis-tère fédéral de l’environnement sur la biosécurité ainsiqu’avec le National Agricultural Seed Council duNigeria ; pour voir dans quelle mesure mieux assurer lacoordination des activités des Programmes du CORAF/WECARD sur les semences et la biotechnologie et labiosécurté au Ghana avec le CSIR (Coucil for Scientificand Industrial Research) ; et, enfin, pour mieux échangeravec l’AATF (African Agriculture Technology Fondation)sur le règlement communautaire de la CEDEAO.

Semences de riz

Cette rencontre est venue à son heure, parce qu’ellepermet essentiellement au PSAO/WASP de partager lesinformations relatives au règlement communautaire de laCEDEAO, de valider les plans de production dessemences de pré-base de l’IITA pour 2014 et de forgerles actions de leur dissémination selon les besoins despopulations ciblées au Nigeria. Mais les résultats ont-ils été au rendez-vous ? Oui. Et onen veut pour preuves, l’amélioration de la visibilité duPSAO/WASP grâce à la fécondité du partenariat avec lesSNRA impliqués ; la compréhension du règlement com-munautaire de la CEDEAO, notamment dans ses deuxvolets besoin de commencer les essais — sur leshybrides de maïs et variétés allogames précoces, média-nes et très précoces, tolérantes et résistantes au stress— et impulsion de l’élaboration des catalogues nationauxet régionaux ; le développement d’une politique de pro-tection des variétés par la patente et de promotion del’échange des semences de pré-base usant des contratscomme moyens de traquer la qualité et la documentation

Par Folarin Sunday Okelola

Semences de niébé.

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALEECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

Coraf Action

Lettre d’information trimestrielle du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles. Le CORAF/WECARD est une association internationale a but non lucratifnée, en mars 1987, et regroupe actuellement 22 Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) de la sous-région. Il s’appelait alors la Conférence des responsables de recherche agronomique africains etfrançais, changée, en 1995, en Conférence des responsables de larecherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre, puis, en son actuelnom, en 1999. Le CORAF/WECARD a pour vision et pour mission la réduction durable de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire par une augmentation de la croissance économique induite par l’agriculture et l’amélioration durabledu système de recherche agricole, de la productivité, de la compétitivité etdes marchés par la satisfaction des principales demandes des acteursadressées aux SNRA.Parmi celles-ci, les données et informations scientifiques vulgarisées quevéhicule, depuis octobre 1996, Coraf Action éditée avec à travers leProgramme sur les semences en Afrique de l’Ouest du CORAF/WECARD,le présent appui financier bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID (UnitedStates Agency for International Development).

Directeur de publicationHarold Roy-Macauley

Directeur de la rédactionAbubakar Njoya

Directeur adjoint de la rédactionAnatole Yékéminan Koné

Rédacteur en chefArmand Faye

Comité de rédaction et de lectureErnest Assah Asiedu, George Muluh Achu,

Vincent Joseph Mama, Abdourahmane Sangaré,Mbène Dièye; Sidi Sanyang,

Hamadé Kagoné, Abdulai Jalloh,Niéyidouba Lamien, Folarin Sunday Okelola, Yacouba Diallo,

Julienne Kuiseu, Jérôme Konan Kouamé, Mika Ndongo

Mise en pagesNgor Sarr

Alassane Dia

Postage en ligneGorgui Alioune Mbow

Documentation, édition et diffusionCORAF/ WECARD

Version anglaise disponibleCORAF/ WECARD, BP 48 Dakar RP

CP 18523, Dakar, SénégalTél. : (221) 33 869 96 18Fax : (221) 33 869 96 31

E-mail : [email protected] : [email protected]

Internet : www.coraf.org

ISSN : 0850 5810

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Les entreprises sénégalaises des semences sorties plus que

confiantes d’une formation à Kaolack

Gestionnaires du Secteur privé,pro-ducteurs et vendeurs de semencesdu SNRA du Sénégal se sont ren-contrés, en fin avril 2014, àKaolack,au centre-sud du pays, pour se per-fectionner dans la production etl’approvisionnnement de semencesde qualité de maïs, de riz et desorgho, la gestion des affaires et lacommercialisation. C’était à l’invita-tion du Programme sur les semen-ces en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP) du CORAF/WECARD.L’occasion était belle pour apprendre les principaux concepts et technologies de transformation des semences,la production et la commercialisation des semences de pré-

appropriée ; l’acceptation par tous les SNRA de se servirdu modèle de fonds de roulement employé par lePSAO/WASP et les Instituts nationaux de recherche agri-cole (INRA) en matière de production de semences depré-base afin d’assurer une certaine durabilité au-delà dela fin du Projet ; l’accord obtenu de voir signer un proto-cole d’entente par l’IITA et les SNRA du Projet DTMApour la production de semences de pré-base ; la détermi-nation de la production des quantités de semences depré-base de maïs dans chaque pays en 2014 ainsi qu’ilsuit : 346 kilos au Sénégal, 312 kilos au Niger, 588 kilosau Nigeria, 346 kilos au Bénin, 415 kilos au Ghana, 346 ki-los au Mali et 346 kilos au Burkina Faso.Ainsi, maintenant, les participants disposent des coudéesfranches pour arrêter les actions à venir. Poursuivre letransfert des fonds vers le bureau régional de l’IITA, pourque l’approvionnement en semences de pré-base puissecommencer dans chaque pays. S’asssurer que le proto-cole d’entente relatif à l’échange de semences soit signéet que les actions soient initiées pour l’usage du matérielgénétique. Achever l’action de procuration des équi-pements de transformation et de laboratoire destinés auxINRA. Etablir une stratégie assurant la fonctionalité ducatalogue national des espèces et variétés des SNRA duPorjet DTMA, qui favorise la publication et la vulgarisa-tion du matériel végétal développé. Veiller à la consolida-tion d’un partenariat fort avec le Projet DTMA, aveccomme but final d’en faire un champion du changementassurant la mise en œuvre des tests de spécificité, d’uni-formité, de stabilité (DUS, en anglais) qui détermine lavaleur des cultures et de l’utilisation des tests (VCU) surla base du manuel ou guide de la CEDEAO.

base, de semences de base et de semences certifiées, lestests et le contrôle de qualité, le stockage, les contrats dedeveloppement commerciaux, le plan d’affaires, le plan de

Par Yacouba Diallo

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NOTE DE LECTURE

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développement, la comp-tabilité, le calcul des coûts,la fixation des prix, larecherche de marchés, lesnégotiations commercia-les.Au Sénégal, comme dansles six autres pays quecouvre ce Programme, unsystème semencier mo-derne très fonctionneldevrait comprendre toutesles principales compo-santes du SNRA s’activantle long de toute la chaînede valeur, mais ce n’estguère encore le cas. Puis-que les systèmes natio-naux sont tous affaiblis parla pénurie des capacitéshumaines, institutionnelles

et infrastructurelles du Sec-teur privé qui le rendent in-

capable à satisfaire lesbesoins du marché et àmettre en pratique le rè-glement communautairede la CEDEAO.De plus, ils ne disposentpas non plus de systèmesde prévision de la deman-de en semences et d’infor-mation de marché et deréseaux de commerçantsagricoles. Enfin, y est faiblel’accès aux crédits et ysont non coordonnées lesinitiatives. Ce sont-là autant de rai-sons pour lesquelles ilfallait procéder à ce ren-forcement des capacitésqui gage sur l’augmenta-tion de l’approvisionne-ment des producteurs ensemences de variétésaméliorées par les entre-prises. Et ceci étant vala-ble pour tous les SNRAconcernés, le PSAO/WASPorganise depuis des ate-liers nationaux, essentiel-lement pour que les béné-ficiaires soient en mesurede satisfaire les diversbesoins de jour en jourcroissants.

Semences de millet.

Rapport final. Evaluationdes capacités des labora-toires nationaux et régio-naux d’Afrique de l’Ouestqui pourraient servir decentre d’excellence de laCEDEAO et du CORAF/WECARD en biotechnolo-gie et biosécurité. ParAbdourahamane Sangaré, deCôte d’Ivoire.Après avoir abordé, dans lesdeux précédentes éditions, lesforces et faiblesses des capa-cités techniques des princi-paux labo des SNRA et Institutions internationales exer-çant dans la biotechnologie etla biosécurité en Afrique del’Ouest, puis du contexte sous-régional, régio-nal, continentalet mondial ainsi que desraisons qui justifient l’en-

treprise d’une telle étude, cedocument, de la plus hauteimportance pour le CORAF/WECARD (www. coraf.org) etla CEDEAO (Communautééconomique des Etats del’Afrique de l’Ouest) nous fait,dans cette présente édition,mieux connaître ces deuxnouvelles disciplines scienti-fiques ainsi que leurs multiplesapplications dans la vie detous les jours.Aujourd’hui, il ne fait plusl’ombre d’un doute que labiotechnologie moderne pa-sepour être le point de jonctionde la biologie, de la génétique,de la biochimie, de la microbi-ologie, de la bota-nique, de l’é-cologie, de la zoologie, de lamédecine, de la pharmacie,de la physique, de l’électron-

ique, de l’informatique, du gé-nie génétique, et la liste nes’arrête pas à ses spécialités. Ses applications sont possi-bles dans des domaines aussidivers que variés : l’agriculture,la sécurité alimentaire, l’indus-trie agroalimentaire, la santéhumaine et animale, les éner-gies, la préservation et la con-servation de l’environnement, lagénomique (étude de la cartegénétique), la bioélectronique,les biocapteurs (outils de détec-tion extrêmement puissants).Mais que signifie-t-elle ? Selon la FAO, elle est définiecomme étant le fait d’utiliserdes propriétés des organis-mes vivants pour produire desmatières et des services aubénéfice de l’humanité. En effet, des cellules souchesont la faculté de se différencieren n’importe quelle cellulespécialisée et de se structureren formant un être vivant, c’estce qu’on appelle la totipo-tence. D’autres expriment lafaculté de fixer l’azote de l’airau moyen de certaines bac-téries dénommées rhizobiumsqui sont de véritables biofertili-sants du sol. D’autres encoremanifestent la capacité de fer-menter les produits grâce àdes bactéries…Quant aux matières produites,ce sont les molécules biolo-giques dont on se sert dansles médicaments, vitamines,vaccins, hormones, enzymeset autres protéines.Maintenant, venons-en à cettecruciale question : quelle dif-férence fait-on entre la bio-technologie classique et labiotechnologie moderne, afinde voir la mesure de l’évolutionréalisée ?La biotechnologie classiqueuse de méthodes tradition-nelles, telles la sélection poureffectuer des croisements chezles espèces végétales et ani-males, la fermentation, la pro-duction d’enzymes, la culturein vitro des tissus végétaux ouanimaux. La biotechnologiemoderne, quant à elle, appli-

que les techniques in vitro auxacides nucléiques, notam-ment dans la recombinaisonde l’« acide des acides »qu’est l’acide désoxyribonu-cléique (ADN), l’intoduction di-recte d’acides nucléiques dansdes cellules ou organites, lafusion cellulaire d’organismesn’appartenant pas à la mêmefamille toxonomique (la toxo-nomie, science de la classifi-cation des êtres vivants, apour objet de les décrire et deles regrouper en entitésappelées taxons (familles,genres, espèces, etc.). Il faut tout de même préciserque ces techniques de labiotechnologie moderne sur-montent les barrières natu-relles de la physiologie de lareproduction ou de la recombi-naison et ne s’utilisant pasdans les techniques de repro-duction et de sélection de labiotechnologie classique.En somme, la biotechnologie,qu’elle soit classique ou mo-derne, se donne pour tached’améliorer et de sélectionnerdes plantes et autres organis-mes, d’étudier la diversité génétique, les facteurs patho-gènes ainsi que leur élimina-tion chez certaines espèces àmultiplication végétale, la mul-tiplication des plantes par laculture in vitro et leur transfor-mation débouchant sur lesOrganismes génétiquementmodifiés (OGM).Prochain article : les applica-tions de la biotechnologie quesont l’amélioration génétiqueet le génotypage ; la cartogra-phie génétique, l’identificationde la quantité de lipides surfaciques (QLS) et la carac-térisation des gènes ; le dépis-tage et l’étude des pathogè-nes chez les animaux et lesplantes ; la multiplication d’in-dividus et la conservation desressources génétiques ; latransformation des plantespour l’obtention des OGM ; labiotechnologie appliquée auxressources animales et halieu-tiques.