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Basilique de la Trinité

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Plaquette de présentation du patrimoine de Cherbourg-Octeville

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Page 1: Basilique de la Trinité

L’histoire de la basilique de la Sainte-Trinité remonte au XIe siècle. Erigée selon les principes de l’architecture romane à la demande de Guillaume le Conquérant, cette église a été en grande partie détruite. Ses restes, difficilement visibles de l’extérieur puisque recouverts par les constructions des XIIIe et XVe siècles, forment cependant l’armature de l’église actuelle.

Au fil des siècles, les reconstructions et agrandissements se suivent mais ne se ressemblent pas. La première grande modification date du XVe siècle, après que la Normandie a été rendue aux Français en 1450. A l’époque, on commence la construction de la nef autour des vestiges archaïques du XIe siècle, dans un style architectural résolument différent : pour la première fois à Cherbourg, on utilise le gothique flamboyant, style comportant notamment des ornements en forme de flammes. La construction d’arcs-boutants permet également de passer la hauteur sous voûte de la nef à 15 mètres.

De cette époque date également une curiosité détruite pendant la Révolution française : Notre-Dame montée. Cette machinerie, dédiée à l’assomption de la Vierge et construite en 1466 à la demande des bourgeois de Cherbourg pour célébrer le retour de la ville à la France, était fixée sous la nef. Un système de ressorts et de mécanique faisait mouvoir, tous les 15 août, des personnages représentant l’assomption et le couronnement de la Vierge.

A partir du XVIe siècle, trois chapelles sont construites le long des murs de l’église : la chapelle Sainte-Anne, la chapelle du Sépulchre et celle du Saint-Sacrement, les deux dernières ayant été supprimées lors des restaurations du XIXe siècle.

Saccagée en janvier 1794 par les révolutionnaires, l’église ferme ses portes pour ne les rouvrir qu’en 1803. Commence alors une vaste campagne de restauration qui ne se terminera qu’à la fin du XIXe siècle et qui donne à la basilique son aspect actuel.

Entre 1822 et 1828, l’architecte Le Sauvage propose l’ajout d’une tour à usage de clocher au dessus du portail. Les vestiges du XVIe siècle, jusque-là épargnés, sont alors démolis. Dès 1833, les critiques à son sujet vont bon train ; le nom de «tour sauvage» lui est resté depuis.

A partir de 1862 et jusqu’en 1865, une importante restauration intérieure démarre. «Le pavé est dans un état de désordre, le chœur devrait être agrandi, les bancs, le mode d’éclairage sont à changer», signale le curé au maire de la ville. La restauration commence donc par une consolidation générale. A l’intérieur, le nouvel architecte de la ville, François-Dominique Geufroy, s’attache surtout à faire disparaître les dommages laissés par la Révolution. L’église est ensuite repeinte dans le goût de l’époque : en rouge et vert. Extérieurement, l’église est tellement restaurée qu’on a peine à imaginer son état précédent. Cependant, l’état général de l’édifice ne semble toujours pas satisfaisant.

Une troisième campagne de travaux, qui contribua encore à modifier l’aspect de l’édifice, est donc lancée en 1888. Des fausses fenêtres sont percées dans la nef, la chapelle latérale nord du Sacré Cœur est entièrement reconstruite et une troisième arcade dans le mur nord du chœur est ouverte. Enfin, l’ancienne chapelle du Saint-Sacrement, que certains qualifient de «verrue», est démolie et remplacée par l’actuelle.

En 1921, l’église est honorée du titre de «basilique mineure» et en mai 1944, peu avant le débarquement, un arrêté est pris pour inscrire l’édifice à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Suite aux bombardements de 1944, une partie de la couverture et des réseaux de fenêtres fait l’objet de nouveaux travaux. Les vitraux sont confiés à Jean Gaudin.

The first Sainte-Trinité church was built during the 11th century, following the roman style, but the many reconstructions and extensions throughout the centuries gave the monument its characteristic heterogeneous style.The first important reconstruction goes back to the 15th century, after Cherbourg was given back to the French throne. Entirely destroyed during the wars between France and England, the church was then rebuilt in a whole new style, the Flamboyant Gothic.Damaged during the French Revolution, the Sainte-Trinité church reopened its doors in 1803. A wave of reconstructions then started and lasted throughout the entire 19th century. It was at that time that the portal-church tower was built, that the nave was painted in green and red with floral motives…The church became a basilica in 1921.

< Renseignements pratiques <

Basilique de la Sainte-Trinité Place de la Trinité50100 Cherbourg-Octeville

02 33 53 10 [email protected]

< Ouverture de la Basilique <

La basilique de la Sainte-Trinité est ouverte 7 jours sur 7,

toute l’année, de 8h30 à 19h (sauf événement exceptionnel).Entrée libre

The basilique de la Sainte-Trinité is open everyday from 8.30am to 7pm.

Free entrance

La basilique est un lieu de prière et de recueillement. Merci d’y respecter le silence,

notamment pendant les offices.

The basilica is a place of prayer and meditation. Please stay quiet, especially during the services.

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Une histoire mouvementée

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Page 2: Basilique de la Trinité

< Le clocher-portail 1

L’entrée de la basilique se fait par un imposant clocher-portail construit entre 1825 et 1828 par l’architecte Le Sauvage, le précé-dent porche ayant été rasé en 1822. En effet, la construction de celui-ci avait été commencée dans le style gothique flamboyant du premier XVIe siècle, mais les problèmes financiers du royaume en 1532, puis la peste de 1625, avaient interrompu les travaux. Ce porche n’a donc jamais été terminé.Du haut de ses 26 mètres, le nouveau clocher-portail est le résultat d’un ensemble de compromis architecturaux : il est l’un des tout pre-miers vestiges en France de l’art néo-gothique mais sa forme carrée et lourde semble appartenir à une architecture classique des plus sévères. Sa grâce a été bannie au profit de l’aspect fonctionnel de son beffroi, créant ainsi un élément architectural qui tranche forte-ment avec le reste de l’édifice et donne à l’église sa physionomie singulière.The 26 meters high portal-church tower was built between 1825 and 1828 by the architect Le Sauvage. This portal is one of the first trace in France of the neo-gothic style. Its square and heavy shape gives the church an awkward and singular appearance.

< La nefBâtie sur les ruines de l’ancienne nef romane, la nef actuelle date du XVe siècle. Parmi les originalités architecturales qui intriguent encore les spécialistes, les colonnettes qui entourent les piliers soutiennent les voûtes des bas-côtés et non les piliers eux-mêmes. Autre origi-nalité : les tailloirs (c’est-à-dire la partie supérieure des chapiteaux) sont dépourvus de décor.Si la construction de la nef date du XVe, sa décoration date quant à elle du XIXe : les colonnes sont peintes de motifs essentiellement végétaux verts et rouges, caractéristiques du style néo-gothique de cette époque. Sous la voûte, une peinture représentant l’Assomption de la Vierge 2 commémore la fin de la guerre de Cent ans et le retour de Cherbourg à la couronne de France. Réalisée en 1864, elle est accompagnée d’une inscription désormais écaillée «Vœu solen-nel des habitants de Cherbourg en 1450. Délivrance de la domination étrangère» et commémore l’existence du monument Notre-Dame montée.Built on the ruins of the former roman nave, the actual nave was built in the 15th century. Among the architectural originalities that still intri-gue the specialists, the small columns that surround the pillars carry the side nave vaults, and not the pillars themselves. Other originality: le top of the capitals are bare.

< Le vieux clocherTrapu et rustique, le clocher appartient à la partie la plus ancienne de l’église. Sa construction, partiellement réalisée en opus spicatum (pierres disposées en épi de blé), remonte à la seconde moitié du XIe siècle. Cependant, il ne reste rien de l’époque romane, de nom-breuses modifications ayant été apportées au XVe siècle.Haut d’une quinzaine de mètres, il constitue véritablement le cœur de la basilique, toutes les parties de l’édifice s’y rattachant. Il a abrité des cloches jusqu’en 1830.A noter, son plan barlong, c’est-à-dire de forme allongée, ici rec-tangulaire, et dont la longueur est orientée perpendiculairement à la

direction principale du bâtiment. Ce plan, répandu à partir du XIIe siècle, permet une meilleure répartition des charges de la voûte.Squat and rustic, the bell tower belongs to the ancient part of the church. Its construction goes back to the second half of the 11th century. But many changes were brought to it during the 15th century, leaving nothing from the roman period.

< Le chœur et le transeptIl ne reste aujourd’hui rien du chœur ni des croisillons du transept, cette nef transversale qui coupe à angle droit la nef principale d’une église lui donnant ainsi la forme symbolique d’une croix, datant de l’époque romane (XIe siècle). Comme pour le vieux clocher, le chœur aurait subi une moder-nisation intérieure au XVe siècle, attestée par la présence de claires-voies et de voûtes. Ses bas-côtés auraient également été reconstruits et élargis.

Les bras du transept ont, eux-aussi, probablement été entièrement recons-truits à cette même période : si les volumes intérieurs du chœur gothique ont vraisemblablement été reproduits lors de la rénovation du XVe siècle, l’aspect extérieur des croisillons a été très modifié au milieu du XIXe siècle. De cette dernière époque date la mise en place du décor flamboyant re-produisant les pinacles et les gargouilles de la nef, ainsi que l’ouverture de grandes verrières à la place des anciennes baies médiévales, plus basses et plus petites.

< Le mobilier de la basiliqueMalgré les destructions et rénovations répétées, la basilique possède un important mobilier, majoritairement postérieur au XVIIIe siècle. La quasi to-talité de ce mobilier a été offerte par de fidèles et généreux particuliers qui espéraient ainsi acheter leur place au Paradis.Parmi les curiosités à ne pas manquer : les panneaux sculptés installés entre les deux étages de la nef et figurant sur le côté nord une Danse macabre 3 et au sud une Passion du Christ 4 . Ces deux bas-reliefs, créés au XVIe siècle, ont été très endommagés pendant la Révolution et res-taurés lors de la campagne de 1864.La Danse macabre met en scène des êtres humains dans un cortège com-posé hiérarchiquement, du plus humble (l’aveugle) au plus puissant (l’em-pereur et le pape), confrontés à l’allégorie de la mort sous l’aspect d’un squelette. Un thème qui apparaît au XIVe siècle et qui fait écho à l’angoisse de la peste qui frappait alors régulièrement toutes les catégories sociales, sans distinction.En face se trouvent les panneaux illustrant la Passion du Christ. La série commence en haut de la nef avec le jardin des oliviers. S’ensuivent les scènes du baiser de Judas, du Christ aux outrages, sa comparution devant le Sanhédrin et devant Hérode qui le renvoie devant Pilate, la flagellation, le

couronnement d’épines (l’Ecce Homo), la montée au calvaire, la crucifixion et le suicide par pendaison de Ju-das. Quelques bas-reliefs ont été épargnés à la Révolution, notamment ceux ne comportant aucun personnage comme le jardin des oliviers ou la représentation de Jérusalem sous l’apparence d’une ville médiévale et dans laquelle on peut distinguer des ressemblances avec la ville de Cherbourg.Dans l’angle sud-ouest subsiste l’un des rares vestiges médiévaux de la basilique : les fonts baptismaux 5

du XVe siècle, ensevelis sous des gravats pendant la Révolution. De forme octogonale, la cuve présente un riche décor sculpté associant dragons, griffons, sirènes et sphinges (sphinx femelle). Autant de démons dont

le baptême détruit la puissance.Réalisé au début du XIXe siècle par le sculpteur cherbourgeois François-Armand Fréret, le maître-autel 6 représente le baptême du Christ. La scène, fidèle au récit des Evangiles, reçoit d’un puits de lumière creusé dans la partie supérieure du retable une lumière évoquant la voix de Dieu : «celui-ci est mon fils bien-aimé».Le style corinthien est caractéristique du XIXe siècle et du répertoire néo-classique du sculpteur : guirlandes végétales, têtes de chérubins, colonnes…A découvrir également : les neuf bas-reliefs d’albâtre 7 anglais du XVe siècle, fixés sur les piles est de la croisée du transept. Ils représentent quatre épi-

sodes de la Passion du Christ (la crucifixion, la mise au tombeau, l’ascension et la résurrection) d’un côté et la vie de la Vierge (l’éducation de la Vierge, l’annonciation et l’adoration des mages) de l’autre. Deux autres tableaux complètent ce cycle et sont conservés dans l’église Notre-Dame-du-Vœu.Despite the destructions and reconstructions, the basilica owns a great deal of furniture, mostly given by loyal and generous private individuals who hoped to buy their way in to Paradise. Among the curiosities not to be missed : the wooden engraved panels representing a Danse macabre (north walls of the basilica). The Danse macabre presents human beings confronted with the allegory of death in the aspect of a skeleton. This theme appears during the 14th century and echoes the fear of plague who stroke everyone, form the blind man to the pope, without any distinction.

< Les grandes orgues 8

En vous dirigeant vers la sortie, levez les yeux vers les grandes orgues de La Trinité. Installées en 1659, les premières orgues subissent l’ire des ré-volutionnaires. L’église est donc dépourvue de son instrument pendant tout le XIXe siècle. Durant cette période, de nombreuses tentatives infructueuses ont été menées afin d’acquérir un instrument qui soit digne «du principal édifice religieux d’une ville aussi importante». Les orgues actuelles, bénies et inaugurées en 1903, ont été commandées à la maison Cavaillé-Coll de Paris : elles comportent 33 jeux complets répartis sur trois claviers manuels de 56 notes chacun et un pédalier de 30 notes.

As you exit the basilica, lift your head and admire the great organ. Set up in 1659, the first organ was destroyed by the revolutionaries, leaving the church organ less during the entire 19th century. The actual organ, blessed in 1903, are the work of the Cavaillé-Coll house, in Paris.

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