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Méthodes de beamforming appliquées à la localisation de sources en MEG-EEG Françoise BAUCHET Département MEG-EEG CERMEP-Imagerie du Vivant Formation inter-régionale MEG 28/10/05

beamformingfrancoise

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Méthodes de beamformingappliquées à la localisation de sources

en MEG-EEG

Françoise BAUCHETDépartement MEG-EEG

CERMEP-Imagerie du Vivant

Formation inter-régionale MEG28/10/05

Page 2: beamformingfrancoise

Qu'est ce que le beamforming ?

origine : traitement d'antenne

applications : RADAR, SONAR

projection du front d’onde sur tous les capteurs : ⇒ signature d’un signal émis dans cette direction

utilisation de cette signature pour isoler le signal et le localiser.

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objectifs

•détecter une source parmi du bruit et des interférences

•construire une carte du milieu : caractérisation de toutes les sources et détermination de leur position spatiale

Page 4: beamformingfrancoise

gain unitaire pour la direction d’intérêt

atténuation des signaux émis dans les directions non souhaitées (interférences)

la sortie du filtre est une estimation du signal émis dans la direction d’intérêt

W1

W5

W4

W3

W2

W6

Σ

principe : synthétiser un filtre spatial pour chaque direction d'intérêt

Page 5: beamformingfrancoise

030

60

90

120

150

270

300

330

180210

240

réponse d'un beamformer en fonction de la direction d 'émission du signal

beamformer synthétisé pour la direction 0°

beamformer idéal

beamformer réel

030

60

90

120

150

270

300

330

180210

240

incidence directe sur la résolution spatiale

Page 6: beamformingfrancoise

le beamforming appliqué à la localisation de sources en MEG-EEG

Page 7: beamformingfrancoise

•onde plane : discrimination à partir de l’amplitude des signaux •signaux stationnaires sur la période d'analyse•nombre de sources < nombre de capteurs•modèle dipolaire (ECD)

•sources non corrélées

hypothèses

contexte :

Page 8: beamformingfrancoise

notations

• N capteurs (C1, C2, …CN)

• M sources (q1, q2, …qM)

• K échantillons temporels

C1

C2

CN

q1

q2

qM

C1

C2

CN

1 K

sortie des capteurs sortie du filtre (beamformer)

W(q i)

x1

x2

x3

xN

y = ∑ wi xi

Page 9: beamformingfrancoise

principe général

Page 10: beamformingfrancoise

expression du beamformer θθP

Wmin sous la contrainte 1)( =θθ LW t

W1

W2

W3

W4

W5W6

• définition d'une grille 3D

• un dipôle situé en chaque voxel

• pour chaque dipôle qθ, recherche du filtre spatial minimisant la puissance du signal global mesuré sur tous les capteurs sous la contrainte d'un gain unitaire pour le signal émis par qθ

Linearly Constrained Minimum Variance (LCMV)

Page 11: beamformingfrancoise

θθP

Wmin sous la contrainte 1)( =θθ LW t

minimisation de la puissance du signal mesuré sur tous les capteurs

⇒ on éteint toutes les sources qi

θθθ WxCWPc

t )(=W(qθθθθ)

x1

x2

x3

xN

y = ∑ wi (qθ). xi

2yP =θ

utilisation de la matrice de covariance du signal sur la fenêtre d'analysela solution dépend des données

expression de la puissance

Page 12: beamformingfrancoise

θθP

Wmin sous la contrainte 1)( =θθ LW t

gain unitaire pour la direction θ

⇒ on laisse "passer" qθ

Page 13: beamformingfrancoise

rappel sur les leads-fields

modèle de la tête

domaine des

sources

yu

xu

zu

izl,

jzl,

1,zl

zu

⇒projection de la solution du problème direct sur tous les capteurs

(cas discret, modèle dipolaire)

L � avec la profondeur

Page 14: beamformingfrancoise

θqzzyyxx

umumumq ++=θ

)()(

,,,

ii

izziyyixxi

qmqLx

lmlmlmx

×=++=

x1

x2

xN

q1

q2

qM

signal mesuré sur tous les capteurs

nqmqLxi

Mi

+×= ∑ )()(

contribution du bruit des capteurs

contribution de chaque source

Page 15: beamformingfrancoise

1)( =θθ LW t

W(qθθθθ)

x1

x2

x3

xN

)(θL 1

W(qθθθθ))()( θθ mL × )(θm

Page 16: beamformingfrancoise

application à la localisation de sources

en chaque voxel :

estimation d'un filtre spatialestimation du moment de ce dipôle sur la fenêtre d'analyseestimation de la puissance de la source située dans ce voxel

W(qθ) y(qθ,t) P(qθ)

étude des activités dans le domaine

des sources

construction d'images 3D

"fonctionnelles"

capteurs virtuels cartes SPM

Page 17: beamformingfrancoise

notion de capteur virtuel

tests statistiques

analyse temps-fréquence

moyennes

synchronie/cohérence (�)

filtrage

)(θmy ≈W(qθθθθ)

x1

x2

x3

xN

estimation du moment de la source située en θ sur la fenêtre d'analyse

analyse des activités dans le domaine des sources

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statistical parametric maps (SPM)

en chaque voxel, représentation d'un index de l'activité neuronale

puissance

puissance normalisée par le bruit

différence de puissance entre deux états (correction en ligne de base)

valeur d'un test statistique (tests non paramétriques)

(stimulation du nerf médian, Cheyne et al)

Page 19: beamformingfrancoise

en pratique…

Page 20: beamformingfrancoise

estimation de la matrice de covariance du signal

C = 1K

x(k)T x(k)k=1

K

∑ C ~ moyenne temporelle

C1CN

x(k)échantillons

Ne essais :(cas général)

essai 1 → C1essai 2 → C2

essai Ne → CNe

C = 1

Ne

Cii=1

Ne

moyenne à travers les essais

Page 21: beamformingfrancoise

choix de la largeur de la fenêtre d'analyse

Pourquoi une hypothèse de stationnarité ?

compromis stationnarité des sources / quantité d’informations

Page 22: beamformingfrancoise

en général, on préconise : ( )minmax

2

3

ff

fNN

echcapteurs

ech −×××

=

par exemple :

( ) 3300015302

12002753 =−×

××=ech

N

150 essais ⇒ largeur de la fenêtre = 185 ms

100 essais ⇒ largeur de la fenêtre = 275 ms

OK pour les réponses stationnairesattention pour les réponses transitoires

Nech ≥ Ncapteurscondition nécessaire :

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Imaged time point(t = 0.525 s)

CO

NT

INU

OU

ST

RA

NS

IEN

T

covariance window = 1 s

covariance window = 1 s

Imaged time point(t = 0.525 s)

Cheyne,D.

Page 24: beamformingfrancoise

le beamformer projette le bruit des capteurs

les capteurs sont bruités : SQUIDs, électronique,…

⇒ le signal mesuré contient une partie bruitée

nqmqLxi

Mi

+×= ∑ )()(

contributions des différentes sources

W(qθ) y(qθ,t) P(qθ)C

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« paradoxe » du bruit non corrélé

présence de bruit non corrélé ⇒ introduction d’erreur dans l’estimation des sources

absence de bruit non corrélé ⇒ impossibilité de résoudre le problème

la matrice de covariance n’est plus inversible

Page 26: beamformingfrancoise

correction des effets du bruit

soustraction de la puissance du bruit

Cbruit =

σ 2 0

σ 2

...

σ 2

0 σ 2

estimation de la contribution de la puissance du bruit

hypothèses : •bruit non corrélé•puissance ϭ2 identique sur chaque capteur

approximation de ϭ2 à partir de la covariance du signal

θθθ Λ+= SP

W(qθθθθ)

n1

n2

n3

nN

Λθ =WθtCbruitWθinconnues

Sθ = Pθ − Λθ

Page 27: beamformingfrancoise

normalisation par la puissance du bruit

θ

θ

ΛP

θP Λθ

avec seuil

Robinson et Vrba, 1999

θ

θ

ΛP

Page 28: beamformingfrancoise

résolution spatiale du beamformer

la sélectivité spatiale du beamformer est proportionnelle à θ

θ

ΛS

030

60

90

120

150

270

300

330

180210

240

leakage

� leakage �

θ

θ

ΛS

une source unique + pas de bruit ⇒ pas de solution

plus l'amplitude de la source est grande par rapport aux interférences et au bruit

� plus la résolution spatiale augmente

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simulation EEG : 32 électrodes, modèle sphérique

MEG :épilepsie : ≥ 1mmactivité "normale" : ≥ 5mm

•du nombre de capteurs et de leur distribution

• de la positions de sources (+/-profondes)

•du nombre d'échantillons

•de l'amplitude de la source par rapport aux interférences et au bruit

Van Veen, 1997

⇒la résolution spatiale dépend :

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sensibilité au modèle de tête

1)(' =θθ LW t

)(')( θθ LL ←

erreur / incertitude dans le modèle

erreur / incertitude dans les leads-fields

mauvaise contrainte imposé au beamformer

le filtre bloque une partie du signal recherchéet laisse passer des interférences

mauvaise reconstruction des sources

Page 31: beamformingfrancoise

modèles de tête utilisés

modèle sphérique

modèle à sphères locales

utilisation de contraintes anatomiques : Hillebrand et al, 2003

attention au recalage IRM/MEG !

Page 32: beamformingfrancoise

que se passe-t'il en présence de sources corrélées ?

Page 33: beamformingfrancoise

source 1 source 2

=)(1tm =)(

2tm

=)(1qL

=)(2

qL

addition des "signatures"

les deux sources se confondent dans une troisième source 'virtuelle'

)(3

qL

exemple :

l'hypothèse initiale de sources non corrélées n'est plus vérifiée

Page 34: beamformingfrancoise

contribution des sources 1 et 2 contribution des autres sources

bruit

recherche des poids pour la source 1 1)(11

=qLW t

[ ] nqmqLqLqLqmxi

Mi

+×++= ∑≠

)()()()()(2,1

2111α

0)(21

≠qLW t

le filtre laisse passer le signal émis par la source ainsi qu'une partie du signal émis par les sources corrélées

mauvaise estimation de m(q1)

W(qθθθθ) ×−α

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Van veen et al , 1997Simulation dans une sphèreSNR=10

X

Y

++

sources proches sources lointaines

degré de corrélationentre les deux sources

c=0

c=0.5

c=1

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estimation des coefficients de corrélations entre les sources corrélées : jusqu'à 3 sources (Sekihara et al, 2002)

utilisation d'une fenêtre d'analyse plus grandeproblème de stationnarité

calcul des beamformers pour chaque paire de voxels (permutations)problème du temps de calcul

calcul des beamformers hémisphère par hémisphère baisse du SNR

solutions envisagées

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beamforming et oscillations …

Page 38: beamformingfrancoise

rappel sur les oscillations induites

•relatives à un stimulus mais non phase-locked

•n’apparaissent plus après moyennage

•il existe différents rythmes

étude des oscillations

dans le domaine des capteurs analyse temps-fréquencesynchronie/cohérence

à partir des essais élémentaires

synchronisation/désynchronisation :

•interactions entre aires cérébrales proches ou distantes

•phénomène induit et non phase-locked

•hypothèse d'un rôle fonctionnel dans le traitement de certaines tâches

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pourquoi des données non moyennées sont-elles bien adaptées pour le beamforming ?

•le moyennage diminue le nombre d'échantillons

•le moyennage introduit des corrélations spatiales (bruit)

•l'élimination du bruit est inhérente à la méthode

•les poids sont calculés à partir de la covariance des signaux mesurés

intérêt majeur de cette méthode

étude des oscillations dans le domaine des sources

obstacle majeur des méthodes de localisation « classiques » : il faut moyenner les données

filtrage dans une bande de fréquence et modélisation inverse(Salmelin et Hari, 1994)

Minimum Current Estimate appliqué dans le domaine fréquentiel(Jensen et Vanni, 2001)

Beamforming

solutions envisagées :

analyse TF dans le domaine des capteurs au préalable!

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différents beamformers …

Page 41: beamformingfrancoise

Différents beamformers

-Linearly Constrained Minimum Variance (LCMV)

-LCMV + MUSIC

-Synthetic aperture magnetometry (SAM)

-Dynamic Imaging of Coherent Sources (DICS)

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Synthetic aperture magnetometrySAM Vrba et Robinson, 1998

LCMV SAM

- beamformer adaptatif à variance minimum

- non-linéaire : recherche de l’orientation qui maximise la puissance en sortie

- régularisation de C : stabilité de la matrice de covariance

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Distribution spatiale de la sensibilité des capteurs

interférences

voxel cible

leadfield idéal

SAM100 gradiomètres radiaux

un gradiomètre radial

Les dipôles sont perpendiculaires au plan

SAM : maximisation de la sensibilité dans la direction de la sourcediscrimination sources/interférences

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SAM

coefficients desfiltres spatiaux

dual state

puissance*

Z-deviate**

T **

différence

F **

Z **

la variabilité inter-essais n’est pas prise en compte

comparaison entre deux

états

•: puissance ou moment

•** : pseudo Z-deviate,T ou F dans le cas ‘pseudo-statistique’

P

bruitP

P

contrôlebruit

contrôle

actifbruit

actif

PP

PP

,,

contrôlebruitactifbruit

contrôleactif

PP

PP

,,+−

contrôle

actif

P

P

contrôleactifPP −

imagefonctionnelle

pseudostatistique

Jackknife

single state

la variabilité inter-essais est estimée

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Cartes SPM(differential imaging)

-50 100 ms50

contrôle actif

)()(

)()(

contrôleNactifN

contrôlePactifPtpseudo

θθ

θθ

−−=−

moyenne Pθ (actif)moyenne Pθ(contrôle)

2 conditions

2 filtres

)(

)(

contrôleP

actifPFpseudo

θ

θ=−

pseudo � normalisé par la puissance du bruit

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étude des variations des rythmes mu et beta lors de stimulations tactiles

Cheyne et al, 2003-Stimulation de l'index-5 sujets-100 essais par sujets

deux matrices de covariancefenêtre contrôle : 2s pré-stim

fenêtre active :2s post-stim

capteurs virtuels

Cartes pseudo-t

8-15 Hz 15-25 Hz

un exemple :

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Résultats 1/3 Décours temporels

Page 48: beamformingfrancoise

Résultats 2/3SI contralateral SI ipsilateral

analyse temps-fréquence des capteurs virtuels

Page 49: beamformingfrancoise

Résultats 3/3 Localisation des activités oscillatoires

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DICS : dynamic imaging of coherent sources

•utilisation d'un beamformer LCMV pour la localisation des régions cohérentes et la localisation des oscillations

•utilisation de la matrice de covariance spectrale

domaine temporel

domaine fréquentiel

Gross et al, 2001

d=3cmcorr=0.28f=18 Hz

sensibilité au SNR et à la cohérence entre sources !

(simulations)

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synthèse…

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attraits de la méthode

•étude des oscillations, étude de données non moyennées

•pas d'a priori sur le nombre de sources

•images 3D fonctionnelles, SPM

•capteurs virtuels : étude des signaux domaine source

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limites de la méthode

•choix des fenêtres d’analyses :

•stationnarité difficile à estimer•quantité d’observations requise importante•problème pour les réponses transitoires•contrainte d’égalite des fenêtres « actives » et « contrôle »

•choix du modèle de tête (si le nombre de capteurs est important)

•problème de définition d'un seuil de significativité : tests non paramétriques

•les sources corrélées

•ne convient pas à l'étude de la cohérence dans le cas de fortes corrélations

beamforming ≠ solution « miracle » !

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comparaisons avec d’autres méthodes

•filtrage spatial ≠ minimisation d’écarts « données mesurées/modèle direct »

•solution voxel par voxel ≠ solution globale

•la solution dépend des données mesurées

•utilisation des statistiques du second ordre

•les sources corrélées

•pas d'a priori sur le nombre de sources

•supporte des données non moyennées

����Mosher et al, 2003 : méthodes équivalentes : différence dans la formulation et l’estimation des matrices de covariances (signal et bruit)

(Minimum Norm, Moindres-carrés, MUSIC)

����David et al, 2002 : approche minimum-norm pour la localisation de synchronie

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quelques références…

•revue : Hillebrand et al, 2005

•principe du beamforming : Van Veen et al, 1997

•SAM : Vrba et Robinson, 1998

•DICS : Gross et al, 2001