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Addha-Nari ou l'occultisme dans l'Inde antique

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Ernet Bosc.

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  • ou

    Vdisme,Littrature HindoueMythes, Religions

    Doctrine lisotrique, CosmogoniesDe l'me, Doctrine spiritePsychisme,OccultismeDoctrine du Karma

    Musique

    PARISI.IIIRAUUEGAMGNANI

    NIC!''MMRI.IIIHA1HIK

    48,quaiSatnt-Jn-U*pttt

    PARISI.innAiitiK

    DKSSCIENCESPSYCIIOI.OniQUKS

    I, RueChttanili1893

    T9U9 xolto xao'xva

  • A LA MEMOIRE DE MA MERE

    N1B

    ^J, pmv&m

    RTCOMMR

    TmoigMg de PUi jlliM

  • ;H

  • AVAMt-PROPOS

    WYtf un prcdent nurrai/e (I) nous avonstudi, l'Occultisme iyyplicn;duuslu prsent

    volume nom nous occupons de l'Occultisme Hindou,l'anctre de VOccultisme h'f/f/ptien,Noits n'arons pan l'intention et moins encore fa

    prtention d'tudier a fond l'Occultisme, de l'Inde,notre ambition est moins t/rande, in effet, il n'estpas possible l'heure prsente, de pouvoir tablirfl'une manire certaine l'isotrisme H induit yd'upvstes livres de l'Inde Antique, mis actuellement ennoire possession.

    La plupart des livres itnpojjontasonf mehs auj/euv des profit ns, d'au tissant perdus ou ruins,

    (I)IsistHAVOIMIou llt(t!nUol

  • n ;. 'AVANT-PHOTOS;

    d'autres enfin, crits dans des dialectes connus denom seulement depuis quelques annes^

    Ce qui rend encore les recherches sur l'Occul-tisme dans l'Inde trs difficiles, presque impossibles,c'est que les lions Pres Jsuites, Franciscains,missionnaires et autres gens de robe, s'entendent merveille et s'unissent dans un louchant accordpour accomplir uneoeuvre de destruction laquelledevrait s'opposer de toutes ses forces la publiclettr.Tout manuscrit ancien sanskrit, Tamoitl oit de

    dialecte ancien quelconque, est immdiatementincinr par les lions Pres; c'est, on l'avouera,un moyen bien commode de n'avoir pas y rpon-dre plus lard, le jour o il aurait pu tre traduitdans une de nos langues europennes, c'est-tv-diredans une langue accessible un grand nombre delecteurs,

    Cette raye de destruction a dj produit desfruits trs apprcis de nos bons Pres; elle estcause que tes Ilrahmes ne communiquent plus nos savants Orientalistes les ouvrages d'une trs-haute antiquit qui seraient si utiles pour leurstudes. C'est ce vandalisme implacable,monstrueuxqui fait qu' l'heure prsente, la Socit Asiatiquede Calcutta n'a pu encore recueillir en entier les

  • -AVANT-PROPOS Ht

    Vdas ou les traduired'aprsUneexcellente copie;d'aprs un texte tout fait correct, les copies misesentre les nlains de ses membres sont loin d'treexemples de fautes, elles renferment en outre denombreuses inlerpolalions.Nous devons ajouter pour tre complet et rassu-

    rer au -' 'G public instruit, qui se plat l'ludede tout ce qui nous vient de l'Orient, que si la des-truction des lions Pres arrte quelque peu en cemoment les travaux scientifiques, cette destructionn'empchera pas la lumire de se faire un jour tout i\fait complte, car les Ilrahmes possdent dans les d-plssaersde leurs sanctuaires d'immenses richesseslittraires et philosophiques qu'ils finiront bien

    par communiquer un jour ou l'autre, cl qui par-viendront ainsi jusqu'il nous.

    Mais pour le moment nous ne imssdons en Eu-rope que fort peu de documents historiques surl'Inde Antique. Les inscriptions commencent bien nous livrer certaines dates importantes, mais lestravaux les concernant sont encore bien incomplets,ainsi le RECUEILDESINSCRIPTIONSDE .'INDM,entre-pris par l'ordre du Gouvernement Hrilanniquen'a publi que deux volumes diles par les soinsde savants tel que Cunningham et Fleel, prpars celle lche par leurs prcdents travaux,

  • tV AVANT-PROPoS

    // eriste aussi un Recueil spcial des inscriptionsde l'Inde Mridionale commenc par le Dr Hullsch;enfin des Revues trs importantes fie l'Inde, nouslivrent des trsors pigraphiques crits en sanskritvieux Canara et en Sunskril-'Vumoul.Cette dernire langue commence nous fournir

    des traductions franaises d'oeuvres mnskrilesmais d'un intrt secondaire.

    Il serait dsirer qu'on traduisit au plus vile

    parmi les omvresde littrature lamoule des pomesde premier ordre, tels que les traductions desPurnas primitivement crits en sanskrit par desIlrahmes pieu cl qui sont le Madhur tilhala-purna et le Kaiichi-purna.

    Pinfin nous voudrions pouvoir lire en franaisdes nombreux pomes qui appartiennent i laclasse de ces compositions versifies, dnommes enlamoul KoVAi-jm,\i PUR.VNIet KALAMUAKAM,(I)Par les lignes qui prcdent le lecteur peut

    entrevoir la difficult de l'oeuvre que nous entrepre-nons et tes obstacles qui se dressent devant nous,pour donner des aperus exacts sur l'Occultismede l'Inde Antique.Aussi dans Vieuvre nouvelle que nous publions,

    (lj VA.Los langiieaot la litlrattircdu sud do l'Inde i>arO. Davzo,1W.in-8%Paris, 1891. *

  • AVANT-PROPOS V

    nous ne voulons pour ainsi dire qu'ouvrir ta voie ceux qui viendront aprs nous. Ceux-ci mieuxarms pourront la parcourir arec plus de succs ;nous ne sommes gure qu'un simple pionnier, abat-tant les ronces, les lianes et les broussailles quiobstruent la voie vers celle haute antiquit hindoue,ceux (pli viendront aprs nous, pourront aplanircelle voie,l'largir, la rendre rerfaincment superbe.Notre oeuvre est donc modeste, mais elle a le

    mrite d'tre une oeuvre de courage, en effet, quandil s'agit de dmolir les vieux prjugs, montrerdes civilisations d'une antiquit si recule quelleparait invraisemblable, on n'est pas sans souleverbien des haines, mais peu importe, si nous avons puconduire ta dcouverte de la vrit?xSi flous jmrlons ainsi, c'est que notre dernire

    oeuvre, /$($ (tUOllnous a attir des critiquesamres cl bien injustes.Ainsi dans une Revue Thosophique (l) dirige

    par une dame du grand monde, un rdacteur enrendant compte de notre livre nous a prsent ses lecteurs comme un esprit crdule admeh rtntcomme vrits indiscutables des assertions qui peu-vent sembler tout au moins douteuses au commun

    (I)I/AtmoRK,rovuomensuellesous la directiondeLadyCaith*nss,Duohessede l'omar,anne89,n*3 pageIII h 120.

  • VI " AVANT-PROPOS

    des mortels. Au commun des mortels, nous lecroyons bien !

    Il (M. Ilosc) croit fermement que la pierrephilosophai existe et il est persuad que les prtresgyptiens la connaissaient,car dit-il, cela seul peutexpliqua- l'norme profusion d'or que possdaientles Pharaons.Nous n'avons jamais dit que la pierre Philoso*

    phale existt aujourd'hui, mais quelle a exist,ce qui n'est pas tout fait la mme chose, de nom-breux ouvrages peuvent tmoigner de ce fait ; lesciter tous, serait peut-tre un peu long et fusti-dieux; mais nous en mentionnerons quelques uns,entre autres l'iidipus du Pre Kircher, le savantjsuite, voici ce qu'il dit. (I)

    // est si constant que ces premiers hommes poss-daient I/ARTDE PAIREDE L'oit, soit en le tirant detoutes sortes de matires, soil en transmutant lesmtaux, que celui qui en douterait ou qui voudraitle nier se montrerait parfaitement ignorant dansl'histoire. Les prtres,les rois et les chefs de familleen taient seuls instruits, cet art fut toujours con-serve dans le plus grand secret, et ceux qui entaient possesseurs, gardrent toujours un profondsilence, de peur que les laboratoires et te sanctu-

    (I)OEnu-os(Kovi-rncusTomeII, p. 2, deatehymica,c, t.

  • AVANT-PROPOS, VII

    aire le plus cach de la nature, tant dcouvert an

    peuple ignorant, il ne tournt celle connaissanceau dtriment et la ruine de fa Rpubligne. L'in.gnieux et prudent uEMESprvoyant ce dangerqui menaait l'Ktal, eut donc raison de cacher cetart de FAIREDE I/OII sous les mmes voiles et lesmmes obscurits hiroglyphiques, dont il se servaitpour cacher au peuple profane la partie d>i la phi-losophie qui concernai.I DIEUles ANUESet L'UNIVERS.Aprs Herms et le P. Kircher, nous mention-

    nerons Ilclvlius cit }>fir Figuier, Cyliani (l)Figuier (2) Papus('d) Tiff'ereau (4).Le mme critique nous fait dire que tes magn-

    liseurs font bouillir l'eau en imjtosrinl les mains audessus de sa surfaee, c'est encore l une erreur, carnous avons affirm et affirmons que les magnti-seurs font bouillonner l'eau et non bouillir ee quiest bien diffrent, du reste non seulement nousavons vu des vases remplis d'eau bouillonner sous

    l'influx magntique, mais des milliers de personnespeuvent attester le fait, le nier aujourd'hui, ne

    (1)IIKIIMI'.SIU;\OIM";,dans cal ouvrais l'autour at'llrinoavoirdcouvertla pierrephilosophalo.(2)I.'alchimieotlesaTuhiinfstos."['i)da pierre pliiloaophulo,preuveirrfutableil"'nuexialtuice.Cellebrochurefortbienfaitersumeceipiia cl dilon faveurde la pierrephilosopha!e.Il) Autourdummoireadress VAradimiedes.Scirncc*: F.esnn'iauxnesontpasde*corpsimpies; rditonISSt)chezrhAcor-nacPari,aveccofilro: L'orel la Iransmulaliondesmftaux.

  • VIII AVAST-PROPOS

    prouve qu'une

  • AVANT-PROPOS IX

    Et le premier homme d'Etal contemporain, levnr doyen Gladstone n'a-l-ilpas dit : Je crois

    que les faits spiriles sont dus des forces intelli-

    gentes que nous connaissons peu nu point,El la grave HEVUEDESDEUX-MONDESn'insrait-

    elle pas sous la signature de M. Quyau, au sujetde la possibilit d'existence d'tres diffrents dede l'homme, les lignes suivantes (t) :... Malgr l'imagination qu'a montre la

    nature sur notre Globe mme,dans la varit de ses

    flores et de ses faunes, onpeut supposer que te gniede.la vie sur notre terreoffre des points de similitudeavec le gnie qui travaille sur les autres globes.Malgr l'intervention des diffrences de tempra-ture, de lumire, d'attraction, d'lectricit, lesespces sidrales si diffrentes qu'elles soient desntres ont du tre pousses par lesternelles ncessitsde la vie dans te dveloppement intellectuel et

    scientifique, et, dans cette voie elles ont d. allertantt plus loin que nous, tantt moins loin. Onpeut donc admettre sans trop d'invraisemblance,une infinit d'humanits analogues la ntre pourles facults essentielles, quoique peut-tre diffrentespour la forme des organes, et suprieures ou inf-

    (I) f.e$UwolhHMxur l'lnimortUt>!,p. IH n*du I" soptombro1880.

  • X ; AVANT-PROPOS

    rieures en intelligence. Ce sont nos frres plan-taires. Peut-tre quelques-uns d'entr'eux sont-ilscomme des Dieux par rapport nous.

    Terminons enfin, ces citations en donnant lesopinions d'Alfred Russel Wallace de la SocitRoyale de Londres, de Vacquerie et de notre illus-tre pote Victor Hugo.

    Lepremier nous dit : J'tais un matrialiste sicomplet cl si convaincu, qu'il ne pouvait y avoirdans mon esprit aucune place pour une existencespirituelle, et pour aucun autre agent dans l'Universque la matire et la force. I^es faits cependant sontdes choses opinitres, tes faits me vainquirent.

    Je crois aux esprits frappeurs d'Amriqueattests par 11,000 signatures,nous dit Vacquerie.Enfin, Victor-Hugo dclare : qu'viter le phno-mne spirile, lui faire banqueroute de l'attention,c'est faire banqueroute la vrit, Kt iunc ci'iuliinini !

    S'emparant ensuite d'une note page 27(1 de noiretSlS DlWU8 propos d'une dcouverte de Keetyle critique de I/AUROREa l'air de mettre en doutele nouveau principe de force que prtend avoirdcouvert l'Inventeur de Philadelphie, libre lui ;cependant des personnes fort senses, des hommesde trs grande valeur, des occultistes mme, ne

  • AVANT-PROPOS Kt

    croient pas que la dcouverte de M. Keely soit un

    mythe: voici en effet ce qu'en dit l'minenlcrivainE. J. Coulomb (Amaravella) ( l) : Le surnaturel n'exisle pas, mais il serait pr-

    somptueux d'affirmer que nf-us connaissons lou'esles lois et toutes les forces d- ra nature. Il n'y apassi longtemps qu'a t redcouverte l'lectricit jadisreconnue, comme une facult de Jupiter Elicius. LeKapilaksha des Puranas, le Mash-Mak de l'Ashlur

    Vidya, cette force ahasique qui rduisait en cendresune arme de 100,000 hommes et seslphants,taitpeut-tre l'anctre de la force thrique ou inler-lherique que dcouvrira quelque Keely de l'avenir.Donc, si nous avons cru la dcouverte de l'ho-

    norable Amricain, nous ne sommes pas seul naf;nous sommes mme trs honor que notre navetsoil partage par des hommes d'une rudition aussiprofonde que celle de M. E. J. Coulomb ; ainsi quepour nos autres griefs, pur des hommes, tels quelterms,Kircher,Helvelius,Cyliani,Figuier,Papus,Tiffereau et tant d'autres encore que nous aurionspu citer.

    Mais nous n'insisterons pas plus que de raisonsur des faits qui peuvent paratre aujourd'hui quel-quepieu extraordinaires,et qui demain feront partiedes connaissances usuelles,

    (I)Lotugbleu,ndomara1802p. 17,I" lignedela8colonne.

  • XII AVANT-PROPOS

    .JAIS phnomnes Spiriles tudis aujourd'hui jiarles reprsentants tes plus miuents de la sciencetaient connus depuis des milliers et des milliersd'annes en Egypte et dans l'Inde et reludis depuisplus de quarante ans par un grand nombre de cher-cheurs ; ceue-ci savaient et savent fort bien que (atlpathie, lu claire-voyance, la claire-audience, lalilulion,cnunmot loil^a^o.miuitusl\-,\\del'hommesont des faits rels, palpables, patents cl non (tessuttjectirUs d'une imaginafion en dlire. Aussinous ne doutons pas que tes savants officiels nereconnaissent et ne constatent l'existence de ces faits.Ils discuteront encore longtemps leur cause, ils fuidonneront des noms divers, te.Spiritisme deviendrale l'syvhisme, comme te magntisme animal deMesmer est devenu le Hradism, l'Hypnotisme, leNeurism etc., etc. ; mais par celle habile substi-tution de noms, (es diplmes, les parchemins et tespeaux (l'ne seront sauvs et la science officiellereconnatra enfin, ce que de modestes chercheursavaient reconnu, un demi-sicle aranl eux.Et tandis que ceux-ci auront t raills, bafous,

    oui'rages, tandis qu'ils auront subi foules tes misreset foutes les humiliations des inrenleurs,nn lvera, ceux-l des statues. Te/le est la marche de notrepauvre humanit au e pionniers le mpris, aux pu-

  • AVANT-I'UOPOS XIIt

    rasites la //foire. Le sus vos, NONVOUIHde l'im-mortel Vir,qile sera ejirrtre tonf/temjis de misa.

    Mais peu importe !ICt constatons en terminant cet avant-propos,

    que si l'on est tanl soif peu hors ru ni/, un peu anavant de.sescnntemporains,on n'est pris toujours surun lit de roses, le i/rand porte 'tint)lais Kdifard Poel'a depuis Ion;f temps constat, quand il dit ; Je me suis dmoul quelque /'ois, quel srail le

    sort d'un homme dou ou plutt afjluj d'une intel-l/enee de. heaueoup suprieure relie, de ses neni'blables. Naturellement il serait comment de sa.supriorit, cl ne pourrait f/uerc. s'empcher demanifestai' qu'il le sent ; aussi, se ferait-il des enne-mis partout', et conuwi ses ides et thories diffre-raient tjrandemml de relies de toute l'humanit, ilest vident qu'il serait considr comme fou. Quellecondition horrible et douloureuse serait la sienne/ Aujourd'hui, quand on est un peu plus rfoir-

    voyunt que la t/nralt de ses contemporainson est un naf,ce qui veut dire un niais; mais enfinc'est un progrs, autrefois, il t/a un ou doue sicles,on tait trait de fou oit d'hrtique cl comme tel,on tait suivant le casten ferm dans un cabanon oubrl sur un bcher. Nous avons donc un peuiroyrass; aussi, no nous dcourageons pas ; que

  • XIV AVAN'T-I'KOPOS

    les pionniers de la science, que les hommes de,jH'ogrs ne sa dcouragent pus cl se remmorent,ce vieil e levte de Mannu:

    De mme que le dernier soldai d'une armepeut quelque fois d'un trait embras mettre le feu la plus formidable forteresse de l'ennemi et ladtruire ; de mmo, l'homme le plus faible, quandil se fait le valeuwuv dfenseur de la vrit peutrenverser lesplus solides remparts de la superstitioncl de l'erreur.

    En publiant hier ISlS DU0M6,et aujourd'huiddfia-NCtPt, nous n'avons eu d'autre mobile que decontribuer t'lude de Occultisme ancien, de l'ftSttCr, source de tout bien pour l'humanit ; nous11'avons donc, voulu .travailler qu' la destruction delu superstition Afie l'erreur, et par suite au triom-phe de la Vitrf& /,' /,

    Nicor5 Dcombrp18D2,

  • ou;

    PREMIRE PARTIELittrature Hindoue. linguistique.

    OEuvres Sanshrites, critures Sacres

    eiAPITRK IPRHMIERGENERALITES

    KACKaux travaux encore trop peu connus desIndianistes modernes, ou ne peut plus

    jiioiii'c en doute on co moment la trs Hauteantiquit do la civilisation hindoue.

    II y a cinquante ans environ, des hommes degrande valeur ot dont l'esprit pntrant devan-ait celui de leur poque, se doutaient bien que

  • '4 A0IHI.V-XAK1

    l'Indo avait t lo liorcoau du Mondo, copondant,ils n'osaiont pasoncoro ravouor ouvortotribnt.Ainsi Batissioiy dans son Histoire (iv l'Art

    Monumental Usait : 11 n'ost pas do pays qui soprsonlo a notre imagination ontouriV do plusd'intrt ot do prostigo quo l'Indoustan. C'estpar cotlo contro quo commonco l'histoiro dumondo, ot c'ost la qu'oui du vivro ot s'assomblorlos promiros famillos humainos. Il ost vrai dodiro aussi, quo la naturo n'a otlbrt iiullo part riiommo un sjour aussi riohe^tussi ddlieieit.v...Si l'Indo no fut pas lo borcoau du gonro hu-main, commo lo prteiulont quolquos riulits,ollo otl'ro a coup sr unodos promiros civilisa-tions quo los pouplos aient consignos dans loursannales. Dos los temps los plus reculs, olloonvoyait dj aux autros nations du mondo, sospiorros prcieuses, sos bois raros, sos suavosparfums ot sos loftbs qui nous sontblout aujour-d'hui tisses par la main dos fos. Plus d'un sagodo l'antiquit paenne ost all puiser auprs dosBrahmanes ron-iognomontd'unohauto moralo otemprunter a lour Panthon los Dioux ot lossymboles dos puissances coloslos qui gouvornoiitl'univers. Domando/. cortains autours, ot ilsvous diront avec quelles divinits, l'Egypto, la

  • ft'fiXfiRAMTtiS .il

    Perso, l'Etnirio ot l'Attiquo ont poupl lour

    Olympo. (l).Par los ligues qui prcdent critos il y a 50

    ans environ* Batissor reconnaissait, sinon ou-vortomont du moins d'uno manire tacite, quol'Indo a t lo borcoau du gonro humain. Maisdopais cotto poque les travaux dos Indianistos,tels quo ceux do William Jonos, do Colbvooko, do"Wobor, do Lasson, do Bird, do Roth, do MaxMillor, do Stovonson, do Windischman, doBurnouf, do Lonormantot d'autres oncoro, touslos travaux do cos miuonts autours no pouvontlaisser subsistoraucun doutosurla trs ancionnecivilisation do l'Indo.

    Louis Jacolliot dans sa Bible dans Inde,nou$apprend quo co pays ost lo borcoau du mondo,quo c'ost do la, quo la mro commune on faisantrayonner sos fils jusquo dans los contres occi-dontalosjnous a lgu atout jamais comme signodo notre origino sa langue, sos lois, sa morale,sa littral -uro ot sa religion.

    Et, Jacolliot no so contento pas d'affirmor sim-plomont, il donne dos preuvos l'appui do sosaffirmations ; il passe onrovuo loslois,los usages,

    (I) B. Bosc,Dictionnaired'Architecture,au mot: INDIKNNB{Architecture)Tomoir, p. SOI.

  • 4. ADWIA-XAIN

    los eoutumos^la languoot la roligion dos hindous,ot il montro los traces, ot los omprointos carac-

    tristiques, ot pour ainsi dire indlbiles quo l'onrotrouvo dans la civilisation hindoue, dans la

    lgislation* los usages, los cot uiuos,la languootlos religions dos pouplos ancions ot modornos dol'uropo.No pouvant cttor on outior la prfaeo du livro

    on quostion, nous nous bornorons donner quel-ques lignos qui la terminent ot lui sorvout pourainsi diro do conclusion.

    La science admet aujourd'hui, y ost-il dit,ot cola commo uno vrit qui n'a plus besoin dodmonstration, quo tous los idiomes do l'Anti-

    quit ont pris naissance dans l'Extrme Orient ;grAco aux travaux dos Indianistes, nos languesmodornos y rotrouvont lours racines ot loursbasos. -~ N'ost-co pas hier quo lo regrett Bur-nouf disait a sos lvos, a la suito d'un cours; Combien nous compronons mieux lo grec ot lolatin dopuis quo nous tudions lo Sanskrit.

    N'ost-co pas aujourd'hui qu'on rattache a lammo origine los langues slavosot gormaniquos?

    Manou a inspir los lgislations gyptienne,hbraquo, grocquo ot romaino, ot son espritdomino encore rconomio ontiro do nos lois

  • GNRALITS 5

    ouroponnos.Cousin a dit quolquo parf:L'his-toiro do la philosophio do l'Indo ost l'abrg dol'histoire philosophique du mondo.

    I,o Sanskrit, voila la prouvo la plus irrfu-tablo et on mmo tomps la plus simplo do l'originodos racos ouroponnos ot do la maternit dol'Illtlf;.

    Co promior point tabli, nous allons tudior lalittrature hindoue, puis sos mythos, son art otmentionner sos religions.

    L'Indo ost lacontrodu mondo ancien, qui a

    produit lo plus grand nombre d'oeuvros littrai-res. Aujourd'hui oncoro, nous no possdons pason Europo, la moiti dos livres composs soitdans l'Indo anciouno, soit dans l'Indo moderno.

    En co qui concerne los livres ancions, aprslos Vdas bion ontondu, nous no connaissonsmmo pas los titros do ces ouvragos.A L'houro actuollo on Franco, uno dos plus

    riches, sinon la plus richo Bibliothque orientaledo l'Indo ost sans contredit collo du Muse desreligions, au Trocadro. Elle ronformo un nom-bro trs-considrablo do manuscrits ot do toxtosimprims, prs do quator/.o mille volumos, tousrotatifs al'histoiro,a la philosophio,aux roligions,a la littrature des diffrents peuplos do l'Orient.

  • (i AHimV-NAHl

    Beaucoup do manuscrits sont crits ou point*sur dos fouilles do palmior do l'Indo, do Siam otautros contres ; quelques uns do ces manuscritssont laqus d'or ot ont Jours caractros oh noiret rougo.Malhourousomont parmi lo grand nombro

    d'ouvragos hindous rpandus dans los divorsos

    bibliothques do l'Europo, boaucoup, la majouropartio pouvons-nous dire, no sont pas traduitsdans los languos do l'Europo. L'Anglotorro btYAllomagno ont dj commonc do nombrousostraductions, la Franco no vient qu'on troisimeligne ot la plupart dos traductions franaises sontfaites d'aprs dos traductions anglaises ou alle-mand os, co qui ost rogrottablo, car il ost trs-fchoux,quo los Fra nais soient obligs do rocourirA dos languos trangres pour connatre otapprcier la littraturo, los mythos,los religions,la philosophie on un mot, la civilisation orientale,d'autant quo Ptudo do l'Indo, par sa littraturoost trs difficile par suite do l'absonco do toutechronologioot par l'impossibilit absoluodo dtor-minora- millo ans prs, la dato dos principauxouvragos Sanskrits, trsancions.

    Voil pourquoi nous nous mfions do traduc-tions faites sur d'autres traductions; lo sonslittral y perd toujours.

  • ONIUUTS . ; .7

    Los lassons, los Burnouf et los autres india-nistos cits plu." haut ont montr par leurs tra-vaux quo l examen critique dos /doctrines quocosouvragos rouformaiont, pouvait seul pormottrod'assigner uno date rolativo un grand nombre

    d'ouvragos,Lo Bouddhisme, -on lo sait, a comnioncdans

    l'Indo la priode historique ; sa chronologio ostconsorvo dans un grand nombro do contresoriontalos, ot ollo prsonto avec loshistoiros deschinois et autres peuples du midi do l'Asie dessynchronismos trs prcieux, qui permettentainsi d'tablir dos rapprochements certains.Ajoutons aussi, quo lo caracloro dos/dogmos etdo la langue Vdiquos, pormottoni d'affirmerqu'un grand nombro d'hymnes du Rig-Vdaost anlriour Plomro ot Zoroastro.

    On voit donc par l, quo sans pouvoir prcisordosdatos fixos oteortainos, on pout du moinsdtorminor d'uno maniro trs approximative,diverses poques .ont ro losquollos s'oprrent dogrands changomoiits, soit dans los ides, soitdans la civilisation do l'Indo ; co qui permetd'assignor uno date aux ouvragos hindous quimontionnont ces changements. Or, quatromouvements religieux so remarquent dans la

  • 8 APMIA-XAU

    littraturo hindoue ot donnent Hou quatre cat-gories d'ouvragos ; la roligion primitive, loVKDISMK,contenue dans los Vdas ; lo BUVUMA-NISMK(orthodoxe ot soctairo) qui sol a inspirla grando littraturo classiquo do l'Indo ;lo BOUDWUSMK,dont la phiiosophio a donnlion un grand nombro d'ouvragos crits onSanskrit ou dans dos idiomes qui on drivontdirectement ; onfin lo JAXISMKqui lui aussi afourni un grand nombro d'ouvragos sur sadoctrine.

    Les quatre mouvonionts roligioux quo nousvonons do signalor, correspondent respective-ment chacun un tat particulier do la civilisa-tion hindouo. Trois do cos religions so sontpresque consorvos intactos jusqu' nous ; dosimples modifications do dtails ont t apportesdans los croyances primitivos.

  • VniSMK-VtlMS 9

    CHAPITRE IIXfiDtSME'VDAS

    Le Vdismo tiro son nom dos Ydas. Ctermo

    qui signifie science, sert dsignor l'onsomblodos livros sacrs dos Hindous.

    Il ya quatro Vdas : lo Rigfc Sama,\o YaourGtl'Athdrva.

    l)o cos quatro rocuoils (sanhita), los trois

    premiers sont considrs non soulement commelivros authentiques, mais encore commo livros

    canoniques do la primitivo religion do l'Indo :du Vdisme. Ces trois livros passent pourroeuvrodo Brahma ou du moins auraient t composssous l'inspiration do co dieu.

    Connatro lo Triple-Vda, c'est possder lascience parfaite. Los croyancos qu'il renfermeont t conserves d'Agos on Agos parla traditionoralo jusqu'au jour, o cos traditions ont tcrites, c'ost--diro uno poquo qu i remontoau moins doux-millo ans avant l'ro vulgaire,et du reste lo triplo-vda n'a jamais t critd'un sol coup, il a fallu certainement trois cents

  • 10 AW>HA-XAIU

    ans pour l'tablir complot ou du moins tel quonous lo possdons ot lo connaissons on Europo ;nous aurons occasion do roparlor do coci un pouplus loin.

    L'Athdrca-Vda a t crit postriouromentaux trois autros Ydas uno poquo qu'il n'ost

    pas possiblo d'indiquer, mmo approximativo-mont ; aussi co dornior livre, a-t-il uno autoritmoindre auprs dos savants do ITndo ot dosIndianistos on gnraL Ajoutons que-les Vdasot doux autros rocuoils ; los Brahmanas ot losSiras i[\\\ on sont los commentaires formentonsomblo lo corps entier dos livres saci's, dosSaintes Ecritures do la primitive religion dosHindous, du Ydisme, religion dos conqurantsAryas, qui passe avoe raison pour la mre, lagnrtrico dos roligions do l'Occident.

    Nous no connaissons rion dos croyances iudi-gnos dos Hindous antriouromont l'arrivedos Aryas dans l'Indo; mais ilost probable qu'ellesont exerc uno certaine inliuonco sur la roligionmmo dos conqurants, c'ost un fait que nousrotrouvons souvent dans l'histoire, nous voyonson ofibt, quo prosquo toujours, lo vainqueuraccopto par got ou par diplomatie pout-tro,unepartie do la roligion du vaincu, ou du moins doses principales croyances.

  • VDISMK-VOAS 11

    Co qui ost probablo, si non certain, c'est quoles croyances indignes ont vcu paralllomoutot pour ainsi diro cte cte avec lo Ydisme,import dans l'Indo par los Aryas.

    Onadmot gonralomont aujourd'hui, qu'il n'a

    pas fallu moins do trois siclos, nous venonsdo lo diro,pour composor ot recuoillir los hymnes-vdiques, ot co laps do tomps do trois conts ansa t prcd, d'uno;-priode signalo partoutdans los Ydas,priodo qui rattncho los traditionshindoues collo los Porsos ot d'autres habi-tants do contros ouroponnes onvahios par losAi'yas.

    Lo Rig-Vda qui est la fois lo plus ancionot le plus vnr dos livros sacrs hindous ren-ferme des hymnes on vers {rih) d'o son nomdo Rig ; le Sama-Vda galomont on vors,formant on quolquo sorto lo rituel sacr, secomposo do cantilnes, dont un grand nombrodo vors emprunts au Rig no sont prosquo qu'unereproduction do colui-ci,arrango avec variante*pour los bosoins du culto.

    Lo Yajour-Vda, crit on partie on vors etpartie on proso, ost divis on yaj'our-blanc otgajour-noir. Cos rocuoils contiennent dos for-mules appartenant dos coles divorsos ; les

  • \2 AWMIA-XAW

    sujots traits sont prosquo identiques, mais ils

    noseprsentent pas sous la. mmo forme. Danslo yajQur-blanc, on no trouvo quo los formulesdu sacrifice, dans lo gajour^noir, cos formulesontVsuivies do commentaires, d'explicationsdogmatiquosot do nombreux ronseignomonts ausujet du rite ot du crmonial.

    Enfin, VAlhrva-Yila ost comme lo/tf#, unrecueil d'hymnos on vors, ceux-ci sont-au nom-bro do sept conts onviron.

    h'Atharca traito principalement dos puis-sances malfaisantes do la nature et'comme cerocuoil ost do dato boaucoup plus rconto quelo Rig, on y trouvo dos suporstitions grossires ;du reste, los trois dorniors Vdas ronformont

    boaucoup do reditos ot do paraphrases qui fontqu'on no doit s'appuyer exclusivement que surlo toxto du Rig pour dtorminor los traits sail-lants ot caractristiques du Vdisme.

    C'est

  • VDISMK-VDAS 13

    quos, puisqu'ils appartionnont dos famillos, dos poques ot dos localits du Septasindhu,trs diftorbnlos.

    Lo Septasindhu (sopt rivires) ost uno controdans laquollo ont t chants los 'hymnes du

    iig-Vda, conservs dans los famillos sacordo-alos, ces .hymnes-tmoignent fort souvent de cotait.i Quollos sont cos sept rioires si frquem-ment nommos dans lo Rig-Yda, dans Jourordre gographiquo mmo ? Co sont colles quiportont oncoro au temps d'Aloxandro-lo-Grand,dos noms idontiques, quo quolquos-unos ontconsorv de nos jours. Lo Rig-Yda, nous ditqu'ollos coulent vors lo sud ot so runissont dansun bassin commun, qui porto lo nom do Sindhu.Il ressort trs videmment dos faits quo nousvouons do rolator quo los hymuos du Rig- Vdaont t composs dans la valle do l'Indus ot nondans collo du Gango comme l'ont dclar quelquesautours.

    Nous vouons de dire quo c'ost dans lo Rigsol, qu'on pout trouver la conception roligiousoduVdismo dans sos dvoloppomonts ; on effet,nous y voyons,quo lo culto s'adrosso aux grandesforces do la naturo ; co sont los phnomnos du

  • Il AUnUA-XAlU

    jour naissant,(A? Soleitylos vonts ot do la foudre(principe du feu) ; co culto s'adrosso aussi layoto sombrOj biou qu'toilo du ciol, la pluiobionfaisanto (principe de l'eau) oto.

    lit poesio do ces hymnes ost touto omprunlo la vio ordinaire dos populations Aryonnos :c'est la 'marche dos Aryas Ira vors los pouplosbarbaros, ta naissanco, lo mariago, los travaux

    chainptros, la mort. Mais ct do la vio mat-riollo, los hymiios prsontont dans leur pottsiptout un mondo do concoptions symboliques,dans lequel los mythologios Etrusque, Orocquo,Romaine et autros dos pouplos occidontaux ontbeaucoup ompruut ; c'est un fait do touto vi-dence

    Par co qui prcdo, on voit clairomont quodans l'Indo, lo Vda ost lo foiulomont do la(loctrino roligiouso, commo la Kabbalah, l'Evan-gilo ot lo Korau sont los fondomonts do lacontitution roligiouso dos Juifs, dos Curetions otdos Mahomtans.

    Mais lo Vda ost on outro, la basodo touto laconstitution civilo ot politique dos Hiudous,ainsiquo du systmo social dos castes ; c'ost co quifait quo lo Yda ost lo livro sacr,lo livro rvr

    par oxcollonco ot qui dovint lo point do dpart

  • VlUSMK-VftUAS 15

    du mouvomont roligioux qui produisit los diverscultes Brahinaniquos.

    Ou pont voir on olfet, on germe dans co livroicr, loscolos dissidontos ; on y sont pour ainsiiro leurs doctrines ultriouromont signalosans lo Rig-Yda.

    \ Co n'ost du rosto, quo dans lo Vda, dans lo

    Kig-Yda ot dans eux sols, qu'on pont suivro locourant dos idosqui so propagent ot so poursui-vent do siclo on siclo pondant l'espace do plusdo trois rulloans,travors la civilisation TIindouo.

    Ajoutons ici, quo lo Vda claire do sa vivolumiro los tomps primitifs ot los ancionnoscroyances ot institutions dos autros pouplos d'ori-gino Aryonno : Mdos, Porsos on Asio, Grecs,Latins on Europe.Aussi, pouvons-nous diro avoc raison, quo

    l'apparition du Vda on-'Europe, on 1833, arsolu d'unomaniro cortaino otdflnitivo, unoquestion longuomont controvorso, celle do l'ori-ginodo nos languos modornosotdo leur parent.

    On los faisait toutes driver du Sanskrit otl'on attribuait au groc uno origine boaucoup plusancionno qu'au latin ot qu'aux languos du Norddo l'Europo, mais quand on a ou reconnu quo loVedaprimitif,originoln'taitpasonSanskrit,mais

  • 10 ADDHA-NARI

    dans une langue plus ancienne, de laquelle drivele Sanskrit et qui se rapprochait do YAvesta, on acommenc par restituer cette dornii'o languede l'Orient ot de Tccident,on a pu so convaincreque le grec ot lo latin no sont pas venus 'uii dol'autre, eii un mot ne sont pas des drivs. On areconnu que lo Celte est beaucoup plus ancienque l'trusque, le gi'oc, l latin ot par suite quelo gothique et l'allemand ancien, ainsi que leslangues Slaves et Scandinaves ; on a reconnuenfin> que tous los idioinos parls^ mme trsanciennement on Europe, tirent leur origine dela langue parle anciennement sur^ les rives deTOxus ; ot c'est ainsi qu'on a pu rtablir dans sesvritables lments la vaste famille Aryenne,autrefois dnomme tort Indo-Germanique ;c'est Indo-Celtique qu'on pourrait dire avec plusdo vrit.

    Quelle tait donc cotte langue plus ancienneque le sanskrit? C'tait probablement le prakrit,la langue vulgaro do l'Inde, bien moins parfaiteque le sanskrit ; aussi dans los drames hindous,tandis quo les classes suprieures parlent le sans-krit, les castes infrieures parlent le prkrit.Coqui prouve l'antiquit do cette dernire languequi a cess d'tre la langue vulgaire vers lo IIIe

  • VftWSMK-VDAS 17

    sicle avant l're chrticnno,c'ost que les Djanasreiuploipnt comme langue sacre pour les cr-monies du culte ; enfin nous no doutons pas quoloprkritn'ait donn naissance divors dialectesmodernes tels quo loMaghadi, loMahratte et loPacachi, lesquels dialectos ont fourni leurtour d'au trs dialectes;, ainsi lo Mahratto/parexemple, a donn le Basapuri, le Duatli, le I)esh>JoKokuui,cte.Beaucoup d'(uvres littraires de l'Indo offrent

    dans une mme composition divers dialectes ;par exemple les Dieux parlent sanskrit, les.hrosou les gnies le prkrit, les esprits le pacachi etles castes infrieures lo Maghadi.

    Aprs cette digression, qui a bien son utilit,si nous revenons a la doctrine vdique nousvoyons qu'elle consiste dans la thorie osAsurasou principe de la vie (Asu),

    LKS ASUUAS

    Les Aryas primitifs avaient t frapps duspectacle do la vie partout rpandue sur notreglobe ; aussi on chercheront-ils l'explication ;ils crurent la trouver on admettant quo le prin-cipe qui prdomine dans la nature est un principevital qui'fait que tous les tres s'enchanent le*

  • Itf ADDHA-NAUI

    uns aux autres par une chane ininterrompue'. Ils

    remarqurent on outre quo la vio est enchaneau mouvomont ot que colle-l ot celui-ci sontsolidaires, c'est--diro quo si l'un s'arrto,rautros'arrte galement.

    Do l, considrer quo lo principo vital ost,dou de mouvomont, il nfy avait qu'un pas franchir, ot les Aryas lo franchirent, en admet-tant que los principes do la vio taient dous domouvement et par suite d'un corps ; mais celui-ci pour rpondre des dons d'ubiquit devaittre ternel et pour ainsi dire universel, or envoyant les phnomnes do la nature qui biensouvent insaisissables, invisibles n'en agissentpas moins, ils furent amens concevoir l'idedo corps thrs qu'ils donnrent aux Asuras,mais auxquels ils prtrent tous les dons do

    l'intelligence ot qui firent d'eux les matres et losordonatours du monde.

    Cet ordre d'ides devait amener l'anthropo-morphism,aussi voyons-nous dans les Vdas quele nom 'Asura s'applique indistinctement auxtres thrs* spirituels de l'espace et aux tresmatriels, en un mot tous les tres vivants, tous les tres ayant un principo ou une causede vie.

  • mASURAS 19

    Les principaux Asuras sont Agni, lo feu ter-restre, celui qui brle, qu'on entretient surl'autel, mais c'est aussi le feu do la vie, celuiqui se condense dans rtro vivant (animal ouvgtal), lo fou de la foudre (Vajri) qui se mle,s'unit ot so confond avec les nuages ot la pluie,et qui vivifie tout, los animaux, los plantes, lesmtaux. Co mmo principo vivifiant so rotrouvodans le beurre consacr, qui ost extrait du lait,premire nourriture des animaux, bourre quisert d'aliment la premire tincelle destine allumer lo feu sacr.Mais Agni joue encoreun autre rle ; comme principo de vio ; il ost lecrateur dos formes, par suite lo producteur dotout bien ; Agni, on lo voit remplit donc aussi lesrles do Promtho ot do Vulcain.En co qui concerna les animaux,gni so trans-

    met des uns aux autres avec la semonce ot portealors lo nom do Purush, c'ost lo principo mas-culin, l'autour des gnrations ; mais Agni ad'autres noms encore, il est Indra dieu do lafoudre et des airs ; par suito do son nergieatmosphrique,c'ost le Soleil qui parat le matintout revtu d'or, port sur un char d'or, tranpar des coursiers jaunes prcds eux-mmes docavaliers clestes ot par l'Aurore aux doigts derose ; les ManUs (vents) forment son escorte.

  • 20 AimiFA-NAHl

    Les Asuras du ciel sont"; troitement lis Agni-Indra ; les uns Mitra, Varuna, Aryaman,identifient les norgios clostos iK jour et delnuit ;/les autres, colles du SoleU dont lo nomSria, signifie brillant.

    Comme astre,/ c'est d'abord un nain (Soleillevant) cijii grandit peu peu et qui on trois p^sparcourt tout le ciel;; son point culminant ilse nomme Vishnu, c'ost*~dirolo pntrant ;/mais quand il pntr tous les tres et rside eueux, il prend le nom/de Yivastvat,oMn:ii portoles noms do Savii'i, comme producteur/de for-jies et do Purush, comme pre nourricier! -

    Viyaswat, passe pour lo pre tle la racehumaine ; et celui do Manu, le premier tro penfsant ; il est aussi pre do Yama, Dieu de laJustice et dos morts.

    LA DOCTRINEVDIQUE

    Les prtres Aryas ayant/tabli uno troitecorrlation entre Agni, ndra et Sridj eeU,la foudre et le Soleil, finirent par 'idontn/or etnfen firent qu'un dieu unique, principe suprme\\otcopondnt loftg-Vda no donhe pas do nom cediou unique, cause d'uiio tendance p^ntiis*tique qui est consign du reste dans plusieurs/

  • LA DOCTKINEVDIQUE 21

    hymnes, do mmo quo la croyance la rincar-nation r plusieurs hymnes en effet, donnent dosformules de rsurrection et en prsentent dosscnes.

    Examinons maintenant, comment la socitAryenne do l'Inde si divise son origine a puparvenir l'Uiul do croyance, affirme par lesYdas. C'est ce livre sacr Itti-mino, qui va r-pondre. Il nous montre que le culto ;u t d'abord.priv,- mais que bientt il est devenu public, ilsofbrjnaalorsdos familles Sacordotalos exclusive-ment attaches au culte, qui officiaient pour toutle monde. Oiv le culte primitif s'est perptudans ces famillos sacrdotales,par renseignementdu chf do la famillo quitransmettait ainsi sesenfants la tradition ; ces chefs loigns les unsdes autros maintinrent l'unit de la doctrine parun accord fait entr'eux.

    Plusieurs hymnes dmontrent ce que nousvenons d rapporterVoici comment s'oprait l'entente.Les Brahmanes taient tous gaux ontr'otix,

    le petit nombre qui existait dans chaque bourgou village los rapprochaient facilement les unsdos autres ; quand ilsso runissaient la Cour desSeigneurs fodaux pour dos crmonies solennel-

  • 22 ADDHA-XAKI

    les,ls avaient ainsM'occasion do s'oiitondro sur lesmatires roligiousos ou do les discuter, enfin les

    voyages qu'ils fiiisaient parfois dans dos contreslointaines aux fleuves ot aux lacs sacrsf leurfournissaient les moyens do so runir dans dossortes do conciles, do synodes, dans/lesquels onne discutaient gure quo les questions religieu-ses ; oiv comme ces sortes de plerinages s'ac-complissioiit chaque anne auxmmos poques,tous les brahmanes pouvaient tudier les diverssystmes dos coles philosophiques. /;

    Les vdas nous fontgaleinoht connatre l'ori-

    gine du potuvoir spirituel do la caste sacerdotalechez les Aryas hindous.

    Par ce que nous venons do dire, on voit quele pouvoir spirituel se confondit l'origine avecl'autorit patornolo, parce que si le culte taitpublic, renseignement do la doctrinen se trans-mettait dans la famillo,qu'avo

  • L DOCTRINEVI-IDIQUE 2J

    ainsi perptuit'--par l'hrdit,, le sacerdoce.Par/sa scionco religiouse,c prtre pouvait doncseul comprendre les mythes et les symboles,offrir des sacrifices, voquer Dieu et se faire son

    interprte, auprs des fidlos,"auprs dupeuple'estce moded'instruction religieuse, d'ensei-

    gnement philosophique qui perhtet dTaffirmer

    que les vdas constituent bien le;dpt sacr dela foi antique de l'Inde et qu'ils contiennent int-

    gralement l science, la;rcligion, lamorale et laloi, on lui mot toute la doctrine vdique.; Peu nous ..importe; maintenant de savoir a

    quelle poque Ont t forms les recueils vdi^quos ; cette poque ost pour nous si lointaine

    qu'une erreur ost facile et qu'il n'est pas possiblede la prciser quelques sicles prs.Il nous suffitdo savoir,etc'ost llo pointintrossant quelojourou on voulu los crire, los fixer par l'criture,c'tait chose trs facile puisque on n'a eu qu'aiedemander aux descendants des anciens prtresqui en taient seuls, les dpositaires^ puisqu'ilsno pouvaient les dnaturer en quoique ce soit,les ayant appris dans leur jeunesse par la bouchede leur pre et les ayant entendu chanter chaquejour autour do l'autel.

    On ne saurait donc douter de l'authenticit do

  • 24 A0DI1A-NARI

    cos livres sacrs, authenticit atteste d'ailleurscomme nous allons le voir par toute la littra-ture sanskrito qui lour est beaucoup postrieure,

    L'Inde est certainement une dos contres duMonde qui aie plus produit d'univros littraires ;ceci s'explique aisment, par la hauta antiquitde Ce inij's, puis par sa civilisation avance quin'a gure subi d'interruption jusqu' nos jours.Aussi notre intention n'est pas do passer enrevue dans cotte partie de notre tudo,memo unefaible partie de la littrature hindoue, mais biende parcourir seulement quelques principauxouvrages, les pomes seuls, qui font pour ainsidire partie do son histoire mmo, comme lesVdas par exemple.

    Les ouvrages que nous allons brivement ana-lyser ne sont connus que de nom en Europe,, maisleur contenu permet d'tudier la fois l'Inde aupoint de vue hroque, religieux, dogmatique,philosophique et juridique, En Franco saufquoi*qties savants (linguistes, orientaiistos,littrateurset artistes),on neeonnatgur ces beaux travaux,aussi avons-nous pense qu'une courte analyse desprincipaux prsentera certainement quelque int-rt aux hommes -d'tudes qui portent leursregards vers ce merveilleux pays qui se nommeTNDKANIQUI-:.

  • LKiMAHABHAUATA 25

    CHAPITRE IIILE MAHABHARATA

    AUX RUINES D'ANCKOR*WAT

    Le Mahabhrata est un pome pique et nocontient pas! moins de 250.000 vers qui sont

    gnralement spars par distiques stockas oulohas do trente-doux syllabes chacun ; cesti'ente-deux: syllabes forment donc deux vers deseize sjdlabes et sont partags eux-nmes endeux hmistiches do huit syllabes.l'eue est la compsitfon du vers pique de la

    posie sanskrito des Hindous.Que signifie ce terme sanskrit? Il est driv de

    mah qui veut dire grand ol de bkard ta,Bavdit,ce titre de bardit tait donn ds les temps lesplus i-eculs^ aux Bardes c'est--dro atlx potesqui composaient des Vers pour cliahtcr doslouanges en riionneur ds hros ou rciter lsprincipaux actes do leur vie.

    Dans rcetivre que nous allons analyser,le sujetprincipal est guerre ds Gurtis (pr. Goii)*ous)

    et m Pandous on Pantehalas, relativement lasuprmati royale de rindd.

  • 26 ADDIfA-XAlU

    L'onsoinblo do cotte pope se divise en dix-huit chants {Panas), nous l'avons vu ; niais ilrenferme comme complment un pome composdo 32.748 vers, lequel pome se nomme HAKI-VANA; nous on parlons ci-aprs. Si donc nousretranchons co dornior pome du principal etsi nous on rtirons des additions et dos inter-polations videntes, le Mahbhrata m trouverduit environ 182.000 vers ; l'dition impri-me et publie on 1830 Calcutta, ne comportemme que 114.000 vors,nombre qui a t encorerduit par la critique moderne," qui considrecomme ajouts les chants 12, 13, 17 et 18 etune trs grande du 10. On doit galementconsidror comme ajouts dans le texte primitif,certains pisodes qui ne se rattachent au pomequo d'uno manire tout--fait indirecte et dontplusieurs tmoignent d'une doctrine certaine-ment postrieure rtablissement du'Boud-dhisme ; par exomple la Bahavgad-Git, dontnous parlons plus loin et dans laquelle, les faitsdo guerre ne sont qu'un prtoxte a, discourir ct du sujet principal.

    Du reste, d'aprs les Hindous eux-mmes, letexte primitif du pomo no comprenait gure quela cinquime partie du texte actuel ; ainsi donc.

  • LK MAIIABHAKATA 27

    on peut admettre sans hsitation que le texte tel

    quo nous le possdons, s'est pou a pou form de

    pices et do morceaux rajusts les uns aux autreset probablement intercals par les Brahmanes

    pour inculquer leurs ides au lecteur et ruinerautant que possible la guerre dans l'esprit desrois. Ajoutons quo diverses parties sont dovritables traits,n'ayant aucun caractre pique,aucun rapport avec le pome principal et sont debeaucoup postrieurs l'ago de l'pope.

    En rsum, on a tout lieu do supposer que letexte primitif du Mahbhdralaxie dpassait pasle triomphe des Pandous et s'arrtait au sacrificedu cheval Auamedha et la rintgration duroi lgitime sur son trne.Arrivons l'analyse du pome, c'est la guerre-

    entre des cousins, les adversaires tant /ils dedeux frres : Panrlou et Dhritamnhtra, des-cendants du Dieu de la lune. Dhritafashtraavait un grand nombre de fils,dont YnmDuri/-dhunrt tait lo plus acharn ennemi do sescousins ; ces derniers taient au nombre de cinq,,dont les trois ans avaient uno commune mrePrithd ou Kimt ; ses fils taient dos incarna-tions divines : YudhUlim de la justice, {l)har-ma); Bvmd du veni(Vya); Avjima, d'Indra,.

  • 28 .ADDifA-XARI

    Dieu du ciol ou de la foudre ; Ios deux dorniersfrros taient les fils do Madri, flllo du roiMadra ; ils so nommaient NakuUt et Sahadca,c'taient dos incarnations de deux cavaliorsclestes, sorte do Diosouros du Panthon Brah-manique, on les nommait les Avins.

    Bien que Pandon, (te \i(\le) fut l'an dos fils,la couleur do son viaago l'avait exclu du trne,aussi s'tait-il retir dans l'Himalaya, o il ter-mina ss jours. Son frre Dhritarsthra occupale trne d'ilasliiipura ; il leva comme ses pro-pres fils, les enfants do son frre aprs la mortdo leur pre.

    Le premier chant du ponio (adi-paroa) nousnarre la naissance, l'ducation et les premiresaventures a la Cour do leur onclo des fils doPandou ; la jalousie ot la haiuo do leurs cousins,onfliif leur complot pour so dbarrasser dos cinqfrres ; on y voit l'incendie du palais qu'ils habi-taient avec leur mre, leur fuite prcipite, lebruit rpandu do leur mort, leur existence aumilieu du dsort, ou ils s'taient retirs, onfln,leur retour motiv par lour mariage avec Drau-padi ; fille do Draupada roi des Pantchalsias ;quoique noire, elle tait d'une beaut merveil-leuse, elle eut un fils do chacun dos cinq frros.Voici comment elle devint leur femme.

  • LU MAlIAIlHAIlAtA 29

    LesPandavas sorondiroiitdguisson Brahmosau Svayambara do Draupadi, aorte de tournoientre les amateurs do la princesse. Do tous les

    prtendants, sol Kai'na Je fils du cocher, avait

    remport la palme, mais a cause do sa basse

    origine, la princesse l'avait repouss ; aussittArdjuuu le plus beau dos cinq frros, tond l'arcredoutable et atteint le but dsigne : un oeil fie

    poisson fix sur l'ossieu d'une rouo tournante ;aussi est-il choisi par la belle Draupadii Mais cesuccs lui suscite beaucoup de jaloux parmi les-

    quels sont les Gui'us. Los mcontents cherchent

    querelle aux Paudavas qui les battent,mais em-mnent Draupadi sans que le mariage ait tclbr* aussi les Pandavas vont trouver Kuiitdans la fort et Ardjuna le vainqueur lui dit :

    Je t'apporte l'aumne recueillie pendant la

    journeet Kuntsans voir rpond : Partagoz-l entre vous.

    C'est ainsi quo la belle Draupadi devint l'pousedos cinq frres ; ce qui prouve que la polyandrietait admise celte poque dans l'Iiule, inhioparmi les Aryas.

    A cause do cotte belle conduite et malgr l'op-position do Kariia,e roi Dhristarashtrjv rappelloles Pandavas do l'exil et leur donne a la faveur

  • 30 nmiA-NAiti

    do leur ulliano royalo une part dans le gouvor-nomont do ses tats.

    Le douximo chant nous montre lo roi Dhris-tarashtra qui prvoyant les quorollos pouvantsurvonir aprs sa mort so dcida a partagor deson vivant lu^souvorainol ontro ses fils otsosneveux qui roprsontaiont on somme la brancheario ; Yudliistira et sos frros sont tablis il

    ndraprastha pour gouvornor lo pays situ dansla valle do la Yammuu (Jumna).

    Duryodhana ot sos frros gouvornont Hastina-

    purtV ot Ja vallo du Gango.. Or, dans l'Inde autiquo lasuprmatio appar-tenait au plus Ag dos princes, c'tait le fils anode Pandou, Yudliistira.

    Pondant los ftos du Rdjasuya, on offrait unsacrifico solonnol, au cours duquol, los autres

    princes dovaiont rendre hommago A lour anen signe do vassalit ; co fut la, une puissantecauso dejalousio pour los cousins qui entranerontYudliistira dans dos partios de ds, dans los-

    quellosjil perdit succossivomont contre Duryo-dhana son palais, sa fortune, son royaume, safemme, sos frres ot sa personne mmo.

    Duryodhana s'ompara alors de Draupadi ot on

    prsonce des Brahmos ot des princos lui enlve sos

  • I,R MAHAIWAKATA 31

    vtomonts, malgr sos cris ot sos plaintes. Lodornior voilo va tomber, lorsquo la victime imli-

    gno invoquo iiiontalomont Yishnu-krishna A sonsecours ; colui-ci accourt pour fairo triomphorDharma (la justieo) on dangor, pour cola il onvo-

    loppo Draupadi d'un tissu lgor, mais qui larecouvre cont fois. A la vue du prodigo, toutorassistance clame contre Duryodhana ; aussi loroi Dhritarashtra, craignant un chtimont dosdieux promet A Draupadi pour dtournor cochtimont la grco qu'oilo voudra lui demander ;ollo dsiro la libert dos Panda vas. Ils l'ont donc.Mais ceux-ci incorrigibles voulontprondro leur

    revanche ; ils pordont oncoro,ot ds lors ils sontobligs d'aller passor douze annes dans la fort;Yadhistira part avec sos frros ot Draupadi.On lo voit,lo pome montre l'immoralit du jou

    et laviolonce do celto torriblo otdangourousopas-sion quo subissont seules los nations au promiordogrdocivilisationou sur le point dos'oftbndroi\

    Lo cln.at troisime (Kairata-parva ou livre dumontagnard) nous raconte cotte vio au dsort'andis que lo quatrimo chant (virata-parva)nous montre los cinq frros ayant termin lourdouzo aunos d'exil ot prnant du sorvico chez loroi VirAta qui los reconnaissant,leur promet sonalliance.

  • 32 ADIWA-XAKI

    I^o cinquimo chaut (Oudgaya-parva) nous faitassister aux prparatifs do la guerre ; nous yroj'ons rnumration dos chefs ;du sixime chantau dixime, ou voit suecossivomont A'm7i//(lonoir) on qui s'ost incarn Vishuu proposer ADuryodhana, soit do choisir sa soulo alliaiieo,soitcolle d'une grando arme, Duryodhana commotl'imprudonco do prondro co dornior parti ; Kri-shna part et doviont ralli dos fils do Pandou otrcuyer d'Arjuna.

    Los armes dos Gurus sont suc ,ossivomontcommandos par.Bhsma, par Dronn par Karnaet par Salya ; los hauts faits do ces chofs sontraconts dans divers chants. Lo dixime chant(los lamontations) fournit do; dtails sur uneattaquo nocturne dirige par los chofs qui ontsurvcu, contre lo camp dos fils de Pandou.GrAcoA l'intervontion do Krishna, l'attaque est victo-rieusement ropousse, mais los dsastres sonttrs considrmes ; le douzime chant nous faitassister aux lamontations dos fommos qui vien-nent ploros sur le champ do bataille, recon-nat re les blossos on les cadavres do Jours marisou do leurs proches; nous y voyons galement ledsespoir du vieil Dritharashtra pt les regretsamers do Yudistra mmo ; le douzime chant

  • I.K MAIIAWIAUATA 33

    (Cudy-parva, livro dos consolations) oxposo losdevoirs do la royaut ot los moyens d'arrivor ladlivranco finalo.l,o troizimo chant (Anouasana-parva) nous

    montre Bhisma mourant on exposant Yudistirales devoirs do la socit.Lo quatorzime chant dcrit l'antiquosacrifico

    dit cheval (Avcumdha) quoclbro lo vainquouri-onuno tmoignage do sa suzorainot.Dans lo quin/imo chant, c'est la rotraitodo

    Dritharashfra au dsort ; dans lo soizimo, nousassistons la destruction do la race dos Yadavas,dont Krishna faisait partie ; lo soizimo livre(Manhda-jHirvaJmms raconte la mort do Krishnaot la submorsion do sa capitalo : Dvaraka.Taudis quo Krishna, couch sur la torro nue

    au milieu do la fort, so livre A dos rfloxionsphilosophiques, il songo A ce quo lui avait ditautrefois Gandhari, co qui lo dcido A changerd'oxistonco quoique Diou, pour chapper A l'at-tonto du tomps ot do sos rsultats. Et tandis qu'ils'efforce do rprimor ses sons, sa ponso ot saparoloou so plongeant dans une oxtaso profondeDjada,lo chassour do gazollo lo prnant pour unle ces animaux l'ajuste avoc son arc ot lo blessedo sa flche la plante du pied, seul point val-

  • 31 APIUIA-XAIU

    nrahle (lo talon d'Acliillo, dans la mythologiegrecque), puis, il so prcipite pours'omparor itosa proie Tout Acoup, il reconnat qu'il a commisuu mourlro ,il baiso los piods de Krishna touttroubl ; colui-ci lo console ot s'lve aussittdovant lui dans lo ciol entour do gloiro ot do

    majost.Dans lo dix-septimo chant, (lo grand voyage),

    nous assistons Al'abdication do Yudhistiraot son

    dpart pour l'Himalaya et la sainte Montagne :lo Mrti. Dans co voyago il pord sa femmo, sosfrres ot rosto seul avec son chion, s'adressantalors A Indra il lui dit :

    O sont mos frres, jo no veux pas arrivorau Swarga sans eux.

    Tu los y trouveras, rpond lo Dieu, aprsqu'ils auront quitt lour dpouille mortollo ; toiseul y sora transport on chair ot on os.

    Et mon chion, mon fidle compagnon, mosuivra-t-il ? Je no puis lolaissor ici, co serait uncrimo.

    Mais les chiens n'ontront point au Swarga,dit Indra, il te faut donc abandonner le tien ourester dehors.

    Yudliistira rofuso. Alors, Dharma (la justice) intervient ot lui

  • I,B MAirAHHVUtA 35

    dit : tu as rononco au char d'Indra on disant :

    ce chion est mon fidle compagnon. cause do

    cotto bbnno paroio, il n'y a porsonno qui to soit

    suprieur ; aussi les mondos imprissables sont Atoi ot avec toii propre corps, in obtions la voie

    parfaite. Indra fait alors pntrer Yudliistira dans la

    Swarga, il y tfouvo Duryodhana ot les autresGurus;mais n'y voyant ni sa fommo ni ses frrosil refuse do sjourner dans lo ciel sans oitXiAlorsune sorte do Moreuro ou Mossagor dos Dieux loconduit dans los onfbrs,o il voit sa fournie ot sesfrres souffrir ; sosprochos le supplient do rostorau miliou d'oux,aftn qu'il pronno une part do loursouffranco pour diminuor la lotir ; il s'y rsigno.Il subit ainsi sa dorniro prouve, aussi les

    Dieux le flicitent ot ilnionto A la Swarga(au ciel)avec tous los sions qui rodovionnont los porson-nagos divins qu'ils taient auparavant, ot qu'ilsavaiont coss d'tre on mme temps quo Krishna,afin do revtir une forme humaino pour travail-ler do concert avoc lui Adlivrer lo monde, dostres mchants qui opprimaient l'humanit.

    Comme on lo voit, mme on analysant rapide-ment co pome, il ronformo un niondo d'ides,de penses, do symboles ot do lgondes. Nous les

    :-' ;4 ''

  • 3(> AimilA-NWltl

    tudiorons ultrieurement dans lo cours do notretravail, au fur ot-A inosuro qu'ils deviendrontutiles pourclaircirdos faitsplusou moinsobseuis.

    Aprs lo Mahahharala, nous devons nous tcn-dro un pou longuement sur la Bhar/avad-lr'td,qui passo pour lo dornier livro ou chant du pomeque nous venons d'analyser.

    BHAGAVAD-GITA

    Ce tornio signifie on sanskrit, chant excellentou chant du Bienheureuse ; lo poto supposequ'avant la grande bataille pique do Kuriixctra,lo coutr innquo au hros Arjuna, quand il voitdes armes fratricidos,surlo point d'en venir auxmains. Son cuyor Krishna qui n'ost autro quoVislinu mmo incarn, calme sos craintos on luiexposant la loi dos transmigrations et co quion rsultopour les bonsot pour los mchants.

    Voici une pari io doco qui prcde; nous ledonnons ainsi quo co qui suit, d'aprs Emilo Bur-nouf(l):

    IUUNA. 0 Krishna, quand jo vois cesparents rangs on bataille etc Est-ce quonous no dovons pas vitor do commettre ce crime

    (1) Le chant dunienhaurcux,traduitpar Emilofttiruouf,1vol.in-S*.l'aris et Nancv,MDCCCLXl.

  • iUlAAVAP-UltA 37

    (la guorro) qui accomplit la ruino don familles,bllo-ci eau*? celte dos religions ternelles do lafaiiillo ; los religions dtruitos, la famillo ontiroest dtruite par l'irrligion, car par eollo-oi Krishna, los foinmes do la famillo se corrom-

    pent; do la corruption dos fommos,nait la confu-sion dos castes et par olles, tombont dans lesenfers les pros dos meurtriers ot do la famillemme, puisqu'ils sont privs dos offrandes (g-teaux ot oau)

    Ayant ainsi parl au milieu des armes, Arjunas'assit sur lo borde son char, laissant chapporl'arc ot la flche, et l'amo toute angoisse dedouleur, alors Krishna lui dit :

    D'o to vient co trouble indigno des Aryasqui forme lo ciol ot procure la honto 0 Arjuna !

    No to laisse donc pas amollir,cola no to con-vient nullement, ot chassant uno honteuse fai-blosso do ton coeur ondolori,lvo toi destructeurdes onnomis.

    ARJUNA. O mourtrior do Madhu, commentdans locombat lancorai-jo dos traits contro Bhish-ma et Drna, oux A qui je dois rendre honneur ?Il vaudrait mieux pour moi,vivro do pain mendiplutt quo de tuer dos matres respectables, etquand bien mmo, je-tuerai des matres avides,jene vivrais que d'un pain souill de sang.

  • 3S Ain>HA-XAUI

    Arjuna no veut pas combattre^ ot tandis qu'ildomouro siloneionx entre los doux armos,Krishna lui dit on souriant :

  • 1IAAVAD-G1TA 39

    Do mnuvquo nous quittons dos ytomontsdfrachis pour on prendrodonouvoaux,do mmel'mo qutto les corps uss pour on revtir denouveaux.

    Rion n'a d'action surollo: ni flche acreni flamme vivo ; l'eau ne i'Jnimocto pas plits quels vonts no la dosschonti Lo Bionhouroux continu sondiscours ot Arjuna

    n'est nullomont convaincu, il fait do nombrousosobservations A sont interlocuteur, toutos cos

    pages sont admirables, malhoureusomont, il fautsavoir nous borner. Nous passerons donc les

    chpitros suivants malgr les beauts qu'ils ron-formont ; cos chpitros ont pour titro : Yoga del'oeuvre; Yoga del science; Yoga du renonce-ment des oeuvres ; Yoga de la soumission, desoi-mme; Yoga de la connaissance ; Yoga deDieu invisible et suprme ; Yoga du souverainmystre de la science; nous donnerons quelquesoxtraits doco dornior chapitro qui mriteraitd'tre tudi ot comment tout au long; nous nousbornons A une simple analyse.Lo Bienheureux va exposer la science myst-

    rieuse dont la possession dlivre du mal. Ilnous dit : quo les hommes qui no croient pas

  • 10 AIUUIA-XAKI

    A la Loi no vionnont pas A lui ot rotournonttoutos los vicissitudes do la mort ; ot il aymto :

    C'ost moi qui, dou d'uno forme in-visible ai dvelopp l'Univors ; on moi sontcontonus tous los tros et moi jo no suis pascontoiiu on eux ; d'aucuuo maniro, los tres nosont pas on moi ; toi est lo mystro do l'Unionsouveraine A la tin du Kalpa, los tres ron-tront dans ma puissance do cration et au coin-moncemont du Kalpa,jelosmofsdo nouveau.

    Immuable dans cotto puissance do cration,jo produis ainsi par intorvallos tout cot ensembled'tres, sans qu'il lo veuillo ot par la seule vortudo mon manation.

    Co chapitre so termine ainsi : Plac en comonde prissable ot occup par lo mal, adoremoi. Dirige vers moi ton osprit ; ot m'adorant,oftro moi ton sacrifico ot ton hommage. Alors enUnion avec moi, no voyant plus'que moi sol, tuparviendras jusqu'A moi.

    Le chapitre X a pour titre le Yoga de eo>cellence ; lo chapitro XI, Vision de la FormeUniverselle; c'est la description do l'tre su-prme qui dit lui-mme tout co qu'il ost; puisdsirant so montrer A Arjuna, il lui donne unoeil cleste, car il no pourrait lo contempler aveclos yeux du corps.

  • IMAGAYn-GlTA 41

    Lorsquo Hari, soghour do la Sainte-Unioneut ainsi parl, il fit voir au fils de Prith sonaugusto figure...., Si dans riinmonst du ciel clatait tout A

    coup la lumiro do mille soleils, elle serait conv-

    parabloA la splonddur du Diou. LA, dans le corpsdu Dieu des Dieux, le fils de I*anda vit l'Univorsontier,iuais d'un seul tonantdans sa multiplicit*

    Alors, frapp d'admiration ot do stupour lschovoux tout hrisss, Arjuna ba'.vsu la tto ou

    joignant sos mains au-dossus d*0;> ot s'cria :

  • 42 DOHA-XARI

    l>r 1801, la Bibltothquo J,Yaugaiiil n 1,1* Yisiinn-Purna and Bhavagad-Gita unmanuscrit sanskrit ricltoment travaill or etcoulours Asujets do dits et motifs d'ornomenta atteint lo prix de 51 livros storling, soit 1,275francs.

    Nous n'insistorons pas plus; loiiguoniontsur cot-to oeuvro adhiirahlo do lalittraturo hindoue quenous aurons du rest,occasion do mentionner etdo commenter dans lo courant do iotVo tudo t

    nouspassorons A l'ilarivansa.

    HARIVANA

    UHarivans on VUarivan ost un pomequ'on retrouve souvent A la suito du Mahbha-rata, dont il formo, nous l'avons djA dit, lecomplment ; car lo mot Harivana signifie litt-ralement Gnalogie de Ilari, c*ost-A-dire deVishnu qui s'tait incarn dans Krishna (le noir)lequel jouo un trs grand rlo dans lo pome duMahbaratha. Co mme pomo formo aussi unesortodo complmont au Purnas,on coqui con-cerne los lgendes so rapportant AVishnu.

    Lo Harivana, qui ost antrieur au Purnasappartient d'une faon vidente A la lgende deYishnu, mais sans s'arrtor d'une manire exclu-sive A quelqu'une do sos incarnations.

  • niiAttAVAo-mtA 13

    Knsommo, lo Harivana n'ost sous uno forme

    piquo qu'une compilation trs dvoloppo descrits antrieurs sur Vishnu, rcits, crits ouconservs par la tradition populaire et tousrelatifs Acodiou, mais incarn uniquement dansKrishna.Comme podsio et philosophie roligiouse rHari-

    vana n'gal certainement pas lo Vshmipi-rna et le Baghavata-purdna, sa rdactionfoito d'aprs d'anciens rcits, prcde du restecollo des doux purnas.

    Copomoa t traduiton franais par I^anglois,2 vol. in-1, 1835.

  • 44 j ADMIA-NAUI

    CHAPITRE IVLES PURANAS. LEGITA-GOVINDA

    Ls Purnas (AnliqvMs) sont les pomes quirenferment des mythes et dos lgendes fournispar la tradition, ou par les crits des anciensBrahmanes. Ecrites pour les classes infrieures,auxquelles tait interdite la lecture des Vdas,ces popes se rapportent aux grandes priodesde l'histoirede l'Inde antrieure au Bouddhismeet qui remontent souvent A la priode primitivedos Varias. Il existe dix-huit purnas dnommsgrands purnas {mahdpurnas) qui no contien-nent pas moins de 400.000 stances, fournissantensemble 1.000.000 vers. Et non seulement, iln'existe pas de traduction complte, mais mmetous les purnas ne sont pas imprims ot un

    grand nombre do manuscrits sont incomplets etd'autres remplis de fautes ot d'erreurs.

    Voici quelques titres principaux do ces recueilstrs populaires dans l'Inde; il sont lus surtoutpar les femmes, tant traduits dans de nombreuxdialectes ; coxont: loBhavagfrta-Purdna,\oMar'

  • I.KS PURANAS 45

    ]iandeya-purna,Ygneya-piirna,\QMatsya-piwlna,\o Padma-purna,\Q Brahma-purna,le Vishnu-purna, etc., etc.

    L'auteur dos Purnas ne serait autre, d'aprsla tradition, que Vysa, nom collectif do l'auteurmme du Mahbhrata et de la recollation dosVdas. Mais il ne faut passe mprendre sur la

    signification do ce fermo do Vysa, c'est une

    pithte quoTon donne frqueniniont aux auteursdos collections brahmaniques, et qui n'impliquepas du tout que Vysa soit le nom des autoursdos ouvrages colligs.

    De reste, ce tormo de Vysa, signifie littrale-ment le compilateur ; c'tait dit-on le".nom d'unsolitaire du XV sicle avant l're vulgaire qui,recueillit comme nous venons de le dire, lesVdas, les dix-huit Purnas et une partie seule-ment, d'aprs quelques-uns, du Mahbhrata,il passe galement pour l'auteur d'un ouvrageintitul : Vcdahta-Barsana. Il ne faut pas con-fondre ce tormo avec celui de Vsyas, commeon lo faitgnralenient ; ce dernier a une touteautre signification, on lo donnait A l'agriculteurqui levait des bestiaux (1).

    (1)Voir c&sujet; I,AMAIRBS8B,tlne avantliuddh,p,21,Chap.V, i,BSCfc\sKswiRidtfKS,1. IM Yahyaa.

  • 46 ADDIIA-XARI

    Du reste, rie mme quo les vdas, los purnasne sont pas l'oeuvre d'un seul, ni mme d'uno

    poque. Il est bien certain que chaque Purnaa eu un ou plusieurs auteurs ; lo nom de quel-ques-uns ot mme connu.

    Voici comment sont composs les purnas quidu reste ne sont pas crits sur un plan uniforme;en gnral, un purna comporte doux sortes de

    sujets distincts : d'abord la Cosmogonie, ensuitedes lgendes et des traditions plus ou moins

    historiquos.Ccs derniers sujets sont rattachs le*uns aux autres, sans solution de contiunit pourainsi dire ; la Cosmogonie conduisant lo potepar une ponte insensible Ados principes abstraits,origine du monde, aux divinits, qui sont la

    personnification do cos principes ; puis des divi-nits aux famil'es royales ou sacerdotales, quireconnaissent ces mmes divinits, commeautours de leurs jours.

    Vishnu et ses incarnations successives fournitle principal aliment A ces pomes qui ont par IAune certaine unit, augmente encore parles doctrines religieuses, qui appartiennent le

    plus souvent aux croyances Vishnoutes, ou

    plutt Ala priode historique dans laquelle Vishnua eu la prminence dans la foi populaire.

  • LKSPURANAS 47

    Ainsi le Vishnu-purnaotlaBhvagata-purnarenferment non seulement les dtails des incar-nations successives du Diou, mais do nombreux

    passages exaltent avec une singulireemphaseles vertus et les qualits mtaphysiques de ceDieu, ainsi que ses attributs.

    Ajoutons, que souvent la Composition de ces

    popes est trs confuse, que les dveloppementsy sont diffus et parfois hors do toutes proportions,qu'enfin les mmes Ides exprimes dans dostermes identiques y reviennent fort souvent.-Mais si ces oeuvres manquent d'unit littraireou d'unit d'ensemble dans leurs diverses parties,on doit reconnatre qu'il y a une grand unitmorale, car c'est la foi en Vishnu, foi ardente,enthousiaste^ fanatique mme,- qui prdominedans l'oeuvre.

    quelle poque ont t composs les Purnas?La rponse n'est pas faci|e,et pour la faire avec

    quelque certitude,il faudrait possrior imprims,traduits et comments les dix-hiiitrecuoils ; onaurait alors le moyen de rsoudre la questionsinon d'une n^amre prcise, au moins d'unemanire approximative.Il fondraitgalmnent connatre une trs grande

    partie de la littrature hindoue ; il y a lieu

  • 48 ADDHA-NRl

    d'ajouter ici, quo les grands purnas ont ondesprdcesseurs d'une tendue, moindre maisbeaucoup plus anciens ; ces derniers n'taientqu'au nombre do cinq ou six. Ils traitaient dela cration, do la naissance de Manu et de sonrgne, de l'histoire de sos descendants. Quantaux doctrines thosophiquos qu'ils renfermaient,on n'en saurait absolument rien, si l'on no poss-dait le Ramayana^ Mahbhrata etloMaM,oeuvres qui datent des premiers dveloppementsde la littrature Sanskrito, et qui sont de beau-coup antrieurs au Bouddhisme, par consquentau VI 0 sicle,avant l're vulgaire. Or, les men-tions qui sont faites dans ces ouvrage.s,ainsi quedans les Upanishads, ces mentions attestent quela doctrine thosophiqu des Purnas anciensdrivait exclusivement dos Vdas. Il parat quel'Inde ne possde plus rien de ces antiques monu-ments littraires ; On le croit du moins, mais

    quel estTrudit europen, le linguiste, qui pour-rait se flatter rie connatre toutes les oeuvreslittraires dp l'Inde antique.

    Si nous ne connaissons que par occasion pourainsi dire, une partie de la doctrine quo pou-vaient contenir les ancicis Purnas, les purnasprimitifs, nous avons uho parfaite connaissance

  • LKSPURNAS 49

    dece que renferment en partiolos grands pur~nas. Ce que nous connaissons do ces pomes nousrvlent certaines doctrines empruntes doscoles Brahmaniques, d'une cole postrieurede beaucoup aux temps du Vdisme. On ytraite en eflfet do la dissolution finale (pralaya)dti Monde, de Ilari ot de ses perfections, desdvas, dol'all'ancliissement de l'mo.Dans tous ces pomes c'est la forme dialog ne

    qui est employe, tin narrateur parle et un audi-teur coute. Le narrateur se nomme invariable-mont 'S.kt, qui signifie cocher, conducteur,uyer. Or, ce terme tait appliqu dans l'Inde toute une caste,dont la fonction principale taitcelle d'tre Barde. Fils d'un Brahman ou d'untchattrya, ils taient en temps de guerre ciiyrsd celui-ci; en temps de paix, ils chantaient dansds hymnes, les actions hroques du tchattrya,ou sa gnalogie qui remontait fort loin dans l'an-tiquit et parfois jusques aux Dieux mmes.

    GITA^GOVIXOA

    L'auteur do ce pome est Jayadva,ot son titrsignifi lchant dujpasteiw, le chant du bergeren ebt le hros principal est Krishna dsignsous; le nomade Gowida (berger). *- il est bien

  • 50 ADDHA-XRI

    difficile do dterminer l'poque a laquelle a tcompos ce pome, cependant on peut dire qu'ilappartient a uiio poque assez avance do lalittrature hindoue, au temps o le culte doKrishna l'un des plus rcents do la religionBrahmanique tait dans toute sa vigueur. Il y alio de remarquer on effet, que co chant lyriqueclbre KrishiiA et sa matresse Rdha la plusbelle dos Gopis, Il donne leur aventure amou-reuse cette valeur mystique et symbolique, quicaractrise une priode historique assez avance.

    Le sujet trait : Les amours do Govinda avecles Gopis, ferait classer premire vue cetteoeuvre parmi les posies erotiques ; ce serait la

    unegrande erreur, car sous ces figures et aven-tures romanesques, pet ^eiino doctrine religieusequi renferme souvent des ides trs leves ; etdans reiisemble do l'oelivre, lo lecteur peut ytudior une analyse fort dlicate des sentimentsintimes du coeur humain.

  • LE RAMAYANA 51

    CHAPITRE VL RAMA YAN A

    Le Kmyana ou Hamyanou (Histoire de

    Rama) est une pope bien moins considrablesurtout comme tendue> que le Malibhdrata ;aussi prsente-t-il une unit de langue ot dedoctrine qui tmoigne que c'est bien l'oeuvred'un seul autour.

    Et tandis quo Vysa est un personnage fabu-leux, Valmiki au contra ire, passe pour une entitvritable.Ce qui prcde tend ; prouver que le R&my-

    na est de beaucoup postrieur au Mali&bharata.La perfection littraire de ce pome vient

    encore confirmer ce que nous Venons d'avancer;^enfin le sujet trait iious montre la conqute derHiitdoustandans aderntrjD priodojpuisqu'ellose poursuit jusque dans l'le do Ceylan mme.

    L'pope repose sur un fond de tradition histo-rique, puisque Ram fut offectivomont le con-qurant, le civilisateur et lo bienfaiteur du Sud;

    A quelle poque l pome a-t*il t crit ? f:; ' :: ^ %

  • 52 ADDHA-XARl

    ) Il est difficile d'assigner une poque trs cer-taine, car nous ne savons rieh sur Valmiki oudu moins fort peu do chose (1) nous pouvons dire

    cependant, qu'il est de beaucoup antrieur Bouddha (akia-muni) et qu'on peut placer lacration do son oeuvre avant l'poque homrique,ii l'poque o les anciens navigateurs Grecsde beaucoup antrieurs Alexandre, parcou-rurent les ctes de la moi" Erythre ot connurentdit-on, des Indiens sanskrits ; ces mmes naviga-toursduront connatre la grande pope do Ram.

    Ce personnage tait le fils do Daarath, roid'Ayodhya ville situe sur les rives delaParayun des affluents du Gange. Dans cotte contre,lcscastes avaient reu depuis longtemps une forteorganisation ot la loi et les pouvoirs publics veil-laient scrupuleusement son maintien.

    Le pome qui nous occupe tient dans la littra-ture hindoue une place considrable, non seule-mentpar l'importance do l'oeuvre qui ne comportepas moins de 48.000 vers, mais surtout a causedes doctrines ot des exemples de morale qu'il

    (1)Valniikest l'un des plusancienset lesplus clbrespontesde l'Inde,il vivait a ce qu'oncroit quinzeouseizesiclesavantl're vulgaire. Son pome lu ItAmAyanaest composle25.000lokasoudistiques,et divisen 7 parties,subdivisesdle-s*mmesen ungrandnombrede sections.Lotexte entierdu poim;n t donnparOarresiods 1313,en 1vol.in-8'

  • 'LE' RAMAYAXA 53

    Ncnfornie; sous ce dernier rapport il est estim l'gal d'un livre sacr.Avant d'analyser l'oeuvre, disons qu'elle ren-

    tre dans le genre des pomes piques dnommsdans l'Inde Koi/a, terme driv do Kvy quidsigne un tre rel et non une collectivitcomme Vysa, parat-il, comme nous l'avons

    dj dit.Alors qu'elle tait florissante, la littrature

    des Kvy as, fut transporte par l'migrationliindouo dans l'le de Balij voisine do Yava ettraduite alors en une langue nomme Kvi. -Il existe aujourd'hui dans ce pays des oeuvreshindoues traduites du Sanskrit en Kdoi ; telssont par exemple, lo JRa(/huvana,ie JCum)'-Sambhaoa et mme une partie du Mahbharata.Arrivant enfin l'analyse du livre, disons que

    c'est un des monuments les plus importants dola langue Sanskrite ; aussi est-il toujours unobjet spcial d'tude pour ceux qui tudient cettelangue, de mmo que la prosodie et la composi-tion littraire Sanskrites,\ L'actiohquisedrouledanslopni,bienquefort simple, no languit pas cependant cause dola quantit do faits, do traditions, de mythes etde lgendes, do scnes humaines ou fantastiquesd'un intrt trs vari qui s'y trouvent condenss.

  • 51 AI)I)HA-NAR[:

    D'aprs ce qu'on Ut en tto nimo du pome,il aurait t d'abord compos de mmoire etenseign verbalement par Valiniki a ses disciples.Ce fait qui do primo abord parat trs surprenantvu l'tendue de l'oeuvre est cependant admissible,il est mme trs rol, puis qu'il existe des recen-sions de l'oeuvre faites en divers lieux ot indpen-damment les unes ds autres ; cependant toutess'accordent entr'elles, quant aux vnement,aux rles et aux caractres dos divers person-nages ; mais ces recensions varient dans lesdtails, dans l'arrangement-'(ta* scnes ot dansles expressions mmes des personnages. Tout cetensemble dfaits prouverait bien que rellementle pome n'a t fix par l'criture, qu'aprs un

    temps plus ou nioin* long, aprs sa compositionce qui prouve encore on faveur de sa haute

    antiquit.La scne du R'imyaua se passe au contre do la

    grande vallo du Gange. Ram parcourt le Sudde la presqu'le occupe par dos hommes d'uneautre raco,do couleur jaune et mmo noire, quele pote nomme les singes, tant ils sont laids ; ilfait alliance avec eux, afin do pouvoir arriverjusqu' l'extrmit du promontoire mridional^dans le lieu dnomm aujourd'hui Ramnad,

  • J,K HAMAYANA 50

    terme dont l'origine est trs ancienne, puis-qu'il signifie Ramanadi ou fleuve do Ram.

    Le prince aprs avoir franchi le dtroit arrivodans l'le de Lana (aujourd'hui Ceylan) et pro-cde a sa conqute; conqute difficile par coqu'il lui faut combattre les Rakchasas, c'est--dire dos esprits malfaisants qui symbolisaientles ennemis de la race conqurante.

    Ram et ses allis luttent contre eux pondanttous las cours du pome. Le prince, nous avonsvu est le fils de Daartha, qui lui tait issu de larace d'Ixwaka, fils de Manu ; il avait troisfemmes lgitimes qui toutes, lui avaient donndes fils, dont l'an Ram tait fils de la reineGausaly, Je roi aurait bien voulu l'associer l'empire, mais lasoeurde la reine G'aikyi,feinmoviolente et jalouse rexcs,rclaina instammentdu roi une promesse qu'il lui avait faite ; elleexigea l'exil de Ram et la conscration royalede Ihrata,son propre fils.Lo roi somm do tenirsa promesse, exila devant l'attitudodo la secondereine, son fils an qui partit avec sa femme,la vertueuse et belle Sit (sillon du labour) otaccompagn do son jeune frre utrin Laxmana.

    Nos trois exils parcoururent pied des fortsimpntrablcs,franchirent deslaesetdcs rivires,

  • 50 ! ADDHA-XARI

    et sur l'avis d'un sage solitaire, Bharadwaja, ilss'tablirent sur le mont Tchitracuta, oi ils vcu-rent dans une pauvre cabane, vtus de peaux dechvres. Cepondant Daaratha mourut, ayantlongtemps pleur l'absence de son fils an Ram;aussi quand les Brahmanes ayant leur ttVasisttha, poussent au trne Bhrata, celui-c,imbu de grands principes de justice refuse lepouvoir et se rend auprs do son frre Ram ot luiremet les chaussures, symbole de la royaut;mais Ram repousse l'offre de son frre, no'trouvant pas son exil arriv son tonne ; aussilui rend-il ses chaussures.

    De retour dans ses Etals, le juste IJhratatablit le sige do son royaume Nandigrma,afin d'y atiendre la Ihi de l'exil de son frre.Mais celui-ci part pour la foret do I)audaka,pourla dliver des Rakchasas.

    Ram, arm de son arc invinciblc,lcs dtruisittous au nombre do quatorze mille. Alors,Ravanaapprenant le triste sort de sa race se rendit

    auprs de l'ermite Ram et parvint aprs milleruses s'emparer de la belle Sit. Ram est dan*la dsolation, surtout donc pas savoir on retrou-ver sa femme. 11consulte alors le tombeau du

    gloiicux Kabandha, qu'il avait autrefois tu et

  • LK KAMAYAXA J 57

    incinr ; le saint personnage, lui conseilled'aller trouver une sainte femme avari, il s'yrond, fait connaissance do Sugriva, roi des

    singes, qui lui raconte son inimiti pour Bli,autre prince do la mme race; les deux nouveauxallis partent pour la caverne de Bli ; Ram lodfait en bataille range, puis aprs l'avoir (u,il met sa place Sugriva, qui convoque tous lessinges, ses nouveaux sujets et les envoie larecherche de Sit.Sur l'avisdu vautourSumpata,il dpche Hannumat,le grand singe dans Tilo deLana, o il voit'.Si ta au'milieu des beauxjardinsde Ravana ; il va chercher son poux qui aprsdiverses priptios,marcho vers la villoonnemio,tue lo prince des malfaisants Rakchasas ; maisdans le trouble de sa victoire, il fait un reproche sa femme, qui ne pouvant le supporter se jettedans les flammes d'un bcher. Tout coupune brise frache s'lve, une voix thre sefait entendre dans l'air, il tombe une pluie defleurs, au milieu desquelles se trouve Sh, quele feu avait pargne ; toute heureuse, elleretourne avec son poux Nandigrma, car letemps de son exil tait expir, aussi reoit-il laroyaut des mains deBhrata, et peut faire en finle bmiheurde^ peuples d'Aydha.

  • 58 ADDHA-XARI

    Avant de quitter ce beau pome, nous devons

    signaler au lecteur une superbe scne qui sedroule ds le dbut des chants qui sont dsignssous le titre gnrique de Adihnd. Nous yvoyons qu'au temps,ot le puissant roi Lomapdagouvernait la nation des Angas, une scheresse

    pouvantable dsola ses Etats, pondant plu-sieurs annes conscutives, or, cette scheressetait le chtiment d'une faute dont lo monarques'tait rendu coupable envers les Dioux. Loma-

    pda craignant la disette s'effraie, aussi runit-ilson conseil, pourlo consulter sur ce qu'on pour-rait bien faire afin d'apaiser la divinit.

    Aprs discussions et mures rflexions,le conseil

    compos on grande partie de la caste sacerdo-

    talo,dcidoquo le moyen d'arrter la scheresse,c'tait d'envoyer lo jeune et saint anachorte

    Richyaringa la Cour du roi pour y invoquerla divinit. Celle-ci no manquerait pas d'exaucerlo saint personnage, auquel lo roi donnerait safille adoptivo : la princesse anta, en mariagepour lo rcompenser de son intervention.

    Mais comment, persuader au sage Muni de

    quitter sa solitude et lo dcider se rendre laCour des Angas.

    Les Brahmanes dirent Lomapad : 0

  • LE RAMAYANA 59

    dominateur de la terre, voici la ruse, oh ! la ruseinofTensivo, que nous avons imagine. (1) Vivant au fond de la foret et misant dos

    macrations, ses uniques dlices, Richyaringignore, et la femme, et la volupt qui s'attacheaux objets des sens. Eh bien, ayant recours ces objets, qui

    s'adressent auxsens,qui flattent i'me> qui ravis-sent l'homme sa pense, et que ce soit l, lasupercherie sductrice, par laquelle on l'attirera

    plus vite, hors de la fort. Le roi gota du conseil, et fit embarquer un

    jeune escadron volant do bolles femmes moeursfaciles (il en a toujours exist parat-il).Aprs une lieureuso navigation, le navire qui

    portait ce gracieux essaim, vint jeter l'ancroauprs de la fort, qu'habitait le saint solitaire.Aprs s'tre pares do leursplus beaux atours,

    les jeunes femmes dbarqurent et dcouvrirentbientt la misrable cabane, qu'habitait le Muni;elles le virent bientt apparatre, tout surpris,sinon scandalis/Mais les ruses commres qui connaissaient

    bien le but de lotir voyage, firent semblant do

    0) f'Ramayana,traduitpourla premirefoisen Franais parValParisot,T. p. 01et suiv^

  • 60 ADDHA-XAUI

    no pas apercevoir lo Muni, et s'exorcront dosjeux divers pour faire valoir leurs grces otleurs belles formos. Elles se ronvoyaient desballes,elles chantaient, se battaient, c'tait enfindos sauts et dos balancements do hanchosjsans fin.

    Prives do forces par l'oxaltationdo la joie,quelques-unes tombont, puis se relvent.

    Los cliquetis des anneaux de leurs pieds, lesirioijlleusos ondulations du Kkila iaife de cotteJforet mlodieuso, l'imago de la cit des Gan-dliarwas.

    Jamais le pass n'avait offert aux yeux deRichyaring, do semblables crature.?.*'* Uneirritante curiosit s'vella dans son coeur... ilapprocha du liou,qu'occupaient ces charmeuses,et resta l frapp de surprise.

    L'ermite conduit la joyeuse bande auprs de sacabane ; mais elles ne sjournent pas longtempsdans ectto primitive demeure et laissent en par-tant Richyaring en proie uno profonde tris-tesse.

    Son esprit tait avec elles, nous dit le pote,il n'tait que l, ot cetto causo l'empcha

  • .LK RAMAYANA 01

    colio, est grandement inquiet, ayant appris lacause do ce chagrin. (1)

    Ce sont des Rakchasas, mon fils, lui dit-il,qui empruntent des formes si sduisantes, afinde mettre nant la macration.

    Il ne faut, mon fils avoir aucune confiancoen ces tres frivoles. Et le bonhomme do pre pensa on avoir assez

    dit pour dgoter tout jamais son fils du joliescadron, en traitant son effectif do Rakchasas,c'est--dire des mauvais gnies;Mais poino cs't-il parti, queson fils se rond

    bien vite reudroit,oiiIes courtisanes lui avaient

    appris que leur naviro tait l'ancre.Il reut d'elles un gracieux accueil,aussi pu isa-

    t-il une ivresse insonso,moinsdans la coupo d'or

    qu'on lui tendait sans cesse, que dans la suaveatmosphre de ces Sirnes aux formes si ravis-santes. "...Ail milieu de cet blouissement charmour,

    le navire lve l'ancre tout coup pour regagnerle port de dpart, en emportant le Muni, com-pltement gris au milieu dp son srail.

    (1)Quelque*niitcursnomment tort ce pftroVibhendakaot luidonnentpourmon!unedaine,d'olonomdusolitaire,qui signifie,quia une nome aur le front ; quand a Itaghavnn,c'est le nomcommunAiva et a Vishnit,

  • 02 ADDHA-NARl

    Le navire tait depuis pou on marche, qu'iltomba bientt une longuo et abondante pluie,Lomapda comprit bien vite que lo sage Muni,Richyaring s'approchait do sa capitale, aussifut-il sa roncontroet lui prodigua-t-il ds soiiarrive tous les gards possibles. Il le servitmme do ses mains, nous dit lo pote ; enfin, illui donna pour femmo sa fiUoanta aux yeuxdo /GrtMrt?rt;(gnzollo), ail coeur pur ot sans tcho,et en lui donnant sa main, il fut dans lo ravisse-mont. ^>

    En manire do conclusion, lo poto dit on tor-minaht : Voil comment la ville dos Angasdevint le sjour de Richyaring, combl d'hou-nour par le monarque et imposant sans cesse ct do son pouse la belle anta.

    Le souvenir du Rmyana est rest dos plusyivaces en Orient, puisqu'on peut voir encore onIndo-Chino, Anckor-Wat, au milieu dos magni-fiques ruines d'une pagode des bas-roliofs, quine mesurent pas inoins do sopl-eont-soixanlomtres,et qui reprsentent dm sunos tires duRmyana.

    Dans un cle nos ouvrages (1) nous avons donn

    (l)Vo>irnMlomahe raisonntArchitelitre,.tf*vfltimii,KHjfc>((rt),page25et Huivanlus.

  • LB RAMAYANA 03

    dosspcimonsdocotteadmirablo pagodo sculpturequi nous fait pour ainsi dire le rcit historique etmythologique du Rmyana.Au milieu do nombreux dessins, dont est

    maill notre tude sur l'art Khmer, le lecteur

    pourra voir une planche qui montvo la mort dtroi des singes,ainsi que des dansouses(Lakhons,)coiffes do la couronne en forme do tiare (Malhatou Mqkon), ces danseusos ; portent aux poignetsof aux'bras des bracelets (kang-doy) ot aux che-villes des anneaux (kang-chongs.)

  • 01 ADDHA-NARI

    CHAPITRE VILA BELLE MNAKA. AKUNTALA

    Dans lo chapitre suivant, nous allons tudierla lgende deakunlala,d'aprs lo Mahbhrataet d'aprs lo beau drame de Kalidas ; ici nousdonnerons le commencement do cotte lgended'aprs la version tamoulo traduite on franaispar notre ami et parent GvDovze.

    Si nous commenons par cette version tamoulo,c'est qu'elle nous apprend l'histoire do la BelleJMnakd, mre do akuntala jusqu'au jour oucelle-ci abandonne dans la fort, est recueillie

    par un sage Muni.C'est donc une sorte do prface, do prodrome

    qu'on pourrait intituler :Comment akuntala vint au monde ?Ce quo le Mahbhrata et Kalidas ne nous

    disent point.L'histoire est assez curieuse pour mriter

    toute l'attention du lecteur.

    (I)f/KUNTAtA,ilrameinilien.version tamoulol'ontexto sans-krit, traduiten franaisparG.Devzo,lve diplmde l'col*delangueorientales.1 vol.n-8*lari8,1801.

  • LA BELLBMNAKA 05

    L'oeuvre dbute par dos invocations (loges)la premire est .adresse Gaua, l'un des

    mythes les plus curieux du Brahmanisme hindou.Gana est le Dieu do la Sagesse, du Destin et du

    Mariage.Comme tel il prside au noeud del'hym-iio; mais par contre,il est aussi destructeur desobstacles do l'intelligence, qui s'opposent au libreexercice des facults de l'esprit.Voici l'invocation Gana: Nous invoquons

    la trompe, semblable un pilier, du dieu, quiaune figure d'lphant pour chanter lo drame dola belle akuntala, favorise par le Dieu de lafortune, dont les paules sont ornes d'une guir-lande do pierres prcieuses et qui a t produitepar l'intervention de Kam, le jeune dieu,montsur un paon suporbo.

    Aprs cette invocation. viontrlogede^i^*/i-manya, ainsi formul : Nous invoquons celui,qui dans les temps anciens a crit le superbeMahbhrata sur la montagne septentrionale,et dont la race a pour origine le croissant uni-que ; pour chanter en dtail dans la languetamoulo, loue sur la terro, le drame de akun-tala la chovelurc orne de guirlandes, defleurs (probablement de cassio). Nous adorons les pieds do Skaiula, notre

  • 00 ADDHA-NAltl

    pre, qui a t produit par notre Seigneur, ornd'uno guirlande, qui est la Gang, brillant debeaut, dont le chignon offre un refuge contrela douleur h ceux qui, dans leurs mditation*l'ont invoqu.

    L'loge do Sibrahmayaa se termine ainsi : Nous adorons notre Subrahmanya, quia douzebras, qui est do plus une chose impntrable auxdieux ot mmo celui qui a tudi les soixante-quatre sciences ot les quatre bons Vedas.

    C'est ensuite l'loge do Saramisli, loge trscourt,mais admirable dans sa concision le voici : Quelle est celle qui donne les diversos sciences \

    quelle est colle qu'on nomme la fille de la parole?quel est celle quidonne laconnaissancodes quatreVdas ? quelle est celle qui est l'heureuse bru tleLaftsmi ? quelle est celle qui accorde dos chosespures?

    C'est l'pouse joyeuse du dieu de la fleur,et nous l'adorons en portant des fleurs, sous sespieds fleuris.

    Puisrlogodoiva,d'Um,deTrimual(y/s/aiMJenfin du Guru,de tous ceslogos, nous no trans-crirons que colui d'Um le plus intressant ; levoici: Nous prosprerons, ayant mdit sur le*pieds prcieux do Paroati, do celle qui plat hl'esprit ot qui fait les dlices de ambhu ; de h

  • LA HKLI.KMXAKA 07

    belle aux anneaux do piods retentissants, dont le

    chignon est orn des rayons do la lune ; ot quisortie de la merde lait, s'est dvoloppo en man-

    gea ni lhtnga, car nous voulons raconter cette

    longue histoire de akuntala, la fille du sageViwaniilra, la jeune perruche l'locutionfacile.

    Nous vnrons chaque jour le Lotus, notre

    it'fuge,qiii est la belle aux pendants d'oreilles, ladouce, dlicate et conqurante Prvati, l'objetde l'amour de iva, la desse la gorge do kkila

    produite parle Lotus, la montagne o demeurentceux qui sont dans sa faveur,Xambikd, inManol-iiiuni, notre souir,riinmortelle qu'on adore avecle paon ; grande vnre chaque jour ot qui portela lune sur sa tto.

    Aprs ces invocations ou loges, rauleuradresse; une humble offrande l'assemble, qui.n'est compose, parait-il que do riches mar-ehandsornsd'uueguirlundo lgante, de pierresprcieuses.

    Nous arrivons ensuite aux invocations sur la.scne, au milieu desquelles un choeur se contentele pousser de temps en temps, les exclamationsah ! ah ! ah ! et de crier Victoire ; puis desbndictions, l'annonce au public de l'entre do

  • 08 IUrtlA-XAlU

    Ga'na ; le directeur s'adresse au public tantten proso, tantt en vers ; enfin, les dialogues enprose, coups par des outres de nombreux per-sonnages : Kalgni et ses disciples, Viwmitraet les siens, Kattiyankara, Indra, Bhraspati,lndrani, les Dvas, les Siddhas, les Vidydharas,Rliamba, Mnak,qui est un principal personnageet auquel le choeur s'adresse aussi on ces termes:

    Elle est venue la divine Mnaka,quicst unesduction pour le monde qu'eUo plonge dans lesdlices : le tilaha sur le front, elle fa