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Compilqigong.requena

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el Qigong como una gimnasia suave para la salud

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    Table des matires Dfinition du Qi Gong. 2 Dangers du travail sur les nergies. 8 Techniques du Qi Gong. 9 Qi Gong du Dr Yves Requena aux ditions Dangles : La respiration de base au Dan Tian. 14 L'eau cleste. 16 La rpartition de l'nergie. 17 La respiration condense des six portes. 20 Commentaires sur les respirations de Qi Gong. 22 Positions debout : "embrasser l'arbre". 25 La respiration cosmique. 31 Le symbole du Tai Ji. 34 Les huit pices de soie. 36 Les huit pices de brocart. 47 Visualisations et mditations. 53 L'orbite microcosmique. 55 Ouverture des huit mridiens curieux. 65 Fa gong. 73 Les cinq animaux : Wu Qing Xi. 75 Les animaux de longvit. 77 Les massages. 84 Qi Gong du Dr Zller J. aux ditions Dangles : Les six sons sacrs. 101 Energie vitale et autogurison de Mantak Chia aux ditions Dangles : L'veil du Ch'i. 104 Conseils prliminaires. 108 Le secret du sourire intrieur. 111 L'ouverture du canal de fonction. 117 L'ouverture du canal gouverneur. 121 L'ouverture de l'orbite microcosmique. 125 Le grand cycle cleste. 129 Programme de travail. 131 Comment viter les effets secondaires dsagrables. 135 Rponses aux questions les plus frquentes. 138 Commentaires et tmoignages de mdecins. 146 Table des centres nergtiques. 153 Effets sur le systme hormonal. 157

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    Dfinition du Qi Gong Le Qi Gong fait partie de la mdecine traditionnelle chinoise. Pratiqu depuis quelques deux milles ans (cinq selon certains) dj avant JC, le Qi Gong se traduit par travail, discipline sur les souffles, lnergie vitale . Il regroupe un ensemble dexercices statiques (proche de la mditation) et dynamiques, souples, ainsi que la pratique de sons curatifs qui permettent de garder ou de retrouver la sant et de favoriser la longvit. Certains pratiquants utilisent galement le bnfice du Qi Gong dans les arts martiaux (le kiai japonais ou cri qui paralyse nest autre quune projection du Ki) ou la gurison des malades. Enfin, dans une utilisation plus subtile, il se fond dans lalchimie taoste interne et permet, linstar des techniques avances de Yoga (kundalini-Yoga, pranayama) la transmutation de lhomme ordinaire en un tre libr , connaissant, avec dans le temps le dveloppement dune conscience plus ouverte et dune matrise totale de soi, sur tous les plans (outre lacquisition de pouvoirs psychiques). Dfinition du Qi ou chi Le chi se traduit par souffle , nergie de vie. Il correspond au sanskrit prana, au grec pneuma, lhbreu ruah, au latin spiritus, larabe coranique er-ruh, au franais esprit. Il est universel. Cest la force originelle, la force vitale. Le chi est puis dans lair (par les poumons et la peau), dans la nourriture (par les organes digestifs), dans la lumire mais aussi dans les astres (forces telluriques, forces solaires). En fait, le chi est prsent partout, en toute unit de vie, quil sagisse dun fruit, dun atome ou dun astre, mais portera des dnominations diffrentes selon les transformations qua subies le chi Originel (ce qui rejoint la physique nuclaire, qui considre toute matire comme de l nergie arrange de diverses faons). Afin de satisfaire nos esprits cartsiens concernant lEnergie, je vous propose la lecture dun extrait de Le pouvoir bnfique des mains de Barbara Ann Brenam : il est bon de savoir que les scientifiques n'ignorent pas l'existence des champs d'nergie humains. Ils savent que l'organisme ne se limite pas une structure physique de molcules mais qu'il comporte aussi des champs d'nergie. Nous passons continuellement du monde statique des solides celui des champs d'nergie aux formes mouvantes et changeantes. Ils fabriqurent des appareils afin de dtecter ces champs d'nergie mis par nos corps et d'en mesurer les frquences : celle de la dcharge lectrique du cur l'aide de l'lectrocardiogramme (EGG), celle du cerveau par l'lectro-encphalogramme (EEG). Un dtecteur de mensonge mesura l'lectricit potentielle de la peau. De nos jours, on sait mme mesurer les champs magntiques l'aide du SQUID, un appareil ultrasensible, super conducteur d'interfrence sans contact avec le corps. Le Dr Samuel Williamson, de l'universit de New York, affirme que le SQUID apporte plus d'informations sur le fonctionnement du cerveau qu'un simple EEG. La mdecine se fia de plus en plus cet appareillage sophistiqu mesurant les pulsations de la sant et de la maladie du corps. Et la vie finit par se dfinir en termes de pulsions et de schmas d'nergie. En 1939, le Dr H. Burr et le Dr F. Northrop, de l'universit de Yale,. dcouvrirent qu'en mesurant le champ d'nergie d'une graine , on pouvait prvoir la vitesse de croissance et la vitalit de la future plante. En mesurant celui dun uf de grenouille, ils sont parvenus localiser l'emplacement de son systme nerveux et, par le mme procd, dlimiter la priode d'ovulation chez la femme. Et une nouvelle mthode de contrle des naissances est ne. Le Dr Lonard Ravitz, de l'universit William and Mary, dmontra en 1959, que les fluctuations du champ d'nergie taient lies l'tat mental, la stabilit psychologique et leurs

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    variations, postulant ainsi l'existence d'un champ associ au processus de la pense, dont les perturbations se manifestent par des symptmes psychosomatiques. Dans l'tat de New York, en 1979, un autre chercheur, le Dr Robert Becker, de l'Upstate Mdical School de Syracuse, dressa la carte d'un champ lectrique extrmement complexe voluant autour du corps humain : ces rseaux vibratoires pousent non seulement la forme exacte du corps, mais ils reproduisent galement tous les dtails du systme nerveux central. Il donna ce champ le nom de Systme de contrle du courant direct et dcouvrit que les fluctuations de sa forme et de son intensit taient associes l'tat psychologique et physiologique du sujet test. Puis il prouva que les particules circulant dans ce champ taient de la taille des lectrons. En Russie, le Dr Victor Inyushin, de l'universit de Kazakh, se livrait dj, depuis les annes 1950, des tudes intensives sur le champ d'nergie humaine. Ses expriences l'amenrent supposer l'existence d'un champ d'nergie bioplasmatique compos d'ions, de protons et d'lectrons libres et se distinguant des quatre tats connus de la nature, savoir : solide, liquide, gazeux et plasmatique. Selon Inyushin, ce champ d'nergie bioplasmatique pourrait constituer un cinquime tat de la matire. Ses observations lui montrrent que les particules bioplasmatiques sont constamment renouveles par un processus chimique dans la cellule, et qu'elles sont continuellement mouvantes ; qu'il semble exister un quilibre relativement stable entre les particules ngatives et les positives. Si cet quilibre est rompu, l'organisme s'en trouve affect. Inyushin dcouvrit qu'en dpit d'une stabilit normale du bioplasma, une quantit considrable de cette nergie s'irradie dans l'espace et que les nuages de particules bioplasmatiques manant de l'organisme, en mouvement dans l'air, taient mesurables. Nous voici donc plongs dans un monde de champs d'nergie, de formes-penses, de courants bioplasmatiques pousant les contours de notre corps. Nous voici devenus vibrants et irradiants ! Si l'on se rfre la littrature, quand bien mme venons-nous tout juste de l'apprendre, le phnomne est connu depuis belle lurette ! Le monde occidental l'a mconnu ou rejet un certain temps, durant lequel les savants se sont consacrs parfaire nos connaissances du monde physique. prsent, ce savoir s'est accru. La physique de Newton cd la place la relativit, l'lectromagntisme, la thorie des particules. Et nos facults de comprhension du rapport existant entre le monde objectif dcrit par les physiciens et le monde subjectif atteint par l'exprience directe se sont accrues. Quels sont les terrains daction du Qi Gong ? Le Qi Gong agit sur nos trois corps : le corps mental, le corps motionnel et le corps physique. Le corps mental. Cest le vhicule de la conscience, du penseur. Il est le moins matris des trois corps. Il est malheureusement, et plus particulirement dans cette poque agite, le sige dune activit souvent incessante et dsordonne, due au stress presque permanent impos par la vie actuelle. Les rpercussions de ce stress sur ltre humain nest plus dmontrer. Le corps motionnel. Cest le sige de nos motions, de nos sentiments et dsirs. Si lhomme moyen possde actuellement une bonne matrise du corps physique, il nen va pas de mme du corps motionnel, dont les ractions nos penses sont presque immdiates et difficilement contrlables. Un dsquilibre du corps motionnel induit, dans le corps physique, ce que nous appelons maintenant des maladies psychosomatiques . Le corps physique. On peut le dcomposer en corps grossier (la chair) et en corps thrique (ou pranique): double en tous points semblable au corps grossier mais dune vibration plus subtile. La fonction du double thrique est de servir dintermdiaire physique pour la manifestation du Qi. Cest linterface entre

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    les nergies subtiles et le corps de matire. Certaines personnes peuvent le voir : cette couche dun gris violet entoure le corps physique et possde une paisseur de 3 5 cm. Il est cependant plus facile de percevoir cette couche subtile par le sens du toucher : asseyez-vous, dtendu, le buste droit, sans forcer. Prenez quelques respirations calmes et amples. Portez les mains devant vous, une quinzaine de cm du corps (il ny a pas dendroit prcis o placer les mains, prenez simplement la position qui vous parat la meilleure pour rester dans cette attitude une minute ou plus tout en restant dtendu). Les mains se font face, sans crispation, relches, souples. La distance qui spare vos mains est de plus ou moins 5 cm. Portez votre attention sur la surface des paumes et la sensation perue (picotement, chaleur). Concentrez-vous sans forcer. Eloignez maintenant, lentement et presque imperceptiblement au dbut vos mains lune de lautre, dun cm. Rapprochez-les ensuite. Recommencez une dizaine de fois. Notez bien la sensation perue dans les paumes. Aprs quelques temps, vous allez percevoir une prsence entre vos mains, la sensation davoir une boule douate entre les paumes. Continuez rapprochez les mains, vous sentez maintenant une rsistance. Mme sensation en les loignant. Vous pouvez maintenant dlimiter avec prcision le contour de cette boule. Vous venez tout simplement de runir les bords dun de vos champs dnergie. Eloignez maintenant les mains dune dizaine de cm, tout en continuant priodiquement ce va et vient entre les mains, la sensation est toujours prsente, lastique et ferme. En rapprochant maintenant plus rapidement la main droite vers la main gauche, jusqu deux cm, vous percevez un picotement ou une sensation de froid sur le dos de la main gauche : le champ dnergie de la main droite vient de traverser la main gauche. Si vous avez gard les yeux ouverts, vous avez mme peut-tre vu lnergie sous une forme de vapeur manant de vos doigts ou entourant vos mains. Lexercice prcdent dfinit de faon sommaire ltat desprit dans lequel se pratique le Qi Gong : lattention paisible et continue sur le souffle et le corps dans une dynamique souple, la perception de lnergie, et aussi la joie tranquille de la dcouverte et du jeu avec lnergie. Le corps mental, pacifi par lattention, calme lmotionnel et permet lesprit de prendre conscience de lnergie. Les diffrents techniques du Qi gong nous permettent de matriser progressivement le mental et lmotionnel par lattention et la concentration et de gurir le corps physique. Dans un premier temps, la sensation de lnergie est lgre, diffuse, sporadique et anarchique. Il nous faudra dabord domestiquer cette nouvelle sensation, cette dimension nergtique inconnue avant de pouvoir matriser le chi. Selon chacun, le chi est ressenti de diffremment : certains lnergie parat chaude, dautres froide, certains ressentent des picotements ou la sensation dun animal en reptation (voir le symbolisme de la monte de lnergie en annexe). Certains, plus rares, voient mme des couleurs. Progressivement, nous dcouvrirons les ramifications insouponnes du corps nergtique.

    Le corps nergtique Pratiquement, tous nos corps sont en relation troite et laction du Qi Gong agira par et sur les trois corps. Cependant, cest par lattention au corps physique et thrique, que ce dernier va se dvoiler au pratiquant. Le tissu du corps thrique (ou pranique) est un rseau dense de voies de communication (nadis en sanskrit -rivires-). Cest par les nadis que sera vhicule la force vitale qui animera le corps

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    physique. Le Dr David Tansely, expert lectronicien, dclare dans son livre Les corps subtils de lhomme que des tourbillons dnergie se forment l ou se croisent de nombreux nadis. Ainsi, l o les tracs lumineux se croisent 21 fois se forment les vortex les plus importants : ce sont les sept akras majeurs (akra vient du sanskrit et signifie : roue). Les akras mineurs, au nombre de 21, se situent aux points o les fils dnergie se croisent 14 fois. De nombreux et plus petits centres de force existent l o les lignes se croisent moins souvent (sept fois) et correspondent aux points dacupuncture de la mdecine chinoise. On peut considrer ces centres de force comme des transformateurs dnergie. Lnergie vitale est capte et transforme par chaque centre et ensuite coule vers le corps physique via les mridiens que nous connaissons de lacupuncture. Chaque akra a pour tche de vivifier une glande endocrine et des organes vitaux bien dfinis. les diffrentes cultures nomment ces centres selon leur langue distincte mais leurs reconnaissent les mmes emplacements sur le corps humain. Ces centres de force sont connu depuis bien avant notre re. Llvation de lnergie dans ces centres a donn lieu de nombreux mythes et laisse des traces tout au long de notre volution, dans toutes les cultures. Le tableau suivant nous donne la correspondance entre les centres dnergie et les fonctions vitales correspondantes :

    Position Noms indiens Noms chinois Glandes endocrines Organes associs 1er akra muladhara changqian capsules surrnales reins, colonne vertebrale

    2me akra svadhisthana zhongji gonades organes sexuels3me akra manipura jizhong pancras estomac, foie, vsic,bil, syst, nerveux4me akra anahata shanzhong thymus cur, syst,circul,, nerf vague5me akra visuddha xuanji thyroide app, respir,, canal alimentaire6me akra ajna yintang corps pituitaire cerveau infr,, nez, il gauche, syst, nerveux7me akra sarasrara baihui glande pinale cerveau suprieur,il droit

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    1.Troisime ventricule 2.Glande pinale 3.Troisime ventricule hypothalamus 4.Circonvolution frontale interne 5.Glande pituitaire 6.Medulla oblongata 7.Tubercules quadrijumeaux 8.Faux du cerveau 9.Faux du cervelet 10.Cervelet 11.Couches optiques 12.Ganglion cervical suprieur 13.Ganglion cervical moyen 14.Glande thyrode 15.Glandes parathyrodes 16.Ganglion cervical infrieur 17.Grand sympathique (systme vgtatif) 18.Glande thymus 19.Nerf cardiaque (orthosympathique) 20.Nerf pneumogastrique (parasympathique) 21.Cur 22.Plexus solaire 23.Rate 24.Pancras 25.Capsules surrnales 26.Reins 27.Ovaires 28.Testicules A. CENTRE COCCYGIEN B. CENTRE SACRE C. CENTRE SOLAIRE D. CENTRE CARDIAQUE E. CENTRE LARYNGE F. CENTRE FRONTAL G. CENTRE CORONAL H. CENTRES DE LA RATE

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    Dangers du travail sur les nergies La manipulation de lnergie du chi nest pas sans danger . Les techniques du kundalini yoga et du Kriya yoga ont pour but de forcer lnergie slever du akra de base (situ la base de lpine dorsale) vers le akra suprieur, afin dveiller les centres crbraux. Une trop grande accumulation dnergie dans les centres suprieurs peut tre catastrophiques si le corps et le mental et physique du pratiquant ne sont pas prt grer cet apport de force : drglement du systme endocrinien, trouble du comportement et du sommeilCes diffrents techniques se font donc sous la direction dun enseignant qualifi. Les Chinois, plus prudent ont mis au point des techniques moins agressives. Ainsi, il sagira non pas de forcer lnergie, mais plutt dapprivoiser calmement celle-ci et de la faire circuler selon un rythme harmonieux et propre chacun. La prsence dun enseignant nest donc plus strictement obligatoire (sauf pour les dbuts de la pratique et les niveaux suprieurs). Il sagira en effet de faire circuler lnergie dans la totalit du corps, par les mridiens principaux et les mridiens associs aux diffrents organes et systmes vitaux. Les bnfices de cette pratique sont les suivants : - laccroissement gnral de la vitalit physique - la dissolution progressive des blocages nergtiques et la naissance dun processus

    dautogurison) - le renforcement du systme immunitaire - lquilibration du systme endocrinien - la matrise progressive de nos processus motionnels et mentaux Il convient ici douvrir une parenthse concernant les prtendus matres qui se proposent douvrir les akras . Premirement, les akras de chacun sont dj ouverts. Si nos akras taient ferms, nous serions privs dnergie, nous serions morts. Deuximement, nous sommes chacun, chacune, la seule personne autorise harmoniser lnergie dans nos akras. Il est dangereux de se faire tripoter les nergies par des amateurs, mme bien intentionns (ce qui nexclut nullement que certains praticiens sont honntes et habiles). Cest donc vous, par votre attention et votre intention qui allez capter et faire circuler cette nergie vitale. La seule chose quune tierce personne enseignante puisse faire, cest communiquer au pratiquant qui dbute un surplus de chi, un petit plus qui fera certainement gagner quelques semaines voire quelques mois de pratique, ainsi que des conseils sur lattitude adopter dans la pratique. Dans le Qi gong nexiste donc aucun lien de dpendance quelconque. Vous tes le matre de votre pratique et vous adaptez celle-ci selon votre rythme et vos besoins propres. Il existe cependant des matres authentiques, capables de prouesses hors du commun, mais leur enseignement nest rserv qu une minorit dlves dj bien avancs et dans des buts trs spcifiques.

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    Techniques du Qi Gong La pratique du Qi Gong sorganise en deux types d'entranements : les exercices dynamiques et les exercices statiques. Ils ont tous deux les mmes objectifs : la prise de conscience de lnergie, son ressenti, la circulation de cette nergie dans le corps par les mridiens et louverture de ceux-ci. Par ouverture on entend la dissolution progressive des obstacles qui empchent le chi de circuler selon les circuits naturels. Ces obstacles proviennent du rsultat de tensions physiques, mentales et motionnelles. Ainsi que du degr dvolution, de la subtilit du (des) corp(s) de chacun. Le travail dynamique Il sarticule en une srie denchanements qui sapparente au tai ji quan. Ce sont le vol de la grue , les huit pices de soie , loie sauvage , lours , le tigre ,etc. On y ajoute des massages. Quelques enchanements sont dvelopps ici, mais nous nous attarderons particulirement sur le travail statique, principalement selon les enseignements de Mantak Chia et de Yves Requena. Le travail statique Il est compos de mditations assises (pour louverture de lorbite microcosmique) et dexercices pratiqus debout (exercices semi-statiques de respiration consciente accompagnant la circulation du chi). On y ajoute la pratique des sons curatifs et du sourire intrieur. Les principaux exercices sont : Louverture de lorbite microcosmique (ou petit cycle cleste ). Cet exercice a pour objet de faire circuler lnergie dans le canal gouverneur et dans le canal de fonction, soit respectivement le circuit nergtique qui part du prine au front (et jusquau palais suprieur) et celui qui part du palais au prine. Le canal de fonction est situ lavant du corps, il est yin, fminin, froid. Le canal gouverneur est situ larrire du corps, il est yang, masculin, chaud. En se rejoignant, ces deux canaux forment ce que lon appelle lorbite microcosmique. Grce ce circuit, lnergie yin et yang se rquilibrent. La puissance nergtique est accrue, le systme endocrinien squilibre avec un accroissement de la vitalit gnrale. Ce travail se fait simplement par lattention en diffrents points des deux circuits (ces points sont similaires certains points dacupuncture et certains akras). Aprs avoir veill les principaux points des deux circuits, lnergie commence circuler faiblement au dbut. Aprs quelques temps lnergie devient beaucoup plus ample et vigoureuse. Ensuite, il suffit souvent dune seconde ou deux dattention pour que lon dclenche la circulation nergtique ; elle circule en boucle ferme, de faon presque automatique. On peut alors mme pratiquer dans le mtro, dans une file dattente, etc. En cas dun trop plein dnergie en certains points, on dirige ce surplus dans des zones rservoirs comme le nombril. Le nettoyage opr par lnergie ne se fait pas sans quelques dsagrments au dbut : renvois, diarrhes, billements, douleurs fugitives, vieux souvenirs embarrassants qui ressurgissent. Ces signes ne sont que temporaires. Notre corps garde la trace de notre vcu et le passage de lnergie sur des zones problmes fait remonter ceux-ci la surface. Ces ennuis provisoires sont un bon signe et indiquent que lnergie fait correctement sont travail de nettoyage. Le grand cycle cleste. Cest la suite du prcdent exercice, on tend la circulation de lnergie lensemble du corps, suivant un parcours qui comprend maintenant les jambes et les bras. La respiration des six portes. Cet exercice se pratique debout ou assis. Il sagira dinspirer le chi, accompagn de la respiration, par les six portes (les deux pieds, lanus, les deux mains et la bouche) et daccumuler lnergie dans le dan tian, le hara japonais, cest--dire une zone situe deux doigts sous lombilic et que lon peut considrer comme un rservoir dnergie.

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    Cet exercice a une triple utilit : - dans le Qi Gong, lexercice renforce le Qi circulant dans les mridiens, les muscles, la peau, etc. - dans les arts martiaux, lnergie est renforce et avec la pratique, on peut projeter le Qi dans le

    membre qui porte un coup ladversaire, il est possible de projeter le Qi sans toucher lattaquant ou encore dabsorber le Qi de lennemi. Il va sen dire quune telle matrise demande quelques annes de pratique.

    - en mdecine, cet exercice permet de pratiquer les massages et le magntisme de faon efficace, en mobilisant et en extriorisant lnergie par les mains (par le point dacupuncture laogong situ au centre de la paume des mains). Le transfert dnergie par ce akra mineur est appliqu dans limposition des mains. Ce travail de gurison est relativement simple apprendre mais ncessite quelques prcautions.

    Les sons curatifs. La pratique des sons curatifs permet de renforcer et dharmoniser le fonctionnement des viscres. Ces sont, prononcs rgulirement, renforcent les effets rgulateurs des mouvements et de la respiration. Chaque son correspond un organe particulier et le purifie, le stimule. Origine des maladies en mdecine chinoise (Dr Yves Requena dans Qi Gong ).

    La physiologie chinoise tant avant tout une physiologie nergtique, la conception de la maladie en mdecine chinoise et en acupuncture est une conception nergtique. L'organisme peut se drgler de deux faons, soit externe soit interne, sous l'influence de trois facteurs : climatiques, alimentaires, psychiques.

    1) Les facteurs climatiques L'originalit de cette mdecine est d'accorder une importance fondamentale aux nergies climatiques : le froid, la chaleur, le feu (ou chaleur torride), l'humidit, le vent, la scheresse. Ces nergies peuvent tre nocives lorsqu'elles prennent par surprise le systme de dfense des mridiens, soit par un changement brutal de climat, soit par une dsadaptation particulire du corps une de ces nergies. On les nomme facteurs climatiques nocifs . Le froid, par exemple, va pntrer les mridiens et circuler jusqu' un endroit o il va stagner, provoquant le blocage de la circulation du Qi et du sang, et des symptmes tels que douleurs ou fourmillements vont apparatre. Un facteur nocif externe peut aussi atteindre directement un organe, comme c'est le cas dans la congestion pulmonaire au cours d'un froid intense. Selon que le facteur climatique nocif atteint seulement les mridiens la surface, ou atteint un organe, on dira que la maladie est l'extrieur ou l'intrieur. Bien videmment, la vigueur de l'organisme joue son rle. Plus le Qi est vigoureux et circule bien, plus le sujet est rsistant. Les atteintes infectieuses, virales, bactriennes, parasitaires, les pidmies, sont classes dans cette catgorie. Bien qu'elles soient provoques par des microbes, les effets sur le Qi peuvent tre classs selon l'allure des symptmes en froid, chaleur, humidit, etc... C'est ainsi que la grippe survient surtout dans la priode froide : automne, hiver. En Occident, on appelle cela un refroidissement qui se manifeste par une fivre en gnral modre, de la toux, de la fatigue. Mais la grippe survient parfois aussi l't, provoque par la chaleur. La maladie est plus brutale, avec fivre leve, joues rouges, soif, essoufflement. La mdecine chinoise distingue la diffrence d'origine par la diffrence des symptmes. Par consquent le traitement n'est pas le mme : les aiguilles sont places en des points diffrents, les plantes choisies pour enrayer l'infection sont opposes. Le but du Qi Gong est d'augmenter la quantit de Qi qui circule dans les mridiens et d'amliorer sa qualit. La consquence favorable sur la sant sera une meilleure dfense par rapport aux attaques climatiques : l'organisme rsiste mieux au froid ou la chaleur ; en mme temps, il se dfend mieux contre les infections.

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    2) Les facteurs alimentaires La quantit et la qualit des aliments influencent l'nergie nourricire qui alimente les mridiens et le sang. Une alimentation trop riche cre la plnitude interne ; une alimentation pauvre ou carence, le vide. Mais, d'un point de vue qualitatif, les catgories d'aliments classs en cinq saveurs : acide, amre, sucre, piquante, sale, jouent sur le bon fonctionnement des cinq organes : foie, cur, rate, poumon, rein, selon la correspondance des cinq lments. Une alimentation trop pice par exemple, nuira au poumon et au gros intestin, mettant ces mridiens en plnitude et leurs organes en dsquilibre correspondant. Le prcepte qui se dgage est donc de suivre une alimentation quilibre et varie.

    3) Les facteurs psychiques Ce sont les sept motions : colre, joie, rflexion, tristesse, chagrin, peur, frayeur, qui drglent nos circuits nergtiques. Mais au-del il existe cinq cibles prcises : le cur est la cible de joies et d'motions trop intenses ; le foie de la colre ; la rate de l'excs de rflexion ; le poumon de la tristesse ; le rein de la peur. 4) Tout est li Tout est li en ce sens qu'un individu donn, par sa constitution, peut ressentir plus facilement certaines motions que d'autres, avoir une tendance impulsive tels types d'aliments, et que l'ensemble de ce dsquilibre interne le prdisposera une vulnrabilit spcifique de tel facteur climatique nocif. Il est ncessaire pour se maintenir en bonne sant ou pour gurir d'une maladie, d'augmenter son nergie, de la rendre plus pure, de la faire circuler dans tous les mridiens, et de librer ainsi les blocages. Dans l'esprit, les mridiens peuvent tre considrs comme des tuyaux qui doivent tre la fois nettoys, assouplis et augments de calibre. L'alimentation doit tre saine et mesure. Mais des facteurs comme le tabac, l'alcool, le caf, ont aussi leur importance. Ces trois excitants, ainsi que les drogues, voire les mdicaments, peuvent avoir des rsultats dsastreux sur la permabilit des mridiens ou sur la qualit de l'nergie. Les motions, enfin, doivent tre pacifies pour que les nuisances mentales soient minimises au mieux. Cultiver la srnit est considr dans la tradition chinoise comme une garantie directe de la rsistance du corps aux facteurs climatiques nocifs, aux infections. L'observance de ces conseils est la base du Qi Gong partir de laquelle l'individu va pouvoir travailler, par sa propre volont, sur ses mridiens et son nergie au cours des exercices. Ce que l'on appelle Gong, ce sont les moyens et la discipline que l'on se donne pour induire cette circulation du Qi. Les trois modalits du Gong sont : le travail de la pense, le travail de la respiration, le travail du mouvement.

    Si dans leur phase initiale, les troubles de nos fonctions ont pour origine un mouvement insuffisant, excessif, bloqu ou fauss, entranant une srie de ractions en chane, il est tout fait vraisemblable qu'une mobilisation progressive, concerte et attentive des souffles, consolidant en les accompagnant les rythmes et les cycles vitaux, ait une effet profondment curatif et rgnrateur (Zhang MW, Sun Xy dans Chinese Qi Gong Therapy, Shandong Science and Technology Press, Jinan, 1985). Tous les exercices de Qi Gong sont bass sur un tat parfait de relaxation et une visualisation porte soit sur l'imaginaire, soit sur les circuits de l'nergie, soit sur le souffle. Ces deux lments ont pour but d'induire la circulation du Qi le long des 12 mridiens principaux et des 8 mridiens curieux. Nous avons lu plus haut, que nos tats motionnels et mentaux dfinissent la qualit et la vigueur de notre champ nergtique, de notre sant. En effet, lnergie suit la pense, que celle-ci soit positive ou ngative (ce qui est malheureusement souvent le cas pour la plupart des personnes).

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    La jalousie, la rancur, la tristesse, etc, vont donc influencer directement notre sant, en dsquilibrant le bon fonctionnement des akras, ce qui se traduira ensuite par un dsquilibre du systme endocrinien et des systmes vitaux. Il ny a pas de sparation entre lesprit et la matire, entre le mental et le physique et une faon de penser incorrecte se traduira par un dsquilibre et une maladie. On peut lire ce sujet les ouvrages de Michel Odoul ( Dis-moi o tu as mal ) et de Louise Hay ( Daccord avec mon corps ), qui associent chaque maladie (mal-tre) avec un type de pense bien dfini. Il est bien vident que ltre humain est une mcanique complexe et lapparition dun tat pathologique nest pas d une mauvaise pense, mais une attitude de vie, un ensemble de comportements, un systme de pense et de ractions quotidiennes.

    Conclusion

    Pour un esprit occidental lapproche de la mdecine nergtique et de la philosophie chinoises (et orientales) peut paratre ardue : mridiens au trajet complexe, termes nouveaux et difficiles mmoriser, inquitude du danger que reprsente lnergie mal contrle, etc. La pratique du Qi Gong est cependant sans danger ( condition de ne rien forcer , de rester souple et prudent) et ne demande quune qualit : lattention (associe la patience et la persvrance). Il nest absolument pas ncessaire de connatre les bases thoriques du Qi Gong pour commencer sa pratique. La connaissance des zones tampons o rediriger un trop plein dnergie prmuni le pratiquant des problmes (parfois graves) qui peuvent atteindre ceux qui pratiquent le kundalini yoga. Aprs avoir ressenti, soi-mme, lnergie dans son corps, on prend conscience du trajet quelle suit et du pouvoir rel de gurison qui soffre nous. Il ny rien faire, mais laissez faire . Et si laide dun conseiller est cependant ncessaire au commencement de la pratique, chacun deviendra trs rapidement capable, seul et par son propre effort, de matriser lnergie selon ses besoins (dans un dbut du moins). La pratique de lorbite microcosmique et du grand cycle cleste est trs simple et trs efficace. Les efforts sont rapidement rcompenss par une vitalit relle, durable et plus longue chance par la gurison (lire les tmoignages de mdecins en annexe). Nous devons nous souvenir que nous sommes vibrations (comme toutes choses dans lunivers). Nous sommes constitu de vibrations de longueur donde et damplitudes tellement varies et variables que nous nous dsaccordons nous-mmes. Mais nous sommes galement en mesure de nous rendre lharmonie, et le Qi Gong (entre autres) peut nous y aider.

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    Extraits de : Qi Gong de Yves Requena, d. Trdaniel

    (pages 13 99) Qi Gong du Dr Zller J. , d. Dangles

    (pages 100 102) Energie vitale et autogurison de Mantak Chia, d. Dangles

    (pages 103 161)

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    La respiration de base au Dan Tian Positions On peut choisir parmi les positions suivantes : tendu sur le dos, tendu sur le ct, assis sur une chaise ou sur le sol, debout.

    La position la plus adquate est la position assise, au bord d'une chaise. Mais il vaut mieux s'entraner dans toutes les positions. Localisation du Dan Tian Le Dan Tian est localis 4cm au-dessous du nombril, sur la ligne mdiane, soit plus ou moins deux travers de doigts. Il correspond, en acupuncture, au point Qihai (6VC), ou au Hara des Japonais. Pour s'aider le localiser, on peut mettre la pointe du pouce sur le nombril, les autres doigts placs plat sur le bas-ventre. Globalement, le point est situ l'angle du pouce et de l'index. Le lieu exact ne se trouve pas sur la peau mais 3 ou 4 centimtres l'intrieur du corps. Certains le placent au 1/3 antrieur de la distance ventre - colonne vertbrale, d'autres au 1/3 postrieur (fig.1). Le mieux est de sentir soi-mme son centre de gravit, de le situer mentalement. Fig. 1 Respiration Au dbut, on respire normalement sans se proccuper de modifier en quoi que ce soit le rythme respiratoire. l'inspiration on imagine le souffle, le Qi de l'air qui entre par les narines, descend

    l'intrieur dans le thorax, puis le ventre et remplit le Dan Tian. l'expiration, ce Qi repart en sens inverse et ressort par les narines.

    On utilise la respiration abdominale normale : l'inspiration, le bas de l'abdomen se gonfle. On fait en sorte de ne pas laisser la cage

    thoracique se dvelopper. l'expiration, l'abdomen se rtracte (fig.2 en fin de chapitre).

    Concentration On garde toute son attention sur la rgion du Dan Tian ; le reste du corps se dtend compltement ; le mental est apais. On peut s'aider en visualisant une boule d'nergie lumineuse de la grosseur d'une noix ou d'une balle de ping-pong dans le Dan Tian. Utilisation Il est important de commencer l'entranement au Oi Gong en pratiquant cette simple respiration, en dehors des mouvements, pendant quelques semaines ou quelques mois, jusqu' ce que l'on sente

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    quelque chose , l'nergie prsente, la chaleur, un mouvement dans le Dan Tian. Cela constitue Retuan . Au fur et mesure que cette sensation est nette, cette respiration doit s'appliquer naturellement, sans ostentation ni rigidit, dans tous les exercices, que l'on soit debout, assis ou couch. L'tape suivante Dans l'tape suivante, on allonge progressivement l'inspiration et l'expiration pour faire des respirations plus lentes, plus compltes. Ensuite on peut s'exercer inverser la respiration, en rentrant le ventre l'inspiration et en respirant par la base des ctes. Puis, l'expiration laisser l'abdomen se dilater vers le bas en poussant sur le diaphragme. Cela s'appelle la respiration paradoxale. En respiration paradoxale, on peut aussi s'exercer retenir le souffle aprs l'inspiration pendant quelques secondes, jusqu' une minute. Ensuite l'expiration doit tre lente, normale. Respiration normale ou paradoxale, cette respiration au Dan Tian doit tre maintenue pendant les exercices de Qi Gong. Lorsqu'elle est pratique comme but en soi, en mditation, elle porte le nom de nourrir le principe vital , et la chaleur ressentie au dpart se nomme dmarrer le feu . Cette technique, si elle est pratique en demi-lotus, le menton rentr, la tte suspendue, la main droite sous la main gauche et les pouces joints, la langue touchant le palais, reproduit la posture et la respiration du Zazen. Le Zazen constitue l'unique exercice des moines Zen japonais, et c'est la base recommande pour la pratique des arts martiaux japonais. Pendant le Zazen les yeux sont mi-clos et regardent un mtre devant soi. Toute la concentration doit s'exercer sur la vrification de la posture et la position des pouces, du menton, de la langue, et sur la bonne excution de la respiration. Une encyclopdie de Qi Gong en 22 volumes, dite Tawan, inclut et dcrit le Zazen. Effets de la respiration au Dan Tian Cette technique a t baptise actuellement du nom moderne de Qi Gong de vitalisation ou de dynamisation . Travailler sur Dan Tian, c'est en effet travailler sur Yuan - Jing, l'nergie originelle et ancestrale du Ciel Antrieur; c'est fortifier Ming men, le rein-Yang. Or le rein-Yang est le fondement du Yang primordial de l'organisme. C'est pourquoi l'exercice est considr comme trs tonifiant, Cela me rappelle une anecdote sur le Zazen. Elle se situe en 1970 ; une des adeptes qui suivait le stage de Matre Deshimaru auquel je participais, avait accumul tellement d'nergie qu'au troisime jour elle explosa. Comme elle faisait de l'escrime, elle se saisit du bton du matre et se mit le faire tournoyer, simulant l'attaque, l'esquive, portant des coups, un peu comme le capitaine Haddock dans le secret de la licorne. Ming Men tonifi peut conduire, en effet, des symptmes de feu de Ming Men que tout acupuncteur ou toute personne avertie reconnatra en lui : excitation et tremblements de tout le corps aprs la sance, excitation psychique et troubles du sommeil avec difficult s'endormir ou rveil trs matinal, chaleur dans le ventre, voire maux d'estomac et apptit impulsif car on dit que Ming Men rchauffe l'estomac, et l'on doit savoir que parmi les hormones de la surrnale, l'adrnaline est hyperglycmiante, et le cortisol fait scrter l'acide chlorhydrique de l'estomac. De tels effets peuvent survenir au dbut de la pratique du Qi Gong si l'on ne prend pas certaines prcautions. Mais tout rentre dans l'ordre rapidement moyennant quelques astuces. Ce sont l les quelques piges du dbut, mais la mthode du Qi Gong les djoue si on sait respecter les rgles du jeu. A ce moment l, on a tous les avantages : vitalit, rsistance la fatigue, ralentissement du vieillissement, sans en avoir les effets secondaires.

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    La mthode du Qi Gong enseigne un truc pour renforcer immdiatement la sensation au Dan Tian, ainsi qu'un autre exercice pour harmoniser et rpandre immdiatement l'nergie accumule afin de ne pas encourir le type d'inconvnient mentionn ci-dessus. Ces deux techniques sont l'eau cleste et la rpartition de l'nergie . La position de la langue est galement un point fondamental dans la pratique de la respiration en Qi Gong. Cette mme position est retrouve dans le Zazen. Leau cleste La salive a des pouvoirs importants que ne mconnaissaient pas les Taostes. Que l'on songe au rflexe animal de lchage des blessures ou de toilettage des flins. On peut voquer aussi chez l'homme le pouvoir de gurir; dans l'Evangile il est dit que le Christ mettant de sa propre salive sur les infirmits des personnes, les gurissait par miracle. Les Taostes avaient l'habitude de cracher dans leurs mains avant de les frotter l'une contre l'autre et commencer l'auto-massage du visage et des mridiens dcrits plus loin dans le chapitre sur les massages. Cette pratique est tombe aujourd'hui en dsutude. Inversement, la salive peut tre projete dans un but ngatif : pour insulter quelqu'un on lui crache la figure, et pour jeter un sort, on crache parterre. La physiologie chinoise, en distinguant, comme on l'a vu, deux sortes de salive, apporte ses explications. La salive paisse secrte par les reins et contenant le Jing normalement stock dans les reins, est pleine de l'essence vitale de l'individu, de son pouvoir . Aussi les ,Taostes recommandaient d'viter de cracher tort et travers, car cracher trop souvent fait perdre de son essence vitale disaient-ils. Les acupuncteurs traditionnels avaient aussi coutume de placer les aiguilles dans leur bouche et de les enduire de salive avant de les enfoncer dans la peau de leurs patients ; ceci l'poque o les microbes et surtout les virus ne s'taient pas trop dvelopps. Aujourd'hui, l'acupuncteur se satisfait... et son patient aussi, de sortir les aiguilles de son strilisateur. Le Jing contenu dans la salive, donc l'essence Yin ou Yang de la femme ou de l'homme, est chang dans le baiser amoureux, surtout au moment o il est mis, c'est dire pendant l'acte sexuel et notamment au moment de l'orgasme. Dans la pratique de l'eau cleste , le Jing de la salive paisse Hua est utilis pour ensemencer le Dan Tian, crer le germe de la masse du Jing que l'on va extraire du rein et amener au Dan Tian pour l'enrichir de l'essence de l'air capte par la respiration. La langue est appele le bourgeon du coeur , et est relie cet organe. Son symbole est le dragon. C'est pourquoi l'eau cleste est appele aussi le dragon remue la mer . Technique commencer par tourner la langue autour des gencives et des dents, 9 fois dans un sens puis 9

    fois dans l'autre. ensuite tourner la langue 9 fois l'intrieur des dents dans un sens puis 9 fois dans l'autre.

    Au total, cela fait 36 tours. saliver en mobilisant la langue comme pour prparer un crachat. garder toute la salive dans la bouche, la diviser en trois parties gales qu'on avale

    successivement en se concentrant sur la descente dans le Dan Tian pour crer cet endroit une accumulation de Qi.

    on peut aider le procd en visualisant une lumire; la salive est envoye en mme temps que la lumire.

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    Utilisation Les exercices de respiration en Qi Gong doivent toujours commencer par l'eau cleste pour dvelopper le Dan Tian. Le matin jeun, on doit commencer par l'eau cleste pour nettoyer et purifier tous les flegmes le long du tube digestif. Au pralable, il est conseill de se rincer la bouche avec de l'eau sale. Le sel est la saveur du rein et de llment EAU. Cette saveur stimule l'activit du rein, et dans la bouche, la scrtion de cette salive paisse. Remarques Au dbut de la pratique de l'eau cleste , notamment jeun, on peut ressentir quelques nauses provoques par des zones rflexes des gencives, surtout quand elles ne sont pas en bon tat. Puis ce phnomne rentre rapidement dans l'ordre. Au dbut galement, il peut arriver de passer par une priode o la salive est plus paisse et collante ; on s'en aperoit dans la conversation. Puis ce phnomne disparat. La rpartition de lnergie Pour viter le phnomne d'excitation du Qi Gong, toute sance de Qi Gong et de respiration doit s'achever par la rpartition de l'nergie, en tournant par la pense le Qi dans le Dan Tian, 36 fois dans le sens des aiguilles d'une montre, et 24 fois en sens inverse, puis en massant le Dan Tian et en tapotant les reins et le Dan Tian avec les poings. On termine ensuite, si possible, par le massage gnral de fin de Oi Gong. Le sens de cette visualisation est invers chez la femme : 36 fois dans le sens anti-horaire et 24 fois dans le sens horaire. Le sens horaire est dtermin comme si l'on tait en face de son ventre et que l'on lise une montre colle contre le ventre (fig.3).

    fig. 3 Le Qi Gong est une voie de l'quilibre : on dveloppe l'nergie Yang, on la transforme, on la rpartit pour nourrir le corps. Aussi l'tape de rpartition de l'nergie est-elle aussi importante que le fait de cultiver cette nergie. Si cette phase est nglige, on n'est pas l'abri des effets secondaires, et on perd mme le bnfice de la technique.

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    La position de la langue Dans la pratique du Qi Gong, la position de la langue est la mme que dans le Zazen : la pointe de la langue doit toucher le palais. Cette position est appele Dachiao qui signifie construire le pont . Le pont tabli c'est celui entre les deux mridiens Du Mai et Ren Mai (fig.4). Le Du Mai finit au point d'acupuncture Renzhong (26VG), sur la peau, d'o il pntre dans les gencives aux points Duidan (27VG) et Yinjiao (28VG). La langue est donc place derrire ces points, contre les dents du dessus. Le Ren Mai finit au point Chengjiang (24VC) situ dans le pli mentonnier, et de l merge dans la gorge, la bouche et la langue (fig.5).

    Fig. 4 Fig. 5 La jonction, le courant entre les deux, est tabli par la langue lorsqu'elle vient au contact de la vote cleste , du palais. Espce de petit centre nergtique ou chakra, en correspondance avec le sommet de la tte et l'piphyse par un mridien secondaire, cette vote du palais est nomme Tian Chi par les Taostes, ce qui signifie tang cleste . Les points Renzhong (26VG) et Chengjiang (24VC) sont trs importants en acupuncture. Le point Renzhong (26VG) est indiqu dans la plupart des maladies psychiatriques : il porte le surnom de centre de l'homme . Il est impliqu dans le traitement des folies des cent maladies mles . Renzhong (26VG) ainsi que Chengjiang (24VC) sont galement employs en acupuncture pour redresser les dplacements vertbraux de quelque tage qu'ils soient. L'ide est que, en piquant ces points, on induit la communication entre le Yang de l'organisme vhicul par le Du Mai la face postrieure du tronc, et le Yin vhicul par le Ren Mai la face antrieure. C'est donc une correction ostopathique globale qui est induite par ce procd. Donc, en faisant la jonction entre Du Mai et Ren Mai, on harmonise la circulation des liquides, on harmonise aussi Fig.6 celle du Qi, du Yin et du Yang de l'organisme qui se jettent dans ces deux grandes rivires. Deux autres points sont stimuls quand on place ainsi la langue contre le palais, en tirant quelque peu le frein de la langue. Ces points sont situs de part et d'autre du frein, et sont nomms, encore aujourd'hui en acupuncture Jinjin : salive d'or et Yuye : liquide de jade . Ces termes se

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    rapportent de toute vidence l'alchimie taoste. Le jade est synonyme de Jing dans la physiologie taoste et l'acupuncture (fig.6). La technique taoste de l'eau cleste se nomme d'ailleurs bouillon de jade lorsque la salive est avale et envoye au champ de cinabre infrieur. Lors des techniques de mditation o i1 y a retour de l'essence vritable et rparation du cerveau, on dnomme alors ce liquide liqueur de jade. Positionner la langue en Dachiao pour tablir le pont, est une faon douce, dans le style taoste, qui quivaut une manoeuvre plus brutale excute par certains adeptes du Hatha Yoga indien en vue du mme but, C'est dans le livre de Thos Bernard Hatka-Yoga qu'on peut lire la technique du cisaillement du frein de la langue. En y mettant les semaines ncessaires pour ne pas se blesser, le yogi devait l'aide d'une pine d'alos, cisailler progressivement le frein de la langue jusqu' ce qu'elle puisse jouir d'une grande mobilit et tre capable de pouvoir obturer l'orifice oesophagien, contrlant ainsi la dglutition. Le Hatha Yoga Pradipika, classique du yoga, expose cette technique nomme Khecari Mudra, littralement qui se meut dans l'espace , donc en correspondance avec le centre nergtique du coeur qui gouverne l'espace, le Anahata Chakra. Khecari est encore appele le chakra du Ciel , rapprocher du Xuanying des Taostes qui se trouve derrire la luette. Lorsque l'on place la langue sur le palais, ce point se trouve automatiquement ouvert selon le matre taoste Zhao Bi Chen. Ainsi la pratique taoste du retour de l'essence vritable est comparer au texte qui fait suite la description de la technique indienne de Yoga : le yogi dont la langue est ainsi recourbe vers le haut, s'il demeure ferme dans cette position, obtient de boire le soma (nectar lunaire, lixir d'immortalit), celui qui intercepte ainsi le nectar qui tombe goutte goutte, depuis la tte jusqu'au lotus 16 ptales, Anahata, est libr de toutes les maladies et vit trs longtemps . Ce nectar est comparable donc cet lixir d'immortalit ou bouillon de jade des Taostes. On peut se demander quelle civilisation a influenc l'autre, et les historiens peuvent sans doute y rpondre. Mais ce qu'il semble important dans les techniques de respiration, travers les deux cultures, c'est ce contrle de la dglutition. Dans la respiration embryonnaire dont on parle plus loin, l'adepte doit laisser la bouche se remplir de salive, puis l'avaler avec parcimonie. Dans la pratique quotidienne du Qi Gong, au cours des respirations, il est recommand d'avaler la salive seulement la fin de l'inspiration. Technique Faire toucher avec la pointe de la langue la partie suprieure de la gencive, l'intrieur, au

    niveau des incisives, la jonction avec le palais. Il peut y avoir d'autres positions de la langue : le sommet du palais ou l'arrire du palais.

    Sauf dans des techniques spciales, la langue ne doit pas forcer vers l'arrire et se fatiguer. Le pont doit tre au contraire recherch naturellement. Mantak Chia conseille de chercher sa place en ttant la rgion de bavant du sommet du palais, devant, derrire, droite, gauche, jusqu' ce que l'on soit l'aise. Le point atteint s'appelle Tian Qi : l'tang du ciel , ou encore Lung Chuan: dragon du printemps .

    Placer la langue le plus souvent possible dans cette position pendant la pratique du Qi Gong, et imprativement pendant les respirations.

    Dglutir le moins souvent possible, et de prfrence la fin d'une inspiration. Remarques Rester naturel et ne pas se crisper sur la technique, cela vient tout seul avec la pratique. Au dbut, la langue se fatigue rapidement. Mais ce muscle s'habitue vite, et par la suite, l'on se surprend souvent, comme tous ceux qui pratiquent le Qi Gong depuis un certain temps, maintenir la langue dans cette position en dehors des exercices, dans la vie courante.

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    La respiration condense des six portes Cet exercice de respiration concerne aussi les mouvements du corps. C'est un exercice de base qui prolonge l'exercice de respiration au Dan Tian . Dans ce dernier, le Dan Tian tait li au souffle de l'air inspir par le nez, sensibilis et senti comme Qi externe. Ici, le Qi externe est absorb, non seulement dans l'air, mais aussi dans le milieu ambiant par toutela surface du corps, les paumes des mains et les plantes des pieds. En mme temps, il permet de relier le Dan Tian au prine, centre nergtique important, ainsi qu'aux quatre membres. C'est le point de dpart pour prendre conscience de la circulation du Qi dans les quatre membres, convergeant vers Dan Tian et manant de lui. Technique :

    a) prparation Se pratique debout ou assis. Dans l'entranement du matin, prfrer la position debout. Commencer toujours par l'eau cleste , puis Respiration abdominale sur le mode paradoxal : inspirer en rentrant peine le ventre,

    expirer en le relchant doucement. Ces mouvements du ventre sont peine perceptibles pour un observateur extrieur.

    La respiration est calme, lente et naturelle. On ne doit pas entendre sa propre respiration. Mouvement du corps :

    En position assise, on se contente de placer les mains sur les cuisses, paumes vers le ciel, sans bouger. Debout, les pieds sont carts de la largeur des paules, les genoux lgrement flchis. Par un mouvement harmonieux du corps et des bras, l'inspiration, on se relve lgrement en tendant un peu les genoux et en rapprochant les mains ouvertes vers le Dan Tian. A l'expiration, on flchit nouveau les genoux, et le corps descend un peu tout en cartant les bras du corps, mais pas trop : un deux travers de main environ. Revenir nouveau l'inspir, arrondir les angles (fig.7 a et b).

    En se rapprochant, les mains se font face jusqu' se frler, juste devant le Dan Tian. En s'loignant, les mains sont dos dos. La transition est arrondie, douce, harmonieuse ; les doigts sont dtendus et libres comme si on nageait au ralenti dans l'air.

    Le corps est trs dtendu ; on est absorb dans sa concentration en Yishou. Se concentrer la fois sur l'air s'accumulant dans le Dan Tian et sur la sensation dans les

    mains : frlement de l'air, rchauffement et picotement.

    Fig. 7a Fig. 7b

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    b) Les 2 portes (fig. 8) Tout en maintenant la concentration prcdente, on ajoute celle du Qi dans les 2 portes : A l'inspiration, imaginer que l'air et le Qi entrent en mme temps par le nez et par l'anus

    pour aller dans le Dan Tian. A l'expiration, ils ressortent par le mme chemin, en sens inverse.

    Pour intensifier le phnomne, on contracte le prine, on relve l'anus doucement pendant l'inspiration et on le relche pendant l'expiration.

    Fig. 8 Fig. 9

    c) Les 6 portes (fig. 9) C'est seulement quand on est bien l'aise avec les 2 portes, qu'on ajoute les 4 suivantes : les paumes des mains et les plantes des pieds : A l'inspiration, on imagine le Qi entrer par les paumes et les plantes, suivre les membres,

    passer dans le tronc et rejoindre le Dan Tian. A l'expiration, le Qi emprunte le chemin inverse. On pratique les 6 portes en mme temps.

    Utilisation Cette respiration a une triple utilit : en Qi Gong, dans les arts martiaux, en mdecine. Dans le Qi Gong, la respiration condense sert renforcer la dynamisation de la respiration au Dan Tian, et prendre conscience de la circulation du Qi dans les membres. Elle renforce le Qi qui circule dans les mridiens, mais aussi dans tout le corps, muscles, peau, etc. La respiration condense charge les mains d'nergie, et cela constitue une excellente prparation, indispensable, avant de pratiquer les auto-massages des techniques de longvit, ou les auto-massages pour se soigner. Cet exercice relativement simple, peut tre pratiqu deux fois par jour et mme plus.

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    Dans les arts martiaux, la respiration condense est un des ducatifs de base pour sentir le Qi circuler dans les membres partir du Dan Tian. Le Qi revient au Dan Tian dans les mouvements de repli, de dfense. Il sort du Dan Tian vers l'extrmit des membres, l'attaque. C'est la premire tape de prise de conscience du Nei Dan qui, plus tard, aboutit aux projections du Qi dans les extrmits quand on porte les coups, et aux projections du Qi l'extrieur sur l'adversaire, sans porter de coups ; ou encore l'absorption du Qi de l'adversaire. En mdecine, cette respiration est le point de dpart du wai Qi, de l'mission du souffle par les mains pour soigner. Quiconque aura mass son propre visage ou des parties du corps comme les yeux, le ventre, sans avoir fait cette respiration pralablement, ou au contraire juste aprs, pourra sentir lui-mme la diffrence. L'entranement assidu, rgulier, apportera de plus en plus d'efficacit et de pouvoir de gurison en renforant la mobilisation du Qi et son extriorisation. Commentaires sur les respirations de Qi Gong De nombreux Chinois mentionnent aujourd'hui l'importance de pratiquer le Oi Gong pour exercer l'art de l'acupuncture. Quand on traite un malade par les aiguilles, l'nergie que l'on met dans l'aiguille vient du Dan Tian. Dans les hpitaux de Pkin, de Shangha, dans l'enseignement donn aux Occidentaux, on insiste sur la bonne position du poignet, libre, droit, pour que l'nergie ne reste pas bloque mais passe dans la main et l'aiguille. Plus l'acupuncteur a dynamis son Dan Tian et peut mobiliser son Qi, et plus il sera efficace dans son geste thrapeutique. En outre, la respiration condense par les 6 portes qui est facile faire, qui ne demande pas de place, qui peut se pratiquer au cabinet mdical entre deux patients, est trs utile au thrapeute pour se recharger afin de lui permettre de retrouver sa capacit de soigner. L'acupuncture est un Qi Gong. Je crois qu'il est important de raliser ce que cela veut dire. Quand on pique un malade, que cherche-t-on faire ? On cherche mobiliser le Qi du sujet, le rquilibrer, le dvier, le faire monter ou descendre, le renforcer ou le disperser. Ce Qi circule dans le corps mais le malade n'en est pas conscient ; il ne peut donc rien faire par lui-mme. On va l'aider. Habituellement, aprs avoir choisi les points et plac les aiguilles, l'acupuncteur les manipule lgrement jusqu' ce que le patient ressente et signale une sensation particulire dite Te Qi ou sensation propage du Qi . Cela indique que le Qi est mobilis comme on le souhaite. En ralit, on fait un Qi Gong la place du malade, en demandant en outre au Qi de se diriger ou d'augmenter ou de diminuer dans tel sens par rapport au diagnostic mdical. L'nergtisation des mains par le Qi Gong sera tout logiquement trs utile aussi dans les massages et la kinsithrapie, surtout si ces massages sont appliqus sur les mridiens et sur les points d'acupuncture comme dans les techniques japonaises de Shiatzu, Do-In, ou dans les techniques chinoises de Dao Yin et Tui Na. Ceci est bien entendu pris en considration en Chine. Dans le massage chinois, le Qi Gong est utile non seulement pour que les paumes soient vitalises durant le massage, mais galement pour mettre le Qi par les doigts sur les points d'acupuncture. Au cours d'une de mes rencontres avec Yang Jwing Ming, je demandai quelques explications techniques sur l'pe secrte du transport du Qi qu'il expose dans son livre, avec position de la main, index et majeur tendus, pouce et annulaire joints. Cette position est proche de celle de Li Hou Sheng lorsqu'il pratique les anesthsies chirurgicales. On doit utiliser une bougie et s'assurer qu'il n'y a aucun dplacement d'air dans la pice. On tend la main quelques centimtres, et on sentrane mettre le Qi partir du Dan Tian par les doigts, jusqu' obtenir un dplacement de la flamme, Le conseil prcieux de Yang Jwing Ming, c'est de visualiser le Qi arriv son but et non sa sortie du bout des doigts.

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    Ici commence l'entranement du Wai Qi : mettre le Qi pour soigner, technique dans laquelle Ma Chun et d'autres Chinois de Chine Populaire sont devenus matres. Les rsultats s'obtiennent aprs des annes de patience, et surtout de renforcement, de dynamisation du Dan Tian : la centrale atomique doit-tre charge. Ce n'est pas en utilisant le courant d'une pile de 9 volts qu'on peut clairer une maison. Le rsultat est proportionnel la quantit d'nergie gnrale dans le Dan Tian. C'est pourquoi le livre de Ma Chun commence par les techniques de dveloppement du champ de cinabre. Enfin, une autre utilisation vidente de cette matrise du Qi est en train de se dvelopper pour la pratique de l'ostopathie parmi les adeptes de la mthode. En dehors des applications externes, thrapeutiques et martiales, les respirations du Qi Gong sont dj des prambules la mditation. L'une d'entre elles, on l'a vu, constitue le pilier de l'cole bouddhiste Zen. Dans le Qi Gong classique, ces respirations prparent l'orbite microcosmique ou petite circulation , vritable pierre angulaire de tout le travail d'alchimie interne du Nei Dan Qi Gong, dont les applications sont la fois physiques, martiales, mdicales, spirituelles. Sur ce dernier point, l'orbite microcosmique est la prfiguration de la fameuse respiration embryonnaire, mditation de l'cole taoste. Prcisons toutefois avant d'aller plus loin, d'une part, que les respirations du Qi Gong peuvent n'tre pratiques que dans un but purement physique de vitalisation et d'amlioration de la sant, sans but spirituel. Et d'autre part, que les techniques de mditation elles-mmes sont quelquefois pratiques en dehors de leur contexte philosophique ou religieux, comme le Zazen de l'cole bouddhiste Mahayana du Japon qui a t enseign il y a quelques annes par Matre Deshimaru aux moines chrtiens.

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    Qi gong : positions debout

    Position n 1 : " debout en position de dpart " (fig. 1)

    1. les pieds sont rassembls, les jambes tendues sans rigidit. 2. la colonne vertbrale est droite comme dans la position assise, et surtout

    le sacrum tire vers le bas, le sommet de la tte tire vers le haut. 3. on laisse le poids du corps descendre vers le Dan Tian en relaxant bien

    tout le haut du corps sans flchir la colonne. 4. on dtend paules, bras, mains et doigts. 5. les yeux sont ferms ou mi-clos. 6. on recherche intrieurement son centre de gravit en prenant conscience

    des petites oscillations et du dplacement du poids du corps sur la plante des pieds, gauche et droite, vers l'avant, vers l'arrire, ou bien rparti.

    7. on cherche ainsi l'tat de relaxation parfaite. Lorsqu'on en approche, une chaleur commence se dvelopper dans le Dan Tian. C'est l qu'on prend conscience de la dynamique de l'immobilit absolue et de la recharge que procure cette position.

    fig. 1 Utilisation Cette position est appele "de dpart" parce qu'elle peut inaugurer les "8 pices de brocart" et l'enchanement du Tai Ji Quan. On l'utilise pour le Qi Gong de dynamisation en conduisant le Qi jusqu'au Dan Tian. Elle peut tre utile quand on veut se recharger et viter la fatigue d'une attente debout. Position n 2 : embrasser l'arbre (fig. 2 a, b, c et d)

    1. se tenir debout, les pieds bien plat et parallles, espacs de la largeur des paules. On dit que les orteils regardent l'infini.

    2. porter le poids du corps au point o les pieds sont perpendiculaires aux tibias, environ 4 cm. en avant du talon.

    3. flchir les genoux jusqu' ce qu'ils soient la perpendiculaire de la pointe des orteils.

    4. oprer une lgre rotation des deux genoux d'abord vers l'extrieur puis vers l'intrieur, comme si on vissait et dvissait, puis revenir la position initiale des genoux flchis.

    5. relaxer les hanches en descendant lgrement le bassin. Tout ceci permet la relaxation des membres infrieurs. Puis :

    1. contracter, mais sans forcer la partie la plus basse de l'abdomen pour la rentrer.

    2. fixer la pense sur l'anus. Il faut le soulever doucement, sans effort. fig. 2a 3. relcher la taille en tirant d'abord le dos puis en expirant. 4. rentrer un peu l'estomac et tourner les deux coudes vers l'extrieur. 5. redresser la colonne vertbrale.

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    Tout ceci permet la relaxation du tronc. Puis feindre d'embrasser un arbre :

    1. monter les bras l'horizontale et les arrondir. 2. relcher les paules. Il faut imaginer les deux bras qui tombent. 3. relcher les coudes. On doit avoir la sensation de quelque chose de suspendu aux coudes. 4. relcher les poignets et laisser tomber les doigts. 5. relcher les avant-bras : la pointe des coudes tourne vers l'extrieur, le dos des mains

    regarde devant, la paume est tourne vers le tronc, les paules sont tombantes. Les avant-bras doivent paratre incurvs comme si l'on voulait y poser un neuf. Cet arrondi figure l'arbre que l'on est en train d'embrasser, le tronc qui est droit tant "coll" au tronc de l'arbre.

    Tout ceci amne la relaxation des membres suprieurs. Puis :

    1. suspendre la tte. Il faut obtenir la sensation d'avoir la tte suspendue un fil par le point Baihui (20VG), sommet de la tte. fig. 2b 2. rentrer lgrement le menton. 3. baisser les paupires en laissant une lgre fente car si les yeux sont compltement ferms, il

    y a tension. 4. ou bien l'on regarde l'infini, le regard vague ne fixe rien. ou bien le regard se porte vers le

    bas, deux mtres devant soi, sans fixer 5. fermer doucement les lvres. 6. toucher le bout du palais avec la langue, sans forcer, au-dessus des incisives suprieures.

    fig. 2c fig. 2d Tout ceci permet la relaxation de la tte. Le relchement de la taille est le point le plus important car c'est lui qui permet la circulation de l'nergie vitale vers le Dan Tian. Utilisation Zhan Zhung Gong (embrasser l'arbre) est une position trs apprcie des Chinois, non seulement pour leur pratique personnelle, mais aussi pour " duquer " les Occidentaux et tester leur

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    motivation. Qui s'intresse au Qi Gong finit (ou commence) toujours par rencontrer un matre qui le place dans cette terrible posture et s'esquive pour dix minutes, une demi-heure ou une heure. En ralit, l'entranement dans cette position doit tre trs progressif. Cette position a pour but " d'apaiser le coeur et l'esprit ". Maintenue pendant 3 5 minutes, elle permet de rentrer efficacement dans la suite des exercices de Qi Gong, comme une espce de relaxation primordiale. La posture d'"embrasser l'arbre", peut se pratiquer comme exercice part entire pendant 20 30 minutes. Dans cette forme, on joue sur l'endurance, et la respiration est dirige vers le Dan Tian. La posture ajoute la respiration et l'induction du Qi dans le Dan Tian, reprsente la forme debout du Qi Gone de dynamisation. Cette forme est utilise en Chine actuellement pour fortifier les malades souffrant de maladies chroniques avec baisse de l'nergie vitale (voir 4me partie: Qi Gong en mdecine). Une application Wai Dan d'alchimie externe est enseigne par Mantak Chia, faisant de cette posture un ducatif pour les arts martiaux et une utilisation physique pour renforcer la sant. L'ducatif consiste tre pouss par un partenaire sur le ct gauche, sur le ct droit, par derrire hauteur du sacrum, ou de la llme dorsale, ou de la 7me cervicale, ou de l'occiput, puis par devant. L'adepte qui est en position d'" embrasser l'arbre " doit rsister ces pousses. Plus la position du corps est juste, plus la structure rsiste et la force de pousse est dvie et se perd dans le sol. L'utilisation pour renforcer la sant est un vritable massage interne par contraction des fascias. L'adepte respire par l'abdomen puis, aprs une expiration force, inspire par petites saccades des goules d'air par les narines, en contractant chaque fois et successivement le prine gauche, droite, antrieur, postrieur, l'abdomen, le haut de l'abdomen, puis en mobilisant le sacrum, les vertbres D11, C7, l'occiput, le sommet de la tte, puis il maintient un court instant les poumons pleins avant d'expirer, sans relcher la posture. Cette pratique est trs revigorante, tonifiante, et masse rellement les organes internes. Elle a nanmoins deux inconvnients : les saccades et les contractions vigoureuses peuvent bloquer le Qi selon les puristes de la mthode douce interne. Ceux-ci lui prfrent une lgre contraction de l'anus pendant l'inspiration et une concentration au Dan Tian pendant l'expiration. Position debout n3 (fig.3) C'est une variante de la position n2.

    les pieds ont le mme cart que la largeur des paules, toujours parallles ; les genoux sont galement flchis ; tous les points de concentration doivent tre vrifis.

    seule change la position des bras qui pendent le long du corps. Mais les bras et les avant-bras sont lgrement arrondis et un peu carts des aisselles " comme si l'on tenait un oeuf sous chaque aisselle ", ceci afin de respecter le principe d'arrondir les mouvements pour que le Qi circule plus facilement.

    Fig. 3 Utilisation Etant donn que cette posture est d'excution plus facile que la prcdente, elle peut tre choisie par les dbutants et les personnes ges.

    Position debout n4 (fig. 4 a et b) Cette position est galement une variante de la posture n2.

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    1. on carte les pieds d'une fois et demie deux fois la largeur des paules. 2. on plie les jambes pour prendre la posture du cavalier. 3. on doit bien prendre garde baisser le sacrum pour effacer la lordose lombaire. 4. les bras peuvent prendre diffrentes positions de difficult croissante :

    lre position : mains hauteur du Dan Tian (comme sur la photo) doigts carts. On

    imagine une balle d'nergie entre les bras et une balle d'nergie entre les mains. La balle d'nergie entre les bras est solidaire du Dan Tian. Ou bien l'on imagine une troisime balle d'nergie dans le Dan Tian.

    2me position : mains hauteur du Dan Tian mdian : le plexus solaire. 3me position: mains hauteur de la poitrine comme dans la position n2 "

    d'embrasser l'arbre ".

    fig. 4a fig. 4b fig. 5 Position debout n5 (fig. 5)

    1. mme position du corps que la n4, mais 2. les mains sont tenues parallles au sol, paumes vers le sol, ni trop recules ni trop avances

    par rapport au corps. Utilisation Cette position du corps et des mains apporte l'adepte le pouvoir d'mettre le Qi pour les arts martiaux ou la gurison. L'cole de Hsing I utilise cette position pour augmenter le pouvoir dans le combat. Une fois que cette position est matrise, ce qui veut dire avoir la capacit de la tenir une demi-heure ou une heure par jour rgulirement, l'adepte peut passer la position suivante, la plus difficile, qui consiste tre assis (dans le vide) les cuisses la perpendiculaire des jambes, le corps droit (fig.6). Comment sortir de la position debout (fig.7) Quelle que soit la position debout que l'on a adopte et pratique pendant quelques minutes, il ne faut pas cesser brutalement et se redresser, mais suivre le processus suivant :

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    rapprocher les deux pieds sans qu'ils se touchent compltement, tout en gardant les genoux

    flchis. ramener la main gauche sur le Dan Tian et la main droite sur la main gauche. C'est le point

    Laogong (8MC), centre de la paume qui doit tre sur le Dan Tian, et le Laogong de la main droite doit tre au-dessus du Laogong de la main gauche.

    pour les femmes, il faut inverser les mains : la main droite sur le Dan Tian et la main gauche sur la main droite.

    rester ainsi au moins une minute ou le temps de 6 respirations avant de se redresser lentement. Se redresser aprs une expiration et n'inspirer qu' la fin du redressement quand le corps est tout fait droit et les genoux tendus.

    facultativement, on peut secouer les jambes pour les dtendre.

    fig. 6 fig. 7

    Remarques importantes sur les positions debout : Les positions 1, 2, 3 et 4 servent indiffremment endurcir le corps, le fortifier en dveloppant le Qi fondamental de l'organisme. Si elles sont pratiques en plein air, elles permettent galement de capter les nergies de la nature. De ce fait, le Qi Gong statique ou Qi Gong debout revt une grande importance dans l'ensemble de la discipline. Les expriences thrapeutiques en Chine incluent trs souvent ces positions debout, y compris dans certains cas comme exercice exclusif pratiqu par les malades pour parvenir progressivement une pratique d'une heure par jour. Les rsultats se font sentir au bout de 15 jours et sont trs nets ou spectaculaires aprs 3 mois de pratique, notamment sur la vitalit gnrale des sujets et sur le pouvoir de dfense de l'immunit qui est trs largement stimul par ces postures . Ceci apporte la preuve de l'efficacit de ces positions pour augmenter le Zhen Qi, le Oi authentique. Cette efficacit connue depuis longtemps par les adeptes taostes, moines et lacs, a t utilise pour les arts martiaux ou pour la mditation. Le pratiquant doit retenir cet aphorisme taoste ancien : " pratiquer les postures debout c'est comme rcolter les herbes pour l'alchimie interne ".

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    C'est dire que cette nergie que lon cultive sera la base pour la pratique de la mditation taoste ou du Tai Ji Quan du HSing I. On doit garder constamment l'esprit cet aphorisme dans la pratique, et s'exercer quotidiennement en augmentant progressivement le temps de 3 5 minutes au dbut, jusqu' 15 minutes, puis 30 puis 60. On ne doit pas chercher augmenter plus d'une minute par semaine, voire par mois. 5 10 minutes reprsentent un temps moyen raisonnable pour une personne trs occupe. Le bnfice d'nergie vaut l'investissement. Pendant la posture, l'esprit doit tre maintenu calme, " comme un mur blanc ", et le mental serein et joyeux. Le visage et le regard peuvent esquisser un sourire. On doit chasser de l'esprit toute roccupation, souci, projet, etc. Bien entendu, les ides mergent dans la tte ; on doit les laisser passer sans les accrocher. Si, un quelconque moment, on se laisse distraire par l'une d'elles, on revient la concentration sur l'esprit calme et la position. Je compare volontiers cette pratique celle du Zazen : le got en est trs proche. Aprs la vrification des diffrents points de la position, le Yi (concentration) doit tre plac au Dan Tian ou bien au Yongquan (1R)(plante des pieds). Dans la tenue prolonge des positions debout, une chaleur peut tre ressentie dans le Dan Tian ou bien dans tout le corps. C'est un excellent signe que le corps est tonifi. On peut aussi profiter de la posture pour pratiquer l'orbite microcosmique . Ces positions debout peuvent apporter de bons rsultats pour se traiter de la dpression nerveuse quand celle-ci est lie une faiblesse de l'nergie, l'puisement et le dcouragement qu'on appelle aussi anergie ou psychasthnie. Dans les positions debout le dsir de mouvements peut aussi surgir le corps prend de lui-mme l'initiative de bouger, s'tirer, prendre des positions, se secouer ou trembler, se balancer. Ces signes sont naturels et on peut laisser faire. On rentre alors dans le Oi Gong spontan . La signification habituelle de ces mouvements ou tremblements est que l'nergie cherche dbloquer des barrages, passer. Ceci indique donc un effet curatif de l'nergie. Aprs quelque temps de pratique ces manifestations diminuent ou disparaissent. Certaines coles prconisent l'incitation au tremblement ou aux mouvements pour dbloquer l'nergie et la faire circuler. La prudence est recommander sur ce genre de pratique car un excs de ces mouvements au-del de la ncessit peut au contraire blesser le Qi et perturber l'quilibre. Des articles parus dans des revues chinoises posent la question : " le Qi Gong spontan est-il rellement spontan ? ". L'ide est que l'adepte ne doit jamais avoir l'impression de perdre totalement le contrle de lui-mme et qu'il doit pouvoir contrler les mouvements ou tremblements, soit immdiatement, soit au bout d'un certain temps. Il n'y a au contraire aucun danger la pratique assidue des positions debout si l'on respecte la progression et le langage naturel du corps. Aussi rbarbatives qu'elles peuvent paratre au profane ou au dbutant, ces postures deviennent agrables et trs plaisantes la pratique. Il convient alors d'viter la tentation de s'y consacrer exclusivement, mais d'quilibrer avec le Oi Gong en mouvement ou le Tai Ji Quan et la mditation.

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    Respiration cosmique C'est un mouvement enchan classique qui prolonge la respiration condense. Technique (planches pages suivantes)

    debout commencer d'abord par la respiration condense, puis inspirer en ramenant les mains du Dan Tian la hauteur du coeur (fig. a et b). expirer en les poussant vers l'avant, paralllement, poignets casss, paumes tendues vers

    l'avant (fig.1 12 c) inspirer en les ramenant hauteur de la poitrine, paumes tournes vers la poitrine (fig. d) expirer en montant lentement les bras vers le ciel, paumes vers le ciel (fig. e, f) inspirer en les redescendant vers le coeur, paumes vers le sol (fig. g, h). expirer en les tendant latralement, poignets casss (fig. i,j) inspirer en les ramenant vers la poitrine (fig. k, 1). expirer en les abaissant vers la terre, paumes diriges vers la terre (fig. m). donc, quand on expire, on pousse successivement les bras dans les quatre directions ; quand on inspire, on les ramne en contractant l'anus et en pensant concentrer l'nergie

    capte aux quatre coins du cosmos dans le Dan Tian. Utilisation L'ambiance de cet exercice est celle du Tai Ji Quan ; les mouvements sont lents, souples, arrondis ; il ne doit y avoir aucune rigidit ni dans les paules, ni dans le tronc, ni dans les hanches, ni dans les jambes, ni dans les genoux. Capter l'nergie des quatre directions, c'est en mme temps la sentir pendant les mouvements, notamment au niveau des mains et des bras qui nagent dans l'air. Cet exercice sert calmer le mental. On peut l'utiliser aprs un stress pour se dtendre et faire le vide . Il est prparatoire aux 8 pices de brocart , ou l'exercice Symbole du Tai Ji .

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    RESPIRATION COSMIQUE (1 de 2)

    a b c d

    e f g

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    RESPIRATION COSMIQUE (2 de 2)

    h i j

    k l m

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    Le symbole du Tai Ji

    C'est un mouvement prparatoire la pratique du Tai Ji Quan du style Chen. Technique (planche page suivante)

    debout, respiration normale au Dan Tian dans l'air, on dcrit avec un bras, devant soit, le mouvement qui reprsente le symbole du

    Tai Ji. quand un bras a fini le mouvement, l'autre dmarre : les deux mouvements doivent

    s'enchaner harmonieusement dans l'espace (fig. a, b, c, d, e, f). Utilisation C'est un ducatif de la coordination des bras avec l'mission du Qi depuis le Dan Tian. Excut rapidement, c'est un mouvement de parade qui peut tre suivi d'un mouvement d'attaque. Le Tai Ji est le symbole du principe binaire Yin-Yang. Le Yin-Yang dans le corps a t tudi travers la physiologie chinoise et l'acupuncture. Mais dans le mouvement du corps, le Yin-Yang se matrialise par les oppositions des gestes de monte et de descente, de dplacement vers la gauche et vers la droite, vers l'avant et vers l'arrire, de flexion et d'extension, par des gestes arrondis et d'autres tendus. C'est sur cette base thorique et sur la forme de dplacement des pas dans les sries d'enchanement que se fonde le Tai Ji Quan, la boxe du grand fate . Ce dplacement forme en effet au sol, le symbole du Tai Ji lui-mme.

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    Le symbole du Tai Ji

    a b c

    d e f

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    Les huit pices de soie Jake Fratkin tient cet exercice de Domingo Tiu, un matre de Tai Ji Quan et de Qi Gong qui, originellement, a t le disciple de Matre Way Sun Liao. Les 8 pices de soie sont une des diffrentes formes de Ba Duan Jin : les 8 pices de brocart dont l'origine historique revient au gnral Yen Feih, de la dynastie des Song, qui les aurait composes en simplifiant les 12 Yi Jin Jing de Boddhidharma (cf. historique). L'origine pourrait donc tre en partie taoste. Quoi qu'il en soit, trs tt les Taostes s'approprirent ces mouvements pour en faire une base du Nei Dan Qi Gong. Technique (planches pages suivantes)

    position de dpart : (fig.1) debout, pieds carts de la largeur des paules, bras le long du corps.

    monte des bras : en inspirant, les bras montent lentement, devant, parallles, au-dessus de

    la tte : les poignets restent dtendus, les mains sont pendantes jusqu' hauteur de la poitrine (fig.2). partir de l, elles se redressent, les doigts pointent lgrement et en mme temps, on monte sur la pointe des pieds pour arriver au maximum de hauteur (fig.3).

    descente des bras : en expirant, on amorce la descente des bras, toujours par devant, les

    mains descendant verticalement comme si elles glissaient sur une surface lisse ; cela s'appelle en lissant le rideau de soie (fig.4). Quand les bras sont l'horizontale, hauteur de la poitrine, on redescend progressivement sur les talons et l'on baisse encore les mains jusqu'aux cuisses tout en flchissant lgrement les genoux (fig.5, 6). on rpte la monte et la descente 5 10 fois.

    sparer les mains : la fin de la dernire descente des bras, en inspirant, on remonte les

    mains hauteur de la taille (fig.7). En expirant, la paume de la main gauche va tourner autour de la taille en la frlant, vers l'arrire, et descendre le long du sacrum tout en se retournant comme pour caresser le sacrum avec le dos de la main. En mme temps, la paume de la main droite monte en frlant le plexus et la poitrine. A partir de l, elle va se retourner pendant que le bras s'tend, la main lgrement casse au-dessus de la tte (fig.8 12). En inspirant, on amorce le mouvement en sens inverse : le bras droit descend, la paume se retourne pour frler le visage, le cou, la poitrine jusqu' la taille ; la main gauche remonte jusqu' la taille, la paume se retourne, et en frlant la taille revient devant l'ombilic (fig.13). Les mains se croisent hauteur de l'ombilic et repartent en changeant de ct, la main gauche monte tandis que la droite descend (fig. 14 18). 5 10 fois de chaque ct.

    torsion : au moment o les mains sont devant l'ombilic (fig.19), les pieds s'cartent

    lgrement et les genoux flchissent un peu plus pour prendre la position du cavalier. Le bras gauche se plie davantage, la main monte ainsi hauteur du plexus solaire, tandis que le bras droit part vers la gauche et va se tendre 45 par rapport l'axe du corps ; le regard suit le mouvement de la main; la main est redresse (fig.20, 21). Puis le bras droit se replie naturellement et le gauche s'tend vers la droite, suivi par les yeux (fig.22, 23). quand on ramne le bras, on inspire ; mi-chemin, quand on commence se concentrer sur l'autre bras qui s'tend et qu'on le suit du regard, on expire. : 5 10 fois de chaque ct. (Ce mouvement voque le coup de poing avant du karat mais avec torsion du tronc).

    torsion vers l'angle oppos arrire : on enchane avec une torsion plus grande du tronc : le

    bras droit, au lieu de prendre une direction de 45 par rapport l'axe du corps, va prendre

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    une direction de 135 (fig. 24, 25). la tte va tourner encore plus pour que le menton se place au-dessus de l'paule gauche ; les yeux, au lieu de suivre la main vont regarder dans l'angle oppos au bras tendu par rapport l'axe du corps. on revient lentement en repliant le bras droit et on change de ct (fig.26, 27). Mme respiration que dans le mouvement prcdent. 5 10 fois.

    mlanger le Ciel et la Terre : la fin d'une torsion, revenir de face en laissant descendre les

    bras le long du corps tout en rassemblant lentement les deux pieds (fig.28,29,30). En inspirant, monter les bras au-dessus de la tte en passant par les cts (fig.31, 32). En expirant, poser la main droite sur la gauche, et descendre les bras, paumes diriges vers le bas, comme si on enfonait quelque chose dans le sol ; on descend jusqu'au sol si possible, sans flchir les genoux ou peine. C'est le mouvement d'enfoncer le pieu dans la terre (fig.33, 34). En inspirant, remonter les mains jusqu' la poitrine, la gauche sous la droite, les paumes vers le haut (fig.35, 36). En expirant, les mains toujours dans la mme position, retourner les paumes vers le ciel et tendre les bras au-dessus de la tte. C'est le mouvement remonter la terre . (fig.37, 38) En inspirant, descendre les mains hauteur de la poitrine tout en retournant les paumes vers le bas. En expirant, descendre nouveau jusqu'au sol. Monte et descente 5 10 fois.

    faire le chien : finir le mouvement prcdent les bras au-dessus de la tte. Enchaner en descendant les bras par devant, en les croisant, tout en expirant et en cartant les pieds largement (un peu plus que la largeur des paules) (fig.39, 40). Plier les jambes, cuisses peu prs l'horizontale, sortir les fesses sans cambrer les lombaires, et placer la main gauche sur le genou droit et la main droite sur le genou gauche (fig.41). Sans dplacer le poids du corps qui reste bien rparti sur les deux jambes, dplacer le bassin vers la gauche en inclinant la tte sur l'paule gauche (fig.42, 43). Puis dplacer le bassin vers la droite en inclinant la tte sur l'paule droite (fig.44). On inspire en dplaant le bassin d'un ct, et on expire en le dplaant de l'autre ct. On doit sentir des points de tension : les cervicales et surtout le sacrum qui tire et joue sur l'articulation sacro-illiaque. 5 10 fois de chaque ct.

    tirer l'arc : sur une inspiration, enchaner en se redressant tout en levant les bras par les cts jusqu'au dessus de la tte, et en rassemblant les pieds l'cart des paules (fig.45, 46). Puis en expirant, descendre les bras en cartant la jambe droite et en faisant une torsion du tronc pour regarder du ct droit; en mme temps, plier la jambe droite pour porter le poids du corps sur cette jambe. Avec les bras, on simule le port d'un arc : l'avant-bras droit est vertical et tient l'arc ; l'avant-bras gauche est horizontal, le coude relev, et tient la corde (fig.47). En inspirant, passer le poids du corps sur la jambe gauche tout en dplaant le bras gauche l'horizontale jusqu' ce qu'il soit tendu gauche (fig.48). En expirant, descendre le bras droit en arc de cercle pour l'amener pli hauteur de la main gauche, en tendant l'arc de l'autre ct (fig.49, 50, 51). 5 10 fois de chaque ct.

    rebondir sur les talons : enchaner en rassemblant les jambes, le tronc en position normale,

    les bras le long du corps (fig.52, 53). On se tient debout, bien droit mais sans raideur. Rebondir 3 fois sur les talons (fig.54, 55). Sentir la vibration branler tout le corps, qui reste souple.

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    Utilisation Les 8 pices de soie forment un exercice extraordinaire qui assouplit et fortifie le corps par la circulation du Qi. Il joue sur les huit directions de l'espace, plus le haut et le bas : le znith et le nadir. Les huit directions sont rattaches au huit trigrammes et donc la tradition du Yi Jing. Sur le plan corporel, ces huit trigrammes sont en correspondance avec les huit mridiens curieux. Mais les 8 pices de soie font travailler aussi les mridiens par deux, en tant que grands mridiens : Tai Yang, Shao Yin, Shao Yang, Jue Yin, Yang Ming, Tai Yin. Pour en tirer le plus grand bnfice, il est recommand de pratiquer cet exercice aprs la respiration au Dan Tian , ou bien aprs la respiration condense des 6 portes . Il est possible alors, quand on possde bien l'enchanement, de pratiquer la respiration condense des 6 portes pendant les mouvements. Plus l'esprit est calme et absorb dans le travail de circulation du Qi, plus l'exercice est efficace sur un plan subtil. Quand on pratique correctement les 8 pices de soie , on sent un changement en soi la fin de l'exercice, il s'est pass quelque chose de profond dans l'nergie. Dans la tte et dans le corps, on dirait qu'il y a eu une petite rvolution, qu'on a fait le mnage et que tout est propre, en ordre et bien rang, C'est savoureux. Des variantes des 8 pices de soie existent. Elles sont en gnral plus classiques et plus couramment pratiques : l'une debout (Ba Duan Jin debout), l'autre assise (Ba Duan Jin assis). La description des n 8 pices du Ba Duan Jin qui suit va permettre d'claicir un peu plus les effets de certains mouvements des 8 pices de soie .

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    Les huit pices de soie (1 de 8)

    1 2

    3 4

    5 6

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    Les huit pices de soie (2 de 8)

    7 8 9

    10 11 12

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    Les huit pices de soie (3 de 8)

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