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BELMINE L E J O U R N A L D E S N° 20, novembre 2005 La ventilation des mines souterraines … les travaux riverains de Marcel Labrecque Les prouesses de Nancy Létourneau La ventilation des mines souterraines … les travaux riverains de Marcel Labrecque Les prouesses de Nancy Létourneau

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BELMINEL E J O U R N A L D E S

N° 20, novembre 2005

La ventilation des mines souterraines… les travaux riverains de Marcel LabrecqueLes prouesses de Nancy Létourneau

La ventilation des minessouterraines… les travaux riverains de Marcel LabrecqueLes prouesses de Nancy Létourneau

V otre journal des Belmine n’arrive pas seul cette fois-ci.En effet, un autocollant a fait la route avec lui. Cetautocollant a pour but de vous rappeler l’importance

du programme d’intervention dans les mines souterraines, quien est maintenant à l’étape de la ventilation. Des renseignementsplus complets vous sont fournis à l’intérieur du journal.

Vous trouverez sûrement un endroit approprié pour apposervotre autocollant, sur votre boîte à lunch, par exemple. Il peutaussi être installé à la maison; les plus petits auront proba-blement de bonnes idées…

En plus de nous entretenir du programme d’intervention, cenuméro traite, comme d’habitude, d’une foule de sujets intéressants : André Simard au Burkina Faso, la retraite deMarcel Labrecque, les prouesses de Nancy Létourneau. Tous ces noms vous disent quelque chose ? Lisez ce que ces personnes ont à raconter.

Je ne vous retiens pas plus longtemps. Bon collage et bonnelecture !

PSSSST! Au mois de septembre, j’ai eu la chance d’aller visiter la mine Raglan au Nunavik. Toute une expérience ! Dans le prochain numéro du Journal des Belmine, je vous parlerai de certaines de mes découvertes, mais je profite dèsmaintenant de l’occasion pour remercier et saluer tous ceux et toutes celles que j’ai eu le plaisir de rencontrer durant cettesemaine passée au nord du Nord.

CHRISTINE BUREAU

2 Page couverture : illustration de Daniel Rainville

Le jeu des 10 erreurs1.L’adresse n’est plus la même.2.La citrouille de Minederien n’a plus

de bouche.3.Gamine n’a plus de couteau à sa

ceinture.4.Drôledemine a perdu sa queue.5.Il manque une pointe à la clôture

entre Boulamine et Gamine.6.Il manque une feuille devant

Drôledemine.7.Il manque un pli à la robe de

Boulamine.8.Il manque une ligne au contour de

la fenêtre de la porte.9.Il manque un bout au soulier de

Boulamine.10.Il manque un bout de trottoir près

de la jambe arrière de Gamine.

Les mots mélangés1.ventilation2.adrénaline3.programme4.tolérance5.recommandations

La qualité de l’air,c’est vital !

Carnet Internet

Les jeunes et la CSSTwww.csst.qc.ca/jeunes

À voir dans le site Web des renseignements sur la santé et la sécurité du travail pour :s les jeunes,s les enseignants,s les employeurs.

Aussi, des renseignements sur lesservices et programmes offerts par la CSST :s Défi prévention jeunesse,s Information sur l’intégration

des jeunes travailleurs,s Escouade jeunesse,s Service de soutien aux centres

de formation professionnelle et technique.

SOLUTIONS DES JEUX DE LA PAGE 12

Depuis un an, la mine d’amianteBell de Thetford Mines ouvre sesportes aux visiteurs âgés de plusde 14 ans, sur réservation.

Casque, bottes, habit de mineurs,les voilà prêts pour se rendre àdestination : 1000 pieds sousterre ! On sent la fébrilité mêlée àla crainte chez certains… Mais,une fois sortis de l’ascenseur, onse découvre étonnamment àl’aise, malgré l’humiditéambiante.

La visite nous amène dans unepartie des 15 kilomètres degaleries, très larges et hautespour laisser passer la machinerielourde nécessaire à l’extractionde l’amiante. Presque un villagesouterrain, labyrinthique. La ven-tilation permet de bien respirer.

Dans la noirceur, éclairés parnotre lampe frontale, on pense à la vie dans la mine, qui fonc-tionne sans arrêt six mois parannée. Descente sous terre lematin. Lunch dans la cafétéria,qu’on aura l’occasion de visiterun peu plus tard. Retour à lasurface en fin de journée.« L’hiver, c’est dur, parce qu’onentre dans la mine le matin à lanoirceur et on en ressort à lanoirceur. On ne voit pas lesoleil », explique Roger Veilleux,l’un des guides.

Ce sont des mineurs qui travail-lent ici depuis une vingtained’années qui amènent le groupedans ce labyrinthe souterrain. Enplus de bien connaître les lieux,ils ont quantité d’anecdotes àraconter. C’est un avantage pourles visiteurs.

On y découvre les consignes desécurité. Par exemple en casd’incendie, le plus grand dangerpour les mineurs. « Il faut allerdans les refuges sans essayer desauver la vie des gens plusloin !, explique Michel Socket,

guide et mineur. En cas de panned’électricité, on remonte parl’échelle, pour arriver, une heuretrente plus tard à la surface. »

En cours de route, les guidesnous demandent d’éteindre noslumières pour « vivre » le noirtotal. « Un jour, ma lampe s’estéteinte. Je me suis mis dos aumur, car au moins je savais où jeme trouvais. J’ai attendu pendantune heure trente que quelqu’unpasse », souligne M. Socket,guide et mineur. Heureusement,sous l’œil attentif de nos guides,ce genre d’aventure ne risque pasde nous arriver !

Pour des raisons de sécurité évidentes, après avoir vu ladimension des engins utilisés, lesgroupes se promènent au niveau1000, alors que les mineurs travaillent, eux, à 1750 pieds,dans une nouvelle galerie.

En une année, 20 000 dyna-mitages, qui nécessitent 100 000 kilos d’explosifs, secouent la mine. Une trentainede bâtons sont nécessaires pourforer, tous installés de façonstratégique et reliés à des minu-

teries, qui feront exploser le roc. « La première fois que j’ai vu undynamitage, je tenais moncasque, mais pas mes pantalons,qui en sont sortis de mesbottes ! », raconte M. Socket.

D’ailleurs, à une certaine époque,les fils reliant la minuterie auxexplosifs, aux couleurs variées,étaient utilisés par les femmesdes mineurs comme corde àlinge !

Comme on ne peut tout voir, unevidéo décortique chacune desétapes du processus d’extractionde l’amiante.

Par miracle, on se retrouvedevant l’ascenseur, qu’onreprend. Rapidement, on estéblouis par la lumière du jour.Après la visite, on enlève notrecostume de mineur en pensantque, quand même, ils sontcourageux de descendre chaquejour sous terre.

Source : BOULIANE, Martine. « La mined’amiante de Thetford Mines », [En ligne].[www.cyberpresse.ca] (Consulté le 18 juillet 2005).

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Saviez-vous que…Saviez-vous que…

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La ventilation des mines souterraines

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Programme d’intervention pour le secteur des mines

Si ce n’est déjà fait, les inspecteurs dela CSST seront très bientôt à l’œuvredans les établissements miniers afin de

renseigner les travailleurs sur la réalisation decette cinquième étape du plan d’intervention et de les informer du déroulement de leursinterventions. Les inspecteurs auront déjàsuivi une formation en ventilation minièrepour être en mesure d’intervenir sur le terrain.

Bien entendu, la participation de tous lesintervenants touchés, tant des membres de ladirection que des superviseurs et des travailleurs, est essentielle au succès du programme. La première étape à franchirpour atteindre l’objectif visé consiste pourchacun des établissements à dresser un portrait le plus juste possible de sa situation.

Une mine souterraine est un lieu confiné(fermé) où l’air ambiant est vicié par les activités qui y ont cours, notamment par lessautages d’explosifs (gaz, poussières, etc.), lanature du minerai (présence de silice libre, deradon, dégagement de méthane, etc.), les pro-duits du remblai (ammoniac, etc.), la présencede contraintes thermiques en situation demines profondes et par l’utilisation largementrépandue dans les mines souterraines modernesd’équipement motorisé, engins et véhiculesmus au diesel, qui rejettent dans l’atmosphèreminière des polluants à base de carbone et denitrure, dont certains sont reconnus commecancérogènes.

Le contrôle de ces polluants doit s’effectuerautant que faire se peut à la source même,notamment en examinant le fonctionnementdes machines à moteur diesel : efficience desmoteurs et de l’échappement (filtres, capteurs,catalyseurs, etc.). Néanmoins, des gaz nocifsde diverses natures, qu’ils soient irritants,toxiques ou asphyxiants, se dégagent d’où la nécessité de réduire leur niveau de concen-tration dans l’air sous des seuils d’expositionfixés par les normes en vigueur. La dilutionet l’évacuation des polluants en présence nepeuvent alors s’effectuer que par un aérage de

la mine (ventilation) – suffisant du point devue du débit et de la vitesse de l’air qui circule dans les diverses excavations d’unemine souterraine (recettes, galeries, chantiersd’abattage, montages, etc.) – conforme auxnormes fixées par la loi et la réglementationen vigueur ou à défaut, aux règles de l’art.Les débits d’air requis varient largementselon la méthode d’exploitation, l’étendue desouvrages souterrains et le type d’équipementutilisé.

L’objectifL’objectif général de l’étape visant la venti-lation est qu’à compter du 30 avril 2007, lessystèmes d’aérage (réseau, équipement), deventilation et de captage à la source permettentd’évacuer, de diluer et de maintenir les diverspolluants présents dans une mine souterrainedans les limites des normes et concentrationsmaximales exigées, à l’aide notamment d’unsuivi de la qualité du milieu de travail aumoyen de relevés et de registres appropriés,ainsi que par un entretien rigoureux deséquipements diesel.

L’atteinte de cet objectif assurera encore mieuxau travailleur minier un environnement detravail salubre, aussi bien quant à la qualitéqu’à la quantité de l’air dans son lieu d’activité.

Dans les prochains numéros de votre Journaldes Belmine, nous reviendrons sur le déroule-ment de ce programme. À suivre…

C. B.

n Réseaux de ventilation de la surface et sous terre (ventilateurs, canalisation,portes, etc.)

n Lieux de travail actifs, abandonnés (galeries, chantiers, montages, garages,ateliers, etc.)

n Équipements motorisés mus au carburant diesel : entretien, gaz d’échappement(chargeuse-navette, véhicules de service, etc.)

n Système de captage à la source, dépoussiéreurs / fumées, gaz, poussières (ateliers de réparation, de soudage, concasseurs, etc.)

n Appareils de mesure et d’échantillonnage, instrumentation / CO, PCR, Nox, etc.

Le programme vise principalement les installations et leséquipements suivants :

Québec Cartier a présenté au concours un siège et support à marteaupneumatique conçu pour faciliter le travail de certains employés.Plusieurs fois par année, les mécaniciens chargés du concentrateurdevaient déboulonner les broyeurs servant à la concentration du minerai de fer. En position debout, ils utilisaient un marteau pneumatique de 20 kg appuyé sur leurs genoux. En plus de se trouverdans une position inconfortable, ils devaient manipuler le marteau àbout de bras. Les vibrations produites par le marteau et les mauvaisesméthodes d’utilisation de l’équipement pouvaient entraîner des lésionsau dos et des compressions du canal carpien.

Un travailleur a proposé de concevoir un support sur rail pour lemarteau pneumatique. Le marteau a été muni d’une poignée amoviblequi permet de diriger l’appareil vers le boulon. Cette poignée estaccrochée à un mât, lui-même fixé à un siège.

Sur le plan de la santé et de la sécurité du travail, le siège et support à marteau pneumatique a permis d’apporter les améliorations suivantes : diminution des effets de la vibration du marteau sur lesmembres supérieurs, réduction du nombre de manipulations de l’appareil et amélioration de la posture de travail. Il permet donc deprévenir certaines lésions professionnelles.

En outre, comme il a été construit à partir de matériaux recyclés, laréalisation du support n’a entraîné aucun coût.

Prix innovation en santé et sécurité du travail

La CSST a remis ses Prix innovationaux travailleurs et aux employeurs quiont mis en œuvre des moyens pour éliminer les dangers présents dans leurmilieu de travail. Ce concours vise à valoriser ces initiatives et à les faire connaître à l’échelle du Québec. C’est au Palais des congrès de Montréal que la CSST a révélé, le 7 octobre dernier, les noms des gagnants. Soulignons quedans la catégorie « Grandes entreprises »,une mention d’excellence a été remise àla Compagnie minière Québec Cartier,secteur Mont-Wright.

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Le mécanicien d’entretien, Jason Montigny,manie avec aisance le marteau pneumatique.

Prix innovation en santé et sécurité du travailPremière remise provinciale

Félicitations à tous les finalistes et lauréats de cette année !

Pour en savoir davantage sur le Prix innovation et pour voir les vidéos présentant les réalisations des lauréats de toutes les régions du Québec, consultez notre site Web : www.csst.qc.ca/prixinnovation.

Inscrivez-vous dès maintenant au prochain concours !

Le prix a été remis à M. Bernard Larocque et Mme Karine Blanchet parM. Henri Massé, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et représentant des travailleurs au conseil d’administration de la CSST.

Siège et support à marteau pneumatique

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« C’est vraiment une amélioration ! »

– Bernard Larocque,mécanicien d’entretien

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«La prévention » vue par Michel Lauzon«La prévention » vue par Michel Lauzon

Michel Lauzon travaille dans le secteur minierdepuis environ 20 ans. C’est à la demande deson employeur, lorsqu’il travaillait à la mine d’orKiena, qu’il a fait des dessins représentant dessituations de la vie quotidienne des travailleursminiers. Ces dessins ont servi à sensibiliser lestravailleurs aux risques du métier.

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u’on s’en rendecompte ou pas, consciemment ouinconsciemment,

on se pose cette questionplusieurs fois par jour :

« Est-ce qu’il y a du dangerici ? ». Avant de traverser la rue,

au moment d’entreprendre unetâche, en bricolant dans notre

atelier. Parfois on y porte attention,parfois la question se pose toute seule,

presque malgré soi.

Mais sait-on comment nous en arrivons àdéterminer à quel point ce que nous voyons

est dangereux ou pas ? En fait, on ne s’enrend pas tellement compte, mais on se pose

trois questions. Toujours les mêmes et dans lemême ordre.

Premièrement, nous nous demandons si nousmaîtrisons la situation ou si quelqu’un en quinous avons confiance le fait. On préfère évidemment être soi-même aux commandes. Lemeilleur exemple, c’est lorsqu’une personnehabituée à conduire une voiture se trouve ducôté du passager : elle cherche le volant et lespédales, même si la personne qui conduit esttout à fait compétente ! Dans le même ordred’idées, à une certaine époque, les mineurs sesentaient en confiance quand ils avaient leur« homme-pilier », leur « taupin » (comme Gros-Jambon dans l’article précédent) avec eux, etrefusaient parfois de descendre sous terre quandce n’était pas le cas.

Si nous avons l’impression de maîtriser la situation, aucune question à propos du dangerne se pose. Nous connaissons tous l’expressionpopulaire « tout est sous contrôle », expressionqui se veut généralement rassurante. Si au contraire on sent que la situation nous échappe(ou est insuffisamment maîtrisée), la deuxièmequestion qui se pose a trait à la gravité des conséquences. Quelles blessures peuvent en

résulter ? Qui peut être touché ? Combien de personnes peuvent l’être ? Quels dommagesl’événement pourrait-il causer ? Autant dequestions qui nous servent à évaluer l’ampleurdes dégâts possibles.

Si dans le pire des cas on croit que les consé-quences ne peuvent être que très bénignes oumineures, on arrête de s’en faire et on passe àautre chose. Si au contraire notre évaluationnous porte à penser que l’événement pourraitavoir de graves conséquences, nous nous posonsalors une question quant à la probabilité quel’événement survienne : « Quelles sont les risquesque ça arrive ? ». Souvent nous ne prenons desprécautions ou des mesures préventives que si lasituation n’est pas assez bien « maîtrisée », si lesconséquences sont perçues comme pouvant êtregraves ET que les risques que l’événement survienne nous paraissent trop élevés.

Or, nous sommes particulièrement subjectifsdans l’évaluation du danger. Notre confiance ennos capacités nous fait surestimer notre degré demaîtrise et sous-estimer la possible gravité desconséquences ainsi que la probabilité qu’unévénement survienne. « Ça ne peut pas m’arriver,je sais ce que je fais et je fais bien attention. »Mais faire attention, ça veut dire quoi exactement ?À strictement parler, ça ne veut rien dire !

Alors prenons le temps de bien analyser la situa-tion ; ces quelques secondes de plus nous permettent généralement remarquer des chosesque nous n’avions pas vues au premier coupd’œil et qui nous incitent alors à prendre desprécautions. Et quand on n’hésite, la seule attitude à adopter c’est de ne pas courir derisques, de prendre quelques précautionsd’usage, précautions qui sont souvent très bienconnues. Ça ne prend souvent que quelques secondes, mais ça peut nous éviter bien desembarras, voire nous sauver la vie…

MICHEL PÉRUSSE

Q«Est-ce que c’est dangereux?»Chronique de Préventionnix

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M arcel Labrecque afait surface pour de bon. Ce coor-

donnateur des inspecteurs demines à l’emploi de la CSSTpeut maintenant se consacrerpleinement à sa vie sur terre, après une existenceprofessionnelle axée sur laprévention.

Le parcours professionnel deMarcel Labrecque commence à Haileybury, en Ontario, à « la seule école de mines quiexistait au pays à l’époque ».Puis, de 1964 à 1971, iloccupe des fonctions eningénierie et en productionminière dans la région deLaSarre, avant de devenirinspecteur au ministère desRessources naturelles. Dix ansplus tard, lorsque la CSST estcréée, il y est muté, en mêmetemps que des employés deplusieurs autres ministères. Il a ainsi participé à 40 ansd’activités de prévention dansle secteur minier. « L’évolutiondes méthodes et deséquipements a fait en sortequ’il a fallu s’adapter auxchangements technologiques,remarque Marcel Labrecque.Dans les années 1960, lesbras dominaient. Aujourd’hui,le travail dans les mines estbeaucoup plus mécanisé et ilest rare que les travailleurs

Marcel Labrecque, un nouveau retraité très occupé.

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Les travaux souterrains et les travauxriverains de Marcel Labrecque

doivent forcer physiquement.Malgré cela, certains problèmesexistent toujours », poursuit-il,mentionnant les poussières etle bruit à titre d’exemples.

Selon Marcel Labrecque, lesefforts de la CSST ont énor-mément contribué à améliorer la situation dans les mines. « Quand les dirigeants d’entre-prise ont été obligés de mettresur pied des programmes deprévention, ils ont dû évaluerles risques de chaque poste de travail et, plus souventqu’autrement, ils ont trouvédes solutions pour corrigerplusieurs situations », constate-t-il. Le retraité s’avoue parcontre déçu que les mentalitésn’aient pas évolué aussi rapi-dement. « L’ensemble des tra-vailleurs sous terre reçoitmaintenant beaucoup plus deformation, dit-il. Ils sont doncdavantage sensibilisés auxrisques et, avec l’arrivée d’unenouvelle génération, les menta-lités vont nécessairementchanger. » Marcel Labrecquese réjouit de l’entrée en vigueurdu programme d’interventionde la CSST, qui porte main-tenant sur la ventilation.« Il faut continuer dans cettevoie, affirme-t-il, poursuivreles objectifs de tolérance zéroet s’assurer que les comités de santé et de sécurité sontactifs pour parvenir à desrésultats. »

Depuis qu’il a quitté la CSST,Marcel Labrecque a entreprisde moderniser son chalet quatre saisons. Il constateironiquement qu’avec leboulot que cela représente ilaurait « peut-être mieux faitde rester au bureau ». Maisces gros travaux auront unefin et l’ex-inspecteur pourraalors « prendre la vie au jourle jour », dans son décoridyllique au bord du lacDuparquet.

CLAIRE THIVIERGE

Nancy LétourneauLes prouesses de

Nancy Létourneau

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Intrépide, courageuse,déterminée… Voilàautant d’adjectifs qui

décrivent Nancy Létourneau,une infirmière qui travaille à la Mine Laronde depuis2002. Ajoutons élève brillanteà ces qualificatifs : elle aobtenu une note de 100 % à son examen de sauvetageminier en 2001, se classant àla tête de tous les finissants

de cette formation, qui existedepuis plus de 57 ans. Nancyest aussi une pionnière, carelle s’est de nouveau distin-guée en devenant la premièrefemme à participer à unecompétition québécoise desauvetage minier, en 2004.Et ce n’est pas tout ! L’équipedont elle faisait partie a rem-porté trois des quatre prix dela finale provinciale, qui a eulieu à Rouyn, en 2005 :d’abord le championnat, puisle trophée de la meilleureéquipe de direction et, enfin,celui de la meilleure perfor-

mance en premiers soins, cedont la jeune infirmière estparticulièrement fière.

Manifestement, Nancy n’apas froid aux yeux, maiscomment expliquer sonexploit ? « Je pense quej’avais de la pression, dit-elleen rigolant. Mon père estsauveteur minier depuis 25 ans et, quand j’étais toutepetite, j’allais voir les compé-titions et j’aimais ça. J’étaisdonc très contente lorsqu’onm’a offert la chance d’y participer. » L’hérédité n’étantpas une garantie de succès,l’équipe de Nancy s’est pré-parée en faisant des simula-tions avec des civières, ce qui est très exigeant. « Nousnous sommes exercés tousles jours de la semaine précé-dente, dit-elle, et, durant lesquatre heures que dure lacompétition, j’étais vraimentpoussée par l’adrénaline. »Par le plaisir aussi, puisqu’elleet ses coéquipiers ont ri pendant tout le temps del’épreuve, qui n’est pourtantpas reposante.

Nancy reconnaît ne pas êtrecelle qui a contribué le plus àla réussite de son groupe surle plan physique. « On a tra-vaillé avec les forces et lesfaiblesses de chacun, explique-t-elle, et mes gros avantages,sont les premiers soins, lesang-froid et l’endurance. »Et la réaction de son papa ? « Il était pas mal content,croit Nancy. On est le premiercouple père-fille à faire dusauvetage minier. »

Ayant ouvert la voie à d’autresfemmes, Nancy a même commencé à « stimuler » unede ses collègues pour l’inciterà relever, elle aussi, le défi. « En octobre, on va refaireune équipe pour participeraux préliminaires de laprochaine compétitionprovinciale », annonce-t-elle.Dommage qu’il n’y ait pasd’Olympiques du sauvetageminier, car cette championney décrocherait vraisembla-blement une médaille d’or.

CLAIRE THIVIERGE

Les gagnants sont…L’équipe gagnante pour l’ensemble de la compétition est celle de la mineLaronde, un établissement d’Agnico-Eagle. Cette même équipe a aussi remporté les honneurs pour la meilleure performance en premiers soins etpour la meilleure performance comme équipe de direction. C’est la Sociétéminière Raglan qui a obtenu le trophée pour la meilleure performance relativement aux éléments théoriques et techniques.

Félicitations à tous les participants à la 43e compétition de sauvetageminier, aux gagnants de la compétition et à ses organisateurs.

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Nancy Létourneau et ses coéquipiers

43e compétition de sauvetage minier

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André Simard,préventionniste au Burkina Faso

Bonjour mes amis québécois desmines. J’ai collaboré à quelquesreprises au Journal des Belminelorsque j’étais au Québec. Mevoici maintenant sur le continentafricain, au Burkina Faso(Afrique de l’Ouest), depuis sixmois en tant que superviseurprincipal en formation, préven-tion et santé pour une sociétécanadienne qui se nomme HighRiver Gold Mines Ltd. (HRG),dont le siège social est à Toronto.Au Burkina Faso, HRG a obtenuun permis d’exploitation minièrepour le gisement de Taparko-Bouroum et l’entreprise a forméune société de droits burkinabé,SOMITA SA (Société des Minesde Taparko). Les partenaires sontHRG à 90 % et l’État burkinabé à10 %. Depuis bien des années, jecaressais ce rêve de voyager et detravailler à l’extérieur du Canadaafin de voir autre chose et devivre une grande aventure.

Je suis parti de Val-d’Or très tôt,le matin du 8 mars. Il faisait -20 ºC. Lorsque je suis arrivé àOuagadougou, 24 heures plustard, il faisait 43 ºC ! Le change-ment de température a été atroce.Ensuite, mes compagnons devoyage et moi, nous avons roulétrois heures sur une route parfoisdifficile. Nous sommes arrivés aucamp temporaire constitué deconteneurs convertis en loge-ments et en bureaux. C’estconfortable. La mine est situéeprès du petit village de Taparko,à 80 km du Sahara et à 200 kmde la capitale, Ouagadougou. Jefais rire mes copains en leurdisant qu’avec cette chaleurnous devons sûrement être toutprès de l’enfer. Nous sommesune douzaine de Québécois,dont la moitié vient de l’Abitibi.

La première semaine, je meremets en question. Je visite lesvillages aux alentours et je constate à quel point les genssont pauvres. Je revois dans ma

tête les émissions de Vision mondiale, mais c’est comme si j’yétais vraiment. Je m’encourage enme disant que j’ai une belle occa-sion de contribuer à améliorerles conditions de vie des gens decette région en m’impliquant surle plan humain et en leur trans-mettant sans aucune barrière mesconnaissances tout en tenantcompte de leur culture, qui estfort différente de la mienne.

Les Burkinabés sont des genssympathiques qui ont des percep-tions et des comportements trèsdifférents des nôtres en matièrede sécurité au travail. À ma con-naissance, ils n’ont vraiment paseu la chance, comme nous auQuébec, d’être formés sur lesméthodes et les moyens de seprotéger, d’évaluer les risques etde les éliminer. Ici, la différenceentre un accident mineur et unaccident grave est souvent unequestion de chance.

Faire de la formation et de laprévention ici m’apparaît commeun véritable défi. Retenir lesnoms des personnes est déjà difficile. Mais, rapidement, j’apprends à connaître les gens etleurs coutumes.

Avec mon équipe et l’appui de ladirection ainsi que la grande col-laboration des superviseurs, nousutilisons notre imagination etnous concevons des techniquesdifférentes. J’ai pu observer queles gens avaient des comporte-ments positifs que je me devaisde renforcer. Nous avons des rencontres sur la sécurité presquetous les jours sur des sujets d’actualité tirés des situationsvécues sur les chantiers. Audébut, il était difficile de les faireparler. Maintenant que la confi-ance est établie, ils proposent debons sujets et font de bonnesrecommandations, que nousanalysons ensemble. Les genssont réceptifs et intéressés.

Ils savent maintenant que nous,tous ensemble, avons une granderesponsabilité. Mon grand défi estmaintenant devenu le nôtre. Lamine Taparko-Bouroum sera lapremière mine à ciel ouvert enproduction au Burkina Fasodepuis la fermeture de la minesouterraine de Pourra, en 1998.Nous sommes donc des pionnierset il nous revient d’établir desnormes en matière de préventionet d’efficacité. Nous servirons deréférence aux autres mines quis’ouvriront dans ce pays.

Grâce à tout ceci, nous obtenonsd’excellents résultats. Nouscomptons maintenant plus de200 employés et aucun accidentavec perte de temps n’est survenuau cours des six premiers mois.Je crois que je leur apprendsbeaucoup. Mais, en fait, c’est moiqui en apprends davantage. C’estd’ailleurs une des raisons qui m’aattiré ici. Mon expérience ici esttellement valorisante et stimu-lante. Je n’enseignerai plus jamaisla prévention comme avant. Detoute façon, je ne verrai mêmeplus la vie comme avant.

Sur ce, mes amis, je voussouhaite bon travail en sécurité,chez moi, au Québec.

ANDRÉ SIMARDSuperviseur principal, formation, prévention, santéSomita Sa. Burkina Faso, Afrique de l’Ouest

André Simard et Karim,un collègue

Le Journal des Belmine estpublié par la Commission de lasanté et de la sécurité du travail.La reproduction des textes estautorisée pourvu que la source soit mentionnée et qu’un exem-plaire du document soit envoyéà l’adresse suivante :

Direction des communicationsCommission de la santé et de la sécurité du travail1199, rue De BleuryC. P. 6056, succ. Centre-villeMontréal (Québec) H3C 4E1

Nous tenons à remercier de leur précieuse collaborationMmes Lucette Lajeunesse,MM. Gilles Gagnon et MarcelMénard de la CSST.

Rédaction en chefChristine Bureau

RédactionClaire Thivierge

Révision linguistiqueHélène Simard

Correction des épreuvesClaudette Lefebvre

IllustrationsDaniel Rainville

Conception graphiqueSerreDesign!

Édition électroniqueDanielle Gauthier

Prépresse et impressionIntégria inc.

DistributionLise Tremblay

Mise en gardeLes photos et les illustrationspubliées dans le Journal desBelmine sont le plus conformespossible aux lois et règlementssur la santé et la sécurité du travail. Cependant nos lectriceset lecteurs comprendront qu’ilpeut être difficile, pour desraisons d’ordre technique, dereprésenter la situation idéale.

DC 600-410-20 (2005-10)

ISSN 1205-6227

© CSST 2005

Port de retour garanti par laCommission de la santé et de lasécurité du travail du Québec C. P. 1200, succursale TerminusQuébec (Québec) G1K 7E2

Poste-publication 40062772

UEJ.AU !Le jeu des 10 erreursIl y a dix petites différences entre l’illustration du haut et celle du bas.

Encercle-les et va voir la solution à la page 2.

Replace les lettres dans l’ordre pour former lesbons mots.

Peux-tu ensuite trouver ces mots ailleurs danston Journal des Belmine ?La solution est à la page 2.

1. A E N N I I L T T V O

2. A L I N E D R E A N

3. M M R A G O E R P

4. C A N E E L R O T

5. M O C R E M A N A T D N O I S

Les mots

Le coin de la blagueQuel est le fruit que les poissonsdétestent le plus ?

La pêche.

mélangés