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L E S C O N F E R E N C E S D E L ’ I R E S T
CYCLE 2014-2015
Institut de Recherche et d’Etudes Supérieures du Tourisme (IREST)
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Laurent Queige Directeur, Welcome City Lab
Le Welcome City Lab, Un nouvel outil au service de
l’innovation dans le domaine du tourisme
Compte-rendu de la conférence
donnée le mercredi 1er octobre 2014 de 18h à 20h à Amphithéâtre DESCARTES, SORBONNE
17, place de la Sorbonne, 75005 Paris
Réalisé par : Tess Blum dit Barret, Solène Barde,
Clarisse Gonny, Marion Bellanger,
Nefeli Bouzalas, Laura Ars
(M1 EDTI)
1 Conférence WELCOME CITY LAB
Introduction
Présentation deLaurent Queige
Après un Master Tourisme International et une formation supérieure
au sein de l’école de commerce Sup de Co Montpellier, Laurent Queige a
occupé différents postes liés au tourisme, à la fois dans le secteur privé et le
secteur public. C’est un professionnel doté d’une double compétence dans
les domaines du marketing et du tourisme.
Il était au départ guide accompagnateur pour l’agence de voyage « Via
Voyage » et a ensuite consacré ses 4 premières années professionnelles en
tant que promoteur touristique de la France en Italie, chez Atout France (à
l’époque Maison de la France).
Il a également exercé pendant 3 ans le métier de consultant marketing chez
SetelFrance.
Par la suite, Laurent Queigea consacré 3 années de sa carrière au poste de
chargé de mission au sein du Comité Régional du Tourisme Ile de France et
a participé à l'élaboration du schéma régional de 2000 à 2010.
Puis, il a eu l’opportunité de travailler pendant 4 ans en tant que directeur de cabinet aux côtés de Jean
Bernard Bros, l’adjoint au Maire de Paris chargé du tourisme et des nouveaux médias locaux.
Il est depuis peu Délégué Général du Welcome City Lab, un incubateur qui accompagne le
développement des start-ups parisiennes.
Qu’est-ce qu’un incubateur ?
Le Welcome City Lab est un incubateur c’est-à-dire une structure qui conseille les start-ups
(jeunes entreprises à fort potentiel de croissance)dans leur stratégie marketing, la prospection
commerciale, les aspects fiscaux, le management, le recrutement…afin qu’elles se développent plus
rapidement dans leur secteur. La clé du succès de ce type d’initiative est l’osmose entre le secteur public
et le secteur privé (ville de Paris, Banque Publique d’Investissement pour le financement et vision plus
marketing). Selon Laurent Queige, "cela permet de déceler les futures pépites du tourisme".
Qu’est-ce que l’innovation ?
L’innovation est considérée comme l’introduction, dans le processus de production et/ou de vente
d'un produit, d'un équipement ou d'un procédé nouveau.
D’après la définition de L’INSEE, l’innovation est définit selon 4 catégories :
- de produit ou de prestation (quand il s'agit d'une entreprise du commerce ou des services) : création d'un
nouveau produit ou offre d'une nouvelle prestation commerciale ou de service
- de procédé : mise en œuvre de nouvelles techniques pour la production de biens ou la réalisation de
prestations de services
- d'organisation : les cercles de qualité en sont un exemple
- de marketing : par exemple la mise en franchise ou la promotion sur Internet
I. Focus sur Paris Région Lab :
2 Conférence WELCOME CITY LAB
Le Welcome City Lab se développe au sein d’une association à but non lucratif fondée par la ville
de Paris en 2009 appelée Paris Région Lab.
1. Les métiers de Paris Région Lab
a) L’incubation de start-up
Paris Région Lab est devenu le plus grand incubateur à l’échelle européenne. Sur 20 programmes et
9 sites à un « instant T » il y a 200 start-ups incubées.
L’association possède une vingtaine d'incubateurs (design, e-santé, jeux vidéo…) répartis par spécialités
ou secteurs d’innovation. Cette division semble plus efficace dans le sens ou les start-ups bénéficient d’un
accompagnement plus poussé pour se développer et d’un encadrement plus pertinent.
Les programmes d’incubation menés par Paris région Lab consistent à sélectionner les projets des start-
ups à l’entrée, à les accompagner, à rechercher des modes de financement, à créer un réseau et à les
héberger dans des espaces de travail.
Il existe d’autres types d’incubateurs :
« Les incubateurs corporate » (Renault, SNCF, Axa…) qui sont intéressés par l’accompagnement mais
souhaitent déléguer cette mission à Paris Région Lab car ils ne sont pas compétents dans ce domaine. Ils
deviennent alors co-incubateurs et peuvent choisir de financer les projets qui les intéressent. (VOIR 2 b)
« Les incubateurs multi-corporate » représentent plusieurs entreprises qui réunissent autour d’elles
plusieurs autres entreprises qui partagent le même secteur d’activité, la même filière. (VOIR 2 b)
b) L’Expérimentation
Une start-up a le besoin fondamental de tester son produit en situation réelle pour pouvoir
l’adapter au marché en intégrant les remarques et les retours des consommateurs.
Le Paris Région Lab favorise le test des produits.
Prenons l’exemple du projet sur Le Mobilier Urbain Intelligent. La ville a fait un appel aux candidatures
pour proposer différents projets expérimentaux implantés dans l’espace public parisien (des abri-
voyageurs interactifs, des panneaux d’affichage offrant des informations en temps réel, des potelets de
sécurité lumineux et déformables…) Cette démarche a eu un franc succès et la ville a reçu beaucoup de
réponses. Pour ce projet, le recours à un médiateur est primordial. La start-up qui réalise ce projet doit
veiller à ne pas gêner les citoyens qui empruntent les espaces où les produits seront implantés et à
observer qu’il n’y ait aucun danger. En outre le test du produit est très complexe, il y a également des
conventions à signer et ce rôle de médiation revient à Paris Région Lab.
L’expérimentation de projets apporte une première référence aux start-ups et favorise la confiance des
clients ou des collectivités locales qui généralement, ne se fient pas aux start-ups lors d’un appel d’offre.
On peut aisément dire que ce type d’expérience valorise l’activité d’une start-up.
c) Le Club Open Innovation
Dans le secteur de l’innovation, le rapport au temps est très important parce qu’il faut avoir de
l’avance sur ses concurrents, mais l’innovation ne peut être efficace que si elle se déroule dans un milieu
3 Conférence WELCOME CITY LAB
ouvert et non pas fermé sur lui-même "car ce n’est pas comme ça que les idées naissent et se
développent" souligne Laurent Queige. Il faut une fluidité et des échanges entre les différents acteurs.
Afin de favoriser cette ouverture, le Paris régionLab a graduellement accueilli de grandes entreprises qui
partagent leurs projets et font face ensemble à des problématiques communes d’innovation. C’est
aujourd’hui environ 70 grandes entreprises, pour la plupart membres du CAC40, qui bénéficient de cette
stimulation des échanges soutenue par le Paris Région Lab.
d) Events
Le Paris région Lab organise différents évènements comme celui du « grand prix de l’innovation
de la ville de Paris », qui aura lieu cette année le 2 décembre 2014. A l’issu de cet évènement les
entreprises parrainant les projets et remettent des prix aux start-ups les plus prometteuses.
Chaque secteur de l’innovation est parrainé par de grandes entreprises. Cet évènement rassemble plus de
1500 personnes et valorise les start-ups récompensées. Il permet également une mise en réseau entre les
grands groupes et les start-ups.
2. Fonctionnement de l’incubation
a) Le Financement
Quand une start-up a été sélectionnée, elle obtient le label Paris Région Lab qui est reconnu par la
Banque Publique d’Investissement (BPI) créée pour soutenir l’innovation.
Pour que la BPI ne croule pas sous de trop nombreuses demandes, l’incubateur est en charge de filtrer et
de valider les meilleurs projets. Dès que la start-up est sélectionnée, la BPI l’aide financièrement.
Lors de sa première année d’existence, la start-up doit faire valider son modèle économique et trouver de
nouveaux clients. La BPI lui accorde alors une subvention de 30 000€ non remboursable dont 18 000
€
seront à reverser à l’incubateur.
Lorsqu’une start-up a validé son modèle économique et connaît ses clients, elle doit accélérer son
développement et investir dans du matériel ou encore recruter. Cette nouvelle étape nécessite de plus gros
frais. La BPI lui avance alors 100 000€ qu’elle devra rembourser à taux 0 car elle possède dorénavant des
fonds. L’incubateur demandera alors 7 000€ par an (sur deux ans) pour l’accompagnement qu’il lui a
apporté ainsi que le prix du loyer qui dépend du prix du m² (mais qui reste extrêmement raisonnable).
b) Les incubateurs
On différencie trois différentes formes d'incubateurs:
-les incubateurs classiques
-les incubateurs corporate
-les incubateurs multi-corporate
4 Conférence WELCOME CITY LAB
c) Bilan après 14 ans d’existence
Le taux de pérennité d'une entreprise incubée s’élève à 80% (c’est un très bon résultat car en général,
seulement 20% des start-ups survivent après 5 ans d’existence).
450 entreprises incubées dont 200 en permanence.
400 millions de CA cumulé et 4300 emplois.
40 millions d’euros levés auprès des investisseurs en 2012.
Paris s’est révélée être la capitale européenne qui concentre le plus de start-up ce qui s’avère être un atout
majeur pour l’économie.
QUESTION/ REPONSES CONCERNANT PARIS REGION LAB
« Quelssont les éléments qui motivent les entreprises à participer au financement? »
Clarisse Gonny (EDTI)
- Financer pour externaliser une partie de la Recherche et du Développement ainsi que limiter les
risques.
- Développer sa capacité à innover, gagner du temps, chercher les solutions hors de l’entreprise.
- Projeter une image d’entreprise innovante.
- Relations publiques & RSE (image responsable, soucieuse du développement économique).
- Communication interne : ouvrir ses collaborateurs vers l’extérieur.
Le grand groupe est motivé car il voit des start-ups qui essayent de répondre à ses problématiques. Cela
lui permet de garder un coup d’avance sur la concurrence car celui qui réussit est celui qui va le plus vite.
« Quellessont les raisons qui poussent un incubateur à se spécialiserdans le tourisme? »
François Xavier Decelle(professeur IREST)
Le tourisme est un secteur très important. Paris, première destination mondiale, il faut sensibiliser et
alerter l’industrie touristique parisienne. La position Paris n’est pas acquise, il faut donc remettre en cause
beaucoup de choses, faciliter la communication et l’innovation.
On peutalors se demander Pourquoi le Paris Région Lab a choisi de créer un
secteurd’innovationtouristique: le Welcome City Lab ?
5 Conférence WELCOME CITY LAB
Quand la Mairie de Paris a travaillésur le projet du Welcome City Lab:ils se sontaperçus que le tourisme
était un secteurclédansl’économieparisienne.
- 33 millions de visiteurs, dont 2/3 sont desrepeaters.
- 60% d’étrangers.
- 500 000 emplois.
- 13 milliards d’euros de retombées économiques.
- 160€ de dépenses moyennes par touriste et par jour.
Malgré leur place de leader, ils se sont aperçus que les grands groupes dans le secteur du tourisme avaient
du mal à innover, refusaient de répondre aux sollicitations de jeunes entrepreneurs qui étaient persuadés
qu’ils pouvaient apporter une réelle innovation dans le secteur. Le problème est que malheureusement on
ne donne pas la chance aux jeunes innovants d'évoluer car le secteur est assez conservateur. En effet,
l’industrie touristique parisienne considérait qu’elle n’avait pas d’effort à faire étant donnée sa place. Or
une situation n’est jamais acquise et cette position de leadership est très disputée. Il est nécessaire de se
remettre en cause et d'échanger. Créer cet incubateur répond alors à l’attente des start-ups et peut
permettre de conserver cette place si convoitée.
Pour créer ce nouvel incubateur, Laurent Queige a été interrogé et a visité les incubateurs à l’étranger
pour voir comment ils fonctionnaient. C'est alors qu'il a découvert qu'il n'existait aucun incubateur pour le
tourisme à son grand étonnement. Ce fut un argument majeur pour convaincre le maire d'adhérer à son
projet qui se déterminait de mieux en mieux au fil du temps.
Un objectif très ambitieux a alors été annoncé : faire de Paris la ville leader au niveau international
dans l’innovation du tourisme urbain.
Les start-ups pouvant être acceptées peuvent être réceptives ou émettrices mais doivent impérativement
proposer la destination « Paris », car il faut que la ville puisse bénéficier du projet de cette start-up (étant
donné qu'elle participera à son financement).
Il n’y a pas que des start-ups technologiques qui sont acceptées car l’innovation peut aussi résider dans la
capacité à créer un nouveau service (nouvelle façon de faire visiter Paris), innovation d’usage sur un
service déjà existant (consommation collaborative).
Ce projet a donc été monté avec 3 sous-objectifs :
- Créer un état d’esprit et une culture de l’innovation dans l’industrie touristique parisienne, convaincre
que l’innovation n’est pas une menace. Si nous ne la soutenons pas, d’autres capitales ou villes vont s’en
charger et deviendront leader.
- Inciter les start-ups innovantes à s’intéresser au domaine du tourisme pour les sensibiliser sur les
opportunités que peut apporter le tourisme (car ce secteur a longtemps été mal vu, défini comme non-
professionnel).
- Favoriser le rapprochement entre les acteurs du tourisme et les start-ups. Les grandes entreprises se sont
intégrées au projet car elles connaissent les problématiques de leurs clients et certains projets de start-up
leur permettaient d’y répondre. C’est le cas d’Amadeus, Sodexo, ADP, Viparis, Lafayette.
6 Conférence WELCOME CITY LAB
II. Incubateur spécialisé en tourisme : Le Welcome City Lab
1. Les objectifs du Welcome City Lab
- Créer une culture de l’innovation dans le secteur du tourisme à Paris, même s’il existe une
appréhension vis à vis de la remise en cause de métiers traditionnels. Mais si la France ne se positionne
pas aujourd’hui d’autres pays vont faire les premiers pas vers ces innovations. L'idée est donc
d’accompagner et de sensibiliser les professionnels traditionnels aux intérêts que présente l’incubateur.
- Inciter le monde de l’innovation et pousser les jeunes à s’intéresser au domaine du tourisme qui
véhicule malheureusement toujours beaucoup de clichés négatifs tels que le manque de sérieux, le goût
des voyages, le peu de professionnalisme… En réalité des start-ups peuvent saisir les opportunités
intéressantes que représentent les touristes dans leur business. En travaillant sur un nouveau service qui
s’adresse majoritairement à une clientèle touristique locale, régionale ou nationale et avec l’aide du
Welcome City Lab les start-ups pourraient atteindre des objectifs financiers ambitieux. Le reflex
tourisme n’est pas encore présent dans le monde économique parisien mais l’incubateur compte bien
voir la situation changer.
- Favoriser le rapprochement entre les grands comptes et les start-ups.
- Permettre aux grands groupes de stimuler leur propre innovation en interne, car il existe un risque de
manque d’impulsion interne à l’innovation. Le but est aussi d'interpeller toutes les autres directions de
l’innovation réalisée car les solutions trouvées peuvent être utiles à ces autres services.
- Permettre la rencontre et l’échange d’une sélection de start-up qui répondent ensemble à leurs
problématiques d’innovation ce qui constitue une source d’inspiration mutuelle dans un état d’esprit
transversal.
- Se positionner et donner une image dynamique dans un monde du tourisme peu innovant et garder
ainsi de l'avance sur la concurrence.
2. Les métiers du Welcome City Lab
a) Incubation
7 Conférence WELCOME CITY LAB
L'Incubationconsiste à aider et accompagner les start-ups à se lancer sur le marché du tourisme afin de
créer la façon de voyager dans le futur.
b) Académie
Cette action consiste à organiser des formations, des ateliers, conférences et débats qui donnent des
réponses concrètes aux problèmes et questionnements que se posent les start-ups au quotidien (Yield
Management, référencement sur Google…)
c) Expérimentation
Tout comme le Paris Région Lab, le Welcome CityLab met en place un appel à candidature pour des
projets d’innovation touristique. Par exemple, imaginer le point de vente touristique du futur, ou comment
gérer le temps d’attente à la billetterie.
d) Veille
Il s’agit d’identifier les tendances en matière d’innovation touristique et d’assurer une mission de
veille touristique. Ceci passe par la mise en place de projets d’études sur l’innovation, l’identification des
stratégies des concurrents, et des besoins des clients à l’avenir. Veille également à l’international sur les
futurs produits ou services technologiques et les pratiques de l’innovation dans le tourisme.
Le Paris Région Lab est également sollicité par de grandes entreprises auxquelles il offre une aide à
l’ouverture d’incubateurs en interne. L’accompagnement ne faisant pas partie de leurs métiers, ces
grandes entreprises externalisent cette prestation grâce au Paris Région Lab. Les incubateurs ne sont alors
pas géographiquement implantés sur le lieu de l’entreprise mais cette dernière reste responsable de la
sélection des start-ups qu’elle va parrainer.
3. Le fonctionnement
a) La visibilité
L’incubateur bénéficie de nombreuses retombées presses (journaux, interventions à la télévision, site
internet, réseaux sociaux, participations aux évènements [trophées, salons, rencontre de l’E-tourisme à
Pau]…)
Cette visibilité provoquera naturellement la Création d’un réseau international (exportation du modèle
Welcome City Lab). Grâce aux réseaux sociaux, il n’y a pas eu besoin de faire de communication payante
à l’international. En effet, on appelle Laurent Queige du monde entier pour monter un incubateur
touristique (Mexico, Budapest, Montréal, Dakar, Shanghai mais également les collectivités locales en
régions françaises.). Pour l’instant, il n’y a rien de formel à part Mexico qui ouvrira son Welcome City
Lab en juillet 2015. Les autres échanges informels prouvent tout de même que le projet intéresse.
b) Le financement
Contrairement à la plupart des incubateurs qui sont uniquement gérés par la Mairie de Paris, le Welcome
City Lab intègre de façon importante des entreprises du tourisme qui connaissent les problématiques de
leurs clients. On pense par exemple aux groupes Air France, Lafayette, Sodexo … Ce fonctionnement
8 Conférence WELCOME CITY LAB
public/privé confère une originalité à cet incubateur qui a élaboré un budget de fonctionnement
conséquent.
En effet le Welcome City Lab fonctionne pour un tiers grâce à des subventions municipales de la Mairie
de Paris, un autre tiers provient des adhésions des start-ups membres et un dernier tiers est apporté par les
partenaires privés sous forme de contribution financière.
Les prestations d’accompagnement proposées par le Welcome City Lab visent à travailler sur une
accélération du business et du développement des start-ups tout en leur offrant un hébergement dans un
environnement d’échanges, de mise en relation et d’aide au financement. Afin d’atteindre ces objectifs
l’incubateur a mis en place deux formules de paiement pour répondre au mieux aux besoins des start-ups
selon leur phase de développement.
-Pour les start-up en amorçage qui sont dans leurs premières années d’existence l’enjeu est de
valider leur modèle économique et de valider leurs premiers clients. Elles disposent d’une
subvention publique de 30 000 euros ce qui leur permet de rejoindre l’incubateur contre 18 000
euros d’adhésion pour 1 an d’incubation.
-Les start-ups en décollage en sont quant à elles à leur deuxième ou troisième année d’existence.
Elles bénéficient d’un prêt à 0% de 100 000 euros. C'est une somme plus importante pour
répondre à des problématiques différentes. L’objectif est alors de les accompagner dans leurs
investissements puisqu’elles ont déjà validé un plan économique et leur clientèle. Ces start-ups
disposent également de fonds propres qui expliquent ce prêt remboursable plutôt qu’une
subvention publique. Ces entreprises reversent alors au Welcome City Lab 7000 euros par an
d’accompagnement ainsi qu’un loyer pendant 2 ans, soit une somme entre 15-20 000 euros.
Les membres fondateurs:
9 Conférence WELCOME CITY LAB
c) Les start-ups
Pour la promotion 2014-2015, Welcome City Lab a choisi 25 start-ups :
WORLDIAest une agence de voyage sur -mesure en ligne, à la fois tour operateur et distributeur, qui
offre la flexibilité du web combinée à la qualité de service d'un spécialiste du voyage à la carte.
APPLIDGETest une société éditrice de logiciels cloud pour les organisateurs professionnels
d’événements.
BLUENOD est une application web vous permettant de visualiser et d'organiser vos communautés
Twitter.
CAPTAG développe des solutions innovantes basées sur les technologies d’identifications sans contact et
conçoit l’architecture software ainsi que l’infrastructure hardware selon les projets.
BNBSITTER a pourobjectif d’offrir aux propriétaires et aux voyageurs des locations de courte durée un
service de conciergerie à la demande.
CIBULest un service web permettant de créer des agendas communautaires et de développer une
communication multicanale.
WEEZEVENTest une solution web de billetterie créée en avril 2008. Elle permet de créer sa propre
billetterie ou système d'envoi d'invitations.
TRIPNCO permet de trouver des personnes avec qui partager des voyages, sorties et activités.
THEATRE IN PARIS propose aux étrangers à Paris des spectacles de théâtre français sous-titrés en
langue anglaise, intégrés au sein de parcours personnalisés.
TEMPTINGPLACESest la première collection de boutique-hôtels d’exception travers le monde : le «
Relais-Château du 21ème Siècle !»
SMOOOVEBOX est une borne d’enregistrement vidéo qui permet à son utilisateur d’enregistrer un
message et de le partager en ligne sur les réseaux sociaux ou par mail avec des destinataires privés.
SMARTAPPSaide tous les sites touristiques & culturels dans la conception et le développement de leurs
guides sur smartphones & tablettes, avec plus de 150 applications déjà publiées.
SIMPKIvous révèle toutes les opportunités weekends et vacances en Europe que cache votre budget.
APPARTLIB développe des plateformes de mise en relation pour de l’hébergement courte durée entre
particuliers.
10 Conférence WELCOME CITY LAB
PAYINTECH conçoit et intègre des systèmes de paiement privatif sur les « closed-loop » du loisir, du
tourisme et de l’Entertainment.
PARISIANISTest un site web qui propose le meilleur de Paris, l’adapte à vos besoins et vous fourni des
articles visuels avec des conseils pour profiter au mieux de Paris.
MYSUPERSOUVENIR permet de partager ses photos via une application.
INTERACTIVE MOBILITYaccompagne les compagnies de transport dans leurs stratégies de
divertissements digitaux pour passagers.
RED1 INNOVATIONest une start-up spécialisée dans les commerces connectés. Elle permet aux
commerçants de profiter pleinement des nouvelles technologies afin d’augmenter leur chiffre d’affaire et
de mieux gérer les flux de clients.
HOTELS PRIVES
« Leboncoin » de l'hôtellerie : plateforme d'offres spéciales en direct des hôteliers et sans commission.
FAMILY TWIST
C’est la seule agence de voyages se concentrant uniquement sur une cible familles.
EVANELA est l’agence spécialiste de la découverte et de l’événementiel autour des métiers d’art du luxe
et du patrimoine français.
DARJEELIN
Elle permet aux voyageurs de sous-traiter leur recherche de billet d’avion et l’organisation de leur voyage
grâce à une communauté d’experts mis en compétition pour leur trouver le meilleur deal.
CROP THE BLOCK est une société collaborative de production audiovisuelle
QUESTIONS / REPONSES CONCERNANT WELCOME CITY LAB
« A votreavis comment peut-on inciter les territoires à créer un incubateur? »
SolèneBarde (EDTI)
« L’enjeu n’est pas d’inciter les autres, la balle est dans leur camp. C’est un projet très complexeà mettre
en place, il faut effectuer une étude de marché, voir s’il y a suffisamment de start-up, convaincre les
collectivités locales, se renseigner sur les partenaires économiques…Mais c'est aux autres territoires de
s'intéresser à ce domaine.Il s’agit d’une démarche assez complexe puisqu’il faut parvenir à convaincre les
collectivités locales et publiques, associer des partenaires économiques, sonder la présence de start-up.
On peut aussi souligner qu’en tant qu’incubateur on assiste souvent à un rejet des offices de tourisme des
villes de province. Ce statut ne rentre pas dans les cases des catégories d’adhérents potentiels et ils font
preuve d’un certain conservatisme en refusant les idées nouvelles. Pour conclure la question n’est
11 Conférence WELCOME CITY LAB
finalement pas d’inciter d’autres villes mais que le modèle parisien leur fournisse une source
d’inspiration ».
« Les entreprisesfondatricesfaisaient-ellespartie de votre ancien réseau professionnel? »
Johan Brena (EDTI)
« Il y a eu les deux cas de figures. Certaines entreprises sont venues car elles étaient à la recherche de
partenaires privées et parce qu’elles étaient conscientes que si elles ne s’intégraient pas au premier
incubateurs touristique, elle allait manquer le cycle de l’innovation ».
« Vousavezexpliquéque c’était les entreprises qui venaient vers vous. Allez-vous aider le nouvel
incubateur à Mexico ? »
NéféliBouzalas (EDTI)
« Oui nous les aidons, les conseillons pas à pas sur le montage, la stratégie, la recherche de partenaires, le
lancement des candidatures, le choix de start-up, les filières prioritaires… Il s’agit d’un conseil proche et
personnalisé.
Mexico n’est pas une ville très touristique (contrairement à Cancun ou Acapulco, sites archéologiques).
Cette ville à une mauvaise image pour le tourisme (insécurité). La municipalité souhaite démontrer que
Mexico a des richesses considérables ; c’est une ville culturellement intéressante (sites archéologiques
des aztèques ou du passé colonial que beaucoup de gens ignorent). Ils vont créer leur premier office de
tourisme en 2015, qui se situera dans le même immeuble que celui du Welcome City Lab.
Il est intéressant de remarquer que ces types d’initiatives sont pris non pas par les villes leaders mais par
les villes challengers qui souhaitent devenir numéro 1 ».
« Welcome City Lab intervientsurplusieurssecteurs, comment fonctionnevotreorganisationeninterne ?
Y-a-t-il des personnes extérieures ? »
Clarisse Gonny (EDTI)
« Nous faisons appel à des intervenants extérieurs pour mener les conférences (non rémunérées) ou leur
intérêt est de créer un réseau supplémentaire. Prenons l’exemple des cabinets d’avocats qui après peuvent
vendre leurs prestations aux start-ups ou les universitaires, experts, qui sont ravis de parler à un public
complètement nouveau. Au-delà de ces intervenants, en interne, nous sommes 4 permanents spécialisés
sur l’innovation. A nous quatre, nous faisons fonctionner 30 start-ups, ce qui représente une centaine de
personnes ».
« Comment l’incubateur Welcome City Lab est-ilfinancé? »
Marion Bellanger (EDTI)
« Le budget du Welcome City Lab se fonde sur l’équilibre suivant :
1/3 du budget est apporté par les subventions municipales
1/3 du budget est apporté par la facturation des start-ups
1/3 du budget est apporté par les partenariats des grandes entreprises du secteur ».
12 Conférence WELCOME CITY LAB
« Le Welcome City Lab accueille-t-il toutes catégories de start-up spécialisées dans le tourisme? »
Tess Blum dit Barret (EDTI)
« L’incubateur est compétent pour le développement d’un tourisme urbain. Lorsque des projets
d’innovations portants sur d’autres domaines tels que le tourisme de campagne, de montagne ou balnéaire
candidatent auprès du Welcome City Lab, alors celui-ci réoriente les porteurs de projets vers des
collègues compétents en la matière, bien souvent en région ».
« L’incubateur accompagne-t-il des start-ups de tourisme émetteur ? »
Mathilde Ménard (GATH)
« Si une entreprise candidate à des projets de développement touristique dans différentes villes de France
alors Paris doit tout de même faire partie de son offre. Le Welcome City Lab financé en partie par la ville
de Paris s’attend en effet à voir, suite au lancement du projet, un minimum de retombées dans la
capitale ».
« Comment avez-vous acquis des accords avec de grands partenaires? »
Solène Barde (EDTI)
« Quand ça ne faisait pas suite à un démarchage de la part du Welcome City Lab, de grandes entreprises
partenaires sont venues d’elles même. Elles ont su considérer l’intérêt de faire partie du premier
incubateur touristique au monde. Ces partenaires sont conscients que seuls, ils ne seraient pas assez
innovants d’où l’intérêt de travailler avec un incubateur spécialisé.
La vitesse des réseaux sociaux est telle que des pays étrangers intéressés par le concept interrogeaient M.
Queige sur le fonctionnement quotidien de l’incubateur avant même que celui-ci ne soit installé dans ses
locaux. Ces demandes d’accompagnement se sont concrétisées par une aide fournit en maitrise d’ouvrage
et consulting auprès de la ville de Mexico qui a pour projet de créer un office de tourisme ainsi qu’un
incubateur qui verraient le jour en juillet 2015. Ce ne sont pas les villes le plus touristiques qui sont
intéressées par le projet mais celles qui cherchent à le développer, les leaders sont généralement moins
innovants que les challengers (à l’exception de la ville de Paris) ».
13 Conférence WELCOME CITY LAB
Conclusion
Nous voudrions partager notre enthousiasme quant à cette conférence qui nous a démontré qu'il
était encore possible de faire valoir ses idées innovantes. Laurent Queige s'est avéré être un exemple de
dynamisme et de nouveauté et nous a largement encouragé à entreprendre ou à faire partie de projets de
start-up. Il nous a aussi prouvé que travailler ensemble permettait d'exporter ses idées. La collaboration et
le partage sont les clefs pour réussir dans ce secteur.
La force des réseaux sociaux a permis le développement de WCL à l’échelle internationale. A l’étranger,
les demandes d’aide pour monter la même forme de structure sont nombreuses: Shanghai, Dakar,
Budapest, Montréal, Mexico. La ville de Mexico a ainsi signé et ouvrira son WCL en 2015.
De plus Laurent Queige serait en faveur d'exporter le modèle aux autres métropoles françaises afin de
solidifier le réseau national et international et d'amplifier les effets bénéfiques à l'échelle du pays. Le
WCL valorisant l’innovation et encourageant le développement de start-ups dans le tourisme, nous
espérons peut être bénéficier de ses services d'accompagnement dans le futur. Nous sommes alors
déterminés à faire valoir les atouts et les compétences de notre pays et de ses acteurs, en inscrivant Paris
comme la capitale de l'innovation touristique.