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Bulletin mensuel de l’Observatoire Volcanologique et Sismologique de Martinique (OVSM-IPGP) No. 2020-03 – mars 2020 ISSN 2105-2301 Observatoire Volcanologique et Sismologique de Martinique / IPGP - Lieu-dit Blondel, Morne-la-Rosette, 97250 Saint-Pierre, Martinique Tél. +596 (0)5 96 78 41 41 – Fax : +596 (0)5 96 55 80 80 – Email : [email protected] - http://www.ipgp.fr/ovsm https://www.facebook.com/ObsVolcanoSismoMartinique/

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Bulletin mensuel de l’Observatoire Volcanologique et Sismologique

de Martinique (OVSM-IPGP)

 

 

 

 

 

 

 

No. 2020-03 – mars 2020

ISSN 2105-2301

Observatoire Volcanologique et Sismologique de Martinique / IPGP - Lieu-dit Blondel, Morne-la-Rosette, 97250 Saint-Pierre, Martinique

Tél. +596 (0)5 96 78 41 41 – Fax : +596 (0)5 96 55 80 80 – Email : [email protected] - http://www.ipgp.fr/ovsm

https://www.facebook.com/ObsVolcanoSismoMartinique/

OVSM‐IPGP – Mars 2020    Page 2 sur 14  

Résumé des observations sismiques enregistrées par le réseau OVSM-IPGP au cours du mois de mars 2020

Le réseau de stations sismologiques de l’OVSM-IPGP a enregistré au cours du mois de mars 2020 un total de 296 événements. Parmi ces événements, 126 ont été identifiés: - 7 volcano-tectoniques (VT) sur la Montagne Pelée, - 1 volcano-tectonique en Dominique, - 64 séismes d’origine tectonique, - 19 téléséismes (séismes lointains), - 18 éboulements, principalement sur le haut de la rivière Claire, mais aussi dans la rivière

Samperre et la rivière du Prêcheur, - 17 ondes hydroacoustiques (ondes T) en lien avec l’activité sismique de Porto Rico. 170 événements demeurent indéterminés car d’énergie trop faible pour être identifiés avec certitude. Ces événements indéterminés sont soit des séismes volcano-tectoniques, des séismes tectoniques régionaux ou des signaux sismiques causés par des éboulements. Ce chiffre reste comparable à celui des mois précédents.

Organisation pendant la gestion du COVID19 Pendant le confinement, l'OVSM-IPGP continue de fonctionner. Son personnel est en télétravail mais continue d'assurer 24/7, en respectant les gestes barrières et les mesures de sécurité sanitaire, ses missions premières, à savoir :

- la surveillance de la Montagne Pelée, - la veille sismique, - la surveillance des phénomènes d’éboulements et coulées de débris (lahars) dans

la zone de la falaise Samperre et de la rivière du Prêcheur, - ainsi que l’information des autorités et de la population.

L’OVSM-IPGP est fermé à toute personne extérieure, mais l’équipe est contactable par mel et en cas d’urgence sur le téléphone d’astreinte : 06 96 05 04 71

OVSM‐IPGP – Mars 2020    Page 3 sur 14  

A - ACTIVITE DE LA MONTAGNE PELÉE

Latitude : 14° 48’ 35" Longitude : 61° 10’ 01" Altitude sommet : 1397 m La Montagne Pelée est l’un des volcans les plus actifs de l’arc des Petites Antilles et le seul volcan actif de Martinique. Son édification débutée il y a environ 200 000 ans est caractérisée par une grande diversité de dynamismes éruptifs. Depuis la fin de sa dernière éruption magmatique en 1932, au cours de laquelle un dôme de lave s’est mis en place dans le cratère sommital, elle est en phase de repos.

Figure 1 : Carte géologique simplifiée de la Montagne Pelée (Boudon et al., 2005)

1. Formations volcaniques de la Paléo-Pelée incluant le Mont Conil 2. Dépôts d’éruptions pliniennes (retombées de ponces et écoulements pyroclastiques) 3. Dépôts d’écoulements de scories (post-3e déstabilisation de flanc) 4. Dépôts de blocs et de cendres associés à des éruptions à dôme de lave 5. Dômes de lave récents de la zone sommitale 6. Structures de déstabilisation de flanc et cratères sommitaux

VERT = PAS D’ALERTE

OVSM‐IPGP – Mars 2020    Page 4 sur 14   Sismicité volcanique

Au cours du mois de mars 2020, les stations sismiques de la Montagne Pelée ont enregistré 7 événements identifiés comme des volcano-tectoniques (dits VT). Ces séismes de faible magnitude (inférieure à 1.5) sont difficilement localisables. Seuls 3 d’entre eux ont pu l’être. Les stations du réseau de la Montagne Pelée sont actuellement en cours de modernisation et devraient permettre dans le futur de mieux contraindre la sismicité de la Montagne Pelée.

L’occurrence de VT est un phénomène couramment observé sur les volcans comme la Montagne Pelée. Leur nombre, leur localisation et leur fréquence constituent des indicateurs très importants de l’état du volcan. Ceux actuellement enregistrés sur la Montagne Pelée sont interprétés comme correspondant à de petites ruptures sur des fractures du système volcanique. Leurs faibles profondeurs (entre 0.1 et 2.5 km) suggèrent qu’ils résultent de l’activité du système hydrothermal à l’intérieur de l’édifice (circulations et interactions de gaz, vapeur et eau dans les roches poreuses et fracturées constituant l’édifice). L’activité du mois de mars 2020 reste comparable à celle du mois de février 2020. Déformations

Les données des 4 stations GNSS continu situées sur l’édifice volcanique (Ajoupa-Bouillon, Morne Lacroix, Savane Anatole et Morne Lénard) ne montrent pas de déformations ni profondes ni superficielles de l’édifice volcanique telles qu’elles se produiraient dans l’éventualité d’une injection de gaz ou de magma en profondeur. En revanche, ces données continuent d’enregistrer les mouvements relatifs lents et stables de la plaque Caraïbe vers le Nord-Est. Géochimie des fluides

Aucune activité fumerollienne n’est actuellement observée sur les flancs et au sommet de la Montagne Pelée. Sources thermales

Le massif volcanique de la Montagne Pelée constitue un relief favorisant les précipitations abondantes. Les eaux pluviales s'infiltrent facilement dans l’édifice et alimentent les nappes phréatiques. Ces nappes jouent un rôle important dans les processus de transfert d'éléments chimiques résultant des interactions complexes des eaux de pluie avec le système hydrothermal du volcan et des mouvements éventuels de magma en profondeur. L’évolution de la composition ionique des sources issues des nappes phréatiques constitue donc un indicateur, dont l’étude permet de suivre l'évolution de l'activité du volcan, qu’elle soit d’origine superficielle hydrothermale ou liée à de potentiels processus magmatiques plus profonds. Cette surveillance hydrogéochimique repose sur les mesures de paramètres physico-chimiques in situ (pH, température, conductivité), ainsi que sur les analyses chimiques d'un échantillonnage régulier de sources sélectionnées. Elle permet à la fois une meilleure connaissance du système hydrothermal de la Montagne Pelée et est un outil supplémentaire indispensable à la surveillance du volcan.

L’OVSM-IPGP a effectué des prélèvements des eaux du forage Puits-Chaud le 11 mars. Ce forage permet de suivre les eaux thermales souterraines de la coulée de la rivière Blanche depuis le milieu des années 60. Les mesures in-situ comparées à celles des mois précédents ne montrent pas de variations des propriétés physico-chimiques de cette source. Les échantillons sont envoyés à l’Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe (OVSG-IPGP) pour analyses et suivi de la composition ionique.

OVSM‐IPGP – Mars 2020    Page 5 sur 14   Bilan

La Montagne Pelée ne montre actuellement pas de signe de réactivation. L’activité fumerollienne est nulle et l’activité hydrothermale demeure stable et faible. Son activité sismique, typique des volcans de zone de subduction, reste faible. Aucune anomalie des autres paramètres de surveillance liée à d’éventuels mouvements de magma en profondeur n’est observée ce mois-ci (absence de sismicité profonde, absence de déformations). Sur la base des observations de l’OVSM-IPGP enregistrées au cours du mois de mars 2020, aucune activité éruptive n’est à prévoir prochainement. Le niveau de vigilance actuel reste :

VERT = PAS D’ALERTE

OVSM‐IPGP – Mars 2020    Page 6 sur 14  

B - ACTIVITÉ SISMIQUE RÉGIONALE ET LOCALE

Contexte régional - L’arc insulaire des Petites Antilles résulte du plongement de la plaque Amérique sous la plaque Caraïbe. Cette subduction active se caractérise par une vitesse de convergence d’environ 2 cm/an. Elle provoque une déformation de la limite de ces deux plaques, faisant de l’archipel une région à fort aléas sismiques et volcaniques. Les séismes tectoniques sont liés aux processus de subduction. Certains sont directement liés au glissement entre les deux plaques à l’est de l’arc antillais (zone interplaque ou interface). D’autres, plus superficiels, résultent de la déformation de la plaque Caraïbe (intraplaque) ou Amérique (‘outer-rise’). Les séismes de profondeur intermédiaire (zone des 100 km) résultent de la rupture de la plaque océanique plongeant sous la plaque Caraïbe (Fig. 2).

Martinique et Guadeloupe sont les seules régions françaises classées en zone 5 (sismicité maximale du zonage français). Durant la période historique, plusieurs séismes ont causé des dégâts en Martinique (intensités supérieures ou égales à VII) : 1702, 1727, 1802, 1839, 1843, 1906, 1946, 1953, 1999 et 2007. Les séismes ne sont pas prévisibles et peuvent survenir à n’importe quel moment en Martinique. Les actions de prévention du risque restent de rigueur: respect des réglementations parasismiques en vigueur, aménagement intérieur des lieux de vie, apprentissage du comportement à tenir avant, pendant et après un séisme.

Figure 2 : Les séismes aux Antilles (d’après de Chabalier et al., DDRM Martinique 2014)

Résumé - Au cours du mois de mars 2020, l’activité sismique régionale affiche un nombre de 64 séismes tectoniques comparable au nombre de séismes enregistrés les mois précédents. 30 de ces séismes concernent la zone Martinique. Un séisme léger de magnitude 3.8 s’est produit le 15 mars 2020 à 4h12 locales et a été très légèrement ressenti (5 témoignages en Martinique). Son épicentre a été localisé à 78 km de profondeur à 31 km à l’E-S-E de Sainte-Anne. Les stations de la Montagne Pelée ont par ailleurs continué d’enregistrer des ondes hydroacoustiques (ondes T), résultant des plus forts séismes portoricains de l’essaim sismique en cours depuis fin décembre 2019.

OVSM‐IPGP – Mars 2020    Page 7 sur 14   64 événements tectoniques ont été enregistrés en mars 2020 par le réseau sismique de l’OVSM-IPGP, un nombre comparable au nombre de séismes enregistrés les mois précédents. Parmi ces 64 séismes, 49, de magnitude comprise entre 1.2 et 4.4, ont pu être localisés par l’OVSM-IPGP sur l’arc insulaire des Petites Antilles. La figure 3 présente la carte de leurs épicentres. 30 de ces séismes concernent la zone Martinique (Fig. 4).

Figure 3 : Carte des épicentres correspondant aux séismes tectoniques enregistrés au mois de mars 2020 et localisés sur l’arc insulaire des Petites Antilles par l’OVSM-IPGP. Voir code couleur et magnitudes sur la figure 4

La figure 4 présente la carte des épicentres (partie supérieure de la figure) ainsi que les profondeurs suivant le profil A-B de ces 30 séismes enregistrés et localisés autour de la Martinique. Sur cette carte figurent aussi les 3 volcanotectoniques peléens qui ont pu être localisés et celui de Dominique. Sur les figures 3 et 4, pour chaque séisme, la couleur correspond à la profondeur, tandis que le diamètre de chaque cercle est proportionnel à la magnitude calculée par l’OVSM-IPGP (échelle figure 4). Sur ces deux figures, les traits noirs représentent les principales failles connues (d’après Feuillet et al. 2000). Un séisme léger de magnitude 3.8 s’est produit le 15 mars 2020 à 4h12 locales et a été très faiblement ressenti en Martinique (5 témoignages). Son épicentre a été localisé à 78 km de profondeur à 31 km à l’E-S-E de Sainte-Anne. Pour la Martinique, la répartition géographique de l’activité sismique ne montre pas de zone particulièrement plus active en mars 2020.

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Figure 4 : Carte des épicentres (partie supérieure de la figure) et représentation verticale suivant le profil A-B correspondant aux séismes enregistrés au mois de mars 2020 et localisés autour de la Martinique par l’OVSM-IPGP.

Pour toute information concernant l’activité sismique des Saintes, de la Guadeloupe et des îles du Nord, voir le site de l’Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe (OVSG-IPGP) : http://www.ipgp.fr/fr/ovsg/ Les stations de la Montagne Pelée ont par ailleurs continué d’enregistrer des ondes hydroacoustiques (ondes T) résultant des séismes portoricains de plus forte magnitude de l’essaim en cours depuis fin décembre 2019. Pour de plus amples informations sur cet essaim, voir le site du Puerto Rico Seismic Network (PRSN) : http://www.prsn.uprm.edu/English/

OVSM‐IPGP – Mars 2020    Page 9 sur 14  

C - FALAISE SAMPERRE ET RIVIÈRE DU PRÊCHEUR

Résumé - L’OVSM-IPGP enregistre grâce à son réseau de surveillance les signatures sismiques et accoustiques de séquences d’éboulements et de glissements de terrain au niveau de la falaise Samperre. Cette falaise est située en amont de la rivière Samperre-Prêcheur sur le flanc ouest de la Montagne Pelée, au nord-ouest du sommet (Fig. 5). Elle est constituée de dépôts volcaniques anciens, peu voire non consolidés et facilement érodables. Ses éboulements représentent des volumes variables, allant de la chute de blocs pour les plus petits à l’avalanche de débris pour les plus gros. Ces volumes s’accumulent en pied de falaise et constituent un réservoir de matériel remobilisable soit lors d’épisodes pluvieux, soit lors de la rupture d’éventuelles embâcles, ou encore lors de l’exsurgence soudaine d’eau provenant de nappes phréatiques localisées à l’intérieur du massif volcanique de la Montagne Pelée. Ces exsurgences peuvent se produire aussi bien dans la falaise que dans le haut des rivières.

Lors de leur remobilisation, les dépôts forment des coulées de débris, appelées lahars. Ces coulées sont plus ou moins concentrées et peuvent descendre jusqu’au bourg du Prêcheur. Depuis le 2 janvier 2018, plus de 5 millions de m3 de matériaux ont ainsi été déposés et remobilisés dans le lit de la rivière.

Figure 5 : Système de surveillance de la falaise Samperre et de la rivière du Prêcheur (● géophones et sismomètres, ● point d’observation).

Le système pendulaire se situe au niveau de la station RPRE. Des glissements des berges sont aussi observés depuis quelques mois suite à l’érosion produite par le passage des lahars successifs. Ces glissements sont susceptibles de former à tout moment un barrage créant une embâcle, qui constitue un réservoir d’eau, pouvant rompre soudainement. De nouveaux lahars peuvent survenir à tout moment sans que l’on ne puisse en connaître à l’avance l’importance. Le lit de la rivière reste par conséquent dangereux, le front d’un lahar pouvant atteindre plusieurs mètres de haut et inonder le lit en quelques minutes.

OVSM‐IPGP – Mars 2020    Page 10 sur 14   Falaise Samperre

Le réseau sismologique de l’OVSM-IPGP n’a pas enregistré d’éboulements au niveau de la falaise Samperre ce mois-ci. Des photographies prises par la SAG 972 (Section Aérienne de Gendarmerie de Martinique) lors d’un vol de reconnaissance effectué le 29 mars 2020 montrent qu'un réservoir de matériaux remobilisables est toujours présent en pied de falaise mais n'a pas augmenté de volume par rapport aux images prises en décembre 2019 et janvier 2020. Ces images ne montrent pas non plus de nouvelle cicatrice sur la falaise. Ces observations confirment le fait que le réseau de surveillance de l'OVSM-IPGP n'a pas enregistré d'éboulements au niveau de la falaise Samperre depuis maintenant plusieurs semaines.

Le réservoir secondaire situé à l’arrière du flanc Est de la falaise est toujours présent. Ce réservoir s’est formé il y a quelques mois suite à des chutes de matériaux provenant du haut de la falaise mais aussi du morne. Ce réservoir n’a pas, lui non plus, varié de volume. Dépôts dans les rivières Samperre et du Prêcheur

Ces dépôts sont principalement constitués de matériaux provenant de la falaise Samperre. Lors de leurs remobilisations successives, ils se déplacent progressivement vers l’aval de la rivière jusqu’à son embouchure. Ils sont aussi constitués, en moindre proportion, par des éboulements et glissements de berges dans les rivières Samperre et du Prêcheur.

Une nouvelle embâcle formée suite à un glissement de berge a été observée le dimanche 29 mars 2020 par la SAG 972 (Fig. 6). Cette embâcle est située à proximité du pied de la falaise, en aval du réservoir principal à l’entrée du canyon de la rivière Samperre. Du matériel remobilisable étant disponible dans le canyon en aval de l’embâcle et dans la rivière, l'évolution de la taille de ce réservoir d'eau sera suivie par la SAG au cours des prochaines semaines.

Figure 6 : Embâcle en pied de réservoir de la falaise Samperre (Photo SAG 972 - 29 mars 2020). La partie orange au sud de l’embâcle correspond au glissement de berge à partir de formations hydrothermalisées et altérées d’anciennes avalanches de débris provenant d’effondrements partiels du massif de la Montagne Pelée. La base du réservoir de matériel issu des éboulements de la falaise est visible au nord de l’embâcle.

OVSM‐IPGP – Mars 2020    Page 11 sur 14   Système d’alerte de la rivière du Prêcheur

Le système d'alerte de la rivière du Prêcheur (voir Fig. 5 pour l’emplacement des stations) repose actuellement sur la station sismique de Case-Petit (CPMA) et les géophones de Case-Petit et de Case Coquérant (CCPA au niveau du gué), la liaison étant perdue entre la station RPRE et l'OVSM. Une intervention pour réparation sera programmée avec le concours du Dragon 972 de la Sécurité Civile dès que la situation sanitaire le permettra. Lahars rivière du Prêcheur

Aucun lahar n’a été enregistré par le réseau de géophones et stations sismiques de la rivière du Prêcheur. Grande Rivière Claire

Aucun lahar n’a été enregistré ce mois-ci dans la Grande Rivière Claire par les stations sismiques du réseau de la Montagne Pelée.

Le matériel remobilisé dans cette rivière provient des éboulements d’une falaise située sur le flanc sud-ouest de la Montagne Pelée. Les matériaux issus de ces éboulements continuent de s’accumuler dans les ravines Chaude et Petit-Bonhomme situées dans le haut de la rivière. Ils sont régulièrement remobilisés lors d’épisodes pluvieux importants.

D - ACTIVITÉ VOLCANIQUE RÉGIONALE

Résumé – L’arc insulaire des Petites Antilles est caractérisé par la présence de nombreux volcans actifs, surveillés par différents observatoires régionaux. Seuls sont cités ici les volcans montrant des signes de réactivation. Pour des informations détaillées, voir les sites des observatoires ou des agences en charge de leur surveillance.

Kick’em Jenny

Le Kick’em Jenny est un volcan sous-marin localisé à 8 km au nord de la Grenade. Son sommet se trouve à environ 180 m sous le niveau de la mer. Le niveau d’alerte actuel est JAUNE . Une zone d’exclusion de 1.5 km autour du sommet est actuellement en vigueur pour la navigation.

Pour toute information concernant le Kick’em Jenny, voir le site du Seismic Research Centre de l’University of West Indies (SRC-UWI Trinidad) : http://uwiseismic.com

ou celui de la National Disaster Management Agency (NaDMA) de la Grenade : http://www.nadma.gd Dominique

Pour toute information concernant la Dominique, voir le site de l’Office of Disaster Management (ODM) de la Dominique : http://odm.gov.dm

ou celui du Seismic Research Centre de l’University of West Indies (SRC-UWI Trinidad) : http://uwiseismic.com Soufrière de Guadeloupe

Le niveau de vigilance actuel est JAUNE .

Pour toute information concernant la Soufrière de Guadeloupe, voir le site de l’Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe (OVSG-IPGP) : http://www.ipgp.fr/fr/ovsg/

OVSM‐IPGP – Mars 2020    Page 12 sur 14   Soufrière Hills de Montserrat

L’activité reste faible. Le niveau de vigilance actuel est HAZARD LEVEL 1 . Les zones maritimes est et ouest peuvent être traversées, mais sans s’arrêter et uniquement pendant la journée, entre l’aube et le coucher du soleil.

Pour toute information concernant la Soufrière Hills de Montserrat, voir le site du Montserrat Volcano Observatory (MVO) : http://www.mvo.ms

La Direction de l’OVSM-IPGP, le 21 avril 2020

E - ANNEXES Définition des niveaux d’alerte volcanique pour la Montagne Pelée

Activité globale observée

Minimale

Niveau de base

En augmentation

Variations de quelques

paramètres

Fortement augmentée

Variations de nombreux paramètres, sismicité

fréquemment ressentie

Maximale

Sismicité volcanique intense, déformations majeures, explosions 

Délais possibles Siècle(s) / Années Année(s) / Mois Mois / Semaines Imminente / En cours

Décision  OVSM-IPGP  Préfecture

Niveaux d’alerte VERT

Pas d’alerte

JAUNE

Vigilance

ORANGE

Pré alerte

ROUGE

Alerte 

  Magnitude et Intensité

La magnitude est une mesure de la quantité d’énergie libérée lors de la rupture à la source du séisme. Différentes méthodes de calcul de magnitude existent, basées soit sur la durée du signal sismique (magnitude de durée Md), soit sur son amplitude maximale (magnitude locale ML), soit sur la quantité de déplacement le long d’une faille et la surface de la faille sur laquelle s’est produite la rupture (magnitude de moment Mw).

La magnitude est une échelle logarithmique. Une variation de 1 point sur l’échelle des magnitudes équivaut à une libération d’énergie environ 32 fois supérieure. Ainsi l’énergie libérée par un séisme de magnitude 5 est environ 32 fois supérieure à celle produite par un séisme de magnitude 4 et environ 1000 fois supérieure à celle produite par un séisme de magnitude 3.

Comme pour tout paramètre physique, une incertitude est associée à une estimation de la magnitude. Sur ML, elle est en général de l’ordre de 0.2 à 0.3.

L’intensité caractérise la sévérité de la secousse sismique en un lieu donné. Elle se fonde sur l’observation des effets et des conséquences du séisme sur les personnes, les objets, les mobiliers, les constructions, l’environnement.

L'intensité dépend non seulement de la magnitude, mais aussi de la distance et de la profondeur à laquelle se trouve la source.

OVSM‐IPGP – Mars 2020    Page 13 sur 14   Échelle simplifiée des intensités macrosismiques

Intensités I II III IV V VI VII VIII IX

Perception Humaine

Non ressenti

Très faible

Faible Légère Modérée Forte Très forte

Sévère Violente

Dégâts probables

Aucun Très

légers Légers Modérés Moyens Importants

Localisation manuelle vs localisation automatique

Des détecteurs automatiques de séismes génèrent quasiment en temps réel des bulletins d’informations sur les séismes enregistrés dans l’arc insulaire des Petites Antilles. Ce sont ces bulletins automatiques qui sont reçus entre autres par les applications sur smartphones ou diffusés sur certains réseaux sociaux. Lors de leur publication, ces informations préliminaires n'ont pas encore été validées manuellement par un sismologue et doivent être considérées avec précaution. Ces logiciels de détection automatique manquent en effet encore à l'heure actuelle de précision et dans certains cas produisent des rapports de ressentis pour des séismes qui ne le sont pas.

La localisation et le calcul de magnitude faits manuellement par un sismologue prend en moyenne une trentaine de minutes. L’OVSM-IPGP et l’OVSG-IPGP utilisent des procédures calibrées pour les Antilles et une densité de stations sismiques supérieure à celle d’autres agences internationales.

La Terre tremble tous les jours en Martinique. Le nombre de séismes ressentis reste heureusement faible (environ une quinzaine par an). Les observatoires ne publient un communiqué qu'en cas de séisme ressenti, dans l’heure suivant son enregistrement par les réseaux de surveillance sismique régionaux. Outre les données techniques de localisation, de magnitude et de type de séisme, ce document utilise une loi régissant l'atténuation des ondes sismiques dans le sol pour les Antilles, permettant d'estimer les intensités sismiques théoriques dans les communes de l'archipel. Cette loi a été établie par trois chercheurs François Beauducel, Sara Bazin et Mendy Bengoubou-Valérius, et de ce fait, porte le nom de ‘loi B3’ (loi B-cube). Elle permet de produire une carte indiquant les zones d’égales intensités théoriques. Appel à témoignages sur les séismes ressentis

Les intensités réelles ne peuvent être correctement déterminées que par le recueil de témoignages et sont comparées aux intensités théoriques calculées par la loi B3.

Seuls vos témoignages permettront aux ingénieurs et sismologues de mieux tenir compte des spécificités locales dans la connaissance et la mitigation du risque sismique en Martinique.

Si vous avez ressenti un séisme, même faiblement, vous êtes invité à le signaler soit à l’observatoire et/ou à prendre quelques minutes pour remplir en ligne le formulaire d’enquête macrosismique du Bureau Central Sismologique Français (BCSF) sur le site :

http://franceseisme.fr Appel Centre de Données Sismologiques des Antilles (CDSA)

Le Centre de Données Sismologiques des Antilles est un projet initié en 2002 par l'Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP), le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) et l'Université des Antilles (UA) dans le but d'étudier les séismes antillais, leurs origines et leurs conséquences et de mettre à disposition ces analyses et données à un large public. Le CDSA rassemble les données sismologiques de 7 instituts opérant des réseaux de surveillance sismologique dans l’arc des Petites Antilles et constitue ainsi une banque de données inestimable accessible sur leur site :

http://www.seismes-antilles.fr

OVSM‐IPGP – Mars 2020    Page 14 sur 14   Références citées dans le bulletin

- Boudon G., A. Le Friant, B. Villemant and J.-P. Viodé (2005) Martinique, in ‘Volcanic Hazard Atlas of the Lesser Antilles’, 126-145

- Dossier Départemental des Risques Majeurs en Martinique (2014) - Feuillet N. (2000) Sismotectonique des Petites Antilles. Liaison entre activité sismique et

volcanisme. Thèse de Doctorat, Université Paris VII Denis Diderot

Merci aux organismes, collectivités et associations d’afficher publiquement ce bulletin pour une diffusion la plus

large possible. Pour le recevoir par mel, faites simplement la demande à < [email protected]>

Retrouvez l’ensemble des informations sur le site internet (http://www.ipgp.fr/ovsm), la page Facebook de l’OVSM

(https://www.facebook.com/ObsVolcanoSismoMartinique/)

Les informations de ce document ne peuvent être utilisées sans y faire explicitement référence.