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Etudier les marchés concretsLe modèle de concurrence pure et parfaite

Les modèles de concurrence imparfaite

Atelier enseignant: le fonctionnement des marchés

Marion Navarro, professeur de SES

Jeudi 8 novembre 2012

Marion Navarro, professeur de SES Atelier enseignant: le fonctionnement des marchés



Objectif des programmes : apprendre à raisonner en économiste, ensociologue et en politiste.Dans cette optique, il est indispensable que les élèves s'approprientle concept de modèle, qui est essentiel pour comprendre ladémarche scienti�que.Un modèle est une représentation simpli�ée de la réalité. Sapertinence se juge à sa capacité à rendre compte du réel




" les économistes élaborent des modèles, qui sont une sorte decarte routière de la réalité. (...) Un modèle économique est unedescription simpli�ée de la réalité (...) Aucun modèle économiquene peut décrire parfaitement la réalité, mais pour élaborer, tester etréviser ces modèles, les économistes et les décideurs sont obligésd'a�ner leur conception du fonctionnement d'une économie. Celaencourage le débat scienti�que sur les ressorts du comportementéconomique et sur ce qui devrait être fait (ou évité) face auxdysfonctionnements du marché."Sam Ouliaris, Qu'est-ce qu'un modèle économique ?, Finances etdéveloppement, Juin 2011, pp. 46-47







I les économistes accordent une place centrale aux prix dans lamodélisation des comportements des agents économiques.ajustement de ces derniers en fonction de l'évolution des prix

I le marché, une institution qui permet une forme decoordination, basée sur les incitations

I présentation de modèles simples pour comprendre lesmécanismes structurant le fonctionnemet des marchés et ainsiintroduire le raisonnement économique aux élèves

I complexi�cation progressive




Etudier les marchés concrets

Le modèle de concurrence pure et parfaite





Etudier les marchés concrets

I diversité des marchés concrets (locaux/mondiaux,concurrentiels/non concurrentiels, etc.)

I existence de mécanismes communs de fonctionnement

I développement de di�érents modèles complémentaires




Le modèle de concurrence pure et parfaite

I modèle développé pour comprendre certains mécanismes quisont à l'oeuvre sur les marchés concurrentiels

I la dé�nition empirique de la concurrence

I par dé�nition, aucun marché concret ne sera jamaisparfaitement conforme au modèle de concurrence pure etparfaite

I but du cours : comprendre le fonctionnement du modèle etmontrer comment il peut être utilisé pour comprendre uncertain nombre de mécanismes structurant le fonctionnementdes marchés concrets




La dé�nition théorique de la concurrence

I atomicité : il y a de nombreux o�reurs et de nombreuxdemandeurs de tel sorte qu'aucun ne peut par soncomportement individuel in�uencer le fonctionnement dumarché. Exemple d'un consommateur qui renonce à acheter duthon rouge par souci de préserver l'espèce. S'il est seul à lefaire, son comportement n'aura aucun impact sur le marché.

I homogénéité du produit. Modèle part de l'idée que sur unmarché, il s'échange des produits identiques. Exemple dumarché du blé : pour une qualité donnée de blé, le blé mis envente par les di�érents producteurs est peu di�érentiable.

I libre entrée/sortie . N'importe qui peut décider d'entrer et desortir du marché au moment souhaité. Si un agriculteur veutdemain planter et vendre du blé au lieu de soja, il peut le faire.Pas vrai pour les pharmacies, les notaires par exemple.




I facteurs de production mobiles. Exemple : une machine utiliséepour produire du soja peut être utilisée pour produire du blé sison propriétaire estime que c'est un meilleur choix.

I transparence de l'information. Modèle part de l'idée que tousles acteurs du marché disposent des mêmes informations surles produits : les consommateurs connaissent les prix pratiquéspar les di�érents producteurs, la qualité des produits vendus,etc. Dans les faits, l'information n'est jamais parfaitementtransparente, mais il y a des marchés sur lesquels l'informationest beaucoup mieux di�usée que sur d'autres, notamment dufait de la législation ou du comportement des entreprises(développement des comparateurs de prix, obligation légale dedétailler les caractéristiques du produit, etc.)

Hypothèse de rationalité des individus : les entreprises recherchentle pro�t maximum et les consommateurs cherchent à maximiserleur satisfaction.




I compte tenu des hypothèses faites, la courbe d'o�re estgénéralement croissante en fonction du prix et la courbe dedemande décroissante en fonction du prix. Résultats qu'onretrouve globalement dans les faits.

I possibilité d'estimer empiriquement la sensibilité de l'o�re etde la demande au prix (notion d'élasticité)

I quand les prix sont �exibles, le prix du marché a tendance à se�xer au niveau du prix d'équilibre.

I exemple du cas de pénurie où les prix augmentent (o�reinférieure à la demande) ou à l'inverse du cas où lesproducteurs baissent leur prix pour écouler leur production encas d'existence de stocks invendus (demande inférieure àl'o�re).

I dans le modèle l'ajustement est instantané, dans les faits celaprend du temps.




I une situation d'équilibre ne signi�e pas une situationdésirable : exemple d'un équilibre sur le marché du logementavec des prix élevés et une grande partie de la population nonlogée. O�re= demande solvable. L'équilibre n'est pas nonplus forcément e�cace en cas de défaillance du marché

I niveau des prix dépend des mouvements d'o�re et dedemande. Prédictions théoriques conformes à de nombreuxexemples empiriques.

I exemple de la contraction de l'o�re de café du fait sécheresseau Vietnam et baisse des surfaces exploitées au Brésil qui aconduit à une forte hausse du prix du café ou de l'envolée desprix des logements (achat) en lien avec une forte hausse de lademande (notamment pour des raisons d'investissement). Pasnécessaire d'utiliser des modèles plus complexes pourcomprendre ce mécanisme.

I un modèle particulièrement utile pour comprendre les e�ets del'intervention de l'Etat sur les marchés.




Les e�ets d'une taxe ou d'une subvention : l'exemple d'unesubvention �xe de la demande




I Ces résultats théoriques sont conformes à ce qui peut êtreobservés empiriquement.

I G. Fack note ainsi par exemple " que les estimations suggèrentqu'entre 50 % et 80 % des allocations logement perçues parles ménages à bas revenus suite à la réforme ont été absorbéespar les augmentations de leurs loyers. L'étude suggère aussique la réforme des aides, qui a permis aux étudiants debéné�cier de subventions pour se loger, a contribué à l'arrivéemassive des étudiants sur le marché du logement, concourantainsi à alimenter l'e�et in�ationniste des aides."

I Exemple aussi de l'e�et de la TVA sur les prix à laconsommation.

I Notion d'incidence �scale

I e�et d'une subvention ou d'une taxe dépend au �nal del'élasticité-prix de l'o�re et de la demande et peut varier entrele court et le long terme




Les e�ets d'un contrôle des prix : l'exemple d'un prix plafond

Exemple du blocage des loyers depuis la �n de la première guerremondiale qui a déprimé l'o�re de logement et contribué à la pénuriede logement (ainsi qu'une baisse de la qualité des logementsexistants).




Les e�ets d'un quota : l'exemple d'un quota maximal

Exemple de la limitation des constructions de logement dans deszones protégées qui conduit à une hausse du prix des logementsdans la zone.





I le modèle de CPP ne permet pas d'expliquer l'ensemble deslogiques à l'oeuvre sur les marchés concrets

I nécessité de le compléter par d'autres types de modèle

I le modèle est par ailleurs plus ou moins pertinent selon le typede marché dont on veut rendre compte

I peu pertinent pour rendre compte des marchés où laconcurrence est faible et où les asymétries d'information sontfortes

I développement des modèles de concurrence imparfaite enréponse




Deux grands types de modèle :

I modèles avec asymétrie d'information

I modèles avec pouvoir de marché (notamment des entreprises)

A chaque fois on relache une ou plusieurs des conditions quidé�nissent la concurrence pure et parfaite : imperfections de marché




Le pouvoir de marché découle de deux possibilités :

I l'existence de barrières à l'entrée ou à la sortie du marché

I la di�érenciation des produits (concurrence monopolistique)

On se focalise ici sur la restriction de la concurrence côté o�re(monopole, oligopole). Possibilité aussi d'un pouvoir de marché desdemandeurs (exemple des supermarchés avec leurs fournisseurs)




D'où viennent les barrières à l'entrée ou à la sortie des marchés ?

I barrières légales : exemple des pharmacies ou des brevets

I barrières liées à la nécessité d'investissements très coûteuxpour rentrer sur le marché sans possibilité de récupérer sesfonds en cas de sortie du marché (irrécupérabilité des coûts)

I exclusivité d'accès à certaines ressources (exemple : matièrespremières) ou à certaines technologies nécessaires

I la technologie de production : cas de l'existence d'économiesd'échelle (monopole naturel)




I l'important n'est pas au �nal le nombre d'entreprises présentessur le marché (notion d'atomicité qui structure la visionnéoclassique de la concurrence) mais la potentialité de leurentrée (notion de concurrence potentielle).

I permet de pratiquer des prix plus élevés qu'en situation deconcurrence.

I comportement di�érent des entreprises en cas de situation demonopole ou d'oligopole (possibilité notamment d'ententes)

I pouvoir de marché dépend aussi des caractéristiques de lademande. En cas de demande captive (exemple des situationsoù il existe des pénalités de sortie en cas de changement defournisseur), les entreprises peuvent augmenter leur marge defaçon plus importante.




I la di�érenciation des produits permet aux entreprises d'éviterune trop forte concurrence. Création d'une demande captive enlien avec les caractéristiques spéci�ques du produit o�ert.

I les produits proposés par les di�érents producteurs étant enpartie substituables, le producteur ne peut pas �xer n'importequel prix mais il est moins contraint qu'en situation deconcurrence pure et parfaite.

I les entreprises cherchent ainsi à innover pour proposer desproduits di�érents ou à limiter l'entrée de concurrents sur lesmarchés où elles opérent a�n de maintenir des perspectives depro�t élevé.

I En CPP, la concurrence conduit à un pro�t nul du fait del'entrée d'entreprises sur le marché tant que la perspective depro�t est positive. La situation de CPP peut de ce point de vueêtre considérée comme un cas limite vers lequel tend le marché(imitation des innovations, entrée de nouveaux concurrents quiconduisent à diminuer les marges des entreprises, etc.).




I nécessité d'une politique de la concurrence pour maintenir unepression concurentielle.

I favoriser la transparence sur les di�érences de qualité et de prixdes produits

I limiter les barrières à l'entrée des marchés

I interdire les ententes entre entreprises

I faciliter le changement de fournisseur pour les consommateurs




Bibliographie

I Buisson-Fenet E. et Navarro.M (2012) La microéconomie enpratique, Collection Cursus, Armand Colin

I Fack G. (2005), " Pourquoi les ménages à bas revenuspaient-ils des loyers de plus en plus élevés ? L'incidence desaides au logement en France (1973-2002) ", Économie etstatistique, n° 381-382

I Laferrère A. et Le Blanc D. (2002), " Comment les aides aulogement a�ectent-elles les loyers ? ", Économie et statistique,n° 351.


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