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ASSOCIATION NATIONALE DE MÉDECINE DU TRAVAIL ET D’ERGONOMIE DU PERSONNEL DES HÔPITAUX XXXIX ES JOURNÉES NATIONALES DE FORMATION Présidence : L. LÉRY Placées sous le Haut Patronage de Monsieur J.F. Mattéi, ministre de la santé Sous la présidence d’honneur de Monsieur E. Hervé, maire de Rennes, Monsieur G. Sacco, directeur général du CHU de Rennes, Monsieur J. Hardy, directeur de l’ENSP. RENNES, les 1-2-3 OCTOBRE 2003 Thème : Évaluation des risques professionnels à l’hôpital Ergonomie de correction à l’hôpital : à partir de deux exemples concrets M. DOMART- RANÇON (1) , S. TOUCHE (2) (1) Service de santé au travail, Hôpital Européen Georges Pompidou A.P-H.P, 20, rue Leblanc, 75908, Paris Cedex 15 (2) Service de médecine et santé au travail, C.H.R. de Reims, Hôpital Maison Blanche, 45, rue Cognacq-Jay, 51092 Reims. Une intervention ergonomique fait intervenir en pratique cou- rante un schéma classique : analyse des besoins, bilan de la situation existante, soit activité en cause et son contenu, vécu du travail, dysfonctionnements..., définition des objectifs, solutions à mettre en œuvre... Le médecin du travail, à l’interface entre l’individuel et le collectif, occupe une place transversale privilégiée pour accom- pagner cette démarche car, non seulement les données recueillies dans son exercice médical quotidien lui apportent les éléments nécessaires à la prévention collective, mais sa formation spécifi- que lui permet d’avoir aussi un regard d’expert sur l’ensemble des risques, chimiques, biologiques, physiques... intriqués dans les situations de travail. Parallèlement, sa culture d’entreprise et sa proximité avec le terrain lui permettent d’impliquer facilement les salariés, tant pour le diagnostic des problèmes que pour la recherche de solutions. Réglementairement, les missions institutionnelles du médecin du travail incluent sa participation à l’élaboration des nouvelles constructions ou aménagements de locaux anciens et aux modifications de l’organisation technique du travail du person- nel (décret n°85-947 du 16 août 1985). En pratique, les situations de création de nouveaux sites sont peu fréquentes en milieu hospitalier et il est encore plus rare que le médecin du travail soit, en ce cas, concrètement associé aux différentes étapes, de la conception jusqu’au choix des équipe- ments finaux. L’exemple de la démarche menée à l’occasion de l’ouverture de l’Hôpital Européen Georges Pompidou illustre pourtant bien tout l’intérêt de corriger les pratiques dans un secteur d’activité donné, à l’occasion de sa réinstallation dans une nouvelle struc- ture. En dehors d’une telle circonstance favorable aux remises en question et changements, d’autres types de démarches ergonomi- ques peuvent être également menées, dont le médecin du travail est un acteur, voire l’initiateur. Les données résultant du suivi médical du personnel, des études de postes et de l’évaluation des risques lui permettent en effet de documenter la réflexion des services sur leur organisation et leurs équipements de travail, comme en atteste l’exemple proposé sur les laboratoires. EXEMPLE D’UNE DÉMARCHE DE REMPLACEMENT D’UN PRODUIT DANGEREUX EN MILIEU DE SOINS : LE GLUTARALDÉHYDE EST-IL INCONTOURNABLE POUR LA DÉSINFECTION DU MATÉRIEL MÉDICAL ? A l’hôpital, la sécurité des patients et la sécurité du personnel sont étroitement liées. La lutte contre les infections nosocomiales est devenue une priorité pour les acteurs de l’hygiène hospitalière, en raison de l’émergence de nouveaux micro-organismes. La désinfection du matériel médical et, en particulier, des endoscopes, qui du fait de © Masson, Paris, 2004 Arch. mal. prof., 2004, 65, n° 1, 41-53

Association nationale de médecine du travail et d’ergonomie du personnel des hôpitaux XXXIXES journées nationales de formation

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ASSOCIATION NATIONALE DE MÉDECINE DU TRAVAILET D’ERGONOMIE DU PERSONNEL DES HÔPITAUX

XXXIXES JOURNÉES NATIONALES DE FORMATION

Présidence : L. LÉRY

Placées sous le Haut Patronage de Monsieur J.F. Mattéi, ministre de la santé

Sous la présidence d’honneur de Monsieur E. Hervé, maire de Rennes,Monsieur G. Sacco, directeur général du CHU de Rennes,

Monsieur J. Hardy, directeur de l’ENSP.

RENNES, les 1-2-3 OCTOBRE 2003

Thème : Évaluation des risques professionnels à l’hôpital

Ergonomie de correction à l’hôpital :à partir de deux exemples concrets

M. DOMART- RANÇON (1), S. TOUCHE (2)

(1) Service de santé au travail, Hôpital Européen GeorgesPompidou A.P-H.P, 20, rue Leblanc, 75908, Paris Cedex 15(2) Service de médecine et santé au travail, C.H.R. de Reims,Hôpital Maison Blanche, 45, rue Cognacq-Jay, 51092 Reims.

Une intervention ergonomique fait intervenir en pratique cou-rante un schéma classique : analyse des besoins, bilan de lasituation existante, soit activité en cause et son contenu, vécu dutravail, dysfonctionnements..., définition des objectifs, solutionsà mettre en œuvre...

Le médecin du travail, à l’interface entre l’individuel et lecollectif, occupe une place transversale privilégiée pour accom-pagner cette démarche car, non seulement les données recueilliesdans son exercice médical quotidien lui apportent les élémentsnécessaires à la prévention collective, mais sa formation spécifi-que lui permet d’avoir aussi un regard d’expert sur l’ensemble desrisques, chimiques, biologiques, physiques... intriqués dans lessituations de travail. Parallèlement, sa culture d’entreprise et saproximité avec le terrain lui permettent d’impliquer facilementles salariés, tant pour le diagnostic des problèmes que pour larecherche de solutions.

Réglementairement, les missions institutionnelles du médecindu travail incluent sa participation à l’élaboration des nouvellesconstructions ou aménagements de locaux anciens et auxmodifications de l’organisation technique du travail du person-nel (décret n°85-947 du 16 août 1985).

En pratique, les situations de création de nouveaux sites sontpeu fréquentes en milieu hospitalier et il est encore plus rare quele médecin du travail soit, en ce cas, concrètement associé auxdifférentes étapes, de la conception jusqu’au choix des équipe-ments finaux.

L’exemple de la démarche menée à l’occasion de l’ouverturede l’Hôpital Européen Georges Pompidou illustre pourtant bientout l’intérêt de corriger les pratiques dans un secteur d’activitédonné, à l’occasion de sa réinstallation dans une nouvelle struc-ture.

En dehors d’une telle circonstance favorable aux remises enquestion et changements, d’autres types de démarches ergonomi-ques peuvent être également menées, dont le médecin du travailest un acteur, voire l’initiateur. Les données résultant du suivimédical du personnel, des études de postes et de l’évaluation desrisques lui permettent en effet de documenter la réflexion desservices sur leur organisation et leurs équipements de travail,comme en atteste l’exemple proposé sur les laboratoires.

EXEMPLE D’UNE DÉMARCHE DE REMPLACEMENTD’UN PRODUIT DANGEREUX EN MILIEU DE SOINS :LE GLUTARALDÉHYDE EST-IL INCONTOURNABLEPOUR LA DÉSINFECTION DU MATÉRIEL MÉDICAL ?

A l’hôpital, la sécurité des patients et la sécurité du personnelsont étroitement liées.

La lutte contre les infections nosocomiales est devenue unepriorité pour les acteurs de l’hygiène hospitalière, en raison del’émergence de nouveaux micro-organismes. La désinfection dumatériel médical et, en particulier, des endoscopes, qui du fait de

© Masson, Paris, 2004 Arch. mal. prof., 2004, 65, n° 1, 41-53