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1 Nicolas BALUTET Civilisation hispano-américaine La dissertation – Le commentaire de texte – Le commentaire dirigé – La composition EXERCICES UNIVERSITAIRES : La dissertation Conseils méthodologiques La dissertation consiste à analyser la citation d’un auteur qui peut être un écrivain, un historien, un homme ou une femme politique, un critique, etc. Il est donc essentiel d’accorder du temps à l’analyse approfondie de l’opinion exprimée, plutôt que de se précipiter à écrire un plan ou à jeter sur le papier quelques arguments préparés préalablement, censés fonctionner pour tous les sujets. Le plus important est de déterminer une problématique. Pour cela, il convient de lire et de relire la citation proposée, de souligner les mots qui paraissent essentiels, de trouver des relations entre eux (synonymie, antinomie, complémentarité, etc.), pour ensuite commenter et reformuler avec ses propres mots le commentaire proposé à l’analyse. Cette petite explication de texte doit apparaître dans l’introduction. Celle-ci s’articule autour de cinq éléments : une ou deux phrases un peu générales servant d’introduction au sujet, la citation complète ou partielle de l’auteur, l’analyse détaillée du sujet, l’annonce de la problématique (souvent sous forme d’une ou de plusieurs questions) et la présentation du plan. Disserter implique l’organisation d’une pensée, ce qui suppose d’être capable de présenter des idées et des arguments et de les hiérarchiser. Il existe pour cela différents types de plans : le plan dialectique, le plan analytique et le plan thématique. Le plan dialectique correspond à la classique structure ternaire thèse/antithèse/synthèse. Il est fréquemment utilisé lorsque l’opinion de l’auteur est discutable. La réflexion proposée par le plan analytique offre deux variantes principales : situation/causes/conséquences ou explication/illustration/commentaire. Enfin, le plan thématique s’emploie avec des sujets généraux qui demandent une réflexion progressive. Il est important de proposer un plan équilibré et cohérent qui offre une progression vers la réponse finale contenue dans la conclusion. Celle-ci n’est pas un simple résumé mais une synthèse générale qui répond clairement à la problématique définie dans l’introduction. De même, elle doit ouvrir des perspectives. Sur le plan formel, l’étudiant doit agencer les parties selon un ordre d’importance croissante, c’est-à-dire en commençant par les arguments les moins importants pour aller vers les moins importants. Chaque idée est accompagnée d’au moins un exemple. Il est important de sauter une ligne entre l’introduction et la première partie ainsi qu’entre la dernière partie et la conclusion, de rédiger de courtes transitions entre les différentes parties, de citer en utilisant des guillemets et de souligner les titres d’œuvres éventuelles.

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Nicolas BALUTET

Civilisation hispano-américaine

La d isser ta t ion – Le commenta i re de tex te – Le commenta i re d i r i gé – La compos i t i on

EXERCICES UNIVERSITAIRES :

La dissertation

Conseils méthodologiques

La dissertation consiste à analyser la citation d’un auteur qui peut être un écrivain, un historien, un homme ou une femme politique, un critique, etc. Il est donc essentiel d’accorder du temps à l’analyse approfondie de l’opinion exprimée, plutôt que de se précipiter à écrire un plan ou à jeter sur le papier quelques arguments préparés préalablement, censés fonctionner pour tous les sujets. Le plus important est de déterminer une problématique. Pour cela, il convient de lire et de relire la citation proposée, de souligner les mots qui paraissent essentiels, de trouver des relations entre eux (synonymie, antinomie, complémentarité, etc.), pour ensuite commenter et reformuler avec ses propres mots le commentaire proposé à l’analyse. Cette petite explication de texte doit apparaître dans l’introduction. Celle-ci s’articule autour de cinq éléments : une ou deux phrases un peu générales servant d’introduction au sujet, la citation complète ou partielle de l’auteur, l’analyse détaillée du sujet, l’annonce de la problématique (souvent sous forme d’une ou de plusieurs questions) et la présentation du plan.

Disserter implique l’organisation d’une pensée, ce qui suppose d’être capable de présenter des idées et des arguments et de les hiérarchiser. Il existe pour cela différents types de plans : le plan dialectique, le plan analytique et le plan thématique. Le plan dialectique correspond à la classique structure ternaire thèse/antithèse/synthèse. Il est fréquemment utilisé lorsque l’opinion de l’auteur est discutable. La réflexion proposée par le plan analytique offre deux variantes principales : situation/causes/conséquences ou explication/illustration/commentaire. Enfin, le plan thématique s’emploie avec des sujets généraux qui demandent une réflexion progressive. Il est important de proposer un plan équilibré et cohérent qui offre une progression vers la réponse finale contenue dans la conclusion. Celle-ci n’est pas un simple résumé mais une synthèse générale qui répond clairement à la problématique définie dans l’introduction. De même, elle doit ouvrir des perspectives.

Sur le plan formel, l’étudiant doit agencer les parties selon un ordre d’importance croissante, c’est-à-dire en commençant par les arguments les moins importants pour aller vers les moins importants. Chaque idée est accompagnée d’au moins un exemple. Il est important de sauter une ligne entre l’introduction et la première partie ainsi qu’entre la dernière partie et la conclusion, de rédiger de courtes transitions entre les différentes parties, de citer en utilisant des guillemets et de souligner les titres d’œuvres éventuelles.

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Orientations bibliographiques Duteil, Jean-Pierre, La dissertation d’histoire, Nantes, Editions du Temps, 1999. Gicquel, Bernard, El comentario de textos y la disertación, Barcelone, Oikostau, 1982. Gladieu, Marie-Madeleine, La dissertation, Nantes, Editions du Temps, 1998. Le Bigot, Claude (sous la direction), Expliquer la civilisation hispanique. Méthodes, textes

et documents, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2003. Milliot, Vincent et Olivier Wieworka, Méthode pour le commentaire et la dissertation

historiques, Paris, Nathan, 1994. Tafanelli, Charles, Savoir problématiser, Paris, Studyrama, 2012. Vilar, Pierre, Iniciación al vocabulario del análisis histórico, Barcelone, Altaya, 1999.

Sujet

Durante el seminario « América Latina : oportunidades y desafíos », organizado por la Fundación Internacional para la Libertad en marzo de 2013, el escritor peruano Mario Vargas Llosa explicó lo siguiente acerca de Venezuela : « Hoy día se enfrenta a unas elecciones en las que el pueblo venezolano va a decidir si quiere seguir el camino del populismo, de la demagogia y del autoritarismo o quiere optar por el camino de la legalidad, de la libertad y de la modernidad ». Apoyándose en ejemplos concretos, evalúe dicha opinión.

Proposition de correction Después de la muerte de Hugo Chávez el 5 de marzo de 2013, Venezuela organiza

nuevas elecciones presidenciales que oponen Nicolás Maduro, el « heredero » del antiguo presidente, al joven Henrique Capriles Radonski. Pocos días antes del voto, durante un seminario titulado « América Latina : oportunidades y desafíos », el premio Nobel de literatura Mario Vargas Llosa explica que estas elecciones ofrecen al pueblo venezolano la posibilidad de seguir con la política chavista, una opción muy criticada por el intelectual peruano (« el camino del populismo, de la demagogia y del autoritarismo »), o de aprovechar la muerte del líder carismático para volver a un ejercicio más positivo dela política (« el camino de la legalidad, de la libertad y de la modernidad »). Dicha opiniónfuerte invita, por lo tanto, a hacer el balance de los catorce años de chavismo, ¿ Está alborde de la dictadura la Venezuela chavista tal como parece sugerir Mario VargasLlosa ? Para contestar a esta interrogación, analizaremos primero la cuestión delpopulismo que parece central en las palabras del intelectual peruano. Veremos luegoalgunos aspectos negativos del régimen chavista que contrastaremos, en una últimaparte, con ciertos elementos positivos.

Mario Vargas Llosa califica el chavismo de régimen populista. Si esta noción remite a realidades distintas, todos los populismos tienen en común un estilo político que se caracteriza por el uso abusivo de los medios de comunicación para establecer un contacto directo con la opinión pública y manipularla, el empleo de una retórica que ababa la grandeza de la Patria y la unidad nacional y que subraya la futura realización de medidas sociales, el culto al jefe gracias al carisma del líder a menudo presentado como un salvador, un discurso que defiende los intereses del pueblo, en particular los de las clases medias y desfavorecidas y una política económica intervencionista y utópica. El intelectual peruano tiene razón en considerar a Hugo Chávez como un líder populista. En efecto, además del culto a la personalidad que pasa por un merchandising a veces de mal gusto (la efigie del presidente está presente en pelotas de fútbol, en mecheros, en llaveros, etc.), Hugo Chávez sabe controlar perfectamente su imagen y los medios de comunicación. Prueba de ello es su famoso programa cada domingo titulado Aló Presidente en el que el jefe del Estado habla en directo durante horas sobre las reformas, aborda la geopolítica internacional, canta, da recetas de cocina, etc. Todos los canales (públicos y privados) deben transmitir cada semana 70 minutos de intervenciones del presidente. Por otra parte, si la mayor parte de los canales televisivos

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siguen perteneciendo al sector privado (el gran canal chavista es Telesur creado en 2005), se toman periódicamente medidas de represalias contra los que desagradan al poder.

Además, a ejemplo de Fidel Castro, Hugo Chávez hace de Estados Unidos al enemigo público n°1 de Venezuela, por lo menos desde el punto de vista retórico. Como numerosos regímenes populistas, es importante encontrar enemigos en el extranjero – aquí la encarnación del imperialismo y del neoliberalismo – para justificar la renuncia a ciertas prácticas democráticas y, en el caso de Hugo Chávez, asumir una postura de líder de otro modelo más adaptado a la realidad hispanoamericana. Es así como el jefe del Estado venezolano no vacila en buscar apoyos como el libio Muamar Gadafi o el iranio Mahmud Ahmadineyad, al mismo tiempo que promueve un nuevo proyecto de integración económica regional. Para frustrar el proyecto estadounidense de Área de libre comercio de las Américas (ALCA), Hugo Chávez crea en diciembre de 2004 la Alianza bolivariana para los pueblos de América (ALBA) que quiere reunir varios países del subcontinente latinoamericano que comparten los mismos valores para desarrollar la colaboración política, social y económica y luchar así más eficazmente contra la pobreza y la exclusión. Además de Venezuela, Cuba, Bolivia, Ecuador y Nicaragua son algunos miembros actuales de esta alianza de izquierda.

El populismo no es el único aspecto negativo del régimen chavista. La tasa de las personas inactivas sigue alta (el 15%) y la corrupción, verdadera plaga venezolana, no ha desaparecido. La familia del presidente, a ejemplo de la antigua élite, disfruta incluso de promociones y de prebendas excepcionales. La violencia constituye asimismo uno de los problema más inquietantes contra la que no se hace nada, tanto más cuanto que las cárceles, salvo la de la Yare (cerca de la capital), han adoptado un increíble sistema de autogestión armada por parte de los prisioneros. Pretextando que los problemas proceden de la influencia estadounidense, a Hugo Chávez no le preocupa la seguridad y su balance en este sector es desastroso : 25 000 muertos de disparo cada año en el país, un aumento de más del 500% de los secuestros, una media de 60 muertos cada fin de semana en Caracas. Venezuela es hoy uno de los países más peligrosos del planeta.

Por otra parte, a pesar de las apariencias de una sociedad abierta a los debates, el poder venezolano parece, en la época chavista, cada vez más concentrado en las manos de un solo hombre que, sin embargo, nunca traspasa la línea ética. ¿ Cómo calificar la disolución del Movimiento Quinta República para crear el Partido socialista unido de Venezuela (PSUV), partido único que reúne las diferentes corrientes que lo respaldan ? ¿ La creación del puesto de Comandante en jefe del ejército ? ¿ La obstinación en hacer votar la reelección presidencial ? ¿ La militarización de la vida política que se traduce por la presencia de numerosos gobernadores procedentes del ejército ?

Por fin, en el sector económico, pese a los anuncios y a la salida del país del Fondo monetario internacional (FMI) y del Banco mundial en abril de 2007, Venezuela, cuya población se dedica desde hace décadas a un consumismo desenfrenado, sigue teniendo una economía de mercado en la que se garantizan la iniciativa privada y la libertad de empresa. Por otra parte, a pesar del control estatal de las industrias, el gobierno no ha despojado a las compañías multinacionales y hasta trabaja con ellas. Esto se verifica muy bien en el sector de los recursos petroleros, verdadero pulmón de la economía venezolana, en el que las empresas extranjeras siguen explotando más de la mitad de los yacimientos. A pesar del antiamericanismo discursivo, los Estados Unidos no sólo son el primer comprador de petróleo venezolano (casi un millón de barriles al día en 2012) pero, frente a la vetustez de las refinerías y de las infraestructuras del país, Venezuela, incapaz de transformar el petróleo pesado en gasolina, debe importar productos acabados de su vecino (86 000 barriles en 2013). Si Venezuela es el quinto exportador mundial y posee el 25% de las reservas del planeta, el petróleo es la debilidad del país, por lo menos en su uso por el régimen chavista. En efecto, en vez de llevar a cabo una verdadera política económica de diversificación de las actividades y de inversiones a largo plazo, Hugo Chávez sólo considera el petróleo como una renta que le permite establecer contactos privilegiados con otros países y subvencionar su política social con la ayuda de la compañía nacional Petróleos de Venezuela S.A. (PDVSA).

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Ahora bien, los precios del barril fluctúan y su caída provocan la parálisis de los programas sociales necesarios.

A pesar de muchos males, el régimen chavista presenta algunos aspectos positivos. Durante sus diferentes mandatos, Hugo Chávez lanza unos veinte programas llamados « misiones » para mejorar la vida de las clases populares venezolanas. Se perciben cambios en algunos sectores. En el sector de la educación, el gobierno quiere luchar contra el analfabetismo : se abren miles de escuelas, se suprimen las matrículas, se proponen clases a los adultos. Al mismo tiempo, se inauguran nuevos centros universitarios para acoger a un número creciente de estudiantes. En cuanto a la salud, dado que en 1998 el 70% de la población no tiene acceso a la asistencia médica o no disfruta de una cobertura social, el gobierno abre varios centros médicos con la ayuda de Cuba que manda a Venezuela a 15 000 médicos y enfermeras con el material necesario. La tasa de mortalidad infantil baja mucho.

Entre los aspectos positivos del régimen se encuentra también la democracia participativa, es decir, la voluntad de que los ciudadanos tengan más importancia en la toma de decisión política. El gobierno venezolano favorece entonces la instauración de consejos comunales (30 000 desde 2006), encargados de proponer y desarrollar proyectos locales. Por otra parte, al contrario de Cuba por ejemplo donde las elecciones no son más que farsas políticas, al Venezuela chavista le apasiona el voto. Así, entre 1998 y 2012, una decena de elecciones o de consultas plebiscitarias jalonan la historia del país. Además de las elecciones que tienen que ver con la redacción de la Constitución de 1999, los venezolanos votan prácticamente cada dos años : en 2004, en el referéndum revocatorio contra el presidente que lo gana con más de 59% de los sufragios ; en 2005, durante las elecciones legislativas rechazadas por la oposición ; en 2006, durante las presidenciales ganadas por Hugo Chávez con más del 62% de los votos ; de nuevo en 2007, cuando el presidente intenta – sin éxito esa vez (el 51% está en contra del proyecto) – reforzar su poder con la reelección ilimitada ; en 2008, durante las elecciones regionales y municipales ganadas por el nuevo partido chavista ; en 2009, durante un nuevo referéndum sobre el tema de la reelección ilimitada del presidente (esta vez, casi el 55% de « sí ») ; en 2010, durante las legislativas que muestran el avance de la oposición ; por fin, en 2012, durante las presidenciales otra vez ganadas por Hugo Chávez, muy enfermo, frente al joven Henrique Capriles Radonski (el 55% de los sufragios a favor de los chavistas).

Si Mario Vargas Llosa exagera en su pintura del régimen chavista, hay que reconocer que el balance es claramente negativo. Los resultados de algunas « misiones » hasta no están a la altura de las esperanzas. Es el caso, por ejemplo, de la construcción. Todavía siguen faltando más de dos millones de viviendas. Asimismo, cabe preguntarse si Hugo Chávez no ha utilizado el sistema de la democracia participativa para apartar los partidos políticos tradicionales, como ya es el caso con los sindicatos, reemplazados poco a poco por organismos que el jefe del Estado controla. A pesar de esta situación, Nicolás Maduro gana las elecciones del 14 de abril de 2013. Sin embargo, es una victoria muy corta (el 50,6% de los votos), lo que demuestra que el chavismo va debilitándose. Los movimientos sociales de 2016 que se quejan, entre otras cosas, de las penurias, bien podrían hacer realidad en un futuro próximo el deseo expresado por el premio Nobel en marzo de 2013.

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Le commentaire de texte

Conseils méthodologiques Face à un texte historique, il est essentiel, tout d’abord, de déterminer sa nature, en

s’interrogeant sur sa forme, son contenu et son origine. Il peut s’agir d’un texte informatif à la langue précise et impersonnelle (rapport, traité, chronique, etc.) ou d’un texte narratif à la langue plus littéraire et subjective (autobiographie, lettre, pamphlet, etc.). Son contenu peut porter sur des aspects sociaux et culturels, sur l’économie, sur la théorie politique, etc. Il est important de distinguer s’il s’agit d’une source primaire ou historique (contemporaine de l’époque traitée) ou secondaire ou historiographique, c’est-à-dire élaborée par des historiens.

Le commentateur doit parfois relever quelques aspects de la biographie de l’auteur afin de mettre en lumière comment sa personnalité et ses idées se manifestent dans le texte. Dans le cas d’un document impersonnel, la projection de l’idéologie du groupe ou du parti politique, par exemple, doit être soulignée. Il convient de déterminer également l’époque du texte et de replacer celui-ci dans son contexte historique. On peut parler des circonstances dans lesquelles émerge le document, des caractéristiques de l’époque et des protagonistes qui y apparaissent. De même, il est important de prendre en compte le lieu de rédaction du texte, d’expliquer à qui il s’adresse et de souligner son but.

À l’heure de commenter un texte historique, plusieurs méthodes peuvent être mises en œuvre : une méthode linéaire qui doit permettre d’éclairer la progression des idées et les mouvements du document ; une méthode thématique (thèmes et idées du texte sans séparation entre le fond et la forme) ; et une méthode mixte qui regroupe les idées principales et effectue une analyse linéaire de chacune d’entre elles.

Lors de l’analyse, le commentateur ne doit pas oublier que le document emploie des stratégies formelles. Il est donc nécessaire de s’intéresser aux figures rhétoriques déployées au fil des lignes. Concernant le temps, il peut être intéressant de souligner si le texte respecte la chronologie ou si le récit s’interrompt pour procéder à un retour en arrière (une analepse) ou à une projection vers le futur (prolepse). Les éléments paratextuels, c’est-à-dire les données qui entourent et complètent le texte comme l’épigraphe (brève citation située généralement au début du texte) ou la dédicace (hommage à une autre personne que l’auteur) sont parfois pertinents, de même que les aspects typographiques comme l’utilisation des majuscules ou des italiques.

Orientations bibliographiques Abilio Rabanal, Manuel et Federico Lara Peinado, Comentario de textos históricos,

Madrid, Cátedra, 1997. Brunet, Jean-Paul et Alain Plessis, L’explication de document historique, Paris, Armand

Colin, 1999. Gicquel, Bernard, El comentario de textos y la disertación, Barcelone, Oikostau, 1982. Gladieu, Marie-Madeleine, L’explication de textes : CAPES et agrégation, Nantes,

Editions du Temps, 2000. Le Bigot, Claude (sous la direction), Expliquer la civilisation hispanique. Méthodes, textes

et documents, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2003. Llorente Lloret, Alfredo, Cómo se comenta un texto histórico, Madrid, Bruño, 1998. Milliot, Vincent et Olivier Wieworka, Méthode pour le commentaire et la dissertation

historiques, Paris, Nathan, 1994. Royer, Pierre, Principes et méthodes du commentaire de document historique, Paris,

PUF, 1995. Terrasa, Jacques, L’analyse du texte et de l’image en espagnol, Paris, Armand Colin,

2005. Vilar, Pierre, Iniciación al vocabulario del análisis histórico, Barcelone, Altaya, 1999.

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El octavo remedio

Así que, como pretendan los cristianos tanto temporal interese y la cudicia allá hierva, y crezca, y abunde más que en ninguna parte del mundo, teniendo los cristianos señorío y Administración sobre los indios, aunque sea sin alguna juridición, porque no la han menester, teniendo los indios en su poder, porque ellos se la toman, aunque Vuestra Majestad no se la dé señaladamente (que son los indios tímidos e pusilanimos, o por mejor decir, por las crueldades que han en ellos cometido, les han entrañado el miedo en los corazones que los han convertido casi en natura de liebres y hecho degenerar de ser hombres), afirmamos que es imposible que se alcance el dicho fin ni que los indios oigan la evangélica doctrina, ni jamás sean cristianos, porque directamente y de propósito la estorban y contradicen los españoles, y mueren porque no la haya. La segunda razón por que se impide el dicho fin y conversión de aquellas gentes, teniendo señorío y mando sobre ellas, como hasta aquí, los españoles, es porque como para cumplir con los dichos españoles, especialmente con los que se jactan de conquistadores y con otros que son amigos o deudos de los gobernadores, o que tienen de acá o de allá algún favor, les hayan de repartir los pueblos de los indios, y acaesce dar entre dos, y tres, y cuatro un pueblo, dando tantos a uno y tantos a otro, y ha acaescido llevar la mujer repartida un español, y el marido otro, y los hijos otro, como si fuesen cochinos, y cada uno ocupa los indios que le caben en una hacienda y en un tiempo, y en una parte de tierra ; y el otro, por el contrario, en otra y en tiempo y partes diversas de los otros ; y otros los envían cargados a las minas como bestias ; otros los llevan o los alquilan con recuas, treinta, y cuarenta, y cincuenta, y ciento, y docientas leguas para llevar cargas, y esto cada día lo vemos y experimentamos. […] ¿ Qué predicación y doctrina, muy alto Señor, y por consiguiente descargo de la conciencia de Vuestra Majestad y de los tristes gobernadores podrá hacer Juan Colmenero en Santa Marta, un hombre matiego y tal, como su nombre demuestra, a quien dieron en encomienda un pueblo grande, y lo hicieron cura de las animas dél, que examinado una vez por uno de nosotros no se supo signar ni sanctiguar, y preguntado qué enseñaba a los indios del pueblo que tenía, respondió que los daba al diablo, que harto bastaba decilles : per signin sanctin cruces ? ¿ Qué predicador y qué cura será, Señor, aquel cristiano que habiendo los indios de cierta provincia entregado los ídolos a los religiosos, y afirmando querer ser siervos del verdadero Dios, Cristo, trujo de otras partes ciertas cargas de ídolos y sacó al mercado para venderlos y trocarlos por esclavos a los mesmos indios ? ¿ Qué curas de aquellas ánimas serán todos los españoles seglares que allá van, por muy estirados y ahidalgados que sean, que apenas saben mucho el Credo y los Diez Mandamientos, y los más no los saben, ni las cosas de su salvación, y que por la mayor parte son hombres viciosos y que por incorrupta y deshonesta y desordenada vida son los indios en su comparación muy virtusosos y sanctos ? Porque los indios, siendo infieles, tienen una mujer que la naturaleza y necesidad les enseñó, y veen a los que se llaman cristianos tener catorce y muchas más que la ley de Dios les prohíbe. Y los indios no toman a nadie lo suyo, no injurian, ni fatigan, ni agravian, ni matan a nadie ; y veen a los cristianos cometer todos los delitos y males, todas las iniquidades, todas las fealdades que contra toda razón y justicia pueden hombres cometer ; finalmente, que burlan y escarnecen de los que de Dios les afirman y cosa alguna algunos no creen, y en tanto escarnecen, que verdaderamente no estiman de Dios sino que él es el más inicuo y malo de los dioses, pues tales cultores sostiene, y

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de Vuestra Majestad ser el más injusto y cruel de los reyes, pues tales súbditos allá envía y acá tiene. Y no piensan sino que Vuestra Majestad, de sangre humana y de pedazos de hombres se mantiene. […] Los españoles, por sólo su interese temporal, han infamado los indios de las mayores infamias que de hombres del mundo feas y malas y para totalmente deshacerlos de hombres, si pudieran, nadie imaginara decir : conviene a saber, que los han infamado y acusado cien mil millares de veces, después que cayeron en que en servirse dellos y roballes sus haciendas y personas estaban sus temporales riquezas, que todos eran inficionados de los pecados nefandos, como sea muy gran maldad y falsedad, porque en todas las grandes islas, Española, Sant Juan, Cuba y Jamaica, y en sesenta islas de los Lucayos, donde había inmensas generaciones, nunca hobo memoria dello como nosotros somos testigos de haberlo pesquisado desde sus principios. En todo el Perú, tampoco; en el reino de Yucatán nunca indio se halló de tal vicio ; y en todas, generalmente, sino en algunas partes que dicen que hay algunos, y no por eso se ha de condenar todo aquel mundo. Lo mismo y de la misma manera decimos del comer de la carne humana, que no lo hubo en las dichas partes, puesto que lo haya en algunas otras. Hanlos acusado e infamado de idólatras, como si aunque lo sean, pudiesen ser por juicio humano punidos, sino por sólo el divino, porque a solo Dios ofenden, teniendo tierras y reinos por si separados y no debiendo subjeción a nadie, sino a sus naturales señores, de la mesma manera que estuvieron nuestros abuelos idólatras y gentiles antes que les fuese predicada la fe, y todo el universo mundo cuando Cristo vino a él y mandó que por él, para estirpar la idolatría, se repartiesen y se dividiesen sus apóstoles ; los cuales no con armas, ni violencias, ni con punir la idolatría y los otros pecados cometidos en su infidelidad, sino con virtud y sanctidad y doctrina, y con ruegos y promesas la estirparon y rayeron de toda la tierra donde anduvieron, dejando por decreto del Spritu Sancto estas nuestras Indias para que, así como ellos hicieron en aquéllos, hagamos nosotros en éstos. Y esto primero lo hizo y ejercitó por si mismo que lo enseñase y mandase a sus apóstoles.

Bartolomé de las Casas, Memorial de remedios, 1542.

Proposition de correction Después de darse cuenta de los numerosos abusos cometidos por los colonos,

Bartolomé de Las Casas (1484-1566) se pone a defender a los indígenas y a luchar por la « reformación de las Indias ». Entre 1515 y 1521, presenta así a la corona española varios planes de reforma que intentan conciliar la salvaguardia física de los indígenas, la evangelización y los intereses peninsulares. Al mismo tiempo, imagina un proyecto de colonización pacífica en Cumaná (actual Venezuela) que fracasa en enero de 1522 en parte por la actitud codiciosa de los colonos españoles. Entre 1535 y 1540, recorre diferentes regiones del « Nuevo Mundo », enriqueciendo sus conocimientos acerca de los indígenas. Esta etapa le convence aún más de la injusticia de su condición y de la amplitud de la esclavitud. En 1540 y 1541, Bartolomé de Las Casas reside en España y, en 1542, ante la Junta consultativa de Valladolid que se compone de Carlos V y de sus consejeros políticos, presenta un informe bajo la forma de remedios para denunciar los agravios sufridos por los indígenas. El texto propuesto reproduce parte del octavo remedio de este informe.

Dado que la meta de Bartolomé de Las Casas es convencer y granjearse la simpatía de la Corte y, más precisamente, la del emperador Carlos V, se dirige a él interpelándole directamente cuatro veces con « Vuestra majestad » (líneas 5, 25, 48-49). Pide una atención máxima y una implicación por parte del oyente. Para convencerlo aún más, Bartolomé de Las Casas se vale de su experiencia vivida en las « Indias » para presentar su discurso como algo fidedigno. Quiere aparecer, por lo tanto, como un testigo y utiliza la primera persona del plural « nosotros » [« esto cada día lo vemos y experimentamos »

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(línea 23) ; « somos testigos de haberlo pesquisado desde sus principios » (líneas 58-59)]. En el fragmento propuesto, Bartolomé de Las Casas alude sobre todo a la actitud de los colonos españoles. ¿ Cómo los retrata ? Para contestar a esta interrogación, examinaremos tres temas : la encomienda, la evangelización y la moral.

Para Bartolomé de Las Casas, el sistema de la encomienda al que alude sin nombrarlo con la expresión perifrástica « teniendo los cristianos señorío y administración sobre los indios » (líneas 2-3) ha sido desvirtuado por los colonos españoles que lo han utilizado a su antojo, transformándolo en verdadera esclavitud, otorgándose une serie de derechos y poder, suplantando las leyes reales [« aunque sea sin alguna juridición, porque no la han menester, teniendo los indios en su poder, porque ellos se la toman, aunque Vuestra Majestad no se la dé señaladamente » (líneas 3-5)]. Las numerosas oposiciones sirven para recalcar los vicios de los españoles. Ya lo vemos en las primeras líneas cuando Bartolomé de Las Casas opone el gerundio de « tener », que corresponde a los españoles, a unas subordinadas que muestran que esta pertenencia no es legal [« teniendo los cristianos señorío y administración sobre los indios, aunque sea sin alguna juridición » (línea 3) ; « teniendo los indios en su poder, porque ellos se la toman, aunque Vuestra Majestad no se la dé señaladamente » (líneas 4-5)] o cuando explica que existe une desproporción en el reparto [« acaesce dar entre dos, y tres, y cuatro un pueblo, dando tantos a uno y tantos a otro » (línea 16-17)]. Las numerosas acumulaciones y repeticiones sirven para subrayar las atrocidades de los españoles a través, por ejemplo, de las condiciones de trabajo difíciles de los indígenas [« otros los llevan o los alquilan con recuas, treinta, y cuarenta, y cincuenta, y ciento, y docientas leguas para llevar cargas » (líneas 21-23)] y para oponer las actitudes de los indígenas a las de los españoles [« los indios no toman a nadie lo suyo, no injurian, ni fatigan, ni agravian, ni matan a nadie » (línea 42-43) ; « veen a los cristianos cometer todos los delitos y males, todas las iniquidades, todas las fealdades que contra toda razón y justicia pueden hombres cometer » (líneas 43-45)]. Las repeticiones y acumulaciones permiten crear un efecto de eco.

Bartolomé de Las Casas ofrece otros ejemplos de estas exacciones y abusos de los encomenderos al aludir al reparto de pueblos enteros y a sus habitantes tratados como si fueran bestias. Denuncia la separación de las familias, el trabajo en las minas y la conversión de hombres en animales de carga, así como el tráfico al que se ven sometidos los indígenas [« les hayan de repartir los pueblos de los indios, y acaesce dar entre dos, y tres, y cuatro un pueblo, dando tantos a uno y tantos a otro, y ha acaescido llevar la mujer repartida un español, y el marido otro, y los hijos otro, como si fuesen cochinos, y cada uno ocupa los indios que le caben en una hacienda y en un tiempo, y en una parte de tierra ; y el otro, por el contrario, en otra y en tiempo y partes diversas de los otros ; y otros los envían cargados a las minas como bestias ; otros los llevan o los alquilan con recuas, treinta, y cuarenta, y cincuenta, y ciento, y docientas leguas para llevar cargas » (líneas 16-19)]. Habla también del tráfico de ídolos [« ¿ Qué predicador y qué cura será, Señor, aquel cristiano que habiendo los indios de cierta provincia entregado los ídolos a los religiosos, y afirmando querer ser siervos del verdadero Dios, Cristo, trujo de otras partes ciertas cargas de ídolos y sacó al mercado para venderlos y trocarlos por esclavos a los mesmos indios ? » (líneas 30-33)]. Bartolomé de Las Casas no duda en evocar la corrupción de los encomenderos [« especialmente con los que se jactan de conquistadores y con otros que son amigos o deudos de los gobernadores, o que tienen de acá o de allá algún favor » (líneas 14-15)], presentándoles como gente codiciosa.

Bartolomé de Las Casas insiste sobre todo en la imposibilidad por parte de los encomenderos de cumplir con la función principal que requiere la encomienda, es decir, la evangelización de los indígenas. Los españoles no pueden enseñar la ley cristiana siendo ellos mismos malos cristianos [cf. repetición negativa : « afirmamos que es imposible que se alcance el dicho fin ni que los indios oigan la evangélica doctrina, ni jamás sean cristianos, porque directamente y de propósito la estorban y contradicen los españoles, y mueren porque no la haya » (líneas 8-11)]. Desarrolla su idea utilizando, para convencer al rey, tres preguntas retóricas que parten de un ejemplo preciso, el de

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Juan Colmenero en Santa Marta y de su actitud [« Juan Colmenero en Santa Marta, un hombre matiego y tal, como su nombre demuestra, a quien dieron en encomienda un pueblo grande, y lo hicieron cura de las animas dél, que examinado una vez por uno de nosotros no se supo signar ni sanctiguar, y preguntado qué enseñaba a los indios del pueblo que tenía, respondió que los daba al diablo, que harto bastaba decilles : per signin sanctin cruces ? » (líneas 25-29)]. Estas preguntas retóricas desembocan en una visión global de los colonos que muestra que no conocen ni el Credo ni los Diez Mandamientos [« ¿ Qué curas de aquellas ánimas serán todos los españoles seglares que allá van, por muy estirados y ahidalgados que sean, que apenas saben mucho el Credo y los Diez Mandamientos, y los más no los saben, ni las cosas de su salvación, y que por la mayor parte son hombres viciosos y que por incorrupta y deshonesta y desordenada vida son los indios en su comparación muy virtuosos y sanctos ? » (líneas 34-37)], revelando así claramente la incapacidad de estos hombres de cumplircorrectamente con lo debido. Estas preguntas implican al oyente y le empujan a lareflexión como lo hacen también la comparación y la animalización de los indígenas,considerados no como sujetos del rey sino más bien como bichos despreciables [« loshan convertido casi en natura de liebres y hecho degenerar de ser hombres » (líneas 7-8) ; « como si fuesen cochinos » (línea 18) ; « como bestias » (línea 21)]. Lasrepeticiones del verbo « ver » en « veen a los que se llaman cristianos tener catorce ymuchas más que la ley de Dios les prohíbe […] ; y veen a los cristianos cometer todoslos delitos y males, todas las iniquidades, todas las fealdades que contra toda razón yjusticia pueden hombres cometer » (líneas 40-45)] y las frases siguientes muestranclaramente que la evangelización, tal como la propone la encomienda, es una quimera.

Como vemos a través de la encomienda y de la evangelización, el retrato moral de los españoles aparece muy negativo. A lo largo del texto, Bartolomé de Las Casas disemina otras referencias morales negativas. En una comparación atrevida con los indígenas, presenta a los españoles como gente polígama, pecadora y con comportamientos opuestos a la fe cristiana, lo que implica que, viendo esto (importancia del verbo « ver » repetido tres veces), los indígenas no pueden obedecer a un dios que legitima tales actitudes [« veen a los que se llaman cristianos tener catorce y muchas más que la ley de Dios les prohíbe » (líneas 40-41) ; « Y los indios no toman a nadie lo suyo, no injurian, ni fatigan, ni agravian, ni matan a nadie » (líneas 41-43) ; « y veen a los cristianos cometer todos los delitos y males, todas las iniquidades, todas las fealdades que contra toda razón y justicia pueden hombres cometer ; finalmente, que burlan y escarnecen de los que de Dios les afirman y cosa alguna algunos no creen, y en tanto escarnecen, que verdaderamente no estiman de Dios sino que él es el más inicuo y malo de los dioses, pues tales cultores sostiene, y de Vuestra Majestad ser el más injusto y cruel de los reyes, pues tales súbditos allá envía y acá tiene. Y no piensan sino que Vuestra Majestad, de sangre humana y de pedazos de hombres se mantiene » (líneas 43-50)]. Además, en los dos últimos párrafos, Bartolomé de Las Casas afirma que los españoles han infamado a los indígenas, que no practican, por lo menos de manera generalizada, la sodomía y la antropofagia. La acumulación de lugares y regiones sirve para mostrar que los españoles inventaron la generalización de la sodomía en América [« muy gran maldad y falsedad, porque en todas las grandes islas, Española, Sant Juan, Cuba y Jamaica, y en sesenta islas de los Lucayos, donde había inmensas generaciones, nunca hobo memoria dello como nosotros somos testigos de haberlo pesquisado desde sus principios. En todo el Perú, tampoco ; en el reino de Yucatán nunca indio se halló de tal vicio; y en todas, generalmente, sino en algunas partes que dicen que hay algunos, y no por eso se ha de condenar todo aquel mundo » (líneas 56-59)], una acusación de mentira que volvemos a encontrar al final del texto con el motivo de la infamia [« han infamado los indios de las mayores infamias que de hombres del mundo feas y malas y para totalmente deshacerlos de hombres, si pudieran, nadie imaginara decir : conviene a saber, que los han infamado » (líneas 51-53) ; « Hanlos acusado e infamado de idólatras » (líneas 63-64)]. Si ahora los indígenas se comportan mal, es culpa de los propios españoles. Si los indígenas son cobardes, la culpa la tienen los españoles que, con sus vejaciones y brutalidades, los han acobardado [« que son los indios tímidos e pusilanimos, o por mejor decir, por las crueldades que han en ellos cometido, les han

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entrañado el miedo en los corazones que los han convertido casi en natura de liebres y hecho degenerar de ser hombres » (líneas 5-8)].

Este texto demuestra claramente que Bartolomé de Las Casas no aprecia a los encomenderos. Dicho sentimiento trasparece también a través del uso de algunos adjetivos demostrativos que crean una distancia despreciativa : « Aquel cristiano » (línea 31), « con los dichos españoles, especialmente con los que se jactan de conquistadores y con otros que son amigos o deudos de los gobernadores » (líneas 13-15). Sería interesante comparar este texto sacado de un informe, es decir, de un documento con algunas exigencias formales particulares con otros textos del autor (como sus ensayos) para determinar si la tonalidad general sigue siendo la misma.

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Le commentaire dirigé

Conseils méthodologiques Le commentaire dirigé est un exercice hybride entre la dissertation et l’explication de

texte. L’étudiant est amené à répondre à une ou à plusieurs questions précises à partir d’un texte historique (discours, article de journal, manifeste, essai, lettre, etc.), ce qui suppose de s’appuyer sur le document donné tout en mobilisant à bon escient des connaissances historiques extérieures. Ces dernières ne doivent pas prendre le pas sur le texte à étudier qui reste le cœur de l’épreuve mais servir à éclairer certains aspects du document.

La première étape consiste à opérer une analyse du texte historique en évitant de regarder la ou les questions proposées afin de ne pas être influencé par les pistes de réflexion qu’elles suggèrent. Il appartient à l’étudiant de prêter attention à l’identité de l’auteur, de lire plusieurs fois le texte, d’en déterminer la nature, en s’interrogeant sur sa forme, son contenu et son origine, de souligner son éventuelle importance historique et de s’interroger sur sa fiabilité.

Une attention particulière doit être accordée à la forme : vocabulaire, ton, style, procédés d’écriture, techniques d’argumentation, etc. Concernant l’argumentation, elle comporte généralement quatre parties : l’exorde, qui sollicite l’attention du lecteur et annonce le plan ; la narratio, qui raconte les faits ; la confirmatio, qui expose les arguments ; et l’épilogue, qui fait fonction de résumé. Les figures rhétoriques, quant à elles, sont de différents types. Elles peuvent jouer sur la structure avec des répétitions, des parallélismes, des accumulations, des inversions, etc., sur l’énonciation (apostrophe, digression, parenthèse, prétérition, etc.) et sur la sémantique (métaphore, comparaison, onomatopée, champ lexical, etc.). Elles peuvent également mettre en lumière une pensée originale grâce au paradoxe, à la litote, à l’euphémisme, à l’ironie, à l’hyperbole, etc.

Une fois l’analyse du texte effectuée, l’étudiant peut découvrir la ou les questions soumises à son analyse et sélectionner les éléments les plus pertinents et cohérents pour y répondre de façon organisée.

Orientations bibliographiques Abilio Rabanal, Manuel et Federico Lara Peinado, Comentario de textos históricos,

Madrid, Cátedra, 1997. Brunet, Jean-Paul et Alain Plessis, L’explication de document historique, Paris, Armand

Colin, 1999. Franco, Jean (sous la direction), Le commentaire dirigé, Paris, Ellipses, 2000. Gicquel, Bernard, El comentario de textos y la disertación, Barcelone, Oikostau, 1982. Gladieu, Marie-Madeleine, L’explication de textes : CAPES et agrégation, Nantes,

Editions du Temps, 2000. Le Bigot, Claude (sous la direction), Expliquer la civilisation hispanique. Méthodes, textes

et documents, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2003. Llorente Lloret, Alfredo, Cómo se comenta un texto histórico, Madrid, Bruño, 1998. Milliot, Vincent et Olivier Wieworka, Méthode pour le commentaire et la dissertation

historiques, Paris, Nathan, 1994. Royer, Pierre, Principes et méthodes du commentaire de document historique, Paris,

PUF, 1995. Terrasa, Jacques, L’analyse du texte et de l’image en espagnol, Paris, Armand Colin,

2005. Vilar, Pierre, Iniciación al vocabulario del análisis histórico, Barcelone, Altaya, 1999.

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Sujet

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Proclama de Bernardo O’Higgins a los Araucanos (1818)

Chile acaba de arrojar de su territorio a sus enemigos después de nueve años de una guerra obstinada y sangrienta. Sus fuerzas marítimas y terrestres, sus recursos y el orden regular que sigue la causa americana en todo el continente forman un magnífico cuadro en que mira y afianza su independencia.

Las valientes tribus de Arauco y demás indígenas de la parte meridional prodigaron su sangre por más de tres centurias, trescientos años, defendiendo su libertad contra el mismo enemigo que hoy es nuestro. ¿ Quién no creería que estos pueblos fuesen nuestros aliados en la lid a que nos obligó el enemigo común ? Sin embargo, siendo idénticos nuestros derechos, disgustados por ciertos accidentes inevitables en la guerra de revolución, se dejaron seducir de los jefes españoles.

Esos guerreros, émulos de los antiguos espartanos en su entusiasmo por la independencia, combatieron encarnizadamente contra nuestras armas, unidos al ejército real, sin más fruto que el de retardar algo nuestras empresas, y ver correr arroyos de sangre de los descendientes de Caupolicán, Tucapel, Colocolo, Galvarino, Lautaro y demás héroes que, con proezas brillantes, inmortalizaron su fama.

¿ Cuál habría sido el fruto de la alianza en el caso de sojuzgar los españoles a Chile ? Seguramente el de la pronta esclavitud de sus aliados. Los españoles jamás olvidaron el interés que tenían en extenderse hasta el confín del territorio austral. Sus preciosas producciones, su incomparable feracidad y su situación local, han excitado siempre su ambición y su codicia. Con este objeto han mantenido continua guerra contra sus habitantes, [...] fomentaron la guerra intestina, para que destruyéndose mutuamente los naturales, les quedase franco el paso a sus proyectos. Entre tanto, el comercio no era sino un criminal monopolio; la mentira, la perfidia, el fraude, el robo, y, en fin, todos los vicios daban impulso a sus relaciones políticas y comerciales.

Pueblos del sur, decidme si en esto hay alguna exageración ; y si por el contrario apenas os presento un ligero bosquejo de la conducta española, convendréis precisamente en que dominando España a Chile, se hubiera extendido sobre vuestros países como una plaga desoladora, concluyendo con imponeros su yugo de hierro que acaso jamás podríais sacudir.

[...] Creo que me escucharéis persuadidos de que sólo me mueve el objeto santo de vuestro bien particular y del común hemisferio chileno.

Nosotros hemos jurado y comprado con sangre esa independencia, que habéis sabido conservar al mismo precio. Siendo idéntica nuestra causa, no conocemos en la tierra otro enemigo de ella que el español. No hay ni puede haber una razón que nos haga enemigos cuando sobre estos principios incontestables de mutua conveniencia política, descendemos todos de unos mismos padres, habitamos bajo de un clima, y las producciones de nuestro territorio, nuestros hábitos y nuestras necesidades respectivas nos invitan a vivir en la más inalterable buena armonía y fraternidad.

El sistema liberal nos obliga a corregir los antiguos abusos del Gobierno español [...]. Yo os propongo, como supremo magistrado del pueblo chileno, que de acuerdo con vosotros se formarán los pactos de nuestra alianza, de modo que sean indisolubles nuestra amistad y relaciones sociales. [...]

Nuestras escuelas estarán abiertas para los jóvenes vuestros que voluntariamente quieran venir a educarse en ellas, siendo de cuenta de nuestro

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erario todo costo. De este modo se propagarán la civilización y luces que hacen a los hombres sociales, francos y virtuosos, conociendo el enlace que hay entre los derechos del individuo y los de la sociedad ; y que para conservarlos en su territorio es preciso respetar los de los pueblos circunvecinos. De este modo nacerá la confianza para que nuestros comerciantes entren a vuestro territorio sin temor de extorsión alguna, y que vosotros hagáis lo mismo en el nuestro. [...]

Me lleno de complacencia al considerar que hago estas proposiciones a unos hombres que aman su independencia como el mejor don del cielo ; que poseen un talento capaz de discernir las benéficas 45 intenciones del pueblo chileno ; y que, aceptándolas, desmentirán el errado concepto de los europeos sobre su trato y costumbres.

Araucanos, cunchos, huilliches y todas las tribus indígenas australes, ya no os habla un jefe, que siendo sólo un siervo del rey de España afectaba sobre vosotros una superioridad ilimitada; os habla el Presidente de un pueblo libre y soberano que reconoce vuestra independencia, y está pronto a ratificar este reconocimiento por acto público y solemne, firmando al mismo tiempo que una gran Carta de alianza para presentarla al mundo como el muro inexpugnable de la libertad de nuestros estados. Contestadme por conducto del gobernador intendente de Concepción, a quien he encargado trate este interesante negocio y me avise de vuestra disposición para dar principio a las negociaciones. Entretanto, aceptad la consideración y afecto sincero con que desea ser vuestro verdadero amigo.

Firma : Bernardo O’Higgins

¿ Cómo Bernardo O’Higgins intenta granjearse la simpatía, el apoyo de los mapuches ?

Proposition de correction

En este documento redactado en 1818, año de la independencia de Chile, el Libertador Bernardo O’Higgins (1778-1842) se dirige, como indica el título, a los araucanos, otro nombre del pueblo mapuche que vive en el sur de Chile y en el suroeste de Argentina. La ambición de su discurso es granjearse la simpatía, el apoyo de dicha población. Para ello, Bernardo O’Higgins se sirve de toda una serie de argumentos que podemos agrupar en tres partes : el retrato negativo de los españoles, una alianza igualitaria y los beneficios de la independencia.

El Libertador empieza por retratar a los españoles, es decir, a los representantes de la potencia colonizadora, de manera muy negativa, subrayando sus numerosos vicios a través de la acumulación de las líneas 24-25 [« la mentira, la perfidia, el fraude, el robo, y, en fin, todos los vicios »], del uso de adjetivos despreciativos [« plaga desoladora » (línea 30), « yugo de hierro » (línea 31), « criminal monopolio » (línea 24)] y de una amenaza en caso de victoria de las tropas realistas [« pronta esclavitud de sus aliados » (línea 14)]. Dicha amenaza se prolonga en la pregunta « ¿ Cuál habría sido el fruto de la alianza en el caso de sojuzgar los españoles a Chile ? » (líneas 13-14) a la que Bernardo O’Higgins contesta tajantemente : apropiación de las riquezas de los mapuches [« sus preciosas producciones, su incomparable feracidad, y su situación local » (línea 16)] antes de la confiscación de sus territorios codiciados por los españoles desde hacía siglos [« Los españoles jamás olvidaron el interés que tenían en extenderse » (líneas 14-15)]. El Libertador recuerda asimismo el pasado hecho de batallas entre los mapuches y los españoles (líneas 17-18), realzado por la oposición entre « tres centurias, trescientos años » (línea 6) y el « hoy » (línea 7) que sugiere un cambio con la victoria de los independentistas. La frase « ligero bosquejo de la conducta española » (línea 21) acentúa la impresión de desastre al precisar que todo lo mencionado no es más que une parte ínfima de las exacciones españolas. Basta con recordar « los antiguos abusos del gobierno español » (líneas 32-33).

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Al contrario de lo que hace con los españoles, Bernardo O’Higgins exalta la grandeza de los indígenas al compararlos con « los antiguos espartanos » (línea 11), al subrayar su valentía [« proezas brillantes, inmortalizaron su fama » (líneas 15-16) ; « valientes tribus » (línea 5)] y al recordar a los grandes héroes del pueblo [« los descendientes de Caupolicán, Tucapel, Colocolo, Galvarino, Lautaro » (líneas 14-15)]. Promete a los mapuches una alianza igualitaria. Expresa este deseo integrador a través de la apóstrofe « Pueblos del sur, decidme si en esto hay alguna exageración » (línea 27) que traduce también una voluntad de dirigirse directamente a los indígenas y de convencerlos [« sólo me mueve el objeto santo de vuestro bien particular y del común hemisferio chileno » (líneas 32-33)]. Al Libertador le parece indispensable que los mapuches se unan a su causa por tener a un enemigo común [« el mismo enemigo » (línea 7) ; « el enemigo común » (línea 8)] y metas idénticas [« Nosotros hemos jurado y comprado con sangre esa independencia, que habéis sabido conservar al mismo precio. Siendo idéntica nuestra causa, no conocemos en la tierra otro enemigo de ella que el español. No hay ni puede haber una razón que nos haga enemigos cuando sobre estos principios incontestables de mutua conveniencia política, descendemos todos de unos mismos padres, habitamos bajo de un clima, y las producciones de nuestro territorio, nuestros hábitos y nuestras necesidades respectivas nos invitan a vivir en la más inalterable buena armonía y fraternidad » (líneas 27-31)]. Al respecto, es interesante subrayar el uso de la primera persona del plural que sugiere la importancia de la unión de los indígenas y de los criollos en una misma nación [« el mismo enemigo que hoy es nuestro » (línea 7) ; « nos obligó el enemigo común » (línea 8) ; « siendo idénticos nuestros derechos » (línea 9) ; « nuestros hábitos y nuestras necesidades respectivas nos invitan a vivir » (líneas39-40) ; « pactos de nuestra alianza, de modo que sean indisolubles nuestra amistad yrelaciones sociales » (líneas 44-45)].

Por fin, en esta proclama, Bernardo O’Higgins explica a los mapuches los beneficios de la independencia que considera como el « orden regular » (línea 3), es decir, lo normal frente a la dependencia de España. Siendo hijo de las Luces (líneas 46-53), el Libertador exalta el sistema liberal, fuente de corrección de « los antiguos abusos » (línea 42), con su comercio libre (línea 24) y la importancia de la educación [« nuestras escuelas estarán abiertas para los jóvenes vuestros que voluntariamente quieran venir a educarse en ellas, siendo de cuenta de nuestro erario todo costo » (líneas 46-48)]. Pero, según Bernardo O’Higgins, uno de los mayores beneficios de la independencia y de la unión de los mapuches y de los criollos, no es más que la libertad : « Ya no os habla un jefe […] os habla el Presidente de un pueblo libre y soberano » (líneas 59-61). Al respecto, es interesante subrayar el campo léxico del territorio [« territorio » (línea 1) ; « extenderse » (línea 19) ; « confín del territorio austral » (línea 19) ; « vuestros países » (línea 30)] y el uso repetitivo de la segunda personal del plural [« vuestros países » (línea 30) ; « vuestro bien particular » (línea 33) ; « los jóvenes vuestros » (línea 46) ; « vuestroterritorio » (línea 52) ; vuestra independencia » (línea 62) ; « vuestra disposición » (línea66) ; « vuestro verdadero amigo » (línea 68)].

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La composition

Conseils méthodologiques La composition est un exercice hybride entre la dissertation, le commentaire de texte

et le commentaire dirigé. À partir d’un dossier composé de trois documents (textes ou images), elle consiste à traiter une notion, tirée le plus souvent des programmes de lycée comme « Mythes et héros », « Espaces et échanges », « L’imaginaire », « Le personnage, ses avatars et ses figures », etc.

L’introduction comporte cinq points importants. Le premier est une présentation de chacun des trois documents proposés. L’étudiant doit prendre en compte les éléments paratextuels des documents, les résumer et apporter également des éléments nouveaux et pertinents. Il lui appartient ensuite de mettre en relation les documents du dossier, c’est-à-dire de déterminer leurs points de convergence et de divergence. La notion proposée doit également faire l’objet d’une analyse précise en lien avec les documents. Enfin, comme dans une dissertation, les quatrième et cinquième points de l’introduction correspondent à la formulation d’une problématique claire et à une proposition de plan ordonné.

Les analyses et les exemples présents dans le développement, organisé sur le modèle de la dissertation, doivent obligatoirement prendre appui sur les documents du dossier. Si des connaissances extérieures sont bien évidemment requises, l’étudiant ne doit pas « étaler son savoir » mais choisir les éléments à bon escient. Par ailleurs, les trois documents, dont la nature spécifique requiert des outils d’analyse appropriés, doivent être étudiés équitablement. Du point de vue formel, il convient que les citations des textes soient suivies des références du document (numéro ou nom de l’auteur, ainsi que lignes ou vers). À l’instar de la dissertation, il est attendu des étudiants des transitions entre les parties.

La conclusion de la composition comporte deux éléments particuliers : un bref résumé du développement qui permet de montrer que la problématique de l’introduction a été correctement traitée et une ouverture sur une nouvelle problématique par exemple.

Orientations bibliographiques Abilio Rabanal, Manuel et Federico Lara Peinado, Comentario de textos históricos,

Madrid, Cátedra, 1997. Brunet, Jean-Paul et Alain Plessis, L’explication de document historique, Paris, Armand

Colin, 1999. Gladieu, Marie-Madeleine, La dissertation, Nantes, Editions du Temps, 1998. Gladieu, Marie-Madeleine, L’explication de textes : CAPES et agrégation, Nantes,

Editions du Temps, 2000. Le Bigot, Claude, Expliquer la civilisation hispanique. Méthodes, textes et documents,

Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2003. Llorente Lloret, Alfredo, Cómo se comenta un texto histórico, Madrid, Bruño, 1998. Rapport du jury. CAPES Externe, CAFEP et 3ème voie. Espagnol. Session 2015

[http://media.devenirenseignant.gouv.fr/file/3eme_concours/00/5/Espagnol_(1)_472005.pdf].

Rapport du jury. CAPES Externe, CAFEP et 3ème voie. Espagnol. Session 2016 [http://media.devenirenseignant.gouv.fr/file/externe/71/6/rj-2016-capes-externe-espagnol_629716.pdf].

Royer, Pierre, Principes et méthodes du commentaire de document historique, Paris, PUF, 1995.

Tafanelli, Charles, Savoir problématiser, Paris, Studyrama, 2012. Terrasa, Jacques, L’analyse du texte et de l’image en espagnol, Paris, Armand Colin,

2005. Vilar, Pierre, Iniciación al vocabulario del análisis histórico, Barcelone, Altaya, 1999.

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Sujet

En español, destaque una problemática que le permita organizar una reflexión a partir de estos tres documentos en relación con la noción « Mitos y héroes ».

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Int. Día/Palacio presidencial de la Moneda.

1. Continúa la música de Shostakóvich. Plano medio busto de Lucho Guzmán, deespalda que se dirige hacia la sala de reuniones. Travelling de avance hasta quepasa por la puerta. La cámara enmarca luego a la asamblea compuesta de civilesy de militares. Decrescendo musical. Lucho Guzmán se sienta. De pie, al final dela mesa, el publicista argentino a cargo de la campaña oficial muestra el logotipodel SÍ y un cartel de Pinochet.

PUBLICISTA ARGENTINO. – Si yo gobierno, usted gobierna. Sí por un país ganador… Somos millones.

MINISTRO (fuera de campo). – Ah… Lucho Guzmán. Qué bueno que llegó para que nos explique esa teoría suya de que la gente quiere volver al pasado.

2. Cambio de eje. Contracampo. Plano de medio conjunto que muestra el lado dela mesa donde se encuentra Lucho Guzmán. Panorámica derecha hacia elministro, sentado al otro lado.

LUCHO GUZMÁN (fuera de campo). – No, no, no, ministro. Lo que quiero decir es que el concepto de dictadura pega duro, pega fuerte. (Panorámica izquierda hacia Lucho Guzmán). Y que además ahora lo van a decir por televisión.

PUBLICISTA ARGENTINO (fuera de campo). – Quince minutos de pantalla, de eso estamos hablando. (Panorámica izquierda hacia el publicista para que aparezca en primer término, de perfil) Quince minutos de pantalla divididos en un montón de opiniones distintas perdidos en medio de la noche. Eso es lo que va a tener la oposición. La franja del Sí va a tener esos quince minutos, y todo el resto del tiempo.

Panorámica derecha hacia Lucho Guzmán.

LUCHO GUZMÁN. – Esa gente ni siquiera ha tenido esa tribuna.

PUBLICISTA ARGENTINO (fuera de campo). – ¿ Tribuna ? ¿ Cuántos partidos son ?

LUCHO GUZMÁN. – Diecisiete.

Panorámica derecha para ver el otro lado de la mesa. MINISTRO. – Uf, eso va a ser un guirigay. Se van a pelear todos, como una bolsa de gatos.

PUBLICISTA ARGENTINO (fuera de campo). – El general es un hombre respetado en todas partes. Hasta los más hipócritas reconocen que ha modernizado este país. ¿ Sabe lo que les he escuchado decir a mis compatriotas argentinos ?

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Queremos un Pinochet. Todo el mundo quiere un Pinochet. (Panorámica izquierda para ver el otro lado de la mesa, donde está sentado Lucho Guzmán) Mostrémoslo a él. Ustedes controlan las radios, los diarios, la televisión pero... (Panorámica vertical izquierda para ver al publicista, en primer término) Hay que sacarle el uniforme y hacerle un himno elegante, bien chileno, que la gente cante con gallardía a su general, de civil.

3. Plano medio hombro del ministro que mira fuera de campo junto a sus dosasesores militares.

ASESOR MILITAR (en voz baja, hacia el ministro). – Veo problemas.

MINISTRO (al publicista). – ¿ Y si lo presentamos de gala ?

4. Montaje mirada. El ministro se da la vuelta al oír a un civil que está tomando lapalabra. Plano medio busto de dos hombres sentados al otro lado de la mesa. Untercer hombre a la izquierda, de perfil.

HOMBRE 1. – Yo lo prefiero de civil. Creo que hay que sacarle partido a los ojos azules, a la sonrisa.

HOMBRE 2 (vecino del hombre 1, asiente). – Claro que habría que testearlo ministro, para estar seguro.

Enfoque en el tercer hombre.

HOMBRE 3. – Yo le pondría una perla.

5. Plano medio busto del ministro.

MINISTRO. – Es muy fino. (a su vecino de la izquierda) Habría que hablar con él.

6. Plano americano del publicista argentino.

PUBLICISTA ARGENTINO. – Pinochet sin uniforme, es este gobierno sin militares (panorámica izquierda hacia el ministro y su asesor militar) o sea, progreso. (Panorámica derecha hacia el publicista) Los avances de este país han sido impactantes. Esto no parece Latinoamérica. Ustedes no se dan cuenta de la riqueza, del orden que proyectan al mundo.

LUCHO GUZMÁN (fuera de campo). – Pero estos upelientos siguen protestando y protestando.

7. Plano medio hombro de Lucho Guzmán, de perfil. En el fondo, se ve alpublicista argentino.

LUCHO GUZMÁN. – Este país es un país de malagradecidos. Se olvidaron de todo.

Enfoque en el publicista.

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PUBLICISTA ARGENTINO. – Pues asústelos.

Enfoque en Lucho Guzmán.

LUCHO GUZMÁN. – Perdón. Perdón, no estoy entendiendo nada.

8. Plano medio hombro de Lucho Guzmán.

LUCHO GUZMÁN. – ¿ No dijo que teníamos que mostrar una cara más amable ?

PUBLICISTA ARGENTINO (mirada fuera de campo de Lucho Guzmán). – Si usted quiere asustar a la gente, la tiene que asustar con su pasado. Su pobreza pasada, las largas filas para comprar el pan.

9. Montaje mirada. Plano medio hombro del publicista argentino. Contracampo.

PUBLICISTA ARGENTINO. – La oposición tiene sus lamentos de socialismo, sí, pero lo único que le interesa a la gente es la repartija. Y además sabe perfectamente que con el socialismo, es miserable. En cambio usted tiene un sistema en el que cualquiera puede ser rico. Ojo, no todos. Cualquiera.

10. Plano de medio conjunto de la mesa y de los participantes.

PUBLICISTA ARGENTINO. – No se puede perder cuando todos apuestan a ser ese cualquiera.

Int. Noche/Comisaría de policía.

10. Plano medio hombro de René Saavedra, apoyado contra una pared, de perfil.

11. Contracampo. Plano medio hombro de René Saavedra. En el fondo, se ve a unhombre. Una mujer que está fumando aparece en el borde derecho y luego trasmujeres invaden el campo en el primer término. Travelling de avance.

HOMBRE. – ¡ Avanza, hombre !

12. Plano medio hombro de René Saavedra.

HOMBRE 1. – ¡ Libertad a los presos políticos ! ¡ Suéltenlos a todos !, pues, ahhh. ¿ Por qué a algunos nomás ?

HOMBRE 2. – Ya weon hay que ir a la Vicaría.

Panorámica hacia Verónica, esposada, en medio de otros prisioneros y policías.

13. Contracampo. Plano medio hombro de René Saavedra.

RENÉ SAAVEDRA. – ¡ Verónica !

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14. René Saavedra observa la paliza de los prisioneros que intentan luchar.

PRISIONERO. – Pacos culiados…

15. Contracampo. Plano medio hombro de René Saavedra.

16. Montaje mirada. El policía se lanza sobre uno de los prisioneros.

17. Plano medio hombro de René Saavedra, de espalda, que observa la escena.

18. Plano medio cintura de Verónica, a quien golpea uno de los policías.

19. Plano medio cintura de un prisionero que intenta defenderla.

PRISIONERO. – ¡ Oye weon es una mujer ! ¡ Oye weon !

POLICÍA. – Fuera.

20. Plano medio hombro de René Saavedra que sigue observando la escena.

21. Contracampo. René Saavedra trata de avanzar pero un policía le detiene.

22. Plano medio cintura de Verónica, arrastrada al suelo por un policía.

PRISIONERO (fuera de campo). – Para. ¿ Cómo le pegai a una mujer ? ¡ Oye suéltala conche tu madre ! ¡ Suéltala weon oh !

23. Plano medio hombro de Saavedra, de espalda. Verónica es llevada fuera decampo.

PRISIONERO (fuera de campo). – Pacos culiados. ¡ Ya suelta weon ! ¿ Hasta cuándo, hasta cuándo, mierda ?

24. Plano medio hombro de René Saavedra que se aparta un poco.

Pablo Larraín, NO, 2012.

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El pueblo unido jamás será vencido

El pueblo unido jamás será vencido. ¡ El pueblo unido jamás será vencido !

De pie, cantar, que vamos a triunfar. Avanzan ya banderas de unidad, y tú vendrás marchando junto a mí y así verás tu canto y tu bandera florecer. La luz de un nuevo amanecer anuncia ya la vida que vendrá.

De pie, luchar, el pueblo va a triunfar. Será mejor la vida que vendrá a conquistar nuestra felicidad, y en un clamor, mil voces de combate se alzarán, dirán canción de libertad. Con decisión la patria vencerá.

Y ahora el pueblo que se alza en la lucha con voz de gigante gritando : ¡ Adelante ! El pueblo unido jamás será vencido. ¡ El pueblo unido jamás será vencido !

La patria está forjando la unidad. De norte a sur se movilizarán, desde el salar ardiente y mineral al bosque austral, unidos en la lucha y el trabajo irán, la patria cubrirán. Su paso ya anuncia el porvenir.

De pie, cantar, el pueblo va a triunfar. Millones ya imponen la verdad. De acero son ardiente batallón. Sus manos van llevando la justicia y la razón, mujer, con fuego y con valor, ya estás aquí junto al trabajador.

Y ahora el pueblo que se alza en la lucha con voz de gigante gritando : ¡ Adelante ! El pueblo unido jamás será vencido. ¡ El pueblo unido jamás será vencido !

Quilapayún, 1973.

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José Gamarra, San Jorge y el Gorila, 1979.

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Proposition de correction El dossier se compone de tres documentos muy diferentes en cuanto a géneros y

épocas. El documento 1 es un fragmento del guión de NO (2012), una película en la que el director chileno Pablo Larraín recrea la campaña del NO en el plebiscito de 1988. El texto propuesto se sitúa al principio del filme cuando el espectador descubre que el publicista Lucho Guzmán forma parte de comité supervisor de la franja del SÍ, cuya misión consiste en ensalzar al general Pinochet y su acción gubernamental. El documento 2, El pueblo unido jamás será vencido, es una canción chilena escrita por el grupo Quilapayún y grabada en julio de 1973. Si bien en un primer momento celebra la victoria de Salvador Allende y de la Unidad Popular, el explosivo contexto del año 1973 con el agravamiento de las tensiones sociales y el primer intento de golpe de Estado el 29 de junio (« Tanquetazo ») da otro cariz al texto que prefigura la lucha contra la dictadura del general Pinochet. El documento 3, en cuanto a él, es un cuadro de José Gamarra. Comparado a menudo con el Aduanero Rousseau por sus escenas selváticas, el pintor uruguayo, al contrario del artista francés, está muy preocupado por la situación histórica del subcontinente latinoamericano del que propone una fuerte crítica. Es lo que ocurre aquí en el cuadro San Jorge y el Gorila (1979) donde renueva un tema clásico para denunciar la opresión y el autoritarismo.

A pesar de la heterogeneidad aparente del dossier, los tres documentos, en los cuales sobresalen las figuras particulares y colectivas del general Pinochet, de San Jorge y del pueblo chileno y latinoamericano, tratan todos a su manera de actos memorables, de hazañas dignas de ser recordadas, de lucha por la defensa de la justicia, de la libertad o de la nación. En este contexto de carácter épico, el que está en el centro de la acción o de los comentarios suele convertirse en un héroe, es decir, en una persona ilustre por sus virtudes y su valentía, objeto de una admiración especial. Ahora bien, hay que tener presente que un retrato demasiado positivo y ejemplar – ocurre lo mismo con el esquema inverso – puede ser un mito, el resultado de una instrumentalización. Esta situación resulta muy grave cuando la manipulación sirve la propaganda de un régimen autoritario. ¿ Qué reacción puede suscitar entonces la mitificación falaz de ciertas personas y/o actos en un contexto político violento y arbitrario ? Para contestar a esta interrogación a partir de los documentos que componen el dossier, se estudiará primero la representación del general Pinochet y de San Jorge antes de determinar si ambos pueden servir de modelo de conducta moral. De no ser así, se analizarán las medidas que contemplan las personas conscientes de la mentira para deshacerse de la ilegitimidad.

El fragmento de NO (documento 1) empieza con la presentación de una propuesta para la campaña del SÍ en el plebiscito de 1988. Un publicista argentino enseña a la asamblea de civiles y de militares reunida en torno al ministro del Interior un eslogan directamente inspirado en el libro del economista Joaquín Lavín, Chile : Revolución silenciosa, para quien « Chile es hoy un país líder » : « Si, yo gobierno, usted gobierna. Sí por un país ganador… Somos millones » (líneas 8-9). Con este proyecto, el publicista argentino quiere recordar a los chilenos la situación económica del país después de la aplicación por los « Chicago Boys », jóvenes economistas formados en los Estados Unidos, de los preceptos neoliberales del economista y premio Nobel Milton Friedman. A partir de 1975, Chile se transformó en un gran mercado, el Estado privatizó a más de 250 empresas y diez bancos, mientras que los gastos públicos en materia de educación y de salud bajaron drásticamente. Por otra parte, la disminución de los impuestos y el aumento de los tipos de interés atrajeron los capitales extranjeros, al mismo tiempo que las importaciones subieron. Gracias a estas medidas que privilegian los sectores no productivos, el país mejoró efectivamente su situación económica entre 1975 y 1980 y después de 1985 con una tasa de crecimiento del PIB muy alta. Para el publicista, es necesario aprovechar esta situación única en Latinoamérica y que acerca a Chile a los niveles de ciertos países del « primer mundo » [« Hasta los más hipócritas reconocen que ha modernizado este país » (líneas 33-34) ; « Los avances de este país han sido

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impactantes. Esto no parece Latinoamérica. Ustedes no se dan cuenta de la riqueza, del orden que proyectan al mundo. » (líneas 59-61)].

Asimismo, para enfatizar aún más los logros de la acción gubernamental del general Pinochet respecto al pasado, el argentino sugiere aludir al racionamiento y al hambre que caracterizaron los últimos meses de la administración de la Unidad Popular [« Su pobreza pasada, las largas filas para comprar el pan » (líneas 75-76)]. En efecto, después de la euforia económica que acompaña la victoria de Salvador Allende y sus primeras medidas, el año 1973 se caracteriza por una disminución de las exportaciones y la explosión de la inflación (hasta más de un 500%). Por lo tanto, al publicista argentino le parece oportuno evocar que « con el socialismo, es miserable » (línea 80).

Esta presentación de la situación del país va en el sentido de la derecha chilena que considera al general Pinochet como el héroe que liberó al país de las « garras » marxistas, reconduciéndolo al buen camino, económico en particular. En tal perspectiva, el general Pinochet se parece al personaje central del cuadro de José Gamarra (documento 3), es decir, a San Jorge, nacido hacia 275-280 y muerto en 303 después de Cristo. Muy popular en numerosas regiones europeas, este patrón de Cataluña y Aragón, así como de Portugal, Rusia e Inglaterra, es famoso por su lucha contra un dragón. Según una leyenda, la ciudad libia de Silene sufría los constantes ataques de un dragón feroz que no dudaba en matar a los niños, a los jóvenes y a las mujeres. Un día, bajo la presión popular, el Rey de Silene no tuvo más remedio que entregar a su propia hija para evitar que el dragón se llevara todas las pertenencias del pueblo. San Jorge, que acababa de llegar a la ciudad y no tenía conocimiento de la situación, encontró a la princesa que estaba llorando. Una vez que entendió lo que ocurría, San Jorge decidió proteger a la joven y, montado en su caballo, enfrentó al dragón y lo mató con su lanza. Sus hazañas pasaron a ser objeto de himnos, es decir, composiciones poéticas o musicales cuyo objeto es alabar a alguien (dioses, santos, héroes, gran hombre o mujer, colectividad) o celebrar alguna victoria o suceso memorable. El pueblo unido jamás será vencido (documento 2) entra en esta categoría por su letra y su música de tonalidad épica.

Para ensalzar al héroe salvador, tanto NO como San Jorge y el Gorila insisten en sus atavíos. Así, el San Jorge de José Gamara, que recuerda al personaje pintado por Rafael en San Giorgio e il drago (1504-1506), luce un casco coronado por una sutil aureola y una coraza brillante a pesar del color negro, mientras que la delicadeza del rostro que parece sonreír, el movimiento elegante de la capa roja que vuela, la pulcritud del caballo blanco, el refinamiento de sus arreos, su brinco que simboliza la libertad, son otros cuantos elementos laudatorios. En cuanto al general Pinochet, en el contexto del plebiscito de 1988 que le ofrece la oportunidad de legitimar su poder y borrar su imagen internacional de dictador, parece difícil hacer uso del habitual traje militar ya que, como reconoce Lucho Guzmán, « el concepto de dictadura pega duro, pega fuerte » (línea 16). Los publicistas involucrados en la campaña del SÍ quieren proponer una imagen nueva del general Pinochet, más acorde con el demócrata que pretende ser ahora. El argentino sugiere cambiar su ropa, « sacarle el uniforme » (líneas 38-39) y vestirle « de civil » (línea 40) porque la ausencia de la gabardina simboliza « progreso » (línea 59), mientras que el Hombre 1 indica, en un gesto casi amoroso, que el general debería quitarse las famosas y terribles gafas negras para « sacarle partido a los ojos azules, a la sonrisa » (líneas 48-49). Por su parte, otro consejero está a favor de ponerle al general « una perla » (línea 53), una alusión que, en la película, puede ser un guiño al famoso clip de lacampaña del NO titulado « La perla », donde un hombre está anudándose una corbataadornada de una perla mientras una voz en off explica que el traje no hace al demócrata.

A veces, la representación de un héroe puede engañar por la reescritura de su biografía, la amplificación de sus actos y hasta la fabricación de algunos episodios gloriosos. Por lo tanto, cabe examinar cuidadosamente los retratos muy positivos que aparecen en el dossier para determinar si pueden convertirse efectivamente en modelos de conducta moral.

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En el cuadro de José Gamarra (documento 3), frente a San Jorge está un ser repugnante pintado en estilo naíf, muy diferente de la factura clásica del caballero. Ya no se trata del dragón legendario sino de un animal muy cercano al hombre pero que no ha terminado su evolución : un gorila salvaje y tosco con un cuerpo macizo y una mueca en el rostro. La ametralladora que está a su lado en el suelo es una sinécdoque que remite a la condición de militar del gorila anónimo. Si la leyenda de San Jorge y el dragón representa tradicionalmente la lucha del cristiano contra el paganismo, aquí el pintor uruguayo convierte esta temática en combate entre el bien y el mal. En efecto, en el segundo término de la obra, aparecen seis pequeños personajes que encarnan al conjunto del pueblo latinoamericano. De izquierda a derecha, se distinguen un indígena, un negro, un gaucho, una mujer blanca y su niño y un sacerdote. Futuras víctimas del militar como sugiere la ametralladora que apunta hacia ellos, están festejando la victoria de San Jorge. La alusión ya no puede ser más clara. Por un lado está el pacífico pueblo que quiere vivir en paz o, en la canción de Quilapayún (documento 2), que busca la felicidad [« Será mejor la vida que vendrá / a conquistar nuestra felicidad » (versos 10-11)], caracterizada por tres actitudes o principios morales : la « justicia » (verso 28), la « razón » (verso 29) y la « verdad » (verso 26) ; por otro lado, la violencia brutal y bestial de los militares que, como los invasores del pasado, utilizan las armas para imponerse y decidir el destino del pueblo de manera autoritaria y antidemocrática. En el cuadro, el asesinato cometido por San Jorge no se considera como un crimen sino más bien como un acto de justicia. El paisaje, tan importante en la obra de José Gamarra, respalda esta interpretación. En efecto, la naturaleza depurada en perfecta armonía con el cielo que cubre la mitad del cuadro traduce una sensación de plenitud. El color y la suavidad de las formas de los helechos, de las palmeras y de los cerros sirven de escenario acogedor, mientras que la luz casi transparente realzada por la curva acogedora de un arcoíris parece celebrar el acto de San Jorge.

Si éste actúa de manera ejemplar poniendo fin a las exacciones de los militares, en el caso del general Pinochet, existe un desfase entre su representación y la realidad. Primero, el publicista argentino de NO (documento 1) silencia en su panegírico económico que el Chile neoliberal atravesó una grave crisis en los primeros años de la década de los 80 con la recesión mundial : cayó el precio de las materias primas, no progresó el movimiento de capitales, aumentó la deuda externa, se redujo el PIB, mientras que el poder adquisitivo retrocedió y el paro subió (un 23% en 1982). Al mito del « país ganador », se opone la realidad cotidiana de millones de chilenos que no disfrutan del desarrollo : contratos precarios, arduas condiciones de trabajo, coste de los transportes públicos, difícil acceso a la universidad, etc. Con mucho cinismo, el publicista sólo reconoce que los frutos del desarrollo no son para todos [« En cambio usted tiene un sistema en el que cualquiera puede ser rico. Ojo, no todos. Cualquiera. » (líneas 80-81)].

Además, por mucho que quiera parecerse a un demócrata, el general Pinochet sigue siendo un dictador en vísperas del plebiscito. Por fuera, las condiciones de celebración de las elecciones parecen cumplidas : nuevo censo electoral, presencia de observadores internacionales, posibilidad para la franja del NO de emitir 27 programas televisivos de quince minutos cada uno entre el 5 de septiembre y el 1° de octubre. Sin embargo, es olvidar la propaganda de Pinochet que controla casi todos los medios de comunicación desde hace quince años, como recuerda el publicista argentino [« Ustedes controlan las radios, los diarios, la televisión » (línea 37)]. Por otra parte, la elección de la hora del programa (entre las 11 y las 11 y media de la noche cuando se supone que todo el mundo duerme) constituye otra ventaja en opinión de la franja del SÍ [« Quince minutos de pantalla divididos en un montón de opiniones distintas perdidos en medio de la noche. Eso es lo que va a tener la oposición. La franja del Sí va a tener esos quince minutos, y todo el resto del tiempo » (líneas 20-23)].

Por fin, si el publicista argentino sugiere introducir también una campaña de terror [« asústelos » (línea 69) ; « Si usted quiere asustar a la gente, la tiene que asustar con su pasado » (líneas 74-75)] para recordar las violencias y el racionamiento que caracterizaron los últimos meses del gobierno de la Unidad Popular, en la canción de

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Quilapayún, escrita pocas semanas antes del golpe de Estado del 11 de septiembre de 1973, este período aparece al contrario como un momento glorioso, inicio de una nueva era anhelada [« La luz de un nuevo amanecer / anuncia ya la vida que vendrá » (versos 7-8)]. La salida del sol constituye una clara metáfora de que antes de la victoria deSalvador Allende se vivía en la noche y que ahora, con la Unidad Popular, se harestaurado la libertad con el « florecer » del « canto » y de la « bandera » del verso 6. Elpaso del futuro al presente del indicativo en el verso final de la antepenúltima estrofa [«Su paso ya anuncia el porvenir » (verso 24)] y en toda la penúltima estrofa confirma elcambio de época.

Frente al desfase entre ser y parecer, ante la ejemplaridad de fachada que descansa en la manipulación propagandística, en contextos autoritarios o caracterizados por una desigualdad fuerte entre los ciudadanos se plantean diferentes soluciones para deshacerse de un régimen o de una figura de ilegitimidad.

La segunda secuencia del fragmento de NO (documento 1), que transcurre de noche en una comisaría para enfatizar el ambiente opresivo, ilustra la existencia de personas – aquí Verónica Carvajal y sus compañeros de izquierda – que hacen frente al régimen pinochetista para demostrar que siguen cometiéndose exacciones en el Chile de 1988. En efecto, si parte del pueblo piensa que pertenece al pasado la terrible represión de los primeros años del régimen militar – basta con recordar las atrocidades de la Dirección de inteligencia nacional (DINA) y de la Central nacional de informaciones (CNI) –, todavía existen « presos políticos », como lo grita un hombre en la línea 92. Horrorizado por el comunismo, el gobierno militar de Pinochet nunca dejó de detener y maltratar a sus opositores de izquierda. En la secuencia, la esposa de René Saavedra recibe palizas como los demás prisioneros en una sucesión de planos rápidos (líneas 98-115) que acentúa la violencia de los policías.

Para liberarse de un régimen arbitrario o que no cumple cabalmente con la protección de los más necesitados, la canción de Quilapayún (documento 3) propone una solución. Todo el canto se sirve de una potente isotopía guerrera [« marchando » (verso 5), « luchar » (verso 9), « conquistar » (verso 11), « clamor » (verso 12), « combate » (verso 12), « vencerá » (verso 14), « se alza » (versos 15, 31), « lucha » (versos 15, 22, 31), « se movilizarán » (verso 20), « ardiente batallón » (verso 27)], a la que cabe añadir el estribillo de los versos 1-2, 15-18 y 31-34 [« Ya ahora el pueblo se alza en la lucha / con voz de gigante gritando : ¡ Adelante ! / El pueblo unido jamás será vencido. / ¡ El pueblo unido jamás será vencido ! »] y las tres exhortaciones que inician las estrofas 2, 3 y 6 [« De pie, cantar » (verso 3), « De pie, luchar » (verso 9) y « De pie cantar » (verso 25)], realzadas por su acentuación aguda. Con tal de obtener las transformaciones sociales y políticas deseadas, se trata de alentar la acción colectiva y apelar a la indispensable unión de todos, como sugieren los versos 4 a 6 [« Avanzan ya banderas de unidad, / y tú vendrás marchando junto a mí / y así verás tu canto y tu bandera florecer »] que establecen una relación de causa y efecto.

Por muy limitado que sea el movimiento al principio, puede desembocar en algo muy grande. Así lo indica la gradación presente en el canto : de la unión de un « tú » [« tú vendrás » (verso 5), « verás tu canto y tu bandera » (verso 6)] y de un « yo » [« junto a mí » (verso 5)], reunidos en un simple « nosotros » en la segunda estrofa [« vamos a triunfar » (verso 3)], se pasa al principio de la tercera al « pueblo » (verso 9), a « mil voces » (verso 12) y, finalmente, a la « patria » (verso 14) y a « millones » de personas (verso 26) ya unidas en un ser plural [« se movilizarán » (verso 20), « irán » (verso 21), « cubrirán » (verso 22), « imponen » (verso 26)]. Esta unión no es cuestión de ubicación geográfica [« De norte a sur se movilizarán » (verso 20)] ni de género, como subrayan los versos 29-30 [« mujer, con fuego y con valor / ya estás aquí junto al trabajador »] : tal como un sólido e invulnerable bloque de « acero » (verso 27), hombres y mujeres, de todos los lugares, unidos por lazos amorosos o fraternales, participan equitativamente en la lucha y en la victoria. La misma idea está presente en el cuadro de José Gamarra (documento 3). Si los personajes del segundo término parecen pasivos testigos frente a la masacre evitada por poco, el hecho de que se den la mano traduce una reacción

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positiva y necesaria : el pueblo unido a través de todos sus componentes sociales y étnicos es muy fuerte y puede acabar con cualquier tiranía. El grupo Quilapayún recuerda también que, después de esta primera etapa, el acceso a la plena felicidad no se gana con holgazanería sino con el sudor. La exigencia del esfuerzo se desprende de las alusiones al « trabajo » (verso 22) y al « trabajador » (verso 30) que hacen eco al « salar ardiente y mineral » (verso 21), es decir, al salitre, una de las riquezas del país.

El héroe no es quien presume serlo. Frente a ciertos tiranos que acaban sumiendo al pueblo en el engaño gracias a una propaganda machacada, sólo la solidaridad colectiva es capaz de hacer frente a lo arbitrario : tal es la enseñanza del dossier. La democracia no se decreta, se gana y se consolida constantemente con ciudadanos conscientes de sus derechos, de sus deberes y de las obligaciones del Estado hacia ellos. Después de largas décadas dictatoriales que ensangrentaron a todo el subcontinente, acciones guerrilleras o, al contrario, movimientos pacíficos y consensuales, han permitido en los últimos años que la mayor parte de los pueblos de América Latina experimente el ejercicio de la plena soberanía nacional. Sin embargo, en el mundo entero, el equilibrio sigue siendo frágil y la amenaza de nuevas violaciones y destrucciones de los derechos más elementales por una minoría no ha desaparecido del todo. Frente a nuevas crisis económicas y cuestionamientos, sin duda necesarios, de las fuerzas geopolíticas tradicionales, están surgiendo gobiernos de todas las tendencias políticas que, amparados por el voto ciudadano, están no obstante en el límite de la verdadera práctica democrática. Otra vez, el pueblo debe estar alerta y no dejarse engañar por nuevas formas de mitificación tanto más rápidas cuanto que los líderes populistas dominan perfectamente las posibilidades que ofrecen los medios de comunicación actuales. Más que nunca, ¡ el hábito no hace al monje !