Upload
others
View
1
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Contes de Hans-Christian Andersen (Programme CPGE scientifiques 2021-
2023). Résumé, plan et citations.
Traduction et édition de Marc Auchet
Livre de poche n°16113
(les références paginaires sont données dans cette édition)
Résumé, plan et citations établis par
Bernard MARTIAL (source : http://potethiquealentstics.over-blog.com/)
Professeur de lettres-philosophie en CPGE scientifique)
1. LE BRIQUET (33)
En dupant une vieille sorcière qui voulait l’utiliser pour son propre compte, un soldat
rentrant de guerre s’empare d’un trésor gardé par des chiens. Le trésor lui permet de mener
grand train en ville jusqu’à ce qu’il ait dépensé le dernier sou. Mais le briquet lui permet de
retrouver la fortune et surtout d’entrer en contact avec une princesse recluse. Mais la famille
royale s’en aperçoit et le soldat est arrêté, emprisonné et condamné. Le briquet va lui
permettre une nouvelle fois de retourner la situation en sa faveur.
1. Le soldat, la sorcière et les trois portes (33)
2. Le soldat, le briquet et la mort de la sorcière (34)
3. La prodigalité du soldat à la ville (36)
4. Le soldat et la princesse (37)
5. La condamnation et le triomphe du soldat (39)
2. LA PRINCESSE SUR LE POIS (43)
Un prince parcourt en vain le monde à la recherche de la princesse idéale jusqu’au jour où
une jeune fille se présente au château, un soir de pluie. Pour s’assurer que c’est bien une
princesse, la reine la fait dormir sur vingt matelas et vingt édredons au-dessous desquels
elle a placé un pois.
3. LES FLEURS DE LA PETITE IDA (45)
À la petite Ida qui s’inquiète de voir les fleurs mourir, l’étudiant explique que si elles sont
dans cet état, c’est qu’elles ont dansé toute la nuit. Le soir venu, Ida assiste en effet au bal
des fleurs et le matin, elle enterre les fleurs défuntes.
1. Ida et l’étudiant qui raconte des histoires de fleurs (45)
2. Les fleurs du jardin botanique (47)
« A-t-on idée de faire croire des choses pareilles à cette enfant ! » se plaignit alors
l’ennuyeux conseiller de chancellerie » (48).
3. Le bal des fleurs (48)
« La poupée de cire sur le paquet de verges de la mi-carême grandit tout à coup et
tournoya au-dessus des fleurs de papier en imitant le conseiller de chancellerie : « A-t-
on idée de faire croire des choses pareilles à cette enfant ! C’est de l’imagination, ce sont
des stupidités ! » (51)
4. L’enterrement (54)
4. LA PETITE SIRÈNE
Au plus profond de la mer, le roi de la mer vit avec sa mère et ses six filles. A quinze ans,
chaque sirène a le droit de monter à la surface pour voir ce qui se passe. La plus jeune sirène
doit patienter. Quand le jour arrive, elle découvre un grand bateau sur lequel on fête le
seizième anniversaire d’un jeune prince. Mais la tempête éclate et le bateau sombre. La petite
sirène sauve le prince et le dépose sur une plage où des jeunes filles le prennent en charge.
Rentrée chez son père, la petite sirène vit dans la nostalgie de cette rencontre. Elle ne pense
qu’à une seule chose : devenir humaine, quitte à renoncer à ses privilèges de sirène. Elle se
rend alors chez la sorcière de mer qui lui fait boire un breuvage et lui coupe la langue : elle
a perdu sa queue de poisson au profit de jambes et elle est devenue muette. La petite sirène
rejoint la cour du prince mais celui-ci se marie avec la fille du roi voisin. Elle refuse
d’assassiner le prince pit se délivrer du maléfice et rejoint les filles de l’air.
1. Le roi de la mer, sa mère et ses six filles (55)
« Toute la journée, les enfants jouaient dans les grandes salles du château, envahies par
les poissons, ou s’amusaient à cultiver leur parcelle dans le jardin. Alors que chacune
de ses sœurs décorait son domaine avec des objets provenant de bâtiments naufragés,
la plus jeune, enfant étrange et réfléchie, (56) se contentait d’une statue de marbre
représentant un charmant petit garçon qui s’était noyé lors d’un naufrage, à côté de
laquelle elle avait planté un saule pleureur. »
2. Le temps est venu pour les cinq premières sœurs de monter à la surface (58)
« Dans une baie, elle voulut jouer avec des enfants qui pataugeaient dans l’eau mais ils
se sauvèrent, effrayés et un chien arriva en aboyant ». (59)
3. La petite sirène, l’anniversaire du jeune prince et le naufrage (61)
4. Le jeune prince sauvé (63)
5. La petite sirène veut retrouver le prince et être humaine (64)
6. Tristesse de la petite sirène à la cour de son père (68)
7. La petite sirène chez la sorcière de mer (69)
8. Un engagement fatal (70)
9. Le breuvage magique et la langue coupée (71)
10. La petite sirène avec des jambes et sans voix au château du prince (72)
« Tout le monde fut émerveillé, surtout le prince (73) qui l’appela sa « petite enfant
trouvée » et lui dit qu’elle resterait toujours et lui permit de dormir à sa porte sur un
coussin de velours. « (73)
11. Intimité de la petite sirène avec le prince qui projette de se marier (74)
« L’affection du prince pour elle grandissait de jour en jour ; il l’aimait comme on peut
aimer une enfant bonne et gentille, mais il ne lui venait pas à l’idée d’en faire une reine,
et il fallait pourtant qu’elle devienne sa femme, sinon, elle ne pourrait pas avoir une âme
immortelle, et le lendemain du jour des noces du prince, elle se transformerait en écume
sur la mer. « - Est-ce que ce n’est pas moi que tu aimes plus que (74) toutes ? »
« Je ne peux pas l’aimer ! elle ne ressemble pas à la belle jeune fille du temple à laquelle
tu ressembles ; si je devais un jour choisir une épouse, ce serait plutôt toi, mon enfant
trouvée muette aux yeux expressifs ! » Et il baisa sa bouche rouge, joua avec ses cheveux
et reposa sa tête sur son cœur. » (76)
12. La petite sirène accompagne le prince chez le roi voisin. Fiançailles du prince
avec la princesse (76)
13. Se délivrer du maléfice en assassinant le prince (77)
14. La petite sirène rejoint les filles de l’air (79)
« Invisible, la petite sirène déposa un baiser sur le front de la mariée, adressa un sourire
au prince et monta avec les autres enfants de l’air sur le nuage rose qui naviguait dans
l’atmosphère. A chaque fois que nous trouverons un enfant gentil dans une maison (80),
nos trois cents ans seront abrégés d’une année, mais si nous voyons un enfant vilain et
méchant, chaque larme ajoutera un jour à notre temps d’épreuve. » (81)
5. LES NOUVEAUX HABITS DE L’EMPEREUR (83)
Un empereur obsédé par ses habits se voit un jour proposer par de faux tisserands un tissu
fabuleux qui ne peut être vu par les gens idiots ou incompétents. Les escrocs demandent de
l’argent, de la soie et de l’or et font semblant de se mettre au travail. Deux émissaires de
l’empereur n’osent pas avouer qu’ils ne voient rien pour ne pas passer pour stupides ou
incapables. L’empereur lui-même est embarrassé et l’imposture généralisée se concrétise par
la procession grotesque. Mais un petit enfant crie la vérité que tout le monde finit par
reconnaître. L’empereur est obligé de terminer la procession.
1. L’empereur qui aime les beaux habits nouveaux (83)
2. Les habits invisibles des deux tisserands escrocs (83)
3. Deux émissaires de l’empereur n’osent pas dire qu’ils ne voient rien (84)
4. Imposture généralisée (85)
5. La nuit précédant la procession : travail feint (86)
6. L’empereur met ses habits invisibles (86)
7. La procession de l’empereur avec ses habits invisibles (87)
8. La vérité sort de la bouche des enfants (87)
« Mais voyons, il n’a rien sur lui ! » dit un petit enfant. « Mon Dieu, écoutez la voix de
l’innocent ! » dit le père. Et on se chuchota de l’un à l’autre ce que l’enfant avait dit. »
(87)
6. LE VAILLANT PETIT SOLDAT DE PLOMB (89)
C’est l’histoire d’un petit soldat de plomb auquel il manque une jambe. Parmi les jouets de
la maison, il remarque une petite danseuse sur une jambe. Mais le soldat tombe du troisième
étage et il est entraîné dans le courant, menacé par un rat et avalé par un poisson. Mais la
bonne achète et ouvre le poisson et sauve le soldat qui retrouve les jouets. Malheureusement,
l’un des garçons jette le soldat dans le poêle où il est rejoint par la petite danseuse. Les deux
se consument.
1. Les vingt-cinq soldats de plomb offerts à l’anniversaire d’un petit garçon (89)
2. Le petit soldat unijambiste et la danseuse du château de papier (89)
3. La nuit, un troll interpelle le soldat de plomb (90)
4. Chute du soldat de plomb entraîné par le courant et avalé par un poisson (91)
« Le lendemain matin, lorsque les enfants se levèrent, on mit le soldat de plomb à la
fenêtre, mais tout à coup, enlevé par le troll ou par un courant d’air, il tomba du troisième
étage la tête la première. » (91)
« Et tout de suite après, deux gamins de la rue décidèrent de prendre le soldat pour le
faire naviguer. Ils fabriquèrent un bateau avec un journal et y mirent le soldat qui se
mit à descendre le caniveau. Cela amusait les deux gamins. » (91)
5. Retour du soldat de plomb dans le salon (93)
« Il vit les mêmes enfants et les jouets étaient sur la table : le joli château avec la
ravissante petite danseuse. » (93).
6. Le soldat et la danseuse calcinés (93)
7. LES CYGNES SAUVAGES (95)
Un roi vit heureux avec ses onze fils et sa fille Elisa jusqu’à son mariage avec une méchante
rien qui chasse les enfants. Elisa doit se retirer dans la cabane de paysans et les onze princes
se transforment en cygnes sauvages. A quinze ans, Elisa retourne au château mais la marâtre
fait tout pour la refouler. Elle s’enfuit dans une forêt où une vieille femme lui offre des baies
et où elle retrouve ses frères. Ils doivent voler au-delà de la mer et décide d’emmener Elisa
dans un filet. En rêve, Elisa reçoit la mission de tisser des cottes de maille avec du lin et des
orties pour lever le sortilège de ses frères. Le roi la découvre dans la caverne où elle a
commencé son ouvrage ; il en tombe amoureux. Il veut l’épouser mais l’archevêque convainc
le roi qu’elle est une sorcière quand elle se rend la nuit pour chercher des orties. Sur le point
d’être brûlée, elle est sauvée et innocentée par ses frères.
1. Le roi, ses onze fils et sa fille, Elisa (95)
« Oh ! tout allait pour le mieux pour ces enfants, mais il ne devait pas en être ainsi pour
toujours ! » (95)
2. La méchante reine exile Elisa à la campagne et chasse les onze frères qui se
changent en cygnes sauvages (95)
« Leur père (roi de tout le pays) se maria avec une méchante reine qui ne fut pas bonne
du tout avec les pauvres enfants. » Ils s’en rendirent compte dès le premier jour. Le
château tout entier avait son apparence des grands jours et les enfants jouaient au jeu. »
(95)
3. A quinze ans, Elisa retourne chez elle au grand dépit de la marâtre (96)
4. La reine, le sortilège des trois crapauds et l’onguent sur le visage d’Elisa (97)
5. Elisa dans la forêt, la vieille femme aux baies et les onze plumes de cygnes (97)
« Elle rêva de ses frères, quand ils étaient enfants quand ses frères écrivaient sur leurs
ardoises les exploits les plus audacieux qu’ils avaient faits. » (98)
« Il n’y avait pas de plus bel enfant de roi dans ce monde. » (99)
L’eau se soulevait doucement comme la poitrine d’un enfant qui dort. (101)
6. Retrouvailles entre Elisa et ses onze frères
« Ici, nous trouvons que les arbres et les buissons sont en famille avec nous, ici les chevaux
sauvages parcourent les plaines comme nous les voyions dans notre enfance. Ici, le
charbonnier chante les vieilles chansons au son desquelles nous dansions étant enfants. »
(102)
7. Elisa dans le filet porté par ses frères (103)
8. Le château des nuages de la fée Morgane et le rêve dans la caverne (105)
9. La mission d’Elisa : tisser en silence onze cottes de maille en lin d’ortie pour
lever le sortilège (106)
10. Elisa à la tâche (106)
11. Le roi veut épouser Elisa mais l’archevêque pense que c’est une sorcière (107)
12. Le roi épouse Elisa qui continue à tricoter nuitamment (108)
13. L’archevêque convainc le roi qu’Elisa est une sorcière (sorties nocturnes au
cimetière) (109)
14. Elisa doit être brûlée comme sorcière (11)
« Dehors, les gamins des rues chantaient des chansons pour se moquer d’elle. Pas une
âme ne lui adressa une parole affectueuse pour la consoler. » (111)
15. Elisa sauvée et innocentée par ses frères (113)
8. LE ROSSIGNOL (115)
Dans la forêt de l’empereur de Chine, vit un rossignol dont tout le monde vante le chant mais
que l’empereur n’a jamais vu. Il tient à le rencontrer et y parvient grâce à une petite savante.
Le rossignol chante à la cour et séduit tout le monde mais bientôt l’empereur reçoit un oiseau
mécanique, couvert de diamants, de rubis et de saphirs, qui chante plus longtemps et plus
régulièrement et qui éclipse progressivement le petit rossignol gris. Au bout d’un an pourtant
la mécanique se grippe et cinq plus tard, c’est au tour du vieil empereur de tomber malade.
A l’article de la mort, il reçoit la visite du rossignol et revit. L’empereur veut lui rendre
justice en cassant l’oiseau mécanique. Mais le vrai rossignol l’en dissuade.
1. Le rossignol de l’empereur de Chine (115)
2. L’empereur veut voir ce rossignol dont le monde entier parle (116)
3. Le chant du rossignol séduit tout le monde à la cour de l’empereur (119)
4. La gloire et la servitude dorée du rossignol à la cour (120)
« On donna même son nom à onze enfants de charcutiers, mais aucun d’entre eux
n’était capable d’émettre le moindre son… » (120)
5. Un rossignol mécanique porte ombrage au vrai (120)
6. Disgrâce, fuite et bannissement du rossignol vivant (121)
7. L’oiseau mécanique usé et en panne (123)
8. Cinq ans plus tard, le vieil empereur est à l’agonie (123)
9. Au retour du petit rossignol vivant, la mort quitte le vieil empereur (124)
10. L’empereur demande pardon au rossignol qui plaide en faveur du rossignol
mécanique (125)
11. L’empereur est vivant (126)
9. LE VILAIN PETIT CANARD (126)
Une cane couve un gros œuf qui tarde à éclore alors que les autres sont déjà ouverts. Quand
un caneton en sort finalement, on le trouve grand et laid ; il ne ressemble pas à ses frères. La
cane pense que c’est peut-être un dindonneau mais il nage parfaitement. La cane a de
l’affection pour lui mais dans la basse-cour, tout le monde le méprise et l’agresse. Le vilain
petit canard décide de fuir. En route, il rencontre des canards et des jars sauvages tués par
des chasseurs, échappe lui-même à un chien de chasse, se réfugie dans une cabane de paysans
où il subit un chat et une poule. A l’automne, il rencontre une première fois une troupe de
cygnes sauvages et manque de mourir de froid. Il est recueilli par une famille mais ça se
passe mal. Il fuit de nouveau et retrouve les cygnes. Il est reconnu comme un des leurs et fêté
par des enfants comme le plus beau des animaux.
1. Une cane donne naissance à ses petits canetons (127)
« Un vieux château entouré de canaux profonds était exposé en plein soleil, et de
grandes feuilles de pétasite poussaient depuis le mur jusque dans l’eau ; elles étaient si
hautes que de petits enfants pouvaient se tenir debout sous les plus grandes ; la
végétation y était aussi sauvage que dans la plus épaisse forêt, et il y avait une cane dans
son nid ; elle était en train de couver pour faire éclore ses petits canetons, mais elle
commençait à en avoir assez, parce que c’était bien assez long et qu’elle ne recevait
guère de visites. » (127)
2. Un dernier œuf tarde à éclore (128)
3. La cane présente ses petits à la cour, y compris le dernier (128)
« Enfin, le gros œuf se brisa et le petit sortit. » (128)
« Non, ce n’est pas un dindonneau, dit-elle. Comme il se sert habilement de ses pattes, et
comme il se tient bien droit ! C’est mon enfant aussi ! Il est même beau, finalement, quand
on le regarde bien ! » (129)
4. Le vilain petit canard humilié et martyrisé par tout le monde (130)
« Vous avez là de beaux enfants, la mère, dit la vieille cane qui avait le chiffon rouge à la
patte. Ils sont tous beaux, excepté celui-là, il n’est pas réussi ! Je souhaiterais que vous
puissiez le refaire ! » (130)
5. Le vilain petit canard s’enfuit et rencontre des canards et des jars sauvages
(131)
6. Le petit canard échappe à une chasse et se réfugie dans une cabane de paysan
(132)
7. Le canard chez la vieille femme, le chat Fiston et la poule Cocori-courtes-pattes
qui le maltraitent (133)
« La poule était surnommée « Cocori-courtes-pattes » ; elle pondait bien et la femme
l’aimait comme son propre enfant. » (133)
« Ne fais pas le malin, mon enfant, et remercie plutôt le Créateur de tout le bien qu’on t’a
fait ! N’as-tu pas été recueilli dans une pièce chaude et n’y es-tu pas en contact avec des
personnes qui peuvent t’apprendre quelque chose ? Mais tu dis des bêtises et tu n’es pas
amusant à fréquenter ! Crois-moi, je te veux du bien : je te dis des choses désagréables, et
c’est à cela que l’on reconnaît ses véritables amis ! Fais donc en sorte de pondre des œufs
et apprends à ronronner ou à faire des étincelles ! » (134)
8. Rencontre des cygnes sauvages. Saisi par le froid (135)
9. Mésaventures dans une maison de paysans (136)
« Les enfants voulurent jouer avec lui, mais le petit canard crut qu’ils voulaient lui faire
du mal, et, dans sa frayeur, il sauta dans l’écuelle de lait, si bien que le lait rejaillit dans
la pièce ; la femme cria et leva les bras au ciel ; il se réfugia alors dans le pot où était le
beurre, puis dans le tonneau de farine, d’où il ressortit. Quelle mine il avait ! La femme
criait et cherchait à le frapper avec des pincettes ; et les enfants se bousculaient pour
attraper le petit canard : ils riaient et poussaient des cris ! » (136)
10. Le petit canard se reconnaît comme cygne (136)
11. Le plus beau de tous les oiseaux (137)
« De petits enfants vinrent dans le jardin et jetèrent du pain et du grain dans l’eau et le
plus petit d’entre eux s’écria : « Il y en a un de nouveau ! » Et les autres enfants poussèrent des cris de joie. « Oui, il en est arrivé de nouveau ! », et ils frappaient dans
leurs mains en dansant en rond ; ils coururent chercher leur père et leur mère et on
jeta encore du pain et du gâteau dans l’eau, et tout le monde dit : « Le nouveau est le
plus beau ! Il est si jeune et si beau ! » (137)
10. LE SAPIN (139)
Dans la forêt, un sapin est pressé de grandir. Il interroge les hirondelles et les cigognes pour
savoir ce que deviennent les arbres coupés. Des moineaux lui parlent de Noël. Vers Noël,
justement, le sapin est coupé, installé dans un salon et décoré. Les enfants se pressent autour
de lui pour prendre leurs cadeaux et écouter l’histoire racontée par un petit homme corpulent.
Mais, dès le lendemain, le sapin est relégué dans le grenier. Là, il raconte ses souvenirs à des
souris passionnées et à des rats indifférents. Puis, on vient chercher le sapin dans le grenier
pour le débiter et le brûler.
1. Un sapin pressé de grandir (139)
« Il ne s’intéressait ni au soleil chaud, ni à l’air frais, ni aux enfants de paysans qui
passaient en bavardant quand ils allaient cueillir des fraises ou des framboises puis
s’asseyaient près du petit sapin en disant : « Mais comme il est mignon ! », ce que le
sapin ne voulait pas entendre. » (139)
2. Le sapin interroge les hirondelles et les cigognes sur le devenir des arbres
coupés (140)
3. L’arbre abattu pour Noël (141)
4. Le sapin installé et décoré pour Noël (142)
« Description de la salle : des portraits, un grand poêle de faïence, de grands vases
chinois dont les couvercles étaient ornés de lions, des fauteuils à bascule, des sofas de
soie, de grandes tables remplies de livres et d’images et des jouets très chers – c’est du
moins ce que disaient les enfants… » (142)
« Tout ce scintillement lui faisait perdre la tête. Et voici que les deux battants de la
porte s’ouvrirent et qu’une multitude d’enfants se précipita à l’intérieur, comme s’ils
avaient voulu renverser l’arbre, ils étaient suivis par les personnes âgées, qui
marchaient posément. Les petits en eurent le souffle coupé, mais cela ne dura qu’un
instant. » (143)
« Et les bougies se consumèrent jusqu’aux (143) branches, et à mesure qu’elles se
consumaient, on les éteignit et les enfants eurent la permission de dépouiller l’arbre.
Oh, ils se précipitèrent sur lui, si bien qu’on entendit des craquements dans toutes ses
branches. S’il n’avait pas été fixé au plafond par sa pointe et par l’étoile d’or, il se serait
renversé. Les enfants dansaient en rond avec leurs superbes jouets. Personne ne
regardait l’arbre, si ce n’est la vieille bonne qui jetait un coup d’œil entre branches,
mais ce n’était que pour s’assurer que l’on n'avait oublié une figue ou une pomme. »
(144)
5. Un homme raconte une histoire aux enfants. Joie du sapin (144)
« Une histoire, une histoire ! » crièrent les enfants en tirant vers l’arbre un petit homme
corpulent. » (144)
« Et les enfants frappèrent dans leurs mains et crièrent : « Raconte ! Raconte ! » (144)
6. Le sapin relégué dans le grenier (145)
7. L’histoire du sapin plaît aux souris mais pas aux rats (146)
8. Le sapin sorti du grenier par un domestique (147)
9. Le sapin débité et consumé (148)
« Dans la cour, quelques enfants jouaient, ils étaient de ceux qui avaient dansé autour
de l’arbre à la fête de Noël et y avaient pris tant de plaisir. L’un des plus petits vint en
courant pour arracher l’étoile d’or. » (148)
« De belles flammes se formèrent sous la grande marmite et on entendit de profonds
soupirs, chacun d’eux était comme une petite détonation, si bien que les enfants qui
étaient en train de jouer accoururent et s’assirent devant le feu, fixèrent le regard vers
lui et crièrent : « Pif ! paf ! », mais à chaque explosion, qui était un profond soupir,
l’arbre pensait à une journée d’été dans la forêt, à une nuit d’hiver là-bas, quand les
étoiles scintillaient. Il pensait à la fête de Noël et à Klumpe-Dumpe le maladroit, le seul
conte qu’il avait entendu et savait raconter… et puis l’arbre fut consumé. Les garçons
jouaient dans la cour et le plus petit avait sur sa poitrine l’étoile d’or que l’arbre avait
portée le soir où il avait été le plus heureux. » (149)
11. LA REINE DES NEIGES (151)
Conte en sept histoires
PREMIERE HISTOIRE (151)
qui traite du miroir et de ses morceaux
Le diable, un méchant troll, a inventé un miroir dans lequel tout ce qui est bien et beau
apparaît comme mauvais et laid et réciproquement. Il veut y faire se refléter Dieu lui-même,
mais en montant dans le ciel, le miroir se brise en mille morceaux qui retombent sur terre et
entrent dans les yeux de certaines personnes qui voient désormais tout en noir.
DEUXIEME HISTOIRE (153)
Un petit garçon et une petite fille
Deux enfants pauvres habitent dans deux mansardes voisines réunies par des rosiers. Kay,
le petit garçon et Gerda, la petite fille entendent parler des abeilles et de la Reine des
Neiges… que Kay croit reconnaître sur le rebord de la fenêtre. L’été revient et les enfants
sont heureux. Mais un jour, Kay reçoit un éclat un miroir du troll dans l’œil et il change de
comportement. Il arrache les roses, se moque du livre d’images de Gerda et des fleurs.
Finalement, en sortant faire du traîneau, Kay est entraîné hors de la ville par le traîneau de
la Reine des Neiges. Kay en oublie Gerda et toute sa famille.
1. Deux enfants pauvres habitent dans deux mansardes voisines (153)
« Dans la ville où il n’y a pas assez de place pour que tout le monde ait un jardin et où
la plupart des gens se contentent de fleurs en pots, il y avait néanmoins deux enfants
pauvres qui possédaient un jardin un peu plus grand qu’un pot de fleurs. Ils n’étaient
pas frère et sœur mais s’aimaient autant que s’ils l’avaient été. Leurs parents habitaient
juste en face les uns des autres : ils habitaient deux mansardes dont les deux petites
fenêtres se faisaient face ; il suffisait d’enjamber la gouttière pour passer d’une fenêtre
à l’autre. » (153)
2. Kay, le garçon et Gerda, la fille et les histoires d’abeilles et de la Reine des
Neiges (153)
« Oui, oui, c’est bien ce que j’ai vu ! » dirent les deux enfants, et ils surent ainsi que
c’était vrai. « Est-ce que la Reine des Neiges peut entrer ici ? » demanda la petite fille. «
Elle n’a qu’à venir, dit le petit garçon, je la mettrai sur le poêle tout chaud et elle
fondra. » (154)
3. Kay voit la Reine des Neiges sur le bord de sa fenêtre (154)
4. Les belles saisons reviennent et les deux enfants sont heureux
« Le lendemain, le temps était clair et il gelait, puis vint le dégel, puis vint le printemps,
le soleil brillait, la verdure apparut, les hirondelles bâtirent leurs nids, les fenêtres
s’ouvrirent, et les deux enfants se retrouvèrent dans le petit jardin perché bien haut dans
la gouttière, au-dessus de tous les étages. » (155)
« Et les enfants se tenaient par la main, donnant des baisers aux roses et plongeaient le
regard dans la clarté du soleil de Dieu et lui parlant comme si l’Enfant Jésus avait été
là. Comme elles étaient belles ces journées d’été, comme il faisait bon près des roses
vivaces. » (155)
5. Kay reçoit un éclat du miroir du troll dans l’œil et arrache les roses (155)
6. Kay critique maintenant le livre d’images de Gerda et les fleurs (156)
7. Le traîneau de Kay est entraîné hors de la ville par une mystérieuse personne
(157)
8. C’est la Reine des Neiges qui a enlevé Kay (158)
TROISIEME HISTOIRE (159)
Le jardin fleur de la femme qui connaissait la magie
Après avoir pleuré la disparition de Kay, Gerda part à sa recherche au printemps en mettant
ses souliers rouges. Elle interroge la rivière puis monte dans une barque qui dérive au fil du
courant jusqu’à la maison d’une vieille magicienne. La femme lui offre des cerises et
voudrait bien garder Gerda. Pour cela, elle a enterré ses roses mais celles-ci renaissent et
confirment à Gerda que Kay n’est pas mort. Gerda interroge alors toutes les fleurs mais
chacune ne s’intéresse qu’à sa propre histoire. Gerda finit par fuir le jardin. C’est déjà
l’automne.
1. Tristesse de Gerda qui a perdu Kay (159)
2. A la dérive sur le fleuve (160)
3. Gerda chez la vieille magicienne (161)
4. Les roses (162)
5. Le lis rouge (163)
6. Le liseron (164)
7. Le perce-neige (164)
8. Les jacinthes (165)
9. Le bouton-d’or (165)
10. Le narcisse (166)
11. Fuite de Gerda (167)
QUATRIEME HISTOIRE (167)
Prince et Princesse
Dans la forêt, Gerda rencontre une corneille qui croit avoir vu Kay : il serait devenu l’époux
d’une princesse intelligente qui recherchait un mari aussi intelligent. Comme beaucoup
d’autres jeunes hommes du pays, Kay serait venu voir la princesse et l’aurait séduite par ses
connaissances. Grâce à sa fiancée, une corneille apprivoisée, la corneille fait entrer Gerda à
l’intérieur du château et elle constate que le prince n’est pas Kay. Le prince et la princesse
aident Gerda à poursuivre sa recherche en lui donnant un carrosse en or pur et des postillons.
1. La grande corneille (167)
2. Le récit de la corneille : 1. le projet de mariage de la princesse (168)
3. Le récit de la corneille : 2. Le prétendant (170)
4. Gerda pénètre dans le château (171)
5. Gerda, le prince, la princesse et les deux corneilles (173)
6. Départ de Gerda (174)
CINQUIEME HISTOIRE (175)
La petite fille de brigands
Dans la forêt, des brigands attaquent le carrosse et tuent les postillons, le cocher et les
domestiques. Une vieille femme s’apprête à tuer Gerda mais la fille des brigands l’en
empêche ; elle veut jouer avec Gerda. Elle la conduit au château des brigands et lui présente
les animaux qu’elle retient prisonniers : des pigeons et un renne. La fille de brigands
demande à Gerda de raconter son histoire. Les pigeons révèlent alors à Gerda que c’est la
Reine des Neiges qui a emmené Kay en Laponie. Au matin, le renne apprivoisé propose
d’emmener Gerda et tous deux partent avec l’aide de la fille des brigands.
1. L’attaque du carrosse par les brigands (175)
2. Intervention de la petite fille de brigands (175)
3. Le château des brigands (176)
4. Le témoignage des pigeons (178)
5. La mission confiée au renne par la petite fille de brigands (178)
6. Départ pour la Laponie (179)
SIXIEME HISTOIRE (180)
La Lapone et la Finoise
Gerda et le renne arrivent d’abord chez une Lapone qui écrit une lettre sur une morue séchée
qu’ils doivent donner à une Finnoise, au Finnmark. Celle-ci révèle que Kay est bien chez la
Reine des Neiges mais de son plein gré. Il a reçu un éclat de verre dans le cœur et une
poussière de verre dans l’œil. Il doit en être délivré. Le renne conduit Gerda près du grand
buisson aux baies rouges et l’abandonne. Des flocons de neige entourent bientôt Gerda, mais
elle dit ses prières et des anges viennent la défendre.
1. La Lapone (180)
2. La Finnoise (181)
3. Gerda se rapproche du château de la Reine des Neiges (182)
SEPTIEME HISTOIRE (184)
Ce qui s’était passé dans le château de la Reine des Neiges et ce qui se passa ensuite
Dans le château de la Reine des neiges, fait de neige, Kay doit former le mot « Éternité »
avec des blocs de glace. La Reine des glaces lui a promis la liberté s’il y arrivait ; en
attendant, elle est partie en voyage dans les marmites noires. Quand Gerda arrive, elle se
jette au cou de Kay qui reste impassible. Gerda pleure et ses larmes font fondre le petit
éclat de miroir dans son cœur : Kay pleure à son tour, ce qui a pour effet de faire sortir les
débris de verre de son œil. Il reconnaît Gerda. Les morceaux de glace s’assemblent d’eux-
mêmes et forment le mot « éternité ». Kay et Gerda rentrent chez eux et revoient en chemin
tous ceux qui les ont aidés : le renne, la Finnoise, la fille des brigands ; ils ont des nouvelles
de la corneille et du couple princier. Ils retrouvent chez eux la vieille grand-mère
1. Le château de la Reine des Neiges (184)
2. Kay et le jeu de glace de la raison (184)
3. Départ de la Reine des Neiges (185)
4. Gerda et Kay quittent le château de la Reine des Neiges (186)
« Ils se prirent alors par la main et sortirent du grand château ; ils parlaient de la
grand-mère et des roses là-haut sur le toit ; et partout où ils passaient, les vents
s’apaisaient et le soleil apparaissait ; et lorsqu’ils atteignirent le buisson aux baies
rouges, le renne était là en train de les attendre ; il avait avec lui une jeune femelle dont
le pis était plein, et elle donna aux enfants de son lait chaud et les embrassa sur la
bouche. Puis ils emportèrent Kay et Gerda d’abord chez la Finnoise, où les enfants se
réchauffèrent dans la pièce où l’air était brûlant, et où ils recueillirent des indications
sur leur voyage de retour ; puis chez la Lapone qui leur avait (186) cousu des vêtements
neufs et avait préparé son traîneau. Et le renne et la jeune femelle les accompagnèrent
jusqu’à la frontière du pays en bondissant à côté d’eux ; là, la première verdure
commençait à apparaître, et les enfants prirent congé du renne et de la Lapone. » (187)
5. Kay et Gerda rentrent chez eux (187)
« Les rosiers de la gouttière fleurissaient jusque dans la maison par les fenêtres
ouvertes, et leurs petites chaises d’enfants étaient là ; Kay et Gerda s’assirent chacun
sur la sienne en se tenant par la main ; ils avaient oublié, comme on oublie un rêve
pénible, la splendeur froide et vide du château de la Reine des Neiges. La grand-mère
était assise sous les vifs rayons du soleil de Dieu et elle lisait à haute voix dans la Bible :
« Si vous ne devenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume de
Dieu ! » Kay et Gerda se regardèrent alors dans les yeux et comprirent tout à coup le
vieux psaume : « Les roses poussent dans les vallées où avec l’Enfant Jésus nous pouvons
parler ! » Ils étaient assis là, tous deux, adultes et cependant enfants, enfants par le
cœur, et c’était l’été, l’été chaud et béni. (188)
e)
12. LA BERGÈRE ET LE RAMONEUR (189)
Dans un salon, la statuette d’un vieux Chinois projette de marier une petite bergère de
porcelaine qu’il considère comme sa petite-fille à un homme sculpté sur une armoire et
qu’on appelle Sergent-major-général-en-chef-et-en-second-aux-pieds-de-bouc. Mais la
charmante bergère refuse et demande à l’élu de son cœur, un petit ramoneur en porcelaine,
de l’aider à fuir. Une course s’engage mais bientôt, prise de remords, la petite bergère
demande à faire demi-tour au moment où la statue du vieux Chinois se brise. Mais tout rentre
bientôt dans l’ordre.
1. Les projets de mariage du vieux Chinois pour la petite bergère (189)
« Les enfants qui étaient dans le salon l’appelaient toujours Sergent-major-général-en-
chef-et-en-second-aux-pieds-de-bouc, car c’était un nom difficile à prononcer et il n’y
a pas beaucoup de personnes qui portent ce titre ; mais ce n’est pas tout le monde qui
aurait eu l’idée de le faire sculpter. » (189)
2. La petite bergère s’enfuit avec le ramoneur (190)
3. La cheminée (192)
4. Remords (193)
5. Réconciliés, réparés (194)
13. L’OMBRE (195)
Un jeune savant qui est venu des pays froids, souffre de la chaleur dans le pays chaud où il
s’est installé. Un soir qu’il se détend sur son balcon, il est intrigué par la maison d’en face
qui semble occupée mais dont il ne connaît pas les occupants. Il remarque que son ombre
semble vouloir se glisser dans la maison et l’encourage à le faire. Mais le lendemain, il
s’aperçoit qu’il n’a plus d’ombre ! Cependant elle repousse au bout d’un moment.
Longtemps après, alors que le savant est rentré dans son pays, il reçoit la visite d’un homme
très mince. C’est son ombre qui a fait fortune et revient le saluer. Elle est entrée dans la
maison d’en face qui était occupée par la Poésie. L’ombre s’est instruite et elle est devenue
un homme à part entière. Longtemps après, l’ombre revient : son ancien propriétaire n’est
pas heureux, alors qu’elle lui propose de l’accompagner en voyage. Mais elle refuse qu’il la
tutoie, ce qu’elle fait pourtant à son égard en ce qui la concerne, et elle se comporte comme
si c’était elle qui était le maître. Dans la ville thermale où ils se rendent en cure, ils
rencontrent une princesse qui tombe sous le charme de l’ombre du savant. Celle-ci propose
au savant de devenir officiellement l’ombre, alors qu’elle se prépare à épouser la princesse.
Mais le savant trouve que cela va trop loin : il proteste et essaie d’aller voir la princesse. Il
est arrêté et son ombre le fait passer pour un fou. Alors qu’on célèbre les noces de l’ombre
et de la princesse, le savant a déjà été tué.
1. Un savant des pays froids dans un pays chaud (195)
« On portait des corps en terre en chantant des cantiques, les gamins des rues tiraient
des pétards et les cloches des églises carillonnaient, on peut vraiment dire qu’il y avait
de la vie dans la rue. » (196)
2. Le mystère de la maison d’en face (196)
3. Apparition d’une jeune femme lumineuse (196)
4. L’ombre chez le voisin d’en face (197)
5. Le savant perturbé par la disparition de son ombre (198)
6. Le savant rentre chez lui avec une nouvelle ombre (198)
7. Retrouvailles du savant avec son ombre, des années plus tard (199)
« Certes, ce n’est pas ordinaire, dit l’Ombre, mais vous-même, vous sortez de l’ordinaire,
et quant à moi, vous le savez bien, j’au suivi vos traces dès mon enfance. » (199
8. Le récit de l’Ombre (200)
« –J’ai vu les choses les plus inimaginables chez les femmes, chez les hommes, chez les
parents et chez les gentils, les merveilleux enfants ; j’ai vu, dit l’Ombre, ce que personne
n’avait le droit de savoir : le mal chez le voisin. » (203)
9. L’ombre de mon ombre (203)
10. Départ en cure du savant et de l’Ombre (204)
11. La fille de roi (205)
« L’Ombre fit tout à coup une drôle de figure. « Vous ne pouvez pas répondre ? » dit la
fille du roi. « Ce sont des choses que j’ai apprises dans mon enfance, dit l’Ombre. » (207)
12. Un mariage sans aucune ombre (208)
14. LA GOUTTE D’EAU (211)
Un vieillard nommé Grouille-Fourmille regarde une goutte d’eau avec un verre grossissant,
bientôt secondé par un autre magicien : ils observent le grouillement violent de la ville.
1. Ce qu’on voit dans une goutte d’eau avec un verre grossissant (211)
2. Grouille-Fourmille, le magicien et la ville grouillante (211)
15. LA PETITE FILLE AUX ALLUMETTES (213)
Le soir de la Saint-Sylvestre, une petite fille pauvre sans pantoufles est dans la rue. Pour
échapper à la température glaciale, elle craque, une à une toutes les allumettes qu’elle
n’arrive pas à vendre. Et des visions merveilleuses lui apparaissent. Mais le paquet épuisé,
elle meurt de froid.
1. La petite fille aux allumettes dans le froid de la Saint-Sylvestre (213)
« L’une des pantoufles resta introuvable, quant à l’autre, un gamin l’emporta, en disant
qu’il pourrait en faire un berceau quand il aurait lui-même des enfants. La petite fille
marchait ainsi, ses petits pieds nus tout rougis et bleuis par le froid. Elle portait dans
un vieux tablier une quantité d’allumettes, et elle en tenait un paquet à la main.
Personne ne lui avait rien acheté de toute la journée, et personne ne lui avait donné de
petite pièce de monnaie. Elle avait faim, elle était transie, et elle avait l’air pitoyable, la
pauvre petite ! » (213).
2. Visions à la lumière d’une allumette (214)
« Il semblait à la petite fille qu’elle était assise devant un grand poêle de fer qui avait
des boules et une porte de laiton étincelants. » (214)
« Elle arriva jusqu’à la pauvre fille. L’allumette s’éteignit alors, et elle n’avait plus
devant elle que le mur épais et froid. » (214)
« La petite tendit les deux mains : l’allumette s’éteignit. Toutes les bougies de Noël
montaient, montaient, et elle s’aperçut que c’étaient maintenant des étoiles brillantes.
L’une d’elles tomba en traçant une longue traînée de feu dans le ciel. « C’est quelqu’un
qui meurt », dit la petite, car sa vieille grand-mère, la seule personne qui avait été bonne
pour elle, mais qui était morte maintenant, lui avait dit : « Lorsqu’une étoile tombe, c’est
qu’une âme monte vers Dieu. » (215)
« Elle prit la petite fille dans ses bras, et elles s’envolèrent toutes les deux joyeuses au
milieu de ce rayonnement, bien haut, bien haut, là où il n’y avait plus froid, ni faim, ni
angoisse : elles étaient auprès de Dieu. » (216)
3. Mort de la petite fille (216)
« Mais dans le coin entre les deux maisons, dans la froideur de cette heure matinale, la
petite fille était assise, les joues toutes rouges, un sourire sur les lèvres… morte, morte
de froid, le dernier soir de l’année. Le Jour de l’an se leva sur le petit cadavre, assis là
avec les allumettes, dont un paquet avait été presque entièrement brûlé. » (216)
16. LE FAUX COL (217)
Un faux col hâbleur et libertin demande en mariage toutes les femmes qu’il rencontre et se
heurte à des refus systématiques. Ce qui ne l’empêche pas de se vanter de ses prétendues
conquêtes avant de subir le sort programmé d’un donjuan de papier.
1. Le faux col et la jarretière (217)
2. Le faux col et le fer à repasser (218)
3. Le faux col et la paire de ciseaux (218)
4. Le faux col et le peigne (218)
5. Le faux col fanfaronne sur ses amours (218)
6. Un destin de papier (219)
17. LA CLOCHE (221)
Le son d’une cloche d’église attire toute la population du pays, de l’empereur au moindre
pâtissier mais personne n’arrive à trouver l’église d’où vient ce son intrigant. Jusqu’au jour
où un fils de roi, qui s’est enfoncé au plus profond de la forêt jusqu’à la mer découvre la
grande église de la nature.
1. La cloche d’une église (221)
2. Engouement populaire pour la cloche (221)
« Trois personnes assurèrent qu’elles avaient pénétré dans la forêt jusqu’à l’endroit où
elle s’arrêtait et qu’elles avaient entendu pendant tout le temps le curieux son de cloche,
mais il leur avait semblé qu’il provenait de l’intérieur de la ville ; l’une d’entre elles en
fit le sujet de toute une chanson et elle dit que le timbre de la cloche ressemblait à la
voix d’une mère qui s’adresse à un enfant sage qu’elle aime ; il n’y avait pas de mélodie
plus belle que le son de la cloche. » (222)
3. L’empereur, le sonneur de cloches du monde et la chouette (222)
4. La cloche et les communiants (222)
« Puis vint un jour de confirmation, le pasteur avait fait un beau sermon émouvant, les
communiants avaient été vivement émus, c’était un jour important (222) pour eux,
d’enfants qu’ils étaient, ils devenaient soudain des adultes, leur âme d’enfant devait
passer en quelque sorte dans une personne plus raisonnable. » (223)
« Et au même instant, le son de la cloche retentit au cœur de la forêt, si doux et si
solennel que quatre ou cinq enfants résolurent de s’enfoncer un peu plus loin dans la
forêt. » (223)
5. Le fils de roi en quête de la cloche (224)
6. La grande église de la nature (226)
18. UNE IMAGE VUE DEPUIS LE REMPART DE LA CITADELLE (229)
Le chant d’un oiseau égaye la journée d’un forçat prisonnier de la citadelle.
19. UN CARACTÈRE GAI (231)
Le narrateur de cette histoire, fils d’un cocher de corbillard, a hérité de son père un
caractère gai. Ses activités favorites sont de lire les Petites Annonces et de se promener dans
le cimetière. Il tient d’ailleurs le Registre des Tombes dans lequel il est prêt à ajouter les
noms des importuns.
1. Le fils du cocher de corbillard, un homme au caractère gai (231)
2. Le Registre des tombes (233)
Nous voici au cimetière.
Ici, repose un homme très malheureux… (233)
Ici repose un homme très heureux… (233)
Ici repose un homme qui pendant soixante-sept ans avait cherché à placer un bon
mot ! (234)
Ici repose une dame très avare… (234) Ici repose une demoiselle de bonne famille… (234)
Ici repose une fille d’une autre sorte ! (234)
Ici repose une veuve… (234)
Voici un caveau de famille… (235)
3. À suivre… (235)
20. UNE PEINE DE CŒUR (237)
Un carlin, le petit chien de la veuve d’un tanneur, meurt et on enterre l’animal. Les petits
enfants de la veuve veulent faire payer l’exposition autour de la tombe du carlin au prix d’un
bouton de bretelle, à la grande tristesse d’une petite fille pauvre qui n’a pas les moyens.
1. La dame au carlin (237)
« Il ne mord pas ! dit la dame. Il n’a pas de dents. Il fait pour ainsi dire partie de la famille,
il est fidèle et hargneux, mais c’est parce que mes petits-enfants le taquinent. Ils jouent à
la noce et veulent qu’il soit demoiselle d’honneur, et cela la fatigue, le pauvre
vieux ! » (238)
2. La tombe du carlin (238)
« Les petits-enfants de la veuve – je veux dire la veuve du tanneur, car le petit chien
n’avait pas été marié – rebouchèrent la tombe, une jolie tombe au demeurant, ce devait
être un plaisir d’être enterré là. » (238)
« Les enfants dansèrent autour de la tombe, et le plus âgé des garçons, un petit
bonhomme de sept ans à l’esprit pratique, proposa qu’on fasse une exposition avec la
tombe du petit chien, et qu’on l’ouvre à tous les gens de la ruelle. L’entrée devait coûter
un bouton de bretelle, c’est une chose que tous les garçons avaient, et ils pouvaient aussi
en fournir aux petites filles. Cette proposition fut adoptée à l’unanimité. Et tous les
enfants de la ruelle, ainsi que ceux de la ruelle de derrière, vinrent et donnèrent leur
bouton. » (238)
21. CHAQUE CHOSE À SA PLACE (242)
L’histoire d’un manoir et d’une famille sur une centaine d’années. A l’origine, on nous
raconte comment une gardeuse d’oies humiliée par le premier chatelain a finalement épousé
le marchand ambulant qui est venu à son secours et comment ils ont racheté le manoir au
châtelain débauché, avant de vivre eux-mêmes une vie modeste et pieuse. Mais leur humilité
est moquée, cent ans plus tard par leurs descendants devenus barons avant qu’une flûte de
saule ne vienne remettre les choses à leur place.
1. Une petite gardeuse d’oies jetée à terre par un châtelain (242)
« Le bruit du cor et d’une cavalcade arrivait de la route encaissée, voilà pourquoi la
petite gardeuse d’oies se dépêchait de chasser les oies du pont, avant que les chasseurs
arrivent au galop. Ils allaient tellement vite qu’elle dut sauter rapidement sur l’une des
plus hautes pierres du pont pour ne pas se faire renverser par les cavaliers. Elle était
encore à moitié enfant, mince et menue, mais son visage avait une expression agréable
et elle avait deux gentils yeux clairs. » (242)
2. Le marchand ambulant humilié au manoir (242)
3. Revers de fortunes (243)
4. Vie paisible et pieuse au manoir (244)
« Les enfants grandirent – il y eut des enfants – et ils reçurent tous une bonne éducation,
mais ils n’avaient évidemment pas tous une aussi bonne tête les uns que les autres,
comme c’est le cas dans toutes les familles. Mais la branche de saule, au-dehors, était
devenue un arbre superbe qui poussait librement et qu’on ne taillait pas. « C’est notre
arbre généalogique ! disaient les vieillards, et il faut avoir du respect pour cet arbre »
disaient-ils aux enfants, y compris ceux qui n’avaient pas bonne tête. » (244)
5. Le nouveau manoir, cent ans après (245)
6. Les arrière-grands-parents méprisés par leurs descendants (245)
7. La petite baronne et le fils du pasteur parlent de la noblesse (246)
8. La flûte de saule (248)
9. Gloire au marchand ambulant et à la gardeuse d’oies (250)
22. LE LUTIN CHEZ LE CHARCUTIER (251)
Un étudiant loge chez un charcutier qui emballe sa marchandise avec des pages c’un livre
de poésie. Intrigué, le lutin interroge les objets de la maison, en leur donnant la parole, sur
ce qu’est la poésie et découvre avec ravissement les effets de la lecture sur l’étudiant. Quand
un incendie se déclenche dans la maison, le lutin s’empare du livre, sans oublier toutefois
ce que le charcutier lui apporte.
1. L’étudiant, le charcutier, sa femme, le lutin et le livre de poésie (251)
2. Le lutin, le tonneau de beurre, le moulin à café et le tiroir-caisse (252)
3. La magie du livre (252)
4. L’incendie et la décision du lutin (254)
23. EN REGARDANT PAR UNE FENÊTRE À VARTOU (257)
Depuis la fenêtre de l’hospice de Vartou, une vieille fille regarde de joyeux enfants jouer sur
les remparts en ignorant ce qui s’est passé là. Et elle voit défiler toute sa vie depuis son
enfance jusqu’au drame de la mort de son fiancé.
1. Une vieille fille à la fenêtre de l’hospice de Vartou (257)
« Une vieille fille vient s’appuyer sur le chambranle de la fenêtre, elle cueille la feuille
fanée de la balsamine et regarde le rempart couvert de verdure où s’ébattent de joyeux
enfants. » (257)
« Ces petits pauvres, comme ils jouent joyeusement ! Comme leurs joues sont rouges,
comme leur regard est candide, mais ils n’ont ni chaussures ni chaussettes ! Ils dansent
sur la levée de terre couverte de verdure, là, où il y a bien longtemps, d’après la légende
où la terre s’enfonçait toujours, des gens attirèrent un enfant innocent avec des fleurs
et des jouets dans le trou béant qu’ils murèrent pendant que le petit était en train de
jouer et de manger. Le rempart ne bougea plus à cet endroit-là, et il se couvrit d’un joli
gazon. Ces petits ne connaissent pas la légende, sinon, ils entendraient l’enfant (257)
crier encore sous la terre, et la rosée sur l’herbe leur semblerait être ses larmes
brûlantes. » (258)
2. Le drame de sa vie (258)
« Les petits pauvres jouent joyeusement. Joue, petite fille ! Bientôt viendront les
années… eh oui ! Ces années bienheureuses où les premiers communiants se promènent
main dans la main. » (258)
« Pauvre enfant, la chambre nuptiale de ton fiancé sera un cercueil, et tu resteras vieille
fille. Depuis Vartou, derrière la balsamine, tu regardes les enfants jouer, tu vois ton
histoire se répéter. Et c’est justement le drame de toute sa vie qui défile à l’esprit de la
vieille fille, pendant qu’elle (258) regarde le rempart où brille le soleil, où les enfants
aux joues rouges sans chaussettes ni chaussures poussent des cris de joie, comme les
autres oiseaux. » (259)
24. ELLE N’ÉTAIT BONNE À RIEN (261)
La vie tragique d’une lavandière, obligée de renoncer à son amour pour un jeune étudiant,
fils de sa patronne et poussée à épouser un gantier qui mourra après avoir contracté des
dettes et une longue maladie. Réduite aux travaux les plus pénibles pour nourrir son fils, la
lavandière meurt à son tour au moment où elle hérite d’une somme d’argent léguée par
l’ancien étudiant resté célibataire et frère du maire qui traite la femme d’alcoolique et de
« bonne à rien ».
1. Le maire fait des recommandations au fils de la lavandière (261)
« Pauvre gosse ! Allez va-t’en ! » (262)
2. Le garçon donne la bouteille à sa mère et elle boit (262)
« Le garçon sortit la bouteille, et sa mère le porta à sa bouche et but une gorgée. « Oh,
comme ça fait du bien, comme ça réchauffe ! C’est aussi bon qu’un repas chaud et ce
n’est pas aussi cher ! Bois, mon garçon ! Tu es tout pâle, tu as froid dans tes habits légers !
Il faut dire que c’est l’automne. Oh ! que l’eau est froide ! Pourvu que je ne tombe pas
malade ! Mais ça ne m’arrivera pas ! Donne-moi encore goutte et bois aussi, juste une
petite goutte. Il ne faut pas que tu t’y habitues, mon pauvre enfant ! » (262)
3. Maren-la-boiteuse s’occupe de la lavandière qui ne va pas bien (262)
« Eux, ils valent quelque chose, alors que toi tu n’es bonne à rien ! – Il t’a donc parlé,
mon enfant ! dit la lavandière, tandis que ses lèvres tremblaient. Ta mère n’est bonne à
rien ! Il a peut-être raison, mais il ne devrait pas le dire à son enfant ! Mais j’en supporte
des choses de la part de cette maison ! – Vous avez servi dans la ferme où vivaient les
parents du maire. Il y a bien longtemps de cela ! On a mangé passablement de sel depuis
cette époque, et il y a de quoi avoir soif ! dit Maren en riant. Il y a un grand dîner chez le
maire, aujourd’hui. On aurait dû le décommander, mais ils ont estimé que c’était trop
tard, car le repas était prêt. C’est le domestique qui me l’a dit. Il y a une heure, une lettre
est arrivée annonçant que le frère cadet est mort à Copenhague. – Mort ! » s’écria la
lavandière, le teint livide. » (263)
« Et la lavandière sentait ses jambes se dérober sous elle. « Je suis restée trop longtemps
dans l’eau froide ! Je n’ai rien mangé ni rien bu depuis ce matin ! J’ai de la fièvre ! Oh,
Seigneur Jésus ! aide-moi à rentrer à la maison ! Mon pauvre enfant ! » Et elle pleurait. »
(264)
4. Maren veille sur la lavandière malade (264)
« C’est la lavandière, dit-il. Elle a bu un coup de trop, elle n’est bonne à rien ! C’est
dommage pour le beau garçon qu’elle a. Cet enfant me fait pitié. La mère n’est bonne à
rien ! » (264)
5. Le récit de la lavandière : ses amours contrariés pour le fils de sa patronne
(265)
« Je sais qu’un brave homme, un artisan a demandé ta main. C’est Erik, le gantier, il
est veuf, sans enfants, et ses affaires marchent bien, réfléchis à la question ! » (266)
6. Les malheurs de la lavandières (267)
« C’est là que j’ai donné naissance à mon garçon chéri, qui est là en train de dormir. Son
père a eu une grave et longue maladie. J’ai dû le déshabiller et l’habiller pendant les trois
quarts d’une année. Les choses ont été de mal en pis pour nous, nous avons fait de plus
en plus d’emprunts. Tous nos vêtements y sont passés, et le père est mort, nous laissant
seuls ! J’ai travaillé dur, je me suis battu, je me suis donné bien du mal à cause de l’enfant,
j’ai lavé des escaliers, lavé du linge, grossier et fin, mais Notre-Seigneur ne veut (267) pas
que les choses aillent mieux pour moi. Mais il va certainement me délivrer et il va
s’occuper du garçon. »
7. Mort de la lavandière (268)
8. Héritage (268)
« Cet argent devait lui être versé, à elle et à son enfant, en parts plus ou moins
importantes, suivant qui semblerait le plus approprié. » (268)
25.LE VENT RACONTE L’HISTOIRE DE VALDEMAR DAAE ET DE SES
FILLES (271)
Le vent raconte l’histoire de Valdemar Daae (personnage réel) et de sa famille qui vivaient,
au XVIIe siècle, dans le manoir de Borreby, sur les bords du Grand-Belt, au Danemark. C’est
le récit d’une déchéance qui commence par la mort de la mère et relate toutes les expériences
aventureuses et ruineuses du père : son projet de construire un navire de guerre pour le roi
en détruisant la forêt et sa recherche alchimiste de fabriquer de l’or. Bientôt obligé de vendre
le manoir pour vivre dans une maison en torchis, il laissera ses trois filles Ida, Johanne et
Anne-Dorothée à un avenir précaire.
1. Le chant du vent (271)
2. Le manoir de Borreby, l’histoire de Valdemar Daae et de ses trois filles (271)
« Le manoir de Borreby respirait l’opulence, à l’époque où la richesse y régnait. Et il y
avait aussi des enfants : trois élégantes jeunes filles, Ida, Johanne et Anne-Dorothée. Je
me rappelle encore leurs noms. C’étaient des gens riches, des gens distingués, nés et
élevés dans la splendeur. » (272)
3. L’agneau de la rue (273)
4. Mort de la dame Daae (273)
5. Le fiasco du navire de guerre pour le roi (274)
« Et au milieu de la forêt, près du groupe, près du groupe des ouvriers, on voyait
Valdemar Daae et ses trois filles, et ils riaient tous en entendant les cris sauvages des
oiseaux. Mais sa fille la plus jeune, Anne-Dorothée, éprouvait de la compassion pour
eux dans son cœur, et lorsqu’ils voulurent aussi abattre un arbre à moitié mort, sur les
branches nues duquel la cigogne noire s’était installée, et que les petits sortirent leurs
têtes, elle prit leur défense, les larmes aux yeux, elle supplia son père, et elle obtint que
l’arbre fût laissé debout, avec le nid de la cigogne noire. » (275)
« Ses yeux et son front témoignaient d’une grande intelligence, et Valdemar Daae
aimait bien l’écouter, tout comme la petite Ida, l’aînée des filles, qui avait quinze ans.
Et pendant qu’il construisait un navire pour son père, il construisit un château de rêve
où lui et la petite Ida devaient habiter, une fois qu’ils seraient devenus mari et femme,
et c’est bien ce qui serait arrivé si le château avait été construit en pierre, avec des
remparts et des fossés, des forêts et un jardin. » (275)
6. Nouveaux projets fumeux de Valdemar Daae : l’or rouge (276)
« Mais les filles étaient encore jeunes. La petite Ida était une rose ravissante à voir,
comme lorsque le constructeur du navire l’avait vue. Souvent, je m’en prenais à ses
longs cheveux bruns, quand elle se tenait près du pommier, dans le jardin, absorbée
dans ses pensées, et qu’elle ne remarquait pas que je faisais tomber une pluie de fleurs
sur ses cheveux, qui se dénouaient. Elle regardait le soleil rouge et le ciel doré au travers
des buissons et des arbres sombres du jardin. Sa sœur, Johanne, était comme un lys,
d’une beauté éclatante et elle portait haut la tête. Elle avait fière allure et belle
prestance, et comme sa mère, elle était fragile de la tige. Elle aimait bien se rendre dans
la grande salle où étaient accrochées les portraits de la famille. Les dames étaient
peintes vêtues de velours et de soie, et elles portaient sur leurs cheveux tressés un tout
petit chapeau brodé de perles. C’étaient de belles dames ! Leurs époux étaient bardés
de fer ou ils portaient un manteau de grand prix doublé de peau d’écureuil, ainsi qu’une
collerette bleue. Ils portaient leur épée à la cuisse et non au côté. Où le portrait de
Johanne serait-il accroché sur le mur et de quoi son noble époux aurait-il l’air ? Voilà
à quoi elle pensait, elle en parlait à voix basse. Je l’entendais quand je passais par le
long couloir pour entrer dans la salle, avant de changer une nouvelle fois de direction !
Anne-Dorothée, la pâle jacinthe, une enfant qui n’avait encore que quatorze ans, était
tranquille et réfléchie. Ses grands yeux bleus limpides avaient l’air songeur, mais le
sourire de l’enfant était continuellement sur ses lèvres. Je ne pouvais pas l’en chasser,
et je ne le voulais pas non plus. Je la rencontrais dans le jardin, dans le chemin creux
et dans les champs qui appartenaient au château. Elle ramassait des plantes et des
fleurs, celles dont elle savait que son père pourrait les utiliser pour les boissons et les
gouttes qu’il savait distiller. » (277)
7. Ruine et déchéance (278)
8. Un dernier éclat de bonheur (279)
9. Départ du manoir de Borreby racheté par Ove Ramel (280)
« Il fallait enlever au seigneur Ove l’envie de s’installer là. Ida et Anne-Dorothée
pleuraient à chaudes larmes. Johanne se tenait droite, le teint pâle, elle se mordit le
pouce jusqu’au sang, mais cela ne servait pas à grand-chose ! Ove Ramel accorda au
seigneur Daae la permission de rester dans son manoir pendant toute sa vie, mais
personne ne lui adressa de remerciements pour sa proposition. » (281)
« Le temps des splendeurs était terminé. Ida et Anne-Dorothée marchaient à ses côtés.
Johanne se retourna au moment de franchir la porte, mais à qui bon ? Ce n’est pas cela
qui pouvait faire tourner la chance. Elle regarda les briques rouges du mur de Mark
Stig, et elle pensa aux filles de celui-ci : (281) « L’aînée prit la plus jeune par la main et
elles parcoururent le vaste monde ! »
10. La maison de torchis de Smidstrup (282)
« Elle pensait à ce chant… quant à elles, elles étaient trois… et leur père était avec
elles ! » (282)
« Le seigneur Daae et ses filles l’entendaient bien ! Je sifflai à leurs oreilles. Il ne valait pas
la peine d’écouter cela. Ils entrèrent alors dans la maison de torchis de Smidstrup… » (282)
11. Ce qu’il advient des trois filles (282)
« Qu’advint-il de Valdemar Daae, qu’advint-il de ses filles ? Le vent raconte : « La
dernière d’entre elles que j’ai vue pour la dernière fois, c’était Anne-Dorothée, la pâle
jacinthe… Elle était vieille maintenant, et elle se sentait courbée. » (282)
« À l’époque, la pauvre n’était qu’une jeune enfant, une délicate jacinthe pâle dans le
jardin seigneurial. Elle se souvenait de tout cela, Anne-Dorothée. » (283)
« C’est ainsi que priait Anne-Dorothée dans sa misérable maison qu’on laissait debout
à cause de la cigogne. Je me suis chargé de la plus vive des trois sœurs ! dit le vent. »
(283)
26. UNE HISTOIRE DES DUNES (285)
L’histoire des dunes est centrée sur la biographie d’un personnage nommé Jørgen par ses
parents adoptifs, des pêcheurs de la côte du Jutland, au Danemark, à la fin du XVIIIe siècle,
après le naufrage du bateau de ses parents espagnols en route vers Pétersbourg. Sa mère est
morte en le mettant au monde. A quatorze ans, Jørgen fait un voyage en Espagne en tant que
mousse et approche même sa maison natale. A son retour, il se lie d’amitié avec Morten puis
apprend qu’il est fiancé avec Else, la jeune fille qu’il aime. Ses parents adoptifs étant morts,
il hérite de leur maison mais Jørgen décide de partir. C’est à ce moment-là qu’il est arrêté
pour le meurtre de Morten à qui il a cédé sa maison. Au bout d’un an de prison, il est
innocenté. Un couple de commerçants, les Brønne l’invitent à refaire sa vie à Skagen. Il
envisage bientôt de se marier avec leur fille Clara mais celle-ci meurt dans un naufrage ;
Jørgen n’a pu la sauver. Il perd la tête. L’histoire se termine dans l’église de Skagen qui sera
son tombeau, après une dernière vision de tous les défunts.
1. Un couple heureux en Espagne (285)
« Des enfants défilent dans les rues en processions avec des cierges et des bannières qui
flottent au vent, et au-dessus d’eux, haut et clair, le ciel étend sa voûte aux étoiles
scintillantes ! Chansons et castagnettes résonnent, des garçons et des filles dansent sous
les acacias en fleur, tandis que le mendiant, assis sur un bloc de marbre taillé, se
désaltère en mangeant une pastèque succulente et passe son temps à somnoler. Tout est
comme un beau rêve ! » (285)
« Et pourtant, leur bonheur pouvait s’élever d’un degré supplémentaire, mais pour
cela, il fallait que Dieu leur accorde un enfant, un fils qui leur ressemblerait selon le
corps et l’âme. (285) Cet heureux enfant serait salué avec allégresse, il serait entouré
des soins et de l’amour les plus tendres, de tout le bien-être que la richesse et une famille
aisée peuvent procurer. » (286)
2. Le voyage du couple en bateau pour aller à Pétersbourg (287)
« L’un des plus grands et des plus beaux bateaux de celui-ci devait justement aller cette
année-là à Stockholm. Il devait emmener les chers enfants, sa fille et son gendre, à
Pétersbourg, et on aménagea (287) l’intérieur du bateau avec un luxe royal : tapis
moelleux pour les pieds, soie et magnificence partout. » (288)
*
3. La maison des dunes dans le Jutland (288)
« Ce morceau de bois provient de la forêt de l’ouest du pays : la mer sauvage. Pour
celui qui habite le long de la côte, c’est là que poussent les poutres, les planches et les
arbres équarris que le mouvement de la mer ramène à terre. Le vent et les embruns ne
tardent pas à s’attaquer au bout de bois qui a échoué là. C’est un de ces morceaux qui
était sur une tombe d’enfant, et c’est vers lui que se dirigeait l’une des femmes qui
sortaient de l’église. Elle resta immobile, regarda le morceau de bois à demi décomposé,
et peu après, son mari arriva. Ils ne dirent pas un mot, il lui prit la main, et ils
s’éloignèrent de la tombe pour aller dans la lande brune, ils franchirent les marécages
et se dirigèrent vers les dunes. Ils marchèrent longtemps en silence. « Le sermon était
bon aujourd’hui, dit l’homme. Si nous n’avions pas Notre-Seigneur, nous n’aurions
rien. – Oui, répondit sa femme. Il nous réjouit et il nous attriste ! Il en a le droit ! Demain,
notre petit garçon aurait eu cinq ans, si nous avions pu le garder. – Ton chagrin ne sert à
rien ! dit l’homme. Il s’en est bien tiré ! Car il est là où nous devons demander dans nos
prières de pouvoir arriver nous-mêmes. » (290)
4. Tempête sur la dune : un navire échoué (290)
5. La seule rescapée meurt en accouchant d’un garçon (291)
« Elle était la seule survivante. Le vent balayait encore la côte en hurlant. Elle eut
quelques instants de calme, mais bientôt vinrent des douleurs et des cris. Elle ouvrit ses
deux yeux ravissants, prononça quelques paroles, mais aucun de ceux qui étaient là ne
put la comprendre. C’est alors que, pour prix de toutes ses souffrances (292) et de ses
luttes, elle tint dans ses bras un enfant nouveau-né. Il aurait dû reposer sur un lit
d’apparat, avec des rideaux de soie, dans la maison somptueuse. Des cris d’allégresse
auraient dû lui souhaiter une vie riche en biens terrestres, mais Notre-Seigneur l’avait
fait naître dans ce pauvre réduit. Il n’eut même pas un baiser de sa mère. La femme du
pêcheur posa l’enfant sur le sein de sa mère, mais il était près d’un cœur qui ne battait
plus. Elle était morte. L’enfant qui aurait dû être nourri par la richesse et le bonheur
avait été jeté dans le monde, jeté dans les dunes par la mer, pour qu’il connaisse le sort
et les jours pénibles du pauvre. » (293)
« La mère mourante et le pitoyable enfant auraient été entourés de sollicitude et de
soins, à quelque endroit que « le vent aurait soufflé », mais nulle part, ils n’auraient été
reçus avec plus de chaleur que chez la pauvre femme de pêcheur qui, la veille encore,
s’était tenue le cœur lourd près de la tombe qui abritait son enfant, qui aurait eu cinq
ans ce jour-là, si Dieu lui avait accordé la grâce de vivre. » (293)
« Mais dans les dunes de Husby, dans la maison du pêcheur, il y avait maintenant un
petit bambin. » (294)
6. L’enfant adopté par les pêcheurs sous le nom de Jørgen (294)
« On donna au petit le nom de Jørgen. « C’est sans doute un enfant juif, disait-on, il a le
teint tellement foncé ! » « Ce pourrait aussi être un Italien ou un Espagnol ! » dit le
pasteur. La femme du pêcheur ne voyait pas de différence entre ces trois peuples, et elle
se consolait à la pensée que l’enfant était devenu chrétien par le baptême. Le garçon
prospérait, son sang noble restait chaud et il puisait des forces dans la maigre pitance,
il grandit dans cette humble maison. » (294) .
« L’enfance a pour tout le monde ses moments lumineux qui, par la suite, illuminent
toute la vie. Des quantités de choses s’offraient à lui pour son plaisir et sa distraction !
Toute la plage, sur des lieues, était remplie de jouets : une mosaïque de galets, rouges
comme des coraux, jaunes comme de l’ambre, blancs et arrondis comme des œufs
d’oiseaux. Il y en avait de toutes les (294) couleurs, la mer les avait tous polis et rendus
lisses. Même une carcasse de poisson desséchée, des plantes aquatiques séchées par le
vent, les algues d’un blanc éclatant, longues et étroites comme des rubans, qui voletaient
entre les pierres, tout était fait pour amuser et distraire l’œil et l’esprit, et le garçon
était un enfant éveillé. » (295)
7. Le marchand d’anguilles (295)
« Quatre journées pleines d’entrain, les plus lumineuses de toute son enfance,
s’approchaient. Elles représentaient tout le charme du Jutland, la joie et le soleil du
foyer. Il devait aller à un banquet – un banquet d’enterrement. » (297)
8. L’enterrement d’un parent fortuné de la famille de pêcheurs (297)
« La tempête de sable s’arrêta alors, mais les dunes sont encore là. Jørgen entendit tout
cela et le retint, ce furent les jours les plus heureux de son enfance : les journées du
banquet de l’enterrement. » (301)
9. Escale du mousse dans sa ville natale Jørgen : la cathédrale et la maison
familiale (chassé) (301)
« C’était magnifique de se déplacer, de voir de nouvelles régions et de nouvelles
personnes, et il n’avait pas fini de se déplacer. Il n’avait pas quatorze ans, c’était encore
un enfant. Il partit sur un navire et fit connaissance avec ce que le monde a à offrir. »
(301)
10. Jørgen et son ami Morten (303)
11. Chagrin d’amour de Jørgen : Else, l’appâteuse, fiancée à Morten (304)
12. Les bancs de sable, rancune envers Morten, mort de son père adoptif, héritage
de la maison des dunes (305)
13. Dernière chance avec Else, Jørgen cède sa maison à Morten (306)
14. Jørgen veut dire au revoir à Morten (308)
15. Jørgen accusé du meurtre de Morten, écroué (309)
« Dans le bâtiment du château qui se trouve à l’ouest, il y a un passage sous le grand
escalier, on y accède à une cave basse et voûtée, et c’est de là que la grande Margrethe
avait été menée au supplice. Elle avait mangé cinq cœurs d’enfants, et elle croyait que
si elle en avait eu deux de plus, elle aurait pu voler et se rendre invisible. » (310)
16. Jørgen innocenté : c’est Niels le Voleur qui a tué Morten (312)
17. Jørgen part avec le commerçant Brønne aux Vieux-Skagen (313)
« Leur voyage les menait vers le nord, vers le Limfjord (313), traversait le pays de
Vendsyssel, en direction de Skagen, d’où avaient émigré les hommes aux longues
barbes, les Lombards, à l’époque de la famine, sous le règne du roi Snio, où on aurait
dû tuer tous les enfants et les vieillards, mais la noble femme Gambaruk, qui possédait
des terres là-haut, avait proposé à la place que les jeunes quittent le pays. » (314)
18. Clara, la fille du commerçant Brønne (315)
19. À l’église avec Clara avant son départ (315)
« Jørgen était comme submergé par un sentiment sacré, qui avait la pureté de l’enfance,
comme lorsque, étant tout jeune, il s’était trouvé dans la splendide église en Espagne,
mais ici, il était conscient de faire partie de la paroisse. Après le sermon, il y eut la
communion. Il reçut le pain et le vin, comme les autres, et il se trouva qu’il s’agenouilla
juste à côté de mademoiselle Clara, et pourtant ses pensées étaient tellement tournées
vers Dieu et l’acte sacré qu’il ne remarqua qu’en se relevant qu’elle avait été sa voisine.
Il vit ses joues inondées de larmes. » (316)
20. Période agréable pour Jørgen malgré l’absence de Clara (316)
« Jørgen n’avait jamais eu une période aussi agréable depuis les quatre journées du
banquet de l’enterrement, quand il était enfant, et pourtant, mademoiselle Clara était
absente, mais dans ses pensées ni dans ses conversations. » (318)
21. Naufrage du Karen Brønne (318)
22. Jørgen tente, en vain, de sauver Clara (319)
23. Jørgen perd la tête (320)
« Jørgen resta dans la maison du commerçant Brønne. « Il a attrapé cette maladie
incurable pour sauver notre enfant, dit le vieil homme. Maintenant, c’est notre
fils. » (321)
24. La tristesse d’un riche vieillard sans enfant en Espagne (322)
« En Espagne, là où, entre les orangers et les lauriers, une brise chaude souffle par
vagues sur les coupoles mauresques dorées, où les chants et les castagnettes résonnent,
un vieillard sans enfant dans la splendide maison. C’était le marchand le plus riche.
Dans les rues, des enfants défilaient en processions avec des cierges et des bannières qui
flottaient au vent. Que n’aurait-il donné de sa richesse pour avoir ses enfants, sa fille
ou l’enfant de celle-ci, qui n’avait peut-être jamais vu la lumière de ce monde, et à
combien plus forte raison la lumière de l’éternité, du Paradis ? « Pauvre enfant ! » Eh
oui, pauvre enfant ! Enfant, justement, et pourtant il avait atteint la trentaine… » (322)
25. Jørgen à l’église ensablé de Skagen (322)
« Le marchand Brønne et sa femme reposaient là, auprès de leurs enfants, sous le sable
blanc. » (322)
26. Vision de tous les morts dans l’église aux noces de Jørgen et e Clara (323)
« Alors retentit le son des trompettes, étrange comme une voix d’enfant pleine d’un
désir nostalgique. Il s’enfla jusqu’à devenir comme de grandes orgues, un ouragan de
sonorités pleines et exaltantes, qui transportaient d’aise et étaient pourtant assez
puissantes pour faire sauter la pierre d’une tombe. » (323)
*
27. Le tombeau de Jørgen (325)
27. LE BONHOMME DE NEIGE (327)
Un bonhomme de neige discute avec un vieux chien de garde enchaîné : il ne comprend pas
les mises en garde de l’animal contre le soleil et le poêle de la maison. Le bonhomme de
neige est en particulier fasciné par le poêle, et lorsqu’il fond, au printemps, on comprend
pourquoi : les enfants s’étaient servis d’une raclette de poêle pour le construire.
1. Le bonhomme de neige, le chien de garde et le poêle (327)
« On m’appelait « le plus mignon », « le gentil petit bambin », mais ensuite, je suis
devenu trop grand à leur goût et ils m’ont donné à la gouvernante. Je suis allé au sous-
sol ! Tu peux voir jusque dans la pièce où j’ai été le maître, car c’est bien ce que j’étais
chez la gouvernante. C’était certes un lieu plus modeste que l’étage au-dessus, mais c’était
plus agréable. Il n’y avait pas d’enfants pour me tripoter et me traîner partout, comme
c’était le cas au-dessus. » (330)
« La nourriture était aussi bonne qu’avant, et j’en avais beaucoup plus ! J’avais mon
propre oreiller, et puis il y avait un poêle. À cette époque de l’année, c’est ce qu’il y a de
plus agréable au monde ! Je me faufilais tout au-dessus, si bien qu’on ne me voyait plus.
Oh, je rêve de ce poêle encore maintenant ! Ouste ! Ouste ! – Est-ce qu’un poêle est
tellement beau ? demanda le bonhomme de neige. Est-ce qu’il me ressemble ? – Il est tout
le contraire de toi ! Il est noir comme du charbon ! Il a un long cou et un cylindre en
cuivre. Il se nourrit de bois de chauffage, si bien que le feu lui (330) sort de la bouche. »
2. Le bonhomme de neige se languit d’amour pour le poêle (332)
3. Le bonhomme de neige fond (332)
28. LE MOULIN À VENT (335)
Un moulin à vent hollandais parle de son mécanisme avec confiance et de la famille qui
l’habite. Mais un jour, il est détruit par un incendie et remplacé par un nouveau moulin plus
moderne.
1. Le discours éclairé du moulin à vent (335)
« Ils ont de la marmaille, tous les deux : de petites pensées qui peuvent grandir. Ils font du
tapage, ces petits ! L’autre jour, alors que dans ma perspicacité, je faisais vérifier par le
patron et ses ouvriers la meule et la roue dans ma poitrine, pour savoir ce qui n’allait pas
– car il y avait quelque chose qui n’allait pas en moi, et il faut s’examiner soi-même –, les
petits firent un tapage terrible qui n’est pas d’un bon effet quand on est comme moi en
haut d’une colline. Il faut se souvenir qu’on est en plein éclairage : le jugement des autres
est aussi un éclairage. Mais ce que je voulais dire, c’est que les petits ont fait un tapage
terrible ! Le plus petit me sauta directement au chapeau et chantonna tant et si bien que
j’en eus des chatouillements. » (336)
2. Le moulin détruit par le feu et remplacé par un plus moderne (338)
29. LE CRAPAUD (339)
Le plus jeune enfant d’une famille de crapauds vivant au fond d’un puits aspire à en sortir.
Il profite du seau d’un valet de ferme pour remonter à la surface et commence à découvrir le
monde et les bêtes : le papillon, les grenouilles, la chenille et les poules. Deux hommes, un
naturaliste et un poète envisagent de le disséquer. Le crapaud est davantage attiré par le
discours des cigognes qui peuvent monter encore plus haut. La cigogne finit par s’emparer
du crapaud
1. Au fond du puits, la famille des crapauds (339)
2. Une pierre précieuse dans la tête de l’un des crapauds (340)
« La mère crapaud aurait certainement pu raconter une chose ou une autre aurait
certainement pu raconter une chose ou une autre, mais elle ne répondait jamais quand
on la questionnait, ce qui fait qu’on ne la questionnait pas. « Elle est grosse et grasse,
laide et bête ! disaient les jeunes grenouilles vertes. Ses petits sont aussi laids ! – Cela se
peut fort bien ! dit la mère crapaud. Mais l’un d’entre eux a une pierre précieuse dans la
tête, à moins que ce soit moi ! » Et les grenouilles vertes écoutèrent en ouvrant de grands
yeux, et comme cela ne leur plaisait pas, elles firent la grimace et allèrent au fond. Mais
les petits du crapaud tendirent leurs pattes arrière par pure fierté. Chacun d’entre eux
croyait avoir la pierre précieuse. » (340)
3. Le plus petit crapaud sort du puits grâce au seau du valet de ferme (341)
« C’est beaucoup plus agréable ici qu’en bas dans le puits ! Cela donne envie de rester ici
pour toute la vie ! » dit le petit crapaud. » (341)
4. Le voyage et les rencontres du crapaud (341)
« Et un papillon (341) passa. Le crapaud croyait que c’était une fleur qui s’était
détachée pour mieux partir à la découverte du monde, c’était tout à fait normal. « Si
seulement on pouvait aller aussi vite que lui, dit le crapaud. Coa ! Oh là là ! quel
bonheur ! » Il resta là huit nuits et huit jours, près du fossé, et il ne manqua pas de
nourriture. Le neuvième jour, il pensa : « Allons plus loin ! » Mais que pouvait-on donc
trouver de plus beau ? Peut-être un petit crapaud ou quelques jeunes grenouilles. La
nuit précédente, un bruit était venu avec le vent, comme si des « cousins » avaient été
dans les parages. « Il fait bon vivre ! Sortir du puits, s’allonger parmi les orties, traverser
la grand-route poussiéreuse et se reposer dans le fossé humide ! Mais allons plus loin ! Il
faut trouver des grenouilles ou un petit crapaud, on ne peut tout de même pas s’en passer,
la nature ne suffit pas ! » (342)
« Je vais continuer mon voyage ! » dit le petit crapaud. Il avait toujours envie de quelque
chose de meilleur. Il vit les étoiles scintiller, si grandes et si claires. Il vit la lune briller.
Il vit le soleil se lever, et monter de plus en plus haut. « Je suis sûrement encore dans le
puits, dans un plus grand puits, il faut que je monte encore plus haut ! Quelle excitation
et quel ardent désir je ressens ! » et lorsque la lune fut pleine et ronde, la pauvre bête
(342) pensa : « Est-ce le seau qu’on est en train de faire redescendre, et dois-je sauter
dedans pour pouvoir monter plus haut ? ou est-ce le soleil ce grand seau ? Comme il est
grand, comme il rayonne ! Il peut nous contenir tous ! Il faut que je saisisse l’occasion !
Oh, quelle lumière il se fait dans ma tête ! Je ne crois pas que la pierre précieuse puisse
éclairer mieux ! Mais ce n’est pas moi qui l’ai, et cela ne me fait pas pleurer, non, plus
haut, dans la lumière brillante et la joie ! J’ai une certitude, et pourtant j’ai peur. C’est
un pas difficile à faire, mais il faut le faire ! En avant ! suivons tout simplement la grand-
route ! » (343)
5. Les deux étudiants : le poète et le naturaliste (344)
6. Le crapaud fasciné par les cigognes (345)
« Il faut que j’aille en Égypte ! dit-il. Pourvu que la cigogne m’emmène avec elle, ou bien
l’un de ses petits. Pour remplacer, je le servirais le jour de son mariage. Oui, je vais aller
en Égypte ! J’ai tellement de chance ! Tout l’ardent désir et l’envie que je ressens, c’est
sûrement mieux que d’avoir une pierre précieuse dans la tête ! » (346)
7. La cigogne s’empare du crapaud (346)
8. La morale du conte : la pierre précieuse dans la tête du crapaud (347)
30. CE QU’ON PEUT INVENTER (349)
Un jeune homme est pressé de devenir écrivain mais il n’arrive pas à inventer. Ça le rend
malade et il décide d’aller voir une guérisseuse. Celle-ci lui donne ses lunettes et son cornet
acoustique pour lui apprendre à voir et à écouter et le conduit dans son jardin : elle lui
demande d’observer le champ de pommes de terre, le prunellier, la ruche, la grand-route.
Mais dès qu’elle reprend ses lunettes et son cornet, le jeune homme ne voit plus rien et
n’entend plus rien. La guérisseuse conclut qu’il ne sera jamais écrivain. Qu’il soit donc
critique.
1. Un jeune homme veut être écrivain (349)
2. En panne d’inspiration il va voir une guérisseuse (349)
3. La guérisseuse observe son comportement face aux éléments de son jardin
(350)
…champ de pommes de terre (350), …le prunellier ! (351),
…la ruche (352),
… la grand-route (352) …
4. Le verdict de la guérisseuse : il ne pourra être écrivain, qu’il soit donc
critique ! (352)
31. LE BONHEUR PEUT SE TROUVER DANS UN BOUT DE BOIS (355)
Dieu accorde à chacun un moyen d’être heureux, parfois inattendu, dans une pomme ou une
poire. Un pauvre tourneur sur bois qui fabriquait des manches de parapluies a l’idée
d’employer des poires comme boutons des parapluies. Il devient ainsi riche et heureux.
1. Une histoire de bonheur (355)
« Je vais vous raconter maintenant une histoire sur le bonheur. Nous connaissons tous
le bonheur. Certains le voient à longueur d’année, d’autres seulement certaines années,
pendant une seule journée, et il y a même des gens qui ne le voient qu’une seule fois de
toute leur vie, mais nous ne le voyons tous de toute manière. Il n’est pas nécessaire que
je le dise, car tout le monde le sait : Notre-Seigneur envoie le petit enfant et le met dans
le sein d’une mère – ce peut être dans un riche château ou dans une pièce confortable,
mais aussi en plein champ, alors que souffle le vent froid. Et pourtant, tout le monde ne
sait sans doute pas, et c’est pourtant certain, que Notre-Seigneur, en même temps qu’il
apporte l’enfant, lui apporte en cadeau un porte-bonheur, mais il ne le met pas à côté
de lui, au vu et au su de tous, il le met à un endroit dans le monde où on s’attend le
moins à le trouver, et pourtant on le prouve toujours. C’est ce qu’il y a de réjouissant. »
(355)
2. Un pauvre tourneur, des parapluies et des poires (355)
« Il fallait tout de même que l’arbre donne une fois des poires, dit l’homme, et il les
donna à ses enfants pour qu’ils jouent avec. » (356)
3. Une poire comme bouton de parapluie ! (356)
4. Le bonheur et la fortune dans un bout de bois (357)
« Il y a un dicton qui dit : « Mets un bout de bois blanc dans ta bouche et tu seras
invisible ! », mais il faut que ce soit le bon bout de bois, celui qui nous a été donné en
cadeau pour nous porter bonheur par Notre-Seigneur. J’ai eu le mien, et moi aussi,
comme cet homme, je peux avoir de l’or sonnant, de l’or brillant, le meilleur qui soit,
celui qui brille dans des yeux d’enfant, qui sonne dans une bouche d’enfant et dans celle
de son père et de sa mère. Ils lisent ces histoires, et je (357) suis près d’eux, au milieu
de la pièce, mais invisible, car j’ai le bout de bois blanc dans la bouche. Si je sens que
ce que je raconte les rend heureux, alors, moi aussi, je dis : « Le bonheur peut se trouver
dans un bout de bois ! » (358)
32. LES BOUGIES (359)
Une bougie de cire se réjouit d’aller dans un bal où elle pourra briller. La chandelle de suif
espère partager ce plaisir mais la maîtresse de maison la met dans un panier avec des pommes
de terre qu’elle confie à un pauvre garçon. La chandelle oublie sa déception en voyant la joie
des enfants en découvrant des pommes de terre. C’est aussi bien que d’aller au bal.
1. La bougie de cire et la chandelle de suif (359)
2. Tristesse de la chandelle de suif de ne pas aller au bal avec la bougie de cire
(360)
« La petite fille de la maison était tout près, et lorsqu’elle entendit les mots « tard dans
la nuit », elle dit en se réjouissant du fond du cœur : « Moi aussi, je vais rester debout
jusque tard dans la nuit ! Il y a un bal chez nous et on va me mettre les gros rubans
rouges ! » Comme son visage était rayonnant ! C’était la joie ! Aucune bougie de cire
ne peut rayonner comme deux yeux d’enfant ! « C’est une bénédiction de voir cela !
pensa la chandelle. Je ne l’oublierai jamais, je ne le verrai sans doute plus
jamais ! » (360)
3. Consolation : la joie des enfants pauvres d’avoir des pommes de terre (361)
« C’est alors que le plus petit des enfants de la maison pauvre arriva, c’était une petite
fille. Elle prit son frère et sa sœur par le cou, elle avait quelque chose d’important à
raconter, il fallait le chuchoter ! « Ce soir – imaginez-vous ! – ce soir nous allons avoir
des pommes de terre chaudes ! » Et son visage rayonnait de bonheur. La chandelle
l’éclairait directement, elle vit une joie, un bonheur aussi grands que là-bas dans la
maison riche, où la petite fille avait dit : « Nous allons avoir un bal ce soir, et on va me
mettre les gros rubans rouges ! » « Est-ce que le fait d’avoir des pommes de terre chaudes
a autant de valeur ? pensa la chandelle. Il y a autant de joie ici chez les petits. » (361)
« C’était un véritable repas de fête, et chacun eut une pomme par-dessus le marché, et
le plus petit des enfants récita cette courte strophe :
Une fois encore tu m’as rassasié,
Je te remercie, mon Dieu, pour ta bonté !
Amen !
« Est-ce que ça n’était pas bien récité, maman ? » s’écria ensuite le petit. « Il ne faut pas
demander cela ni le dire ! dit la mère. Il faut uniquement penser au bon Dieu, qui t’a
rassasié ! » On mit les petits au lit, on leur donna un baiser, et ils s’endormirent aussitôt,
et leur mère resta à coudre jusque tard dans la nuit pour avoir de quoi subvenir à (361)
leurs besoins et aux siens. » (362)
« Finalement, la soirée a été agréable ! pensa la chandelle de suif. Je me demande si les
bougies de cire se sentaient mieux dans leur chandelier d’argent ? J’aimerais bien le
savoir avant de m’être entièrement consumée ! » Et elle pensait aux deux enfants aussi
heureux l’un que l’autre, l’un éclairé par une bougie de cire, l’autre par une chandelle
de suif ! Voilà, c’est toute l’histoire ! » (362)
33. LE GRAND SERPENT DE MER (363)
Un câble sous-marin contenant les fils du télégraphe est posé au fond de la mer par les
hommes et crée de l’émotion chez les poissons qui le prennent pour une anguille géante. Dix
poissons d’une portée de mille huit cents frères et sœurs veulent en savoir plus en
interrogeant un dauphin puis un phoque. Puis le plus petit des poissons continue seul sa
recherche. Après avoir vu une épave, il rencontre une baleine, un requin, un poisson-scie, un
loup marin qui le suivent. D’autres animaux se joignent à eux, à part une vieille baleine
malade et ils arrivent sur le lieu où ils trouvent le câble. Tous l’entourent et le provoquent
mai une vache marine leur explique de quoi il s’agit.
1. Un poisson et ses 1800 frères et sœurs (363)
« Les petits nageaient ensemble, tout près l’un de l’autre, comme le font les harengs et
les maquereaux. » (363)
2. Les poissons effrayés par la descente d’un câble de télégraphe sous la mer (363)
3. Dix poissons interrogent le dauphin, le phoque (365)
4. Le plus petit poisson continue seul la recherche (366)
5. L’épave d’un navire avec une mère et son enfant (367)
« Le petit poisson entra dans la pièce d’où avaient disparu les nombreuses personnes
qui avaient péri lorsque le bateau avait sombré, sauf deux d’entre elles : une jeune
femme qui était allongée, son petit enfant dans les bras. L’eau les portait et semblait les
bercer. On aurait cru qu’ils dormaient. Le petit poisson eut très peur, il ignorait
totalement qu’ils ne pouvaient plus se réveiller. Des plantes aquatiques pendaient sur
le bastingage, comme un feuillage, et recouvraient les deux beaux cadavres de la mère
et de l’enfant. Il n’y avait aucun bruit, on se sentait bien seul. » (367)
6. La jeune baleine (367)
7. La vieille baleine malade ne veut pas les suivre (368)
8. Les animaux marins entourent le câble et le défient (369)
« Et il tendit ses bras souples et les plus longs jusqu’au câble et il l’enserra. « Il n’a pas
de coquille ! dit le polype. Il n’a pas de (370) peau ! Je crois qu’il ne met jamais au monde
des petits tout vivants ! » (371)
9. La vache marine donne des explications (372)
10. Le grand serpent de mer de la connaissance (373)
34. LE JARDINIER ET SES MAÎTRES (375)
Larsen, un jardinier dévoué et inventif travaille comme jardinier chez des maîtres qui le
traitent avec défiance et condescendance, comme en témoignent un certain nombre
d’exemples. Ils ne croient pas Larsen quand celui-ci leur dit que les pommes et les poires
vantées par leurs amis ou les melons goûtés à la cour viennent de leur propre jardin. A toute
occasion, ils font des reproches à leur jardinier, y compris à propos d’une fleur, pourtant
appréciée par la princesse. Quand une tempête abat les arbres du manoir, Larsen transforme
le jardin en chef-d’œuvre, ce qui lui vaut un article élogieux. Mais les maîtres prennent
ombrage de cette gloire.
1. Le jardin du manoir et ses arbres sans feuilles habités par des oiseaux (375)
2. Larsen, le jardinier demande l’abattage des arbres aux maîtres qui refusent
(376)
3. Les maîtres veulent importer des pommes et des poires qui viennent… de leur
propre jardin (376)
4. Même chose avec des melons (378)
5. De nouveaux reproches faits au jardinier (378)
6. La fleur d’artichaut donnée à la princesse (379)
7. Nouveaux reproches des maîtres au jardinier (380)
8. La princesse défend le jardinier et les maîtres se ravisent (380)
« Et c’est ce qui fut fait. Les maîtres firent dire au jardinier qu’il pouvait à nouveau
leur apporter une fleur d’artichaut fraîchement cueillie. « Elle est belle, finalement !
dirent-ils, très remarquable ! » et le jardinier fut félicité. « Larsen aime bien cela ! dirent
les maîtres. C’est un enfant gâté ! » (381)
9. Les arbres abattus par la tempête, reproches des maîtres (381)
10. Le jardinier en profite pour embellir le jardin (381)
« Sur le devant, il y avait des fougères, de nombreuses espèces différentes, certaines
avaient l’air d’être des enfants du palmier, d’autres, des parents de la belle plante
délicate qu’on appelle « cheveux de Vénus ». (382)
11. La gloire de Larsen et la jalousie des maîtres (383)
35. CE QUE RACONTAIT LA VIEILLE JOHANNE (385)
C’est l’histoire de Rasmus la Pouilleuse racontée par Johanne la fille du sabotier qui l’aima
toute sa vie. Avant de tomber en ruine la maison du tailleur était habitée par le tailleur Ivar
Ølse, sa femme Maren et leurs onze enfants, dont Rasmus était le benjamin. Le père était
fataliste et impie, il dut arrêter de travailler à cause de rhumatismes aux mains. La mère, plus
volontariste et pieuse s’occupa des enfants. Rasmus et Johanne étaient camarades de jeux
depuis l’enfance mais à son retour d’apprentissage pour devenir tailleur Rasmus tomba
amoureux d’Else Hansen. Un amour réciproque. Mais Rasmus ne fut jamais capable de se
déclarer au grand désespoir d’Else qui finit par épouser un paysan. De retour après des années
de vie dissolue, Rasmus revint malade et contamina sa mère qui en mourut. Vieilli et négligé,
Rasmus ne trouva de secours qu’auprès de Johanne jusqu’à sa mort.
1. La maison du tailleur en ruine, près du vieux saule (385)
2. Rasmus le Pouilleux ne s’occupe pas de la maison (386)
3. Maren et Ivar Ølse et leurs onze enfants, la châtelaine (386)
« À l’époque, la vieille Johanne était enfant, c’était la fille (386) du sabotier, l’un des
hommes les plus pauvres de la paroisse. Maren lui donnait souvent de bonnes tartines
de pain beurré, car elle avait de la nourriture en abondance. Elle était en bons termes
avec la châtelaine. » (387)
« Elle maniait l’aiguille avec autant d’habileté que sa langue, et s’occupait en plus de
sa maison et de ses enfants. Elle en avait presque une douzaine, onze en tout, le
douzième ne vint jamais. « Les pauvres ont toujours leur nid plein de petits ! disait le
maître du manoir en bougonnant. Si on pouvait les noyer comme des petits chats, et si on
pouvait n’en garder qu’un ou deux parmi les plus robustes, il y aurait moins de misère !
– Bonté divine ! disait la femme du tailleur. Tout de même, les enfants sont une
bénédiction de Dieu. Ils sont la joie de la maison. Chaque enfant est un Notre-Père de
plus ! Si on est dans le besoin et qu’on a beaucoup de bouches à nourrir, on redouble
d’efforts et on trouve le moyen de s’en sortir en toute honnêteté. Le Seigneur ne nous
abandonne pas si nous ne l’abandonnons pas ! » La châtelaine lui donnait raison,
acquiesçait d’un petit signe de tête, et tapotait la joue de Maren. Elle l’avait souvent
fait et elle lui avait même parfois donné un baiser, mais à cette époque-là, la châtelaine
était un petit enfant et Maren était sa bonne. Elles s’aimaient bien toutes les deux, et
elles restèrent toujours fidèles à ce sentiment. » (387)
4. Les devises d’Ivar (fataliste) et de Maren (volontariste) (387)
5. Les temps heureux (388)
« Les enfants se portèrent bien, ils grandirent et sortirent du nid, s’éparpillèrent au loin
et se tirèrent bien d’affaire. Rasmus était le plus petit. C’était un enfant tellement
ravissant que l’un des grands peintres de la ville le fit poser et le peignit, aussi nu que
lorsqu’il était venu au monde. » (388)
6. Les temps difficiles : les rhumatismes du père. Rasmus et Johanne camarades
de jeux.
« C’était un garçon gai. « Il ne faut pas qu’il reste assis là toute la journée, disait la mère.
Ce serait injuste à l’égard de cet enfant. Il faut aussi qu’il joue et qu’il gambade. » (388)
Johanne, la fille du sabotier, était sa meilleure camarade de jeux. Elle était d’une famille
encore plus pauvre que Rasmus. Elle n’était pas jolie, elle marchait nu-pieds, ses habits
étaient en lambeaux, elle n’avait personne pour les ravauder, et l’idée ne lui venait
même pas de le faire elle-même. C’était une enfant, et elle était aussi gaie qu’un pinson
aux rayons du soleil de Notre-Seigneur. À côté de la borne en pierres taillées, sous le
grand saule, Rasmus et Johanne jouaient ensemble. » (389)
7. Les projets de Rasmus et Johanne (389)
8. Paroles impies du tailleur et prière de sa femme avec Rasmus (390)
9. La veuve se remarie avec un sculpteur (391)
10. La malédiction du tissu de deuil : mort du tailleur Ølse (392)
11. Après son apprentissage, Rasmus revient à la maison (tailleur itinérant) (393)
« Mais sa mère comptait sur lui à la maison, c’était le meilleur endroit pour lui. Tous
les autres enfants étaient éparpillés, c’était lui le plus jeune, la maison devait lui revenir.
Le travail ne manquerait pas, s’il voulait parcourir la région comme tailleur itinérant,
il pourrait faire de la couture pendant quinze jours dans une ferme, puis quinze jours
dans une autre. C’était aussi une occasion de voyager. Et Rasmus suivit le conseil de sa
mère. » (393)
12. Rasmus et Else Hansen s’aiment mais Rasmus n’arrive pas à se déclarer (394)
13. Le malentendu avec Else s’amplifie. Rasmus décide de partir (395)
14. Patience de Maren et impatience d’Else qui consulte Stine pour faire revenir
Rasmus grâce à un sortilège (396)
15. Else finit par se marier au fermier (398)
16. Retour de Ramus, malade et contagieux. Mort de sa mère (398)
17. Rasmus se laisse aller. Johanne lui dit de se reprendre (399)
18. Nouvelle intervention de Johanne (400)
« Au cours de la journée, Johanne vint à la maison du tailleur. Elle lui porta secours,
elle fit en sorte qu’il puisse entrer à l’hôpital. « Nous nous connaissons depuis notre
enfance, dit-elle. Ta mère m’a donné de la bière et de la nourriture, je ne pourrai jamais
le lui rendre ! Tu vas recouvrer la santé, tu vas devenir un homme digne de vivre ! » (400)
19. Le psaume de Johanne (400)
« Il était pauvre, plus pauvre maintenant que Johanne. « Tu n’as pas la foi ! dit-elle. Et
quand on n’a pas Notre-Seigneur, qu’est-ce qu’on a ? Tu devrais prendre la communion !
dit-elle. Tu ne l’as sans doute pas fait depuis ta confirmation. – À quoi bon ! » dit-il « Si
tu parles ainsi et si c’est que tu crois, il faut t’en abstenir ! Notre Seigneur n’aime pas
qu’on approche de sa table à contrecœur. Mais pense tout de même à ta mère et à ton
enfance ! Tu étais à l’époque un garçon gentil et pieux. Me permets-tu de te lire un
psaume ? – À quoi bon ! » dit-il. « J’en tire toujours une consolation ! » répondit-elle.
« Johanne, tu es certainement devenue une sainte ! » et il posa sur elle sur elle un regard
terne et las. Et Johanne récita le psaume, sans regarder dans un livre, car elle n’en avait
pas. Elle le savait par cœur. « C’étaient de belles paroles ! dit-il Mais je n’ai pas très bien
pu suivre. Ma tête est tellement lourde ! » (401)
« Rasmus était devenu un vieil homme, mais Else n’était plus jeune non plus, s’il faut
parler d’elle. Rasmus ne parlait jamais d’elle. Elle était grand-mère. Sa petite-fille était
une petite bavarde qui jouait avec les autres enfants du village. Rasmus s’approcha un
jour, appuyé sur son bâton, il s’arrêta, regarda les enfants jouer, leur adressa un
sourire, le passé éclairait ses pensées. La petite-fille d’Else le montra du doigt, « Rasmus
le Pouilleux ! » crièrent-elles, et elles poursuivirent le vieil homme de leurs cris. » (401)
20. Mort de Ramus le jour de Pentecôte (401)
21. Johanne à l’hospice (402)
36. LA CLEF DE LA PORTE D’ENTRÉE (403)
Lors d’un pique-nique dominical à Frederiksberg, un chambellan indolent est fasciné par le
tour d’un baron qui prétend obtenir des réponses d’une clé. Le chambellan crédule se prend
au jeu et, après avoir cru avoir perdu la clef de sa porte d’entrée, devient obnubilé par son
pouvoir de prédiction supposé que raille le pharmacien. Un voisin commerçant vient
demander au chambellan des conseils à propos de sa fille Lotte-Lene qui veut devenir
comédienne. La jeune fille se lie avec la famille du chambellan. A la mort de ka felle du
chambellan, Lotte-Lene qui n’a pas réussi à être actrice, épouse le chambellan.
1. Le chambellan, né sous « le signe de la Brouette » et sa femme (403)
« Elle restait souvent là dans le noir, sinon, elle avait sa place attitrée au mur, à côté de
la silhouette du chambellan qui datait de son enfance, sur laquelle il ressemblait à une
brioche qui aurait eu un jabot. « (403)
2. Les dimanches à Frederiksberg (405)
3. Le tour du baron suédois avec la clef (406)
4. Le chambellan croit avoir perdu la clef de la porte d’entrée (407)
5. Le pharmacien se moque du chambellan : l’histoire (parodique) de la
commode (408)
« Si, je crois, je crois, disait-il, mon bon monsieur le chambellan, je crois à la clef de la
porte d’entrée et à tous les esprits de portes, aussi fermement que je crois à la nouvelle
science, qu’on commence à connaître : la danse des tables et les esprits dans les vieux et
les nouveaux meubles. Avez-vous entendu parler de cela ? Moi, j’en ai parler ! J’ai douté.
Vous savez que je suis un sceptique, mais je me suis converti en lisant une histoire terrible
dans une revue étrangère tout à fait crédible. Chambellan ! vous vous imaginez ? Je vous
donne l’histoire telle que je l’ai entendue. Deux enfants intelligents avaient vu leurs
parents réveiller l’esprit dans une grande table de salle à manger. Les deux petits étaient
seuls et voulurent s’y prendre de la même manière pour essayer de faire venir de la vie
dans une vieille commode. La vie vint, l’esprit se réveilla, mais il ne supportait pas que des
enfants lui donnent des ordres. Il se leva, il y eut des craquements dans la commode, il
ouvrit les tiroirs, et, avec ses pieds de commode, il mit les enfants chacun dans le tiroir, et
puis la commode sortit en courant par la porte ouverte, descendit l’escalier et se retrouva
dans la rue, alla jusqu’au canal où elle se jeta, noyant les deux enfants. Les petits cadavres
furent enterrés en terre chrétienne, mais la commode fut convoquée au tribunal, jugée
pour infanticide et brûlée vivante sur la place publique. Je l’ai lu, dit le pharmacien, lu
dans une revue étrangère, ce n’est pas une chose que j’ai inventée moi-même ! Que la clef
m’emporte si ce n’est pas vrai ! Je viens de lâcher un gros juron ! » Le chambellan trouva
que c’était une plaisanterie trop grossière, ils ne pourraient jamais parler de la clef. Le
pharmacien était ignorant en matière de clefs. » (410)
6. Le commerçant vient voir le chambellan pour sa fille Lotte-Lene qui veut faire
du théâtre mais qui n’a pas d’instruction (410)
« Vous ne savez pas tout ce que cette enfant arrive à inventer, elle sait imiter la façon
dont tous les gens parlent et comment ils marchent. » (410)
7. Le test de la clef : Victoire et chance (411)
8. Liens étroits entre Lotte-Lene, le chambellan et sa femme (411)
« La femme du chambellan voyait dans la franchise (411) avec laquelle elle manifestait
à tout instant sa grande ignorance quelque chose d’enfantin, d’innocent. » (412)
9. Les confidences de la femme du chambellan à Lotte-Lene (412)
10. Le pharmacien se moque du spectacle et de la clef (414)
11. La parodie sarcastique du pharmacien (414)
12. Mort de la femme du chambellan, Lotte-Lene revenue à la maison (415)
37. L’INVALIDE (417)
A l’occasion de Noël, les jeunes maîtres du manoir se montrent généreux envers les enfants
pauvres ; ils offrent en particulier des habits à quatre des cinq enfants de Ole et Kirsten ; leurs
aide-jardiniers. Au cinquième, l’aîné, la châtelaine a offert un livre de contes : Hans ne peut
plus marcher depuis cinq ans. Ses parents néanmoins s’insurgent contre les inégalités
sociales en invoquant le péché originel. Leur fils invalide propose de leur lire un conte qui
les séduit mais ne dissipe pas leurs doutes. Le roi les soumet à l’épreuve du couvercle de la
terrine. Hans leur lit un autre conte. Bientôt le maître d’école s’intéresse à l’invalide et en
parle à la châtelaine qui offre un oiseau à l’invalide. Mais en voulant protéger le volatile,
Hans détruit d’abord son livre avant de découvrir qu’il… marche. Il est reçu au château puis
quitte la maison pour aller étudier.
1. Générosité des jeunes maîtres du manoir pour les enfants pauvres à Noël (417)
« Les enfants pauvres de la paroisse étaient invités, chacun accompagné de sa mère.
Celle-ci ne regardait pas beaucoup vers l’arbre, elle regardait du côté des tables de
Noël, où il y avait des vêtements de laine et de toile du tissu pour les robes et du tissu
pour pantalons. C’est dans cette direction que les mères regardaient, ainsi que les
grands enfants, seuls les tout-petits tendaient les mains vers les bougies, les décorations
dorées et les drapeaux. Toute cette assistance arrivait tôt dans l’après-midi, on lui
servait de la bouillie de Noël et de l’oie rôtie (417) avec du chou rouge. Une fois qu’on
avait vu l’arbre de Noël et qu’on avait distribué les cadeaux, chacun avait droit à un
petit verre de punch et des beignets aux pommes. » (418)
2. Kristen et Ole et leurs cinq enfants (418)
« Il y avait ainsi Kirsten, l’aide-jardinière, et Ole, l’aide-jardinier. Ils étaient mariés et
gagnaient de quoi payer leur maison et leur pain quotidien en désherbant et en bêchant
dans le jardin du manoir. À chaque fête de Noël, ils avaient droit à un bon lot de
cadeaux. Ils avaient aussi cinq enfants, tous les cinq étaient vêtus par le châtelain et la
châtelaine. « Nos maîtres sont des gens charitables ! disaient-ils. Mais il faut dire qu’ils
ont les moyens, et que cela leur fait plaisir ! – On nous a donné de bons habits robustes
pour les quatre enfants ! dit Ole, l’aide-jardinier. Mais pourquoi n’y a-t-il rien pour
l’invalide ? D’habitude, ils pensent aussi à lui, bien qu’il ne vienne pas au repas de fête ! »
(418)
3. Hans, l’aîné, invalide (418)
« C’était l’aîné des enfants qu’ils appelaient « l’invalide », sinon, il portait le nom de
Hans. Quand il était petit, il avait été l’enfant le plus rapide et le plus vif, mais il avait
eu brusquement « les jambes molles », comme ils disaient, il ne pouvait pas rester
debout ni marcher, et cela faisait maintenant cinq ans qu’il était au lit. » (418)
4. Révolte de Ole contre les inégalités. Kirsten évoque le péché originel (419)
« C’est un rude travail ! disaient-ils. Et une fois que nous avons nettoyé les allées et
qu’elles sont bien propres, ils les abîment tout de suite en les piétinant. Il y a sans cesse
des visiteurs au manoir. Ce que ça doit coûter ! Mais nos maîtres sont des gens riches ! –
Les choses sont curieusement réparties ! dit Ole. Nous sommes tous les enfants de Notre-
Seigneur, a dit le pasteur. Pourquoi y a-t-il une telle différence, alors ? – Cela vient du
péché originel ! » dit Kirsten. » (419)
5. L’histoire du bûcheron et de sa femme et la tentation du couvercle de la terrine
(420)
6. Le conte de l’homme sans chagrin ni peine (421)
7. Le maître d’école et le livre de contes de Hans (422)
8. Le maître d’école instruit Hans et parle de lui aux châtelains qui donne deux
rixdales (423)
« Par ses lectures, le petit garçon infirme et intelligent avait amené la réflexion et la joie
dans la maison. Lorsque le maître d’école quitta le manoir pour rentrer chez lui,
madame lui mit dans la main deux rixdales d’argent brillants pour le petit Hans. (423) « Il
faut les donner à mon père et à ma mère ! » dit le garçon, lorsque le maître d’école lui
apporta l’argent. Et les aides-jardiniers Ole et Kirsten dirent : « Hans l’invalide est
malgré tout utile et en bénédiction, lui aussi ! » (424)
9. La châtelaine apporte des vivres et un oiseau. Réaction hostile des parents
(424)
10. Hans détruit son livre en voulant chasser le chat qui s’attaque à l’oiseau (424)
« C’était l’après-midi, les parents et les autres enfants étaient au travail, Hans était tout
seul. » (424)
11. Pour protéger l’oiseau du chat, Hans se lève et… marche ! (425)
12. Hans reçu au manoir (426)
« Dans l’après-midi, la châtelaine fit venir les deux parents. Elle et son mari, ils avaient
parlé de Hans. C’était un garçon pieux et intelligent, il aimait lire et il apprenait
facilement. Notre-Seigneur est toujours pour une bonne cause. » (427)
13. Hans part pour étudier. Il veut être maître d’école (427)
« Il y avait tellement de choses à apprendre et à savoir, il souhaitait seulement arriver
à l’âge de cent ans et devenir un jour maître d’école. « Si seulement nous pouvions voir
cela ! » disaient les parents en se tenant par la main, comme lorsqu’on va prendre la
communion. « Comme il en est arrivé des choses à Hans ! disait Ole. Notre-Seigneur
pense aussi aux enfants des pauvres ! C’est justement avec l’invalide qu’on a pu le voir !
Ne dirait-on pas que Hans a été capable de nous lire cela dans le livre de contes ? » (427)
38. TANTE MAL-AUX-DENTS (429)
Un garçon épicier collectionne des textes imprimés ou manuscrits qui servent de papiers
d’emballage. Parmi eux, l’histoire écrite par un étudiant « Tante Mal-aux-dents ». La grand-
tante du jeune homme était convaincue qu’il était un grand poète depuis qu’il avait prononcé
de belles paroles à l’enterrement du brasseur Rasmussen. Tante Mille l’encouragea à écrire
surtout après avoir lu la description de son logement. Un jour de tempête de neige, l’étudiant
offrit l’hospitalité à Tante Mille qui lui raconta l’histoire de ses dents. Pendant la nuit, ne
trouvant pas le repos, l’étudiant reçut la visite de madame Mal-aux-dents, son horreur
Satania infernalis qui lui promit d’abréger sa douleur à condition qu’elle arrête d’écrire
malgré les sollicitations de la tante. Le manuscrit s’arrête là.
1. Les histoires du tonneau (429)
2. Le garçon épicier fils de charcutier a sauvé l’histoire écrite par un étudiant :
Tante Mal-aux-dents (429)
I
3. Une feuille de tilleul avec un insecte (430)
4. Tante Mille convaincu que son petit-neveu est poète (431)
II
5. Tante mal-aux-dents et son ami le brasseur Rasmussen (432)
« Nous les enfants, nous appelions Tante la tante de notre mère. Pour nous, elle n’avait
pas d’autre nom. Elle nous donnait des confitures et du sucre, Bien que ce fût très
mauvais pour nos dents, mais elle avait un faible pour ces gentils enfants, disait-elle. »
(432)
« Il avait mangé trop de sucre étant petit, nous disait-il, à nous les enfants, « et vous
voyez le résultat ». Tante n’avait sûrement jamais mangé de sucre dans son enfance. Elle
avait les plus jolies dents blanches. Il faut dire qu’elle faisait attention à ne pas les user,
elle les enlevait pour dormir ! disait le brasseur Rasmussen. Nous savions, nous les
enfants, que c’était de la méchanceté, mais Tante disait qu’il ne voulait rien dire par
là. » (432)
6. Rasmussen l’avait demandée en mariage quand elle était jeune, elle avait hésité
(432)
7. L’enterrement de Rasmussen (433)
« Puis le brasseur Rasmussen mourut. On le conduisit à la tombe dans le corbillard le
plus cher et il eut un grand cortège, des gens qui portaient des décorations et un
uniforme. Vêtue de deuil, Tante se tint près de la fenêtre avec nous tous, les enfants, à
l’exception du petit frère que la cigogne avait apporté une semaine avant. Le corbillard
et le cortège étaient passés, la rue était vide, Tante voulait partir, mais je ne voulais pas,
j’attendais l’ange, le brasseur Rasmussen, puisqu’il était devenu un petit enfant de Dieu
avec des ailes, et il fallait maintenant qu’il se montre. « Tante, dis-je. Ne crois-tu pas
qu’il va venir maintenant ! ou que lorsque la cigogne nous amènera un petit frère, elle
nous amènera l’ange Rasmussen. » Tante fut complètement stupéfaite par mon
imagination, et elle dit : « Cet enfant deviendra un grand poète ! » (433)
8. Le mal du poète et le mal aux dents (433)
III
9. Un nouvel appartement très bruyant et pourtant agréable (434)
10. Les encouragements de Tante (435)
IV
11. La tempête de neige (436)
12. Tante se réfugie chez l’étudiant pour la nuit (436)
13. Les souvenirs de dents de Tante (437)
« Ce genre de pensées et de paroles ne sont pas amusantes, mais nous parlâmes
néanmoins de tout cela, nous revînmes sur les années où j’étais enfant, nous (437)
parlâmes et parlâmes, et il était minuit quand Tante alla se coucher dans le salon juste
à côté. « Bonne nuit, mon cher petit ! cria-t-elle. Je vais dormir comme si j’étais dans mon
propre lit ! » (438)
14. La menace de Madame Mal-aux-dents, son Horreur Satania infernalis (438)
« Une silhouette était assise sur le plancher, mince et élancée, comme lorsqu’un enfant
dessine avec un crayon sur l’ardoise quelque chose qui doit ressembler à un être
humain. » (438)
15. Tante Mille ou Madame Mal-aux-dents ? (440)
« Je ne savais pas si c’était la bonne Tante Mille qui m’aimait, ou l’épouvantable, à qui
j’avais fait une promesse au cours de la nuit. « As-tu écrit, cher enfant ? – Non, non !
criai-je. C’est bien toi, Tante Mille ! – Et qui serait-ce d’autre ? » dit-elle. Et c’était bien
Tante Mille. Elle m’embrassa, monta dans un fiacre et rentra chez elle. Je couchai sur
le papier ce qui est écrit ici. Ce n’est pas en vers et cela ne sera jamais imprimé… »
16. Fin du manuscrit (441)