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REPUBLIQUE DU BENIN
Fraternité – Justice – Travail
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DE LA MAITRISE EN SCIENCES ECONOMIQUES
OPTION : ECONOMIE
THEME
ANALYSE ECONOMIQUE DE LA CONTRIBUTION DES PRODUITS FORESTIERS A LA FORMATION DES REVENUS
DES MENAGES AGRICOLES
CAS DE LA COMMUNE DE SAVE
REALISE ET SOUTENU PAR
Rafoiu CHALLA
SOUS LA DIRECTION Du Dr.
Gauthier BIAOU
Année Académique : 2008-2009
2
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, nous tenons à adresser nos sincères remerciements à :
� Notre directeur de mémoire, le Professeur Gauthier BIAOU qui a
accepté avec spontanéité et désintéressement de suivre et de diriger ce mémoire
malgré ses multiples occupations. Nous manquons d’expressions pour vous
exprimer notre gratitude
� Le Président et les Membres du jury pour avoir accepté de juger notre
travail. Nous sommes persuadés que vos remarques, critiques et suggestions
constitueront un apport de qualité.
� Tout le corps professoral de la FASEG pour la qualité de la formation
reçue lors de nos années d’étude.
� Monsieur André BIAOU OKOUNLOLA, coordonnateur PPMA-B
pour ses conseils et son soutien.
� Monsieur Pierre YAI qui a mis à notre disposition son
microordinateur. Trouvez ici l’expression de notre sincère reconnaissance.
3
DEDICACE
De tout coeur je dédie ce mémoire à :
� Mon feu père Radji CHALLA qui n’a malheureusement pas vu le
fruit de ces labeurs de longues dates, ce mémoire est l’aboutissement de ton
soutien et de ton amour.
� Mes mères Moribath ODJO et Lamatou Yèba YAI qui m’ont
toujours soutenu dans mes moments.
� Mon cher frère Emmanuel CHALLA pour son amour et son soutien
sans faille, reçoit ici l’expression de ma sincère gratitude.
� Mes frères et soeurs Colette, Rose, Amélie, Léonard, Anselme,
Evélyne, Affoussath, Sidicath et Safiou CHALLA, qui sont dans l’attente de
jours meilleurs, ce mémoire est un pas vers le soulagement.
� Mes oncles Soumanou, Sikirou, Lamidi et Saidou ODJO pour leur
amour et soutien sans faille ; trouvez ici l’expression de ma sincère
reconnaissance.
� Mon ami Folahan LATOUNDJI pour son soutien moral ; tu es
vraiment «une véritable aide qui fortifie» aussi bien en temps favorable que dans
les moments difficiles
Rafiou CHALLA.
4
LISTE DES ABREVIATIONS
CERPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole
CIRAD : Centre International de Recherches Agronomiques et de
Développement
ER : Elasticité Revenu
FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FCFA : Franc de la Communauté Financière d’Afrique
FSA : Faculté des Sciences Agronomiques
INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
MCO : Moindres Carrées Ordinaires
MDR : Ministère du Développement Rural
NLTPS: National Long Term Prospective Studies
ONASA : Office National pour l’Appui à la Sécurité Alimentaire
PED : Pays en Voie de Développement
PF : Produits Forestiers
PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux
PIB : Produits Intérieurs Bruts
PILSA : Projet d’Intervention Locale pour la Sécurité Alimentaire
RN : Ressources Naturelles
RNIE : Route Nationale Inter-Etat
UB : Unité Budgétaire
5
SOMMAIRE
INTRODUCTION …………………………………………………………. 3
CHAPITRE I : Problématique, Objectifs et revue de littérature…………….. 5
SECTION 1 : Problématique, Objectifs, hypothèses de recherche………… 5
PARAGRAPHE 1 : Problématique………………………………………… 5
PARAGRAPHE II : Objectifs et hypothèses de recherche………………… 11
SECTION 2 : Revue de littérature ………………………………………... 11
PARAGRAPHE1 : Clarification de quelques concepts……………………. 12
PARAGRAPHE 2 : Etudes antérieures………………………………….. 16
CHAPITRE II : Présentation du milieu d’étude et méthodologie de recherche 29
SECTION 1 : Présentation du milieu d’étude.................................................... 29
PARAGRAPHE 1 : Généralité sur la commune de Savè ……………………. 29
PARAGRAPHE 2 : Choix de la zone d’étude ……………………………… 30
SECTION 2 : Méthodologie …………………………………………………. 31
PARAGRAPHE 1 : Données collectés, échantillonnage et outils de collecte
des données …………………………………………………………………..
31
PARAGRAPHE 2 : Méthodes de traitement et d’analyse des données………. 33
CHAPITRE III: Présentation, analyse des résultats, validation des hypothèses
et suggestions………………………………………………………………
36
Section1 : Présentation des résultats………………………………………… 36
PARAGRAPHE 1 : Les produits……………………………………………. 36
PARAGRAPHE 2 : Recensement des produits et marché de commercialisation …………………………………………………………….
40
SECTION 2 : Analyse des résultats, validations des hypothèses et suggestion 41
PARAGRAPHE 1 : Analyse des résultats ………………………………. 41
PARAGRAPHE2 : Validation des hypothèses et suggestion 48
CONCLUSION ………………………………………………………… 53
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………… 55
ANNEXE…………………………………………………….. 59
6
INTRODUCTION
L’abondance ou la rareté des Ressources Naturelles (RN) détermine la
dynamique du développement d’un milieu lorsque ces ressources font l’objet
d’une protection et d’une utilisation rationnelle. Le rôle que joue la foresterie
dans la sécurité alimentaire doit figurer à sa juste place dans la perspective
d’ensemble. Les forêts ne sont qu’un élément parmi d’autres dans le complexe
de la vie rurale, tandis que la sécurité alimentaire dépend de toute une série de
facteurs de la forêt et des activités forestières. En effet créer des occasions de
revenu durable pour les plus pauvres est le souci majeur de la plupart des Pays
en Développement (PED), qui s’efforcent de donner une impulsion à leur
situation économique et sociale. Aussi, les sources de revenu sont-t-elles
multiple car dépendant de facteurs de production. Les principaux facteurs de
production sont le travail, le capital puis les ressources forestières qui entrent
dans la formation du revenu monétaire des populations rurales. Les produits
forestiers constituent une source d’emploi et de revenu pour les ménages
agricoles. Aussi, y tirent-ils l’essentiel de leur subsistance afin d’assurer leur
sécurité alimentaire. En outre la contribution des ressources forestières à
l’amélioration de la fertilité des sols, condition sine qua non de toute agriculture,
n’est pas à négliger.
Le Bénin tout comme la plupart des Pays en voie de Développement dont
l’économie est à dominance agricole tire une grande partie de son revenu
national du secteur agricole. Une croissance agricole continue est donc une
nécessité et non un choix pour ces pays. Néanmoins, cette croissance doit se
réaliser sur une base durable pour ne pas compromettre l’avenir des générations
futures, et elle doit être équitable si l’on veut qu’elle contribue à la réduction de
la pauvreté et de l’insécurité alimentaire. Pourtant la croissance démographique,
les mauvais résultats de l’agriculture et le manque de considération pour les
ressources naturelles comme bien économique ont aggravé la pauvreté et la
7
faim, induisant les paysans à étendre les cultures à des zones moins propices
souvent fragiles du point de vue écologique comme les forêts. Alors que ces
forêts peuvent servir de socle de relance pour les économies des pays en voie de
développement vue l’importance des revenus que ces pays tirent de
l’exploitation des produits forestiers.
Le présent mémoire, intitulé « analyse économique de la contribution des
produits forestiers à la formation des revenus des ménages agricoles : cas de la
commune de Savè » répond à cette préoccupation. En effet, elle contribuera à
révéler le rôle économique et financier des produits forestiers dans la formation
des revenus des ménages agricoles et à l’analyse des déterminants susceptibles
d’influencer les revenus des ménages agricoles.
Le premier chapitre de ce mémoire présentera le cadre théorique dans
lequel s’insère la recherche, le second les caractéristiques socio-économiques de
la zone d’étude, le troisième les résultats obtenus de l’analyse et le dernier sera
consacré aux suggestions, conclusions et recommandations qui se dégagent de
cette analyse.
8
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET REVUE DE
LITTERATURE
SECTION 1 : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE
RECHERCHE
PARAGRAPHE 1 : PROBLEMATIQUE
Depuis la littérature économique d’inspiration physiocrate (XVIIIème
siècle), les ressources de la terre sont traitées comme un facteur aux
caractéristiques spécifiques qui règle la façon dont se développent les sociétés à
dominance agricole. La possession de Ressources Naturelles (RN) abondantes
constitue en principe un atout pour le développement économique d’un pays.
En effet, l’état des ressources d’un pays n’est pas immuable, mais change avec
les possibilités d’exploitation qu’offrent la science et la technologie, les
ressources financières et humaines dont dispose le pays (NLTPS, 2000).
Par ailleurs, depuis Malthus (1798), cité par Mayer (1996), nombre
pénurie de d’économistes ont conçu la croissance comme fondamentalement
limitée par la produits alimentaires, la rareté des matières premières nécessaires
à l’industrie et plus récemment encore par l’épuisement des ressources
écologiques de la planète. Les ressources naturelles qu’elles soient
renouvelables ou non, méritent d’être utilisées avec soins. Ainsi le recours à la
rationalité instrumentale ou procédurale est nécessaire dans le souci d’un
développement durable. L’activité économique naît de la tension entre les
besoins des hommes et la gestion comme la transformation des RN. Dès lors, les
relations entre la sphère économique et la sphère naturelle ou environnementale
deviennent étroites et parfois conflictuelles (Barde, 1991). Ainsi, la conférence
de Stokholm (1972) attire l’attention sur l’importance que revêtent les arbres et
les forêts pour les populations paysannes et le développement rural et sur le
manque de considération quant à ces nombreux liens et activités communes dans
9
les politiques et programmes existants (FAO, 1996). En microéconomie,
l’apport des produits forestiers est d’une valeur considérable puisqu’ils
procurent des avantages sociaux aux ménages.
En général, les ruraux récoltent, transforment et commercialisent toute
une série de produits forestiers afin d’en tirer un revenu. Aussi, les forêts
participent indirectement à la sécurité alimentaire des ménages, en générant des
emplois et des revenus basés sur la vente et l’échange des produits forestiers
collectés et transformés comme le bois de feu, les bambous, etc. (FAO, 1991).
En effet, les prix payés aux agriculteurs et la quantité des produits vendus
déterminent avant tout leur revenu monétaire. De même les prix influent
fortement sur la production agricole parce que la majorité des cultivateurs, y
compris dans les pays très pauvres, souhaitent élever leurs revenus (Gillis et al
1998).
Comme les activités de cueillette en forêts, les entreprises de
transformation fonctionnent à temps partiel ou de façon saisonnière. Elles
dépendent aussi, de la disponibilité des produits forestiers et du caractère
cyclique du revenu agricole vu que le marché local des produits transformés est
fonction du pouvoir d’achat des ruraux. En outre, les produits forestiers offrent
aux ménages la sécurité financière et permettent d’alimenter la trésorerie autant
que nécessaire en maintenant un cash-flow positif (FAO, 1993). La saisonnalité
de l’agriculture crée toujours des chutes de trésorerie entraînant une
thésaurisation ou un endettement dont les effets économiques sont limitant
(CIRAD, 1999). Le ramassage des produits forestiers en vu de la vente est une
activité économique importante pour de très nombreux ruraux. Une multitude de
produits sont collectés en vue du marché local, des marchés urbains et dans
certains cas des marchés d’exportation (FAO, 1991). Par exemple 500 à 15.000
tonnes d’amande de karité ont été exportées en 1994 au Bénin. Les produits
varient d’une région à une autre en fonction des marchés, des traditions locales,
des autres possibilités d’emplois et du type de ressources forestières disponibles
10
dans le territoire. Ces activités ont toutefois un certain nombre de
caractéristiques importantes en commun :
� Elles sont de petite envergure et sont souvent de caractère familial,
� Elles sont accessibles aux plus pauvres de la société ;
� Elles sont à forte intensité de main-d’œuvre,
� Elles exigent peu d’apports en capital ;
� Elles procurent des bénéfices directs à l’économie locale (FAO, 1993)
Dans une perspective de croissance soutenue, l’exploitation des ressources
forestières doit être un objectif fondamental de la politique macro-économique,
en particulier la politique agricole et forestière pour les PED dont l’économie est
à dominance agricole.
Au plan macro-économique l’emploi et le revenu des ruraux sont liés à la
forêt. Dans certains pays les femmes figurent en bonne place parmi les
propriétaires et les employés, des entreprises basées sur la forêt. A la Jamaïque
par exemple 32 % de ces entreprises sont la propriété des femmes et la main-
d’œuvre féminine compte pour 30% du totale (FAO, 1993 op cit). Ce secteur
mérite donc une attention particulière de la part des autorités du Bénin. De
même, le secteur forestier contribue pour 2,8% au PIB (Audit institutionnel
réalisé en 1999). Ce chiffre ne prend par en compte les produits de sciage et
l’importance de la foresterie dans l’économie rurale. En outre l’exploitation des
ressources forestières à travers l’agriculture, l’élevage et autres activités permet
la réalisation de l’équilibre général sur les plans : Alimentaire, des finances
publiques, de la balance commerciale, de l’emploi et du revenu, etc.
Tous ces aspects socio-économiques méritent des considérations
particulières dans la gestion des forêts. Cette dernière ne doit donc plus être
l’affaire des seuls spécialistes de l’écologie, mais aussi prendre en compte les
réalités socio économiques des diverses modalités de mise en valeur de ces
11
forêts (Buttoud, 1989). Par ailleurs, la demande de produits tropicaux est
fonction de l’effectif, et des revenus de la population consommatrice, des prix
relatifs, des restrictions commerciales quantitatives et des préférences des
consommateurs (Lutz et al 2000). Les prix élevés et la forte demande des
produits agricoles peuvent favoriser le défrichage des forêts pour la production
de ces denrées. Comme l’illustre la filière « hamburger » en Amérique Centrale
pour les programmes d’exportations de fourrage de manioc en Thaïlande (Gillis
et al 1998).
Des prix inappropriés des produits forestiers peuvent être le fait des
facteurs externes qui faussent le prix du marché par rapport à leurs valeurs
sociales correctes (Lutz et al 2000). Les prix de ces biens reflètent seulement le
coût d’opportunité de la main-d’œuvre et du capital utilisé dans leur production
et non le coût d’opportunité des ressources naturelles rares utilisées dans leur
production. Ainsi par exemple, le coût d’usage de la forêt déboisé est considéré
comme nul sans un souci aucun de la rareté et du coût d’opportunité social.
Pour que les forêts restent écologiquement stables, il est indispensable de
respecter les besoins de leurs populations riveraines. Mais malheureusement cela
n’est pas le cas ou très peu compris par les acteurs du domaine forestier, jusqu’à
une période récente. Les diverses structures étatiques et projets de gestion de
ressources forestières semblent ignorer ces aspects ou dans le meilleur des cas
en sont conscients, mais ne prennent pas en compte ce domaine dans leur
programme d’action. Pour la plupart de ces projets, la fonction de l’arbre et de la
forêt est limitée au bois. Or comme nous pouvons le constater l’essentiel des
produits forestiers tirés par les populations rurales sont des produits non ligneux
(fruits, champignons et de service, plantes médicinales, gibiers, etc.…). Il est
donc important de connaître ces produits, leurs utilisations, et l’importance que
la population locale leur accorde. Mais jusqu’à nos jours, très peu d’études ont
été réalisées au Bénin pour connaître l’importance de ces produits et leur
utilisation (in politique forestière in Bénin, volume 1, p 27 ; 1994). Comme la
12
plupart de ces produits sont utilisés sur place ou commercialisés localement, ils
sont donc ignorés par les forestiers et les économistes qui ne s’intéressent
qu’aux productions pouvant fournir des revenus à l’exportation (John Ryan,
1997).
Par ailleurs l’utilisation des forêts a connu un fort accroissement ces trois
dernières décennies à cause de l’augmentation de la demande en produits
forestiers. L’exploitation des produits de la forêt est exercée de plus comme
activité secondaire dans les ménages agricoles et sa contribution aux revenus en
milieu rural est en nette augmentation (cellule macro 1999). L’importance des
relations qui existent entre le développement agricole et la forêt, les liens précis
entre les stratégies agricoles et forestières sont plus connus dans de nombreux
pays (Trouvé, 1995).
La prise en compte de l’importance économique et sociale des produits
forestiers peut être un facteur clé dans la participation active des populations à
l’aménagement de la forêt. En effet, dans les pays en voie de développement, les
revenus monétaires proviennent de la commercialisation des PF et Agricoles. De
nos jours, le développement des cultures de rente, l’accroissement
démographique, l’influence des prix agricoles et des politiques forestières
malavisées font varier les revenus d’un agent à l’autre, mais aussi d’une année à
l’autre. Il en résulte que le monde rural de Sakin se situe dans un cercle vicieux,
celui d’accroître sa production agricole et forestière pour relever son revenu
monétaire, cela au détriment des ressources naturelles. Ainsi la population se
situe entre les grands types d’organisation de la vie économique que sont
l’économie de subsistance et celle du marché. Il se pose de toute évidence un
problème, celui d’assurer la complémentarité, produits forestiers et produits
agricoles dans la dynamique de formation du revenu monétaire des ménages
agricoles. La limitation des pressions exercées sur les produits forestiers s’avère
donc indispensable.
13
Ces pressions ne peuvent être limitées que si les populations venaient à
être suffisamment impliquées dans la conception et la mise en œuvre des
différents programmes de développement relatifs à la gestion des ressources
naturelles. Cette implication ne peut être possible que si les différentes couches
sociales et les dirigeants arrivent à palper les avantages économiques des
produits forestiers.
Il s’agira de répondre à deux questions fondamentales :
- Quels sont les avantages économiques des produits forestiers dans la
formation du revenu des ménages ?
- Est-ce que les femmes qui représentent plus de 50% de la population
béninoise prennent part activement à la formation du revenu provenant
des produits forestiers ?
14
PARAGRAPHE 2 : OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE
2.1- OBJECTIFS
2.1.1- Objectif général
L’objectif général de cette étude est d’analyser la contribution des
produits forestiers à la formation des revenus des ménages agricoles.
2.1.2-Objectifs spécifiques
Objectif spécifique 1
Estimer la part des produits forestiers dans le revenu des ménages.
Objectif spécifique 2
Apprécier la participation des femmes à la formation du revenu provenant des
produits forestiers.
2.2- Les Hypothèses
Hypothèse relative à l’objectif spécifique 1
Les revenus des produits forestiers contribuent de façon significative à la
formation du revenu monétaire des ménages agricoles.
Hypothèse relative à l’objectif spécifique 2
La grande partie du revenu issu de la forêt provient des femmes.
SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE
Cette section présente les approches théoriques en rapport avec les
ressources naturelles et la formation du revenu, quelques définitions et concepts
utilisés, la formation du revenu et son importance économique et l’apport des
produits forestiers dans la sécurité alimentaire.
15
PARAGRAPHE 1 : CLARIFICATION DE QUELQUES CONCEPTS
� Revenu
Le revenu est le flux de ressources d’une personne, qui est la contrepartie
de sa participation à une activité économique de production. Le revenu peut par
exemple se présenter sous la somme de : salaire, profit ou rente.
Si l’on adopte le point de vue d’un pays tout entier, son revenu est, au
sens étymologique « se qui revient » chaque année dans ce pays, sous la forme
de produits
Le revenu national est donc égal au produit national. Si l’on reprend la
définition de Hicks, cité par Albertini et al (1999) le revenu d’une période est ce
qu’une personne ou un pays pourrait consommer pendant cette période sans
s’appauvrir. Le revenu ainsi conçu est net, c’est la part qui sert à reconstituer les
« moyens » qui ont permis de l’obtenir (autrement dit, le revenu calculer après
amortissement). Il peut évidemment être entièrement consommé, mais une partie
peut aussi être investie, c'est-à-dire être utilisée à augmenter les « moyens » qui
ont permis de l’obtenir. Ces « moyens » entrent dans la catégorie des stocks, ils
forment la richesse (de la personne ou du pays) dont le revenu est issu.
� Equilibre
C’est un concept emprunté à la physique qui désigne un état de repos d’un
corps sollicité par des forces qui se détruisent. Dans un sens figuré, il désigne la
juste combinaison des forces, d’éléments, ou encore une pondération de choses
diverses ou opposées empêchant la prépondérance d’un facteur, d’un élément,
ou d’un individu sur un autre. Par ailleurs, on observe des équilibres du
consommateur et du producteur; puis on parle d’équilibre sur un marché si à un
moment donné on retrouve l’égalité entre l’offre et la demande de biens et
services.
16
� Ressources naturelles
On appelle RN, diverses ressources minérale ou biologique nécessaires à
la vie de l’homme et partant à l’ensemble des activités économiques propres à la
civilisation industrielle. Les RN peuvent être subdivisées en deux groupes
distincts :
- les ressources non renouvelables ; elles sont constituées par les matières
premières : minéraux, métaux, métalloïdes minéraux d’usage varié,
combustibles, fossiles, etc.
- les ressources renouvelables peuvent être exploitées sans épuisement car elles
se renouvellent en permanence à condition que le taux d’épuisement soit
inférieur au rythme de reproduction (Ramade, 1993).
� Environnement
Le terme milieu désigne habituellement les ressources physique et
naturelle de la terre. Lorsqu’on parle d’environnement, on entend non seulement
toutes les RN (terre, eau, air et l’ensemble des organismes qui y vivent) mais
également les relations établies entre les hommes à l’occasion de l’utilisation de
ces ressources.
L’homme est le seul animal qui ait le pouvoir de modifier l’environnement pour
le meilleur et pour le pire (FAO, 1971).
� Ménage
Un ménage est constitué par les époux, les enfants non mariés et des
personnes à charge. Il représente une unité de production et de consommation,
lesquelles peuvent se subdiviser en des sous-unités ; il représente une unité
d’application et comporte autant d’unité budgétaire que de sous-unités de
consommation ou de cuisine (Quenum, 1995).
Unités budgétaires (UB) : nous considérons comme unité budgétaire toute
sous-unité économique du ménage, constituée d’une ou de plusieurs personnes
qui gère (nt) une certaine masse de fonds personnellement ou sous l’autorité
17
dominante d’un individu repéré comme chef d’UB. Un chef d’ UB peut être un
homme ou une femme, grande ou petite. Dans les ménages étudiés, les UB sont
constituées par le chef de ménage et le groupe que forment chaque épouse avec
ses enfants.
� Forêt
Elle désigne un ensemble de types d’écosystèmes dont le rôle est
primordial pour l’ensemble de la biosphère terrestre. Les forêts se définissent
comme des écosystèmes dont la couverture végétale dominante est constituée
par des arbres (Ramade, 1993).
� Produits forestiers
Selon Okafor et al (1994), les produits forestiers constituent l’ensemble
des produits que l’on retrouve dans la forêt. D’une façon générale un « produit
forestier non ligneux » est toute substance biologique (autre que le bois d’œuvre
et d’industrie et ses produits : Copeaux, sciages, panneaux et pâtes) susceptibles
d’être extraite d’écosystèmes naturels ou de plantations aménagées, etc, utilisée
à des fins domestiques ou commerciales ou dotée d’une signification sociale,
religieuse, ou culturelle spécifique (FAO, 1991). Il s’agit donc des plantes
utilisées comme aliments, fourrage, combustible, médicament, fibre textile ou
produit biochimique, ainsi que les animaux, tels que oiseaux, mammifères,
reptiles, poissons, insectes, etc., dont on utilise la chair, la peau, la fourrure ou
les plumes.
En effet, sous le terme fruitier forestier on regroupe tous les arbres et
arbustes de la brousse qui fournissent de multiples produits utilisés dans
l’alimentation traditionnelle. Les apports nutritifs de ces arbres sont très
importants pour l’économie domestique. Par ailleurs, l’arboriculture à sa part
dans des systèmes de productions agricoles très divers. Elle a tendance à prendre
une place dominante lorsque les ressources en capital et les ressources physiques
18
sont limitées (FAO, 1996). Dans ces conditions l’architecture jouera dans le
système de production un ou plusieurs rôle (s) qui se recoupent comme :
− maintenir la productivité des terres quand le capital fait défaut ;
− utiliser les sols de façon productive quand le capital et la main d’œuvre
sont rares ;
− Accroître les possibilités de génération de revenu dérivant de l’utilisation
des ressources de l’exploitation quand la superficie et la productivité
tombent au dessous du seuil auquel les besoins alimentaires essentiels du
ménage peuvent être satisfaits par la production vivrière sur
l’exploitation ;
− Renforcer la maîtrise des risques en diversifiant les productions, en étalant
mieux sur l’année les apports, en réduisant les risques de mauvaise récolte
due à la sècheresse, et en constituant des réserves qui représentent un
capital ou permettent d’investir.
� Les approches théoriques
Depuis les physiocrates (XVIIIème siècle) la terre est la « mère ressource »
et l’agriculture est selon les physiocrates, le seul secteur productif. Par contre
SAY (1832) cité par Mayer (1996), avançait que « les richesses naturelles sont
inépuisables car sans cela nous ne les obtiendrons pas gratuitement. Ne pouvant
être multipliées ou épuisées elles ne sont pas l’objet des sciences
économiques ». En effet, l’économie politique a trop longtemps négligé le fait
qu’avant toute chose, l’activité la plus productive est la transformation des
ressources naturelles (Abdelmalki et Mundler, 1996).
Toutefois, au début du XIXème siècle, Malthus (1798) cité par Gillis
(1998) annonçait que « la demande de ressources naturelles se fonde sur la
croissance exponentielle de la population et des revenus, alors que l’offre de
ressource est limitée en chiffres absolus ou qu’elle ne peut connaître qu’une
progression linéaire ». L’économie analyse la façon d’allouer les ressources
rares entre les agents économiques en compétition. Cette allocation dépend non
19
seulement de la dotation en facteur à savoir des RN dans notre cas mais aussi de
l’état de la technologie utilisable pour transformer les inputs en outputs et des
objectifs de la société dans son ensemble (Faucheux et al, 1995).
PARAGRAPHE 2 : ETUDES ANTERIEURES
2.1- Conceptualisation de la famille en analyse économique
La famille est la plus vieille institution sociale qui existe. Quels que soient
les types de sociétés, la famille se distingue par les nombreuses fonctions qu’elle
exerce : sécurité émotionnelle et psychologique à travers l’amour, l’affection et
la tendresse qui unissent les membres de la famille, fonctions de socialisation et
d’éducation des enfants, de solidarité lorsqu’il s’agit de prendre en charge les
membres malades, vieux ou ayant des difficultés d’intégration sociale et
économique (chômage, exclusion, etc.) (Raja, 2004).
Les économistes se sont préoccupés de la représentation de la famille en
s’interrogeant notamment sur la conception de la famille dans les prises de
décisions. Le problème lié à la modélisation du ménage dans la théorie
économique a été traité de deux façons :
− le modèle traditionnel, reposant sur l’hypothèse de préférence
commune unique (conception unitaire) qui considère la famille comme
un décideur unique, avec une contrainte de budget commun unique;
− le modèle alternatif, plus récent qui accepte l’hypothèse de multiplicité
des décideurs et de préférences distinctes parmi les membres du
ménage.
Ce dernier modèle n’est pas conforme aux réalités de notre pays où le
ménage est en général dirigé par un chef de ménage qui est le seul à décider de
tout ce qui doit être fait. BIAOU (1995) en étudiant le système d’exploitation en
milieu rural africain, définissait le ménage comme l’ensemble des gens vivant
dans la même concession, dans la même case ou dans des cases différentes, sous
l’autorité directe d’un homme (ou d’une femme) appelé chef du ménage (CM).
20
Il ajoute que malgré la multiplicité des centres de décision (CM, épouse du CM,
enfant ayant son propre champ), la séparation des unités d’entreprise au sein du
système d’exploitation n’est pas nette à cause des multiples imbrications qui
s’observent au niveau des processus et au niveau des dépenses pour les besoins
des membres du ménage. Ainsi, nous présentons dans ce document le modèle
traditionnel (modèle unitaire) de la famille.
Le fondement théorique de la conception unitaire du ménage se trouve
dans plusieurs types de modèles : celui de la conception fusionnelle de Sen
(1983), celui du consensus de Samuelson (1956) et le modèle altruiste de Becker
(1974; 1981).
L’approche de Sen consiste à ignorer complètement les individus composant la
famille et à considérer la famille comme une unité décisionnelle à part entière.
Le terme " glued-together family " utilisé par Sen illustre l’idée selon laquelle
les membres sont " agglutinés ", " collés " ensemble pour former un tout. Par
ailleurs, Sen suppose qu’il existe une homothétie absolue des fonctions de
préférences dans la mesure où chaque membre de la famille perçoit de la même
façon les utilités (ou désutilités) perçues par chacun.
Néanmoins, cette hypothèse semble trop simplificatrice et peu réaliste
pour traiter le problème de la préférence commune.
Pour Samuelson (1956), l’hypothèse de préférence commune résulte d’un
comportement rationnel d’optimisation défini par l’existence d’un consensus
entre les membres de la famille. Plus précisément, si l’on prend le cas d’une
famille de plusieurs personnes, chacune a une fonction d’utilité individuelle qui
dépend de sa propre consommation de biens ; mais, d’un commun accord, elles
conviennent de maximiser une fonction commune de bien-être sous une
contrainte budgétaire commune regroupant les revenus des membres de la
famille. Autrement dit, la famille n’est pas sous l’emprise d’un pouvoir
dictatorial et se comporte comme si elle maximisait (en tant qu’agent unique)
une fonction commune de bien-être sociale. Dans cette perspective, l’allocation
optimale de la famille résulte de la maximisation sous la contrainte budgétaire
21
familiale d’une fonction commune (familiale) de bien-être sociale W qui, est
elle-même une fonction composée de fonctions d’utilité individuelles Ui :
W = W[U1(x1, y1),…, Un(xn, yn)] , où i = 1,…,n membres de la famille et (xi , yi)
consommation en biens.
Dans le modèle du consensus, la théorie microéconomique du
consommateur s’applique aisément au comportement familial ; néanmoins,
Samuelson ne montre pas comment la famille parvient au consensus sur la
fonction commune de bien-être.
En réponse aux limites du modèle de Samuelson (sur la manière dont le
consensus est réalisé), Becker (1974; 1981) à travers un modèle altruiste, montre
que l’on peut comprendre le fonctionnement de l’unité familiale en postulant
qu’une seule personne, le chef de famille, se comporte de façon altruiste. Le
chef de famille se soucie du bien-être des autres membres de la famille : il est
bienfaiteur, altruiste, bienveillant. Par ailleurs, Becker à travers son " théorème
de l’enfant gâté ", montre que même le comportement des bénéficiaires (les
enfants notamment) égoïstes est affecté par l’altruisme. Le théorème met en
scène des "enfants pourris" purement égoïstes mais rationnels face à un parent
altruiste unique. La présence d'un parent altruiste qui accomplit des transferts en
faveur des membres de la famille suffit pour amener les enfants égoïstes à se
comporter de façon apparemment désintéressée. Du point de vue stratégique,
l'enfant égoïste a intérêt à agir en vue de maximiser le revenu de la famille. Si
l'on prend le cas d'un membre de la famille bénéficiaire de transferts et qui ne
s'intéresse qu'à son propre bien-être, comme il tient compte de l'attitude du
bienfaiteur, il stimule l'altruisme vis-à-vis du bienfaiteur et des autres membres
en vue de maximiser le revenu de la famille, quitte à réduire son propre revenu.
A l'optimum, la répartition des ressources dans la famille est définie telle qu'elle
maximise la fonction d'utilité du parent altruiste sous la contrainte des
ressources de la famille.
D'un point de vue formalisé (Bergstrom, 1989), l'altruisme du parent
donateur s'exprime par sa fonction d'utilité contenant la préoccupation du bien-
22
être des enfants. Plus précisément, si l'on considère un parent altruiste et n
enfants égoïstes qui se préoccupent uniquement de leur consommation, c'est-à-
dire de leur propre bien-être, alors l'utilité du donateur est représentée par la
fonction d'utilité:
U = U(x0,,…,xn) où x0 est la consommation en biens du parent altruiste et xi
représente la consommation en biens du ième enfant, i = 1, …,n
Toutefois, les conclusions du théorème de Becker reposent sur un certain
nombre d'hypothèses restrictives :
− L'altruisme du "chef" est égalitariste à l'égard des enfants.
− Il n'y a pas d'autonomie des ressources individuelles, donc pas
d'autonomie relative des membres de la famille.
− Il existe une structure d'information particulière sur le comportement de
l'autre (anticipations sur le comportement de l'altruiste, des autres
membres).
− Le parent donateur n'interrompt jamais ses transferts (Hirshleifer, 1977).
Les modèles unitaires (conception fusionnelle, modèle du consensus
familial, modèle altruiste) reposant sur l'hypothèse de préférence commune et de
la mise en commun des revenus sont des modèles peu complexes dans la mesure
où d'une part ils permettent d'élaborer aisément des fonctions de demande, et
d'autre part, ils offrent l'avantage d'aborder divers problèmes concrets liés à
l'étude de comportements (offre de travail, consommation, fécondité, etc.) dans
un cadre théorique à la fois simple et cohérent. Toutefois, depuis les années 80,
les modèles de préférence commune ont été soumis à de vives critiques à la fois
théoriques et empiriques. Ce modèle est beaucoup utilisé pour les études
économiques sur les ménages en Afrique.
23
2.2- Interaction entre le système physique et le système socio-économique
Le système physique est l’ensemble des caractéristiques physiques du
terrain (conditions et qualité du sol, végétation, processus et degré d’érosion) et
de la capacité de charge (Van den Briel et al., 1994).
Quant au système socio-économique, elle regroupe les relations sociales,
les utilisations des ressources, l’économie, les institutions, le management
(Kesler, 1997). La population développe son système socio-économique en
fonction des ressources dont elle dispose. Pendant que l’environnement fournit
aux populations des biens et services, ces populations gèrent les ressources dont
elles disposent, agissent pour la conservation ou exagèrent dans l’exploitation
des ressources. Pour gérer ces ressources, une certaine organisation se met en
place et selon BIAOU (1997), le niveau d’organisation sociale d’une société
influe sur le mode d’utilisation des ressources naturelles et par conséquent sur la
vitesse à laquelle celles-ci se dégradent. Il s’établit donc une interaction entre les
systèmes physique et socio-économique du milieu.
Au sein de ces populations, il y a des connaissances importantes par
rapport à l’usage des ressources naturelles, des règles et coutumes pour contrôler
l’utilisation de ces ressources. Ces règles et coutumes sont l’expression locale
des modes d’appropriation des ressources. Elles sont flexibles et évolutives,
variables dans le temps et dans l’espace. Aussi, suivant l’utilisation faite des
ressources, les populations optent-elles pour une technique de gestion donnée.
2.3- Ménages riverains et l’utilisation des ressources forestières Haut lieu de la biodiversité, la forêt contient une ressource potentielle
particulièrement abondante que les hommes ont mise en valeur avec plus ou
moins d’intensité et d’exhaustivité selon leur dépendance et leur proximité à
l’espace forestier. Les productions primaires et secondaires des forêts peuvent
avoir une importance considérable même au niveau commercial. En effet, le
commerce de produits forestiers, bien ancré dans le secteur informel, contribue à
24
générer des ressources monétaires capables de faire vivre bon nombre de
personnes (Andrianjaka, 2001). Selon le même auteur, le revenu moyen généré
annuellement par ménage riverain de la forêt d’Ambohitantely (Madagascar) est
estimé à 876500 Fmg et représente 24% du revenu total moyen par ménage.
Une étude conduite par l'Indian Institute of Forest Management en 1996, donne
une idée du mode de ramassage des PFNL et de leur contribution à l'économie
de trois tribus (Kondhs, Mundas et Saoras) dans l'Orissa. Il a été observé qu'une
famille tribale moyenne tire environ la moitié (50%) de ses revenus annuels des
forêts, 18% de l'agriculture, 18% d'autres sources d'emploi et 13% de l'élevage.
Environ un tiers des produits cueillis dans la forêt sont échangés selon Prasad
(1998).
Ainsi, bon nombre de ménages ruraux en Afrique continuent de tirer une
partie de leur revenu des activités liées aux produits forestiers. Mais le problème
que posent en substance l’appropriation et le processus de décision en matière de
ressources renouvelables est celui de l’équité et de l’égalité (RCFA, 1992).
2.4- Les produits de la forêt dans la sécurité alimentaire
Dans certaines communautés, les produits de la forêt qui répondent à la
plupart des besoins nutritionnels forment la base de l’alimentation. Ce cas fait
toutefois exception, et ne se rencontre guère que dans certains groupes isolés
vivant de chasse et de cueillette qui subsistent encore dans les grandes zones
forestières. Pour la très grande majorité des gens, les produits de la forêt servent
de complément, ils ajoutent de la variété aux régimes alimentaires, rendent plus
appétissant les aliments de base, et apportent des vitamines et des sels minéraux
indispensables. Même si les quantités brutes ne sont plus grandes au regard de
celles des aliments de base, les produits visés sont souvent des ingrédients
essentiels dans les régions qui seraient par ailleurs monotones et
nutritionnellement pauvres. La diversité du régime alimentaire est un élément
extrêmement important dans le bien-être nutritionnel notamment parce qu’elle
25
permet d’absorber d’avantage des nutriments essentiels, et aussi parce qu’elle
aiguise l’appétit portant donc à une alimentation plus abondante (FAO, 1993).
Aussi a montré Becker (1983) que les produits forestiers, feuilles aussi
bien que viande d’animaux sauvages, sont souvent ajoutés aux soupes et sauces
qui accompagnent les aliments de base. Falconer (1989) cité par la FAO (1993)
op cit, a établi la relation entre la foresterie et la sécurité alimentaire au sein du
ménage.
En effet, les liens entre les produits forestiers sont interconnectés. Par
ailleurs la planification et des politiques relatives à l’utilisation des terres, ainsi
que les questions foncières, sont d’importance capitale dans les problèmes de
sécurité alimentaire. Les questions de contrôle et d’aménagement des zones
forestières, autant que les droits des populations ont toutes, une incidence
importante sur la manière dont les ressources que constituent la forêt et les
arbres peuvent être mises à contribution pour résoudre les problèmes de sécurité
alimentaire.
2.5- Le rôle des produits forestiers en période de crise
Tout particulièrement en Afrique, les forêts et les zones boisées jouent
traditionnellement un rôle décisif en période de crise ; comme en temps de
sècheresse, de famine et guerre, elles permettent de s’alimenter quand les
récoltes ont été mauvaises et donnent des produits que l’on peut commercialiser
pour se procurer de l’argent. En général, les aliments que l’on consomme en cas
de famine sont différents de ceux dont on se nourrit en temps normal.
Le rôle des produits forestiers dans les situations d’urgence pourrait
évoluer avec les progrès de commercialisation et le développement des
programmes de secours alimentaires. Néanmoins, pour les plus pauvres, les
vivres que donne la forêt restent des éléments essentiels de leur régime
alimentaire quand les temps sont difficiles. Leur part dans la ration alimentaire
est certes quantitativement modeste, mais le fait que ces produits permettent de
se nourrir à une période difficile leur donne une importance capitale.
26
2.6- Revenu en période de crise
Le rôle le plus connu des activités de cueillette forestière est de servir de
ressource temporaire en période de crise. La FAO (1996), op cit a observé dans
un village philippin qu’en 1983, année de sècheresse, 13% de villageois de plus
qu’en temps normal ont cueilli de rotin pour compléter leur revenu entamé par la
sècheresse. En outre, les villageois les plus prospères cueillent aussi du rotin
quand ils ont des besoins particuliers d’argent, que ce soit pour payer des soins
médicaux, des funérailles, ou des dépenses de mariage. Ainsi au Botswana, le
commerce du bois de feu procure de l’emploi aux Botswanais ruraux, dans les
périodes où les autres activités possibles sont rares. La FAO (1996) a constaté
que 60% des marchands interrogés en étaient venus à vendre du bois de feu
faute d’autres solutions.
2.7- Caractère saisonnier du revenu
L’aspect saisonnier des activités génératrices de revenu basées sur la forêt
tient à divers facteurs. Certaines activités sont saisonnières parce que le produit
à cueillir ne se trouve qu’à certaines périodes de l’année (champignon par
exemple). D’autres activités subissent la contrainte du caractère saisonnier des
autres travaux, des tâches agricoles notamment, ou des besoins d’argent (pour
payer les droits de scolarité ou de santé etc.). Ce qui signifie que les entreprises
correspondantes sont aussi saisonnières. En outre, la plupart des marchés pour
les produits d’origine forestière sont liés aux fluctuations de prix et de revenus
agricoles. La nature saisonnière de la demande de produits forestiers signifie que
leur production peut être échelonnée de telle sorte qu’ils contribuent à atténuer
les hauts et les bas des besoins de main d’œuvre et de revenu (FAO, 1996).
27
2.8- Rôle des femmes dans les activités génératrices de revenu
basées sur la forêt
Le rôle des femmes dans la satisfaction des besoins alimentaires de base
de leur ménage varie d’une société à l’autre. En général, la FAO (1993) op cit, a
souligné que les hommes ont davantage accès à l’économie monétaire, et
souvent leur activité première est génératrice de rentrées en espèce. Alors que
celles des femmes sont plutôt concentrées sur les besoins de subsistance du
ménage, plus particulièrement la production vivrière et les soins aux enfants. Il
est fréquent que les femmes contribuent elles aussi de façon significative au
revenu en espèce du ménage, et qu’elles prennent part aux activités génératrices
de revenu basées sur la forêt. On peut toutefois identifier dans les activités
rémunératrices féminines certaines restrictions et certains schémas de caractère
général.
La transformation de nombreux produits forestiers peut se faire à la
maison ou à proximité ce qui permet aux femmes de combiner ce travail avec
d’autres, comme la surveillance des enfants. De même, les femmes et surtout les
plus pauvres, exercent les activités de cueillette pour les besoins propres du
ménage et pour la vente. C’est ainsi que la FAO (1993), a montré qu’en
Zambie, les entreprises de transformations des produits forestiers concernent
plus particulièrement les femmes.
2.9- De la production à la commercialisation des produits
forestiers.
Lorsque l’équilibre entre production et consommation se fait au niveau
des unités élémentaires, on est bien en présence d’un système d’agriculture de
subsistance (Badouin, 1975).
Les ressources naturelles dont dispose la collectivité peuvent permettre la
production de denrées marchandes, assurant ainsi un revenu en espèce qui
contribuera à une plus grande sécurité alimentaire et à un niveau de vie plus
élevé. Plusieurs produits non ligneux présentent une grande importance
28
économique et peuvent assurer une partie relativement importante du revenu de
l’agriculteur. Ainsi certains produits sont directement utilisables tels que les
bois ; les pailles ou le miel, tandis que d’autres subissent des transformations
avant la consommation.
� La transformation
En général, l’exploitation des produits se fait avec l’agriculture. Ainsi
dans les PED, les femmes constituent la main d’œuvre qui s’occupe de la
transformation des produits forestiers et agricoles en produit semi-finis ou
parfois en produits finis dont une partie est consacrée à l’autoconsommation et
l’autre à la vente sur le marché afin d’assurer un revenu monétaire aux
populations rurales. En effet, les problèmes de stockage de certains produits
forestiers ou agricoles au Bénin ont été parfaitement posés par l’étude relative à
la production, aux stockages et à la conservation des semences.
Dans le milieu rural, le producteur constitue lui-même son stockage, qu’il
consomme en fonction des besoins de son ménage. Les instruments de stockage
sont en général : les greniers, les paniers ou les sacs etc. toutefois le stockage
impose des coûts financiers importants qui sont susceptibles de diminuer le prix
des produits voire le niveau du revenu. On estime que les pertes liées au
stockage des produits (40% selon l’ONASA en 1999) peuvent influencer
négativement l’offre donc le niveau du revenu des producteurs. Pour tenter de
donner solution à ces problèmes, des Projets d’Intervention Locale pour la
Sécurité Alimentaire (PILSA) travaillent au côté des femmes paysannes pour
renforcer leur capacité dans la gestion des stocks des produits.
29
� Marché et commercialisation
L’objectif de la commercialisation est de valoriser la production d’un bien
ou service indépendamment du fait que cette production a eu à l’origine comme
objectif de produire pour la vente ou pour l’autoconsommation dans le ménage.
En effet, les marchés où s’écoulent la plupart des produits des petites
industries forestières sont situés en zone rurale et en présentent les
caractéristiques particulières. Ils sont alimentés particulièrement en produit à
faible coût dont la demande varie d’une saison à l’autre en fonction des
fluctuations des revenus et des activités. Des marchés individuels tendent à être
étroits et localisés (à cause des routes médiocres et des coûts de transport élevés)
et sont constitués essentiellement par quelques rares articles (FAO, 1988).
Aussi, les marchés de vivriers ne sont pas parfaitement intégrés. En effet, la
circulation de l’information entre les différents marchés permettant le transfert
des variations des prix n’est pas parfaitement réalisée.
� Formation du revenu et son importance économique
Le revenu monétaire, résultant de la commercialisation est un revenu de
l’exploitation. Il rémunère à la fois le travail de famille, le capital qui est utilisé
et la propriété de sol. La part des divers éléments est variable. Par ailleurs,
l’influence des surfaces cultivées, de la politique gouvernementale, des prix, de
l’importance de la récolte fait varier le revenu d’un agent à l’autre, mais aussi
d’une région à l’autre. Ainsi l’inégalité et l’instabilité sont deux caractères
importants dans la constitution du revenu monétaire des ménages agricoles
(Penouil, 1979).
La théorie classique du développement a admis que la croissance
économique à long terme est un processus essentiellement non linéaire,
caractérisé par l’existence d’une multitude de situations d’équilibre, parmi
lesquelles figure le piège du faible niveau de revenu (Leibenstein, 1957), cité par
Sen et al (2001). Le revenu prend sa source dans l’activité humaine et
principalement dans la production.
30
Pour Lutz et al (2000), l’agriculture est différente des autres secteurs dans
plusieurs PED. Elle vise la réalisation de quatre objectifs principaux : la
croissance, l’allègement de la pauvreté, la sécurité alimentaire et la gestion
durable des RN.
Penouil (1979) op cit, montre que les revenus distribués en économie sous
développée sont profondément influencés par la structure dualiste de
l’économie. On retrouve donc, avec quelques nuances les revenus types des pays
développés, mais il faut également faire une place aux revenus de l’économie
rurale traditionnelle. Ainsi, il caractérise les revenus de subsistance et les
revenus de l’agriculture de transition. En économie sous-développée, une
fraction de la production (considérable pour certains produits) n’est pas
commercialisée, mais fait l’objet d’autoconsommation. Il est souvent très
difficile de déterminer le volume de cette autoconsommation de produits et
services. Il est tout aussi difficile de lui attribuer un prix.
Par ailleurs, en théorie économique les déterminants susceptibles d’influer
sur le revenu des agents économiques sont les élasticité prix ou élasticité revenu
de la demande d’un produit. En effet, le revenu total est égal à la quantité
multipliée par le prix. Le caractère élastique de la demande entraîne lorsque le
prix baisse, une hausse du revenu total parce que la quantité de demande
s’accroît proportionnellement plus que la baisse du prix (Gould et Fergusson,
1982). En effet, la croissance du revenu détermine une modification de la
structure de la consommation et le niveau de vie des ménages. Aujourd’hui, le
revenu monétaire est un élément caractéristique de pauvreté.
Ainsi Engel (1957), cité par Gould et Fergusson (1982), a montré qu’à
partir de l’élasticité revenu de la demande d’un bien, on peut classer des biens
en bien de « nécessité » si (ER ‹ 1) ou de luxe si (ER› 1). Toujours Engel a
présenté que l’élasticité-revenu de la demande est un indice de bien-être. Pour
lui, plus une famille ou une nation est pauvre et lus grande est la part de sa
dépense qu’elle consacre à l’achat de nourriture.
31
Après la formation du revenu national ou personnel ; le véritable
problème qui se pose est sa répartition. Le revenu national peut être vu sous
deux angles : répartition fonctionnelle et répartition personnelle. Ainsi l’étude de
la répartition fonctionnelle n’est rien d’autre que l’étude des différentes
catégories de revenu, alors que celle de la répartition personnelle permet de
saisir les inégalités dans la répartition des revenus (Diouf, 1997).
Certains auteurs montrent que les inégalités dans la répartition des
revenus constituent un facteur favorable à la pauvreté. Ainsi pour Albertini
(1967) la pauvreté de la masse ne l’invite guère à épargner, tout revenu
supplémentaire va à la consommation. Cette tendance naturelle est encore
accentuée par ce que les économistes appellent « EFFET DE
DEMONSTRATION ».
− Répartition fonctionnelle : elle s’intéresse au type de revenus tels qu’ils
sont liés aux facteurs de production, autrement dit la rémunération des
facteurs de production : revenu du travail, revenu du capital etc.
− La répartition personnelle : elle s’intéresse au montant du revenu perçu
par chaque individu quelque soit l’origine de ce revenu.
Ainsi un même individu peut bénéficier de revenu de travail et de revenu
de capital en même temps, ce sera le cas d’un salarié qui dispose d’un
portefeuille de valeurs mobilières. Après avoir souligné l’importance du revenu,
nous aborderons la présentation du milieu d’étude et la méthodologie de notre
recherche.
32
CHAPITRE II : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ET
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
SECTION 1 : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
PARAGRAPHE 1 : GENERALITE SUR LA COMMUNE DE SAVE
La commune de Savè est située dans le département des collines. Savè, le
chef lieu de la commune est situé, à environ 255 km de cotonou. Il est traversé
par la RNIE 2 (route Cotonou-Parakou) et la RNE 5 (route Savè-Oké-Owo). Elle
est située au centre Est du Bénin et est frontalière des Etats nigérians d’Ogun ;
d’Oyo et de kwara. C’est une partie du terroir de l’ancien royaume Yoruba de
Savè dont les premiers habitants sont originaires d’Ilé Ifè au Nigeria ; ce qui fait
que l’aire culturelle des autochtones dépasse les limites administratives actuelles
de la commune et s’étend aux communes limitrophes et aux Etats voisins de
Kwara ; Ogun et Oyo du Nigeria.
La population de la commune de savè est estimée, selon le RGPH3 de
Février 2002, à 67 753 habitants soit 12,64% de la population du département
des collines 1% de la population du Bénin. Les femmes font
33 795 habitants soit 49, 87% de la population communales.
On dénombre 11 688 ménages dont la taille moyenne est de 6 membres, 9472
ménages sont dirigés par les hommes. La densité de la population est de 30
habitants en moyenne par km2.
Plusieurs groupes socio culturels ou ethniques cohabitent dans la
commune dont les Shabè autochtones sont majoritaires. Aux côtés de ces
autochtones vivent les Fons, les Idaasha, les Bètamaribè, les Peulhs, les Adja,
etc. Ils pratiquent diverses religions dont les plus importantes sont par ordre : le
Catholicisme, l’Islam, le protestantisme, l’animisme, et les nombreuses
nouvelles religions d’inspiration chrétienne et d’origine anglo-saxonne.
Les populations de la commune de Savè mènent des activités variées ;
elles exercent bien souvent une activité principale associée à des activités
secondaires. L’activité qui occupe la majorité des habitants est l’agriculture qui
33
est une agriculture de subsistance avec des techniques et des outils
rudimentaires.
A cela s’ajoutent les échanges commerciaux grâce à la proximité du
Nigeria. C’est un commerce informel basé sur l’exportation des produits
agricoles et de véhicules d’occasion surtout. L’artisanat occupe une place
importante aussi dans les activités des habitants de la commune. Il comprend
l’artisanat de production des outils agricoles et l’artisanat de services qui
concentre le plus grand nombre d’artisans en milieu urbain. Il est à noter que les
activités de transformations des produits agricoles et forestiers procurent de
l’argent à des femmes qui s’adonnent à plein temps à cette activité. Les femmes
transforment les produits de cueillette tels que les grains de néré en moutarde,
les amandes de karité en beurre et en savon.
En 2001, on dénombrait à Savè six (6) entreprises régulièrement
immatriculées. A coté de tous ces acteurs économiques, on peut citer les unités
industrielles en cessation d’activités. Seule l’ex-Société Sucrière de Savè a
rouvert ses portes en 2003.
PARAGRAPHE2 : CHOIX DE LA ZONE D’ETUDE
Le choix porté sur la commune de Savè se justifie par le faite que :
- Elle est l’une des rares communes du département des collines dont la
population s’intéresse aux produits de la forêt.
- Elle regorge d’énormes potentialités forestières.
- Les produits forestiers sont sous valorisés dans la structure du revenu des
ménages.
Quant aux villages d’étude, les critères de choix sont les suivants :
- l’existence naturelle de PFNL,
- la culture des PFNL,
- l’importance relative de la commercialisation des produits agro-forestiers
par les ménages.
34
SECTION2 METHODOLOGIE
Au cours de cette étude une combinaison de méthodes quantitatives et
qualitative de recherche sera utilisée.
PARAGRAPHE 1 : DONNEES COLLECTES, ECHANTILLONNAGE ET
OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES
1.1- Données collectés
Les données collectées sont des données primaires ou secondaires. Les
données à utiliser dans le cadre de cette étude sont entre autre : les prix, les
unités de mesure, les poids et les quantités de produits qui font objet de
spéculation en 2008.
Les données primaires sont celles qui sont collectées auprès des chefs de
ménages et aussi auprès des personnes ressources par interview ou entretien.
Pour déterminer le poids des unités de vente, des pesées sont réalisées sur les
produits auprès des grossistes, semi-grossistes et détaillants, paysans vendeurs
ou sur les marchés
Les données secondaires proviennent de la recherche documentaire au
niveau des CERPA, des APV, des GV et aussi à travers les documents officiels,
les discutions et les rapports d’activité etc.
1.2- Echantillonnage
La zone retenue pour notre étude est l’arrondissement de Sakin
(Commune de SAVE) comportant deux villages. Le nombre de ménages est de
60. Les caractéristiques démographiques de ces deux villages sont présentées
dans le tableau1 ainsi que le profil des enquêtés des ménages.
35
TABLEAU 1 : Les caractéristiques démographiques des villages
Population Actifs agricoles Villages Nombre de
ménages Masculin Féminin Total Masculin Féminin
Total
Ouoghi 253 1521 1046 2567 552 501 1054
Diho 166 380 332 712 177 176 353
Total 419 1901 1378 3279 729 577 1306
Source : CeCPA Savè
L’enquête à effectuer au niveau des ménages échantillonnés, porte sur 80
chefs ménages dans les deux villages. Nous nous sommes intéressés aux
exploitants agricoles et leurs femmes. En zone rurale la femme du paysan est
également une source importante d’information. Ainsi les ménages interviewés
ont été choisis par échantillonnage aléatoire stratifié, et notre unité
d’échantillonnage est le ménage agricole. Les critères de stratification sont : le
sexe et l’âge. Deux strates ont été construites à partir de 3279 habitants
considérés comme population mère.
TABLEAU 2 : Profil des enquêtés des ménages dans les deux villages
Sexe Masculin Sexe Féminin
Ensemble
Villages
Jeunes Vieux Jeunes Vieux
Ouoghi 7 13 7 13 40
Diho 3 7 3 7 20
Total 10 20 10 20 60
Source : Enquête, (2008)
Ont été pris comme :
- Jeunes, les chefs de ménage ayant un âge inférieur ou égal à 40 ans
- Vieux, les chefs de ménage ayant un âge supérieur à 40 ans
36
1.3- Outils de collecte des données
� Questionnaire
Le questionnaire est l’un des instruments au moyen duquel nous avons
collecté les données auprès de population d’étude. Nous avons eu des entretiens
avec des personnes ressources en vue d’améliorer le travail.
PARAGRAPHE 2 : METHODES DE TRAITEMENT ET D’ANALYSE
DES DONNEES
Après la collecte des données sur le terrain nous avons procédé au
dépouillement puis les données ont été saisies dans le logiciel EXCEL 2000.
L’analyse a été faite à l’aide des logiciels EXCEL 2000 (calcul des revenus
moyens, test T de Student, analyse de variance, etc.) et SPSS version 10.0
(régression linéaire). Le traitement de texte est réalisé avec le logiciel WORD
2000.
Pour chaque objectif spécifique défini, correspondent des instruments
d’analyse.
� Instruments d’analyse liée à la vérification de l’hypothèse n°1
La première hypothèse de la recherche est que les revenus des produits
forestiers contribuent de façon significative à la formation du revenu des
ménages agricoles. Avant de la tester, les revenus (forestier et global) des
ménages ont été estimés. Dans cette recherche, le revenu au niveau du ménage
est obtenu par la somme des revenus procurés au ménage par les activités
menées par tous les membres du ménage. Le modèle de la famille considérée est
celle au sein de laquelle la tradition est encore présente.
Ainsi, le revenu des ménages est obtenu en faisant la somme des revenus
de chaque membre du ménage. Le revenu global est la somme des revenus issus
de toutes les activités exercées au sein du ménage.
Ici, ont été seulement pris en compte les produits commercialisés. Les prix
considérés sont les prix donnés par les paysans.
37
Le revenu forestier est la somme des revenus tirés des activités liées à la
forêt (cueillette, ramassage et exploitation de bois d’œuvre). Le revenu hors
forêt est le revenu obtenu des autres activités que les activités liées à la forêt.
Après avoir calculé les revenus, une régression linéaire a été faite pour
étudier l’influence des caractéristiques du ménage sur le revenu forestier. Dans
cette régression, «Y» la variable expliquée est le revenu ou recette globale. Les
variables explicatives sont le revenu ou recette issu de la forêt en 2008 (Ref) ,
les caractéristiques du ménage (taille du ménage, âge du chef ménage).
Modèle théorique : y = a + bRef + ctm + dage + &
Tableau3 : Signe et résultat du test de significativité (attendus)
Variables Signe attendu Résultat attendu du test
de significativité
C ± S
Ref + S
âge - S
tm + ns
S=significative ns=non significative
Hypothèse 2 : Les femmes contribuent pour une grande part à la formation du
revenu provenant des produits forestiers.
� Instruments d’analyse liée à la vérification de l’hypothèse n°2
La seconde hypothèse de la recherche est la grande partie du revenu issu
de la forêt provient des femmes
Les revenus (forestier et global) des femmes et des hommes ont été
estimés. Dans cette recherche, le revenu au niveau des femmes est obtenu par la
somme des revenus procurés au ménage dirigé par la femme par les activités
menées par tout membre du ménage. Celui des hommes est obtenu par la somme
des revenus issu de la forêt revenant aux ménages dirigés par les hommes. Le
modèle de la famille considéré est donc le modèle unitaire, étant donné que nous
avons à faire avec des ménages.
38
Ici également, ont été seulement pris en compte les produits
commercialisés. Les prix considérés sont les prix donnés par les paysans.
Le revenu forestier est la somme des revenus tirés des activités liées à la
forêt (cueillette, ramassage et coupure de paille).
Après avoir calculé les revenus issus de forêt provenant des femmes et des
hommes, un diagramme circulaire a été réalisé.
Le tableau4 fait une présentation synoptique des outils d’analyse selon les
objectifs et hypothèses.
Tableau 4 : Outil d’analyse par hypothèse
Objectifs Hypothèses Outils d’analyse
O1 H1
Estimation du revenu moyen total par catégorie d’usager
Estimation du revenu moyen forestier
Analyse de régression
O2 H2
Estimation du revenu moyen forestier par sexe
Diagramme circulaire
Analyse du diagramme circulaire
Source : Enquête, (2008)
39
CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS,
VALIDATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS
SECTION 1 : PRESENTATION DES RESULTATS
PARAGRAPHE 1 : LES PRODUITS
1-1 Les produits forestiers
Les ressources naturelles dont dispose la collectivité peuvent permettre la
production des denrées marchandes assurant ainsi un revenu en espèce qui
contribuera à une plus grande sécurité alimentaire et à un niveau de vie plus
élevé. Plusieurs produits forestiers non ligneux présentent une grande
importance économique et peuvent assurer une partie relativement importante
du revenu de l’agriculteur. La liste des produits et des services tirés des arbres
ou des forêts est considérable. Le rôle de l’arbre dans l’alimentation humaine,
bien qu’important demeure mal connu.
Le tableau 5 ci-dessous montre les produits forestiers retenus dans le
cadre de notre étude.
40
Tableau5 Produits forestiers retenus dans le cadre de l’étude
Source : Enquête, (2008)
1.1.1- Les prix des produits forestiers
Les prix des produits forestiers sont fixés soit par l’Etat ou parfois ce sont
des prix qui reflètent le coût d’opportunité de la main d’œuvre. L’offre est
déterminée par les coûts de production tandis que la demande dépend du niveau
du revenu des consommateurs et surtout de l’utilité que procure le produit à ces
derniers. Avec la fluctuation saisonnière de l’offre, on observe des mouvements
saisonniers de prix qui sont l’une des causes de la pratique des prix
déséquilibrés. Les tableaux 6 et 7 montrent les prix moyens annuel des produits
agricoles par Kg et des produits forestiers dans les villages Ouoghi et Diho. Par
Noms scientifiques
Nature de la production
Période de récolte
Partie utilisée Fonction/utilisation
Vitellaria Paradoxa (karité)
Pousse à l’état sauvage dans la forêt. Avec une période de croissance de 10 à 25 ans. Jachère
Mai-Août
Amande, ces fruits tombent naturellement et sont récoltés au sol. Bois
-Beurre de karité -Savon -Consommation des fruits mûrs -Huile -Eclairage -Vente
Parkia biglobosa (Néré)
Pousse à l’état sauvage dans la forêt. Cultivé-jachère.
Mars-Juillet
Les grains, cueillette des fruits. Bois
-Moutarde (cuisine) -Médecine traditionnelle -Vente
Bois (service) Etat sauvage Toutes les périodes de l’année
Feuilles Le bois
-Clôture -Construction -Energie
Imperata cilindrica (paille)
Etat sauvage dans la forêt.
Septembre-décembre
La tige -Clôture -Construction --Vente
Miel Dans la forêt. Jachère
Mars-Mai Le liquide Alimentation -Médicinale - Vente
Anacardium occidentales (Acajou) (Anacardier)
Cultivé dans les champs. Jachère
Février-Avril
Amande fruit
Alimentation -Vente
Borassus aethiopum (Rônier)
Pousse à l’état sauvage dans la forêt. Cultivé-Jachère
Octobre-Mars
Axe hypocotyle feuille
-Alimentation -Médicinale -Vente
41
ailleurs, les prix utilisés dans le calcul du revenu ont été collectés auprès des
commerçants sur les marchés des deux villages. Les tableaux suivants montrent
également les prix utilisés dans le calcul du revenu des ménages agricoles dans
les villages retenus.
Tableau 6 : Prix moyens annuels (FCFA) des produits forestiers par Kg ou par
unité de mesure locale dans les villages.
Produits Prix
Amande de Karité
Gain de néré
Acajou Axe hypocotyle du rônier
Minimum Moyen Maximum
40 80 150
200 400 600
150 200 250
85 130 140
Source Enquête, (2008)
1.1.2- Les unités de mesures des produits forestiers
Pour les produits forestiers, on observe que :
- La paille, est vendue par unité. Ainsi la botte est l’unité de mesure
pour la paille.
- le miel, le litre est l’unité de mesure pour le miel.
Pour les produits tels que l’amande de karité, les grains de néré et les
amandes d’acajou, le sac et les bassines sont les unités de mesure.
Le tableau7 suivant montre la conversion en kg d’une unité de mesure
locale des produits forestiers.
Tableau 7 : Conversion en kg d’une unité de mesure locale des produits
forestiers
Produits Unité de mesure
Amande de karité Grain de néré Amande d’acajou
Bassine Sac Mesure locale Tubercule (Rônier)
25 kg 100 - -
25 kg 100 2,5 110
25 kg 100 2,5 -
Source : Enquête 2008
1-2 : Les produits agricoles
Dans les systèmes d’agriculture sédentaire, la contribution directe la plus
fréquente des produits forestiers à la production vivrière provient des arbres qui
42
fournissent des denrées comestibles sur les terres en jachère. Il convient de noter
que dans une zone de polyculture, la limite entre la forêt et les terres agricoles
n’est pas clairement définie. Les produits agricoles constituent les principales
sources de revenu des ménages agricoles. Pour cerner leur contribution dans la
formation du revenu, nous avons retenu quelques produits agricoles cultivés tels
que le soja, le maïs, l’igname, l’arachide et le piment.
1.2.1- Les prix des produits agricoles
Les prix pour les produits tels que le maïs, le sorgho, l’igname, le niébé,
l’arachide et autres varient en fonction de la loi de l’offre et de la demande et
selon les périodes de l’année. Par contre le prix d’Acajou est fixé par L’Etat au
début de chaque campagne agricole.
Tableau 8 : Prix moyens annuels (FCFA) des produits agricoles par Kg
ou par unité de mesure locale dans les deux villages
Produits Prix
Igname Mais Soja Arachide Piment
Minimum Moyen Maximum
150 180 200
75 125 200
100 125 150
100 200 350
380 480 800
Source : Enquête 2008
1.2.2 - Les unités de mesure
Ce sont celles utilisées sur les marchés de Savè, Ouoghi, Kaboua. Elles
varient beaucoup dans le temps par type de produit. Leur estimation en
kilogrammes (kg) est faite sur la base de cinq (5) observations. Leurs moyennes
par produit sont données dans les tableaux.
Tableau9: Conversion en kg d’une unité de mesure locale
Produits
Unité de mesure
Maïs Soja Arachide
avec coque
Igname Piment
Bassine
Sac
Unité de mesure locale
25
100
2,5
25
100
2,5
15
60
1,5
-
100
-
12,5
50
1,25
Source Enquête 2008
43
PARAGRAPHE 2 : RECENSEMENT DES PRODUITS ET MARCHES
DE COMMERCIALISATION
A partir des données de nos investigations durant près de deux mois de
terrain, nous avons identifié les PFNL commercialisés par les populations ainsi
que les principaux produits agricoles.
Ainsi 6 PFNL commercialisés : amande de karité, axe hypocotyle du
rônier, grain de néré, paille, miel, et noix d’acajou et 5 principaux produits
agricoles : igname, maïs, soja, piment, et arachide ont été identifiés.
1- marchés de commercialisation des différents produits
Parmi les différents produits recensés, certains sont non seulement échangés
dans les marchés locaux mais aussi dans les marchés hors de la zone d’étude tel
le marché Dantokpa ou même exportés. Par contre d’autres tel que la paille font
objet d’une utilisation locale. Les deux schémas suivant retracent les parcours de
ces produits.
• marchés de commercialisation de la noix d’acajou, de l’amande de
karité, de l’axe hypocotyle du rônier, du maïs, de l’igname et du piment.
Producteur Marché de Ouoghi et/ou de Diho Marché de Cotonou ou PAC
• marchés de commercialisation du grain de néré et du soja
Producteur Marché de Ouoghi et/ou de Diho
44
SECTION2 : ANALYSE DES RESULTATS, VALIDATION DES
HYPOTHESES ET SUGGESTIONS
PARAGRAPHE 1 : ANALYSE DES RESULTATS
1-1 Analyse des aspects socio-économiques
Dans cette rubrique nous avons choisi 6 PFNL : les grains de néré, les
fruits de karité, axe hypocotyle du rônier, paille, miel et noix d’acajou
commercialisés dans la zone d’étude.
Le tableau10 récapitule les quantités collectées, vendues, consommées et le
nombre de ménages ayant participé à la collecte.
Tableau10 : Récapitulatif des quantités de produits collectées, vendues, consommées et le
nombre de ménages ayant participé à la collecte.
PFNL Nombre de
ménage et
%
Quantité
collectée en unité
locale
Quantité
collectée en Kg
Quantité
vendue en
Kg
Quantité
consommée
en Kg
Amande de karité 39 390 bassines 6250 6170 80
Axe hypocotyle
du rônier
48 213 sacs 29.820 29.820 0
Grain de néré 8 13 bassines 260 258 2
Paille 1 85 bottes 166,6 166,6 0
Miel 3 67L 100,5 21 79,5
Noix d’acajou 46 425 sacs 34.000 0 34.000
Source : Enquête 2008
Tableau 11 : Récapitulatif des revenus (en FCFA) issus des PFNL
Revenu karité
Revenu axe hypocotyle du rônier
Revenu néré
Paille Miel Noix d’acajou
Moyenne 8333,33 164610 1733,33 833 2010 113333,33
Erreur
type
11201,842 57713,899 6093,347 6398,394 9012,541 22300
Minimum 0 0 0 0 0 0
Maximum 64000 364000 32000 49980 48600 512000
Source : Enquête 2008
45
Le tableau 10 récapitule les quantités collectées, vendues et consommées
des différents PFNL les plus commercialisées dans la zone d’étude.
De plus ce tableau renseigne sur le nombre de ménage qui exploite ces
PFNL. En égard à ces résultats, le noix d’acajou constitue le PFNL le plus
produit à Ouoghi et Diho , suivi de l’axe hypocotyle du rônier, de l’amande de
karité, du grain de néré, de la paille et enfin du miel. Il faut aussi signaler que, le
tubercule de rônier, l’acajou et l’amande de karité intéressent plus les
populations.
Concernant l’axe hypocotyle du rônier, sur les 60 ménages enquêtés, 80%
(48 ménages) collectent les fruits du rônier pour une quantité totale de 29820 kg
soit 213 sacs pour la saison 2008. Quant au revenu tiré de ce PFNL, la moyenne
est de 164610 cfa par ménages par an (cf tableau 10) photo.
Photo1: Axes hypocotyle du rônier cuits Photo2: Axes hypocotyle du rônier cru Cliché CHALLA Cliché CHALLA
L’acajou est le deuxième produit qui intéresse plus les populations après
l’axe hypocotyle du rônier. Sur les 60 ménages enquêtés, 76,66% (46 ménages)
collectent le noix d’acajou pour une quantité totale de 425 sacs soit 34.000 kg
pour la saison 2008. Quant au revenu tiré de PFNL, la moyenne est de
113333,333Fcfa par ménage par an (cf tableau 10)
Photo3 : Noix d’acajou
Cliché CHALLA
46
S’agissant de l’amande de karité, sur les 60 ménages enquêtés, 65% (39
ménages) s’intéressent au fruit du karité pour une production de 390 bassines
soit 6250 kg pour la saison 2008. Quant au revenu tiré de cet arbre, la moyenne
est de 8333,333 Fcfa par ménage et par an. (cf tableau 10)
Photo4 : Amande de karité Cliché CHALLA
Abordant le néré, sur les 60 ménages enquêtés, 13,333% (8 ménages)
collectent le fruit du néré pour une production totale de 13 bassines soit 260 kg
pour la saison 2008. S’agissant du revenu tiré de cet arbre, la moyenne est de
1733,333 FCFA par ménage et par an. (cf tableau 10)
Photo5 : Fruit du néré Cliché CHALLA
Quant à la paille, sur les 60 ménages enquêtés, 1,66% soit (un seul)
s’intéresse à ce PF pour une production de 85 bottes soit 166,6 kg . S’agissant
du revenu tiré de la paille, la moyenne est de 833 Fcfa par ménage par an (cf
tableau 10)
47
S’agissant du miel, sur les 60 ménages enquêtés, 5% (3 ménages)
produisent du miel pour une production totale de 67 litres soit 100,5 kg. Quant
au revenu tiré du miel, la moyenne est de 2010f cfa par ménage par an (cf
tableau10)
Prenant en compte l’autoconsommation, le revenu est en moyenne de
540fcfa. Ce qui traduit le caractère commercial des activités de collecte des
PFNL.
Par ailleurs, le revenu global annuel du ménage regroupe les recettes issues des
différentes activités économiques exercées par tous les membres du ménage.
Ainsi, le revenu global annuel moyen par ménage est de 301 428 Fcfa
considérant tout l’échantillon. Tandis que le revenu annuel moyen par ménage
issu de la vente des PFNL est de 190853 Fcfa. On constate que le revenu annuel
moyen par ménage issu de la vente des PFNL représente 63, 31% du revenu
annuel moyen global par ménage ce qui traduit l’importance du revenu issu des
PFNL dans les revenus familiaux.
1.2-Analyse des résultats de l’estimation et du diagramme circulaire
1.2.1- Analyse des résultats de l’estimation du revenu global des ménages
Après la collecte des informations sur les revenus issus de la forêt, revenu
global, l’âge et la taille des ménages, une estimation a été faite. Les résultats
sont consignés dans le tableau ci-dessous
Tableau 12 : Estimation du revenu global des ménages Dependent Variable : Y Method: Least Squares Date : 11/17/09 Time : 11 :31 Sample: 1 60 Included observations : 60
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C 21603.37 98289.38 0.219794 0.8268
REF 0.858246 0.123786 6.933306 0.0000
48
AGE -432.5589 2371.207 -0.182421 0.8559 TM 43339.83 15652.33 2.768906 0.0076
R-squared 0.554776 Mean dependent var 306100.0 Adjusted R-squared 0.530925 S.D. dependent var 229524.8 S.E. of regression 157199.4 Akaike info criterion 26.83276 Sum squared resid 1.38E+12 Schwarz criterion 26.97238 Log likelihood -800.9828 F-statistic 23.25978 Durbin-Watson stat 1.955301 Prob(F-statistic) 0.000000
La régression du revenu global, sur la recette issu des PFNL, la taille du
ménage, l’âge du chef de ménage par la méthode des Moindres Carrés
Ordinaires (MCO ou OLS) donne le modèle suivant :
y= 21603,37+0,8582ref -432,5589âge+43339,83tm
• Qualité du modèle
En analysant ce tableau, le modèle est globalement significatif à 1% (prob >F ).
Par ailleurs, 55,5% des variations du revenu global sont expliquées par les
variations de la recette issue de la forêt, de la taille du ménage et l’âge du chef
de ménage.
• Variables non déterminantes ménage
Au seuil de 5%, les résultats de la régression (voir tableau 12), ressortent que la
variable âge du ménage n’est pas déterminante dans la formation du revenu des
ménages. La variable âge du ménage à un coefficient négatif ce qui traduit que
l’âge influence négativement le revenu des ménages. Ceci se justifie d’une part
par le fait que les personnes âgées n’ont pas la capacité physique exigée par les
travaux de collecte de PFNL et d’autre part par le fait que la population est très
jeune et la superficie de terre emblavée pour les cultures augmente avec
l’évolution de l’âge, faisant ainsi accroître le nombre de pieds de produits
forestiers dans les champs.
Il faut signaler que dans la zone d’étude les terres appartiennent à des
collectivités mais la jouissance des produits forestiers n’est pas réservée
exclusivement aux propriétaires terriens. Ceci laisse penser que les produits
49
forestiers sont des biens collectifs. Alors qu’ils deviennent la propriété d’une
personne dès que la terre abritant ces produits forestiers est cultivée car on n’ose
pas pénétrer le champ d’autrui pour collecter les produits forestiers.
• Variables déterminantes
Des résultats de la régression (voir tableau 12), il ressort que deux variables sont
plus déterminantes dans la formation du revenu des ménages. Ces variables sont
la recette issue de la forêt et la taille du ménage.
La recette issue de la forêt est celle qui provient de la collecte du fruit du
karaté, du fruit du néré, du fruit de rônier, de noix d’acajou, de la paille et du
miel. Son coefficient est positif et significatif au seuil de 5%. Ceci prouve que
les recettes issues de la forêt influence positivement le revenu des ménages. En
d’autres termes, plus un ménage participe aux activités de collecte des PFNL
plus élevé est son revenu global. En effet, une augmentation du revenu issu de la
forêt de 1f CFA, toute chose étant égale par ailleurs entraînerait une
augmentation du revenu global de 0,555f CFA. Autrement dit, les PF
contribuent à 55,5% à la formation du revenu des ménages agricoles. Ce qui
traduit l’importance des PFNL pour les populations.
Le coefficient de la taille du ménage est positif et significatif au seuil de
5% ce qui traduit que plus on dispose de main d’œuvre familiale, plus le revenu
du ménage est important. Ceci peut expliquer quelque part le taux de natalité
relativement élevé enregistré dans ces villages car comme le montre le
tableau11, une augmentation de la taille du ménage de 1 entraînerait une
augmentation du revenu global de 43339.83f CFA.
1.2.2-Analyse des moyennes et du diagramme circulaire
Le diagramme circulaire retraçant les parts des revenus des femmes et des
hommes dans le revenu global issu des PFNL se pressente comme suit.
51
PARAGRAPHE2: VALIDATION DES HYPOTHESES ET
SUGGESTIONS
2.1- Validation des hypothèses
- Première hypothèse
Cette hypothèse suppose que « les produits forestiers contribuent de façon
significative à la formation du revenu monétaire des ménages agricole ». A
l’issu de l’analyse et des calculs, la contribution des revenus forestiers à la
formation du revenu familial est d’environ 63,32%. La contribution des produits
forestiers à la formation du revenu monétaire n’est pas marginale. Donc
l’hypothèse 1 est acceptée.
- Deuxième hypothèse
Elle suppose que « la grande partie du revenu issu de la forêt provient des
femmes ». Les résultats de l’enquête révèlent que la contribution des femmes à
la formation du revenu provenant essentiellement des produits forestiers tourne
autour de 57,13% ce qui permet d’accepter l’hypothèse 2.
2.2 - SUGGESTIONS
Pour une meilleure contribution des produits forestiers à la formation du
revenu des ménages agricoles, quelques actions sont nécessaires :
� Suggestions à l’endroit du gouvernement
- Aider les agriculteurs à diversifier leurs de sources de revenus, ceci
permettra aux agriculteurs de se prémunir contre les risques divers
- Encourager les agriculteurs à l’adoption des techniques agro forestières
afin qu’ils entretiennent le couvert végétal qui est sans cesse détruit
- Sensibiliser et initier les journées d’informations sur les actions que
posent les hommes dans la dégradation des RN. On peut envisager
52
diverses mesures qui pourraient aider à commercialiser les produits
forestiers de sorte que les revenus ruraux en soient améliorés
- Renforcer le pouvoir de négociation des producteurs en constituant des
coopératives de commercialisation ou des associations de producteurs.
Cela permettra de mieux défendre leurs intérêts
- Fournir aux agriculteurs, une meilleure information sur les marchés pour
qu’ils en perçoivent mieux les débouchés et les imites, les mettre en
garde contre d’éventuelles fluctuations des prix et les aider à diversifier
leur production de manière à étaler les risques
- Soutenir la commercialisation des produits dérivés des arbres en
fournissant des moyens de transport et d’entreposage, en mettant en
relation vendeurs et acheteurs sur les marchés et dans les foires et en
donnant des conseils en matière de publicité et de stratégies
commerciales
- Aider les femmes à commercialiser les produits forestiers en leur assurant
un accès direct aux points de vente et la possibilité de percevoir
personnellement le produit de leurs ventes
- Monter les campagnes promotionnelles pour encourager les
consommateurs à acheter des produits dérivés des arbres d’origine
locale plutôt que des produits de remplacement importés
- Réviser les mesures de contrôle des prix qui plafonnent les prix des
produits forestiers ou agricoles et découragent une production durable.
Par ailleurs, tenter d’infléchir les forces du marché est toujours délicat.
Les effets annexes des interventions sont toujours difficiles à prévoir, et il n’est
pas rare de parvenir à l’effet exactement inverse de celui qu’on recherchait.
Chercher à aider les producteurs ruraux en fixant des prix minima, par exemple,
peut provoquer une baisse de la demande et un glissement du marché au profit
des produits de remplacement, ce qui annule tout gain éventuel. II faut aussi
faire un usage prudent des subventions : outre qu’elles sont coûteuses et
53
difficiles à administrer, elles risquent d’engendrer une dépendance malsaine,
chez ceux qui en bénéficient, et sont très difficiles à supprimer une fois qu’elles
ont été introduites.
Pour être efficace, les interventions des pouvoirs publics dans les systèmes
commerciaux doivent être soigneusement identifiées et convenablement ciblées.
Lorsqu’il est justifié d’accorder des subventions ou autres formes de soutien
direct, il est souvent préférable que ces mesures soient clairement identifiées dès
le départ et limitées dans le temps, et soient progressivement supprimées une
fois l’effet souhaité obtenu.
De façon analogue, plutôt que de laisser à des organismes publics le soin
de fournir les informations sur les marchés et autres services, il est souvent
beaucoup plus efficace de confier cette responsabilité aux groupes de
producteurs eux-mêmes, qui une fois en place, seront probablement mieux à
même d’assurer des services et un soutien continu.
En somme, les RN en général et les produits forestiers en particulier
constituent des richesses naturelles qu’il faille gérer avec efficacité et efficience
afin que les générations à venir puissent en bénéficier autant que celles
d’aujourd’hui.
� Suggestions en terme de politiques forestières
- Intégrer la gestion des produits forestiers non ligneux dans les
programmes nationaux de lutte contre la faim et l’agriculture durable.
- Les analyses par sexe indiquent que les initiations des plans
d’aménagement forestier perdent des informations précieuses s’ils ne
travaillent qu’avec les hommes. La plupart des projets forestiers au
Bénin ou ailleurs dans le monde intègrent presque exclusivement les
hommes dans les activités. C’est peut-être pour cette raison que bon
nombre échouent.
- Les initiateurs des projets devraient prendre en compte le rôle des femmes
lorsqu’ils élaborent des plans parce qu’elles sont de grandes utilisatrices
54
de produits forestiers et parce que la manière dont elles les utilisent
diffère de celle des hommes.
- La vie communautaire en milieu rural se caractérise par la diversité
fondamentale des systèmes naturel et social ainsi que des préférences
individuelles. Le respect de cette diversité permettra d’optimiser la
productivité et de garantir la pérennité de l’utilisation des ressources.
Les populations villageoises doivent servir de guide et les agents
forestiers sont invités à les soutenir dans leurs efforts. Les résultats de
cette étude démontrent que les villageois s’intéressent aux forêts et
qu’ils ont des idées et valeurs appropriées à intégrer au processus de
prise de décision quant à l’avenir des forêts au Bénin.
- L’appui des services forestiers aux villageois utilisant les produits
forestiers renforcera l’importance du rôle des PFNL dans la survie des
populations rurales.
- Modifier la législation forestière pour prendre en compte les besoins des
familles et pour les induire à développer, des activités génératrices de
vivres ou de revenus basés sur la forêt.
- La législation foncière doit être révisée et vulgarisée pour un
développement des droits de propriété clairs.
55
CONCLUSION
Si les efforts dans le seul domaine forestier ne peuvent modifier
sensiblement les facteurs sociaux, économiques et politiques qui sont à la source
de bien des inégalités devant les approvisionnements, alimentaires, ils peuvent
néanmoins aider à soutenir et à renforcer les contributions qu’apportent les
forêts en général, les produits forestiers et les arbres des exploitations agricoles
en particulier à la formation du revenu des ménages. Nous nous efforçons de
mettre en lumière certains des liens entre les forêts, les activités forestières et
agricoles et le bien-être des populations à savoir un approvisionnement vivrier
suffisant tout au long de l‘année. Raisonner en termes de sécurité alimentaire
souligne bien le fait que les forêts (et donc les activités forestières) ne sauraient
être isolées de leur environnement rural, elles sont étroitement imbriquées avec
les facteurs physiques et socio-économiques qui déterminent la vie de ceux qui
vivent dans leur périmètre ou à proximité. A une plus vaste échelle, les forêts
influent sur l’environnement mondial dans la mesure ou elles ont un effet sur les
phénomènes climatiques et donc sur la vie de tous.
A la lumière des résultats, nous concluons que les produits forestiers en
général et non ligneux en particulier jouent un rôle économique et social dans
l’amélioration des conditions de vie des populations riveraines. Vu leurs
contributions à la formation du revenu des ménages.
On constate enfin un dilemme celui de concilier les intérêts contradictoires entre
le présent et le futur. Au terme de cette étude quelques enseignements
s’imposent :
- Les produits forestiers jouent un rôle important dans la sécurité
alimentaire des ménages.
- Les produits forestiers assurent l’équilibre financier des budgets des
ménages.
- Les femmes contribuent majoritairement à la formation du revenu
monétaire du ménage.
56
- Les hommes comme les femmes ont accès aux produits forestiers
toutefois leur contribution diffère suivant les types de produits.
Cependant certaines contraintes limitent la portée de nos conclusions.
- Les difficultés liées à la quantification exacte des produits et le calcul du
revenu monétaire du ménage.
- Une petite taille d’échantillon.
Cette contrainte pouvait être limitée par une enquête d’envergure
acceptable dont nous n’avons pas les moyens matériels et financiers. Nous
espérons que notre sens de synthèse a pu prendre le dessus, rendant nos résultats
sinon justes du moins acceptables. Une extension de cette recherche dans le sens
de l’élimination de ces insuffisances serait la bienvenue. Toutefois, à l’état
actuel de nos investigations, nous pouvons faire quelques suggestions dans le
sens de l’amélioration des politiques économiques et forestières.
57
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
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la société paysanne, une étude de quelques villages dans la zone de Boukoumbé, Thèse d’agronomie, FSA – UNB, 118p.
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58
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