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Célébration du 11 Novembre 2011 à Tende. Cette année nous avons rejoint notre Porte- drapeau le Sergent Christian MARTIN et le Capitaine Nicolas ZAHAR, tous deux citoyens Tendasques.

Cette année nous avons rejoint notre Porte- Tendasques

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Page 1: Cette année nous avons rejoint notre Porte- Tendasques

Célébration du 11 Novembre 2011 à Tende.

Cette année nous avons rejoint notre Porte-

drapeau le Sergent Christian MARTIN et le

Capitaine Nicolas ZAHAR, tous deux citoyens

Tendasques.

Page 2: Cette année nous avons rejoint notre Porte- Tendasques

Mr José BALARELLO, Conseiller général des

Alpes-Maritimes (canton de Tende), vice-

président du conseil général des Alpes-

Maritimes, conseiller municipal de Sospel.

Mr Jean-Pierre VASSALLO, Maire de Tende.

Le 16 septembre 1947, la France réalisait son dernier accroissement territorial avec le rattachement au

Comté de Nice des communes de Tende et La Brigue et des hautes vallées de la Vésubie et de la Tinée,

consécutif au traité de paix franco-italien signé le 10 février à Paris entre les Alliés et la toute jeune

république italienne. Les deux villages de la haute vallée de la Roya n'avaient pas suivi l'arrondissement

de Nice lors de son annexion en 1860 et étaient demeurés italiens

Page 3: Cette année nous avons rejoint notre Porte- Tendasques

Le Rattachement de Tende et La Brigue à la France

(1947)

Marc ORTOLANI – Jean-Louis PANICACCI

En mars 1860, lors de la négociation du traité de Turin cédant le comté de Nice à la France,

l’Italie conserve les communes de Tende et La Brigue ainsi que quelques territoires appartenant

à d’autres communes frontalières (Isola, Saint-Sauveur-sur-Tinée, Rimplas, Valdeblore, Saint

Martin-Vésubie, Roquebillière, Belvédère), bien que les populations locales, à l’occasion du

plébiscite des 15 et 16 avril, se soient massivement prononcées en faveur de la France. Sous

prétexte de préserver les terres de chasse du roi d’Italie, le premier ministre transalpin Cavour se

rend maître des crêtes et des principaux cols (Tende, Fenestre, Cerise, Fremamorta, Lombarde),

s’assurant un avantage stratégique considérable. Malgré le nouveau tracé frontalier, Tendasques

et Brigasques continuent à entretenir des relations très étroites avec le littoral niçois devenu

français, pour des raisons sociales (liens familiaux) et surtout économiques (transhumance,

travail saisonnier), et ce d’autant plus que les relations avec le Piémont sont difficiles l’hiver et

que des facilités douanières leur ont été consenties.

Jusqu’à la Première Guerre Mondiale, leur situation varie au rythme des relations franco-

italiennes, marquées par un net durcissement durant la décennie 1880. Entre-temps, l’Italie

multiplie les efforts pour désenclaver la Haute-Roya : le tunnel routier du col de Tende est

achevé en 1882, le chemin de fer atteint Tende en 1913, puis la gare frontalière de Saint-Dalmas

en 1915, tandis que sont lancés de grands chantiers pour la fortification de la frontière, la

construction de barrages et de centrales hydroélectriques, qui ont pour effet de drainer en Haute-

Roya une importante population allogène.

Avec le régime mussolinien, l’Italie accentue son effort d’italianisation et de « fascisation » des

deux communes : cette époque est marquée par une restriction de la circulation (malgré

l’achèvement de la voie ferrée rejoignant Nice en 1928), des expropriations plus nombreuses,

une pression fiscale plus lourde, une intense exploitation des ressources locales, notamment

forestières, et une fortification complémentaire des crêtes et points stratégiques. L’entrée en

guerre de l’Italie aboutit à l’occupation-annexion de Fontan et d’une partie de Saorge, rendant

plus difficiles les relations des Tendasques et Brigasques avec le littoral niçois.

Page 4: Cette année nous avons rejoint notre Porte- Tendasques

Dès 1943, le CFLN reçoit à Alger un mémoire pour la rectification de la frontière et le

rattachement à la France des deux communes, qui est rédigé pour l’essentiel par le docteur

Paschetta, président du Club Alpin Français de Nice. Un article paru dans Combat de Nice le 10

septembre 1944 formule la même revendication, reprise par le CDL des Alpes-Maritimes le 4

octobre. Un Comité d’études pour la rectification de la frontière franco-italienne dans les Alpes-

Maritimes, présidé par Joseph Levrot (directeur de la bibliothèque municipale de Nice), est créé

le 15 septembre, transmettant, en décembre, un mémoire de 46 pages au ministre des Affaires

étrangères Georges Bidault et au chef du gouvernement provisoire Charles de Gaulle. Le 18

septembre, sous l’impulsion du Brigasque Aimable Gastaud, se constitue le Comité pour le

rattachement de Tende et La Brigue, présidé par Charles Fenoglio, encadrant les natifs et

originaires de la Haute-Roya résidant dans la région niçoise et jouant le rôle d’un groupe de

pression sur les autorités. La Haute-Roya demeure occupée par les troupes allemandes jusqu’au

26 avril 1945, date de l’entrée des tirailleurs algériens du 29e RTA à Tende et La Brigue, à

l’issue des durs combats de l’Authion. Deux jours plus tard, un convoi de 320 Tendasques et

Brigasques résidant sur le littoral quitte Nice à destination de la Haute-Roya afin de porter

secours aux populations et d’attiser le courant francophile, au moyen d’affiches (rappelant le

vote émis en 1860, proclamant la déchéance des autorités italiennes ainsi que l’attachement à la

France) et de drapeaux tricolores.

Page 5: Cette année nous avons rejoint notre Porte- Tendasques

Le 29 avril, dans la liesse de la libération, un plébiscite est organisé par le Comité et ceux qui

prennent part au vote s’expriment en faveur de la France : 694 oui et 38 abstentions à La Brigue

(les hameaux de Piaggia, Carnino et Upega n’ont pu être consultés), 1 076 oui à Tende. Une

administration provisoire française est installée et les membres du Comité dirigent les

municipalités. Le 6 mai, le général Doyen préside une prise d’armes à Tende, au cours de

laquelle il déclare : « La Roya coule vers la France, vos cœurs vont vers la même direction ». Les

pressions exercées par les Anglo-Saxons imposent le retrait des troupes françaises à compter du

10 juillet, dans un climat d’extrême tension suscitant le départ de plusieurs dizaines de partisans

de la France craignant des représailles de la part des autorités italiennes qui se réinstallent, sous

le contrôle d’une mission interalliée. Paris accueille en 1946 des conférences qui règlent la

délicate question frontalière avec l’Italie, sanctionnée par le traité signé le 10 février 1947 :

Tende et La Brigue deviennent français (ainsi que les hameaux de Piene et Libre rattachés à

Breil), tandis que les hameaux brigasques de Carnino, Piaggia, Realdo, Upega, situés au-delà de

la ligne de crête, demeurent italiens malgré les protestations de leur population et le recours

adressé à l’ONU.

Le transfert de souveraineté intervient le 16 septembre 1947 dans un climat de fête, en présence

du préfet Haag. Un plébiscite, supervisé par des observateurs internationaux est organisé le 12

octobre : prennent part au vote les personnes nées ou domiciliées dans les deux communes, celles

nées d’au moins un parent originaire de Tende ou La Brigue, ainsi que les personnes non

originaires de cette région installées avant l’avènement du fascisme. La participation est très

forte (95 %) et le dépouillement du vote confirme sans ambiguïté la conviction des négociateurs

du traité de Paris : 1 445 oui et 76 non à Tende (soit 94 %), 759 oui et 26 non à La Brigue (soit

96 %), alors que les habitants de la Basse-Roya manifestent moins d’enthousiasme (68 % de oui

à Libre et 65 % à Piene). Peu après, Pierre Dalmasso est élu maire de Tende et Aimable

Gastaud maire de La Brigue. Un canton de Tende est créé en 1951 avec les deux communes

rattachées : Aimable Gastaud en est élu conseiller général.

Marc ORTOLANI – Jean-Louis PANICACCI