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Annales de pathologie (2012) 32, 33—39 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com MISE AU POINT Blessures par projectile d’arme à feu : aspects anatomopathologiques Gunshot wounds: Forensic pathology Geoffroy Lorin de la Grandmaison Service d’anatomie pathologique et de médecine légale, hôpital Raymond-Poincaré, 104, boulevard Raymond-Poincaré, 92380 Garches, France Accepté pour publication le 12 octobre 2011 Disponible sur Internet le 17 janvier 2012 MOTS CLÉS Armes à feu ; Blessures ; Anatomie pathologique ; Résidus de tir Résumé Les blessures par projectile d’arme à feu sont des lésions traumatiques parmi les plus complexes rencontrées en médecine légale. Lors de l’autopsie, un examen minutieux des blessures est essentiel pour pouvoir les interpréter correctement. L’examen anatomopatho- logique complémentaire de ces blessures présente un intérêt multiple : distinction entre une plaie d’entrée et une plaie de sortie, estimation de la distance de tir, distinction entre une plaie vitale et une plaie post-mortem, chronologie des blessures. En cas de tirs intracrâniens multiples, l’examen neuropathologique sur cerveau fixé peut apporter des arguments sur la faisabilité ou non d’un geste suicidaire. Du fait de cet intérêt, le prélèvement des blessures constatées à l’autopsie doit être systématique lors des autopsies médicolégales. Les données de l’examen anatomopathologique doivent toujours être soigneusement confrontées aux don- nées autopsiques, balistiques et de l’enquête policière. Les limites de la microscopie optique doivent être connues. © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. KEYWORDS Firearms; Gunshot wounds; Forensic pathology; Gunshot residue Summary Gunshot wounds are among the most complex traumatic lesions encountered in forensic pathology. At the time of autopsy, careful scrutiny of the wounds is essential for cor- rect interpretation of the lesions. Complementary pathological analysis has many interests: differentiation between entrance and exit wounds, estimation of firing distance, differentia- tion between vital and post mortem wounds and wounds dating. In case of multiple headshots, neuropathological examination can provide arguments for or against suicide. Sampling of gun- shot wounds at autopsy must be systematic. Pathological data should be confronted respectively to autopsy and death scene investigation data and also ballistic studies. Forensic pathologist must be aware of the limits of optic microscopy. © 2011 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Adresse e-mail : [email protected] 0242-6498/$ see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.annpat.2011.10.005

Blessures par projectile d’arme à feu : aspects anatomopathologiques

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Annales de pathologie (2012) 32, 33—39

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

MISE AU POINT

Blessures par projectile d’arme à feu : aspectsanatomopathologiques

Gunshot wounds: Forensic pathology

Geoffroy Lorin de la Grandmaison

Service d’anatomie pathologique et de médecine légale, hôpital Raymond-Poincaré, 104,boulevard Raymond-Poincaré, 92380 Garches, France

Accepté pour publication le 12 octobre 2011Disponible sur Internet le 17 janvier 2012

MOTS CLÉSArmes à feu ;

Résumé Les blessures par projectile d’arme à feu sont des lésions traumatiques parmi lesplus complexes rencontrées en médecine légale. Lors de l’autopsie, un examen minutieux des

Blessures ;Anatomiepathologique ;Résidus de tir

blessures est essentiel pour poulogique complémentaire de ces

plaie d’entrée et une plaie de

plaie vitale et une plaie post-mmultiples, l’examen neuropathofaisabilité ou non d’un geste suconstatées à l’autopsie doit êtrde l’examen anatomopathologiqnées autopsiques, balistiques etdoivent être connues.© 2011 Elsevier Masson SAS. Tou

KEYWORDSFirearms;Gunshot wounds;Forensic pathology;Gunshot residue

Summary Gunshot wounds arforensic pathology. At the time

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Adresse e-mail : [email protected]

0242-6498/$ — see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droitsdoi:10.1016/j.annpat.2011.10.005

voir les interpréter correctement. L’examen anatomopatho-blessures présente un intérêt multiple : distinction entre unesortie, estimation de la distance de tir, distinction entre uneortem, chronologie des blessures. En cas de tirs intracrânienslogique sur cerveau fixé peut apporter des arguments sur laicidaire. Du fait de cet intérêt, le prélèvement des blessurese systématique lors des autopsies médicolégales. Les donnéesue doivent toujours être soigneusement confrontées aux don-

de l’enquête policière. Les limites de la microscopie optique

s droits réservés.

e among the most complex traumatic lesions encountered inof autopsy, careful scrutiny of the wounds is essential for cor-ns. Complementary pathological analysis has many interests:e and exit wounds, estimation of firing distance, differentia-

tem wounds and wounds dating. In case of multiple headshots,an provide arguments for or against suicide. Sampling of gun-ystematic. Pathological data should be confronted respectively

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es blessures par projectile d’arme à feu sont des lésionsraumatiques parmi les plus complexes rencontrées enédecine légale. Lors de l’autopsie, une documentation

oigneuse des blessures et une connaissance des principese base de la balistique lésionnelle sont essentielles pourouvoir les interpréter correctement. La balistique lésion-elle est une subdivision de la balistique terminale et étudiees effets des projectiles sur les tissus vivants. Lors d’unir, le projectile est accompagné de gaz de combustion,e particules de poudre imbrûlées, de produits de ramo-age de l’âme du canon qui peuvent chacun jouer un rôleans les effets lésionnels. Lors de la traversée d’un corps,e projectile communique de l’énergie cinétique aux tissusnvironnants. Il provoque le long de son trajet une zonee tissus détruits, appelée cavité permanente, et en péri-hérie une zone plus ou moins importante, appelée cavitéemporaire. Les tissus de la cavité temporaire sont soumisemporairement à une accélération radiaire et subissent desorces d’étirement, accompagnées de forces de compressiont de cisaillement.

Les questions soulevées par les blessures par projectile’arme à feu sont multiples : s’agit-il d’une plaie d’entréeu d’une plaie de sortie ? Quelle est la distance de tir ?’agit-il d’une blessure ante mortem ou post-mortem ? Lesonnées macroscopiques sont le plus souvent pertinentesour y répondre. Toutefois, de nombreux facteurs peuventodifier l’aspect des plaies à l’œil nu : un mauvais étatu corps (putréfaction, carbonisation), l’existence de tirsultiples, l’interposition de vêtements ou d’objets avant

a pénétration du projectile dans le corps et l’immersionecondaire du corps entre autres. L’examen microscopiqueeut être un complément utile dans toutes ces situations.’une facon générale, l’examen anatomopathologique per-et dans 22 % des cas une meilleure documentation des

ésions traumatiques, quelle que soit leur nature [1]. Delus, la documentation microscopique des plaies peut servir’élément de preuve au cours de l’instruction et du procès’assises.

L’objet de cet article est de proposer des recommanda-

ions en matière de prélèvements dans ce contexte et derésenter l’intérêt de l’examen anatomopathologique poures blessures par projectile d’arme à feu.

ecommandations en matière derélèvements

e prélèvement et le conditionnement deslaies d’entrée et de sortie

n prélèvement des plaies cutanées par projectile d’arme feu doit être réalisé de manière systématique lors de’autopsie. Ne prélever qu’en cas de doute est s’exposer àes erreurs importantes qui peuvent avoir des conséquencesudiciaires majeures (tir de dos vs tir de face). Le prélève-ent doit être réalisé une fois que l’ensemble des blessures

été parfaitement documentés au temps de l’autopsie. Enffet, la fixation formolée entraîne une rétraction tissu-aire et une déformation du prélèvement modifiant l’aspecte la plaie et ses mensurations. Seul l’examen macrosco-ique in situ au moment de l’autopsie permet de décrireorrectement le diamètre de l’orifice, sa forme et sesaractéristiques morphologiques. La plaie ne doit avoir subi

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G. Lorin de la Grandmaison

ucune modification, notamment pas de lavage, ni brossage,vant d’être fixée.

Il est nécessaire de réaliser les prélèvements après unepérage anatomique et une orientation précise du lambeauutané (haut, bas, droite, gauche) ; ce lambeau est fixé à’aide d’épingles sur une plaque en polystyrène afin d’évitera déformation par le processus de fixation. Il est égale-ent possible d’orienter le prélèvement dans l’espace auoyen d’un fil de suture indiquant par exemple son pôle

upérieur. Il faut prélever les orifices au moins 1 à 2 cm enehors des berges de facon circulaire et en incluant en pro-ondeur le tissu sous-cutané. Un prélèvement de trop petiteaille risque en effet d’être difficile à orienter et à couperorrectement.

Les plaies d’entrée et de sortie présumées correspondant une même blessure doivent être prélevées conjointementi la distance qui les sépare n’est pas importante.

Il convient de prélever les plaies cutanées en totalité. Ilst déconseillé de ne prélever qu’une partie de la plaie, laistribution d’éventuels résidus de tir pouvant être focale.es prélèvements ne doivent pas être congelés, sauf si unexpertise balistique est envisagée sur ces prélèvements enieu et place d’une expertise anatomopathologique.

Les prélèvements ne doivent pas se limiter aux pré-èvements des orifices cutanés mais inclure aussi desrélèvements des blessures viscérales consécutives au pas-age du ou des projectiles. En cas de blessure encéphalique,e cerveau doit être prélevé en totalité et fixé dans le formolour étude neuropathologique ultérieure.

rélèvements dans le cadre d’une expertisenatomopathologique

ors d’une expertise, le médecin anatomopathologiste doittre en mesure de juger la qualité des prélèvements autop-iques. En effet, la qualité des prélèvements est un élémentmportant qui conditionne les possibilités d’interprétationes lésions sur le plan anatomopathologique.

Lorsque les plaies sont exploitées par une expertise deathologie médicolégale, il est conseillé de réaliser une

adiographie à foyer fin de la pièce pour la mise en évi-ence de débris métalliques radio-opaques qui peuvent êtrerésents sur un orifice d’entrée [2].

Des coupes étagées doivent être réalisées au niveau deserges de la plaie, espacées de 5 mm, l’axe des coupes dis-osé de facon perpendiculaire au grand axe de la plaie.i l’orifice est de petite taille, il convient de l’inclure enotalité.

Une coloration standard par l’hématéine-éosine-safranst suffisante dans la majorité des cas. En cas de doute sur larésence de résidus de tir, des colorations complémentaireseuvent être envisagées : coloration de Waterhouse au rho-izonate de sodium et coloration au rouge d’alizarine S. Sine chronologie des blessures est à préciser, une coloratione Perls peut aussi être envisagée.

L’interprétation histologique doit rester très prudentear tous les débris microscopiques noirâtres observés sur lerajet d’une blessure par projectile d’arme à feu ne corres-ondent pas forcément à des résidus de tir. Il peut s’agir dearticules ou débris rapportés par le projectile après ramo-age de l’âme du canon ou de débris de cible(s) ou d’écran(s)ntermédiaire(s). L’interprétation doit aussi tenir compte duait que la quantité de débris observés est grossièrementnversement proportionnelle à la distance de tir. Les don-ées de l’examen anatomopathologique doivent toujours

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Blessures par projectile d’arme à feu : aspects anatomopath

être soigneusement confrontées aux données autopsiques,balistiques et de l’enquête policière.

L’inconvénient de cette expertise anatomopathologiqueest qu’elle ne permet plus l’estimation de la distance de tirpar des tirs d’essais de comparaison, si les blessures n’ontpas été correctement documentées lors de l’autopsie, etqu’elle perturbe la confirmation ou l’estimation du calibrede la munition. Il existe en effet une rétraction tissulaireinéluctable qui modifie les données et les rapports millimé-triques.

Distinction entre une plaie d’entrée etune plaie de sortie

Critères macroscopiques

Les blessures par projectile à balle d’arme à feu comportentune plaie d’entrée éventuellement associée à une plaiede sortie. L’aspect d’une plaie d’entrée est dépendant del’arme, de la munition, de la distance de tir, de la loca-lisation de l’impact, des particularités morphologiques del’individu, etc.

Une plaie d’entrée typique se présente sous la formed’une plaie contuse constituée d’une perte de substancecirculaire ou ovalaire correspondant à l’orifice d’entréeproprement dit, entourée d’une collerette érosive quasi-constante, et d’une collerette d’essuyage très inconstante.Il peut exister également en périphérie, un dépôt de suieet/ou un tatouage de poudre [3].

La collerette érosive correspond à une abrasion épider-mique des berges de l’orifice le long de sa circonférence.Elle est secondaire à l’action mécanique du passage du pro-jectile à travers la peau. Quelle que soit la distance de tir, lesplaies d’entrée présentent, sauf exception, une colleretteérosive.

La collerette d’essuyage se présente sous la forme d’unliseré grisâtre ou noirâtre au niveau des berges d’un orificed’entrée. Elle est le produit du ramonage de l’âme du canonde l’arme par le projectile qui s’essuie et laisse au bord del’orifice d’entrée des dépôts principalement constitués de

suie, d’éléments métalliques de l’amorce et de lubrifiant. Encas de cible ou d’écran intermédiaire, elle est constammentabsente.

Plaie d’entrée d’un tir à bout touchantL’aspect macroscopique d’une plaie d’entrée en rapportavec un tir à bout touchant appuyé peut être le suivant dansles cas typiques :• berges de l’orifice brûlées et noircies de suie (les gaz

chauds de combustion sont chargés de suie) ;• possibilité de chambre de mine, en fonction du siège,

qui résulte de la brusque expansion des gaz de combus-tion dans les tissus sous-cutanés (effet « blast »). Celle-cipeut modifier complètement l’aspect de la plaie d’entréequi peut alors se présenter sous forme de plaie contuseétoilée ;

• présence inconstante d’une abrasion en périphérie del’orifice reproduisant l’empreinte complète ou incom-plète du ou des canons, voire du guidon ou d’autres piècesde l’extrémité de l’arme à feu.

Plaie d’entrée d’un tir à courte distanceCette distance peut être définie comme étant la distancemaximale à laquelle un tatouage de poudre et ou un dépôt

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de suie sont visibles sur la cible [4]. Les tirs à courte dis-tance englobent les tirs à bout portant et les tirs à distancemoyenne ou intermédiaire [3].

Un dépôt de suie est un dépôt non persistant au pour-tour de l’orifice d’entrée de particules de carbone, issuesde la combustion de la charge, disparaissant après lavage.La taille du dépôt de suie augmente avec la distance de tir,alors qu’à l’inverse, sa densité diminue. Les dépôts de suiesont habituellement observés pour des distances inférieuresà 30 cm environ pour les armes de poing [3]. Cette distancevarie en fait beaucoup en fonction du type d’arme et dutype de munition employés. Elle est souvent retrouvée surles écrans, vêtements notamment.

Un tatouage de poudre se définit par un marquage cutanépersistant au pourtour d’un orifice d’entrée effectué par desparticules de poudre partiellement ou non brûlées, ne dis-paraissant pas après lavage de la blessure. On en distinguedeux types : un tatouage avec incrustation des particulesdans le tissu cutané et un tatouage sans incrustation. Cedernier correspond à l’ensemble des abrasions punctiformessecondaires à l’impact sur la peau des grains de poudrede taille millimétrique non brûlés dont la combustion étaitincomplète. La densité du tatouage de poudre diminue avecl’augmentation de la distance de tir, alors qu’à l’inversesa taille augmente. Le tatouage de poudre est à distinguerdu pseudo-tatouage occasionné par l’impact sur la peau defragments de projectile ou de cibles intermédiaires. Lesmarques sont dans ce cas plus larges et plus irrégulières quecelles observées dans le vrai tatouage de poudre.

Avec toutes les précautions d’usage en matière de dis-tance de tir, le tatouage de poudre s’observe habituellementpour des distances comprises environ entre 60 et 90 cm [5],en fonction de l’arme et de la munition utilisées. Il s’observeen général jusqu’à une distance d’environ 1 m pour les armesde poing [3]. La distance à laquelle on observe un tatouagede poudre est fonction du type de grain de poudre, de lalongueur du canon, du calibre, du type de l’arme et del’existence de cibles intermédiaires (à noter que certainsvêtements peuvent être traversés par les grains de poudre).La densité du tatouage de poudre diminue avec la distancede tir.

Plaie d’entrée d’un tir à grande distanceOn parle généralement de tir à grande distance pour desdistances de tir ne produisant pas de tatouage de poudre nide dépôt de suie visibles sur la cible, au-delà d’environ 1 m[5].

L’aspect typique d’une plaie d’entrée en rapport avec untir à grande distance est le suivant :• présence d’une collerette érosive, directement liée au

passage du projectile, non à sa chaleur ou à sa rotation. Lapeau s’invagine vers l’intérieur lors du passage du projec-tile, le frottement du projectile étant responsable d’uneabrasion de l’épiderme [5] ;

• présence inconstante d’une collerette d’essuyage gri-sâtre ou noirâtre, davantage visible sur les vêtements,nettement délimitée. Ces dépôts sont principalementconstitués de suie, d’éléments métalliques de l’amorce etde lubrifiant. La collerette d’essuyage est visible sur lesberges cutanées en l’absence de cible ou d’écran inter-médiaire.

Plaies de sortieLes aspects des plaies de sortie sont très variables. Ils sontmoins dépendants de la distance de tir et de l’arme utilisée

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ue les plaies d’entrée, mais il est parfois difficile de fairea distinction entre une plaie d’entrée et un orifice de sor-ie. Leur étude est aussi importante que celles des plaies’entrée.

L’aspect typique d’une plaie de sortie est le suivant :orifice plus grand et plus irrégulier qu’un orifice d’entrée,en raison de l’expansion ou de la bascule du projectile parrapport à son axe ;absence de collerette érosive ;absence de résidus de tir ;forme de l’orifice très variable : étoilée, circulaire, ova-laire, en croissant, en forme de plaie par arme blanche.

Contrairement à un orifice d’entrée, une perte de sub-tance centrale peut ne pas être présente lorsque l’onapproche les berges d’un orifice de sortie [4,6].

ritères microscopiques

es lésions sont à étudier de l’épiderme à l’hypoderme,oire jusqu’au muscle si celui-ci est présent.

Lorsqu’il s’agit d’un tir effectué à courte distance, lesritères histologiques d’une plaie d’entrée sont les suivants7] :

présence de lésions épidermiques, diffuses ou segmen-taires ;présence d’une dénaturation des fibres de collagène duderme par les effets de la chaleur ;présence de dépôts de suie et/ou de particules de poudreen surface des berges de la blessure ou plus en profondeurdans le trajet de la blessure.

Les lésions épidermiques sont plus ou moins prononcées,llant d’altérations absentes ou minimes en périphérie dea perte de substance à des degrés variables de compres-ion, distorsion et destruction de l’épiderme à proximitée la perte de substance (Fig. 1) [7]. L’épiderme peut ainsirésenter un aspect abrasé, écrasé, momifié ou tatoué deoudre de facon variable.

Sur le plan morphologique, la dénaturation des fibres deollagène du derme se manifeste par une basophilie desbres sur une coloration standard par l’hématéine-éosine

igure 1. Décollement épidermique avec dépôt de suie à la facenterne du lambeau épidermique visible au niveau d’une plaie’entrée par projectile d’arme à feu à bout touchant (HES × 400).etachment of the epidermis with epithelial flap reflected out-ards and blackened by soot on the former underside in a contactntrance gunshot wound (HES x 400).

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igure 2. Dénaturation thermique des fibres de collagène duerme d’une plaie d’entrée par projectile d’arme à feu (HES × 100).hermally induced changes in the dermal collagen in an entranceunshot wound (HES × 100).

Fig. 2). On peut aussi observer un aspect d’homogénéisationes fibres de collagène. Les modifications du collagène neont pas spécifiques et peuvent être observées en cas derûlures thermiques.

Lorsqu’il s’agit d’un tir effectué à grande distance, lesritères histologiques d’une plaie d’entrée sont les suivants7] :

présence de lésions épidermiques ;absence de résidus de tir microscopiquement décelables ;présence inconstante de dépôts amorphes noirâtres auniveau de l’épiderme et du derme superficiel. Ces dépôtsnoirâtres peuvent correspondre à des produits de ramo-nage de l’âme du canon rapportés par le projectile, aveceffet d’essuyage sur les berges de la perforation cutanée.

Les critères histologiques d’une plaie de sortie sont lesuivants [7] :

perte de substance épidermique à limites nettes ;

absence de résidus de tir microscopiquement décelables

À la différence des plaies d’entrée où les modificationspidermiques sont progressives et d’intensité croissante dea périphérie vers le centre de la perte de substance, leslaies de sortie présentent des lésions épidermiques bienélimitées et restreintes au voisinage immédiat de la pertee substance cutanée (Fig. 3). De facon exceptionnelle,es résidus de tir peuvent être observés au niveau d’unelaie de sortie. Ils peuvent être abondants lorsque l’orifice’entrée et l’orifice de sortie sont contigus [7]. Lorsqu’ilsont présents, ils ont tendance à prédominer dans les régionsrofondes de la plaie, à l’inverse de la distribution spatialebservée pour les plaies d’entrée [7]. Pour des tirs effec-ués à grande distance, des dépôts noirâtres peuvent aussitre observés dans la plaie de sortie, des débris en surfaceu projectile étant déposés lors de son passage au site deortie.

La dénaturation des fibres de collagène qui deviennentasophiles est absente ou très peu développée au niveau’une plaie de sortie. Une basophilie des fibres de collagèneeut être observée a minima en cas de dessiccation post-ortem des berges de la blessure [8].

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Blessures par projectile d’arme à feu : aspects anatomopathologiques 37

variables, souvent polygonales, plus ou moins translucides[11]. Ces particules ne sont pas biréfringentes en lumièrepolarisée.

Les résidus d’amorce peuvent être mis en évidence pardes colorations histochimiques complémentaires [12,13]. Lacoloration de Waterhouse au rhodizonate de sodium peutrévéler des particules de métaux lourds à type de plomb etde baryum par formation de chélates, de coloration noirevirant au rouge sous l’influence d’un traitement par l’acidechlorhydrique. Cette coloration peut être effectuée sur descoupes en congélation ou incluses en paraffine. En solutionacide à pH égal à 2,6, les particules de plomb ont une couleurrose et les particules de baryum une couleur rouge-brun. Lesparticules d’antimoine ne sont pas mises en évidence par lacoloration de Waterhouse.

Le rouge d’alizarine S est un colorant organique capablede former un complexe insoluble avec des ions métalliqueslourds composant l’amorce de munitions (plomb et baryum).Cette coloration peut être effectuée sur des coupes inclusesen paraffine. Avec cette méthode, les particules de baryumsont colorées en rouge. Les particules de plomb présententune coloration pourpre foncé. Les dépôts de calcium sontcolorés en rouge-orangé. Afin de différencier les dépôts decalcium des résidus de l’amorce, il est possible de complé-ter cette coloration par la méthode de Von Kossa. Commepour la coloration au rhodizonate de sodium, les particulesd’antimoine ne sont pas révélées par le rouge d’alizarineS.

Des techniques morphologiques plus spécifiques mais pluslourdes à mettre en œuvre existent. Les résidus de poudrepeuvent être affirmés par des techniques de microdissec-tion couplée à une analyse infrarouge par transformée deFourier [11]. Les différents éléments composant les résidusd’amorce peuvent être mis en évidence par des techniquesde microscopie électronique à balayage couplée à unemicroanalyse aux rayons X.

Les résidus de tir doivent être différenciés sur le planmorphologique de certains éléments :• des pigments noirâtres extracellulaires intradermiques au

site d’un tatouage (Fig. 4) ;• des pigments brun-noirs de mélanine intra- ou extracel-

lulaires au site d’un naevus. Ces pigments sont colorés en

Figure 3. Aspect microscopique typique d’une plaie de sortie parprojectile d’arme à feu (HES × 200).Typical microscopic lesions corresponding to an exit gunshot wound(HES × 200).

Estimation de la distance de tir

L’examen macroscopique des orifices d’entrée ne donne quedes éléments d’orientation en matière de distance de tir,à l’exception des tirs à bout touchant [9]. L’estimation dela distance de tir en microscopie est essentiellement baséesur la recherche de résidus de tir dont la présence est unargument pour un tir à courte distance.

De plus, l’examen microscopique peut aider à différen-cier un dépôt de suie d’une collerette érosive parcheminéeet un tatouage de poudre d’un pseudo-tatouage. Unecollerette érosive consécutive au passage d’un projec-tile lors d’un tir à grande distance peut en effet separcheminer après la mort et donner un faux aspectmacroscopique de dépôt de suie lorsque ce parchemine-ment est noirâtre. L’examen microscopique des berges del’orifice permet de vérifier facilement l’absence de dépôtde suie.

En cas de doute entre un pseudo-tatouage et un vraitatouage de poudre, l’examen microscopique des abrasionspeut mettre en évidence l’incrustation de particules depoudre au sein de l’épiderme en cas de vrai tatouage.

Arguments histologiques pour un tir à courte distance. Lamise en évidence microscopique de résidus de tir au niveaudes berges et/ou en profondeur d’un orifice d’entrée est uncritère histologique de tir à courte distance. Il est possibled’observer des résidus de poudre brûlés et non brûlés et desrésidus d’amorce.

Les résidus de poudre sont habituellement constituésde nitrocellulose (nitrate de cellulose) [10]. Les résidusd’amorce sont principalement constitués de nitrate debaryum, de sulfure d’antimoine et de styphnate de plomb(trinitrorésorcinate de plomb) [10].

Sur le plan morphologique, les grains de poudre dontla combustion a été complète se présentent sous formede matériel granulaire amorphe noirâtre. Cet aspect n’estpas spécifique et peut aussi correspondre à des produits deramonage de l’âme du canon rapportés par le projectile.Leur présence n’est donc pas un argument suffisant pouraffirmer un tir effectué à courte distance [3].

Les grains de poudre dont la combustion a été incomplètese présentent sous forme de particules de forme et de taille

noir intense par la méthode histochimique de Fontana ;

Figure 4. Pigments noirâtres extracellulaires intradermiques ausite d’un tatouage cutané (HES × 200).Dermal dark extra-cellular pigments in a skin tattoo (HES × 200).

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• des pigments de charbon intra- ou extracellulaires dans lecadre d’une anthracose pulmonaire et/ou ganglionnaire,en cas de blessure pulmonaire pénétrante ;

• des tiges pilaires ;• des microfragments osseux colorés en noir par la méthode

histochimique de Von Kossa, en cas de blessure osseusepénétrante ;

• des débris alimentaires notamment en cas de blessuregastrique pénétrante.

Les pigments de tatouage, de mélanine et de charbonne sont pas colorés par le rouge d’alizarine S [13]. D’aprèsplusieurs études morphologiques publiées dans la littérature[12—15], il existe une corrélation entre la répartition spa-tiale et la densité des résidus de tir avec la distance detir. Marty et al. [12] et Neri et al. [15] ont montré que ladistribution des résidus de tir révélés par la coloration aurhodizonate de sodium variait en fonction de la distance detir. En cas de tir à bout touchant, ils observent chacun desdépôts contigus à proximité immédiate de l’orifice d’entrée.Le nombre et la taille des résidus d’amorce est à ce niveaumaximal [15]. Lorsque la distance de tir augmente jusqu’àun seuil de 15 cm, les dépôts de résidus de tir sont disperséset présents en moindre quantité (Fig. 5) [15]. Entre 15 et40 cm, la répartition des dépôts est focale, en points. Au-delà de 40 à 50 cm, les dépôts ne sont plus mis en évidence[15]. L’étude de Marty et al. ont montré aussi la décrois-sance de la densité des résidus de tir plus la distance detir est grande [12]. Tugcu et al. [14] ont montré par uneétude morphologique avec analyse d’image qu’il existait unecorrélation linéaire entre la diminution de la quantité derésidus de tir révélés par la coloration au rouge d’alizarineS et l’augmentation de la distance de tir. Ces auteurs n’ontpas mis en évidence de résidus de tir pour les prélèvementsde blessures effectués en cas de tir à une distance supé-rieure à 10 cm. À l’inverse, Brown et al. [16] ont montré pardes méthodes analogues à celles de Tugcu et al. que la cor-rélation entre la quantité de résidus de tir et la distance detir n’était pas linéaire.

La possibilité d’une cible intermédiaire qui peut porterles résidus de tir (vêtements, draps, couverture, tir dans unepoche. . .) doit toujours être gardée à l’esprit. Dans ce cas

Figure 5. Plaie d’entrée par projectile d’arme à feu à bout por-tant : dépôts de résidus de tir (flèches) de répartition éparse autourde l’orifice central (visible sur la gauche de la figure) (HES × 25).Near-contact entrance gunshot wound : scattered deposits of gun-shot residues (arrows) around central perforation (seen on the leftof the figure) (HES × 25).

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G. Lorin de la Grandmaison

n effet, l’estimation de la distance de tir peut être erro-ée par la présence de cette cible intermédiaire [9]. Uneible intermédiaire peut en effet considérablement alté-er l’aspect d’une blessure par projectile d’arme à feu.insi, les aspects microscopiques d’une blessure de réen-rée, par exemple de siège thoracique après perforationrachiale, sont identiques à ceux d’une plaie d’entrée d’unir effectué à grande distance [7]. Par ailleurs, de multiplesacteurs influencent grandement la distribution spatiale duatouage de poudre et des dépôts de suie. À commencerar la charge et le type de poudre qui ne peuvent êtreppréciés que par l’analyse de tirs expérimentaux. De ceait, les données anatomopathologiques ne doivent pas êtrenterprétées de facon isolée en matière d’estimation deistance de tir et toujours confrontées aux données autop-iques et balistiques. Il convient d’être dans tous les cas lelus prudent possible en termes d’estimation de la distancee tir.

En cas de tir intracrânien, Fallar-Marquardt et al. [17]nt décrit des signes histologiques au niveau des orifices’entrée osseux du crâne en faveur d’un tir effectué à boutouchant. Ces signes associent :

un détachement du périoste autour de la perte de sub-stance osseuse ;l’existence de déchirures radiaires du périoste décollé ;la présence de dépôts de suie et de particules de poudreà la face interne du périoste décollé.

Ces lésions témoignent des effets des gaz de combustionapables de séparer le périoste de l’os sous-jacent lors deeur expansion dans les tissus mous.

Des anomalies morphologiques analogues à ce signe péri-sté peuvent être observées au niveau de l’épiderme en case tir à bout touchant. Sigrist [18] a montré un décollementpidermique avec aspect de noircissement par la suie de laace interne du lambeau épidermique décollé vers le dehorsFig. 1).

istinction entre une plaie vitale et unelaie post-mortem, chronologie des

lessures

e caractère vital ou post-mortem d’une blessure par pro-ectile d’arme à feu peut parfois se poser, en particulier si leadavre est putréfié. Les arguments histologiques en faveuru caractère vital sont les suivants :la présence de suffusions hémorragiques au niveau desberges de la blessure, témoignant de la persistance d’uneactivité cardiaque lors de la constitution de la blessure(Fig. 6) ;la présence d’une réaction inflammatoire éventuellementassociée si le délai de survie est suffisant (au moinsquelques heures).

Une blessure post-mortem ne présente normalementucun de ces deux critères.

En cas de tirs multiples, la question de la chronologie deslessures peut se poser. Cette chronologie peut être appré-iée sur le plan histologique par l’évaluation du degré deéaction inflammatoire au niveau de chacune des blessures.n pratique, les tirs étant la plupart du temps très rappro-hés dans le temps et le délai de survie étant trop court pouru’une réaction inflammatoire puisse apparaître, l’examennatomopathologique ne permet pas de répondre à cetteuestion.

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Blessures par projectile d’arme à feu : aspects anatomopatholog

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Figure 6. Plaie vitale par projectile d’arme à feu avec aspectde chenal hémorragique dans le derme et l’hypoderme (flèches)(HES × 25).Vital gunshot wound with hemorrhagic channel in the dermis andhypodermis (arrows) (HES × 25).

Faisabilité d’un geste suicidaire en cas detirs multiples intracrâniens

La présence de plusieurs tirs intracrâniens n’élimine pasforcément un suicide. Il est dans ce cas nécessaire defaire un bilan précis des lésions cérébrales afin d’en établirla possibilité (présence d’une seule blessure instantané-ment mortelle) confronté aux données balistiques (éliminerl’emploi d’une arme à feu automatique avec tir en rafale

ou l’emploi simultané de deux armes à feu). Ce bilanlésionnel est réalisé au mieux par l’examen du cerveaufixé dans le formol par un neuropathologiste ayant desconnaissances en médecine légale. Les blessures cérébralesentraînant une incapacité quasi-immédiate jugées instan-tanément mortelles sont limitées. Il s’agit essentiellementdes lésions des noyaux gris et du tronc cérébral (protubé-rance, bulbe notamment) et de la moelle cervicale haute.Les lésions de ces zones anatomiques d’incapacité immé-diate peuvent résulter directement du passage du projectileou être secondaires à l’augmentation brutale de la pres-sion intracrânienne, allant de 100 à 2000 kPa. Même enl’absence de lésions macroscopiquement décelables, il estnécessaire de prélever ces zones anatomiques pour recher-cher des microfoyers hémorragiques témoignant de lésionsde souffle.

Conclusion

L’examen anatomopathologique est utile pour mieux docu-menter les blessures mortelles par projectile d’arme à feu.L’interprétation des lésions microscopiques doit cependantêtre prudente, en tenant compte des limites de la microsco-pie optique. Les données de l’examen anatomopathologique

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doivent toujours être soigneusement confrontées aux don-nées autopsiques, balistiques et de l’enquête policière.

Déclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-tion avec cet article.

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