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The Carington News N°8 12 octobre 2015 The Carington News N°8 3 An American in Carentan Ed Shames has a very special connection with the City of Carentan. Misdropped some five miles from his original objective, he landed right next to the Gloria Milk factory downtown Carentan on June 6th 1944. He moved on to fight for the Brévands bridges over the Douve river. On 13 June 1944, he was caught in the middle of the battle of Bloody Gully south of Carentan, where he once again distinguished himself. Hardly on the ground, Ed Shames was hit in the face by a bullet which deprived him a piece of his nose. (he would undergo plastic surgery after the war). He would be promoted to Second Lieutenant after the June 13th fighting south of Carentan at Bloody Gully, although the formal commission was completed in England. He was the first NCO in the Third Battalion to receive a battlefield commission in Normandy. He was then transferred to Easy Company and took charge of third platoon. Shames fought with Easy Company in Operation Market Garden and volunteered for Operation Pegasus led by Lt. Frederick "Moose" Heyliger to save British paratroopers across the Rhine. He was wounded once in his left leg during the campaign and fought in the Battle of the Bulge at Bastogne. Edward D Shames was born on June 13th, 1922 in Norfolk, Virginia. Of Russian origin and Jewish tradition, his father was Moldavian and his mother Byelorussian (Minsk). In September 1942, Shames joined the Army, volunteering for the Paratroopers. He was sent to Toccoa, Georgia, for training. He started as a private for Item Company, Third Battalion of the 506th Parachute Infantry Regiment, and was promoted to Operations Sergeant in England. Prior to the paratroopers making their jump into Normandy, he built the sand tables the Airborne units used in planning the airdrop into Normandy. Un Américain à Carentan Edward David Shames est l’un des derniers grands héros de Carentan encore en vie. Ed s’est élevé en quelques mois du rang de simple soldat à celui de 2nd Lieutenant durant la guerre, obtenant une promotion sur le champs de bataille à Carentan, pour ses actions aux ponts de Brévands, et aussi dans le secteur sud de la ville connu sous l’appellation de Bloody Gully. Né un 13 juin (1922), il a bien cru sa dernière heure arrivée… un 13 juin 1944. Pour toutes ces raisons, Carentan tient une place particulière dons ses souvenirs. C’est aussi l’endroit où il atterrit vers 1 heure 40 le 6 juin, juste devant l’usine Gloria. Ed Shames est né à Virginia Beach, Virginia, d’un père Moldave et d’une mère biélorusse. Comme ses frères, et beaucoup d’américains, dès l’attaque japonaise sur Pearl Harbor, il rêve de s’engager. Ed tombe sur une pub dans un journal national pour une toute nouvelle arme, les paratroops. Il est envoyé à Camp Lee, puis à Camp Toccoa en Georgie avec ordre de se présenter au 506th Parachute Infantry Regiment commandé par le Colonel Robert Frederick Sink, dit « the Fox», un West Pointer et pionnier de la toute jeune US Airborne. Ed est versé au 3ème bataillon de Robert Lee Wolverton, Compagnie Item, comme simple Private. Wolverton remarque vite son aptitude à s’orienter, lire les cartes et reproduire la topologie des lieux. Il l’attache à son équipe de S-3 du bataillon. C’est à ce titre que quelques jours avant le Jour J, Ed se verra confier la tâche de réaliser les maquettes les plus détaillées possibles des zones de parachutage. Au moment d’embarquer pour le D Day, Ed a la mauvaise surprise de s’entendre dire que sa place dans l’avion de Wolverton a été donnée à Ward Smith, journaliste au « News of the world ». Une décision qui lui sauve probablement la vie puisque Wolverton et la plupart des passagers de ce stick seront soit tués ou capturés. A 1 heure 40 le matin du 6 juin, Ed atterrit devant l’usine Gloria à Carentan. Il suit le bassin à flot jusqu’à l’écluse et parvient à traverser la Douve en compagnie de quatre hommes. A travers les marais, il rejoint la Barquette, puis la ferme Fortin transformée en infirmerie de campagne, et de là ce qu’il reste du 3/506th aux ponts de Brévands. Il va y combattre toute la journée des 6 et 7 juin avec le Capitaine Charles Shettle, tirant sur les allemands de l’autre côté de la Douve avec un mortier auquel il manque l’embase. Il assistera impuissant aux bombardements et à la destruction des ponts par les P 51 Mustangs du 353rd US Fighter Bomber Squadron. Le jour de son 22 ème anniversaire, le mardi 13 juin 1944, il est pris dans l’infernal tourbillon des combats au sud de Carentan, face à la contre attaque allemande dans le secteur de Bloody Gulch. Il va de nouveau s’illustrer par sa capacité à analyser les situations stratégiques de combat, et son courage au feu. Pour l’ensemble de ses actions durant cette première semaine de l’invasion à Carentan, il est promu 2nd Lieutenant, et on lui remet une Distinguished Service Cross. Ed Shames in 1943

An American in Carentan - carentanlesmarais.fr · Flight Sergeant Frank Watson DFM, Australian Flight Lieutenant Ronald Conley DFC and Canadian Flight Lieutenant Herbert Reiger. The

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The Carington News N°8 12 octobre 2015

The Carington News N°8 3

An American in Carentan

Ed Shames has a very special connection with the City of Carentan. Misdropped some five miles from his original objective, he landed right next to the Gloria Milk factory downtown Carentan on June 6th 1944. He moved on to fight for the Brévands bridges over the Douve river. On 13 June 1944, he was caught in the middle of the battle of Bloody Gully south of Carentan, where he once again distinguished himself. Hardly on the ground, Ed Shames was hit in the face by a bullet which deprived him a piece of his nose. (he would undergo plastic surgery after the war). He would be promoted to Second Lieutenant after the June 13th fighting south of Carentan at Bloody Gully, although the formal commission was completed in England. He was the first NCO in the Third Battalion to receive

a battlefield commission in Normandy. He was then transferred to Easy Company and took charge of third platoon. Shames fought with Easy Company in Operation Market Garden and volunteered for Operation Pegasus led by Lt. Frederick "Moose" Heyliger to save British paratroopers across the Rhine. He was wounded once in his left leg during the campaign and fought in the Battle of the Bulge at Bastogne. Edward D Shames was born on June 13th, 1922 in Norfolk, Virginia. Of Russian origin and Jewish tradition, his father was Moldavian and his mother Byelorussian (Minsk). In September 1942, Shames joined the Army, volunteering for the Paratroopers. He was sent to Toccoa, Georgia, for training. He started as a private for Item Company, Third Battalion of the 506th Parachute Infantry Regiment, and was promoted to Operations Sergeant in England. Prior to the paratroopers making their jump into Normandy, he built the sand tables the Airborne units used in planning the airdrop into Normandy.

Un Américain à Carentan

Edward David Shames est l’un des derniers grands héros de Carentan encore en vie. Ed s’est élevé en quelques mois du rang de simple soldat à celui de 2nd Lieutenant durant la guerre, obtenant une promotion sur le champs de bataille à Carentan, pour ses actions aux ponts de Brévands, et aussi dans le secteur sud de la ville connu sous l’appellation de Bloody Gully. Né un 13 juin (1922), il a bien cru sa dernière heure arrivée… un 13 juin 1944. Pour toutes ces raisons, Carentan tient une place particulière dons ses souvenirs. C’est aussi l’endroit où il atterrit vers 1 heure 40 le 6 juin, juste devant l’usine Gloria. Ed Shames est né à Virginia Beach, Virginia, d’un père Moldave et d’une mère biélorusse. Comme ses frères, et beaucoup d’américains, dès l’attaque japonaise sur Pearl Harbor, il rêve de s’engager. Ed tombe sur une pub dans un journal national pour une toute nouvelle arme, les paratroops. Il est envoyé à Camp Lee, puis à Camp Toccoa en Georgie avec ordre de se présenter au 506th Parachute Infantry Regiment commandé par le Colonel Robert Frederick Sink, dit « the Fox », un West Pointer et pionnier de la toute jeune US Airborne. Ed est versé au 3ème bataillon de Robert Lee Wolverton, Compagnie Item, comme simple Private. Wolverton remarque vite son aptitude à s’orienter, lire les cartes et reproduire la topologie des lieux. Il l’attache à son équipe de S-3 du bataillon. C’est à ce titre que quelques jours avant le Jour J, Ed se verra confier la tâche de réaliser les maquettes les plus détaillées possibles des zones de parachutage. Au moment d’embarquer pour le D Day, Ed a la mauvaise surprise de s’entendre dire que sa place dans l’avion de Wolverton a été donnée à Ward Smith, journaliste au «  News of the world  ». Une décision qui lui sauve probablement la vie puisque Wolverton et la plupart des passagers de ce stick seront soit tués ou capturés. A 1 heure 40 le matin du 6 juin, Ed atterrit devant l’usine Gloria à Carentan. Il suit le bassin à flot jusqu’à l’écluse et parvient à traverser la Douve en compagnie de quatre hommes. A travers les marais, il rejoint la Barquette, puis la ferme Fortin transformée en infirmerie de campagne, et de là ce qu’il reste du 3/506th aux ponts de Brévands. Il va y combattre toute la journée des 6 et 7 juin avec le Capitaine Charles Shettle, tirant sur les allemands de l’autre côté de la Douve avec un mortier auquel il manque l’embase. Il assistera impuissant aux bombardements et à la destruction des ponts par les P 51 Mustangs du 353rd US Fighter Bomber Squadron. Le jour de son 22 ème anniversaire, le mardi 13 juin 1944, il est pris dans l’infernal tourbillon des combats au sud de Carentan, face à la contre attaque allemande dans le secteur de Bloody Gulch. Il va de nouveau s’illustrer par sa capacité à analyser les situations stratégiques de combat, et son courage au feu. Pour l’ensemble de ses actions durant cette première semaine de l’invasion à Carentan, il est promu 2nd Lieutenant, et on lui remet une Distinguished Service Cross.

Ed Shames in 1943

The Carington News N°8 12 octobre 2015

Tragédie à Les Rats

C’est une histoire peu connue qui a pourtant fait l’objet de maints commentaires de la part des vétérans de la 101st Airborne qui ont combattu à Brévands. Aux premières lueurs du jour le mardi 6 juin 1944, à 5 heures 05, un énorme avion en flammes a en effet survolé les premiers paras parvenus en bordure de la Douve face à Brévands. Il faudra 70 ans pour que le mystère se dévoile. L’avion est en réalité un Avro Lancaster MK III britannique de retour d’une mission de bombardement sur la pointe du Hoc. Il était piloté par le Wing Commander Jimmy Carter, à la tête d’un équipage de haute volée composé de sept hommes, tous hautement décorés, avec à leur palmarès pas moins de 4 Distinguished Flying Crosses et trois Distinguished Flynn Medals. Il s’agissait du Squadron Leader Martin Bryan-Smith, du Flight Lieutenant Henry Jeffery, de l’Acting Flight Sergeant Guy Dunning, l’Acting Flight Sergeant Frank Watson, le Flight Lieutenant Australien Ronald Conley, et le Flight Lieutenant Canadien Herbert Rieger. C’est le Oberleutnant Helmut Eberspacher du JaFU II. Jagdkorps/Lfl.3 qui revendiquera en ce 6 juin pas moins de 3 victoires en moins de 10 minutes.

Many veterans of the 3rd battalion 506th PIR who fought at Brévands have vivid memories of the plane that crashed almost on top of their positions west of the Douve river in the early hours of June 6th 1944. Very few ever learnt the true story behind the crasH It took 70 years to figure out

that the crashed plane was a British Lancaster bomber, shot down by a Luft waffle Focke wolf on a return trip from a bombing mission over the Pointe du Hoc. The Lancaster came down almost on top of the Les rats farm Les Rats about a mile behind the footbridge. The crash occurred on June 6th at 5.05 am. Eight decorated servicemen died when MK III Lancaster was attacked by Oberleutnant Helmut Eberspacher, the Wing Commander Carter DFC, Squadron Leader Martin Bryan-Smith DFC, Flight Lieutenant Albert Chambers DFC, Flight Lieutenant Henry Jeffery DFM, Acting Flight Sergeant Guy Dunning DFM, Acting Flight Sergeant Frank Watson DFM, Australian Flight Lieutenant Ronald Conley DFC and Canadian Flight Lieutenant Herbert Reiger. The plane laid undiscovered for almost 70 years. No bodies have yet been found. The aircraft’s last contact came at 5.04am acknowledging a message from a controller, before falling silent. Eberspacher was scrambled to patrol the Normandy coast in his Focke-Wulf 190 fighter as a wave of RAF bombers headed towards their target. Carter and his crew had successfully completed their mission and turned for home when their   plane came under fire. French farm workers watched as the bomber descended in flames, but the crash site near Carentan in Normandy had remained undiscovered. The men are all listed on the  Runnymede memorial which commemorates the 20,389 World War Two airmen with no known graves. Born in Derby, Flight Lieutenant Chambers had an extraordinary career. He had flown 58 operational sorties and had won a Distinguished Flying Cross and Bar before his death at 23.

The site of the plane crash, which has laid undiscovered for almost 70 years, was found by British aviation archaeologist and historian Tony Graves. He had searched the area after reading of the crash of an American fighter.

The Carington News N°8 3

The Carington News N°8 12 octobre 2015

The Carington News N°8 3

Good read British author and historian Ian Gardner present to all 506th PIR enthusiasts no less than four books, all dedicated to the 3rd battalion of the 506th PIR. «  Tonite we die as men  » tell the often dramatic stories of Colonel Wolverton’ men in Normandy. « Deliver us from darkness » follows through the events of the battalion involved in the Market fightings in Holland. « No victory in Valhalla  » details the actions in Belgium and germany. Based on extensive interviews and first hand accounts, these three volumes relives the struggles of the Currahees of 3/506th in some of th most desperate fightings of World War II. More recently, Ian Gardner has released the biography of Colonel Edward Shames, a former Lieutenant in the infamous Easy Company 506th, «  the combat story of Ed Shames ».

Ancien parachutistes des forces de sa Gracieuse Majesté, le Britannique Ian Gardner a publié en une dizaine d’années pas moins de quatre ouvrages désormais considérés comme référence sur le 3ème bataillon du 506th PIR. « Tonite we die as Men » décrit par le menu et en s’appuyant sur des témoignages de première main les vicissitudes du bataillon commandé par Robert Wolverton. « Deliver us from darkness » nous mène sur les traces du bataillon en Hollande, lors de l’opération Market, et « No victory in Valhalla » conclut la saga de ces paratroopers en Belgique, Ardennes et Allemagne. Ian a également rendu un hommage appuyé à l’un des derniers témoins du bataillon, le colonel Edward Shames, en lui consacrant une biographie, « The combat story of Ed Shames ». A lire absolument!

www.ot-baieducotentin.frwww.utahbeach.comhttp://www.ville-carentan.frhttp://www.paratrooper-museum.org

Un ami de la 101st Airborne Monsieur Edouard Pimond, Président d'Honneur de l'association des Amis de la 101éme Airborne, est décédé samedi 12 septembre 2015 à l'âge de 91 ans. Il avait été, pendant de nombreuses années élu municipal, dont 18 ans comme adjoint de l'ex- maire , Jean- François Landry. Il était, notamment, en charge de l' office de tourisme et des commémorations patriotiques. Il était surtout l'un des derniers témoins des années de guerre à Carentan. Un témoin actif puisque chargé par la Résistance locale de la surveillance du traffic ferroviaire. Employé aux Ets Établissements Duval-Lemonnier, aujourd’hui disparus, qui assuraient le ravitaillement de la population de la région , il avait vu les entrepôts touchés par des bombardements qui avaient fait des dégâts sur les toitures. " Nous avions tous été réquisitionnés pour déplacer les stocks de sucre qui menaçaient d’être trempés en cas de pluie ».

Friend of the 101st Airborne

Edouard Pimont passed away saturday September 12th 2015. He was 91 years old. A long time President of the "Friends of the 101st Airborne" association and a City counselor, he, as a young man, had witnessed the terrible events of the liberation of Carentan, acting as an observer for the local Resistance fighters. He could vividly remember the June 1944 bombings of the City and the ensuing deaths and destructions...