Application Collective Rorchach

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Application Collective Rorchach

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  • GENEVIVE LANGLOIS

    NOUVELLE FORME D'APPLICATION COLLECTIVE DU TEST DE RORSCHACH

    Mmoire presen te

    la Facult des tudes suprieures de luniversit Lavai

    pour l'obtention du grade de matre en psychologie (M-Ps.)

    cole de psychologie FACULT DES SCIENCES SOCIALES

    UNNERSIT LAVAL

    JANVIER 2000

    O Genevive Langlois, 2000

  • National Library 1*1 of Canada BiMiothque nationale du Canada Acquisitions and Acquisitions et Bibliographie Services services bibliographiques 395 Wellington Street 393, rue Wdington OnawaON K l A W OcrawaON KlAON4 Canada Canada

    The author has granted a non- L'auteur a accord une licence non exclusive licence allowing the exclusive permettant la National Library of Canada to Bibliothque nationale du Canada de reproduce, loan, distribute or seii reproduire, prter, distribuer ou copies of this thesis in microfom, vendre des copies de cette thse sous paper or electronic formats. la forme de microfiche/h, de

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  • Rorschach collectif i

    Ce mmoire avait pour but d'exprimenter une nouvelle forme d'administration du test de Rorschach. I l s'agissait d'une application collective qui ne faisait pas intewenir le fdtre verbal comme lment ncessaire la production de la rponse, tel que cela se trouve dans l'administration standard et dans les tentatives d'appiication collective du test. I l a t propos une administration base uniquement sur la comparaison d'une planche par rapport une autre dans un processus d'valuation et de comparaison entre les planches. Pour ce faire. des tudiants en psychologie (n= 60) ont particip au projet et ce. sur une base volontaire. Il s'agissait pour eux d'observer des combinaisons de planches et de dterminer la ressemblance ou la diffrence entre les paires prsentes. Les rsultats ont dmontr que les planches ont. dans l'ensemble. tendance se regrouper selon des caractristiques communes soit les dterminants (couleur, mouvement forme et estompage). Ainsi, ce mmoire. innovateur dans le domaine. aura permis de faire ressortir, de manire statistiquement significative. les dfinits qu'ont les planches entre elles.

    Genevive Langlois Jeah-Marc Lessard

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    AVANT-PROPOS

    L a ralisation de mon mmoire est maintenant acheve. Tout au long de ce priple, plusieurs personnes m'ont accompagne et chacune, leur manire, aura contribu l'atteinte ce but que je m'tais fm. J e tiens donc remercier toutes ces personnes qui me sont chres.

    Tout d'abord, je tiens remercier mon superviseur Monsieur Jean- Marc Lessard. 11 m'a fait confiance et a su m'encadrer tout au long de ce projet. Il a galement fait preuve de patience et de comprhension, mais plus que tout, il m'a donn la chance d 'der plus loin et de cheminer vers de plus hauts sommets.

    J e ne pourrais passer sous silence l'extraordinaire collaboration de Denis Lacerte pour tous ses judicieux conseils et son norme travail mes analyses statistiques, de mme que ma plus fidle amie, Mlanie Lavoie- Tremblay, pour m'avoir aide dans mon exprimentation et pour avoir vcu avec moi chaque moment de ce long priple. Elle est toujours disponible pour moi et je l'en remercie normment.

    J e tiens galement remercier ma famille, tout d'abord, ma tante Lise Le Houillier pour ses corrections et ses encouragements, mon compagnon de vie, Frdric Thberge, pour avoir cru en moi et pour m'avoir offert soutien, encouragements, comprhension et patience et enfin, mes parents Claire et Yvan Langlois pour les valeurs qu'ils m'ont transmises et pour rn'avou donne le dsir de me surpasser continuellement.

    Il y a aussi mes employeures au PEPS de l'Universit Laval, Mesdames France Lebel et Caroline Gilbert ainsi que mes amies et amis, Myriam, Mlanie, Julie et Louis que je tiens remercier chaleureusement pour m'avoir fait rire ainsi que pour m'avoir encourage et compris.

    Merci beaucoup !

  • Rorschach collectif i

    TABLE DES MATIRES

    AVANT-PROPOS ......................................................................................... ii ... TABLE DES MATIERES ............................................................................... -111

    LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX ............................................................. v

    LISTE DES ANNEXES ................. ..,.. ........................................................... vi

    CADRE THORIQUE .................................................................................... 7 Nouvelle application collective du test de Rorschach .......................... 7 L'chelonnement multidimensionnel ....................................................... 1 1 Le Rorschach : la nature du test ............................................................. 14 Le Rorschach : administration standard ................................................. 14

    .................................................................. La cotation et l'interprtation 17 Les localisations ...................... .. ........................................................ 18 La qualit du dveloppement .................................................................. 20

    .................................................................................... Les dterminants 20 Les contenus .......................................................................................... 29

    .............................................................................. Les rponses banales 31 Le niveau d'organisation (2) .................................................................... 33 Le matriel : les planches du test ............................................................ 34 La signification des planches : ................................................................ 35 Les liens entre les planches .................................................................... 42

    ................................................................... Les objectifs de la recherche 46 ....................................................................................... Les hypothses 47

    Les sujets ..................... .... .................................................................. 48 L'instrument de mesure .......................................... 49 La procdure .......................................................................................... 49

    ............................................................................... L'analyse statistique 50

    DISCUSSION ............................................................................................. 53 La description des planches selon leur position sur le graphique ............ 53 L'interprtation de rsultats dans la vrification des hypothses ............. 58

    ............................................................ RFRENCES ........................... .. 62

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    Figure et tableau .~..........~...................~...................................................... 66 Annexes .................................................................................................... 68 BIBLIOGRAPHIE GNRALE ................~.................................................... 73

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    L I S E DES FIGURFB ET TABLEAUX

    Papre Figure 1

    chelonnement multidimentionnel des planches du Rorschach.. .. . ... .. .... 66

    Tableau 1 Coordonnes des planches du Rorschach daris les solutions dimensionnelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . - . . . . - . . . . . . . . . . . . . . -67

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    LITE DES ANNEXES

    Annexe A : Formulaire de rponses Annexe B : Fornulaire de consentement

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    CADRE THORIQUE

    r0ouvdle application coliedhm du test de Rorschach

    Plus d'un demi-sicle aprs sa dcouverte, le test de Rorschach non seulement tient toujours, mais de toutes les preuves objectives ou projectives visant saisir la dynamique d'ensemble d'une personnalit, il s'avre une des mthodes les plus utilises par les praticiens (psychologues, cliniciens, psychiatres, orienteurs) et il fait chaque anne l'objet du plus grand nombre de recherches et de publications (Chabert, 1983 ; Weiner, 1997). Celles-ci enrichissent sans cesse son interprtation et largissent son champ d'application. Le Rorschach peut semir notamment a valuer les dommages neuropsychologiques, l'anxit, le niveau de fonctionnement de la personne (Goldfried, Stricker & Weiner, 1971) et il peut galement servir l'tude de la personnalit (Exner, 1997).

    Selon Klopfer et Kelley (1942), le Rorschach s'avre une mthode remarquablement efficace pour estimer la personnalit ou encore pour rvler la richesse ou la pauvret des expriences psychiques d'un individu. Dans Ie mme ordre d'ides, Chabert (1983) et Beizmann (1982) proposent qu' condition que ces rsultats recoupent des donnes obtenues par d'atres mthodes, ce test aboutit une estimation dynamique des ressources actuelles et latentes du sujet, ainsi que de ses points vulnrables, bilan sur lequel peuvent prendre solidement appui un conseil psychologique, une indication psychothrapique, un pronostic volutif. Ces mmes auteurs ainsi que Weiner (1997) que, dans le domaine de la psychiatrie, la validit de la mthode, comme procdure diagnostique, est tablie et que le test de Rorschach offre une bonne fidlit lorsqu'il est utilis adquatement. Dans ce sens Exner (1995) ajoute que le Rorschach demeure probablement le meilleur instrument qui soit actuellement disponible et que si utilis avec

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    sagesse, il s'avre une mthode, bien que dlicate d'utilisation, de grande valeur qui gnre une profusion de renseignements sur le sujet.

    Malgr ses multiples applications et sa grande valeur ce test comporte nanmoins des restrictions quant son utilisation. En effet, une connaissance de la dynamique de la personnalit, une exprience considrable de la mthode (Klopfer 86 Davidson, 1962) et une matrise des symboles utiliss dans la cotation (Loosli-Ustri, 1958 ; Lessard & Laveault, 1975) sont requises. De plus, le Rorschach est souvent dlaisse en raison de l'effort de mmoire que son application ncessite et en raison de la crainte d'une utilisation errone du test (Lessard 86 Laveault, 1975). Son interprtation s'avre galement un procd complexe, car elle requiert une exprience considrable de la mthode. En outre, Piotrowski et ses collaborateurs (1998) rapportent que plusieurs psychoiogues utilisent peu le Rorschach en raison du temps requis pour son administration et son interprtation.

    Plusieurs tudes effectues rapportent que diffrents facteurs font varier les rponses des sujets au test de Rorschach. En effet, Exner, Arbruster et Mittman (1978) ont dmontr que lorsque le sujet connat la personne qui lui fait passer le test, que ce soit son therapeute ou son professeur, il fournira en moyenne 16 rponses de plus que s'il ne connat pas l'exprimentateur. De plus, lorsqu'il s'agit de son thrapeute le sujet fournira plus de rponses d'ordre sexuelles (4,3 contre 0'8). Dans une autre srie d'tudes Wickes (1956)' Groos (1959) et Hersen et Greaves (197 1) ont montr qu'un renforcement, qu'il soit verbal ou non-verbal, peut modifier les frquences de certains types de rponses. Finalement, il semblerait que l'tat psychologique du sujet au moment de la passation du test puisse galement contribuer la slection finale des rponses (Exner, 1995).

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    Ces diverses limites incitent a se questionner et vnf?er si certaines de ces contraintes peuvent tre contournes. Diverses tentatives ont t proposes du ct de l'administration collective du test. En effet, KIopfer et Kelley (1942) rapportent qu'au dbut des annes 1940 des tentatives sont effectues dans le but d'largir les applications du Rorschach afin de contrer le manque d'instruments d'valuation de la personnalit. Il semblerait que le Rorschach soit une bonne mthode capable de rvler les faiblesses caches de la personnalit. Ainsi, plusieurs chercheurs tentent de vrifier les possibilits d'une administration collective. Une premire mthode consiste projeter les dix planches du Rorschach dans une demi-obscurit, chacune pendant trois minutes. Les sujets inscrivent leurs interprtations sur des feuilles spciales, comportant une reproduction en noir et blanc de chaque planche sur laquelle ils indiquent la localisation de leurs rponses (Anzieu, 1992).

    Une autre mthode consiste donner au sujet une liste de rponses ronowes ; trente par planche, dont une moiti est extraite de protocoles normaux et l'autre moiti de protocoles de cas pathologiques. Les rponses sont prsentes par groupes de dix. Le sujet doit choisir chaque fois les trois rponses qui se rapprochent le plus de sa perception. Cette technique a uniquement une valeur de dpistage des cas psychiatriques. Son avantage consiste en sa cotation peu prs automatique (Anzieu, 1992).

    Une troisime mthode, celle de Hans Zuliiger propose une alternative au Rorschach. Cette mthode appele test Z Collectif est inspire du test de Rorschach et est cre dans un but de slection du personnel. Le test ne comprend que trois planches, diZrrentes de celles du Rorschach. La premire suggre surtout des rponses forme, la deuxime des rponses couleur, la troisime des rponses mouvement (Zulliger, 1957). Des diapositives permettent la projection sur cran et la passation collective.

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    Celles-ci se font alors temps limit, soit quinze secondes par planche. Les sujets inscrivent leur(s) rponse(s) ainsi que la ou les localisation(s) de leur(s) rponse(s) sur une feuille-rponse prvue cette fui. Ce test est standardis pour la passation collective- Le dpouillement et l'interprtation demeurent analogues a u Rorschach. Dans cette mthode, l'ide d'utiliser les planches du Rorschach fut rejete parce qu'elles furent juges trop compliques pour un usage collectif (Zulliger, 1957). De plus, changer le mode de passation tabli par Ie crateur du test sans risquer de commettre des erreurs tait, semble-t-il, impossible. LPide de n'utiliser que quelques planches fut galement rejete. Toutefois, la validation du test Z collectif concorde avec celle du Rorschach (Zulliger, 1957). Enfin, d'autres recherches rvlent que les procdures d'valuation du Rorschach collectif proposent un degr de validit et de fidlit trs lev avec la mthode standard (Klopfer 86 Kelley, 1942).

    Une quatrime approche collective est propose par Chn et Meunier (1975) de l'Universit Laval. Dans cette procdure, chaque sujet utilise un livret contenant la reprsentation des dix planches. Chaque planche est projete su r un cran et le sujet doit, dans la priode de 6 performance m, indiquer quoi la planche lui fait penser. Il lui est galement demand d'entourer la partie utilise pour voir sa rponse sur une reproduction de la planche situe dans le haut de la page. Une dure de trois minutes par planche est alloue. Lorsque cette partie est termine, la priode d'enqute est effectue. Chaque planche est nouveau projete l'cran et le sujet indique, pour chaque rponse, ce qui lui a fait penser la rponse fournie : exactement comme la dmarche individuelle le demande.

    Les diffrentes recherches et alternatives proposes sur le Rorschach collectif indiquent qu'il est possible de l'appliquer de faon coliective sans le dnaturer et sans en modifier de faon significative les rsultats. De plus, les composantes

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    de base dgages par une administration individuelle demeurent prsentes de sorte que l'vaiuation de la personnalit conserve sa validit (Gaumont, 1969 ; Anzieu, 1992). En outre, l'aminisbration collective permet de recueillir les principales donnes d'un protocole de Rorschach tout en permettant une conomie de temps. Les nuances d'une administration individuelle (gestes, voix, etc.) s'avrent cependant sacrifies au profit de l'aspect collectif (Klopfer 8& Kelley, 1942 ; Chn 86 Meunier, 1975). Par ailleurs, l'ensemble des recherches effectues jusqu'a prsent ne s'est intress qu'aux consquences de mme qu'aux possibilits de transposer l'administration et l'interprtation de Rorschach individuels aux Rorschach collectifs.

    L a recherche actuelle s'inscrit dans la ligne des applications collectives du Rorschach, utilisant par contre une procdure difrente de celles exprimentes jusqu' prsent. En effet, la prsente tude propose une administration collective base uniquement sur la comparaison d'une planche par rapport a une autre dans un processus d'valuation et de comparaison entre les planches- Cette procdure permet de conduire a de nouvelles interprtations. De plus, l'tude de la valeur de cette mthode e t des rsultats qu'elle prsente ouvre d'autres perspectives cet instrument d'valuation de la personnalit. Ainsi, il s'agit d'identifier les dimensions du Rorschach pouvant rsister une analyse des rsultats du test selon la mthode des prfrences et selon un traitement statistique : l'chelonnement multidimensionnel (multidirnensional scaling).

    L'chelonnement multidirnensionnel L'chelonnement multidirnensionnel s'avre une mthode statistique

    o les items tudis vont se regrouper ou s'loigner les uns des autres selon leurs similitudes ou dissimilitudes. Les termes similitude et dissimilitude sont utiiiss pour dsigner aussi bien des relations de proximit telles que

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    proche, similaire, semblable, que leur inverse, les relations de distance telles que lointain, diffrent. L9echelonnernent multidimensionnel permet de dterminer la dimensionnalite suffisante pour reprsenter correctement les donnes et est utilise lorsque l'on veut savoir quelle proximit le sujet attribue entre divers items prsents. La combinaison de toutes les paires possibles est construite et le sujet value la similitude ou encore la relation entre deux items (Tournois 86 Dickes, 1993).

    L'chelonnement multidimensionnel ralise, dans sa forme classique, la transformation ordinale d'une matrice de @proximit r pour la reprsenter sous forme de distances dans un espace euclidien (Tournois 8s Dickes, 1993). Les rsultats permettent de voir une reprsentation spatiale des items (Shiffman, Reynolds & Youg, 1981). En se rfrant au rsultat de 19andyse, l'chelonnement multidimensionnel propose une technique de reprsentation gomtrique. Ce n'est pas ncessairement une technique qui vise rechercher des facteurs sous-jacents au phnomne etudi, il s'agit plutt d'une technique rsumant l'information en la reprsentant sous une forme immdiatement perceptible, car l'apprhension visuelle d'une carte devient plus facile que la lecture d'une grande matrice de donnes.

    Par ailleurs, l'chelonnement rnultidimensionnel ne rduit pas l'information, elle la condense en une forme accessible (Tournois 86 Dickes, 1993). L'chelonnement multidimensionnel a pour tche de rechercher la position la plus exacte possible (en terme de distance) des objets dans cet espace.

    Ce traitement statistique repose sur un modle de mesure qui prsente plusieurs avantages (Tournois (k Dickes, 1993) : - il s'avre trs peu exigeant sur les donnes qu'il permet de traiter:

    l'information ordinale suffit.

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    - il demeure peu contraignant dans son fonctionnement: une transformation monotone suffit-

    - il s'avre avantageux dans sa ralisation : les distances de la configuration finale sont du niveau d'intewalle et dpassent l'information ordinale des donnes de dpart. L a prise en compte de ces aspects spcifiques permet de mettre l'accent

    sur un intrt important de ces techniques : ces analyses ouvrent la porte a la mesure de phnomnes pour lesquels l'information disponible demeure floue (Tournois & Dickes, 1993).

    L'chelonnement multidimensionnel possde des composantes telies que les chelles d'valuation qui sont tout fait appropries pour les dispositifs d'observation rponses ordonnes comme celles prsentes dans le prsent mmoire. cause de son apparente facilite de construction, on en fait un large usage en psychologie (Tournois 8s Dickes, 1993). Les chelles d'valuation demandent, de la part du sujet, une rponse qui consiste choisir parmi plusieurs modalits entre lesquelles existent une relation d'ordre (Tournois (k Dickes, 1993). Les chelles d'valuation proposent des applications trs varies. Enes sont utilises entre autres, pour l'valuation des prfrences. Les chelles d'valuation se caractrisent galement par le fait que le stimulus est valu au moyen d'un dispositif qui tient compte de la relation d'ordre entre les chelons.

    L'application de la procdure du prsent projet est donc fonde, en partie, sur les proprits du traitement des donnes de l'chelonnement multidimensionnel et de ses composantes entre autres, les chelles d'valuation.

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    Le Rorschach : la nature du test Le Rorschach propose bien plus qu'un test projectif. En effet, il

    semblerait que les rponses soient formes par une intgration des traces mnsiques aux sensations provoques par le stimulus (Exner, 1995). Les informations obtenues avec cet instrument sont essentiellement descriptives. La description peut tre assez tendue et couvrir diffrentes caractristiques telles que les styles de rponses, l'affectivit, les oprations cognitives, les motivations, les proccupations, ainsi que les perceptions interpersonnelles, inter-environnementales et les modes de ractivit.

    Le Rorschach fournit des informations sur les habitudes, les traits et les styles ainsi que sur la psychologie de la personne. De plus, il s'agit d'un test provoquant une profusion d'oprations perceptives et cognitives ouvrant la voie la projection. Enfin, le test de Rorschach prsente au sujet non seulement un matriel non verbal mais un matriel apparemment dpourvu de significations pralables : des taches d'encre (Exner, 1995). Finalement, Exner (1995) rapporte que la nature de la situation du test de Rorschach force le sujet convertir la tache en quelque chose qu'elle n'est pas. Le sujet est confront une situation particulire de rsolution de problmes qui suppose un certain degr de violation de la ralit. En mme temps, le sujet conserve le souci de sa propre intgrit. C'est pourquoi l'exigence de fausse perception dclenche un ensemble d'oprations psychologiques qui culmine dans la prise de dcision et la formulation de la rponse.

    Le Rorschach : administration standard L'administration traditionnelle du Rorschach s'avre relativement

    simple. L'exprimentateur et le sujet se placent dans une position cte cte. Celle-ci offre l'examinateur une meilleure vue des planches, lui permettant de suivre plus facilement les indications du sujet. De plus, cette position permet de rduire les effets des signaux parasites que

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    l'exprimentateur met par inadvertance et qui peuvent influencer le sujet (Exner, 1995).

    La consigne : le test commence en tendant au sujet la planche 1 et en lui demandant : a Qu'est-ce que cela pourrait tre ? I. C'est la consigne de base et il n'est pas utile d'y ajouter quoi que ce soit (Tarrab, 1992 ; Exner, 1995). En effet, moins l'exprimentateur en dit, mieux cela vaut pour le sujet, afin de conserver le plus possible le caractre spontan et objectif des rponses fournies. L a consigne requiert du sujet de mettre un terme a l'insignifiance du matriel en adoptant une attitude * smantique I. : il doit forrnu ler des significations. Certaines sont implicitement suggres par la nature ou la configuration des planches. De plus, la consigne qu'est-ce que cela pourrait tre r dclenche une srie d'oprations cognitives complexes, notamment le balayage du champ, l'encodage, le classement, la comparaison, le tri et le choix (Exner, 1998). De nombreuses dcisions sont prises chaque planche.

    Tout au long de l'administration, l'exprimentateur doit noter le temps que prend le sujet pour mettre une rponse ainsi que le temps total de passation du test. Le tableau de ces temps permettra ensuite de savoir a quelles planches le sujet s'est notablement cart de sa moyenne habituelle et, par consquent, quels points vulnrables ont t touchs en lui (Anzieu, 1992). De plus, l'exprimentateur doit transcrire tout le matriel verbal du sujet. La dure totale pour l'administration d'un test de Rorschach se situe entre quarante-cinq minutes et deux heures (Tarrab, 1992 ; Exner, 1995).

    L'administration du test se fait selon trois phases bien distinctes : la performance, l'enqute et le test des limites (Chabert, 1983 ; Exner, 1995). La premire phase, la performance, permet un premier contact avec les planches. EUe demeure relativement simple et elle sert au sujet produire

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    un matriel sur lequel portera l'analyse (Klopfer Ik al.. 1954). Ainsi, c'est lors de cette partie que les dix planches du test sont prsentes au sujet. Ce dernier donne ses rponses et l'examinateur intervient le moins possible, se contentant de noter les rponses verbatim. Des auteurs ont prcis quelques rgles rgissant les rares intementions de l'examinateur durant cette partie de l'administration. Ainsi, Exner (1995) demande plus d'une rponse la premire planche, mais pas plus que cinq. La moyenne des rponses totale fournies lors de la performance est de vingt-deux ce qui devrait reprsenter trois quatre rponses par planche.

    La seconde phase. l'enqute, devient autrement plus complexe que tout le reste de la procdure d'administration du Rorschach. Elle consiste en un dialogue avec le sujet, ncessaire pour approfondir des points obscurs ou mal dfinis pendant la passation du test. Ainsi, le matriel fourni la phase performance est repris ici afin de bien cerner les rponses et de recueillir des claircissements sur ces dernires et ce, dans le but d'effectuer une cotation juste (Klopfer 8b al., 1954 ; Exner, 1995). Ainsi, l'enqute sert non pas a gnrer de nouvelles informations, mais simplement clarifier ce qui a t peru pendant la phase d'association (Exner, 1995). Cette partie du test est aborde immdiatement aprs la passation de la dixime planche.

    Finalement, la troisime phase demeure le choix de l'exprimentateur et ne fait pas proprement partie de l'administration. Toutefois, elle ne sert pas moins rechercher des composantes importantes dans le tableau clinique (Klopfer 86 al., 1954). Ainsi, suite l'enqute, l'exprimentateur bnficie d'un moyen supplmentaire d'obtenir de l'information sur le matriel du test fourni par le sujet. Il s'agit de l'preuve du test des limites. Cette dernire consiste suggrer quelques rponses au sujet pour voir si celui-ci les accepte ou les refuse. Ce type d'enqute n'est fait que pour aller rechercher un matriel manquant, c'est--dire non fourni par le sujet

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    (Klopfer 86 al.? 1954). Par exemple, le test aux limites peut tre utilis lorsque le sujet n'a mentionn aucune rponse couleur. L'intrt du test aux limites devient vident puisqu'il permet de situer un individu comme sujet dans son rapport une ralit humainement socialise en mettant en vidence sa participation ou son accession plus ou moins effective un champ symbolique collectif (Chabert, 1983).

    Le test des Limites peut galement s'effectuer selon la modalit : choix des planches B. Cette faon consiste proposer au sujet de choisir parmi les dix planches qui lui ont t prsentes, les deux qu'il a a le plus aimes . et les deux qu'il a a le moins aimes B. Cette preuve s'avre intressante car elle permet au sujet de manifester ses investissements positifs ou ngatifs par rapport un matriel qui lui a t impos (Chabert, 1983).

    La cotation et l'intemrtation Ces deux parties constituent la plus grande partie du travail pour

    I'expenmentateur. Si, comme il a t mentionn plus haut, l'administration s'avre relativement simple, il en est tout autrement pour ces deux parties. La cotation des rponses du Rorschach doit reprsenter l'opration cognitive effectue par le sujet au moment o il a donne sa rponse (Exner, 1995). Cette partie exige galement de l'exprimentateur qu'il possde une grande matrise des symboles utiliss. Quant l'interprtation, elie ncessite un haut niveau de formation. De plus, une interprtation approfondie et la rdaction d'un rapport dtaill peuvent prendre jusqu' une demi-journe. Cette longueur du temps d'un Rorschach n'est pas sans poser des problmes de rmunration et de rentabilit.

    Le type a ouvert n de rponses suscites par ce mode d'administration a ncessit une procdure plus complexe de correction et d'interprtation du

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    test. L a pratique de ce test a ainsi dgag des catgories principales de cotations qui sont : les localisations, les dterminants, la qualit formelle, le contenu, les rponses banales et l'organisation.

    Les localisations Les localisations sont Ie premier lment de la cotation. Elles

    consistent savoir quelle partie de la tache est concerne par la rponse. I l s'agit probablement de l'opration la plus facile du processus de cotation. Les localisations reprsentent la faon dont la personne apprhende la ralit environnante. Cette apprhension donne des indications sur le niveau intellectuel et sur le mode de fonctionnement du sujet (Exner, 1997). Le caractre ouvert du test permet diffrentes approches de la planche, les principales localisations possibles sont les suivantes :

    - localisation globale (W) : L a localisation globale consiste en une perception globale de la tache.

    Ele correspond la faon la plus commune, la plus a normale * d'apprhender la planche de manire synthtique. I l s'agit du mode d'apprhension le plus logique et est en rapport avec la facult de synthse du sujet (Tarrab, 1992). Elle apparat en gnral aux planches compactes, par exemple aux planches 1 et V o la rponse chauve-souris est souvent donne (Chabert, 1983). Leur prsence dans un protocole devient ncessaire pour tmoigner de l'existence d'une adaptation perceptive de base qui permet de penser que le sujet possde des possibilits d'approche du monde socialis.

    Les rponses globales garantissent, quand eues apparaissent en nombre suffisant et qu'elles sont associes des perceptions justes, le caractre adaptatif du fonctionnement cognitif (Chabert, 1983). Sur le plan

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    de l'activit cognitive les rponses W tmoignent d'une adaptation de base a la ralit objective et ce, quand elles proposent une description de la tache perue dans son ensemble, associe un engramme courant. En ce sens, les rponses W rendent compte du ncessaire de socialisation de la pense (Chabert, 1983).

    - localisation de dtails courants (D) : Le symbole D dsigne les rponses qui s'attachent une localisation

    partielle de la planche dans ses dcoupes les plus frquemment utilises par une population donne. La liste des rponses D est en effet tablie partir de critres statistiques. Les rponses D dnotent une faon plus pratique, plus pragmatique et concrte d'utiliser le matriel perceptif propos au sujet (Tarrab, 1992). Les rponses D reprsentent une signification adaptative et socialise : apprhender les planches en utilisant un pourcentage de rponses D plus ou moins loign des normes tablies tmoigne de la qualit de la participation un mode de pense collectif (Chabert, 1983). Exner rapporte que la capacit de fournir des rponses D dans un protocole de Rorschach reflte des aptitudes de vision concrte, d'aspect pratique et adapt. Enfin, lorsque les rponses D s'avrent sous-reprsentes ou qu'il y en a trs peu, cela reflte un manque d'adaptation la ralit et de bon sens (Tarrab, 1992).

    - localisation de petits dtails (Dd) : Le symbole Dd dsigne les rponses apprhendes dans les

    localisations beaucoup plus rarement perues par la population de rfrence (Chabert, 1983). Ces rponses portent en gnral sur de petits dtails de bordure ou sur des profils. Les rponses Dd renvoient des coupes plus ou moins arbitraires, a l'intrieur d'un D, et dont le contour ne repose pas sur un contenu bien vident (Exner, 1995). De plus, un grand nombre de rponses Dd dnotent une tendance se livrer des subtilits excessives. Le

  • Rorschach collectif 20

    sujet nglige I'essentiei pour ne s'occuper que de l'accessoire. Cela dnote aussi une incapacit intellectuelle, dans la mesure o les Dd sont d'ordinaire trs stroSrps. Enfin, les rponses Dd sont souvent retrouves chez les sujets minutieux l'extrme.

    L a qualit du dveloppement L a valeur interprtative des donnes concernant la localisation devient

    considrablement accrue par l'ajout d'un second symbole qui vise diffrencier la quaiit spcifique du contour. Toutes les rponses globales ne sont pas slectionnes ni organises de la mme manire et il en v a de mme pour les rponses D et Dd. (Exner, 1995)

    En effet, il semble que certains sujets fassent preuve .d'imagination. en formant leurs rponses, dors que d'autres utilisent une approche plus simple voire concrte, de la planche (Exner, 1995). Ces diffrences dans les processus cognitifs sont cotes selon que la rponse est inorganise, simple organise, combine et suprieure. Ainsi, une rponse #sang * sera cote inorganise puisque cela reflte une utilisation concrte et plutt nonchalante du champ perceptir. Par ailleurs, une rponse sera considre comme simple lorsqu'eile ne contient qu'un seul objet et que les contours de ce dernier seront spcifiques. Finalement, la rponse combine et suprieure ncessite une activit cognitive d'organisation plus grande. La rponse devra contenir plus d'un objet et ces objets devront tre mis en relation.

    Les dterminants La cotation des dterminants demeure certainement la plus importante

    et la plus complexe des oprations de cotation. Elle consiste dterminer quelles sont les caractristiques de la planche qui ont contribu la

  • Rorschach collectif 2 1

    formation du percept (Exner, 1995). Le but de cette cotation est de donner des informations sur le processus perceptive-cognitif qui a produit la rponse (Exner, 1995). Ainsi, les dterminants reprsentent les ressources utiles pour raliser l'adaptation. Ils se classent en 4 catgories :

    1. La forme (F) : L a forme s'avre le dterminant fondamental (Tarrab, 1992). Elle est

    incluse dans plus de 95% de toutes les rponses (Exner, 1995). Selon Lemer (1991), il ne faut pas tre surpris de retrouver la forme dans autant de rponses, puisqu'elle reprsente la partie la plus importante de notre monde visuel. La rponse utilisant la forme pure se base exclusivement sur les caractristiques formelles de la planche (Exner, 1998). Elle doit tre dtermine par la forme ou le pourtour de la tache (Houareau, 1974). U n nombre suffisant de rponses F tmoigne de L'utilisation, par Ie sujet, d'un mode de fonctionnement courant, habituel, nomal, ncessaire, qui consiste a cerner la ralit au plus prs de son contour formel dans un mouvement d'adaptation raliste oprant dans la mesure du possible (Chabert, 1983).

    Les rponses F pure, bien que possdant la qualit de rendre compte de l'aptitude d'un sujet donner aux choses un contour tablissant des frontires stables entre le dedans et le dehors, reprsentent un type de perception qui demeure limit, appauvri, sans les nuances motives et affectives impliques dans les rponses intgrant la couleur, l'estampage et le mouvement l'aspect formel (FC, CF, FT, TF, M, FM, etc.) et sans l'enrichissement imaginatif impliqu dans les rponses amouvernent m. Dans ce sens, Mucchielli (1968) souligne que le sujet se met a distance. des aspects affectifs ou motifs et se sert de sa raison pour rpondre. Ainsi, plus les affects sont stables, plus prcise devient la vision des formes.

  • Rorschach collectif 22

    Par ailleurs, les rponses forrne correspondent a une prise de contact intellectuel de la ralit perue (Houareau, 1974), elles refltent galement l'objectivit, le ralisme, la capacit de porter un jugement sans implication inutile et le contrle (Lessard 86 Laveault, 1975 ; Tarrab, 1992). Selon Loosli- Ustri (1958) et Mucchielli (1968)' un protocole forte dominance de la forme indiquerait l'touffement de la vie affective ainsi que la privation du contact spontan immdiat aussi bien avec le monde ambiant qu'avec leur personnalit profonde. Dans un mme ordre d'ides, Tarrab (1992) alIirme que les rponses F constituent une des plus importantes indications du contact de l'individu avec la ralit.

    Quatre catgories de rponses formelles sont gnralement distingues : les F+ ou rponse hyperdtaille, les Fo ou rponse ordinaire, les Fu ou rponse inhabituelle et les F- ou rponse de mauvaise forme (Exner, 1995 ; Chabert, 1983). Les rponses F+ refltent u n accord entre la forme de la tache et la forme que le sujet peroit. Ce sont galement des rponses beaucoup plus dtailles que de coutume, sans nuire la qualit formelle d'ensemble. Les rponses Fo refltent une forrne mentionne de manire simple et vidente pour un objet frquemment peru dans la dcoupe concerne. Il n'y a pas d'enrichissement particulier par des dtails. Les rponses Fu refltent quant elles des rponses dont les contours ne sont pas aberrants. Ces sont des rponses peu courantes qui sont cependant facilement perceptible par l'observateur. Les rponses F- refltent quant elles un rapport lointain trs vague, entre la forme de la tache et celle perue par le sujet. Parfois il n l a mme pas de rapport entre les deux. D'une manire gnrale, les rponses F+ doivent tre plus frquentes que les rponses F-.

  • Rorschach collectif 23

    2, Le mouvement (M) : La rponse mouvement, telle que Rorschach la conoit, reproduit

    vritablement des mouvements ou des activits qui font partie de la vie psychique intrieure du sujet (Beck, 1967). La rponse M implique une capacit d'activit imaginative, une capacit de voir des personnes humaines, d'avoir de l'empathie, d'intgrer des besoins de crativit, de sensibilit aux autres ainsi qu'une capacit chez le sujet d'avoir des perceptions bien diffrentes et bien intgres (Lessard 86 Laveault, 1975 ; Tarrab, 1992). Elle reprsente galement une stabilit motionnelle et elies tmoignent d'une activit mentale qui procde par oprations complexes pour rorganiser les donnes perceptives de la tache (Lessard 86 Laveault, 1975 ; Chabert, 1983).

    De plus, il semblerait qu'un nombre de rponses M se situant entre trois et huit reflte un certain niveau d'intelligence (Klopfer &i al., 1954 ; Lessard & Laveault, 1975 ; Tarrab, 1992). En ce sens, la capacit de donner des rponses M semble augmenter avec l'ge, avec le dveloppement psychologique. Ainsi, le jeune enfant a peu ou pas de rponses mouvement. Ces rponses apparaissent avec le dveloppement intellectuel, avec la capacit progressive d'avoir une vie affective intrieure et personnelle (Tarrab, 1992).

    Par ailleurs, l'analyse des rponses mouvement fournit des informations supplmentaires dans la mesure o elles se dfinissent par la projection d'un mouvement qui n'existe pas dans le matriel. Pour qu'une rponse mouvement soit identifie comme telle, il faut qu'elle relve de la projection d'un mouvement qui n'est pas reprsent sur la planche, ce qui rfre la facult d'intriorisation du sujet. Ainsi, c'est le sujet qui apporte cette dimension dynamique ii la perception du mouvement (Chabert, 1983 ; Tarrab, 1992). Les rponses M les plus courantes sont donnes aux planches construites en configurations bilatrales marquant l'orientation

  • Rorschach collectif 24

    relationnelle et identifkatoire des reprsentations humaines; les mouvements solitaires qui apparaissent ailleurs, en particulier dans les planches compactes, sont davantage focaliss sur l'image de soi (Chabert, 1983).

    Les rponses mouvement se composent de trois catgories distinctes : le mouvement humain, le mouvement animal et le mouvement d'objet inanim. Pour coter une rponse mouvement humain (M), il ne suffit pas que des personnages humains aient t identifis : le mouvement ou la posture doivent tre mentionns (Exner, 1995). Le mouvement humain (M) est aussi cot pour des animaux qui il est attribu une action habituellement effectue par des humains. Ces rponses se retrouvent davantage dans les protocoles d'enfants. Chez I'adulte, un trop grand nombre de ce type de rponses dans un protocole de Rorschach indique une certaine immaturit arective. un signe nvrotique accompagne d'un sentiment de frustration (Tarrab, 1992). Quant aux rponses de type mouvement animal (FM), ces dernires seront cotes FM seulement pour des activits conforme l'espce de l'animal. Finalement, pour les rponses mouvement d'objets inanims une cote (m) est attribue lorsque le mouvement est associ a une forme inanime. Ce type de rponse suggre des tensions internes qui rsultent d'une mauvaise intgration des besoins aux exigences de la ralit (Lessard & Laveault, 1975). Cette tension peut tre positive et contribuer au rtablissement de l'quilibre lorsqu'elle n'est pas trop forte (Lessard 86 Laveault, 1975). Enfin, pour chacune des rponses mouvement, l'exposant aa r ou ap r doit tre ajout afim d'indiquer si le mouvement mentionn par le sujet est passif ou actif.

    3. Lacouleur (C) : Les dterminants sensoriels manifestent la rceptivit du sujet & des

    caractristiques objectives du matriel du test de Rorschach, en l'occurrence leurs qualits chromatiques (Chabert, 1983). Les rponses utilisant les

  • Rorschach collecGf 25

    qualits c h r ~ ~ ~ t i q u e s de la planche se divisent en trois catgories : les rponses couleur pure (C), les rponses couleur-forme (CF) et les rponses forme-couleur (FC). Les rponses couleur pure impliquent une rponse dtermine uniquement par la couleur et dnote une certaine instabilit, une absence de contrle chez le sujet. Il semble toutefois que cela soit assez rare de retrouver la couleur seule (Tamab, 1992 ; Exner, 1995). Le plus souvent, la couleur est suivie ou prcde de l'lment forme.

    Les rponses couleur-forme sont lies un dterminant formel, mais la couleur joue le rle prpondrant et la forme le rle secondaire. Une rponse de type couleur-forme reprsente l'affectivit kgocentrique, le narcissisme, l'instabilit (Anzieu, 1992). Quant aux rponses forme-couleur, elles sont lies un dterminant couleur, mais la forme joue le rle prpondrant et la couleur le rle secondaire. Une rponse de type forme-couleur reprsente I'utilisation la plus contrle de la couleur (Exner, 1995). De plus, selon Anzieu (1992) les rponses forme-couleur expriment l'affectivit socialement adapte et accepte par le sujet.

    De faon gnrale, la rponse C reflte I'aITectivit du sujet en relation avec le monde extrieur (Rorschach, 1947 ; Tarrab, 1992 ; Klopfer 8s Davidson, 1962 ; Mucchielli, 1968). Ainsi, la faon dont le sujet ragit aux couleurs rvle la nature de ses affects et la qualit du contrle qu'il exerce sur eux (Tarrab, 1992). En outre, plus il y a de rponses couleur, plus l'affectivit se montre expansive et dilate (Beizmann, 1982). La somme des rponses couleur constitue en quelque sorte la mesure des dispositions extratensives du sujet, sa capacit de ragir affectivement aux stimuli qui lui sont proposs (Beizmann, 1982 ; Tarrab, 1992).

    Par ailleurs, les rponses couleur peuvent tre de deux types soit chromatique ou achromatique. Les rponses achromatiques sont celles o le

  • Rorschach collectif 26

    sujet utiise les caractristiques blanche, grise et noire de la planche. Elles sont lies une forme de rtention affective et lorsqu'eiies touchent la sensibilit du sujet, elies donnent naissance a des manifestations de l'ordre de l'inquitude, de l'anxit ou de l'angoisse (Chabert, 1983). Il faut galement ajouter, selon Chabert (1983) que les quatre planches gris-noir sont des planches compactes (sauf la planche 1) si bien que la dimension structurale alourdit encore le poids de la dimension sensorielle.

    Quant aux rponses chromatiques, elles peuvent tre de deux ordres : les rponses utilisant les planches dites rouges et les rponses utilisant les planches dites pastel. Les planches dites rouges (planches II et III) s'avrent surtout frappantes et intressantes par le contraste des couleurs rouge, noir et blanc, contraste qui peut tre brutalement ressenti, ici encore corrobor par l'organisation structurale (Chabert, 1983). L a prsence du rouge devient dterminante dans la sollicitation d'affects bruts, c'est--dire dans la ractivation de mouvements pulsionnels. Une autre particularit des planches rouges est qu'elles sont organises en configuration bilatrale, c'est- a-dire inductrices ventuellement de reprsentations de relations (Chabert, 1983).

    Quant aux planches dites pastel (planches WII, IX et X), elles ont en commun des teintes ples et passes, ce qui leur confre classiquement un rle d'inducteurs d'affects. Elles se distinguent toutefois entre elles par leur signification respective. Ainsi, la planche VI11 compense le choc possible occasionn par le changement de facture du matriel (apparition des pastels) par une structure relativement claire, les diverses parties tant dlimites les unes par rapport aux autres sans empitement mutuel des couleurs (Chabert, 1983). La planche IX ralise une complexit rare dans le mlange de teintes imbriques les unes dans les autres, ce qui donne (un peu comme la planche VU) une impression d'interpntrabilit encore accentue par la

  • Rorschach collectif 27

    prsence d'un blanc plutt bleut au centre (Chabert, 1983). La planche X s'avre plus colore mais aussi trs particulire du fait de la multiplicit des couleurs et de l'parpillement des taches qui la rend difficile. En somme, les planches dites pastel sont particulirement significatives puisqu'elles suscitent l'mergence d'motions et d'aifects et qu'elles permettent d'apprhender le type de rapport que le sujet tablit avec son environnement (Chabert, 1983).

    4. L'estompage (E) : L'estompage s'avre une notion subtile qui, tout comme la couleur,

    demeure en rapport avec l'affectivit mais surtout avec l'affectivit latente, dispositionnelle. Les rponses estompage concernent les diffrentes nuances perceptibles l'intrieur des gris, des noirs voire mme de certaines couleurs. Ce type de rponses apparat gnralement aux planches sombres (surtout aux planches IV et VI), mais eues demeurent aussi admises aux planches pastel. L'ensemble de la littrature s'entend pour distinguer trois catgories d'estompage : l'estompage de texture (T), de diffusion (Y) et vista (VI.

    L'estornpage de texture renvoie aux peaux de fourrure, quelque chose qu'il est possible de palper, de toucher, a des surfaces. Dans un protocole de Rorschach, 99% de tous les sujets adultes non-consultant donnent au moins une rponse texture. Les rponses estompage de texture se caractrisent par la sensibilit tactile et rfrent des besoins fondamentaux dont ils mettent en vidence l'existence nue, insatisfaite, carence, ou l'inverse la valeur restauratrice qui permet la satisfaction du dsir, l'effacement de l'inquitude (Chabert, 1983).

    L'estompage de type vista (perspective) renvoie aux dgrads du stimulus qui induisent une interprtation de tridimensionnalit, de

  • Rorschach collectif 28

    profondeur ou de volume comme dans atout au fond n, ademre n, aune vue arienne. (Exner, 1998). En gnral, ces rponses suggrent la distance entre deux objets ou entre les parties de deux objets. De plus, les rponses estompage utilisent les contours de la zone estompe ce qui confre une impression de profondeur dfmissant diffrents plans dans l'espace. Enfui, ce type de rponse met I'accent sur le manque d'assurance, les carences de l'estime de soi, le narcissisme, la crainte de la critique, la dfense et I'auto- valuation (Chabert, 1983 ; Exner, 19%).

    L'estampage de diffusion renvoie quant lui toutes les utilisations de l'estompage qui ne correspondent ni aux critres de la texture ni ceux de la vista. Ce type de rponse est constitu par des engrammes aux contours flous, du type nuages, volutes de fume. De plus, l'estompage de diffusion prend une valeur dfensive dans la mise en avant de rponses floues qui jouent un rle d'cran par rapport aux mergences fantasmatiques et participent ainsi au mcanisme de refoulement (Chabert, 1983).

    De faon gnrale, I'estompage reflte une adaptation timide et craintive au monde (Lessard & Laveault, 1975). 11 reflte galement une sensibilit ses propres besoins d'amour, d'appartenance et de ralisation personnelle (Lessard CkLaveault, 1975 ; Tarrab, 1992 ; Klopfer 86 Davidson, 1962). L a raction l'estompage reflte galement la faon dont la personne reconnat, accepte et utilise les besoins d'amour, d'appartenance et de ralisation personnelle (Lessard & Laveault, 1975). 11 s'agit d'un premier niveau d'acceptation des besoins et ce niveau conditionne les ractions ultrieures de la personne face l'impact du milieu (Lessard & Laveault, 1975).

  • Rorschach coilectif 29

    Les contenus

    Le test de Rorschach donne lieu une grande varit de rponses possibles : certaines apparaissent frquemment, d'autres demeurent plus rares ou tout fait personnelles. Ces rponses reprsentent le niveau socioculturel du sujet, la richesse de ses connaissances et de ses champs d'intrts (Tarrab, 1992). De plus, leur caractre cm, direct ou strotyp ou encore leur dimension mtaphorique, rendent compte de l'accs possible ou non la symbolisation, l'intgration des processus primaires aux processus secondaires permettant de lier les reprsentations (Anzieu, 1992).

    Les contenus reprsentent ce que la personne peroit su r les planches et tient une place trs particulire dans la mthode de Rorschach (Boizinger, Hordern & Dounovetz, 1970). Les contenus sont souvent envisags d'un point de vue formel. Toutefois, ils ont une signification particulire qui refltent les besoins de la personne, ses proccupations, ses anxits. Selon les auteurs, la signifcation des contenus peut varier quelque peu. Ainsi, pour Rorschach (1947), les rponses de type contenu seront plus ou moins varies selon la souplesse ou la strotypie des associations d'ides. Pour KIopfer et ses collaborateurs (1954), les personnes peu doues du point de vue intellectuel se limitent trois fois su r quatre des rponses humaines ou animales. Pour B5hm (1985), la diversit des contenus doit tre prise en considration pour l'valuation quantitative et surtout qualitative de l'intelligence. Enfm pour Anzieu (1992), les rponses contenu refltent la diversit des intrts du sujet, elles renseignent sur les liens entre les capacits intellectuelles du sujet et ses traits de personnalit.

    Les contenus se divisent en plusieurs catgories. Cependant, celles qui demeurent les plus utilises sont celles des contenus humains (H) et animaux (A). Cela peut tmoigner d'une double orientation des investissements dans le sens de l'adaptation au monde social (A%), mais

  • Rorschach collectif 30

    aussi de l'attention porte au monde relationnel interne (H%) (Chabert, 1983). La prsence de plusieurs rponses A et H rend compte d'une rfrence possible a l'imaginaire, renforant encore l'accent gnral port sur l'in triorite.

    Le contenu H : L'apparition d'un minimum de rponses humaine (H) au Rorschach est

    ncessaire : elle rend compte de la capacit d'un individu s'identifier une image humaine et donne une indication sur l'intrt que le sujet porte aux humains et ses identifications (Chabert, 1983 ; Anzieu, 1992 ; Exner, 1995). Les reprsentations humaines marquent dans un premier temps l'aptitude de l'individu reconnatre son identit subjective. Elles tmoignent des possibilits ventuelles de se reprsenter soi-mme dans un systme de relations qui ouvre la voie l'empathie et la reconnaissance de l'autre dans le reprage de ses similitudes et de ses diffrences (Chabert, 1983). Le pourcentage de rponses humaines est considr comme un indice de socialisation et il rfre principalement une reprsentation de soi et une acceptation de son image du corps (Chabert, 1983). Il indique galement la capacit d'tablir des relations interpersonnelles.

    L a nature des contenus : H, Hd, (H) et (Hd) fait tat de la facilit ou de la difficult a atteindre ces caractristiques (Klopfer 8k al., 1954 ; Chabert, 1983 ; Exner, 1997). De plus, la rpartition des contenus humains en humains, entiers et rels, le H pur et partie d'humain Hd ou humain irrel (H) indique si les conceptions de l'humain, y compris de soi-mme, sont fondes sur des expriences relles ou sont drives de quelques notions imaginaires (Exner, 1995). La frquence des rponses H pures fournit des renseignements importants sur les conceptions que le sujet a de son environnement social ainsi que sur les attitudes qu'il prend envers lui.

  • Rorschach collectif 3 1

    Enfin, les contenus Hd sont courants chez les individus qui demeurent mfiants envers leur environnement social (Exner, 1995).

    Le contenu A : L'apparition d'un pourcentage minimal de rponses animales A s'avre

    galement requise au test de Rorschach et constitue un facteur d'une intgration adaptative et socialisante. I l rfre une perception plus facile et simpliste de la ralit. Il demeure frquent chez les enfants. Chez les adultes il devient l'indice d'un niveau intellectuel moyen ou de strotypie.

    U n pourcentage de rponses A prsent dans une proportion de trente a quarante-cinq pourcent est considr comme un indice de conformisme, de participation la mentalit collective. De plus, lorsque le pourcentage de rponse A s'avre faible. cela informe sur la richesse de la pense et des expriences, puisqu'une majeure partie du contenu est alors investie vers d'autres intrts (Tarrab, 1992). Toutefois, un pourcentage suprieur a 50% devient l'indice d'une dfense de type fuite et rgression (Klopfer 86 ai., 1954 ; Chabert, 1983 ; Exner, 1997). Enfin, beaucoup de rponses animales sont considres comme des banalits ou des rponses populaires et ce principalement aux planches 1, II, III, V, VI, VI11 et X.

    Les rponses banales Les rponses banales demeurent celles qui asautent aux yeux r, elles

    sont videntes au bon sens et la bonne perception. Il s'agit de rponses frquemment donnes dans un protocole de Rorschach. Elles apparaissent tous les trois protocoles. D'ailleurs, Rorschach ( 1947) suggre que ces rponses reprsentent la capacit du sujet percevoir d'une manire conventionnelle. Par ailleurs, Anzieu (1992) rapporte qu'elles signifient

  • Rorschach collectif 32

    l'adaptation sociale lmentaire. Ainsi, ce type de rponses rfre un certain conformisme social.

    Selon Exner (1995), la trs grande frquence d'apparition des rponses banales suggre que celles-ci reprsentent les contours les plus caractnstiques du stimulus ou certaines de ses caractnstiques les plus videntes et facilement identifiables. En ce sens, Klopfer et ses collaborateurs (1954) ajoute que la rponse banale est cote comme une rponse qui revient Irquemment, indpendamment du milieu, du sexe, de l'sge, de la culture, ayant une valeur universelle. C'est aussi une rponse facilement accepte par la majorit quand elle est suggre, si elle n'a pas t spontanment perue par le sujet. 11 existe 13 rponses banales, selon la classification de Exner (1998) qui se retrouvent aux planches suivantes :

    Planche 1 : Toute la tache (W) ; reprsentant une crature avec le corps au centre et les ailes sur les cts : une chauve-souris vue en mouvement ou immobile. Planche 1 : Toute la tache 0, reprsentant un papillon avec le corps a u centre et les ailes sur les cts. Planche II : la partie noire de la tache (D) : tout animal ou partie

    d'animal de type chien, ours, lapin taureau, rhinocros. Planche III : La partie noire de la tache (D) : deux tres humains ou deux animaux habills comme des tres humains. Planche N : Humain ou Humanode tel que gant, monstre, creature de science-fiction. Planche V : Toute la tache (W) : planche tenue l'endroit seulement reprsentant une crature avec le corps au centre et les ailes sur les cts, soit une chauve-souris Planche V : soit un papillon ou une chauve-souris tous les deux

    doivent tre vus en mouvement ou immobiles.

  • Rorschach collectif 33

    8. Planche VI : Toute la tache (Hr) avec ou sans la partie D suprieure : une peau de fourrure, un animal, un tapis, de la fourrure. La texture doit tre utilise.

    9. Planche VI1 : (D) : Ttes ou figures d'un tre humain spcifies fminins, enfants ou indiens ou de sexe non prcis.

    10. Planche VI11 : Partie de la tache (D) : Tout animal a quatre pattes, habituellement de race canine, fline ou rongeur, par exemple, loup, ours, chien.

    1 1. Planche IX : (D) : Personnage humain ou humanode tel que sorcire, gant, monstre, crature de science-fiction.

    12. Planches X : Partie bleue (D) : crabe, sans inclusion du D 12. 13. Planche X : Partie bleue (D) : araigne, sans inclusion du D 12.

    Le niveau d70~anisation (2) Beck (1967) introduit un score d'organisation qui consiste rendre

    compte des rponses qui mettent en relation de faon significative plusieurs parties du stimulus. Il propose un schma de pondration des rponses organises en fonction du type d'organisation et de la complexit du stimulus concern. Cette particularit value La capacit d'tablir des Liens entre les composantes de la rponse. Cette mesure a t propose et adopte par les auteurs sous divers modes (Klopfer 86 al., 1954 ; Piotrowski, 1957 ; Beck, 1967).

    Exner (1997) a systmatis cette prsentation dans le systme intgr. 11 fait rfrence deux principaux modes d'organisation : celui qui se retrouve dans une rponse globale et celui tablit entre des dtails de la planche relis entre eux par un lien quelconque. Cette cote value la capacit d'tablir des relations entre les diffrentes composantes d'une situation. Ces liens peuvent tre simples ou complexes selon la situation

  • Rorschach collectif 34

    tudie ou les composantes incluses dans cette situation. Ainsi, on attribue un score Z a toute rponse qui comporte de la forme et rpond a au moins un des critres suivants :

    (1) rponse globale dont la qualit du dveloppement est +, v/+, ou o. (2) les rponses o deux (ou plus) dtails adjacents sont mis en

    relation. (3) les rponses ou deux (ou plus) dtails non-adjacents sont mis en

    relation. (4) les rponses dans lesquelles l'espace blanc est articul avec

    d'autres dtails de la tache. Pour coter Z il faut toujours que la rponse ait une composante formelle (Exner, 1995).

    De plus, une juste cotation de l'activit organisationnelle au Rorschach, tant en termes de frquence de Z que de sommes des scores, peut fournir des donnes trs utiles qui contribuent valuer des aspects de l'activit cognitive du sujet. Finalement, un Z lev indique un bon niveau intellectuel (Beck, 1967 ; Anzieu, 1995).

    Le matriel : les ~ianches du test. Le Rorschach se compose de 10 planches, chacune comportant une

    tache d'encre et offrant une bonne varit de dterminants tels que la forme, le mouvement, la couleur et l'estompage. La premire planche du test est noire, les deux suivantes sont noires et rouges. Les planches 4, 5, 6, 7 sont noires et les trois dernires sont colores.

    L'analyse planche par planche a permis de mettre en vidence des ractions spcifiques aux caractristiques individuelles de chacune. L'interprtation dynamique prend rellement son sens ds lors qu'il devient possible de se rfrer la spcificit de chaque planche et a ses sollicitations

  • Rorschach collectif 35

    fantasmatiques et affectives (Anzieu, 1992). En outre, le matriel du test de Rorschach a fait l'objet d'analyses serres de la part de divers auteurs pour en dcouvrir sa signification. Ainsi, l'analyse du matriel du test demeure empiriquement fonde sur l'tude du a discours Rorschach m. Par ailleurs, la mise en place du contenu latent et du contenu manifeste des planches de Rorschach permet d'tablir des liaisons qui rendront possible une meilleure comprhension du discours du sujet puisque celui-ci porte non seulement sur un objet rel mais sur un objet symboliquement ou fantasmatiquement signifiant (Chabert, 1983). Les descriptions qui suivent rapportent brivement ce qui ressort des recherches effectues sur le matriel du test de Rorschach.

    Simification des planches : Planche 1 : Elle est la premire planche prsente au sujet, donc le

    premier contact avec le test (Lessard & Laveault, 1975 ; Tarrab, 1992). Elle reprsente une situation nouvelle, non structure et inattendue, mais simple (Klopfer 86 al., 1954 ; Houareau, 1974). 11 s'agit d'une situation de surprise o le sujet ne peut recourir a ses schmes de penses habituels.

    Le stimulus de cette planche propose une tache gris-noir trs tale, mais aussi trs centre, appelant autant une saisie unitaire qu'un dcoupage en deux ou en trois : la partie du milieu et les deux parties latrales (Traubenberg &; Boizou, 1984). Cette planche renvoie l'instauration d'un contact ce qui peut accentuer l'expression de l'angoisse devant l'inconnu, de la dpendance l'adulte ou renforcer, au contraire, les diverses attitudes dfensives (Traubenberg 86 Boizou, 1984).

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    De plus, cette planche testerait la capacit de relation . et a d'change n du sujet avec l'altrit (Tarrab, 1971). Cette planche sera souvent cote W, D et M. Selon Klopfer et KeUey (1942) un sujet ne donnant pas de rponse W cette planche aurait de la difficult a aborder les situations non familires. Enfin, la rponse la plus frquente pour l'ensemble de cette planche demeure la chauve-souris. Environ 60% de tous les sujets identifient cette planche comme une chauve-souris (Exner, 1995).

    Planche II : La situation de test a perdu son caractre de surprise ; la conformit et le contenu de la tache prennent davantage d'importance (Tarrab, 1992). La structuration du stimulus s'avre ici trs diffrente, marque autant par le blanc central que par les taches rouges qui s'organisent plus souvent autour d'un vide que dans une structure symtrique bilatrale (Traubenberg & Boizou, 1984). Cette structure bilatrale peut tre cependant le support de rponses adaptatives, de la projection du mode relationnel (Traubenberg 8s Boizou, 1984).

    En outre, cette planche rfre a la premire apparition de la couleur (le rouge) et reprsente L'affectivit (Klopfer 86 al., 1954 ). La thmatique gnrale demeure celle de la provocation motionnelle. Son interprtation peut galement contenir une valeur sexuelle (Klopfer 86 al., 1954 ; Tarrab, 1992 ). Le contenu fait appel l'vocation de l'intrieur du corps fminin avec des fantasmes de naissance ou d'expression de la recherche du sein maternel (Tarrab, 197 1 ; Traubenberg 8s Boizou, 1984). La mesure de cette planche touchera la maturit motionnelle, la

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    capacit de rsister au stress, la douleur et l'agression (Mucchielli, 1968 ; Laveault 86 Lessard, 1975).

    Par ailleurs, des rponses W, D, mouvement et couleur sont souvent donnes cette planche. Selon Klopfer et Kelley (1942). un sujet possdant un certain niveau d'organisation et d'intrt optera plus facilement pour une rponse de type W. De plus, a cette planche, des rponses a animaux en mouvement w sont souvent mises.

    Planche III : La signification symbolique dominante de cette planche prend corps dans la disposition spatiale en face--face de deux silhouettes particulirement prgnantes visuellement (Traubenberg 86 Boiwu, 1984). Par ailleurs, cette planche est la deuxime prsenter la couleur. Une habilet s'adapter plus adquatement cette planche peut reflter une habilet d'adaptation graduelle et motionnelle cette situation (Klopfer & al., 1954). De plus, cette planche demeure celle des personnages humains et du mouvement (Tarrab, 1992). Anzieu (1992) souligne cet effet, que la planche III est connote comme la plus active. La capacit de la personne entrer en interaction avec les autres est mesure ici (Lessard 86 Laveault, 1975). ce sujet, Tarrab (1971) dit de cette planche qu'elle testerait #la relation de couple et selon Traubenberg et Boizou (1984) il s'agirait plutt ici de la reprsentation de soi face un semblable. Cette planche favorise galement la perception du mouvement humain en raison des reprsentations qu'eue propose (Klopfer 86 al., 1954).

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    De plus, Traubenger et Soizou (1984) rapportent que la reprsentation humaine s'impose a cette planche plus que partout ailleurs et traduit le besoin de reprsentation de soi. La structure de la planche induit une mise en relation avec l'autre et il s'agit dans la majorit des cas, de deux personnages sexus ou non ou de deux animaux qui sont dans une interrelation convergente ou non. Enfin, des rponses W, mouvement et couleur sont souvent mises par les sujets (Klopfer 86 Kelley, 1942). En effet, des rponses d'humains en action, souvent des femmes, sont fournies. De plus, la structure de la planche favorise les rponses W et le centre rouge de la planche favorise quant lui des rponses de type FC.

    Planche N : Cette planche est totalement noire (avec des estornpages). Son caractre tal et ferm renvoie une impression de masse qui s'avre sans doute renforce par l'aspect sombre et gris. Selon Anzieu (1992) il s'agirait de la planche la plus mauvaise et la plus forte. C'est la planche la plus ombrage, la plus sombre (Klopfer & al., 1954 ; Tarrab, 1992) et elle ne met pas d'emble l'accent sur la reprsentation du corps (Anzieu, 1992).

    La planche voque force, puissance et autorit (Traubenberg & Boizou, 1984). Ainsi, par ses qualits sensorielles, elie reprsente la fois l'autorit, la masculinit, la gnitalit masculine (Mucchielli, 1968 ; Klopfer & al., 1954 ; Tarrab, 1992). Certains auteurs tels Klopfer et ses collaborateurs (1954) l'associent la planche du pre. En outre. la raction spontane est en principe globale (W). Klopfer et Keliey (1942) rapportent galement que des rponses D et

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    estompage sont souvent fournies- D'ailleurs, cette planche prsente un effet d'estompage rarement oubli par les sujets.

    Planche V : Plus compacte, moins tale sur l'axe vertical, cette planche semble aborde, par l'enfant comme par l'adulte, d'une faon unitaire et immdiate. Elle fait essentiellement appel la projection de l'unit (Traubenberg (k Boizou, 1984). 11 s'agit de la planche la plus facile, la plus vidente et la plus simple du test. Les rponses chauve-souris r ou a papillon r sont les plus frquentes, d'ailleurs considres comme rponses banales (Tarrab, 1992 ; Exner, 1998). En effet, cette planche est considre comme la planche banalit charnire du test. Son absence propose souvent le signe d'une grave atteinte. Cette banalit s'avre aussi significative au niveau de la personnalit du sujet : l'absence de la banalit charnire devient un signe de refoulement (Tarrab, 1971). Enfin, cette planche favorise la rcupration aprs l'impact de la planche N (Klopfer 8& al., 1954).

    Planche VI : Cette planche se caractrise par un axe centrai autour duquel se prolonge une forme massive la base et effile dans la partie suprieure. Le stimulus ici s'avre fortement estomp dans la distribution des gris. Cette reprksentation fait rfrence a la sexualit virile (Traubenberg &s Boizou, 1984). Ce mme point de vue est adopt par Tarrab (1992)' Klopfer et ses collaborateurs (1954) et Houareau (1974). Cette planche reprsente, avec la planche N, la planche la plus estompe. Le mode d'utilisation de l'estompage cette planche et la planche N indique la faon d'avoir accs ses besoins internes et la capacit de les grer (Klopfer & al., 1954).

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    De plus, la planche pose la question de l'unit de la personne, mais plus prcisment de l'intgration de la sexualit l'image de soi, l'existence personnelle (Tarrab, 1992). Cette planche est considre di!'fcile. Des rponses estompage sont souvent fournies cette planche et comparable avec celles de la planche IV (Klopfer 86 Kelley, 1942).

    Planche VI1 : Son organisation spatiale s'avre particulire : la fois en configuration bilatrale et en construction creuse, ouverte. Quant sa tonalit chromatique, elle demeure aussi particulire, le gris clair estomp et la large participation du blanc attnuant le contraste et le contour, limitant la tache proprement dite et son environnement dans une interpntration du dedans et du dehors (Chabert, 1983).

    De plus, tout comme la planche III, cette planche reprsente davantage le mouvement humain. Elle se caractrise par une sorte de lgret, de fragilit, de dlicatesse ; il s'en dgage un caractre d'esquisse : il s'agit de quelque chose d'instable, de non dfinitif (Tarrab, 1992). Elle se caractrise galement par son aspect de diffusion, de douceur des teintes, la fminit et l'aspect maternel (Klopfer & al., 1954 ; Tarrab, 1992).

    Pour Traubenberg et Boizou ( 1984) cette planche propose un symbolisme fminin cause de la figure et du fond blanc. L a planche suscite beaucoup d'associations concernant l'image maternelle. Pour Mucchielli (1968) cette planche reflte l'incertitude de l'avenir et le besoin de support devant cette

  • Rorschach collectif 4 1

    prcarit. Le symbole maternel devient celui qui rpond le mieux cette demande (Mucchielli, 1968). En outre, il est admis que la planche VI1 demeure la planche des contacts avec le monde extrieur. Enfin, des rponses W et mouvement s'avrent particulirement frquentes ici.

    Planche VI11 : Eile est la premire a tre entirement colore (Klopfer 86 al., 1954 ; Tarrab, 1992). Il s'agit d'ailleurs de la caractristique principale de cette planche (Tarrab, 1992). Elie mesure la capacit d'adaptation une situation sociale gnrale, la relation facile (Mucchielli 1968 ; Lessard 86 Laveault, 1975). Des contenus anatomiques et gographiques sont souvent rapports (Klopfer 86 ai., 1954). De plus, une reprsentation de l'intrieur du corps et des thmes de morcellement sont souvent prsents dans cette planche (Traubenberg et B o h u , 1984). Enfin, l'aspect de a communication affective * est facilit ici et ventuellement le thme du contact par la rencontre de deux animaux souvent mentionne par les sujets dans les dtails roses des cts.

    Planche IX : Cette planche est aussi caractrise par la prsence de couleurs. La structure de cette planche : les couleurs qui se mlangent, la forme et l'estompage rendent la rponse difficle. Elle induit l'incertitude et les formes demeurent floues ce qui augmente l'effort pour rpondre cette planche. Elle requiert un plus grand engagement au plan motif (Mucchielli, 1968). Traubenberg et Boizou (1984) soulignent l'expression motionnelle plus grande dans cette planche que dans la planche VnI.

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    Par ailleurs, cette planche rappelle la planche II par la prsence du D mdian. Elle sollicite les projections imaginaires, souvent sous forme de personnages inquitants (Traubenberg 8b Boizou, 1984). videmment, les rponses couleur demeurent les plus frquentes (Klopfer 8s Keliey, 1942).

    Planche X : Elle est la dernire planche du test et la dernire d'une srie de trois planches colores. Tarrab (1992) alfrme qu'il s'agit de la planche couleur par excellence m. EUe se caractrise par son morcellement. Les interprtations de a dtails * sont trs nombreuses. EUe s'avre aussi une planche qui invite un engagement ou une rponse affective sociale cause des dtails et des couleurs (Mucchielli, 1968 ; Laveault et Lessard, 1975)- Cette planche pourrait donner une bonne image de la raction du sujet a des stimuli divers et simultans, de sa plus ou moins bonne adaptation sociale (Tarrab, 197 1). Elle est galement considre comme la planche d'individuation et de sparation (Anzieu, 1992). Enfin, des rponses de type forme- couleur dans les dtails de la planche sont souvent fournies par les sujets-

    Finalement, selon Tarrab (1971)' de la planche 1 la planche V l'exprimentateur procde a l'valuation de la personnalit de base du sujet et de la planche VI la planche X il fait l'valuation de la faon dont Le sujet utilise sa personnalit de base.

    Les liens entre les ~lanches La littrature sur Les planches du test de Rorschach fait mention de

    nombreux liens possibles entre ces planches, notamment en ce qui concerne

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    les dterminants. Comme une planche comporte souvent plus d'un dterminants, plusieurs combinaisons deviennent alors possibles. En ce sens, les diffrents auteurs soulignent plusieurs possibilits de liens entre les planches. La prsente tude vrifie les affinits statistiquement significatives des planches du test. Voici un aperu des recherches effectues sur les liens que peuvent avoir les planches entre elles.

    Bien que les planches se diffrencient selon leur caractre unitaire, entier, massif ou bien obissant une conf7guration bilatrale. la symtrie les ordonne toutes autour d'un axe plus ou moins vident et manifeste ; cet axe est clairement reprsent dans les planches dites unitaires : 1, IV, V, VI, U( (Chabert, 1983). Dans les planches configuration bilatrale, la symtrie devient plus frappante dans la rptition du double, du mme, en miroir : il s'agit des planches II, III, VI1 et WII (Chabert, 1983). Ainsi Chabert (1983) souiigne l'implication latente de ces structures formelles : les planches unitaires mdiane manifeste peuvent renvoyer l'image du corps humain organis symtriquement autour d'un axe ; les planches configuration bilatrale quant elles, peuvent renvoyer des reprsentations de relations.

    Par ailleurs, il s'avre possible de regrouper les planches selon un autre critre formel : leur caractre ferme ou ouvert : se diffrencient ainsi les planches 1, N, V, VI qui sont fermes et les planches II, III, VII, VIII, U, X qui sont ouvertes. De plus, les planches 1, II, VII, iX rfrent a la frninit/maternit en opposition l'aspect plus ferm, compact, associ la prsence d'appendices prgnants des planches N et VI qui proposent une rfrence phallique. Enfin, Chabert (1 983) souligne qu'il faut distinguer les planches gris-noir : 1, IV, V, VI ; gris : Vil ; des planches noir-blanc-rouge : II, III et des pastels VIII, IX, X (Chabert, 1983).

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    Bochner et Halpern (1948) ; Meer et Singer (1950) ; Levy (1958) ; Zelin et Sechrest (1963), ont explor quant a eux, l'ide que les planches TV et VI1 proposent des reprsentations paternelle et maternelle respectivement. cet effet, Chabert (1983) corrobore cette ide en rajoutant que la planche paternelle (IV) s'avre la plus mauvaise et la plus forte et que la planche maternelle (VU) demeure la plus agrable et la plus faible.

    Les planches VIII, IX et X, soient les planches pastel, sont souvent regroupes dans la littrature. Eiles suscitent l'mergence d'motions et d'affects et permettent de saisir le type de rapport que Le sujet tablit avec son environnement (Anzieu, 1992). De plus, il semble que les planches pastel aient en commun de venir veiller la sensibilit au rel, de ractiver les manifestations anciennes et de toucher chez le sujet des expriences de plaisir et de dplaisir lies ses contacts initiaux avec son environnement relationnel. Enfin, les planches VIII, IX et X concernent le monde de I'dectivit, plus spcifiquement des afTects sociaux, c'est--dire la capacit de rponse, d'adaptation et de contact affectif avec l'entourage. La prsence de la couleur augmente normalement l'affectivit et la communication avec autrui (Tarrab, 1992).

    En ce qui a trait aux planches IV et VI elles sont trs souvent associes. Le contenu peaux de bte demeure frquemment rapporte par les sujets (Tarrab, 1992 ; Exner, 1995). cet effet, Klopfer et Kelley (1942) et Chabert (1983) ajoutent que ces planches sont trs semblables de par leurs caractristiques ferme, compacte, estompe et noire. Eues sont aussi associes a la prsence d'appendices prgnants qui ont une rfrence phallique. Enfin, les planches IV et VI s'avrent trs riches en estompage et sont quelquefois lies la planche IX (Klopfer, 1942).

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    Plusieurs regroupements sont faits entre les planches II, II, VI1 et VIII. Tout d'abord, Anzieu (1992) souligne la configuration bilatrale des planches non compactes II, III et VIL La planche III donne naissance des images d'clatement et de mouvement tout comme la planche II ; elle suppose galement la rfrence une reprsentation du corps humain entier dans la mesure o son contenu manifeste est trs proche de la ralit de silhouettes humaines. Plus rarement la planche VI1 peut, elle aussi, se prter a des interprtations renvoyant a une problmatique du mme ordre que les planches II et III. Comme pour les planches II et III la structure de la planche VI1 s'avre bilatrale et se caractrise aussi par une large participation au blanc.

    Par ailleurs, la partie noire des planches II et III est associe, l'occasion, avec la partie bleue de la planche VI11 (Klopfer, 1942) en raison des rponses tres humains ou animaux souvent fournies. Selon Tarrab (1992)' ces planches facilitent, plus que d'autres, les associations relationnelles et le mouvement, tout comme les planches III et X. Dans le mme sens, du mouvement et des personnages humains sont souvent cots aux planches 1, II et III et les planches II et III sont quant a elles souvent associes en raison de la prsence du rouge (Tarrab, 1992 ; Exner, 1995).

    Enfin, les planches III e t VI1 mobilisent des mcanismes d'identification des modles sexus traduits par des reprsentations spcifiques et par des prises de positions actives et/ou passives qui tmoignent de choix plus ou moins aiss dans l'assomption des rles sexuels (Anzieu, 1992). Les planches VI, VI1 et IX s'avrent trs prgnantes elles aussi du point de vue sexuel (Tarrab, 197 1).

    Finalement, les planches 1 et V sont trs lies par leur contenu. En effet, les rponses banales a chauve-souris ou a papillon r sont souvent

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    fournies par les sujets. De plus, le caractre sombre et tal de ces deux planches peut aussi expliquer qu'eues soient souvent associes. (Klopfer & Kelley, 1942).

    Le relev des divers aspects du test de Rorschach indique bien la complexit du matriel de ce dernier, du travail effectuer et des connaissances ncessaires pour l'utiliser. Il reste cependant que toutes ces composantes, spares pour des fins d'tude, ont une action commune et simultane lors de l'administration au sujet. Ces composantes influencent les rponses de la personne d'une faon ou d'une autre et sans que celle-ci en soit consciente. C'est le travail d'analyse qui fait ressortir toutes ces particularits.

    Les obiectifk de la recherche La recherche actuelle vise respecter cette unit du matriel contenu

    dans le Rorschach et propose une administration qui tienne compte de celle- ci sans toutefois passer par le filtre verbal qu'est la formulation des rponses. 11 s'agit donc de proposer une administration base uniquement su r la comparaison d'une planche par rapport une autre dans un processus d'valuation et de comparaison entre les planches. Ce mode devient ainsi beaucoup plus rapide d'administration : vingt vingt-cinq minutes environ. Il vite la contrainte de la formulation verbale des rponses. Il fait tout de mme appel au registre personnel de la personne sans que celle-ci n'ait le traduire en termes verbaux. D'ailleurs, a cet effet, Rorschach disait avoir une confiance trs modre dans la valeur interprtative du matriel verbal (Exner, 1995).

    Ce mode d'administration est ici propos a titre exploratoire. Cette application tente de voir si les grandes composantes du Rorschach pourront

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    se manifester travers une administration qui ne tienne pas compte du fiitre verbal. Ce mode toucherait ainsi les dynamismes profonds de la personne et permettrait de les valuer.

    Ainsi, cette recherche vise l'exprimentation d'une nouvelle forme de passation collective du test de Rorschach en tenant compte des potentialits de l'chelonnement multidimensionnel. La valeur des rsultats obtenus permettra de reconnatre la valeur de chaque planche dans ses ressemblances et ses diffrences avec les autres planches du test. Elle permettra de tracer les premires lignes d'une interprtation sous une autre forme de ce test psychologique : interprtation qui ne ferait pas intervenir le facteur verbal comme dment ncessaire la production de la rponse tel que cela se trouve dans l'administration standard.

    Lm hwthses Ainsi, compte tenu des proprits des planches telles que dcrites

    antrieurement, compte tenu galement des proprits de l'approche de l'chelonnement multidimensionnel, la premire hypothse gnrale de cette recherche propose que les planches vont avoir tendance se regrouper selon leurs afiinits bases sur leurs caractristiques qui les distinguent selon les grandes catgories mentionnes prcdemment. Plus spcifiquement :

    Hypothse 1 Les planches 1 et V se regrouperont en raison du contenu de banalit qu'elles suscitent, de leur talement et de leur aspect sombre.

    Hypothse 2 Les planches II, WI , IX, X se regrouperont en raison de la prsence de la couleur et du lien mectif qui y est reli et de leur aspect ouvert.

  • Rorschach collectif 48

    Hypothse 3 Les planches N et VI se regrouperont en raison de la forte prsence d'estampage, de Ieur aspect unitaire, de Ieur caractre ferm et de la composante phallique qui y est relie.

    Hypothse 4 Les planches III et VI1 se regrouperont en raison de la reprsentation de contenus humains et des rponses mouvement (M) qu'elles permettent de produire et de l'aspect relationnel qu'eues comportent.

    L a seconde hypothse gnrale de cette recherche touche la prsence de la planche MOI. Comment cette planche peut tre la plus proche d'une autre planche en terme d'affiit, les hypothses sont :

    Hypothse 5 La position de la planche MOI sera la plus prs de la planche la plus aime.

    Hypothse 6 L a position de la planche MOI sera la plus loigne de la planche la moins aime.

    Les suiets Les sujets de l'chantillon sont recruts l'Universit Lavai.

    L'chantillon se compose d'tudiants en premire anne du baccalaurat en psychologie. A u total, 60 tudiants participent au projet soit 6 garons et 54 filies. Ces lves ont en moyenne 20.9 ans avec un cart-type de 2.1.

  • Rorschach collectif 49

    L'instrument de mesure Les dix planches standard du test de Rorschach sont utilises. Elles

    sont regroupes par deux. Une planche supplmentaire est ajoute. Il s'agit d'une planche appele planche du MOI S. Il est demand au sujet de s'identifier cette planche. Cela constitue 55 groupes de 2 planches.

    Un questionnaire de rponses spcifique a l'tude a t cr (voir annexe A)- Le sujet inscrit sur le questionnaire dans quelle mesure il trouve que les paires qui lui sont prsentes se ressemblent ou sont diffrentes (chelle de Likert en 5 points). 11 inscrit une rponse pour chacun des 55 groupes de planches prsents. Dans le cas de la comparaison entre une planche du Rorschach et la planche a MOI m, la question pose est diffrente, (voir procdure).

    L a procdure La participation au projet s'effectue sur une base volontaire, chaque

    personne ayant pralablement complt un formulaire de consentement (voir annexe B). La passation du test se fait en groupe et contient deux parties. Le tout se droule sur une priode d'environ vingt vingt-cinq minutes. LI s'agit d'une projection sur actate o les planches sont prsentes par paire au sujet. Un dlai d'environ vingt trente secondes est laiss au sujet pour inscrire sa rponse. Ce dernier note ses rponses sur le questionnaire prvu cet effet (voir annexe A).

    Premire partie de la passation : le pairage I l s'agit pour le sujet de dterminer le taux de ressemblance entre les

    deux planches proposes dans chaque groupe et ce pour les 55 paires prsentes.

  • Rorschach collectif 50

    La question pose au sujet est la suivante : a Dans quelle mesure ces planches sont-eues semblables ou

    diffrentes ? w

    Dans le cas de la comparaison entre une planche et le MOI, la question est la suivante : Dans quelle mesure la planche du Rorschach me plat-elle 3 w

    Les rponses sont toujours donnes selon une chelle de Likert en 5 points : 1 :reprsentant le plus fiaible taux de ressemblance entre les deux

    planches prsentes (ou d'affinit avec la planche MOI) 5 :reprsentant la ressemblance la plus forte entre les deux planches

    prsentes (ou d ' m i t avec la planche MOI)

    Seconde partie : Le test des limites I l s'agit pour le sujet de mentionner la planche la plus aime et la

    planche la moins aime. Cette partie demeure exactement la mme que celle utilise dans les administrations standard du test :

    Indiquez la planche que vous aimez le plus et dites pourquoi. Indiquez la planche que vous aimez le moins et dites pourquoi.

    Le sujet rpond sur une feuille prpare cet effet (voir annexe A)

    L'analyse statisti~ue Le traitement statistique utilis pour l'analyse des donnes est

    l'chelonnement multidimensionnel, mthode par laquelle les planches tudies se regroupent ou s'loignent les unes des autres selon leurs ressemblances ou leurs diffrences. Cette mthode prsente toutes les combinaisons possibles de planches.

  • Rorschach coUectif 5 1

    Les rsultats obtenus sont prsents l'aide de l'chelonnement multidimensionnel. Ils reprsentent, tel que postul dans les hypothses, que les planches ayant des &mits se regroupent et les planches n'ayant aucune affinit s'loignent les unes des autres. Les scores reprsentant les liens entre les planches sont prsents au tableau 1. Ces scores sont ensuite soumis une analyse selon la mthode des prfrences : l'chelonnement mu1 tidimensionnel.

    Insrer le tableau 1 ici

    Cette mthode a permis de mesurer les similitudes et les dissimilitudes entre les stimuli. Ainsi, avec l'chelle Likert utilise comme mesure subjective, la mthode statistique a recherch une solution sur la base de cette mesure subjective pour ensuite la transformer en distance euclidienne. U n e fois la mesure transforme en distance euclidienne un espace est attribu a chaque item en respectant les proximits values par les sujets. Ainsi, dans le prsent projet, pour chaque paire de planches possibles, une distance euclidienne est donne et reprsente sous forme de graphique deux dimensions (voir figure 1).

    Insrer la figure 1 ici

    Ainsi, l'analyse des donnes fait ressortir deux dimensions qui permettent dans un premier temps de constater que la dimension 1 (axe des X) reprsenterait la concrtisation/abstraction contenue dans les planches et

  • Rorschach collectif 52

    que la dimension 2 (axe des Y) reprsenterait l'extriorisation/intriorisation contenue dans les planches. partir de ce constat, il est possible d'observer a la dimension 1 : - deux groupements distincts de planches, l'intrieur desquels les

    planches sont trs rapproches les unes des autres ; - deux groupements distincts de planches, l'intrieur desquels les

    planches sont relativement rapproches les unes des autres ; - un groupement attendu se rvle absent.

    Dans l'ordre, Ies planches II, VI11 et IX ainsi que les planches III, IV, VI1 et X forment respectivement les groupements l'intrieur desquels les planches sont trs rapproches les unes des autres. Les planches IV, W sont relativement rapproches l'une de l'autre, de mme q u e les planches VIII, IX et u n peu plus loin avec la planche X forment le second groupement. Enfin, les planches 1 et V sont loignes l'une de l'autre.

    partir de la dimension 2, il est possible d'observer : - trois groupements distincts de planches l'intrieur desquels les planches

    sont trs rapproches les unes des autres ; - deux groupements distincts de planches l'intrieur desquels les

    planches sont relativement rapproches les unes des autres ; - un groupement distinct de planches se rvle moins significatif que prvu

    et un second groupement se rvle absent.

    Ainsi, dans l'ordre, les planches III, VI1 et X ainsi que les planches II, III et V et enfin les planches 1, IV et XI sont trs rapproches les unes des autres. Les planches N et VI ainsi que VI11 et IX sont relativement rapproches les unes des autres. Finalement, les planches 1 et V sont loignes l'une de l'autre et il en v a de mme pour les planches WII, IX qui sont loignes de la planches X. Enfin, la solution de l'chelonnement multidimensionnel a