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CENT ANS D'HISTOIRE

DU

NICKEL AU HAVRE

ISBN 2-86 743-L26-3

JEAN-PAUL IPORTELETTE

HISTOIRE D'UNE SOCIÉTÉ

CENT ANS D'HISTOIRE DU

NICKEL AU HAVRE

D E SLN A E R A M E T

PRÉFACE

Au moment où les hommes qui ont participé de l'inté- rieur des sociétés au formidable développement de l'Indus- trie, quittent le monde du travail, il est réconfortant de constater que des générations plus jeunes s'intéressent au passé de leur entreprise et à leur évolution dans le cadre de la ville ou de la région où elle est implantée.

C'est donc avec beaucoup de plaisir que j 'ai lu le livre de J.-P. Portelette qui sans prétention, mais avec passion et précision, essaie à travers la Société "Eramet" dont il fait partie, de montrer plus de cent ans d'histoire d'une usine havraise, confrontée aux soubresauts mondiaux p a r son approvisionnement néo-calédonien et ses débouchés commerciaux dans les grands pays industrialisés.

Cette usine qui fabrique du nickel sous différentes formes, s'est développée au même rythme que la consom- mation en quantité et en qualité de ce métal, encore inconnu de l'industrie il y a un siècle et demi et dont la production actuelle dépasse le million de tonnes pa r an à travers le monde.

Toutes les grandes secousses mondiales ont eu leurs répercussions directes sur cette industrie qui a dû s'adapter en permanence, partant d'installations sommaires artisana- les et évoluant vers l'usine à haute technologie qu'elle est aujourd'hui.

Chaque famille havraise, de souche ou d'adoption, a connu l'ex-société "Le Nickel" devenue "ERAMET-SLN", soit pour y avoir travaillé directement ou indirectement, ou encore pour avoir cotoyé les murs de briques et les grandes cheminées du quartier des Raffineries avant son transfert sur la zone industrielle.

Tout au long de ce livre, on retrouve la vie quotidien- ne de trois générations de Havrais dans l'industrie et l'on mesure l'évolution du monde du travail qui sert de fil conducteur au narrateur alors que la trame en est l'évolution industrielle.

A la fin de ce livre, qu'on ferme à regret, il faut espé- rer que sa lecture suscitera d'autres vocations pour complé- ter le patrimoine de l'Industrie havraise et des Hommes qui l'ont développée.

Jacques CANEL dernier directeur

de l'usine Piasceki

AVANT-PROPOS

Ce livre n'a pas la prétention d'être une œuvre litté- raire ni une étude exhaustive. Il est seulement le résultat de la compilation d'un grand nombre de documents relatifs au nickel en général et à la "Société Le Nickel" en particu- lier :

- les archives conservées pa r la Société au Havre et ayant survécu aux différents déménagements ;

- les témoignages d'Anciens ;

- les registres sauvés de la destruction et récupérés par des particuliers ;

- les livres du personnel conservés depuis la création ;

- les renseignements, graphiques et photographies fournis par le service Marketing ;

- les documents conservés aux Archives Municipales du Havre.

Il a été réalisé dans un souci historique de sauvegarde du patrimoine industriel local.

En réalisant cet ouvrage et, souhaitant avoir apporté ma modeste contribution à la connaissance de cette Socié-

té, j 'ai souvent pensé à tous ceux qui ont travaillé dans cette usine.

J'espère que cette étude intéressera tous les membres de son personnel actifs et anciens, mais aussi les Havrais pour qui le Nickel faisait partie de leur environnement depuis... presque 100 ans.

Avant de vous laisser à votre lecture, je tiens à remercier la direction de la Société qui m'a laissé libre accès à tous ses documents anciens et aux différents circuits d'informations de l'entreprise, et qui m'autorise leur publication.

J. P. P.

PRÉAMBULE

Extrait du rapport du Conseil d'Administration à l'Assemblée générale extraordinaire des actionnaires du mercredi 29 mai 1929.

"L'histoire de votre Société n'est qu'une longue série d'adaptations des moyens de production aux conditions particulièrement changeantes d'un marché d'une sensibilité extrême. Les modifications profondes que ce marché a subies depuis la Guerre, nous ont obligés à ne jamais nous départir d'une grande prudence, en ce qui concernait les programmes de développement de notre Société.

"Nous avons toujours estimé que celui-ci devait être réalisé par étapes, et seulement à coup sûr, lorsque l'orientation du marché devenait tout à fait précise et reposait sur des bases certaines.

ÏÏ

"La situation aujourd'hui n'est plus la même. Le marché du nickel est nettement orienté vers une demande de plus en plus forte ; le métal sort maintenant du domaine spécial où il restait cantonné jusqu'à ce jour ; il entre peu à peu dans les aciers et les alliages employés aux usages les plus divers et commence à être incorporé aux fontes."

H

CHAPITRE PREMIER

GÉNÉRALITÉS

APERÇU SUR L'INDUSTRIE DU N I C K E L

Depuis la plus haute antiquité, l'homme a utilisé, pour la fabrication de ses instruments et de ses armes, le nickel sous forme de fer au nickel qu'il trouvait tout fait dans les météorites.

C'est un fait historiquement établi qu'en Chine, en Perse et dans le nord de l'Europe, il y a 50 siècles, les sabres des hordes conquérantes étaient en fer météorique (contenant jusqu'à 9% de nickel) ; le nickel était aussi employé il y a presque 22 siècles sous forme d'un alliage naturel, la paktong (cuivre blanc) qu'on trouvait dans les mines de Yunnan, dans le sud de la Chine. On en fabriquait de la monnaie (monnaie bactrienne) 235 ans avant Jésus- Christ et dans la région de Canton, des objets d'art tels que candélabres, boîtes, etc.

Ce n'est toutefois qu'au commencement du XIXe siècle qu'on parvint à réaliser synthétiquement des alliages semblables à ces alliages naturels. Tous les efforts qui avaient été faits jusqu'alors et particulièrement en Angle- terre au XVIIIe siècle, avaient échoué, car on ne parvenait pas à isoler le métal nickel.

Et pourtant le nickel était bien là, caché sous forme d'un beau produit blanc dans les mines cuivreuses de Saxe, où il était connu des mineurs de Schneeberg sous le nom de Kupfer-Nickel (cuivre endiablé ou cuivre du vieux Nick) parce qu'on ne parvenait pas à en séparer le cuivre, ni à en faire un produit utilisable. C'est d'un minerai semblable, trouvé à Helsingland (Suède), que le nickel fut séparé et ses propriétés établies, successivement par Cronstedt en

(1) Par R.C. Stanley, Mémoire présenté au Congrés des Mines et de la Métallur- gie de l'Empire Britannique à Toronto, Canada, le 25 août 1927 - publié par le Centre d'information du Nickel. (Arch.SLN/LeN).

1751, Bergmann en 1775 et Richter en 1804. En 1776 le chimiste EngestrÕm découvrit que l'alliage chinois paktong contenait du nickel. La fabrication d'un alliage semblable en Europe n'était donc plus qu'une question de temps et de mise au point. La première usine fut celle de Suhl, près d'Erfurt, où l'on traitait le Kupfer-Nickel de Schneeberg ; ce n'est toutefois qu'en 1824 que les frères Henninger de Berlin purent mettre sur le marché la première bonne imitation du paktong chinois ; peu après, Geitner de Saxe fabriqua un produit blanc semblable, auquel il donna le nom d'argentan : cet alliage, introduit en Angleterre en 1830, ressemblait tellement à l'argent qu'on lui donna le nom de German Silver (argent allemand). Depuis la guerre 1914- 1918, ces alliages sont désignés sous le nom de nickel- silver (le maillechort des Français).

Petit à petit l'industrie du raffinage du nickel se développa et l'importation du paktong chinois tomba à presque rien.

L'industrie du nickelage, découverte en 1843 par Boetger se développa surtout à partir de 1870, date à laquelle on substitua des anodes de nickel suffisamment pur, à l'électrolyte nickel-ammonium-sulfate de Boetger.

L'utilisation de l'alliage au nickel pour la frappe de la petite monnaie étendit considérablement le marché de ce métal. Successivement le Gouvernement Suisse en 1850, les Etats-Unis en 1857, la Belgique en 1860 et l'Allemagne en 1873 adoptèrent ces alliages pour la fabrication de la petite monnaie.

Une nouvelle expansion fut donnée au marché du nickel par la découverte, en 1865, par Joseph Warton d'une méthode de production d'un nickel pur, malléable, suscepti- ble d'être travaillé au marteau, puis, en 1878, par la mise au point par Fleitmann d'une méthode de fabrication de nickel malléable par l'addition de magnésium, puis plus tard du manganèse au nickel liquide. Ces découvertes permirent

l'emploi du nickel pour la fabrication des ustensiles de cuisi- ne et des objets semblables.

Avec le développement du marché du nickel la deman- de de minerai devenait de plus en plus pressante. Jusqu'en 1865 les seuls gisements exploités étaient ceux de Saxe, des Cornouailles et d'Ecosse, plus quelques petites mines aux Etats-Unis. C'est en 1865 que Garnier découvrit "en Nouvelle-Calédonie un minerai appelé Garniérite ; ce n'est toutefois qu'en 1874 que l'exploitation commença, mais elle se développa si bien que pendant presque 15 ans, le minerai de la Nouvelle-Calédonie fut la source principale du nickel et que les Français avaient ainsi presque le monopole de la production du métal. La présence du minerai nickelifère au Canada (province d'Ontario) était connu de- puis 1848 mais ce n'est que beaucoup plus tard, lorsque la région devint plus accessible que l'exploitation put com- mencer. Le nickel se trouvait allié au cuivre et ce n'est qu'à la suite de difficultés métallurgiques rencontrées dans le travail du cuivre qu'on s'aperçut de la présence du nickel ; ce sont les travaux du Colonel Thompson qui ont permis de traiter ce minerai par la méthode connue actuellement sous le nom de procédé Orford. Ce procédé consiste dans l'emploi du sulfate de soude pour la séparation des sulfures de cuivre et de nickel du minerai sulfuré.

Peu de temps après, le chimiste anglais Mond découvrit son procédé de production du carbonyle de nickel et séparation du nickel pur avec le sulfate de cuivre comme sous-produit. Grâce à ces procédés de fabrication, la pyrrhotite nickelifère du Canada fut exploitée sur une grande échelle et le prix du nickel, qui était en 1876 de 26 fr. le kilogramme, tomba 10 ans plus tard à 1,70 fr. De plus le marché du nickel qui était limité à la fabrication de mail- lechorts, à la frappe de la petite monnaie et au nickelage était trop restreint, comparé à la grande réserve de métal dont on disposait : il devenait donc essentiel de découvrir de nouveaux débouchés.

La crise fut résolue par la découverte due à l'Anglais John Gamgee, des excellentes propriétés anti-corrosives de l'acier au nickel. En 1876, lors d'une épidémie, John Gamgee proposa d'utiliser l'acier au nickel, comme susceptible de résister à l'action de l'ammoniaque sous pression dans les machines frigorifères des bateaux-hôpitaux. Quoique les résultats d'essais eussent été excellents, l'idée de John Gamgee fut abandonnée.

C'est en vain qu'en 1886, M. Ritchie essaya d'inté- resser la firme Krupp d'Essen dans la fabrication du fer au nickel ; pourtant l'attention du monde industriel fut bientôt attirée sur les propriétés de ce métal, particulièrement à la suite des résultats obtenus en France avec des projectiles en acier au chrome (1886), des travaux de Marbeau de la Société Ferro-Nickel à Paris et enfin du mémoire classique de James Riley, directeur de la Tennant and Sons Company de Glasgow.

Ritchie parvint à décider le Ministère de la Marine des Etats-Unis à expérimenter des plaques de blindage en acier au nickel. Après une longue série d'essais compara- tifs, le gouvernement américain vota de larges crédits pour l'achat du nickel pour plaques de blindage de marine et son exemple fut suivi par de nombreux autres pays. L'essor était donné ; l'emploi du nickel s'étendit rapidement : il fut utilisé non seulement dans la fabrication des plaques de blindage mais aussi dans les aciers spéciaux pour profilés, construction de ponts, automobiles, machines, etc., de sorte que le nickel prit bientôt le tout premier rang dans la fabrication des aciers spéciaux. Cette prospérité atteint son maximum pendant la guerre mondiale en raison de la consommation formidable d'acier au nickel pour le matériel de guerre.

Après l'armistice de 1918 et surtout après la Confé- rence du désarmement de 1921 à Washington, l'industrie du nickel tomba presque à zéro, elle traversa une crise aiguë semblable à celle d'avant 1889.

Les producteurs de nickel dirigèrent alors tous leurs efforts vers la recherche d'autres marchés.

Les grandes sociétés productrices créèrent des servi- ces spéciaux de recherches pour l'emploi du nickel.

Ces efforts furent couronnés à un tel point que la pro- duction mondiale du nickel qui en 1918, au moment de sa grande prospérité, était d'environ 43.000 tonnes métriques et qui en 1921 était tombée à presque 7.500 tonnes métri- ques, remontait en 1926 à 40.000 tonnes métriques.

Au terme de la grande crise industrielle de 1929-1931, la situation se rétablit et la production progresse régulièrement. Mais, en 1940, l'invasion de la France coupe brutalement les liaisons et prive la Société de recettes par la fermeture de ses marchés traditionnels. Pourtant, les mines et les usines de Nouvelle-Calédonie vont renouer et

participer largement à l'effort de guerre en travaillant pour le gouvernement des Etats- Unis(1).

La fin de la guerre laisse toutefois la S.L.N. dans une situation difficile : les équipements, durement mis à con- tribution pendant plusieurs années dans les conditions d'entretien les plus mauvaises sont à bout. La main- d'œuvre qualifiée fait défaut, comme font défaut les devises nécessaires à l'achat de charbon australien. Enfin, la demande de nickel s'effondre.

Cette fois encore, il faut remonter la pente et une période de lente convalescence commence pour la Société. Elle ne prendra fin qu'en 1952, lorsque le niveau de la pro- duction retrouvera les chiffres des années quarante. (C'est l'époque du "Stockpile" américain qui entraine pour les in- dustries civiles une pénurie de nickel). On en profite pour faire le point : de nouvelles idées mûrissent, des techniques se précisent. Bref, la S.L.N. met à profit la période de réflexion pour préparer sa reconversion complète. De ses

(1) Extrait du supplément au n0770 d'Entreprise du 13 juin 1970 - pages 6/7.

études, une société naîtra, celle qui est aujourd'hui le deuxième producteur de nickel du monde libre.

Investissements considérables, mécanisation systé- matique des activités minières et métallurgiques, camions puissants, grues-pelles, postes de chargement automatique en mer, main-d'œuvre spécialisée atteignant quelque 4.800 personnes, renouvellement des procédés métallurgiques : depuis bientôt vingt ans, la Société Le Nickel joue, sur tous les plans, la carte de la dimension.

Si on considère enfin qu'au-delà de sa vocation minière et métallurgique elle exerce aussi une activité de transport maritime, de production d'énergie et d'ingéniérie, qu'elle est présente dans plus de trente pays grâce à son réseau commercial, on saisira l'importance pour la France d'une affaire telle que la Société Le Nickel. En 1970, tant dans le minerai que dans les produits métallurgiques, elle produit plus de 15% du nickel du monde occidental dont 40.000 tonnes par an sous forme de métal.

CRÉATION DE LA SOCIÉTÉ LE NICKEL

In "100 ans d'une entreprise et d'une industrie", brochure éditée pour le centenaire de la Société..

Confiant dans sa découverte, c'est Jules Garnier lui- même qui, après avoir breveté un procédé de fusion et étudié l 'amélioration des aciers par des additions de nickel, forme la première société d'exploitation : il crée, en France en 1876, avec l'aide d'Henri Marbeau, la "Société Française anonyme pour le traitement des minerais de Nickel, Cobalt, Cuivre et autres". Quatre ans plus tard, le 10 mai 1880, Garn ie r et M a r b e a u s ' assoc ient à M M . H i g g i n s o n et Hanckar pour former la Société Le Nickel, société anonyme au capital de 6.250.000 francs divisé en 12.500 actions de 500 francs dont le siège social est fixé à Paris - 38 rue de la Chaussée d'Antin.

Les hauts fourneaux de la Pointe Chaleix près de Nouméa Usine de M. Higginson recueillie par la SLN. au moment de sa constitution en 1880

M. Henri RETOUT-RIPOLI - 76 LE HAVRE

M. Georges REUILLARD - NOUMÉA M. Claude RICHEFORT - 76 LE HAVRE

Mme Régine RIOULT - 76 TANCARVILLE

M. Christian SCHNETZER - 76 FONTENAY

SERVICE TERRITORIAL DES ARCHIVES - (N.C.)

M. Max SHEKLETON - NOUMÉA (N.C.)

M. Pierre SIRET - NOUMÉA (N.C.)

SLN CENTRE DE NEPOUI - NOUMÉA (N.C.)

SLN SERVICE RELATIONS DU TRAVAIL - NOUMÉA (N.C.)

SOCIÉTÉ MINIÈRE DU SUD PACIFIQUE - NOUMÉA (N.C.)

M. Serge SOLAR - 78 RAMBOUILLET M. Abdré SOREL - 92 SCEAUX

M. Michel SPRIET - 76 LE HAVRE

M. Christian TAILLEZ - 76 LE HAVRE

TECMINEMET - 78 TRAPPES

Mme Yolande THIEULENT - 76 VATTETOT-SUR-MER

M. Christophe THOMAS - NOUMÉA (N.C.) M. Hervé THORAVAL - 94 NOGENT-SUR-MARNE

M. Claude TILLON - 76 LE HAVRE

M. Claude TOUT AIN - 76 LE HAVRE

M. Henri TRANCART - 22 FREHEL

Mme Josiane TRIAUREAU - 76 LE HAVRE

M. Didier VALVERT - 76 LE HAVRE

Mme Martine VAUTIER - 76 ANGERVILLE-L'ORCHER

Mmme Liliane VEGAS - 78 TRAPPES

Mme Jeanne VEGUER - 76 LE HAVRE

M. Philippe VIARD - 76 LE HAVRE M. Claude VINCENT - 76 LE HAVRE

M. Louis VINTROU - 75 PARIS

M. Jean-Marie WISDORFF - 75 Paris

Achevé d'imprimer en octobre 1991

sous les presses de l'Imprimerie Bertout

Rue Gutenberg 76810 Luneray

Dépôt légal : 4ème trimestre 1991 Imprimé en France