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HAL Id: tel-00913727 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00913727 Submitted on 4 Dec 2013 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Caractérisation de l’occupation des sites de la région de Témara (Maroc) au Pléistocène supérieur et nouvelles données sur la subsistance des hommes du Paléolithique moyen d’Afrique du Nord : Exemples des approches taphonomiques et archéozoologiques menées sur les faunes d’El Harhoura 2 et d’El Mnasra. Emilie Campmas To cite this version: Emilie Campmas. Caractérisation de l’occupation des sites de la région de Témara (Maroc) au Pléis- tocène supérieur et nouvelles données sur la subsistance des hommes du Paléolithique moyen d’Afrique du Nord : Exemples des approches taphonomiques et archéozoologiques menées sur les faunes d’El Harhoura 2 et d’El Mnasra.. Archéologie et Préhistoire. Université Bordeaux 1, 2012. Français. <NNT : 4592>. <tel-00913727>

Caractérisation de l'occupation des sites de la région de Témara

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  • HAL Id: tel-00913727https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00913727

    Submitted on 4 Dec 2013

    HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

    Larchive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestine au dpt et la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publis ou non,manant des tablissements denseignement et derecherche franais ou trangers, des laboratoirespublics ou privs.

    Caractrisation de loccupation des sites de la rgion deTmara (Maroc) au Plistocne suprieur et nouvelles

    donnes sur la subsistance des hommes du Palolithiquemoyen dAfrique du Nord : Exemples des approchestaphonomiques et archozoologiques menes sur les

    faunes dEl Harhoura 2 et dEl Mnasra.Emilie Campmas

    To cite this version:Emilie Campmas. Caractrisation de loccupation des sites de la rgion de Tmara (Maroc) au Plis-tocne suprieur et nouvelles donnes sur la subsistance des hommes du Palolithique moyen dAfriquedu Nord : Exemples des approches taphonomiques et archozoologiques menes sur les faunes dElHarhoura 2 et dEl Mnasra.. Archologie et Prhistoire. Universit Bordeaux 1, 2012. Franais..

    https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00913727https://hal.archives-ouvertes.fr

  • Numro dordre : 4592

    THSE Prsente

    LUNIVERSIT BORDEAUX 1 cole doctorale Sciences et Environnements

    par

    milie CAMPMAS

    Pour obtenir le grade de

    DOCTEUR

    Spcialit : Prhistoire et Gologie du Quaternaire

    Caractrisation de loccupation des sites de la rgion de Tmara (Maroc) au Plistocne suprieur et nouvelles donnes sur la subsistance des

    hommes du Palolithique moyen dAfrique du Nord : Exemples des approches taphonomiques et archozoologiques menes sur les faunes

    dEl Harhoura 2 et dEl Mnasra. Sous la direction de : Patrick Michel (Matre de Confrences, HDR, Universit Bordeaux 1, PACEA) Sandrine Costamagno (Charge de Recherche, CNRS, Universit Toulouse le Mirail, TRACES)

    Soutenue le 5 octobre 2012 Aprs avis de : Jean-Philip Brugal (Directeur de Recherche, CNRS) Rapporteur Elaine Turner (Docteur, Universit Rmisch-Germanisches Zentralmuseum) Rapporteur Devant la commission dexamen forme de: Fethi Amani (Professeur, INSAP, Rabat, Maroc) Examinateur Jean-Philip Brugal (Directeur de Recherche, CNRS, Universit Aix-Marseille,LAMPEA, France) Rapporteur Sandrine Costamagno (Charge de Recherche, CNRS, Universit Toulouse le Mirail, TRACES, France) Co-directrice Francesco dErrico (Directeur de Recherche, CNRS, Universit Bordeaux 1, PACEA, France) Examinateur Jacques Jaubert (Professeur, Universit Bordeaux 1, PACEA, France) Examinateur Patrick Michel (Matre de Confrences, HDR, Universit Bordeaux 1, PACEA, France) Directeur Roland Nespoulet (Matre de Confrences, MNHN, Paris, France) Examinateur Elaine Turner (Docteur, Universit Rmisch-Germanisches Zentralmuseum, Allemagne) Rapporteur

  • Numro dordre : 4592

    THSE Prsente

    LUNIVERSIT BORDEAUX 1 cole doctorale Sciences et Environnements

    par

    milie CAMPMAS

    Pour obtenir le grade de

    DOCTEUR

    Spcialit : Prhistoire et Gologie du Quaternaire

    Caractrisation de loccupation des sites de la rgion de Tmara (Maroc) au Plistocne suprieur et nouvelles donnes sur la subsistance des

    hommes du Palolithique moyen dAfrique du Nord : Exemples des approches taphonomiques et archozoologiques menes sur les faunes

    dEl Harhoura 2 et dEl Mnasra. Sous la direction de : Patrick Michel (Matre de Confrences, HDR, Universit Bordeaux 1, PACEA) Sandrine Costamagno (Charge de Recherche, CNRS, Universit Toulouse le Mirail, TRACES)

    Soutenue le 5 octobre 2012 Aprs avis de : Jean-Philip Brugal (Directeur de Recherche, CNRS) Rapporteur Elaine Turner (Docteur, Universit Rmisch-Germanisches Zentralmuseum) Rapporteur Devant la commission dexamen forme de: Fethi Amani (Professeur, INSAP, Rabat, Maroc) Examinateur Jean-Philip Brugal (Directeur de Recherche, CNRS, Universit Aix-Marseille,LAMPEA, France) Rapporteur Sandrine Costamagno (Charge de Recherche, CNRS, Universit Toulouse le Mirail, TRACES, France) Co-directrice Francesco dErrico (Directeur de Recherche, CNRS, Universit Bordeaux 1, PACEA, France) Examinateur Jacques Jaubert (Professeur, Universit Bordeaux 1, PACEA, France) Examinateur Patrick Michel (Matre de Confrences, HDR, Universit Bordeaux 1, PACEA, France) Directeur Roland Nespoulet (Matre de Confrences, MNHN, Paris, France) Examinateur Elaine Turner (Docteur, Universit Rmisch-Germanisches Zentralmuseum, Allemagne) Rapporteur

  • Remerciements

    Cest avec un immense plaisir que je remercie ici tous ceux qui mont soutenue, aide et accompagne durant ces annes de thse.

    Je souhaite remercier tout dabord lOral France UNESCO ainsi que l Agence Universitaire

    de la Francophonie pour leur soutien financier sans lequel la ralisation de ce travail de thse aurait t compromise, mais aussi pour la reconnaissance et les nouvelles expriences quils m'ont accordes ainsi.

    Je souhaite exprimer toute ma gratitude mes deux directeurs de thse : Patrick Michel, en me proposant ce sujet qui lui tenait particulirement cur, a fait preuve d'une

    immense confiance. Son encadrement a toujours t pour moi un solide appui : la fois souple, il ma laiss la libert de remanier le sujet pour devenir ce quil est. Confiant, il a toujours mis en avant qu'il croyait en mon travail, et prsent, il a toujours manifest une disponibilit quand cela a t ncessaire. Pour sa passion pour le Maroc et sa richesse fossile communique, pour le travail de terrain et les moments partags, pour avoir mis ma disposition ses rsultats, pour m'avoir infailliblement paule, je ne saurais que trop le remercier.

    Sandrine Costamagno a accept de me diriger malgr un emploi du temps charg. Par son aide, ses conseils, sa patience, ses corrections attentives, elle m'a accompagne depuis mes premiers mmoires de Master et a largement contribu l'aboutissement de ce travail. Son engagement total, sa comptence, sa rigueur ont t un modle et une source d'enseignements, de stimulation, de soutien constant et suscitent la fois ma reconnaissance et mon admiration.

    Merci tous les deux pour votre passion, vos comptences, votre investissement personnel, le partage de vos connaissances, vos prcieux conseils, vos encouragements

    Je suis trs honore que Jean-Philip Brugal ait accept de rapporter cette thse. Son avis en tant que

    spcialiste des faunes plistocnes et des comportements humains est tout aussi prcieux qu'indispensable pour amliorer ce travail. Je lui suis reconnaissante pour l'intrt et l'attention apports la lecture de mon ouvrage et le remercie vivement pour ses commentaires et ses suggestions.

    Je suis extrmement reconnaissante envers Elaine Turner davoir galement accept de rapporter

    mon travail de thse. Son avis et sa prsence dans le jury sont dautant plus importants que son tude archozoologique des faunes plistocnes de Taforalt enrichit la rflexion de ma recherche.

  • Jexprime toute ma gratitude envers les membres du jury qui ont accept de juger ce travail. Je suis extrmement reconnaissante envers le Professeur Jacques Jaubert davoir prsid le jury. Ses

    conseils et ses enseignements dispenss depuis le Master mont t essentiels pour progresser dans la rigueur scientifique ncessaire.

    Je remercie Francesco dErrico davoir accept de participer ce jury. Son travail sur lmergence des comportements modernes, notamment lanalyse des coquilles de Nassarius sp. et des pigments, dAfrique du Nord et dAfrique du Sud, ouvre de nombreuses pistes de recherche et induit un regard nouveau dont bnficie ma problmatique.

    Je suis trs honore que le Professeur Fethi Amani ait accept dvaluer mon travail. Je le remercie d'une part pour sa participation au jury et aussi pour les discussions que nous avons eues sur les faunes plistocnes maghrbines.

    Je remercie infiniment et tout particulirement Roland Nespoulet, pour sa prsence parmi ce jury, mais galement pour les nombreux et multiples conseils et rflexions prodigus, les riches changes sur les facis culturels dAfrique du Nord et la vie en gnral. Je le remercie pour sa confiance aussi bien sur ltude du matriel que sur le terrain et pour ces heures d'heureuse convivialit que nous avons partages en route pour Tmara. J'ai beaucoup appris avec lui et lui dois beaucoup. Cest un immense plaisir de travailler ses cts.

    Je tiens remercier toute lquipe et la direction du laboratoire PACEA (UMR, 5199, Universit Bordeaux 1) et notamment les directeurs Bruno Maureille, Catherine Ferrier et Francesco dErrico, ainsi que Jacques Jaubert, directeur tout au long de mon cursus, pour mavoir accueillie dans cette structure depuis mon stage en fin de DEUG, la dure du Master et de ma thse.

    Je remercie particulirement Vronique Laroulandie et Cdric Beauval, qui mont fait dcouvrir et

    mont transmis le virus de la taphonomie et de la Prhistoire en gnral. Sans leur rencontre en 2004, je ne sais pas si ce travail aurait pu voir le jour.

    Je remercie galement les nombreux chercheurs du laboratoire pour les changes d'ides combien intressants et pour les conseils quils mont apports et en particulier, Jean-Paul Raynal (pour tout cela et la visite des sites de Casablanca), Arnaud Lenoble (et en particulier pour ses lectures si intressantes des stratigraphies, pour sa relecture), David Cochard (et pour son encadrement lors du Master), Vronique Laroulandie, Jean-Baptiste Mallye, Dominique Armand (Domie, pour ses conseils et sa joie de vivre), Michel Lenoir (pour mavoir fait confiance et permis dtudier du matriel un peu moins exotique), Jean-Guillaume Bordes, Mathieu Langlais et tous ceux que je ne peux citer, mais que je n'oublie pas. Un grand merci Michle Charuel, Catherine Morel-Chauvir et Sylvie Djian (pour leur aide concernant le ct financier et administratif), Isabelle Esquirial et Genevive Peyres (qui m'ont permis laccs la bibliothque o jai pu consulter de multiples ouvrages), ainsi qu ric Pubert (le superman du labo, pour ses conseils et solutions informatiques, sa patience et sa bonne humeur).

  • Jexprime toute ma gratitude envers les membres de lInstitut National des Sciences de lArchologie et du Patrimoine (INSAP, Rabat) et en particulier Aomar Akerraz et Abdelouahed Ben-Ncer pour leur accueil et les moyens mis ma disposition lors de mes multiples sjours au Maroc. Je remercie vivement Mohammed Abdeljalil El Hajraoui et Roland Nespoulet les directeurs de la mission El Harhoura-Tmara , qui est un programme de coopration entre le Ministre des Affaires trangres et Europennes (Paris) et le Ministre de la Culture (Rabat), pour mavoir intgre lquipe de recherche, mavoir fait participer et fait confiance sur les multiples missions de terrain. Jespre que nous pourrons continuer collaborer sur ce domaine de recherche extrmement intressant que je porte dans mon cur. Jen profite pour remercier galement tous les membres de cette mission avec lesquels jai partag de nombreuses discussions fructueuses et de trs agrables moments de vie : Acha Oujaa, Fethi Amani, Brahim Ouchaou, Abdelouahed Ben NCer, Larbi Boudad, Kamal El Hammouti, Arnaud Lenoble, B(p)atrick Michel, les Dds (Andr Debnath et Andr Morala), Iz Eddine El Amrani El Hassani , Jean-Paul Lacombe, Christophe Falgures, Mustapha Haddad, Abdelaziz El Idrissi, Daniel Richter, Zenobia Jacobs, Christiane Denys, Vincent Lebreton, Amel Chakroun, Teresa Steele et Esteban Alvarez-Fernandez. Je remercie chaleureusement mes camarades doctorants et post-doctorants : Houda Oudouche, Nouha Janati, Bouchra Bougariane (tout particulirement pour les moments partags lINSAP, je lui suis reconnaissante ainsi qu toute sa famille pour leur accueil Casablanca), Emmanuelle Stoetzel (pour ses prcieux conseils, ses relectures, son amiti, les discussions scientifiques et les amis-ballons introverss), Chouchou (Laurent Marquer, pour les discussions, sa joie de vivre et : Vive les Yaourts en mdina !!!), Julius Nouet. Je remercie galement tous les fouilleurs sans lesquels ce travail naurait pas t possible, une pense particulire pour lala Climentine, Agathe, Mlie, Arwa, Crole, Xavier (merci pour les nombreuses relectures), Alex, Kawthar, Bouchra ya baba, Bouaza, Mohamed, Amine, Najat, Julien, Olivier, Driss Chahid, Ju, Mlodie Coss, Lilie, Mathieu Tachouaft, Driss El Rhazlani, Brahim Errouiam et Said Errouiam, Mohamed Rouyeb

    Je remercie galement toute lquipe de fouille de la grotte du site des Contrebandiers et tout particulirement Harrold Dibble pour leur accueil. Merci galement Emily et Vra pour les discussions que lon a pu avoir.

    Jexprime toute ma gratitude envers les personnes que jai pu solliciter et qui ont port intrt mes

    recherches : Djillali Hadjouis, Hassan Aouraghe, Teresa Steele, A.J. Legge, Chester Cain, Souhila Merzoug, Rivka Rabinovich, Kaye Reed, Henry Hoogiemstra, Jordi Rosell, Colette Roubet, Thomas Peter Volmanet tout particulirement Camille Daujeard, avec laquelle, outre les discussions sur le Maroc, jai partag une exprience denseignement et de recherche, sans oublier toute sa petite famille pour leur accueil sur Lyon.

  • Je remercie galement tous les doctorants, post-doctorants ou maintenant chercheurs que jai

    rencontrs et apprcis au sein de lquipe PPP : Tsenka Tsanova, Enza Spinapolice, Sonia Shidrang, Fereidoun Bilgari, Anne-Laure Daniau, Emilie Claud, Dounia Large, Franois Bachellerie, Alexandre Michel, William Rendu (avec ses nombreux conseils), Magali Peyroux, Renaud Lipp, Solne Caux, Brad (pour son magnifique anglais), Mymy (pour ses conseils), Manu (pour tous ses conseils et tous les dlires), Luca (pour les discussions, les succulentes moules, le pesto et les expressos), Sosso (pour son soutien, ses conseils, son amiti depuis le Master et au chumchumb), Katja (pour les nombreuses discussions sur le contexte africain, ses relectures, les soires et tous les bons moments), Nico (pour les discussions, sa patience, son soutien, les soires et il y en aura dautres) Merci galement aux autres doctorants venant dautres horizons, avec entre autres Marianne, Chapeaux, Jess, Marie-Ccile et tous ceux que je ne peux citer ici ou que j'oublie sous le coup de l'motion

    Je remercie toutes les personnes que jai pu rencontrer sur les diffrents chantiers de fouilles auxquels jai particip pour leur enthousiasme, leur passion, leur savoir, leur curiosit, leur plaisir de partager, leur humour et en particulier, Marie Soressi, Vincent Mourre, Cline Thiebault, Jean-Christophe Castel, Laurent Chiotti, Jacques Jaubert, Jean-Jacques Hublin

    Je remercie galement mes amis de Master avec lesquels demeurent les liens de complicit amicale,

    intellectuelle et festive tisss ces quelques annes : Fanny, Marie, Poussin, Jon, Mlo, Sosso (encore), M.-C.

    Je remercie mes amis, ceux que je nai pas cits jusque-l et qui mont soutenue, supporte surtout sur la fin, ceux auxquels je nai pas donn de nouvelles depuis quelques temps et ceux en particulier qui ont pris le temps deffectuer quelques relectures: Popo, Brigade, Tif, Youyou, Matt (merci galement pour tes relectures), Alberto, Soizic, Maga, Philou, Mathieu, les EM, Vincent, Marion, Marius, Raluca, Floral, Camille, Kk, Hugo, Zanet, Sophie, Charlotte, Patate, Franois Gonin, Bidouche, Dd, Lio, Leila, Virg, Manu, Guigui, Vi, Franois et Thrse et tous les autres Un remerciement particulier Sylvain qui ma supporte, soutenue dans des moments plus ou moins difficiles et a relu certaines parties de ce manuscrit.

    Jexprime une grande reconnaissance envers ma famille qui ma toujours soutenue, encourage et

    particulirement mes parents, Annick et Ren, ainsi que leur ami Raymond, qui ont relu de nombreuses parties du prsent document, mes frres, nice et belle-sur, Doudou (Fabrice) et Richard, La et Erika.

  • SOMMAIRE :

    INTRODUCTION ................................................................................................................................................................. 3

    CHAPITRE I CADRE GO-CHRONO-CULTUREL ............................................................................................................ 15

    I. CADRE GOGRAPHIQUE ET BIOCLIMATIQUE ACTUEL DU MAROC ET DE LA RGION DE TMARA ................. 17

    II. CADRE GOLOGIQUE, GOMORPHOLOGIQUE ET CHRONOSTRATIGRAPHIQUE DU MAROC ET DE LA RGION DE TMARA....................................................................................................................................................... 33

    III. CADRE PALOENVIRONNEMENTAL ; CONTRAINTES POUR LES HOMINIDS .................................................... 49

    IV. CADRES CULTUREL ET ANTHROPOLOGIQUE ....................................................................................................... 67

    CHAPITRE II. MTHODOLOGIE ....................................................................................................................................... 127

    I. DFINITIONS ............................................................................................................................................................... 130

    II.SPECTRE FAUNIQUE .................................................................................................................................................. 132

    III. RECRUTEMENT DES INDIVIDUS ............................................................................................................................ 145

    IV. PROFILS SQUELLETIQUES........................................................................................................................................ 160

    V. OBSERVATION DES SURFACES OSSEUSES ............................................................................................................... 172

    VI. FRAGMENTATION ................................................................................................................................................... 193

    VII. INDUSTRIE OSSEUSE ............................................................................................................................................... 196

    VIII. RPARTITION SPATIALE DES VESTIGES ET REMONTAGES ................................................................................ 199

    CHAPITRE III. REVUE CRITIQUE DES SRIES DE COMPARAISON ............................................................................... 205

    I. PRMISSES DUN QUESTIONNEMENT ...................................................................................................................... 208

    II. PREMIRE ANALYSE TAPHONOMIQUE ET ARCHOZOOLOGIQUE : DES RSULTATS PROMETTEURS .......... 208

    III. ANNES 1990 : ESSOR DES ANALYSES TAPHONOMIQUES SUCCINTES EN COMPLMENT DES TUDES PALONTOLOGIQUES ................................................................................................................................................... 210

    IV. ANNES 2000 : LE TEMPS DES NOUVEAUX TRAVAUX ET DE LA RVISION DES ANCIENNES SRIES ................ 217

    V. TRAVAUX EN COURS ET RSULTATS PRLIMINAIRES ......................................................................................... 226

    CHAPITRE IV. RSULTATS ............................................................................................................................................... 231

    I. EL HARHOURA 2 ......................................................................................................................................................... 233

    II. EL MNASRA ................................................................................................................................................................ 345

    CHAPITRE V. DISCUSSION ............................................................................................................................................... 427

    I. COMPARAISON AUX DONNES DISPONIBLES SUR LAFRIQUE DU NORD ........................................................... 429

    II. COMPARAISON PLUS GRANDE CHELLE............................................................................................................. 485

    CONCLUSION .................................................................................................................................................................... 519

    BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................................... 529

    TABLES .............................................................................................................................................................................. 585

  • INTRODUCTION

    3 | P a g e

    INTRODUCTION

  • INTRODUCTION

    4 | P a g e

  • INTRODUCTION

    5 | P a g e

    INTRODUCTION Les dynamiques volutives et comportementales des populations humaines constituent un

    thme central de la recherche en Prhistoire. Au-del dun simple aspect documentaire, discerner des lments relevant des traditions techniques de ceux des attitudes adaptatives des hommes, infodes ou non aux pressions environnementales, est au cur de la dfinition culturelle dune population sur une longue priode. Quelles soient lies une pression dmographique, des adaptations aux fluctuations environnementales, des pressions dautres groupes humains, la consquence de transformations biologiques ou encore la rponse des cataclysmes, ces ractions se manifestent dans le pass par des changements techniques, sociaux, culturels, comportementaux, morphologiques et par des flux migratoires. Le volet technique et comportemental peut tre abord en partie par les relations entre les hommes et le monde animal, notamment grce aux pratiques cyngtiques et aux techniques bouchres. Ces questionnements sont ainsi au cur de notre recherche. LAtrien : un facis culturel singulier encore mal cern

    Durant la priode majeure du Plistocne au cours de laquelle apparaissent les premiers indices de pense symbolique, le continent africain est sillonn par des Homo sapiens archaques artisans dindustries du Middle Stone Age ou du Palolithique moyen selon la terminologie et les zones gographiques considres. Plus particulirement dans le nord-ouest du continent africain, lAtrien, un facis culturel propre cette zone gographique, est dfini sur des critres typologiques (en particulier la prsence de pices pdoncules). Les hommes de lAtrien avaient des proccupations symboliques des priodes anciennes, ds 80 ka BP, voire au-del (Bouzouggar et al., 2007 ; Bouzouggar et Barton, 2012 ; dErrico et al., 2009 ; Linstdter et al., 2012). Ils auraient pu participer au premier flux migratoire vers le Levant (e.g. Garcea, 2012b ; Harvati et Hublin, 2012). Ce facis culturel occupe donc une place fondamentale dans les dbats qui animent la communaut scientifique actuelle propos de lapparition de la modernit culturelle.

    Dun point de vue chronologique, les nouvelles sries de datations le vieillissent

    continuellement (au-del de 100 ka BP) et remettent en cause la plupart des hypothses mises sur cette culture, notamment la filiation Moustrien-Atrien (e.g. Cremaschi et al., 1998 ; Jacobs et al., 2011, 2012 ; Richter et al., 2010, 2012 ; Wrinn et Rink, 2003). D'autre part, les approches typologiques, prenant trop souvent le pas sur ltude des modalits de productions lithiques, ne permettent pas daller plus en profondeur dans sa dfinition (e.g. Bouzouggar et Barton, 2012 ; Linstdter et al., 2012 ; Nami et Moser, 2010) puisquil tait gnralement identifi sur la seule prsence de pices pdoncules dans les sries lithiques en opposition aux sries moustriennes (au sens restrictif du terme) qui nen contenaient pas (e.g. Aumassip, 2004 ; Balout, 1955 ; Morel, 1978 ; Tixier,

  • INTRODUCTION

    6 | P a g e

    1961, 1967). Ainsi, ces approches qui focalisent les recherches sur une caractrisation purement typologique sans considrer laspect comportemental aboutissent une impasse dans sa comprhension. LAtrien reste donc insuffisamment caractris et de nombreux aspects tels que les pratiques cyngtiques, la fonction des sites, lorganisation spatiale du territoire ne sont pas renseigns, alors que ces approches sur les comportements humains pourraient apporter un nouveau regard sur ce facis culturel. En effet, les perspectives archozoologiques sont rarement abordes, soit en raison de la raret du matriel osseux dans les sites, gnralement en plein air, soit cause dun manque dintrt pour les informations que peuvent fournir les restes de faune sur les comportements humains. La faune : un domaine peu tudi et nanmoins informatif

    Les tudes palontologiques sont nombreuses et ont permis dapporter des donnes sur le cadre biochronologique et paloenvironnemental dans lequel ont volu les hommes de lAfrique du Nord et en particulier ceux du Plistocne suprieur (e.g. Amani, 1991, 2004 ; Amani et Geraads, 1993, 1998 ; Aouraghe, 2000, 2001, 2004 ; Aouraghe et Debnath ; Arambourg, 1938a, 1938b, 1967, 1979 ; 1999 ; Bougariane, 2008 ; Bougariane et al., 2010 ; El Moutaki et Michel, 1987 ; Geraads, 1980a, 1980b, 1981, 1982, 1993, 1996, 1997, 2002, 2004a, 2004b, 2006, 2008, 2010, 2011 ; Geraads et Amani, 1997, 1998a, 1998b ; Geraads et Metz-Mller, 1999 ; Geraads et al., 1980, 1986, 1992, 1998 ; Hadjouis, 1985, 1986, 1990, 2002a, 2003 ; Margaa, 1995 ; Michel, 1986, 1988a, 1988b, 1989, 1990, 1992, Michel et El Mouttaki, 1991 ; Michel et Wengler, 1993a, 1993b ; Michel et al., 2009, 2010 ; Raynal et al., 1990, 2008, 2010 ; Shanouni, 2005, 2006). Ces jalons poss, les travaux visant reconstituer lhistoire taphonomique des accumulations osseuses et les relations homme-animal sont rests rares (e.g. Daujeard et al., 2011a, 2011b ; Denys et al., 1987 ; Hadjouis, 1994, 2003, soumis ; Merzoug, 2005, 2008 ; Merzoug et Sari, 2008 ; Monchot et Aouraghe, 2009 ; Raynal et al., 2010, 2011 ; Shanouni, 2005, Shanouni et de Heinzelin, 1998 ; Steele, 2012 ; Stoetzel, 2009, Stoetzel et al., 2011, sous presse ; Wrinn, 2001) alors que larchozoologie apporte des prcisions indispensables sur les comportements conomiques des groupes humains du pass (e.g. Chaix et Mniel, 2001). Une vision actualise grce aux fouilles rcentes

    Les activits de subsistance des hommes du Palolithique moyen/Middle Stone Age dAfrique du Nord ne sont que trs peu documentes, les notions de fonction des sites et de gestion des territoires rarement discutes. En Afrique du Nord, dans la plupart des cas, les donnes proviennent de fouilles anciennes (e.g. Hadjouis, 1994, 2003, soumis ; Klein et Scott, 1986 ; Merzoug, 2005, 2008 ; Merzoug et Sari, 2008, Wrinn, 2001). La documentation matrielle rsultant de ces collectes souvent biaise par des choix slectifs ne permet pas daccder toutes les informations sur les stratgies adoptes par les hommes (e.g. Marean, 1998). Le matriel provenant de fouilles rcentes autorise des approches un degr de rsolution chronologique (datations radiomtriques), spatiale (coordonnes des objets),

  • INTRODUCTION

    7 | P a g e

    contextuelle (contrles goarchologique, stratigraphique) permettant ainsi dacqurir des renseignements sur les comportements des hommes de lAtrien lchelle rduite du site. Les recherches archozoologiques adosses la reprise de fouilles sont en cours et les rsultats fournis sont prliminaires (Hallett-Desguez, sous presse ; Hutterer, 2010 ; Turner et al., 2010). Lobtention de renseignements prcis et fiables offre la possibilit dapprhender loccupation des sites archologiques dun point de vue diachronique, mais aussi gographique.

    Lapprhension dune zone gographique restreinte (qui prsente des caractristiques

    topographiques, gologiques et environnementales similaires) offre lopportunit didentifier des volutions doccupations, de comportements, sans devoir considrer les variations environnementales entre diffrentes rgions. Une vision globale lchelle multirgionale visant identifier les dynamiques culturelles ne peut tre aborde que lorsque les diverses interrogations locales sont clairement lucides. La dimension globale permet alors damliorer et de repenser la dtermination des volutions temporelles proposes partir des modles rgionaux (Langlais, 2007).

    LAfrique du Nord : une rgion aux multiples atouts Insr entre locan Atlantique, la mer Mditerrane et le dsert du Sahara, lespace nord-africain climat mditerranen dominant a subi des variations paysagres rcurrentes, induites par les oscillations climatiques du Plistocne (e.g. Aulagnier, 1992 ; Benabid, 2000 ; Hooghiemstra et al., 1992, 2006 ; Quezel, 2002). Depuis quelques annes, suite aux dcouvertes rcentes de parure (Bouzouggar et al., 2007 ; dErrico et al., 2009) et de restes humains dHAM (homme anatomiquement moderne) dans des niveaux du stade isotopique 5 (e.g. Balter, 2011 ; Debnath, 1975, 1979-1980 ; Nespoulet et al., 2008a ; Oujaa et Hublin, sous presse), cette zone suscite beaucoup dintrt concernant lmergence de la modernit culturelle. La rgion de Tmara a la particularit de possder de nombreux sites en grotte qui prsentent de longues squences ayant livr aussi bien du matriel lithique et faunique que des restes humains dHomo sapiens archaques, de la parure et de lindustrie osseuse (e.g. Balter, 2011 ; Debnath, 1976b, 1979-1980 ; Debnath et al., 1982 ; El Hajraoui, 1994 ; El Hajraoui et Debnath, sous presse ; El Hajraoui et Nespoulet, sous presse ; Garcea, 2012b ; Nespoulet et al., 2008a, 2008b). Elle sintgre cet enthousiasme croissant des prhistoriens pour lAfrique du Nord. Situs quelques kilomtres les uns des autres, ces gisements archologiques prsentent des types de remplissages comparables. Les dpts sdimentaires se sont dposs du dbut du stade isotopique 5 lHolocne (Barton et al., 2010 ; Jacobs et al., 2011, 2012 ; Janati-Idrissi et al., 2012 ; Schwenninger et al., 2010).

  • INTRODUCTION

    8 | P a g e

    Motives par la valeur archologique des sites, des campagnes de fouilles ont t menes depuis les annes 2000. Elles ont permis dexhumer du matriel avec des mthodes de fouilles modernes. Des tudes parallles, rcemment effectues dans les domaines des datations, ESR-U/Th, lOSL (Jacobs et Roberts, sous presse ; Jacobs et al., 2012 ; Janati-Idrissi et al., 2012, sous presse ; Schwenninger et al., 2010), de la gologie (goarchologie, origine sdimentaire des remplissages (e.g. Boudad et Nespoulet, 2006 ; Boudad et al., 2009, 2010, 2011 ; Lenoble, 2010, 2011), de la paloanthropologie (e.g. Lacombe et al., 2008 ; Oujaa, 2005 ; Oujaa et Lacombe, sous presse) de la technologie lithique (Nespoulet, 2009, Nespoulet et El Hajraoui, sous presse), de lorigine des matires premires (El Amrani et Morala, sous presse ; Morala et al., sous presse), de la palontologie visant caractriser les paloenvironnements (e.g. Amani et al., sous presse ; Michel et al., 2009, 2010 ; Stoetzel, 2009, 2010) ou bien encore de la taphonomie, notamment sur la microfaune (Stoetzel, 2009 ; Stoetzel et al., 2011, sous presse b) offrent toutes les possibilits de confrontations critiques des donnes. De fait, cet apport pluridisciplinaire cre le fond scientifique permettant daborder les processus de formation des sites et didentifier leurs occupations et fonctions tout en documentant les comportements humains. Problmatique et objectifs

    Les tudes taphonomiques et archozoologiques, cadres par un contrle stratigraphique, goarchologique et paloenvironnemental, peuvent tre entreprises Tmara. Elles permettent de fournir des rsultats indits sur les relations des hommes avec le monde animal. Elles compltent ainsi la vision des comportements conomiques apporte par la technologie lithique qui se base gnralement sur une dmarche culturaliste.

    Comme dans tous les sites en cours de fouille et dtude, les questionnements et les objectifs

    fixs pour rpondre cette problmatique ont volu depuis le dbut de notre recherche. Lors de la reprise des fouilles dans la rgion de Tmara et de ce travail, la chronologie des

    remplissages tait encore mal comprise, faute de mthodes de datations adaptes, ces derniers taient attribus la fin du Plistocne partir des datations 14C, entre 60 et 20 ka BP (e.g. Delibrias et al., 1982 ; Occhietti et al., 1992, 1998, 2002 ; Roche, 1976) et le matriel exhum considr comme appartenant aux phases rcentes de lAtrien (autour de 30 ka BP). De nouvelles mthodes radiomtriques ont vieilli considrablement les dates de lAtrien, en gnral 180/120 ka BP (e.g. Barton et al., 2009 ; Cremaschi et al., 1998 ; Jacobs et al., 2011, 2012 ; Janati-Idrissi et al., 2012 ; Mercier et al., 2007a ; Richter 2010 ; Richter et al., 2010 ; Schwenninger et al., 2010 ; Wrinn et Rink, 2003 ; Linstdter et al., 2012) et particulirement celui de Tmara (Jacobs et Roberts, sous presse ; Jacobs et al., 2011, 2012 ; Janati-Idrissi et al., 2012, sous presse ; Schwenninger et al., 2010). Tmara, les plus anciennes traces de passages humains, Palolithique moyen, dbuteraient juste aprs le

  • INTRODUCTION

    9 | P a g e

    dpt de sables en lien avec un haut niveau marin la base des remplissages des grottes, soit ds le dbut du stade isotopique 5 (e.g. Jacobs et al., 2011, 2012).

    Ainsi, cette volution de la chronologie de lAtrien a transpos notre objectif, qui visait documenter loccupation et la subsistance des hommes de lAtrien de la fin du Plistocne suprieur, une plage chronologique plus large ayant subi de nombreuses fluctuations climatiques. Ds lors, un nouvel objectif sest impos : y a-t-il des variations dans les occupations et les stratgies de subsistance corrlables aux fluctuations climatiques des stades isotopiques 5 2 ? Par ailleurs, jusqu rcemment, sur la base de lassociation faune-lithique, les archologues qui travaillaient sur les sries dAfrique du Nord partaient du postulat que les hommes avaient accumul les faunes. Pourtant, lagencement de restes de faune et dindustrie lithique dans un mme niveau nest pas un indice suffisant pour considrer que les hommes sont bien les auteurs des assemblages osseux comme en tmoignent de nombreuses tudes taphonomiques (e.g. Costamagno et al., 2005a ; Discamps, 2011 ; Rabinovich et al., 2004 ; Villa et Soressi, 2000). Rcemment, ce type dapproche a t men sur des gisements dAfrique du Nord : par exemple El Harhoura 1, o de lindustrie lithique pouvant tmoigner de passages humains accompagne des restes osseux prsentant des tmoignages de la seule intervention des Carnivores (Monchot et Aouraghe, 2009) qui ont permis de proposer que loccupant principal de la cavit est lhyne ; et la grotte des Hominids (Raynal et al., 2010, 2011) ou la grotte des Gazelles (Daujeard et al., 2011b), o des accumulations de faunes lies lactivit des Carnivores pourraient tre mlanges de lindustrie lithique. De ce fait, il tait ncessaire, avant de documenter la subsistance des hommes de Tmara, de caractriser laccumulateur des faunes homme et/ou Carnivore au travers dune approche taphonomique et ainsi de rpondre plusieurs questions : -Quel est laccumulateur des faunes de la rgion de Tmara dans les autres sites quEl

    Harhoura 1 ? -Quelles ont t les relations entre les hommes et les Carnivores dans cette rgion ?

    La mise au jour dans les niveaux atriens de plusieurs sites de la rgion de Tmara de coquilles de Nassarius sp., assimiles des objets de parure, dindustrie osseuse, de pigments et de coquillages marins (Bouzouggar, 1997 ; dErrico et al., 2009 ; El Hajraoui, 1994 ; El Hajraoui et Debnath, sous presse ; El Hajraoui et Nespoulet, 2008, 2009, 2010 ; El Hajraoui et al., sous presse d ; Nespoulet et al., 2008a ; Nespoulet et El Hajraoui, 2007) rappelant les coquilles de Nassarius sp. galement dcrites lintrieur des terres (Bouzouggar et al., 2007 ; dErrico et al., 2009 ; Nami et Moser, 2010 ; Vanhaeren

  • INTRODUCTION

    10 | P a g e

    et al., 2006) propulse cette partie nord du continent africain au cur du dbat sur lmergence des comportements modernes (McBrearty et Brooks, 2000 ; dErrico, 2006 ; dErrico et Stringer, 2011) au mme titre que lAfrique du Sud (e.g. dErrico et Henshilwood, 2007 ; dErrico et al., 2005, 2008 ; Henshilwood et Sealy, 1997 ; Henshilwood et Marean, 2003 ; Henshilwood et al., 2001a, 2001b, 2002, 2009, 2011 ; Jerardino et Marean, 2010 ; Marean, 2010 ; Marean et al., 2007 ; Steele et Klein, 2005), le Levant (e.g. dErrico et al., 2010 ; Vanhaeren et al., 2006) et le sud de la pninsule Ibrique (Stringer et al., 2008). Lexploitation de la grande faune participe galement ce dbat. Certaines pratiques cyngtiques sont qualifies de modernes , telles que la chasse dOnguls dangereux, comme les grands Bovids et les Suids, associes une planification de celles-ci et une gestion conomique du territoire (e.g. Auguste, 1989 ; Auguste et al., 2005 ; Blasco et al., 2008b, 2010 ; Brugal, 1992 ; Costamagno et al., 2006 ; Clark et Plug, 2008 ; Delagnes et Rendu, 2011 ; Gaudzinski, 1995, 2004 ; Gaudzinski et Roebroeks, 2000 ; Gaudzinski et al., sous presse ; Griggo, 1998, 1999, 2002, 2004 ; Marean, 1998, Marean et Assefa, 1999 ; Marean et Kim, 1998 ; Marn-Arroyo, 2011 ; Milo, 1998 ; Mourre et al., 2008 ; Rendu, 2007 ; Rendu et al., 2012 ; Rabinovich et Hovers, 2004 ; Speth et Tchernov, 1998, 2007; Thompson, 2010b ; Thompson et Henshilwood, 2011). Cette vision est souvent oppose des techniques dacquisition dcrites comme archaques sans prvision, telle que la pratique du charognage (e.g. Binford, 1981, 1985 ; Klein, 1976, 1977, 1989, 2000). Dans le cas daccumulations anthropiques, une analyse archozoologique permettra dinvestir la question de la modernit au travers des comportements dacquisition et de gestion des ressources alimentaires. - La subsistance tait-elle base sur des ressources diversifies ? - Lacquisition des proies tait-elle base sur la chasse ? - La fonction des sites traduit-elle une gestion organise du territoire et des activits par les

    hommes ?

    Les approches typologiques traduisent un bouleversement drastique de la production lithique entre les hommes de lAtrien et de lIbromaurusien, leurs successeurs (e.g. Camps, 1974 ; Tixier, 1967), et de la fonction des cavits qui acquirent un rle spulcral (e.g. Debnath, 1972a, 1972b ; Ferembach, 1962 cit par Cabot-Briggs, 1964 ; Hachi, 2006 ; Oujaa, 2005 ; Oujaa et Lacombe, sous presse). Les nouvelles sries de datations vieillissant le Palolithique moyen (Atrien) dAfrique du Nord confirment la prsence dun hiatus entre ces facis culturels au sein desquels pourrait sinsrer un Palolithique suprieur ancien identifi dans de rares sites (Linstdter et al., 2012).

  • INTRODUCTION

    11 | P a g e

    Les donnes sur les comportements de subsistance apportent un nouveau regard sur cette discontinuit : les comportements cyngtiques et conomiques traduisent-ils galement cette rupture ?

    Enfin, en partant du principe que les approches globales tendent gommer les phnomnes

    spcifiquement locaux, des comparaisons systmiques grande chelle permettent de saisir les lignes directrices des dynamiques culturelles et daffiner nos interprtations.

    Par une dmarche comparative vise exploratoire, des questions plus larges peuvent tre abordes : - Les stratgies de subsistance adoptes dans diffrentes rgions du globe sont-elles

    similaires ou diffrentes au mme titre que les marqueurs du symbolisme qui sy rencontrent ?

    Cest donc dans un dbat au cur des proccupations actuelles des prhistoriens que sengage notre recherche qui vise dune part caractriser les occupations des sites tout au long du Plistocne suprieur et dautre part apporter des donnes indites sur les modes de vie des hommes de lAtrien et ce, par une approche taphonomique et archozoologique mene sur les assemblages fauniques de sites de la rgion de Tmara. Plusieurs objectifs ont t fixs afin de rpondre aux questions souleves : 1. Les premiers objectifs, gnraux visent :

    - amliorer la caractrisation de lAtrien - et dans une moindre mesure documenter le hiatus/passage Atrien-

    Ibromaurusien encore mal cern de nos jours. Pour rpondre ces objectifs il est ncessaire daborder, par une approche diachronique, un objectif plus prcis qui est de documenter lvolution de loccupation des sites et des comportements humains durant le Plistocne suprieur, priode soumise des changements climatiques importants. Ainsi, en amont il est impratif :

    - dune part, didentifier le ou les accumulateurs des restes osseux, - et dans le cas daccumulations anthropiques, dapprhender par une approche

    synchronique, les modes de subsistance des hommes ayant vcu dans ces grottes.

  • INTRODUCTION

    12 | P a g e

    2. Dans un second temps, selon une dmarche exploratoire, par une vision multirgionale, les rsultats obtenus Tmara pourront tre compars aux donnes accessibles pour le reste du Maghreb, lEst et le Sud de lAfrique, le Proche et Moyen-Orient et la pninsule Ibrique afin de replacer les comportements des hommes de lAtrien au sein du canevas des comportements des hommes de la mme priode.

    Mode opratoire

    Pour ces priodes anciennes, le rle alimentaire jou par les petits Mammifres et les Oiseaux tant souvent anecdotique, mme sil nest pas dpourvu dintrt (e.g. Blasco et Fernandez-Peris, 2009 ; Cochard, 2004 ; Cochard et al., 2012 ; Costamagno et Laroulandie, 2004 ; Laroulandie, 2004 ; Morin et Laroulandie, 2012 ; Peresani et al., 2011), nous avons choisi de concentrer notre travail, pour rpondre aux objectifs poss, sur la grande faune et les tortues, dont ltude est pertinente pour lapprhension de lconomie de subsistance des chasseurs-cueilleurs du Palolithique moyen (e.g. Blasco, 2008 ; Blasco et al., 2010 ; Clark et Plug, 2008 ; Costamagno et al., 2006 ; Daujeard, 2008 ; Gaudzinski et Roebroek, 2000 ; Gaudzinski et al., sous presse ; Griggo, 2004 ; Klein et Cruz-Uribe, 2000 ; Marean et Aseffa, 1999 ; Marean et Kim, 1998 ; Marn-Arroyo, 2011 ; Milo, 1998 ; Patou-Mathis, 2000 ; Rabinovich et Hovers, 2004 ; Rendu, 2007 ; Rendu et al., 2012 ; Steele et Klein, 2005 ; Speth et Techernov, 2002, 2007 ; Stiner, 1991, 1993 , 2005 ; Thompson et Henshilwood, 2011). Les autres informations pouvant apporter des renseignements complmentaires sur la subsistance ont galement t intgres aux discussions.

    Pour explorer les questions souleves, notre rflexion sest focalise sur des restes fauniques

    provenant de deux sites fouills par la mission franco-marocaine El Harhoura-Tmara (dirige par M.A. El Hajraoui, INSAP, Rabat et R. Nespoulet, MNHN, Paris) (Figure 1). - Sur le site dEl Harhoura 2, les fouilles localises en porche de grotte ont permis daccder par le

    biais dun sondage une grande partie du remplissage, autorisant une approche diachronique. - El Mnasra, les fouilles rcentes situes dans la grotte concernent des niveaux trs anthropiss qui

    ont livr des coquilles de Nassarius sp., des pigments et de lindustrie osseuse (El Hajraoui, 1994 ; El Hajraoui et Debnath, sous presse ; El Hajraoui et al., sous presse d ; Nespoulet et al., 2008a). Ces derniers dats autour de 105-100 ka BP (Jacobs et al., 2012) fournissent lopportunit de documenter une partie des stratgies de subsistance des hommes de lAtrien.

    Les comparaisons souffrant gnralement de difficults dordre terminologique ou de niveaux

    de rsolution diffrents, celles que nous effectuerons seront donc menes des fins exploratoires afin de discuter des tendances gnrales.

  • INTRODUCTION

    13 | P a g e

    Figure 1. Localisation des sites de Tmara (1: Dar es Soltane 2 ; 2 : Dar es Soltane 1 ; 3 : El Harhoura

    2 ; 4 : El Harhoura 1 ; 5 : El Mnasra ; 6 : Contrebandiers ; 7 : Chaperon-Rouge).

    Articulation de la dmonstration

    Afin datteindre les objectifs fixs, notre manuscrit sarticule en cinq chapitres. Le premier, sappuyant essentiellement sur une recherche bibliographique, dfinit le cadre

    gnral de ltude selon quatre thmes : lenvironnement actuel de Tmara, le cadre chronopaloenvironnemental, le canevas chronostratigraphique et le contexte culturel. Cette partie permet de synthtiser les donnes relatives lAtrien par rapport aux autres cultures dAfrique du Nord. Ainsi, nos rsultats pourront tre confronts aux hypothses formules partir des autres preuves matrielles.

    Dans le second chapitre, les considrations mthodologiques sont dveloppes et exposent les

    choix effectus par rapport aux particularits des collections tudies. Le troisime chapitre synthtise, au travers dun regard critique, les tudes en Afrique du Nord

    effectues dans les domaines de la taphonomie et de larchozoologie. Le quatrime chapitre est consacr aux deux sries tudies. Pour chaque site, aprs une

    prsentation des gisements, nous adossons la description factuelle du matriel et des rsultats une premire analyse interprtative.

    Enfin, le cinquime chapitre intgre nos rsultats dans une vision globale, lchelle de la

    rgion tout dabord, puis celle de la partie Nord du continent africain et enfin dautres zones gographiques.

  • INTRODUCTION

    14 | P a g e

  • CHAPITRE I : Cadre go-chrono-culturel

    15 | P a g e

    CADRE

    GO-CHRONO-

    CULTUREL

    I. CADRE GOGRAPHIQUE ET BIOCLIMATIQUE

    ACTUEL DU MAROC ET DE LA RGION DE

    TMARA

    II. CADRE GOLOGIQUE, GOMORPHOLOGIQUE

    ET CHRONOSTRATIGRAPHIQUE DU MAROC ET

    DE LA RGION DE TEMARA

    III. CADRE PALOENVIRONNEMENTAL ;

    CONTRAINTES POUR LES HOMINIDS

    IV. CADRE CULTUREL ET ANTHROPOLOGIQUE

  • CHAPITRE I : Cadre go-chrono-culturel

    16 | P a g e

  • CHAPITRE I : Cadre go-chrono-culturel I. Cadre gographique et bioclimatique actuel de lAfrique du Nord et de la rgion de Tmara

    17 | P a g e

    I. CADRE GOGRAPHIQUE ET BIOCLIMATIQUE ACTUEL DU MAROC ET DE LA RGION DE

    TMARA

    Photo milie Campmas

  • CHAPITRE I : Cadre go-chrono-culturel I. Cadre gographique et bioclimatique actuel de lAfrique du Nord et de la rgion de Tmara

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  • CHAPITRE I : Cadre go-chrono-culturel I. Cadre gographique et bioclimatique actuel de lAfrique du Nord et de la rgion de Tmara

    19 | P a g e

    Attachs loffre du milieu, les comportements de subsistance sont guids par les besoins nutritifs des hommes, mais rsultent galement des choix culturels. Les grands cycles climatiques et la gographie influent sur le climat et jouent un rle dterminant sur la vgtation. Le relief, la proximit de la mer, la temprature, la flore sont autant de facteurs qui rgissent la vie animale. De tous ces lments dpendent donc en grande partie les dcisions humaines, mme si les facteurs culturels permettant de saffranchir de linfluence environnementale interviennent. Comprendre les comportements de subsistance ncessite donc au pralable de connatre le contexte environnemental au sens large.

    Quatre dimensions environnementales (la gographie, le climat, la vgtation et la faune) omniprsentes tout au long de notre travail sont abordes dans cette partie sous leur aspect contemporain. Le but nest pas de fournir des donnes exhaustives sur le dcor gographique et bioclimatique actuel du Maroc, mais plutt dapporter des informations rsumes sur le cadre gnral de ltude afin dtablir les bases ncessaires la comprhension de lvolution au cours du temps du milieu au sein duquel ont volu les hommes et les cultures. Pour ce faire, nous avons principalement utilis des lments issus de plusieurs travaux qui synthtisent ces renseignements (Aulagnier, 1992 ; Benabid, 2000 ; Bouzouggar, 1997 ; Chennaoui, 2004 ; Niftah, 2003 ; Quezel, 2002 ; Stoetzel, 2009).

    .1. Gographie de l frique du Nord et de la rgion

    de Tmara linterface entre lespace sub-saharien et lEurasie, lAfrique du Nord est isole par plusieurs

    barrires gographiques : lOuest locan Atlantique, au Nord la mer Mditerrane qui la spare de lEurope par le dtroit de Gibraltar et le dtroit de la Sicile, au Sud le Sahara et lEst le Nil et la Mer Rouge. LAlgrie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie, lgypte et le Soudan sont les pays qui forment lentit gopolitique de lAfrique du Nord (Figure 2). Le Maroc est situ lextrme nord-ouest du continent africain et stend entre 21 et 36 de latitude Nord et entre 1 et 13 de longitude Ouest. Bord par locan Atlantique lOuest et la Mer Mditerrane au Nord-Est, il prsente de nombreuses ctes. Ses frontires terrestres sont communes avec lAlgrie lEst et la Mauritanie au Sud. Le travail ici prsent se concentre sur la rgion de Tmara localise sur le littoral ocanique au sud-ouest de Rabat, 13 km au sud-ouest de loued Bouregreg un des plus importants cours deau du Maroc (179 km) et 10 km au nord-est de loued Yquem (Aulagnier, 1992 ; Bouzouggar, 1997, Stoetzel, 2009).

  • CHAPITRE I : Cadre go-chrono-culturel I. Cadre gographique et bioclimatique actuel de lAfrique du Nord et de la rgion de Tmara

    20 | P a g e

    Figure 2. Cadre gographique de ltude.

    I.2. Subdivisions bioclimatiques actuelles du Maroc

    et de la rgion de Tmara Selon les donnes bioclimatiques, le Maroc peut tre dcoup en trois domaines principaux

    subdiviss eux-mmes en onze secteurs (Figure 3 ; Figure 4 et Figure 5 ; Aulagnier, 1992 ; Benabid, 2000 ; Bouzouggar, 1997 ; Chennaoui, 2004 ; Cuzin, 2003 ; Niftah, 2003, Quezel, 2002 ; Stoetzel, 2009) :

    - Les zones montagneuses sont partages en quatre grandes chanes, le Rif, le Moyen-Atlas, le

    Haut-Atlas et lAnti-Atlas (Figure 3), qui crent une sparation prenne entre les deux autres zones climatiques. Ce domaine est marqu par des prcipitations leves (600 < P < 1200 mm), il se positionne donc dans les tages bioclimatiques subhumide (600 < P < 800 mm) et humide (800 < P < 1200 mm) et appartient conjointement aux tages altitudinaux montagnard mditerranen , car les tempratures aux sommets sont froides (les moyennes des

  • CHAPITRE I : Cadre go-chrono-culturel I. Cadre gographique et bioclimatique actuel de lAfrique du Nord et de la rgion de Tmara

    21 | P a g e

    minima les plus froids oscillent entre -7 et -3 C) et supra-mditerranen dans les pimonts (-3 0 C).

    - Au Nord et lOuest, constitus du Maroc atlantique nord, du Maroc atlantique moyen et du littoral mditerranen, le climat est plutt de type mditerranen (Figure 3 et Figure 5). Les hivers y sont en gnral doux et humides et les ts chauds et arides. Les prcipitations qui sont irrgulires et brutales se produisent surtout lhiver. Plusieurs tages bioclimatiques sont prsents dans cette aire bioclimatique :

    o humide (800 < P < 1200 mm) sur les sommets montagneux de la pninsule tingitane, o subhumide (600 < P < 800 mm) aux alentours des montagnes de la pninsule tingitane, o semi-aride (400 < P < 600 mm) dans la partie sud o aride (100 < P < 400 mm) au voisinage de Marrakech.

    Qui plus est, des roses et brouillards habituels le long du littoral atlantique tablissent un effet tampon sur les hautes tempratures en t ou basses tempratures en hiver. Au sein de ce grand domaine, sont compris diffrents paliers altitudinaux qui impliquent des variations de temprature :

    - ltage montagnard mditerranen sur les sommets (o les moyennes des minimas les plus froids oscillent entre -7 et - 3C),

    - supra-mditerranen dans les pimonts de la pninsule tingitane, - thermo-mditerranen au sud de cette zone - infra-mditerranen autour dAgadir (>3C).

    - Au Sud et lEst, le climat est aride et saharien (Figure 3). Ce domaine runit les plaines et

    plateaux du Maroc oriental, les monts du Maroc oriental, lAtlas saharien et le Maroc saharien (Figure 5). Les hivers y sont en gnral frais et froids et les ts secs et chauds. Les prcipitations essentiellement hivernales sont rares. Les tages bioclimatiques concerns sont les tages aride (100 < P < 400 mm) et saharien (P < 200 mm). Les paliers altitudinaux correspondent aux tages supra-mditerranen dans les plateaux (-3 0 C) et thermo-mditerranen dans le Sud (0 3 C).

    La rgion de Tmara se situe dans le domaine nord et ouest dans la partie nord du Maroc atlantique (Figure 4). Elle appartient donc la zone bioclimatique subhumide et se localise la limite de la zone semi-aride (Figure 5 et Figure 6). Le climat y est de type mditerranen, deux saisons, une saison sche estivale et un hiver doux et humide y sont dcrites. De plus, la proximit de locan Atlantique se fait ressentir et lhumidit quil amne induit un effet tampon. Ainsi, en hiver se forment des roses et des brouillards qui empchent les phnomnes de gel et les ts ne sont pas trop chauds, car cette humidit constante prvient la diminution ou la hausse trop importante des tempratures. Plus intenses durant la saison froide qui concide avec la fin de linfluence de lanticyclone des Aores, les prcipitations surviennent principalement doctobre avril et restent exceptionnelles de juin aot. Les tempratures moyennes annuelles schelonnent entre 10 C et 26 C environ, les plus froides sont

  • CHAPITRE I : Cadre go-chrono-culturel I. Cadre gographique et bioclimatique actuel de lAfrique du Nord et de la rgion de Tmara

    22 | P a g e

    enregistres doctobre mars, tandis que les maximales, qui peuvent atteindre en moyenne 30, sont constates en aot (Figure 7 ; Bouzouggar, 1997 ; Chennaoui, 2004 ; Niftah, 2003 ; Stoetzel, 2009).

    Figure 3. Reliefs du Maroc (daprs Sttzel (2009), Benabid (2000) et Nespoulet et al., 2008a ;

    infographie R. Nespoulet).

    Figure 4. Schmatisation des grandes rgions climatiques en

    lien avec la gographie et les reliefs du Maroc (daprs

    Sauvage, 1963).

    Figure 5. Schma de la rpartition des tages

    bioclimatiques du Maroc (daprs Sttzel, 2009,

    et Benabid, 2000).

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    23 | P a g e

    Figure 6. Situation de Tmara sur le diagramme pluviomtrique (adapt de Stoetzel, 2009 et

    Chennaoui, 2004 daprs L. Emberger) [Q = (2000 P) / (M-m), avec Q = quotient pluviomtrique

    dEmberger, M = moyenne des temprature du mois le plus chaud en degr Kelvin, m = moyenne des

    temprature du mois le plus frais en degr Kelvin, P = pluviomtrie annuelle en mm].

    Figure 7. Diagramme ombrothermique de la rgion de Tmara (daprs Stoetzel, 2009, adapt de

    Bouzouggar, 1997).

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    24 | P a g e

    I.3. Vgtation actuelle du Maroc et de la rgion de

    Tmara

    Au sein du Maroc, deux grandes zones morceles en diffrents types de vgtation peuvent tre distingues, ces dernires sont fortement lies aux climats et aux reliefs (Tableau 1 ; Figure 8 ; Benabid, 2000 ; Quezel, 2002 ; Stoetzel, 2009) :

    -Le Nord mditerranen comprend principalement des vgtations arbores. Tapissant la

    pninsule tingitane et les hauts reliefs du Rif et de lAtlas, les forts humides offrent une grande biodiversit forestire tandis que les forts sclrophylles dont les essences comptent essentiellement le chne vert couvrent la quasi-totalit du Maroc oriental. Les formations arbores prsteppiques et des steppes quant elles se cantonnent lest de lAtlas o svit un climat plus sec et mlent diffrentes essences forestires. Prsents dans le Rif et lAtlas, les matorrals constituent une vgtation buissonnante ou steppique (semblable aux maquis et garrigues) issue de la dgradation naturelle ou anthropique darbres ou arbustes. Les formations macaronsiennes stirent le long du littoral de Safi Boujdour jusqu sinsinuer lintrieur du pays, les arganiers y sont largement exploits par lhomme. Enfin, les steppes atlasiques et des hautes altitudes du sommet des montagnes (> 2700 m, principalement lAtlas) se singularisent par labsence darbres et de vastes steppes froides sy dveloppent.

    -La zone saharienne sud-est est scinde en deux sous-zones lgrement contrastes. Celle de la rgion du littoral ocanique correspond de vastes tendues de terre basse steppique alors que celle des formations arbores et steppiques de lintrieur des terres englobe toute la zone saharienne. Dans cette dernire, la vgtation se dveloppe dans les dpressions, le long des oueds, les ergs et parfois les regs.

    La rgion de Tmara comprend une flore mditerranenne, constitue essentiellement de chnes-liges (Quercus suber) rescaps de la fort de la Mamora, dont la superficie a t considrablement rduite par la pression anthropique (feux, dboisements, cultures, pturages, urbanisation). Vers le Sud, le couvert vgtal est peu dense, au sud-est de Tmara les matorrals sont frquents (Figure 9 et Figure 10; Aouraghe, 2001 ; Bouzouggar, 1997 ; Chennaoui, 2004 ; Stoetzel, 2009).

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    Tableau 1. Espces prsentes dans chaque formation vgtale (rfrences dans le texte).

    Formations vgtales

    Forts humides : Forts sclrophylles : Formations arbores prsteppiques et des steppes

    Formations macaronsiennes

    Steppes atlasiques et des hautes altitudes

    Rgion du littoral ocanique

    Formations arbores et steppiques de lintrieur des terres

    Espces - Sapin du Maroc (Abies marocana), - Cdre de lAtlas (Cedrus atlanticus), - Chne fagin (Quercus faginea), - Chne tauzin (Quercus pyrenaica)

    - Chne vert (Quercus rotundifolia), - Chne lige (Quercus suber), - Chne kerms (Quercus coccifera), - Olivier (Olea europeae), - Cyprs de lAtlas (Tetraclinis articulata), - Genvrier de Phnicie (Juniperus phoenicea), - Pin dAlep (Pinus halepensis), - Pin maritime (Pinus pinaster).

    - Pistachier de lAtlas (Pistacia atlantica), - Genvrier de Phnicie (Juniperus phoenicea), - Genvrier thurifre (Juniperus thurifera), - Frne variable (Fraxinus dimorpha), - Steppiques comme lalfa (Stipa tenacissima), - Armoise herbe blanche (Artemisia inculta).

    - Arganier (Argania spinosa), - Thuya de Barbarie (Tetraclinis articulata), - Genvrier de Phnicie (Juniperus phoenicea), - Gommier du Maroc (Acacia gummifera), - Tamat (Accacia ehrenbergiana), - Sumac (Rhus tripartita).

    - Gent hrisson (Erinacea anthyllis), - Astragales (Astragalus boissieri, Astragalus numidicus), - Arenaria (Arenaria pungens).

    - Talahs (Accacia raddiana), - Sumacs (Rhus tripartita).

    - Talah (Acaccia Raddiana), - Tamat (Acaccia ehrenbergiana), - Dattier du dsert (Balanites aegyptiaca), - Cprier (Capparis decidua), - Arbre brosse dents du Sahara (Maerua crassifolia), - Tamaris (Tamarix articulata)

    Figure 8. Schmatisation de la rpartition de la vgtation marocaine (daprs Benabid, 2000).

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    Figure 9. Bioclimagramme schmatique des vgtations dAfrique du Nord

    (daprs Quezel, 2002 et Stoetzel, 2009).

    Figure 10. Schmatisation du couvert

    vgtal de la rgion de Tmara (daprs

    Stoetzel, 2009, adapte de Bouzouggar,

    1997 dans Joly, 1962).

    I.4. Faunes sauvages actuelles du Maroc La rpartition des faunes actuelles ou subactuelles du Maroc est intimement lie au climat, au

    relief, la pluviomtrie et la vgtation, mais aussi lexpansion de l'amnagement urbain, llevage et lagriculture qui se sont fortement dvelopps ces dernires annes. Les tudes sur lesquelles nous nous sommes base datent principalement des annes 90 et beaucoup de taxons ont vu leur habitat se rduire ou mme ont disparu depuis. La biodiversit du Maroc demeure tout de mme aujourdhui riche et comprend de nombreuses espces endmiques (Franchimont et Saadaoui, 1998).

    Plutt quun long dveloppement, nous avons choisi de documenter les lments les plus

    pertinents, en nous attardant sur les Mammifres de grandes et moyennes tailles qui pourront faire lobjet de discussion dans la suite de ce travail. Outre une vision sintgrant au paysage actuel, la description qui suit apporte quelques lments sur les niches cologiques occupes par les diffrents taxons, leurs rgimes alimentaires ainsi que les connexions prdateurs-proies. Nous nexposerons pas ici

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    les donnes sur les micromammifres, lherptofaune, lavifaune, la malacofaune, lichtyoaune et autres embranchements, ces derniers ntant pas lobjet particulier de cette tude.

    Les donnes compiles sur la macrofaune sont tires des travaux de J.B. Panouse (1957), de S.

    Aulagnier et M. Thevenot (1986), de R. Despard Estes et al. (1991), de F. Cuzin (1996, 2003), de J. Franchimont et E.M. Saadaoui (1998), de P.-J. Corson (2004, 2005), de M. Thevenot et S. Aulagnier (2006), de J. Kingdon (2006) et de S. Aulagnier et al. (2008). Les espces rencontres au Maroc sont nombreuses et vivent pour la plupart dans des zones pargnes par lactivit des hommes (Tableau 2, Tableau 3, Tableau 4, Tableau 5 et Tableau 6). Certaines des espces de Carnivores, dont les hynes (Hyaena hyaena), sont connues pour tre des consommateurs et accumulateurs importants de restes osseux de grands Onguls (e.g. Kuhn et al., 2010 ; Kuhn, 2011 ; Mills et Hofer, 1998). Les petits Canids tels que le renard peuvent galement accumuler des proies qui sont essentiellement de taille rduite (e.g. Castel, 1999). Enfin, dautres taxons tels que le ratel sont des fouisseurs aguerris pouvant perturber les sdiments des sites archologiques au mme titre que le blaireau en Europe (Meles meles) (e.g. Mallye, 2007) (Tableau 3) et accumuler des proies. Les Onguls sont des proies potentielles aussi bien pour les hommes que pour les grands Carnivores. Beaucoup despces ont disparu ou sont en voie de disparition suite lanthropisation importante du milieu dans lequel elles voluent. Cependant pour des priodes plus anciennes, le panel de gibiers accessibles devait tre plus large (Tableau 4). Lthologie des espces intressant notre travail sera dveloppe ultrieurement (cf. Chapitre II, III.3.). La macrofaune est rpartie sur tous les tages bioclimatiques et sur tout le territoire ce qui donne une ide de la richesse de la biodiversit marocaine, mais galement de sa fragilit, car de nombreux taxons sont en danger.

    Tableau 2. Primates se rencontrant au Maroc (rfrences dans le texte).

    Famille Nom vernaculaire

    Nom scientifique et description

    Poids Milieu Mode de vie et alimentation

    Cercopithecidae Magot Macacca Sylvanicus

    10 kg - 17 kg - Il se rencontre dans lAtlas et le Rif, aux alentours des 1000 m et 2000 m dans les forts claires de chnes et de cdres. - Endmique du Maroc et de lAlgrie, il a t introduit Gibraltar par les hommes. - Les populations ont tendance se fragmenter cause de la dgradation de leur habitat lie aux activits anthropiques.

    - Animal diurne et habile dans les arbres qui peut salimenter galement au sol en consommant des baies, des glands ou des fruits.

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    Tableau 3. Carnivores se rencontrant au Maroc (rfrences dans le texte).

    Famille Nom vernaculaire

    Nom scientifique et description Poids Milieu Mode de vie et alimentation

    Vivirridae Genette Genetta genetta (La sous-espce marocaine est G. g. afra)

    1 kg - 2,5 kg

    - Elle demeure dans les forts et bocages, maquis, taillis, milieux ouverts, pentes rocheuses et milieux arides. - Elle a t introduite en Europe par la pninsule Ibrique do elle a pu coloniser le sud de la France. - Elle est prsente seulement sur la moiti nord du Maroc. - Animal ubiquiste.

    -Elle est discrte, crpusculaire et nocturne. - Elle se nourrit entre autres de petits rongeurs, lzards, Invertbrs, de champignons et fruits.

    Herpestidae Mangouste

    Herpestes ichneumon (Deux sous-espces ont t diffrencies partir des couleurs de leur pelage, lH. h. numindicus la plus fonce vivrait plutt dans le Maroc septentrional, alors que H. h. sangronizi, plus claire, frquenterait dans tout le reste du Maroc)

    2 kg - 4 kg

    - Elle sjourne dans les maquis, broussailles, forts. - Elle a galement t implante dans le sud de lEspagne et se rencontre dans la moiti nord du Maroc.

    - Cet animal est crpusculaire, parfois diurne. - Son menu est constitu de petits Rongeurs, petits Oiseaux, lzards, Amphibiens, poissons, crabes, Mollusques.

    Mustelidae

    Ratel Mellivora capensis (Il a la mme allure que le blaireau europen. La sous-espce marocaine est M. m. leuconota)

    7 kg - 16 kg

    - Il se rencontre en tous lieux, de la fort au dsert en passant par la montagne, jusqu 3000 m. - En Afrique du Nord trs prsent dans la partie sud du Maroc et au sud de lAtlas il occupe surtout les milieux ouverts, les ergs et les hamadas

    - Le plus souvent crpusculaire et nocturne, animal fouisseur il creuse des terriers trs dvelopps plus de 1 m de profondeur. - Il mange des petits Mammifres, lzards, tortues, poissons, Scarabes.

    Belette dEurope

    Mustela nivalis (est le plus petit des Carnivores, La sous-espce marocaine correspond M. n. numidica)

    35 g - 200 g Elle est abondante en milieux bocagers, se retrouve jusqu 3000 m en montagne et en zone semi-dsertique et sobserve dans la partie nord du Maroc.

    - Elle est active la journe. - Elle consomme principalement des petits Rongeurs (souris, gerbilles)

    Furet ou Putois dEurope

    Mustela putorius (La sous-espce est M. p. furo.)

    400 g - 800 g Il sjourne dans les zones boises et se rencontre au Maroc dans le Rif

    - Il est crpusculaire et nocturne. - Cest un chasseur de lapins, petits Rongeurs, petits, Oiseaux, Amphibiens, Reptiles et Invertbrs qui ne ddaignent pas les fruits et le miel.

    Zorille Poecilitis libyca ou Ictonyx libyca (Cest un Carnivore de petite taille assez nausabond, car ses glandes lui permettent dexpulser un liquide lodeur dsagrable)

    250 g - 750 g Il loge en montagne, dans des boulis rocheux ou dans des steppes prdsertiques sable. Il volue principalement dans le sud et lest du Maroc

    - Il est nocturne et crpusculaire -Il se nourrit de larves, petits Rongeurs, Serpents, lzards et Invertbrs.

    Loutre dEurope

    Lutra lutra (La sous-espce marocaine est L. l. agustifrons (=splendida))

    5 kg - 17 kg - Elle semble avoir disparu des plaines atlantiques depuis les annes 1980. - Cest un Carnivore amphibie non marin qui vit dans les rivires, estuaires, marais, lacs, tangs et cours deau temporaires.

    - Elle est crpusculaire et nocturne. - Elle se rgale des poissons, mais ne mprise pas les petits Rongeurs, les petits Oiseaux deau, les Amphibiens et les crevisses.

    Felidae

    Chat des sables

    Felis margarita (Deux sous-espces sont dcrites au Maroc partir de lgres variations du pelage, F. m. margarita et F. m. meinertzhageni, mais ce dernier a t dpeint partir dun seul individu, cette sparation reste donc douteuse)

    2 kg -3 kg

    - Cest un petit chat sauvage trapu qui frquente les dserts de sable o les gerbilles sont particulirement prsentes. - Cest une espce extrmement discrte qui se rencontre aux marges du Maroc dans la zone est du Sahara vers Tafilalt.

    - Son comportement est variable selon les saisons, il devient notamment nocturne en t. - Cest un des rares flids pouvoir creuser son terrier. - Son rgime alimentaire est clectique (gerbilles, hamsters, livres, Oiseaux, lzards).

    Chat gant

    Felis lybica (- Il ressemble beaucoup un chat domestique. - J.B. Panouse (1957), le nomme galement Felis silvestris lybica - Il distinguait alors deux sous-espces, F. s. sarda, plutt fonc install dans les maquis et les montagnes et F. s. lybica plus clair, vivant dans les plateaux et les steppes)

    3 kg - 6 kg Le chat gant semble ubiquiste et sobserve du Nord au Sud jusquaux portes du dsert vitant cependant les milieux extrmes

    - Il est crpusculaire et nocturne. - Il chasse essentiellement les petits Rongeurs (surtout des Gerbillins), mais saccommode aussi des livres, lzards, Oiseaux, Invertbrs.

    Serval Leptailurus serval (Il est un chat haut sur pattes pour lequel J.B. Panouse (1957) propose la dnomination de Felis serval)

    8 kg - 18 kg

    - Son territoire se situe dans les savanes, les vgtations de bords de rivires et les forts mditerranennes. - Il a probablement disparu de la zone nord du Sahara dans les annes 1980 et ne se maintient plus que dans la rgion de Tan-Tan

    - Cest un animal solitaire et crpusculaire. - Il chasse des petits Vertbrs, mais galement des jeunes Antilopes.

    Lynx caracal

    Felis caracal ou Caracal caracal (- Cest grand chat haut sur pattes. - La sous-espce marocaine pourrait correspondre F. c. algira (= berberorum))

    6 kg - 18 kg

    - Il peut se croiser dans la partie nord du Maroc principalement en montagne jusquaux limites du dsert, dans des paysages ouverts, secs, forestiers, savanes, marges du dsert, collines. - Bien quil puisse tre prsent sur tout le territoire, il nest plus observ que dans la zone ouest-atlantique et depuis les annes 1980 il semble stre clips de plusieurs rgions, notamment du Rif

    - Il est plutt nocturne. - Les Oiseaux, petits Mammifres, gazelles et livres sont ses proies principales.

    Gupard Acinonyx jubatus (La sous-espce marocaine semblerait tre A. j. hecki.)

    35 kg - 60 kg - Il parcourt les paysages ouverts, steppes et dserts. - Il est considr comme teint au Maroc depuis 1975. Toutefois, deux tmoignages ont t rapports en 1994 Tan-Tan et Assa

    - Cest un animal diurne et solitaire. - Cest un grand prdateur de gazelles et de livres.

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    Suite du Tableau 3.

    Famille Nom vernaculaire

    Nom scientifique et description Poids Milieu Mode de vie et alimentation

    Felidae

    Panthre Panthera pardus 30 kg - 60 kg

    - Elle sobserve au sein de milieux variables (dserts de rochers, forts, maquis, oasis, ravins ). - Elle perdure dans le Moyen-Atlas au Maroc et semble stre retire du Rif depuis les annes 1980. - Sa survie est improbable mme moyen terme, car la population est trop restreinte

    - Cest un Flin nocturne extrmement discret - Elle consomme des magots, Rongeurs, Oiseaux, gazelles, mais aussi des animaux domestiques (chvres, chiens).

    Lion de lAtlas

    Panthera leo

    120 kg - 260 kg - Il a disparu de lAtlas au dbut du XXe sicle, entre 1920 et 1925. - Il se serait tabli dans tous les milieux sauf les dserts et la haute montagne.

    - Il chasse des Mammifres de grande taille (pesant de prfrence entre 50 kg 300 kg, mais il peut tendre son rgime des proies entre 15 kg et 1000 kg).

    Canidae

    Renard roux

    Vulpes vulpes (Deux sous-espces y sont parfois dcrites, V. v. barbara (dos rougetre) qui est le plus courant et V. v. algirensis (dos fauve)).

    3 kg - 11 kg Il occupe tous les milieux

    - Il se montre frquemment le jour et chasse principalement des petits rongeurs, mais cest un Carnivore opportuniste qui consomme galement des lapins, des Oiseaux, des fruits et mme des dtritus. - Il habite des terriers, en Europe il occupe souvent ceux des blaireaux, en est-il de mme pour ceux des ratels en Afrique du Nord ? - Il sobserve dans toute la partie nord du Maroc.

    Renard famlique

    Vulpes rueppellii (Au Maroc correspondrait la sous-espce V. r. caesia)

    2 kg - 4,5 kg

    - Il ressemble au fennec et rside dans les dserts de sable (sans dunes) et de cailloux. - Il est originaire dthiopie. - Il est trs diffrent du renard roux et est absent des zones o ce dernier est prsent, il se cantonne donc dans la partie sud du Maroc.

    - Il est surtout nocturne. - Il possde un terrier - Son alimentation se compose de petites proies, mais galement dInvertbrs et de fruits.

    Fennec Fennecus zerda (cest le plus petit des Renards)

    1 kg - 1,5 kg - Il vit dans les dserts de sable dunes - Il sobserve dans le dsert du Sahara au sud du Maroc.

    - Il est nocturne. - Il se nourrit de petits animaux et vgtaux.

    Chacal dor

    Canis aureus (- Il ressemble un petit loup, ce sernier tait considre absente dAfrique du Nord avant ltude de E. K. Rueness et al., (2011). - Au Maroc deux sous-espces ont t dcrites C. a. marocanus dont les pattes sont rougetres et qui se rencontre au Nord du Maroc oriental et le C. a. algirensis, dont les pattes sont fauves et qui investit tout le reste du Maroc)

    7 kg - 15 kg Son habitat est vari, steppes, semi-dsert, marais, fort mditerranenne.

    - I est nocturne pour chapper aux activits humaines. - Il a un rgime diversifi compos dinsectes, charognes, livres, petits Oiseaux, baies, fruits. Il peut galement y intgrer des dchets.

    Hyenidae Lhyne raye

    Hyaena hyaena (La sous-espce marocaine est H. h. barbara)

    20 kg - 55 kg

    - Elle est frquente des paysages plutt ouverts de buissons, forts mditerranennes, steppes, rivages, dserts. - Si elle nest plus visible dans le Rif, du Maroc oriental et du Moyen-Atlas depuis les annes 1980 elle saperoit encore dans le Haut-Atlas, lAnti-Atlas, la cte au sud de Tan-Tan et la valle du Dra.

    Elle consomme principalement des charognes, mais peut aussi attaquer des troupeaux de chvres et de moutons.

    Ursidae Ours brun Ursus arctos 60 kg - 300 kg - Il a disparu du Maroc au VII

    e/VIII

    e sicle.

    - Fuyant lactivit humaine et inactive lhiver, cest principalement en fort et la nuit quon le croisait.

    Il consomme essentiellement de vgtaux, racines, fruits, miel, champignons, Insectes, Rongeurs, charognes dOnguls.

    Phocidae Phoque moine

    Monachus monachus 250 kg - 300 kg - Il frquente les ctes, les plages, les grottes marines, les lots. - Il est connu Madre et sur une faible zone de la cte du Sahara occidental alors quautrefois il se rencontrait sur tout le littoral marocain.

    - Il est diurne et nocturne. - Il se nourrit de poissons et de Cphalopodes.

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    Tableau 4. Onguls se rencontrant au Maroc (rfrences dans le texte) [* taxons dont lthologie est prcise dans le Chapitre II.III.3).

    Famille Nom vernaculaire

    Nom scientifique et description Poids Milieu Mode de vie et alimentation

    Bovidae Gazelle de Dorcas *

    Gazella dorcas (- cest la plus petite des gazelles - Au Maroc deux sous-espces ont t dcrites : G. d. dorcas, dont les cornes sont incurves en dedans partir de la moiti de la hauteur et dont la couleur est sable, est prsente au nord du Sahara et remonte les plateaux ; et dautre part G. d. massaesyla, dont les cornes sont incurves en dedans lextrmit et dont le pelage est cannelle, au Nord-Est et sur les hauts plateaux

    14 kg - 20 kg - Elle est prsente dans les dserts, les zones prdsertiques, les steppes, les lits doueds et les zones peu escarpes. - Elle vite tout de mme les vastes espaces sableux. - Elle parcourt principalement le sud du Maroc, mais est en rgression.

    - Elle est active surtout au crpuscule et la tombe de la nuit pendant lesquels elle consomme des gramines. - Sdentaire ou migratrice elle est en rut lautomne et a un jeune au printemps.

    Gazelle de Cuvier *

    Gazella cuvieri (J.B. Panouse (1957) estimait quil sagissait dune sous-espce de la gazelle de montagne asiatique et en faisait donc une Gazella gazella cuvieri)

    15 kg - 35 kg - Elle volue sur les hauts plateaux, dans les boulis, les steppes boises, les forts clairsemes et en montagne jusqu 2 500 m. Endmique du Maghreb. - Elle est recense dans les reliefs, Haut-Atlas et Moyen-Atlas, mais son habitat est en forte rgression depuis le XX

    e sicle.

    - Elle est active surtout en dbut ou fin de journe. - Elle broute surtout des gramines. - Elle a un deux jeunes par an.

    Gazelle de Dama ou Mohor

    Gazella dama ou G. d. mhorr 45 kg - 75 kg - Elle affectionne les dserts, semi-dserts, savanes claires acacias, ergs, hamadas et certaines zones sableuses, mais vite les grandes tendues de sable. - En voie de disparition, elle demeure au sud du Sahara occidental.

    - Autrefois elle effectuait de grandes migrations, en fonction de la saison des pluies. - Elle se nourrit de gramines et dacacias. - Elle a un jeune par an.

    Mouflon manchettes

    Ammotragus lervia (Il est le seul Caprin sauvage du Maghreb)

    40 kg - 140 kg - Il vite les dserts de sable et se rencontre dans les zones escarpes et forestires de montagne dans le Haut-Atlas et le Moyen-Atlas, mais semble stre vanoui du Maroc Nord-Oriental. - lheure actuelle il semble toujours en rgression.

    - Il est actif laurore et au crpuscule principalement - Il est en rut en octobre et a un ou deux jeunes au printemps.

    Oryx algazelle

    Oryx dammah 135 kg - 140 kg - Il a disparu au dbut du XXe sicle, il est maintenu en enclos.

    - Dans la nature, il vit dans les zones semi-dsertiques, steppes et plaines herbeuses en bordure de dsert. Il se rassemble et se disperse au gr des pturages de gramines

    - Il est actif en fin et dbut de journe. - Il est en rut en aot. - Il a un petit en avril-mai.

    Addax Addax nasomaculatus 60 kg - 135 kg - Il sest teint ltat naturel au Maroc au dbut du XXe sicle.

    - Il est actuellement maintenu en enclos, sauvegard en parc ferm. - ltat sauvage, il frquente les dserts de dunes et pierreux o il broute des gramines.

    - Il se dplace en hardes. -Cest un animal nocturne, il a son jeune en mai-juin en Namibie. - Il effectue des migrations.

    Bubale * Alcelaphus buselaphus 116 kg - 218 kg - Il a disparu lui aussi du Maroc au dbut du XXe sicle, le dernier

    spcimen a t abattu en 1926 dans la Moulouya. - Savanes et prairies herbeuses qui peuvent tre lgrement arbores sont ses lieux de prdilection.

    - Il a un petit par an.

    Suidae Sanglier Sus scrofa 33 kg - 320 kg - Il prfre les maquis, les forts, les marais et les zones agricoles. - Il colonise lensemble du territoire sauf le Sahara.

    - Cest un animal crpusculaire discret qui est sdentaire. - Il est omnivore. - Il mange principalement des vgtaux, mais peut consommer des Invertbrs et des charognes. - Il vit en hardes et met bas 4 7 petits par porte.

    Cervidae Cerf laphe Cervus elaphus 80 kg - 300 kg - Il sige en fort de feuillus ou fort mixte, de prfrence en montagne jusqu 2000 m. - Il a t rintroduit au Maroc partir dindividus espagnols et se perptue vers Ttouan.

    - Il est actif surtout en dbut de journe. - En rut de septembre octobre. - Il a un faon de fvrier mai.

    Elephantidae lphant Loxodonta africana 2 200 kg 3 600 kg

    - Il semblait tre encore prsent au Maroc des priodes historiques.

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    Tableau 5. Lagomorphes se rencontrant au Maroc (rfrences dans le texte).

    Famille Nom vernaculaire

    Nom scientifique et description

    Poids Milieu Mode de vie et alimentation

    Leporidae

    Livre du Cap

    Lepus capensis 1 kg - 3,5 kg - Il vit en milieu ouvert, savanes, steppes, dserts pierreux vgtaliss, lits doueds, prairies, terres cultives. - Il envahit lensemble du territoire sauf les dserts de sable.

    - Il est nocturne. - Il construit des terriers.

    Lapin de garenne

    Oryctolagus cuniculus 0,9 kg - 2,5 kg - Il prospre dans les forts claires, les landes, les prairies et les zones ctires de la partie nord du Maroc.

    - Il est grgaire. - Il creuse des terriers.

    Tableau 6. Rongeurs de grande taille se rencontrant au Maroc (rfrences dans le texte).

    Famille Nom vernaculaire

    Nom scientifique et description

    Poids Milieu Mode de vie et alimentation

    Hystricidae Porc-pic crte

    Hystrix cristata 10 kg - 20 kg - Il vit dans les forts claires, les maquis, les garrigues et les steppes.

    - Il est nocturne. - Il passe ses journes dans son terrier. - Il peut accumuler et consommer des restes osseux (e.g. Brain, 1981, Lyman, 1994a).

    Notons nanmoins parmi les Oiseaux la prsence de rapaces diurnes et nocturnes, tels que les

    busards, perviers, balbuzards, milans, circates, vautours, chouettes et hiboux (Franchimont et Saadaoui, 1998 ; Heinzel et al., 1995) qui peuvent accumuler la micro et msofaune dans les cavits (e.g. Andrews, 1990 ; Denys, 1985 ; Stoetzel et Denys, 2011). Le gypate peut quant lui transporter et consommer des Onguls de plus grande taille (Arroyo et al., 2009 ; Costamagno et al., 2008b ; Robert et Reumer, 2009 ; Robert et Vigne, 2002a, 2002b). Le Maroc ayant de longues ctes compte parmi sa faune aviaire plusieurs espces aquatiques dont certaines, comme les golands, peuvent accumuler et chaparder aux hommes des restes osseux (Cruz, 2008).

    La faune aquatique complte ce tableau. Ces ressources marines omniprsentes ; notamment les Mollusques et les poissons, jouent en gnral un rle non ngligeable tant auprs des hommes que dans la chane alimentaire animale (e.g. Moss, 1993 ; Lee et Daly, 1999). Il est alors concevable que les populations du pass aient pu elles aussi se tourner vers leur consommation.

    Les faunes marocaines affichent des taxons adapts aux diffrents tages climatiques. Par exemple parmi la grande faune, gazelles et fennecs vivent en bordure du Sahara, cerfs et sangliers en fort et mouflons manchettes en montagne. Tmara est une rgion ctire bnficiant dun climat mditerranen doux linterface des zones bioclimatiques semi-aride et subhumide et soumise leffet tampon de locan Atlantique. Cette rgion prsente donc de nombreux critres cologiques recherchs par plusieurs espces animales autochtones, mais lexpansion rapide de l'amnagement urbain de la mgalopole Rabat-Sal-Tmara loigne bon nombre dentre elles alors que les animaux commensaux arrivs rcemment au cours de lHolocne tels que les rats sy dveloppent.

  • CHAPITRE I : Cadre go-chrono-culturel I. Cadre gographique et bioclimatique actuel de lAfrique du Nord et de la rgion de Tmara

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    Rsum :

    LAfrique du Nord se singularise du continent Africain, par sa gographie, en effet elle est spare par le Sahara du reste du continent, de lAsie par le dtroit de Suez et la Mer Rouge et de lEurope par le dtroit de Gibraltar. Le Maroc, par son climat influence mditerranenne marque et ses changements de reliefs, prsente diffrents biotopes (montagnard, dsertique, subhumide ) permettant le dveloppement dune multitude despces vgtales et animales (e.g. Aulagnier, 1992, Aulagnier et al., 2008 ; Benabid, 2000 ; Cuzin, 1996, 2003 ; Quezel, 2002). La rgion de Tmara au sud de Rabat occupe une place particulire. Localise en bordure de lOcan Atlantique (proximit avec locan induisant un climat doux), dans une zone de plaine la limite des zones bioclimatiques subhumide et semi-aride , elle est borde par deux affluents majeurs que sont les oueds Yquem au Sud et Bouregreg au Nord (e.g. Bouzouggar, 1997 ; Chennaoui, 2004 ; Niftah, 2003 ; Stoetzel, 2009).

    Cette premire partie retraant laspect go-climato-biologique actuel du Maroc et particulirement de la rgion Tmara tablit une base partir de laquelle il sera plus ais de cerner les variations des biotopes au cours du Plistocne. Dans la partie suivante, nous prsentons la dimension gologique et chronostratigraphique afin de poursuivre lassise documentaire permettant de mieux apprhender les volutions paysagres de cette partie du globe au cours du temps.

  • CHAPITRE I : Cadre go-chrono-culturel II. Cadre gologique, gomorphologique et chronostratigraphique du Maroc et de la rgion de Tmara

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    II. CADRE GOLOGIQUE, GOMORPHOLOGIQUE ET

    CHRONOSTRATIGRAPHIQUE DU MAROC ET DE LA RGION

    DE TMARA

    Photo Campmas Emilie

  • CHAPITRE I : Cadre go-chrono-culturel

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  • CHAPITRE I : Cadre go-chrono-culturel II. Cadre gologique, gomorphologique et chronostratigraphique du Maroc et de la rgion de Tmara

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    II.1. Gologie du Maroc et de la rgion de Tmara

    La gologie du Maroc est complexe et offre une stratigraphie complte o toutes les poques sont reprsentes. Elle peut-tre subdivise en trois domaines (Saaidi, 1983 ; Michard, 1976). -Le premier, anti-atlasique et saharien, au Sud, est form de dpts prcambriens (Sahara) et de

    dpts primaires, secondaires et tertiaires. -Le second, atlasique, qui couvre la partie centrale du royaume chrifien, peut lui-mme tre

    subdivis en trois sous-domaines : o Les chanes du Haut-Atlas et du Moyen-Atlas comprennent des dpts primaires, jurassiques et

    crtacs plisss. o Les plateaux plus ou moins tabulaires ont un substratum hercynien. Ces plateaux sont de faible

    altitude le long du littoral atlantique o ils forment la meseta occidentale (de Safi Rabat). Ils se rencontrent galement dans la cuvette de la Haute-Moulouya o ils correspondent la meseta orientale. lintrieur des terres, les hauts plateaux sont masqus par la couverture continentale nogne.

    o Les plaines (bassin dEssaouira, bassin de Bahira, sillon sud-rifain) sont des dpressions tectoniques composes de terrains miocnes et pliocnes.

    -Le troisime, le domaine rifain dge alpin, au nord du Maroc, est form dune srie de reliefs. Il est compos de nappes marneuses tectonises, de chanes de calcaires du Trias, du Jurassique et de terrains primaires mtamorphiss.

    La rgion de Tmara se situe dans la partie nord de la meseta ctire occidentale. Elle est

    constitue de diffrentes formations gologiques allant du Palozoque lactuel (Chennaoui, 2004 ; Michard et al., 2008). Le long du littoral, o se concentrent les sites prhistoriques, cette meseta a t rabote en biseau par llvation marine depuis le Plistocne jusqu lactuel. Du point de vue gomorphologique, la bande ctire se prsente sur une quinzaine de kilomtres longeant le trait de cte actuel. Une srie de cordons tags, o les diffrentes rides sont formes de dpts marins et de dunes fossiles, marquent les positions passes du littoral. Cette cte reprsente labaissement relatif du niveau marin en rponse la lente surrection de lAfrique mditerranenne, en consquence de quoi les dpts sont dautant plus vieux quils sont levs et situs lintrieur des terres (e.g. Aberkan, 1985a, 1985b, 2000 ; Boudad et al., 2012 ; Chennaoui, 2004 ; Chahid, 2011 ; Sitel et Akil, 1998) (Figure 11). Ce nest que dans les gouttires alluviales des principaux oueds que cette couverture plio-plistocne a t dblaye pour laisser apparatre le substratum mso ou cnozoque. Ainsi les oueds, notamment les oueds Yquem, Bou Regreg et leurs affluents au sud de la rgion, ont pu charrier diffrents matriaux que les hommes ont pu rechercher pour la production des industries lithiques (El Amrani et Morala, sous presse).

  • CHAPITRE I : Cadre go-chrono-culturel II. Cadre gologique, gomorphologique et chronostratigraphique du Maroc et de la rgion de Tmara

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    Figure 11. Gologie de la rgion Tmara-Rabat ( gauche : carte gologique simplifie de la rgion

    Tmara-Rabat, daprs Millies-Lacroix et al., 1974 cit par Nespoulet et al., 2011 ; droite : carte

    gologique centre sur la zone des sites prhistoriques (El Hajraoui et Nespoulet, 2001) [1- Dar es

    Soltane 1, 2- Dar es Soltane 2, 3- El Harhoura 2, 4- El Harhoura 1, 5- El Mnasra, 6- Les

    Contrebandiers].

    II.2. Le Quaternaire marocain

    Le Quaternaire1 est subdivis en Europe en phases glaciaires et interglaciaires. Ce modle ne pouvant pas sadapter directement lAfrique du Nord, ce sont les alternances de phases humides et arides ou pluviales et inter-pluviales qui sobservent (Choubert et al., 1956 ; Weisroc