cache.media.education.gouv.frcache.media.education.gouv.fr/file/Mediatheque/68/5/... · Web viewLa capacité des candidats à exploiter le numérique étant évaluée, le jury leur

RAPPORT DE JURY CAFIPEMF session 2019 – Académie de la GUYANE

RAPPORT DE JURY CAFIPEMF

-SESSION 2019-

ACADEMIE DE LA GUYANE

1


PREAMBULE

Au-delà d’une reprise des textes officiels orientant l’organisation de cette certification, ce rapport de jury se veut être une synthèse des remarques et une aide aux candidats qui souhaitent poursuivre une évolution de carrière et s’appuyer sur

des orientations pour préparer cette épreuve.

L’Académie de la Guyane a un grand besoin de formateurs qualifiés qui ont besoin d’être accompagnés et formés afin d’offrir le meilleur au suivi et à l’accompagnement des PES, des contractuels et aux enseignants débutants.

De ce fait, une fois la vérification des conditions requises, il est important de souligner que les candidats se présentant à cette certification sont souvent jeunes dans le métier ou riches d’expériences diverses vécues sur d’autres territoires. Cette

hétérogénéité oblige à une personnalisation des parcours pour la montée en compétences de chaque candidat qui doit garder confiance en son projet et accepter les nombreuses remises en question inhérentes à la passation de cette

certification.

Il conviendra de remercier chacun des acteurs mobilisés par cette certification : les personnels administratifs de la Division Examens et Concours, les membres des jurys et les participants à la formation que sont notamment les Inspecteurs de

l’Education Nationale en charge d’une Circonscription, les Conseillers Pédagogiques et les formateurs de l’ESPE, notamment ceux du MASTER FFAP PIF que les candidats ont pu rejoindre cette année.

Pour le Président du jury

La vice-présidente

Corinne GALLE

IEN A à la DAASEN

2


Académie de Guyane

PRESENTATION DE LA FORMATION

La spécificité géographique de la Guyane oriente cette organisation sur deux sites : Cayenne et Saint Laurent du Maroni. Chacun aurait dû recevoir 12h00 de formation soit pour les épreuves d’admissibilité, soit pour celles d’admission. La formation universitaire proposée s’est aussi vécue sur les deux sites, quelquefois en visioconférence ou sur formation à distance M@gistere.

Thèmes traités

Pour l’Admissibilité :

a) concevoir le rapport d’activité et préparer sa présentation ;b) développer des compétences de formateur en appui sur le référentiel ;c) préparer un entretien avec le jury.

Pour l’Admission :

a) développer une posture de formateur,

b) analyser une séance pédagogique ou préparer une action de formation ;

c) conduire un entretien ;

d) rédiger un mémoire professionnel en appui sur une démarche universitaire et soutenir ce mémoire.

En appui sur les textes, les candidats ont bénéficié d’un accompagnement en circonscriptions notamment, pour l’admissibilité, par des accès à diverses ressources, par des visites de classe suivies de temps d’échanges de pratiques et, pour les candidats préparant l’admission, par un suivi d’un fonctionnaire stagiaire ou en préparant une action de formation avec un conseiller pédagogique référent.

3


REGARDS SUR QUELQUES STATISTIQUES

L’admissibilité

De l’inscription à l’épreuve :

33 inscrits – 7 désistements – 26 présents, soit 78,78% par rapport aux inscrits

Candidats admissibles : 17/26, soit 65,38%

Commentaires : Une enquête a été menée quant aux désistements ; les candidats évoquent majoritairement des raisons personnelles.

L’on peut se féliciter d’une hausse de 18,51%

Répartitions Hommes/femmes

Présents : 78% Femmes – 22% Hommes

Admis : 82,35% Femmes- 17,65% Hommes

18%

82%

Admissibilté et répartition Hommes/Femmes

HommesFemmes

4


Ce qui représente par rapport aux femmes et hommes présents

3/4 pour les hommes donc 75% et

14/22 pour les femmes soit 63,63%

Commentaire : Ce résultat serait à croiser avec l’origine des situations professionnelles ; en effet, les candidats admissibles masculins étaient souvent des faisant fonction Conseillers Pédagogiques.

Poids du CAFIPEMF déjà vécu

Première présentation Seconde présentation Troisième Présentation

21 5 0

80,77% 19,23% 0%

66,66% ADMISSIBLES 60% ADMISSIBLES 100% ADMISSIBLES

Commentaires : cette première analyse (elle sera à confronter avec les résultats des années futures) indiquerait que s’engager sur cette certification, c’est accepter le début d’un processus quant à un changement de posture.

5


Poids du choix des options

8%4%

4%4%

81%

Inscrits Admissibilité par option

EPSMaternelleLCRLVEGénéraliste

Commentaires : L’on constate une dominante : l’inscription pour le CAFIPEMF généraliste suivie de l’enseignement en EPS.

6


12%6%

6%

76%

Admis Admissibilité par option

EPSMaternelleLCRLVEGénéraliste

Commentaires : Les résultats démontrent les difficultés de l’épreuve : place de cette option sur la phase d’admissibilité.

Que demande-t-on : des connaissances théoriques, didactiques spécifiques ? Quel équilibre entre l’option et la posture de formateur ?

Le jury a rencontré des candidats fragiles sur les instructions officielles, sur les mises en œuvre pédagogiques et faisant montre d’énormes confusions didactiques. Aucun admissible pour l’option maternelle : trop de confusions ou d’approximations.

L’admission

De l’inscription à l’épreuve :

19 inscrits – 3 reports – 16 présents soit 84,21% par rapport aux inscrits

Commentaires : un résultat honorable en appui sur le regard porté, chez le candidat, quant au processus de changement de posture avancé et assez solide pour atteindre assez rapidement l’expertise.

Les candidats expliquent leur report sur des raisons professionnelles : temps de rédaction du mémoire, notamment. Il est à noter le poids de la formation puisque nous avons une évolution positive de 30,64%

7


Répartition des candidats présents par circonscription :

6%

19%

25%13%

6%

13%

13%

6%

Présents par circonscription

Cayenne 1Cayenne 2Matoury RémireMatoury OyapockKourou 1Kourou 2SLM 1ASH

8


Répartition des admis par circonscription :

13%

38%

13%

13%

13%

13%

Admis par circonscription

Cayenne 1Cayenne 2Matoury RémireMatoury OyapockKourou 1Kourou 2SLM 1ASH

Répartition du choix des épreuves professionnelles pour les présents

Analyse de pratique Action de formation

14 2

87,5% 12,5%

9


Répartition du choix des épreuves professionnelles pour les admis

Analyse de pratique Action de formation

7 1

87,5% 12,5%

Commentaires : au-delà de la comparaison présents/admis, il convient de relativiser quant aux résultats par choix de pratique professionnelle : l’analyse de pratique représente 87 ,5% d’évolution et l’action de formation affiche 12,5%.

Ce résultat permet un début de réflexion pour les candidats : que choisir pour la passation de l’épreuve? Quelles possibilités et facilités de formation et d’accompagnement ?

10


Répartition des options pour les présents : GEN : 11- EPS : 2- NUM: 2 – LVE : 1

13%

6%

13%

69%

Répartition des inscrits par option

EPSLVENumériqueMaternelleGénéraliste

Répartition des options pour les admis : GEN : 4 – EPS : 1 – NUM: 2 – LVE : 1

13%

13%

25%

50%

Répartition des admis par option

EPSLVENumériqueMaternelleGénéraliste

Commentaires : l’on en retient donc : 11


36,4% des candidats inscrits en « généraliste » ont réussi l’épreuve ; Tous les candidats inscrits sur l’option « enseignement et numérique » ont réussi l’épreuve ;

Croisement : épreuve professionnelle et option pour les présents

EPS LVE

Numérique

Maternelle

Généra

liste

0

2

4

6

8

10

12

ANALYSE DE PRATIQUEACTION DE FOR-MATIONS

12


Croisement : épreuve professionnelle et option pour les admis

EPS LVE

Numérique

Matern

elle

Généra

liste

00.5

11.5

22.5

33.5

44.5

ANALYSE DE PRATIQUEACTION DE FOR-MATION

Commentaires : au-delà des analyses déjà effectuées, l’on devine, pour cette année, la prédominance du binôme analyse de pratique/généraliste. Il conviendrait maintenant de faire référence aux situations professionnelles des candidats

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Répartition des options par circonscription

Cayen

ne 1

Cayen

ne 2

Matoury

Rémire

Matoury

Oyapock

Kourou 1

Kourou 2

SLM 1 ASH

00.5

11.5

22.5

33.5

44.5

LVEMaternelle NumériqueEPSGénéraliste

14


Cayen

ne 1

Cayen

ne 2

Matoury

Rémire

Matoury

Oyapock

Kourou 1

Kourou 2

SLM 1 ASH

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

LVEMaternelle NumériqueEPSGénéraliste

Situation professionnelle des candidats présents

50%

25%

6%

13%

6%

Adjoint matAdjoint élémCPC FFCOORD REPENS SPEDirecteur

15


Situation professionnelle des candidats admis : adj elem : 4 – CPC FF : 4

50%50%

Adjoint matAdjoint élémCPC FFCOORD REPENS SPEDirecteur

Croisement : situation professionnelle, épreuve pratique et options : pour les présents

ANALYSE DE PRATIQUE ACTION DE FORMATIONGEN LVE EPS NUM MAT GEN LVE EPS NUM MAT

Adj matAdj élem 6 1 1CPC FF 1 2 1Coord REP 1Ens spé 2Directeur 1

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Pour les admis

ANALYSE DE PRATIQUE ACTION DE FORMATIONGEN LVE EPS NUM MAT GEN LVE EPS NUM MAT

Adj matAdj élem 3 1CPC FF 1 2 1Coord REPEns spéDirecteur

Commentaires : cette suite d’informations appuie les analyses déjà évoquées.

L’épreuve d’ADMISSIBILITE

L’épreuve d’admissibilité du CAFIPEMF vise à identifier chez les candidats, à travers leur parcours, les pré-requis nécessaires à la fonction de maître formateur. Pour cela, le jury s’appuie sur le rapport d’activité, le(s) rapport(s) d’inspection et la soutenance.

Le rapport d’activité.

C’est le premier contact avec le jury. Il doit permettre au candidat de transmettre les informations qu’il a choisies de présenter et ce, dans les meilleures conditions.

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Les meilleurs candidats ont soigné la forme. La page de garde présentait clairement l’identité du candidat ainsi que l’intitulé de l’épreuve et l’année. Les règles de l’expression écrite (syntaxe, grammaire, orthographe, typographie) étaient manifestement connues et respectées. Un sommaire présentait le contenu du document et les pages étaient numérotées. L’ensemble étant relié.

De fait, le soin apporté au rapport par les meilleurs candidats a permis au jury d’accéder aux informations dans des conditions confortables de lecture, sans être attiré par des fautes d’expression écrites, notamment typographiques ou gêné par l’organisation générale du rapport.

A contrario certains candidats ont pu présenter un rapport qui n’était pas digne de la fonction de formateur. Le rapport est un exercice de communication écrite, le manque de soin apporté à sa conception peut laisser penser que les documents présentés en formation seront du même ordre.

Au-delà de la forme, les meilleurs candidats ont su mettre en valeur leur parcours en faisant un parallèle clair, explicite, formel et argumenté avec les compétences du formateur. La simple description d’une parcours professionnel ne suffit pas, les « lignes de force » de ce parcours doivent permettre au jury d’identifier un potentiel de formateur (de formateur). Les expériences pédagogiques ou de formation ne doivent pas seulement être décrites mais exploitées afin de mettre en évidence des capacités à se projeter formateur à partir d’arguments sincères et convaincants. Car il s’agit bien de convaincre le jury que le parcours universitaire et professionnel présenté a permis de développer des aptitudes à former des pairs. Les meilleurs candidats ont complété leur propos par la présentation d’une littérature ciblée au regard de leurs centres d’intérêts. La bibliographie, présentée correctement en fin de rapport, atteste de l’intérêt du candidat pour la littérature professionnelle, institutionnelle et scientifique. Cela représente une plus value dans un rapport et permet de penser que le candidat fonde également sa réflexion sur des travaux théoriques qui pourront être partagés avec les éventuels stagiaires.

Le jury rappelle que des supports numériques peuvent être joints au rapport afin d’en compléter le contenu (vidéo, image, son). Certains candidats ont su exploiter à bon escient cette opportunité.

La soutenance.

Le jury rappelle que le matériel électrique, informatique et vidéo n’est pas fourni.

La soutenance relève d’un exercice de communication oral fondé sur le contenu du rapport. Pour autant, les candidats sont invités à ne pas présenter à l’identique ce qui apparait déjà dans le rapport.

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La capacité des candidats à exploiter le numérique étant évaluée, le jury leur conseille d’accompagner la soutenance d’une présentation numérique (diaporama, Prézi, etc.). Cependant, c’est bien le contenu qui intéresse le jury. Celui-ci met en garde les candidats qui abuseraient des effets de présentation qui, en fin de compte, nuiraient à la bonne transmission du message qu’ils souhaitent faire passer.

L’exposé.

Comme indiqué plus haut, il n’est pas conseillé de limiter son propos à ce qui est déjà présenté dans le rapport. Des compléments d’information seront les bienvenus. Ils peuvent porter sur une expérience professionnelle qui n’a pas été présentée dans le rapport ou sur un argumentaire venant soutenir une expérience déjà présente dans le rapport.

La posture attendue est celle d’un professionnel qui maîtrise la communication orale, cela en tant qu’enseignant, mais également en tant que formateur déjà en activité ou à venir. La prestation doit être audible, compréhensible et dynamique. Les meilleurs candidats ont su capter l’attention et l’intérêt des membres du jury sur l’ensemble du temps dédié à l’exposé. Les candidats en difficulté ont pu adopter une attitude passive, craintive, désinvolte voire agressive. Ces positionnements n’avantagent évidemment pas les candidats.

Le contenu, au-delà du fait qu’il doit apporter de la nouveauté, doit également permettre au jury de percevoir clairement les ponts qui existent entre l’expérience du candidat et certaines compétences du formateur. Il ne suffit pas d’établir ces liens de manière formelle, encore faut-il que des arguments viennent soutenir le propos. Par exemple, une mobilité importante (le cas d’un certain nombre de candidats) ne garantit en aucun cas la capacité à s’adapter à de nouveaux contextes ni l’acquisition de l’ensemble des compétences attendues. Cela peut même être considéré comme un signe d’instabilité. Sauf si des arguments forts viennent démontrer que cette itinérance a contribué à construire des compétences particulières au regard des missions accomplies. Des choix doivent alors être opérés afin de cibler les compétences qui ont principalement été développées car toutes ne l’ont sans doute pas été. Le parallèle entre le parcours du candidat et l’ensemble des compétences du formateur rend peu crédible le propos car l’acquisition d’une compétence demande du temps afin d’en approfondir les éléments constitutifs : les capacités, les attitudes et les connaissances.

Le jury conseille aux candidats d’adopter des propos réalistes et de démontrer en quoi et comment certaines compétences peuvent être, pour certaines, en cours d’acquisition et pour d’autres acquises. L’admissibilité marque l’entrée en formation du futur maître formateur. Il est donc permis de penser que certaines compétences ne sont pas encore acquises. Le reconnaitre ne pénalise en aucun cas les candidats et peut même attester de la sincérité du propos.

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L’entretien.

Le jury a pour mission de tirer le meilleur du candidat, chaque question posée doit être considérée comme une occasion de faire valoir ses arguments. Hormis pour les questions de connaissance pure (un texte institutionnel, un auteur, un dispositif, etc.) le jury n’attend pas de réponse précise. Il est ouvert à l’argumentaire du candidat dès lors que celui-ci est fondé et référencé. Bien entendu les fondements et les références doivent être en cohérence avec le propos et en relation avec la certification visée. Le jury n’attend pas du candidat qu’il soit systématiquement d’accord avec lui, d’autant que pour certains questionnements, le jury ne possède pas la réponse. La posture adoptée par les candidats informe le jury sur sa capacité à s’adapter à un public, qui dans le cadre d’une formation, pourrait par exemple manifester un désaccord. Il s’agit alors de montrer sa capacité à conserver une posture posée et réflexive en acceptant le débat, voire la controverse.

Si l’argumentaire proposé peut s’appuyer sur l’expérience professionnelle, il est également nécessaire de montrer, en tant que futur formateur, son intérêt pour les publications théoriques. Celles-là peuvent relever du champ professionnel, du champ institutionnel, technique ou scientifique. Pour autant, une analyse épistémologique du champ investi est apprécié : interroger l’origine et la validité du savoir démontre, par exemple, la capacité du candidat à débattre à partir de points de vue qui peuvent être divergents sur la question, tout en se positionnant à partir d’un argumentaire qui le justifie. Certains candidats ont ainsi su montrer leur intérêt pour les productions théoriques tout en les questionnant au regard de la pratique mais également au regard du débat qu’elles suscitent parmi les auteurs. Ce regard critique (au sens noble du terme) a permis à ces candidats de se démarquer. A contrario, d’autres candidats ont pu présenter des théories comme définitivement établies sans mettre en miroir des auteurs qui pouvaient se contredire. Cela attestant une méconnaissance du champ disciplinaire et de la bonne utilisation des productions théoriques.

Pour conclure, il est attendu du candidat qu’il soit capable d’établir des ponts entre les éléments de son parcours et les compétences du formateur, en identifiant ses lignes de forces sans pour autant ignorer ses manques. Il est également attendu une bonne connaissance de la pratique pédagogique mais également de la littérature utile au métier de professeur et de formateur.

Le jury conseille aux futurs candidats de se manifester auprès de leur IEN dans le but de participer à la conception, la mise en œuvre et à la régulation des formations que les CPC pourront mener.

20


Les épreuves d’admission

« Ces épreuves permettent au jury de se prononcer sur la maîtrise des compétences professionnelles attendues d’un formateur de personnels enseignants au regard des quatre domaines de compétences, notamment :

- Penser, concevoir, élaborer- Mettre en œuvre, animer, communiquer- Accompagner- Observer, analyser, évaluer »

Dans notre académie, les épreuves d’admission se sont déroulées en deux phases : analyse de situation professionnelle puis soutenance du mémoire. L’idée, proposée par les membres du jury unique et experts, était de valoriser chacun des moments et de permettre une analyse fine et complémentaire des compétences du candidat.

La grande majorité des candidats a excellemment préparé la première épreuve d’admission, en revanche la seconde (soutenance du mémoire) montre des écarts importants. L’esprit même de l’épreuve n’est pas toujours compris. En effet, l’arrêté du 20/07/2015 précise : « la soutenance d’un mémoire professionnel de 20 à 30 pages hors annexes, consistant à un travail personnel de réflexion s’appuyant sur l’expérience professionnelle du candidat et traitant d’une problématique d’accompagnement ou de formation. »

Certains candidats ont éludé cette question de la formation pour se centrer sur une réflexion didactique ou un dispositif institutionnel, mettant le jury dans l’embarras pour évaluer leurs compétences naissantes de formateur.

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L’épreuve de pratique professionnelle :

L’analyse de pratique :

« L’épreuve comprend la conduite d’un entretien de formation après observation d’une séance d’enseignement et un entretien entre le candidat et les examinateurs qualifiés »

« Les candidats ayant choisi une certification avec une option présentent obligatoirement l’épreuve de pratique professionnelle dans le cadre de l’option choisie. »

Tous les candidats ont fait preuve de politesse et de bienveillance envers les Professeurs Enseignants Stagiaires. Certains entretiens passent à côté des enjeux didactiques incontournables ; ils manquent de structuration, de précision quant aux concepts clés de l’apprentissage, en passant souvent sous silence la structuration d’une séance, les étapes d’apprentissage et le vocabulaire spécifique inhérent à certains domaines disciplinaires. Les analyses se font trop souvent à partir de conseils organisationnels, des comportements d’élèves et de modalités pédagogiques pas toujours adaptées aux situations d’apprentissage visées. Le candidat doit s’appliquer à analyser une séance observée, en définir des objectifs de conseils hiérarchisés et conduire le stagiaire vers une construction raisonnée de la remédiation à porter sur sa séance.

Recommandations aux candidats :

- Savoir créer un climat d’écoute et de dialogue en appui sur des constats valorisés ;- Aider l’enseignant en formation à progresser à partir d’une critique constructive ;- Faire réfléchir le stagiaire sur sa pratique sans aucun jugement ;- Savoir construire avec le stagiaire des pistes d’amélioration ;- Veiller à un équilibre du temps de parole ;- Proposer au stagiaire de construire une conclusion synthétique des points importants.

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Entretien avec le jury à propos de l’analyse de pratique menée

« L’entretien vise à évaluer la capacité du candidat à présenter une analyse distanciée de son entretien avec le stagiaire, l’étudiant ou le professeur débutant, à justifier des choix opérés, à entendre et intégrer les remarques des examinateurs. »

S’il est possible d’affirmer que cette première partie de l’épreuve de situation professionnelle a été très bien préparée, force est de constater que l’entretien avec le jury n’a pas été anticipé et a souvent déstabilisé le candidat. En effet, au-delà de la présentation de l’analyse faite avec le candidat, le jury attend des justifications des choix opérés tant sur les points abordés que sur les non-dits normalement choisis à bon escient. Le futur formateur doit ici prendre du recul sur sa propre pratique. L’on note aussi, à cette étape, quelques candidats gênés par des méconnaissances didactiques, des manques de références théoriques étayées et des confusions dans les connaissances institutionnelles (regard sur les programmes d’autres cycles, notamment).

Au niveau de l’aisance communicationnelle, les candidats doivent s’obliger, sans montrer de signes d’agacement ou d’enthousiasme exagéré, à entrer dans un échange en utilisant un registre de langue adéquat, en montrant des capacités d’écoute et de dialogue.

L’animation d’une action de formation

« Cette animation se déroule auprès d’un groupe d’enseignants en formation initiale ou en formation continue »

L’animation d’une action pédagogique est un exercice difficile, où le candidat doit concilier ses objectifs et des contenus de formation précis avec une démarche participative, à même d’impliquer les participants. Ceux qui ont brillé dans cet exercice ont notamment montré leur capacité à gérer le temps, utiliser efficacement des phases de mise en commun, à proposer au moment opportun des ressources matérielles ou numériques et permis l’adhésion des stagiaires par leur implication réelle. L’on note quelques hésitations sur les données suivantes : place de l’encyclopédisme démontré par le formateur, alternance des modalités de travail, rôle des outils et supports, place de l’évaluation et du suivi de la formation. Le jury a apprécié les ouvertures offertes aux stagiaires : ressources, accompagnement et positionnement quant au vécu de la formation.

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Recommandations aux candidats :

- Définir des objectifs hiérarchisés en appui sur le contexte de la formation ;- Créer une véritable situation de communication ;- Prendre en compte le vécu et les représentations des stagiaires ; - Etre attentif à leurs apports, à leurs questions et réactions ;- Dégager des temps de synthèse intermédiaire ;- Conclure sur ce qui a été construit.

Entretien avec le jury à propos de l’animation d’une action de formation

« L’entretien avec les examinateurs suit immédiatement l’animation de l’action de formation. Il vise à évaluer la capacité du candidat à concevoir, organiser et animer une action de formation ancrée sur une problématique professionnelle. »

L’on constate ici le même phénomène qu’expliqué au dernier paragraphe, à savoir que l’entretien avec le jury était insuffisamment préparé. En effet, les réflexions à mener à propos de la conception, de l’organisation et de l’animation étaient souvent confuses. Les candidats se sont souvent projetés sur du « ça a marché » sans pouvoir analyser les étapes essentielles de cette épreuve : préparation, vécu, évaluation, suivi et accompagnement. La posture réflexive à ce propos est encore à travailler afin d’installer chez les stagiaires une déconstruction-reconstruction quant à la problématique choisie. Il s’agira de n’installer aucune imprécision, y compris dans sa propre analyse de la situation.

L’on recherche des candidats qui font preuve d’une communication aisée sans signes extérieurs de nervosité.

Le mémoire professionnel et sa soutenance

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« Le mémoire professionnel est un travail de réflexion personnelle portant sur une problématique professionnelle d’accompagnement ou de formation. Il consiste en une étude de situation centrée sur une question professionnelle articulant savoirs et expériences ; il implique un engagement personnel du candidat pour réfléchir à sa pratique et à l’améliorer. (…)Il vise à évaluer sa capacité à :

- Etablir une problématique fondée sur un questionnement professionnel en relation avec une situation d’accompagnement ou de formation,

- Articuler des compétences en didactique disciplinaire et en didactique professionnelle,- Formuler des objectifs spécifiques pour traiter un problème, élaborer des hypothèses opérationnelles, - Mettre en œuvre une démarche d’expérimentation s’appuyant sur une méthodologie rigoureuse, outillée par la recherche

(observation, questionnaire, outils d’analyse, indicateurs pertinents),- Proposer une stratégie d’action d’accompagnement ou de formation.»

Cette nouveauté, depuis 2015, est encore mal comprise. Il s’agira de reprendre les mots suivants : problématique professionnelle d’accompagnement ou de formation – questionnement – articulation – objectifs précis – hypothèses opérationnelles – démarche d’expérimentation et méthodologie rigoureuse.

Le tout doit être formulé clairement, étayé afin de permettre une réflexion cohérente. Il ne suffit pas d’exposer de grandes connaissances théoriques, de proposer des traitements numériques de quelques données pour garantir la rigueur des analyses proposées. La problématique est essentielle ; elle doit être explicite en introduction du mémoire et inviter le lecteur à vouloir s’emparer des hypothèses et du traitement expérimental de la réponse. Les parties théoriques doivent trouver une résonance justifiée dans la partie expérimentale.

Enfin, et c’est là que les candidats ont souvent chuté, il est déterminant que la réflexion menée et analysée concerne l’accompagnement ou la formation à partir des quatre domaines de compétences du formateur notamment. Trop de candidats ont choisi des problématiques ne relevant pas du champ imposé par les textes, mais bien davantage du champ didactique ou pédagogique, voire de dispositifs institutionnels. Les candidats devront s’appuyer sur les essais-erreurs menés lors de leurs visites ou actions de formation menés avec les circonscriptions.

Recommandations aux candidats : 25


Pour la forme :

Nous rappelons aux candidats que le rapport doit être constitué de 20 à 30 pages maximum. Un certain nombre de candidats ont présenté un mémoire allant au-delà sans que le supplément de pages se justifie.D’une manière générale, le jury rappelle aux candidats qu’il existe un guide de rédaction du mémoire et qu’il faut en respecter l’ensemble des prescriptions, notamment les normes de rédaction. Par exemple, les notes de bas de page ne doivent pas servir de renvoi bibliographique mais doivent permettre aux candidats de préciser le propos. Pour ce qui concerne la bibliographie, elle doit être présentée selon les normes de rédaction qui apparaissent dans le guide et présenter des auteurs qui ont effectivement servi à l’étude. Le jury a regretté que certains candidats présentent un mémoire avec beaucoup de fautes d’expression écrite et/ou typographique. Cela interroge évidemment le jury qui a la responsabilité de certifier des candidats professeur des écoles qui doivent maîtriser les fondamentaux de la langue écrite ou parlée.

Pour le fond :

L’épreuve du mémoire consiste en une démarche expérimentale qui doit se prolonger sur une réflexion relative à la formation. Les mémoires présentés cette année ont montré de grandes difficultés à respecter cette exigence. Certains candidats ont présenté de simples récits de formation, d’autres, l’éloge d’un outil particulier : numérique, « développement de soi », etc. Ce type de travail a été jugé hors sujet. Le jury rappelle qu’une démarche expérimentale est constituée d’une problématique qui cerne la thématique étudiée, d’une ou deux hypothèses clairement exprimées et testées grâce à une méthodologie rigoureuse qui doit permettre de mettre à l’épreuve ces hypothèses. La démarche expérimentale doit aboutir à des résultats qui renvoient à chacune des hypothèses testées pour, en fin de compte, permettre de répondre explicitement et de manière critique (interrogation des contenus) à la problématique présentée. En amont de ce travail, des références théoriques sont essentielles pour circonscrire les travaux qui ont pu être réalisés sur le sujet et pouvoir s’en nourrir et éventuellement les interroger au regard des résultats obtenus. Le jury conseille aux candidats de présenter dans leur mémoire un schéma expérimental qui présente clairement la ou les hypothèses, la méthodologie retenue et les outils permettant d’analyser les résultats. Il conviendra également de présenter en quatrième de couverture un résumé d’une vingtaine de lignes permettant au jury de pouvoir immédiatement avoir accès à l’essentiel de ce qui est présenté dans le mémoire (hypothèse(s), outils, résultats, discussion, conclusion).

La Soutenance

26


« La soutenance permet au jury d’apprécier la capacité du candidat à :- Se confronter à un problème, le constituer en objet d’étude et mettre en œuvre un dispositif expérimental professionnel ; - Analyser sa pratique en la confrontant avec d’autres expertises (conseiller pédagogique, maître formateur notamment) ; - Discuter des fondements des hypothèses retenues ; - Relater la mise en œuvre d’un dispositif d’action, analyser ses difficultés, ses réussites et les évolutions professionnelles induites,

envisager des prolongements. »

La soutenance reprend trop souvent les éléments déjà présents dans le mémoire sans améliorer son contenu. Il appartient au candidat de se détacher de son écrit pour en présenter les axes essentiels, les intérêts, les limites et les prolongements possibles. Tous les candidats ont effectué leur prestation avec un power point plus ou moins utile ou maîtrisé. Rares sont ceux qui en ont montré l’intérêt, la plus-value au regard de leur problématique. Le candidat doit maîtriser le vocabulaire utilisé puisque le jury saura vérifier les connaissances inhérentes à ce lexique pédagogique, didactique ou professionnel. Il est attendu des candidats une grande maîtrise de la langue orale en adéquation avec la situation d’énonciation de l’épreuve.

L’exposé.

Il doit permettre de clarifier ce qui est présenté dans le mémoire et qui pourrait rester obscur, incompris. Il peut également permettre d’apporter des éléments supplémentaires qui viennent conforter la position défendue par le candidat dans son mémoire. La soutenance permet aussi d’estimer le positionnement du futur formateur, notamment sa posture, son éloquence, sa capacité à présenter clairement un contenu. Les meilleurs candidats ont su se mettre en valeur à la fois en apportant des informations utiles et complémentaires à leur mémoire mais également grâce à une présentation dynamique soutenue par l’utilisation du numérique.

Recommandations aux candidats

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- Préparer son intervention en évitant la redondance avec le mémoire.- N’utiliser les supports numériques que pour apporter une réelle plus-value.- Dépasser le cadre de l’expérimentation et se projeter sur une situation de formation.- Projeter son travail de recherche vers une évolution de pratiques voire d’axes de formation envisageables, sans doute dans la

conclusion. - Eviter les références trop anciennes ou éloignées des recherches actuelles.- S’exercer en éprouvant sa soutenance auprès de publics divers sur un registre de langue soutenu.- Introduire des nuances, des suggestions maîtrisées afin d’orienter les interrogations du jury.

Entretien avec le jury à propos du mémoire professionnel et de sa soutenance.

Les candidats doivent se préparer à cet entretien qui leur demande des compétences communicationnelles en acceptant notamment d’entrer dans l’échange avec le jury. Les réponses aux questions doivent être claires et précises, en appui sur une réflexion authentique et des connaissances avérées. Le jury appréciera que les candidats acceptent la controverse et prennent de la distance, qualité indispensable lorsqu’un formateur est face à un groupe de stagiaires en formation. Le candidat doit saisir les opportunités qui lui sont offertes pour démontrer sa capacité à se projeter dans les fonctions attendues.

L’on n’oubliera pas que cet entretien est une occasion de démontrer sa capacité à s’engager dans une nouvelle posture professionnelle à partir de nouvelles compétences qui sont celles d’un formateur.

Cet exercice permet de juger la capacité du candidat à échanger et travailler avec le jury à partir de ce qui a été présenté à la fois dans le mémoire mais également lors de la soutenance. La controverse fait partie de l’exercice et le candidat doit se montrer capable de l’accepter et d’argumenter de manière à soutenir un point de vue, une prise de position. Les arguments peuvent être institutionnels, d’autorité (auteurs qui font autorité), académiques, scientifiques, professionnels, empiriques.

Pour autant, c’est également la capacité du candidat à s’interroger sur l’origine et la validité des arguments sur lesquels il fonde son propos qui est analysée. Le regard épistémologique est important, il doit permettre aux candidats de pouvoir échanger avec le jury en montrant leur

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capacité à s’appuyer sur les débats qui existent autour de la notion qui est interrogée, et de se positionner à partir des arguments qu’ils ont choisis. En aucun cas, le jury ne souhaite de la part du candidat qu’il suive systématiquement son point de vue ou au contraire qu’il le conteste. Ce qui est apprécié, c’est la capacité du candidat à adosser son propos à un raisonnement objectif fondé et référencé. Au-delà du contenu, c’est donc aussi la posture du candidat qui est observée, sa capacité à dialoguer tout en restant dans le raisonnement et en participant au débat de manière dynamique et réfléchie. En quelque sorte, le jury peut, à partir de la soutenance et de l’entretien, estimer la capacité du candidat à travailler avec un groupe de formateurs divers et variés qui peut soit être docile, soit, au contraire, plus difficile.

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cache.media.education.gouv.frcache.media.education.gouv.fr/file/Mediatheque/68/5/... · Web viewLa capacité des candidats à exploiter le numérique étant évaluée, le jury leur