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HAL Id: dumas-01882169https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01882169
Submitted on 26 Sep 2018
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Issues obstétricales et états néonataux : influence del’accompagnement global par une maison de naissance :
étude de cohorte rétrospective avec la maison denaissance de Grenoble et la maternité du groupe
hospitalier mutualiste de GrenobleCamille Ganne
To cite this version:Camille Ganne. Issues obstétricales et états néonataux : influence de l’accompagnement global parune maison de naissance : étude de cohorte rétrospective avec la maison de naissance de Grenobleet la maternité du groupe hospitalier mutualiste de Grenoble. Gynécologie et obstétrique. 2018.�dumas-01882169�
AVERTISSEMENT Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il n’a pas été réévalué depuis la date de soutenance. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D’autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact au SID de Grenoble : [email protected]
LIENS LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/juridique/droit-auteur http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm
UNIVERSITE GRENOBLE ALPES
U.G.A DE MEDECINE DE GRENOBLE
DEPARTEMENT DE MAIEUTIQUE
ISSUES OBSTETRICALES ET ETATS NEONATAUX : INFLUENCE DE
L’ACCOMPAGNEMENT GLOBAL PAR UNE MAISON DE NAISSANCE.
Etude de cohorte rétrospective avec la maison de naissance de Grenoble et la maternité
du groupe hospitalier mutualiste de Grenoble.
Mémoire soutenu le 20 juin 2018
Par : GANNE Camille
En vue d’obtention du Diplôme d’Etat de Sage-femme
Année 2017-2018
[Données à caractère personnel]
UNIVERSITE GRENOBLE ALPES
U.G.A DE MEDECINE DE GRENOBLE
DEPARTEMENT DE MAIEUTIQUE
ISSUES OBSTETRICALES ET ETATS NEONATAUX : INFLUENCE DE
L’ACCOMPAGNEMENT GLOBAL PAR UNE MAISON DE NAISSANCE.
Etude de cohorte rétrospective avec la maison de naissance de Grenoble et la maternité
du groupe hospitalier mutualiste de Grenoble.
Mémoire soutenu le 20 juin 2018
Par : GANNE Camille
En vue d’obtention du Diplôme d’Etat de Sage-femme
Année 2017-2018
[Données à caractère personnel]
UNIVERSITE GRENOBLE ALPES
U.G.A DE MEDECINE DE GRENOBLE
DEPARTEMENT DE MAIEUTIQUE
ISSUES OBSTETRICALES ET ETATS NEONATAUX : INFLUENCE DE
L’ACCOMPAGNEMENT GLOBAL PAR UNE MAISON DE NAISSANCE.
Etude de cohorte rétrospective avec la maison de naissance de Grenoble et la maternité du
groupe hospitalier mutualiste de Grenoble.
CHILDBIRTH AND NOENATAL OUTCOMES: CASELOAD MIDWIFERY’S IN-
FLUENCE BY A BIRTH CENTER.
Retrospective cohort study with the birth center and the Groupe Mutualiste maternity in Gre-
noble
Mémoire soutenu le 20 juin 2018
Par : GANNE Camille
En vue d’obtention du Diplôme d’Etat de Sage-femme
Année 2017-2018
[Données à caractère personnel]
RESUME
Introduction : L’accompagnement global est un suivi personnalisé pendant la gros-
sesse, l’accouchement, ainsi que la période post-natale par une seule sage-femme. Cette étude
compare les issues d’accouchement, les modalités du travail et les états néonataux des pa-
tientes ayant bénéficié de l’accompagnement global versus celles ayant bénéficié d’un suivi
standard pendant la grossesse et l’accouchement.
Matériel et Méthode : Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective à la maison de
naissance et au groupe hospitalier mutualiste de Grenoble entre le 1er
Janvier et le 31 Dé-
cembre 2017. Deux groupes de 46 patientes ont été constitués: celui des femmes bénéficiant
de l’accompagnement global à la maison de naissance de Grenoble et celui des femmes béné-
ficiant d’un suivi classique accouchant à la clinique mutualiste. Les deux groupes ont
été appariés en fonction de l’âge maternel, la parité, l’âge gestationnel à l’accouchement,
l’indice de masse corporel et le faible niveau de risques.
Résultats : Il n’y a pas de différence statistiquement significative entre les deux
groupes concernant les issues obstétricales et les états néonataux. On note cependant, qu’avec
un accompagnement global les femmes sont préparées au travail physiologique, elles ont un
bishop plus favorable à l’entrée, demandent moins l’analgésie péridurale, en découle une
moindre nécessité de travail sous oxytocine de synthèse. Elles ont plus de déchirures de 1er
degré mais moins de déchirures du 2ème
degré et d’épisiotomies.
Conclusion : Les résultats obtenus n’étaient pas en accord avec la majorité de la litté-
rature, cela pouvant s’expliquer par des critères d’appariements impliquant une nécessité
d’effectifs plus grands. Cette étude montre qu’il n’y a aucun risque maternel et fœtal avec une
prise en charge globale.
Mots clefs : Accompagnement global, maison de naissance, issues obstétricales, tra-
vail, états néonataux
SUMMARY
Objective : Caseload midwifery care refers to one-to-one personalized care by a single mid-
wife during the antenatal, intrapartum and postpartum periods. This study compares childbirth
outcomes, labor characteristics and neonatal outcomes of patients who received caseload
midwifery care versus standard care during pregnancy and childbirth.
Methods and Materials: This is a retrospective cohort study conducted at Grenoble birth
center and Groupe Mutualiste hospital in Grenoble between January 1st and December 31
st,
2017. Two 46-patient groups were compared: women receiving caseload midwifery care at
Grenoble birth center and women receiving standard-care from Groupe Mutualiste hospital.
Two groups were pair as a function of maternal’ ages, parity, body mass index, week of
gestation, low risks.
Results: There were no significant differences between the two groups regarding childbirth
and neonatal outcomes. However we notice that with the caseload midwifery care, women are
prepare to physiological labor: bishop is more favourable on admission, women request less
epidural analgesia that results less labor using oxytocin. As far as perineal status is concerned,
first-degree perineal tear was significantly higher and 2nd degree perineal tear and episiotomy
were significantly lower in the caseload midwifery group than in the standard care group.
Conclusion: The results disagree with the literature, which can be explained by pairing criteria
which involve larger sample size. No increase in adverse maternal and fetal outcomes were
demonstrated in the caseload midwifery group
Key words: Caseload midwifery, one-to-one, birth center, childbirth and neonatal outcomes,
labor
REMERCIEMENTS
Je remercie les membres du jury :
Monsieur Lionel DI MARCO,
Sage-femme Enseignant au Département Maïeutique à l’UFR de Médecine de l’Université
Grenoble Alpes, Président du jury.
Madame et Docteur Véronique EQUY,
PH en gynécologie obstétrique à l’hôpital couple enfant du Centre Hospitalier Universitaire
de Grenoble Alpes, Co-présidente du jury.
Madame Stéphanie WEISS,
Sage-femme Coordinatrice du Centre Hospitalier de Chambéry, membre invité du jury.
Madame Juliane BERNARD,
Sage-femme au Groupe Hospitalier Mutualiste de Grenoble, Directrice de ce mémoire.
Madame Claire BAUDON,
Sage-femme Enseignante au Département de Maïeutique à l’UFR de Médecine de
l’Université Grenoble Alpes de Grenoble, co-directrice de ce mémoire.
Je remercie plus particulièrement,
Madame Juliane BERNARD, Sage-femme au groupe hospitalier mutualiste de Grenoble, Di-
rectrice de ce mémoire
Pour m’avoir accompagnée dans l’élaboration de ce mémoire, pour ses conseils, son intérêt
pour ce travail, sa disponibilité et son soutien continu.
Madame BAUDON Claire, Sage-femme Enseignante au Département de Maïeutique de
l’UFR de Médecine de Grenoble, guidante de ce mémoire.
Pour ses conseils, ses aiguillages, le temps consacré et les encouragements tout du long de
l’élaboration de ce travail.
Monsieur Frédéric DUPRE, Sage-femme à la Maison de naissance de Grenoble.
Pour sa disponibilité et ses conseils.
Les professionnels de la maison de naissance ainsi que de la clinique mutualiste, qui m’ont
permis de réaliser ce mémoire.
Je remercie personnellement,
Ma mère, Madeline et Juliette.
Pour ce noyau familial rempli d’amour, de valeurs, de bienveillance, qui m’ont permis
d’arriver jusqu’ici.
Mes amis les plus chers.
Pour leur joie, leur bonne humeur qui me tire vers le haut chaque jour.
Ne craignez pas d’avancer lentement, craignez seulement de rester sur place.
TABLE DES MATIERES
ABREVIATIONS ..................................................................................................................... 1
I. INTRODUCTION ................................................................................................................ 2
II. MATERIEL ET METHODE ............................................................................................. 5
2.1 TYPE D’ETUDE .............................................................................................................. 5
2.2 SITE D’ETUDE ............................................................................................................... 5
2.3 ECHANTILLON CIBLE ................................................................................................. 5
2.5 RECUEIL DE DONNEES : ............................................................................................. 7
2.6 CRITERES DE JUGEMENTS :....................................................................................... 7
2.7 VARIABLES ETUDIEES :.............................................................................................. 8
2.8 TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES STATISTIQUES : ............................ 8
III. RESULTATS ..................................................................................................................... 9
3.1 DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON ......................................................................... 9
3.2 ISSUES OBSTETRICALES : ........................................................................................ 12
3.3 MODALITES DU TRAVAIL : ...................................................................................... 14
3.4 MODALITES D’ACCOUCHEMENT : ........................................................................ 16
3.5 ETATS NEONATAUX : ................................................................................................ 18
IV. DISCUSSION ................................................................................................................... 19
4.1 CARACTERISTIQUES DE L’ETUDE ......................................................................... 19
4.3 CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON .......................................................... 22
4.3 ANALYSES DES RESULTATS ................................................................................... 23
4.4 AXES D’AMELIORATIONS ........................................................................................ 33
V. CONCLUSION .................................................................................................................. 34
VI. BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................... 35
VII. ANNEXES ....................................................................................................................... 39
1
ABREVIATIONS
APD : Analgésie Péridurale
APO : Administration Prophylactique d’Oxytocine
ATB : Antibiotique
D.I.M: Département d’Information Médicale
FDR: Facteur De Risque
GHM: Groupe Hospitalier Mutualiste
HAS : Haute Autorité de Santé
HPP : Hémorragie du Post-Partum
IMC: Indice de Masse Corporelle
MAP : Menace d’Accouchement Prématuré
MDN: Maison De Naissance
PDE : Poche Des Eaux
RSM : Rupture Spontanée des Membranes
SA : Semaine d’Aménorrhée
SNT : Salle de Naissance Traditionnelle
VBE : Voie Basse Eutocique
VBI : Voie Basse Instrumentale
VBI FO : Voie Basse Instrumentale Forceps
VBI VE : Voie Basse Instrumentale Ventouse
2
I. INTRODUCTION
L’accompagnement global est une notion créée et défendue par l’Association Natio-
nales des Sages-Femmes Libérales (A.N.S.F.L) depuis 1983. C’est une prise en charge com-
plète assurée par une sage-femme (ou une équipe de sage-femme) qui accompagne les couples
dans le suivi de la grossesse, l’accouchement, ainsi que la période post-natale. L’objectif est
de mettre en œuvre un suivi individuel personnalisé et continu qui permette d’instaurer une
relation de confiance entre la sage-femme et les futurs parents, dans le respect de la physiolo-
gie de la grossesse et de l’accouchement. (1,2) En France on retrouve notamment cet accom-
pagnement avec les sages-femmes qui ont accès aux plateaux techniques, ou dans des mai-
sons de naissances qui sont des structures autonomes sous la responsabilité exclusive des
sages-femmes. Ces dernières accompagnent des couples qui ont comme projet une moindre
médicalisation et une approche respectant la physiologie. Les femmes bénéficiant de cette
prise en charge médicale, psychologique et humaine, sont des femmes à bas risque pour la
grossesse et l’accouchement.
Durant ces dernières années, l’obstétrique a contribué à réduire la mortalité maternelle
et infantile. La notion de risque a été à la base de la publication de décrets successifs, on a
assisté à une médicalisation croissante, or celle-ci peut être à l’origine de risques iatrogènes
(3–5). En 2016, l’enquête périnatale a relevé un pourcentage de déclenchement du travail
augmenté depuis 2003, de même pour la pratique de ruptures artificielles des membranes et
l’utilisation d’analgésie péridurale pendant le travail qui ont augmenté (5–7). La France pré-
sente des taux de péridurale, d’épisiotomie ou de césarienne plus élevées que les pays voisins
et se place au 16ème
rang européen concernant la mortalité infantile avec un taux de 3,7/1000
en 2015 (8). Parallèlement à ce constat de surmédicalisation de l’accouchement, des structures
type « maisons de naissance » se sont développées, à l’étranger elles existent depuis les an-
nées 1970 avec des modèles qui varient considérablement d’un endroit à un autre. (9)
3
En France l’expérimentation des Maisons de Naissances était une des priorités du Plan
Périnatalité 2005-2007. Le caractère physiologique et naturel de la grossesse et de la nais-
sance était mis en avant, avec une humanisation de nos pratiques. La loi n° 2013-1118 du 6
décembre 2013, qui répond au droit à la liberté de choix des femmes dans l’accouchement,
autorisa l'expérimentation des Maisons de Naissance (10) avec le soutien du Collège national
des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), du Collège national des sages-femmes
(CNSF), de la Commission nationale de la naissance (CNN), de la Société française de néo-
natalogie et du Collectif interassiociatif autour de la naissance (CIANE) (11,12). Afin de pré-
venir la morbidité maternelle et néonatale, la législation admet l’instauration d’une maison de
naissance sous condition que celle-ci soit accolée à une structure hospitalière pour laquelle un
accès direct est aménagé pour les transferts éventuels (10,13,14). D’un point de vue écono-
mique et de santé publique, cette nouvelle forme de prise en charge apporte des soins de qua-
lités à moindre coût (15). La Cour des comptes a souligné l’intérêt d’une plus large prise en
charge des grossesses à bas risques par des sages-femmes qui présente des avantages impor-
tants (16–20). En effet l’étude Cochrane de Sandall et al. (16) de 2016 qui répertorie 15
études de différents pays, comprenant 17 675 femmes, a constaté qu’avec un système de soins
effectué par des sages-femmes il y avait une hausse d’accouchement voie basse eutocique
avec parallèlement une baisse de naissance instrumentale, une moindre utilisation d’analgésie
péridurale, un moindre recours à l’épisiotomie, une mise en place facilitée de l’allaitement et
une plus grande satisfaction des patientes. En France et majoritairement à l’étranger,
l’accompagnement global a été évalué à travers différentes structures de soins (maison de
naissance, accouchement à domicile, espaces physiologiques…). Ces études ont montré un
intérêt pour les mères avec moins d’interventions médicales (14,18,21–25), une plus grande
satisfaction (26–29), cependant les résultats des issues néonatales sont controversés en fonc-
tion de la qualité, de la rapidité des soins et de la durée de transfert (14,30,31).
4
En 2017, des sages-femmes du Groupe Hospitalier Mutualiste de Grenoble ont déve-
loppé dans leurs locaux une maison de naissance autonome. Deux sages-femmes travaillent
indépendamment et exclusivement pour la maison de naissance au sein d’une association.
Elles sélectionnent les patientes et dépistent les situations pathologiques afin d’orienter les
patientes vers un professionnel adapté qui décidera d’une prise en charge. Les patientes sui-
vies sont des femmes à bas risque obstétrical pendant la grossesse et l’accouchement telles
que définies dans les recommandations de bonnes pratiques de la HAS (13,32) ; lorsqu’une
situation obstétricale évolue un avis auprès d’un spécialiste est effectué. La législation définit
que les critères d’éligibilité des patientes seront évalués à la fin de l’expérimentation (13).
Dans cette structure aucun accouchement n’est déclenché, ni dirigé, les patientes peuvent
avoir recours à une analgésie péridurale seulement si un transfert avec la salle de naissance
standard est organisé.
En pleine évolution et amélioration des pratiques, nous pouvons nous demander si
l’accompagnement global mené par les sages-femmes de la maison de naissance intra-
hospitalières de Grenoble a un impact sur le déroulement du travail et de l’accouchement des
patientes. Qu’en est-il d’éventuelles complications néonatales dans ce type de maison de nais-
sance ? C’est dans ce contexte que nous nous sommes intéressés aux patientes bénéficiant de
l’accompagnement global, en les comparant à celles ayant accouché dans une maternité stan-
dard de niveau I.
L’objectif principal de cette étude était de comparer les issues obstétricales des femmes ayant
bénéficié d’un accompagnement global, et celles ayant eu un suivi périnatal standard par plu-
sieurs professionnels de santé durant la période périnatale.
Les objectifs secondaires étaient de:
- Comparer les modalités de travail et d’accouchement des parturientes suivies avec un
accompagnement global, versus celles des femmes avec un suivi standard.
- Comparer les états néonataux des nouveau-nés issus de ces deux groupes.
5
II. MATERIEL ET METHODE
2.1 TYPE D’ETUDE
Il s’agit d’une étude observationnelle, de cohorte rétrospective multicentrique et comparative.
2.2 SITE D’ETUDE
L’étude concernait la maison de naissance (MDN) de Grenoble ainsi que la maternité de type
1 du Groupe Hospitalier Mutualiste (GHM) de Grenoble.
2.3 ECHANTILLON CIBLE
Critères d’inclusion et constitution de l’échantillon
Nous avons inclus les femmes suivies par les sages-femmes de la maison de naissance de
Grenoble ayant bénéficié d’un accompagnement global, qui se sont mises en travail spontané
entre 37+0
SA et 40+6
SA, et dont l’enfant était en présentation céphalique dans la période al-
lant du 1er
janvier au 31 décembre 2017.
Parallèlement nous avons sélectionné ces mêmes critères chez des patientes ayant bénéficié
d’un suivi standard, avec une mise en travail spontanée et un accouchement à la maternité du
GHM. Elles ont été appariées aux patientes de la MDN en fonction de :
- la parité,
- l’âge maternel (< 25ans, 25à 29 ans, 30 à 34 ans, 35 à 39 ans),
- l’âge gestationnel (37+0
SA à 37+6
SA ; 38+0
SA à 38+6
; 39+0
SA à 39+6
SA ; 40+0
SA à
40+6
SA),
- l’indice de masse corporel (IMC) (maigreur, normal, surpoids, obésité),
- leurs bas niveaux de risques de complication avant la grossesse ainsi que l’évolution de
leurs risques durant la grossesse, décrites par l’HAS (32).
6
Critères d’exclusion
Nous avons exclu les patientes au terme de 41 SA et plus, ou moins de 37 SA, les présenta-
tions du siège, les déclenchements, les césariennes programmées ainsi que les patientes sou-
haitant accoucher à la MDN et transférées avant travail pour raisons médicales.
Nous avons exclu les femmes avec des facteurs de risques personnels préexistants pour la
grossesse et l’accouchement (pathologies cardiaque, thyroïdienne, hépatique, infectieuse, réti-
nienne, hypertension artérielle, diabète, thrombose veineuse profonde, épilepsie, digestive,
coagulation, néphropathie, malformation utérine) ainsi que celles avec des antécédents per-
sonnels liés à une grossesse précédente (diabète gestationnel, césarienne, incompatibilité fœ-
to-maternelle, béance cervicale, hypertension artérielle, prééclampsie, hématome rétroplacen-
taire, retard de croissance intra-utérin, mort fœtale d’origine vasculaire, hémorragie du post-
partum, dystocie des épaules, mort périnatale inexpliquée, anomalie congénitale ou génétique)
les classant dans des suivis spécifiques d’après l’HAS (32).
Modalités de sélection
A partir de la liste des patientes suivies par la MDN sur l’année 2017, nous avons exclu les
patientes ne correspondant pas aux critères d’inclusion afin de constituer notre échantillon de
patiente suivies en accompagnement global (groupe « La Maison »). Nous avons ensuite ap-
parié une patiente de la MDN à une patiente ayant déjà accouché à la maternité du GHM en
2017 : à l’aide du logiciel informatique « DIAMM » de la maternité du GHM nous avons
cherché une patiente de la maternité du GHM selon les trois critères d’appariements: parité,
tranche d’âge et semaine d’aménorrhée.
A partir de la liste des patientes proposées par le logiciel, nous avons ensuite sélectionné les
patientes avec la même tranche d’IMC. Et enfin nous avons sélectionné une patiente à bas
7
niveaux de risques de complication avant la grossesse, et avec les mêmes situations à risques
pendant la grossesse : comme des MAP ou thrombopénie.
Lorsque plusieurs patientes de la maternité du GHM étaient comparables à celle de la MDN,
nous avons choisi celle pour qui les caractéristiques (âge, terme, IMC) étaient les plus simi-
laires.
2.5 RECUEIL DE DONNEES :
La maison de naissance et la maternité du GHM ont en commun le logiciel informatique
« DIAMM » où sont répertoriées les données personnelles, et les informations concernant le
déroulement de la grossesse et de l’accouchement. Ce logiciel nous a permis de recueillir les
informations nécessaires à la réalisation de cette étude de façon rétrospective.
2.6 CRITERES DE JUGEMENTS :
Le critère de jugement principal était les pourcentages de mode d’accouchement :
naissance eutocique, de naissance voie basse instrumentale, et de césarienne.
Les critères de jugements secondaires étaient :
- Pour les modalités de travail : le bishop à l’entrée de la salle d’accouchement, le mode
d’analgésie, la modalité de rupture de la poche des eaux, l’utilisation d’oxytocine, et la durée
de prise en charge en heure.
- Pour les modalités d’accouchement : la personne ayant réalisé l’accouchement, la durée
d’efforts expulsifs en minute, l’état périnéal, les modalités de la délivrance, le pourcentage
d’hémorragie de la délivrance et les modalités de prise en charge, les transferts éventuels.
- Pour les issues néonatales : le terme, l’Apgar inférieur à 7 à 1, 5et 10 minutes de vie, la
nécessité de gestes de réanimations effectués ou de transfert.
8
2.7 VARIABLES ETUDIEES :
Les variables recueillies étaient :
- Les données sociodémographiques: âge maternel, catégorie professionnelle, IMC, gestité,
parité, la consommation de tabac pendant la grossesse en cours ;
- Les antécédents personnels médicaux et obstétricaux, ainsi que les antécédents familiaux
permettant de classer le type de suivi nécessaire selon l’HAS (32) ;
- Les données du travail et de l’accouchement : terme d’accouchement, mode
d’accouchement, mode d’analgésie, Bishop à l’entrée de la salle d’accouchement , durée
de prise en charge à partir de l’heure du bishop à l’entrée de la salle d’accouchement
jusqu’à l’accouchement, modalité de rupture de la poche des eaux : artificielle, spontanée,
prématurée, couleur du liquide amniotique, durée d’ouverture de la poche, résultat du pré-
lèvement vaginal de dépistage du streptocoque B, usage d’ocytocine, traitements utilisés
pendant le travail, professionnel pratiquant l’accouchement, durée des efforts expulsifs,
épisiotomie, état périnéal, mode de délivrance, geste effectués pour la délivrance, compli-
cations maternelles, hémorragie du post-partum, motif et période du transfert ;
- Les données néonatales : Apgar, poids, sexe, notion de risque infectieux du nouveau-né,
gestes de réanimations, transfert, le risque infectieux.
2.8 TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES STATISTIQUES :
Les variables quantitatives continues ont été décrites par les moyennes et les écart-types.
Les variables qualitatives l’ont été par les effectifs et pourcentages.
Nous avons utilisé le test T de Student comme test de comparaison pour les variables quanti-
tatives, et le test de Chi 2, pour les variables qualitatives.
Les différences ont été considérées comme significatives lorsque la valeur de la p-value était
inférieure à 0,05, ce qui correspondait à un risque d’erreur à 5%. Les analyses statistiques ont
été réalisées à l’aide du logiciel R2web et les données traitées sur Excel et Word.
9
III. RESULTATS
3.1 DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON
Figure 1 : Diagramme d’inclusion
Femmes suivies par la maison de naissance, avec un
accompagnement périnatal global sur l’année 2017
n1 = 89
Femmes ayant accouché à la ma-
ternité du GHM, avec un suivi péri-
natal standard, appariées aux
femmes de la MDN selon :
- leur parité,
- la catégorie d’âge,
- la catégorie de semaine gesta-
tionnelle,
- la catégorie d’IMC,
- et leurs facteurs de risques
n2 =46
Exclusion :
_ Transferts prépartum (n=11)
_ Termes prolongés, déclenche-
ments (n=23)
_ Accouchements à domicile (n=2)
_ Dossiers introuvables (n=2)
Exclusion :
Patientes de la MDN non appa-
riables aux patientes de la mater-
nité du GHM (n=5)
Femmes suivies par la MDN, en intention
de traiter en début de travail
n1 = 51
Femmes en intention de traiter en
début de travail par la MDN, appa-
riées aux patientes de la materni-
té du GHM.
N1 = 46
Femmes prises en charge par la ma-
ternité du GHM, appariées aux pa-
tientes de la MDN.
N2 = 46
10
La maison de naissance a suivi 89 femmes en intention de traiter sur l’année 2017, cependant
onze femmes ont été transférées en pré-partum pour raisons médicales (terme prolongé et dé-
clenchement, siège, toxémie, rupture de la poche des eaux >24h et déclenchement, mort fœtal
in utéro…) ; deux femmes ont accouché à domicile; deux dossiers étaient introuvables et 23
patientes exclues de l’étude pour terme prolongé. L’appariement n’a pas été possible pour
cinq patientes car aucune patiente de la maternité du GHM n’était comparable avec celles-ci.
Nous avons inclus 46 patientes de la MDN (soit 51.68% des patientes ayant bénéficié d’un
suivi global) auxquelles nous avons apparié 46 patientes ayant bénéficié d’un suivi classique.
Caractéristiques socio-démographiques
L’âge moyen des femmes est de 30,8ans, avec un âge minimal de 21 ans, et maximal de
38ans.
Le terme moyen est de 39+5
SA, avec un terme minimal à 38+6
SA et maximal à 40+6
SA.
Du fait de l’appariement des échantillons les patientes de la MDN et de la maternité du GHM
ne présentent pas de différences significatives en termes d’âge, de parité, d’âge gestationnel et
d’IMC.
Nous n’avons trouvé aucune différence statistiquement significative concernant la consomma-
tion de tabac (p-value à 0,783), les nationalités (avec une p-value à 0,103) et les types de pro-
fessions des patientes (p-value égale à 0,616). (Tableau I). Nos deux échantillons sont com-
parables.
11
Tableau I : Caractéristiques générales des échantillons étudiés
Caractéristiques Echantillon
« La Maison »
N1=46 (50%)
Echantillon « Ma-
ternité GHM »
N2=46 (50%)
P-
value
n (%) n man-
quants
n (%) n man-
quants
Age maternel, années n(%)
< 25ans
25à29ans
30 à34 ans
35 à 39 ans
2 (4,3)
12 (26,1)
24 (52,2)
8 (17,4)
2 (4,3)
12 (26,1)
24(52,2)
8 (17,4)
1(NS)
Parité, n (%)
Primipare
Multipare
- 2
- 3
- 4
24 (52,2)
22 (47,8%)
18 (39,1)
2 (4,3)
2 (4,3)
24 (52,2)
22 (47,8%)
18 (39,1)
2 (4,3)
2 (4,3)
1 (NS)
Age gestationnel, en SA n
(%)
38 – 38+6
39 – 39+6
40 - 40+6
9 (19,6)
15 (32,6)
22 (47,8)
9 (19,6)
15 (32,6)
22 (47,8)
1 (NS)
IMC, n (%)
Maigreur <18,5
Normal [≥18,5 ;<25]
Surpoids (≥25;<30)
2 (4,3)
42 (91,3)
2 (4,3)
2 (4,3)
42 (91,3)
2 (4,3)
1(NS)
Tabac, n (%)
Non
Oui
> 10cij
< 10cij
39 (97,5%)
1 (2,5%)
0
1 (100)
6
36 (83,7%)
7 (16,3%)
5 (71,4)
2 (28,6)
3 0,783 (NS)
Nationalité n (%)
Française
Europe
Asie
Afrique du Nord
41 (91,1)
4 (8,9)
0
0
1
40 (87)
1 (2,2)
3 (6,5)
2 (4,3)
0 0,078 (NS)
Profession femme n (%)
Cadre
Profession intermédiaire
Artisan, commerçante
Employée
Etudiante supérieur
Sans emploi
11 (25)
22 (50)
1 (2,3)
6 (13,6)
2 (4,5)
2 (4,5)
2
8 (17,8)
21 (46,7)
0
10 (22,2)
1 (2,2)
5 (11,1)
1 0,534 (NS)
Poids du nouveau-né, g, m
[minimum ; maximum]
3360
[2790;3890]
3335
[2600,4570]
0,724
Sexe nouveau-né n(%)
Féminin
Masculin
24 (53,3%)
21 (46,7)
1
21 (45,7)
25 (54,3)
0 0,601
n : nombre, NS : Non Significatif, m : moyenne
12
3.2 ISSUES OBSTETRICALES :
Tableau II : Issues d’accouchements
Paramètres Echantillon
« La Maison »
N1=46
Echantillon « Maternité
GHM »
N2=46
P-value
Issues n (%)
- VBE
- VBI
- VBI FO
- VBI VE
- Césarienne
44 (95,7)
2 (4,3)
1 (2,2)
1 (2,2)
0
39 (84,8)
7 (15,6)
5 (10,9)
2 (4,3)
0
0,192 (NS)
0,160 (NS)
0,150 (NS)
0,205 (NS)
1 (NS)
1 (NS)
n : nombre, VBE : voie basse eutocique, VBI FO : voie basse instrumentale forceps, VBI VE :
vois basse instrumentale ventouse, NS : non significative
Il n’existe aucune différence significative concernant les issues obstétricales entre les pa-
tientes de la MDN et celles de la maternité du GHM.
Cependant nous observons un nombre plus important de voie basse eutocique en MDN
(95,7% en MDN contre 84,9% à la maternité du GHM) (p= 0,160), et un nombre moins im-
portant de voie basse instrumentale aux forceps (2,2% versus 10,9% en maison de naissance)
(p=0,205).
Nous avons comparé les issues obstétricales en fonction de la parité, et nous ne retrouvons pas
de différences significatives entre nos deux échantillons (Figure 1,2). Le détail des valeurs est
disponible en annexe (voir Tableau VII de l’annexe page 39).
13
Figure 1 : Issues d’accouchements chez les primipares
On retrouve un pourcentage plus élevé de voie basse eutocique chez les primipares de la
MDN (95,8 % contre 75% dans l’échantillon en maternité), ainsi qu’un pourcentage plus
faible de forceps (4,2% contre 20,8% en maternité). Il n’y a cependant pas de différence signi-
ficative retrouvée (p = 0,118).
Figure 2 : Issues d’accouchements chez les multipares
Pour les multipares il n’y pas de différence significative entre un accouchement à la maison
de naissance ou à la maternité (p = 1).
96%
4%
Primipares à la MDN
VB
eutocique
VBI forceps
VBI
ventouse
Césarienne
75%
21%
4%
Primipares à la maternité du
GHM
VB eutocique
VBI forceps
VBI ventouse
Césarienne
95%
5%
Issues d'accouchement des
multipares à la MDN
VB
eutocique
VBI forceps
VBI
ventouse
Césarienne
95%
5%
Issues d'accouchement chez les
multipares à la maternité du
GHM
VB eutocique
VBI forceps
VBI Ventouse
Césarienne
14
3.3 MODALITES DU TRAVAIL :
Tableau III : Modalités du travail
Paramètres Echantillon
« La Maison »
N1=46
Echantillon
« Maternité
GHM »
N2=46
P-value
Bishop à l’entrée de la salle
d’accouchement, m (e.t)
Données manquantes
9 (1,97)
7
7,02 (2,48)
0
0,000*
Durée de prise en charge, h dé-
cimale, m
5,5
6,4
0,378
Mode analgésie, n(%)
- APD
- Aucune APD
- Opiacé
7 (15,2)
38 (82,6)
3 (6,5)
35 (76,1)
11 (23,9)
0
0,000*
0,000
0,000
0,240
Utilisation thérapeutiques, n(%)
- Aucune
- Antispasmodique
- Oxytocine
- ATB
32 (69,6)
3 (6,5)
5 (10,9)
10 (21,7)
24 (52,2)
2 (4,3)
19 (41,3)
9 (19,6)
0,135
1
0,002*
1
Rupture de la PDE, n(%)
- RPM
- RSM
- RAM
7 (15,2)
31 (67,4)
8 (17,4)
9 (19,6)
21(45,7)
16 (34,8)
0,089
0,783
0,058
0,097
Durée ouverture PDE, min
moyenne
Médiane
Min ; max
328,3
114
[2 ; 1876]
386,5
201
[1 ; 2820]
0,298
n : nombre, e.t : écart-type, m : moyenne, ATB : antibiotique, RPM : rupture prématurée des
membranes, RSM : rupture spontanée des membranes, RAM : rupture artificielle des mem-
branes, APD : analgésie péridurale, PDE : poche des eaux, h : heure
15
Concernant les patientes de la MDN : 7 (23,9%) ont été transférées à la maternité du GHM
pendant le travail, dont cinq pour demande d’APD, 2 pour stagnation de la dilatation.
Il existe une différence significative pour le bishop à l’entrée de la salle d’accouchement, nous
observons un bishop moyen à 9 en MDN, contre 7,02 à la maternité du GHM (p-value à 0).
Concernant le mode d’analgésie, une différence significative est aussi observée, marquée par
un pourcentage plus faible d’utilisation d’analgésie péridurale pour les patientes de la MDN
(15,2% contre 76,1% pour la maternité du GHM, p= 0). Deux patientes de la MDN utilisant
des opiacés ont eu un transfert pour une demande d’APD.
Concernant l’utilisation de thérapeutiques, les patientes de la MDN ont significativement
moins besoin d’oxytocine de synthèse que les patientes de la maternité du GHM (10,9%
contre 41,3%, p=0,002). Parmi les patientes qui ont bénéficié de l’accompagnement global : 2
patientes ont nécessité d’oxytocine de synthèse pour non progression de la présentation, et 3
après une pose d’analgésie péridurale.
Nous avons un résultat à la limite de la significativité concernant la RSM : 67,4% des pa-
tientes de la MDN ont rompu spontanément leur PDE contre 45,7% à la maternité du GHM
(p=0,058). Parmi les patientes avec des RAM de la MDN, 3 ont eu un transfert avec APD, et
5 ont accouché à la MDN.
Quant à la durée d’ouverture de la PDE, nous avons trouvé une médiane de 1h54 à la MDN et
de 3h31 à la maternité du GHM (p=0.298).
16
3.4 MODALITES D’ACCOUCHEMENT :
Tableau IV : Modalités d’accouchement
Paramètres
Echantillon
« La Maison »
N1=46
Echantillon
« Maternité
GHM »
N2=46
P-
value
Durée des EE, en min, m (e.t) 20,9 (14,1) 19,7 (15,3) 0,383
Personnes pratiquant l’accouchement n(%)
- Sage-femme seule
- Sage-femme + ESF
- Médecin
44 (95,7)
0
2 (4,3)
29 (63)
10 (21,7)
7 (15,2)
0 *
0,003
0,160
Etat périnéal n (%)
- Périnée intact
- Déchirure simple superficielle 1er
degré
- Déchirure simple du 2ème
degré
- Déchirure 3ème
degré
- Episiotomie
Episiotomie VBE
Episiotomie VBE primipare
14 (30,4)
23 (50)
6 (13)
1 (2,2)
2 (4,3)
2 (4,5)
1 (4,3)
9 (19,6)
7 (15,2)
18 (39,1)
3 (6,5)
11 (23,9)
6 (15,4)
5 (27,8)
0 *
0,336
0,001*
0,009*
0,609
0,017*
0,194
0,097
Type de délivrance n(%)
- APO
- Naturelle
7 (15,2)
39 (84,8)
44 (95,7)
2 (4,3)
0 *
Délivrance n(%)
Complète
Incomplète
45 (97,8)
1 (2,2)
40 (87)
6 (13)
0,116
Durée de délivrance en min, m (e.t) 22,4 (10,9) 9,2 (9) 0*
HPP n(%) 3 (6,5) 1 (2,2) 0,609
n : nombre, e.t : écart-type, EE : efforts expulsifs, HPP : hémorragie du post-partum, min :
minute, m : moyenne, APO : administration prophylactique d’ocytocine
Concernant les patientes de la MDN, quatre patientes ont été transférées en post-partum : une
pour un périnée complet non compliqué, une pour une hémorragie du post-partum avec révi-
17
sion utérine, une pour une délivrance naturelle incomplète sans hémorragie du post-partum, et
une dernière pour un contexte social particulier.
On retrouve une différence significative concernant la personne qui aide la patiente à
l’accouchement : en MDN dans 95,7% des cas c’est la sage-femme; alors qu’à la maternité
du GHM on retrouve la sage-femme seule dans 63% des cas, dans 21,7% elle est accompa-
gnée d’un étudiant.
Une différence significative est observée pour l’état périnéal (p=0), marqué par un
taux plus élevé de déchirures du premier degré en MDN (p=0,001), et un taux plus faible de
déchirures de deuxième (p=0,009) ainsi que d’épisiotomie en MDN (0,017).
Pour les patientes de la maternité du GHM, le médecin est intervenu sept fois, dont cinq pour
un forceps avec épisiotomie, et deux fois pour une ventouse avec une déchirure de 2ème
degré.
Pour les patientes suivies par les sages-femmes de la MDN, le médecin est intervenu deux
fois, pour une ventouse et un forceps qui ont causé une déchirure de 2ème
degré.
Les résultats périnéaux restent significatifs si l’on tient compte seulement des pratiques de
sages-femmes seules.
Vous trouverez plus de détails sur les états du périnée en annexe page 41, tableau IX.
Nous pouvons relever un pourcentage plus faible de pratique d’APO en MDN, et une
durée de la délivrance plus longue en MDN de manière significative.
Le taux d’hémorragie du post-partum n’était pas significativement différent (6,5% en
MDN contre 2,2% à la maternité du GHM, p=0,609).
18
3.5 ETATS NEONATAUX :
Tableau V : Issues néonatales
Paramètres Echantillon
« La Maison »
N1=46
Echantillon « Maternité
GHM »
N2=46
P-
value
Apgar <7, n(%)
- 1min
- 5min
- 10min
0
0
0
1 (2,2)
0
0
1
Geste réanimation n(%) 0 1 (2,2) 1
Transfert en néonatalo-
gie, n (%)
0 0 1
n : nombre
Concernant l’adaptation du nouveau-né nous n’avons pas retrouvé de différences significa-
tives pour l’Apgar, et la nécessité de geste de réanimation ou de transfert (p-value =1).
19
IV. DISCUSSION
4.1 CARACTERISTIQUES DE L’ETUDE
L’objectif de notre étude était d’étudier l’impact de l’accompagnement global sur les issues
obstétricales et les états néonataux. Les deux groupes de notre étude étaient des échantillons à
bas risque obstétrical. Notre étude impose d’être prudent dans l’interprétation des résultats qui
sont extrapolables seulement pour une population à bas risque obstétrical.
Le début de l’expérimentation de la maison de naissance de Grenoble ayant commencé en
2017, nous avons choisi de réaliser notre sélection sur une période limitée d’un an. De plus,
seule deux sages-femmes travaillent à la MDN, ce qui restreint le nombre de patientes bénéfi-
ciant de l’accompagnement global sur la période d’un an. En outre, cinq critères
d’appariement étaient à respecter afin d’avoir des échantillons comparables et limiter
l’incidence de certains paramètres susceptibles d’influencer des conséquences obstétricales et
néonatales. Nous avions donc 5,6 % des patientes de la MDN exclues dans l’incapacité d’être
appariées à celles de la maternité du GHM. Enfin, nous avions choisi de sélectionner les pa-
tientes en travail spontané entre 37 à 40+6
SA, afin de limiter les biais de confusion des risques
maternels et néonataux des termes prolongés (au-delà de 41SA) (33), de ce fait 24,7% des
patientes de la maternité du GHM ont été exclues. Au final, 51,7% des patientes de la MDN
ont été sélectionnées, avec 46 patientes dans chacun des échantillons. L’appariement des
échantillons permet d’augmenter la puissance de l’étude, cependant cette puissance dépend
aussi d’un effectif plus important qui est limité par nos conditions d’étude, ce qui limite le
caractère significatif de certains résultats.
Les femmes suivies par la maison de naissance ont une forte motivation pour une naissance
physiologique. Ces patientes ont donc fait le choix de l’accompagnement global afin de res-
20
pecter leurs attentes. Dans ce type de prise en charge physiologique certaines pratiques médi-
cales sont limitées : les femmes ne peuvent pas bénéficier d’APD, sauf si ces dernières sont
transférées et suivies par une autre équipe soignante qui n’a pas la même disponibilité que les
sages-femmes de l’accompagnement global du fait d’une prise en charge simultanée de plu-
sieurs patientes. Mais encore, l’usage de l’oxytocine de synthèse ne se fait pas en MDN, étant
donné le respect de la physiologie du travail, et l’absence de raison médicale qui nécessiterait
dans ce cas-là un transfert en salle de naissance standard. L’interprétation de l’usage de l’APD
et de l’oxytocine de synthèse devra donc être prudente.
Le caractère rétrospectif de l’étude a généré des biais par la perte d’informations, étant donné
que nous avons recueilli les données à l’aide des dossiers informatisés. Les informations n’ont
donc pas pu être vérifiées et certaines étaient manquantes. Une étude prospective nous aurait
permis d’avoir accès à des données permettant d’augmenter la précision de l’étude : comme
pour les données manquantes de notre étude, le nombre de professionnel de santé accompa-
gnant le travail et le temps de l’accompagnement pendant le travail.
Nous avons considéré la durée de prise en charge à partir de l’examen d’entrée en salle
d’accouchement jusqu’à la naissance de l’enfant, qui étaient les seules rubriques accessibles
par informatique. Cependant cette rubrique est soumise : à la subjectivité du professionnel de
santé dans l’appréciation de la durée du travail, et à des problèmes de traçabilité du dossier
informatique sources d’imprécisions. Ce qui ne permet pas d’avoir une réelle appréciation de
la durée du travail.
Aussi, certaines données comme le bishop à l’entrée, l’Apgar, la quantification des saigne-
ments sont complétées par des professionnels différents et donc soumises à leur subjectivité :
ces biais pourraient influencer les résultats de l’étude. Toutefois, en MDN seules deux sages-
21
femmes accompagnent les patientes, il y a donc moins de conséquences sur les résultats de la
MDN concernant la subjectivité du professionnel de santé.
L’appariement permet de limiter les biais de facteurs influençant certains paramètres obstétri-
caux ou néonataux de l’étude. Tout d’abord, les issues d’accouchement sont influencées par
nos cinq critères d’appariements. Nous savons que plus une femme est âgée plus elle a de
risque de césarienne ou de voie basse instrumentale (34), de même, plus le terme avance plus
ces risques augmentent (35,36). Aussi, une multipare ou une femme avec un faible IMC a
plus de chance d’accoucher eutociquement (37,38).
Les femmes sélectionnées de la MDN sont des femmes à bas risque selon les critères de
l’HAS au moment de la mise en travail. Le niveau de risques évolue pendant la grossesse et
l’accouchement, certaines patientes de la MDN ont été à risque pendant la grossesse avec
l’apparition d’une menace d’accouchement prématuré, et n’ont plus été à risque au moment
de la mise en travail spontané à terme. Nous avons donc sélectionné ces patientes et nous les
avons appariées aux patientes de la maternité du GHM ayant aussi fait une menace
d’accouchement prématuré (MAP) pendant la grossesse, afin que le travail ne soit pas in-
fluencé par la modification du col de l’épisode de MAP.
Par ailleurs, nous savons que l’âge maternel et l’IMC sont des facteurs de risques
d’hémorragies du post-partum. L’IMC, la parité ainsi que l’âge gestationnel ont une incidence
sur l’état périnéal (36,39,40). Aussi, la durée du travail peut dépendre de la parité et de l’IMC
(37). Enfin les issues néonatales peuvent dépendre de l’âge gestationnel (35). Nos cinq cri-
tères d’appariement ont donc une incidence sur plusieurs paramètres, et cet appariement nous
a permis de limiter les facteurs de confusions, et de mettre en évidence l’influence de
l’accompagnement global sur nos paramètres.
22
4.3 CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON
Du fait de l’appariement nous avons des groupes comparables concernant l’âge mater-
nel, la parité, l’âge gestationnel et l’IMC qui a été effectué à partir du groupe de la maison de
naissance :
Un peu plus de la moitié des patientes avaient entre 30-34ans (52,2%), avec un âge
moyen de 30,8ans. Ce qui était représentatif de l’âge moyen d’accouchement en France en
2017 (30,6ans)(41), avec aussi une majorité de femmes accouchant entre 30-34ans (6).
Les primipares constituaient 52,2% de nos échantillons, ce qui est plus important de la repré-
sentation de primipares en France puisque l’enquête périnatale de 2016 montrait 42% de pri-
mipare (6). Nous nous attendions à avoir une majorité de multipares intéressées par
l’accompagnement global avec un intérêt de vivre un accouchement différent du précédent,
mais on peut voir que les primipares sont autant intéressées.
Dans notre étude la majorité des patientes (47,8%) ont accouché entre 40 et 40SA et 6 jours,
alors qu’en France 25,5% des femmes accouchent à cette période. Nous avons ce résultat car
nous avons exclu les termes en-dessous de 37 SA et au-dessus de 40SA et 6jours.
L’IMC était majoritairement normal (91,3%), avec seulement 4,3% de surpoids, et pas
d’obésité. Ce qui n’est pas représentatif de la population générale française, en effet 20% des
femmes étaient en surpoids en 2016, et près de 12% avec une obésité. (6)
Concernant la consommation de tabac, bien qu’il n’existe pas de différence significa-
tive entre nos deux échantillons, on observe seulement 2,5% des femmes fumeuses parmi les
patientes en MDN contre 16,3% à la maternité du GHM. La population de la maison de nais-
sance n’était pas représentative de la population française, puisque 17% des femmes enceintes
fument au moins une cigarette par jour au troisième trimestre de la grossesse (6). Nous pou-
23
vons penser que les femmes de la MDN sont peut-être plus sensibilisées et attentives sur leur
santé que celles de la maternité du GHM du fait du moindre taux de fumeuse.
Malgré l’absence de différence significative entre les deux groupes, il y avait une grande ma-
jorité de patientes de nationalité française à la MDN (91,1%), avec aucunes patientes origi-
naires d’Asie ou d’Afrique du Nord. L’échantillon de la maternité du GHM était plus proche
de la population française avec une diversité de nationalité (6).
Les professions intermédiaires et de cadre étaient majoritairement représentées dans les deux
groupes, avec aucune différence significative. Ces deux groupes avaient des niveaux sociaux
plus élevés que dans la population française générale (6), et celui de la maternité du GHM
était plus proche de la population française.
L’échantillon de la MDN était majoritairement représenté par des patientes avec un haut ni-
veau socio-professionnel d’origine française. Ce sont des femmes sensibilisées sur leur santé,
marquées par une très faible consommation de tabac, et aucune obésité. Plus de la moitié des
patientes sont des primipares, nous pouvons penser que ces femmes, qui n’ont encore jamais
eu l’expérience d’un accouchement, ont un choix réfléchi sur le déroulement de leur grossesse
et de leur accouchement, et un choix éclairé sur l’accompagnement global et la naissance phy-
siologique.
4.3 ANALYSES DES RESULTATS
Objectif principal :
Notre objectif principal était de comparer les issues d’accouchements dans chacun des
groupes. L’accompagnement global ne semble pas influencer les issues obstétricales puisque
nous n’avons pas trouvé de résultats significatifs concernant les différents modes
d’accouchements entre les deux groupes (p=0,192). Aussi, si nous nous intéressons aux issues
obstétricales chez les primipares ou les multipares, nous ne trouvons pas non plus de diffé-
rences significatives (p=0,118 pour les primipares, p=1 pour les multipares).
24
Voies basses eutociques :
Malgré le caractère non significatif, nous avons trouvé un taux plus élevé de voie basse euto-
cique en MDN qu’à la maternité du GHM : 95,7% contre 84,8%. De même chez les primi-
pares : 96% en MDN contre 75% à la maternité du GHM.
Dans notre étude le fait de bénéficier d’un accompagnement global ne modifie donc pas
l’issue obstétricale, contrairement à ce qui peut être retrouvé dans la littérature. En effet, plu-
sieurs études montrent une augmentation significative de VBE avec l’accompagnement glo-
bal : Sandall et al (16) en 2016, ont fait des analyses de sous-groupes de modèles de soins
continus, assimilables à l’accompagnement global, et ont présenté des résultats significatifs
par rapport aux autres modèles de soins avec une augmentation de voie basse eutocique.
L’étude australienne de McLachlan en 2012 (22) comparant 1156 femmes avec un accompa-
gnement global contre 1158 avec un suivi standard à bas risques, retrouve une hausse signifi-
cative de voie basse spontanée eutocique, notamment chez les primipares. En Suède en 2011,
Gottvall et al. (18) vont dans le même sens pour les primipares et les multipares. Enfin l’étude
française de Gaudineau et al. en 2012 (14) comparent 316 patientes en MDN et 890 patientes
en SNT, et retrouvent aussi une augmentation significative de voie basse eutocique en MDN
avec un taux de 88,6% contre 82,8% dans une salle de naissance standard.
Néanmoins, the North Staffordshire en 2000 (42) n’a pas mis en évidence de différence signi-
ficative pour les différents modes d’accouchements des patientes ayant bénéficié
d’accompagnement global (p=0,15). Ceci peut être dut au fait qu’il y ait plus de sage-femme
dans l’équipe pour effectuer l’accompagnement global, et 5% des patientes ne connaissaient
pas leur sage-femme pendant le travail et l’accouchement.
L’absence de résultat significatif pour les VBE dans notre étude peut être due aux faibles ef-
fectifs de nos échantillons, ou encore au fait que les taux de VBE dans nos deux groupes
25
soient déjà élevés et supérieurs à celui de la population générale française, puisqu’il y en avait
67,7% en 2016 (6).
Voies basses instrumentales :
Comme dans la littérature nous ne retrouvons pas de différence significative pour les VBI
entre les deux groupes, même si ce taux est plus élevé à la maternité du GHM (4,3% contre
15,6%). En effet Sandall et al. (16) et The North Staffordshire (42) ne retrouvent pas non plus
de différence significative à propos des VBI, de même pour McLachlan et al. (22)à propos
des VBI VE. En revanche Gaudineau et al (14), Gottvall et al.(18) pour les multipares, ainsi
que McLachlan (22) pour les VBI FO, mettent en évidence une diminution significative dans
le groupe des patientes ayant bénéficié de l’accompagnement global.
Nos résultats diffèrent peut-être par les faibles effectifs de nos échantillons, car nous avons
tout de même moins de VBI en MDN qu’à la maternité du GHM. Ce faible taux de VBI en
MDN pourrait être expliqué par un recourt moins fréquent à l’analgésie péridurale (43,44),
qui permet une liberté de mouvements et de position à l’accouchement (45) favorisant l’effet
mécanique du mobile fœtal dans le bassin. Par ailleurs, les femmes de la MDN ont un soutien
continu durant l’accouchement, Hodnett et al (46) ont pu montrer que ceci diminuait de façon
significative le risque d’accouchement instrumental et augmentait les voies basses eutociques.
D’autre part, ils ont montré que dans une structure où l’usage de l’APD n’est pas accessible, il
y a plus d’accouchement voie basse spontané et moins de césarienne.
Césarienne :
Nous n’avons trouvé aucune césarienne dans les deux groupes. Ceci peut être dû au fait que
nous ayons deux échantillons de patientes à bas risques. Nous ne pouvons donc pas conclure
quant à l’effet du mode d’accompagnement sur ce paramètre, cependant la littérature a mis en
évidence une baisse du recourt à la césarienne (22) (18) (14)
26
Dans notre étude nous avons apparié les patientes en fonction de la parité, de l’âge maternel et
du bas risque obstétrical, qui sont des facteurs influençant l’issue obstétricale. Nous pouvons
nous demander si nos résultats diffèrent de la littérature du fait de nos appariements. Toute-
fois, McLachlan et al. et Godvall et al. ont aussi apparié les patientes en fonction de leur pari-
té, et ont tous deux trouvé une augmentation de VBE et une diminution de césarienne de fa-
çon significative. Pour les autres études, ils ne l’ont pas fait, mais aucune différence significa-
tive de parité entre leurs groupes n’est retrouvée. Leurs résultats ne sont donc pas influencés
par l’absence d’appariement. Aussi, aucun auteur n’a apparié ses groupes en fonction de l’âge
maternel, qui est un facteur qui influence le risque de césarienne quand il est élevé. Cepen-
dant presque aucun auteur n’a de différence significative pour l’âge maternel entre les deux
groupes, le seul à en avoir retrouve un âge significativement plus élevé chez les patientes avec
un accompagnement global, et montre tout de même une augmentation de VBE avec une di-
minution de césarienne pour ces patientes. Mais encore, tous les auteurs ont sélectionné des
patientes à bas risques afin de ne pas influencer leurs paramètres.
Objectifs secondaires :
Modalités de travail :
Dans notre étude, le Bishop moyen à l’entrée de la salle d’accouchement était de 9 en
MDN contre 7,02 à la maternité du GHM. Cette différence significative est en accord avec
Gaudineau et al (14), ce qui montre que l’accompagnement global prépare les patientes à une
meilleure gestion personnelle du début de travail, qui leur permet d’arriver à la MDN avec un
col plus favorable et plus avancé pour la suite de l’accompagnement.
Dans notre étude, les femmes qui ont bénéficié de l’accompagnement global ont signi-
ficativement moins besoin d’oxytocine de synthèse pendant le travail (10,9% contre 41,3%),
ce qui est en accord avec the North Staffordshire (42). Ceci est en cohérence avec le fait que
27
les patientes de la MDN sont mieux préparées pendant la grossesse au travail physiologique
sans analgésie péridurale et sans direction du travail. Elles arrivent avec un bishop plus élevé,
une dilatation plus favorable qui limite le risque de travail sous ocytocine (47)(48). Elles sont
encouragées et accompagnées en continu par leur sage-femme, déambulent, se mobilisent
sans analgésie péridurale, ce qui leur permet de maintenir une bonne dynamique utérine, et de
limiter l’usage d’oxytocine de synthèse qui sort du cadre de la physiologie. Si une patiente en
a besoin pour une raison médicale, elle doit être transférée et n’est donc plus suivie par la
sage-femme de la MDN. A la maternité du GHM les patientes ne veulent pas forcément un
travail physiologique et sont moins accompagnées. Elles souhaitent plus rapidement
l’analgésie péridurale qui modifie la dynamique utérine et amène un travail sous oxytocine
(43).
Pour ce qui est des moyens utilisés pour pallier à la douleur, nous n’avons pas retrouvé
de différence significative dans l’utilisation d’antispasmodique ou d’opiacés, nos résultats
concordent avec l’étude de Gottvall et al. (18) pour l’usage des opiacés.
Cependant, il aurait été intéressant de rechercher d’autres moyens non médicaux (bain, acu-
puncture, hypnose, positions...) qui agissent sur le travail (49,50), d’autant plus qu’en France
les méthodes non médicamenteuses sont de plus en plus utilisées (35% en 2016 (6)). Gottvall
et al. (18) ont identifié une moindre utilisation d’analgésie médicamenteuse lors d’un accom-
pagnement global, qui amenait vers un usage accru et significatif d’autres moyens thérapeu-
tiques pendant le travail (acupuncture…), de même que Gaudineau et al (14).
Concernant le taux d’utilisation d’APD dans notre étude, il est significativement
moindre en MDN qu’à la maternité du GHM : 15,2% contre 76,1%. Ceci rejoint les idées
mentionnées précédemment d’un souhait de travail et d’accouchement physiologiques chez
les patientes de la MDN, avec une préparation personnelle adaptée à chaque femme, et des
moyens non médicamenteux pour gérer ce travail sans APD. De plus, l’analgésie péridurale
28
ne peut pas se faire dans la MDN, les patientes doivent être transférées en SNT pour y avoir
accès, et sont ensuite suivies par une autre équipe. Ce qui peut diminuer son utilisation pour
ces patientes qui souhaitent continuer le travail avec leur sage-femme. D’autre part, le soutien
continu qu’on retrouve en MDN par une même sage-femme pendant le travail, permet une
moindre demande d’APD(46).
A la maternité du GHM, les femmes sont moins accompagnées, du fait de la gestion de plu-
sieurs patientes par une même sage-femme, et elles n’ont pas toujours accès aux moyens non
médicamenteux. Pendant le travail, les sages-femmes qui les suivent ne savent pas quelle pré-
paration elles ont eu pendant la grossesse, c’est aux patientes de se souvenir des outils vus
pendant la grossesse si cela a été le cas, ce qui peut être un frein dans un travail sans APD. La
littérature nous rejoint sur le moindre usage d’APD pour les femmes qui ont un accompagne-
ment global (14) (42), même lorsque l’APD peut être posée sans nécessité de transfert et que
le suivi est maintenu avec la même sage-femme (22).
Concernant la durée de prise en charge à partir de l’entrée en salle d’accouchement,
nous n’avons pas retrouvé de différence significative entre nos deux groupes (p=0,378). Nous
aurions pu penser que la durée de prise en charge des patientes de la MDN serait plus rapide
étant donné que la majorité des patientes n’avaient pas d’APD et pouvaient se mobiliser, ce
qui diminue significativement la durée de la première partie du travail (50). De plus, le sou-
tien continu pendant le travail diminue significativement la durée du travail (p=0.000025)
(46). Godvall et al.(18) ont apparié les patientes en fonction de la parité, et ont trouvé une
diminution significative de la durée du travail pour les patientes avec un accompagnement
global quand il était supérieur à 12heures.
Dans notre étude nous n’avons pas souligné de différence significative pour le mode et
la durée de rupture de la poche des eaux (p=0,089 et p=0,587), cependant nous avons tout de
29
même observé un taux augmenté de RSM à la MDN, à la limite de la significativité
(p=0,058) : 67,4% contre 45,7%. Et de manière non significatif une diminution de RAM en
MDN(0,097): 17,4% contre 34,8% à la maternité du GHM. Ceci rejoint l’idée qu’en MDN le
travail des patientes est physiologique, sans analgésie péridurale, la dynamique utérine est
suffisante, la RAM n’est pas utile pour faire avancer le travail, la RSM est de principe. De
plus, si la RAM est précoce elle peut être iatrogène sur l’issue néonatale. Aussi, les patientes
de la MDN n’ont pas d’APD, et si l’on fait une RAM, la gestion du travail serait plus difficile
car l’intensité des contractions utérines est plus forte. A la maternité du GHM, il y a plus de
patientes sous APD et la RAM est souvent utile pour garder la dynamique utérine, c’est pour
cela que l’on retrouve un taux plus élevé. La médiane de durée d’ouverture de la poche des
eaux est plus faible à la MDN qu’à la maternité du GHM (1h54 contre 3h21).
Modalités d’accouchement :
La durée d’efforts expulsifs était globalement la même dans les deux groupes, sans
différence significative. Nous pouvons donc penser que la liberté de position, l’absence
d’analgésie péridurale et la sage-femme de l’accompagnement global qui a préalablement
préparé la femme aux efforts expulsifs n’a pas influencé cette étape de travail.
Dans notre étude les patientes ayant bénéficié de l’accompagnement global avec les
sages-femmes de la MDN avaient un état périnéal marqué de façon significative par une aug-
mentation de déchirure du 1er
degré (p=0,001), et moins de déchirures du 2ème
degré
(p=0,009). Gaudineau et al.(14) n’ont cependant pas retrouvé de différences significatives
selon le type d’accompagnement, car ces auteurs ont évalué ces deux paramètres en un seul,
alors que dans notre étude nous avons évalué séparément les déchirures de 1er
et de 2ème
de-
gré. Pour ce qui est des déchirures du 3ème
degré, il n’y avait pas de différence significative
entre nos deux groupes (p=0,609). Ceci est en accord avec les résultats de McLachlan et al.
30
(22). Nous avions imaginé que le type de déchirure pouvait être dû à la personne ayant prati-
qué l’accouchement, cependant les résultats sont encore significatifs quand nous excluons les
étudiants et les médecins, et que la sage-femme est la seule à aider la patiente à
l’accouchement. Par ailleurs, nous avons souligné que certaines études (14,18) montraient un
usage accru de moyens thérapeutiques non médicamenteux pour la gestion de la douleur avec
un accompagnement global, comme l’utilisation de bains. A la maison de naissance de Gre-
noble les patientes peuvent accoucher dans le bain, et nous pouvons penser que cet usage a un
effet protecteur sur les déchirures de 2ème
degré. Cependant Lewis et al. (51) ont plutôt montré
l’impact de ces accouchements sur le périnée avec une augmentation de périnée intact, sans
avoir de conséquences sur les déchirures de 2ème
degré. Nous ne pouvons pas conclure quant à
l’accompagnement et l’accouchement dans le bain sur l’effet périnéal. D’autre part, nous
avons vu que les patientes qui bénéficiaient de l’accompagnement global avaient moins re-
cours à l’analgésie péridurale, et pouvaient accoucher avec une liberté de mouvements et de
positions, nous pouvons penser qu’une position plus physiologique peut avoir un impact sur le
type de déchirure. Toutefois, Gupta et al. (45) montrent une augmentation significative de
déchirure de 2ème
degré pour les patientes sans analgésie péridurale dans une position autre
que couchée. Dans notre étude nous ne connaissons pas les positions des patientes, néanmoins
si l’on compare le type de déchirure pour les patientes qui ont accouché sans APD, nous re-
trouvons de manière significative un taux moins élevé de déchirures de 2ème
degré pour celles
qui ont bénéficié de l’accompagnement global (p=0,005) (10,3% contre 54,5%). Nous pou-
vons donc penser que l’accompagnement global a un effet protecteur sur les déchirures de
2ème
degré pour les patientes avec ou sans APD.
Aussi, notre étude nous permet de voir que l’accompagnement global réduit de manière signi-
ficatif le taux d’épisiotomie (p=0,017) : 4,3% en MDN contre 23,9% à la maternité du GHM.
Ce qui rejoint les constatations faites par Gaudineau et al. (14), McLachan et al.(22), et Gott-
31
vall et al. (18). Nous pouvons conclure à l’effet protecteur de l’accompagnement global sur ce
paramètre, bien que les recommandations actuelles en France soit en faveur d’une diminution
générale de la pratique de l’épisiotomie(52).
Pour être plus précis dans nos résultats il aurait été intéressant de connaitre les positions des
patientes à l’accouchement, afin d’évaluer l’impact sur l’état périnéal dans les deux groupes.
Pour ce qui est de l’administration prophylactique d’ocytocine (APO) à la naissance,
nous avons observé une utilisation significativement diminuée en MDN, malgré les recom-
mandations françaises (53) en faveur de son utilisation dans la prévention de l’hémorragie du
post-partum. Ceci rejoint l’idée que les patientes de la MDN souhaitent un accouchement
physiologique, sans interventions, sans médication en refusant l’APO. Pour autant, il n’a pas
eu de complications hémorragiques significativement augmentées en MDN (p=0,609).
Nous avons tout de même observé une durée augmentée de la délivrance, du fait de l’absence
de l’APO, avec une moyenne de 22,4min en MDN et un taux d’hémorragie de la délivrance
augmenté par rapport à celui en France (1,8%). Cependant nous ne pouvons pas mettre en
cause l’absence d’APO pour les HPP des patientes de la MDN, étant donné que deux pa-
tientes de la MDN sur les trois HPP ont été transférées pendant le travail pour une pose
d’APD et ont reçu l’APO à l’accouchement. Les faibles effectifs de nos échantillons nous
limitent tout de même à l’interprétation du risque hémorragique.
Dans la littérature, les femmes bénéficiant d’un accompagnement global n’ont pas d’HPP
significativement augmentées (14,18,22), cependant l’usage de l’APO dans ces études n’est
pas mentionné, nous ne pouvons pas conclure quant à l’usage de l’APO. Les auteurs n’ont pas
apparié les patientes en fonction de l’âge maternel qui est un facteur de risque hémorragique
quand celui-ci est élevé, cependant les âges maternels n’étaient pas significativement diffé-
rents entre leurs deux groupes, seul Gottvall et al. ont trouvé un âge maternel significative-
32
ment plus élevé chez les femmes ayant l’accompagnement global, sans que cela ait un impact
significatif sur les saignements.
Etats néonataux :
Dans notre étude, les taux d’issues néonatales défavorables n’étaient pas significativement
différents entre nos deux groupes : Les taux de score d’Apgar inférieur à 7, la nécessité de
geste de réanimation et de transfert n’étaient pas significativement différents entre nos deux
groupes. Notre étude ne peut donc pas conclure quant à l’effet du mode d’accompagnement
pendant la grossesse et l’accouchement sur les états néonataux. De même pour certaines litté-
rature (14,18,22) qui ont les mêmes mesures de précautions afin de limiter les risques fœtaux :
sélection de femmes à bas risques au préalable, présence de matériel médical supplémentaire,
transfert avec une courte distance entre la structure de soins global et de soins standard.
Il aurait été intéressant de rechercher les résultats du pH artériel et la présence d’anomalies
d’enregistrement du rythme cardiaque fœtal, en effet certaines études mettent en évidence des
différences significatives de pH artériel plus favorable pour les nouveau-nés de femmes sui-
vies en MDN (14), ou signalent des nouveau-nés ayant subi moins de stress pendant le travail
et l’accouchement (18).
33
4.4 AXES D’AMELIORATIONS
Au-delà des conséquences maternelles et fœtales pendant le travail et l’accouchement,
il est important de réfléchir aux souhaits et à la satisfaction des patientes, parce qu’il existe
une demande de femmes souhaitant accoucher dans des conditions moins médicalisées et plus
intimistes en France. Certaines études soulignent l’opinion des patientes accompagnées globa-
lement par une même sage-femme pendant la grossesse et l’accouchement : Mc Court et al.
(26) et McLachlan et al. (28) ont montré que ces patientes étaient plus satisfaites de leur tra-
vail et de leur accouchement, qu’elles étaient plus préparées à faire face physiquement et
émotionnellement au travail, qu’elles présentaient moins d’anxiété et un sentiment de con-
trôle pendant le travail plus important par rapport aux femmes avec un suivi standard.
Pour notre étude, il aurait été intéressant d’évaluer le point de vu des patientes à propos de
leur prise en charge, de leur accompagnement pendant la grossesse et l’accouchement.
Nous avons fait le choix d’évaluer l’impact de l’accompagnement global à partir des
femmes suivies par des sages-femmes dans une maison de naissance intrahospitalière. Toute-
fois il serait intéressant de comparer cet impact auprès des patientes suivies globalement par
des sages-femmes en plateau technique avec un travail et un accouchement dans un environ-
nement moins intimiste et un décor médicalisé ou en maison de naissance extrahospitalière.
Cela pourrait donc faire l’objet d’une nouvelle étude.
Pour finir, nous avions majoritairement comparé nos résultats aux études étrangères où
leur politique et leur culture influencent leurs systèmes de soins qui diffèrent du système fran-
çais. Il serait donc intéressant de faire ce même type d’étude en réunissant les résultats de
chaque maison de naissance intra hospitalière française participant à l’expérimentation.
34
V. CONCLUSION
Notre étude ne permet pas de conclure quant à l’impact de l’accompagnement global
par une sage-femme sur les différentes issues obstétricales. Bien que ce ne soit pas significa-
tif, on notait tout de même que le taux d’accouchement instrumental était moins élevé chez les
patientes accompagnées par leur sage-femme pendant le travail, et qu’il y avait plus de voies
basses eutociques pour ces patientes ayant bénéficié d’accompagnement global.
Les résultats des études menées sur le même thème sont variés, nombreux sont ceux qui ont
mis en avant une augmentation de voie basse eutocique, et une diminution de césarienne. Nos
résultats ne s’accordent pas avec la majorité des études, cependant les faibles effectifs de nos
échantillons ont probablement une incidence sur la significativité de certains résultats. De
plus, nous avons apparié les patientes des deux groupes en fonction de cinq critères : âge ma-
ternel, âge gestationnel, parité, IMC et facteurs de risques. Cet appariement nous a permis de
limiter les facteurs influençant nos paramètres, et d’augmenter la puissance de notre étude.
Cependant, la puissance de notre étude dépend aussi d’un effectif plus important de patientes.
Aussi, notre étude a décrit que les patientes bénéficiant d’accompagnement global par
une même sage-femme étaient mieux préparées à la gestion personnel du travail physiolo-
gique, en découlait un bishop plus favorable au début de la prise en charge, moins de de-
mande d’analgésie péridurale et donc moins de nécessité de travail sous oxytocine de syn-
thèse.
En outre, à l’accouchement ces patientes suivies globalement ont plus de déchirures de 1er
degré mais moins de déchirures du 2ème
degré et d’épisiotomies. La littérature nous rejoint
pour le facteur protecteur de l’accompagnement global sur le geste d’épisiotomie.
Enfin, notre étude a pu démontrer qu’il n’existait pas de risques maternels ou fœtaux augmen-
tés avec une prise en charge globale.
35
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Issue 5. Art. No.: CD002006
46. Hodnett E, Gates S, Hofmeyr G, Sakala C. Continuous support for women during
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47. Kauffman E, Souter V., Katon J., Sitcov K. Cervical Dilation on Admission in Term
Spontaneous Labor and Maternal and Newborn Outcomes. mars 2016;127(3):481‑8.
48. Mikolajczyk RT, Zhang J, Grewal J, Chan LC, Petersen A, Gross MM. Early versus late
admission to labor affects labor progression and risk of cesarean section in nulliparous
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2009.
50. Lawrence A, Lewis L, Hofmeyr G, Styles C. Maternal positions and mobility during first
stage labour (Review Cochrane). 2013;(CD003934).
51. Lewis L, Hauck Y., Butt J, Hornbuckle J. Obstetric and neonatal outcomes for women
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2016): A retrospective audit of clinical outcomes. Aust N Z J Obstet Gynaecol. 2018;1‑9.
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28 avr 2018]. Disponible sur: http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/PURPC_14.HTM
53. CNGOF. Recommandations pour la pratique médicale. Hémorragies du post-partum im-
médiat [Internet]. 2004 [cité 28 avr 2018]. Disponible sur:
http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/PURPC_12.HTM
39
VII. ANNEXES
Tableau VI : Caractéristiques paternelles
Caractéristiques Echantillon
« La Maison »
N1=46 (50%)
Echantillon « Maternité
GHM »
N2=46 (50%)
P-
value
n (%) n man-
quant
n (%) n manquant
Profession paternel
Sans emploi
Employé
Artisan
Ouvrier
Prof intermédiaire
Cadre sup
Etudiant sup
1 (3,6)
4 (14,3)
4 (14,3)
3 (10,7)
12 (42,9)
4 (14,3)
0 (0)
17
1 (3,4)
4 (13,8)
1 (3,4)
2 (6,9)
12 (41,4)
9 (31)
0 (0)
18 0,563 (NS)
Tableau VII : Issues d’accouchements par parité
Paramètres Echantillon
« La Maison »
N1=46
Echantillon « Mater-
nité GHM »
N2=46
P-value
Issues Primipares n (%)
- VBE
- VBI (FO+VE)
- VBI FO
- VBI VE
- Césarienne
23 (95,8)
1 (4,2)
1 (4,2)
0
0
18 (75)
6 (25)
5 (20,8)
1 (4,2)
0
0,118 (NS)
0,102
0,102
0,190
1
1
Issues Multipares n (%)
- VBE
- VBI FO
- VBI VE
- Césarienne
21 (95,5)
0
1 (4,5)
0
21 (95,5)
0
1 (4,5)
0
1 (NS)
40
Tableau VIII : Risque infectieux
Paramètres Echantillon
« La Maison »
N1=46
Echantillon « Mater-
nité GHM »
N2=46
P-value
Durée ouverture PDE n(%)
- > 12h
- > 18h
8 (15,2)
4 (8,7)
7 (17,4)
3 (6,5)
1
Couleur LA n(%)
- LAC
- LAT
- LAM
- LA rosé
38 (82,6)
5 (10,9)
1 (2,2)
(4,3)
42 (91,3)
4 (8,7)
0
0
0,346
PV n (%)
- Strep B +
- Inconnu
- Gramm + positif
- Température mat
5 (10,9)
0
0
0
6 (13)
1 (2,2)
1 (2,2)
2 (4,3)
1
1
1
0,475
41
Tableau IX : Délivrance et état périnéal
Paramètres Echantillon
« La Maison »
N1=46
Echantillon « Maternité
GHM »
N2=46
P-value
Acte de délivrance
- Aucun
- DARU
- RU
43 (93,5)
0
3 (6,5)
40 (87)
4 (8,7)
2 (4,3)
0,116
Etat périnéal n (%)
- Périnée intact
SF seule
Médecin
Avec APD
Sans APD
- Déchirure simple superficielle
1er
degré
SF seule
Médecin
Avec APD
Sans APD
- Déchirure simple du 2ème
degré
SF seule
Médecin
Avec APD
Sans APD
- Déchirure 3ème
degré
SF seule
Médecin
Avec APD
Sans APD
- Episiotomie
SF seule
Médecin
Avec APD
Sans APD
14 (30,4)
14 (31,8)
0
2 (28,6)
12 (30,8)
23 (50)
23 (52,3)
0
2 (28,6)
21 (53,8)
6 (13)
4(9,1)
2 (100)
2 (28,6)
4 (10,3)
1 (2,2)
1 (2,3)
0
0
0
2 (4,3)
2 (4,5)
0
1 (14,3)
1(2,6)
9 (19,6)
9 (31)
0
7 (20)
2 (18,2)
7 (15,2)
4(13,8)
0
4 (11,4)
3 (27,3)
18 (39,1)
10 (34,5)
2 (28,6)
12 (34,3)
6 (54,5)
3 (6,5)
3 (10,3)
0
3 (8,6)
1 (2,6)
11 (23,9)
5 (17,2)
5 (71,4)
11 (31,4)
0
0 *
0,336
1
1
0,659
0,001*
0,002*
0,554
0,224
0,009*
0,017*
1
0,005*
0,609
0,338
1
1
0,017*
0,163
0,324
0,647
1
RESUME
Introduction : L’accompagnement global est un suivi personnalisé pendant la gros-
sesse, l’accouchement, ainsi que la période post-natale par une seule sage-femme. Cette étude
compare les issues d’accouchement, les modalités du travail et les états néonataux des pa-
tientes ayant bénéficié de l’accompagnement global versus celles ayant bénéficié d’un suivi
standard pendant la grossesse et l’accouchement.
Matériel et Méthode : Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective à la maison de
naissance et au groupe hospitalier mutualiste de Grenoble entre le 1er
Janvier et le 31 Dé-
cembre 2017. Deux groupes de 46 patientes ont été constitués: celui des femmes bénéficiant
de l’accompagnement global à la maison de naissance de Grenoble et celui des femmes béné-
ficiant d’un suivi classique accouchant à la clinique mutualiste. Les deux groupes ont
été appariés en fonction de l’âge maternel, la parité, l’âge gestationnel à l’accouchement,
l’indice de masse corporel et le faible niveau de risques.
Résultats : Il n’y a pas de différence statistiquement significative entre les deux
groupes concernant les issues obstétricales et les états néonataux. On note cependant, qu’avec
un accompagnement global les femmes sont préparées au travail physiologique, elles ont un
bishop plus favorable à l’entrée, demandent moins l’analgésie péridurale, en découle une
moindre nécessité de travail sous oxytocine de synthèse. Elles ont plus de déchirures de 1er
degré mais moins de déchirures du 2ème
degré et d’épisiotomies.
Conclusion : Les résultats obtenus n’étaient pas en accord avec la majorité de la litté-
rature, cela pouvant s’expliquer par des critères d’appariements impliquant une nécessité
d’effectifs plus grands. Cette étude montre qu’il n’y a aucun risque maternel et fœtal avec une
prise en charge globale.
Mots clefs : Accompagnement global, maison de naissance, issues obstétricales, tra-
vail, états néonataux
SUMMARY
Objective : Caseload midwifery care refers to one-to-one personalized care by a single mid-
wife during the antenatal, intrapartum and postpartum periods. This study compares childbirth
outcomes, labor characteristics and neonatal outcomes of patients who received caseload
midwifery care versus standard care during pregnancy and childbirth.
Methods and Materials: This is a retrospective cohort study conducted at Grenoble birth
center and Groupe Mutualiste hospital in Grenoble between January 1st and December 31
st,
2017. Two 46-patient groups were compared: women receiving caseload midwifery care at
Grenoble birth center and women receiving standard-care from Groupe Mutualiste hospital.
Two groups were pair as a function of maternal’ ages, parity, body mass index, week of
gestation, low risks.
Results: There were no significant differences between the two groups regarding childbirth
and neonatal outcomes. However we notice that with the caseload midwifery care, women are
prepare to physiological labor: bishop is more favourable on admission, women request less
epidural analgesia that results less labor using oxytocin. As far as perineal status is concerned,
first-degree perineal tear was significantly higher and 2nd degree perineal tear and episiotomy
were significantly lower in the caseload midwifery group than in the standard care group.
Conclusion: The results disagree with the literature, which can be explained by pairing criteria
which involve larger sample size. No increase in adverse maternal and fetal outcomes were
demonstrated in the caseload midwifery group
Key words: Caseload midwifery, one-to-one, birth center, childbirth and neonatal outcomes,
labor