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La Nativité Dans cette fresque peinte par GIOTTO au 14e siècle, à Padoue, la position de Marie est très surprenante : allongée dans la mangeoire qui lui sert de lit, elle se redresse péniblement pour saisir près d’elle l’enfant que vient d'emmail-loter une femme.Tandis que, philosophe, Joseph médite entouré des animaux, et que les anges, très dissipés montrent leur allégresse.

LIEUX D’ÉGLISE Béziers Temple : Place du templeCultes :Tous les dimanches à 10h301er vendredi du mois à 18h30

CONSEIL PRESBYTÉRAL Pasteur & Président Benoît INGELAERE04 67 35 10 30Trésorière Dominique DESCHAMPS04 67 76 25 26 ou 06 77 64 19 72

PRATIQUE Presbytère 3 rue Général ThomièresChèques Établir à l’ordre : EPU de BéziersEEUdF L. ou M. GUILLAUMONT04 67 30 64 04

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Attentats et Musulmans Ne pas sous estimer notre ennemi… par David MAZET Ne pas sous estimer notre ennemi… (suite) Prière pour lendemain du 13 novembre Allons-nous leur faire la fête ? par Bertrand BOSC Allons-nous leur faire la fête ? (suite) Sur la mission d’accueil de la FEP pour les réfugiés d’Irak et de Syrie S'engager pour un service avec la Cimade ? 15 ans déjà ! Seul on ne peut rien, mais à quelques uns…! par Annie MAZET La prière des ânes par Pierre FAURE

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Iconographie autour de la naissance de Jésus Iconographie autour de la naissance de Jésus (suite) Conte: « Le concierge du ciel » Méditation Luc 2, 11-12 par Romy LEGRAND Billet d’humeur de Geneviève DAUMAS Avertissement au lecteur Fête de Noël du 13 décembre Être un nuage de Cyril MAZET Remerciements enfants Cimade Lectures : - La dette de Bernard PIETTRE et

François VOUGA - La laïcité expliquée à M. Sarkozy de

Jean Baubérot - Pop théologie de Mark Alizart

PLACE DU TEMPLE TRAIT D’UNION DE L’ÉGLISE PROTESTANTE UNIE DE BÉZIERS

Bulletin n°29 - Déc. 2015 à Avr. 2016 http://www.epu-paroissebeziers.com

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ATTENTATS & MUSULMANS Suite aux attentats revendiqués par Daech du

13 novembre à Paris, deux imams ont accordé des interviews à MIDI LIBRE les 20 et 29 novem-bre dernier pour exprimer l’émoi de la commu-nauté musulmane biterroise et le danger de la radicalisation de Daech pour les musulmans. Ils l’ont fait en utilisant les termes suivants :

1- Saïd TALHA, imam de la mosquée Ar-Rahma de Montimaran à Béziers

« Colère de sa communauté » « Groupuscules qui salissent l’image de l’Islam

et des musulmans - « Barbares qui veulent amener la discorde » « Gens qui ne vont pas dans les mosquées ». «  Les terroristes sont des égarés… nous on

aime la vie, eux, ils aiment la mort. La vie vaincra »

Il formule son souhait : « Un islam ouvert basé sur la culture, la

citoyenneté française »

« Nous sommes tous dans le même bateau, tout le monde est concerné. Il faut que cha-cun, dans son rôle, dans sa responsabilité travaille pour l’union de la République française, pour l’égalité, la fraternité, la paix et la sérénité… Il ne faut pas céder à la haine et à la peur ».

2- Noureddine AOUSSAT, Imam et universi-taire tenant une conférence sur la radicalisation de Daech déclare :➡ « Ne pas sous estimer notre ennemi ou ja-

mais on ne sera à la hauteur ». « Daech a volé tous les ressorts de l’islam…

l’islam ne peut soutenir cette violence aveu-gle, cette usurpation du djihad ».

Il a présenté l’ouvrage diffusé sur Internet, intitulé :«  Le management de l’ensauvagement » Cet ouvrage explique :« comment rendre des hommes à l’état sauvage,

pour commettre les pires atrocités ».

« Ne pas sous estimer notre ennemi ou jamais on ne sera à la hauteur » par David MAZET

Saluons le courage de ces deux imams pour s’être exprimés sur l’islamisme radical qui a en-sanglanté Paris, invitant le musulman à «  ne pas sous estimer notre ennemi ou jamais on ne sera à la hauteur ». Ils méritent respect.

« L’église » connait mal la « mosquée » dont les évènements récents commis par des individus qui s’en réclament font obstacle à sa compréhension. Les médias n’ont de cesse d’évoquer musulmans, islam, chiites, sunnites, salafisme, wahhabisme. Les auteurs des crimes se justifient « au nom d’Allah » par le Coran, la charia, le djihad. Mais que sait le public de ces noms, qu’en savons-nous chrétiens, qu’en savent les musulmans que nous croisons ?

Quelques brèves notions éclaireront le lecteur sur la complexité de l’islam et la difficulté qu’ont les vrais musulmans à mener le combat contre Daech. Or il est aussi le notre.

1 - Les arabes avant l’Islam : De multiples tribus dont la plupart pratique le

polythéisme, voire la divination ou la magie, vivent sur l’ensemble de la péninsule arabique, depuis Syrie et Irak au nord, l’ancienne Mésopotamie, jusqu’à l’Ethiopie africaine au sud, pays de la reine de Saba. Les nomades pratiquent l’élevage, les sédentaires l’agriculture. Ils guerroient souvent en-tre eux. Enfin des juifs et des chrétiens circulent sur le territoire pour des raisons commerciales.

Aussi la révélation du Dieu unique ayant donné à Abraham ses fils, Isaac né de Sarah et Ismaël né d’Agar dont ils descendent, ne leur est pas inconnue.

2 - L’Islam : Né vers 570 d’une lignée d’Ismaël vivant dans le

désert, le clan de Hâchim, Mahomet aurait prêché aux tribus arabes la conversion au Dieu unique

d’Abraham. Chef religieux, en 622 il devient chef politique. Rompant le modèle social du clan établi sur les liens du sang il institue une communauté de croyance où chacun devient « frère ». De puissants clans s’opposent à lui. Avec ses compagnons il fuit La Mecque et va vers l’oasis de Yathrib, future Mé-dine. C’est l’exil, « hégire » en arabe. Cet évènement marque l’an 1 de l’Islam. Le musulman attestera de l’unicité de Dieu en proclamant la « chabada » : « il n’y a pas de divinité en dehors de Dieu et Ma-homet est l’envoyé de Dieu ».

La diversité historique de l’islam a existé dès son début. Sa culture est propre à chaque région qui s’y convertit. L’histoire politique et religieuse de chaque pays ajoute ainsi à sa diversité. Il s’adapte toujours aux cultures locales et non le contraire. Ainsi, il subit beaucoup d’influences.

3 - Le Coran : C’est le livre le plus sacré présenté comme la

parole même de Dieu révélée par l’archange Gabriel à Mahomet. Ses actes et paroles appelés « hadiths » sont considérés comme les exemples à suivre et ont été compilés après sa mort.

À la succession de Mahomet des conflits internes sanglants ont surgi. La rupture entre chiites et sunnites en est l’exemple qui perdure : Iran et Syrie chiites sont en conflit avec Arabie Saoudite et Qatar sunnites.

4 - La charia : Créée à Médine par Mahomet, la nouvelle so-

ciété fondée exclusivement sur le Coran et la Sun-na «  loi immuable de Dieu  », nécessite de définir des lois comportementales pour le musulman. De caractère social, juridique et administratif, elles sont codifiées dans la « charia » dont le pouvoir normatif varie considérablement sur les plans historiques et

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géographiques. D’où de nombreux concepts inter-prétatifs : chiisme, sunnisme, wahhabisme, salafisme, djihadisme, etc. Appliquée dans certains pays, la charia ne permet pas à la société musul-mane de répondre aux questions du monde con-temporain. Son application n’est alors qu’un moyen politique pour affermir l’autorité de leurs dirigeants.

5 - Salafisme et wahhabisme : Tous deux sont des mouvements politico-re-

ligieux revendiquant un retour à l'islam des origines. Ils sont en faveur d'une application stricte de la charia, affirmant constituer la restauration de l'islam des premiers siècles qu’ont corrompu des innova-tions blâmables. Le wahhabisme, strictement saoudien, est perçu par les sunnites comme un mouvement extrémiste.

6 - Le djihad : C’est un devoir religieux exprimant «  l’effort », ou

la lutte, la résistance. Effort non violent s’agissant de la réflexion personnelle basée sur les principes généraux de l’islam, il peut aussi devenir violent pour promouvoir des actions contre les infidèles.

7 - Le salafisme djihadiste : Dans les années 1980 et la guerre en Afghanistan,

la doctrine prône «  l’islamisme », terme controver-sé. Pour les uns choix de la doctrine musulmane comme guide d’action politique, pour d’autres transformation du système politique et social d’un État par la charia prise comme unique source du droit alors assimilée à la Loi inviolable de Dieu, ce qu’elle n’est pas.

Le salafisme djihadiste répond à ce concept. C’est une idéologie subversive transnationale fon-dant la croyance dans l'utilisation du djihad violent par un mouvement religieux salafiste.

Aujourd’hui, ce discours fondamentaliste sou-tenant l’interprétation littérale originelle des textes n’est pas représentatif de l’ensemble des musul-mans, il jette un trouble profond dans les commu-nautés. Le terrorisme, fruit de ce djihadisme violent, est la contre-représentation absolue des textes.

8 - L’État islamique ( l’EI ) : C’est une organisation militaire, politique, et ter-

roriste d'idéologie salafiste djihadiste, organisée à partir de l’instabilité géopolitique causées par les guerres en Irak puis en Syrie. Elle a proclamé un « califat » sunnite baptisé « État islamique en Irak et au Levant  » (EIIL) sur les territoires chiites qu’elle contrôle, et dont le calife se proclame successeur de Mahomet. Aujourd’hui accusée de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité.

9 - Objectif du califat : Sa stratégie découle d’une réflexion sur le très

long terme inscrite dans l'histoire des mouvements djihadistes pour «  administrer la sauvagerie  ». C’est pour cela que le califat a décidé d’organiser le chaos :

a) - Par un déchainement de violence, destiné à faire perdre aux gouvernants des États musulmans

la confiance de leurs populations contraintes d’ac-cepter la gouvernance islamique. Celle-ci rétablira ensuite la sécurité, les services sociaux, redis-tribuera nourriture et médicaments, prendra en charge l’administration des territoires et gèrera le chaos. C’est ainsi que les régions administrées par les djihadistes se multiplieront.

b) - En l’internationalisant. Dans ce processus les populations musulmanes sont particulièrement visées et utilisées. L’État Islamique recourt à la peur pour asseoir son autorité, exige qu’elles observent la charia à la lettre, les stigmatise ou les accuse d’apostasie (l’abandon de la religion mérite la mort). Son but : faire éclater les processus d’intégration qui leur sont proposés pour créer la guerre civile.

10 - Outils du califat : Au delà des actes militaires et terroristes, ils sont

tous basés sur les techniques modernes de l’informa-tique et de l’électronique :

a) - Le premier outil est Internet. Il pénètre dans tous les foyers du monde et permet de diffuser propagande et mensonges nécessaires à l’organisation de désor-dres et d’attentats.

b) - Le second est le téléphone portable que chacun peut se procurer. Des logiciels sophistiqués existent aujourd’hui dans le commerce qui permet-tent le cryptage de conversations SMS, in-déchiffrables par les services spéciaux des gou-vernements. L’échange discret d’informations clan-destines et dangereuses est ainsi sans limites, tant pour leur contenu que pour la couverture territoriale accessible au monde entier. Il a déjà commencé.

CONCLUSION : Pour les musulmans installés en Occident, « es-

timer notre ennemi tout en étant toujours à la hau-teur « passe par trois actions immédiates, que les familles occidentales seraient bien avisées de suiv-re également :

• Assumer la vigilance envers tous ceux qui utilisent Internet, particulièrement à l’intérieur des familles : enfants, adolescents et aussi adultes.

• Assumer la même vigilance auprès des por-teurs de téléphones portables : ils peuvent être en communication avec «  notre ennemi  », en-voyant ou recevant des messages SMS cryptés sans que l’entourage le sache. • Informer les autorités civiles ou religieuses des anomalies constatées. Pour nous chrétiens d’Occident, Il ne sert à rien

d’accuser les musulmans de tous les maux. Les notions que je viens d’exposer montrent que leur religion loin d’être unitaire est complexe, ses pra-tiques souvent contradictoires. Celles des chrétiens ne le sont pas moins, nous avons ou avons eu nos fondamentalistes dans le passé, tout aussi cruels que les leurs. Et méfions-nous surtout des salafistes djihadistes et de leurs amis, et ne pra-tiquons pas l’ostracisme à l’égard des autres musulmans. Mettons-nous à leur coté pour as-sumer la vigilance, ils en seront confortés.

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Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir.Je continuerai à aimer, même si les autres distillent la haine.Je continuerai à construire, même si les autres détruisent.Je continuerai à parler de paix, même au milieu d’une guerre.Je continuerai à illuminer, même au milieu de l’obscurité.Je continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte.Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent.

Et je dessinerai des sourires sur des visages en larmes.Et j’apporterai le soulagement, quand on verra la douleur.Et j’offrirai des motifs de joie là où il n’y a que tristesse.J’inviterai à marcher celui qui a décidé de s’arrêter…Et je tendrai les bras à ceux qui se sentent épuisés. »

Abbé Pierre Transmise par Anne-Marie FAURE

Prière pour le lendemain du tragique vendredi 13 novembre 2015

Allons-nous leur faire fête ? par Bertrand BOSC

On en parle beaucoup dans les médias. Peut-on en dire autant à l'intérieur de l’Église ? Seraient-ils absents des sujets abordés par la communauté paroissiale ?

Non, les étrangers sont là en filigrane dans nos prières. Pourtant, j'ai le sentiment que cette présence ne nous laisse pas très sereins. À consid-érer les images de foules en files compactes à la recherche de terres d'accueil, nous sommes saisis, mais de manière plutôt virtuelle, comme s'il s'agis-sait d'un scénario de jeu vidéo.

L'ensemble de ces photos génèrent émotions, et souvent peurs, mais nous interrogent-elles vrai-ment ?

De son côté la Fédération Protestante de France a lancé un appel pour qu'une aide matérielle d'urgence soit apportée ainsi qu'un soutien spirituel. Le secours aux plus démunis est bien un devoir évangélique mais l'aide élémentaire que nous pou-vons apporter sera plutôt une réponse altruiste.

D'un autre côté, la Cimade, qui développe son action auprès des étrangers et des demandeurs d'asile depuis plus de deux générations, s'implique en faisant un pas de plus. Elle s'attache à faire re-connaître les étrangers comme des hommes ayant des droits. Ainsi, au-delà de l'entraide, la Cimade vise à faire reconnaître que cet autre a un statut d'homme à part entière et qu'il est appelé à jouir de l'autonomie de tout homme libre. Ce principe s'ex-

prime dans la formule  : «  il n'y a pas d'étranger sur cette terre ».

Ainsi, cet autre venu d'ailleurs n'est pas reçu premièrement comme un demandeur à qui l'on donne avec plus ou moins de condescendance, selon le principe que la main de celui qui donne est toujours au-dessus de celui qui reçoit. Non, il est reçu comme un homme de la même chair et du même sang que moi, que j'écoute et à qui je parle. En cela, je trouve que ce mot d'ordre porte le fruit de la promesse évangélique.

Concernant cette longue marche des foules fuyant les zones de guerre, de troubles et de famine, j'ajoute qu'elle a été au cœur de la dernière rencontre du groupe interreligieux qui s'est déroulée le 30 octobre à la Devèze. Or, sans vouloir déterminer qui sont les responsables de ces défer-lements, notre réflexion a fait le détour via l'épisode de la fuite d’Égypte. Ce récit illustre que le peuple Hébreu a pu fuir l'oppression de Pharaon pour trouver la liberté que Dieu veut pour ses enfants.

Le rappel de ce récit nous invitait à modifier le regard que nous portons habituellement sur les mi-grants. Plutôt que d'y voir une invasion qui ne laisse que cendre et désolation derrière elle, il était possible de rapprocher la Sortie d’Égypte à cet exode con-temporain dans sa fuite libératrice loin des persécu-tions, des bombes, de la famine. La migration de ces peuples dans leur fuite éperdue n'est-elle pas une quête de terre de salut, une quête de paix, d'espérance et de vie nouvelle, - eux qui sont partis en abandonnant tout, maisons, familles, langue,…- ? Un jour, ils ont dû renoncer à ce qui leur était familier pour un avenir plus humain. Cette démarche a né-cessité un lâcher prise, un abandon de ce qui faisait leur quotidien pour sortir du malheur – une aventure qui avec l'énergie du désespoir va les projeter vers de nouveaux commencements –

Avant même d'avoir croisé le premier réfugié, car nous ne sommes pas à Calais, pensons-nous aller à la rencontre de ces hommes qui comptent faire halte près de chez nous ?

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Quelque soit notre appréhension du fait migra-toire, la masse immense de ceux qui doivent fuir, nous insécurise. Pourrons-nous faire face à une telle épreuve ? En effet, nous n'avons pas à être dans l'in-nocence ou niais face aux difficultés que nous ren-contrerons. Mais cette rencontre est incontournable. Ne serait-elle pas chargée de promesse et de renou-vellement si seulement nous l'accueillions dans la foi ?

Dans la foi, qu'est-ce à dire ? On se souvient des prières rituelles chargées

de faire revenir la pluie, ou le sec …. bien entendu, ce ne sont pas ces pratiques que nous allons utilis-er pour inviter Dieu à nous épargner les colonnes de réfugiés. La foi n'est pas notre paratonnerre. Elle nous engage bien plutôt à porter un regard lu-cide, à agir en toute responsabilité.

A contrario, serions-nous dans notre vocation, si nous nous détournions du drame qui se joue à nos portes pour ne porter attention qu'à nos limites et difficultés internes ?

Le peuple de Dieu, dont nous sommes, est porteur de la Parole. Cette Parole doit s'incarner en ces temps de grands bouleversements par un mes-sage et des gestes qui proclament que le Royaume de Dieu s'est approché notamment là où on ne l'at-tend pas.

Car le Royaume s'accomplit, en particulier, quand la parole se libère, quand les fossés se comblent, quand la liberté et l'espérance gagnent les cœurs, et comme le redit Jésus lorsque « la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres  ». Et cela n'est pas hors de portée puisque là est notre vocation.

J'y vois même une bénédiction possible à tra-

vers l'illustration suivante : dans quelques villes ou banlieues, j'ai su que l'apport d'étrangers d'Afrique et du Pacifique avait bousculé la vie bien rangée de petites communautés, ce qui a eu pour effet de les…. régénérer.

Une manière de redire que « c'est en donnant qu'on reçoit  », et que l'ouverture à l'autre ne fonc-tionne pas à sens unique.

Aujourd'hui, la venue des demandeurs d'asile sera-t-elle une interpellation capable de convertir notre regard de sorte que nous découvrions en ces hommes après bien d'illustres personnages bibliques (je pense à Ruth, par exemple) ou encore nombre de contemporains, ces hommes qui en se fondant dans notre société réalisent leur vocation. Ces destinées nous interpellent sur notre condition de croyants conformément à l'appel à devenir «  étrangers et voyageurs sur la terre  » Ep. Aux Hébreux 11,13 . La figure du pèlerin nous parle de la mobilité du croyant, de sa disponibilité pour accueillir la nouveauté.

Nous avons besoin de vivre une prédication qui nous renouvelle pour accueillir avec sérénité les transformations que subit notre monde et porter à ces réfugiés qui demandent l'hospitalité, un regard disponible et chaleureux.

La prédication en paroles ou en actes est loin d'être une prérogative du pasteur. En effet, chacun est un berger capable de se réjouir en découvrant ce petit « qui n'est pas de chez nous  », de lui faire fête, célébrant Dieu à la manière du récit de la nativité selon l’évangile de Luc.

Sur la mission d’accueil de la FEP pour les réfugiés d’Irak et de Syrie Vous pouvez télécharger le  livret d’information  http : //www.fep.asso.fr/wp-content/uploads/

2015/09/Livret_Irak-Syrie_-Le-protestantisme-se-mobilise_MAJ_sept2015_VF.pdf Faire un don par chèque à l’ordre de la Fondation du Protestantisme en précisant sur papier libre

ou au dos du chèque « solidarité Syrie-Irak »

S'engager pour un service avec la Cimade ? à Béziers, 14 rue de la Rotonde Tél 04 67 76 36 45Contact : cimade.beziers@gmail.com

- intervenir sur des actions urgentes,• campagne de mobilisation• exprimer votre indignation face à des droits bafoués / signer une pétition• rejoindre un cercle de silence

- faire part de vos souhaits pour manifester votre solidarité envers les migrants ;- organiser une animation de sensibilisation avec des outils existants (jeux, expos,

films..)- soutenir la Cimade dans son action quotidienne- s'engager comme bénévole dans les permanences - apporter votre savoir faire pour des événements - participer à l’organisation de Festivals

(Migrant-Scène, Printemps à Béziers )

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15 ans déjà ! «  Seul on ne peut rien. Mais à quelques uns… ! » par Annie MAZET

Tout a commencé en août 2001. Philippe Ver-seil, mari de notre pasteur, appelle Josyan pour transporter un frigo au foyer de la Cimade, puis David et moi pour le relayer pendant ses va-cances. À 7 h du matin il nous demande d'aller récupérer "les dates courtes" et autres produits aux emballages abîmés, donnés par le petit Casino du Bd Kennedy.

Surprise ! Un copain d'enfance de notre fils aîné, employé du supermarché, nous ouvre la porte de fer… et nous gâte ! Bernard Lafosse, David et moi assurons trois matins par semaine et la distribution au foyer pour 75 pensionnaires. Sur le sol de l'ancienne chapelle onze panneaux de carton portent les mentions 1+3, 2+2, 1+4. Ils désignent le nombre d'adultes et d'enfants pour chaque famille. Nous déposons là nos denrées.

Une maman parlant bien le français m'avoue que les boîtes de la banque alimentaire sont finies et murmure : "si on avait des œufs, un légume, …". Bénévole au foyer, Germaine ex-plique le manque de lait : "Il y a 45 enfants dont des jeunes pour lesquels il convient de trouver 48 litres par semaine jusqu'en novembre. Après il y aura les restos de cœur". La semaine suivante j'achète quelques courgettes, oignons, fruits, to-mates, six douzaines d'œufs. Mais pour l'heure, je fais une distribution ridicule devant nos onze cartons. Seul réconfort, j'ai mis un œuf de plus à chacune des futures mamans. L'une arrive en me rendant un oeuf : "nous, deux seulement" et je réponds "non, bientôt trois". Sourire, merci, émotion.

Au culte suivant j'hésite, puis au moment du départ je prends la parole pour parler des familles demandant l'asile, du manque de lait, de con-serves, etc. Je conclus : "Seule je ne peux rien faire !". Madame Durand suggère de me donner des sous, quelques uns me donnent un billet, d'où achats et compte-rendu le dimanche suiv-ant. Nos paroissiens acceptent trois collectes. David et moi pouvons apporter chaque semaine 48 litres de lait et quelques conserves. Bien économisé, lieux d'achats calculés, le "trésor" per-met de tenir jusqu'au début de novembre. Nous continuons aussi pour des habits, l'école, etc.

Nous avons la chance de connaître des gens courageux et les gestes ou sourires remplacent le langage. C'est ainsi que Claudine m'accompa-gne pour aider les enfants scolarisés. J'em-bauche aussi trois ou quatre collègues retraités scientifiques. Mogamed a eu 19 pour sa poésie écoutée sur ma cassette, répétée, rabâchée :

"Quelle était belle ma frégate le matin" puis "sa voile de satin" le "in" dit avec un accent différent du nôtre, délicieux à entendre. Et le mercredi matin (in) à mon arrivée pour fêter cette bonne note, quelles sont bonnes ces deux parts de gâteau offertes !

Nous aide aussi Odette Weyroung, véritable grand-mère pour ces enfants : "Je te commande des pyjamas, des bonnets, quelle taille pour la veste ? Voici six bocaux de prunes !". Je lui réponds : "J'ai onze familles !". Elle rétorque : "Va, prends les tous et aussi cette eau de Javel pour le sol !". Aide aussi de Mme Rannou : "Mon con-gélateur est en panne, j'ai cuisiné, mais venez vite chercher pour la Cimade…". Aide encore d'Irma Kellenberger qui va à l'Entraide Œcuménique pour prendre des modèles pour confectionner des lapins et poupées au tricot.

Chaque carte de séjour obtenue, c'est une fête pour tous. Chacun apporte un plat ou le con-fectionne avec ce que le Directeur se débrouille de récolter. Le pain est fabriqué sur place selon la recette du pays d'origine. Un délice… Quelques paroissiens viennent partager ces fêtes ou spectacles.

Les années ont passé, Odette Weyroung, Mme Rannou, Irma Kellenberger ne sont plus. La DAS (Direction des Affaires Sociales) a pris le re-lais, donne des indemnités, la pénurie est moins dure. Les bénévoles ont changé. Mais nous avons des nouvelles des enfants, aidés de 2001 à 2004. Coup de téléphone : "Tu sais, j'ai eu le concours de la Police" me raconte Eli, "Tu avais raison Annie de nous obliger à apprendre les verbes". Une autre me reconnaissant dans la rue me présente son bébé. Milana m'a longtemps écrit depuis Besançon. Hervé et Honoré, Rwandais, sont sur Montpellier. Asma, jamais moins de 16 de moyenne et Bac acquis est en 2ème année de Fac à Montpellier. Angolais, Rwandais, Tchéchènes, Algériens, Congolais et autres, tous ont vécu des conflits, des pertes dans leurs familles. Ils ont pu s'échapper mais restent inquiets pour les cousins, les amis restés là-bas.

Je suis reconnaissante aujourd'hui d'avoir eu la chance de vivre tous ces échanges. J'espère pour terminer que quelques paroissiens parta-gent aussi cette joie de préparer des surprises, et qu'ils seront peut-être allés à des conférences ou à la fête de Noël dans la magnifique salle qu'est devenue l'ancienne chapelle.

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Ami, Je te connais bien Ami, je me doutais que tu

finirais par m’écrire. Tu te cherches, c’est humain, tu essaies de don-

ner un sens à des événements douloureux, récents et c’est tout à fait de circonstance.

Mais je vais bien te décevoir, car comme toi je suis à la recherche de réponses, d’explications et pourquoi pas de projets de solutions à tous ces signes évocateurs de chagrins, de drames plus grands encore.

Je me sens inutile, sec, tari, tout juste capable d’une approche de réflexion, tout juste capable d’émettre un appel, une prière qui pourrait être :

Prière des ânes Donne-nous, Seigneur,

De garder les pieds sur terreEt les oreilles dressées vers le cielPour ne rien perdre de ta parole.

Donne-nous, Seigneur,Un dos courageux

Pour supporter les hommes les plus insupportables.Donne-nous, Seigneur, d’avancer tout droit

En méprisant les caresses flatteusesAutant que les coups de bâton.

Donne-nous, Seigneur,D’être sourds aux injures, à l’ingratitude

C’est la seule surdité que nous ambitionnons.Ne nous donne pas d’éviter toutes les sottises,

Car un âne fera toujours des âneries.Donne-nous simplement, Seigneur,

De ne jamais désespérer de ta miséricorde si gratuitePour ces ânes si disgracieux que nous sommes,

À ce que disent les pauvres humains.Ils n’ont rien compris ni aux ânes,

Ni à toi qui a fui en Egypte avec un de nos frères,Et qui a fait ton entrée prophétique à Jérusalem,

Sur le dos d’un des nôtres.

Oublie mon ami, ta susceptibilité légendaire, rappelle-toi que nous avons fréquenté en même temps la même Université.

Pierre Faure

La Prière des ânes

Réf. Livre de prières, Sté luthérienne, éditions Olivétan

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L’ANNONCIATION faite à Marie par

l’ange Gabriel. Peinture de

Le Caravaggio, peintre italien,

1571-1610 (à droite)

ICONOGRAPHIE AUTOUR DE LA NAISSANCE DE JÉSUS

Les évènements relatifs à la naissance de Jésus ont donné lieu à une très abondante iconographie de peintres et de sculpteurs au cours des siècles. En

voici quelques exemples.

L’ADORATION DES BERGERS (à droite). Peinte de 1612 à 1614 par El Greco, peintre grec fondateur de l’École espagnole du XVIe s. 1541-1614.

Le regard du spectateur est attiré vers l'En-fant Jésus, nu sur un drap blanc éclatant pré-figurant le linceul, situé au centre de la compo-sition. Autour de lui, décrivant un cercle qui donne l’impression de monter vers les cieux se tiennent Marie qui le présente en soulevant le linge, Joseph et les trois bergers pieds nus. Ces derniers ont apporté en offrande un ag-neau, disposé au premier plan, les pattes at-tachées.

De l'Enfant Jésus émane une lumière divine qui irradie les cinq autres personnages, corps démesurément élancé et aux muscles saillants, caractéristique du maniérisme du Gréco.

L’ADORATION DES MAGES (ci-dessus). Peinte vers 1475 par Sandro Botticelli, pein-tre italien, 1445-1510

Jésus enfant vient de naître, entouré de sa mère Marie et de son père Joseph, en retrait. Les rois mages sont accompagnés de leur cortège, prétexte à exposer les personnages importants et influents du temps de la réalisa-tion de l'œuvre peinte

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Le concierge du ciel Après que l’étoile eut guidé les rois mages

jusqu’à la crèche, le concierge du ciel se deman-da : « Que faire de cette nouvelle étoile ? Où la placer ? »

Il sillonna le ciel, fit le tour des constellations et demanda aux myriades d’étoiles si elles ne pouvaient pas se serrer un peu, laisser un peu d’espace, faire une petite place à cette nouvelle venue…« Il n’en est pas question, répondirent-elles,

nous sommes installées dans cet ordre depuis toujours, il est impossible de changer notre or-donnance ! » Du côté de la Voie Lactée, même réponse de la Grande Ourse : « Pas de place ! »« Que faire ? », se demanda-t-il. « Cette

étoile a un destin particulier, elle a guidé les mages jusqu’au Sauveur du monde. Elle a obéi à des lois particulières. Elle est très proche de la Terre… Elle est très proche de la Terre : mais oui, la voilà la solution ! Je vais la donner au monde. »

Alors, il alla dans son atelier, et là, il cassa l’étoile en mille morceaux, en mille éclats dont il remplit son tablier. Il sortit et, comme le semeur, à la volée, il lança les éclats d’étoile partout sur la Terre.

Mais ils n’allèrent pas n’importe où : cer-tains se logèrent dans les chambres des hôpitaux

et devinrent les veilleuses dont les malades ont tant besoin pour ne pas être angoissés la nuit. D’autres descendirent au fond des mines, là où les mineurs de fond ont besoin d’être guidés par une lampe frontale. D’autres encore se placèrent comme fanaux sur les barques, dans les phares sur la mer, pour éviter aux embarcations de s’échouer sur les rochers. Enfin, le plus grand nombre vint habiter le cœur des hommes.

Chacun de nous a reçu un éclat de l’étoile de Noël. À nous de le faire briller, de raviver sans cesse cet éclat de lumière dans notre cœur.

Conte paru dans la presse paroissiale du diocèse catholique d’Annecy

ADORATION des MAGES Chapiteau sculpté par Gislebert, à la cathédrale d’Autun

La fuite en Egypte, de Louis TOFFOLI, peintre italien contemporain (ci-dessus)

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Nous voici plus qu’à deux pas de Noël. Ainsi, comme chaque année, le mois de décembre s’annonce très chargé  : sapin à acheter, boules, guirlandes et lumières à rechercher dans le gre-nier ou bien dans la cave, famille et amis à inviter, cadeaux à emballer, repas à organiser. Nos villes et nos villages s’y mettent. Le marché de Noël s’anime, des musiques de Noël s’entendent des haut-parleurs de nos magasins. C’est une grande partie du monde qui se trouve en fête. Bien que nous ne fêtons pas tous Noël pour les mêmes raisons, nous, nous savons que ce que nous nous préparons à fêter c’est la naissance de Jé-sus dans une étable de Galilée. Nous savons que dans la ville de David, il nous est né un Sauveur. Si notre besoin avait été l’argent, Dieu nous au-rait envoyé un économiste ; si notre besoin avait été le plaisir, Dieu nous aurait envoyé un hu-

moriste. Mais Dieu connait les besoins de cha-cun, c’est pourquoi Il a envoyé un Sauveur car nous pouvons tous avoir besoin d’être sauvés de nos peurs, de nos captivités, de notre passé, de l’habitude qui nous détruit, du découragement, de la colère, de la rancune, de ce que les autres nous ont fait, ou bien d’être sauvés de ce qu’on s’est parfois fait nous-mêmes. Alors Dieu a en-voyé un nouveau-né emmailloté, tel un cadeau que nous enveloppons. Voici ce que nous fêterons : d’avoir reçu Jésus en cadeau pour nos vies.

Durant ce mois de décembre, nous serons pris dans l’effervescence des préparatifs de la fête à venir, des préparatifs des cadeaux à échanger. N’oublions pas de nous demander quel cadeau échangerons- nous avec Dieu cette année ?

Luc 2, 11-12 - Méditation de Romy Legrand

AVERTISSEMENT au LECTEUR

CALENDRIER des ACTIVITÉS, ACTES PASTORAUX et INFORMATIONS DIVERSES de l’ÉGLISE

Tous les mois notre pasteur Benoît INGELAERE adresse aux paroissiens un document informatif faisant état du programme mensuel, des activités ainsi que des évènements marquants de l‘église. En conséquence ces éléments ne seront plus mentionnés dans le bulletin Place du Temple. Le lecteur voudra donc bien se reporter à ce bulletin pastoral mensuel, ou aux annonces du site Internet de l’église pour les connaitre.

Billet d’humeur de Geneviève Daumas

" AU GUI L’AN NEUF !  »

Traditionnellement, à l’aube de la nouvelle an-née, nous prenons des résolutions (bonnes à notre avis).

- Cette année, c’est sûr, je me remets à la gym !

- En 2016, j’essaierai d’économiser.- Maintenant que l’année commence, je fume ma dernière cigarette (celle qui va me condamner à l’abstinence).

- Cette année, je serai bénévole dans une association.

- Pourquoi ne pas le dire, cette année sera dans la continuation des autres, de celles qui nous ont construit avec nos victoires et nos faiblesses, nos doutes et nos certitudes, nos petites compromissions et nos envolées lyriques.

- Plaçons nos existences sous le regard de Jésus.

- Sachons le remercier également : merci pour le soleil qui illumine notre cuisine et rend nos plantes plus belles !

- Merci pour le sourire de celui ou de celle qui partage notre vie et qui nous dit : «  tu peux compter sur moi ! »

- Merci pour lie coup de fil de notre enfant.- Merci pour nos rencontres avec des êtres différents de ce que nous sommes et qui suscitent en nous des interrogations.

- Merci pour le pauvre que tu as mis sur notre route, Seigneur, pour nous faire pren-dre conscience de la fragilité de nos posi-tions sociales. Alors ce ne seront pas nous qui prendront de bonnes résolutions, mais ce sont elles qui nous embarquerons pour la traversée de l’année nouvelle.

Belle et heureuse année à toutes et à tous !

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13 décembre 2015Fête de Noël Ce fut une belle soirée avec de multiples animations, au cours de laquelle nous avons entendu un témoignage de jeune femme raconter sa vie difficile dans son pays occupé par Daech, puis les enfants de l’école biblique jouer la scène de la naissance de Jésus et enfin les scouts chanter pour le plus grand plaisir de la nombreuse assistance. Le temple était plein !

Être un nuage J’aimerais être un nuage Pour visiter le monde, Traverser les alpages Et voir si la Terre est ronde. Être au dessus de la poussière, Là haut, il n’y a pas de frontières. Changer de formes au gré du vent, Mais toujours aller de l’avant. M’amuser de la pesanteur, Me prendre pour un fou dansant. Arroser les villes de mes pleurs, Faire affoler les passants. Foudroyer de mes éclairs Les gens à l’esprit amer. Apporter quelques gouttes d’eau À ceux qui ont soif et chaud.

Cyril MAZET Avril 1994

REMERCIEMENTS

Les enfants des familles de résidents du CADA de la Cimade remercient beaucoup tous ceux qui ont donné des friandises, jeux, jouets et cagnotte pour leur fête de Noël.

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La Dette Enquête philosophique, théologique et biblique sur un mécan-isme paradoxal par Bernard Piettre et François Vouga - Broché, 22€

La dette traverse nombre de domaines différents : de l'économie au religieux en passant par les rapports d'amitiés ou de belligérance, elle régule les relations humaines en établissant des variables de comportements selon que les argu-ments pointent vers des remboursements formels ou des abandons purs et simples. Aujourd'hui, la phase néolibérale de la société accentue le carac-tère fonctionnel de la dette en ne tolérant quasi aucune remise ou aucun étalement, créant des sociétés dramatiquement écartelées entre riches et pauvre, creusant les fossés entre nantis et mis-éreux. Or, au coeur de la culture judéo-chrétienne figure le pardon que l'on peut définir comme un mécanisme de remise de dette qui explore des dimensions anthropologiques excédant la seule

vérité économique. Dans c e t t e é t u d e , u n philosophe et un bibliste abordent la question de la dette en la soumettant notamment à ce qu'en disent des passages du Nouveau Testament. A travers ce question-nement, c'est toute une éthique de la relation hu-maine qui se profile, évitant les processus naïfs de l'exonération systématique des créanciers impru-dents et, dans l'autre sens, prévenant la dérive d'une réalité ancrée exclusivement dans une rela-tion économique entre les êtres.

S'il y a un intellectuel français apte à juger en toute connaissance de cause et en toute objectiv-ité les déclarations présidentielles sur la laïcité, c'est bien Jean Baubérot. Professeur émérite de la chaire d'histoire et sociologie de la laïcité à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE), dont il est président d'honneur, il s'est toujours distingué par son approche non dogmatique de la question. Or, c'est cet observateur serein qui a décidé de s'en-gager ici contre le danger que représentent les thèses développées au Latran puis à Riyad par Nicolas Sarkozy, et qui induisent toute une vision tronquée de la laïcité. Considérations unilatérales sur l'Histoire de France, confusions graves à pro-pos de la morale et des valeurs communes, mé-

connaissance totale des équilibres subtils qui, bon art mal an, ont fait f o n c t i o n n e r l a République et vivre en-semble les citoyens depuis plus d'un siècle : le diagnostic est sévère, aussi bien pour le Prési-dent que pour ses con-seillers. Chemin faisant, Jean Baubérot nous ap-prend mille faits significatifs sur une tradition républicaine dont nous ignorons le plus souvent toute la richesse.

La laïcité expliquée à M. Sarkozy Et à ceux qui écrivent ses discours

par Jean Baubérot - Edition Albin Michel - Broché, 16,20 €

Pourquoi Maître Yoda dit-il qu’il faut «  croire  » en la Force, dans La Guerre des Étoiles  ? Pourquoi l’une des premières équipes de football a-t-e l l e c h o i s i d e s ’ a p p e l e r l e s Corinthiens ? Pourquoi Philip K. Dick pensait-il que les premiers chrétiens vivaient encore parmi nous  ? Pop

Théologie suggère que c’est parce que la société du spectacle, des loisirs et de la consommation doit sa forme à la religion, et plus partic-ulièrement à cette éthique protestante que Max Weber avait déjà repérée dans « l’esprit du capitalisme ».

Pop théologie L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme à l’âge de la pop. par Mark Alizart - PUF, 2015, 336 p., 19 €