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Analyse de l’organisation du marché monétaire dans les six pays de la BEAC
EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page 1
Présenté par : Dirigé par :
Avril 2016
Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion
CESAG BF – CCA
BANQUE, FINANCE, COMPTABILITE,
CONTROLE & AUDIT
Master Professionnel en
Comptabilité et Gestion Financière
(MPCGF)
Mémoire de fin d’études
THEME
Promotion 9
(2014-2016)
ANALYSE DE L’ORGANISATION DU MARCHE
MONETAIRE DANS LES SIX PAYS DE LA BANQUE
DES ETATS DE L’AFRIQUE CENTRALE (BEAC)
EDOU Tangui Ridge Alpha Dr. MOUSSA-SALEY Hadiza Enseignante –chercheuse du CESAG
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Analyse de l’organisation du marché monétaire dans les six pays de la BEAC
EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page i
Dédicace
Je dédie ce mémoire à mon père, ma mère, mes frères, mes sœurs et à tous mes amis qui n’ont
cessé de me soutenir durant mes études tant bien financièrement que moralement.
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EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page ii
Remerciements
Mes remerciements s’adressent à tous ceux qui ont contribué à la rédaction de ce rapport :
Monsieur Lucas ABAGA NCHAMA, Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique
Centrale, pour l’octroi de ce stage d’un mois au sein de l’institution.
Monsieur Moussa YAZI, directeur de la formation du CESAG ;
Docteur Hadiza MOUSSA-SALEY, notre Directeur de mémoire qui a accepté malgré
son emploi du temps chargé , de nous guider pour la rédaction de ce mémoire ;
Monsieur Djimadoum MANDEKOR, Directeur du crédit, des Marchés de Capitaux et
du Contrôle Bancaire, pour le temps qu’il nous a accordé ;
Monsieur Christian OTOLY, Chef de service des opérations de politique monétaire pour
le temps qu’il nous a accordé ;
Monsieur Lucien ONANGA, Agent d’encadrement moyen des opérations de politique
monétaire pour sa disponibilité ;
Monsieur Joseph AMBADA, Agent d’encadrement moyen des opérations de politique
monétaire pour sa disponibilité.
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EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page iii
Liste des sigles et des abréviations
AEF : Afrique Equatoriale Française
B.C.E.A.C : Banque centrale de l'Afrique équatoriale et du Cameroun
BAO : Banque d'Afrique Occidentale
BCEAO : Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest
BDF : Banque de France
BEAC : Banque des Etats de l’Afrique Centrale
BMTN : Bon à moyen terme négociable
BRVM : Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
BSF : Bon des sociétés financières
BT : Billets de trésorerie
BTAN : Bons du Trésor à Taux annuel Normalisé
BTCC : Bon du trésor en compte courant
BVMAC : Bourse des Valeurs Mobilières de l'Afrique Centrale
CCFL : Caisse Centrale de la France Libre
CCFOM : Caisse Centrale de la France d’Outre-Mer
CDN : Certificat de dépôt négociable
CEMAC : Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale
CIU : Code d’Identification Unique
CMF : Commission du Marché Financier
CNC : Conseils Nationaux de Crédit
COBAC : Commission Bancaire de l’Afrique Centrale
COSUMAF : Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Centrale
CPM : Comité de Politique Monétaire
CRCT : Cellules de Règlement et de Conservation des Titres
DCMCCB : Direction du Crédit, des Marchés de Capitaux et du Contrôle Bancaire
EONIA : Euro OverNight Index Average
FCFA : Franc de la Coopération Financière d’Afrique
FCFA : Franc des Communautés Financières d'Afrique
FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces
ODD : Objectifs de développement durable
OMD : Objectifs du Millénaire pour le développement
OPCVM : Organisme de placement collectif en valeurs mobilières
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EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page iv
SWOT : Strengths, Weaknesses, Opportunities et Threats
TCN : Titres de Créance Négociables
TEG : Taux effectif Global
TIAO : Taux d’intérêt des appels d’offres
TIPP : Taux d’intérêt des prises en pension
TISP : Taux d’Intérêt sur les Placements
TP : taux de pénalité
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest-africaine
UMAC : Union Monétaire de l’Afrique Centrale
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EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page v
Liste des figures et tableaux
Figures
Figure 1: Le système de réserve obligatoires et le besoin de monnaie centrale du système
bancaire .................................................................................................................... 18
Figure 2: Les gains et les pertes d’un pays adhérent à une zone monétaire ............................. 34
Figure 3: Modèle d’analyse ...................................................................................................... 36
Figure 4 : Evolution des taux directeurs de la BCEAO, BCE et de la BEAC ......................... 75
Figure 5: Evolution comparative des crédits à l’économie CEMAC et UEMOA ................... 76
Figure 6: Répartition par pays des banques en activité dans la CEMAC ................................ 78
Figure 7: Evolution des banques en activité UEMOA 2013 et 2014 ....................................... 78
Figure 8: Croissance comparée dans l’UEMOA, CEMAC et en Afrique subsaharienne ........ 80
Figure 9: Evolution du taux d’inflation au sein des pays membres de la CEMAC ................. 81
Figure 10 : Taux d’inflation de 2009 à 2014 (UEMOA) ......................................................... 81
Tableaux
Tableau 1: Comparaison des instruments du marché monétaire (Zone Euro et USA) ............ 30
Tableau 2: Récapitulatif des techniques de collecte de données .............................................. 39
Tableau 3 : Dates marquantes de la BEAC .............................................................................. 48
Tableau 4: Tableau des taux applicables à la BEAC ............................................................... 62
Tableau 5 : Coefficients des réserves obligatoires ................................................................... 71
Tableau 6 : Variations des indicateurs de marché et de monnaie en pourcentage au sein de la
CEMAC (en milliards). ............................................................................................................ 76
Tableau 7: Situation des émissions de bons de trésor et des obligations des Etats en 2013 .... 82
Tableau 8 : Comparaison des émissions de bons du trésor pour l’exercice 2013 dans l’UEMOA
.................................................................................................................................................. 83
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Analyse de l’organisation du marché monétaire dans les six pays de la BEAC
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Liste des annexes
Annexe 1: Lexique ................................................................................................................... 94
Annexe 2: Organigramme de la DCMCCB au 1er avril 2015 .................................................. 97
Annexe 3: Guide d’entretien .................................................................................................... 98
Annexe 4 : Organigramme de la BEAC ................................................................................. 100
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Analyse de l’organisation du marché monétaire dans les six pays de la BEAC
EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page vii
Table des matières
Dédicace ...................................................................................................................................... i
Remerciements ........................................................................................................................... ii
Liste des sigles et des abréviations ............................................................................................ iii
Liste des figures et tableaux ....................................................................................................... v
Liste des annexes ....................................................................................................................... vi
Table des matières .................................................................................................................... vii
INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................ 1
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE ................................................ 6
Chapitre 1 : CADRE CONCEPTUEL DU MARCHE MONETAIRE .................................. 8
1.1 Définitions ................................................................................................................ 8
1.1.1 Définition du marché monétaire ....................................................................... 8
1.1.2 Définition de la politique monétaire ................................................................. 9
1.2 Les objectifs du pilotage du marché monétaire ..................................................... 10
1.2.1 La stabilité des prix......................................................................................... 11
1.2.2 La lutte contre le chômage .............................................................................. 12
1.2.3 La croissance économique .............................................................................. 12
1.2.4 La stabilité des marchés financiers ................................................................. 13
1.2.5 La stabilité des taux d’intérêt .......................................................................... 13
1.2.6 La stabilité des marchés de change................................................................. 14
1.3 Les outils du pilotage du marché monétaire .......................................................... 14
1.3.1 Les opérations d'Open Market ........................................................................ 14
1.3.2 Les facilités permanentes ................................................................................ 16
1.3.3 Les réserves obligatoires ................................................................................ 17
Chapitre 2 : L’ORGANISATION DU MARCHE MONETAIRE ....................................... 20
2.1 Composantes du marché monétaire ....................................................................... 20
2.1.1 Le marché interbancaire ................................................................................. 20
2.1.2 Le marché des titres de créances négociables ................................................ 22
2.2 Les intervenants du marché monétaire .................................................................. 23
2.2.1 Les acteurs du marché interbancaire .............................................................. 23
2.2.1.1 La Banque centrale ..................................................................................... 23
2.2.1.2 Les Banques commerciales ......................................................................... 24
2.2.2 Les acteurs du marchés des créances négociables .......................................... 24
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2.2.2.1 Le Trésor Public .......................................................................................... 24
2.2.2.2 Les émetteurs et les investisseurs ............................................................... 25
2.2.2.3 Les établissements de crédit ........................................................................ 25
2.3 Les instruments du marché monétaire ................................................................... 25
2.3.1 Les instruments du marché interbancaire ....................................................... 25
2.3.1.1 Les opérations en blanc ............................................................................... 26
2.3.1.2 La pension livrée et le repo ......................................................................... 26
2.3.2 Les instruments du marché des titres de créances négociables ...................... 27
2.3.2.1 Les bons du trésor ....................................................................................... 27
2.3.2.2 Les certificats de dépôts .............................................................................. 28
2.3.2.3 Le commercial Paper et les billets de trésorerie ......................................... 29
2.4 La théorie des zones monétaires optimales ............................................................ 30
2.4.1 Les bénéfices d’une zone de changes fixes .................................................... 31
2.4.2 Les coûts d’une zone de changes fixes ........................................................... 32
2.4.3 La décision de rejoindre une zone monétaire ................................................. 33
Chapitre 3 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE ........................................................... 35
3.1 Le modèle d’analyse .............................................................................................. 35
3.1.1 Schéma du modèle d’analyse ......................................................................... 36
3.1.2 Commentaire du schéma ................................................................................ 37
3.1.2.1 Prise de connaissance Générale .................................................................. 37
3.1.2.2 Prise de connaissance des objectifs de la politique monétaire .................... 37
3.1.2.3 Analyse comparative entre le marché monétaire de la CEMAC et de
l’UEMOA .................................................................................................................. 37
3.1.2.4 Analyse critique et recommandations ......................................................... 38
3.2 Les techniques de collecte des données ................................................................. 38
3.2.1 L’observation physique .................................................................................. 40
3.2.2 L’analyse documentaire .................................................................................. 40
3.2.3 Entretien.......................................................................................................... 40
3.3 La méthode d’analyse de données ......................................................................... 41
3.3.1 L’analyse SWOT ............................................................................................ 41
3.3.2 La triangulation............................................................................................... 42
DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE L’ETUDE ................................................ 44
Chapitre 4 : PRESENTATION DE LA BEAC .................................................................... 46
4.1 Cadre réglementaire ............................................................................................... 46
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4.2 Les implantations de la BEAC ............................................................................... 47
4.3 Historique ............................................................................................................... 47
4.4 Organisation et fonctionnement de la BEAC ......................................................... 48
4.4.1 Le Comité Ministériel de l'UMAC ................................................................. 48
4.4.2 Le conseil d'administration de la banque ........................................................ 49
4.4.3 Le comité de politique monétaire ................................................................... 49
4.4.4 Les comités monétaires et financiers nationaux ............................................. 50
4.4.5 Le gouvernement de la banque ....................................................................... 50
4.4.6 Le collège des censeurs .................................................................................. 50
4.4.7 Le comité d'audit ............................................................................................ 51
4.5 Structure de la BEAC ............................................................................................. 52
4.6 Description de la DCMCCB .................................................................................. 53
4.6.1 Service de gestion du collatéral des opérations de refinancement ................. 53
4.6.2 Service des opérations de politique monétaire ............................................... 54
4.6.3 Cellules de Règlement et de Conservation des Titres .................................... 54
4.6.4 Service de la centralisation des informations financières ............................... 55
4.6.5 Services de suivi et d’analyse du secteur financier ........................................ 55
Chapitre 5 : L’ORGANISATION DU MARCHE MONETAIRE DE LA CEMAC ........... 57
5.1 Les compartiments du Marché Monétaire de la BEAC ......................................... 58
5.1.1 Le compartiment interbancaire (niveau 1) ...................................................... 58
5.1.1.1 Les participants ........................................................................................... 58
5.1.1.2 Formes des transactions, durée des opérations et taux d’intérêt ................. 58
5.1.1.3 Rôle de la BEAC au niveau du compartiment interbancaire ...................... 59
5.1.2 Les interventions de la BEAC (niveau 2) ....................................................... 60
5.1.2.1 Interventions au titre du guichet A .............................................................. 60
5.1.2.2 Interventions au titre du guichet B .............................................................. 63
5.2 Le fonctionnement du marché des titres de créances négociables en CEMAC ..... 65
5.2.1 Spécificité de la zone CEMAC ....................................................................... 65
5.2.2 Les titres publics à souscription libre en CEMAC ......................................... 66
5.2.2.1 Les bons du trésor Assimilables (BTA) ...................................................... 66
5.2.2.2 Les obligations du trésor assimilables (OTA) ............................................ 66
5.2.3 Le marché des TCN en CEMAC .................................................................... 67
5.2.3.1 Les certificats de dépôt ............................................................................... 67
5.2.3.2 Les billets de trésorerie ............................................................................... 68
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Analyse de l’organisation du marché monétaire dans les six pays de la BEAC
EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page x
5.2.3.3 Les bons à moyen terme négociables .......................................................... 68
5.2.4 Les conditions d’émission des titres publics et des titres de créances
négociables en CEMAC ................................................................................................ 68
5.2.4.1 Les conditions d’émission des titres publics à souscription libre dans la
CEMAC 68
5.2.4.2 Les conditions d’émission des TCN dans la CEMAC ................................ 69
5.3 Le mécanisme des réserves obligatoires en CEMAC ............................................ 69
5.3.1 Les banques soumises et Assiette des réserves obligatoires........................... 69
5.3.1.1 Banques soumises à la constitution des réserves obligatoires .................... 69
5.3.1.2 Assiette des réserves obligatoires ............................................................... 69
5.3.2 Coefficients des réserves obligatoires ............................................................ 70
5.3.3 Fonctionnement des comptes de réserves obligatoires ................................... 71
5.3.4 Les conditions de rémunération des réserves obligatoires ............................. 71
5.3.5 Contrôle des déclarations des Banques .......................................................... 72
5.3.6 Les sanctions................................................................................................... 72
Chapitre 6 : ANALYSE CRITIQUE ET RECOMMANDATIONS .................................... 74
6.1 Analyse critique ..................................................................................................... 74
6.1.1 Evolution des taux directeurs ......................................................................... 74
6.1.2 Marché et monnaie ......................................................................................... 75
6.1.3 Le secteur bancaire ......................................................................................... 77
6.1.4 Évolution du PIB ............................................................................................ 79
6.1.5 Evolution de l’inflation ................................................................................... 80
6.1.6 Le marché des titres publics à souscription libre et le marché des titres de
créances négociables en zone CEMAC ......................................................................... 81
6.1.7 Organisation du marché monétaire de la CEMAC ......................................... 83
6.1.7.1 Organisation du compartiment interbancaire en CEMAC .......................... 83
6.1.7.2 Organisation des interventions de la BEAC ............................................... 84
6.2 Problèmes liés au marché monétaire de la CEMAC .............................................. 84
6.2.1 La dépendance de la BEAC vis-à-vis de la France ........................................ 84
6.2.2 Le faible taux de bancarisation ....................................................................... 84
6.2.3 Les coefficients de réserves obligatoires ........................................................ 85
6.2.4 Problèmes de surliquidité ............................................................................... 85
6.2.5 Problèmes liés à l’organisation du marché monétaire de la CEMAC ............ 85
6.2.5.1 Problèmes liés à l’organisation du compartiment interbancaire ................. 85
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EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page xi
6.2.5.2 Problèmes liés à l’organisation des interventions de la BEAC ................... 86
6.3 Recommandations .................................................................................................. 86
6.3.1 Les recommandations à l'endroit de la BEAC ................................................ 86
6.3.1.1 Retrouver l'autonomie ................................................................................. 86
6.3.1.2 Accentuer l'information et la sensibilisation ............................................... 86
6.3.2 Recommandations à la COBAC ..................................................................... 87
6.3.2.1 Sensibiliser les banques .............................................................................. 87
6.3.2.2 Prononcer des sanctions contre les banques ............................................... 87
6.3.3 Développer le marché des titres publics à souscription libre et le marché des
titres de créances négociables en CEMAC ................................................................... 88
6.3.4 Gérer les problèmes de surliquidité ................................................................ 88
6.3.5 Recommandations sur l’organisation du marché monétaire........................... 89
6.3.5.1 Recommandations sur l’organisation du compartiment interbancaire ........ 89
6.3.5.2 Recommandations liées à l’organisation des interventions de la BEAC .... 89
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 90
ANNEXES ............................................................................................................................... 93
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 101
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INTRODUCTION GENERALE
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Analyse de l’organisation du marché monétaire dans les six pays de la BEAC
EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page 2
Les banques centrales sont aujourd’hui le soubassement de nos économies aussi bien dans les
pays industrialisés avancés que dans les économies émergentes et en développement. Pour
MISHKIN (2013), les banques centrales sont des organes régulateurs de l’activité économique
d’un pays ou d’une sous-région. En effet, elles interviennent dans l’économie pour préserver la
stabilité financière et des prix dont dépend la confiance de la monnaie. De ce fait, les banques
occupent une place très importante dans l’économie monétaire de marché parce qu’elles créent
la monnaie en accordant des crédits. Ce processus est indispensable au dynamisme économique
parce qu’il permet à l’investissement de se libérer de la limite d’une épargne préalable et
engendre l’accumulation du capital. Auparavant, la fonction des banques centrales pouvait
paraître assez simple. Elle se limitait à l’émission de monnaie et à l’octroi des concours par voie
d’escompte aux établissements de crédits. Aujourd’hui les crises ont tout bouleversé. Face à
l’ampleur des chocs économiques et financiers qui se sont enchainés, une politique monétaire
innovante a été mise en œuvre, souvent en rupture avec les pratiques passées (VALLA, 2014).
La Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) à l’instar des autres banques centrales joue
un rôle prépondérant au sein de son économie. Elle pilote la politique monétaire de la sous-
région et se charge de la promotion de l’intégration de ses pays membres par sa monnaie
commune au sein des Etats concernés. Comme le rappelle LEHMANN (2011 : 121), la
politique monétaire est l'action par laquelle la banque centrale agit sur l'offre de monnaie dans
le but de parvenir aux quatre grands équilibres que les différentes théories mettent en avant.
Parmi lesquelles on distingue la croissance, le plein emploi, la stabilité des prix et l’équilibre
extérieur. Aujourd’hui les banques centrales doivent non seulement maîtriser l’inflation, mais
aussi être responsables de la stabilité financière au sens large. Leur rôle particulier dans la
stabilité financière devra être de superviser la liquidité. La supervision passe essentiellement
par la surveillance des risques systémiques qui entraînent le dysfonctionnement de marchés
cruciaux pour le financement des banques et des entreprises. Cette responsabilité devra toujours
faire face et s’adapter aux changements réglementaires de l’environnement dans lequel elle
évolue.
Aujourd’hui la BEAC est plus que jamais utile pour les économies des pays membres de la
CEMAC dans la mesure où la pauvreté, l’inégalité des revenus et le chômage (surtout chez les
jeunes) restent élevées. Aussi, les dépenses publiques ont parfois été mal ciblées et n’ont pas
été utilisées de manière productive. Le climat des affaires est l’un des plus difficiles d’Afrique
et ne favorise pas l’investissement et la croissance. Le défi le plus urgent de la région consiste
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Analyse de l’organisation du marché monétaire dans les six pays de la BEAC
EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page 3
à mettre en œuvre des réformes structurelles en vue de promouvoir une croissance durable et
inclusive. Pour cela, elle se doit d’adopter des politiques macroéconomiques pour préserver la
stabilité financière et assurer l’utilisation efficace des ressources (FMI, 2014).
Notre séjour aux services centraux de la BEAC nous a permis d'étudier en profondeur les
différentes opérations qui s'y déroulent. Ce qui nous a permis de faire le choix du thème que
nous avons développé. En effet, le choix du thème se justifie par les insuffisances observées au
sein de notre marché monétaire, ainsi que les outils parfois inadaptés à notre environnement,
utilisés par la BEAC. La fragilité de notre économie (dépendant essentiellement du secteur
pétrolier) oblige donc la BEAC à prendre des mesures non seulement correctives mais
également préventives afin de se doter des meilleurs outils de pilotage. C’est la raison pour
laquelle les tâches accordées à la BEAC et à ses institutions spécialisées sont sensibles et
essentielles pour nos Etats au vu des précédentes crises observées dans le monde.
Notre passage au service du marché monétaire nous a permis de faire plusieurs constats et de
relever des faiblesses portant sur l’organisation du marché monétaire au sein de nos Etats. Ces
insuffisances observées à partir des articles (CABRILLAC et ROCHER, 2013) et des rapports
d’activité de la BEAC nous a permis d’intitulé notre thème de la manière suivante : « Analyse
de l’organisation du marché monétaire dans les six pays de la BEAC ».
C’est dans l’optique de mieux comprendre le mécanisme de la politique monétaire de la BEAC,
que ce présent mémoire trouve son sens. Dans ce mémoire, il sera question de mieux
appréhender les fondements et le rôle de la BEAC dans la politique monétaire de la zone
CEMAC. Quand on sait que les pays sous-développés, notamment ceux de la CEMAC et de
l’UEMOA, connaissent un retard économique en interrelation avec le sous-développement
financier (HUGON, 2007). A cet effet, il est essentiel de se poser un certain nombre de question
notamment Comment fonctionne le marché monétaire au sein de la zone ? Pour mieux
répondre à cette interrogation, il nous semble opportun de se poser quelques questions
spécifiques :
- Quelle différence fait-on entre marché monétaire et politique monétaire ?
- quels sont les objectifs poursuivis par la banque centrale à travers sa politique
monétaire ?
- quels sont les acteurs du marché monétaire ?
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Analyse de l’organisation du marché monétaire dans les six pays de la BEAC
EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page 4
- quels sont les outils à la disposition de la banque centrale en vue de mener à bien sa
politique monétaire ?
- quelles sont les caractéristiques du marché monétaire de la zone CEMAC ?
- quelles sont les interventions de la BEAC pour réguler l’activité économique ?
- quels sont les taux directeurs appliqués par la BEAC pour le refinancement des
institutions financières ?
- existe-t-il une politique des réserves obligatoires au sein de la CEMAC ?
- les objectifs recherchés par la BEAC à travers sa politique monétaire sont-ils atteints ?
Notre objectif ici sera donc d’effectuer une analyse du fonctionnement du marché monétaire en
se basant sur la stratégie adoptée par la BEAC. Pour cela, nous distinguerons les acteurs
présents sur ce marché ainsi que leurs rôles. Pour se faire, nous nous sommes fixés pour
objectif :
- d’énoncer les objectifs recherchés par les différentes banques centrales à travers le
pilotage du marché monétaire ;
- d’identifier les conditions par lesquelles sont gérées les opérations d’ordre monétaire au
sein de la BEAC ;
- de spécifier les objectifs recherchés par la BEAC ainsi que les outils mis à sa disposition
pour intervenir sur l’économie ;
- d’indiquer les actions menées par la BEAC pour réguler l’activité économique au sein
des Etats ;
- d’évaluer l’impact des interventions de la BEAC sur l’économie de la sous-région.
L'intérêt du sujet découle d'une observation portée à l'endroit du financement de l'économie de
la zone CEMAC. En effet, les agents à besoin de financement ont du mal à trouver des liquidités
nécessaires leur permettant de résorber leurs déséquilibres financiers ou de réaliser leurs projets
d'investissement. Suite au manque d’institutions financières appropriées, on note une
circulation timide des capitaux et surtout l'absence de la culture de l'épargne de la population
en zone CEMAC (HUGON, 2007).
C'est la raison pour laquelle nous nous sommes sentis interpellés par le besoin d'opérer une
analyse du fonctionnement du marché monétaire des pays membres de la CEMAC. Le choix
de ce thème a un double intérêt :
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Analyse de l’organisation du marché monétaire dans les six pays de la BEAC
EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page 5
- pour la BEAC, et les autres banques centrales il permettra d’accentuer davantage les
bonnes pratiques en ce qui concerne les politiques monétaires. Aussi d’avoir des
propositions concrètes qui leur permettront d’améliorer la gestion du marché monétaire
de façon globale ;
- pour notre part ce thème nous permettra de mieux comprendre les mécanismes et le
fonctionnement du marché monétaire et les outils utilisés par la BEAC pour mener à
bien sa politique monétaire. Ce qui emmènera à faire une analyse critique et à formuler
des recommandations en vue d’améliorer la stratégie des banques centrales dans la
gestion de leur politique monétaire de manière générale et de la BEAC en particulier.
Notre analyse se penchera sur le fonctionnement du marché monétaire de la zone CEMAC
piloté par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale établie à Yaoundé au Cameroun.
Pour une meilleure compréhension de ce mémoire, nous commencerons par une présentation
globale des pensées de quelques auteurs ayant apportés leurs contributions sur le Thème. A
partir de ces contributions, nous présenterons notre méthodologie de recherche. Ensuite, il sera
question de faire une présentation globale de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale en
spécifiant ses Etats membres, ses missions, quelques dates clés et la façon dont elle est
structurée. Puis nous ferons une présentation de la Direction du Crédit, des Marchés de
Capitaux et du Contrôle Bancaire, Direction dans laquelle nous avons effectué notre stage pour
ensuite aborder le marché monétaire. Pour finir il sera question pour nous, de faire une analyse
des pratiques de la BEAC que nous comparerons avec celles effectuées au sein de l’UEMOA.
A l’issue de cette analyse comparative, nous ferons des remarques et par la même occasion des
suggestions qui pourront être utiles à la BEAC.
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PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
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L’activité bancaire de par son essence, est une activité à risque, non seulement pour les banques
elles-mêmes mais aussi pour toute l’économie. La maîtrise de ces risques constitue un souci
majeur pour les autorités monétaires de chaque pays. Il convient donc de mettre en place des
stratégies efficaces pour faire face à ces crises. La politique monétaire, principal moyen
d’intervention des autorités constitue un atout primordial pour nos économies car elle permet
aux différentes banques centrales de piloter le marché monétaire des différentes économies.
Pour mieux comprendre l’organisation du marché monétaire au sein de la BEAC, il est
nécessaire de comprendre son fonctionnement au sein d’autres espaces monétaires. Pour cela,
la collecte des idées apportées par les différents auteurs sur ce sujet est une étape importante.
En effet, cette étape est primordiale dans la mesure où elle nous permettra de comprendre les
outils de politique monétaire à la disposition des Etats pour piloter le marché monétaire.
Dans cette première partie, nous présenterons dans le premier chapitre les concepts clés, c’est-
à-dire le concept de « marché monétaire » et celui de « politique monétaire ». En effet, il est
important de mettre un accent particulier sur la notion de politique monétaire car elle constitue
l’outil principal de pilotage du marché monétaire. Ensuite, dans notre deuxième chapitre, il
sera question de faire une présentation du fonctionnement du marché monétaire dans divers
zones monétaires (UEMOA, USA et en France). Pour finir, nous détaillerons notre modèle
d’analyse, c’est-à-dire les méthodes et les techniques utiles pour traiter notre sujet.
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Chapitre 1 : CADRE CONCEPTUEL DU MARCHE MONETAIRE
Le marché monétaire, à l’instar du marché boursier (marché de capitaux à long terme), est un
compartiment du marché de capitaux. Il constitue le marché de capitaux à court terme et assure
quotidiennement la liquidité du système financier. Ce marché confronte les offres et les
demandes de monnaies des différents types d'agents notamment les banques, les entreprises et
les banques centrales. Au début des années 1970, c’est sur ce marché que s’effectue l’essentiel
du refinancement des banques commerciales en France. Mais il était axé sur des relations
bilatérales entre la banque centrale et les banques commerciales. Il faut attendre les réformes
du milieu des années 1980 pour qu’il devienne un véritable marché des capitaux à court terme,
comme c’était le cas en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis. Au niveau européen, les
interventions sur le marché monétaire constituent l’instrument privilégié de la BCE
(MONTOUSSE, 2007). Dans le cadre de ce chapitre, il sera question de donner un cadre
conceptuel à notre travail en définissant de manière précise les concepts de « marché
monétaire » et de « politique monétaire ». Aussi, nous parlerons des objectifs et des outils de
pilotage du marché monétaire.
1.1 Définitions
1.1.1 Définition du marché monétaire
Concernant le marché monétaire, plusieurs définitions peuvent être recueillies, notamment
celles des économistes et des financiers.
Au sens large, nous pouvons retenir que le marché monétaire est un marché informel où les
Institutions financières, Trésors nationaux, Banques Centrales, Banques commerciales,
Gestionnaires des fonds, Assureurs des grandes entreprises, etc. placent leurs avoirs à court
terme (moins d’un an, parfois moins de deux ans) ou se procurent des financements courts
(déficits de trésorerie).
Pour MONTOUSSE et al. (2008 : 91), le marché monétaire est le marché sur lequel s'échangent
les offres et les demandes de capitaux à court et à moyen terme. Le marché monétaire comprend
deux compartiments : le marché interbancaire et le nouveau marché monétaire. Sur le marché
interbancaire n'interviennent que certaines institutions financières qui négocient entre elles des
capitaux à court et moyen terme pour équilibrer leur trésorerie. Les taux des opérations traitées
sur le marché interbancaire servent de référence à de nombreux instruments financiers. Le
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nouveau marché monétaire est, quant à lui, ouvert à tous les intervenants. C'est sur ce
compartiment que sont traités les titres de créances négociables (TCN).
Pour DAGUT (2003 : 105), le marché monétaire est le marché des capitaux à court et à moyen
terme organisé en deux compartiments, avec un marché interbancaire, et un marché de titres de
créances négociables ouvert à tous les agents. Le compartiment interbancaire permet aux
banques de se refinancer, en échangeant des titres contre de la monnaie centrale, entre elles ou
avec la banque centrale. Le marché des titres de créances négociables quant à lui est ouvert aux
entreprises, au trésor public, qui peuvent y lever des capitaux par l’émission de billet de
trésorerie, de bons du trésor négociables.
1.1.2 Définition de la politique monétaire
Selon MUCHERIE (2015), « La politique monétaire englobe l'ensemble des moyens dont
disposent les autorités monétaires pour agir sur l'activité économique par l'intermédiaire de la
masse monétaire et des taux d'intérêt. Elle est antérieure à la création de banques centrales
publiques. Alors que la politique budgétaire est soumise, dans les régimes démocratiques, à une
approbation directe du Parlement via le vote du budget, la politique monétaire est le plus
souvent exercée, de nos jours, par des banquiers centraux indépendants mais tenus de rendre
des comptes ».
L'objectif est, en règle générale, d'assurer la stabilité des prix qui est considérée comme un
préalable au développement de l'activité économique, en essayant si possible d'atteindre des
objectifs de croissance, de plein emploi et d'équilibre du commerce extérieur.
Selon la Banque de France, la définition première de la politique monétaire est « l’ensemble
des moyens mis en œuvre par un État ou une autorité monétaire pour agir sur l’activité
économique par la régulation de sa monnaie ».
La Banque des Etats de l’Afrique Centrale (2012) définit la politique monétaire en ces
termes : « La politique monétaire consiste à mettre à la disposition de l'économie des moyens
de paiement en quantité nécessaire et suffisante pour favoriser la croissance et le plein emploi,
dans la stabilité des prix et tout en veillant à la parité externe de la monnaie. La BEAC, dont la
mission est d'assurer la mise à la disposition de l'économie des moyens de paiement, utilise le
canal du Marché Monétaire pour réguler la liquidité bancaire. Le Marché Monétaire se définit
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comme le lieu immatériel où s'échangent les liquidités entre demandeurs et offreurs de capitaux
à court terme ».
Selon la BCEAO : « conformément à l’article 8 des statuts de la Banque Centrale des Etats de
l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), l’objectif prioritaire de la politique monétaire de la BCEAO est
d’assurer la stabilité des prix. Sans préjudice de cet objectif, la Banque Centrale apporte son
soutien aux politiques économiques de l’UEMOA, en vue d’une croissance saine et durable».
La politique monétaire consiste en des actions des autorités monétaires sur la masse monétaire
en circulation. Les objectifs de la politique monétaire ont un rapport avec le bien être. Ceci
inclut notamment la stabilité des prix, le plein emploi, la croissance économique et la répartition
des revenus. Pour la plupart des pays, la politique monétaire vise principalement la stabilité des
prix. Aujourd’hui l’essentiel des politiques monétaires des pays dont les monnaies se trouvent
sous le régime des taux de change flottants se réalise par maniement du taux d’intérêt auquel
les banques s’approvisionnent en liquidités auprès de leur Banque centrale (LANDAIS, 2008).
Dans le contexte d’une intégration financière internationale, ce sont la transparence et la
crédibilité des Banques centrales, ainsi que la coordination des politiques monétaires menées
avec les politiques budgétaires des Etats, qui contribuent fortement à l’efficacité des politiques
monétaires.
1.2 Les objectifs du pilotage du marché monétaire
Un bon pilotage du marché monétaire est indispensable au bon fonctionnement de l’économie.
Si elle est trop axée sur l’expansion, elle peut générer l’inflation, ce qui peut nuire à la
croissance de l’économie et donc à son efficience. A l’inverse si une politique monétaire est
trop restrictive elle peut conduire l’économie à des récessions au cours desquelles la production
baisse et par conséquent le chômage augmente. Elle peut également être à l’origine d’une
déflation (chute du niveau général des prix) qui peut occasionner de nombreux dégâts dans une
économie car elle créée une instabilité financière et pourrait générer des crises. D’après BATES
(2006), La politique monétaire doit garantir un environnement stable pour la croissance. Il est
possible de le faire à partir des instruments mis à la disposition des autorités monétaires. La
stabilité revient d’une part, à minimiser l’écart entre l’inflation courante et celle ciblée par les
autorités monétaires. D’autre part, elle vise à minimiser l’output gap défini comme l’écart entre
le PIB potentiel et le PIB courant. C’est à travers ces défis que les autorités monétaires
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conduisent leurs politiques monétaires afin d’atteindre divers objectifs pour la bonne santé de
l’économie. Pour MISHKIN (2013 : 665), les objectifs stratégiques de la politique monétaire
des différentes autorités monétaires sont :
- la stabilité des prix (objectif principal) ;
- la lutte contre le chômage ;
- la croissance économique ;
- la stabilité des marchés financiers ;
- la stabilité des taux d’intérêt ;
- la stabilité des marchés de change.
Bien que la stabilité des prix constitue l’objectif principal de la plupart des banques centrales,
les autres objectifs stratégiques cités ci-dessus constituent également des défis primordiaux
pour les autorités monétaires. Il est donc nécessaire de les développer pour en avoir une
meilleure compréhension.
1.2.1 La stabilité des prix
A l’heure actuelle, l’action des banques centrales s’inscrit, le plus dans la recherche de la
stabilité des prix. C’est la raison pour laquelle, le taux de croissance de l’inflation constitue une
donnée de référence pour apprécier l’efficacité de la politique monétaire (LEHMANN,
2011 :225).
Aussi, les autorités de politique économiques sont conscientes des coûts (d’ordre économique
et social) très élevés liés à l’inflation ; raison pour laquelle elles accordent plus d’importance à
la stabilité des prix. Les banques centrales définissent la stabilité des prix comme une inflation
basse et stable, elle est considérée aujourd’hui comme l’objectif prioritaire de la politique
monétaire.
Cet objectif trouve son importance dans le fait qu’une augmentation continue du niveau général
des prix créée une incertitude dans l’économie, préjudiciable à la croissance économique. Par
exemple s’il y a une forte variation du niveau général des prix, l’information transmise par le
prix des biens et des services devient difficile à interpréter par les agents économiques. Ce qui
empiète sur les décisions prises par ménages, les entreprises et les pouvoirs publics. Par
conséquent, le système financier deviendra inefficient.
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En outre, l’inflation peut nuire à la paix sociale : elle peut générer des conflits entre les groupes
sociaux, chacun cherchant à s’assurer que son revenu augmentera avec le niveau général des
prix.
1.2.2 La lutte contre le chômage
Les chômeurs représentent généralement l'ensemble des personnes en âge de travailler, privées
d'emploi et en recherchant un. La lutte contre le chômage constitue un objectif fondamental
pour les autorités monétaires pour 2 raisons :
- un taux de chômage élevé est à l’origine de nombreux problèmes sociaux : les ménages
se retrouvent confrontés à des difficultés financières ; on lui attribue aussi, même si cela
est controversé une hausse du taux de criminalité ;
- quand le taux de chômage est élevé, l’économie a non seulement une main d’œuvre non
employée, mais aussi des ressources (unité de production ou équipements) inutilisées,
d’où une perte de production (un produit intérieur brut plus faible).
Pour BIACABE et al. (2013 : 108), en cas de chômage les Etats interviennent selon deux
modalités possibles. Ils peuvent considérer que le chômage est lié au coût excessif de la
production qui empiète sur la croissance et l’embauche, ou encore qu’il est dû à une insuffisance
de la demande qui s’adresse aux entreprises. Ces modalités requièrent donc des mesures
spécifiques notamment des politiques d’offre et de demande.
1.2.3 La croissance économique
Selon BOURGUIGNON (2008 :157), la croissance est déterminée par l’accumulation de
facteurs de production ou par la croissance exogène de la quantité disponible de ces facteurs.
Selon cette vision de la croissance, une société croît en augmentant les équipements qu’elle
peut mettre à disposition de sa main-d’œuvre pour la rendre plus productive.
Il existe une corrélation entre la recherche d’une forte croissance et l’objectif de plein emploi.
En effet quand les entreprises sont en phase de croissance, pour améliorer leur productivité,
elles sont amenées à augmenter leurs dépenses en capital matériel mais aussi humain. Dans
cette phase de croissance plus les entreprises embaucheront des salariés, plus on se rapprochera
du plein emploi.
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Pour améliorer la croissance économique, les autorités de la politique monétaire doivent mettre
en place des politiques de croissance spécifique visant à encourager l’investissement des
entreprises mais aussi l’épargne pour les ménages. Ces politiques peuvent se faire sur le plan
fiscal à travers des incitations fiscales, à l’investissement et à l’épargne.
1.2.4 La stabilité des marchés financiers
L’expérience nous a montré que les crises financières pouvaient affecter la capacité des marchés
de capitaux à transférer les fonds aux agents à besoin de financement. Ce phénomène peut créer
un fort ralentissement de l’activité économique. Pour les banques centrales des pays
développés, la crise de 2007-2008 a induit un changement de paradigme sans précédent. En
effet, cette crise marquée par un accroissement de la pénurie de liquidités, de la perte de
confiance et un renchérissement du crédit touche tous les pays du monde. Elle s’est répercutée
sur les marchés financiers par une chute généralisée des cours. Pour CLERC ET RAYMOND
(2014 : 196), ce cadre stratégique et conceptuel doit contribuer à la stabilité financière car il
assure l’ancrage des anticipations d’inflation autour de l’objectif d’évolution des prix de la banque
centrale. Les agents économiques peuvent ainsi économiser des ressources qui seraient
autrement dédiées à la couverture du risque d’inflation.
1.2.5 La stabilité des taux d’intérêt
La stabilité des taux d’intérêt est un objectif important car leurs fluctuations peuvent créer une
incertitude dans l’économie et rendre difficile la prise de décision pour le futur. Ces fluctuations
peuvent influencer par exemple les décisions d’achats de logements des ménages. Il devient
donc difficile de savoir le bon moment pour acheter. Ces fluctuations peuvent également
compliquer les décisions des promoteurs immobiliers sur le nombre de constructions à mettre
en route.
Pour MERCIER et RASSI (1987 : 126), la stabilité des taux d’intérêt contribue aussi à renforcer
celle des marchés de capitaux car leur variabilité crée une grande incertitude pour les
institutions financières. En effet, si un marché financier est efficient et si les investisseurs se
fondent sur les évènements passés pour prévoir l’inflation future, les taux d’intérêt nominaux
doivent refléter les prévisions basées sur cette information. Le taux d’intérêt nominal peut alors
être utilisé pour estimer les prévisions d’inflation, à condition que le taux d’intérêt réel soit
constant.
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1.2.6 La stabilité des marchés de change
Le taux de change résulte de l’interaction entre les ménages, les entreprises et les institutions
financières qui vendent et achètent des monnaies sur le marché des changes international. La
valeur du taux de change doit être une préoccupation majeure pour la banque centrale en raison
de ses répercussions sur l’économie. Si une monnaie est très faible, elle rend cette économie
moins compétitive et exposée à la concurrence internationale. La stabilité du taux de change
contribue à une meilleure programmation par les entreprises et les ménages de leurs ventes ou
de leurs achats dans le futur avec le reste du monde. Cette préoccupation de stabilité des
marchés de changes est d’autant plus forte lorsque l’économie est très ouverte sur le reste du
monde.
1.3 Les outils du pilotage du marché monétaire
MISHKIN (2013 : 634) dénombre 3 instruments de pilotage du marché monétaire utilisés par
la banque centrale :
- les opérations d'open market qui consistent à agir sur la masse monétaire en circulation
ainsi que sur les actifs financiers ;
- les facilités permanentes qui correspondent à la politique de crédit (fixation des taux
d'intérêts directeurs) ;
- les réserves obligatoires qui visent également à contrôler la masse monétaire en
circulation en limitant l'expansion du crédit.
1.3.1 Les opérations d'Open Market
Les opérations d’open market sont le principal instrument utilisé par les banques centrales pour
atteindre leur objectif fixé pour le taux de l’argent au jour le jour. Ces opérations ne sont pas
les mêmes partout et sont variables selon l’environnement et les objectifs fixés par les autorités
monétaires et de l’environnement financier dans lequel opère la banque centrale. Elle vise
principalement le refinancement des banques commerciales. Ces opérations jouent un rôle pivot
dans la poursuite des objectifs assignés aux opérations d'open Market et constituent le principal
canal du refinancement du secteur financier (MISHKIN, 2013 : 634).
Les opérations principales de refinancement consistent en des transactions de cession
temporaire (sous forme de mises en pension) destinées à fournir des liquidités de manière
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régulière, avec une fréquence hebdomadaire et une échéance de deux semaines. Ces opérations
sont exécutées par les Banques Centrales par voie d'appels d'offres normaux et selon un
calendrier prédéfini.
Dans l’Euro système par exemple, on distingue deux opérations de politique monétaire : les
opérations de refinancement et les opérations de réglage de fin.
Les opérations de refinancement concernent les prêts accordés contre remise de garanties (sous
forme de prises en pension) afin de protéger l’Euro système contre les risques financiers (les
prêts en blanc). Pour MISHKIN (2013), on distingue pour les opérations de refinancement :
- les opérations principales de refinancement (OPREFI) dont la périodicité est
hebdomadaire et la durée de deux semaines ;
- les opérations de refinancement à plus long terme (OPREFIPLT), dont la périodicité est
mensuelle et qui sont assorties d’une échéance de trois mois afin de permettre aux
banques de couvrir leur besoin de liquidité sur une longue période.
Quant aux « opérations de réglage de fin », elles sont effectuées pour prévenir contre les
prévisions inexactes de la banque centrale. L’Euro système est alors obligé de faire des
opérations ponctuelles d’apport de liquidité, par exemple sous forme d’achat ferme de titre. Les
opérations de réglage fin prennent essentiellement la forme de cession temporaire, mais aussi
comporter des opérations fermes, d'échange de devises et des reprises de liquidités en blanc.
Les instruments et procédures utilisés dans la conduite des opérations de réglage fin sont
adaptés aux types de transactions et aux objectifs spécifiques visés.
Aux États-Unis, c’est la Federal Open Market Committee (FOMC), qui est un organe de la
Réserve fédérale américaine chargé du contrôle de toutes les opérations d'open market. Le
comité établit la politique monétaire en fixant des objectifs à court terme pour ces opérations,
ce qui constitue le principal support des « Federal funds rate », c'est-à-dire les taux d'intérêt au
jour le jour pour les prêts entre banques commerciales. Le FOMC est aussi chargé des
opérations de la Fed en matière de politique monétaire à l'étranger qui a pour mission d'adapter
la stratégie aux fluctuations externes du dollar.
Au sein de l’UEMOA, les opérations d’open market permettent d’assurer le pilotage des taux
de court terme sur le marché monétaire et le système des réserves obligatoires par l’institut
d’émission (FMI, 2014). La BCEAO peut initier les opérations d’Open market ci-après :
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- les opérations principales d’injection de liquidités ;
- les opérations d’injection de liquidités de maturité longue ;
- les opérations ponctuelles de réglage ;
- les opérations de retrait de liquidités ;
- les opérations de cessions temporaires ou définitives de titres sur le marché
interbancaire.
- la BCEAO peut également effectuer des opérations d’open market sur le marché
interbancaire des changes.
Pour la BEAC, les opérations d’open market sont utilisées globalement pour les injections ou
des ponctions de liquidité dans l’économie.
1.3.2 Les facilités permanentes
Les banques centrales disposent d’un deuxième instrument de politique monétaire. Il s’agit des
facilités permanentes. Elles diffèrent des opérations d’open market car ne donne pas lieu à des
opérations de marché. Ces opérations sont réalisées dans le cadre d’une convention entre un
établissement de crédit et la banque centrale. Elles permettent aux autorités monétaires de
fournir ou de retirer des liquidités au jour le jour et d'indiquer l'orientation générale de la
politique monétaire. On peut distinguer deux types de facilités permanentes :
- les facilités de prêt marginal ;
- les facilités de dépôts.
Concernant les facilités de prêt marginal, elles sont utilisées par les établissements de crédit
pour obtenir des banques centrales des liquidités au jour le jour contre des actifs éligibles. Le
taux d'intérêt de la facilité de prêt marginal constitue normalement un plafond pour le taux
d'intérêt du marché au jour le jour. Ce taux sera uniquement utilisé en cas d'urgence car les
banques commerciales y recourent uniquement si le marché interbancaire devient sous-liquide
(ce qui a été le cas lors de la crise des sub-primes).
Quant au taux d'intérêt de la facilité de dépôt, il constitue normalement un plancher pour le taux
du marché au jour le jour. Il correspond donc au taux de rémunération des dépôts des banques
commerciales auprès de la banque centrale. Ce taux est donc inférieur au taux de refinancement.
Il faut noter que la FED ne rémunère pas les dépôts des banques commerciales comme le fait
la BCE (MISHKIN, 2013).
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Dans la poursuite de son principal objectif d’inflation, la BCEAO fixe deux taux directeurs : le
taux minimum de soumission pour les injections de liquidités et le taux du guichet de prêt
marginal pour l’apport de liquidités hors adjudications. Ces taux visent à influencer les
conditions du marché monétaire (objectif intermédiaire), telles que le taux du marché monétaire
ou le taux d’intérêt interbancaire à une semaine (FMI, 2014).
Les taux directeurs sont l'un des instruments de régulation de l'activité économique les plus
importants pour une banque centrale. Ils vont lui permettre de soutenir la croissance mais
également de lutter contre l'inflation.
En effet, plus les taux directeurs seront bas, plus une banque commerciale pourra offrir à ses
clients des crédits avec des taux d'intérêts bas. Ainsi, l'activité économique du pays deviendra
plus forte de part une augmentation des liquidités dans le circuit financier.
A l'inverse, une hausse des taux directeurs aura pour objectif de limiter la demande de liquidités
des banques. Le but recherché est alors le plus souvent de lutter contre l'inflation afin d'éviter
une surchauffe de l'économie.
Il faut également noter que les taux directeurs influent directement sur la valeur d'une monnaie.
En effet, plus une monnaie sera rémunérée (un taux directeur élevé), plus la demande pour cette
monnaie ne sera importante.
1.3.3 Les réserves obligatoires
Les réserves obligatoires sont des dépôts de liquidité que doit effectuer un établissement de
crédit auprès de la banque centrale. Le système des réserves obligatoires a pour objet de
stabiliser les taux d'intérêt du marché monétaire, de créer (ou d'accentuer) un besoin structurel
de refinancement et de contribuer, le cas échéant, à la maîtrise de la croissance monétaire ; il
permet de déterminer l’emplacement de la courbe de demande. Le montant des réserves
obligatoires à constituer par chaque établissement est déterminé en fonction de certains
coefficients fixés par la banque centrale en fonction des encours des dépôts.
Pour bien comprendre le mécanisme des réserves obligatoires et son action sur le besoin
structurel du système bancaire en monnaie centrale : prenons le cas dans MISHKIN (2013 :
647) d’une économie où il n’existe pas de réserves obligatoires. Les avoirs détenus par les
établissements de crédits seront beaucoup plus faibles et n’auront plus besoin d’apport de
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monnaie centrale par la banque centrale. Ce qui empêcherait les banques centrales d’exercer
leur contrôle sur le marché (on dira alors qu’il est hors banque). Ce phénomène est illustré par
la figue ci-dessous.
Figure 1: Le système de réserve obligatoires et le besoin de monnaie centrale du système
bancaire
Source : MISHKIN (2013 : 648)
Par exemple, dans la zone Euro, le mécanisme des réserves obligatoires permet de maîtriser la
variabilité des taux d’intérêt en agissant sur l’élasticité de la demande de monnaie centrale au
taux d’intérêt. Le montant des réserves obligatoires est calculé en multipliant l’assiette des
réserves obligatoires par un taux de réserves qui a été fixé à 2% au montant du lancement de la
politique monétaire unique de la BCE en 20041.
D’après MISHKIN (2013 : 649), pour les Etats unis, la création monétaire (M) dépend de
l’équation fondamentale :
M = [ 1+b
r+e+b] ∗ MBC
Avec : b = la préférence pour les billets, e = le taux des réserves excédentaires, MBC = le
montant de la monnaie de banque centrale et r = le taux des réserves obligatoires.
1 Voir politique monétaire de la BCE, 2004, pp.81-84
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Comme nous pouvons le voir en cas d’augmentation de r, pour une valeur donnée de la base
monétaire, la masse monétaire diminue et le taux de l’argent au jour le jour augmente. Tandis
qu’en cas de diminution de r, la banque centrale augmente l’offre de monnaie et conduit à une
baisse du taux au jour le jour. La réserve fédérale s’est vu accorder le droit de modifier les
réserves obligatoires depuis les années 1930 pour affecter la création monétaire.
Au sein de l’UEMOA, le système des réserves obligatoires est utilisé par la BCEAO comme
instrument pour réduire ou augmenter les liquidités si elle se rend compte que l’économie est
en manque ou en abondance de liquidité. Les autorités monétaires de la zone fixent des
coefficients de réserves obligatoires (uniformisés dans tous les Etats de la zone depuis 2010)
appliqués sur les dépôts reçus des établissements de crédit. Le coefficient est élevé si
l’économie dispose de trop de liquidité et baisse en cas de besoin de l’économie de liquidité.
(CABRILLAC et ROCHER, 2013).
Pour les pays de la CEMAC, le mécanisme des réserves obligatoires est également utilisé
conformément à la situation économique de chaque Etat.
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Chapitre 2 : L’ORGANISATION DU MARCHE MONETAIRE
Dans le cadre de ce chapitre, nous nous intéresserons principalement au marché monétaire pour
les opérations à court et moyen terme. En effet, la connaissance de ce marché permet de mieux
comprendre le cadre dans lequel s’exerce la politique monétaire menée par les banques
centrales.
L’objectif de ce chapitre est de comprendre le fonctionnement du marché monétaire, d’étudier
ses composantes et l’objectif poursuivi par les banques centrales lors de son pilotage afin
d’établir le lien qui existe entre celui-ci et la politique monétaire menée par la banque centrale.
2.1 Composantes du marché monétaire
Pour éviter les incompréhensions il est préférable de faire une distinction entre le marché des
titres de créances négociables et le marché interbancaire même si ces deux marchés constituent
ensemble le marché monétaire. Si le marché obligataire est un marché organisé, le marché
monétaire (pour ces deux composantes) est un marché de gré à gré où les taux sont librement
discutés entre les parties à l’exception des bons du Trésor. Pour ces derniers, la liquidité du
marché et la cotation des titres sont assurées par les Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT).
2.1.1 Le marché interbancaire
De manière générale, ce marché vise à réguler la liquidité bancaire. Elle est assurée par la
banque centrale par des opérations d’open market, de refinancement et de facilités permanentes.
La banque centrale peut également intervenir par la fixation des modalités du coefficient des
réserves obligatoires. Il s’agit à la fois de contrôler la création de monnaie et d’assurer la
sécurité du système bancaire en permettant aux banques de rester « liquides » (MISHKIN,
2013).
Le marché interbancaire a 3 fonctions :
- la redistribution entre les banques elles - mêmes de leurs déficits et de leurs excédents
de liquidités ;
- les ajustements de trésorerie entre les banques ;
- la régulation de la liquidité bancaire par la Banque Centrale.
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a) la redistribution entre les banques elles - mêmes de leurs déficits et de leurs excédents
de liquidités
Comme le rappelle HULL et GODLEWSKI (2010), la principale activité d'une banque consiste
en la collecte des dépôts auprès des clients, ainsi qu'en l'octroi des crédits. Dans le cadre de son
activité, une banque, durant une période donnée, peut se retrouver dans la situation d'un manque
de liquidité. Cela peut s’expliquer par le fait qu'elles ont eu à accorder plus des crédits que des
nouveaux dépôts.
Ainsi donc, les banques en excédent de liquidités ont souvent intérêt à prêter aux banques en
déficit de liquidités contre paiement d'un intérêt. Le taux de ces intérêts est le taux interbancaire.
b) les ajustements de trésorerie entre les banques
Le marché interbancaire permet aux banques d'éliminer certains risques qu'elles courent lors de
leurs opérations de collectes des dépôts et d'octroi des crédits, en permettant à ces dernières
d'opérer des échanges, éventuellement temporaires, d'actifs sur le marché monétaire. Parmi les
risques que les banques encourent, nous pouvons citer ceux liés au taux, au change et à la
liquidité (OCDE, 2010).
c) la régulation de la liquidité bancaire par la Banque Centrale
Le rôle de la Banque Centrale est de régler l'alimentation en liquidités du circuit bancaire, en
fonction de certains objectifs (de prix, de taux d'intérêt, de taux de change, de chômage, etc.) à
partir de certains instruments. La régulation de la liquidité bancaire se fait par des opérations
d'open market, par des liquidités permanentes et par des réserves obligatoires (OCDE, 2007).
Signalons de ce fait que l'open market consiste à ce que la Banque Centrale intervienne sur le
marché monétaire et financier pour contrôler la masse monétaire, soit en vendant des titres de
créances, soit en rachetant ces titres (Bons du Trésor, obligations, etc.)
Dans la zone Euro par exemple, le marché interbancaire est un marché de de gré à gré dominé
par les opérations au jour le jour sans garantie exigée aux banques. C’est à partir de ces
opérations effectuées par les plus grandes banques de la zone Euro qu’est établi de façon
quotidienne le taux de référence monétaire (l’EONIA). En dehors de ces opérations dites « en
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blanc » c’est-à-dire sans garanties, d’autres opérations sous forme de pension livrée s’effectuent
en s’appuyant sur les valeurs du trésor.
Aux USA, les federal funds sont un instrument de crédit interbancaire important. Le terme
federal est l’obligation faite par les autorités monétaires à chaque banque de disposer de
suffisamment de dépôts à la banque centrale. Si une banque en manque, elle a l’obligation
d’emprunter sur le marché des federal funds auprès d’une autre banque qui les lui transfère par
le système de la Fed. Ce marché est très sensible aux besoins de crédits des banques, et le taux
de ces transactions est un très bon indicateur de l’état du marché monétaire.
Dans l’UEMOA, le marché interbancaire est le marché sur lequel les banques commerciales
s’échangent leur flux de trésorerie à des conditions fixées entre elles. L’intervention de la
banque centrale sur le marché interbancaire peut revêtir deux formes. D’une part, une action à
court terme notamment avec des opérations à caractère temporaire (pensions) effectuées
directement sur le marché interbancaire aux conditions du marché. D’autre part, une action de
plus longue durée sur la liquidité bancaire en achetant ou en vendant des titres à moyen et long
terme en vue d’injecter ou de reprendre des liquidités (NUBUKPO, 2007).
Au sein de la CEMAC, Le marché interbancaire est un compartiment spécifique du marché
monétaire sur lequel un nombre limité d'intervenants échangent entre eux des liquidités en
compte à la Banque Centrale.
2.1.2 Le marché des titres de créances négociables
Le marché des titres de créances négociables est une composante du marché monétaire. Il
permet un accès facile des opérateurs économiques aux marchés financiers, et ces derniers en
excédent de liquidité, peuvent les placer à des taux plus rémunérés qu'à la banque. Il est ouvert
à tous les agents économiques.
Les titres de créance négociables (TCN) sont des titres émis au gré de l'émetteur, négociables
sur un marché réglementé, et correspondant à un droit de créance pour une durée déterminée :
généralement à court et moyen terme. Comme le rappelle BAILLY et al. (2006 : 182), le marché
des TCN est composé de quatre compartiments : les bons du trésor négociables, les certificats
de dépôts, les billets de trésorerie, les bons à moyen terme négociables. Les titres de créance
négociables constituent un dépôt à terme représenté par la remise de fonds par le souscripteur
ouvrant droit à un remboursement à l'échéance convenue. Ils sont des produits financiers bien
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adaptés aux besoins des émetteurs et des investisseurs. Ils sont émis en continu contrairement
aux obligations.
Le marché des titres de créances négociables a permis l’élargissement de l’offre de capitaux et
l’accès des agents non financiers à ce marché. Les agents financiers comme les banques y
émettent souvent des certificats de dépôt afin de se procurer des ressources stables. Les agents
non financiers comme les entreprises industrielles, émettent des billets de trésorerie pour se
procurer des capitaux et financer leur développement. Le trésor émet des bons négociables pour
financer les besoins de l’Etat. Ce marché permet aux agents en excès de liquidité de placer leur
argent à des taux plus rémunérateurs qu’à la banque (NARASSIGUIN, 2004).
2.2 Les intervenants du marché monétaire
Le marché monétaire bien que différent selon l’espace dans lequel il évolue, présente des
acteurs en commun. Ce sont ces différents intervenants que nous essayerons de distinguer (non
exhaustif).
2.2.1 Les acteurs du marché interbancaire
Comme le rappelle BILLAND (2012), le marché interbancaire est réservé aux professionnels
de la banque. Les principaux acteurs de ce marché sont :
- les Banques Centrales : notamment la Banque Centrale Européenne (BCE) en Europe
et la Réserve Fédérale pour les USA ;
- les banques nationales telles que la Banque de France ;
- mais aussi les banques commerciales.
2.2.1.1 La Banque centrale
La Banque Centrale d'un pays est une institution chargée d'appliquer la politique monétaire.
Elle est également, l'unique organe chargé d'émettre la monnaie fiduciaire. C’est également le
cas pour les banques centrales nationales telles que la Banque centrale d’Allemagne (Deutsche
Bundesbank) et la Banque de France selon le modèle de la BCE. Une Banque Centrale fait
généralement recours au marché monétaire pour :
- gérer au quotidien la liquidité (ponctionner les excédents ou satisfaire les besoins) du
système bancaire, et par osmose, de l'économie en général (pour combattre l'inflation
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ou la déflation par exemple) et en cas de crise financière, fournir suffisamment de
liquidités pour éviter un arrêt du système financier ;
- piloter les taux d'intérêts à court terme ;
- placer les réserves de change des banques centrales étrangères ;
- recommander auprès des banques, la constitution de réserves obligatoires ;
- jouer le rôle de banquier en dernier ressort en cas de crise systémique ;
- de surveiller et gérer les systèmes de paiement liés à la compensation des chèques et des
virements interbancaires ;
- de surveiller la solidité du système bancaire et financier ;
2.2.1.2 Les Banques commerciales
Une banque peut en même temps être prêteuse et emprunteuse sur le marché interbancaire. Par
exemple, une banque peut prêter des liquidités aux autres banques sur le marché interbancaire
pour une durée déterminée. Si avant l’échéance de son prêt, elle a un besoin important de
liquidités pour honorer ses réserves obligatoires auprès de la Banque Centrale par exemple, elle
peut emprunter pour une durée représentant le temps restant avant l’échéance du prêt. Les
paiements entre banques se font exclusivement par l'intermédiaire des comptes qu'elles
détiennent à la banque centrale. C'est pourquoi on parle de « monnaie banque centrale ». Les
différents prêts ou emprunts entre banques se font à partir du taux au jour le jour définie par la
Banque centrale (HULL et GODLEWSKI 2010).
2.2.2 Les acteurs du marchés des créances négociables
Ce marché est ouvert à l’ensemble des agents économiques : en plus des agents financiers, on
y trouve donc les investisseurs, le trésor public et les établissements de crédit
(MISHKIN ,2013 : 40).
2.2.2.1 Le Trésor Public
Le Trésor public participe dans le marché monétaire en émettant essentiellement les Bons du
Trésor, les titres obligataires, et les obligations assimilables du Trésor, qui font de lui le plus
gros émetteur de titres sur le marché des capitaux.
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2.2.2.2 Les émetteurs et les investisseurs
Les investisseurs, à l’instar des grandes entreprises et des banques, utilisent le marché des Titres
de créances négociables pour se financer. En effet, parmi ces moyens de financement on peut
citer les certificats de dépôt et les billets de trésorerie qui sont émis par les établissements de
crédits et détenus par des entreprises, des fonds monétaires ou des agences gouvernementales.
Les sociétés, les banques, et même les particuliers, utilisent beaucoup le marché monétaire pour
obtenir un rendement sur leurs fonds temporairement disponibles.
2.2.2.3 Les établissements de crédit
Les établissements de crédit interviennent énormément au sein du marché des titres de créances
négociables notamment lors des adjudications sur les bons du trésor émis par l’Etat. Les
établissements de crédit détiennent donc des titres de créances émis par les Etats et même par
les grandes entreprises. Les établissements de crédit peuvent également intervenir sur ce marché
en cas de besoin de liquidité en émettant des certificats de dépôt ou encore des bons à moyen
terme négociables (BODIE ET MERTON, 2011).
2.3 Les instruments du marché monétaire
Généralement quel que soit l’espace dans lequel nous nous trouvons, les instruments du marché
monétaire présentent des similitudes que l’on se situe sur le marché interbancaire ou sur le
marché des titres de créances négociables. Généralement le marché monétaire consiste en
l’échange de monnaie contre des dettes à court terme ; il consiste donc pour l’essentiel à
échanger des titres négociables entre institutions financières. Les prêts directs (prêts en blanc),
sont désormais très peu utilisés car ils ne sont pas sécurisés ni par des suretés, ni par des
garanties. Ces instruments peuvent être différents selon l’espace : il est donc nécessaire de faire
une comparaison en fonction de l’environnement dans lequel on se situe (OCDE, 2007).
2.3.1 Les instruments du marché interbancaire
Les opérations sur ce marché répondent à un objectif précis des établissements de crédit : avoir
un compte équilibré en monnaie centrale. Les principales opérations qui se déroulent sur ce
marché sont :
- les opérations en blanc ;
- les opérations de prise en pensions.
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2.3.1.1 Les opérations en blanc
Les opérations en blanc sont des prêts de monnaie banque centrale accordés à un établissement
de crédit sans contrepartie, c’est-à-dire sans effet ou créance remis en garantie. Ces opérations
de prêts sont dites « en blanc » par opposition aux opérations « contre bon » ou aux cessions
temporaires de titres qui présentent une garantie constituée par le « bon » ou par le transfert
« temporaire » de titres.
Les opérations pourront être « en blanc » lorsque l’emprunteur de monnaie banque centrale est
de très bonne qualité (un faible risque de contrepartie) ou encore lorsque l’emprunteur ne
dispose pas d’actifs éligibles aux opérations du marché interbancaire : dans le deuxième cas, le
risque de contrepartie est accru au même titre que le taux d’intérêt (BAILLY et al, 2006).
En France, s'agissant d'opérations de prêt en blanc traitées de gré à gré entre établissements de
crédit, il est difficile de mesurer la profondeur exacte du marché interbancaire. Néanmoins les
déclarations quotidiennes des volumes et taux journaliers des principales banques de référence
du panel européen offrent un indicateur de volumétrie représentatif (près de 42% des échanges
de la zone). Il est à noter que les prêts de monnaie banque centrale accordés par la banque de
France sont obligatoirement assortis de remise de garanties. Aux USA, les opérations
d'escompte ou d'open-market sont garanties par des titres (pas d’opérations en blanc).
Au sein de l’UEMOA et dans la zone CEMAC, les prêts interbancaires sont réalisés à blanc ou
avec des collatéraux (avec des garanties).
2.3.1.2 La pension livrée et le repo
La pension livrée se caractérise par un échange de titres contre des fonds et le dénouement lié
de cette opération pour une période déterminée. D’après MISHKIN (2013 : 41) « La mise en
pension est l’opération par laquelle le cédant vend des titres à une contrepartie, les deux
s’engageant à effectuer l’opération inverse à une date déterminée, généralement à très court
terme (24 ou 48 heures, 7 jours, 1 mois) ». Elle est donc en d’autres termes un emprunt de fonds
sécurisé par des titres, donnant la possibilité au préteur de vendre les titres en cas de défaillance
de l’emprunteur à l’échéance. Ces opérations offrent une grande souplesse à cause du caractère
informel des transactions conclues en général au téléphone. Cet instrument permet donc aux
investisseurs, de refinancer à court terme des titres qu’ils détiennent en portefeuille. Il permet
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également à ceux détenant des fonds disponibles de leur assurer une rémunération à courte
échéance en bénéficiant d’une sureté sur leur capital.
Aux USA, le marché des fonds fédéraux utilise la technique du repos (sale and repurchase
agreement) contre des titres du trésor (treasuries) servant de suretés pour des prêts-emprunts
liés à très court terme (en général, moins de deux semaines). A côté du marché des fonds
fédéraux réservés aux membres du système de réserve fédérale, le marché des repos forme le
plus vaste marché de gros informel pour les liquidités en dollars. Ce marché n’est ni contrôlé,
ni règlementé, sauf indirectement par la fed car les banques y empruntent les liquidités qu’elles
ne peuvent obtenir sur le marché des fonds fédéraux qui est beaucoup plus étroit.
En France, les instruments généralement échangés portent sur les valeurs du trésor (BTAN,
BTF, Bons du trésor à taux fixe et à intérêt précomptés et surtout OAT, obligations assimilables
du trésor). Ce marché est animé par des spécialistes des valeurs du trésor (SVT).
Dans l’UEMOA, les banques peuvent également se prêter des fonds assortis de garantie. Les
opérations de pension livrée sont conclues d’un commun accord entre les parties. La pension
livrée porte sur des valeurs, des titres ou des effets et ne peut être effectuée que par les
établissements de crédit, des sociétés de Gestion et d’intermédiation, des OPCVM ou tout autre
organisme habilité dans les conditions précisées par la BCEAO. Au sein de la zone CEMAC
ces opérations sont également réalisées.
2.3.2 Les instruments du marché des titres de créances négociables
2.3.2.1 Les bons du trésor
Dans tous les pays, les titres de dettes publiques à court et moyen terme sont des instruments
très utilisés du marché monétaire. Ils sont très sollicités car ils sont considérés comme des actifs
sans risque, car les Etats ne sont pas supposés faire défaut dans la mesure où ils reçoivent
énormément d‘aide de l’extérieure, ou en cas exceptionnel peuvent augmenter les impôts pour
payer leurs dettes (MISHKIN, 2013 : 41).
Aux USA par exemple, des « treasury bills » sont souvent émis par l’Etat américain allant de
un, trois et six mois et des « T-bonds », généralement pour une durée supérieure (un ou deux
ans). Ces instruments sont échangés par les banques sur un marché très liquide avec un
escompte, c’est-à-dire à un prix inférieur à celui auquel ils sont remboursés à l’échéance.
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En France, des bons du trésor à trois, six mois et un an sont régulièrement émis pour des
montants élevés (en moyenne 30 milliards d’euros par mois et représentait un encours de 213
milliards d’euros en fin Janvier 2010). Des BTAN (bons du trésor à taux annuel normalisé) à
deux trois et cinq ans sont de moins en moins émis (avec un encours de 208 milliards d’euros
en janvier 2010). La quasi-totalité de ces opérations sont réalisées par voie d’adjudication.
Dans l’UEMOA, les bons du trésor constituent un instrument très utilisé par les Etats pour se
faire financer sur le marché monétaire. Pour l’exercice 2014, 43 émissions de bons du Trésor
ont été réalisées par adjudication à taux variables par les Etats de l’Union, soit 1.466,7 milliards
contre 1.411,5 milliards FCFA pour 2013 (BCEAO, 2014). Pour les Etats de la CEMAC, il
constitue un moyen de financement très utilisé par les trésors nationaux.
2.3.2.2 Les certificats de dépôts
Aux USA, comme en France, les certificats de dépôt sont des titres de dette à court terme émis
par les établissements de crédit et détenus par les agents financiers ou non financiers
(entreprises, fonds monétaires, agences gouvernementales, etc.). Les certificats de dépôt sont
des titres de dettes très utilisés car ils représentaient en 2010 près de 1800 milliards de dollars
pour les États-Unis et 300 milliards d’Euros pour la France. Les certificats de dépôts sont émis
en général pour des durées allant de 1 à 3 jours (MISHKIN, 2013 : 41).
En somme, nous pouvons dire que les certificats de dépôts sont des titres de créance négociables
qui peuvent être émis par des banques, des Caisses d'Épargne, diverses institutions financières
spécialisées, etc. contre un dépôt à court terme ou moyen terme. Ils sont représentés par des
titres de créances négociables dématérialisés, sous la forme de billets au porteur ou à ordre émis
par un établissement financier autorisé.
Les certificats de dépôt sont également utilisés dans l’UEMOA. Ils sont le plus souvent émis
par les banques. Les certificats de dépôt ne sont pas émis régulièrement contrairement aux bons
du trésor. En 2014, aucun certificat de dépôt n’a été émis (BCEAO, 2014).
En ce qui concerne la zone CEMAC, ce marché est quasiment inexistant.
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2.3.2.3 Le commercial Paper et les billets de trésorerie
Les billets de trésorerie sont des titres de créance négociables non garantis et de courte durée
qu'émettent les entreprises sous forme de billet à ordre. Le billet de trésorerie s’apparente à une
obligation pour son émetteur.
Aux USA, le commercial paper est un instrument de dette qui date de très longtemps. Il était
utilisé par les entreprises et les institutions financières pour lever des fonds à court terme.
L’émission du commercial paper est souvent organisée au sein d’un conduit. Il renouvelle
l’opération à chaque tombée afin de nourrir un flux régulier de liquidité au bénéfice de la maison
mère qui garantit, en tant que sponsor, le programme d’émission.
En Europe, généralement les billets de trésorerie sont des titres à court terme émis par des
entreprises non financières dont la rémunération se fait par intérêt fixe ou variable. Comme
pour les dépôts, une grande partie des billets de trésorerie ont une durée très courte (1 à 3 jours).
Aussi les billets de trésorerie peuvent être adossés à des actifs afin d’augmenter leurs suretés.
Dans l’UEMOA et au sein de la CEMAC, le marché des billets de trésorerie existe mais il n’est
pas très utilisé. En effet, pour la plupart des exercices, aucune émission n’a été faite.
Afin de mieux comprendre le mécanisme des outils du marché monétaire nous avons procédé
à une comparaison de ces outils utilisés en Europe et aux Etats-Unis à partir du tableau ci-
après :
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Tableau 1: Comparaison des instruments du marché monétaire (Zone Euro et USA)
Source : Nous-même, à partir de MISHKIN (2013 : 40)
2.4 La théorie des zones monétaires optimales
L’analyse économique traditionnelle des unions monétaires, la théorie des zones monétaires
optimales, ont été élaborée à partir des contributions de MUNDELL (1961) et MCKINNON
(1963). Ces études ont donné suite à de nombreuses contributions ultérieures développées à
l’intérieur du même cadre. L’intégration monétaire de nombreux pays aujourd’hui telle que
celle observée en Europe, a permis de faire avancer les idéaux quant aux avantages liés à une
union économique et monétaire. Elle a permis à l’UE d’avoir une place très importante sur la
scène internationale, car cette dernière a permis à chaque Etat membre de se doter d’outils
importants en vue d’atteindre leurs objectifs économiques. Comme le rappelle SENEGAS
(2010 : 383), la théorie des zones monétaires optimales, dans son origine, vise à déterminer les
conditions dans lesquelles un pays est incité à participer à une union monétaire. Cette théorie
démontre également les bénéfices à tirer de l’appartenance à un tel régime. Il est donc important
de comprendre les avantages et les inconvénients pour un pays d’adhérer à une zone monétaire.
N’existe pas aux USA, car toutes
les opérations de prêts sont
assorties de garanties
Représente une grande partie des prêts au jour le jour au sein de la zone
Les opérations en blanc n’existe
pas car tous les prêts sont assortis
de garantis.
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Un pays peut amortir certains chocs économiques en laissant son taux de change s’ajuster. En
effet, l’ajustement des taux de change permettrait aux pays de maintenir un équilibre intérieur
et extérieur en cas de variation de la demande globale. Mais la flexibilité des changes peut avoir
des conséquences négatives, comme une plus grande incertitude sur les prix relatifs futurs ou
une hausse de l’inflation. Afin de peser le pour ou le contre d’une zone monétaire, il est
nécessaire, de disposer d’un modèle qui permettrait de comparer les sacrifices et les gains tirés
d’une zone monétaire. Dans cette section, il sera donc question de montrer les bénéfices et les
coûts liés à une zone de change fixe. Il est à noter que selon la théorie de la zone monétaire
optimale, les espaces à taux de change constant fonctionnent mieux lorsque les pays sont
fortement intégrés. C’est-à-dire avec les liens commerciaux forts et une grande mobilité des
facteurs de production.
2.4.1 Les bénéfices d’une zone de changes fixes
L’adoption d’une monnaie unique entre plusieurs pays présente plusieurs avantages. En effet,
plus le degré d’intégration commerciale et financière entre deux pays est grand, plus ceux-ci
bénéficient de l’efficacité monétaire liée à l’unicité de la monnaie (notamment en termes de
crédibilité de la politique macroéconomique), et moins ils pâtissent de la perte d’autonomie de
leurs politiques monétaires respectives. Cette seconde relation s’explique par le fait qu’à mesure
que l’intégration économique entre deux pays s’accroît, les chocs asymétriques tendent à
diminuer et, avec eux, le besoin de recourir à une politique monétaire autonome (VIGNOLLES,
2010).
Aussi, les régimes de changes fixes simplifient les calculs macroéconomiques et rendent les
transactions internationales moins risquées que lorsque le taux de change est flottant. Ainsi, dès
lors qu’un pays rejoint un régime de change fixe, le gain d’efficacité monétaire équivaut aux
économies liées à la suppression de l’incertitude et des coûts de transaction que l’on supporte
inévitablement lorsque les parités sont flottantes. Si l’on prend le cas d’un pays européen
comme la Norvège qui n’adhère pas à l’Euro, les investisseurs norvégiens auront des difficultés
à prévoir la rentabilité de leurs investissements si l’on considère que l’Union Européenne
constitue un partenaire de premier choix pour la Norvège. L’investisseur ne pourra donc pas
bénéficier des avantages que l’union monétaire pourraient lui offrir (tels qu’une forte mobilité
de capitaux, une disparition du risque lié au taux d’intérêt etc.). On peut donc déduire qu’un
haut degré d’intégration économique entre un Etat et une zone de changes fixes augmente le
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gain d’efficacité monétaire de ce pays. « La figure 2 »2 démontre parfaitement l’intérêt pour un
pays de rejoindre une zone monétaire. Elle illustre la relation entre le degré d’intégration d’un
pays à une zone de changes fixes et les gains d’efficacité monétaire en cas d’adhésion à cette
zone. L’axe des abscisses mesure l’intégration économique du pays à la zone de changes fixes
et l’axe des ordonnées, les gains d’efficacité en cas d’adhésion.
2.4.2 Les coûts d’une zone de changes fixes
Pour KRUGMAN (2013 : 609), en dehors de ces avantages liés à une zone monétaire, une zone
de change fixe peut également présenter des inconvénients. Ici il s’agit des coûts résultant du
renoncement à toute possibilité d’utiliser son taux de change et sa politique monétaire en vue
de stabiliser son produit intérieur et son niveau d’emploi. Cette perte de stabilité économique,
comme le gain d’efficacité monétaire, est liée à l’intégration économique du pays au sein de la
zone.
Le taux de change flottant permet d’amortir automatiquement les effets des chocs asymétriques
sur le produit intérieur et sur le marché du travail en modifiant les prix des biens produits
localement ou à l’étranger. Aussi, lorsque le taux de change est fixe, les efforts de stabilité
volontaire sont plus difficiles car la politique monétaire n’a pas de pouvoir d’influer sur le
produit intérieur. Ce problème constitue donc une instabilité supplémentaire causée par le taux
de change fixe. Aussi, l’appartenance à une zone de changes fixes à un double tranchant : elle
présente un avantage pour la stabilité macroéconomique du pays si la zone monétaire dans
laquelle elle se trouve ne souffre d’aucune perturbation. Cependant dans la situation inverse, il
subirait les retombées des perturbations de la zone. De ce fait, l’économie du pays sera
emmenée à subir de fortes variations en fonction de la santé de la zone dans laquelle elle se
trouve.
Aussi, une autre hypothèse permet de renforcer les arguments évoqués plus haut. Si l’on prend
l’hypothèse qu’un pays comme la Norvège qui adhère à un système de taux fixe avec la Zone
Euro. Et que les importations en provenance de la zone Euro représentent une large part de leur
consommation. Toute variation du taux de change de la couronne norvégienne sera
2 Infra page 34
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immédiatement répercutée sur les salaires nominaux des travailleurs norvégiens. Ce phénomène
qui aura pour conséquence d’annuler les effets sur l’emploi donc une chute du niveau de vie
norvégien. Pour faire face à cette situation, les travailleurs norvégiens demanderont
certainement une augmentation de salaire : une situation qui aurait pu être évitée en système de
change flottant.
2.4.3 La décision de rejoindre une zone monétaire
La figure ci-dessous combine les courbes des gains et les coûts liés à rejoindre une zone
monétaire. Prenons le cas illustré par ARTIS (2002 : 99), qui décrit la situation d’un pays
envisageant de participer à une union monétaire avec un autre pays ou un groupe de pays. Les
coûts et les bénéfices (en pourcentage du PIB) sont mesurés sur l’axe des ordonnés et
l’intégration commerciale avec le futur pays ou groupe de pays partenaires sur l’axe des
abscisses. La courbe des bénéfices (BB) est représentée avec une pente croissante. Cette courbe
exprime l’idée selon laquelle plus le degré d’intégration commerciale est fort, plus les bénéfices
sont importants. La courbe des coûts (CC) présente une pente décroissante. Elle exprime l’idée
selon laquelle plus le degré d’intégration du pays est fort, moins un changement dans le taux de
change nominal est efficace.
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Figure 2: Les gains et les pertes d’un pays adhérent à une zone monétaire
Source : ARTIS (2002 : 100)
Comme le montre la figure 5, les bénéfices sont supérieurs aux coûts et l’union monétaire est
intéressante pour le pays considéré. La courbe C'C' indique que les coûts seront plus élevés pour
un pays exposé à des chocs asymétriques. Pour un pays qui subit les mêmes chocs que le
partenaire qu’il désire rejoindre, les coûts liés à l’abandon d’une politique monétaire
indépendante seront moins importants et une courbe de coût (C''C'') plus faible devrait
prédominer. La figure 5, présente de manière résumée quelques-uns des principaux problèmes.
Il démontre, par exemple, qu’au fur et à mesure que l’intégration devient forte, l’union
monétaire deviendra plus souhaitable. Il est également facile de comprendre que les pays les
plus petits sont susceptibles de trouver l’union monétaire plus attrayante que les pays plus
grands (l’intégration est susceptible d’y être plus importante).
Gains
et
Pertes
Niveau d’intégration commerciale
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Chapitre 3 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Afin de mieux cerner les contours de notre problématique, la méthodologie de recherche sera
mise en exergue à travers le modèle d’analyse et les méthodes de collecte de données.
3.1 Le modèle d’analyse
Pour ROEGIERS (2003), « la fonction première d’un modèle d’analyse est, pour sa part,
d’élaborer des hypothèses explicatives à propos d’une réalité donnée, en vue de comprendre et
d’expliquer cette réalité ». Le modèle d’analyse est là pour éclairer l’action et pour l’orienter.
Il doit fournir une approche conceptuelle du problème. Il doit fournir des spécifications
fonctionnelles totales du système que l'on veut développer sans aucune référence à
l'environnement de développement.
Dans notre modèle d’analyse, nous distinguons des méthodes qualitatives et quantitatives.
Les méthodes qualitatives : elles nous ont fourni des informations non quantifiables sur la
banque centrale et sa politique monétaire. Plusieurs méthodes ont permis la collecte
d’information notamment l’observation participante, l’analyse documentaire, et l’entretien.
Les méthodes quantitatives : contrairement aux méthodes qualitatives, elles nous ont été très
utiles pour la collecte de données quantifiables. Les questionnaires ont été administrés au
personnel dans le cadre d’une enquête structurée.
C’est la combinaison de ces deux groupes de méthodes que nous avons pu recueillir les
informations nécessaires à l’élaboration de notre mémoire.
Le modèle d’analyse que nous utiliserons pour notre étude est illustré à travers le schéma
suivant :
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3.1.1 Schéma du modèle d’analyse
Figure 3: Modèle d’analyse
Source : Nous-même.
Etapes Techniques de collecte Objectifs recherchés
Revue documentaire : prise de connaissance Générale de l’entité
- Observation participative
- Analyse documentaire
- Comprendre de manière
générale la notion de
marché monétaire ;
- Mieux connaître la BEAC
(fonctionnement,
organisation missions…)
Revue documentaire : prise de connaissance
des objectifs de la politique monétaire
- Entretien - Analyse
documentaire - Questionnaire
Appréhender l’impact de la politique monétaire sur l’économie
Analyse comparative entre
le Marché monétaire de la
CEMAC et ceux d’autres
zones monétaires
Analyse documentaire
Faire une analyse comparative des marchés monétaires selon les espaces et tirer des points de divergences et les similitudes
Collecte des insuffisances et formulation des recommandations
- Analyser les facteurs clés de réussite et d’échec de la politique monétaire.
- Proposition de piste d’amélioration de la politique monétaire de la CEMAC
Analyse documentaire
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3.1.2 Commentaire du schéma
3.1.2.1 Prise de connaissance Générale
Elle a pour but de nous permettre de découvrir la Banque des Etats de l’Afrique Centrale dans
sa globalité. Elle consistera plus précisément à comprendre son organisation, son
fonctionnement, ses missions et ses activités de manière générale. Elle a également pour but de
découvrir notre thème de façon générale. Néanmoins, nous mettrons un accent particulier sur
la direction du Crédit, des marchés de capitaux et du contrôle bancaire pour comprendre son
fonctionnement et ses activités au sein de la BEAC.
Cette prise de connaissance non seulement de la BEAC dans sa globalité mais aussi de la
direction du crédit, des marchés de capitaux et du contrôle bancaire est une étape primordiale
pour l’analyse de notre étude, dans la mesure où elle nous permettra de mieux appréhender les
enjeux de notre thème.
La prise de connaissance se fera essentiellement à travers l’analyse documentaire et une
observation participante aux activités de la banque.
3.1.2.2 Prise de connaissance des objectifs de la politique monétaire
Dans l’optique de comprendre l’enjeu de notre travail, il est essentiel de connaitre les raisons
pour lesquelles les banques centrales instaurent des politiques monétaires. Cette étape est très
importante car elle nous permettra de faire une étude plus approfondie sur le marché monétaire
en indiquant ses composantes et ses caractéristiques tout en insistant sur le rôle de la banque
centrale dans le fonctionnement du marché monétaire.
3.1.2.3 Analyse comparative entre le marché monétaire de la CEMAC et de
l’UEMOA
A ce niveau, il s’agira de faire une étude comparative des différentes politiques monétaires
adoptées par différentes banques centrales. Dans le cas présent, il s’agira de faire une analyse
comparée avec le marché monétaire de l'UEMOA et le marché monétaire dont on s'inspire :
celui de la France notamment. Cette comparaison se fera par une étude préalable de la BCEAO
et de la Banque de France.
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3.1.2.4 Analyse critique et recommandations
Au regard des observations qui seront faites, nous ferons une analyse critique sur le
fonctionnement du marché monétaire des pays membres de la BEAC en faisant ressortir les
forces et les faiblesses de la politique monétaire de la banque centrale. Pour une meilleure
analyse nous nous appuierons sur la politique monétaire adoptée par la BCEAO et celle adoptée
par la banque de France. L’analyse se fera à partir des données chiffrées recueillis des rapports
d’activité et des articles consultés. Notre travail sera donc de faire une synthèse et de dégager
des tendances au sein des différents espaces économiques en matière de politique monétaire.
Au sortir de cette analyse, que nous formulerons des recommandations qui auront pour but
d’améliorer les dispositifs mis en place dans la politique monétaire des Etats membres de la
CEMAC. Les recommandations issues de ces analyses s’adresseront à divers acteurs
notamment aux différentes banques centrales y compris la BEAC et aux différents agents
économiques. Ces points d’amélioration seront notre contribution au processus d’amélioration
du marché monétaire de la zone.
3.2 Les techniques de collecte des données
Selon DEPELTEAU (2010 : 239), il existe trois grands types de technique utilisée pour la
collecte de données à savoir :
- les techniques documentaires (analyse de documents et de contenu) : consistent à Elle
est donc utile pour des chercheurs et des professionnelles notamment lors de la rédaction
d’une thèse, d’un mémoire ou d’un rapport de recherche ;
- les techniques vivantes (les interviews, les tests, les questionnaires et les mesures des
attitudes et des changements) :
- les techniques d’études de collectivités et de groupes (enquêtes de terrain,
expérimentation sur le terrain ou en laboratoire et recherche-action).
Ces techniques sont résumées dans le tableau ci-après :
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Tableau 2: Récapitulatif des techniques de collecte de données
Techniques de collecte Quoi / Comment ? Qui? Pourquoi? L'analyse documentaire Démarche intellectuelle
appropriée pour traiter un sujet pointu. Elle consiste à extraire d'un texte tout son sens pour le transmettre à qui en a besoin.
Les Etudiants, les
professionnelles, les chercheurs…
Thèse, mémoires, travail de
recherche…
Les techniques
vivantes
les interviews Conversation suivie avec une ou plusieurs personnes dans le but de
la ou les interroger sur ses ou leurs actes/idées/projets, afin d’en
publier ou diffuser le contenu
Les étudiants en stage, les
journalistes et professionnels…
Articles, mémoires de
fin d'études...
les tests questionnaires composés de multiples questions élaborées pour mesurer un construct sous-jacent
et dont les propriétés ont été vérifiées. On évalue la justesse d’un test par sa fiabilité, dont il
existe plusieurs types
Les Etudiants, les chercheurs…
Travail de recherches,
mémoires de fin
d'études…
les questionnaires
Fiche transmis à des déclarants dans le but de recueillir des informations. Cette Fiche se
présente sous forme de formulaire.
Les Etudiants, les
professionnels, les chercheurs…
Travail de recherche,
mémoires de fin
d'études… Techniques d'études de
collectivités et de groupes le fait de se rendre sur le lieu de collectes des données. On définit
ainsi le travail de terrain ou l'enquête de terrain, par
opposition au travail post-observatoire d'analyse des
données.
Les chercheurs, les
professionnels, les étudiants…
Travail de recherche,
mémoires de fin
d'études…
Source : Nous-même
La collecte de données durant notre stage s’est faite à travers différentes techniques. Les outils
utilisés pour collecter les informations ont été soigneusement choisis pour avoir en retour des
informations fiables. Parmi ces outils, nous distinguons :
- l’observation physique ;
- l’analyse documentaire ;
- et l’entretien.
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3.2.1 L’observation physique
La notion d’observation physique est fréquemment mobilisée au sein de la terminologie propre
aux enquêtes de terrain. Selon VALLIN et al. (2006 :178), le chercheur s’adresse au sujet pour
obtenir l’information. Les données et les informations ne sont pas recueillies directement mais
prélevées en observant et en participant au travail effectué quotidiennement dans l’institution.
Elle nous a permis d’avoir une idée précise sur les procédures et le fonctionnement de la BEAC
et nous a été utile beaucoup plus pour la collecte des données qualitatives.
3.2.2 L’analyse documentaire
L’analyse documentaire qui a été notre technique phare, nous a permis de faire une analyse
qualitative et quantitative de la documentation obtenue. Selon MACE et PETRY (2000 : 112),
l’analyse documentaire est une technique utile non seulement pour la collecte de données mais
aussi un moyen d’analyse important. On distingue habituellement deux étapes dans l’analyse
documentaire : l’étude préliminaire et celle de l’analyse proprement dite. L’analyse
préliminaire est une évaluation critique du document. Plus précisément, on procède par une
description du contexte, l’identification du ou des auteur(s) et des concepts clés. C’est à travers
ces étapes que l’on passera à l’analyse proprement dite de la problématique. Cette technique
nous a permis de comprendre le fonctionnement de la BEAC et du marché monétaire de façon
globale, mais plus précisément de constater les faits, les évolutions et de dégager des tendances.
Cette documentation s’appuie essentiellement sur celle obtenue auprès de la BEAC
notamment :
- les statistiques descriptives préétablies par la BEAC ;
- les décisions du Comité de politique monétaire ;
- les archives et les rapports.
3.2.3 Entretien
L’entretien est un des moyens utilisés pour collecter les données. Il consiste à interroger une
personne pour atteindre un but. Il s’agit d’une rencontre interpersonnelle dans une situation
sociale donnée telle que soit impliquée la présence d’un professionnel (interviewer) et d’une
personne. On distingue 3 types d’entretien :
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- entretien non directif ;
- entretien Semi directif ;
- entretien directif ou standardisé.
Pour notre part nous avons procédé à un entretien semi directif (voir guide d’entretien en annexe
3). Les entretiens ont été faits de façon individuelle et s’adressaient particulièrement au chef de
service du marché monétaire. Nous avons pu aussi nous entretenir avec des agents
d’encadrement moyen de la direction du crédit des marchés de capitaux et du contrôle bancaire
(DCMCCB). Cet entretien nous a permis d’avoir le point de vue de chacun des acteurs sur les
problématiques et les questions de la supervision.
3.3 La méthode d’analyse de données
Cette méthode consistera à analyser les informations collectées et étudiées afin de ressortir les
forces et les faiblesses du processus de supervision et de formuler d’éventuelles
recommandations.
Deux approches ont été utilisées : l’analyse SWOT et la triangulation.
3.3.1 L’analyse SWOT
La matrice SWOT, acronyme anglophone de Strengths, Weaknesses, Opportunities et Threats,
permet d’obtenir une vision synthétique d’une situation en présentant les Forces et les
Faiblesses de l’entreprise ainsi que les Opportunités et les Menaces potentielles (en français, on
parle d’analyse FFOM). L’intérêt de la matrice SWOT est qu’il permet de rassembler et de
croiser les analyses interne et externe avec les environnements micro et macro de l’entreprise.
Dans notre étude, nous ferons une analyse des forces et des faiblesses concernant les bonnes
pratiques de pilotage de la politique monétaire de la BEAC. Cette analyse se fera en comparant
d’une part la politique monétaire menée par la BEAC à celle observée auprès d’un modèle en
matière de politique monétaire notamment celui de la BCE. D’autre part, il s’agira de comparer
le modèle présent dans la BEAC à un autre qui se rapproche fortement du notre, notamment
celui de la BCEAO. Ces analyses comparatives nous permettront de dégager les insuffisances
et de proposer des pistes de solutions pour une amélioration globale de la politique monétaire.
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3.3.2 La triangulation
Selon POURTOIS et DESMET (2013), « la triangulation peut être définie comme l’usage de
deux ou de plusieurs méthodes dans la collecte de données lors de l’étude d’un aspect du
comportement humain ». C’est une procédure visant à établir la validité des savoirs produits
par la recherche. Elle consiste, pour l'essentiel, en la superposition et la combinaison de
plusieurs perspectives. On distingue :
- la triangulation théorique qui consiste à utiliser plus d'une perspective théorique pour
analyser les «données»;
- la triangulation des outils de cueillette qui renvoie au fait de faire usage de plus d'un
outil (par exemple, utiliser des entrevues, des observations, de l'analyse de documents);
- la triangulation des chercheurs où la recherche a recours aux points de vue de plus d'un
chercheur;
- la triangulation des sources qui signifie que les données sont recueillies auprès de
plusieurs sources différentes;
- enfin, la triangulation «écologique» où les analyses et les interprétations sont soumises
à la vérification auprès des sujets participants à la recherche.
Pour notre part, nous avons procédé à une triangulation théorique et des outils de cueillettes.
Elle nous permettra de comparer les données recueillies d’une part sur les bonnes pratiques en
matière de politique monétaire (notamment le modèle développé par la BCE) aux pratiques
menées par la BEAC. D’autre part, il s’agira de faire une analyse comparative des pratiques
menées par la BEAC à celles de la BCEAO.
Conclusion du chapitre
Ce chapitre boucle l’analyse théorique de notre travail. Il constitue une passerelle entre le cadre
théorique et pratique de notre étude. Il aura été très important dans le cadre de cette étude dans
la mesure où elle nous a permis d’obtenir les outils nécessaires à notre travail. En effet, il a mis
en évidence les différentes méthodes et techniques de collecte et de traitement des données qui
ont abouti à l’élaboration de notre mémoire.
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Conclusion de la partie théorique
En conclusion de la partie théorique, nous tenterons de proposer un modèle conceptuel, nous
permettant, au niveau de l'étude empirique, de répondre à notre problématique de travail. Elle
nous a permis d’avoir des éléments de réponse sur notre étude à savoir « l’analyse du
fonctionnement du marché monétaire au sein des pays membres de la BEAC ». Lors des
chapitres précédents, nous avons abordé la partie théorique de notre travail. Cette partie a
permis de mettre en exergue la contribution des différents auteurs sur notre problématique.
Nous avons pu avoir des idées préconçues non seulement sur les caractéristiques des banques
centrales, mais aussi sur leur rôle dans l’économie d’un pays ou d’une sous-région. Nous avons
également vu les composantes du marché monétaire et les outils par lesquels la banque centrale
s’appuie pour mener à bien sa politique monétaire. De cette analyse nous avons également pu
faire le lien qui existe entre politique monétaire et :
- stabilité des prix ;
- stabilité des taux d’intérêt ;
- stabilité des marchés financiers ;
- chômage ;
- croissance économique ;
- stabilité des marchés de change.
En définitive, nous avons pu faire ressortir les méthodes de collecte et de traitement des données
adaptées à notre thème et utilisées pendant la période de notre stage notamment l’analyse
SWOT et la triangulation.
Cette partie a donc été très utile pour introduire la partie pratique que nous allons aborder car
elle nous a permis de comprendre notre thème de façon globale. La partie pratique viendra en
appui et s’appesantira précisément sur le cas de la BEAC.
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DEUXIEME PARTIE :
CADRE PRATIQUE DE L’ETUDE
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La première partie du mémoire a été pour nous, l’occasion de présenter la partie théorique de
notre thème. Elle a été élaborée en 3 chapitres distincts. La deuxième partie de ce mémoire,
également composée de 3 chapitres, se chargera de nous présenter la partie pratique de notre
travail. Le premier chapitre de cette partie nous donnera une présentation de la BEAC à travers
son cadre réglementaire, l’implantation de ses directions nationales, son historique et son
fonctionnement. Le deuxième chapitre quant à lui nous permettra de faire une présentation de
l’existant, c’est-à-dire une étude sur l’organisation du marché monétaire au sein des pays
membres de la BEAC. Dans le troisième et dernier chapitre nous ferons une analyse du
fonctionnement du marché monétaire au sein de la BEAC, puis nous formulerons des
recommandations en vue d’améliorer son organisation.
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Chapitre 4 : PRESENTATION DE LA BEAC
Le secteur bancaire en Afrique a connu depuis plusieurs années des évolutions assez
significatives. Le secteur bancaire au sein de la zone CEMAC n’est pas en reste. En effet, de
nombreuses banques s’y sont établies et développent leurs activités en proposant des services
aux entreprises et aux particuliers. La BEAC dont l’une des missions principales est de
superviser les banques au sein de la sous-région, joue un rôle primordial pour l’économie. Ce
chapitre introductif de la deuxième partie de notre travail nous permettra de présenter la BEAC,
objet de notre étude. Ainsi, nous vous présenterons son cadre réglementaire, son historique ainsi
que son fonctionnement.
4.1 Cadre réglementaire
La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) est un établissement public international
africain régi par la convention instituant l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC).
Elle a vu le jour après la signature de la convention de coopération monétaire passée entre la
France et les Etats membres de cette union. La BEAC a été créée par la convention de
coopération Monétaire signée à Brazzaville, les 22 et 23 novembre 1972, respectivement entre
les cinq États fondateurs, et entre ceux-ci et la France. Avec l'entrée de la Guinée Équatoriale
au sein de la BEAC, le 1er janvier 1985, Les textes initiaux ont été complétés le 24 août 1984
par le traité entre les États fondateurs.
La BEAC émet la monnaie de l’union monétaire et en garantit la stabilité. Six Etats, sont
membres de la BEAC notamment :
- le Cameroun ;
- la Centrafrique ;
- le Congo ;
- le Gabon ;
- la Guinée équatoriale ;
- le Tchad.
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Selon ses statuts la BEAC s’est donné pour missions :
- de définir et de conduire la politique monétaire de l’union ;
- émettre les billets de banque et les monnaies métalliques qui ont cours légal et pouvoir
libératoire dans l’union monétaire ;
- conduire la politique de change dans l’union ;
- détenir et gérer les réserves officielles de change des Etats membres ;
- promouvoir les systèmes de paiement et de règlement et veiller à leur bon
fonctionnement ;
- promouvoir la stabilité financière dans l’union.
4.2 Les implantations de la BEAC
Les Services Centraux de la Banque Centrale sont établis dans l’une des capitales des États
membres, conformément aux dispositions des articles de la Convention régissant l’Union
Monétaire de l’Afrique Centrale.
La Banque Centrale comprend, outre des Services Centraux, des Directions Nationales, des
Agences, des Bureaux, des Délégations Extérieures ainsi que des Dépôts de billets et monnaies.
Les Directions Nationales, établies dans la capitale de chacun des États membres, ont les
attributs de Siège Social. Les Agences, Bureaux et Délégations Extérieures, ainsi que les Dépôts
de billets et monnaies, sont créés ou supprimés par décision du Conseil d’Administration, en
considération des besoins économiques, monétaires et financiers des Etats membres. Sur
décision du conseil d’administration, des dépôts de billets et monnaies peuvent être ouverts sur
la base de conventions. Ces conventions sont généralement signées entre la banque centrale et
les banques commerciales ou les trésors et comptables publics des Etats membres.
4.3 Historique
Afin d’aboutir à son état actuel, la BEAC est passée par un certain nombre d’étapes présentées
par le tableau qui suit :
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Tableau 3 : Dates marquantes de la BEAC
Source : BEAC (2012).
4.4 Organisation et fonctionnement de la BEAC
Les différents organes et structures ci-après participent à l'administration, la gestion et au
contrôle de la Banque.
4.4.1 Le Comité Ministériel de l'UMAC
Régi par la Convention de l'Union Monétaire de l'Afrique Centrale, le Comité Ministériel est
composé de deux ministres pour chaque Etat membre. Le comité examine les grandes
Dates Evènements
29 juin 1901 Création de la Banque d'Afrique Occidentale "B.A. O" autorisée à émettre le
franc en A.O.F pour continuer les activités de la Banque du Sénégal (21 décembre 1853).
02 déc. 1941 Création de la Caisse Centrale de la France Libre (CCFL), chargée de
l'émission monétaire en Afrique Centrale ralliée à la France libre ;
02 fév. 1944 Création de la Caisse Centrale de la France d'Outre-Mer (CCFOM) en remplacement de la CCFL.
20 janv. 1955 Création de l'Institut d'Émission de l'A.E.F. et du Cameroun
14 avr. 1959 Création de la Banque Centrale des États de l'Afrique Équatoriale et du
Cameroun (B.C.E.A.C.)
22 nov. 1972 Création de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (B.E.A.C.) et du Franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale "F CFA" ;
02 avr. 1973 Début des activités de la BEAC ;
1er jan. 1977 Transfert du Siège des Services Centraux de la BEAC de Paris à Yaoundé ;
1er avr. 1978 Nomination à la BEAC d'un Gouverneur et d'un Vice-Gouverneur africains ;
16 oct. 1990 Importantes réformes des règles d'intervention de la Banque Centrale et création de la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale "COBAC" ;
1er jan. 1999 Arrimage du F CFA à l'Euro au taux de 1 Euro = 655,957 F CFA.
25 avril 2002 Création du Comité d’Audit à la BEAC
18 juin 2002 Mise en chantier du projet sur l’émission et la gestion des titres publics à souscription libre.
25 juillet 2012 Décision des Chefs d’Etats excluant la possibilité que le pays abritant le siège
d’une institution communautaire ne prétende occuper le poste de premier responsable de celle-ci.
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orientations en matière de politique économique des Etats et assure leur cohérence avec la
politique monétaire commune. Le Comité Ministériel, entre autres :
- décide de l'augmentation ou de la réduction du capital de la banque ;
- donne un avis conforme sur les propositions de modification des statuts de la banque
soumises par le conseil d'administration ;
- ratifie les comptes annuels de la banque approuvés par le conseil d’administration et
décide, sur proposition de celui-ci, de l'affectation des résultats ;
- statue, sur proposition du conseil, sur la création et l'émission des billets de banque et
des monnaies métalliques ainsi que sur leur retrait et leur annulation.
4.4.2 Le conseil d'administration de la banque
Le Conseil d'administration administre la Banque et veille à son bon fonctionnement. Le
Conseil d’administration comprend quatorze membres, à raison de deux administrateurs pour
chaque État membre et de deux pour la France. Chaque administrateur a un suppléant désigné
pour la durée de son mandat.
En cas d’empêchement, tout administrateur peut se faire représenter par son suppléant ou, en
cas d’empêchement simultané de ce dernier, donne mandat à un autre.
Les administrateurs sont désignés pour une durée de trois (3) ans, renouvelable, par leurs États
respectifs.
4.4.3 Le comité de politique monétaire
Le Comité de Politique Monétaire est l’organe de décision de la BEAC en matière de politiques
monétaire et de gestion des réserves de change. Outre le Président, le Comité de Politique
Monétaire est composé de quatorze membres délibérants, à raison de deux par État membre,
dont le Directeur National de la BEAC, et de deux pour la France.
La Présidence du Comité de Politique Monétaire est assurée par le Gouverneur de la Banque
Centrale et, en cas d’empêchement de celui-ci, par le Vice-Gouverneur. Un membre du
Gouvernement rapporte les affaires inscrites à l’ordre du jour conformément aux dispositions
du Règlement intérieur du Comité de Politique Monétaire.
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4.4.4 Les comités monétaires et financiers nationaux
Le Comité Monétaire et Financier National dans la limite de ses pouvoirs a pour rôle de
procéder à l’examen des besoins généraux de financement de l’économie de l’État membre et
de déterminer les moyens propres à les satisfaire. Aussi, il se charge de formuler des
propositions en vue de la coordination de la politique économique nationale avec celles de
l’union monétaire.
Le Comité Monétaire et Financier National est composé ainsi qu’il suit :
- les ministres représentant l’Etat membre au comité ministériel ou leurs représentants ;
- les représentants de l’Etat membre au conseil d’administration de la BEAC ;
- les représentants de l'Etat membre au comité de politique monétaire de la BEAC ;
- une personnalité nommée par le gouvernement de l’Etat membre en raison de ses
compétences et de ses qualifications en matière économique, monétaire et financière ;
- le gouverneur de la banque centrale ou son représentant.
le comité est présidé par le ministre des finances de l’Etat membre ou son représentant.
4.4.5 Le gouvernement de la banque
Le Gouvernement de la Banque Centrale est composé de six membres : le Gouverneur, le Vice-
Gouverneur, le Secrétaire Général et trois Directeurs Généraux.
Sous l’autorité du Gouverneur, le gouvernement de la banque centrale assure la direction et la
gestion courante de la BEAC.
Le Gouverneur de la banque est nommé par la Conférence des chefs d'Etat de la CEMAC. La
durée de son mandat est de sept ans non renouvelables et assure la direction de la Banque. Le
Gouverneur est assisté, dans l'exercice de ses fonctions, par le Vice-Gouverneur, le Secrétaire
Général et trois Directeurs Généraux.
4.4.6 Le collège des censeurs
Le Collège des Censeurs est composé de trois Censeurs dont un désigné par la France. Les
Censeurs sont désignés pour un mandat de trois ans renouvelables une fois. Chaque Censeur a
un suppléant désigné pour la durée de son mandat.
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Les Censeurs contrôlent l'exécution du budget de la Banque et proposent au Conseil
d'administration toutes recommandations ou mesure appropriées résultant de ce contrôle. Ils
assistent, avec voix consultative, aux réunions du Conseil d'Administration et à celles des
Comités Monétaires et Financiers Nationaux où leurs avis sont obligatoirement consignés au
procès-verbal.
4.4.7 Le comité d'audit
Le Comité d’audit a essentiellement pour missions :
- de superviser le système de contrôle de la banque et particulièrement les activités de
l’audit externe ;
- de participer à la programmation des activités du contrôle externe ;
- d’examiner l’état du système de contrôle de la banque ;
- d’analyser les travaux annuels du contrôle interne et les rapports des censeurs et
commissaires aux comptes, ainsi que de toute autre enquête ad hoc relative aux activités
de la banque ;
- de faire rapport au gouvernement de la banque et au conseil d’administration des
conclusions de leurs travaux.
La Présidence du Comité d’Audit est assurée par un Administrateur membre désigné par le
Conseil d’Administration. Le Collège des Censeurs assiste aux travaux du Comité d’Audit avec
voix consultative.
Le Comité d’Audit est composé de cinq membres :
- quatre administrateurs, à raison d’un administrateur par Etat membre non représenté au
collège des censeurs, désigné à la majorité simple par le conseil d’administration. En
cas d’empêchement, l’administrateur est remplacé par son suppléant ;
- une personnalité extérieure, désignée à la majorité simple par le conseil d’administration
pour ses compétences en matière d’audit. Elle est désignée pour un mandat de trois ans
renouvelables une fois.
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4.5 Structure de la BEAC
Concernant sa structure, la BEAC dispose d’un gouvernement constitué du gouverneur, du vice-
gouverneur et du Secrétaire général ainsi que de trois directions générales comme le montre
l’annexe 4. Parmi les lesquelles on retrouve :
la Direction Générale de l’Exploitation : qui coordonne les activités de 6 directions
centrales et d’un département notamment :
- la direction de la comptabilité ;
- la direction de l’informatique et de télécommunications ;
- la direction de l’investissement, du patrimoine et de gestion ;
- la direction de l’émission monétaire et circulation fiduciaire ;
- la direction des ressources humaines ;
- la direction des systèmes et moyens de paiement ;
- le département du contrôle interne.
la Direction Générale du Contrôle Général : elle gère 5 départements à savoir :
- Audit et inspection services centraux ;
- Audit et inspection centres ;
- Contrôle permanent ;
- Prévention des risques et de l’audit informatique ;
- Etudes, formation et administration.
la Direction Générale des Etudes, Finances et Relations Internationales : elle regorge en
son sein 6 directions centrales et 1 département :
- la direction des études et de la stabilité financière ;
- la direction de la recherche ;
- la direction des relations internationales ;
- la direction des opérations financière ;
- la direction de la formation ;
- le département du contrôle interne ;
- la direction du crédit, des marchés de capitaux et du contrôle bancaire, direction dans
laquelle nous avons effectué notre stage.
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4.6 Description de la DCMCCB
La Direction du Crédit, des Marchés de Capitaux et du Contrôle Bancaire (DCMCCB) est une
Direction Centrale rattachée à la Direction Générale des Etudes, Finances et Relations
Internationales.
La Direction du Crédit des Marchés de Capitaux et du Contrôle Bancaire dans laquelle s’est
déroulé notre stage est une direction chargée du refinancement des établissements de crédit à
travers le marché monétaire de la sous-région. Elle est organisée en 4 services :
- le service de gestion du collatéral des opérations de refinancement ;
- le service des opérations de politique monétaire ;
- la cellule de règlement et de conservation des titres ;
- le service de la centralisation des informations financières.
4.6.1 Service de gestion du collatéral des opérations de refinancement
Ce service gère essentiellement les garanties acceptées au refinancement des établissements de
crédit. Ces collatéraux aux refinancements par la banque centrale se font avec au préalable un
accord de classement délivré par le gouverneur ou un organe compétent.
Ce service a pour tâche principale :
- l’étude des demandes de concours des établissements de crédit ;
- le contrôle de vraisemblance des effets en portefeuille ;
- la mise à jour et la publication de la liste des actifs négociables admis comme garantie
des concours de la BEAC dans le cadre des opérations du marché monétaire ;
- le suivi des dossiers et décisions des comités monétaires et financiers nationaux
(CMFN) et du conseil d’administration en rapport avec les opérations de
refinancement ;
- la recherche sur les financements innovants et l’amélioration des procédures de
mobilisation.
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4.6.2 Service des opérations de politique monétaire
Ce service est chargé d’effectuer les tâches suivantes :
- mise en œuvre des instruments de la politique monétaire de la BEAC y compris les
réserves obligatoires ;
- suivi et analyse des interventions de la banque centrale ;
- suivi et analyse des opérations interbancaires ;
- suivi de l’éligibilité des établissements de crédit au marché monétaire ;
- suivi des taux d’intérêt sur les marchés internationaux ;
- suivi des avances aux trésors nationaux et des crédits consolidés sur les Etats ;
- gestions des opérations financières des trésors publics et des autres organismes publics
(avances / dépôts) ;
- collecte, traitement, analyse et publication des statistiques relatives aux opérations de
politique monétaire ;
- élaboration et publication du bulletin du marché monétaire ;
- suivi et analyse des produits et charges induites par les opérations du marché monétaire ;
- étude de toute évolution nécessaire des instruments de politique monétaire.
4.6.3 Cellules de Règlement et de Conservation des Titres
La CRCT est une structure spécialisée de la BEAC, rattachée au directeur du crédit, du marché
des capitaux et du contrôle bancaire.
Elle assure les fonctions suivantes :
- la codification des titres publics à souscription libre émis dans la CEMAC. A cet effet,
elle attribue un code d’Identification Unique (CIU) pour chaque ligne de titre ;
- la conservation des titres publics, en tant que dépositaire central ;
- la circulation des titres publics. A ce titre, elle tient les comptes titres de ses affiliés et
les ajuste en fonction des transactions qu’ils effectuent sur le marché secondaire ;
- l’administration des valeurs du trésor, dont la gestion des opérations sur titres.
La CRCT est également chargée du suivi du marché des titres publics à souscription libre ainsi
que de l’étude de toutes mesures nécessaires pour l’approfondissement dudit marché.
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4.6.4 Service de la centralisation des informations financières
Le service de la centralisation des informations financières reçoit les principales attributions
suivantes :
- la collecte, le traitement, l’analyse et la centralisation des informations financières du
secteur financier et des autres agents économiques de la CEMAC ;
- la gestion et la supervision de la centrale des risques bancaires en liaison avec les
directions nationales ;
- la gestion du projet et de l’élaboration de la cellule des bilans de la CEMAC ;
- le suivi du projet de création d’un crédit bureau (bureau d’informations financières,
BIC) sous régional ;
- la promotion et développement d’un système intégré d’informations financières sous
régional.
- l’étude de toutes mesures nécessaires pour l’amélioration du système d’informations
financières dans la CEMAC.
4.6.5 Services de suivi et d’analyse du secteur financier
Le service de suivi et d’analyse du secteur financier a particulièrement pour compétence les
tâches ci-après :
- le suivi et l’analyse des activités bancaires et de microfinance ;
- la réalisation des enquêtes sur les conditions de banques et des institutions de
microfinance et le coût du crédit ;
- le calcul et le suivi du taux effectif global (TEG) et du taux d’usure ;
- la collecte, le traitement et la diffusion des statistiques bancaires et de microfinance ;
- l’évaluation des risques systémiques et des prêts en dernier ressort ;
- le suivi des déclarations des banques sur leur position extérieure ;
- le suivi et l’analyse des marchés financiers ;
- l’élaboration et la diffusion des indicateurs de la stabilité financière pour les risques de
liquidité et de marché ;
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- la gestion des relations avec la COBAC3 et les régulateurs du marché financier (CMF4
et COSUMAF5) ;
- la gestion des relations avec les conseils nationaux de crédit (CNC) ;
- la contribution aux travaux du comité de stabilité financière en Afrique centrale ;
- l’étude de toutes mesures nécessaires pour le développement et l’approfondissement du
secteur financier.
Conclusion du chapitre
Ce chapitre a été pour nous l’occasion de mieux connaître l’entité dont fait l’objet notre étude.
En effet, il nous a permis de comprendre le fonctionnement de l’entité notamment à travers son
cadre réglementaire, son mode de fonctionnement et ses missions. Il nous également permis de
mettre un accent particulier sur la direction du crédit, du marché des capitaux et du contrôle
bancaire (DCMCCB), direction dans laquelle nous avons effectué notre stage. Ce chapitre,
important pour notre travail constitue un des soubassements pour la description de l’existant en
matière de marché monétaire au sein de la sous-région de la CEMAC.
3 Commission Bancaire de l’Afrique Centrale
4 Commission du Marché Financier
5 Commission de Surveillance du Marché Financier de l'Afrique Centrale
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Chapitre 5 : L’ORGANISATION DU MARCHE MONETAIRE DE LA
CEMAC
Au vu des limites que démontrait l’ancien système d’échange de liquidités entre la banque
centrale et les établissements de crédit, la BEAC engagea un ensemble de réforme portant sur
de nouvelles modalités. Ces modalités ont pour but d’harmoniser les rapports d’échange de
liquidités entre les banques nationales et sous régionales à des conditions librement débattues.
Suite à la mise sur pieds des principes généraux et des modalités de fonctionnement
respectivement le 28 juillet et 29 novembre 1993 par le conseil d’administration. Il faudra
attendre le 1er juillet 1994 pour apprécier l’entrée en fonction du marché monétaire. Ce nouvel
outil permettra de disposer d’un organe d’intervention efficace avec pour objectif la
mobilisation et l’utilisation rationnelle des ressources.
La politique monétaire consiste à mettre à la disposition de l'économie des moyens de paiement
en quantité nécessaire et suffisante pour favoriser la croissance et le plein emploi, dans la
stabilité des prix et tout en veillant à la parité externe de la monnaie. La BEAC, dont la mission
est d'assurer la mise à la disposition de l'économie des moyens de paiement, utilise le canal du
Marché Monétaire pour réguler la liquidité bancaire. Le Marché Monétaire se définit comme le
lieu immatériel où s'échangent les liquidités entre demandeurs et offreurs de capitaux à court
terme.
Dans le fonctionnement du Marché Monétaire, la BEAC joue un double rôle qui consiste
simultanément à injecter et à ponctionner les liquidités, conformément aux objectifs de la
politique monétaire définie par son Conseil d’Administration.
Le marché monétaire de la Zone CEMAC a démarré ses activités en juillet 1994 et son
fonctionnement a été progressivement réaménagé afin de rendre l'action de la Banque Centrale
plus efficace.
Au cours de ce chapitre, notre objectif sera dans un premier temps de définir les compartiments
du marché monétaire. Notre étude se portera également sur le fonctionnement du marché des
titres de créances négociables qui en principe est un compartiment du marché monétaire mais
présente des particularités au sein des pays membres de la BEAC. Pour finir, nous ferons une
présentation du fonctionnement du mécanisme des réserves obligatoires au sein de la zone.
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5.1 Les compartiments du Marché Monétaire de la BEAC
Le système de refinancement de la BEAC est organisé à deux niveaux :
- le compartiment interbancaire (niveau 1) ;
- les interventions de la BEAC (niveau 2).
5.1.1 Le compartiment interbancaire (niveau 1)
Le compartiment interbancaire est une partie spécifique du marché monétaire. Un nombre
limité d’intervenants échangent entre eux des liquidités en compte à la banque centrale. Ces
échanges se font à des conditions de montants, de taux, de durée et éventuellement de garantie
librement débattues sans l’interférence des autorités monétaires ou de l’institut d’émission.
5.1.1.1 Les participants
Les participants sur ce compartiment sont :
- les banques et établissements financiers (Sociétés de crédit-bail, Crédits fonciers,
BDEAC, établissements mutualistes ou coopératifs, …)
- les institutions financières publiques (Caisse d’épargne, les CCP, les Caisses
Autonomes d’Amortissement, …)
- la banque centrale qui, dans ce cas, vend ou achète des liquidités aux mêmes conditions
du marché que les autres intervenants, sauf qu’elle exige des garanties si elle vend des
liquidités.
5.1.1.2 Formes des transactions, durée des opérations et taux d’intérêt
- Forme des opérations
Les transactions sur le compartiment interbancaire se font sous forme de prêts ou d’emprunt
« en blanc », c'est à dire sans remise d’effets à titre de garantie, sous réserve toutefois des
restrictions statutaires propres à certains participants (comme la BEAC). Ces transactions
donnent lieu généralement à l’émission d’un « bon de virement BEAC » au profit du
bénéficiaire.
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- Durée
La durée des opérations de prêts ou emprunt est laissée à l’entière appréciation des parties
contractantes.
- Le taux d’intérêt
Les taux d’intérêts s’établissent à des conditions librement négociées suivant la loi de l’offre et
de la demande. Les taux du marché interbancaire (ou TIMP : taux interbancaire moyen pondéré)
seront calculés chaque jour par la banque centrale, pour les durées des opérations.
5.1.1.3 Rôle de la BEAC au niveau du compartiment interbancaire
Les diligences incombant aux services de la banque centrale sont les suivants :
- suivre en permanence et en temps réel à partir de la salle du marché, le déroulement des
transactions au niveau du compartiment interbancaire. En aucun cas, la BEAC ne doit
chercher à jouer les courtiers. Néanmoins, sur la base des informations collectées, et
notamment des fiches individuelles, prévisionnelles de trésorerie, la direction nationale
peut initier des interventions correctives après l’accord du gouverneur ;
- procéder sans retard à l’exécution des instructions des parties contractantes dans le cas
d’un bon de virement émis par la banque prêteuse au profit de la banque emprunteuse ;
- la réception du bon de virement qui doit comporter au verso les caractéristiques de la
transaction (Montants, Durée, taux d’intérêt et éventuellement type de garantie), les
services de la direction nationale passent les écritures nécessaires, en débitant le compte
courant de la banque prêteuse au profit de la banque emprunteuse ;
- les directions nationales procèdent chaque jour au calcul des taux d’intérêt moyen
pondéré (TIMP) pour les différentes durées des transactions (au jour le jour, une
semaine, deux semaines, etc.). Ces taux doivent obligatoirement être communiqués aux
services centraux et aux banques le lendemain avant la séance de pré compensation ;
- suivi des incidents de paiement ;
- pour leur part, les services centraux centralisent toutes les statistiques des marchés
(interbancaires nationaux ou sous régionaux) et toutes les autres informations relatives
au marché, en vue de leur publication dans le « bulletin du marché monétaire ».
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5.1.2 Les interventions de la BEAC (niveau 2)
Compte tenu des orientations de politiques monétaires et de crédits proposés dans le cadre de
l’exercice de programmation monétaire et approuvé par le conseil d’administration d’une part,
et de l’évolution des facteurs de la liquidité bancaire d’autre part, la BEAC est amenée à
intervenir pour refinancer le système bancaire.
La liste des banques qui ont accès au concours de l’institut d’émission au titre du marché
monétaire est donnée par décision du gouverneur N° 001/MM/94. Les interventions de la
BEAC en faveur des banques emprunteront deux canaux :
- Le guichet A ou canal principal ;
- Le guichet B ou canal spécial institué pour tenir compte des crédits à moyen terme
irrévocables qui ne peuvent être refinancé selon les conditions variable du marché
monétaire.
Par ailleurs, le système d’avance au taux de pénalité (TP) est maintenu.
5.1.2.1 Interventions au titre du guichet A
En complément des mécanismes normaux d’interventions (appels d’offres et pensions de 2 à 7
jours), la BEAC peut procéder, dans le cadre des interventions ponctuelles, à des injections
exceptionnelles de liquidité. Ces injections de liquidité se font à des conditions de marché,
lorsque la somme cumulée des concours au titre des appels d’offres et des pensions excède
l’objectif du refinancement Maximum du Guichet A.
Pour un pays donné, ces interventions ponctuelles sont décidées par le gouverneur sur la base
de la situation du marché monétaire au niveau sous régional.
Les avances de la banque centrale au titre des interventions ponctuelles sont garanties par des
effets primaires. La durée maximale des interventions ponctionnelles est de 48 heures et le taux
d’intérêt relatif, obtenu par négociation avec la banque primaire doit être supérieur à celui des
prises en pension.
En revanche, la BEAC procède à une ponction de liquidité en proposant aux banques des
placements mieux rémunérés si le marché interbancaire est globalement excédentaire à travers
des appels d’offres négatifs.
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Le Guichet A correspond au Marché Monétaire et les interventions se font sous la forme
d’appel d’offres à l’initiative de la banque centrale et de prise en pension de 2 à 7 jours à
l’initiative des banques primaires.
Les interventions se font sous forme :
- d’appels d’offres positifs ;
- de prises en pension ;
- d’interventions ponctuelles.
a) Mécanisme d’appel d’offres
Dispositions Générales
Le Guichet A correspond à la branche du marché monétaire traitant les opérations indexées et
ordinaires à l’exception des anciens et nouveaux crédits à moyen terme irrévocable. Le marché
monétaire constitue donc le canal principal d’intervention de la BEAC.
La BEAC détermine selon une périodicité variable en fonction de l’évolution de la liquidité des
banques, le volume de la monnaie centrale qu’elle est disposée à fournir sur le marché
monétaire. La détermination de cet objectif de refinancement se fait en cohérence avec les
objectifs monétaires et de crédits trimestriels arrêtés dans le cadre de la programmation faite
par le comité.
Selon une périodicité qui est dans un premier temps hebdomadaire, la BEAC lance tous les
mardis l’appel d’offres. Pour cela, elle informe les banques primaires de son intention d’injecter
les liquidités sur le marché et donne les caractéristiques de l’appel d’offres. Elle précise
également l’échéance du billet global de mobilisation qui servira de support à la transaction, le
type d’effets servant de garantie de base, la date et l’heure limite de souscription.
L’offre d’achat de chaque banque participante doit indiquer les montants et les taux d’intérêt
correspondants qui seront classés par ordre décroissant et tranches de 1/ 16ème de point de
pourcentage, taux auquel la banque est disposée à concrétiser l’opération.
Après le dépouillement des soumissions à l’appel d’offres, tout ou partie des demandes exprimé
par les banques. Pour la répartition entre les banques, la BEAC applique la « méthode
française », c'est-à-dire qu’elle sert à un taux unique tout ou partie de ces demandes. Ce taux
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d’intérêt unique ou taux des appels d’offres (TIAO), est arrêté par le comité de politique
monétaire (CPM) qui tient compte entre autres de l’évolution du marché.
Tableau 4: Tableau des taux applicables à la BEAC
Taux Nouveaux taux (à partir du 15 Juillet 2015)
Ancien taux
A- Taux débiteurs Taux d’intérêt des appels d’offre (TIAO) 2,45% 2,95%
Taux d’intérêt des prises en pension (TIPP) 4,20% 4,70% Taux de pénalité aux banques (TPB) 10% 10%
Taux des avances aux trésors à l’intérieur des plafonds statutaires
2,45% 2,95%
Taux des avances aux trésors au-delà des plafonds statutaires
10% 10%
B- Taux créditeurs Taux créditeur Minimum 2,45% 2,45%
Taux d’intérêt sur placements Placement à 7 jours 0% 0% Placement à 28 jours 0,0625% 0,0625% Placement à 84 jours 0,125% 0,125%
Source : BEAC (2015).
Les garanties admissibles aux opérations du marché monétaire
Les garanties généralement admissibles sur le marché monétaire sont :
- les lettres de change ;
- les traites escomptées au tireur ;
- les billets à ordre.
Pour être admis en garantie, ces effets doivent répondre aux conditions légales et fiscales
prévues par les textes en vigueur, auxquelles s’ajoutent des conditions spéciales exigées par la
BEAC. Les effets représentatifs de certaines opérations sont, en outre, assujettis à des
conditions particulières.
Détermination du montant de l’appel d’offres
Le montant des avances que la BEAC est susceptible d’accorder aux banques par le biais de
l’appel d’offres est estimé tous les vendredis ou samedi. Les avances sont fixées à partir du
besoin des banques exprimées lors du « tour d’horizon téléphonique » et confronté à l’objectif
de refinancement maximum du Guichet A avant sa détermination finale.
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Le Calendrier des appels d’offres
La plupart des opérations d’appels d’offres sont lancées mardi de chaque semaine. La mise en
place des fonds se fait généralement le Jeudi.
b) Le mécanisme des prises en pension
Dispositions générales
A l’initiative des banques primaires, la banque Centrale intervient également sur le marché sous
forme de pension de 2 à 7 jours contre remise de billets globaux de mobilisation, appuyés par
les effets primaires représentatifs de crédits éligibles préalablement déposés.
Les concours de la BEAC accordés au titre de la prise en pension, sont passibles d’un taux
d’intérêt supérieur à celui des opérations sur appel d’offres (taux d’intérêt sur appel d’offres
majoré d’un point et demi à deux points).
Les opérations pratiques
- Procédure de pensions de 2 à 7 jours
Après les avances au titre des appels d’offres, s’il existe une marge par rapport à l’objectif du
refinancement maximum au guichet A, les banques peuvent recourir aux pensions de 2 à 7
jours.
Les avances au titre de la pension sont également fermes et irrévocables, mais les banques, à
l’intérieur de la fourchette de 2 à 7 jours, ont le libre choix de la durée de la pension.
- Traitement des supports et décompte des intérêts
La gestion des supports dans le cadre des pensions est semblable à celle des effets au titre des
opérations sur appel d’offres. Le décompte des intérêts est également identique, sauf que le taux
d’intérêt appliqué pour les pensions est le TIPP (taux d’intérêt des prises en pension).
5.1.2.2 Interventions au titre du guichet B
En raison du caractère irrévocable de certains crédits à moyen terme, leur refinancement se fera
à travers un guichet spécial ou guichet B, dans le cadre de la procédure de mobilisation en
compte courant.
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Le guichet B est donc hors marché : il a été maintenu pour le refinancement des anciens crédits
à moyen terme irrévocables et productifs. Ainsi, les investisseurs sont à l’abri de la variabilité
des taux d’intérêt propres au marché monétaire.
Procédure et traitement des effets
Les établissements de crédit qui souhaiteraient recourir aux avances à taux fixes de la BEAC
doivent déposer au préalable en garantie à ses guichets des effets primaires assis sur des crédits
éligibles. L’usage de ses effets est variable mais ne doit pas dépasser 180 jours.
Les avances ainsi obtenues sont remboursées, soit à l’initiative de la banque emprunteuse, soit
à celle de la BEAC dans l’hypothèse d’un remboursement d’office.
Les opérations périodiques
Les crédits à moyen terme irrévocables donnent lieu à la perception des commissions d’attente
et d’engagement calculé sur l’encours du crédit.
Il est perçu trimestriellement une commission d’attente de 0.15% l’an, lorsque la mise en place
d’un crédit à moyen terme intervient plus de 3 mois et moins d’un an après la notification de
l’accord de mobilisation.
La notification de cet accord par la BEAC donne lieu au versement d’une commission
d’engagement de 0.125% par semestre (ou 0.0625% par trimestre) à compter de la date de mise
en place du crédit.
Décompte des intérêts
Le décompte des intérêts dus par les banques au titre des avances du Guichet B est effectué à
la fin de chaque mois calendaire.
Les intérêts sont calculés de la manière suivante :
Intérêts = C.t.n / 36 000 (la date de valeur coïncide avec celle des opérations)
Les avances au taux de pénalité
Le taux de pénalité (TP) s’applique aux impayés résultant des opérations du marché monétaire
et éventuellement à titre de sanction, sur les avances des banques qui ont enfreint la
réglementation.
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L’impayé résultant des opérations du marché monétaire peut être constaté :
- à l’échéance du billet global de mobilisation, lorsque la Banque n’est pas en mesure de
rembourser les concours qui lui ont été consentis sur le marché monétaire (opérations
sur appel d’offres, sur prise en pension ou intervention ponctuelles).
- il y a dépassement des utilisations à la suite de la sortie des effets (restitution, retrait par
anticipation à l’issue des contrôles de vraisemblance rejet) ou de la réduction, voire
suppression des accords de classement.
5.2 Le fonctionnement du marché des titres de créances négociables en CEMAC
5.2.1 Spécificité de la zone CEMAC
Conformément à la définition présentée au chapitre 2, section 2.1.2.2 page 40), les titres de
créances négociables comprennent les titres émis par les Etats (bons du trésor et obligation du
trésor), ainsi que les certificats de dépôts et les billets de trésorerie (cf. par exemple BAILLY
et al. (2006 : 182)). Cependant en zone CEMAC, la définition fréquemment admise pour
désigner les titres de créances négociables (zone UMOA, banque de France, …) présente
quelques spécificités. En effet, en zone CEMAC, le marché monétaire des titres de créances est
segmenté en deux compartiments :
le marché des titres publics qui est le compartiment sur lequel sont diffusés et négociés
les titres de créances émis par les Etats membres de la CEMAC aussi appelés titres
publics à souscription libre. Son origine remonte au 14 décembre 1999, date à laquelle
le Conseil d’Administration de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) avait
décidé du gel des plafonds d’avances de l’Institut d’Émission aux Trésors nationaux.
Ce marché, actif depuis le 1er janvier 2002, a donné naissance au mécanisme d’émission
des titres publics à souscription libre, en remplacement des avances directes de la
Banque centrale aux États. Après plusieurs reports, le projet a été relancé à la suite de
l’approbation par le Comité de politique monétaire du 20 mars 2008 (Banque de France,
2011). Fonctionnel seulement depuis 2008, le marché des titres publics est celui le plus
utilisé par les Etats de la CEMAC pour leur financement. Deux types de titres sont
échangés sur ce marché : les bons du trésor assimilables (BTA) et les Obligations du
Trésor Assimilables (OTA). Les émissions se font par voie d’appels d’offres organisés
par la BEAC, les transactions sur les titres se font auprès des spécialistes en valeurs du
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Trésor. Le marché des titres publics est régi par le Règlement 03/08
CEMAC/UMAC/CM du 06 Octobre 2008 ;
le marché des titres de créances négociables (TCN CEMAC), plus récent, lequel
s’échange les certificats de dépôt, les billets de trésorerie et les bons à moyen terme
négociables. Le marché des TCN en zone CEMAC est régi par le règlement n°
04/CEMAC/UMAC/UM du 27 mars 2015.
5.2.2 Les titres publics à souscription libre en CEMAC
Comme nous l’avons souligné précédemment, le marché des titres publics est régi depuis
Octobre 2008 par le Règlement n° 03/08 CEMAC/UMAC/CM du 06 Octobre 2008, relatif aux
titres publics émis par les Etats membres de la CEMAC. Au sein de la zone CEMAC, seuls les
Etats sont habilités à émettre des titres publics dans le cadre de leur financement sur le marché
monétaire. Les titres échangés sur ce marché sont :
- les bons du trésor assimilables (BTA) ;
- les obligations du trésor assimilables (OTA).
5.2.2.1 Les bons du trésor Assimilables (BTA)
Les bons du trésor constituent l’instrument le plus important du marché des titres publics au
sein de la CEMAC car il est l’outil principal de financement des Etats de la zone. Ils sont
considérés comme des actifs sans risque et constituent des instruments financiers, émis lors
d’un emprunt public et qui représentent une créance sur l’Etat. Dans la zone CEMAC, sa
caractéristique principale est la possibilité d’émettre des tranches complémentaires de
l’emprunt initial. Les intérêts sont précomptés à la souscription et calculés sur la base de l’année
commerciale, soit 360 jours (article 4).
5.2.2.2 Les obligations du trésor assimilables (OTA)
Les OTA sont des titres émis lors d’un emprunt public et représentatifs d’une créance à moyen
terme sur l’Etat. La caractéristique principale de ses obligations est d’émettre des tranches
complémentaires de l’emprunt initial. De ce fait, l’émission future étant assimilée à celle
existante. Les intérêts sont payables annuellement et calculés sur la base de l’année civile, soit
365 ou 366 jours (article 4).
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5.2.3 Le marché des TCN en CEMAC
Comme évoqué précédemment, le marché des titres de créances négociables est régi par le
Règlement n° 04/CEMAC/UMAC/CM du 27 mars 2015 relatif au marché des TCN de la
CEMAC.
Les institutions habilitées à émettre des titres de créances négociables en zone CEMAC (article
13 du règlement n°04/CEMAC/UMAC/CM du 27 mars 2015 relatif au marché des TCN de la
CEMAC) sont :
- les établissements de crédit;
- les caisses de dépôts et de consignations ou tout autre organisme en tenant lieu;
- les entreprises autres que les établissements de crédit, sous réserve qu'elles soient
constituées sous forme de société anonyme dans les conditions requises par l'Acte
uniforme OHADA;
- les entreprises du secteur public;
- les organismes de financement du développement et de garantie ;
- les établissements publics;
- les organismes de prévoyance et de sécurité sociale ;
- les fonds communs de créances ou tout organisme de titrisation ;
- les Etats.
Les titres échangés sur le marché TCN de la CEMAC sont :
- les certificats de dépôt ;
- les billets de trésorerie ;
- les bons à moyen terme négociables.
5.2.3.1 Les certificats de dépôt
Les certificats de dépôt sont des titres de dette à court terme émis par les établissements de
crédit et détenus par les agents financiers ou non financiers. Les certificats de dépôt au sein de
la CEMAC, sont émis par les établissements de crédit et les caisses de dépôts et de
consignations ou tout autre organisme en tenant lieu (article 4). Ils sont émis pour une durée
initiale inférieure ou égale à deux ans.
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5.2.3.2 Les billets de trésorerie
Les billets de trésorerie sont des titres de créance négociables non garantis et de courte durée
qu'émettent les entreprises sous forme de billet à ordre. Il s'apparente à une obligation pour son
émetteur. Les billets de trésorerie au sein de la CEMAC sont émis par les émetteurs énumérés
plus bas pour une durée inférieure ou égale à 2 ans. Les émetteurs de billets de trésorerie doivent
avoir établi des comptes annuels, certifiés par un commissaire aux comptes agrée, au moins sur
les trois dernières années précédant l’émission considérée (article 5).
5.2.3.3 Les bons à moyen terme négociables
Les bons à moyen terme négociables, constituent également un moyen de financement au sein
de la CEMAC. Ils sont émis pour une durée initiale supérieure à deux ans et inférieure ou égale
à 7 ans sont émis par l’ensemble des émetteurs mentionnés plus haut (y compris les Etats). Les
émetteurs de bons à moyen terme négociables, à l’exception des Etats, doivent avoir établi des
comptes annuels. Ces comptes doivent être certifiés par un commissaire aux comptes agrée au
moins sur les trois dernières années précédant l’émission considérée. Les titres de créances
négociables sont dématérialisés et inscrits en compte auprès d’un teneur de compte. Seuls
peuvent être teneurs de compte : les personnes morales émettrices, les établissements de crédit,
la BEAC ainsi que les intermédiaires financiers et autres organismes agréés à cet effet (art. 6).
5.2.4 Les conditions d’émission des titres publics et des titres de créances
négociables en CEMAC
5.2.4.1 Les conditions d’émission des titres publics à souscription libre dans la
CEMAC
Les adjudications des bons du trésor en zone CEMAC se font par voie d’appels d’offres lancés
hebdomadairement. Les adjudications pour les obligations du Trésor assimilables s’effectuent
quant à elles mensuellement. Pour les deux types de titre, les conditions sont annoncées par le
Ministre des finances de chaque Etat 4 jours à l’avance. L’adjudication à lieu selon le montant
demandé par l’Etat et les ordres sont servis aux taux d’intérêt ou aux prix proposés par les
soumissionnaires dans la limite du taux ou du prix maximum prévu par l’Etat.
Les bons du trésor sont des titres à court terme dont la valeur nominale est de 1 000 000 FCFA
pour une durée de 13, 26 et 52 semaines. Les obligations du trésor assimilables quant à elles,
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sont émises pour le moyen et le long terme pour une valeur nominale de 10 000 FCFA pour une
durée supérieure ou égale à 2 ans.
5.2.4.2 Les conditions d’émission des TCN dans la CEMAC
La valeur nominale unitaire des titres est fixée à un million de Francs CFA ou en un multiple
de ce montant. Les titres de créances négociables et les titres publics peuvent être émis à un
prix différent du pair. Dans une telle hypothèse, l’émetteur doit publier le taux de rendement
actuariel annuel à l’émission. En ce qui concerne le taux d’intérêt, il est librement fixé par
l’émetteur. Il est fixe pour les émissions dont la durée de vie à l’émission est inférieure ou égale
à un an. Lorsque la durée de vie de l’émission est supérieure à un an, ce taux peut être variable
et indexé à un taux de référence du marché monétaire.
5.3 Le mécanisme des réserves obligatoires en CEMAC
5.3.1 Les banques soumises et Assiette des réserves obligatoires
5.3.1.1 Banques soumises à la constitution des réserves obligatoires
Toutes les banques commerciales de la communauté économique de l’Afrique Centrale
(CEMAC) agréées par la COBAC sont tenues de conserver une partie des dépôts collectés
auprès de leur clientèle. Ces réserves sont conservées dans des comptes dits « comptes de
réserves obligatoires » tenues par la BEAC, dans les conditions définies par les autorités
monétaires. La constitution de ces réserves est un instrument de politique monétaire permettant
à la Banque Centrale de réguler le niveau de liquidité bancaire.
La BEAC peut, de manière non-discriminatoire, exempter certaines Banques, notamment celles
soumises à des procédures de liquidation ou de mesure de restructuration, de la constitution des
réserves obligatoires pour une durée transitoire.
5.3.1.2 Assiette des réserves obligatoires
L’assiette des réserves obligatoires minimales comprend :
- les dépôts à vue, à savoir les soldes créditeurs des comptes créditeurs des comptes
(résidents et non-résidents) : cette rubrique comprend les comptes courants et les
comptes de chèques (comptes 371 à 379 du nouveau plan comptable des établissements
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EDOU Tangui Ridge Alpha MPCGF_ 9ème promotion Page 70
de crédit) ainsi que les autres comptes de la clientèle (comptes 381 à 387 du nouveau
plan comptable des établissements de crédit) ;
- les dépôts à terme et d’épargne, à savoir
les comptes de dépôts à régime spécial (comptes 351 à 359 du nouveau plan
comptable) ;
les comptes de dépôts à terme (résidents et non-résidents) ; cette rubrique comprend
les comptes de dépôts à terme (comptes 361 et 369 du nouveau plan comptable des
établissements de crédit).
Les chiffres de dépôts à prendre en compte pour le calcul du niveau réglementaire des réserves
obligatoires sont ceux relatifs aux encours des dépôts aux dates des 10, 20 et 30 (ou 31) du mois
de référence.
5.3.2 Coefficients des réserves obligatoires
Les coefficients des réserves obligatoires sont fixés et modifiés par le Comité de Politique
Monétaire, dans les mêmes conditions que le taux d’intervention de l’institut d’émission, en
fonction de l’évolution de la conjoncture économique interne et externe.
Après chaque augmentation des coefficients, une période d’adaptation de deux mois à compter
de la date d’entrée en vigueur des nouveaux coefficients, est laissée aux banques pour leur
permettre d’ajuster le montant de leurs réserves. Au cours de cette période d’adaptation aucune
sanction pour insuffisance de constitution des réserves obligatoires ne leur sera appliquée.
Les coefficients de réserves obligatoires applicables aux banques des pays de la CEMAC sont
résumés dans le tableau suivant :
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Tableau 5 : Coefficients des réserves obligatoires
Banques Coefficient des dépôts à vue
Coefficients des dépôts à terme
Banques du Groupe I (Etats en situation de liquidité satisfaisante) : Cameroun, Congo, Gabon et Guinée
équatoriale)
5, 875% 4,625%
Banque du Groupe II (Etats en situation de liquidité suffisante) :
TCHAD
3,875% 2,625%
Source : BEAC (2016)
Les banques de la République centrafricaine restent exemptées de l’application des réserves
obligatoires car la liquidité du pays demeure fragile.
5.3.3 Fonctionnement des comptes de réserves obligatoires
Chaque banque assujettie doit constituer ses réserves sur son compte des réserves obligatoires
ouvert à cet effet auprès de la Direction Nationale de la BEAC dans l’Etat où est situé son siège
social.
Les avoirs en comptes de réserves Obligatoires demeurent la propriété de l’établissement au
nom duquel ils ont été ouverts. Toutes fois, chaque banque assujettie donne, par écrit à la BEAC
une autorisation permanente :
- de débiter ou de créditer son compte-courant afin de maintenir son compte de réserves
obligatoires au niveau requis ;
- de débiter son compte courant des intérêts de pénalité en cas d’insuffisance de
déclaration, de fausse déclaration ou de déclaration tardive.
5.3.4 Les conditions de rémunération des réserves obligatoires
Les avoirs placés en compte de réserves obligatoires sont rémunérés au taux de 0,05%. Les
intérêts sont versés mensuellement aux banques assujetties.
Le Comité de Politique Monétaire fixe et modifie le taux d’intérêt des réserves obligatoires
dans les mêmes conditions que le taux d’intervention de la Banque.
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5.3.5 Contrôle des déclarations des Banques
Pour s’assurer que les dépôts déclarés par les établissements de crédit sont exacts, l’Institut
d’émission peut effectuer deux types de contrôles :
les contrôles sur pièces qui permettent de rapprocher des déclarations avec les situations
mensuelles des banques ;
les contrôles sur place : qui sont effectués périodiquement et de manière inopinée, à l’initiative
de la BEAC (Service du Marché Monétaire) et/ ou de la COBAC, afin de vérifier l’exactitude
des informations communiquées à la Banque Centrale.
Ces contrôles comprennent le droit pour la BEAC ou la COBAC, d’exiger des explications
écrites ou orales, de réclamer la production des documents justificatifs. A cet effet, la BEAC
ou la COBAC peut examiner les livres, les fichiers informatiques, les documents comptables et
les archives des banques contrôlées.
5.3.6 Les sanctions
Deux types de sanctions sont applicables en fonction de la nature des manquements constatés
aux dispositions du règlement d’application :
l’insuffisance de constitution des réserves obligatoires
Les banques qui n’ont pas respecté le minimum de réserves prescrit au cours d’une période,
sont redevables d’intérêts de pénalité calculés en fonction de l’insuffisance constatée et
décomptée sur le nombre de jours que comporte la période.
Chaque 11 du mois, la BEAC calcule les intérêts de pénalité pour les banques défaillantes selon
la formule suivante :
C= Montant de l’insuffisance des réserves obligatoires
t= Le taux d’intérêt de pénalité applicable aux avances de la Banque aux établissements de
crédit sur le Marché Monétaire.
Montant des intérêts de pénalité = C. t. n/36 000, avec :
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n = Le nombre de jours qu’aura duré l’insuffisance de constitution des réserves. Cette durée
est toujours inférieure ou égale à 31 jours dans la mesure où l’insuffisance est constatée chaque
mois.
Les intérêts de pénalité sont débités au compte-courant des banques défaillantes.
la déclaration tardive, absence ou fausse déclaration :
Les banques qui n’ont pas fourni, en temps utile, leurs états ou qui ont été reconnues coupables
de fausses déclarations, devront constituer leurs prochaines réserves obligatoires sur la base des
derniers éléments connus et valides de leur situation, majorée forfaitairement de 10%.
La majoration de 10% s’appliquera, cumulativement, tous les mois sur les encours du mois
précédent jusqu’à la réception des nouvelles déclarations.
Conclusion du chapitre
En définitive, ce chapitre a été un des principaux chapitres de notre travail car il a décrit de
manière de manière succincte, l’organisation du marché monétaire au sein des pays membres
de la BEAC. Au cours de ce chapitre, nous avons identifié les compartiments du marché
monétaire de la BEAC en précisant les acteurs, les formes de transactions réalisées ainsi que
les conditions d’accès au marché. Nous avons également énoncé les spécificités relatives au
marché monétaire en zone CEMAC notamment en matière de titres de créances négociables,
dont les composantes diffèrent des autres zones monétaires.
Pour finir nous avons abordé le mécanisme des réserves obligatoires imposé aux banques qui
constitue de plus en plus une mesure de gestion de la liquidité au sein de la zone.
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Chapitre 6 : ANALYSE CRITIQUE ET RECOMMANDATIONS
Depuis l'entrée en vigueur du Marché Monétaire en 1994, les interventions de la Banque
Centrale tiennent compte de l'Objectif de Refinancement de chaque pays membre, arrêté par les
autorités monétaires. De ce fait, la BEAC se doit donc d’adopter une stratégie efficace en
adéquation avec les objectifs fixés en matière de politique monétaire. C’est pour cette raison,
qu’il serait intéressant de donner un avis critique sur le fonctionnement du marché monétaire.
Dans ce chapitre, il sera question, à partir des données recueillies, d’analyser les indicateurs
portant sur le marché monétaire et de mesurer l’impact de la politique monétaire sur l’économie
sous régionale. Ensuite on se chargera de faire une analyse de l’organisation du marché
monétaire à travers l’analyse de ses compartiments. A l’issu de cette analyse nous présentera
quelques pistes de solutions afin d’améliorer le fonctionnement du marché monétaire.
6.1 Analyse critique
6.1.1 Evolution des taux directeurs
Le graphique ci-dessous (Figure 7) nous présente les principaux taux directeurs de la BCEAO,
de la BEAC et de la BCE. Le premier constat qui se fait, est que les taux d’appel d’offres
appliqués par la BCE sont faibles par rapport à ceux appliqués au sein des pays membres de la
CEMAC et de l’UEMOA. On note une tendance à la baisse des taux directeurs de la BEAC et
de la BCEAO. Influencée au plan externe par : le ralentissement de l’activité économique
mondiale, l’atténuation des tensions inflationnistes et la baisse des cours des matières
premières. Dans ce contexte, la plupart des banques centrales ont poursuivi la politique
monétaire amorcée à la fin de l’année 2008, en vue de relancer l’activité économique. A cet
égard, les banques centrales ont mis en place des mesures d’assouplissement des conditions des
banques pour l’accès à l’argent (rapport BCEAO, 2012 ; rapport BEAC, 2012).
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Figure 4 : Evolution des taux directeurs de la BCEAO, BCE et de la BEAC
Source : CABRILLAC et ROCHER (2013 : 12).
6.1.2 Marché et monnaie
Dans l’ensemble, malgré les taux de croissance relativement faibles au sein des pays de la
CEMAC nous constatons que la politique monétaire porte tout de même ses fruits. Ce
phénomène se justifie par la volonté des autorités monétaires d’agir dans le but de booster
l’activité. Nous observons de ce fait, une augmentation globale des concours de la BEAC aux
banques qui étaient de 86,9 milliards FCFA en 2009 pour 424 milliards en 2014. Cette évolution
s’explique par la baisse générale sur la période des cours de matières premières notamment du
pétrole qui constitue une part très importante des revenus des pays membres de la CEMAC. Les
crédits à l’économie, quant à eux, se sont stabilisés pour une moyenne de 12,33 milliards durant
la période (CEMAC, 2014). Concernant la vélocité de la monnaie, elle est assez stable et se
situe en moyenne à 4 ; ce qui est pratiquement la même chose au sein de la zone UEMOA. Le
tableau ci-dessous (Tableau 5) est un résumé des indicateurs de marché et de monnaie en
pourcentage au sein de la CEMAC.
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Tableau 6 : Variations des indicateurs de marché et de monnaie en pourcentage au sein
de la CEMAC (en milliards).
2009 2010 2011 2012 2013 2014 Avoirs extérieurs nets 8,5 -2,7 -11,8 -6,1 1,5 7,6
Crédits à l'économie 7,5 15,6 21,9 2,3 14,4 12,3
Créances nettes sur l'Etat 3,3 -11,4 19,6 44,4 28,5 -41,2
Masse monétaire (M2) 7 14,2 9,7 2 11,6 10,8 Concours de la BEAC aux
banques 86,9 -13,2 -16,3 962,4 2 424
Taux de couverture extérieure (fin de période)
100,1 95,3 94,1 94 93,9 93,1
Vitesse de circulation de la monnaie (PIB/M2)
4,46 4,17 4,03 4,23 4,13 4,02
Source : Nous-même, à partir de CEMAC (2014).
Concernant les crédits à l’économie, l’analyse a été faite en comparaison avec l’UEMOA à partir
de la figure ci-dessous.
Figure 5: Evolution comparative des crédits à l’économie CEMAC et UEMOA
Source : Nous-même, à partir de BEAC et BCEAO (2009 à 2014)
Sur la période allant de 2009 à 2014, nous constatons que l’évolution des crédits à l’économie
au sein de la zone CEMAC est très volatile, contrairement à l’évolution des crédits au sein de
l’UEMOA. En effet, concernant la CEMAC nous notons une phase de croissance des crédits à
8,69%
11,33%
14,76%12,92%
16,38%
13,86%
7,50%
15,60%
21,90%
2,30%
14,40%
12,30%
0,00%
5,00%
10,00%
15,00%
20,00%
25,00%
2009 2010 2011 2012 2013 2014
évolution des crédits à l'économie
UEMOA CEMAC
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l’économie allant de 2009 à 2011. Cette phase s’accompagne ensuite par une baisse sur la
période restante. La baisse des crédits à long terme explique cette situation car les banques ont
une préférence pour les facilités de trésorerie et l’offre des services à la clientèle générateurs de
commissions.
Concernant les crédits à l’économie dans l’UEMOA, l'encours des crédits à l’économie suit
presqu’une tendance linéaire au cours de la période. En effet l’encours de crédit au cours de la
période a progressé en moyenne de près de 13% par an. Cette croissance s’explique
principalement par une croissance des crédits dans les secteurs de l’énergie, de l'agro-industrie,
des télécommunications, des transports, des mines, du commerce général et des services.
6.1.3 Le secteur bancaire
D’après le rapport du FMI de 2013, on constate que l'exposition des banques due aux prêts à
des parties liées est particulièrement importante dans trois pays (Cameroun, Gabon et Guinée
Equatoriale) où un certain nombre d’entre elles dépassent la limite prudentielle. Au Cameroun,
les prêts improductifs (PI) accordés à des parties liées ont entamé les fonds propres nets des
banques. De même, le montant total des engagements sur un emprunteur unique reste excessif,
bien que la limite prudentielle en vigueur dans la région soit relativement laxiste (à 45 % des
fonds propres nets). Les faiblesses en matière de communication et de contrôle du risque
opérationnel exposent le secteur bancaire. Le rapport de la BEAC (2013), montre que la
situation des banques au sein de la sous-région s’est améliorée. Pour l’année 2013 par exemple
la situation agrégée des bilans pour la période a été de près de 10 732 milliards de francs CFA ;
une progression par rapport aux années antérieures en moyenne de 9%. Le total des bilans au
sein de la zone CEMAC devrait en principe atteindre près de 12 800 milliards de francs CFA
en 2015. D’après ce rapport, les dépôts collectés jusqu’alors enregistrent des progressions
annuelles en moyenne de près de 7% et représente près de 80% du total des bilans. Et au sujet
des crédits bruts, on note une tendance à la baisse car la qualité des portefeuilles des clients
s’est dégradée au cours des années.
Concernant les banques présentes au sein des sous-régions d’Afrique centrale et de l’Ouest, on
note que la CEMAC comptait un peu moins de 50 en 2014 contre un peu plus de 100 au sein
de l’UEMOA. Cela s’explique non seulement par le nombre de pays constituant chaque sous-
région (6 pour la CEMAC et 8 pour l’UEMOA), mais également par le climat des affaires de
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mieux en mieux propice au sein de la zone UEMOA. La répartition des banques par pays au
sein des deux zones est présentée par les figures ci-après :
Figure 6: Répartition par pays des banques en activité dans la CEMAC
Source : Nous-même, à partir de BEAC (2013 et 2014)
Figure 7: Evolution des banques en activité UEMOA 2013 et 2014
Source : Nous-même, à partir de l’UEMOA (2013 et 2014)
12
4
10 10
4
8
14
4
10 10
5
8
CAMEROUN CENTRAFRIQUE CONGO GABON GUINNÉE ÉQUATORIALE
TCHAD
Banques en activité dans la CEMAC
2013 2014
11 11
24
3
13
9
18
1113 13
25
4
14
11
21
13
Banque en activité dans l'UEMOA
2013 2014
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6.1.4 Évolution du PIB
La figure ci-dessous (Figure 11), nous présente l’évolution du PIB des pays de la zone UEMOA,
de la CEMAC et de l’Afrique Subsaharienne de 2002 à 2012 soit 11 périodes. Pour les 11
années nous observons une « bonne évolution du PIB6 » au sein des zones due à des
réaménagements des politiques monétaires des zones respectives. En effet, les Etats africains
en général, ont mis un accent particulier sur la croissance économique des Etats, ayant pour
effet d’améliorer de manière considérable la croissance. La croissance des Etats de l’Afrique
subsaharienne reste cependant supérieure à celle des pays de l’UEMOA et de la CEMAC. Ce
phénomène s’explique par le fait que plusieurs pays d’Afrique de l’est (l’Ethiopie, la Zambie,
le Mozambique, le Zimbabwe …) ont subi de grosses croissance au cours de la période. Le
taux de croissance de ces pays avoisinait les deux chiffres ; dues en partie au développement
des industries manufacturières et l’extraction minière. Les pays de la zone CEMAC quant à eux
demeurent très dépendants du secteur pétrolier, or on constate que le cours n’a cessé de baisser
au cours de ses dernières années, ce qui les rend moins productifs. Concernant, la croissance au
sein de l’UEMOA elle a été relativement stable sur la période due à une implication de la part
des gouvernants de favoriser la libre circulation des biens et personnes. Cependant elle a été
ralentie par la crise politique qu’à subit la côte d’ivoire entre 2010 et 2011.
Aussi, l’inexistence d’une véritable union économique affecte négativement la croissance des
Etats aussi bien dans les pays de l’UEMOA que dans les pays de la CEMAC. En effet, il existe
encore de nombreuses barrières douanières qui ne favorisent pas les échanges au sein de la
zone.
6 Croissance stable et continue de la production dans de nombreux domaines économiques.
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Figure 8: Croissance comparée dans l’UEMOA, CEMAC et en Afrique subsaharienne
Source : CABRILLAC et ROCHER (2013 : 23).
6.1.5 Evolution de l’inflation
L’inflation au sein de la CEMAC n’est pas maîtrisée ; car la plupart des pays au sein de la zone
ne parviennent pas à maîtriser son évolution. En effet, l’inflation est en moyenne de 3.6% par
an de 2009 à 2014, qui est au-dessus de l’objectif (moins de 2,5% par an).On remarque même
que des pays comme le TCHAD et la Centrafrique ont eu à atteindre des taux d’inflation de
près de 10%. Ces phénomènes témoignent de l’incapacité de la BEAC pour mener à bien sa
politique monétaire durant des périodes de crises. L’augmentation de cette inflation provient de
la baisse de la production agricole, de la dépréciation du franc CFA par rapport au dollar
américain et de l’augmentation des coûts de commerce régional à cause des conflits de la région.
Au sein de l’UEMOA, on remarque que l’inflation est maîtrisée malgré la dépréciation du
FCFA par rapport au dollar. Le taux moyen d’inflation au cours de la période a été de près de
2%. De manière globale, la politique monétaire menée par la BCEAO porte mieux ses fruits
malgré les diverses crises traversées au sein de l’UEMOA.
Cependant de manière générale, les pays de la zone franc ont encore du mal à maîtriser
l’inflation car on observe de grands écarts entre les taux d’évolution de l’inflation en France et
ceux observés dans les pays utilisant le FCFA. Cet écart est dû à la fragilité qui caractérise les
économies des pays de la zone franc.
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Figure 9: Evolution du taux d’inflation au sein des pays membres de la CEMAC
Source : Nous-même, à partir de BEAC (2009 à 2014).
Figure 10 : Taux d’inflation de 2009 à 2014 (UEMOA)
Source : Nous-même, à partir de BCEAO (2009 à 2014).
6.1.6 Le marché des titres publics à souscription libre et le marché des titres de
créances négociables en zone CEMAC
Concernant le marché des titres publics à souscription libre, on note une petite amélioration car
plusieurs types de dettes sont émis par les Etats (le Gabon, le Cameroun et la Centrafrique). Les
premières émissions sur ce marché ont été faites par l’Etat du Cameroun en novembre 2011
(BEAC, 2011). Parmi ces titres publics à souscription libre, les Etats ont eu recours aux bons
-10,00%
-5,00%
0,00%
5,00%
10,00%
15,00%
Tau
x
Années
Taux de l'inflation
Cameroun Centrafrique Congo Brazza
Gabon Guinée Equatoriale Tchad
-2,00%-1,00%0,00%1,00%2,00%3,00%4,00%5,00%6,00%7,00%8,00%
Taux d'inflation
Bénin Burkina Côte d'Ivoire Guinée Bissau
Mali Niger Sénégal Togo
2009 2010 2011 2012 2013 2014
2009 2010 2011 2012 2013 2014
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du trésor émis pour des échéances à moyen terme. Les Etats ont également recours à l’émission
d’obligations pour se financer. Cependant les titres de créances négociables, ils ne sont pas
encore émis au sein des Etats membres.
Par exemple, pour l’exercice 2013, 35 émissions de Bons et des obligations du trésor
assimilables ont été effectués, dont 16 pour le Cameroun, 15 pour la république gabonaise et
04 pour la république centrafricaine (BEAC, 2013). Au cours de la période , les Trésors publics
ont honoré, à bonne date, l’ensemble de leurs engagements envers les souscripteurs, en
procédant au remboursement intégral de 26 émissions pour un montant total de 198,2 milliards,
soit 13 émissions du Trésor camerounais, correspondant à 80 milliards, 8 émissions du Gabon
pour un montant de 105 milliards et 5 émissions de la République Centrafricaine représentant
le remboursement d’un montant total de 13,2 milliards. Par ailleurs, le taux de couverture
moyen des montants mis en adjudication s’est situé respectivement à 278,2 % pour le
Cameroun, 189,4 % pour le Gabon et 89 % pour la République Centrafricaine. La situation
globale des émissions des Etats est présentée dans le tableau ci-après :
Tableau 7: Situation des émissions de bons de trésor et des obligations des Etats en 2013
Pays Emissions d'obligations et des bons du trésor
taux de couverture moyen des montants mis en adjudication
Montants cumulés des sommes empruntées (milliards de FCFA)
Cameroun 16 278,20% 126 Gabon 15 189,40% 164
Centrafrique 4 89% 11 Total 35
301
Source : Nous-même à partir de BEAC (2013).
Concernant l’UEMOA, on note que le marché des TCN est beaucoup plus fluide que dans la
CEMAC. En effet, comme le montre le rapport de la BCEAO de 2013, Quarante-sept émissions
de bons du Trésor ont été réalisées pour l’exercice 2013 par adjudication à taux variables par
les huit Etats de l’Union, pour un montant total de 1.411,4 milliards contre trente-neuf (39)
émissions pour un montant de 1.051,6 milliards en 2012. Ces émissions se répartissent comme
le montre le tableau 7. Aucune émission n’a été relevée au titre des certificats de dépôt, des
billets de trésorerie et des bons des Institutions Financières Régionales.
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Tableau 8 : Comparaison des émissions de bons du trésor pour l’exercice 2013 dans
l’UEMOA
Pays nombre d'émissions
Montant cumulé d'émissions de bons du Trésor (en milliard
de FCFA)
Taux moyen de rendement
Bénin 10 247,1 Les taux moyens de rendement de ces
bons ont varié dans une fourchette
comprise entre 3,9700% et 6,2075%
Burkina Faso 4 91,3 Côte d'Ivoire 10 448,8
Guinée – Bissau 1 10 Mali 8 238,8 Niger 3 91,9
Sénégal 6 147,2 Togo 5 136,3
Source : Nous-même, à partir de BCEAO (2013).
6.1.7 Organisation du marché monétaire de la CEMAC
Comme nous l’avons dit à la section 3 du chapitre 5, le marché monétaire en zone CEMAC est
organisé en deux niveaux : le compartiment interbancaire (niveau 1) et les interventions de la
BEAC (niveau 2). Dans le cadre de notre travail, il sera question de faire une analyse du
fonctionnement de chaque composante du marché monétaire.
6.1.7.1 Organisation du compartiment interbancaire en CEMAC
L’organisation du compartiment interbancaire en zone CEMAC présente plusieurs similitudes
avec celle de l’UEMOA. En effet, les acteurs qui interviennent sur ce marché sont les mêmes
dans les deux espaces monétaires. L’accès à ce marché est très limité car il est réservé aux
spécialistes du domaine bancaire.
Les opérations effectuées sur ce compartiment se font sous forme de prêts en blanc (sans
garanties). Au sein de l’UEMOA et en France, ces opérations fonctionnent de la même façon
car toutes les conditions sont négociées entre les parties. Ce mode de fonctionnement permet
aux établissements de crédit, principalement les banques, de disposer de liquidité à tout
moment.
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6.1.7.2 Organisation des interventions de la BEAC
L’organisation des interventions de la BEAC présente des spécificités par rapport à celle de
l’UEMOA. En effet, dans l’UEMOA et en France, les opérations interbancaires se font
exclusivement sur le compartiment interbancaire. Au sein de la CEMAC, les interventions de
la BEAC viennent en compléments des opérations interbancaires menées au sein de la sous-
région. Les interventions de la BEAC sont destinées aux opérations et aux acteurs qui ne
répondent pas aux critères définis pour le compartiment interbancaire.
6.2 Problèmes liés au marché monétaire de la CEMAC
Au regard de la présentation du fonctionnement du marché monétaire de la CEMAC, nous
avons relevé quelques problèmes dont souffre le marché monétaire de la sous-région.
6.2.1 La dépendance de la BEAC vis-à-vis de la France
En effet, il existe toujours un lien très fort entre la BEAC et l’Etat français. Cela se justifie par
la présence de deux représentants français au conseil d’administration de la BEAC. Ces derniers
contribuent à la prise de décisions de la banque. Ce qui entraine une dépendance vis-à-vis d’eux
pour la prise de décision (BEAC, 2010).
Aussi, une part importante des réserves extérieures (65% des réserves de change) est détenue
par le trésor français et ne sont pas rémunérées AVOM (2013 :4).Or il existe un déficit
important au sein des Etats de la CEMAC en matière d’investissement
6.2.2 Le faible taux de bancarisation
Le faible taux de bancarisation de l'économie au sein de la zone qui a pour conséquence : le
manque d'un nombre important des banques privées participant au marché monétaire pouvant
financer l'économie. Ce phénomène justifie, pour une part, l'inefficacité de la politique
monétaire menée par les autorités monétaires ; on ne compte que 51 banques commerciales en
2014 (rapport BEAC : 2014). Ce faible taux de bancarisation s’explique aussi, par des
conditions de banque souvent très contraignantes. Les frais financiers sont très élevés, le
financement du secteur privé à moyen et long termes reste faible et les marchés financiers qui
restent peu actifs (Jeune Afrique, 2014).
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6.2.3 Les coefficients de réserves obligatoires
Les coefficients de réserves obligatoires ne sont pas harmonisés à l’échelle de la CEMAC. Ce
phénomène est causé par la différence des situations macroéconomiques qui existent au sein de
la sous-région (voir tableau 5). Ce qui signifie que l’orientation de la politique monétaire diffère
d’un pays à l’autre. Or nous savons qu’en l’absence d’un circuit efficace de transmission de la
politique monétaire par voie du taux d’intérêt, le coefficient de réserves obligatoire est un
moyen de transmission de la politique monétaire très important (FMI, 2014).
6.2.4 Problèmes de surliquidité
La liquidité joue un rôle important dans la poursuite de la politique monétaire. En effet, la
mauvaise gestion par la BEAC des problèmes de liquidité pourrait conduire à une instabilité
des prix car cette dernière n’est pas transmise de manière efficace par la voie des taux d’intérêt.
Les banques de la sous-région bien qu’étant pour la plupart surliquides, ne profitent pas
réellement à l’économie ; cela se justifie par des taux de croissance relativement faible. Dans
la zone CEMAC et même dans l’UEMOA, les banques préfèrent conserver des capacités oisives
plutôt que de prêter une partie de l’épargne collectée auprès de la clientèle. Il en résulte une
situation de surliquidité qui se traduit par l’augmentation de leur dépôt auprès de la Banque
centrale. En l’absence d’instruments de gestion des liquidités adaptés, les banques maintiennent
des réserves excédentaires pour pouvoir faire face à des chocs de liquidité. Le manque
d’efficacité de la gestion des liquidités des différentes banques, l’ampleur du risque de
contrepartie et du risque de crédit et l’absence de garanties explique le niveau élevé des taux
débiteurs, DOUMBIA (2011: 3).
6.2.5 Problèmes liés à l’organisation du marché monétaire de la CEMAC
6.2.5.1 Problèmes liés à l’organisation du compartiment interbancaire
L’organisation actuelle du compartiment interbancaire en zone CEMAC présente des
inconvénients. Les dispositions mises en place par les autorités monétaires pour l’accès à ce
marché sont trop strictes. De ce fait, plusieurs banques en situation de difficulté de trésorerie
ne parviennent pas à obtenir des prêts à partir de ce compartiment alors que l’économie de la
sous-région manque de financement.
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Aussi, le nombre limité d’intervenants à ce compartiment restreint considérablement l’accès
des banques aux capitaux. En effet, divers investisseurs qui pourraient apporter des capitaux
aux banques sont exclus de ce compartiment.
6.2.5.2 Problèmes liés à l’organisation des interventions de la BEAC
Les interventions ponctuelles de la BEAC se font généralement sans encombre. Cependant la
décision prise par le gouverneur de supprimer les appels d’offres négatifs pour ces interventions
ponctuelles pourrait conduire à des problèmes de surliquidités importantes. Un problème aussi
important que celui de la surliquidité pourrait entraver l’atteinte des objectifs en matière de
politique monétaire. Aussi, l’accès restreint de certains investisseurs à ce compartiment limite
les possibilités de financement pour les acteurs.
6.3 Recommandations
6.3.1 Les recommandations à l'endroit de la BEAC
Un certain nombre de mesures devraient être prises par l'institut d'émission à savoir :
6.3.1.1 Retrouver l'autonomie
La Banque des Etats de l'Afrique Centrale devrait chercher à retrouver son autonomie non
seulement vis-à-vis des Etats membres mais aussi de l’Etat français.
Concernant ses relations avec les Etats membres, la BEAC devra réduire les financements
directs vis à vis des Etats, en réduisant considérablement les aides directes. Elle devrait
sensibiliser les Etats à se faire financer par l’intermédiaire des marchés financiers.
Elle devrait aussi revoir les relations qu’elle entretient avec l’Etat français. En effet, les pays de
la CEMAC et de la BCEAO disposent d’énormes sommes d’argent (réserves extérieures)
auprès du trésor français qui ne sont presque pas rémunérées. La banque centrale devrait de ce
fait demander un rapatriement de ces fonds afin de l’injecter dans l’économie car les taux de
croissance sont relativement faibles.
6.3.1.2 Accentuer l'information et la sensibilisation
La BEAC en tant que Banque Centrale devrait multiplier des séminaires, des forums et des
colloques pour sensibiliser les différents responsables des méfaits de la surliquidité. Cette
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sensibilisation permettrait aux différents financiers de prendre conscience du phénomène, de
mettre sur pied à leur niveau des actions anticipatrices et de pouvoir lui faire des propositions.
Elle devrait également diffuser le plus largement possible et de manière régulière les conditions
débitrices et créditrices appliquées dans les établissements de crédit afin de renforcer la
concurrence. Car, plus l'information sera accessible, plus la concurrence sera rude, plus les
investisseurs trouveront le financement de leur projet et moins les banques seront sur liquides.
A la suite des propositions faites à la BEAC, nous ferons des suggestions aux banques
secondaires.
6.3.2 Recommandations à la COBAC
Etant le gendarme des banques, la COBAC pourrait appliquer les mesures suivantes :
6.3.2.1 Sensibiliser les banques
Avant d'arriver aux sanctions, la COBAC devrait tout d'abord intensifier la sensibilisation des
établissements de crédit à travers des séminaires, des colloques ou des conférences. En effet,
les établissements de crédit ont été à l’origine de nombreuses crises dans le monde à travers les
octrois de crédit à des entreprises ou des individus qui ne possédaient pas les aptitudes à
rembourser leurs prêts. La COBAC devrait alors mettre davantage l’accent sur certains ratios
prudentiels.
Au terme de cette section, il ressort que, pour combattre le problème de surliquidité dont souffre
le système bancaire de la zone CEMAC, des actions conjointes de la BEAC, de la COBAC et
des banques secondaires devraient être mises sur pied.
6.3.2.2 Prononcer des sanctions contre les banques
La COBAC devrait, avec l'aide de la BEAC, accentuer les sanctions contre les établissements
de crédit qui ne respectent pas les normes et les ratios prudentiels en matière d’octroi de crédit.
En effet, les normes prudentielles mises sur pied par la COBAC lors du comité de Bâle devraient
être respectées. Pour ainsi réduire non seulement les phénomènes de surliquidité, mais aussi des
risques de défaillance des clients.
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6.3.3 Développer le marché des titres publics à souscription libre et le marché des
titres de créances négociables en CEMAC
Pour assurer le développement du marché des titres publics à souscription libre, les autorités de
la CEMAC devraient redoubler d’efforts pour assurer la transparence en vue du développement
des marchés des titres d’État. Les autorités pourraient contribuer à l’amélioration de la gestion
de la trésorerie et de la dette des États et renforcer le rôle des spécialistes en valeurs du Trésor
pour améliorer la liquidité du marché secondaire des titres publics de la CEMAC. Un marché
des titres à moyen et long terme plus développé pourrait offrir un financement supplémentaire
des déficits budgétaires liés aux projets de développement. Quant au marché des titres de
créances négociables, les autorités monétaires devraient sensibiliser les établissements de crédit
et les entreprises de l’importance et des avantages tirés de ce moyen de financement.
6.3.4 Gérer les problèmes de surliquidité
Pour faire face aux problèmes de surliquidité, la BEAC et la BCEAO doivent établir des quotas
de rémunération pour les opérations d’appel d’offre négatif. Cette mesure permettrait d’inciter
les banques à placer leur argent dans l’économie plutôt que dans leur compte auprès de la
banque centrale. Au vu des problèmes de surliquidités soulevés par DOUMBIA (2011), les
banques au sein des pays d’Afrique centrale et de l’ouest doivent prendre d’avantage de risque
en injectant leurs excédents de liquidité dans l’économie. Les Etats pourront donc en tirer profit
et accroître leurs croissances économiques tout en veillant à ce qu’il n’y ait pas de répercussions
sur la stabilité des prix au sein des deux zones monétaires.
Les banques centrales devraient fournir de la liquidité aux marchés financiers dans des
circonstances exceptionnelles parce que :
- les marchés ont besoin de liquidité pour assurer une détermination efficiente des prix;
- l’illiquidité peut contribuer à l’instabilité du système financier et avoir des conséquences
sur l’économie réelle;
- les banques centrales possèdent des caractéristiques uniques qui les rendent
parfaitement aptes à jouer le rôle de fournisseur ultime de liquidité au système financier
(ENGERT et al. 2008).
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6.3.5 Recommandations sur l’organisation du marché monétaire
6.3.5.1 Recommandations sur l’organisation du compartiment interbancaire
L’organisation actuelle du compartiment interbancaire en zone CEMAC peut être améliorée.
En effet, les autorités monétaires doivent ouvrir ce compartiment à d’autres acteurs pour
permettre aux banques de disposer de plus de moyen de financement.
La BEAC se doit donc de rendre les procédures moins strictes pour permettre une amélioration
du fonctionnement du compartiment interbancaire. Aussi, elle devrait intégrer comme acteur
de ce compartiment les institutions de microfinance car elle contribue fortement à la croissance
des Etats de la sous-région surtout dans les zones rurales.
6.3.5.2 Recommandations liées à l’organisation des interventions de la BEAC
Pour améliorer le fonctionnement actuel des interventions ponctuelles de la BEAC, le comité
en charge de la politique monétaire devrait réinstaurer les appels d’offres négatifs. En effet, les
appels d’offres négatifs constituent un moyen important à la disposition des autorités
monétaires afin d’atteindre leurs objectifs.
Aussi, la BEAC devrait envisager d’associer ces deux compartiments (le compartiment
interbancaire et les interventions ponctuelles) et y alléger les conditions d’accès pour un
meilleur fonctionnement.
Conclusion du chapitre
Ce dernier chapitre, élaboré à partir de tous les chapitres précédents, nous a permis de présenter
une analyse de notre étude. Il présente précisément, un examen sur la situation du marché
monétaire de la BEAC à partir des données collectées des agents de l’institution, mais aussi de
la documentation mise à notre disposition. A l’issu de cette analyse, nous avons répertorié
quelques insuffisances qui empiète sur l’efficacité de la gestion du marché monétaire au sein
de la sous-région. De ce fait, nous avons formulé des propositions tant aux pouvoir publics
qu'au secteur privé dans l’optique d’améliorer la gestion des problèmes de liquidité au sein de
la CEMAC.
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CONCLUSION GENERALE
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Force est de constater que depuis la réorganisation du financement et l’institution du marché
monétaire dans les six Etats membres de la BEAC, le système bancaire de la sous-région va de
mieux en mieux. La réorganisation a permis à l’institution un meilleur suivi des activités
interbancaires et des établissements de crédits en général. Les programmes d’ajustement mis
en place au sein des pays de la CEMAC ont, depuis la dévaluation de 1994, fortement amélioré
la situation financière. Depuis la restructuration financière, on observe un assainissement se
traduisant par une surliquidité et une forte rentabilité des banques.
Les établissements de crédit qui sont aujourd’hui primordiaux à l’investissement et à la
croissance de nos économies, doivent être suivis car leur survie dépend de la satisfaction de
leurs clients et de leur capacité à traiter les réclamations. Cependant, ils sont souvent confrontés
à des difficultés de trésorerie et ne peuvent pas toujours de répondre aux besoins de la clientèle,
d’où l’importance de la BEAC.
L’environnement économique étant aussi en perpétuel changement, les banques centrales à
l'instar de la BEAC doivent mettre en place une politique susceptible d’anticiper et de susciter
l’investissement. Et cela passe par des études plus approfondies sur l’environnement
économique pour pouvoir mener nos Etats à des croissances plus fortes.
L'importance du marché monétaire des pays membres de la CEMAC dans l'économie de la
sous-région se situe dans la collecte de l'épargne et l'affectation de cette dernière vers les agents
à besoin de financement. Ce marché monétaire ne fonctionne pas normalement, car il existe
encore des défaillances dans la gestion de la stabilité. Aussi, l'open market qui est pourtant l'un
des principaux instruments de la politique monétaire adoptés dans plusieurs pays, n'est pas
complètement utilisée par la BEAC.
De ce fait, une attention particulière des autorités tant politiques que monétaires devrait être
accordée à ces outils utilisés pour intervenir sur le marché en tenant compte des différents
problèmes évoqués et suggestions apportées dans le présent travail. Ces contributions
pourraient permettre à la CEMAC de quitter de la situation d'endettement, vers l'économie de
marchés. Nous espérons que le peu de progrès réalisé jusqu'ici par les autorités tant politiques
que monétaires continuera dans le sens de se multiplier.
Ce stage aura été pour nous une véritable révélation de notre capacité à travailler dans un
environnement professionnel. L'objectif principal de ce stage était la découverte du monde de
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l'entreprise et dans cette optique, ce stage a totalement répondu à nos attentes. Ce stage est donc
pour nous une expérience enrichissante, car il nous a permis de progresser dans de nombreux
domaines tels que technique et relationnel.
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ANNEXES
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Annexe 1: Lexique
- Accords de classement : les accords de classement constituent la part des emplois
bancaires représentés par les différents crédits consentis à l’économie ayant fait l’objet
d’une appréciation favorable par l’institut d’Emission.
- Adjudication : procédure par laquelle la BEAC assure, pour le compte du trésor,
l’organisation matérielle des émissions de titres publics à souscription libre et leur
répartition entre les différents établissements de crédit agréés soumissionnaires.
- Afrique subsaharienne : partie de l'Afrique située au sud du Sahara séparée
écologiquement, culturellement, ethniquement et technologiquement des pays du nord
par le climat rude du plus vaste désert chaud du monde.
- Appel d’offres négatif : lorsque la Banque centrale informe les établissements de crédits
de son intention de retirer des liquidités (ponctionne des liquidités.
- Appel d’offres positif : c’est une opération par laquelle la banque centrale informe les
établissements de crédit de son intention d’injecter des liquidités.
- Banques : les établissements de crédit titulaires d’un compte-courant à la BEAC et
soumis à l’obligation de constitution de réserves obligatoires.
- Cellule de Règlement et de Conservation des Titres (CRCT) : unité autonome créée au
sein de la banque des Etats de l’Afrique central, en charge de la gestion du compte
émission, agent de règlement et dépositaire central des titres publics à souscription libre
émis par les Etats de la CEMAC, en application du présent règlement.
- Collatéraux : l'ensemble des actifs, titres ou liquidités, remis en garantie par la
contrepartie débitrice à la contrepartie créditrice afin de couvrir le risque de crédit
résultant des transactions financières négociées entre deux parties.
- Concordat : acte de conciliation entre deux parties adverses.
- Effet de liquidité : c’est la variation des taux d’intérêt en fonction de la liquidité présente
dans l’économie.
- Emission : création et mise en circulation de titres publics à souscription libre.
- Inflation ciblée : un cadre d'application de la politique monétaire en liberté surveillée.
Fondé sur des règles, ce ciblage contraint la banque centrale d'annoncer explicitement
sa cible en appliquant une politique monétaire cohérente.
- Inflation courante : inflation observée au cours d’une période au sein d’un espace
économique donné.
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- La triangulation : usage de deux ou de plusieurs méthodes dans la collecte de données
lors de l’étude d’un aspect du comportement humain
- Le marché des Federal Funds : marché permettant aux détenteurs de federal funds dont
les réserves obligatoires sont temporairement insuffisantes d'emprunter directement
auprès de ceux qui en ont en excès.
- Le taux des fonds fédéraux : est le taux d'intérêt directeur fixé toutes les 6 semaines par
la banque centrale américaine, la Fed (Federal Reserve), à l'occasion des réunions de
l'institution responsable en son sein de la politique monétaire menée par les Etats-Unis,
le FOMC (Federal Open Market Committee).
- Le ratio Cooke : est un ratio de solvabilité bancaire qui est recommandé par le Comité
de Bâle dans le cadre de ses premières recommandations visant à garantir un niveau
minimum de capitaux propres, afin d'assurer la solidité financière des banques.
- Les normes prudentielles : les règles prudentielles regroupent tous les dispositifs légaux
et éthiques permettant de protéger le épargnants contre les risques excessifs lors de leurs
placements et investissements notamment au sein d’un capital de sociétés de fonds
banques, assurances, mutuelles, sociétés de placement, entreprises d’investissement,
etc.
- Marché monétaire : marché de la liquidité banque centrale organisé par décisions du
conseil d’administration de la BEAC des 28 Juillet et 29 Novembre 1993.
- Obligation du trésor Assimilables OTA : titres négociables émis lors d’un emprunt
public et représentatifs d’une créance à moyen ou long terme sur l’Etat, dont la
caractéristique est la possibilité d’une émission de tranches complémentaires de
l’emprunt initial, l’émission à venir étant assimilée à l’émission existante. Les intérêts
sont payables annuellement.
- Open market : techniques d'intervention d'une Banque Centrale sur le marché
monétaire par l'achat ou la vente de titres contre la remise de liquidités. Les opérations
« d'open market » (effectuées aux conditions de marché) répondent à trois finalités :
pilotage des taux d'intérêt, gestion de la liquidité bancaire et signal d'orientation de
la politique monétaire.
- Opérations de réglage de fin : opération d'open market qu'effectue une banque centrale
de manière irrégulière. Une opération de réglage fin est principalement destinée à faire
face aux variations inattendues de la liquidité bancaire.
- Output gap : différence de niveau entre la production effective et la production
potentielle.
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- Réescompte : opération qui consiste, pour la banque centrale, à acheter un effet avant
son échéance à une banque ou à un organisme financier qui l'a déjà escompté, en
remettant le montant de la créance, déduction faite du taux d'escompte officiel, fixé par
la banque centrale.
- Réserves obligatoires : c’est un mécanisme mis en place par la banque centrale pour
imposer aux établissements de crédit la constitution des réserves.
- Syndication : processus par lequel plusieurs établissements de crédit ou financiers
conviennent d’assumer ensemble une opération portant sur des valeurs mobilières,
notamment à l’occasion d’une émission de titres ;
- Taux d’argent au jour le jour : argent que les banques se prêtent à très court terme et qui
peut être rappelé chaque jour.
- Taux directeur : les taux directeurs sont les taux d'intérêt fixés par une Banque centrale
d'un pays ou d'une zone monétaire. Il existe très régulièrement trois taux directeurs (qui
peuvent prendre des noms différents en fonction des pays) (du plus faible au plus élevé)
- Taux moyen au jour le jour : il s’agit du taux moyen de rémunération des dépôts
interbancaires au jour le jour pratiqué dans la zone.
- Teneur de compte : un établissement en charge de la conservation des actifs financiers
ainsi que leurs enregistrements comptables dans le respect des normes fixées par les
autorités.
Source : Lexique BEAC et dictionnaire économique.
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Annexe 2: Organigramme de la DCMCCB au 1er avril 2015
Source : BEAC.
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Annexe 3: Guide d’entretien
Nom(s) et prénom (s) de l’interlocuteur : ………………………………………………………
Fonction au sein de la structure : ……………………………………………………………….
Existe-t-il un manuel de procédure concernant les opérations d’appel d’offres aux
refinancements des banques ? .......................................................................................................
.......................................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................
..........................................
Existe-t-il un organe compétent en matière de politique au sein de la BEAC ? Si oui lequel ?....
.......................................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................
................................................................................................................................................
Quels sont les objectifs poursuivis par la BEAC à travers sa politique monétaire ? …………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………….
Existe-t-il des similitudes entre la politique monétaire appliquée par la BEAC et celle appliquée
par la BCEAO ? ...........................................................................................................................
.......................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................
Quels sont les outils utilisés par la BEAC pour mener à bien sa politique monétaire ? …….…
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
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Pouvez-vous nous présenter les différents taux directeurs appliqués par la BEAC ? …………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………..
Existe-t-il une uniformisation du coefficient des réserves obligatoires au sein des pays membres
de la CEMAC ?…………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
Existe-t-il des spécificités au sein du marché des titres de créances négociables dans la zone
CEMAC par rapport aux autres zones monétaires ?.......………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
……………………………………….
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Annexe 4 : Organigramme de la BEAC7
7 Site BEAC, https://www.beac.int/download/OrganigrammeBEAC_1_avril15.pdf, consulté le 27/05/2016
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BIBLIOGRAPHIE
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2) Articles de revue
1. ARTIS Michael (2002). Le Royaume-Uni devrait-il rejoindre l'Union économique et
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2. AVOM Désiré (2007). La coordination des politiques budgétaires dans une union
monétaire : l'expérience récente des pays de la CEMAC, Revue Tiers Monde, vol.4
(192), 871-893.
3. AVOM Désiré et BOBBO Amadou (2013). La BEAC en quête de son autonomie, Revue
d'économie financière, vol.2 (110), 125-144.
4. BOURGUIGNON François (2008). Croissance économique et développement,
Economie : Groupe Eyrolles, Revue d'économie vol.1 : 152-168
5. CABRILLAC Bruno et ROCHER Emmanuel (2013). Les perspectives des unions
monétaires africaines, Revue d'économie financière, vol.2 (110), 99-125.
6. CLERC Laurent et RAYMOND Robert (2014), Les banques centrales et la stabilité
financière : Nouveau rôle, nouveau mandat, nouveaux défis ?, Revue d'économie
financière, Vol.1 (113), 193-214
7. DOUMBIA Soumaila (2011). Surliquidité bancaire et « sous-financement de l'économie
». Une analyse du paradoxe de l'UEMOA, Revue Tiers Monde, vol.1 (205), 151-170.
8. ENGERT Walter, SELODY Jack et WILKINS Carolyn (2008). Les interventions des
banques centrales face aux perturbations des marchés financiers, Revue du système
financier, 75-82
9. FLOUZAT Denise (1999). Le concept de banque centrale, Revue d’économie
financière, Vol.55 (5), 7-36.
10. HUGON Philippe (2007). Rentabilité du secteur bancaire et défaillances du financement
du développement : le cas de la CEMAC, Revue Tiers Monde Vol.4 (192), 771-788.
11. NUBUKPO Kako (2007). Politique monétaire et servitude volontaire. La gestion du
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12. SENEGAS Marc-Alexandre (2010). La théorie des zones monétaires optimales au
regard de l'euro : Quels enseignements après dix années d'union économique et
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13. SY Amadou N. R (2014). Afrique subsaharienne : tendances et évolutions au sein du
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14. VALLA Natacha (2014). Banques centrales : les défis de la sortie de crise, Revue
d'économie financière, vol.1 (113), 227-242.
15. VIGNOLLES Benjamin (2010). La théorie des zones monétaires optimales et les
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3) Rapports
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2 pages.
2. BCEAO (2011), Rapport annuel de la BCEAO – 2010, 308 pages
3. BCEAO (2013), Rapport annuel de la BCEAO – 2011, 219 pages
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5. BCEAO (2015), Rapport annuel de la BCEAO – 2013, 207 pages
6. BCEAO (2015), Rapport annuel de la BCEAO – 2014, 177 pages
7. BEAC (2016), Rapport d’activité de 2010, 348 pages
8. BEAC (2016), Rapport d’activité de 2011, 300 pages
9. BEAC (2016), Rapport d’activité de 2012, 188 pages
10. OCDE (2007), Perspectives économiques en Afrique 2007, 664 pages
11. BEAC (2016), Rapport d’activité de 2013, 173 pages
12. BEAC (2016), Rapport d’activité de 2014, 183 pages
13. BRI (2014), La BRI, Au service de la stabilité monétaire et financière, 4 pages
14. CEMAC (2014), conjoncture économique, financière et monétaire des Etats membres
de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) en 2014
et perspectives pour l’année 2015, 28 pages
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15. FMI (2014), union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) : rapport des
services du FMI sur les politiques communes des états membres, 99 pages
16. FMI (2014), communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC)-
rapport des services du FMI sur les politiques communes des états membres, 72 pages.
17. FMI (2016), Le FMI et la Banque mondiale, 3 pages
18. OCDE (2010), Zone euro, 184 pages
4) Webographie
1. BCE (2016), https://www.ecb.europa.eu/ecb/orga/html/index.fr.html, consulté le
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https://www.beac.int/download/statuts-02102010.pdf, consulté le 30/09/2015
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https://www.beac.int/index.php/beac/la-beac-a-40-ans/274-1972-2012-40-ans-dhistoire-
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6. BEAC (2015), organigramme de la beac au 1er avril 2015,
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7. BEAC (2015), Règlement CEMAC TCN,
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banques-centrales-renforce-t-elle-l-efficacite-des , consulté le 07/06/2016
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