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Combray (d'après le nom littéraire donné par Proust à son village d'enfance, Illiers, rebaptisé après sa mort Illiers-Combray) est un petit ensemble qui ouvre La Recherche du Temps Perdu. Le narrateur, adulte, songe aux différentes chambres où il a dormi au cours de sa vie, notamment celle de Combray, où il passait ses vacances lorsqu’il était enfant. Cette chambre se trouvait dans la maison de sa grand- tante : « La cousine de mon grand-père — ma grand-tante — chez qui nous habitions… » Le narrateur se souvient à quel point l’heure du coucher était une torture pour lui ; cela signifiait qu’il allait passer une nuit entière loin de sa maman, ce qui l’angoissait au plus haut point : « …le moment où il faudrait me mettre au lit, loin de ma mère et de ma grand-mère, ma chambre à coucher redevenait le point fixe et douloureux de mes préoccupations. » Pendant longtemps, il ne se souvint que de cet épisode de ses séjours dans la maison de sa grand-tante. Et puis, un jour, sa mère lui proposa une tasse de thé et des madeleines, qu’il refusa dans un premier temps puis finit par accepter. C’est alors que, des années après son enfance, le thé et les miettes du gâteau firent remonter toute la partie de sa vie passée à Combray : « … et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé. » Cette partie de la vie du narrateur n’était pas seulement marquée par le drame du coucher. Elle fut l’occasion de s’éveiller aux sens (l’odeur des aubépines, la vue de la nature autour de Combray, lors de promenades familiales), à la lecture (les romans de Bergotte, auteur fictif qui d'ailleurs sera lui-même un personnage du roman) ; le narrateur se promène de part et d’autre de Combray avec sa famille : du côté de Méseglise, ou du côté de Guermantes si le temps le permet. Il adore sa mère et sa grand-mère, mais plus globalement, sa famille apparaît comme un cocon dans lequel le narrateur enfant se sent heureux, protégé et choyé. Un amour de Swann est une parenthèse dans la vie du narrateur. Il y relate la grande passion qu’a éprouvée Charles Swann (qu'on a rencontré dans la première partie comme voisin et ami de la famille) pour une cocotte, Odette de Crécy. Dans cette partie, on voit un Swann amoureux mais torturé par la jalousie et la méfiance vis-à-vis d’Odette. Les deux amants vivent chacun chez eux, et dès que Swann n’est plus avec son amie, il est rongé par l’inquiétude, se demande ce que fait Odette, si elle n’est pas en train de le tromper. Odette fréquente le salon des Verdurin, couple de riches bourgeois qui reçoivent tous les jours un

Combray

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Combray(d'aprs le nom littraire donn par Proust son village d'enfance, Illiers, rebaptis aprs sa mortIlliers-Combray) est un petit ensemble qui ouvreLa Recherche du Temps Perdu. Le narrateur, adulte, songe aux diffrentes chambres o il a dormi au cours de sa vie, notamment celle deCombray, o il passait ses vacances lorsquil tait enfant. Cette chambre se trouvait dans la maison de sa grand-tante:La cousine de mon grand-pre ma grand-tante chez qui nous habitionsLe narrateur se souvient quel point lheure du coucher tait une torture pour lui; cela signifiait quil allait passer une nuit entire loin de sa maman, ce qui langoissait au plus haut point:le moment o il faudrait me mettre au lit, loin de ma mre et de ma grand-mre, ma chambre coucher redevenait le point fixe et douloureux de mes proccupations.Pendant longtemps, il ne se souvint que de cet pisode de ses sjours dans la maison de sa grand-tante. Et puis, un jour, sa mre lui proposa une tasse de th et desmadeleines, quil refusa dans un premier temps puis finit par accepter. Cest alors que, des annes aprs son enfance, le th et les miettes du gteau firent remonter toute la partie de sa vie passe Combray: et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidit, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de th.Cette partie de la vie du narrateur ntait pas seulement marque par le drame du coucher. Elle fut loccasion de sveiller aux sens (lodeur desaubpines, la vue de la nature autour de Combray, lors de promenades familiales), la lecture (les romans de Bergotte, auteur fictif qui d'ailleurs sera lui-mme un personnage du roman); le narrateur se promne de part et dautre de Combray avec sa famille: du ct de Mseglise, ou du ct de Guermantes si le temps le permet. Il adore sa mre et sa grand-mre, mais plus globalement, sa famille apparat comme un cocon dans lequel le narrateur enfant se sent heureux, protg et choy.Un amour de Swannest une parenthse dans la vie du narrateur. Il y relate la grande passion qua prouveCharles Swann(qu'on a rencontr dans la premire partie comme voisin et ami de la famille) pour une cocotte,Odette de Crcy. Dans cette partie, on voit un Swann amoureux mais tortur par la jalousie et la mfiance vis--vis dOdette. Les deux amants vivent chacun chez eux, et ds que Swann nest plus avec son amie, il est rong par linquitude, se demande ce que fait Odette, si elle nest pas en train de le tromper. Odette frquente le salon desVerdurin, couple de riches bourgeois qui reoivent tous les jours un cercle damis pour dner, bavarder ou couter de la musique. Dans un premier temps, Swann rejoint Odette dans ce milieu, mais au bout dun moment, il a le malheur de ne plus plaire madame Verdurin et se fait carter des soires organises chez elle. Il a alors de moins en moins loccasion de voir Odette et en souffre affreusement, puis peu peu il se remet de sa peine et stonne:Dire que jai gch des annes de ma vie, que jai voulu mourir, pour une femmequi ntait pas mon genre!Cette parenthse nest pas anecdotique. Elle prpare la partie de laRecherchedans laquelle le hros connatra des souffrances similaires celles de Swann.Noms de pays: le nomcommence par une rverie sur les chambres de Combray, et sur celle du grand htel de Balbec (c'est ainsi que Proust appelait la ville de Cabourg). Adulte, le narrateur compare, diffrencie ces chambres. Il se souvient que, jeune, il rvait sur les noms de diffrents lieux, telsBalbec, mais aussiVenise,ParmeouFlorence. Il aurait alors aim dcouvrir la ralit qui se cachait derrire ces noms, mais le docteur de la famille dconseilla tout projet de voyage cause dune vilaine fivre que contracta le jeune narrateur. Il dut alors rester dans sa chambre parisienne (ses parents vivaient deux pas desChamps-lyses) et ne put soctroyer que des promenades dans Paris avec sa grand-mre ou seul. Cest l quil fit connaissance avec Gilberte Swann, quil avait dj aperue Combray. Il se lia damiti avec elle et en tomba amoureux. Sa grande affaire fut ce moment daller jouer avec elle et ses amies dans un jardin proche des Champs-lyses. Il remarque les toilettes dune femme lgante, qui nest autre quOdette Swann, devenue la femme de Swann, et la mre deGilberte.