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PARIS L'ÉMANCIPATRICE (Imprimerie Coopérative) 3, rue de Pondichéry 1918

Aide-memoire-clinique-et-therapeutique-des-intoxications-par-les-gaz

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  • PARISL'MANCIPATRICE (Imprimerie Cooprative)

    3, rue de Pondichry

    1918

  • j'5 !) ' ','^JPREMIERE PARTIE

    Classification des substances toxiquesaI. Les substances employes l'tat de gaz, va-

    peurs ou poussire et susceptibles de dterminer -de*accidents, peuvent tre rparties dans les groupes sui-vants :

    A) Gaz de combat.1 Gaz suffocants.

    Chlore. employ en vague.Phosgne. ) \Oxychlorure de carbone. / emnlovs / ObusChloroformiates de mthyle p . y " f ,

    chlors ou Palites. en mi1nen .k

    _Bromactone (1). ou obus Croix verteChloropicrine. ] j

    2 Gaz vsicants.Sulfure d'thyle dichlor (yprite). ) ObusArsines chlores et bromes (arsines >

    liquides). ) Croix jaune3' Gaz irritants.

    a) lacrymognes. 1Bromure de benzyle. j UDUS

    lm

    b) sternutatoires. ) Obois Chlorure de diphnylarsine. ] Croix bleue.

    4 Gaz toxiques (type acide cyanhydrique).

    B) Gaz d'explosion (oxyde de carbone).

    (1;La brom&ctoneet la chloropicrine dose trop faiblepour avoirune action sur le poumon,on: une action lacrymogneintense s.i:v*consquence.

  • DEUXIEME PARTIE

    Mode d'action des gaz

    Gaz suffocants.

    a) Phase initiale. Suffocation..Arrt respiratoire.Toux.

    b) Phase de rmission. [Peut manquer (chlore).'jGurison apparente. A l'examen souvent : res-piration rapide, pouls rapide et hypertendu.

    c) Phase des grands accidents.Sous influence de l'exercice musculaire (Effort, mar-

    che,, mouvement) :

    1) Crise brusque d'oedme pul- ( mort subitemonaire aigu. ( mort rapide

    2) OEdme pulmonaire non gnralis, avec plusou moins de congestion pulmonaire.

    3) Poumon bloqu: dyspne, cyanose, pouls petitet incomptable, mort par asphyxie, sauf in-tervention.

    4) Bronchite et congestion pulmonaire.La priode o la vie est en danger dure de 3 4

    jours, pendant lesquels, comme signes accessoires, ily a :

    fivre : 38 39, rarement plus.troubles digestifs : anerexie, vomissements ou

    nauses, douleurs provoques par l'alimenta-tion, diarrhe ou constipation.

  • troubles rnaux : anurio pendant 12 heures, dimi-nution des urines, albuminurie trs lgre pen-dant 3 jours au plus.

    troubles nerveux : excitation passagre, asthnieet dpression nerveuse.

    d) Phase d'amlioration.Rtrocession des accidents pulmonaires.Pouls instable : lent au repos (40 70), acclr

    par le mouvement (100 120).Tension artrielle basse.Signes d'intolrance gastrique; parfois syndro-me d'hyperchlochydrie; asthnie.

    e) Convalescence avec squelles.Dyspne d'effort.Crises asthmatiformes nocturnes avec tachycar-

    die, iIntolrance gastrique.Asthnie et amaigrissement.

    f) Complications.

    1) Prcoces : emphysme sous-cutan, gangrnedes membres infrieurs.

    2) De convalescence : bronchopneumonie.

    3) Tardives :bronchectasie,bronchite chronique,emphysme,instabilit cardiaque,ulcre de l'estomac.

  • 8

    gQ Conditions aggravantes :'

    Terrain,Age,Affections pulmonaires antrieures (adhreo-, ces pleurales, emphysme,.tuberculose).Affections cardiaques.Tares (alcoolisme).

    1* Gaz vsicants agissant par vapeur et contact directou indirect.

    a) Phase initiale : insidieuse, pas d'irritation im-mdiate, odeur de moutarde, d'ail, etc., du-re : 2 36 h. en moyenne, 6 10 h.

    b) Dbut : Vomissement ou nauses,Photophobie et larmoiement,Somnolence invincible.

    e) Priode d'tat :1) Manifestations oculaires :

    Conjonctivite, Photophobie, Chmosis, CEdmedes paupires, Exsudation fibrineuse, Dpolide la corne.

    2) Manifestations cutanes :Erythmes. Localiss au point de contact et

    aux points d'lection : cou, aisselles, aines,bourses.

    Caractres analogues l'rythme solaire ou l'rythme scarlatineux, d'abord rouges, puiscuivrs, aboutissant pigmentation brunnoir; sensation de cuisson et de tension s'at-tnuant rapidement.

  • 9

    Erythcmes secondaires.

    Chez les grands intoxiqus, probablementpar limination, survenant vers le 6'jour, avec l'aspect et la topographie desrash des maladies infectieuses : aisselles,aines, sternum, gouttires vertbrales.

    Phlyctnes. Gnralement par action localedu liquide; prdominance aux mains, laverge, aux bourses. Semblables aux phlyc-tnes d'un vsicatoire.

    3) Manifestations digestives.Bouche et pharynx. Rougeur et plus rare-

    ment ulcration. Cependant, ulcrationspetites, constantes, douloureuses, expli-quant la dysphagie en arrire du pilierpostrieur.

    Vomissements : prcoces, persistants dansles cas graves.

    Intolrance gastrique et anorexie.Diarrhe, parfois sanglante dans les cas gra-

    ves.

    4) Manifestations pulmonaires. Les plusgraves.

    Laryngite (dysphonie ou aphonie) presqueconstante.

    Tracho-bronchite : ulcreuse, faussesmembranes, avec expectoration de lam-beaux ou de moules tracho-bronchiques,La mort peut survenir par asphyxie mca-nique du fait d'une fausse membrane dta-che obstruant les bronches ou la trache.

  • lu .

    Bronchite ulcreuse et bronchopneumonieconscutive. ,

    Congestion pulmonaire.

    5) Manifestations rnales : A'buminurio dansles cas graves. (Signification pronostiquemauvaise.)

    6) Etat gnral : Raction fbrile d'aulant plusleve que l'intoxication est plus marque.Pouls rapide, hypertendu.Asthnie, torpeur.Dans les cas graves : agitation, crampes,convulsions, parsie des membres inf-rieurs, hyperesthsie gnralise.

    d) Priode tardive.Gurison lente.Susceptibilit persistante des yeux el des voies

    respiratoires suprieures.

    Complications infecLieuses :Peau. Dermite suppure.Escharres (rares),Septicmie,

    Voies respiratoires :

    Bronchopneumonie. / EvitablesGangrne pulmonaire. < par les soinsAbcs-du poumon. ( '-'antisepsie

    *

    3" Gaz lacrymognes. Bromure de benzyle.

  • 11 .

    Sensation immdiate de brlure des yeux, augmen-te par le larmoiement. Photophobie et conjonctivite,passagre.

    Dans les cas graves : trachobronchite lgre, as-thnie.

    4" Gaz sternutatoires. Chlorure de uiphnylarsinechlore.

    Action insidieuse : ni odeur, ni saveur.

    Provoque :-chatouillement de la muqueuse nasale,ternuements incoercibles,cphale,rhinorrhe,salivation.

    Intoxication vritable seulement haute dose(absorption d'eau dans laquelle a clat unobus). Dans ce cas, vomissements, diarrheparfois sanglante, asthnie.

    5o Acide cyanhydrique.Action brutale et immdiate,Cphale constrictive,Raideurs et convulsions,Spasme bronchique.

  • 6 Oxyde de carbone. (Dgag par les explosifs.)

    Inodore, incolore, sans saveur, insidieux.Densit: 0,96, donc dangereux seulement en es-

    pace clos.Nocif 1 p. 1.000. Mortel 1 p. 3.000.

    Dbut insidieux :cphale bitemporale,vomissement,vertige et apparence brieuse,drobement des jambes.

    Priode d'tat :perte de connaissance,coloration rose des muqueuses et de la face,respiration superficielle.

    Evolution :dpend du traitement, c'est--dire de l'admi-. nistration d'oxygne, qui dplace l'oxyde de

    carbone et rend au sans; ses facults respi-ratoires.

    Squelles :! dyspne d'effort,

    dyspne asthmatiforme,instabilit cardiaque,dficit d'intelligence et de la mmoire.

    / Proniers.Parsies ou ) Extenseurs du membre suprieur.Paralysies : ) Deltodes.' Pectoraux.

  • 13

    intoxication par petites doses :cphale,diarrhe,asthnie,dyspne d'effort,paresse intellectuelle.

    intoxication des blesss :Coma sans rapport -avec la gravit des bles-

    sures.

  • TROISIEME PARTIE

    Diagnostic

    11 est presque toujours possible de connatre qu'unhomme a reu du gaz ' ou non.La certitude est absolue quand il s'agit de gaz suf-

    focants; aux faits de bombardement s'ajoutent lessymptmes pulmonaires plus ou moins immdiats.

    Le diagnostic peut tre moins rapide ou moins fa-cile pour les autres substances toxiques. L'insidiositet l'effet plus ou moins tardif caractrisent, en effet,l'yprite et les arsines. Mais, ici encore, les circons-tances de bombardement jouent un rle important decommmoratifs. Il n'en est pas toujours ainsi pour lediagnostic d'intoxication oxycarbone o n'intervientle plus souvent que la symptomatologie.

    Cette complexit relative, du reste s'augmentede la parent symptomatique ae certains tats infec-tieux comportant de l'urticaire, de l'rythme poly-morphe : mais pour tous existent des signes d'infec-tion, notamment de l'angine, et l'volution est rapide.L'erreur est moins facile pour le* fivres ruptivesdans lesquelles la notion de contagiosit et l'volutioncyclique suppriment gnralement toute difficult.Envisager tous les diagnostics diffrentiels serait

    donc, dans le cas particulier, faire oeuvre excessive. Ilest plus simple de s'en tenir l'hypothse de l'intoxi-cation par les gaz. Sur cette base, comment recon-natre la cause et la nature de l'intoxication ?

  • 15

    1 SIGNESD'IRRITATIONOCULAIRE

    a) Simple, Larmoiement immdiat. Odeur aroma-tique.

    Bromure de benzyle.

    b) Avec nauses et signes pulmonaires plus 01moins rapides :

    Pltes, chloropicrine.

    c) Avec coryza aigu, toux, suffocation :Ctones bromes.

    i) Avec laryngite, rythmes et. phlyctnos cuta-nes aprs une priode latente plus ou moinslongue : .

    Ypri te.

    2" SIGNES.D'IRRITATIONNASALE,LARYNGE,TRACHALI

    o.) Eternuement et coryza aigu :Chlorure de diplinylarsine.

    b) Mmes symptmes, plus laryngite, vomissements,rythm.e lger des parties dcouvertes, con-jonctivite lgre, asthnie marque. Prsomp-tion on faveur de :

    Arsines chlores et bronzes (1).

    (1>Donnes tHre.d'indication,en attendant un diagnostic diffrentiel dfinitif entre l'action de l'yprite et celle des arsines liquides. En cas de doute s'en tenir au diagnostic d'intoxication pal'yprite,

  • It>

    c) Aprs latence plus ou moins longue, laryngite,,conjonctivite, rythmes et phlyctnes :

    Yprite.

    3 SIGNES D'IRRITATIONCUTANE

    a) Erythmes, apparaissant aprs une priode la>-tente plus ou moins marque et variables-comme localisation (cou, bourses, aisselles,aines). Rouges, puis cuivrs, puis bronzs.

    Phlyctnes aux mains, cou, verge, avec ou. sansconjonctivite intense, laryngite :

    Yprite.

    b) Erythmes ross, fugaces, touchant les- parties-dcouvertes, avec laryngite, conjonctivite l-gre, vomissements, asthnie : Prsomption en.

    faveur de :Arsines chlores et bromes (1)..

    4 SIGNESDF SUFFOCATIONIls sont dus en gnral aux gaz suffocants. Leur ap-

    parition est gnralement immdiate. Le mdecin doitavoir aussitt prsent l'esprit leur gravit, subite ou,retarde.

    5 SIGNES D'INTOXICATIONGNRALEPenser surtout ^intoxication oxycarbone, s'il

    y a cphale bitemporale, vomissemjents, apparence:brieuse,. asthnie, drobement des jambes,, syncope.

  • QUATRIEME PARTIE

    Thrapeutique

    Le Mdecin doit, par tous les moyens, convaincrles officiers et les nommes avec lesquels il est erapport, que toute atteinte de gaz est dangereuse, maivitable par l'application rigoureuse des moyens deprotection individuels et collectifs. Il doit entraneses infirmiers et ses brancardiers au port du masqueorganiser d'avance des quipes de sauveteurs, habi-tus au maniement de l'appareil Draeger pour secourir, dans un abri envahi par l'oxyde de carbone,les intoxiqus. Le personnel plac sous les ordres dumdecin doit tre mis au courant par lui de notionslmentaires sur l'action des gaz, comprendre la rai-son des prescriptions en vigueur, afin de les excuterde faon exacte et intelligente.

    La prcocit d'application de certain traitementest la condition du succs, un bon infirmier peut sau-ver des intoxiqus. Par consquent, le devoir du m-decin est d'avoir un personnel instruit, entran, enmain.

    A. SUR PLACE :

    1) Il y a du gaz. Si l'homme n'a pas de masque,,lui en mettre un; s'il a un masque, vrifier son adap-tation et l'appliquer correctement; si le masque laissepasser le gaz, par suite d'un accident, ,1e-; changer.Transporter aussitt que possible rhonn' 1drtS/Nine-zone o l'air est pur. Ne pas le laisser/marcher., \'

  • 18

    2) Il n'y a pas de gaz. Si l'homme suffoque ettousse, lui donner une perle d'tirer; recommencer aubout de 5 puis de 10 minutes, puis de quart d'heure enquart d'heure jusqu' l'arrive au poste de secours ol'intoxiqu sera transport. Ne pas donner autre chosequ'une gorge d'eau pour faire avaler la perle d'ther.Ne jamais donner de vin ni d'alcool.

    Si l'homme a perdu connaissance, tamponner lefront et les tempes avec un mouchoir ou une com-presse imprgne d'eau frache. Pratiquer la respira-tion artificielle, de prfrence, par la mthode Schae-fer.

    Le malade est tendu sur le sol, le ventre contreterre, les bras allongs en avant, la figure tournesur le ct. Le sauveteur se place . genoux, les cuis^ses du patient entre ses jambes, de manire pou-voir s'asseoir sur les mollets de l'asphyxi- Il tendles bras et pose ses mains ouvertes sur le dos,- au nUveau de dernires ctes, les pouces se touchant pres-que, il appuie progressivement et sans brusquerie detout son poids sur le thorax de manire provoquerl'expiration; il cesse alors de presser tout en laissantses mains en place, s'asseoit sur les mollets; l'in.spira=-fjon se produit par l'lasticit des ctes et des orga-nes abdominaux; il recommence la pression progres-sive et continue ainsi a raison d'une pression de troissecondes toutes les cinq secondes.

    Si possible faire inhaler de l'oxygne l'aide duDraeger ou de l'appareil dont, on aura la disposition.Ds que le malade a repris connaissance, Le iranspo-ivt.er au P. S,

    Si l'homme se plaint de brlures des yeux -ou de lapeau, et n'est nullement gn pour respirer, ]e con-duire au P. S.

  • 19

    13. Au POSTEDE SECOURS.

    Le Poste de Secours doit tre l'preuve des gaz,protg autant que possible par les dispositions r-glementaires et muni de tout le matriel thrapeu-tique et dsinfectant ncessaire.En prsence d'intoxiqus, la condition essentielle

    est de retirer l'homme de l'atmosphre toxique et dereconnatre la catgorie de gaz responsable de l'in-toxication.

    Traitement.1" Gaz suffocants :

    a; Repos absolu. Maintenir couch.Evacuer sur brancard et par voiture.

    b) Calmer la toux : Une perle d'ther toutes les10 minutes.

    C) Prvenir l'oedme pulmonaire : saigne, si cya-nose, si pouls tendu, si dyspne. La saignedoit tre prcoce, abondante-(300 gr.) et rp-te (2 3 fois par jour). L'injection de 0,25 decafine facilite la saigne.

    d) Soulager la dyspne : Inhalations d'oxygneprolonges.

    e) Soutenir le coeur : huile camphre 15 20 gr.par 24 heures; spartine 0,10 0,25 par 24heures; cafine 0,15 0,50 par 24 heures;strychnine 0,002 0,010 mgr, par 24 heures.

    Proscrire la digitale et l'adrnaline.

    2" Gaz vsicants :Mesures prophylactiques : Evacuer sur la statioii

    de triage et de dsinfection aprs avoir :

  • - 20

    Instill dans chaque oeil quelques gouttes d'eau bi-carbonate 22,5 0/00;

    Fait avaler une cuillere caf de bicarbonate de-soude dans un quart d'eau.

    3 Gaz lacrymognes :

    Lavage des yeux au srum sal 14 0/00, ou au bi-carbonate de soude 22,5 0/00. Ni corps gras, ni atro-pine.

    4 Gaz sternutatoires :Vaseline cocane 1 0/0 dans le nez. Si l'action

    sternutatoire s'ajoutent de la cphale frontale vive,des vomissements, avec douleur stomacale, de l'asth-nie, administrer aussitt du lait de magnsie 1/5 :

    Magnsie lgre 1 cuillere' soupe.Lait concentr non sucr .. 4

    ,mlanger au besoin avec un peu d'eau : 4 5 fois dans.'es 24 heures.

    5 Acide cyanhydrique :Amener l'air libre;Eau froide sur la nuque;Respiration artificielle;Inhalations d'oxygne;Injections stimulantes d'ther ou d'huile camphre.

    6 Oxyde de Carbone :Amener l'air libre, couch, pour viter la syncope;Inhalations d'oxygne pur, sous-pressions prolon-

    ges, faites ds que possible mme en cas demort apparente;

    Respiration artificielle;Chaleur;

  • 21

    Pas de calmants ni d'anesthsiques;Faire boire du caf;Injections d'huile camphre.

    C. A LASTATIONDETRIAGE.Aux termes de la circulaire 4548/S, du 16 juillet

    1918, cette station est constitue au Q. B. D. Elle cons-titue l'lment divisionnaire avanc de triage et detraitement d'urgence. Son organisation et son fonc-tionnement sont rgls dans les termes suivants :

    1 Organes de traitement d'urgence.Ils consistent pour les vsiqus en postes de lavage

    et d'change de vtements installs le plus prs pos-sible des lignes.

    Les postes de lavage des G. B. D. ont deux buts :1 Lavage en quelque sorte prophylactique des

    hommes qui ont t soumis un bombardement, maisqui ne prsentent pas de symptmes d'intoxication. Ilest dsirer que ce lavage soit accompagn d'une d-sinfection des vtements, afin que ses propres vte-ments soient rendus chaque homme.

    2 Lavage thrapeutique des vsiqus-et changede leurs vtements.

    Personnel. Le personnel de ce poste de lavagedoit tre pris dans le Personnel normal du G. B. D. Enparticulier les pharmaciens et pharmaciens auxiliai-res de cette formation y seront trs utilement em-ploys.Matriel. Le matriel doit comporter :a) Dans tous les cas, une installation de douche.

    La qualit essentielle est la mobilit et larapidit d'installation.

  • 22

    b) Si possible, un moyen de dsinfection des vte-ments. Cet appareil doit tre gros dbit,surtout dans son usage prophylactique. Il estralis par toute tuve vapeur 120. Adfaut, force sera d'oprer l'change des v-tements.

    En prsence d'un afllux considrable ou sous l'ac-tion des circonstances militaires, ce poste de G. B. D.pourra souvent tre insuffisant ou inoprant. Dans cecas, le lavage devra tre fait dans les formations plusen arrire.

    Quant la conduite mdicale, en ce qui concerne lessuffoqus au G. B. D., elle ne saurait diffrer de cequi a t tabli prcdemment aux Postes de Secours.

    D. Aux AMBULANCESSPCIALISES-Z :

    Les ambulances Z ou hpitaux Z doivent rpondreaux trois buts suivants :Le traitement d'urgence, mais seulement .en sup-

    plance des G. B. D.;L'observation et le triage;Le traitement dfinitif. !Il doit en exister une srie, chelonne en profon-

    deur, pour recevoir et traiter les vsiqus graves ouaggravs chacune de leurs tapes. Chacune d'elledoit comprendre :

    1 une station d'observation et de triage;2 une station d'hospitalisation.

    1 ' Stations d'observation. Les stations d'observa-tion reoivent les gazs supposs lgers ou moyens,aprs lavage et schage de leurs vtements. Ils y res-tent pendant toute la priode d'observation, qui-est.

  • d'aprs l'exprience, d'environ 5 jours. Les gravespassent, de l clans les sections de traitement, les l-gers y restent jusqu' gurison.

    2" SUilion d'hospitalisation. Connexes aux sta-tions d'observation, les stations d'hospitalisation nediffrent de.s formations sanitaires mdicales ordi-naires, ambulances ou hpitaux, qu'en ce que leurpersonne! et leur matriel sont spcialiss dans letraitement des gazes.

    Composition d'une ambulance Z. La compositionde chaque formation sanitaire Z doit tre :

    Un mdecin-chef. \Deux mdecins. ) SpcialissEn yicrsniijtcl { . ,) Un otorhinolaryngologiste.

    \ Un ophtalmologiste.

    En mal cri cl :

    a) Une installation de lavage.

    /- Un appareil pour la dsinfecl ion des vtementsi'l du linge.

    c) Un nombre suffisant de locaux hospitaliers, ten-tes, baraques, etc. Le nombre normal de litsdoit tre de !00 300 environ. Toutes les for-mations de D. E. ou de Rgions doivent avoir1.000 3.000 lits.

    d) Un matriel pour la thrapeutique spciale desintoxiqus comprenant en pariieulier :Une caisse Bossy pour inhalations collectivesJ'oxygne;

    Dos obus oxygne ;

  • 24

    En paniers ou en caisses tout le matrielthrapeutique ncessaire au traitementdes gazs, d'aprs la Notice cliniqueet thrapeutique de l'intoxication parolesgaz ;

    e) Enfin, pour les formations les plus avances, unecollection de vtements pouvant servir l'em.bulance Z elle-mme et ventuellement desti-ne ravitailler l'aide de voitures sanitai-res, les postes de lavage des G. B. D.

    Fonctionnement des ambulantes Z.

    1 Vsiqus :

    Avec cette organisation, l'vacuation et le traite-ment des vsiqus aura lieu de la manire suivante :

    Des soldats atteints par les gaz vsicants arriventau poste de secours. Dans les cas favorables, il y sontlavs et les vtements sont changs. Ceci ne se pro-duira que trs rarement. Le plus souvent, ils sont en-voys assis par S. S. A. du poste de secours au postede lavage du G. B. D. C'est l que se fait le lavage etl'change de vtements. Ils sont ensuite transports l'ambulance spcialise Z de corps d'arme. L, ilssont reus la Station d'observation . Us y sontexamins par des Mdecins comptents. Si l'tat dequelques-uns est grave, ils passent aussitt au quar-tier d'hospitalisation o ils sont traits. Les autres yrestent en observation, si le nombre des places lepermet, ou sont vacus le plus tt possible sur l'am-bulance spcialise d'arme installe l'Hpital d'va-cuation qui dessert le Corps d'arme.

    Dans cette formation, ils sont abrits la Stationd'observation . Us sont examins par les Mdecins

  • %

    spcialiss; les graves sont hospitaliss, les autressont ou conservs en observation suivant le nombredes places vacantes, ou vacus par train sur la for-mation spcialises d'tapes ou de rgions.

    L, les vsiqus sont reus la Station d'obser-vation . Les lgers y restent jusqu' gurison. Lesmoyens et les graves sont traits dans, le quartierd'hospitalisation.

    En cas d'afflux considrable de vsiqus, si le postede lavage du G. B. D. est dbord, les malades sontenvoys directement l'ambulance de Corps d'Arme,qui les recevra. Si celle-ci est dborde son tour, onles enverra 'directement l'ambulance a'arme, quiprocdera aux mmes soins.

    Il est de toute ncessit que, dans ce but, ces for-mations soient en liaison troite entre elles.

    Enfin, les voitures qui ont transport des vsiqusseront, dans tous les cas, dsinfectes par le chlorurede chaux et ventiles pendant le retour.

    2,'Suffoqus :Le traitement de ces malades se fait dans les m-

    mes formations que celui des vsiqus.

    1) Traitement d'urgence. Il est fait dans les pos-tes de secours, toutes les fois que cela est pos-sible.

    2*) Les malades sont transports touchs par voitu-res automobiles l'Ambulance Z de Corps d'Ar-me, o ils sont hospitaliss, jusqu'au momento ils deviennent vacuables.

    3) Si l'ambulance Z du C. A. est encombre, les ma-lades sont envoys directement l'ambulance Zd'Arme, qui les hospitalise dans les mmesconditions.

  • 4) Lorsque les gazs sont devenus valuables, ilssont dirigs de l'ambulance d.e CTA. eu d'Ar-me sur la formation Z d'tapes o ils achventleur gurison.

    Quant aux moyens thrapeutiques, ils doivent treici mis en oeuvre au complot.

    1 Gaz suffocants :

    Comme au Poste de Secours et au Poste de G. B. D.:Repos absolu (en position couche ou demi-assisedans un lit); calmer la .toux; prvenir l'oedme pul-monaire par la saigne, soulager la dyspne et sou-tenir le coeur. En outre :

    a) Dbarrasser. Ipca close vomitive, 1 gr.tous les quarts d'heure dans un peu d'eau tide, jus-qu' vomissement. Pas d'ipca s'i! y a tendance lasyncope et faiblesse du pouls.

    b) Dsinfecter. Inhalations de vapeur d'eaueucalyptole ou thymole, huile gomnole dans lenez.

    c) Rgime alimentaire. Dite hydrique oulacte, puis rgime lactovgtarien;

    Bicarbonate de soude contre les douleurs gas-triques ;

    Lavements purgatifs;Srum rectal goutte goutte.

    d) Adjuvants. Rvulsion thoracique, cata-plasmes sinapiss, ventouses, ventouses scarifies, en-veloppements chauds).

    Aration.Calme..

  • 27

    e) Surveiller, la Convalescence.

    Asthnie = Strychnine, 0,004 0,010 milligr.par 24 heures ;

    Pouls lent = repos ;Hyperchlochydrie = alcalins ;Dyspne = Exercices respiratoires. Oxygne.

    2 Gaz vsicants :

    Complter les mesures prophylactiques si ellesn'avaient pas t rigoureusement appliques au Postede G. B. D.

    a) Mesures prophylactiques :

    Changer les vtements ;Dsinfecter ; lavages l'eau savonneuse : tgu-

    ments : eau bicarbonate chaude ; oeil : eau bicarbo-nate 22,5 p. 100.

    Bicarbonate de soude, une cuillere soupe 2 ou3 fois par jour.

    b) Mesures thrapeutiques.

    1) OEil. Lavage l'eau bicarbonate 22,5p. 1.000 ; au permanganate de soude 1 p. 4.000dans un srum sal 7 p. 1.000.

    Contre larmes et photophobies : instillations d'a-trpine 1 p. 100.

    Contre douleurs : instillations de cocane 1 p. 200.Contre suppuration : instillations de collargol

    1 p. 50.Protection ultrieure de l'oeil devenu sensible

    tous les irritants. Pas de pansement occlusif.

  • 28

    2) Peau. Erythmes : Poudrage, Talc oupoudre compose.

    Phlyctnes : Ouvrir aseptiquement.Huile gomnole ou Uniment olo-calcaire.

    Infection : Antiseptiques lgers :Lavages l'eau d'Alibour.Pte ichtyole ou huile gomnole.

    3) Voies respiratoires.Inhalations, vapeur d'eau eucalyptole ou Lhymole.Huile gomnole dans le nez.Enveloppements chauds.Mdication symptmatique des manifestations pul-

    monaires.

    4) Voies digestives :Bouche et pharynx : Attouchement des ulcrations

    avec solution cocane de bleu de mthylne.Estomac : Bicarbonate de soude.Lavement au bicarbonate de soude.Dans le cas d'intoxication prsume par les arsines

    liquides, lait de magnsie 1/5 :Magnsie lgre 1 cuillere.Lait concentr non sucr .. 4

    Mlanger 4 5 fois par jour.

    5) Etat gnral :Bicarbonate de soude : une cuillere soupe trois

    fois par jour; Instillations rectales goutte gouttecontre l'hyperthermie.

  • 29

    Pour ce qui est de l'intoxication par gaz lacrymo-gnes et sternutatoires, de l'intoxication par l'acide-cyanhydrique, enfin de l'intoxication oxycarbone, lesmmes prescriptions tablies au Poste de Secours-sont appliquer aux ambulances spcialises avectout le perfectionnement que neiit.'fournir une for-mation stable et bien installe, i r.\i\

  • PIE DES MATIRES

    \- PREMIHMJ'ARTIE.Classification !*6>-''iubstances toxiqies :

    A) Gaz de combat 5B) Gaz d'explosion 5

    DEUXIMEPARTIK.iVloded'action des gaz :

    1" Gaz suffocants fi2" Gaz vsicants .83 Gaz lacrj'mognes 104" Gaz sternutatoires 115Acide cj'anhydrique. 110" Oxyde de carbone 12

    TROISIMEPARTIE.Diagnostic :

    1" Signes d'irritation oculaire 152" Signes d'irritation nasale, larynge, trachale . 15,'"Signes d'irritation cuiane 164 Signes de suffocation 165 Signes d'intoxication gnrale 16

    QUATRIMEPARTIE.Thrapeutique :

    A. Sur place 17Ii. Au Poste de Secours 19G. A la Station de triage 21D. Aux Ambulances spcialiss Z 22Composition d'une ambulance Z . 23Fonctionnement des ambulances Z 21