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Connexions L E MAGAZINE DE LA C HAMBRE DE C OMMERCE ET D ’I NDUSTRIE F RANÇAISE EN C HINE N O 58 MAI - JUIN 2011 L’entretien : Pierre-Antoine Gailly, Président de l’UCCIFE www.ccifc.org 中国的服务业——第三产业变革正在进行中 ? Les services en Chine, la révolution du tertiaire est-elle en marche ? Dossier Investir dans les cleantech Quand nos gènes deviennent un marché Gros plan sur le Hunan

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Les services en Chine, la révolution du tertiaire est-elle en marche ?

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ConnexionsLe m a g a z i n e d e L a C h a m b r e d e Co m m e r C e e t d ’ i n d u s t r i e Fr a n ç a i s e e n C h i n e n o 5 8 m a i - j u i n 2011

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中国法国工商会季刊

L’entretien : Pierre-Antoine Gailly, Président de l’UCCIFEwww.ccifc.org

中国的服务业——第三产业变革正在进行中 ?

Les services en Chine,

la révolution du tertiaire est-elle en marche ?

Dos

sier • Investir dans

les cleantech

• Quand nos gènes deviennent un marché

• Gros plan sur le Hunan

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mai-juin 2011 / Connexions �

卷首语 EDITORIAL

儒勒.列那尔在他1893年的日记中写道:有些忙(帮忙和服务在法语里是同一个词)看似要你帮,但要小心提防。直到最近,这句话比较适用于服务业。这个行业滞后于主要由制造业和出口带动的经济发展。

“十二五”规划设定了通过集约型经济增长减少经济发展的不平衡,并使消费在国内生产总值中的比重由35%提高到55%的目标。新兴消费者的涌现不仅将需求引向服务业,而且迫使它们适应新的期望。很多研究表明,中国的保护消费者权益运动变得更为复杂、苛刻和独立。中国消费者依然关注价格,但也讲究品牌、质量和个性化。简而言之,他们成为了客户!技术变革也为消费行为的变化提供了便利。中国3.9亿网民很快意识到他们从此有了选择。

大多数提供的服务都必须考虑到这些变革,航空运输业也不例外。中国民用航空业不仅以安全和可持续发展为目标,而且还以大众化和国际化为目标。为此,它要应对年增长率达12%的需求量,2015年,中国航空旅客人数将达到4.6亿。在基础设施方面,“十二五”规划预计建设45座新机场。每年新增3000名飞机驾驶员的需求不能仅靠聘用外国驾驶员(目前有1300名)。最后,还要重新研究领空来迎接航空业的增长,通过确保航班的准时性,更好地满足客户的需求。

高铁的发展也将大大改变中国航空运输业的格局。目前,国内航线客运量占85%,今后将更加国际化,并开发效率更高的联航线路,还将利用飞机+火车的二元模式。 如同其他服务业一样,航空业里的机会将层出不穷,但竞争也将日趋激烈,提供的服务必须不断适应新消费者的需求。•

Dans son Journal de 1893, Jules Renard écrivait : « Il y a certains services qu’on a l’air de vous demander et qu’il faut bien se gar-der de rendre ».Jusqu’à peu, cette maxime était assez applicable au secteur des services, en retrait du développement économique, principale-ment porté par la manufacture et l’exportation.Le 12ème plan quinquennal a pour ambition de réduire les désé-quilibres chinois par une croissance inclusive et de porter la part de la consommation de 35% a 55% du PIB. Cet afflux de nou-veaux consommateurs va non seulement drainer une demande accrue pour les services mais aussi les forcer à s’adapter à ces nouvelles attentes.Bon nombre d’études nous montrent que le consumérisme chinois devient plus sophistiqué, plus exigeant et plus auto-nome. Le consommateur reste attentif au prix, mais aussi à la marque, à la qualité et à la personnalisation.Bref, il devient client !Ce changement de comportement est aussi facilité par l’évolu-tion des technologies et les 390 millions d’internautes chinois ont rapidement compris qu’ils ont désormais le choix.La grande majorité des offres de services devront intégrer ces évolutions et le secteur du transport aérien ne fait pas excep-tion à la règle.Ainsi, l’aviation civile chinoise s’est donnée pour ambition d’être non seulement sûre et durable, mais aussi populaire et interna-tionale.Pour cela, il faudra faire face à une demande en croissance an-nuelle de l’ordre de 12%, portant à 460 millions le nombre de voyageurs aériens en Chine en 2015.En matière d’infrastructures, le 12ème plan verra la construction de 45 aéroports nouveaux. Le besoin annuel de 3 000 nouveaux pilotes ne peut pas reposer uniquement sur des embauches de pilotes étrangers (1 300 à ce jour). Enfin, l’espace aérien devra être revu pour accueillir cette croissance avec des performances de ponctualité plus compatibles aux attentes des clients.Le développement du train à grande vitesse va considéra-blement changer le paysage du transport aérien chinois. Aujourd’hui domestique à 85%, il va s’internationaliser d’avan-tage et développer des circuits de correspondances aériennes plus efficaces mais aussi tirer parti de la bimodalité air + fer.Dans le domaine aérien comme dans d’autres services, les op-portunités vont être nombreuses mais elles seront aussi plus concurrentielles, et les offres devront en permanence s’adapter aux besoins de ces nouveaux clients. •

中国服务业—第三产业变革正在进行中?

Les services en Chine,la révolution du tertiaire est-elle en marche ?

Frederic Kahane, direCteur régionaL d’air FranCe

法国航空公司大中国区总经理康飞迪

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Toute reproduction même partielle des textes et documents parus dans ce numéro est soumise à l’autorisation préalable de la rédaction. La CCIFC décline toute responsabilité quant aux docu-ments qui lui auraient été fournis, ou aux erreurs qui auraient pu échapper à son attention. Les propos tenus dans les articles n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

协助委员会 COMITÉ DE PATRONAGE

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Directeur de la publicationManuel DeleersResponsable de la publicationFlore CoppinRédacteur en chef Nicolas SridiEdition des textes chinois /中文编辑Ruan Zheng 阮征Graphiste / 美术编辑Xie Bin 谢滨

Ont collaboré à ce numéro : Laurent Ballouhey, Antonia Cimini, He Feng, Antoine de la Gatinais, Michel Li, Virginie Mangin, Meng Mei, Fanny Nguyen, Patrice Nordey, Sylvie Savoie, Renaud de Spens, Harold Thibault, Pierre Tiessen, Thomas Urlacher, Claire Vassal.

Photographie de couverture Imagine China

Publicité / 广告招商 Pékin : Paulo Qi 祁一鸣Tél. : (010) 6461 0260 # 49Shanghai : Séverine Clément Tél. : (021) 6132 7100 # 114Chine du Sud : Hervé Lambelin Tél. : (020) 8186 8585 # 801

Connexions est édité par la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine (CCIFC)C/O UCCIFE46 Av. de la Grande Armée. CS5007175858 PARIS Cedex 17Tél. +(33)1 40 69 37 60

Imprimé par Beijing Relly Printing Co., Ltd.北京盛新瑞利全印务有限公司

« Dépôt légal » : avril 2011

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine中国法国工商会季刊Numéro 58, mai-juin 2011

� Connexions / mai-juin 2011

www.ccifc.org www.connexions.ccifc.org

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rendez-vous 快讯

A la une des médias 8L’état des lois 10Boîte à outils PME 10Les tendances RH 12

l’actualité 简讯

Actualité Business Chine 14Actualité entreprises 16Actualité de la Chambre 19

l’entretien 人物专访

Rencontre avec Pierre-Antoine Gailly, le Président de l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie Françaises à l’Etranger 22

DOSSIER 专栏

Les services en Chine : 24中国服务业,第三产业变革正在进行中?Avant-propos : Services en Chine,un secteur en mutation mais qui reste protégé 26中国服务业,一个在变动中受到保护的产业� 26La Chine se dirige-t-elle vers une révolution des services ? Une analyse de Roland Berger Strategy Consultants 28中国正在进行一场服务业革命吗?� 28L’avance fragile des prestataires de services étrangers

n o 5 8 mai-juin 2 0 1 1

Selon le 12ème plan quinquennal, le secteur tertiaire va atteindre 47% du PIB d’ici 2015 puis 50% en 2020. “十二五”规划提出,2015年,我国服务业占GDP比重将达到47%,2020年将达到50%。24

Une enquête de l’IFOP Asia 32国外服务供应商举步维艰�� 32Zoom : Finance / Banque / Audit 37聚焦:金融/银行/审计� 37Zoom : Assurance 38聚焦:保险业� 38Zoom : Distribution, commerce 40聚焦:零售业和商业� 40Zoom : Conseil et communication 44聚焦:咨询和公关传播业 � 44Zoom : Logistique, Aérien, services postaux 48聚焦:物流、航空和邮电业� 48Zoom : Service aux entreprises 48聚焦:企业服务业� 48Zoom : Tourisme 50聚焦:旅游业� 50

régions jumelles 姊妹省份

Le Hunan, une province florissante en passede devenir leader en économie d’énergie 58

culture 文化

Adeline Cassier, la Chine vécue au long court 60IESA, l’expertise « art et patrimoine » française en Chine 62

lire 读书 64

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2 0 1 1年五、六月号 第 5 8 期

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� Connexions / mai-juin 2011

头条新闻A la une des médias Par Renaud de Spens

L’affaire Ai Weiwei et le raidissement du régime effarou-ché par les révolutions de Jasmin se traduit par un renfor-cement de la censure sur certaines questions. Mais la liste des sujets sensibles s’effiloche, et la société civile chinoise continue à investir massivement tout ce que le pouvoir lui abandonne comme « soupapes de sécurité ». De nombreuses thématiques anodines deviennent le laboratoire de réflexions élaborées sur les grands choix de société de la Chine de de-main. Les événements du 15 avril 2011 survenus sur l’auto-route Pékin-Harbin ont suscité la passion du public, et posé à nouveau les questions de l’Etat de droit, de l’humanisme et de l’engagement.

Ce jour-là vers midi, une Mercèdès conduite par deux bénévoles de « L’association chinoise de protection des petits animaux » intercepte un camion convoyant des centaines de chiens destinés à la consommation sur une autoroute au nord-est de Pékin. Les Robin-des-Bois modernes espèrent que la police pourra constater une irrégularité, par exemple sur les conditions d’hygiène du transport : il fait très chaud, et des canidés sont déjà en train de mourir de déshydrata-tion, en outre certains ont manifestement un collier. Mais nous sommes en Chine, en 2011, et il y a plus efficace que toutes les polices du monde : l’Internet chinois, et particu-lièrement le réseau de micro-blogging Weibo. En un clap-pement de clavier, la nouvelle se répand sur la toile comme un virus foudroyant.

Bientôt, près d’une centaine de véhicules arrivent sur pla-ce... les amis des animaux ont répondu présent et apportent des monceaux de médicaments et aliments pour chiens. Les policiers affirment quant à eux que le camion est en règle, et ils sont vite renforcés par 80 collègues. Le bras de fer dure

près de 15 heures, et débouche sur un compromis : les 520 chiens sont achetés par les activistes 57 500 RMB, financés par une collecte soutenue par de nombreuses vedettes. La majorité des internautes crie à la victoire de la civilisation sur la barbarie...

Néanmoins dès le lendemain, le fameux réalisateur Lu Chuan (“Nankin ! Nankin !”) mène sur son blog l’offensive contre l’autosatisfaction : « Avoir réussi à sauver ces toutous n’est aucunement une preuve de courage et de civilisation : certains de nos congénères ont récemment aussi été mis en cage, et cela n’a pas passionné autant de personnes ». Le dé-bat frôle la ligne rouge, mais s’étend très librement sur l’In-ternet et les media chinois, et sert à mettre en valeur toute une série d’affaires de société auparavant moins connues.

Ainsi, un éditorial du magazine financier Zhengquan Shi-chang se demande s’il ne vaut pas mieux être un chien qu’un enfant pauvre dans la Chine d’aujourd’hui : le 19 avril au matin, une école pour enfants de travailleurs migrants d’un village du sud de Pékin a été fermée par les autorités, et les bambins sont restés devant ses portes à pleurer. Existant depuis sept ans, elle n’avait pu obtenir l’agrément admi-nistratif, probablement en raison d’un problème matériel, locaux trop petits ou pas assez salubres. Ce jour-là, on n’a vu ni voiture de luxe devant l’école, ni collecte de fonds pour la sauver...

Cependant Mou Ming, journaliste au Kaiming bao, affi-che son optimisme : « Cette affaire de chiens écrasés montre la capacité de mobilisation de la société civile, qui pourra aussi s’étendre à d’autres domaines. Il faut continuer à ouvrir les yeux sur ce qui se passe autour de nous et à aimer l’avenir ». •

L’affaire du sauvetage des chiens de l’autoroute Pékin-Harbin

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法制天地L’état des lois Par Antoine de la Gatinais et Thomas Urlacher*

10 Connexions / mai-juin 2011

中小企业工具箱Boîte à outils PME Par Sylvie Savoie*

Le développement accéléré des technologies propres (cleantech) en Chine ouvre aux investisseurs étrangers une période cruciale d’opportunités, mais aussi de défis.

En particulier, la réglementation chinoise, en constante évolution, doit être intégrée dans la définition de tout projet d’investissement.

Conséquence de la volonté politique chinoise, on peut sans doute anticiper un certain assouplissement de l’envi-ronnement réglementaire. En témoigne le projet de réforme du catalogue des investissements étrangers publié le 1er avril 2011 par le Bureau des Affaires Législatives du Conseil d’Etat. Cette nouvelle mouture du catalogue prévoit un encouragement de l’investissement étranger, par exemple, dans les secteurs des matériels de mesure de la pollution, le traitement de l’eau ou des déchets, ou encore les activités de production de batteries et composants pour véhicules utilisant de nouvelles énergies.

Cependant, des incertitudes et difficultés subsistent. Outre les traditionnelles questions relatives aux transferts

de technologie et à la protection de la propriété industrielle, de nouvelles contraintes sont récemment apparues. Ainsi, en vertu d’une réglementation adoptée le 3 février 2011, les autorités peuvent bloquer la prise de contrôle par des investisseurs étrangers de sociétés chinoises opérant dans des secteurs stratégiques en cas de menace pour la sécurité nationale. En raison d’une rédaction très large, cette pro-cédure est susceptible de concerner de nombreux secteurs liés aux technologies propres, notamment ceux de l’énergie et des réseaux.

L’application concrète de ces nouvelles règles par les auto-rités chinoises devra donc être suivie de près par les investis-seurs étrangers au cours des prochains mois. •* Par Antoine de la Gatinais, associé, et Thomas Urlacher, collabo-rateur senior, Gide Loyrette Nouel

Investir dans les cleantech

Depuis la publication en janvier 2010 d’une nouvelle circulaire, suivi par un nouveau règlement entré en vigueur le 1er mars 2011, les bureaux de représentation des entre-prises étrangères (BR) sont remis en cause par le législateur chinois.

Ces nouvelles dispositions redéfinissent de manière stricte le cadre des activités pouvant être réalisées par les BR, im-posent de nouvelles restrictions quant au nombre de repré-sentants étrangers du BR (maximum de 4), prévoient un élargissement des pouvoirs d’investigation de l’administra-tion chinoise, enfin durcissent les sanctions encourues par les BR ne respectant pas la réglementation, et prévoient pour la première fois la possibilité de voir engager la responsabilité personnelle du représentant général du BR (amende d’un maximum de 10 000 RMB).

Enfin, les BR sont dorénavant soumis à une inspection annuelle devant être réalisée entre le 1er mars et le 30 juin, et qui nécessite la réalisation d’un rapport d’audit des comptes du BR, ainsi que, selon les régions et municipalités concer-

nées, la réalisation d’un rapport d’activités, et/ou la présen-tation d’un document officiel prouvant que la maison mère du bureau existe toujours.

Parallèlement, l’administration fiscale a révisé la fiscalité des BR via la suppression de toutes les autorisations d’exoné-ration, l’augmentation du taux de bénéfice estimé (passant de 10% à un minimum de 15%, certains bureaux ayant été contraints de passer à un taux de 20%), et la remise en question progressive de la situation fiscale des bureaux effec-tuant des déclarations de revenu « zéro ». Le but poursuivi est clairement d’augmenter la charge fiscale de tous les BR. Les autorités chinoises montrent indubitablement leur volonté de limiter le recours aux BR comme forme d’im-plantation. Nous conseillons donc aux entreprises étran-gères de bien réfléchir à leur projet de développement en Chine avant de constituer un BR, et de se tourner le cas échéant vers d’autres types de structures telles les sociétés à capitaux 100 % étrangers ou des JV. • * Par Sylvie Savoie, DS AVOCATS

Les bureaux de représentation ont-ils encore la cote en Chine ?

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人力资源发展趋势Les tendances RH Par Meng Mei

& Eric Tarchoune*

12 Connexions / mai-juin 2011

Les suicides au sein de Foxconn et les mouvements de grève chez Honda à Foshan, Toyota à Tianjin n’ont laissé personne indifférent. Selon le Nanfang Zhoumo, les conflits sociaux ont augmenté de plus de 160% au Zhe-jiang et de plus de 40% dans le Guangdong par rapport à la même période en 2009. Toujours selon ce journal, des voix prônent la nécessité d’établir un système légal assurant un meilleur dialogue social.Comment penser la situation sociale aujourd’hui en Chine ? Depuis plus de 30 ans, la Chine a choisi de réinté-grer l’économie mondiale marchande. Les produits « Made In China » sont aujourd’hui disponibles partout dans le monde et ce dernier lui exporte en retour ce qui existe par-tout chez lui : la contradiction entre le travail et le capital. Si la Chine peut être fière de son statut de 2ème puissance économique mondiale, en revanche elle ne peut nier le fait que de tels exploits soient obtenus au prix des bas salaires, de conditions de travail et de sécurité sociale parfois très mauvaises, et de la pollution de son environnement.

Certes les travailleurs chinois ont connu une importante augmentation de leurs revenus et une amélioration signi-ficative de leurs conditions de vie. En même temps, le développement de l’économie et l’évolution de la société amènent inévitablement des demandes plus évoluées et sophistiquées tant matérielles que sociales. Il est temps de réaliser que la grève est devenue un phénomène natu-rel dans le paysage social chinois. Reconnaître le droit de grève aux salariés, adopter des lois et règlements assurant ce dernier ainsi que des procédures d’encadrement seront probablement bientôt à l’ordre du jour du gouvernement. Le Nanfang Zhoumo nous informe qu’une délégation de la Fédération des syndicats du Guangdong a rencontré des syndicalistes et universitaires américains cet été, dans le but

d’ « apprendre de leurs expériences » sur la négociation collective. Le responsable de ladite délégation a révélé que son syndicat a largement investi dans la formation à la négociation collective, et que leur l’objectif est de l’appli-quer dans 60% des entreprises du Guangdong avant fin décembre 2010. Il a aussi confirmé que “le Parti est au courant de notre travail » Affaire à suivre donc…Veille et anticipation - facteurs de l’équilibre et de la performance

Dès lors il fait sens de prendre le pouls de son opération en Chine en débutant un processus de veille et de com-munication capable d’informer les responsables de l’entre-prise de sa santé sociale afin déployer une véritable stratégie d’anticipation des risques sociaux auquel le leadership aura à faire face dans un proche avenir. Il s’agit donc de mettre en place le baromètre social de l’entreprise en réalisant un audit social, outil permettant à l’entreprise d’établir le diagnostic de sa santé sociale : quelle est l’efficacité de notre système de communication interne ? Quelle est l’opinion de nos salariés sur le dialogue et la communication au sein de l’entreprise ? Avons-nous un encadrement encourageant l’écoute et le dialogue ?

Nous assistons depuis un certain temps à un débat au sein de l’élite politique et intellectuelle chinoise sur « la Voie Chinoise ou les Valeurs Universelles ? ». En fait, la réalité quotidienne sur le terrain nous défit de façon plus directe : comment les entreprises peuvent-elles construire une harmonie sociale dans cet environnement chinois en vue d’un développement durable au bénéfice de toutes les parties prenantes ? •* Meng Mei, Managing Director de Well Terre Limited, & Eric Tarchoune, directeur général de Dragonfly Group.

Veille et anticipation dans un environnement social changeant

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Par Meng Mei & Eric Tarchoune*

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商务简讯 l’actualité / business chine

1� Connexions / mai-juin 2011

Avec sa population de plus de 1,3 milliards de personnes et une politique ultra restric-tive de contrôle des naissances, la Chine a toutes les chances de devenir pionnière dans le domaine des tests génétiques prénataux. Le nombre limité d’enfants incite en effet à maximiser les possibilités d’obtenir une progéniture en bonne santé car il n’y aura pas de « seconde chance ». Cette attitude, qui poussée à l’extrême frise un « eugénisme 2.0 », est relayée par des autorités locales n’hésitant pas intervenir sur les choix des futurs parents.Des aspects culturels locaux contribuent également à un développement rapide de la génétique prédictive en Chine. Divi-nation taoïste, astrologie traditionnelle, tireurs de Yiking et spécialistes du « Feng Shui », autant de commerces « prédictifs » aujourd’hui f lorissants et très à la mode. Dans un tel contexte, la génétique prédic-tive a le vent en poupe apportant en plus la rigueur « scientifique »…

Or, si l’Etat encadre strictement tout ce qui touche aux tests prénataux, notamment pour lutter contre un inquiétant déséquili-bre démographique homme-femme, la Loi chinoise reste très vague par ailleurs.Des sociétés privées peuvent ainsi proposer sans aucun contrôle des tests génétiques en vue de fournir un profil émotionnel, de compétences ou de QI. Associées à des éta-blissements médicaux publics, elles contour-nent l’interdiction légale de faire des tests de prédisposition à certaines maladies à but lucratif.Vos enfants seront-ils intelligents ? Des ar-tistes ou des traders ? Développeront-ils une personnalité émotive et douce ou un « carac-tère de cochon » intransigeant ? Etes-vous vous-même prédisposé génétique-ment à la dépression, la démence ou encore à développer un cancer ?Un marché alléchantNombreux sont ceux qui sont prêts à mettre la main au portefeuille pour obtenir des ré-

ponses, d’autant plus que ces « néo devins» ont troqué leur boule de cristal pour de ras-surantes blouses blanches, des éprouvettes et autres calculateurs surpuissants.Jouant sur un penchant culturel pour la pré-diction, un désir exacerbé d’assurer l’avenir de sa progéniture et une façade « scientifi-que », les entreprises locales et étrangères misent sur un marché potentiel énorme en Chine.Parmi les grands, on retrouve Biochip, Shanghai Fudan Bio-Tech, Yesu Biotech, Beijing Anmanli Health Technology ou encore iDNA qui entend proposer une pla-teforme de tests génétiques en ligne sur le modèle du iTune d’Apple…Reste que pour le moment, les tests généti-ques sont encore réservés à une classe rela-tivement aisée et les tarifs varient entre 70 et 700 euros par gènes. Les marges sont très conséquentes car la main d’œuvre locale, même spécialisée, reste très bon marché et les moyens de production sont concentrés et

Quand nos gènes deviennent un marché

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En acquérant 128 systèmes ultra modernes en 2010, le Beijing Genomics Institute s’est ainsi doté des plus importantes capacités au monde de séquençage nouvelle génération. 2010年,北京华大基因研究中心购得128套高精尖系统,因而具备了世界上第一大基因测序能力。

Grâce aux progrès technologiques, la génétique se démocratise sur le plan médical mais également auprès du grand public. Le marché s’annonce juteux, particulièrement en Chine.

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mai-juin 2011 / Connexions 15

网络简讯

sous-traités pour réduire les coûts. D’un point de vue marketing, la promotion prend la forme de pseudo articles scientifi-ques, de brochures remplies de graphiques, de « pré-tests » online soit disant informatifs mais qui cherchent uniquement à rabattre les clients. Une sorte de « Far East » géné-tique sur le plan de la communication face auquel les consommateurs n’ont aucun re-cours légal. La Chine, séquenceur de la planète ?Autre potentialité importante pour la Chine, l’outsourcing de tests génétiques. Tout comme sa voisine l’Inde, la Chine est aujourd’hui une destination idéale pour proposer des tests génétiques dans des pays où la législation les rendrait difficiles à réaliser. Les avantages classiques du pays en terme de coûts de main d’œuvre jouent tout comme les capacités financières et tech-nologiques des laboratoires locaux capables aujourd’hui d’investir dans les équipements pour produire des tests à la chaîne, de façon industrielle.Cette logique est particulièrement visible au niveau de l’industrie du séquençage du génome. En acquérant 128 systèmes ultra modernes en 2010, le Beijing Genomics Institute a vu grand. Il s’est ainsi doté des plus importantes capacités au monde de séquençage nouvelle génération. Des équi-pements installés en majorité à Hongkong pour faciliter les collaborations internatio-nales. Avec ses importantes équipes de bio-informaticiens chinois, BGI se voit à terme en sous-traitant incontournable pour toute la planète.BGI ne s’intéresse d’ailleurs pas aux résultats proprement dits comme le résume le fonda-teur Dr. Yang Huanming : « Nous sommes des muscles, nous n’avons pas de cerveau ! ». Equipé des dernières nouveautés technolo-giques et avec une armée d’employés à bas coût mais néanmoins suffisamment formés, BIG a toutes les chances de devenir un lea-der mondial avec des offres difficiles à battre en Occident du point de vue économique.Bien que la communauté scientifique locale mette en garde contre les dérives et l’absence de bien fondé des résultats, on peut prédire, en l’absence d’évolutions juridiques, un ave-nir radieux aux tests génétiques commer-ciaux en Chine ! • Nicol as Sr idi

Depuis quelques mois en Chine, tout

le monde ne parle plus que de cela : les

achats groupés sur Internet.

Le principe est simple, il suffit de se ren-

dre sur l’un des innombrables sites ap-

pelés « tuangou » (littéralement « achats

groupés ») pour consulter quels sont les

meilleurs deals du moment : une réduc-

tion de 65% pour 2 places de cinéma,

de 55% pour un dîner dans un nouveau

restaurant branché de Shanghai, 80%

d’économie sur le ticket d’entrée de la

piscine Olympique de Pékin, etc. Il y

en a pour tous les goûts. Mais le point

commun de toutes ces offres est que

vous serez des centaines, voire parfois

des dizaines de milliers à y souscrire.

Résultat, les rabais n’ont jamais été aussi

intéressants pour les consommateurs.

Le concept a fait ses preuves aux Etats-

Unis avec le développement du site

Groupon.com en novembre 2008,

contraction des termes « group » et

« coupon » qui en résume bien le busi-

ness modèle. Les consommateurs sous-

crivent aux offres (appelées « deals »)

par l’achat en masse de coupons qu’il

suffit ensuite d’imprimer et de présenter

au commerçant pour obtenir son rabais.

L’utilisation des réseaux sociaux tels que

Facebook et Twitter permettent de dif-

fuser les deals au plus grand nombre en

des temps records. Cette année, la firme

américaine prévoit d’entrer en Bourse

et de lever 25 milliards de dollars pour

financer son développement. Un succès

encore plus fulgurant que celui de Goo-

gle en son temps.

La Chine qui prévoit de devenir le pre-

mier marché au monde du e-commerce

d’ici 2013, ne pouvait pas échapper à

ce phénomène. Entre juin et décembre

2010, le nombre de services équivalents

à Groupon est passé de quelques dizai-

nes à 1 726. Et sur les trois premiers

mois de 2011, ce chiffres a dépassé les

4 000. Une étude menée par le cabinet

iResearch sur 17 des plus grands sites

d’achats groupés montre que sur le

seul mois de mars, les ventes cumulées

ont atteint plus d’un demi milliard de

RMB (environ 50 millions d’euros).

Parmi ces ventes à prix ultra discount,

près de 40% concernent le secteur de la

restauration.

Les prochains mois laissent présager

d’une guerre sans merci entre tous ces

prétendants. Guerre qui profitera en

premier lieu aux consommateurs, tou-

jours plus nombreux à utiliser l’Inter-

net pour l’achat de bien et services. Ils

étaient déjà 160 millions fin 2010. Et

seront 245 million d’ici 2013 ! •

Patr ice Nor dey

CEO (Asia)

L’Atelier BNP Par ibas

La fièvre du Groupon arrive en Chine

L’Atelier BNP Paribas le centre de veille technologique créé en 1978 par BNP Paribas. Depuis son bureau de Shanghai, L’Atelier BNP Paribas conseille les entreprises qui développent une stratégie digitale en Chine. L’Atelier est aussi présent à San Francisco et Paris.

www.asie.atelier.fr

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公司简讯 l’actualité / entreprises

16 Connexions / mai-juin 2011

Communiquez sur votre actualité en Chine !Membres de la CCIFC, envoyez-nous vos communiqués de presse à l'adresse :[email protected] La CCIFC se réserve le droit de publier les communiqués et de les modifier selon sa ligne éditoriale.

Toute première vente de crédits carbone du Panda StandardProjet de reforestation financé par l’AFDFranshion Properties (Chine) Limited, une filiale de Sinochem Group (Global 500) a acheté 16,800 crédits carbone vo-lontaires certifiés par le Standard Panda via la plateforme China Beijing Environ-ment Exchange (CBEEX). Les crédits sont générés par un projet de reforesta-tion dans la Province du Yunnan.Il s’agit de la toute première transac-tion utilisant le Panda Standard, impli-quant deux contreparties chinoises. Le projet de reforestation du bambou fait partie d’un programme de coopération franco-chinois signé lors de la visite du Président Hu en France en novembre 2010. Ce projet, coordonné par le Cen-tre Agenda 21 (ACCA21) du Ministère chinois des Sciences et Technologies, est mis en oeuvre par les Centres MDP (Mécanismes de Développement Propre) provinciaux, et reçoit les conseils en fi-nance carbone de la société Carbonium et de l’ONG The Nature Conservancy (TNC).Le projet bénéficie du soutien financier du Fonds Français pour l’Environne-ment Mondial (FFEM) et de l’Agence Française de Développement (AFD).

GravoTech continue son expansion en ChineAprès plusieurs années en bureau de représentation, GravoTech a créé une WOFE en 2006 à Shanghai. Leader mondial dans les secteurs de la traçabili-té, de la gravure ou du logiciel de gravure sous les marques Gravograph, Technifor et Vision Numeric, GravoTech a ouvert

plusieurs bureaux à Pékin, Guangzhou, Wuhan et Changchun. Alors que l’en-treprise poursuit sa conquête du terri-toire chinois, avec l’ouverture program-mée de bureaux à Dalian, Shenyang et Chongqing ; GravoTech a continué son expansion en s’installant dans de nou-veaux locaux de 3 400 mètres carrés dans le quartier de Minhang. Cette nouvelle implantation permettra à GravoTech de continuer son expansion commerciale et industrielle et le lancement de nouveaux produits adaptés à la demande locale.

Ouh La La France, ouverture de nouveaux magasins en ChineOuh La La France, membre de la CCIFC depuis 3 ans, est heureux d’annoncer la signature jeudi 20 avril d’une nouvelle franchise a Qingdao. 4 nouveaux points de vente sous l’enseigne Oh Marco Cellar & Wine Club viennent rejoindre un ré-seau désormais constitué de 20 points de vente en Chine. Le concept « Cave à Vins à la française » (100% de vins français, décoration par un designer français, personnel français)

rencontre un succès croissant auprès des consommateurs chinois et de nos parte-naires, en proposant une alternative cré-dible et a valeur ajoutée aux réseaux dejà existants (Aussino, Jointek...).Cette signature a été obtenue grâce à notre participation au Programme Ville d’Avenir organisé conjointement par la CCIFC et UbiFrance. Nous vous re-mercions de la mise en place de ce pro-gramme de prospection qui nous permet de découvrir des villes secondaires a fort potentiel. Oh Marco GuangZhou sera inauguré le samedi 21 mai.

CNPC et Total passent un accord pour le développement d’un projet gazier en Mongolie Intérieure Total et CNPC ont conclu un accord pour le développement du bloc de Sulige Sud qui vient d’être soumis à l’approba-tion des autorités chinoises par CNPC. Sulige Sud fait partie de Sulige, un gi-gantesque champs de gaz “non-conven-tionnel” situé dans le basin de l’Ordos

La marque aux chevrons a présenté la 3ème déclinaison de sa gamme DS à quelques heures de l’ouverture du salon de Shanghai le 18 avril dernier. CITROËN espère en faire “le symbole du premium à la française”. La marque a dévoilé son dernier modèle haut de gamme en présence du champion du monde des rallyes, Sébastien Loeb.Création audacieuse et sculpturale, la CITROËN DS5 témoigne parfaitement de l’esprit DS, celui d’offrir des partis-pris de style, d’architecture, de sensa-tions et de raffinement, tout en mettant en œuvre le meilleur de la technologie CITROËN, comme le contrôle de trac-tion intelligent, l’alerte de franchisse-ment involontaire de ligne par système vidéo, ou encore la commutation auto-

matique des feux de route en fonction de la circulation environnante. Sous le capot, la Citroën DS5 sera la 1ère de la marque dotée de la technologie full-hybrid diesel Hybrid4, offrant à la fois performance (200 ch, 4 roues motrices), nouvelles sensations de conduite (rou-lage urbain électrique, boost à l’accélé-ration) avec des émissions réduites à 99 g/km de CO2.Avec la DS5, Citroën compte épater les Chinois. Commercialisée en fin d’an-née en France, la DS5 sera importée en Chine depuis Sochaux à partir de début 2012. A terme, elle sera aussi produite localement à Shenzhen. Les Citroën DS3 et la DS4 seront également pro-posées en Chine, mais uniquement en importation.La Chine est le 1er débou-

CITROËN, lancement de la DS5 à Shanghai

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mai-juin 2011 / Connexions 17

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2011年4月18日,雪铁龙在上海

车展开幕前夕举行了DS系列第三款

车型DS5的全球首发仪式。雪铁龙希

望将DS5打造为“法系顶配轿车的象

征”。世界汽车拉力赛冠军勒布出席

了这款最新高端车型的发布仪式。

雪铁龙DS5以大胆前卫、富有立

体感的设计,完美地体现了DS车系

的精髓,融合了出众设计、动感驾

驭以及精致工艺,同时采用了雪铁

龙的顶级技术,例如智能驱动控制系

统、车道偏离警示摄像系统以及根据

周围环境的大灯自动转换系统等。至

于发动机,DS5是雪铁龙第一款采用

Hybrid4全混柴油技术的车型,能够

提供优越的性能(200马力,四轮驱

动)和全新的驾驶感受(城市电动行

驶模式,加速时的增压效果),同时

碳排放降至每公里99克。

雪铁龙希望用DS5征服中国人。

雪铁龙DS5将于今年年底在法国上

市,并于2012年初开始从法国索肖

进口到中国。未来,将在深圳实现国

产。DS3和DS4车型也将以进口的方式

引入中国。

中国是雪铁龙C5的第一大销售市

场,2010年在中国销售的22.4万辆雪

铁龙轿车中,大约3.5万辆是C5。

雪铁龙计划在DS系列高端车型的

推动下,到2020年在中国市场实现其

1/3的销售额。

雪铁龙DS5上海车展全球首发

由法国开发署资助的首个熊猫标准碳

减排项目实现首笔交易

2011年3月30日,全球500强中国中

化集团旗下的旗舰企业方兴地产(中

国)有限公司通过北京环境交易所成

功购买16,800吨“熊猫标准”的自愿

碳减排量。此次交易的自愿减排量产

自云南西双版纳竹林碳汇项目。

这是首个使用熊猫标准打成的交

易,且交易双方均为中国企业。该项

目属于2010年11月胡锦涛主席访法期

间中法双方共同签署的一揽子项目之

一,具有高级别中法国际合作背景,

科技部中国21世纪议程管理中心提供

技术支持,云南省CDM中心项目设计文

件(PDD)撰写,Carbonium公司和大自

然保护协会(TNC)分别提供碳金融咨

询和方法学开发。此竹林碳汇项目由

法国开发署和法国全球环境基金提供

资金资助。

刻宝(GravoTech)继续扩大在华业务

在中国设立代表处多年以后,法

国刻宝2006年在上海成立了外商独资

公司。刻宝公司是打标、雕刻及雕刻

软件领域的全球领先企业,旗下的品

牌有“刻宝”、“泰尼福”和Vision

Numeric,已在北京、广州、武汉和长

春设立办事处。在继续开拓中国市场

(计划在大连、沈阳和重庆开设办事

处)的同时,刻宝继续扩大在中国的

业务,入驻上海闵行占地3400平方米

的新厂房。新厂将使法国刻宝公司继

续扩大销售和生产规模,并推出符合

中国本地需求的新产品。

Ouh La La(噢啦啦法式食品公司)

在中国开新店

2011年4月20日,三年来一直是中

国法国工商会会员的噢啦啦法式食品

公司高兴地宣布在青岛签署了一个新

的授权经销协议。4家新的噢马克酒窖

连锁店加入该品牌在中国市场的连锁

网络,这个网络今后将拥有20家授权

连锁店。

“ 法 式 葡 萄 酒 酒 窖 ” 的 理 念

(100%法国原产葡萄酒,法国设计

师提供店面设计,法国店员提供接

待服务)通过为现有葡萄酒经销网络

(富隆酒业、骏德酒业等)提供可

信赖的、高附加值的替代产品,在

中国消费者和合作伙伴中赢得•••

ché de la berline C5, avec près de 35 000 ventes sur un total de 224 000 Citroën écoulées en Chine en 2010.En 2020, la marque aux chevrons prévoit de réaliser le tiers de ses ventes sur place, en particulier grâce à ses modèles haut de gamme DS.

La nouvelle DS5, une création audacieuse 全新雪铁龙DS5概念车——大胆前卫的设计

(Mongolie Intérieure). Un accord de partage de production pour 30 ans avait été signé entre les deux partenaires en Mars 2006. Le projet de développement, basé sur une étude de faisabilité menée par Total, re-présente le succès de la combinaison du savoir-faire technologique de Total et de la grande expérience acquise par Petro-China dans le champs de Sulige depuis 2006. La première production est atten-due pour 2012.Le projet sera opéré par PetroChina (51%, 49% par Total) et Total fournira une assistance technique et de gestion de projet. Un amendement à l’accord de partage de production décrivant le cadre de ce nouveau contrat a été approuvé par le Ministère du Commerce en janvier 2011. Environ 450 puits vont être forés dans le bloc Sulige Sud pour atteindre une production de 3 milliards de mètres cube par an.Selon Yves-Louis Darricarrère, patron de la branche exploration et production chez Total , “ cette décision représente un pas important pour le développement du Groupe en Chine. » •

Page 18: Connexions 58

公司简讯 l’actualité / entreprises

1� Connexions / mai-juin 2011

•••越来越多的成功。

青岛授权协议的签署得益于参加

中国法国工商会和法国企业国际发展

局联手组织的“明日之城,未来市

场”项目。我们要感谢这个考察项目

的实施,让我们发现了拥有较大发展

潜力的二线城市。噢马克酒窖广州店

将于2011年5月21日(周六)开张。

中石油与道达尔敲定苏里格南整体开

发方案�

道达尔和中石油日前就苏里格南

气田的整体开发方案达成一致,中石

油已将方案递交中国有关部门进行审

批。苏里格南区块位于内蒙古自治区

鄂尔多斯盆地,为大型苏里格气田的

一部分,属非常规致密气藏。2006年

3月,道达尔与中石油就该区块签订了

为期30年的产品分成合同。

总体开发方案基于道达尔对该项

目的评价工作,成功结合了道达尔的

技术优势及中石油自2006年以来在大

苏里格气田积累的丰富经验。苏里格

南气田预计在2012年投产。项目开发

将由中石油作业并承担51%的投资,

道达尔将承担其余49%的投资并提供

技术和项目管理方面的协助。阐述这

一新型合作框架的产品分成合同修订

案,已于2011年1月获得了商务部的批

准。项目在达到年产30亿立方米的稳

产期前将大约钻探450口气井。道达尔

勘探与生产部总裁戴可瑞说:“这一

决定标志道达尔集团在中国业务的重

大进展。”•

Les Rendez-vous Business de la Chambre 商会商务活动

Villes d’Avenir Xian19 et 20 septembre 2011“明日之城,未来市场” — 西安站2011年9月19 - 20日

Dans le cadre de la tournée « Chine villes d’Avenir 2011 », la CCIFC et la Mission économique Ubifrance Chine organisent ce focus sur la ville de Xi’An, capitale du Shaanxi. Le programme sera rythmé par plusieurs temps forts:- une soirée de networking avec la com-munauté d’affaires locale- une journée d’information- des rendez-vous d’affaires sur mesure

avec des entreprises chinoises locales sé-lectionnées sur mesure en fonction des besoins des participants- des visites de sites (zones de dével-oppement économique, implantation française locale, ...).Retrouvez le programme de la mission sur : www.ccifc.orgInscriptions : Guillaume Bonadei : [email protected]

X i a n Vi l l e d ’Ave n i r明日之城 未来市场

19-20 septembre 2011

Mission Itinérante : Taïwan - Corée du Sud octobre 2011巡回考察:台湾 — 韩国2011年10月Mission Asie CCIFC organisée en col-laboration avec la CCIF Taiwan et la FKCCI (Corée du Sud) du 17 au 21 octobre 2011.Dans l’optique d’aider les entreprises françaises à se développer et à se ren-forcer en Asie, la CCIFC a fait le choix de mettre en place une mission iti-nérante du 17 au 21 octobre 2011 en association avec les Chambres de Com-merce et d’Industrie Françaises à Tai-wan (CCIFT) et en Corée (FKCCI). La mission itinérante se focalisera sur trois secteurs d’avenir et néanmoins déjà développés sur l’Asie :- Les NTIC

- La biotechnologie - Les énergies alternatives Ces trois secteurs sont très dynamiques et en légère avance sur la Chine. Ce voyage représente une opportunité de trouver de nouveaux fournisseurs ou clients.La mission se déroulera du 17 au 21 oc-tobre 2011 et sera du 17 au 19 octobre à Taiwan et du 19 au 21 octobre en Corée du Sud.Le programme consistera en une mati-née de conférence généraliste et sectori-elle et un jour et demi de rendez-vous d’affaires individuels.

Inscription avant le 15 septembre 2011 Contact CCIFC : Guillaume Bonadei, [email protected]

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mai-juin 2011 / Connexions 19

l’actualité de la Chambre 商会简讯

Pékin 北京Nouvelle Directrice à l’antenne de Pékin 新任中国法国工商会北京经理Nathalie Aniel, Directrice de l’antenne de Pékin de la Chambre depuis janvier 2008 nous quitte pour de nouvelles aventures en France. Elle sera rempla-cée dès le 1er juillet par Mme Carine Lebecque.Carine Lebecque est ingénieur de for-mation. Elle a travaillé quelques an-nées en France avant de rejoindre la Corée du Sud en 2005. Elle y a exercé la fonction de Directrice Générale de la Chambre de Commerce et d’Industrie franco-coréenne durant 3 ans. Elle a ensuite passé un an à Helsinki et un an à New York, où elle s’est investie dans l’organisation d’événements de prestige. Elle est arrivée à Pékin avec sa famille en début d’année 2011 et s’est fortement impliquée dans l’organisation, pour la JCEF, du Forum Travailler Ensemble 2011.

Dîner du Comité de Patronage autour de M. Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur 特别赞助委员会企业代表与法国经济、财政和工业部负责外贸的国务秘书皮埃尔.勒鲁什先生共进晚餐Le 19 mai dernier, la CCIFC a organisé en coopération avec l’Equipe France en Chine un dîner-débat autour de M. Pierre Lellouche. Durant ce dîner réservé aux membres du Comité de Patronage et aux Conseillers du Com-merce Extérieur, les participants ont pu dialoguer avec M. Lellouche qui été entouré de Mme Sylvie Bermann, Ambassadeur de France en Chine, M. Bruno Bézard et Mme Annick de Ker-madec-Bentzmann, Présidente de la Chambre.

Création d’un Groupe de Tra-vail Sécurité Alimentaire 创建“食品安全”工作小组Le XIIème Congrès qui vient de se ter-miner a confirmé la priorité donnée à

l’agriculture, ce qui constitue de rée-lles opportunités pour les entreprises françaises présentes en Chine.Forte de ce constat, la Chambre a dé-cidé la création d’un nouveau Groupe de Travail Sécurité Alimentaire, animé par deux coordinateurs, Caroline Le-terrier (HM Clause) et Stéphane Testa (Agrifrance).Pour devenir membre de ce groupe de travail et recevoir les informations concernant les prochains rendez-vous, envoyez un email à [email protected]

Nouveaux Membres 北京新会员

Comité de PatronageAsiallians (Juridique)

MembresFrançois Morin, Levi Eichthal,Vinotache International (Agro-alimentaire), Ven-tura Carole Arthur Theâtre, White Bal-ance (Publicité/Communication/Média), SIP (Bâtiment/Travaux Public), Schenker (Transport/Logistique), NFX-Nord France eXperts (Représentations de régions), Wilo China (Bâtiment/Travaux Public), Jones Day (Juridique), Ags Four Winds Wuhan (Transport/Logistique), David Rondy Eurochinahuizhi, Hotel G (Hôtel-lerie/Tourisme), Renault Beijing Automo-tive (Automobile), Maison Sichel (Agro-alimentaire), Marc&Chantal Design (Ar-chitecture/Décoration/Design), Dohin Adeline Phileog Prestige (Hôtellerie/Tourisme), Vanko (Distribution/Import-export), Second Bureau (lalaso) (Publicité/Communication/Média), Desir Restaurant (Restauration), Faurecia (Automobile), Alexandre Levy (Biens d’équipements industriels), Technicolor China (Télécom-munications), Laboratoire Michel IDERNE (Santé/Pharmacie), Inevo Technologies (Conseil), LatourLaguens (Agro-alimen-taire), François Galano, France Pople Group, (Automobile), A Capital (Audit/Finance), Emmanuel Breffeil Suda (Ag-riculture), Serac (Industrie), Stephane Camguilhem Asian Tigers (Transport/Lo-gistique), Capital Certified Public Accout-ants (Audit/Finance). •••

Groupes de Travail, conféren-ces, networking, rendez-vous business....Retrouvez toute l’actualité de nos antennes sur www.ccifc.orgFête du 14 Juillet 7.14法国国庆晚会

Comme chaque année, les antennes de Pékin, Shanghai et de Chine du Sud organisent une grande fête popu-laire et conviviale à l’occasion de la fête nationale française. Renseigne-ments, sponsoring et inscriptions : www.ccifc.org

Cocktails de rentrée入秋酒会Les cocktails de rentrée des différen-tes antennes de la Chambre seront or-ganisés début septembre, tenez-vous informés sur www.ccifc.org

Nouvelle Newsletter每周简报

La newsletter de la Chambre fait peau neuve. Découvrez dès juin une version plus adaptée aux besoins des mem-bres : rendez-vous business, groupes de travail, networking, archives des événements, actualité du Comité de patronage et une nouvelle rubrique dédiée à l’actualité économique de la Chine.

Calendrier des événements de la Chambre 商会活动日程

L'actualité des antennes 商会各地动态

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20 Connexions / mai-juin 2011

商会简讯 l’actualité de la Chambre

Nouveaux Membres上海新会员Achats Service (Distribution/Import-export), ALCIRA Conseil (Conseil), Bodeyron (Conseil), Art Logics (Au-tomobile), Global Wealth Manage-ment (Audit/Finance), Hysteresis Ltd (Aéronautique/Aviation), Beneteau S.A. Shanghai Reresentative Office, (Biens de consommation), Bombardier Transportation Consulting (Shang-hai) Co;Ltd (Bâtiment/Travaux Pub-lics), Citroën Euro Pass (Automobile), Changshu Harware and Fixing Parts AND FIXING PARTS Co;Ltd (Matériaux de construction), Dolhem Design Man-agement Consulting (Conseil), COTEC-NA (Biens de consommation), Asiope Limited (Industrie), Daydream China (Chimie/Pétrochimie), DEKRA Test-ing and Certification China Ltd (Au-tomobile), Delbois Trading(Shanghai) Co;Ltd (Architecture/Décoration/De-sign), DPM Services (Formation), Asia Express (Transport/Logistique), Poyry (Beijing) Consulting Ltd, Shanghai branch (Conseil), Scholpp Enineer-ing (Suzhou) Co Ltd. Shanghai Branch (Automobile), Apecyd Consulting

Co Ltd (Conseil), Equance (Audit/Fi-nance), ESCEM (Formation), Ekta Asia Management (Conseil), Hall (Shang-hai) Radiator Co Ltd (Automobile), Bo Le Associates Limited (Conseil), La Brioche Dorée (Restauration), Antalis(Shanghai) Trading Company Limited (Distribution/Import-export), M Moser Architecture and Dedign CO.,LTD (Architecture/Décoration/De-sign), Marjane Shanghai Rep Office, (Distribution/Import-export), IFOP ASIA EAST WE GO LTD (Publicité/Communication/Média), INEVO Tech-nologies (Conseil), Jacobacci Avocats (Juridique), Keyrus (China) Ltd (Con-seil), Kunshan Erlab D.F.Co.ltd (Biens d’équipements industriels), LAMBLIN Jean-Pierre (Biens de consommation), L’atelier Shanghai Ltd. (Conseil), Park-way Health (Santé/Pharmacie), MONIN (Agro-alimentaire), MOSKOVAKIS Lori-ane (Formation), Neumann Manage-ment Consulting (Shanghai) Co Ltd (Conseil), Wujiang GPI Industrial Adhe-sive Tapes Co.,Ltd (Industrie), Okaidi Shanghai COMMERCIAL&TRADING CO.,LTD (Distribution/Import-export), Zwiesel Kristallglas (Biens de con-sommation), PcVue China (Bâtiment/Travaux Publics), Vin Selection (Distri-bution/Import-export), Pudong Shan-gri-La (Hôtellerie/Tourisme), Quan-tum Partners (Assurance), Luxottica Retail Greater China (Luxe), Shanghai Ciba Vision Trading Ltd (Santé/Phar-macie), Shop Concept & Services Co Ltd (Architecture/Décoration/Design), Teamorld LTD (Distribution/Import-export), BABALA Ltd (Distribution/Import-export), Treves (Automobile), Vesuvius Advanced Ceramics(Suzhou) Co (Chimie/Pétrochimie),Renault-EURODRIVE SHANGHAI (Au-tomobile), Vitagermine (Agro-alimen-taire), GHP INTERNATIONAL (Immo-bilier), Wiseton Industries (Industrie), Magnum Wines (Distribution/Import-export), Ocreativ (Distribution/Im-port-export) Visite de l’usine de BYD à Pingshan

Chine du Sud 华南

Création d’un Groupe de Tra-vail Finance à Canton创建“金融”工作小组Renseignements : [email protected]

Visite de l’usine de BYD à Pingshan参观比亚迪坪山(深圳)工厂Le 23 mai dernier, l’antenne de Shen-zhen de la Chambre a organisé en ex-clusivité pour ses membres une visite de la société chinoise BYD. Fondée en 1995, BYD détient 65% du marché mondial des batteries au Nickel-cadmium, et est leader mondial des batteries lithium-ion. BYD fait partie des quatre plus grands producteurs automobiles indépendants chinois. Aujourd’hui, BYD compte s’imposer grâce aux véhicules hybrides ou tout-électriques et souhaite devenir le pre-mier constructeur automobile mon-dial d’ici 2025.

Nouveaux Membres华南新会员AQA Rep GZ Office, City Science, Ecota France, ETIKX Ltd, Oh! Marco, Preci’nterior Ltd., AKA Outspring (Consulting/Training), DT Group (Dis-tribution/Import-export/ Transport/ Logistique), CY INTERNATIONALE Co., Ltd (Conseils/Services divers), B.O.E.Z Design (Architecture/Decora-tion/Design), BIHUA GROUP LIMITED (conseil/distribuction/import-export), NGTS SA (Distribution/Import-export) , Mike International Shenzhen (Biens de consommation/distribution/Im-port-Export/Textile), Shanghai Arche Shoes Co., Ltd (Automotive Industry), BMACON (Industrie), CONFORAMA (Trading Import/export), ONLY WINES CO (Conseil/Distribution), Direct HR Shenzhen (Conseil), EURO.CB(PHILS).INC.Shenzhen Representative office (Consumer goods/Telecommunica-tions), Fatton Logistics CO., LTD (Trans-port/Logistics) •

Gala 20112011年度晚宴

Champs-ElyséesGala

La Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine 中国法国工商会

le vendredi 10 juin à 18h30à l’hôtel Pudong Shangri-La, Shanghai

Avec la participation d’Alain Chamfort et en duo exceptionnel avec Jin Xing.La CCIFC a le plaisir de vous inviter à participer à son Gala 2011.Une soirée de prestige autour de la thèmatique des soirées parisiennes en présence exceptionnelle de deux stars française et chinoise :Alain Chamfort & Jin Xing

Notre invité interprètera ses plus grands succcès et présentera ses dernières créations issues de son nouvel album : Une vie Saint-Laurent.

Un rêve de futur

JINXING

ALAINCHAMFORT

••• Shanghai 上海

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Récompensez votre succès !

法之 星

Prix PME-Chine 2011

Entrepreneur

法之 星

Prix PME-Chine 2011

Excellence

Prix PME 2011

Entrepreneur Excellence

Contacts : DU YemingTél. : +86 10 6461 0260 ext. 25, Fax : +86 10 6461 2990

[email protected]

Sponsors

Page 22: Connexions 58

专访 l’entretien

22 Connexions / mai-juin 2011

Connexions : Depuis 2010, une réforme du réseau consulaire des CCI en France a été mise en route, pourriez-vous nous en présenter les grandes lignes et quelle est l’incidence sur les Chambres de Com-merce françaises à l’étranger ?Pierre-Antoine Gailly : Depuis fin 2010, les CCI en France font l’objet d’une réforme qui voit se renverser la logique consulaire en établissant un lien hiérarchique fort qui consiste à regrouper au sein de 22 gran-des CCI régionales de France, les nouvelles CCI régionales ayant désormais autorité budgétaire sur les CCI départementales et territoriales. Ceci répond à l’ambition de mutualiser les activités pour offrir aux entreprises et aux territoires un meilleur service. Dans cette logique, des guichets ont été créés au sein des Chambres re-groupées sous le label « CCI international » ou « CCI INT’L » qui est la marque et la pla-te-forme de leurs services internationaux. Les CCI ont en effet déjà mutualisé régio-nalement les services d’appui à l’interna-tionalisation assurant ainsi pleinement le lien entre les CCI en France et à l’étranger grâce à une offre rationalisée. Les services

de «CCI INT’L» sont ainsi complètement connectés avec l’Union des chambres françaises à l’étranger (UCCIFE). Le réseau « CCI international » constitue un véritable hub pour l’internationalisation des entre-prises qui, aux côtés d’Ubifrance, de la Co-face et d’autres syndicats professionnels, harmonise intelligemment « l’équipe de France de l’Export ». C. : En tant que Président de la CCIP, pourriez-vous nous en dire plus sur les liens entre la CCIP et les CCIFE ?P. A.G. : Les liens entre l’UCCIFE, les CCIFE et la CCIP sont historiques. La CCIP est d’ailleurs l’un des membres fondateurs de l’UCCIFE et elle y joue un rôle capital car elle se retrouve toujours dans les projets d’intérêt général et national… Pour la pre-mière fois le Président le l’UCCIFE et de la CCIP sont une seule et même personne… Mais cela est tout à fait fortuit ! La CCIP est implantée depuis 1995 en Chine. Paris, ville capitale, se devait d’avoir une représen-tation dans ce pays tout comme elle en possède à Moscou, Bombay et Alger. Par ailleurs, la CCIP est membre du « Club » des

UCCIFERencontre avec Pierre-Antoine Gailly

chambres d’autres grandes villes-capitales avec Beijing, Londres, Moscou et Berlin. Enfin, la CCIP en France a un très gros dis-positif de formation puisque la Chambre diplôme 15 000 étudiants tous les ans et l’ouverture du marché chinois en matière de formation est une opportunité impor-tante pour ses écoles comme l’ESCP, HEC, etc. Il est à noter également qu’un certain nombre de salons internationaux mis en œuvre par des filiales de la CCIP se sont installés en Chine comme le salon de la lingerie ou celui de l’alimentation. C. : Qu’en est-il des liens avec la CCIFC ?P. A.G. : Nos relations sont anciennes : nos bureaux en Chine sont proches géogra-phiquement, ce qui est très positif car plus le dispositif français est concentré plus les relations sont simples. Nous col-laborons régulièrement sur certains pro-jets, comme par exemple l’événement organisé fin 2009 à Chengdu, en articu-lant nos différents services. De plus, votre Présidente étant membre du comité de direction de l’UCCIFE, nous travaillons en-semble sur de nombreux dossiers. Nous partageons notamment la conviction que l’association des entreprises chinoi-ses en France, dont la CCIP est membre fondateur, aura pour vocation de devenir une chambre de commerce chinoise en France d’ici quelques années, partenaire naturel de la CCIFC, notamment pour traiter conjointement les demandes des entreprises chinoises, intéressées par le marché français. •

Propos r ecueillis par Flor e Coppin

Né en 1955, diplômé d’HEC, Pierre-Antoine Gailly est le Président de l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie Françaises à l’Etranger (UCCIFE) réélu en 2010 et également Président

de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP).

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Page 24: Connexions 58

investissementsinvestissements

24 Connexions / mai-juin 2011

Avant-propos du dossier : Services en Chine,un secteur en mutation mais qui reste protégé p.26La Chine se dirige-t-elle vers une révolution des services ? Une analyse de Roland Berger Strategy Consultants p.28L’avance fragile des prestataires de services étrangers Une enquête de l’IFOP Asia p.32

Zomm : Finance / Banque / AuditShanghai, futur centre financier inter-national p.34Le secteur bancaire : Une forteresse bien gardée où règne malgré tout un certain optimisme p. 36Audit, finance, comptabilité : Un marché en rééquilibrage p. 37Zoom : Finance / Banque / AuditUne croissance en trompe l’oeil pour les acteurs étrangers p. 38

Sommaire

doss

ier

专栏

Les services en Chine, la révolution du tertiaire est-elle en marche ?

Page 25: Connexions 58

investissementsinvestissements

mai-juin 2011 / Connexions 25

Zoom : Distribution, commerceLe leurre des millions deconsommateurs Chinois …. p. 40...Zoom : Conseil et communicationComment Capgemini conseille les entreprises chinoises dans leur stratégie p. 44Communication : Les agences inter-nationales continuent de miser sur la Chine p.46

Zoom : Logistique, Aérien, services postaux Cap vers l’intérieur p. 48Air France-KLM, leader européen en Chine p. 50Zoom : Service aux entreprisesSodexo, la qualité de vie avant tout p.52Aden SERVICES, les raisons d’un succès p.53Zoom : Tourisme« Les vacances de M. Wang » ? p.54

Les services en Chine,

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中国服务业,第三产业变革正在进行中?

目录中国正在 进行一场 服 务业革命

吗? p. 28

罗兰贝格管理咨询公司的分析报告

p. 28

国外服务供应商举步维艰 p. 32

聚焦:金融/银行/审计 p. 34

上海—未来的国际金融中心 p. 35

...

聚焦:保险业 p. 38

外国险企眼中的增长假象 p. 39

聚焦:零售业和商业 p. 40

零售业:中国千百万消费者抛出的诱

惑…… p. 41

...

聚焦:咨询和公关传播业 p. 44

凯捷咨询公司如何为中国企业的发

展战略支招 p. 45

聚焦:物流、航空和邮电业 p. 48

触角伸向内地 p. 48

“在中国,非洲像一个缝隙市场”

p. 49

...

聚焦:企业服务业 p. 52

索迪斯首先专注于

提高生活质量 p. 53

聚焦:旅游业 p. 54

旅游业,欣欣向荣的市场 p. 55

« Servir le Peuple »En 1944, le président Mao a utilisé l’expression “Servir le peuple” dans son discours donné lors d’une cérémonie à la mémoire de Zhang Side, un soldat qui s’était sacrifié pour sauver un de ses cama-rades. Ce proverbe est désormais la devise des administrations du gouvernement et du Parti. Aujourd’hui, on peut encore le voir, calligraphié par Mao, devant l’entrée des administrations ou dans le hall des im-meubles de bureaux officiels.

la révolution du tertiaire est-elle en marche ?

“为人民服务”

这句话出自毛泽东1944年在中央警备团追悼张

思德会上的演讲中,后来成为各级党政机关的

座右铭。时至今日,很多政府机关门前或办公

楼大厅内还镶嵌着毛泽东题写的“为人民服

务”标语。

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专栏DO

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26 Connexions / mai-juin 2011

Avant-propos

Services en Chine, un secteur en mutation mais qui reste protégé

On a l’habitude de parler de la Chine comme de l’atelier du monde tant la part de la production manufacturière reste pré-pondérante dans la seconde économie du globe.Parce que les ambitions chinoises vont bien au-delà, les autorités regardent la tra-jectoire de développement de l’Occident où le tertiaire est devenu un secteur phare avec l’avènement du IT et d’une économie dite de la connaissance, entre autre. « La part des services dans le PIB en Chine est actuellement au niveau d’un pays à bas

revenu », prévient sans détour YAN Yun, Directeur de l’Institut du Management Pu-blic et du Développement des Industries de l’Université de Pékin. « Le développe-ment ultra rapide de la manufacture sur un modèle de croissance extensive s’appuie de façon excessive sur les exportations et l’investissement dans les ressources. A ce stade, l’économie chinoise court le risque d’être piégée dans son rôle de puissance de fabrication et il faut donc développer les services comme veut l’impulser le 12ème plan quinquennal ».

Réciprocité versus enjeux stratégi-ques ?De passage récemment à Pékin, le Commis-saire Européen pour le Marché intérieur et les services, Michel Barnier, avançait pour sa part un concept clé à faire passer en Chine, celui de « réciprocité ».« Les relations bilatérales actuelles ne sont ni à la hauteur de la Chine ni à celle de l’UE et nous sommes ici pour parler des enjeux de la réciprocité. Nous voulons que les en-treprises européennes soient accueillies en Chine de la même manière que les

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les services 服务业

mai-juin 2011 / Connexions 27

entreprises chinoises le sont chez nous. Sur les services, pourquoi nos entreprises sont-elles limitées par exemple à des par-ticipations de 20% à 25% maximum dans le secteur bancaire alors que l’UE les plafon-nent à 49% ? (…) Je suis venu pour poser ces questions et obtenir des réponses ». Du point de vue chinois, il convient cepen-dant de protéger un secteur local encore immature pour assurer que la croissance anticipée et soutenue par l’Etat bénéficie avant tout aux entreprises chinoises et au développement économique du pays. Et pour ne pas être accusé de protection-nisme, la Chine joue la carte des enjeux stratégiques.« Puisque certains domaines des services sont liés à la stabilité économique, politi-que et culturelle, le gouvernement chinois n’autorise pas les entreprises étrangères à y accéder ou impose des restrictions. Par exemple, le secteur postal, puisqu’il touche à la confidentialité, n’est pas adapté à la présence d’entreprises étrangères. Même chose pour les services financiers en raison des enjeux sur la stabilité et le besoin de contrôle et si la Chine autorise les entrepri-ses étrangères à s’implanter dans ce sec-teur, elle impose des restrictions. Accorder une certaine protection à une catégorie de services peut éviter des problèmes engen-drés par une ouverture excessive ou trop rapide » analyse M. YAN. Toutes ces problématiques passionnantes sont abordées dans notre dossier spécial sur les services en Chine où nous avons choisi de nous concentrer sur certains sec-teurs plutôt que d’autres tant le spectre des activités dans le tertiaire est large. Ainsi les domaines auxquels ont déjà été consacrés des numéros de Connexions ne sont pas traités comme l’éducation, les transports, l’urbanisme ou encore les services à la personne qui mériteraient un dossier complet.Reste un panel fort riche qui dresse un bilan nuancé entre de fabuleuses opportunités de croissance pour les entreprises françai-ses et étrangères et des difficultés d’accès à des marchés locaux surveillés de près par les autorités chinoises. Bonne lecture ! •

Nicolas Sridi, Rédacteur en Chef

当制造业份额在全球第二大经济体

(中国)处于主导地位的时候,人们习惯

于把中国当做世界工厂谈论。

由于中国的宏伟目标不止于此,政

府希望效仿西方发达国家的经济发展

路线,在那里,第三产业随着IT 行业

和知识经济的出现成为了一个主导产

业。“中国服务业增加值占GDP比重仅

相当于低收入国家的平均水平,”北京

大学政府管理与产业发展研究院院长

阎雨直言不讳道,“中国制造业得到超

高速发展,但过度倚重出口和资源投入

的粗放型经济增长模式,其深层的隐

患在于中国经济极易陷入制造大国的陷

阱。因此,必须发展服务业,正如“十二

五”规划所提出的要推动服务业大发

展。”

互惠互利VS战略风险?

欧盟委员会国内市场与服务业专员

Michel Barnier先生最近来北京时提

出了一个需要在中国广为传播的关键理

念,即“互惠互利”。

“目前中欧双边关系既未达到中国

的高度,也未达到欧洲的高度,我们在

此讨论一下互惠互利的关键性。我们希

望欧洲企业在中国得到如中国企业在欧

洲相同的待遇。比如在服务业领域,为

什么欧洲银行在中国银行的持股比例不

得超过20%-25%,而欧盟把这个比例定

为49%?我来这里就是为了提出这些问

题并得到答案。”

然而在中方看来,他们需要保护不

太成熟的本土行业,以保证政府预计和

支持的经济增长首先让中国本土企业与

本国经济受益。为了不被指责为实施保

护主义,中国打出了战略需要牌——把

这些被保护的行业列为战略行业。

“由于部分服务业领域在经济、政

治、文化等方面关乎稳定,我国政府很

难允许外国企业的进入或对比例进行

限制。例如邮电业由于涉及国家机密,

不宜外资企业涉足;金融业出于稳定与

监管需要,我国虽然允许外资企业的建

立,但做出限制规定。对特殊服务部门

实行一定程度的保护,可以避免过度、

过快开放产生的弊端。”阎雨分析道。

所有这些引人入胜的问题将在本

期中国服务业专栏中得以阐述,我们选

择专注于某些行业而不是其他行业,因

为第三产业的经营活动范围实在太宽泛

了。

因此,在《联结》以往期刊中曾涉及

过的一些领域,例如教育、交通运输、城

市化还有值得占用整个专栏的个人服务

业,没有在此探讨。

然而,本期专栏内容丰富,对法国

和外国企业面临的绝佳发展机遇以及

进入政府严密监管的本地市场的困难作

出了细致的总结。

祝您阅读愉快!•

中国服务业,一个在变动中受到保护的产业

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专栏DO

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28 Connexions / mai-juin 2011

Le secteur tertiaire représentait déjà 43% du PIB total de la Chine en 2010 et devrait, se-lon le 12ème plan quinquennal, atteindre 47% du PIB d’ici 2015 puis 50% en 2020. Dans ce contexte, la Chine va-t-elle prendre part a une révolution des services pour devenir une économie fondée sur le secteur ter-tiaire d’ici dix ans? En Chine, le secteur tertiaire regroupe majoritairement les transports, le stoc-kage et services postaux, les grossistes et

détaillants, les hôtels et services de restau-ration, l’immobilier, le tourisme, l’intermé-diation financière, l’immobilier, le tourisme, les assurances, la publicité, et la logistique. Il représente ainsi 35% de l’emploi national.Le tourisme, un secteur stratégiqueLe secteur du tourisme qui a crû de manière exponentielle, et qui a été intégré dans le 12ème plan en tant que pilier stratégique du développement de l’économie nationale incarne bien le potentiel de l’industrie du

service : en 2010, 133,76 millions de touris-tes ont visité la Chine, enregistrant ainsi une croissance de 5,8% par rapport a 2009. Les Chinois sont eux aussi de plus en plus tour-nés vers le tourisme puisque 57,39 millions de Chinois ont voyagé en dehors de Chine en 2010 représentant une augmentation de 20,4%. En 2013, le nombre de touristes en Chine est estimé a 152 millions soit 8% du marche mondial du tourisme.Dans les prochaines années; l’augmentation

Une analyse de Roland Berger Strategy Consultants罗兰贝格管理咨询公司的分析报告

La Chine se dirige-t-elle vers une révolution des services ? 中国正在进行一场服务业革命吗?

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Le Conseil d’Etat souhaite que la Chine devienne un acteur majeur de l’industrie tertiaire. 国务院希望中国成为服务业大国。

« L’industrie tertiaire a cru continuellement durant les années précédentes mais son taux de croissance n’a pas dépassé celui du PIB national. »

“服务业在过去几年中持续增长,但其增长率仍低于国内生产总值的增长率。”

En 2010, la Chine est devenue la 2nde puissance économique mondiale en utilisant adroitement son industrie manufacturière. Ayant ainsi atteint un stade de développement supérieur, le pays devrait se tourner dorénavant vers l’expansion de l’industrie des services.

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les services 服务业

mai-juin 2011 / Connexions 29

des salaires et l’émergence attendue de la classe moyenne vont être des vecteurs importants de la croissance du secteur. De telles perspectives créent et suscitent l’enthousiasme concernant le potentiel de croissance de l’industrie tertiaire en Chine.Une tertiarisation ralentie par des pro-blèmes structurels complexesMême si le 11ème plan a encouragé depuis 2006 le développement de l’industrie des services, celle-ci a fait face à de nombreu-ses contraintes. Compte tenu du revenu par habitant et de la hausse des salaires, le secteur tertiaire devrait en effet représenter à l’heure actuelle une part beaucoup plus importante de l’emploi total et du PIB. La contribution des services dans le PIB natio-

nal tend généralement à augmenter avec la hausse du niveau des salaires. Dans les pays ayant un niveau de salaire élevé (Revenu National Brut moyen par habitant supérieur à USD 12 196, soit RMB 80 000), les services contribuent en moyen-ne à 69% du PIB alors que dans les pays à revenu moyennement élevé (RNB par ha-bitant entre USD 3 946 et 12 295, soit RMB 25 600 - 80 000) et faible (RNB par habitant entre USD 996 et 3 945, soit RMB 6 400 – 25 600) les services représentent respective-ment 55 et 50% du PIB3. L’emploi dans le secteur tertiaire augmente également en fonction du revenu par habitant. L’industrie du service représente en moyenne 70% de l’emploi total dans les pays à revenus élevés,

54% dans les pays a revenu moyennement élevé de la tranche supérieure et 22% dans les pays à faible revenu moyen. Pour exem-ple, plus de 78% du PIB français est réalisé par le secteur tertiaire.Le fait que la Chine (pays avec un faible revenu moyen) n’ait pas encore atteint ces niveaux de tertiarisation alors que les seuils de richesse ont, eux, été atteints montre bien que le développement de l’industrie des services a été ralenti par des problèmes plus complexes.En effet, l’industrie tertiaire a cru continuel-lement durant les années précédentes mais son taux de croissance n’a pas dépassé celui du PIB national. Ainsi, entre 2003 et 2010 la contribution du secteur des •••

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40 Trillion RMB

Tertiary Industry

41.4%

45.7%

12.9%

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

13.1%

41%

45.9% 47%

12.5%

40.5%41%

47.8%

11.1%

42%

47.1%

10.8%

42.1%

46.9%

10.9%

43.4%

46.2%

10.4%

43%

46.8%

10.2%

Secondary Industry Primary Industry

Contribution of service industry to the annual GDP

(Source: China National Bureau of Statistics)

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14.1

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18.6

14.2

11.4

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5.6

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13.8

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5

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11.6

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12

4.8

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Financial IntermediationHotels, and catering services Real Estate

Wholesale and Retail TradesTransport, storage and post Others

Percentage

Sector contribution to the annual tertiary industry revenue

(Source: China National Bureau of Statistics)

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39.4%

19.6%

11.6% 12.6% 12%

4.8%

Tertiaryindustry

Others Wholesale and Retail Trades

Transport, storage and post

Hotels, and catering services

Financial Intermediation

Real Estate

Percentage14.7 trillion RMB

Tertiary industry and sector contribution to total revenue

(based on annual figures year 2009, source: China National Bureau of Statistics)

Others including : Tourism, insurance, advertisement and logistics sector.

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49.1

21.6

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22.5

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44.8

23.8

31.4

42.6

25.2

32.2

40.8

26.8

32.4

39.6

27.2

33.2

38.1

27.8

34.1

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Secondary Industry Tertiary IndustryPrimary Industry

Contribution to national employment by industry

(Source: China National Bureau of Statistics)

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30 Connexions / mai-juin 2011

Renforcer la croissance interneLe Conseil d’Etat souhaite que la Chine de-vienne un acteur majeur de l’industrie ter-

tiaire afin de renforcer la croissance interne grâce au développement de l’industrie des services qui pourrait soutenir et accroitre l’efficacité dans les autres secteurs. Une forte croissance du secteur des services, ainsi qu’une croissance soutenue de l’industrie manufacturière indui-raient en effet un double effet d’entrainement sur la totalité du marché do-mestique. On peut affirmer que le

secteur tertiaire va continuer à croître du-rant les prochaines années et que les po-litiques gouvernementales vont soutenir cette tendance. Cependant, il est trop tôt

pour parler d’une révolution des services puisque la maturité économique n’a pas été atteinte au niveau national.- Les déséquilibres économiques du pays tels que l’écart de richesse ou les disparités de développement entre les provinces et les villes entravent encore un développe-ment uniforme et l’instauration d’une éco-nomie de services. - Les industries de service tendent généra-lement à se développer après que les sec-teurs agricole et manufacturier ont atteint un stade avancé de développement. Ce-pendant, la majorité de l’industrie agricole et manufacturière chinoise n’a pas atteint ce stade de développement.- La hausse des coûts due à l’inflation mo-nétaire diminue les marges de profit pour l’industrie du service et menace son expan-sion. •

Charles-Edouard Bouée, Yanning Goumelon et Jan Petersen

Sources: Insee / WTO, Chinese economic details based on the national statistics bureau.

••• services dans le PIB national n’a aug-menté que de 1,5 points, passant de 41,43% en 2003 à 43% en 2010. Cela explique donc bien l’objectif du 12ème plan quinquennal visant à augmenter la part du tertiaire de 3 points en 5 ans.Les attentes du Conseil d’Etat f ixées lors du 11ème plan n’ont pas été atteintes. Zhang Ping, directeur du dévelop-pement national et de la commission des réfor-mes a indiqué à la fin de l’année 2010, que « le dé-veloppement global de l’industrie des services de la Chine toujours à la traîne et ne peut répondre à la demande du développement économique et social du pays ».

« Il est trop tôt pour parler d’une révolutIon du secteur puIsque la maturIté économIque n’a pas été atteInte au nIveau natIonal. »

Page 31: Connexions 58

les services 服务业

mai-juin 2011 / Connexions 31

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Canton:Contact : Charlène WUTel: +86 (20) 8186 [email protected]

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32 Connexions / mai-juin 2011

Sur le marché chinois, les prestataires de services étrangers semblent conserver une longueur d’avance sur leurs homo-logues locaux, mais pour encore combien de temps?La montée en puissance qualitative des prestataires de services chinois constitue un challenge bien réel pour les entrepri-ses étrangères. Seule une différenciation des services par le haut - via une amélio-ration continue et une forte innovation – permettra de conserver un avantage.Pour 75% des personnes interrogées à Shanghai et Pékin par Ifop Asia, il existe un sentiment d’amélioration rapide des ser-vices proposés par les prestataires chinois. Cependant, une majorité continue de per-cevoir l’offre étrangère comme étant de qualité supérieure à l’offre locale : pour 55% des personnes interrogées les entre-

prises étrangères proposent un meilleur niveau de service et 40% considèrent que les entreprises locales et étrangères font jeu égal en termes de qualité.Mais qu’est ce qu’un « bon service » pour un consommateur chinois ? Cela dépend du secteur d’activité et de la maturité des consommateurs, mais voici quelques pis-tes de réflexion telles qu’exprimées par des consommateurs : allant du plus basi-que « un bon service c’est avant tout un bon rapport qualité-prix », en passant par la sécurité « une information complète et transparente », la qualité « un service bien pensé, irréprochable et professionnel », la personnalisation : « un prix raisonnable mais un service personnalisé » et l’instau-ration d’une relation plus émotionnelle « un contact ouvert et honnête avec le client, donnant un sentiment de proxi-

mité ; un besoin d’être estimé ».Pour certaines catégories de services tel-les que la santé et l’éducation, les consom-mateurs chinois semblent enclin à payer davantage afin d’obtenir un meilleur ni-veau de service. Plus le service est perçu comme fondamental plus le consomma-teur sera prêt à y mettre le prix. Pour les services bancaires et financiers, hôtels et restaurants, compagnie aériennes et assu-rance, il semble exister une opportunité de se différencier en tant qu’entreprise étrangère.Les types de services pour lesquels les chinois sont prêts à payer davantage (santé, éducation et dans une moindre mesure les services légaux) semblent aller de pair avec une bonne perception des entreprises étrangères : celles-ci sont aux 2/3 perçues comme offrant une meilleure

Une enquête de l’IFOP AsiaIFOP Asia 的调查研究

L’avancée fragile des prestataires de services étrangers国外服务供应商举步维艰

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« Qu’est ce qu’un « bon service » pour un consommateur chinois ? » “对中国消费者而言,什么是好的服务 ?”

Les entreprises françaises tendent à se démarquer sur les services hôteliers et de restauration. 法国企业力图在酒店业和餐饮业摆脱竞争对手。

Page 33: Connexions 58

les services 服务业

mai-juin 2011 / Connexions 33

qualité pour les services de santé, les ser-vices légaux et les services d’éducation.Pour les entreprises de distribution étran-gères, seules 32% des personnes interro-gées perçoivent un meilleur niveau de service.Les entreprises américaines conservent la palme quant à l’avantage qualité de ser-vice / prix. Au sein des européennes, lesentreprises françaises ont un léger retard: la France a une carte à jouer dans le dé-veloppement d’un service différencié et supérieur.Chaque pays conserve un territoire spé-cifique : les entreprises suisses et amé-ricaines tendent à se démarquer sur les secteurs bancaires et financiers ; les entreprises françaises sur les services hô-teliers et de restauration ; les entreprises allemandes, américaines et suisses sur les services de santé ; et les entreprises américaines, anglaises et allemandes sur les services éducatifs.Il est à noter que les entreprises fran-çaises restent en retrait par rapport aux anglo-saxonnes sur les services de santé et éducatifs. •

Pourcentage de personne étant prêtes à payer un prix supérieur pour obtenir une meilleure qualité de service

Perception d ’un niveau supérieur de service pour les entreprises étrangères

Services de santé 72% 67%

Education 71% 66%

Services légaux 58% 67%

Services bancaires et financiers 53% 55%

Hôtels, restaurants… 52% 54%

Compagnies aériennes 52% 53%

Assurance 46% 48%

Distribution (Supermarché /Hypermarché) 25% 32%

Pourcentage de personnes étant prêtes à payer un prix supérieur afin d’obtenir une meilleure qualité de service (selon le pays d’origine de l’entreprise)

Entreprise américaine 55%

Entreprise allemande 50%

Entreprise anglaise 50%

Entreprise suisse 50%

Entreprise française 46%

Entreprise japonaise 40%

Enquête quantitative réalisée sur Internet auprès d’hommes et femmes âgés de 20 a 49 ans

habitants Shanghai et Pékin. Enquête réalisée du 14 au 18 avril 2011.

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34 Connexions / mai-juin 2011

François Cristofari, Responsable Pays Chine et Chairman de BNP Paribas (China) Ltd

Connexions : Quelles sont les ambitions de la Chine pour le développement de son secteur bancaire ? François Cristofari : Son ambition est d’abord de maintenir un secteur bancaire solide, rigoureusement contrôlé et capable de financer la croissance de son économie et de modérer les tensions inflationnistes. Ensuite, elle voudrait que ce secteur évo-lue pour pouvoir diversifier les sources de financement des entreprises (désintermé-diation, ouverture des marchés obligatai-res et actions) et aussi offrir des produits de placement attractifs aux investisseurs particuliers ou institutionnels. Enfin, la Chine désire créer un modèle de

Shanghai, futur centre financier international

Zoom : Finance / Banque / Audit聚焦:金融/银行/审计

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« Sixième bourse mondiale par le montant des transactions, Shanghai est déjà un centre financier significatif. »

“按总市值被列为全球第六大证券交易所的上海早已成为举足轻重的金融中心。”

banque d’investissement original, moins vulnérable que le modèle américain dont la récente crise financière a fait ressortir la grande fragilité. C. : Shanghai entend être un centre financier inter-national à l’horizon 2020. Comment voyez-vous la situation évoluer ? F.C. : Sixième bourse mondiale par le mon-tant des transactions, Shanghai est déjà un centre financier significatif, muni d’un éven-tail substantiel de services indispensables à son développement : comptable, juridique, audit, etc. Toutefois le marché obligataire chinois reste embryonnaire, le marché des actions est li-mité aux acteurs locaux et les produits dé-rivés sont utilisés avec prudence depuis la crise financière. Des améliorations sont en cours avec la mise en place de nouvelles ré-glementations, le lancement des dérivés de crédit et le prochain « International Board »

de Shanghai qui permettra aux entreprises étrangères d’y être cotées. Les trois facteurs clés pour le développe-ment de Shanghai comme centre financier international sont la libéralisation des flux de capitaux qui deviendra effective avec la convertibilité du RMB, la transparence de l’information financière, et la capacité à mieux attirer, former et retenir les talents.C. : Quel rôle jouent les banques chinoises dans ce développement ? F.C. : Les banques chinoises concentrent plus de 98% des actifs bancaires dont la moitié chez les cinq grandes banques. Elles financent l’économie réelle à faible coût, grâce à leurs larges bases de dé-pôts. A la suite de l’accession de la Chine à l’OMC, le régulateur bancaire a entrepris une profonde restructuration du secteur et un nettoyage des bilans des grandes ban-ques d’Etat. Grâce à leurs cotations bour-

Il existe 40 filiales de banques étrangères en Chine,mais elles ne représentent que 1,85% des actifs bancai-res. 外资银行在中国的法人银行已达40家,但它们仅占全国银行资产的1.85%。

Page 35: Connexions 58

les services 服务业

mai-juin 2011 / Connexions 35

sières « record », ces banques se classent parmi les 10 plus grandes capitalisations au niveau mondial.Le défi des banques chinoises est de pou-voir se diversifier vers des services plus sophistiqués à plus forte valeur ajoutée. Elles ont encore beaucoup à apprendre en matières de gestion des risques, de financements structurés et d’activités de marché. Elles vont notamment devoir améliorer le service offert aux PME, aujourd’hui mal suivies, apprendre le crédit à la consom-mation, l’assurance des emprunteurs et les produits de couverture de taux et de change. C. : Quelles sont les opportunités et les difficultés pour leurs concurrentes étrangères ? F.C. : Il y 40 filiales de banques étrangères en Chine. Mais elles ne représentent que 1,85% des actifs bancaires et sont relative-ment limitées dans leur rôle de prêteur en RMB par leur faible base de dépôts. Leurs avantages compétitifs sont leur ex-pertise produit, leurs réseaux internatio-naux, leur expérience sectorielle, et leur maîtrise de l’analyse et du suivi du risque. Elles doivent toutefois être patientes pour

obtenir cer-taines licen-ces que le régulateur chinois dé-livre parci-monieuse-ment.BNP Paribas est leader m o n d i a l p o u r l e s émiss ions obligataires

en Euro, le financement des ressources naturelles, les financements structurés (avions, projets, acquisition, export et né-goce international), et parmi les tout pre-miers acteurs mondiaux pour les produits dérivés. Nous sommes présents dans 85 pays et assistons nos clients chinois dans leur développement à l’international et nos clients multinationaux présents en Chine pour leurs besoins locaux. •

Harold Thibault

« la chIne désIre créer un modèle de banque d’InvestIssement orIgInal, moIns vulnérable que le modèle amérIcaIn. »

《联结》:中国在银行业发展方面有哪

些宏伟目标?

柯睿富:中国的目标首先是维持一个稳固

的、受到严格监管、能为经济增长提供资

本支持并能缓解通胀压力的银行业。

其次,中国希望银行业的发展能够使企

业融资来源多元化(非居间业务,开放债

券股票市场),并向个人和机构投资者提

供有吸引力的金融投资产品。

最后,中国希望建立一种独特的投资

银行模式,比美国模式更抗压;近期的金

融危机突显出美国模式的脆弱性。

《联结》:上海计划在2020年之前

成为国际金融中心,您觉得形势会怎样发

展?

柯睿富:按总市值被列为全球第六大

证券交易所的上海早已

成为举足轻重的金融中

心,具备为其发展所必

需的一系列重要服务:财

务,法律,审计等。

然而中国债券市场

仍处在发展初期,股票

市场仅限于本地投资

者,金融衍生品自金融危

机以来使用十分谨慎。

随着新法规的实施、信贷衍生品的推出以

及允许外资企业上市的上海证交所国际

板的开启,相关的改进工作正在进行中。

上海发展为国际金融中心的三个关键

要素是:因人民币可兑换而实现的资本流

动自由化,金融信息透明,以及更好地吸

引、培养和留住人才的能力。

《联结》:国内银行在这一发展过程中

扮演什么角色?

柯 睿富:国内银行占全国银行资产的

98%以上,其中一半属于五大国有银行。

由于拥有巨额的存款基数,国内银行以低

成本为实体经济提供资金。中国加入世贸

组织后,银行调控部门实施了深层次的行

业重组,并清理大型国有银行的资产负债

表。由于股价创下新高,这些国有大银行

均被列为全球十大市值最高的银行。

国内银行面临的挑战是:实现多元化

发展,提供更高端、附加值更高的服务。

它们在风险管理、结构融资和市场化经营

方面还有很多东西需要学习,尤其要改善

目前被严重忽视的、为中小企业提供的服

务,并学习消费信贷、借款人担保以及规

避利汇率风险产品方面的知识。

《联结》:对与国内银行竞争的外资银

行而言,有哪些机遇和困难呢?

柯 睿富:外资银行在

中国的法人银行已达

40家,但它们仅占全国

银行资产的1.85%;由于

存款基数低,它们在人

民币贷款业务上比较受

限。

外资银行的竞争优

势在于拥有金融产品的

专业知识、国际网络、

行业经验以及精通风险分析和跟踪。然而

为了获得中国监管部门审慎发放的营业许

可证,它们必须保持耐心。

法国巴黎银行在欧元债券发行、自然

资源融资和结构融资(飞机、项目、收购、

出口和国际贸易)方面是世界领先的金融

服务集团,在金融衍生品业务领域也排在

世界前列。我们的业务遍及85个国家和地

区,我们协助中国客户的国际化发展,并

满足在华跨国公司客户的本地需求。•

上海  — 未来的国际金融中心

专访法国巴黎银行(中国)有限公司首席执行官柯睿富

先生(François Cristofari)

“中国希望建立

一 种 独 特 的 投

资银行模式,比

美 国 模 式 更 抗

压。”

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36 Connexions / mai-juin 2011

Le secteur bancaire银行业:壁垒森严但仍弥漫着某种乐观的情绪

Une forteresse bien gardée où règne malgré tout un certain optimismeEn Chine, la loi sur les banques commercia-les n’a été adoptée qu’en 1995. Depuis, les banques chinoises n’ont cessé de grandir, à l’image de la Banque industrielle et com-merciale, la plus importante des « quatre grandes » chinoises et dont l’introduction en bourse, simultanément à Shanghai et Hong Kong à l’automne 2006, fût la plus importante levée de capitaux de l’histoire, à 21,9 milliards de dollars. Malgré les évo-lutions récentes et l’attention médiatique qu’elles suscitent, les banques chinoises restent focalisées en priorité sur le marché intérieur. Leurs concurrentes étrangères ne jouent dans ce contexte qu’un rôle mineur dans le pays. Elles gèrent moins de 1,9% du mar-

ché général, 4% de l’activité de banque d’affaires. Théoriquement, les contraintes qui pèsent sur elles sont les mêmes que pour les banques chinoises, notamment depuis l’accession de la Chine à l’Organisa-tion mondiale du commerce. Dans les faits, des inégalités persistent toutefois, notam-ment dans l’attribution des licences, par exemple dans le domaine des émissions obligataires.Ce rôle jusqu’à présent modeste n’empêche pas des espoirs forts. Selon un sondage réa-lisé par Pricewaterhouse Coopers au cours de l’année 2010, les banques étrangères prévoient d’embaucher 48 % d’employés supplémentaires à l’horizon 2013.Xavier Roux, président de Crédit Agricole

Corporate and investment Bank en Chine est optimiste sur le potentiel de progres-sion des banques étrangères sur le marché chinois. « En prenant du recul, le dévelop-pement des banques chinoises à travers le monde va en fait aider la croissance des banques étrangères en Chine », estime M. Roux. Il constate : « L’existence de bons partenaires, la bonne profitabilité et la pro-gression des ventes fait que nous sommes contents sur la Chine ».De son côté, Jean-Lin Deschanel, direc-teur régional de la Société Générale dans le delta du Yangzi, explique qu’avec huit agences à l’heure actuelle, la Société Géné-rale se focalise sur une approche de mar-ché sélective « Nous avons fait des choix stratégiques. Sur le marché des entreprises, nous nous concentrons sur les filiales d’en-treprises étrangères en Chine, sur les entre-prises publiques et les grandes entreprises chinoises » dit-il.M. Deschanel explique que « La Société Générale a fait le choix de s’appuyer son système de « banque universelle », qui offre à ses clients une palette de produits et services intégrée et internationale. Cet argument résonne auprès des entreprises chinoises, dont le champ d’activités ne cesse de s’élargir avec notamment une forte demande pour les produits structu-rés, les outils de couverture (changes/taux d’intérêt) et de banque en ligne (gestion de la liquidité). De plus, la Société Générale fournit aux entreprises chinoises actives en Afrique les services de son réseau de ban-ques présent à travers le continent, un ser-vice unique parmi les réseaux de banques internationales ». M. Deschanel constate que l’essentiel des activités de banques d’affaires et d’investis-sement se déroule aujourd’hui à New York, Londres, Tokyo, Paris et Hong Kong. Avec une base d’investisseurs institutionnels en rapide croissance, Shanghai a vocation à devenir un centre financier international. « Il faudra pour cela embaucher un nom-bre significatif de spécialistes des marchés et de la banque d’affaires », dit-il. •

Harold Thibault

Les banques chinoises restent focalisées en priorité sur le marché intérieur. 国内银行首先瞄准的仍然是本土市场。

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mai-juin 2011 / Connexions 37

Audit, finance, comptabilité审计、银行、财务:重新平衡的市场

C h r i s t o p h e Te x i e r, M a n a g i n g p a r t n e r Beijing Office, Mazars

Connexions : Comment le mar-ché de l’audit est-il structuré en Chine ? 

Christophe Texier : Le marché est dominé par les Big 4. Suivent les entreprises de taille intermédiaire : firmes chinoises, affiliées à des réseaux internationaux (BDO, RSM, etc.) ou membres indépendants (Shinewing, Daxin, etc.), et firmes internationales inté-grées (comme Mazars). Enfin, un très grand nombre de firmes chinoises de plus petites tailles servent essentiellement les besoins des sociétés chinoises.C. : Quelles sont    les évolutions actuelles du secteur ? Que peut-on attendre du 12ème plan quinquennal ?C. T. : La forte croissance et l’internationali-sation de l’économie entraînent une forte

progression des besoins en audit et en conseil, notamment dans le domaine des investissements transfrontaliers (fusions-ac-quisitions et introduction en bourse).Les réformes visent d’une part à contreba-lancer la domination des Big 4 en consti-tuant des groupes chinois capables de riva-liser avec les firmes internationales, d’autre part à s’aligner progressivement sur les pra-tiques internationales en faisant converger les normes comptables vers les IFRS et en mettant en place une réglementation fis-cale élaborée intégrant les concepts liés à la fiscalité transfrontalière.Le 12ème plan quinquennal prévoit, sans fixer de calendrier, l’alignement des IFRS et des normes comptables applicables aux PME et l’extension de l’obligation d’audit à toutes les sociétés. La mise en place effec-tive nécessitera encore quelques années. C. : Les cabinets internationaux ont-ils leur place 

Les besoins en audit et conseil augmentent fortement notamment dans le domaine des investissements tranfrontaliers. 审计和咨询方面的需求大量增加,尤其在跨境投资领域。

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face à cette évolution ? C. T. : Même si les réformes comportent un volet protectionniste visant à faire émerger des firmes chinoises de qualité, la crois-sance de la demande devrait également profiter aux cabinets internationaux, sur-tout dans le domaine des services spécia-lisés (fusions-acquisitions, introductions en bourse, gestion du risque, etc.) où les firmes étrangères ont une expertise reconnue, sur le plan technique (savoir-faire et meilleures pratiques) comme sur le plan de la com-munication (compétences interculturelles, approche intégrée des problématiques transfrontalières). C. : Quels sont les principaux écarts culturels entre la France et la Chine en matière de comptabilité et d’audit financier ?C. T. : En théorie, comptabilité et audit obéissent à des règles similaires en Chine et en France. En pratique, les écarts culturels sont importants : les comptes préparés par les sociétés sont souvent peu fiables. Des pratiques locales courantes rendent ces comptes souvent opaques : compta-bilité de trésorerie et non d’engagement, dépréciations insuffisantes, absence de contrôle interne, primauté des relations personnelles, etc. La comptabilité étant perçue comme un instrument du fisc, et non pas comme un outil de gestion, la pri-se de risque fiscal est quasi-systématique. Enfin, les diligences d’audit de certains ca-binets locaux, notamment de petite taille, sont marquées par un certain manque de rigueur, un point de vue fiscal plutôt que comptable et une faible valeur ajoutée pour le client. •

Propos recueillis par Flore Coppin

Un marché en rééquilibrage

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Zoom : Assurance 聚焦:保险业

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« En raison des contraintes réglementaires, la part de marché des acteurs étrangers ne cesse de diminuer même si les chiffres d’affaires augmentent fortement »

由于法规上的严格限制,外国保险公司虽然营业额大量增加,但市场份额却不断下降。

Publicité pour China Life qui domine aujourd’hui le marché de l’assurance vie en Chine.中国人寿的广告,该企业在中国寿险市场上占据着绝对优势。。

Une croissance en trompe l’œil pour les acteurs étrangersEn 2001 au moment de l’entrée de la Chine à l’OMC, le secteur local de l’assurance s’an-nonçait comme un marché ultra dynami-que, une sorte d’eldorado du « premium » sur lequel il convenait de bien se placer. 10 ans plus tard, les chiffres semblent confir-mer cette analyse à ceux qui les regardent avec des yeux de novices. Entre 2001 et 2009, le total des primes d’assurance en Chine a augmenté à un taux de croissance annuel cumulé de 26,1% passant d’environ 250 milliards à plus de 1 630 milliards de RMB, le secteur de l’assurance-vie affichant à lui seul un spectaculaire 27,6%. Sur la pé-riode, des super poids lourds locaux ont émergé à l’image de China Life qui domine aujourd’hui l’assurance vie avec 36,2% du marché en 2009 suivi par Ping An, 16,5% et China Pacific, 8,3%. Moins développé, le secteur « non-vie » (santé, habitation,…) devrait exploser dans les années à venir, soutenu notamment par les objectifs du 12ème plan quinquennal chinois. Mais cette situation très dynamique ne profite pas de la même manière à tout

le monde, en particulier pour les acteurs étrangers implantés en Chine. « Dans un contexte réglementaire difficile avec en particulier l’obligation d’établir une JV ou des limitations à l’ouverture de branches provinciales,les acteurs étrangers n’ont pas encore trouvé le modèle de dévelop-pement leur permettant de rivaliser avec les acteurs locaux. Ainsi la part de marché des acteurs étrangers tend a diminuer même si les chiffres d’affaires augmentent fortement. » constate François Guillet, di-recteur du département finance et actua-riat chez Sino French Life Insurance Co.ltd, joint-venture entre CNP assurances et China Post. CNP assurances propose depuis 2006 une gamme de contrats d’assurance-vie à travers le dense réseau de son partenaire local. « Les sociétés étrangères peuvent néanmoins apporter une expertise recher-chée, en particulier en terme de gestion de risque», ajoute le dirigeant français.Même constat pour Abacare, spécialiste du courtage en assurances risques industriels et en assurances médicales. « En Chine, les

souscripteurs ont souvent une mauvaise appréciation des risques, ce qui se traduit par une sous tarification des affaires, dans un marché, de surcroit, extrêmement com-pétitif. Cela entraine fréquemment des pro-blèmes en règlement de sinistres après que la prise d’effet des garanties d’assurance », souligne Thibault Demoures, Directeur Gé-néral de l’antenne du groupe à Shanghai.Un développement de niche…Liée tantôt à l’offre des constructeurs auto-mobiles, tantôt à celle des assureurs– mais traitée comme une prestation de service - l’assistance démontre bien les potentia-lités qu’offrirait un marché plus ouvert aux étrangers. Présent depuis 2003 en Chine et premier « étranger » à avoir obtenu une licence du MOFCOM, Allianz Global Assis-tance (anciennement Mondial Assistance) a suivi au départ ses clients internationaux du secteur automobile dans leur conquête du marché local. Après avoir dimensionné un réseau de prestataires adapté sur tout le territoire pour le volet automobile, l’entre-prise s’est lancée en 2005 dans l’assurance

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mai-juin 2011 / Connexions 39

voyage en Chine, une de ses spécialités au niveau mondial. « Aujourd’hui, nous nous portons putôt bien en Chine. Nous sommes profitables depuis maintenant 2 ans avec un chiffre d’affaires de plus de 30 millions d’euros et une belle croissance annuelle de 80% en 2010 », précise Chris-tophe Aniel, le CEO français basé à Pékin. « Même si seuls 10% des constructeurs en Chine passent par un prestataire extérieur, nous captons 90% de ce segment voué à croître rapidement à l’avenir ». Porté par la croissance chinoise des marchés automo-biles et voyages, Allianz Global Assistance étudie aujourd’hui minutieusement les opportunités qu’offre le 12ème plan quin-quennal, en particulier en terme de santé et de services à la personne.De belles perspectives qui pourraient être dupliquées sur le marché de l’assurance proprement dit avec la mise en place d’une réglementation plus souple pour les étrangers en Chine. Malheureusement à l’heure actuelle, rien ne semble indiquer un changement d’attitude rapide des auto-rités chinoises sur ces questions. • Nicolas Sridi

2001年,中国加入世贸组织之时,保险

业仿佛是一个极具活力的市场——一块非

常适合投资发展的乐土。

10年以后,在外行人看来,数据似乎证

明了这一分析。2001年至2009年间,中国保

险总收入累计增长26.1%,从2500亿元增加

到1.63万亿元以上,仅寿险就获得了27.6%的

惊人增长。在此期间,中国本土保险业巨头

纷纷出现:2009年,中国人寿占36.2%的市

场份额,紧随其后的是中国平安,占16.5%,

中国太平洋保险以8.3%位列第三。非人寿类

保险(医疗、住宅等)发展稍逊,但在“十二

五”规划发展目标的推动下,在未来几年内

将激增。

然而,这一极具活力的市场并非让所

有人都获得同样收益,尤其对于那些进入

中国市场的外国保险公司。“由于法规上的

严格限制,比如必须成立合资公司或分支

机构审批方面的限制,外国保险公司尚未找

到能够与国内保险公司竞争的发展模式。虽

然营业额大量增加,但市场份额却不断下

降。”中法人寿保险公司财务精算投资部经

理François Guillet先生证实。中法人寿保险

公司是法国国家人寿保险公司与中国邮政共

同组建的合资公司,自2006年起,法国国家

人寿保险公司通过其中方合作伙伴覆盖全

国的网点提供一系列寿险服务。“然而,国外

企业可以带来更先进的专业知识,尤其在风

险管理方面,”这位法国经理补充道。

专门从事工伤和医疗保险业务的保险

经纪公司安柏也得出同样的结论。“在中国,

投保人往往不能正确评估风险,体现为在竞

争极其激烈的市场上报低价,这在合同的保

障条款生效之后经常引起赔付问题。”安柏

驻上海办公室经理Thibault Demoures说。

在缝隙中求发展……

汽车救援时而与汽车制造商提供的

服务相关,时而与保险公司提供的服务相

关—但都被视为提供服务。该行业显示出

很大的发展潜力,这是更加开放的市场为外

外国险企眼中的增长假象

国企业提供的发展机遇。2003年,安联全球

救援(原蒙迪艾尔救援)进入中国市场,是

第一家获得商务部颁发的经营许可证的外

资企业,起初是跟随国际汽车厂商客户来

开拓中国市场。在汽车救援领域建立了覆盖

全国的服务商网络之后,公司于2005年又在

中国推出了旅游保险业务,这是集团在全球

范围内的特色服务之一。“目前,我们在中国

的经营状况良好。两年以来,公司一直在盈

利。2010年,营业额超过3000万欧元,业务

增幅高达80%。”安联全球救援驻北京的法

国首席执行官安睿德先生表示,“即使只有

10%的中国汽车制造商选择将救援服务外

包,我们仍然能拿到其中90%的市场份额,

这个市场未来将快速增长。”随着中国汽车

和旅游市场的发展,安联全球救援现在正在

认真研究“十二五”规划带来的发展机遇,

尤其是在健康和个人服务领域。

随着对外国保险公司采取更加灵活的

管理制度,美好的发展前景将会在保险市场

上复制。遗憾的是,目前没有迹象表明中国

政府在这一问题上的态度会很快转变。•

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Zoom : Distribution, commerce 聚焦:零售业和商业

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« Les analystes estiment que l’âge d’or de la grande distribution en Chine est fini. »

“分析人士认为中国大型零售业的黄金时代已经终结。”

La Chine reste en effet un marché incontournable pour un grand nombre de distributeurs qui espèrent pro-fiter du potentiel qu’offre les 18% de croissance annuelle des ventes de détail. 对于希望从年增长率为18%的零售业潜力中获益的很多零售商而言,中国的确是一个不可错失的市场。

Le leurre des millions de consommateurs Chinois …. Best Buy, Mattel, Home Depot, B&Q, puis ce fut le tour de la marque La Maison de Saint Gobain : tous ont récemment été obligés de mettre la clé sous la porte ou ont an-noncé une réduction massive du nombre leurs boutiques en Chine. Les raisons de ces départs dans la distribu-tion sont diverses et dépendent des sec-teurs et de la location : mauvaise connais-sance du client et du marché chinois, apparition d’une concurrence locale sou-vent plus compétitive et plus au fait des besoins de la clientèle. De l’aveu même de Home Depot qui propose des solutions de bricolage pour l’habitat, l’entreprise a fait une erreur en arrivant en Chine. Même les champions de la distribution Walmart et Carrefour souffrent du contexte actuel : à savoir un marché bien plus ma-ture qu’il y a 10 ans et qui attire un nombre croissant de compétiteurs étrangers com-me chinois. Les deux géants qui dominent

encore le marché local ont vu leurs parts de marché se rétracter à la fin de l’année dernière. Elles sont passées de 8,2% à 7,5% pour l’américain et de 5,1% à 5% pour le distributeur français dont les ventes sont pourtant en hausse de 12,1 % pour le pre-mier trimestre. L’enseigne a même dû fer-mer récemment six boutiques qui n’étaient selon un employé « plus compétitives ». Un expert du secteur invoque quant à lui « un recadrage de la marque ». Les analystes estiment que l’âge d’or de la grande dis-tribution est fini. Et beaucoup d’ailleurs comme Auchan ou Carrefour diversifient progressivement leur offre avec l’ouverture de « mini market » sous d’autres marques comme RT Mart ou Dia pour les deux dis-tributeurs français. « Le marché de la distribution est très dif-ficile à pénétrer », explique Ben Cavender, associé chez China Market Research, une entreprise de conseil basée à Shanghai.

« Beaucoup d’entreprises étrangères fon-cent et annoncent des plans d’expansion mirobolants. Elles ne prennent pas le temps de comprendre le pays, sa taille, les besoins du consommateur. Pourtant, avec plus de patience, la Chine présente de très bonnes opportunités ». PotentielEn pleine croissance dont une grande partie dans les villes, la Chine reste en effet un marché incontournable pour un grand nombre de distributeurs qui espèrent profi-ter du potentiel qu’offrent les 18% de crois-sance annuelle des ventes de détail. Malgré les difficultés à être profitable (même Ikea peine à l’être) le marché ne rebute pas les entreprises étrangères. Ainsi Tesco qui a fait son arrivée tardivement sur le marché a annoncé en mars un investissement de 2,3 milliards d’euros en Chine au cours des cinq prochaines années et prévoit d’élargir de 30 % par an sa superficie de distribution. Le géant allemand de l’électronique Media Markt vient aussi de débarquer avec des magasins géants en espérant prendre de face la compétition locale détenue majo-

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les services 服务业

mai-juin 2011 / Connexions 41

ritairement par le chinois Sunning. « A partir de 2013 on espère ouvrir 25 maga-sins par an. La Chine est devenue un de nos plus importants marchés à l’international », explique Hans Iff qui dirige les opérations Chine du Nord pour Décathlon. Les ambi-tions pour le distributeur d’articles de sport arrivé en Chine il y a 6 ans et demi sont comme pour tous très importantes : 40 % des parts de marché et 1 000 magasins sur le long terme contre 2 % aujourd’hui. Pour réaliser ses objectifs Décathlon n’hésite ni à ouvrir des magasins déficitaires (l’ensei-gne n’est profitable en Chine que depuis 18 mois) ni à revoir sa politique locale. De-puis son arrivée, il a baissé les prix de vente, réajusté la taille des magasins et a surtout bien appris à cerner les besoins du client chinois, différents de ceux en Europe ou Amérique du Nord. « Ce n’est pas un marché plus difficile qu’en Europe. Comme partout il est basé sur une connaissance locale et de bonnes relations avec le gouvernement », conclut Hans Iff. • Virginie Mangin

Lianhua (联华), Wumei (物美), Jingkelong (京客隆), et bien d’autres noms de super-marchés chinois foisonnent sur la liste des 30 premiers distributeurs en Chine publiée par le Ministère de Commerce en 2010, au coude à coude avec des géants inter-nationaux tels que Wal-mart, Carrefour ou Métro et des chiffres d’affaires ou des ré-seaux équivalent. En comparaison avec les données précédentes on s’aperçoit que les chiffres ont largement fluctué car il s’agit d’un secteur en pleine restructuration où les acteurs chinois se consolident et où les investissements étrangers arrivent à flot.Face à des multinationales vieilles de plus d’un demi-siècle, les grands noms chinois de la grande distribution semblent arriver assez tard et suivent un schéma de déve-loppement caractéristique au pays.Jingkelong en est un exemple parfait : ce groupe de distribution était à la base une entreprise d’État appartenant à la Muni-cipalité de Pékin. À partir d’un seul grand magasin situé à Guangdongdian (关东店) à l’est de Pékin, il a d’abord cherché à re-

grouper des points de vente appartenant à d’autres entreprises d’État de distribution pour tisser un réseau et ensuite se diver-sifier en grand magasin, hypermarché, supermarché et commerce de quartier sui-vant un modèle occidental. Si les Chinois ont encore du retard à rattra-per sur le plan de la gestion du « business model », ils ont bien d’autres avantages sur leurs rivaux étrangers : non seulement leur origine régionale leur garantissent une grande affinité avec les clients locaux mais le pouvoir chinois relaie de plus en plus dans les médias officiels certaines in-quiétudes vis-à-vis des grandes chaînes de distribution étrangères. Ainsi de récentes affaires mettaient en avant des problèmes sur les prix affichés par certaines enseignes internationales avec un impact positif pour les acteurs locaux. Les chaînes chinoises ont donc certainement des beaux jours devant elle, du moins si elles survivent aux vagues de fusions et acquisitions à venir. He Feng

L’émergence des grandes enseignes chinoises

百思买,美泰,家得宝,百安居,接着

轮到了圣戈班旗下的家装品牌美颂巴黎:

最近他们都是被迫关店或者宣布大量削

减在中国的门店数量。

这些外资零售商退出市场的原因有很

多,并且与行业和选址有关:对中国客户和

市场认识不足,出现更有竞争力、更适合

客户需求的本地竞争对手。家居建材产品

零售商家得宝也承认,自己刚到中国时就

犯了错误。

甚至连零售业冠军沃尔玛和家乐福

也在目前的市场环境中挣扎:这是一个

比十年前更加成熟、外国和中国竞争者接

踵而至的市场。仍然主导本地市场的两大

零售巨头发现他们的市场份额在去年年

底缩水了:沃尔玛的市场份额从8.2%下

降到7.5%,家乐福则从5.1%下降到5%,

然而第一季度,家乐福的销售额还提高了

12.1%。这家法国零售商近期甚至不得不

关闭6家门店,按照一位员工的说法,这些

门店“不再有竞争力”。一位零售业专家

则提出了“品牌调整”一说。分析人士认为

大型零售业的黄金时代已经终结。另外,

许多像欧尚和家乐福这样的零售商通过

开设其他品牌的小超市逐步实现业态的多

样化,比如欧尚旗下的大润发超市和家乐

福旗下的迪亚天天折扣店。

“零售市场是很难进入的,”位于上

海的中国市场调查公司(China Market

Research)合伙人Ben Cavender解释

道,“很多外国企业义无反顾地向前冲,

并宣布无比美好的市场扩张计划,却没有

花时间去了解这个国家及其市场规模和消

费者需求。但如果有更多耐心,中国还会

呈现很好的发展机遇。”

市场潜力

对于希望从年增长率为18%的零售业

潜力中获益的很多零售商而言,正处于全

面经济增长(大部分在城市)的中国的确

是一个不可错失的市场。即使很难盈利(

甚至连宜家都很难做到),中国市场没有

让外国零售企业气馁。于是,在中国市场

零售业:中国千百万消费者抛出的诱惑…… 上姗姗来迟的特易购今年3月宣布未来

5年将在中国投资23亿欧元,并每年计划

将其店面扩大30%。德国电子零售巨头万

得城,也刚刚带领其家电大卖场登陆中

国,它要面对由苏宁占主导地位的本地竞

争对手。

“我们希望从2013年起每年开25家

门店。中国已成为我们全球最重要的市

场之一。”迪卡侬中国北方区域总监Hans

Iff表示。这家体育用品零售商在六年半前

来到中国,所有人都认为他们的目标非常

远大:较之于目前2%的市场份额,他们计

划远期内获得40%的市场份额,并开设

1000多家门店。为了实现这些目标,迪卡

侬既不在意开店亏损(这家零售商从18个

月前才开始在中国盈利),对其本地政策

的实施也不思前想后。进入中国市场后,

他们降低价格,调整门店规模,尤其是学

会确定不同于欧洲和北美的中国客户的需

求。

“这并不是一个比欧洲更难进入的

市场。像所有地方一样,要建立在对本地

市场的了解以及与政府建立的良好关系基

础之上。”Hans Iff如是总结。•

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42 Connexions / mai-juin 2011

Retail : focus sur le marché du vin en Chine零售业:聚焦中国葡萄酒市场

Quand Daisy Cheng a acheté en 2008 le château Latour Laguens, 60 hectares de vignobles aux alentours de Bordeaux, elle pensait déjà en faire un empire pour la dif-fusion de la culture du vin en Chine. Trois ans plus tard, Latour Laguens est devenu une marque de produits viticoles en vente directe aussi bien qu’une enseigne pour des projets variés allant de l’hôtellerie à la vente immobilière. A Qingdao, siège de la compagnie, Mada-me Cheng s’est appuyée sur des experts français du vin pour former ses propres employés dans l’idée de créer sa marque. Un créateur français spécialisé en vin a aussi conçu l’image de la marque, un décor pour les boutiques de vente et un packaging de luxe qui seront reproduits dans tout le pays. Tradition française mélangée à une innova-tion ciblée sur le marché chinois, telle est

la clé pour attirer à la fois connaisseurs et novices de la bouteille dans le pays. Grâce à cette stratégie, les affaires tournent au mieux pour Latour Laguens, si bien que l’entreprise détient aujourd’hui les droits d’importations de vins en provenance de plus de 50 vignobles dans quatre pays, la France, l’Australie, l’Afrique du Sud et le Chili. La distribution s’organise autour de bouti-ques spécialisées sous franchise auxquelles la maison mère offre de la formation et un design unique contre une gestion directe dans les plus grandes villes chinoises. A pré-sent 20 points de vente franchisés existent déjà dans le pays avec l’objectif d’atteindre la centaine d’ici 2012.Puisque pour les clients chinois, la culture du vin ne s’arrête pas au produit même, Latour Laguens a élaboré tout un monde autour du précieux breuvage. Qingdao est

ainsi également le siège de l’hôtel Latour Laguens dont le restaurant propose de la cuisine française pour accompagner un verre de vin. C’est également dans la ville balnéaire qu’est basée l’agence de voyage Latour Laguens à travers laquelle Mme Cheng organise des voyages de dégustation de vins et de cuisines typiques dans l’Hexa-gone. Dernière filière à venir, une nouvelle branche dédiée à l’immobilier pour ceux qui sont prêts à acheter leur propre château et vignoble en France. Comme quoi en Chine, un simple verre peut encore aboutir à réaliser un rêve d’aristocratie à l’occidentale, pour les ci-toyens de l’Empire du Milieu qui sont prêts à se l’offrir ! •

Antonia Cimini

Exotisme, découverte et volupté à l’occidentale, le vin a la cote en Chine. 异国情调、探索发现和西式享受,葡萄酒风靡中国。

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La vie de château avec Latour Laguens拉图拉甘打造的法式贵族生活

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mai-juin 2011 / Connexions 43

Oh ! Marco, la belle époque du « wine shop » à la française噢马克酒窖—法式红酒专卖店的美好时代

Exotisme, découverte et volupté à l’occi-dentale, le vin a la cote en Chine et le mar-ché local bouillonne. Forts d’une tradition et d’une excellence ancestrale, les Français sont très présents au niveau de l’import mais assez peu en terme de distribution haut de gamme de proximité. C’est sur cette niche qu’a choisi de miser Marc Fres-sange, fondateur et directeur de « Ouh la la ! », une société d’import et de distribution de produits gourmets et de vins en Chine créée en 2007.« Se contenter d’importer ne génère pas de véritable valeur ajoutée, c’est au niveau du service, à mon sens, que tout se joue », explique le patron français.Sur cette base et une fois obtenues les licences nécessaires, Marc Fressange va donc affiner sa stratégie pour lancer en 2009 le réseau de franchise « Oh ! Marco »,

un concept innovant mêlant cave à vins fins et café/bar sous la même enseigne.« Les plus de Oh ! Marco, c’est un ancrage dans les racines françaises pour se diffé-rencier et une palette de services en terme de support à l’ouverture, d’animations et de design, entre autre » précise-t-il. Ainsi, parti sur un design ultra moderne qui ne le distinguait pas de la concurrence locale, Oh ! Marco a finalement choisi un style « art déco » immédiatement identifiable et sur-tout très « French Touch ». Et plutôt que de tenter de percer sur des marchés saturés comme à Shanghai, Oh ! Marco vise les fameuses « 2/3 cities » chinoi-ses et leur fabuleux potentiel de croissance. Une stratégie gagnante puisqu’aujourd’hui le réseau compte 21 points de vente, no-tamment à Tianjin, Dalian, Qingdao, Tangs-han et même Lhassa, et les nouveaux pro-

jets se bousculent à la porte.Côté réglementations, Marc Fressange constate un durcissement dans l’application mais pas de réelles évolutions à même de nuire au développement de son activité.« Le marché du retail en Chine s’organise et se professionnalise. En tant qu’entre-prise 100% étrangère, nous sommes très contrôlés et devons être au-dessus de tout soupçon mais c’est un aspect plutôt positif car cela tire le secteur vers le haut dans son ensemble », conclut le concepteur du wine shop à la française en Chine.Face à une croissance exponentielle de la demande, Oh ! Marco est donc bien placé pour s’implanter durablement sur les mar-chés locaux émergeants et se faire pâmer de plaisir les amateurs de vins de l’Empire du Milieu. •

Nicolas Sridi

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Zoom : Conseil et communication 聚焦:咨询和公关传播业

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« L’aspect intangible du conseil rend encore difficile la juste valorisation de ce type de prestations. »

“咨询服务的无形性让人很难去准确评估这种服务的价值。”

Les sociétés chinoises font faces à de nouveaux défis comme la qualité, l’efficacité interne, l’internationalisa-tion et sont plus réceptives à des prestations de conseil. 中国企业面临着诸如质量、内部效率、国际化等新的挑战,因此它们更容易接受咨询服务。

Comment Capgemini conseille les entreprises chinoises dans leur stratégie

David Giblas, Vice President chez Capge-mini Consulting

Connexions : Pourriez-vous nous rappeler briève-ment la manière dont votre société s’est implantée en Chine ?David Giblas : Capgemini est un acteur majeur sur 3 métiers complémentaires à savoir le consulting, la technologie et l’out-sourcing. Nous sommes présents depuis 15 ans en Chine avec 1 200 employés et nous y exerçons nos trois grandes activités via six implantations. Nos clients locaux sont tous de grandes entreprises et se répartissent entre multi-nationales étrangères et entreprises d’Etat chinoises.La Chine représente pour nous une zone prioritaire sur laquelle, à partir de nos

compétences historiques en consulting, systèmes d’informations et d’outsourcing, nous avons remonté petit à petit la chaine de valeur de nos clients chinois. Pour ces entreprises chinoises (SOEs), de probléma-tiques à l’origine plus autour de la fonction finance, compliance et risk management nous sommes dorénavant sur des théma-tiques tournant autour de l’optimisation des modèles opérationnels, le pilotage, la gestion des canaux de distribution et la gestion de la relation clients. C. : Vous travaillez donc sur des segments assez variés. Comment adaptez-vous vos stratégies et qui sont vos concurrents en Chine ?D.G. : Effectivement, il convient de différen-cier les multinationales étrangères et les SOE chinoises. Ces dernières font face à de nouveaux défis comme la qualité, l’efficaci-té interne, l’internationalisation et elles sont donc plus réceptives à des prestations de conseil en stratégie et management. Mais

l’aspect intangible du conseil rend encore difficile la juste valorisation de ce type de prestations et cela nous amène d’ailleurs sur certains sujets à le coupler à de la tech-nologie.Pour les multinationales, nous offrons nos prestations de conseils en stratégie et ma-nagement classiques et nous les accom-pagnons dans leur évolution qui consiste à ne plus considérer la Chine uniquement comme le grand atelier du monde mais également comme un gigantesque mar-ché intérieur. Cette évolution génère de nouveaux besoins en matière de réseaux de distribution , optimisation de la supply chain ou mise en place de centres R&D par exemple.En terme de concurrence, nous retrouvons nos rivaux étrangers traditionnels suivant les métiers avec l’avantage d’être souvent plus transversal. Au niveau local, je dirais que la concurrence existe pour nos acti-

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mai-juin 2011 / Connexions 45

vités informatiques et y compris le conseil en système d‘information mais reste de petite ou moyenne taille et généralement spécialisée . Par contre elle est quasi inexis-tante ou encore faible sur le consulting en stratégie et management. Cette situation va évoluer avec l’évolution et la structura-tion du marché et nous nous attendons à une concurrence locale accrue à moyen terme.C. : Comment envisagez-vous l’avenir en Chine dans votre secteur ? Quels sont les défis ma-jeurs pour vous ?D.G. : Il y a selon moi trois grands enjeux spécifiques à la Chine. En premier, il y a comme je l’ai dit auparavant une vraie difficulté à valoriser à leur juste valeur nos prestations de conseil auprès des clients chinois. Viennent ensuite les problématiques liées aux aspects RH et compétences. Trouver les bons profils, offrir des rémunérations adaptées, savoir retenir les talents, les for-mer, autant de sujets primordiaux pour nous et qui demandent du temps.Nous avons aussi en Chine des enjeux forts liés à la protection de notre patrimoine in-tellectuel qui compte tenu de notre métier est primordial. Le marché local valorise de plus en plus cet aspect mais il reste encore du chemin à parcourir.Nos clients chinois et internationaux sont soumis à un contexte d’hyper croissance chinoise et cela nous oblige à repenser en permanence les stratégies et modèles d’entreprises et à anticiper des probléma-tiques jamais vues ailleurs. C’est un défi énorme mais c’est aussi ce qui rend ce pays passionnant. Enfin, nous sommes convaincus que plus que jamais la technologie au sens géné-ral et les nouvelles technologies sont des leviers essentiels de compétitivité et de transformation des entreprises : c’est ce que nous appelons la Digital Transforma-tion. La Chine, de par sa taille, son rythme de croissance, sa maturité et les priorités données par le dernier plan quinquennal, est en mesure de tirer pleinement profit du potentiel de ces technologies et nous sommes convaincus que la Digital Trans-formation sera un sujet clef pour la moder-nisation et transformation des entreprises chinoises. •

Propos recueillis par Nicolas Sridi

能否请您简要回顾一下凯捷进入中国

市场的方式?

凯捷是一家在管理咨询、技术和外包

服务三个互补行业内的重要企业。我们来

到中国已有15年,共有1200名员工,通过

6家分支机构在中国开展上述三大业务。我

们的本地客户皆为大型企业,主要是外国

跨国公司和中国国有企业。

对我们而言,中国是优先发展的地

区,在这里,我们从最早的咨询、信息系统

和外包服务做起,逐步向中国客户价值链

上游迈进。对于那些中国国有企业,起初

它们的问题主要涉及财务功能、合规风险

管理,今后我们则要解决运营模式优化、

指导、销售渠道和客户关系管理方面的问

题。

看来你们的工作内容比较多样化。你

们如何使发展战略适合中国,在中国

的竞争对手又有哪些?

的确,应当区别对待外国跨国公司和

中国国有企业。中国国有企业面临着诸如

质量、内部效率、国际化等新的挑战,因此

它们更易接受有关战略和管理方面的咨询

服务。然而咨询服务的无形性让人很难去

准确评估这种服务的价值,这促使我们将

某些咨询的主题与技术服务对接。

至于外国跨国公司,我们向它们提供

传统的战略和管理咨询服务并帮助它们转

变观念,即不再把中国仅仅当作世界工厂,

而是一个巨大的内需市场。这种变化衍生

出新需求,例如建立销售网络、优化供应

链或设立研发中心等。

关于竞争,根据不同的行业,我们会

遇到不同的外国竞争对手,但是我们具备

行业跨度更大的优势。在本地,我觉得在

信息业务方面是存在竞争的,其中包括信

息系统咨询,但仍然是些很中小型企业,

一般很专业。相反,在战略和管理咨询方

面,竞争几乎不存在或者仍然很小。随着

市场的发展和构成,这种情况会有所改

变,我们预计中期内会有更多地本地竞争

对手。

您如何预测中国咨询业的未来?您认

为有哪些重大挑战?

我认为三大独具中国特色的挑战。第

一,如我前面所讲,向中国客户评估我们

咨询服务的正确价值确实很难。

接下来还有与人力资源和能力相关的

一系列问题。找出合适人选,提供适中薪

酬,学会留住和培养人才,我们有这么多

需要花时间解决的重要问题。

在中国,我们还面临着与保护知识产

权密切相关的难题,这对我们行业来说是

极其重要的。本地市场越来越重视这方面

的问题,但是仍有很长的路要走。

我们的中国客户和国际客户正处于中

国经济过速增长的背景下,这迫使我们不

断思考发展战略和企业模式问题,并预见

在其他地方从未见过的问题。这是个巨大

的挑战,但也让中国令人向往。

最后我们坚信,传统技术和新技术

从未像现在这样成为企业竞争力和转型

的基本手段:这就是我们所说的“数字改

造”。中国凭借市场规模、经济增长速度、

市场成熟度和“十二五”规划制定的优先

发展目标能够从这些技术潜力中充分获

利。我们坚信“数字改造”将是中国企业

现代化和转型的关键所在。•

凯捷咨询公司如何为中国企业的发展战略支招

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46 Connexions / mai-juin 2011

CommunicationLes agences internationales continuent de miser sur la Chine 国际公关服务供应商继续看好中国市场

De nouveaux produits déferlent chaque jour sur le marché chinois, fort de ses 1,37 milliards de consommateurs. Pour vendre et s’assurer une certaine notoriété dans un environnement aussi vaste que concurren-tiel, les entreprises investissent désormais massivement dans la communication. Anh-Huan Tan, responsable régional à Shanghai de la stratégie de marque à Bran-dimage, une agence internationale de de-sign, souligne qu’en Chine « l’offre est telle qu’il faut sans cesse faire acte de présence». « A peine un produit est-il lancé que déjà des copies apparaissent sur le marché », in-dique-t-il, rendant le consommateur chinois « infidèle car extrêmement sollicité ».Une vision partagée par Lili Ren, directrice générale et fondatrice de Parishine, agence de communication basée à Shanghai, pour qui « la difficulté c’est d’anticiper les évolu-tions de comportements des consomma-teurs chinois, très sensibles aux effets de mode, d’où l’essor de spécialistes d’études de marché ».

Des agences chinoises rapides et bon marchéPour bâtir leur renommée, les marques et les entreprises chinoises se tournent plus facilement vers des agences chinoises. « El-les sont en général moins chères, plus rapi-des et plus flexibles », explique Anh-Huan Tan. Mais ces agences chinoises voient la concurrence internationale leur grappiller des parts de marché. « Certaines marques chinoises tendent à se différencier en faisant appel aux services d’agences internationa-les, pour sortir de la masse » précise-t-il.Lili Ren observe par ailleurs que « le man-que d’expérience des agences chinoises et leur pérennité relative sont à terme per-turbantes pour le client qui recherche des relations stables ».Des agences internationales plus chè-res mais expérimentéesConscientes que le consommateur chinois « a un jugement positif sur les produits oc-cidentaux », des marques chinoises se tour-nent vers des agences internationales pour

communiquer, assure Anh-Huan Tan.En contrepartie d’un prix plus élevé, une en-treprise chinoise, qui s’attache les services d’une agence internationale, a des exigen-ces plus importantes que si elle s’adressait à une agence chinoise. Lili Ren fait en effet remarquer que « si elles mettent le prix, les entreprises chinoises sont alors très exi-geantes et veulent des résultats concrets ».« S’adapter aux codes chinois »Si certaines entreprises locales cherchent à donner un nouveau souffle « à l’occiden-tal » à leur image, le principal vivier pour les agences de communication internationales reste encore les entreprises étrangères qui lorgnent l’immense marché chinois. À l’ima-ge des sociétés Brandimage ou Parishine, les agences internationales comptent de nombreux clients qui veulent s’implanter ou se développer en Chine, « en gardant leur image, tout en l’adaptant aux codes chinois », note Anh-Huan Tan.Des équipes bilingues pour mieux pé-

Lancement d’un nouveau produit devant un magasin Apple à Pékin. 北京苹果专卖店前的新品发布会

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Lancement d’un nouveau produit devant un magasin Apple à Pékin. 北京苹果专卖店前的新品发布会

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La formidable croissance économique chinoise s’est accompagnée d’une ouverture rapide du marché local des services juridiques. Libéralisation, économie de marché, globalisation et ouverture, autant de notions clés qui ont modelé la Chine et qui impliquent un développement poussé du droit des affaires local.C’est dans ces conditions que le pays a ouvert au début des années 90 son marché des services juridiques en pu-bliant une série de réglementation ré-gissant l’entrée des cabinets d’avocats étrangers. Limitation du nombre total de bureaux, des zones géographiques d’implanta-tion et politique d’un seul bureau par cabinet et par ville, les contraintes de départ étaient lourdes mais ont été lé-gèrement relâchées en 2003.1

Reste qu’aujourd’hui les cabinets étran-gers doivent obtenir une licence dans chacune des villes où ils sont implan-tés auprès du Ministère de la Justice chinois et chacun des avocats doit en plus obtenir une licence personnelle.« Il faut pouvoir prouver plusieurs an-nées d’expérience dans le métier, son inscription au barreau du pays d’ori-gine et obtenir un certificat de bonne conduite du dit barreau avant d’obte-nir une licence individuelle en Chine », explique Alban Renaud du cabinet

français Adamas, « de son coté, le bu-reau doit démontrer qu’il remplit cor-rectement ses obligations administra-tives et légales. Ce sont des contrain-tes importantes car il faut renouveler les licences chaque année ». En vertu de la réglementation actuelle, la Chine interdit aux avocats étrangers de plaider devant les tribunaux locaux et leur interdit de rendre des consulta-tions juridiques officielles.Une situation qui pousse les cabinets étrangers à s’associer avec des collè-gues locaux afin de pouvoir intervenir globalement pour leurs clients.« Sur un marché comme la Chine, la clé c’est le biculturalisme » précise Al-ban Renaud « que ce soit pour répon-dre aux besoins locaux des entreprises occidentales ou aux attentes d’entre-prises chinoises visant l’international, l’important est de pouvoir faire la pas-serelle entre des cultures du Droit très différentes. C’est d’ailleurs l’avantage de cabinets étrangers comme le nô-tre par rapport à une concurrence lo-cale encore peu implantée hors de ses frontières ». Nicolas Sridi1. China’s Legal Services Market: Survival of the Fittest - China Law & Practice. London: May 2007. pg. 1 - By Xiaowei Chen, Beijing Chang An Law Firm 1 and Charlie Xiaolin Wang, Wang & Nance 2

Avec une croissance de plus de 25% par an depuis 2007, le marché des services juridiques chinois reste donc très attractif et les contraintes locales génèrent un modèle d’implantation jusqu’à présent assez favorable à l’ensemble des acteurs.

Prestations juridiques : un marché très dynami-que mais des contraintes fortes

nétrer le marché chinoisPour être efficaces dans leur travail, les équipes des agences internationales sont le plus souvent composées de jeunes Chinois bilingues. « C’est plus simple pour le suivi des projets, les relations de travail, et puis cela rassure le client d’avoir en face de lui un représentant de la tendance ac-tuelle de la jeunesse chinoise », analyse Anh-Huan Tan.De son côté, Lili Ren a voulu s’affranchir de l’obstacle que constitue la barrière de la langue, en constituant « des équipes qui peuvent s’exprimer en trois langues : fran-çais, chinois et anglais ».La société chinoise est entrée de plain-pied dans la consommation de masse, entrainant dans sa course le marché de la communication, où les agences chinoi-ses et internationales misent chacune sur leurs atouts pour se développer. Dans ce contexte de marche à la consommation, le futur des agences s’annonce radieux, selon Lili Ren qui conclut « la réorienta-tion progressive de l’économie chinoise vers une croissance fondée davantage sur la consommation intérieure va obli-ger les marques chinoises à communi-quer. Le secteur a donc de beaux jours devant lui ! ». • Claire Vassal

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48 Connexions / mai-juin 2011

Zoom : Logistique, Aérien, services postaux聚焦:物流、航空和邮电业

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Le secteur logistique reste pour les spécialistes tricolores très prometteur. 法国物流专家认为,中国物流业发展前景广阔。

Cap vers l’intérieur 触角伸向内地« La Chine attire tant par les perspectives de développement de son marché inté-rieur que par la compétitivité de ses res-sources », notait en 2006, le magazine spé-cialisé à l’export Supply Chain. Et d’insister sur les opportunités qu’offrait alors le pays le plus peuplé au monde aux prestataires logistique. Cinq ans plus tard, le constat est un peu différent. Le marché reste colossal mais « il a aussi considérablement évolué », insiste Dominique Schmitt, responsable Chine de la société Gefco, spécialiste en logistique automobile et industrielle. Les opérateurs se sont multipliés et surtout, depuis quelques années, « les villes de moyennes importance se développent à grande vitesse. Ce qui offre bien entendu des opportunités en terme de besoins, le marché de la logistique en profite même si ce n’est jamais sans risque ici ». Et pour cause : l’Empire dans le domaine n’atteint toujours pas dixit, le niveau des standards et des processus européens. « Mais les in-

frastructures routières et ferroviaires se sont nettement améliorées ». Il est désormais possible d’atteindre sans difficulté et parfois dans des temps records les mégapoles de l’intérieur : Xi’an, Chengdu, Wuhan... Idem pour Chongqing qui cherche, sous la férule du charismatique Bo Xilai, à devenir le carre-four du Grand Ouest chinois. Des grandes entreprises (Intel, Ford, etc.) s’y installent, ce qui évidemment, « dynamise le marché de la logistique et des transports ». Autre changement important : la faci-lité aujourd’hui à trouver des entrepôts en Chine, chose « impossible il y a seule-ment 4 ou 5 ans ». Par ailleurs, les schémas de distribution se complexifient et des acteurs chinois – performants - apparais-sent. Chaque grande entreprise d’Etat ou presque héberge à présent son propre service logistique. « C’est devenu presque systématique », note Dominique Schmitt. De même, dans les domaines du fret aérien et/ou maritime, des mastodontes « from

China » rivalisent avec les meilleurs. Cosco n’est-il pas en effet, avec son armada de porte-conteneurs, dans le peloton de tête des plus grands armateurs mondiaux ? Le secteur logistique reste toutefois pour les spécialistes tricolores très prometteur - et pas uniquement sur les villes de l’inté-rieur. « Il faut savoir proposer des solutions de proximité au client », analyse Christophe Bigot, directeur régional Asie chez Saga, ac-teur majeur dans le domaine d’organisation de transport, de la manutention et de la logistique. « Nous disposons par exemple d’un très bon réseau en Afrique, que nous maîtrisons parfaitement et ça les Chinois sont très demandeurs. La démarche de qualité que nous proposons avec des pres-tations complètes tous modes vers 41 pays africains depuis la Chine favorise les échan-ges et les solutions door to door ». • Pierre Tiessen

« Les schémas de distribution se complexifient et des acteurs chinois performants apparaissent. »

“物流配送体系越来越复杂,中国有实力的物流企业渐渐出现。”

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mai-juin 2011 / Connexions 49

3 questions à Stéphane Le Coroller, manager chez NecotransConnexions : Quelles sont les activités de Necotrans ?  Stéphane Le Coroller : Le Groupe Necotrans est actif sur 3 métiers liés au transport : commission de transport (transitaire), logistique pétrolière, manutention por-tuaire. Au total le Groupe compte plus de 3 000 collaborateurs dans 20 pays, principalement en France, en Afrique du Nord et de l’Ouest. En Chine, notre acti-vité s’articule autour de plusieurs pôles : le transit aérien et maritime à destination de l’Afrique et de la France, l’agence et la manutention des navires en provenant de Chine en Afrique de l’Ouest, et les grands projets d’infrastructures résultant des ac-cords bilatéraux sino-africains, spéciale-ment les projets pétroliers et miniers.C. : Quelles sont les spécificités de l’entreprise ?S.L.C : En Chine, nous sommes considérés à juste titre comme le spécialiste des pro-

blématiques logistiques pour les opéra-teurs cherchant des solutions en Afrique. Des centaines de sociétés ici sont à même de trouver des solutions logistiques jus-qu’aux ports africains, mais très peu peu-vent amener des solutions logistiques lo-cales, spécialement pour les colis lourds ou hors normes, or c’est bien ce type de solutions locales, spécialement vers les pays enclavés vers tel que le Niger et le Tchad, qui sont la clef de ce types de dos-siers. Notre connaissance et pratique de longue date du tissu économique africain, de ses spécificités, de la culture locale ainsi qu’une approche pragmatique, construc-tive et ouverte aux méthodes chinoises nous ont permis d’assurer, avec succès, le transport de certains de ces projets. Par ailleurs nous avons également une ex-périence particulière dans les domaines

nucléaire, produits à fortes valeurs, et nos bureaux en France sont véritablement des experts des problèmes douaniers Comment analysez-vous le marché chinois ?S.L.C : En Chine, l’Afrique fait figure de marché « de niche » compte tenu des extraordinaires volumes de marchandi-ses exportés vers le monde entier. En effet les échanges commerciaux Chine Afrique représentent encore une part marginale du commerce mondiale, mais l’Afrique de l’Ouest connaît une croissance de plus de 4% depuis 20ans et dans le même temps la Chine a un besoin croissant de matiè-res premières, telles que les minerais, le pétrole, le bois dont l’Afrique est riche. Nous sommes donc très optimistes sur l évolution générale du marché du trans-port Sino-Africain. Propos recueillis par Pierre Tiessen

Necotrans, En Chine, l’Afrique fait figure de marché de niche

耐高从事哪些业务?

耐高集团活跃在与运输有关的三大行

业:货运代理、石油物流和港口装卸。集

团在20个国家拥有3000多名员工,主要分

布在法国、北非和西非。在中国,我们的业

务围绕以下几个方面:到非洲和法国的空

运和海运,从中国到西非的船务代理和装

卸,以及由中非双边协议而来的大型基础

设施项目,特别是石油和矿产项目。

你们公司有哪些特点呢?

在中国,我们正好被看作是物流问题

专家,为在非洲经营的企业提供解决方

案。这里有几百家公司可以找到直达非洲

各港口的物流方案,但很少能够提供本地

物流方案,尤其对于大宗货物或非常规货

物。然而正是这种本地物流方案,特别是

通往尼日尔和乍得等内陆国家的物流方

案,才是这类物流案的关键所在。我们对

非洲经济结构、特点和当地文化的长期了

解和实践,以及一套务实的、富有建设性

的、适应中国做事方法的步骤,使得我们

能够成功地完成一些这类项目的运输。另

“在中国,非洲像一个缝隙市场”

专访法国耐高北京代表处负责人Stéphane Le Coroller

外,我们还具备核领域和贵重物品运输的

特殊经验,而我们的法国本部则是处理关

务问题的专家。

您怎样分析中国市场呢?

鉴于中国出口到全世界的巨大货物

量,在中国,非洲像一个“缝隙市场”。中

非贸易在世界贸易中所占的比重确实“凤

毛麟角”,但西非近20年来经济增长超过

了4%,同时中国对矿石、石油和木材等原

材料的需求不断增长,而非洲的这些资源

非常丰富。因此,我们对中非运输市场的

总体发展非常乐观。•

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50 Connexions / mai-juin 2011

Air France est présente en Chine depuis 1966. L’activité cargo s’est développée à partir de 2002 pour connaître un essor en 2004 / 2005 après l’adhésion de la Chine à l’OMC et suite à l’implantation massive de sites de production IT. En 2006, avec l’arri-vée de KLM Cargo, le Groupe Air France-KLM en Chine devient leader européen tant sur l’activité cargo que passagers. Des contraintes encore présentesL’accès au marché export local s’est fait pro-gressivement dans un cadre réglementé par les autorités aéronautiques chinoises mais il reste encore quelques contraintes à surmonter. La concurrence s’est intensifiée à partir de 2006 avec l’arrivée de nouveaux opérateurs « tout cargo » chinois, russes ou des Pays du Golfe. Elle a connu son apogée avant la crise financière avec par exemple, une offre cargo hebdomadaire au départ de Shanghai vers l’Europe de 16 000 tonnes, soit l’équivalent de 160 Boeing 747 cargos par semaine. La région Nord Chine autour de Pékin-Tianjin a également vu une crois-sance des trafics export et donc de l’offre tout aussi importante. Le Sud Chine quant à lui, est actif autour des villes de Canton et

Shenzhen mais l’attraction de Hong-Kong capte une partie importante de la produc-tion régionale. Un rééquilibrage de la répartition des fluxAujourd’hui, les niveaux d’offre capacitaires sont équivalents à ceux d’avant la crise fi-nancière et économique.Nous allons assister désormais à un réé-quilibrage, souhaité par les autorités chinoises, dans la répartition des flux entre compagnies locales et occidentales. Cela passera par un renforcement des grands opérateurs chinois actuels, soit via des JV soit par le biais de fusions, rachats et re-groupements. Par ailleurs, la diminution de la dépendance à l’export et la relance de la consommation intérieure devraient mo-difier de façon structurelle les flux export et import. Ces derniers deviennent plus importants, tirés par l’industrie du luxe, de la mode mais aussi par les besoins en biens d’équipement. Enfin, nous assisterons à un déplacement des centres névralgiques des flux de fret aérien des zones côtières vers l’intérieur du pays, impulsé par la politique du « Go West » lancée par le gouverne-ment chinois. •

Petit à petit, le groupe français La Poste est en train de réduire les distances entre l’Empire du Milieu et l’Hexa-gone depuis son entrée sur le marché chinois il y a deux ans. Un accord entre les administrations postales permet en effet d’assurer un service à la qualité accrue et une meilleure sécurité pour les courriers express et colis privés qui transitent entre les deux pays.En 2009, La Poste a intégré, au bout d’un processus de deux ans visant à l’amélioration de la qualité et des stan-dards de service, le réseau international des administrations postales KPG dont fait aussi partie China Post. L’opération a permis tout d’abord de coordonner les offres courriers et colis EMS et Colissimo International. Ainsi les clients des services en express profi-tent de tarifs plus avantageux qu’aupa-ravant et d’un délai garanti leur per-mettant d’être remboursés en cas de li-vraison tardive. « Sur les deux dernières années et suite à l’intégration dans le réseau KPG, le volume des colis vers la France a augmenté de 15% », explique Tilmann Schultze, le Directeur Ventes Internationales de La Poste. La straté-gie est simple : il s’agit de s’appuyer sur la présence et la puissance du réseau de China Post dans le pays pour déve-lopper des volumes vers la France. La qualité du service y gagne également, puisque, selon les statistiques, elle aurait augmenté de 85% depuis 2009. En raison de ce succès, La Poste élabo-re à présent un nouveau produit des-tiné aux livraisons B2C qui connaissent actuellement une expansion farami-neuse. « On met en place une offre ci-blée business à la demande des clients pour de petits colis. Les particuliers qui achètent sur un site Internet en Chine seront ainsi desservis de la même ma-nière que s’ils achetaient en France, et profiteront d’un suivi sur internet de leur colis », précise M. Schultze. Susceptible d’être mis en place dans le courant de cette l’année, ce nou-veau service promet d’être un moteur de choix pour le développement des achats en ligne entre la Chine et la France. Antonia Cimini

Un développement « prestissimo » pour La Poste en Chine

Par Jean-Jacques Castillo – Directeur Chine - Air France-KLM Cargo & Martinair Cargo法国航空公司-荷兰皇家航空公司及马丁航空公司货运部中国区董事葛尚仁

Air France-KLM, leader européen en Chine法国航空公司-荷兰皇家航空公司—中国航空市场的欧洲领头羊

Les autorités vont petit à petit rééquilibrer les flux entre compagnies chinoises et occi-dentales. 中国政府将逐步平衡国内与国外航空公司之间的客流量。

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2011-2012 issue to be released in October

Pékin Shanghai Canton Shenzhen

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52 Connexions / mai-juin 2011

Zoom : Services aux entreprises 聚焦:企业服务业

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L’Expo Universelle de Shanghai en 2010 a été l’occasion pour de nombreux prestataires de services de se faire une renommée sur le marché chinois. 2010年上海世博会对众多服务供应商来说是在中国市场扬名的机会。

Sodexo, la qualité de vie avant tout

Leader mondial de l’externalisation des ser-vices qui contribuent a améliorer la « qua-lité de vie au quotidien », Sodexo est arrivé dès 1995 en Chine, profitant de l’ouverture économique locale pour y explorer les op-portunités naissantes.Face à une concurrence sur place assez immature, l’entreprise a pu rapidement dé-crocher des contrats auprès d’organisations étrangères implantées en Chine comme des entreprises ou des écoles.« Grâce à notre bonne image sur des mar-chés plus développés, nous avons pu dé-ployer notre palette de services en Chine assez rapidement » explique Christophe Solas, CEO de Sodexo Chine. « Au delà des emblématiques services de restauration, notre offre couvre aussi le nettoyage, la maintenance des bâtiments et des équi-pements, la sécurité et également les

services qui améliorent le bien-être des personnes».A partir des années 2000, l’entré de la Chine dans l’OMC va permettre à Sodexo de tra-vailler également avec des clients chinois, en particulier les organisations collectives à la recherche de professionnalisme et de technicité tels les hôpitaux. « Aujourd’hui les choses ont évolué et les entreprises chinoises viennent avec de nouvelles problématiques. Dans un contexte très concurrentiel, elles veulent se concentrer sur leurs cœurs de métiers, re-former et moderniser leur gouvernance et font de plus en plus appel à des spécialistes extérieurs » souligne le dirigeant français « il s’agit également d’offrir un environnement de travail et de services à même de suppor-ter, motiver et surtout retenir des « talents » désormais assez volatils, que ce soit au ni-

veau des cadres ou des cols bleus ». Avec ses 15 000 employés en Chine répartis sur 600 sites, Sodexo mise sur un savoir-faire international et sa capacité de compréhen-sion et d’adaptabilité à la culture locale pour accélérer son développement sur place. « Même si la concurrence locale et étran-gère croit rapidement, nous sommes bien placés grâce à notre offre transversale, notre positionnement de pionnier et nos efforts constants en matière de formation et de développement interne. La volonté du gouvernement chinois de renforcer le secteur des services, qui transparait claire-ment dans le 12ème plan quinquennal, est également un moteur pour nous. La Chine présente sans aucun doute un potentiel énorme pour nos activités à l’avenir », conclut Christophe Solas. • Nicolas Sridi

« Aujourd’hui les entreprises chinoises viennent voir les prestataires avec de nouvelles problématiques »

“现在,中国企业会带着新问题来找服务供应商。”

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les services 服务业

mai-juin 2011 / Connexions 53

外包服务领域的全球领先企业索迪

斯致力于提高人们“每日生活质量”。公司

于1995年进入中国市场,利用对外开放的

契机在中国寻求新的发展机遇。

尽管本地市场尚不成熟,索迪斯仍然

很快地赢得了外国企业和国际学校等外国

驻华机构的合同。

“得益于在发达国家市场的良好形

象,我们能够较快地在中国开展各项业

务。”索迪斯大中国区总裁苏礼贤先生解

释道,“除了标志性的餐饮服务,我们还

提供保洁、建筑和设备维护、保安管理以

及改善人员福利的服务。”

进入21世纪,中国入世使索迪斯同样

能为中国客户提供服务,尤其像医院这样

的寻求专业化和技术含量的公共机构。

“如今,情况发生了改变,中国企业

面临着新问题。它们身处竞争激烈的环

境,希望专注于自身的核心业务,改革并

更新管理模式,并更多地寻求外部专家的

支持。”这位法国总裁强调说,“这就需

要提供一个能够支持、激励并留住人才的

工作和服务环境,这些人才今后将更易流

失,不论是管理人员还是蓝领。”

索迪斯在中国拥有1.5万名员工,分布

在600个营运点。集团依靠国际化的专业

知识和对本地文化的理解和适应力加快

在中国的发展。

“尽管与本地和外国同行的竞争越

来越激烈,凭借我们多方位的服务、准确

的市场定位和持之以恒的培训和内部发

展,我们依然处于有利位置。中国政府

希望加快服务业的发展,这一点在“十二

五”规划中得以明确阐述,也是我们发展

的契机。中国无疑将为我们未来的业务发

展提供巨大的空间。”苏礼贤总结说。•

索迪斯首先专注于提高生活质量

Aden SERVICES, les raisons d’un succèsFondée en 1997 au Vietnam par le Français Joachim Poylo, puis implantée en Chine en 1999, la société Aden SERVICES est un exemple de réussite en Asie.Aden SERVICES propose à ses clients une palette complète de services, allant de la maintenance à la sécurité, en passant par la restauration collective, ou encore la gestion de bases vie. Il s’agit d’un « accompagne-ment complet pour les entreprises, pour ce qui n’est pas dans leur cœur de métier », ex-plique Nicolas Clément, directeur exécutif d’Aden SERVICES.L’entreprise a choisi de s’implanter princi-palement en Chine, où elle emploie plus de 10 000 personnes, qui travaillent sur plus de 700 sites. Avec près de 500 clients, la société, « qui propose un portefeuille de services équilibrés », se porte bien, as-sure Nicolas Clément. « En 2011, notre taux de croissance a atteint 30%, notamment sous l’impulsion de notre PDG Catherine Chauvinc et de notre président-fondateur Joachim Poylo. ». L’autre force d’Aden SERVI-CES, selon lui, « c’est d’être présent sur tout le territoire et de pouvoir ainsi se déployer pour tous nos clients ». Pour faire face à la concurrence, Aden SERVICES s’est position-né sur le secteur des services de qualité et assure des formations sur le terrain.Le modèle d’Aden SERVICES n’est pas transposable en Occident, explique Ni-

colas Clément. « Nous tenons compte des spécificités locales. Nous avons des connaissances de terrain, et nous recru-tons localement. C’est la raison de notre succès. ».La concurrence chinoise est cependant féroce, reconnaît-il, celle-ci se faisant par-ticulièrement sentir au niveau des prix, « 30 à 50% en dessous des nôtres ». « Mais même une entreprise chinoise préfère choisir la qualité », assure Nicolas Clément, pour qui Aden SERVICES est « un modèle chinois en Chine et apporte des solutions à ses clients pour les aider dans leur quoti-dien en Chine ». « Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si nous comptons parmi nos clients les sociétés chinoises Ali Baba et Huawei », glisse-t-il. Les perspectives sont bonnes pour la so-ciété, qui comptait 10 000 employés dé-but 2011 et qui table sur plus de 12 000 à la fin de l’année. L’Exposition Universelle de Shanghai a notamment généré beaucoup de demandes, tant au niveau national qu’in-ternational, rappelle Nicolas Clément. Aden SERVICES a su se faire sa place sur le marché chinois en mêlant expertise inter-nationale et présence locale. C’est aussi « un paradoxe à la française » s’amuse Nicolas Clément. « Nous avons un savoir français pour une société qui n’a pas de présence en France ». • Claire Vassal

Pour faire face à la concurrence, Aden SERVICES s’est positionné sur le secteur des servi-ces de qualité et assure des formations sur le terrain..

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Zoom : Tourisme 聚焦:旅游业

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« La Chine devrait ravir à la France avant 2015 le titre de première destination touristique mondiale »

“中国将于2015年从法国手中夺走世界第一大旅游目的地的称号。”

La vente de voyages en ligne est un secteur qui explose en Chine. 在线旅游业在中国是一个快速增长的行业。

« Les vacances de M. Wang » ?

Quelles opportunités peuvent saisir les spécialistes tricolores du voyage et de l’hôtellerie alors que la Chine devrait ravir à la France avant 2015 le titre de premièUre destination touristique mondiale1 ? « Elles sont innombrables » reconnaît Vincent Le-lay, vice-président des opérations Grande Chine chez Accor (107 hôtels et plus de 20000 employés en Grande Chine), d’autant plus que « les Chinois représentent plus des deux-tiers de notre clientèle sur l’ensemble de notre gamme d’hôtels {Ibis, Mercure, Novotel, Pullman, Sofitel, ndlr} ». Ils consti-tuent d’ores et déjà sur le marché national « le segment majoritaire des grands hôte-liers», confie le Français. Avec l’enrichisse-ment global du pays et la nécessité de voir la consommation intérieure soutenir sa très forte croissance, la durée des congés

payés annuels ne cesse en effet de s’allon-ger. Conséquence : les Chinois découvrent ou redécouvrent leur propre pays. Pour les séduire, Accor joue notamment la carte du branding. « Les Chinois sont très attachés à l’origine et à l’histoire de la marque et apprécient le savoir-faire français. Sur l’en-semble de notre gamme, nous avons une reconnaissance très forte en Europe ce qui ici est un atout indéniable ».Mais tout n’est pas toujours rose en Chine pour les étrangers, professionnels du tourisme. Il leur faut souvent s’armer de patience. « Que l’on choisisse d’ouvrir un bureau de représentation ou de créer une société commerciale à vocation touristique, sur le plan administratif, c’est le parcours du combattant », confie ainsi Patricia Tartour, fondatrice et directrice du groupe Maison

de la Chine et de l’Orient. Et de trancher : « Compte tenu de la faible marge de manœuvre, je juge qu’à l’heure actuelle il est économiquement plus intéressant pour des agences comme la nôtre de confier une grosse partie de nos activités de réceptif à des opérateurs locaux et de faire jouer à fond la concurrence quitte à ac-compagner l’action des opérateurs locaux par une sélection rigoureuse des produits, itinéraires, guides, etc. ». Par ailleurs, pour les voyagistes réceptifs en Chine – comme la Maison de la Chine et bien d’autres – l’acti-vité peut connaître d’énormes fluctuations, « le public européen étant très sensible à l’actualité », comme le reconnaît Patricia Tartour. « L’an dernier, la destination avait retrouvé de belles couleurs grâce à l’Expo-sition Universelle mais le marché est plus

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les services 服务业

mai-juin 2011 / Connexions 55

mou en 2011 particulièrement depuis le tremblement de terre au Japon ».Reste que la Chine a un potentiel énorme et offre « une variété de climats, de pay-sages, de populations extraordinaire », souligne Céline Souvent de Asia Voyages. « Nous souhaitons faire découvrir ce fabu-leux pays à notre clientèle dans le respect de la culture chinoise tout en répondant à nos « critères occidentaux » en matière de confort, d’hygiène, etc. ». Un potentiel dont s’est également emparé Internet. Au pays des 400 millions d’internautes, le tourisme en ligne explose, en témoi-gne l’énorme succès de plates-formes de ventes de billets comme Elong ou Ctrip. Et pourtant, la vente de voyages en ligne n’est encore qu’à ses débuts. De l’ordre de « 5 % en Chine contre 30 à 40 % en Europe », Nicolas Berbigier, cofondateur de Xanadu, spécialiste du séjour touristique sur le Web. Tout reste donc encore à faire. • Pierre Tiessen1. L’année dernière, la Chine a accueilli quelque 55,66 millions de visiteurs étrangers (+ 9,4 % par rapport à 2009) – contre 78,95 millions pour la France et 60,88 millions pour les Etats-Unis. Sources : Administration nationale du tourisme en Chine.

中国将于2015年从法国手中夺走世

界第一大旅游目的地的称号1,而法国旅游

业和酒店业专业人士又能从中抓住哪些机

遇呢?“机遇数不胜数,”雅高集团(在中

国拥有107家酒店和2万多名员工)大中华

区营运副总监温乐礼(Vincent Lelay)表

示,更何况“中国人占我们各类型酒店客

人的2/3以上(宜必思、美居、诺富特、铂

尔曼、索菲特)。”从现在起,他们成为国

内市场“大型酒店的主要客源,”这位法

国酒店负责人透露。由于国家整体富裕和

扩大内需支持经济增长成为必需,带薪年

假的确在不断延长。结果是中国人开始发

现和重新发现自己的国家。为了吸引中国

游客,雅高主要发挥其品牌优势。“中国人

非常重视品牌的出身和历史,而且欣赏法

国的技能。我们各类型酒店在欧洲享有很

高的知名度,这在中国是一个无可否认的

优势。”

然而对于外国旅游业业内人士而言,

中国并非一切都是美好的。通常他们必

须要用耐心武装自己。“无论是决定开设

代表处,还是成立旅游商业公司,在行政

手续方面,都要经过一系列考验,”法国

法中之家旅行社创始人兼总经理塔图尔

(Patricia Tartour)直言道,“由于活动余

地小,我认为目前像我们这样的旅行社,

哪怕在挑选产品、路线、导游等方面协助

本地旅行社的行动,也要把大部分接待

工作委托给本地旅行社,让竞争对手尽其

所能,这样做从经济角度来看更有利可

图。”另外,对于法中之家旅行社和•••

旅游业,欣欣向荣的市场

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56 Connexions / mai-juin 2011

Home Inns : Des prix mini pour un large succès如家快捷酒店:低价制胜

Le premier hôtel économique chinois a été ouvert par le groupe hôtelier chinois Jinjiang à Shanghai en 1996 avec un taux d’occupation de 90% dès sa mise en servi-ce, ce qui avait propulsé à l’époque Jinjiang comme leader incontesté du secteur. 5 ans après, un petit hôtel économique a vu jour à Pékin sans se faire remarquer mais avec la volonté de développer une chaîne d’hôtels économiques de moins de 3 étoiles. Cette chaîne, devenue depuis ‘’Home Inns’’ a en-suite réussi à prendre la première place et détrôner Jinjiang en l’espace de 4 ans.Plusieurs éléments permettent d’expliquer le succès de la chaîne Home Inns : En premier lieu, comme son nom l’indique, Home Inns attache beaucoup d’importan-ce à ce que ses clients évoluent dans un univers où ils se sentent chez eux. Au lieu d’investir dans des lieux de loisirs et diver-tissements, la chaine offre une bonne lite-

rie, des équipements de qualité et garantit une température intérieure agréable en toute saison. Pour combler le manque de services, Home Inns se place toujours aux endroits les plus développés et les mieux desservis en centre ville pour être certain de satisfaire les besoins d’une clientèle orientée « business ».Deuxièmement, Home Inns a fait appel à des fonds d’investissements et à la bourse pour pouvoir collecter rapidement des moyens financiers dont il se sert pour louer des bâtiments plutôt que de les faire construire afin de maximaliser sa densité de répartition et de maintenir le prix uni-taire de sa chambre très bas sur un modèle d’expansion massive. Enfin, Home Inns a pris conscience des po-tentialités offertes par le e-commerce et, depuis 2009, a mis en place un système de réservation en ligne performante couplé à un système de carte d’adhérent et des points de membre.La croissance économique fait de la Chine une destination incontournable en terme de business. Il faut toutefois noter que, com-paré à des chaînes internationales comme Ibis, Home Inns ne fait affaire qu’avec des Chinois. Pour monter d’un cran, il lui fau-drait donc évoluer de manière à satisfaire une potentielle clientèle étrangère et à mettre en œuvre des services adaptés. • He Feng

•••其它很多在中国接待的外国旅行社

来说,业务量可能会有大幅变动,“欧洲

人对时事很敏感,”塔图尔承认,“去年

因为开世博会,中国旅游业焕发出勃勃生

机,但2011年市场行情萎靡不振,尤其是

在日本发生地震以后。”

不管怎样,中国拥有巨大的旅游市场

潜力,呈现出“复杂多样的气候、风景与

别具特色的风土人情。”来自亚洲旅行社

的Céline Souvent强调,“我们希望让我

们的客人发现这个神奇的国家,在尊重中

国文化的同时,在舒适度、卫生条件等方

面符合欧洲标准。”还有一个被互联网争

夺的潜在市场:在拥有4亿网民的中国,在

线旅游行业异常火爆,艺龙网和携程网在

线售票平台的巨大成功也证明了这一点。

然而旅游网络营销才刚刚兴起,“中国只

占5%,而欧洲已达30%-40%,”旅游电

子商务专家爱嘉途公司的创始人Nicolas

Berbigier认为。一切迄待行动。•1. 中国去年接待的外国游客人数为5566万(比2009年增加9.4%),而法国为7895万,美国为6088万。数据来源:中国国家旅游局。

Club Med et Costa Croisières : Comment ont-ils pénétré le marché chinois ?Le 15 décembre dernier, le Club Med a inauguré son premier village de vacan-ces en Chine, à Yabuli-Sun Mountain, en Mandchourie, une station de ski très ré-putée. Le groupe cherche ainsi à se faire connaître d’une clientèle chinoise très aisée, grâce à ce nouvel établissement classé 4 tridents. Pour se lancer à l’assaut du marché chinois, le Club Med s’est trou-vé un partenaire local de choix. Le groupe français s’est associé à Fosun, l’un des plus importants conglomérats privés du pays, qui est aujourd’hui le deuxième action-naire du groupe avec 7,1% du capital. Le Club Med a décidé d’investir le mar-ché chinois, avec pour ambition d’ouvrir cinq villages d’ici 2015 et toucher ainsi

plus de 200 000 touristes chinois en leur proposant des vacances haut de gamme. Le président du groupe, Henri Giscard d’Estaing, estime que la Chine est « l’un des plus grands marchés de vacances du monde » et veut faire de ce pays son deuxième marché après la France.Autre exemple de groupe européen de tourisme qui se développe en Chine, l’Italien Costa Croisières. Le goupe a été le premier à proposer des croisières dans le pays. La compagnie possède déjà deux paquebots en Chine ainsi que des bureaux à Shanghai et à Hong Kong. Le marché est déjà très important : en 2010, 790 000 touristes chinois ont effectué une croisière.

Pour l’année 2011, Costa table sur 35 dé-parts depuis Shanghai et 6 autres depuis Hong Kong. Mais le groupe souhaite s’implanter encore davantage en Chine, en proposant des croisières toujours plus longues à ses clients. Le groupe vise les classes aisées et également les retraités, de plus en plus nom breux, 170 millions de personnes ont plus de 60 ans, vérita-ble opportunité pour asseoir sa stratégie d’implantation en Chine.En 2010, Costa croisières a été le premier tour operator à proposer des croisières de la Chine vers Taiwan. D’autres destinations au départ de la Chine s’ajoutent encore au cata-logue du groupe : Corée du Sud, Thaïlande, Malaisie, Vietnam… Claire Vassal

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C h i n e Vi l l e s d ’Ave n i r明日之城 未来市场

Tournée 2011  

avec l’Equipe France de l’appui

aux entreprises en Chine

Les villes chinoises qui montent, des marchés à conquérir dès aujourd’huiLa Chine compte 272 villes de plus de 1 million d’habitants. Ces pôles d’urbanisation attirent depuis quelques années les entreprises européennes les plus expérimentées sur le marché chinois : elles ne s’y trompent pas !C’est bien vers ces destinations moins saturées, où le gouvernement central investit massivement les fonds du plan de relance chinois, où les taux de croissance de la consommation explosent, et où existe un important vivier de ressources humaines qualifiées, qu’elles vont trouver des relais de croissance.Après le succès de la tournée 2010, la Mission économique-Ubifrance et la CCIFC proposent aux enterprises françaises de découvrir 4 nouvelles villes en 2011 :

ShanghaiSichuan

Jiangsu

Zhejiang

Taiwan

Hong Kong

HubeiChongqing

Hunan JiangxiFujian

Guangxi Guangdong

Hainan

Anhui

Shandong

Hebei

Heilongjiang

Mongolie Intérieure

Qinghai

Xinjiang

Gansu

Ningxia

Guizhou

Tibet

Yunnan

Shaanxi

Shanxi

Jilin

Henan

Liaoning

Canton

Pékin

西安Xian

22-23 septembre

青岛Qingdao

21-22 mars

昆明Kunming

24-25 novembre

长沙Changsha

8-9 juin

Tarifs et inscriptionswww.ccifc.org

Tournée 2011

L’offre conjointe CCIFC/Ubifrance - 4 destinations, 4 dimensions : La dimension « officielle » - Un contact officiel avec les autorités locales, sous la conduite de l’Ambassadeur ou du Consul Général

La dimension « réseautage » - Un dîner d’accueil en présence de témoins de la communauté d’affaires locale La dimension « présentations thématiques » - Une conférence et des ateliers thématiques sur les opportunités d’affaires locales

La dimension « rencontres d’affaires » - Des programmes individuels surmesure d’entretiens avec des interlocuteurs ciblés

contactGuillaume BONADEI

Tél : (+86 10) 6461 0260 ext. [email protected]

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姊妹省份

58 Connexions / mai-juin 2011

RÉGIONS JUMELLES

L’économie de la province qui a longtemps reposée sur une industrie développée par Mao Tse Tung dans les années 50 et 60 après sa prise de pouvoir, et sur un sec-teur agricole très présent, est en passe de devenir une province leader en économie d’énergie suite à la sélection de la conur-bation Changzhutan en décembre 2007 par le gouvernement central pour devenir ville pilote en matière de développement durable et d’économie d’énergie. Le pro-duit intérieur brut (PIB) du Hunan at-teignait 1293,069 Mds CNY en 2009, soit un PIB annuel per capita de 20 226 CNY. Il se composait de 15,2% pour le secteur primaire, 43,9% pour le secteur secondaire et 40,9% pour le tertiaire. Les milieux d’affaires attendent d’importants débouchés économiques liés aux oppor-tunités d’affaires dans le secteur de l’en-vironnement et de la dépollution des sites longtemps dédiés aux industries lourdes. À titre d’exemple, la province du Hunan a présenté son programme d’investissements pour l’année 2009. Sur un budget total de 710 milliards de yuans (environ 79,52 milliards d’euros), 32,4% seront alloués à l’industrie, 20,8% aux infrastructures ur-baines, aux autoroutes, au chemin de fer, et à l’énergie ; 3,3% à la modernisation des zones rurales et 2,8% à la protection de l’environnement. Le secteur industriel, autre moteur de la croissance de la province (avec les secteurs automobile, de la construction d’engins mécaniques et les technologies de pointe), a progressé de plus de 20 % en 2009 (près de 25 % pour les hautes technologies). Quant à la consommation, elle constitue une autre spécificité locale, tout particu-lièrement à Changsha : le chiffre d’affaires du commerce de détail a progressé de 21 % l’an dernier (plus de 30 % pour l’élec-troménager), le revenu disponible par

Le Hunan, une province florissante en passe de devenir leader en économie d’énergie

Avec une croissance de 13,6 % en 2009, le PIB de la province

atteint aujourd’hui près de 1293 milliards Yuans, soit plus de

130 milliards d’euros.

CCTV.Lancement de la conurbation« Changzhutan»Changzhutan désigne la zone constituée de trois villes de la province du Hunan : Zhuzhou, Xiangtan et Changsha qui en est le chef-lieu. Au cœur d’une conurba-tion, Changzhutan, désignée zone pilote nationale en matière de développement urbain durable et d’économies d’énergie. La zone regroupe 20% de la population de la province, soit environ 13 millions d’habitants, et s’étend sur 40 000 km2. Le PIB total pour cette zone représente 346 Milliards de CNY soit 38 % de l’activité de la province du Hunan.L’ensemble des trois villes étant des-tiné à abriter une population de plus de 13 millions d’habitants. La conurbation est une des deux « zones pilotes en matière d’économie d’énergie et de développement durable » de Chine, statut attribué par la Commission Nationale de la Réforme et du Développement (NDRC) et incitant Changzhutan à mener des expériences pilotes dans ces domaines. Les autorités locales nourrissent de fortes ambitions pour l’avenir de leur ville et se sont fixé comme objectif de rattraper Wuhan dans les années à venir. Relations avec la FranceLa présence française au Hunan n’en reste pas moins modeste. A ce jour, on compte à peu près 10 implantations et un total de 17 inscrits au registre des français. Outre Carrefour avec 4 maga-sins, les sociétés françaises présentes sont ALCATEL( bureau de représentation à Changsha), SCHLUMBERGER ( unité d’injection plastique pour carte à puces), VALÉO(fabrication de compresseurs pour climatisation d’automobile), TO-TAL (Stockage de gaz de pétrole liquéfié et l’usine de GPL/air), CARREFOUR a

habitant progressant pour sa part de près de 10 %. On notera pour finir que le Hunan se dis-tingue aussi par l’essor de ses industries de production culturelle (production télé-visée, cinéma, spectacles, animation gra-phique et dessins animés) qui représentent 20 % de la production nationale chinoise dans ce secteur. Les autorités locales, tout particulièrement à Changsha, souhaitent désormais animer davantage la vie cultu-relle, à l’instar de ce qui se fait à Wuhan, et comptent pour ce faire sur la France. De nombreux domaines d’excellence : connue en Chine pour son industrie mé-canique et électromécanique (siège de plusieurs constructeurs leaders chinois : Sanyi, Zoomlion, XEMC, etc.), la conur-bation se développe désormais prioritaire-ment vers l’automobile (BYD et Fiat), les nouveaux matériaux, les NTIC, etc. Sans oublier l’industrie des loisirs, Changsha étant désormais une ville de convention de tout premier plan (10 millions de visi-teurs en 2009), tandis que Hunan TV est le premier groupe télévisuel chinois après

Superficie : 211 800 Km²Population : 69,00 millions d’habitants (2009)PIB : 1 293,06 milliards CNY (2009)

Hunan en chiffres

Shanghai

Hong-Kong

Canton

Pékin

Hunan

Changsha

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HUNAN 湖南

mai-juin 2011 / Connexions 59

ouvert quatre hypermarchés à Changsha et un à ZHUZHOU, SEPHORA a ouvert un premier magasin à CHANGSHA, Li-magrain (participation dans une société locale fondée par l’inventeur du riz hybri-de chinois), un bureau d’achat de Lacroix Ruggieri (feux d’artifice), la CMA CGM (bureau de représentation), le groupe fran-çais POMA a équipé en téléphériques et cabines la montagne de Zhangjiajie (télé-phérique, d’une longueur de 1000 mètres, 800 personnes par heure) et a inauguré en 2005 le téléphérique Tianmenshan – sommet de Zhangjiajie, Kaviar (ferme d’esturgeons) et des activités de coopéra-tion menés par Turbomeca sur des moteurs d’hélicoptères. L’enjeu pour nous est double et se concen-tre principalement dans la distribution (Carrefour commence à y développer son réseau) et les marques de luxe, compte tenu de la propension des habitants de Changsha à consommer, et les transports urbains, dont l’essor sans précédent nous

ouvre des opportunités, notamment pour le projet de métro. Changsha, capitale en essor rapide no-tamment dans le tertiaire…La ville recouvre une superficie de 11 800 km2 et sa population est de 6,3 millions, dont plus de la moitié en zone urbaine. Elle représente respectivement 24% et 63% de l’économie du Hunan et de la zone Changzhutan. La ville a bénéficié d’un rythme de déve-loppement extrêmement élevé au cours des 5 dernières années (+ 15% de PIB en moyenne). Plus de 1500 entreprises à ca-pitaux étrangers (FIEs) sont représentées à Changsha, dont 26 des 500 plus impor-tantes entreprises mondiales. Changsha est une des premières villes chinoises dont les autorités centrales ont officiellement reconnu le patrimoine his-torique. La région est réputée dans toute la Chine pour ses grands personnages ayant marqué l’Histoire – dont Mao Tse Tung -, ce qui constitue aujourd’hui une richesse

touristique de premier plan. Changsha est également réputée pour ses industries récréatives (Hunan TV, industrie du mul-timédia). On relèvera ainsi que le secteur tertiaire, qui représente déjà 48,7% du PIB de la ville (6% pour le secteur primaire ; 45% pour le secondaire), y croît extrême-ment rapidement.On recense 6 zones industrielles dans des domaines balayant l’ingénierie, l’automo-bile et leurs équipementiers, l’électronique et les softwares, les appareils ménagers, la biomédecine et les nouveaux matériaux. La ville compte 48 Universités et 2 entre-prises de grande envergure : Broad Air et Sanny.Enfin, Changsha se place à la 11ème place au rang des villes les plus productives de chine selon le Bureau National des statistiques pour l’année 2010. •Mic h e l li, conse i l l e r e x port Mis-

sion econoMiqu e – uBiFr Ance e n

chi ne – Bu r e Au de Wu h A n

Page 60: Connexions 58

« La Chine, j’y viens depuis toujours ! ». C’est avec ces mots qu’Adeline Cassier ré-sume son rapport étroit avec l’Empire du Milieu. De fait, la jeune française tisse dès son enfance des liens avec la Chine puis-que sa mère s’est établie dans la province du Yunnan il y a plus de 20 ans. Après de très nombreux séjours et une fois son diplôme des “langues O” en poche, Adeline Cassier décide finalement de venir s’installer à Pékin pour y débuter sa vie professionnelle. Avide de découvertes, de voyages et de contacts directs avec la population, elle trouve un emploi d’assistante de produc-tion pour le bureau permanent de la rédac-tion de France 2 à Pékin.C’est dans ce contexte qu’elle se prend de passion pour l’image et la photographie.« C’est en observant le travail de notre cameraman que j’ai commencé à pren-dre goût à l’image. A le voir chercher les meilleurs angles, les plus belles lumières et

surtout en constatant la qualité du rendu final, j’ai été émerveillée » se souvient la photographe française « J’ai commencé à prendre un appareil photo avec moi sur les tournages et petit à petit je me suis formée grâce aux conseils avisés de notre cadreur, lui-même un amateur de photographie ». Forte aujourd’hui d’une profonde expé-rience de terrain, Adeline Cassier veut prendre le temps de plonger dans les histoi-res qu’elle donne à voir, d’aborder dans un tempo lent une Chine qu’elle a parcouru à vitesse grand V pour la télévision. C’est ainsi qu’elle mène à terme son projet sur le chemin de fer du Yunnan qui est présenté dans ce numéro de Connexions.La suite pour la Française, c’est une multi-tude de projets, d’histoires et de tranches de vie à raconter en prenant le temps de toucher à l’essentiel. Une photographe à suivre donc… • nicol A s sr idi

Adeline CassierLa Chine vécue au long court 法国女摄影师安琳的中国发现之旅

Train transportant du gravier, sur le tracé escarpé de la voie, qui transperce la roche par endroits. 运载木炭的火车位于道路崎岖的线路,有时它也穿过岩石

Gare de Reshuitang, dont l’architecture typique du sud de la France se retrouve tout le long de la ligne. � 热水塘站:沿着铁路线,到处可见其典型法国南部风格的建筑

Le Chemin de Fer du Yunnan

Expositions :Festival Croisements 2010 : Regards croisés – Centenaire du chemin de fer du Yunnan

Site Internet :www.adelinecassier.com

blog : http://chinopsis.canalblog.com

60 Connexions / mai-juin 2011

文化 CULTURE

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Train transportant du gravier, sur le tracé escarpé de la voie, qui transperce la roche par endroits. 运载木炭的火车位于道路崎岖的线路,有时它也穿过岩石

Gare de Reshuitang, dont l’architecture typique du sud de la France se retrouve tout le long de la ligne. � 热水塘站:沿着铁路线,到处可见其典型法国南部风格的建筑

Paysanne Miao à proximité de l’ancienne gare de Tingtang. 通过亭塘站附近的S118隧道后,一些苗族妇女正沿着铁路运送木材

Ancien wagon au musée du chemin de fer de Kunming. 昆明铁路博物馆:老客车

Fillettes devant une ancienne maison de marchands. 巡检司站所在地区�:�在药店前的女孩

Gare de Bisezhai aujourd’hui utilisée comme habitation privée 碧色寨站(个碧石铁路):在连接个碧石铁路的老车站里仍保留了其售票窗口,现已变为民宅

mai-juin 2011 / Connexions 61

photographie 摄影

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IESA, l’expertise « art et patrimoine » française en Chine

Culture, arts et patrimoine sont des points forts de la France reconnus mondialement et tout particulièrement en Chine. Dans un contexte où les Chinois s’ouvrent avec enthousiasme à l’art contemporain, se réapproprient et réinventent leur propre culture, ils tournent assez naturellement leur regard vers l’Hexagone comme point de référence.« Beaucoup de jeunes chinois viennent nous voir avec comme rêve initial de de-venir commissaire-priseur puis en cours de route se rendent compte qu’ils préfè-rent en fait se spécialiser autrement, par exemple en conduite de projets culturels », constate Antonia Dubrulle. Depuis 2008, cette jeune française s’occupe de dévelop-per en Chine le réseau de l’IESA, l’Institut d’Etudes Supérieures des Arts, et dirige le bureau de représentation ouvert en 2009 à Pékin.Créé en 1985 à Paris par Françoise et Jean-Marie Schmitt, cet institut privé propose des cursus sur trois domaines, Marché de l’Art et de l’expertise, Métiers de la Culture et de l’événement et un dépar-tement Multimédia. « Notre force, c’est

justement d’offrir une transversalité à laquelle s’ajoute une vrai démarche active d’internationalisation », tient à souligner la dynamique Mme Schmitt, de passage à Pékin pour une initiation in situ au pa-trimoine culturel de la capitale chinoise. « Il y a aujourd’hui en Chine une sorte d’avant-gardisme, de bouillonnement autour de la culture et du patrimoine. C’est un moment extraordinaire avec des personnes qui veulent apprendre tout et tout de suite ! ».Avec des Master of Arts dans naviguant entre les principales villes culturelles européennes (Paris, Florence, Londres et Bruxelles ; Paris Londres, Li-verpool, Berlin, Venise), validés par l’Uni-versité de Warwick ou l’Université de John Moores Liverpool, de multiples partena-riats avec l’étranger, l’IESA mise depuis longtemps sur l’ouverture. Elle poursuit la même logique en Chine via des liens locaux avec les universités d’Economie et de Finance de la Chine du Sud-Ouest à Chengdu et de Tsinghua à Pékin. « C’est vraiment maintenant qu’il faut venir en Chine en mettant en avant à la fois l’excellence hexagonale mais aussi une

offre internationale car c’est ce qui est re-cherché ici », précise de son coté Denis Lavalle, conservateur général du patri-moine et également enseignant à l’IESA « trop souvent la France reste centrée sur elle-même alors qu’aujourd’hui il faut pouvoir amener une structure de pensée globale ainsi qu’une véritable expérience du monde ».Pas question pour autant de négliger la professionnalisation des élèves ni de laisser se débrouiller seuls les étudiants chinois en France.« Nous assurons une formation linguis-tique et un suivi de nos étudiants chinois car en tant qu’école privée, nous avons également une obligation de résultat. Nous ne sommes pas la pour discuter en l’air, nos élèves doivent trouver un emploi à la sortie et nous avons donc toujours suivi une approche innovante comme sur le multimédia où nous étions pionniers en 1993 et aujourd’hui sur des secteurs d’ave-nir comme le patrimoine vert » conclut la directrice de l’IESA.Avec tous ces atouts et une volonté de le long terme de tisser des liens étroits avec la Chine, il ne fait aucun doute que l’IESA saura à l’avenir séduire des Chinois tou-jours « très gourmands de vraie culture française » ! • nicol A s sr idi

L’Institut d’Etudes Supérieures des Arts a ouvert son bureau de représentation en 2009 à Pékin. 2009年,法国高等艺术学院在北京开设代表处。

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文化 CULTURE

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de Zhao Ziyang en 1989.C’est le temps des « ingénieurs » et donc du pragmatisme « mis au poste de commandement » dit-on ici, car les nouveaux dirigeants sont presque tous issus des meilleu-res universités et non plus promus sur les seuls critères idéologiques et politique.La troisième période, celle des années 2000 et 2010 qui ouvrent ce nouveau siècle fait la part belle à la privatisa-tion croissante des entreprises chinoises et à leur inter-nalisation. L’adhésion de la Chine à l’OMC (en 2003) consacre son entrée dans la mondialisation dont elle par-vient à merveille à tirer profit. Elle continue de fonder sa croissance sur la priorité donnée aux infrastructures et aux exportations de produits de consommation courante, grâce à ses faibles coûts sociaux. Mais pas seulement. On assiste aussi dans cette même période à la montée en gamme de certains produits (90 % des ordinateurs sont fabriqués ici), au développement des nouvelles technolo-gies, en exigeant notamment le transfert de technologie en contrepartie de son ouverture partielle de son marché (comme pour Airbus ou Siemens) , à l’explosion d’inter-net( 450 millions d’utilisateurs, plus qu’au Etats-Unis).Cette croissance très, trop rapide pour certains, est por-teuse de risques et de déséquilibres : elle est dévoreuse de matières premières que le pays doit massivement impor-ter, elle se fait au détriment de l’environnement (90 % des eaux, rivières, lacs sont pollués), elle accentue les écarts de revenus entre les pauvres et les riches, entre les paysans redevenus « sans terre » pour des millions d’entre eux à la suite de leur exode vers les villes. La recherche d’une nouvelle « harmonie », terme confu-céen s’il en est, est dans toutes les bouches des dirigeants, mais la réalité révèle des tensions sociales croissantes et une détérioration des relations humaines comme de la qualité de la vie. D’où aussi la « fuite à l’étranger » d’une partie « des élites » pour y mettre à l’abri d’abord leur progéniture et ensuite leur argent souvent accumulé par le biais de la corruption. Est-ce bien un signe de confiance en une société dont on ne cesse par ailleurs de célébrer les succès ? Aucun pays au monde n’a connu autant de transforma-tions en si peu te temps. La Chine a voulu mettre « les

Les trente ans qui ont changé la Chine, 1980-2010, Caroline Puel, Editions Buchet-Chastel, 553 pages , 24 euros

Ce livre de 550 pages est une histoire détaillée de cette période de la Chine contemporaine, mais il se laisse lire comme un roman. C’est une qualité rare pour un livre qui a l’ambition de faire

comprendre la Chine d’aujourd’hui. Il s’agit en effet du récit par une journaliste expérimentée des trente années de réformes lancées par Deng Xiaoping, réalisé à partir de reportages, de témoignages, de rencontres et d’ entretiens égrainés tout au long de ces années, et conforté ensuite par de savantes lectures puisées aux meilleures sources de la sinologie. Cette période de 1980- 2010 est ici découpée en trois grandes périodes.Les années 1980-1990 correspondent à la politique de ré-formes d’abord économiques et d’ouverture vers le monde extérieur, après la stagnation et la fermeture qui avaient caractérisé les vingt années précédentes. Les aspirations à une autre ouverture politique cette fois-ci, d’une partie, minoritaire mais importante de la société, que sont les in-tellectuels, encouragés alors par le secrétaire du PCC Hu Yaobang, n’ont pas trouvé d’écho et au contraire se sont heurtées à un brutal refus symbolisé par les évènements de 1989 et la répression qui s’en est suivie.Les dix années suivantes, un peu contre toute attente après la « glaciation » de 90-92, ont vu le lancement d’une seconde vague de réformes à nouveau sur l’initiative de Deng Xiaoping mais cette fois secondé par le couple Jiang Zemin, pour le Parti, et Zhu Rongji, pour le gouver-nement. Ces transformations, plus radicales, marquent une évolution très nette du système lui-même, permet-tant de passer à un contrôle « seulement » autoritaire et non plus totalitaire. Le pouvoir se dote d’une direction collégiale qui assure pour la première fois un passage de relais au sommet du Parti et de l’Etat sans heurts violents et sans crises ouvertes, comme cela avait été encore le cas avec l’éviction de Hu Yaobang en 1987 et l’élimination

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Lire Par Laurent Ballouhey

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bouchées doubles »- en fait il conviendrait de dire dans ce cas « les bouchées triples ! », afin de retrouver la place éminente, c’est-à-dire la première, qui était la sienne jus-qu’en 1800 avant deux siècles de déclin. Cette ambition est légitime. Et une meilleure connaissance de ces trente dernières années est essentielle pour savoir si ce pari sera tenu, et à quels risques, pour la Chine et le monde.

Fleuves et rizières couleront toujours, Les nouvelles urbanités chinoises, Liane Mozère, Editions de l’Aube, 180 pages, 20 euros

C’est un parcours hors du commun qu’a suivi la sociologue Liane Mo-zère. Née à Pékin en 1939, d’une famille cosmopolite composée de deux grands-pères chinois, d’une

grand-mère française et d’une autre allemande, elle y a vécu jusqu’en 1949 pour mettre cette enfance entre parenthèses pendant cinquante ans. Avant d’y revenir afin d’analyser les transformations de la vie urbaine et de rendre compte de ce qu’elle appelle les « nouvelles ur-banités chinoises » à Pékin et Shanghai, qui ont succédé à la période maoïste.Rédigé à partir d’un corpus d’observations directes, d’en-tretiens, d’extraits de romans, de films et de documentai-res, ce livre cerne les nouvelles formes d’urbanité et par-fois de citoyenneté dans les villes chinoises, depuis que les structures d’encadrement maoïste de la population se sont peu à peu dissipées. Sous Mao, chacun avait une place et un lieu de travail et d’habitation attitré dont il ne pouvait se défaire. Les réformes engagées sous Deng Xiaoping ont modifié les règles sociales et permis aux citoyens de pro-fiter de nouvelles formes de liberté (déplacements, voya-ges, emploi, commerce, choix de vie privée…) qui vont transformer les relations privé-public et plus largement les rapports à l’autre dans l’espace commun.En fin de compte, l’auteur nous plonge en profondeur au cœur des mutations de la société chinoise et nous offre par la même un éclairage nouveau et original sur la vie quotidienne des citoyens chinois. •••

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La Chine dans vingt ans et le reste du monde : demain, tous Chinois ?, Pierre Picquart, Editions Favre, 336 pages, 18,50 euros

L’auteur, expert international de géopolitique, spécialiste de la diaspora chinoise et d’un gros ouvrage sur les Chinois de Paris, anticipe cette fois-ci sur le rôle que jouera la Chine dans vingt ans et sur les bouleversements géopolitiques auxquels le monde doit se préparer.Ce livre de prospective n’ignore pas les imprévus de parcours mais il n’hésite pas pour autant à prévoir un bel avenir à la Chine qui situe au cœur de la mondialisation future. S’appuyant sur de riches informations et de nombreuses statistiques, l’ouvrage de ce directeur d’un centre d’études et de recherches sur la Chine contemporaine ( le Cédric) explique les transformations dont celle-ci est porteuse et auxquelles le monde occidental devra s’adapter pour survivre. Car selon lui, la Chine aura supplanté d’ici vingt ans les Etats-Unis comme première puissance économique et elle poursuivra sa progression dans des domaines nouveaux comme l’environnement et même la question des droits de l’homme et de la démocratie. Il énumère certes les neuf sujets de préoccupation des Chinois, mais il ne doute pas que le pays saura profiter au mieux de la mondialisation et de l’adoption future de l’économie libérale.Dans ce scénario du futur, il accorde un rôle très positif à l’Europe et à la France en particulier, qui résistent beaucoup mieux qu’on ne pourrait le croire. Mais en conclusion de cette description du monde de demain, il s’interroge surtout sur la place qu’occupera l’Inde, définie comme « la contre-Chine » , au sens d’un contre-modèle, qui dispose d’une élite anglophone, de techniques de pointe, d’une main d’œuvre bien formée, d’une recherche dynamique , dotée d’un système politique libre et qui représentera alors 17 % de la population mondiale. Le débat ici n’est pas tranché. •

Par Laurent Ballouhey

图书精选Coup de coeur

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••• L’arrogance chinoise, Erik Izraelewicz, Editions Grasset, 250 pages, 18 euros

Cet essai est le cinquième livre que consacre l’auteur à des sujets relatifs à l’économie mondiale, le deuxième à propos de la Chine. Ce journaliste économique spécialisé (au Monde,

aux Echos et à la Tribune) excelle à dépasser l’aridité de ce domaine pour proposer au lecteur des livres accessibles et réussir à en faire des best-sellers. C’est le cas du précé-dent « Quand la Chine change le monde » qui décrivait l’émergence de ce pays et on ne risque pas de se tromper beaucoup en prophétisant que ce dernier ouvrage suivra le même chemin , lequel décrit cette fois-ci l’arrogance et l’excès de confiance dont l’auteur a noté les manifesta-tions les plus visibles tant à l’intérieur du pays que sur la scène internationale. En changeant le monde, la Chine a changé elle aussi. Fini le temps où Deng Xiaoping re-commandait à ses concitoyens la modestie, qu’il incarnait lui-même, au-delà de la fermeté qu’il savait à plusieurs reprises transformer en dureté. Ses successeurs actuels Hu Jintao et Wen Jiabao, ont hérité de cette prudence, puisque craignant eux aussi que le réveil du géant asia-tique ne provoque la montée d’une vague sinophobe, ils avaient cherché à s’en prémunir en développant la thèse bien fragile de l’«émergence pacifique ». Depuis quelques années, il semble que l’Empire a oublié le conseil de Deng. Grisé par ses succès récents, des JO à l’Expo de Shanghai, des TGV à la chinoise qu’il exporte à la conquête spatiale qui le consacrera a premier rang, il se voit sorti vainqueur de la crise financière qui a frappé le monde occidental, il anticipe sur la prochaine phase de la compétition avec le grand rival américain. « La Chine est redevenue, pour elle-même, le milieu du monde. Le Dragon a la grosse tête –c’est un nouveau casse-tête » avertit l’auteur. •

Réussir vos négociations en Chine,

Marc Meynardi, Editions Afnor, 2011,

24 euros

Négocier en Chine ! Un défi que

les chefs d’entreprises et managers

occidentaux approchent avec une appréhension

certaine. Deuxième ouvrage de la série « Travailler

efficacement en Chine », Marc Meynardi apporte une

vision sur l’environnement des affaires en fournissant

le bagage culturel indispensable à qui veut réussir en

Chine. Avec ce guide au format spécialement conçu

pour le voyage, Marc Meynardi prend à bras le corps, de

façon parfaitement détaillée et argumentée, l’ensemble

des défis que doivent relever les chefs d’entreprises et

managers dans le cadre de négociations

commerciales. Au travers d’un travail de fond, cet

ouvrage expose une synthèse claire. La présentation

est étayée d’exemples collectés auprès de professionnels

expérimentés et actifs en Chine, apportant ainsi au

lecteur, un véritable retour d’expérience enrichissant.

La négociation, sur laquelle s’articule le livre, s’insère

dans un milieu d’affaires largement traité par l’auteur.

Les professionnels pourront ainsi trouver de précieuses

informations d’actualité sur l’entreprise chinoise,

l’évolution de la société chinoise, les codes humains

dans les affaires, et enfin, la négociation à proprement

dit. Cet ouvrage ne prétend pas livrer de recettes

miracles, mais se donne pour objectif d’apporter une

compréhension de fond. C’est pourquoi il s’adapte à

tout secteur d’activité, toute taille d’entreprise. C’est

un outil précieux qui apportera une forte valeur ajoutée

à tous ceux qui souhaitent travailler avec la Chine. Au

travers de la réputation de fins négociateurs que sont les

Chinois, cette publication s’avère être l’outil idéal pour

les dirigeants d’entreprises, les responsables ventes et

achats, et toute personne amenée à exercer une activité

en Chine. •

Par la rédaction

作品赏析Vu de l’esprit读书

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