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ANTIBIOTHÉRAPIE
ET PNEUMOLOGIE
RECOMMANDATIONS EN
INFECTIOLOGIE RESPIRATOIRE
LES PNEUMOPATHIES AIGUES
COMMUNAUTAIRES
BRONCHITE OU PNEUMONIE?
• Toux fébrile sans anomalie auscultatoire :
bronchite
• Bronchite asthmatiforme
• Si doute : Radio thorax +/- CRP
• Origine virale +++
• M Pneumoniae et C Pneumoniae, B pertussis <
10 % des causes
• Possible bronchite surinfectée à S Pneumoniae
ou H influenzae
• Purulence : infection ? Ou nécrose épithéliale
• Guérison spontanée en 3-4 semaines
• 3 méta-analyses : pas de bénéfice ATB sur
durée de la maladie ou sur absentéisme
professionnel
• Pas de bénéfice des nouveaux ATB
• Aucune étude pour dire que ATB est bénéfique
dans telle sous population
• Recommandations: pas ATB pour bronchite
• Coqueluche ? : macrolide
DÉFINITION
• Infection aiguë du parenchyme pulmonaire
• P.A. Communautaire = Infection acquise
en extra-hospitalier (48 premières heures)
• Opposition à Nosocomiale (dans les 48 h
qui suivent l’hospitalisation)
• Stratégies écologique et thérapeutique
PHYSIOPATHOLOGIE
• C’est la rencontre entre un hôte (défenses locales) et un germe (caract : Inoculum, virulence, résistance…)
• Diffusion aérienne ou hématogène
• Défenses locales :
– Composante mécanique (éviter les FR ou expulser les particules inhalées)
– Cellulaires aspécifiques (macrophages) ou spécifiques (Immunité Cellulaire ou humorale)
PHYSIOPATHOLOGIE
• Lésions bronchiolaires
• Exsudat inflammatoire qui atteint les alvéoles
péribronchiolaires lobules
• Evolutions indépendantes puis confluence
EPIDÉMIOLOGIE
• Affection fréquente dans le monde
• 3 à 5% des motifs d’hospitalisation
• Incidence en France : 1,5 cas/1000/an
• Coût direct de santé important (UK : évalué à
650 Millions d’euros/an)
• Pronostic : 5 % de décès en ambulatoire et peut
monter jusqu’au 20 % si hospitalisation
Marston BJ et al Arc Intern Med 1997
PAC : adulte ambulatoire
en Europe
A propos de 21 études
en Europe
39,42 % des patients
non documentés
DIAGNOSTIC
• Il est surtout CLINIQUE :
– Toux, expectorations, dyspnée, douleur tho.
– Anomalies auscultatoires, polypnée
– Fièvre (Temp. > 37°8)
• Aidé de la PARACLINIQUE :
– Opacité(s) radiologique(s)
– Syndrome infectieux biologique
LA CLINIQUE
FORMES CLINIQUES
• PFLA : Début brutal, Hyperthermie, foyer
systématisé P. à Pneumocoque
• Pneumopathie atypique : (Viral, G IntraC)
– Précédée de signes ORL
– Toux, céphalées
– Opacités interstitielles
• La radiographie Pulmonaire est primordiale :
Diagnostic et évaluation de la gravité
• Mais : relativiser la valeur d’orientation
microbiologique du tableau clinico-radiologique
IMAGERIE : LÉGIONELLOSE
ETIOPATHOGÉNIE
• Le diagnostic microbiologique n’est établi que
dans 53 à 59 % des cas
• Germes en cause :
– Streptococcus pneumoniae (16 à 69 %)
– Germes intracellulaires (Mycoplasma pneumoniae,
Chlamydia pneumoniae, Legionella pneumophila,
Coxiella burnetti)
– Haemophilus influenzae (3 à 19 %)
– Entérobactéries, Staphylococcus aureus, le groupe
des anaérobies
• Association : Virus Grippe, Coronarovirus (leur
recherche n’est jamais indiquée)
GERMES EN CAUSE
• Pneumocoque : responsable > 60 % DC
• L. pneumophila : Prévalence faible (5-10 %) mais au 2nd
rang des formes graves (USI)
• H. influenzae : Surestimé (colonisation des voies
respiratoires+++ Fumeur+++)
• M. pneumoniae et C. pneumoniae (élevée dans les
séries extrahospitalières), ils sont le plus souvent
responsables de pneumopathies atypiques bénignes ou
de gravité moyenne des sujets jeunes (formes graves
chez le sujet âgé)
• Sujet > 60 ans : S.aureus et BGN si institutionnalisés ou
maladie chronique
SPILF 1991 rev
2000
AFSSAPS 2005
IDSA 2003
ATS 2001
Dg microbiologique
fait dans 50 à 75 % 40 à 84 % 40 à 60 % 30 à 80 %
Pneumocoque 1ère cause de PAC
+ + + +
Pneumocoque 30 à 47 % 2/3 des
bactériémies
20 % PAC ville jusqu’à 60 % à l’hôpital
H. Influenzae 5.5 à 22 % 3 à 10 %
M. pneumoniae 7.4 à 12 %
jusqu’à 23 % 10 % 10 %
C. pneumoniae 5 à 10 % 12 % 10 %
Légionella 5 à 15 % 10 %
> 10 % en réa
Virus 20 à 25 % 10 à 30 % 10 % Jusqu’à 36 % en ville
Staphylocoques, entérobactéries
< 5 % 0 à 33 % (patients institutionnalisés)
5 à 10 % (+ facteurs de risques)
22 % en réa
Plus de 2 étiologies
2.5 % qq %
Etude Thaïlandaise [1998 et 2001]
comparant les étiologies identifiées de patients
ambulatoires (N = 98) et hospitalisés (N=147)
Le taux de diagnostics établis est très élevé :
respectivement 75.5 % et 71.4 %
• Ambulatoires :
– C pneumoniae (36.7 %)
– M pneumoniae (29.6 %)
– S pneumoniae (13.3 %)
• Hospitalisés :
– S pneumoniae (22.4 %)
– C pneumoniae (16.3 %)
– M pneumoniae (6.8 %)
• Co-infections 13,3 % et 6.1 %, C pneumoniae étant le plus souvent en cause
LE SUJET ÂGÉ
• 95 patients institutionnalisés, ayant une
pneumopathie. [El-Solh Am J Respir Crit Care Med 2003; 1650]
– 67 pathogènes identifiés :
– 49 % de bacille Gram négatifs (E. coli, K. pneumoniae, P.
mirabilis et Serratia spp, en constituent l’essentiel),
– 16 % d’anaérobies,
– 12 % de staphylocoques.
– 5 S. pneumoniae, mais 6 Streptococcus spp.
• Pneumonies à Strepto B chez des vieillards
colonisés [Edwards CID 2005;41:839]
• L’identification de staphylocoque ou des BG- est
corrélée avec un plus mauvais pronostic (RR de 1.2 à
1.85)
IDENTIFICATION
DE L’AGENT INFECTIEUX
• Difficile : pas de test rapide, sensible, spécifique, peu agressif et d’un faible coût
• Prélèvements : avant tout TRT (ne pas le retarder)
• L’examen cytobactériologique des crachats (ECBC) : faux positifs et faux négatifs +++
• Sérologies M pneumoniae, et C Pneumoniae, C psittacci: intérêt si X 4 titre anticorps à 4 semaines
IDENTIFICATION
MICROBIOLOGIQUE
• La fibroscopie bronchique Se 80 % et Spé 80 %
intérêt forme grave (Se chute sous ATB)
• Les hémocultures +++ (sensibilité tous germes
confondus est de 5 à 15 % et 20-25 % en cas de
pneumocoque)
• La recherche d’antigène soluble urinaire de Legionella
pneumophile, sérotype du groupe 1 et Se de 60 à 80
• Apparaît 1 à 3 jours après début des symptômes
• Peut persister plusieurs mois
• Antigène urinaire de Streptococcus pneumoniae
64 % dans les PAC non bactériémiques.
Les faux positifs sont rares.
• par une antibiothérapie de 7
jours et dont le résultat positif persiste plusieurs
semaines.
LE TRAITEMENT
ELÉMENTS CLEFS DU
TRAITEMENT
• Il est basé sur l’antibiothérapie
• Ne doit pas être retardé+++
• Attitude probabiliste
• Pari thérapeutique
• Dépendra du degré de gravité et des
comorbidités associées
guidelines for the management of adults lower tract infections. Clin Microbiol Infect 2011
L’ANTIBIOTHÉRAPIE
• Forte consommation en France (1 Milliard
d’euros/an)
• Les ventes d’antibiotiques suivent l’incidence
des syndromes grippaux
• Idem : Allemagne/Royaume-Uni,
• MAIS co-prescription en France plus importante
que chez nos voisins (2,6 médicaments par
ordonnance versus 1,2)
Huchon GJ et al Eur Respir J. 1996
PAC : CRITÈRES
D’HOSPITALISATION
• LE PATIENT A-T-IL PLUS
DE 50 ANS ?
• EXISTE T-IL UNE DES
ANOMALIES SUIVANTES À
L’EXAMEN CLINIQUE ?
– Atteinte des fonctions
supérieures
– Fréquence cardiaque
125/mn
– Fréquence respiratoire
30/mn
– TA systolique < 90 mm Hg
– Temp < 35°C ou > 40°C
Si oui, envisager hospitalisation
• EXISTE T-IL UNE DES COMORBIDITÉS SUIVANTES ?
– Maladie néoplasique
– Insuffisance cardiaque congestive
– Maladie cérébrovasculaire
– Maladie rénale
– Maladie hépatique
calculer score de Fine
CALCUL DU SCORE DE FINE (1)
Facteurs démographiques
Points
Hommes Age
Femmes Age
– 10
Vie en institution + 10
Comorbidités
Maladie néoplasique + 30
Maladie hépatique + 20
Insuffisance cardiaque congestive + 10
Maladies cérébrovasculaire + 10
Maladie rénale + 10
CALCUL DU SCORE DE FINE (2) Données de l’examen physique
Atteinte des fonctions supérieures + 20
Fréquence respiratoire 30/mn + 20
TA systolique < 90 mm Hg + 20
Température < 35°C ou 40°C + 15
Fréquence cardiaque 125/mn + 10
Données biologiques et radiologiques
pH artériel < 7,35 + 30
Urée 11 mmol/l + 20
Na < 130 mmol/l + 20
Glycémie 14 mmol/l + 10
Hématocrite < 30 % + 10
Pa02 < 60 mm Hg + 10
Épanchement pleural + 10
SCORE DE FINE
classe points mortalité
II 70 0,6 – 0,7%
III 71-90 0,9 – 2,8%
IV 91-130 8,2 – 9,3%
V > 131 27 – 31%
• )
• C Mental Confusion
• R Respiratory rate ≥ 30/min
B Blood pressure: systolic < 90 mmHg
or diastolic ≤ 60 mmHg
• 65 Age ≥ 65
•
l’hôpital)
31
PAC : ADULTE AMBULATOIRE
EN EUROPE
A propos de 21 études
en Europe
39,42 % des patients
non documentés
PAC : SUJET SAIN
Pneumocoque ou
bactéries atypiques ?
Pneumocoque ?
(début brutal)
Bactérie atypique ?
(installation
progressive, foyer
épidémique)
Amoxicilline PO 3g/j
Echec
Amoxicilline PO 3g/j
ou Télithromycine,
ou Pristinamycine
Macrolide,
Télithromycine,
Pristinamycine,
QAP
Echec
Macrolide PO
Echec
Amoxicilline PO,
Télithromycine,
Pristinamycine,
QAP HOPITAL
si signes de gravité,
complications ou échec
après modification de
l’antibiothérapie
Antibiothérapie probabiliste des PAC en ambulatoire __________________________________________________________________________________________________________________________________________
__________
• 1er choix Échec Amoxicilline à 48 h __________________________________________________________________________________________________________________________________________
___________
Sujets
• sans comorbidité Amoxicilline 1 g x 3/j PO Macrolide ou Pristinamycine
Ou Pristinamycine Ou Télithromycine
1 g x 3/j PO
Ou Télithromycine
800 mg/j PO
_____________________________________________________________________________________
• Sujets
• avec comorbidité(s) Amoxicilline ac. clav.1 g x 3/j PO FQAP Lévofloxacine 500 mg/j po
ou Moxifloxacine 400 mg/j po
______________________________________________________________________________________
Sujets âgés
• +/_ Institution Amoxicilline ac. clav. FQAP Lévofloxacine 500/j
1 g x 3/j PO ou Moxifloxacine 400/j
Ou Ceftriaxone
1 g/j IM/i.v./SC
Ou FQAP = Lévofloxacine 500 mg/j PO
ou Moxifloxacine 400 mg/j PO
PAC PRÉSUMÉES BACTÉRIENNES
Associer un
macrolide
Ou substitution
par télithromycine
ou pristinamycine
Associer un
macrolide
Ou substitution
par télithromycine
ou pristinamycine
Associer un
macrolide
Ou substitution
par télithromycine
ou pristinamycine
Si échec
ß-lactamine à 48 h
amoxicilline ac. clav. 1 g x 3/j perf IV
Ou céfotaxime 1 g x 3/j perf IV
Ou ceftriaxone 1 g/j IV
Ou FQAP (lévofloxacine 500 mg x 1 à
2/j PO ou moxifloxacine 400 mg/j PO)
amoxicilline 1 g x
3/j PO/perfusion IV
Sujets âgés
avec
comorbidité(s)
amoxicilline ac. clav. 1 g x 3/j PO/perf
IV
Ou céfotaxime 1 g x 3/j perf IV
Ou ceftriaxone 1 g/j IV
Ou FQAP (lévofloxacine 500 mg x 1 à
2/j PO ou moxifloxacine 400 mg/j PO
amoxicilline 1 g x
3/j PO/perfusion IV
Sujets âgés
sans
comorbidité
amoxicilline 1 g x 3/j PO/perf IV
Ou pristinamycine 1 g x 3/j PO
Ou télithromycine 800 mg/j PO
amoxicilline 1 g x
3/j PO/perfusion IV
Sujets jeunes
sans
comorbidité
1er choix
Pas d’arguments en faveur du pneumocoqueArguments en
faveur du
pneumocoqueSPILF 2006
Associer un
macrolide
Ou substitution
par télithromycine
ou pristinamycine
Associer un
macrolide
Ou substitution
par télithromycine
ou pristinamycine
Associer un
macrolide
Ou substitution
par télithromycine
ou pristinamycine
Si échec
ß-lactamine à 48 h
amoxicilline ac. clav. 1 g x 3/j perf IV
Ou céfotaxime 1 g x 3/j perf IV
Ou ceftriaxone 1 g/j IV
Ou FQAP (lévofloxacine 500 mg x 1 à
2/j PO ou moxifloxacine 400 mg/j PO)
amoxicilline 1 g x
3/j PO/perfusion IV
Sujets âgés
avec
comorbidité(s)
amoxicilline ac. clav. 1 g x 3/j PO/perf
IV
Ou céfotaxime 1 g x 3/j perf IV
Ou ceftriaxone 1 g/j IV
Ou FQAP (lévofloxacine 500 mg x 1 à
2/j PO ou moxifloxacine 400 mg/j PO
amoxicilline 1 g x
3/j PO/perfusion IV
Sujets âgés
sans
comorbidité
amoxicilline 1 g x 3/j PO/perf IV
Ou pristinamycine 1 g x 3/j PO
Ou télithromycine 800 mg/j PO
amoxicilline 1 g x
3/j PO/perfusion IV
Sujets jeunes
sans
comorbidité
1er choix
Pas d’arguments en faveur du pneumocoqueArguments en
faveur du
pneumocoqueSPILF 2006
Antibiothérapie probabiliste des PAC non sévères hospitalisées (SAU, service de médecine)
SENSIBILITÉ (%) DE S.
PNEUMONIAE (adulte, 2003)
CNRP, Rapport d’activité 2004
LES RÉSISTANCES
BACTÉRIENNES
• En effet, la résistance des bactéries aux antibiotiques est
l’une des causes d’inefficacité clinique de
l’antibiothérapie dans les pathologies infectieuses
• Même si quelques nouvelles classes d’agents
antibactériens ont été récemment produites
(fluoroquinolones anti pneumococciques) les délais entre
la découverte de nouvelles molécules et leur mise sur le
marché obscurcissent l’horizon de la lutte anti-
infectieuse
OBJECTIFS
• A l’opposé du large spectre
• « Coller » au mieux a l’hypothèse bacterio.
• Durée 7 (+++) à 14 jrs
• Les C3G PO et la ciprofloxacine n’ont pas leur
place
• Gain écologique et économique
– Donc : Thérapeutique
• Aidé par les outils diagnostics (doctor test)
• Mieux apprécier l’écologie locale (CLIN)
CONCLUSION
• Les Infections respiratoires basses sont un
problème majeur de santé publique
• Implication des sociétés savantes dans
l’établissement de recommandations
• Bataille rangée contre les résistances
bactériennes
• La « Bande passante » doit être :
– La plus large possible dans le diagnostic
– La plus étroite dans la thérapeutique