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Adultes - HAPPYneuron Pro : Solutions de rééducation, … · 2010-10-25 · Résidence du Parc et du château d’Abondant (28) ... jeu de questions. ... , présidée par Monsieur

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Quelques Photos :Un grand merci à Madame Grost (cadre santé), à son équipe et aux résidents de la maison de retraite du CH de Guise (02) que nous avons eu le plaisir d’équiper de 6 ordinateurs tactiles et de tous nos logiciels.

Sommaire

ACTIvital en maison de retraite Saint Joseph de Vernaison (69) Source : “Le Progrès Article “L’informatique adaptée aux personnes âges”

ACTIvital en résidence pour personnes âgées Résidence Jean Fourcassa (78) Source : “Le Petit Quentin” (Saint Quentin en Yvelines) Article:“L’informatique:contrelamémoirequiflanche”

ACTIvital en résidence pour personnes âgées Le Jardins des Loges (17) Source“SudOuest”Article:“Avancerensemblesurlechemindela vie”

ACTIvital en accueil de jour Alzheimer CCAS Nice Source:“LeCannois”Article:“ACTIvitalluttecontrel’Alzheimer”

TVneurones en résidence pour personnes âgées Résidence du Parc et du château d’Abondant (28) Source J-P Tibet-Zanini (cadre rééducateur)

Utilisation de PRESCO en accueil de jour Alzheimer Jardins de Sophia (34) SourceDrMichel,C.Foare(neuropsychologue)-JardinsdeSophia

“Mémoire : la maladie d’Alzheimer” Vidéo Dr Croisile,PrésidentduConseilScientifique desEditionsCréasoft. Source:www.omegatv.tv

“La stimulation de mémoire. Quel rationel ? Quels exercices ?” Dr Croisile,PrésidentduConseilScientifiquedes EditionsCréasoft. Source:“LaRevuedeGériatrie,Tome31”

social

Il est 14 h, au 7e étage de la résidence pour personnes âgées (RPA) Jean-Four-cassa, maison gérée par la communauté

d’agglomération (CA) de Saint-Quentin-en-Yvelines. Antoinette, 90 ans, Marie-Ber-nadette, 60 ans, et Janine, 80 ans, touchent leur écran d’ordinateur pour répondre à un jeu de questions. « C’est vraiment très bien, lance Marie-Bernadette. C’est une très bonne idée, ça aide pour la mémoire. » « C’est l’idéal, renchérit Antoinette. L’informatique, mes enfants m’en parlent, c’est très nouveau pour moi, mais ça m’intéresse. »

écran tactileDans la salle informatique ont été installés six ordinateurs, dont trois à écran tactile dotés du logiciel Activital. « À la demande de la directrice de la résidence, nous avons étudié le projet et nous avons créé un espace informa-tique au sein de l’établissement. Nous avons amené une liaison internet, acheté des ordina-teurs et installé le logiciel en réseau », explique Florian Charlemaine, technicien informa-tique à la communauté d’agglomération (CA) de Saint-Quentin-en-Yvelines. Coût total de l’opération : 6 000 €. « Le logiciel

acheté par la CA a été développé par des neuro-logues et des psychologues. Il présente des jeux basés sur le cognitif. C’est un excellent moyen de faire travailler les réflexes et la mémoire. Il est également préventif contre la maladie d’Alzheimer », précise Patricia Gau, la direc-trice de la RPA.

Jeux évolutifs« Ces jeux sont évolutifs et les écrans tactiles permettent une approche plus facile pour les personnes qui ne maîtrisent pas l’informa-tique. En plus du logiciel, nous allons égale-ment initier les résidents à l’ordinateur et à Internet. » Ainsi, deux fois par mois, une animatrice viendra accompagner les rési-dents selon leurs besoins et leurs deman-des. « À terme, nous voulons rendre les person-nes âgées autonomes. Elles pourront avoir un accès libre à la salle pour jouer avec le logiciel ou pour communiquer avec leurs enfants par Internet », précise Patricia Gau. L’ensemble des résidents de la RPA Jean-Fourcassa sont ravis et tous sont partants pour tenter l’ex-périence des nouvelles technologies. ■

Catherine Cappelaere

SEniOrS

L’idée a germé dans la tête de la directrice de la résidence des personnes âgées Jean-Fourcassa. Désormais, les résidents se remuent les méninges dans une salle informatique toute neuve, sur un logiciel spécialement conçu pour eux. Reportage.

La mémoire qui plancheStimulation intellectuelleCréer son propre journal, développer des jeux en réseau, accéder à une messagerie personnelle simplifiée : les maisons de retraite disposent d’un nouvel outil informatique qui offre des activités ludiques à leurs résidents tout en les stimulant intellectuellement. Activital, le logiciel mis au point pour les personnes âgées, a pour mission de renforcer la mémoire, l’attention, la logique, le langage et les fonctions visuo-spatiales. Plusieurs études scientifiques ont démontré que l’entretien régulier des fonctions cognitives permettait d’améliorer le confort quotidien et de reculer la venue de la maladie d’Alzheimer. ■

Activital, logiciel diffusé par les éditions Créasoftwww.editions-creasoft.com

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SportVéronique Cochereau,

marcheuse d’enfer

p. 35

DossierSaint-Quentin, l’aire numérique

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ÉconomieAnne Cam et Graines de beauté

p. 23

Votre supplément culturel

L’actualité de Saint-Quentin-en-Yvelines 1,07 - Janvier 2009 - no 238

détachable en pages centrales

www.saint-quentin-en-yvelines.fr

Saint-Quentin-en-Yvelines

Théâtre, concerts, danse, expositions, toutes vos sorties à

Janvier 2009

#60

JEUNE PUBLIC p. 7 Les Vilains Petits Canards à Bel-Ébat

THÉÂTRE p. 4 Magnifiques Singularités ordinaires à La MerisetdaNsE p. 6 Wayne McGregor fait escale au PrismeMUsIQUE p. 12 souad Massi en concert à La Merise

Le chorégraphe François Verret présente son Cabaret autour d’Heiner Müller au Théâtre p. 6

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Le 17 janvier au Prisme

CLAIRE DITERZI

Chansons visuelles et inclassables

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Bonne année 2009

 

N°0423 Jeudi 12 Avril 2007

"Activital"luttecontrel'Alzheimer  Un logiciel de programme d'activités de stimulation cognitive pour personnes âgées a été remis par l'Association le Lien Social Niçois et le Crédit Agricole. 

  

Notre espérance de vie augmente et avec elle le risque de développerlamaladied'Alzheimer,quitoucheaujourd'hui800000Français.Unsiècleaprèsladescriptiondupremiercas,lamaladieestdevenueuneprioritédesantépublique.600 000 personnes de plus de 75 ans sont atteintes et l'on dénombreprèsde200000nouveauxcasparan.Lamédecinedisposeactuellementdeplusieurstraitements,quipermettent une amélioration des fonctions intellectuelles du patient mais ne guérissent pas la maladie.Parallèlement,différentesstratégiesde stimulation des capacités cognitives retardent laperted'autonomie.

Un logiciel face à la maladieLe Centre Communal d'Action Sociale de la Ville de Nice gère depuis décembre 2005 un Accueil deJourAlzheimer.Cedernierprendenchargelespersonnesatteintesdecettemaladieavecpourobjectifslemaintienàdomicile.Des activités stimulant le malade sont proposésàtraversdesateliersludiques,manuels,créatifs,depleinairainsiquedessortiesetdesrencontres.Pourcomplétercesactivités,unlogiciel de programme d'activités de stimulation cognitive "Activital" a été offert par l'Association leLienSocialNiçois,présidéeparMonsieurJeanGuillonavecleconcoursduCréditAgricole."Nous faisons des partenariats et nous donnons del'argentquandnouslepouvonsbiensûr,pourmeneràbiencertainsprojetscommecelui-ci"expliqueMmeLamiporte-paroledelabanque."L'argentquevousnousdonnéestbientombé,grâceàvousc'estlapremièreréalisationd'importancequenousavonspuconcrétiser"répliqueJeanGuillon.Cematérielinformatiqueetpédagogique,al'avantagededisposerd'unécrantactilepermettantuneplusgrandeaccessibilitéauxpersonnesàmobilitéréduite.Ilproposeunensemblede10exercicesstimulantainsicinqgrandesfonctionscognitives:lamémoire,l'attention,lalogique,lelangageetlesfonctionsvisuo-spatiales.Unevéritablegymnastiquecérébrale!

Nassera Sfendla

Résidence du Parc et du château d’Abondant Etablissement d’Accueil pour Personnes Âgées Jean-Paul TIBET-ZANINI Responsables des rééducations neuro sensorielles

TémoignagesNous utilisons Tvneurones depuis pratiquement 1 an. Nous avons découvert un logiciel facile d’utilisation et qui s’est adapté très vite aux soignants non expérimentés en informatique que nous sommes.

Sa présentation et son aspect ludique en ont fait un formidable outil de stimulation cognitive, mnésique, d’analyse , d’orientation visuo spatiale et de concentration.

Nous utilisons ce logiciel avec les personnes atteintes de troubles cognitifs à différents stades, liés ou non au syndrome d’Alzheimer, ainsi qu’avec les personnes fréquentant l’ accueil de jour. La fréquence d’ utilisation est de 2 à 3 fois par semaine et les séances sont proposées par les animatrices, aides médico psychologiques et rééducateurs. L’intérêt porté par les utilisateurs ainsi que la variété et le nombre des jeux proposés permet de les organiser régulièrement dans une ambiance extrêmement conviviale et joyeuse pendant 45 mn environ. L’utilisation en groupe avec un grand écran et un vidéo projecteur minimise la situation d’échec en renforçant l’esprit de solidarité.

Nous sommes très satisfait de notre choix, car c’est un outil qui nous permet de proposer une stimulation thérapeutique et ludique tout en adaptant les difficultés au niveau des personnes participantes grâce au 3 niveaux de difficulté.

Nous pensons que Tvneurones est un excellent compromis pour débuter des ateliers cognitifs, et pouvoir ensuite s’orienter vers des logiciels plus spécifiques.

Nous tenions également à joindre à notre témoignage quelques phrases choisies parmi les réactions des utilisateurs : • Je n’aurais pas cru que cela me fatiguerais autant de jouer avec la télé. • On est bien à jouer tous ensemble et on rigole bien , c’ est bon. • Quand retourne t’on jouer avec la grande télé qui rend intelligent • Ce qu’ il y a de bien ici c’est que l’ on a plus l’ impression d’être à un jeu TV qu’a l’école.

Mais aussi les réflexions des intervenants : • Je n’ aurais jamais cru que ce soit si facile à utiliser. • Vite mis en place et vite rangé ..., super!!!!! • Cela m’a mis en confiance pour animer un groupe. • La stimulation cognitive vu sous cet angle me donne autant de plaisir qu’aux utilisateurs. • Enfin un outil créé par des gens qui ont compris nos attentes. • J’ai presque l’impression d’être doué en informatique!

En conclusion , nous sommes très contents de notre choix et ne nous privons pas de conseillerles structures en recherche de produits de stimulation cognitive de faire un essai avec Tvneurones.

Jean-Paul TIBET-ZANINI

PRESCO Adultes en Accueil de Jour Alzheimer

Ce mois-ci, Céline Foare, neuropsychologue, nous fait part de ses constatations quant à l’utilisation de l’informatique et précisément du logiciel Presco en Accueil de Jour Alzheimer.

PRESCO aux Jardins de Sophia

La clinique Alzheimer « les Jardins de Sophia », située à Castelnau-le-Lez (Hérault), comprend :

• Un service d’Hospitalisation de Jour (Carpe Diem) pour les personnes aux premiers stades de la maladie qui vivent à leur domicile (24 plac-es)• Un service de Long Séjour pour la prise en charge complète des per-sonnes au stade sévère de la maladie d’Alzheimer (80 lits)

L’activité de soins des Jardins de Sophia se développe depuis les 2 extrêmes de la chaîne de la prise en charge de la maladie d’Alzheimer, du stade précoce dès le diagnostic, aux formes très sévères.

Notre propos s’intéresse plus particulièrement au service d’hospitalisation de jour, ouvert en 1995, pour les patients présentant une maladie neurodégénératives (DTA, Parkinson, démence vasculai-re…). Ce service propose des solutions alternatives permettant le maintien à domicile des patients atteints de maladie d’Alzheimer, en début d’évolution, c’est-à-dire, à un stade où l’on peut asso-cier prévention et soins (MMS>20).

Ce service d’hospitalisation de jour accueille des patients « jeunes », c’est-à-dire de moins de 65 ans, qui n’ont aucune autre possibilité d’accès à une structure sanitaire spécialisée. Sa voca-tion est la prise en charge des personnes souffrant d’un déficit cognitif débutant en associant aux thérapeutiques médicamenteuses, les thérapeutiques non médicamenteuses (réadaptation, réhabilitation cognitive...) après évaluation médicale spécialisée, de leur déficit cognitif dans un environnement sanitaire « de leur âge » et non en milieu gérontologique.

Les prises en charge sont réalisées par une équipe pluridisciplinaire : neuropsychiatre, neuropsy-chologues, psychologue clinicienne, psychomotricien, ergothérapeutes, orthophoniste, musico-thérapeute, art-thérapeute, kinésithérapeute, animateurs et coordonnées par le médecin directeur et la responsable du service.

Pourquoi PRESCO et la réhabilitation cognitive informatisée ?

L’approche thérapeutique préconisée en cas de troubles cognitifs consiste à maintenir les capaci-tés cognitives préservées et/ou rééduquer les fonctions cognitives déficitaires. Dans le cadre des pathologies neurodégénératives nous nous intéressons plus particulièrement au 1er point afin de stabiliser les performances cognitives et par conséquent de ralentir l’évolution de la maladie. Les moyens d’interventions sont divers (support visuel, auditif, souvent sur support papier…), ils sou-vent non standardisées, difficilement évaluable, et ne reposent pas forcément sur des concepts théoriques maîtrisés par les personnes en charge de l’animation des ateliers.

Aussi, l’outil informatique nous est apparu intéressant, le logiciel PRESCO permet :

- un travail spécifique de l’ensemble des fonctions cognitives (mémoire, fonctions exécutives, lan-gagières, attentionnelles, visuo-spatiales) élaboré par des professionnels spécialisés

- un suivi de l’évolution du patient (enregistrement des performances lors de chaque séance

- d’adapter le niveau de difficulté aux performances du patient et de prendre en charge un public hétérogène avec des déficits cognitifs variés.

Comment ?

Suite au bilan cognitif, un projet thérapeutique spécifique est mis en place pour chaque patient et des indications sont portées pour les différents modules du logiciel (Mémoire, Langage, Visuo-spa-tial, Attention, Fonctions exécutives). Les activités de remédiation cognitive informatisée sont alors proposées : en individuel et/ou en groupe.

Nous avons plus particulièrement développé, aux Jardins de Sophia, l’utilisation du logiciel PRESCO sur une prise en charge en groupe homogène de patients présentant des déficits cognitifs légers. Les séances, d’une durée moyenne de 45 minutes permettent un entraînement : - de la mémoire épisodique antérograde (dimension verbale, visuo-spatiale), - des fonctions attentionnelles (MdT, exploration visuelle…), - des fonctions langagières (stock lexico-sémantique….) - des fonctions visuospatiale (discrimination visuelle, rotation mentale…) - des fonctions éxécutives (organisation, planification…)

Résultats

→ Au niveau cognitifNos résultats suggèrent l’intérêt thérapeutique de la remédiation cognitive assistée par ordinateur, ce bénéfice s’intégrant dans la prise en charge globale proposée dans le service d’hospitalisation de jour. Les patients hospitalisés bénéficiant d’un panel diversifié d’activités de stimulation cogni-tive, l’apport spécifique de ce type de prise en charge n’est pas quantifiable.

Les données actuelles de la littérature considèrent que la perte de points moyenne par an à l’échelle MMSE (Mini Mental State Examination) est de 3 points. L’étude réalisée à Carpe Diem au cours de l’année 2007, con-cernant 47 patients présentant une maladie neurodégénérative et béné-ficiant des activités thérapeutiques de l’hospitalisation de jour depuis plus d’un an montre que le gain de points moyen de nos patients est de 0.12 points par an. La prise en charge semble efficace dans le cadre du maintien des capaci-tés préservées et de la stabilisation des performances cognitives.

→ Au niveau psychocomportementalConcernant la dimension psycho-affective, parmi les changements observés, nous constatons une amélioration de l’humeur, un renforcement de la confiance en soi et de l’estime de soi ainsi qu’une baisse des niveaux d’anxiété.Concernant la socialisation, il existe un effet très positif du groupe : l’activité génère des échanges, facilite la communication entre les personnes (l’écoute notamment). La participation à un groupe permet également d’éprouver un sentiment d’appartenance, de partager des expériences de vie, d’améliorer les habiletés sociales, de résoudre parfois les situations avec un autre patient (soutien social).En individuel, le patient trouve dans ce type de prise en charge une revalorisation personnelle, il est très motivé pour atteindre l’objectif proposé par son programme d’entraînement, le résultat de chaque séance étant visualisé sur l’écran.

Dr Bernard Croisile

A l’occasion de la Journée Mondiale de la Maladie d’Alzheimer qui s’est déroulée le lundi 21 septembre, le Dr Bernard Croisile était présent lors d’un forum sur la maladie d’Alzheimer à Lagnieu (01) ce vendredi 25 septembre pour donner une conférence ainsi qu’animer des dé-bats sur le thème de “La maladie d’Alzheimer : Conséquences au quotidien pour le malade et son entourage”.

Par ailleurs, lors d’une récente interview accordée à Carine Fillion, il propose un exposé clair et complet, assorti de nombreux conseils, illustré par toutes sortes d’histoires et d’anecdotes dans lequel il répond à un grand nombre de questions sur la mémoire dont voici quelques extraits vidéos :

- Mémoire : comment l’améliorer ? - Mémoire sélective : pourquoi elle inquiète ? - Mémoire : comment fonctionne-t-elle ? - Mémoire : chez l’enfant ? - Mémoire : la maladie d’Alzheimer ! - Mémoire : comment stocke-t-elle les infos ? - Mémoire : le bachotage efficace ? - Télé et jeux: l’impact sur l’enfant !

Pour visionner ces vidéos : www.omegatv.tv

Bernard Croisile, neurologue, est chef du service de neuropsychologie à l’Hôpital de Lyon où il assure une consultation “ mémoire “ dédiée à l’évaluation des plaintes et des troubles de mémoire, ainsi qu’au diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer.

Bernard Croisile préside et coordonne aussi le conseil scientifique et le comité éditorial des Editions Créasoft.

Mémoire : la maladie d'Alzheimer !

PRÉVENTION

La stimulation de mémoire. Quel rationnel ? Quels exercices ?

Memory stimulation.What rational ? What exercises ?

Bernard CROISILE

La Revue de Gériatrie, Tome 31, N°6 JUIN 2006 421

Article reçu le 17.01.2006 - Accepté le 14.06.2006.

Auteur correspondant : Docteur Bernard Croisile, Centre Mémoire de Rechercheet de Ressources de Lyon, Laboratoire de Neuropsychologie, Fonctions cognitives,Langage et Mémoire - Hôpital Neurologique, 59 boulevard Pinel, 69677 Broncedex, France. E-mail : [email protected]

SUMMARY _____________________________________________

Aging is responsible for a progressive decline ofcognitive functions. A number of scientific worksfound that cognitive stimulation had a significantpositive impact as well for maintaining a high-quality cognitive competence as for delaying theonset of Alzheimer’s disease. Beside more classicalleisure, cognitive stimulation can help seniors tounderstand their memory decline and to improvetheir abilities. Cognitive training can be donethrough paper exercises or e-training sessions. Wereport our experience of a personalized interactivecognitive e-service which proposes various games totrain cognitive functions. The objective of cognitivetraining is threefold: improve cognitive perfor-mances, transferring the abilities to everyday activi-ties, improve self-esteem. Its biological effect ismediated through cerebral reserve and cognitivereserve.

Revue de Gériatrie 2006;31:421-433

Key words : Memory - Stimulation - Training -Computer - Internet.

RÉSUMÉ _______________________________________________

L’avancée en âge s’accompagne d’une fragilitéprogressive des fonctions cognitives contre laquellechacun désire se prémunir. De nombreux travauxont démontré l’impact significatif de la stimulationde mémoire (loisirs cognitifs, entraînement struc-turé) aussi bien sur le confort cognitif personnel quecontre la survenue d’une maladie d’Alzheimer. Encomplément d’activités de loisirs classiques, lastimulation cognitive permet à la personne âgée demieux comprendre ses difficultés et d’y remédier defaçon ludique. L’entraînement cognitif peut se fairesous des formes papier-crayon ou informatique.Nous rapportons notre expérience d’un site internetd’entraînement cognitif personnalisé sous la direc-tion d’un superviseur informatique. L’objectif del’entraînement cognitif est triple : montrer la possi-bilité d’une amélioration de ses performances, trans-fert des performances dans les activités de la viequotidienne, renforcer l’estime de soi. Son actionpasse par le développement d’une plasticité neuro-nale reposant sur une réserve cérébrale et cognitive.

Mots clés : Mémoire - Stimulation - Entraînement -Ordinateur - Internet.

processus pathologique. Le cadre est par conséquentthérapeutique, il s’opère donc obligatoirement sous lecontrôle effectif d’un thérapeute orthophoniste (pour lelangage) ou neuropsychologue (pour la mémoire et lesautres fonctions cognitives). Bien que le terme de stimu-lation soit également employé pour la prise en chargedes patients présentant une pathologie cognitive dégé-nérative, la tendance actuelle est de préférer dans cecadre-là le terme de revalidation. L’objectif de la revali-dation est de réacquérir, restaurer, renforcer ou déve-lopper des stratégies cognitives en intervenant, selon lecas, sur des composantes cognitives altérées ou préser-vées. Pour être complet, le concept d’éducation cogni-tive regroupe les approches pédagogiques de transmis-sion des outils intellectuels.De leur côté, la stimulation ou l’entraînement s’adres-sent à des sujets âgés mais sains, subissant les défail-lances fonctionnelles du vieillissement physiologique.On peut parler également d’optimisation cognitive. Lestechniques de stimulation s’adressent à des sujets indivi-duellement ou en groupe, seuls ou encadrés par desanimateurs. L’objectif, ou du moins le rationnel de lastimulation de mémoire (et de la stimulation cognitiveau sens large), est de solliciter certaines composantesdes systèmes cognitifs chez des sujets âgés normauxafin de les aider à être plus efficaces dans leur quotidienet de rendre possible un bien-être psychologique etsocial sans lesquels on ne peut concevoir de progrèscognitif pertinent (2). Le souhait voire l’exigence desseniors est souvent plus immédiat : améliorer leursperformances psychométriques, ce qui ne peut pas êtreun objectif en soi car toute stimulation cognitive doits’accompagner d’une dimension psycho-sociale.Dans le présent papier nous ne restreignons pas la

La stimulation de mémoire. Quel rationnel ? Quels exercices ?

D epuis des temps immémoriaux l’hommeéprouve le besoin de renforcer sa mémoire pardes moyens de type mnémotechnique (1). Pour

n’en citer que deux, la méthode des loci inventée parSimonide de Céos (env. 556-468 av. J.-C.) facilitaitchez les orateurs l’apprentissage de leurs discours alorsque Giulio Camillo (1480-1544) a tenté de réunir defaçon logique l’ensemble des connaissances de l’universdans un amphithéâtre de la mémoire. A l’exigencescolaire et professionnelle de bien apprendre, s’ajouteactuellement chez les seniors le souhait d’entretenir samémoire dans le cadre du maintien d’une “bonnesanté”. L’avancée en âge s’accompagne en effet d’unefragilisation progressive mais inégale de certainescomposantes de nos fonctions cognitives. Parmi elles,la mémoire est celle dont les faiblesses sont les plusapparentes aux seniors qui sont très désireux de seprémunir contre ses défaillances. Parmi les actionsproposées, la stimulation de mémoire (que l’on ne peutbien sûr dissocier de la stimulation cognitive) occupeune place de choix, malheureusement encore tropsous-estimée voire diabolisée. Le terme de stimulation cognitive a été largementpromu par Jocelyne de Rotrou dans une approche desollicitation globale, aussi bien cognitive que psycholo-gique et sociale, en référence à des concepts théoriquescadrés (2). Précisons rapidement une terminologieparfois confuse (figure 1). La stimulation se démarquede la rééducation et de la réhabilitation qui s’appliquentà des patients présentant un déficit cognitif objectif,secondaire à des lésions cérébrales localisées, engénéral vasculaires ou traumatiques. Il s’agit dans cescas-là de techniques visant à restaurer, compenser ouadapter des processus cognitifs dégradés à la suite d’un

La Revue de Gériatrie, Tome 31, N°6 JUIN 2006 422

Figure 1 : Terminologie des différentes situations d’interventioncognitive.

Figure 1 : The different types of cognitive interventions.

moindres performances lors de la récupération spon-tanée des informations alors qu’ils sont plus efficaceslors d’un rappel indicé. Le vieillissement a également des effets néfastes sur lamémoire prospective et la métamémoire. La mémoireprospective permet de se rappeler l’intention de fairequelque chose, elle devient moins efficace ce qui obligeles seniors à avoir recours à un agenda par exemple. Lamétamémoire assure le contrôle des activités de mémo-risation, l’évaluation de l’étendue des connaissances, etl’estimation des capacités d’évocation : les seniorsdéprécient progressivement l’image de leur mémoirecar ils sous-estiment leurs compétences mnésiquesréelles et exagèrent systématiquement leurs échecs. En revanche, l’âge affecte moins les capacités d’organi-sation des connaissances, les processus mnésiquesautomatiques ainsi que les domaines d’expertisepersonnelle. Pour peu qu’elles soient explicitementsollicitées et qu’on leur conseille des stratégies cogni-tives adaptées et personnalisées, les personnes âgéesconservent de bonnes capacités d’encodage et de récu-pération des informations.

Pourquoi stimuler sa mémoire et ses fonctionscognitives?

L’éducation, la pratique d’une activité professionnelle,l’engagement dans des loisirs démontrent tout au longde la vie la possibilité d’acquérir des connaissances etde maîtriser des savoir-faire. L’intérêt biologique de lastimulation cognitive apparaît double : conserver unconfort cognitif personnel lors du vieillissement naturelet retarder l’apparition d’une maladie d’Alzheimer.

Pour un meilleur confort cognitif personnel : “Use it or lose it !”Des études longitudinales ont montré l’intérêt cognitifde la pratique régulière de loisirs intellectuellementstimulants. C’est ce qu’a révélé par exemple l’étude deVictoria au Canada : sur une période de 6 ans, un stylede vie actif ainsi que l’engagement dans de nouvellesactivités intellectuellement stimulantes s’associaient à unmoindre déclin cognitif par le biais d’un impact positifsur la mémoire de travail, celle-ci favorisant le maintienglobal des performances cognitives (4). Selon la règle ducercle vertueux, il est vraisemblable que ce maintiencognitif facilite en retour l’engagement personnel dansdes activités de vie plus efficientes. Chez des cente-naires, l’influence du niveau scolaire sur le vieillissementcognitif a été positivement modulée par la conservationd’activités cognitivement stimulantes tout au long deleur vie (5). Enfin, des études transversales ont révélé queles activités intellectuellement stimulantes pratiquées en

La stimulation de mémoire. Quel rationnel ? Quels exercices ?

stimulation de mémoire à une technique mais à l’en-semble des moyens, naturels ou spécifiquement struc-turés (exercices), aboutissant à une stimulation des fonc-tions cognitives. De nombreux travaux épidémiologi-ques ont montré que l’éducation et les activités cogniti-vement stimulantes entretenaient à tout âge le potentielcognitif et s’associaient également à un moindre risquede démence. Le terme actuellement employé dans lalittérature scientifique pour qualifier l’ensemble desactivités stimulantes, aussi bien cognitives que socialesou physiques, est celui de lifestyle (style de vie).Comment définir la stimulation de mémoire ? Quelssont l’intérêt et la validité réelle de l’entraînementcognitif ? Quels types d’exercices proposer ? Toutes cesréponses s’articulent autour des notions de neuroplasti-cité et de réserve cognitive, définissant la capacité ducerveau à se modifier, tout au long de la vie, aussi biendans ses structures que dans son fonctionnement, encas de lésions ou sous l’effet de stimulations adaptées. Ilest maintenant reconnu qu’à tout âge, le développe-ment d’une neuroplasticité cognitive est possible (3, 4).

POURQUOI STIMULER SA MÉMOIRE ? _______

Que se passe-t-il au plan cognitif lors du vieillis-sement ?

Physiologiquement, l’avancée en âge s’accompagned’une diminution de la vitesse de traitement des infor-mations cognitives, d’une réduction des ressourcesattentionnelles, et d’une baisse des performances de lamémoire de travail. Les personnes âgées subissent enoutre des stéréotypes négatifs, elles sont aussi moinsaventureuses et plus isolées aux plans social et affectif.A l’inverse, elles sont plus curieuses, tout autant créa-tives voire plus, et elles démontrent davantage desagesse, de jugement et d’expérience. Verdi a composéFalstaff à 80 ans et Winston Churchill est devenuPremier ministre à 65 ans ! En dépit de grandes différences individuelles liées auniveau socio-éducatif et aux domaines personnels d’ex-pertise, tous les travaux sur le vieillissement de lamémoire des personnes âgées montrent une fragilisa-tion des capacités de mémorisation explicite, principa-lement si le matériel est complexe et très exigeant enressources attentionnelles. Etant plus sensibles auxinterférences, les seniors ont plus de difficultés à appli-quer des traitements élaborés ou simultanés sur le maté-riel à mémoriser. L’oubli est nettement influencé par laprocédure de rappel et la nature sérielle ou logique dumatériel à mémoriser. Enfin, les sujets âgés ont de

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des sujets âgés, la persistance d’un potentiel cognitifd’apprentissage qui ne demande qu’à être exploité.

Retarder l’apparition d’une maladie d’AlzheimerLors de travaux prospectifs et rétrospectifs, plusieurséquipes ont démontré que l’éducation et l’entretiencognitif par des activités sociales et de loisirs s’asso-ciaient significativement à un moindre risque de déve-lopper une maladie d’Alzheimer (10-15). La démence inci-dente était diminuée chez les seniors réalisant destâches nécessitant des initiatives ou une planification(jardiner, voyager, bricoler, lire, sortir au restaurant ouau cinéma, faire de la musique, des puzzles ou dusport). Des activités passives telles que regarder la télé-vision ou assister à des réunions ne réduisaient pas lerisque. Il semble que ces activités doivent être dévelop-pées et entretenues dès 20-39 ans (11), c’est ce quedémontre aussi un travail chez 576 seniors âgés de 80ans en moyenne et dont les activités cognitives passéescontribuaient significativement à leur fonctionnementintellectuel en lien avec leurs activités cognitives deretraité (16). Assez logiquement, les loisirs intellectuelsdiminuent davantage le risque que les loisirs sociaux ouphysiques (12). La question qui vient naturellement à l’esprit est cellede la signification exacte de la constatation d’un faibletaux de loisirs chez une personne âgée : est-il réelle-ment responsable d’une absence de protection cogni-tive ou reflète-t-il déjà la présence d’une démence débu-tante ? Il est en effet toujours possible que la participa-tion à certaines activités de loisirs cognitivement stimu-lantes soit le résultat, plutôt que la cause, de la préser-vation des activités cognitives. Pour tenter de répondreà cette question, l’équipe de Wilson (2002) a réalisé untravail prospectif dans un groupe de 801 prêtres et reli-gieux américains chez lesquels une évaluation neuropsy-chologique très complète avait préalablement vérifiél’absence d’anomalies cognitives (17). Les heures passéesà différentes activités de loisirs ont été systématique-ment comptabilisées : journaux, magazines, livres, télé-vision, radio, visites de musées et spectacles, jeux(cartes, mots-croisés, échecs, puzzles). Au début del’étude, le score composite d’activités cognitives variaitde 1,57 à 4,71, un score élevé reflétant la réalisationd’activités cognitives fréquentes, variées et intenses.Après 4,5 ans de suivi, il est apparu qu’une augmenta-tion d’un point du score réduisait de 47% le déclincognitif psychométrique, la réduction du déclin variantde 60% pour la mémoire de travail à 30% pour lavitesse de traitement de l’information. Parallèlement,une augmentation d’un point du score était associée àune réduction de 33% du risque de maladied’Alzheimer.

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vieillissant contribueraient, et cela de façon indépen-dante du niveau de scolarité ou du type de profession, àmaintenir un bon niveau de performance dans certainsdomaines cognitifs tels que la mémoire verbale et lavitesse cognitivo-perceptive (6). Il n’est toutefois pascomplètement établi si ces activités préviennent ledéclin cognitif ou si ceux qui développent un déclincognitif sont moins susceptibles de s’engager dans desactivités cognitivement stimulantes. Pour ce qui est de la stimulation au moyen d’exercicescognitifs d'entraînement, Verhaeghen, Marcoen etGoossens (7) ont rapporté dans une méta-analyse d’unetrentaine d’expérimentations que la mémoire des adultesâgés pouvait être améliorée grâce à l’entraînement.Cependant, la nature de l’entraînement qui mène à lameilleure amélioration et les caractéristiques despersonnes âgées qui bénéficient le plus de cet entraîne-ment, restent peu comprises. Les programmes impli-quant l’entraînement de plusieurs fonctions liées à lamémoire telles que l’attention, l’organisation, l’imagerieet la relaxation, autant que l’éducation des participants(fonctionnement de la mémoire, influence de l’âge…) etles groupes de discussions, favorisent les gains de perfor-mance cognitive. De nombreux travaux cités par Lemaireet Bherer (8) ont révélé en outre que les performances despersonnes âgées bénéficiaient significativement d’unestimulation de mémoire assistée par des stratégies d'orga-nisation ou des techniques d’imagerie mentale. L’équipe de Karen Ball a démontré l'efficacité d’unentraînement cognitif sur certaines capacités de la viecourante (étude ACTIVE) (9). Cette équipe a suivipendant 2 ans 2832 sujets normaux, âgés de 65 à 94ans, au MMS moyen de 27,3 (de 23 à 30). Les sujetsétaient répartis en quatre groupes : un groupe contrôleet trois groupes suivant chacun des sessions d’entraîne-ment dans un des trois domaines cognitifs de mémoire,de raisonnement ou de rapidité attentionnelle. Lessessions utilisaient aussi bien du matériel purementthéorique que des exercices appliqués au quotidien.Chaque groupe a suivi 10 sessions de 60 à 75 minutesréparties sur 5 à 6 semaines. Ces entraînements onttrès significativement amélioré les secteurs entraînésmais sans généralisation, ni aux autres domaines, ni auquotidien, tout en renversant significativement le déclincognitif habituellement observé en 7 ans de vieillisse-ment. Onze mois plus tard, 60% des participants ontbénéficié d’une nouvelle série de stimulations sous laforme de 4 nouvelles séances de 75 minutes sur 2 à 3semaines. Une amélioration supplémentaire des perfor-mances psychométriques fut observée dans les groupesraisonnement et attention. Cette fois-ci, le grouperaisonnement a réalisé un transfert aux mesures écolo-giques quotidiennes. Ce travail démontre donc, chez

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initiatives. Les preuves biologiques de la neuroplasticitéont été apportées par des travaux d’imagerie fonction-nelle cérébrale démontrant, qu’à efficacité mnésiquecomparable, les sujets âgés activent un réseau neuronalplus étendu que celui observé chez les sujets jeunes, enparticulier au niveau frontal et encore plus lorsqu’onleur donne des instructions stratégiques spécifiques (20-22).Dans ce cadre, l’apparition d’une maladie d’Alzheimern’est bien sûr pas empêchée mais retardée car l’enri-chissement des connexions synaptiques accroît la tolé-rance aux lésions dégénératives en reculant le seuil dudéficit cognitif cliniquement perceptible. Ayant desréserves plus faibles que les sujets au niveau socio-éducatif élevé, les sujets de plus petit niveau franchirontplus rapidement le seuil de la démence clinique.Paradoxalement, si les sujets de niveau socio-éducatifélevé développent plus tardivement une maladied’Alzheimer (car ils tolèrent plus longtemps l’installationdes lésions dégénératives), ils évoluent plus rapidement(déclin plus rapide de leur mémoire et décès plus rapideaprès le diagnostic) car l’expression clinique de lamaladie résulte d’un plus grand nombre de lésions cequi accélère ensuite son développement (13-15).

QUELS TYPES D’EXERCICES PROPOSER ? ____

L’entraînement cognitif peut se faire, nous l’avons vu,soit de façon naturelle grâce à un style de vie fait deloisirs cognitivement stimulants, soit de façon structuréeau moyen d’exercices spécifiques (figure 2). Le style devie est associé à une réduction du risque de démenceincidente chez des seniors, de son côté l'entraînementstructuré a un effet psychométrique bénéfique parfoisdurable dans les domaines entraînés. Bien que l’étudeACTIVE (9) ait démontré que l’entraînement par desexercices de raisonnement réalisait un transfert auxmesures écologiques quotidiennes correspondantes, lavaste majorité des études montre pour l’instant uneabsence de transfert écologique. Les conséquencespsycho-sociales de la stimulation structurée sont toute-fois importantes en termes de pédagogie, de remise enconfiance et de renforcement des liens sociaux (2).

Les objectifs et les contraintes de la stimulationde mémoire

Il n'existe pas de “gonflette” cognitive miracle quipermettrait d’améliorer globalement la mémoire ! Il estdangereux de faire croire aux seniors qu’il est possible,nécessaire et souhaitable d’accroître leur capacité àapprendre par cœur. Ce serait les vouer à l’échec car la

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Réserve cérébrale et réserve cognitive : la plasti-cité cérébrale

La synthèse générale réalisée par Fratiglioni, Paillard-Borg et Winblad (18) de toutes les études longitudinalesayant exploré les effets du réseau social, de l’activitéphysique et des loisirs cognitifs a démontré qu’ellessuggéraient un rôle bénéfique sur la cognition et uneffet protecteur sur le risque de démence et de maladied’Alzheimer. Au total, si 14 études ne rapportaientaucune association, 43 publications relevaient une asso-ciation positive. Ces auteurs évoquent trois mécanismesd’intervention, la réserve cognitive, le stress et leslésions vasculaires. Les concepts de réserve cérébrale etde réserve cognitive sont au c?ur de la notion de plasti-cité cérébrale (13). Encore peu connus des médecins, cesconcepts très séduisants sont promis à un avenir majeurdans les prochaines années. Ils permettent en effet decomprendre le rôle préventif de la stimulation cognitive,aussi bien sur le vieillissement naturel des fonctionscognitives que sur le risque de survenue d’une maladied’Alzheimer. La plasticité cérébrale correspond à lacapacité du cerveau à se modifier, tout au long de lavie, dans ses structures (développement synaptique,neurogénèse) ou dans son adaptation fonctionnelle(développement de nouvelles stratégies), tant lors delésions cérébrales que sous l’effet de stimulations cogni-tives. La réserve cérébrale est liée aux éléments structurauxdu cerveau tels que sa taille, son poids, le nombre deneurones et de connexions synaptiques. En dépit de ladiminution progressive du nombre de cel lulesnerveuses, le vieillissement naturel s’accompagne d’uneaugmentation des connexions synaptiques, ce quisuggère une plasticité neuronale structurelle et donc despossibilités de régénération ou d’adaptation, et celamême à un âge avancé (19). La réserve cognitive est un processus actif de neuro-plasticité adaptative facilitant l’optimisation des perfor-mances cognitives, soit par le recrutement d’autresrégions cérébrales, soit grâce à l’utilisation de stratégiescognitives nouvelles ou alternatives. C’est ce que le PrChristian Derouesné appelle le “coup de fouetcognitif”, impulsion supplémentaire développée à partirdes ressources cognitives habituellement utilisées. Laconséquence structurelle de ce potentiel d’apprentis-sage est l’augmentation de la densité de l’arborisationdendritique et synaptique des systèmes neuronauximpliqués dans les fonctions cognitives stimulées par lesexpériences nouvelles. Les loisirs et les occupationsdéveloppés tout au long de la vie renforcent ainsicertaines capacités cognitives (mémoire de travail, rapi-dité…) et stimulent en retour la planification et les

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est toujours pédagogique : le point important n’est pasde réussir mais de comprendre pourquoi et commenton réussit ainsi que pourquoi et comment on échoue.Paradoxalement, réussir du premier coup un exercicen’est pas l’objectif idéal, car nous faisons toujours peude cas de ce qui est facilement réussi ! Les défis doiventêtre cependant raisonnables afin de ne pas découragerla personne âgée (2).

Quelles stratégies privilégier ?

Si l’auto-répétition mentale d’une liste de mots enrenforce significativement la mémorisation, l’efficacitéde cette procédure décroît avec l’âge. La littérature aamplement démontré chez les personnes âgées l’effica-cité spontanée ou entraînée d’autres techniques repo-sant sur la catégorisation, la hiérarchisation sémantique,l’imagerie mentale (8). Lors d’une étude réalisée parDunlosky et Hertzog en 2001 (23), des sujets âgés de70 ans et des jeunes de 20 ans ont dû indiquer leurs

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mémoire n’est pas un muscle que l’on sur-entraîne demanière mécanique ! En outre, le transfert des acquisd’un domaine à un autre n’est pas possible : apprendredes poésies ne permet pas de mieux retrouver savoiture ou un nom propre. Enfin, l’amélioration d’unsecteur psychométrique n’aboutit pas automatiquementà une plus grande efficacité au quotidien : améliorer samémoire des chiffres ne signifie pas que l’on retiendramieux les numéros de téléphone. Le transfert n’estpossible et efficace que si l’entraînement s’accompagned’une démarche individuelle active, volontaire et struc-turée d’utiliser au quotidien les stratégies utilisées lorsde l’entraînement.

Etre très attentif et très motivé sont deux conditionspréalables fondamentales à tout entraînement. Lastimulation de mémoire doit être ludique et les sujetsdoivent être intéressés par les exercices. Un cadreconvivial, source de plaisir et de stimulation, crée unrenforcement positif. Enfin, l’objectif d’un entraînement

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Figure 2 : Les différentes situations naturelles ou structuréesd’entraînement cognitif.

Figure 2 : Different situations of cognitive training.

LES DIFFÉRENTES FORMES D’EXERCICESD’ENTRAÎNEMENT COGNITIF __________________

Les exercices papier-crayon

Les premiers exercices ont été très logiquement desexercices dits papier-crayon réalisés individuellement.Les ouvrages abondent dans le commerce : lespromesses éloquentes de leurs titres (“Dopez votreintelligence”, “Développer sa mémoire”) et leur naïvetéconceptuelle les ont vite déconsidérés. Les inconvé-nients de ces exercices sont nombreux : approchemécaniciste, absence de contrôle des niveaux de diffi-culté, focalisation sur la réussite, absence de feed-backexplicatif en cas d’échec… ou de réussite, impossibilitédu moindre transfert en situation quotidienne.

“Animations mémoire” et “Ateliers mémoire”

Lorsqu’ils sont construits par des professionnels ayantune formation adéquate, des exercices papier-crayon serévèlent néanmoins d’une haute pertinence. Ils sontcependant plus efficaces lorsqu’ils sont réalisés engroupe, sous la conduite d’une psychologue qui modulela difficulté des exercices, contrôle la dynamique dugroupe et facilite chez les participants l’appropriationdes stratégies (2). L’impact psycho-social de ces groupesest indéniable. Le risque est que les participants les plusdoués inhibent les sujets moins actifs et soient donc lesseuls à en tirer bénéfice.

Exercices sur ordinateur

L’ordinateur, ce n’est pas le diable !Personnellement, nous privilégions très nettement l’ap-proche novatrice d’un entraînement sur ordinateur.Contrairement à l’idée répandue, l’ordinateur ne terro-rise pas les personnes âgées. Le taux d’équipement enordinateur est élevé chez les seniors. Les informaticiensvieillissent aussi et il est clair que dans quelques années,de nombreux résidants seront d’anciens utilisateurs del’ordinateur qu’ils emporteront avec eux au même titreque leur poste de télévision. Les personnes âgées sontégalement curieuses de découvrir ce nouveau mondequ’elles entrevoient largement à la télévision (publicités,journaux télévisés, fictions cinématographiques…).Nous avons ainsi eu l’expérience des religieuses d’unerésidence ravies de rencontrer enfin la fameuse “souris”et devenues quasiment “accro” après quelques séances.

Enfin, il est toujours possible d’adapter les matériels auxhandicaps des personnes âgées par l’emploi d’écranstactiles ou de trackballs.

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procédures d’encodage pour mémoriser des paires demots : les seniors ont plus naturellement fabriqué unephrase à partir des deux mots cibles (38% contre 29%chez les jeunes) alors que les sujets jeunes ont privilégiél’auto-répétition (20% contre 15% pour les seniors) oul’imagerie mentale (38% contre 34% chez les seniors).

On note que chez les seniors, la stratégie de fabricationd’une phrase est presque autant employée que celled’imagerie mentale (respectivement, 38% et 34%) alorsque l’auto-répétition n’est utilisée que par 15% desseniors. Dans une étude personnelle réalisée cetteannée et non encore publiée, nous avons demandé à290 seniors volontaires (âge moyen = 64,2 ± 9,9 ;76% de femmes ; 58% de sujets au niveau socio-éducatif inférieur au baccalauréat) d’indiquer quelle étaitleur technique pour mémoriser simultanément les motscerise et voiture. Les résultats ont été les suivants :auto-répétition (14,4%), imagerie mentale (34,9%),création d’une phrase (8,6%), utilisation combinée destechniques précédentes (19,4%), autres techniques(22,7%). L’imagerie mentale prédomine nettementcomme technique de mémorisation. Ni l’âge, ni legenre, ni le niveau socio-éducatif n’influençaient lesréponses. Dans notre étude, nous retrouvons des chif-fres comparables à ceux de Dunlosky et Hertzog pourl’auto-répétition (respectivement, 14,4% contre 15%) etl’imagerie mentale (34,9% contre 34%) alors que lafabrication d’une phrase est beaucoup moins utiliséepar nos sujets (8,6% contre 38%).

La leçon à tirer est qu’il faut éviter chez les seniors lesapprentissages par cœur, par auto-répétitions mécani-ques. Les exercices de stimulation de mémoire doiventd’une part, renforcer les stratégies cognitives naturellesdéjà existantes et, d’autre part, améliorer l’apprentis-sage, le développement et le maintien de nouvelles stra-tégies reposant sur la logique et le raisonnement.Celles-ci doivent faciliter l’acquisition et la récupérationdes informations à mémoriser car, quitte à apprendrepar cœur, autant mémoriser des procédures que deslistes de mots ! Pour ce faire, il faut analyser les infor-mations à mémoriser pour : (1) établir des liens grâceaux connaissances préalables, (2) mieux ranger lesinformations par des techniques de catégorisation oud’arborisation, (3) créer des images mentales, (4) enfin,inventer éventuellement des astuces par des moyensmnémotechniques. Tous ces procédés favorisent unencodage pertinent du matériel à mémoriser et établis-sent des indices efficaces pour sa récupération. Enfin, larépétition des tâches permet au sujet de s’approprierprogressivement une procédure cognitive, à chargepour lui de l’appliquer explicitement au quotidien.

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cice, l’informatique permet la constitution d’une richebase de données proposées de façon aléatoire en fonc-tion des variantes choisies : un exercice repose parexemple sur près de 800 phrases, un autre sur prèsd’un millier de photographies. Les exercices peuventêtre ainsi refaits avec un design ou des données de diffi-culté moindre, comparable ou supérieure, afin de faci-liter l’acquisition puis la maîtrise d’une procédure straté-gique. Pour garantir cependant la validité scientifique dela démarche, le site propose également des exercicesde contrôle qui respectent les contraintes scientifiquesd’un protocole expérimental et qui permettent ausuperviseur de travailler sur des données normaliséesexemptes de biais liés au senior et à ses préférences.Les résultats prennent en compte l’exactitude et letemps de réalisation. L’ordinateur autorise une interac-tivité à trois niveaux : (1) un étalonnage en percentilestient compte des trois variables démographiques classi-ques d’âge, de genre et de niveau socio-éducatif, (2) lesrésultats du sujet sont comparés à ceux de l’étalonnagecorrespondant, ils sont en outre modulés par descommentaires, (3) enfin, un superviseur informatiques’adapte à chaque utilisateur. Le superviseur est construit sur l’exploitation de techni-ques adaptatives reposant sur un modèle utilisateurcombinant quatre types d’information : données démo-graphiques, goûts thématiques, indicateurs cognitifs desexercices, données comportementales d’utilisation (26).Lorsque des tests sont réalisés sous le contrôle effectifd’un spécialiste en psychologie cognitive ou en neurop-sychologie, ce dernier prend en compte la fatigabilitédu sujet testé, ainsi que son stress et les interférenceséventuelles entre les tests. Dans le cas d’exercices infor-matiques, le senior est libre d’organiser son programmeet il lui est donc impossible de répartir judicieusementson investissement attentionnel, de juger des interfé-rences entre les exercices, ou d’apprécier sa fatigabilité.C’est donc au superviseur de veiller à empêcher la réali-sation consécutive d’exercices trop exigeants qui parasi-teraient les résultats : il est en effet évident que s’en-traîner dans la même session sur plusieurs exercices demémoire entraîne non seulement une interférenceentre les matériels utilisés mais aussi une surchargeattentionnelle qui générera une anxiété liée aux résul-tats obtenus. Le superviseur repère aussi les échecs etles comportements répétitifs des seniors auxquels ilproposera, soit d’effectuer des exercices dans lesdomaines qu’ils négligent, soit de tenter les variantesplus faciles des exercices qu’ils échouent. La durée del’ensemble des quatre exercices proposés par le super-viseur ne dépasse pas 20 à 30 minutes car il s’agit delimiter la fatigue et le stress induits par l’entraînement.Une version CD-rom d’entraînement interactif super-

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Un travail a déjà été publié en 1996 par l’équipe deRebok sur l’entraînement informatisé (24). Douze seniorsnormaux (moyenne d’âge = 76,3 ans) se sont entraînéssur une batterie de mémoire informatisée (ColoradoNeuropsychology Tests). Assistés par une psychologue,les participants ont travaillé 90 minutes par semainependant 9 semaines, la moitié d’entre eux ont pratiquédes exercices de mémoire explicite et l’autre moitié desexercices de mémoire implicite. Les deux groupes ontsignificativement amélioré leurs performances aux tests,celui d’entraînement aux tâches de mémoire implicitedémontrant la progression maximale. Il est importantde souligner que les seniors n’ont manifesté aucuneopposition à cette technologie informatisée et ontdémontré – il y a 10 ans – leur capacité à manipulerefficacement l’ordinateur.

Entraînement cognitif sur un site InternetNous avons participé en 2001 à la création du sitewww.happyneuron.com (société Scientific BrainTraining) afin de proposer aux seniors des exercicescognitifs d’entraînement informatisé et supervisé.L’objectif est de les aider à mieux comprendre leurfonctionnement cognitif et de leur permettre derenforcer leurs ressources cognitives déclinantes, touten espérant favoriser le maintien de compétencespsychosociales. Les exercices du site (également dispo-nibles sur CD-roms) ont été conçus par une équipecomposée d’un docteur en neuropsychologie, de deuxdocteurs en psychologie cognitive, d’un docteur ensciences de l’éducation, et d’un docteur en informatiquespécialiste de l’interaction Homme/machine. Lesprogrammes de stimulation et d’entraînement sontrégulièrement testés, validés, évalués et enrichis pardeux groupes de recherche d’étudiants de l’UniversitéTous Ages (Université Lumière Lyon 2). Le sitecomporte actuellement une cinquantaine d’exercicesrépartis en cinq domaines cognitifs : mémoire, atten-tion, langage, fonctions exécutives, visuo-spatial.Contrairement aux exercices de laboratoire destinés àl’entraînement d’un sous-système cognitif ultra-spéci-fique (25), nos exercices sont ludiques et pédagogiques, etbien que chacun d’entre eux soit caractérisé par unedominante cognitive, plusieurs secteurs cognitifs sonten fait entraînés de façon simultanée. Les exercices sont tous organisés de la même manière :un écran d’accueil fournit des informations généralessur l’exercice, une partie Pour en savoir plus explique lefonctionnement cognitif et les objectifs de l’exercice,une partie Exemple explique de manière pédagogiquele déroulement de l’exercice. Avant l’exercice lui-même,un écran propose différentes variantes de difficultés etparfois des variantes thématiques. Pour chaque exer-

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Internet comme moyen d’intégration sociale et destimulation cognitive dans une résidence de personnesâgées” a réuni la société Scientific Brain Training, leLaboratoire d’Interaction Collaborative, Téléformation,Téléactivités (Ecole Centrale de Lyon et INSA de Lyon),le Laboratoire d'Etude des Mécanismes Cognitifs(Université Lumière Lyon 2), le groupe des résidencesde la société Médica-France et enfin notre Laboratoirede Neuropsychologie (Hospices Civils de Lyon). L’objectif du progiciel ActiVital™ n’est pas seulement destimuler les performances cognitives des résidants maisaussi de susciter leur créativité et de favoriser l’établisse-ment de liens sociaux dans la résidence et avec l’exté-rieur. Pour ce faire, le logiciel est divisé en trois partiesspécifiquement adaptées à des résidants âgés : (1) 10exercices simplifiés d’entraînement cognitif, (2) un outilde rédaction d’un Journal de la résidence, et (3) unemessagerie électronique simplifiée permettant aux rési-dants d’envoyer ou de recevoir des mails. Le progicielpeut être utilisé avec un écran tactile. Les animatricespsychologues sont chargées de contrôler au début laprise en charge de l’ordinateur et du progiciel.

Premiers résultatsUne analyse préliminaire de l’aspect sociologiquepermet déjà de distinguer les avantages et les inconvé-nients de l’introduction d’ActiVital™ dans quelquesEHPAD (27). Les seniors (85% de femmes) avaient enmoyenne 84 ans, leurs MMS étaient entre 25 et 30, ils

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visé a été développée pour le Laboratoire Beaufour-IPSEN-Pharma sous le nom de “GYM-CO : Parcoursd’entraînement de mémoire”, elle a remportée le Prixspécial du Jury du Festival du film, du Cd-rom et du siteinternet des 58èmes Entretiens de Bichat (2004).

Étude des abonnés du siteLes exercices du site sont destinés à des seniors enbonne santé, exempts de pathologies cognitives, etvivant chez eux. L’analyse de 628 abonnés révèle queles femmes sont majoritaires (64%) et que le niveauuniversitaire prédomine (56%). Fort logiquement, leniveau universitaire est plus marqué chez les hommes(63% contre 52% chez les femmes). Si l’âge moyen estde 41,8 ans, on note 3 pics d’âges, autour de 22 ans,44 ans et 57 ans, et cela quel que soit le sexe, même sices pics sont toutefois plus accentués chez les femmes.Les sujets de plus de 70 ans représentent 9% desabonnés, ce qui indique que les exercices sont bienadaptés aux personnes de plus de 70 ans. Le nombremoyen d’exercices réalisés par connexion est de 6. Nous avons également analysé la progression desperformances de 39 abonnés particulièrement assidusayant réalisé 1099 exercices en moyenne, avec unnombre moyen de 3 à 4 exercices par jour deconnexion. Il s’agissait de 27 femmes et 12 hommes, deniveaux universitaires pour 29 d’entre eux (74%). Lecomportement d’entraînement de ces 39 abonnésassidus révèle trois profils : un groupe de 16 personnesréalisait de façon équilibrée l’ensemble des exercices, ungroupe de 14 personnes effectuait essentiellement lesexercices de la dominante mémoire, enfin, le troisièmegroupe de 9 personnes accomplissait principalement lesexercices de la dominante fonctions exécutives. Le seuilsignificatif de progression était à 376 exercices. Cesabonnés assidus ont progressé en moyenne de +12% en18 semaines. Entre le 75ème et le 500ème exercice réalisé,la progression était significative pour le score cognitifglobal (p = 0,014), le score de mémoire (p = 0,04), lescore de langage (p = 0,05), le score d’attention (p =0,011), le score de raisonnement (p = 0,024) mais paspour le score visuo-spatial (p = 0,12) (figure 3).

L’impact des nouvelles technologies dans lesEHPAD : le progiciel ActiVital™

Un progiciel multi-fonction : entraînement, créati-vité, communicationDans le cadre d’un appel d’offre du Ministère délégué àla Recherche et aux Nouvelles Technologies sur leprogramme “Usages des nouvelles technologies pour lasociété”, nous développons depuis 2004 le projet derecherche MNESIS. Ce projet sur les “usages de l’outil

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Figure 3 : Résultats de l’entraînement cognitif sur les scoresdes cinq domaines entraînés chez 39 abonnés assidus du sitewww.happyneuron.com. La progression est significative pourtous les scores sauf le score visuo-spatial. Figure 3 : Results of the cognitive training on the five trained cognitivedomains in 39 subscribers of the site www.happyneuron.com . Theimprovement is significant on four domains (memory, language, atten-tion, reasoning), the improvement is not significant on the visuo-spatialdomain.

à un essor considérable, d’autant plus qu’arriveront enEHPAD des résidants qui auront vécu professionnelle-ment avec l’ordinateur. Notre expérience d’un siteinternet ouvert à tous et d’un progiciel simplifié dédiéaux résidants d’EHPAD, nous incite à recommandernon seulement des exercices informatiques directementdestinés à stimuler les performances cognitives des rési-dants mais aussi des programmes ayant pour objectifsd’encourager leur créativité et de favoriser l’établisse-ment ou le rétablissement de liens sociaux entre eux ouavec leur famille. A côté d’aspects biologiques nondirectement perceptibles par le senior, la stimulationcognitive a un triple objectif : lui montrer qu’il a lapossibilité d’améliorer ses performances, l’aider à trans-férer les effets positifs de l’entraînement à des situationsde vie quotidienne, enfin, renforcer son estime indivi-duelle à un moment de sa vie où les rebuffades en toutgenre ne manquent pas. C’est à nous de trouver lesmeilleures techniques cognitives de stimulation etd’adapter les technologies modernes aux personnesâgées. Si on ne connaît pas encore tout l’impact poten-tiel de la stimulation de mémoire, nous pouvons êtresûr d’une chose, ne pas faire travailler sa mémoire estencore le plus sûr moyen de ne pas l’améliorer ! n

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n’étaient pas dépressifs. Parmi les aspects négatifs,nous avons remarqué que les résidants qui ne pouvaientmanipuler l’ordinateur prenaient davantage consciencede leurs déficits sensori-moteurs. Il est égalementapparu que des résidants rejetaient ceux d’entre eux quimanipulaient facilement cette nouvelle technologie. Enrevanche, certains résidants initialement réticents ontdésiré travailler sur l’ordinateur dès qu’ils ont vu leursvoisins l’utiliser. Quelques patients atteints de maladied’Alzheimer et refusant jusqu’à présent de s’intégreraux animations classiques de la résidence ont mêmedemandé à participer aux sessions d’entraînement.Comme autre aspect positif, il est apparu que les rési-dants augmentaient leur estime d’eux-mêmes grâce àleur capacité à manipuler l’ordinateur et à leur réussiteaux exercices. Ils ont développé des liens avec lesautres résidants (entraide pour s’expliquer le fonction-nement) et avec leur famille (échanges de mails, petit-fils venant épauler sa grand-mère…). La rédaction dujournal de la résidence a été l’occasion de beaucoup derencontres et de collaboration entre résidants qui ontparticulièrement apprécié cette activité de rédactioncommune. A ce titre, ActiVital™ remplit les conditionspédagogiques et psycho-sociales requises pour la stimu-lation cognitive (2). Ce programme a en effet permischez ces personnes âgées en EHPAD, la ré-acquisitiond’une certaine curiosité intellectuelle, une remise enconfiance et le retour d’une estime d’elles-mêmes.

CONCLUSION _________________________________

De nombreux travaux ont démontré l’impact bénéfiquede la réalisation d’activités naturelles cognitivementstimulantes (rentrant dans le cadre du style de vie) à lafois sur le confort cognitif des personnes âgées et sur leretard au développement d’une maladie d’Alzheimer.Les résultats de l’étude ACTIVE montreraient mêmequ’un entraînement cognitif “intensif” permettrait, dansles domaines entraînés, de reculer de plusieurs annéesle déclin cognitif psychométrique lié au vieillissement (9).Le concept de réserve cognitive offre un cadre neuro-biologique explicatif de tous ces aspects, la plasticiténeuronale pouvant s’exercer malgré l’avancée en âge.Si les stratégies utilisées permettent d’optimiser l’effica-cité des processus mnésiques, la problématique n’esttoutefois pas celle du seul impact sur les performancescognitives mais également d’un bénéfice significatif surles activités de la vie quotidienne et les attitudes person-nelles sociales, psychologiques, cognitives et comporte-mentales. Les exercices sur ordinateur sont certainement appelés

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La Revue de Gériatrie, Tome 31, N°6 JUIN 2006 433

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La stimulation de mémoire. Quel rationnel ? Quels exercices ?

Brève préparée avec l’aide de Successful Aging – Plus de brèves sur le site www.saging.com

Les résultats de l’étude française SU.VI.MAX qui ont mis enévidence les effets bénéfiques d’un apport suffisant en vita-mines et minéraux antioxydants sur le risque de cancers etde maladies cardiovasculaires ont été largement commen-tés dans la presse. Ces données venaient étayer l’hypo-thèse du rôle délétère du stress oxydant dans diversespathologies. D’autres observations ont par ailleurs montréque le contenu de notre alimentation en minéraux tels que lecalcium ou le magnésium pouvait être inversement associéau risque de cancer colorectal. Cette association vient d’êtreconfirmée en ce qui concerne le magnésium par les résul-tats d’une étude épidémiologique réalisée chez plus de 35000 femmes américaines indemnes de cancer lors de leurinclusion dans l’essai en 1986. Leurs habitudes alimentairesont été analysées en début d’étude à l’aide d’un question-

naire adéquat. Elles avaient alors entre 55 et 69 ans et ontété suivies jusqu’en 2002. Au cours de cette période, 1 112femmes ont développé un cancer colorectal. Après ajuste-ment sur l’âge, la prise calorique et les nutriments autres quele magnésium, ainsi que les facteurs de risque de cancercolorectal, il apparaît que les femmes qui avaient l’alimenta-tion la plus riche en magnésium avaient une diminution durisque de cancer du côlon de 23% par rapport à celles quien absorbaient le moins, avec une relation effet-dose signi-ficative. Ces conclusions, basées sur les réponses à unquestionnaire obtenues en début d’étude mériteraient d’êtreconfirmées. Néanmoins, ce travail met une fois de plus l’ac-cent sur le rôle déterminant d’une alimentation équilibréedans la prévention de nombreuses pathologies.Folsom AR, Hong C-P. Am J Epidemiol. 2006;163:232-235

Une alimentation suffisamment riche en magnésium diminuerait l’incidence du cancer du côlon

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