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N 1 2 0 3 E T R I M E S T R E 2 0 0 5 MODERNMODERN
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DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Anne Bernard-Gly DIRECTEUR DE LA RDACTION : Roland Dallemagne CONSEILLERS TECHNIQUES : Patrick Guiraud, Serge Horvath CONCEPTION,RDACTION ET RALISATION : LAGENCE PARUTION 41, rue Greneta 75002 Paris RDACTEUR EN CHEF :Norbert Laurent RDACTRICE EN CHEFADJOINTE: Maryse Mondain SECRTAIRE DERDACTION : Philippe Franois MAQUETTISTE : Sylvie Conchon DESSINS TECHNIQUES ET PLANS: Xano Pour tout renseignement concernant la rdaction, tl. : 0153 00 7413 La revue Construction moderne est consultable sur www.infociments.fr Pour les abonnements: envoyer un fax au 01 55 23 01 10 ou un e-mail [email protected]
ditorialLa participation la 7e session du concours Btons,matiredarchitecture tmoigne du succs de cette consultationet montre que lvnement organis par Cimbton est bien
ancr dans le paysage des coles darchitecture franaises.Ce nest pas encore le cas dans les coles dingnieurs,mmesi les quipes mixtes architectes et ingnieurs sont septfois plus nombreuses que lors de la prcdente session.Le thme de la densit urbaine et de la constructionen hauteursinscrit au cur dun dbat de socit.La ville du futur,pourtre durable, doit apprendre grer la densit et la rendreacceptable pour ses habitants, travers de nouveaux conceptset de nouvelles visions de lespace urbain en trois dimensions.Loriginalit et la richesse des projets montrent que lesnouvelles gnrations darchitectes sont prtes rpondre avectalent de tels enjeux urbains et architecturaux.Cimbton
donne rendez-vous aux futurs candidats pour la 8
e
session,dont la thmatique sera connue en janvier 2006.
ANNE BERNARD-GLYDlgue gnrale du Syndicat Franais de lIndustrie Cimentire,
Directeur gnral de CIMBTON7, place de la Dfense 92974 Paris-la-Dfense Cedex
Tl . : 01 55 23 01 00 Fax : 01 55 23 01 10 E-mail : [email protected]
internet : www.infociments.fr
>> CouvertureLimmeuble de bureaux de Christian Hauvette,
prs de la station Denfert-Rochereau Paris.
Photo: Didier Boy de La Tour.
Sommaire n120
>> PAGE 01> Rouen EsigelecArchitectes: Arene & Edeikins
>> PAGE 17 >Les architectures de leau
>> PAGE 05 > Sains-en-Aminois coleArchitectes: Deprick & Maniaque
>> PAGE 25 > ChatouMdiathqueArchitecte : Suzel Brout
>> PAGE 09 > Montreuil-sous-BoisLogements Architecte: Vincen Cornu
>> PAGE 28 > Paris BureauxArchitecte: Christian Hauvette
>> PAGE 13 >Vendme UnitArchitectes: Ameller & Dubois
>> PAGE 32 >Villeurbanne Studiomulticulturel Architectes: N. Guillot,P. Piccinato et R. Molnar
>> PAGE 35 > Carte b deux architectesJacques Brion et Jean Boca
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r a l i s a t i o n Rouen (76) Esigelec
Ecole dingnieursen zone forestire Conu par les architectes Arene & Edeikins, le nouveau btiment de lEsigelec prend grand soin
des arbres prsents sur le site. Les volumes et leur architecture sont dessins pour rvler
la profondeur de la fort et prserver et mme mettre en valeur la dimension naturelle du lieu.
preuve, le socle en bton matric revtu dune lasure brun-rouge qui se lit comme un prolongement
du sol naturel, et sur lequel repose lensemble de ldifice. Un difice qui offre aux tudiants et aux
chercheurs un lieu de vie agrable, o lon reste volontiers aprs les cours tant il y fait bon vivre.
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Esigelec forme des ing-nieurs dans des domaines
technologiques innovants ettrs divers, tels que les systmeslectroniques de tlcommuni-cation, les tlcommunicationsoptiques, les rseaux et servicestlcom, les technologies delinformation, le gnie logiciel, lessystmes embarqus, lautomatique etla robotique industrielle, le gnie lec-
trique ou encore le transport. Dans le
cadre du regroupement des capacits
scientifiques et technologiques entre
entreprises, tablissements densei-
gnement suprieur et laboratoires de
recherche, la chambre de commerce et
dindustrie de Rouen a dcid de doter
lcole de locaux neufs et de les implan-
ter sur le technople du Madrillet,
lentre sud de Rouen.
Avec ce nouveau btiment dune super-ficie de 12 600m2, soit 3500 m2 de plusque lancienne cole de Mont-Saint-
Aignan, lEsigelec peut faire face, dans
des conditions optimales, laccroisse-
ment de ses promotions et au dvelop-
pement de ses activits annexes comme
la formation continue, le conseil ou la
recherche industrielle. LIrseem (Institut
des recherches en systmes lectro-
niques embarqus), cr en janvier 2001
dans le cadre de lEsigelec, dveloppe
une recherche caractre industriel et
entretient des liens troits avec les indus-
triels des filires automobile, aronau-
tique ou spatiale, les PME du secteur dellectronique, les industriels du secteur
des tlcommunications et les socits
de transport.Le projet prend place sur une parcelle
situe au croisement de lavenue Galile
(au nord) et de la future avenue Isaac-
Newton ( lest), qui desservira terme
le technople depuis la rocade sud
de Rouen. Leffectif total de lcole est
denviron 750 tudiants, auxquels il
faut encore ajouter 190 enseignants et
membres du personnel administr
Le programme comprend un am
thtre de 420 places, deux am
thtres de 250places, un amphith
de 120 places, 14 salles de travaux
gs, huit laboratoires et cinq salles
recherche, un libre-service informatiq
un libre-service multimdia-langu
ainsi quune bibliothque riche de
de 4000 ouvrages et priodiques.
bureaux pour les enseignants, le persnel administratif et la direction,ainsi
des salles de runion et autres locncessaires au bon fonctionnemen
lcole,compltent ce programme.
Un technople forestier
Les tudiants disposent dune caft
restaurant, dun foyer et de plus
15bureaux destins la vie associa
et aux diffrents clubs. Enfin, un p
>>> Installe harmonieusement et avec douceur dansles arbres, lEsigelec semble merger du sol, comme pose sur un
socle en bton matric qui prolonge le sol naturel. Le btimen
sur pilotis ouvre le patio central sur la fort. Lieu de vie
offert aux tudiants, la promenade semi-couverte est lpine dorsale
du projet. Ldifice rvle la profondeur de la fort; il prserve
et met en valeur la dimension naturelle du lieu.
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L
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gramme spcifique comprenant labora-
toires et locaux pour chercheurs est
ddi lIrseem. Un environnement
forestier gnreux, marqu par la pr-
sence dominante des pins, caractrise
le lieu. Ds notre premire visite sur le
site, nous avons t frapps par la pr-
sence de ces pins superbes, souligne
Christine Edeikins. Larchitecte relve
llancement et le graphisme de leurtronc, qui offre un dgagement visuel
important au niveau du sol,tandis que la
hauteur de frondaison compose un pla-
fond vgtal protecteur. Compte tenu
de la qualit naturelle du lieu, nous
avons tout de suite considr que nous
ne nous trouvions pas dans le cadre dun
technople courant, o les btiments
simposent le long des voies et trnent
parfois avec ostentation. Ici rien de toutcela, nous sommes dans un technople
que nous qualifierons de forestier. Ds
le dpart de la rflexion, les architectesont donc travaill le projet en vue de
conserver et de valoriser la qualit vg-
tale du site,ainsi que sa dimension fores-
tire,en la prenant comme une des don-
nes de lurbanisation. Nous avons d
aussi rpondre une contrainte quelque
peu paradoxale qui impose dune part
une entre principale pitonne sur lave-
nue Galile, et dautre part un parking
situ sur la partie diamtralement oppo-
se. Nous nous sommes donc retrouvs
avec lobligation de crer deux entres
trs loignes dans un mme difice,
complte Christine Edeikins. En asso-
ciant les donnes du programme, les
contraintes fonctionnelles et les convic-
tions issues du site, les architectes ontfinalement conu un btiment volontai-
rement modeste qui sinscrit naturelle-
ment dans son contexte et se coule dans
la vgtation. Limplantation de ldifice
est pense de faon conserver au maxi-
mum les arbres existants, tandis que les
volumes et leur architecture sont dessi-
ns pour rvler la profondeur de la fort
tout en prservant et en mettant en
valeur la dimension naturelle du lieu.
Fonctionnel et parfaitementinscrit dans le site
Ldifice se compose dun corps princi-
pal linaire install sur un axe nord-sud
perpendiculaire lavenue Galile.Cette
ligne constitue lossature principale du
projet. Elle est tendue entre lentre plus
publique et institutionnelle sur lavenue
et lentre situe ct parking, pratique
quotidiennement par la majorit des
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Un socle en bton matric fdrateur
De type poteaux-poutres, la structure gnrale du projet est ralis
en bton coul en place de faon traditionnelle. Les pilotis supportan
la partie souleve sont de section rectangulaire; vus de profil, ils fon
penser, par leur lancement,aux pins environnants.Le socle de ldi
fice et lenveloppe des lments emblmatiques de lcole (les troiamphithtres et la faade principale de lIrseem) sont traits en
bton matric lasur brun-rouge. Ce parement rugueux a t labor
partir de trois moules en pltre qui reproduisent le sol dpines, d
feuilles et de branchages de la fort prexistante au projet. Le
motifs ont t obtenus partir dlments vgtaux ramasss sur le
sol du site.Les architectes ont dispos les lments de telle sorte qu
des continuits apparaissent dun panneau lautre, et les moule
ont t retravaills par un sculpteur afin de rendre les matrices faci
lement dcoffrables. Les moules ont ensuite t contretyps pou
raliser des matrices de rsine polyurthane servant de fond de cof
frage. Trois modles diffrents ont t crs et calepins par learchitectes pour viter une rptition trop rgulire et monotone de
motifs. Tous les voiles matrics ont une paisseur uniforme de 23 cm
et un bton fluidifi a t mis en uvre pour les raliser.
TECHNIQUE
tudiants et des enseignants qui vien-
nent lcole en voiture. Sur son ct
est, le long du parking et au cur du
terrain, vient se greffer un corps de
btiment (R+ 1) en forme de U, qui
abrite un patio. Le volume de lIrseem,
enfin, sappuie sur lautre extrmit d
la ligne. Il se dveloppe vers louest e
forme un front bti sur lavenue Galile
Tous les lments distributifs du proje
sont installs dans le btiment linaire
imagin et dessin par les architecte
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site. La lasure brun-rouge applique sur
le bton brut fait rfrence aux teintes
du sol et aux troncs des pins.En dehors
du socle, les faades dclinent un jeu de
teintes gris-vert qui accompagne lins-
cription des volumes harmonieusementdessins dans le paysage. Le btiment
trs horizontal est conu pour faire ren-
trer la fort lintrieur.
Des espaces intrieurshabits par la fort
Les architectes ont effectu un travail trs
riche sur les relations entre intrieur et
extrieur, par des jeux de transparence
travers les diffrents espaces qui donnent voir le site en permanence.Ces mmes
espaces vus de lextrieur donnent lim-
pression dtre habits par la fort. Lestrois dpartements denseignement occu-
pent le premier tage du volume en U.
Associs un groupe de salles de TD, ils
forment un anneau surplombant le patio.
Au rez-de-chausse des ailes latrales
prennent place, dun ct, les deux
amphithtres de 250 places et, de
lautre, le grand amphithtre,le libre-
pour offrir au niveau de son rez-de-
chausse une promenade semi-couverte
dans lcole et dans le site. Et larchi-
tecte dajouter : Tout naturellement,
dun hall lautre, on trouve le long
de ce socle-promenade les entres desamphithtres, le foyer des lves, les
locaux associatifs, les accs aux diff-
rentes entits denseignement situes
ltage, ainsi que la caftria-restaurant
qui vient souvrir sur la cour intrieure
et lenvironnement bois. Cet espace
linaire constitue en quelque sorte une
pine dorsale pour lensemble du pro-
jet. Le plan de masse de ldifice se com-
pose selon une figure en manivelle.
Ainsi, tout en prsentant un dveloppe-ment souple dans le site, lensemble du
btiment est trs structur en termes de
reprage et de fonctionnalit.Installe avec harmonie dans les arbres,
lEsigelec semble merger du sol, comme
pose sur un socle en bton matric qui
prolonge le sol naturel. Ce socle forte
rugosit dtermine une horizontale de
rfrence pour tout ldifice. Le motif de
cette assise gnrale est labor partir
des lments vgtaux qui tapissent le
>>> Anim par la paroi en bton recouverte dune lasurebrun-rouge, le couloir du grand amphithtre ouvre gnreusement
sur la fort. Le foyer de lamphithtre de 420 places.6
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Matre douvrage:CCI de Rouen
Matre duvre :Arene & Edeikins,architectes ;
J.F.Patte,architecte chef de projet
Amnageur :Rouen Seine Amnagement
Ingnieur-conseilet conomiste :
AS Mizrahi
Signaltique :Intgral Ruedi Baur et associs
Entreprise gros uvre :Quille
Sculpteur :M. Triscos
Surface :11 000 m2
Cot:
15 MHT
service multimdia-langues et la biblio-
thque.Cette dernire, avec sa salle de
lecture double hauteur gnreusement
vitre,offre un espace clair et calme pro-
pice la concentration et au travail. Le
grand amphithtre, facilement identi-
fiable par sa forme spcifique, est install
en position de signal depuis lespace
public.La branche est, installe sur pilotis,laisse le rez-de-chausse vide. Un vide
scand par le rythme des pilotis qui ouvre
largement le patio et la promenade semi-
couverte sur la fort.
Sans ostentation ni provocation, la nou-
velle Esigelec apporte lexemple dune
architecture contemporaine combinant
pertinence et rigueur, et qui sait respec-
ter et mettre en valeur les qualits dun
site naturel tout en exprimant la moder-
nit et le dynamisme dune institution.Ldifice conu par les architectes Arene
& Edeikins offre ses utilisateurs unespaceperformant,propice ltude, la
recherche,et o il fait bon vivre. Ici, haute
technologie et nature cohabitent en har-
monie, pour une rponse pertinente aux
dfis lancs par les dveloppements
futurs des sciences et des techniques.
TEXTE :NORBERT LAURENT
PHOTOS :OUVERTURE,1 ET6J.-M.MONTHIERS
2 ET3P. TOURNEBUF 4 ET5DR
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r a l i s a t i o n Sains-en-Aminois (80) cole
Cadre argentsur fond de ciel picard Sains-en-Aminois, face aux arbres et au ciel, lcole primaire de la Sentelette bouscule
les codes. La modestie du programme sign Deprick et Maniaque nentame en rien laudace
de cette extension de lancienne maternelle: ses jeunes occupants profitent dune vaste fentre
largement ouverte sur le paysage, inscrite dans un cadre paralllpipdique lgrement surlev
du sol. En contrepoint cette dmarche qui vise unifier et simplifier les formes, laccent
est mis sur la texture et la qualit de mise en uvre du bton autoplaant.
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itue une dizaine de kilo-mtres au sud dAmiens,
dans une commune rurale pro-mise devenir une banlieuehuppe de lagglomration, lanouvelle cole de la Senteletteprend place sur un plateau, entreun arboretum et la maternelle existante.
Implante en bordure du bourg et enlisire des champs, celle-ci se voit dote
dune extension dont limplantation
signifie dj tout le projet. Dun geste
fort et rectiligne, Jean-Louis Maniaque et
Philippe Deprick ont difi ce nouveau
btiment au volume clair et gom-
trique.Vus de loin, du plateau, lhorizon-
tale de la faade et le btiment dans son
ensemble se dissolvent dans la masse
des feuillages et des branches. Cettemanire de faire, trs personnelle ces
architectes, suggre une esthtique nonpas de la disparition de ldifice,mais de
son vanouissement et de sa fusion dans
le site et la nature.
Trois salles de classe pour le primaire, des
sanitaires, un prau, des espaces ext-
rieurs,un cheminement piton tout
cela parat modeste, voire mme insigni-
fiant. De fait, lexercice consistait au
dpart proposer une extension une
cole relativement rcente, fortement
identifie dans un registre vernacu-laire par ses parements en clins de bois
et la pente de ses toitures.
Demble,lentredu btiment est dplace
Les architectes ont opt pour une strat-
gie de rupture, consistant isoler la nou-
velle extension. Alors que lentre de
lancienne cole se faisait ct bourg,sur
une placette implante au bout dun
chemin vicinal, ils ont fait demblchoix den modifier laccs, en repo
sant plus loin la dpose des enfants,
limplantation dun parking. Lentr
fait donc dans lentre-deux, const
dune galerie vitre toute hauteur
relie les deux entits. L, le directeu
lcole a tout loisir de profiter de
volume conu comme une serre don
vocation pdagogique est la bienve
dans un contexte rural.
Au premier abord, cest simple et file droit. Le nouvel difice se prse
comme une fentre allonge don
cadre en forme de large ruban office, dans sa partie basse, de circ
tion extrieure (1,20 m) et dassis
confortable 45cm au-dessus du
Ce cadre ne touche pas le sol,donc.
est dtach par un joint creux de 20
qui file tout le long de ldifice.Ce v
ajout lpaisseur de la dalle, mn
la hauteur voulue pour constituer l
>>> Le vitrage de la galerie dentre tablit un trait dunionentre lancien et le nouveau btiment. Cette grande loggia
dcolle du sol sinscrit dans un cadre en bton au parement
subtilement travaill. lextrmit, la gomtrie trs simple
du prau et labsence de retombe de poutre montrent le travail sur
la structure. Le vitrage et ses reflets,face larboretum.4
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S
rue de la Sentelette
N
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sise prcite. Il correspond surtout un
porte--faux gnral qui court sur toute
la priphrie du btiment et rend
visibles le statut de cadre et le parti
gnral. Ce dtail trs labor de joint
creux avec le sol soulve littralement la
masse du btiment.
Cohrent de bout en bout
Intrieurement,lorganisation spatiale
pure et parfaitement fonctionnelle est
en parfaite harmonie avec le tout,depuis
le dessin des faux plafonds jusqu celui
des cloisons en bois verni et cir. Ce tra-
vail en trois dimensions affirme sa coh-
rence de bout en bout ; en tout point les
enfants profitent de la lumire.
lment structurant de ldifice et cadre
de cette gigantesque fentre, le matriaubton est travaill sous tous ses aspects:
dans sa mise en uvre, dans son appa-
rence, dans son toucher, mme. Ce tra-vail empreint dune grande subtilit
tmoigne lui seul de limplication des
architectes et de leur savoir-faire. Il sagit
en loccurrence dun bton gris autopla-
ant, trs fluide du fait de limpossibilit
quil y avait employer des vibreurs dans
certaines zones particulirement fer-
railles. Ce btiment longiligne,en effet,
ne prsente aucune retombe de poutre
ni de poutre retrousse en toiture et
ne possde dautre contreventement
que ses propres poteaux, dont certains
intgrent les conduites de descente des
eaux pluviales.Le coffrage est apparent et laisse visible
un travail de haute prcision sur desliteaux de pin autoclav, poss sur uncontreplaqu lui-mme fix aux banches.Les architectes ont ralis des essais surla hauteur des tasseaux et lpaisseur quiles spare pour former des balvres doressort la laitance du bton, en jointshorizontaux de quelque 7mm.
Une lasure blanche qui faitcho aux ciels de Picardie
Ces fuites voulues et contrles forment
des stries horizontales qui animent lematriau et lensemble des faades.
Lpaisseur des clous qui fixent ces
liteaux, dont les ttes restent visibles,comme dinfimes ponctuations sur les
murs dcoffrs, a elle aussi donn lieu
des test in situ. Enfin, pour unifier le
tout, une lasure blanche a t passe
sur le matriau, qui donne ce cadre
gris clair une tonalit argente harmo-
nieusement assortie aux ciels de la cam-
pagne picarde.
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Le double voile et le porte--faux
En premier lieu est coul un voile de 14cm, futur pignon de ldifice
Non fond, il repose sur un bastaing lui-mme pos sur des tra
verses de bois. Ce voile prsente une face extrieure anime de
multiples stries horizontales dues aux fuites de laitance, et du
bas-relief en creux qui porte le nom de lcole. Dans un deuxim
temps, le plancher bas est mis en uvre, avec son porte--fau
priphrique de 1,20m. Il vient sarrimer au pignon dj en place e
en reprendre la charge. Dans un troisime temps est coul u
double voile, parallle au premier ct intrieur, dont il nest spar
que de lpaisseur dune isolation polystyrne. Ce deuxime voile es
porteur ; cest lui qui fera office dossature pour supporter qua
trime temps la dalle de toiture, tandis que le premier voile, su
lextrieur, formera acrotre. Le bastaing peut ds lors tre retir
Non sans une certaine apprhension, tout le moins avec motion
avouent les architectes
TECHNIQUE
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Ce jeu dlicat entre le bton et le bois du
coffrage trouve un prolongement danslutilisation du bois,trs prsent lint-
rieur, o il apporte sa chaleur et sa prci-
sion dans le traitement des doublages et
des cloisons. On pense naturellement
au travail effectu sur ce thme par
dautres architectes du Mouvement
moderne. Mais il faut aussi le rapprocher
de la culture japonisante des auteurs.
La gomtrie rigoureuse de lespace, le
traitement de la lumire, le ct mille-
feuilles n de la superposition de circu-lations, dpaisseurs plus ou moins pal-
pables mais nanmoins trs prsentes,
de transparences, nous renvoient detoute vidence larchitecture tradition-
nelle du Japon.Il nous ramne aussi ce
dialogue fcond quentretiennent,depuis
plus dun sicle, le bois et le bton.
Enfin, ce parti trs fort,celui dun grand
cadre ouvert sur le paysage, ne serait pas
lisible si la plus grande transparence ne
venait offrir un contrepoint et mettre en
valeur ce mme cadre. Le grand aplat
verrier de la fentre principale joue cerle. Il est brivement interrompu par
une imposte pleine, en bois, qui vient
contrecarrer, mi-hauteur, linclination
du visiteur contempler les arbres sitt
aprs avoir pntr dans le btiment.
Positionn dans laxe du hall, il incite au
dgagement latral, le long de cette
coursive rythme de piliers au bton irr-
prochable, qui dessert les classes parall-
lement la circulation extrieure dj
voque. Prcisons que cette impostepleine permet en outre aux architectes
de respecter scrupuleusement les rglesde la RT 2000.
Dans un contexte moderne
Depuis toujours, larchitecture organise
les cadrages, dfinit et oriente les vues.
Le Mouvement moderne na pas drog
la rgle qui, tout en usant dun voca-
bulaire nouveau, sest attach mettre
en scne la relation entre le bti et le
paysage.Les fentres ouvertes sur le ciel
de la villa de Noailles, signe Mallet Ste-
vens, en sont une belle illustration.
Dautres, comme Marcel Breuer, ont su
utiliser les proprits du bton pour di-
fier des btiments dont la structure se
projette gnreusement vers lext-
rieur. Plus rcemment, cest la prise encompte toujours plus aigu de la rela-
tion essentielle maintenir avec la
nature qui a incit nombre darchitectes
adopter des partis trs volontaires,
voire mme radicaux.
une autre voie signeDeprick et Maniaque
ce titre, et tout en affirmant leur atta-
chement au vocabulaire moderne,au rleet aux possibilits offertes par le bton,
les architectes Deprick et Maniaque tra-
cent une voie originale. Cette colematernelle se situe dans cette dernire
veine, laquelle il convient dassocier les
apports de la culture japonaise dont ils
ont pu, de par leur pass professionnel,
simprgner pour en devenir aujourdhui
des connaisseurs inspirs.
TEXTE : VINCENT BORIE
PHOTOS : DIDIER BOYDE LA TOUR
>>> Les panneaux vitrs de 3,30m de hauteur permettentdes jeux de transparence,comme ici sur lespace du prau.
La circulation intrieure est conue comme un filtre entre
la nature et les salles de classe aux cloisons en bois trs
japonisantes. La rigueur de la composition est place au service
dune recherche sensorielle.
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Matre douvrage:commune
de Sains-en-Aminois (80)
Matre duvre :agence Deprick et Maniaque,
architectes
Programme :ralisation dune cole primaire
comprenant trois salles de classe,une galerie de liaison avec la
maternelle,un prau,une cour,
une aire de jeux,un parkingBET :
OTH Nord
Entreprise gros uvre :Callec
Surface :1 535 m2 SHOB
Cot:
560 000HT
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r a l i s a t i o n Montreuil-sous-Bois (93) Logements
Libre interprtede la partition urbaine Montreuil est une ville o la densification est intense. La revalorisation du tissu urbain
existant est allie un travail important sur la mmoire du lieu murs pches, parcellaires,
industries. Dans un plan de masse dessin par Alvaro Siza, la fois trs rigide, respectueux
dun contexte dstructur, et trs savant quant ses rsolutions urbaines, Vincen Cornu
a su jouer pleinement des contraintes. Comme une musique qui est crite et qui lon doit
fidlit mais o le travail dinterprtation est trs libre.
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u cur de Montreuil sedresse la tour des Urssaf,
devenue un authentique repreurbain.Cest l quAlvaro Siza acisel un plan damnagementdune grande finesse. La topo-graphie, le contexte fragmentet les diverses qualits architecturales
prsentes y sont pris en compte sans a
priori; les lments pathognes sontreprs selon leur nuisance globale au
plan urbain et non pas au plan formel. Il
en sort une dfinition extrmement pr-
cise de limplantation des btiments, et
des gabarits rgls pour de nouvelles
constructions aux paisseurs et aux
arases particulirement dtailles.
Au pied de la tour est amnag un
espace urbain comprenant la mairie,
un thtre, des places. lest de cetensemble, un lot triangulaire supporte
diverses constructions htroclites
conserver pour partie.Alvaro Siza y dfi-nit des lignes bties qui assurent une
transparence visuelle entre le centre de
Montreuil tel que cit plus haut et la par-
tie dominante de la topographie urbaine
particulire de ce quartier.
Lorientation des btiments sy fait
en longueur, comme pour les murs
pches,avec une face au sud et une face
totalement au nord. Hauteurs et gaba-
rits sont nots lment bti par lment
bti. Une fois le plan de masse fix,
Alvaro Siza a directement dsign les
architectes btisseurs, lot par lot.
Vincen Cornu ont t attribus les deux
btiments de ttede cet lot est. Lun,
de petite taille, saccroche et termineune barre de logements existante,
lautre, nettement plus important, est
indpendant. Les deux viennent buter
sur lavenue Walwein.
Appartements traversants
Les contraintes taient nombreuses car
limplantation et laltimtrie de tous les
morceaux construire taient prdter-
mines. Et, prservation de la transpa-
rence urbaine oblige, les btiments nesuivaient pas le trac des rues. Pour par-
faire ce travail, Vincen Cornu a com-
menc par tudier les coupes de sesfuturs logements. Lpaisseur cons-
quente de ces derniers, en effet, ajou-
te une face pleinement au nord, a
amen larchitecte choisir des appar-
tements traversants avec des sjours
toujours placs au sud. La qualit de
lhabitat, on laura compris, tait primor-
diale.Au final, il en rsulte un ensemble
de 80 logements presque exclusive-
ment traversants qui jouent sur lasso-
ciation savante de deux typologies, un
duplex montant et un duplex descen-
dant. Lpaisseur est investie sans pour
autant exploser les surfaces, prcise
larchitecte. Le btiment offre ainsi, tous
les deux niveaux, un tage complet de
chambres; les niveaux directement sup-
rieurs ou infrieurs contiennent lac
au logement et une chambre au n
avec le sjour et la cuisine au sud.
aux surfaces gnreuse
Lespace intrieur des logements
dfini par une vidente partition jo
nuit, la compacit des dispositifs d
r a l i s a t i o n Montreuil-sous-Bois (93) Logements
1 2
10 C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ N 1 2 0
A
14 m 30
Coupe sur trois niveauxPrincipe de base pour le btiment A : embotement de duplex montants et descenda
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tre donne aux pices habitables des
surfaces gnreuses, les pices sarticu-
lent de sorte quil nest pas toujours
ncessaire dy mettre des portes, et
chaque appartement bnficie dun pro-
longement extrieur trs habitable, un
balcon de 1,8 x 3,6 m orient au sud.
La gestion de la circulation intrieure au
btiment est performante, avec deuxcages descalier et deux courtes cour-
sives un tage sur deux, le tout sur
neuf niveaux. Les ttes des immeubles
touchant lavenue Walwein, quant
elles, offrent des logements dexception
mlant duplex et simplex, avec des vues
orientes dans trois directions. Ces
pignons sur rue permettent la fois
une diversification des typologies de
base des duplex et une identification
depuis lespace public.
Le petit btimentou Don Quichotte
troit et donc maigre et haut, le btiment
de tte, qui prolonge une construction
existante, contient 23 logements singu-
liers.Des simplex dits en trfle ont des
distributions centrales avec des pices
sur le pourtour et des vues amnages
dans de multiples directions. Ils ctoient
des duplex qui depuis lentre du loge-
ment offrent des vues diagonales dyna-
miquement ouvertes sur un extrieur
lointain; la rue est toujours visible depuis
la porte du logement.
Linclinaison des pignons par rapport
lavenue Walwein a un double rle:
dune part, elle renforce lintimit de
lhabitat, dautre part, elle ouvre large-ment la voie au soleil dans le logement.
Sy ajoutent les grands pans de murs
blancs des escaliers intrieurs qui ren-
voient et diffusent la lumire.
Le grand btimentou Sancho Pana
Plus long mais plus pansu,le grand bti-
ment, avec ses 57 logements, illustre
davantage cette typologie de base crepar Vincen Cornu : les duplex traver-
sants. Ici comme ailleurs, larchitecte
a travaill les vues, simplement tra-versantes, diagonales, ou tout autres
encore.Pour chaque logement, ds len-
tre au nord, le regard peut atteindre la
faade sud, le paysage extrieur et le
soleil, soit de faon directe, soit le plus
souvent en diagonale pour renforcer
leffet de distance et despace. Pour ce
faire, des dtails ont t mis au point
comme, dans le duplex montant, une
rampe descalier qui ne commence
quaprs les quatre premires marches
afin de ne pas bloquer la vue depuis la
porte dentre.
Parfois, une terrasse est cre entre
sjour et cuisine avec des ouvertures qui
se font face et permettent des sries de
vues entre espaces intrieurs et ext-
rieurs : cuisine sur terrasse, terrasse sur
sjour, cuisine sur sjour et inversement.Pour certains encore, aucun cloisonne-
ment nexiste entre sjour et chambrehaute au sud, comme on peut le voir
dans le duplex montant.
Des coursives,des balconspour dialoguer avec la ville
Le contexte urbain de lopration Wal-
wein est trs diversifi: barres de loge-
ments, petits quipements publics, mai-
sons individuelles.Dans le travail sur lemasses dtermin par Alvaro Siza, o le
nouveaux immeubles de plus de neu
tages ont des volumes marqus qui s
placent aux diffrents niveaux urbain
alentour,Vincen Cornu utilise les volu
mtries de ses coursives ou de se
balcons pour dialoguer avec lensembl
urbain. Les coursives infrieures formen
auvent et servent asseoir visuellemen
le btiment. Les coursives suprieurecrent de grandes lignes horizontales qu
prolongent les perspectives cres dan
les rues environnantes avec les constructions existantes.
Enfin,le filurbain reliant les nouveau
btiments la tour des Urssaf est mar
qu par les linaires des prolongement
extrieurs et le dessin des surfaces d
pur bton. Une bande de bton brut es
commune aux deux nouveaux bt
ments et en fait le tour avec un dcalag
3 4
C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ N 1 2 0 11
>>> Avenue Walwein, les deux btiments de tte offrentdes rponses formelles la faade urbaine complexe de la rue comme
lexpression linaire du projet en cur dlot. Des touches
de couleur marquent les faades et le bton brut souligne les
cohrences structurelles. Les balcons fabriquent un jeu plastiqu
pour la faade des duplex sur lavenue. Ils renforcent les effets
de lumire et protgent du soleil sur les faades en cur dlot.
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2
1
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de hauteur marquant la topographie.
Un effet baroque pour retrouver une
unit, qui a pour but de resserrer lescomplications des btiments, prcise
larchitecte. noter encore, les balcons
traits en volumes indpendants afin de
se dmarquer des circulations mais
aussi pour que les lumires ne soient
pas systmatiquement bloques par
lauventainsi cr.
Un patient travailsur laspect et la matire
Les deux btiments sont construits en
bton brut destin demeurer apparent.Loin dtre un enduit, en effet, la couleur
blanche des murs est une peinture cou-
vrante trs lisse. Elle se trouve ainsi au
nu du bton et la surface, le plan du bti-
ment, est unique.Parfois, un joint creux
est l pour faire la jonction entre diff-
rents lments architecturaux balcons,
faades des logements, linteaux des
ouvertures, mains courantes, etc. Hors
des alignements urbains, les surfaces debton brut sont dtermines par un
emplacement dusage, comme les mains
courantes et les nez de dalle des balcons,
surfaces exposes ou pouvant se salir
par le toucher.
Lensemble des constructions est recou-
vert de cette peinture trs blanche lisse
dont la couleur est caractristique de
la capitale, proche du pltre de Paris ;
ses nuances varient superbement avec
les ciels de lle-de-France et leurslumires souvent perles. Les btiments
en deviennent ariens.
Taches de couleuraccidentelles
Autre touche de finesse, plutt que de
ngocier dimportantes surfaces aux
couleurs plichonnes, larchitecte a
fait le choix de placer sur les btiments
de petites taches de couleurs vives, de
faon accidentelle, par exemple pour
marquer une terrasse certains niveaux.
Une intervention tout en mesure qui
nest pas trangre la dlicatesse
gnrale de louvrage.
Enfin, les menuiseries en bois sombre
sont places au nu des isolants intrieurset en retrait par rapport louverture en
bton. En partie haute, la goutte deau
est engrave dans le linteau en bton.
Ainsi, dormants et ouvrants restent
cachs derrire la paroi extrieure de
bton. Il en rsulte une faade toujours
plus pure et des ouvertures tout
entires en clair vitrage.
Matres douvrage varis, architecte et
entreprises ont ici travaill en confiance,
en particulier pour le gros uvre quiconstitue un outil dimportance dans ce
projet.Avec peu de moyens structureclassique, aspect simplement brut du
bton ou peinture ,Vincen Cornu a su
offrir la ville et aux habitants une
architecture urbaine et des logements
de trs grande qualit. Le projet final
nen est que plus simple daspect et plus
clair lire.
TEXTE : SYLVIE CHIRAT
PHOTOS : JEAN-MARIE MONTHIERS
>>> Le bton brut est judicieusement plac au nez desdalles de balcons qui prennent la pluie, en lieu et place des mains
courantes qui supportent les salissures causes par le toucher.
Dans les duplex, le regard traverse le logement dans le sens
horizontal comme dans le sens vertical. Un supplment despace
qui ne drange en rien lintimit.
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Matre douvrage:SAEI Montreuilloise
dhabitation
Matre douvragedlgu :Icade G3A
Matre duvre :Vincen Cornu
Programme :80 logements PLA,
Zac Walwein,Montreuil
Surface :8 022 m2
Cot:
6,43 MHT
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r a l i s a t i o n Vendme (41) Unit Alzheimer
Unit spcialiseet vrai lieu de rsidence Avec lallongement de lesprance de vie, le dveloppement de maladies comme la dmence
dAlzheimer ncessite la cration de structures spcifiques permettant daccueillir les malades
durant de longues priodes, souvent jusqu la fin de leur vie. Confronts cette difficile question,
les matres duvre Ameller et Dubois ont conu une architecture lgante, jouant avec les
formes, la lumire et les diffrents aspects du bton pour produire un espace presque domestique
et pourtant susceptible de rpondre un usage mdical trs spcialis.
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itue au cur de la ville,dans lenceinte du centre
hospitalier, lunit Alzheimerde Vendme est construite dansla continuit du ple dhberge-ment griatrique. Les deux di-fices, isols par une circulation rserveaux pompiers,sont relis entre eux par
une passerelle couverte au premierniveau.Ce lien unique constitue laccs
principal. Il permet aux patients, leur
famille mais aussi au personnel darriver
en mezzanine,directement au cur du
projet, plutt que de pntrer par le bas
et de devoir remonter ltage.
Si le lieu sapparente, a priori, une mai-
son de retraite traditionnelle, certains
signes indiquent que la structure est sp-
cialise. Les entres, en effet, sont ici
contrles par des portes commandespar le personnel soignant. Dautre part,
les espaces communs,largement dimen-
sionns, ont la particularit de ne pr-senter aucun recoin. Il sagit de per-
mettre aux malades de dambuler tout
en les surveillant avec un personnel qui
nest pas extensible linfini, prcise le
Dr Ishac,directeur de lunit, qui a parti-
cip la programmation et au suivi de
lopration. Compact, le btiment mini-
mise ainsi les circulations techniques
pour offrir un maximum despace int-
rieur et extrieur aux patients, tout en
favorisant leur surveillance. Le respect
des prospects dun terrain extrmement
petit et la cration despaces extrieurs
permettant une dambulation plus
large quautour dun patio, comme le
prcise larchitecte Philippe Ameller,ont
impos de travailler sur deux tages.
Trois units ouvertessur lextrieur
Trois units, de 15 lits chacune, com-
posent le centre.Elles sont autonomes et
permettent de regrouper des personnes
diffrents stades de la maladie. Deux
dentres elles sont implantes en rez-
de-chausse, la troisime au 1er niveau.
Si laccs de chaque unit est contrlpar un bureau-infirmerie, toutes ouvrent
sur un large espace extrieur (jardin ou
terrasse) dans lequel les patients sortentlt. Les espaces complmentaires
(bureaux des mdecins, laboratoire,
rserve mdicaments), ainsi quune
unit de jour pour les malades en dbut
de cure,sont rpartis au 1er niveau.
Chaque unit est organise autour dun
espace de vie collective commun aux
malades et un personnel soignant pr-
sent jour et nuit.Cest l que se prennent
les repas,que se tiennent les activits quipermettent aux malades de garder une
certaine autonomie.En position centrale,
le bar-cuisine ouverte saccompagne
despaces de service (office, salle de
bains) contenus dans des volumes
aux formes molles. Les chambres indi-
viduelles, disposes la priphrie,
ouvrent directement sur ces derniers.
La problmatique souleve par un p
organis autour de lieux collectifs sitentre, dune part, un noyau centra
service et de surveillance et,dautre p
une couronne priphrique occu
par les chambres individuelles,
vidente: comment clairer ces espa
situs au cur du btiment et
donner un maximum de diversit? C
question tait dautant plus cruc
r a l i s a t i o n Vendme (41) Unit Alzheimer
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S
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que laffaiblissement des fonctions
cognitives d la maladie implique un
traitement spatial dans lequel tout est
mis en uvre pour stimuler le cerveau et
crer des repres solides auxquels les
malades sont sensibles. Les pertes de la
mmoire proche saccompagnent, au fil
du temps, dune perte de la mmoire
ancienne tel point quune partie despatients ne savent plus o est leur
chambre,prcise le mdecin-chef.
Un lieu riche en sensations
Pour rpondre cet enjeu, les architectes
ont exploit les transparences entre les
units, les ouvertures sur le jardin, mais
aussi les volumes double hauteur pour
utiliser au mieux la lumire (znithale,
latrale,directe, indirecte). Le travail trssoign sur les volumes (simple, double
hauteur), les vues (en contre-plonge,
ariennes, en profondeur), les cou-leurs, produit un lieu riche en sensations
qui permet de dcupler les types de per-
ception et les repres spatiaux. Il sagis-
sait pour nous doffrir une multiplicit de
sensations des gens qui, a priori, sont
pour la plupart confins dans un lieu
unique pour le reste de leur vie.Ainsi
les diffrentes fonctions sont marques
par des couleurs vives, de mme que
chaque chambre reste identifiable par la
couleur spcifique de sa porte.
Oublier le contexte mdical
Il en ressort un espace scuris, dict par
les contraintes hospitalires et qui pour-
tant parat domestique, assimilable une garderie.Tout est fait pour que les
patients puissent oublier le contexte
mdical qui les accompagne et retrouver
certains repres alors quils seraient
perdus dans un cadre institutionnalis.
Cette disparition des signes hospitaliers
(gaines, rseaux, barres dappui, pro-
tections dangle) qui stressent les
malades est aussi une manire de scuri-
ser un espace occup par des personnes
sujettes aux troubles de lhumeur et de
la perception.Ainsi, les portes des gaineset les trappes de dsenfumage sont int-
gres dans des ensembles menuiss,
tandis que les couleurs des protections
dangle sont prises en compte pour le
choix de la teinte des portes.
Les choix constructifs, eux aussi,ont t
retenus en fonction du programme.En
ce sens, le recours une structure bton
associant des faades porteuses et un
systme poteaux-poutres-dalles assure
aux locaux de larges possibilits dadap
tation.Ainsi, runir plusieurs chambreest possible en fonction des besoins
Il faut dire que lon est en pleine exp
rimentation et que de telles structure
doivent prsenter une relative soupless
pour sadapter lvolution des proje
hospitaliers,prcise le concepteur.
Les espaces centraux de service sont ra
liss en blocs bton enduits, lexcep
tion du volume des offices pour leque
lentreprise a retenu une excution e
C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ N 1 2 0 15
>>> Trois units,de 15 lits chacune, composentle centre. Elles ouvrent sur un large espace extrieur jardins
ou terrasse auquel les patients ont accs durant lt.
et La ralisation se dveloppe sur deux niveaux.
Elle combine un socle en bton brut coul dans des coffrages
de planches et un premier niveau en bton enduit.
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2 3
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bton banch pour diverses raisons:
dune part la forme elliptique permettait
la rutilisation des banches, dautre part
louvrage littralement suspendu unnoyau central imposait le recours un
matriau structurel.
Projet simplifi,projet renforc
Le choix du bton en faade, quant lui,
sest tabli mesure que le projet
gagnait en maturit. lorigine, le bti-
ment devait comporter un soubasse-
ment entirement revtu de pierres tan-dis que la grande faade courbe en vis-
-vis de lhpital existant tait conue
pour recevoir un habillage de bois. Lesrsultats de lappel doffres ont pouss la
matrise douvrage proposer aux archi-
tectes de se passer de ces revtements.
Pour sortir par le haut dune situation
qui aurait pu sapparenter un dsha-
billage du projet, ces derniers ont choisi
dexprimer leur concept travers le seul
matriau bton. Un choix que ne regret-
tent pas Philippe Ameller et Jacques
Dubois,qui considrent aujourdhui que
lensemble a gagn en cohrence, le jeu
des contrastes se montrant plus subtil etle projet finalement plus conomique.
Ainsi le parement de pierres sches a-t-il
t remplac par un bton la planche.
Rugueux souhait, le matriau prsente
une finition qui rpond parfaitement la
notion de socle et dancrage au sol du
projet. Quant la faade courbe,elle est
ralise en bton brut dans des coffrages
mtalliques, matriau trait en finition
par une lasure grise. Elle est ponctue
par le rythme des cadres en bton,prfa-briqus sur place et peints en blanc,qui
marquent les ouvertures.
Complexe comme tous les btimentshospitaliers, ldifice tait dautant plus
difficile construire quil reste de petite
taille et comporte un certain nombre
de points hroques.Aux classiques
rseaux dsenfumage, ventilation
double flux, fluides mdicaux,appel des
infirmires sajoutaient labsence de
couloirs devant les chambres et des
espaces double hauteur imposant de
remonter les rseaux dans des gaines
intgres dans les cloisons.Les planchers
chauffants compliquaient laffaire en
interdisant tout carottage ultrieur en
phase dexcution. cela sajoutaient
encore les aspects multiples du bton, la
ralisation de poteaux biais sous certains
volumes, ainsi que la ncessit dutiliserle vide sanitaire pour passer le moins
possible de rseaux en arien et ne pas
dformer les encastrements de volumes
par des faux plafonds trop importants.
Une entreprise solidaire
Cette multiplicit des modes de mise en
uvre a t parfaitement assume par
lentreprise qui a jou le jeu en suivant
nos propositions spatiales. Elle taitdote dun bureau dtudes dexcution
qui a suivi lesprit du projet et a accompa-
gn nos objectifs spatiaux sans jamaischercher les simplifier pour des raisons
dconomie ou de facilit de mise en
uvre, senthousiasme Philippe Amel-
ler. Ldifice nen reflte que mieux sa
fonction. Petit par son chelle, il sagit
bien dun lieu de rsidence. Complexe, il
marque une volont de multiplier les per-
ceptions spatiales face aux contraintes de
>>> Les espaces de vie collective sorganisent autourde noyaux centraux comprenant bar, cuisine,office,etc. Les
transparences, le jeu des volumes et les couleurs sont exploits pour
crer des repres solides ncessaires au bien-tre des malades.
5
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r a l i s a t i o n Vendme (41) Unit Alzheimer
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Matre douvrage:centre hospitalier de Vendme
Matre duvre :Ameller-Dubois et associs,architectes
BET :IMC2
Entreprise gros uvre :SN Bloch
SHON :1 700 m2
Cot:
2,44 MHT
la maladie.Un objectif qui semble att
si lon en croit le Dr Ishac, qui le prse
comme un ensemble plbiscit par
le monde en termes de couleur,
lumire et de cadre de vie.
TEXTE : HERV CIV
PHOTOS : LUC BO
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B T O
DE TOUT TEMPS,LAPPROVISIONNEMENT EN EAU A NCESSIT
LA CONSTRUCTION DOUVRAGES DART.AUJOURDHUI DEVENUE UN ENJEU
MAJEUR,LA RESSOURCE SUSCITE LA CONSTRUCTION DE CHTEAUX DEAU
ET DUSINES DE RETRAITEMENT OU DE STATIONS DPURATION POUR
STOCKER,DISTRIBUER PUIS ASSAINIR LE LIQUIDE . CES OUVRAGES QUI
APPARTIENNENT AUX DOMAINES DE LA SCIENCE HYDRAULIQUE
ET DE LA TECHNIQUE FAONNENT LA FORME DU PAYSAGE. SOUS
LIMPULSION DE MATRES DOUVRAGE SOUCIEUX DE LIMPACT DE TELS
PROGRAMMES SUR LENVIRONNEMENT,ILS TENDENT SORTIR
DU MONDE DES INGNIEURS POUR DEVENIR UVRES DARCHITECTES .
Philippe MadecEn Ille-et-Vilaine, un chteau deau
HQE vocation typologique
Thierry Vande WyngaertChavagnes-les-Eaux,Laval,Lunville:
des ouvrages de spcialiste
Monique LabbQuatre stations dpuration,
quatre uvres architecturales
solutionssolutions
Les architecturesde leau
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ire, donnez-leur de leau !Ces motsde Chaptal en rponse Napolon Ier
qui sinquitait de savoir ce quil pouvaitfaire pour les Parisiens, dmontrent, sil entait besoin, que la question de lapprovi-sionnement en eau a, de tout temps, t cruciale.Indispensable la vie, laccs la ressource demeure
encore de nos jours,avec la plus grande acuit dans cer-
taines rgions de la plante, au centre des proccupa-
tions humaines.
Depuis lAntiquit, les impratifs de la recueillir, de la
capter, de la canaliser, de lacheminer puis de la stocker
ont donn naissance de nombreux ouvrages tech-niques : aqueducs, galeries souterraines, bassins de
Cette question du rapport au territoire rural ou urb
de lintrusion dun lment qui cre un nouveau p
sage et en fait intrinsquement partie, se trouve
centre de lapproche des architectes, de plus en p
souvent confronts au programme. De fait, longte
tenus loigns de la conception de ces objets te
niques, on les sollicite prsent pour concevoir
ouvrages dart. Le fait nest pas tout fait nouve
lune des premires ralisations du jeune Le Corbuen 1918, est ldification dun chteau deau Pod
sac, en Gironde. Exception? Plus maintenant.De
en plus, les diles peroivent lintrt de consulte
hommes de lart pour travailler linscription dun o
artificiel dans un paysage o il est intrinsquem
tranger. Positionn en entre de ville, lment fd
teur dun quartier, ponctuation dans un environnem
rural: situations diverses,diversit de rponses.
Une gestion toujours plus attentivede la ressource
La mme dmarche prside la ralisation de stati
dpuration et dusines de retraitement. La ncessittraiter les eaux uses, dassainir et de renouveler lea
gnralis ces constructions depuis les annes 50.
programmes qui mettent en uvre un process con
gnant travers des techniques de filtration soph
ques (traitement biologique, filtration sur char
actif, rayons UV, filtres sable et, depuis peu, filtra
membranaire) sont de grands consommateurs d
pace.Les enjeux lis ces ouvrages techniques, int
tion, dveloppement durable, dmarche HQE, s
autant de points daccroche pour les architectes.Un
tain nombre devraient se construire dans les prochaannes puisque la politique de leau,avec son appa
lgislatif lchelle de lUnion europenne,impose
gestion attentive de la ressource. PHOTOS : 1 DR 2JEAN-PAUL PLAN
rtention, retenues, citernes, rservoirs Autant de
constructions qui faonnent la forme du territoire.
Toutes ces infrastructures constituent des lments de la
transformation temporelle des paysages. ce titre, les
chteaux deau ont valeur demblme. Apparus avec lin-
dustrialisation, le dveloppement urbain et lextension
des rseaux dadduction deau potable,ils remplacent les
clochers et beffrois du Moyen ge.vnements solitaires,
ils deviennent les nouveaux repres de lge moderne.
Une infrastructurequi modle le paysage
Louvrage dcline partir dun paradigme simple un
socle,une cuve, un systme de remplissage et de vidage
de multiples dessins,silhouettes et matriaux. Rangs
dans le registre de lingnierie anonyme, leurs volumes
dcoulent au dpart des contraintes de structure et de
programme. Pas de souci de la forme chez les ing-
nieurs,sinon que celle-ci suive la fonction.Puis,contex-
tualisation oblige, les rservoirs shabillent ici de cra-
mique, l ils adoptent une apparence gothique,ailleurs
encore ils se parent dun habit rgionaliste marquantlappartenance un lieu.
so l u t i o n s b t on
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De lobjet technique
luvre architecturale
S
LES DIFICES DADDUCTION ET DESTOCKAGE DE LEAU SONT PRSENTSDANS NOS PAYSAGES DEPUIS
LANTIQUIT. ET LES ENJEUX NOUVEAUXQUI PSENT SUR LE PRCIEUX LIQUIDE
NANNONCENT EN AUCUN CAS LEURDISPARITION, BIEN AU CONTRAIRE
>>> Chavagnes-les-Eaux Lclairage bleut fait vibrer le bton du chte
deau. Laval Jeu de lumire intrieur
pour une scnographie tudie.
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1
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n connat Philippe Madec pour sonrapport lectif la Bretagne, le travail
en profondeur quil mne avec plusieurscommunes de cette rgion, et le soin atten-tif quil porte au paysage. N en Bretagne,larchitecte intervient, par un heureuxhasard, dans les lieux de son enfance. Partant duneintime connaissance du contexte et dune culture parta-
ge avec les diles et les habitants, il invente des solu-tions qui rpondent pleinement aux attentes et dsirs
des usagers.Ainsi Plourin-ls-Morlaix, il sagissait de
donner un centre ce bourg du Finistre, en ractivant
les espaces publics amnagement de rues et de
venelles,du parvis de lglise et en toffant le cadre
bti par des quipements vous la collectivit nou-
velle mairie,mdiathque,etc.
Pac,en Ille-et-Vilaine, cest le dveloppement urbain
dune cit encore rurale quil fallait contrler et organi-
ser. Situe cinq kilomtres de Rennes, la bourgade est,
en effet, un des points dappui du dveloppement dudistrict rennais. Comptant 8000 habitants, elle devrait
terme en accueillir 12000. Lextension de la ville est
actuellement oriente vers louest et le sud-est, o uneZAC en cours damnagement est coupe du bourg par
une voie de contournement. Cette zone recevra habita-
tions et activits (de grandes enseignes commerciales
devraient sy installer). Il fallait viter la dilution du
centre en rquilibrant lextension urbaine vers le nord-
est, explique Philippe Madec,urbaniste de Pac depuis
1996. Et dajouter: La construction dun second ch-
teau deau sinscrit dans le cadre du dveloppement de
lune participant de la forme du territoire,lautre rele
vant de lchelle domestique.Dtroites baies allant d
plancher plancher offrent un clairage naturel au
locaux techniques tandis que les escaliers reoiven
lumire et ventilation naturelles, abrits derrire u
la commune.Laurat du concours, le concepteur ins-
talle le rservoir arien au cur de la ZAC, au point le
plus haut dun terrain sans grand relief et dj occupsur sa frange sud par un supermarch sis au bord de la
route menant la capitale rgionale.
Une cuve horizontale
Avec cette ralisation, Philippe Madec sattache red-
finir la forme de louvrage et rompt avec larchtype du
repre vertical. Interrogeant la fonction de lobjet un
chteau deau, cest dabord un ouvrage technique
dont la raison premire est de stocker et distribuer
leau , il choisit de faire une cuve horizontale. Lou-vrage dart devient ainsi lment darchitecture partici-
pant, au mme titre que les constructions qui viendront
lentourer, la constitution dun nouveau quartier,dune nouvelle urbanit.Orient louest,face au vent,
le chteau deau se dploie 12 m au-dessus du sol.
Soulev par deux hautes piles de bton dissymtriques,
le polydre expose sa masse en plein ciel et culmine
20,5 m. Perpendiculairement son volume, lune des
piles installe les locaux techniques puis les escaliers.
Ainsi travaills dans les dimensions tant horizontale que
verticale, deux ordres, deux chelles se superposent,
so l u t i o n s b t on
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Philippe Madec
Un chteau deau pens comme un btiment
O
APAC(35), INSCRIPTION DANSLE PAYSAGE, DMARCHEHQEETINVENTION TYPOLOGIQUE ONT PRSID
LDIFICATION DE CE SINGULIERCHTEAU DEAU. UN REGISTRE DEMATRIAUX VOLONTAIREMENT RESTREINT
BTON SANS APPRT,ACIER GALVANIS,UNE MISE EN LUMIRE SOBRE,CONTRIBUENT FAIRE DE LOUVRAGEUN VNEMENT.
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>>> La cuve horizontale se colore
de bleu grce aux projecteurs installsen priphrie. Dtroites baies verticales
de plancher plancher permettent un clairage
naturel des locaux techniques.
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caillebotis constitu de panneaux dacier galvanis.
Ces volumes se veulent lexpression dune architecture
habite tandis que le rservoir ressort dune logique depont. Et si la partie haute sadresse au lointain, en bas,
louvrage participe un lieu en train de se constituer.
Une vaste place en bton dsactiv marque lemprise
du rservoir avant de le cder une prairie o herbe et
gramines crent un tapis vgtal. Le bton, coul en
place, rgne en matre tant au niveau du sol quen
superstructure. La base de la cuve donne lire le che-
min de leau: un point bas dport sur le ct vite
lcueil de la symtrie et du monument.
Vrit constructive, conomie deffets
Pas de difficult majeure pour raliser un tel ouvrage,mais lentreprise a d installer un chafaudage impres-sionnant afin de positionner une plate-forme de travail
arienne. Louvrage comporte un porte--faux de plus
de 8 m, charg deau, ce qui induit des efforts impor-
tants dans les porteurs. La vrit constructive simpose:
les piles,dcomposes en trois lments,donnent clai-
rement lire le report des charges. Les diaphragmes,
premiers lments couls de la cuve, permettent la
sparation de leau. Leurs nervures sur la base rendent
apparente lexpression de la structure.Au-dessus, le
rservoir offre de grands rectangles de bton brut de
dcoffrage.Seules les lignes des banches en marquent
lenveloppe. Les solutions techniques retenues obis-
sent une logique HQE: le chteau deau na pas depompe mais fonctionne uniquement par gravit; la
prairie ne ncessite aucun entretien si ce nest dtre
fauche une fois lan ; le bton na subi aucun traite-
ment hormis la pose dune tanchit dans la partie
rceptrice de leau. conomie de moyens,mais aussi
conomie deffets: la nuit, le rservoir se colore de bleu
grce aux projecteurs installs en priphrie.
Au final, il sagit bien dun chteau deau mais aussi
dun lieu. Il y a un premier niveau dexpression littrale
un volume deau, un rceptacle , puis un second
niveau de lecture une forme architecturale lchelledu territoire,une nouvelle typologie.
PHOTOS : STPHANE CHALMEAU
Matre douvrage : Syndicat intercommunal des eaux
de Pac,Vezin et Saint-Gilles
Matre duvre : atelier Philippe Madec, architecte
Stphane Helburg assistant
BET : I2C, ingnierie, Roger Miniou, ingnieur
Concepteur lumire : Vladimir Lyszynsky
Entreprises : CBL, gros uvre ; SARC, hydraulique ;
ERS, lectricit.
Montant des travaux : 1,01 million deuros HT
cieux de donner qualit et supplment dme
ouvrage prenne au fort impact sur le paysage, ce
nier a convaincu les diffrentes administrations im
ques,et notamment la DDA, dorganiser un conco
Lavis demandait une sensibilit larchitecture e
paysage et le recours un clairagiste.Ces critres in
bituels pour la conception dun chteau deau ont
cit lintrt de Thierry Van de Wyngaert qui sest a
ci au concepteur lumire Franois Migeon pou
circonstance. Le concours gagn en octobre 19lquipe a d affronter un parcours sem dembch
permis de construire contest par un riverain, chan
interrompu,procs Louvrage enfin achev se vattribuer, en 1999,le prix de la mise en lumire du p
moine contemporain du ministre de la Culture.
Une opration de retournement
Une rcompense mrite pour ce chteau d
implant 500 m du village,qui participe de la com
sition dun paysage de plateau. Situ une cinqu
e concepteur sappuie sur les compo-santes du paysage o sinscrivent ses
ouvrages pour dfinir leur forme.Le premierchteau deau difi Chavagnes-les-Eauxdans le Maine-et-Loire lui a, en quelquesorte,mis le pied ltrier.Objet dun concours,il est le fruit dune histoire mouvemente. Le projet ini-
tial command par la matrise douvrage un entrepre-
neur coutumier de ce type de programme semblait peu
satisfaisant larchitecte-conseil du dpartement.Sou-
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20 C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ N 1 2 0
Thierry Van de Wyngaert
Construire le paysageAVEC QUATRE CHTEAUX DEAU SON ACTIF, DONT DEUX EN COURSDE RALISATION, LARCHITECTE THIERRYVAN DE WYNGAERT EST EN PASSEDE DEVENIR UN SPCIALISTE DU GENRE.CHACUNE DE SES CONSTRUCTIONSRESSORT DUNE AVENTURE SINGULIREET DUN PROCESSUS SPCIFIQUE.
L
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taine de kilomtres dAngers,Chavagnes est un bourg
rural cern de vignobles balays par les vents. Des mou-
lins implants intervalles rguliers y lanaient autre-
fois leurs bras vers le ciel. Les salles de ces moulins
enfouies dans un soubassement recouvert de vgta-
tion portaient un cne de pierres support du rotor en
bois quactionnaient les ailes. Lusage des moulins
tomb en dsutude,les ailes disparurent. Seuls subsis-
taient,ponctuant le paysage, les cnes de maonnerie
et les rotors de bois. Pour donner une forme louvragedune capacit de 4 000 m3, Thierry Van de Wyngaert
sest livr une opration de retournement; il reprend
lexacte proportion des pitements : mmes angles,mme profil mais lenvers! Une fois tablie la simi-
litude entre ces lments forts du paysage et la sil-
houette propose, larchitecte a travaill sur trois
chelles, celle du proche, celle du paysage et celle du
lointain. partir de ces donnes, on retrouve une cri-
ture classique: travail sur laccroche au sol, sur le corps
du volume et sur le rapport au ciel.Aussi,poursuivant le
processus dinversion, il a galement boulevers lordre
lames de bois tandis que des balises de lumire roug
clairent la couronne et servent de repre, la nuit, au
avions.Les effets lumineux fonctionnent dautant mieu
quils saccordent un matriau laiss brut.En effet, l
bton de belle qualit a simplement t coul en plac
avec le plus grand soin. Lenveloppe dune paisseu
constante de 30cm a t ralise leve par leve dan
des coffrages hauts de 60cm dont les horizontales lais
des matriaux : le pied du monolithe,dans les vignes,
est revtu dun cerclage en red cedar, tandis que le
corps en bton slve vers le ciel, couronn par la ligne
discontinue de lacrotre.
Rendre visible le chemin de leau
Afin dattnuer limpact de cette masse haute de 35m
hors sol, le matre duvre la transforme en sculpture.
Dans ouvrage dart, il y a art, il fallait donc faire delart, relve Thierry Van de Wyngaert.Aussi, une ligne
de diodes lectroluminescentes bleues senroule sur la
paroi. Le mouvement de la spirale correspond laforce de Coriolis qui dans lhmisphre nord donne
leau un mouvement tourbillonnant dans le sens des
aiguilles dune montre, poursuit le concepteur. cette
spirale sajoute un clairage bleut qui fait vibrer le
bton.Ce mme bton est serti de pastilles en inox,dis-
poses au creux dengravures de 3 cm rserves au
moment du coulage, qui scintillent au gr des clats de
lclairage.Six spots encastrs dans le sol rvlent les
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C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ N 1 2 0 21
>>> Chavagnes-les-Eaux Cest la reprise et linversion du socle des moulins ventqui ont donn sa forme au chteau deau. La ligne discontinue de lacrotre vient
couronner louvrage. Comme lextrieur, lintrieur bnficie dune mise en lumire qui
rvle la mise en uvre du bton. Laval Implant dans un contexte urbain, le chteaudeau de Laval reprend,dans une version plus lance, celui de Chavagnes-les-Eaux.
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sent leur empreinte sur la peau du rservoir. Quelque
4000 t de bton ont t ncessaires pour contenir les4000 m3 deau. Comme pour les moulins, pompes etlocaux techniques sont enterrs et reposent sur une
semelle de 22 m de diamtre ancre dans le terrain.
Dessin daprs modle
Le chteau deau de Laval reprend lidentique celui de
Chavagnes-les-Eaux, selon le souhait mme du maire
de la ville,particulirement sduit par cette ralisation.
Malgr deux autres esquisses et les propositions du
concepteur pour modifier laspect de louvrage dans letraitement du soubassement du verre pour remplacer
le bois ou de la mise en lumire,le modle a t trans-
plant tel quel, dans une version plus lance. Seulelimplantation dans une ZAC, proximit dune route,
Les deux cuves,qui empruntent leur forme aux tour
chteau, ont donc t implantes mi-pente et ont
lobjet dun traitement paysager et dune mise
lumire.Une esplanade, une prairie puis un belvd
intgrent lquipement lespace public. Les rserv
deviennent une composante essentielle de la v
tmoignant ainsi de la volont de transformer un im
ratif technique en un lment signifiant du paysage
Bton coul in situet prfabrication
La chambre des vannes enterre est surmonte
cylindres de 19,6 m de diamtre en bton coul
place. Les lments de portique qui amorcen
dpart de lescalier sont eux en bton arm, prfa
qus puis assembls sur site. Lensemble est laiss b
Un lger claustra en chtaignier vient masquer l
vrage.Perc de baies qui cadrentla ville,les diffre
vues quil offre sont autant de tableaux. A contra
peru depuis le bas, il attnue limpact visuel masses de bton.Sur la pente, un parcours lumine
des colonnes de plexiglas diffusant une lumire m
vante,figurent le chemin de leau. PHOTOS :1,2 ET 3 DR 4, 5,6 ET 7 JEAN-PAUL PLAN
lui fait assumer, du haut de ses 50 m, une fonction de
porte de la ville. La plantation dune prairie fleurie, tou-tefois,vient attnuer limpact visuel du volume.
Lunville, il fallait crer des rservoirs deau pour
lalimentation dun quartier. Cest son savoir-faire et sa
matrise des programmes lis au stockage de leau qui
ont incit la matrise douvrage slectionner Thierry
Van de Wyngaert pour raliser deux cuves enterres de
1500 m3 chacune. La ville est domine par un chteau
dot de deux tours massives dont la prsence marque
fortement le paysage. Le terrain trs pentu se trouve
entre le centre de la commune et un lotissement
pavillonnaire. La premire difficult consistait trouverla juste implantation sur le site. Une installation au pied
de la pente tait rendue difficile par la prsence dun
vaste cimetire,et une position en hauteur aurait nces-sit des terrassements trop importants.
so l u t i o n s b t on
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>>> Lunville Les deux cuves en bton brut coul en place, implantes mi-pente,sont masques par un lger claustra en chtaignier. Laspect des rservoirs varie avec la mise
en lumire. Sur la pente, des colonnes de plexiglas figurent le chemin de leau. De nuit,
la lumire bleue installe en priphrie des cuves offre une autre perception de lensemble.
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CHAVAGNES (Maine-et-Loire)Matre douvrage : SIDAEP des Mauges et de la Gtine
Matre duvre : Thierry Van de Wyngaert, architecte
mandataire
Entreprise : Devin Lemarchand Environnement
Montant des travaux : 1,52 million deuros HT
LAVAL (Mayenne)Matre douvrage : ville de Laval
Matre duvre : Thierry Van de Wyngaert, architecte
mandataire
Entreprise : Devin Lemarchand Environnement
Montant des travaux : 1,87 million deuros HT
LUNVILLE (Meurthe-et-Moselle)Matre douvrage : ville de Lunville
Matre duvre : Thierry Van de Wyngaert, Jean-Philip
Donz, architectes
Entreprise : Prestini
Montant des travaux : 0,95 million deuros HT
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ans une station dpuration, il fautsavoir tirer parti de ce qui est beau,
dclare Monique Labb. Forte dune vri-table expertise dans ce domaine, larchitecterevendique un rle actif dans lorganisationspatiale des process qui dterminent laforme du bti. Une station dpuration, en effet,obit une rationalit technique conditionne par les
diffrentes tapes de traitement.Aussi les contraintes
propres au programme participent-elles la dfinition
des lments btis comme celle dun paysage. Tirer
parti de ce qui est beau, cest ce que sest attache
faire la matre duvre par une vritable mise en scne
des vastes tendues deau lors de la ralisation de la
fragment : surpresseurs, canaux de comptage, bt
ment dexploitation, stockage des boues, constituenautant ddifices distincts.Tous ont en commun leu
matriau de construction: un bton blanc coul e
place.Attentive la vie du matriau lors des chantiers
larchitecte tire parti des procds de fabrication ou de
accidents de mise en uvre.Ainsi, sur le btiment dex
ploitation,les trous des banches ont t sabls; le bto
des canaux de comptage a t repiqu la pointerolle
mettant jour les granulats en partie basse. Bande
sables, joints creux, calepinage soign dfini par
trame des lments de coffrage, autant de stigmates
qui crent une modnature de faade.La mme dmarche a prsid la conception de l
station dpuration dArras. Sise dans une grandplaine, elle se trouve lore dune zone industriell
sur un terrain travers au sud-est par les voies du TGV
Pour limiter limpact visuel de lquipement un souc
du matre douvrage , un talus plant de vgtau
cre un dcaiss pour masquer la station. Oriente
vers les voies, labri dans des btiments capots d
mtal, les tapes de traitement sont masques par u
voile oblique constitu de panneaux en bton arm
prfabriqus formant un fond pour les bassins circu
station dpuration de Vichy. Le projet devait remplacer,sur le mme site, lancienne station de lagglomration
devenue obsolte.Seul le bassin dorage a t conserv.
Le terrain, au bord de lAllier, se trouve dans une zone
industrielle aujourdhui rejointe par la ville. Lquipe-
ment installe une pice de paysage qui se greffe avec la
prairie fleurie, les arbustes puis les arbres-tiges celui
en place de la promenade le long du fleuve. Les grands
bassins de 75m de diamtre,disposs proximit de la
promenade, runissent les traitements par bactries et
les traitements physico-chimiques. Leur implantation
rpond un impratif: ils doivent tre disposs symtri-
quement par rapport la ligne deau.
Les bassins scnographientle paysage
La configuration de la station rsulte dune rflexion
mene par larchitecte avec lentreprise de process afin
de compacter les circulations et les cours de service et
doptimiser les dplacements. Lespace ainsi rcupr
reoit un traitement paysager qui permet dassocier la
station son environnement. Pour rpondre une
organisation efficace des trajets et des flux, le bti est
so l u t i o n s b t on
C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ N 1 2 0 23
Monique LabbArchitectures de lpureLES STATIONS DPURATION SONTLONGTEMPS RESTES DU DOMAINE DE
LINGNIERIE, ET POURTANT LARCHITECTEMONIQUELABB SEN FAIT UNESPCIALIT DEPUIS QUELQUE20 ANNES,PROFITANT AINSI DE LOUVERTURE DE CESPROGRAMMES SA PROFESSION.
D
>>> Arras Les btiments capotsde mtal sont masqus par un voile en panneaux
de bton prfabriqus. Le voile rythm
de rectangles forme un fond pour les bassins.
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laires et rectangulaires. Cet quipement est le premiermaillon dun ensemble de constructions affectes autraitement des dchets.Alors que progresse la mise en
place de la station,Monique Labb a,de concert avec le
district, labor un concept de plate-forme cologique
qui devrait regrouper, terme, lensemble des infra-
structures de traitement des dchets.
Une architecture vecteur de qualit
Autre contexte,autre process et donc rponses diff-
rentes pour les deux stations construites dans la pri-
phrie de Bordeaux. Dans les deux cas, il sagissait, l
encore,de remplacer les quipements existants sur le
mme site. Le choix de la bio-filtration conditionne for-tement la forme du bti: les oprations de traitement de
leau se droulant couvert, le process gnre des bti-
ments beaucoup plus compacts, adapts une implan-
tation en milieu urbain.
La station de Cantinolle, sur la commune dEyzines,
louest de la ville, a valeur de repre. Implante dans
une zone industrielle qui se constitue progressivement,
elle devait tre vecteur de qualit architecturale pour les
constructions venir. lev au bord dun rond-point,
lintersection de la RN 120 et dune dpartementale,
ldifice bnficie dune vue dynamique depuis les vhi-cules. Exigu, le terrain affect sa construction jouxtait
celui de lancien quipement. Le btiment comporte
une face urbaine en partie courbe, appuye sur le trac
tion stire en deux btiments distincts : lun affecttraitement des eaux, lautre au traitement des bo
Toutes les circulations sont regroupes sur la fa
ct rivire.Des joints creux et des bandes sable
donnent une chelle domestique. Cot rempart,
lasure bleue marque la hauteur de leau.Au-dessus,
fr avec du polyane,le bton, imprim de rides, prse
un aspect de peau dlphant.Des joints creux obliq
structurent la surface.Le rempart offre un fond au pr
paysager qui utilise les terres issues de la construc
du btiment: des mouvements de sol reprennen
lignes des anciens bassins, lignes prolonges de ges darbres parallles au cours deau.
TEXTE :MYLNE G
PHOTOS : 1 ET2MARCUSROBINSON 3,4,5 ET6DIDIER BONRE
de la voie,et une face de service,oriente vers la cour. Lapremire faade dploie un long voile de bton brutcoul en place interrompu par un grand pan vitr dans
larrondi.Lautre affiche une lasure sur le bton. Fonc-
tionnant comme une vitrine, la paroi de verre rvle
quatre cuves de dsodorisation en polypropylne bleu.
En effet, la technique ncessite de dsodoriser lair issu
du prtraitement avant son rejet dans latmosphre. Le
reste du process sabrite derrire des murs opaques, les
bio-filtres ncessitant des botes tanches. Lensemble
du dispositif est complt par le petit btiment affect
au traitement des boues qui cadre lentre.
Un rempart de bton
Sabarges,Monique Labb rpond aux exigences duprocess et du contexte par un travail sur lidentit du
lieu. Le lieu-dit,situ proximit dAmbars,au nord de
Bordeaux, est encore rural. La station sinstalle au bord
du cours deau, en contrebas du village. Limplantation
a t impose par la forme du terrain une lanire au
bord du Gua ,par une canalisation de la station en ser-
vice qui le traverse en son milieu pour aboutir dans la
rivire,et enfin par les vues plongeantes depuis le vil-
lage.On peroit de prime abord un rempart de bton,
tout juste interrompu par une chancrure pour le pas-sage vers une petite cour de service. Derrire cet cran
seulement ponctu son extrmit du cylindre dun
digesteur et de la bulle de stockage du mthane,la sta-
24 C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ N 1 2 0
>>> Cantinolle Les quatre cuves de dsodorisation en polypropylne bleu saffichent labri dune paroi de verre. Lentre de la station est cadre par deux btiments en bton
brut Sabarges Une chancrure dans le voile de bton met jour le cylindre dune des
tapes du process. Une lasure bleue marque la hauteur de leau.6
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STATION DPURATION DARRAS (Pas-de-Calais)Matre douvrage : communaut urbaine dArras
Matre duvre : Monique Labb, architecte
Entreprise : Passavant Impianti
Montant des travaux : 14,78 millions deuros HT
STATIONS DPURATION DE CANTINOLLE/EYZINES ET DE SABARGES/AMBARS (GironMatre douvrage : communaut urbaine de Bordeaux
Matre duvre : Monique Labb, architecte mandata
Arsne-Henry et Triaud, architectes dexcution
Entreprise : Quillery
Montant des travaux : 17,5 millions deuros HT
STATION DPURATION DE VICHY (Allier)Matre douvrage : district de lagglomration
vichyssoise
Matre duvre : Monique Labb, architecte
Entreprise : Chantiers modernes
Montant des travaux : 11,03 millions deuros HT
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r a l i s a t i o n Chatou (78) Mdiathque
Le bton bruten sa vrit premire Construite la limite de deux quartiers, la mdiathque de Chatou forme une liaison entre
la ville haute et la ville basse. uvre de larchitecte Suzel Brout, le petit btiment est
vritablement mis en scne, par sa position en quilibre sur un terrain en pente, mais aussi par
la prsence dun parvis et dun escalier monumental. Sa composition en deux volumes parallles
distincts, qui abritent chacun des fonctions spcifiques et dont les structures diffrent, nest pas
trangre limpact du btiment auprs des usagers et des passants.
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quipement inaugure lacration dun ple culturel
pour la commune. Perpendi-culaire lavenue de la Rpu-blique, axe majeur, qui relie laville haute (rsidentielle) et laville basse (o se trouvent les coles,les commerces, les quipements), la
mdiathque se situe au centre gogra-phique de Chatou. Le petit btiment,
dune superficie totale de 750 m2,est
pos sur des pilotis qui rattrapent le
dnivel du terrain de lest vers louest
et abritent un parking souterrain. Un
mail plant longe la faade sud. Il cre
un lien entre lextrieur et lintrieur; un
lien physique, mais aussi une relation
visuelle forte pour les passants qui ne
sont pas forcment les utilisateurs.
Depuis lalle, le regard traverse tout lerez-de-chausse du btiment, jusqu la
paroi oppose et mme au terrain situ
au nord.Cette orientation privilgie esten partie lorigine du succs que
connat aujourdhui lquipement.
Lentre se fait par le petit ct de la
mdiathque, conue tout en longueur.
Lescalier qui mne lentre dmarre
dun parvis qui en monumentalise lac-
cs, en sopposant la descente vers le
parking. Le jeu sur les niveaux, la dispo-
sition en avance ou en retrait des diff-
rents lments et volumes escalier,
rampe vers le parking,imposante faade
vitre, faille centrale, aile daccueil ,
donnent cette faade un relief et une
importance qui affirment sa fonction
dentre principale, comme un signal
dans la ville.
Du bton,du verre,du bois
Le btiment est compos de deux ailes
poses en parallle, o les volumes jux-
taposs sont spars par un vide, une
faille.Au sud, deux niveaux distincts sont
diffrencis par lemploi du verre au rez-
de-chausse et du bois ltage. Une
paroi vitre sur toute la hauteur forme
une sparation infime avec le reste de la
ville, tandis quau-dessus, reposant surune structure poteaux-poutres en bton,
un mur ossature bois forme le remplis-
sage de la structure bton.Le principe architectural de Suzel Brout,
selon lequel les matriaux se juxtaposent
et rvlent leurs proprits,est parfaite-
ment respect. Il confre finesse et subti-
lit cette architecture.Le dbord de toi-
ture, tout comme la dalle de plancher de
ltage formant balcon,constituent une
protection solaire et crent deux l-
ments en relief qui donnent de la profon-
deur la faade.La vision en perspective
du btiment sen trouve renforce, et
encore accentue par la prsence du
mail. Cette aile abrite en partie basse le
hall et une succession despaces dest
recevoir des expositions et autres m
festations, et ltage les bureaux
ladministration. Des cloisons amovi
opaques ou translucides permetten
r a l i s a t i o n Chatou (78) Mdiathque
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L BAP: le bton fait peau neuve
Les lments constitutifs des deux structures en bton de la md
thque de Chatou ceux de laile sud et ceux de laile nord devaie
selon le souhait de larchitecte, rester imprativement bruts, lex
rieur comme lintrieur. Il sagissait de conserver cet lm
architectural primordial toute sa vrit,de laffirmer dans sa fonctet dans son esthtique,au plafond,sur les murs,et mme au sol.
Pour cela, le bton autoplaant (BAP) semblait tre le matriau le p
adapt. Cest aujourdhui une solution incontournable pour obte
un beau bton,on nest pas oblig de le couvrir au dernier momen
affirme Suzel Brout.Et de fait, la matire obtenue est tout fait sa
faisante: rgulire,lumineuse,lisse,et mme douce au toucher.
Ce type de bton est le rsultat de recherches avances menes s
les interactions entre les ciments et les adjuvants. Une plus gran
fluidit du matriau au moment du coulage peut ainsi tre obten
Le bton se met en place sans compactage ni vibration (il en dco
une grande rapidit dexcution) et peut remplir les recoins des cfrages les plus complexes. Dans le cas dun bton destin res
brut, labsence de porosit en surface permet une meilleure rs
tance aux salissures et aux tags.
TECHNIQUE
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transformer lespace en lieu dexpositions
ou daccueil pour diverses manifesta-
tions. La partie nord, beaucoup plus
imposante dans ses dimensions et dans
son traitement architectural, est traite
comme une grande nef.
Une structure lisibledepuis lextrieur
lextrieur, la forte prsence de la
structure en bton brut soppose au rem-
plissage des parois en verre et la rsille
mtallique lgre des huisseries. La dalle
de plancher en saillie surplombe le par-
king qui constitue un soubassement sur
lequel repose la masse de ldifice. En
faade nord, de larges cadres en bois,
pris entre les poteaux de bton, contien-
nent le vitrage. Ils forment lintrieurdes sortes de bow-windows dans les-
quels ont t installs des bancs. La
structure de cette aile est compose de
six portiques de 10m de porte,dont le
premier est visible en faade est.
Plus le bton est pais, plus il est beau.
Jai choisi le bton brut comme matriau
dominant lextrieur et lintrieur
pour affirmer la prsence physique de
mon btiment, relve Suzel Brout. Pour
donner de lampleur lensemble, eneffet, larchitecte na pas hsit surdi-
mensionner les poutres et les poteaux
des portiques (retombe et largeur du
portique, 80 cm ; paisseur, 30 cm),qui
rythment littralement les espaces int-
rieurs. Un plancher formant une mezza-
nine est suspendu aux portiques par de
grosses poutres transversales, ce qui
laisse entirement libre la salle de
consultation enfants au rez-de-chaus-
se. ltage (consultation adultes), lesdiffrentes sources de lumire (baies,
faille znithale louest, impostes hori-
2 3 4
C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ N 1 2 0 27
>>> Vue de la faade sud : au rez-de-chausse, la paroi vitrepermet un contact direct avec la ville. Faade nord : les
larges cadres en bois des baies sont pris dans la structure bton
en portiques,trs apparente. Les lments de bois et de bton
sont surdimensionns; ils rythment lespace verticalement.
Le bureau de la direction en bocal domine lespace de lecture
au rez-de-chausse.
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1
Matre douvrage:ville de Chatou
Matre duvre :
Suzel Brout
BET :Marc Mimram
Entreprise gnrale :Francilia
Surface :750 m2
Cot:
2,5 MHT