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p.3 L es associations de réservistes du S.S.A. ont le grand mérite d’avoir su coordonner depuis plusieurs an- nées leurs actions au sein d’une association tutélaire : le G.O.R.S.S.A. Les évolutions en cours dans les armées montrent que cette démarche « unitaire », qui a contribué à ren- forcer considérablement leur audience et leur représentativité auprès des autorités militaires, était celle du bon sens et de l’efficacité. La création d’une revue commune est une heureuse initiative, qui s’inscrit dans la droite ligne de cette action fédératrice. Elle anticipe la déflation des effectifs des associations que la suspension du service national ne man- quera pas d’entraîner à terme. « Actu-G.O.R.S.S.A. » permettra de renforcer le lien et la connaissance mutuelle entre les profession- nels de santé de diverses origines et de diverses générations, qui constituent les réserves du service de santé. Dans un contexte de réformes majeures qui modifient profondément le paysage militaire que beaucoup connaissaient , « Actu-G.O.R.S.S.A. » permettra de favoriser la diffusion d’une information pertinente et de qualité sur l’actualité des armées et de leur service de santé. Bonne chance et longue vie à « Actu-G.O.R.S.S.A. » ! Médecin général des armées Gérard NEDELLEC Directeur central du service de santé des armées LE MOT DU DIRECTEUR CENTRAL ACTU-GORSSA 1 inter:ACTU GORSSA 1 10/06/10 14:41 Page 3

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Les associations de réservistes du S.S.A. ont le grandmérite d’avoir su coordonner depuis plusieurs an-nées leurs actions au sein d’une association tutélaire : le G.O.R.S.S.A.

Les évolutions en cours dans les armées montrent que cette démarche « unitaire », qui a contribué à ren-forcer considérablement leur audience et leur représentativité auprès des autorités militaires, était celledu bon sens et de l’efficacité.

La création d’une revue commune est une heureuse initiative, qui s’inscrit dans la droite ligne de cetteaction fédératrice.

Elle anticipe la déflation des effectifs des associations que la suspension du service national ne man-quera pas d’entraîner à terme.

« Actu-G.O.R.S.S.A. » permettra de renforcer le lien et la connaissance mutuelle entre les profession-nels de santé de diverses origines et de diverses générations, qui constituent les réserves du service desanté.

Dans un contexte de réformes majeures qui modifient profondément le paysage militaire que beaucoupconnaissaient , « Actu-G.O.R.S.S.A. » permettra de favoriser la diffusion d’une information pertinenteet de qualité sur l’actualité des armées et de leur service de santé.

Bonne chance et longue vie à « Actu-G.O.R.S.S.A. » !

Médecin général des arméesGérard NEDELLEC

Directeur centraldu service de santé des armées

LE MOT DU DIRECTEUR CENTRAL

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Conformément aux décisions annoncéespar le secrétaire d’Etat à la Défense et aux

anciens combattants à l’occasion de la der-nière assemblée plénière du Conseil supérieurde la réserve militaire (C.S.R.M.), un posted’adjoint au secrétaire général vient d’êtrecréé pour un officier de réserve au sein du se-crétariat général du C.S.R.M. Son premiertitulaire est le médecin en chef (R.)Alain Mar-genet-Baudry, nommé par arrêté ministériel du17 mars 2010.

Le médecin en chef (R.) Alain Margenet-Baudry a débuté sa carrière militaire en 1975, àl’occasion de son service militaire, effectué àl’hôpital d’instruction des armées Bégin, où il aservi en tant que réanimateur anesthésiste.Nommé médecin des armées (R.) en 1981, ilest chef de section triage au H.C.A. du centremobilisateur 32 (camp du Ruchard), puis re-joint en 1992, commemédecin principal (R.), le810ème hôpital mobile de campagne. Nommémédecin en chef (R.) en 1998, il est affecté au818ème hôpital mobile de campagne, à Montl-héry, dont il prend le commandement en 2002.En 2006, il devient chargé de mission au secré-tariat général du Conseil supérieur de la réservemilitaire, en charge du partenariat avec la fonc-tion publique et hospitalière.

Spécialiste de lamédecine d’urgence et de ca-tastrophe, le docteur Margenet-Baudry a effec-tué plusieurs missions à l’étranger (tremblementde terre au Pakistan en 2005, cyclone Mitch auHonduras en 1998, par exemple). En parallèle

de ses responsabilités hospitalières à l’hôpitalHenri Mondor, à Créteil, il a été représentantfrançais auprès du JointMedical Committee del’OTAN. Il a quitté enjanvier 2010 ses fonc-tions de directeur médi-cal du S.A.M.U. du Valde Marne, gardant laresponsabilité de la pla-teforme logistique natio-nale des S.A.M.U.Ancien auditeur de la

141e session régionalede l’I.H.E.D.N. (Paris-Versailles), le docteurMargenet-Baudry estpremier vice-présidentdu conseil de l’ordredes médecins du Val-de-Marne, et expert ju-diciaire près la Courd’Appel de Paris.Le médecin en chef

(R.) Margenet-Baudryest chevalier de la Lé-gion d’Honneur et titu-laire de la médaille dela défense nationale,agrafe S.S.A., de la médaille des services mi-litaires volontaires et de la médaille d’honneurdes affaires étrangères. �

© Ministère de la défense 2010

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Un officier de réserve adjointau secrétaire général du C.S.R.M.

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Sommaire

article Sauvageon

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conditions les malades et blessés débarquéssur les aéroports parisiens et à destination del’ensemble hospitalier militaire parisien(E.H.M.P.).

3 - point particulier : les EVASAN collectives,le dispositif MORPHÉEce dispositif MORPHÉE (module de réani-

mation pour patients à haute élongationd’évacuation) est basé sur une double com-posante.Un aéronef de l’armée de l’air pris sur un

parc de 11 ravitailleurs de type BOEING C-135 FR basé sur la BA 125 d’Istres.Un ensemble médical acquis par le service

de santé et stocké à l’E.R.S. de Marseillecomposé de modules de réanimation permet-tant de transporter simultanément 6 blesséslourds ou 4 lourds et 8 plus légers.Des personnels médicaux (réanimateurs et

médecins convoyeurs ) et paramédicaux (issusdes hôpitaux, des C.M.U. des bases aérienneset de l’escadrille aérosanitaire de Villacoublay(E.A.S.), qui se relaient pour assurer une per-manence opérationnelle et tenir un délai pré-voyant un décollage en moins de 24 H.

La mise en œuvre de ce dispositif, à 2 re-prises, a permis de rapatrier en métropoledans des conditions optimales des blessés duKOSOVO et d’ AFGHANISTAN.

Médecin en Chef LASSELIN Pierrechef du Bureau Médecine d’ArméeD.R.S.S.A. Saint-Germain-en-Laye

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EVASAN et RAPASAN :UNE CHAÎNE BIEN RODÉE

AU SERVICE DES MILITAIRES

L’organisation et la régulation des évacua-tions sanitaires aériennes (EVASAN) et des

rapatriements sanitaires aériens (RAPASAN)est strictement du ressort du Service de santédes armées. Pour accomplir cette mission, le

service s’appuie sur 2 com-posantes :Pour les EVASAN, le bu-

reau opérations de la sous-di-rection organisation, soutienet projection de la Directioncentrale du service de santédes armées (D.C.S.S.A.).Pour les RAPASAN, le bu-

reau médecine d’armée de laDirection régionale du ser-vice de santé des armées deS t - G e r m a i n - e n - L a y e(D.R.S.S.A./S.G.L.)Avant d’aller plus loin, une

définition précise s’imposepour ces deux composantes :une EVASAN est un trans-

port sanitaire aérien réalisépour un ou plusieurs blessésou malades par un aéronefdédié avec un accompagne-ment médical et paramédicalspécifique

un RAPASAN est un transport sanitaire aé-rien réalisé pour un ou plusieurs blessés oumalades par un aéronef non dédié (vols régu-liers civils = V.A.C. ou militaires = V.A.M.) ac-compagnés ou non par des personnelsmédicaux ou paramédicaux

Quantitativement, cestransports sanitaires concer-nent environ 50 patients paran pour les EVASAN et 900pour les RAPASAN.

1 - Les EVASANLorsque la D.C.S.S.A. re-

çoit une demande d’EVA-SAN, elle doit s’adresser à 2chaînes décisionnelles.L’une concerne le vecteur

aérien et s’adresse au Cen-tre de planification et deconduite des opérations(C.P.C.O.) du ministèrede la défense.

L’autre concerne la médicalisation dutransport pour laquelle la D.C.S.S.A.s’appuie sur des médecins et des infir-miers issus des hôpitaux et des centresmédicaux d’unité (C.M.U.) des bases aé-

riennes se relayant au sein d’un dispositifd’alerte permanent.

2 - Les RAPASANConcernant cette catégorie de rapatrie-

ments sanitaires, l’autorisation, la mise enœuvre, la réception et le transport vers les hô-pitaux sont du ressort de la D.R.S.S.A./S.G.L.qui s’appuie sur plusieurs composantes pourmener à bien sa mission.

En premier lieu un dispositif pluridiscipli-naire composé de médecins de la D.R.S.S.A.,d’ infirmiers en provenance des unités franci-liennes, de sous-officiers et de militaires durang issus de la D.R.S.S.A. et d’unités prochesde celle-ci qui assurent 24H/24H la régulationdes rapatriements.Un service ambulancier militaire : le peloton

d’évacuation sanitaire (P.E.S.) unique enFrance, basé au sein de la 2e B.S.C. de Vin-cennes et composé de 3 sous-officiers et 22militaires du rang armant un parc d’une dou-zaine de véhicules sanitaires et de liaison etcapable de transporter dans les meilleures

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acteurs donnant de leur précieux tempspour nous faire découvrir avec passionleurs expériences, leur savoir-faire au seinde ce lieu historique de l’aviation militairefrançaise. Grace à eux, nous gardons tousde cette journée un souvenir formidable. �

C.D.P. (R.) Eric TUFFEREAUet C.D. (R.) Patrice BLANCHET

Journée d’instructiondu jeudi 4 mars 2010 à LYON.

C’est au Cercle Mixte de la garnison duQuartier Général FRERE qu’a été or-

ganisée par le S.I.R.S.S.A. de Lyon la tra-ditionnelle journée d’instruction qui a lieuannuellement le premier jeudi de mars. Lethème de cette année était la coopérationcivilo-militaire.Près de 80 participants étaient inscrits.

Nous avons été honorés par la présence duM.G.I. DI SCHINO, Directeur régional duS.S.A., sous l’autorité duquel était placéecette journée, et du Général de BrigadeCOMMUN (Commandant en second la ré-gion de gendarmerie de Rhône-Alpes). Lesdifférentes associations de réservistesétaient représentées par le C.D.C. (R.)FOGEL (Président de la F.N.C.D.R.), leP.C. (R.) BOYMOND (Président de laF.N.P.R.) et le M.C. (R.) LEHOT, DéléguéRégional de l’U.N.M.R. Le programmeavait été préparé par le M.P. (R.) BIS-MUTH et le P.C.P. (R.) CUMINAL. LeM.C.S. (R.) PINATON, le M.C. (R.) DER-RIEN et le M.C. (R.) MINO-VERCELIS,anciens chefs de corps du 3e RMéd, étaientégalement présents.La journée débuta par l’intervention de

deux étudiants en histoire (EmmanuelCHEVET, doctorant en histoire contempo-raine, Université de Bourgogne et MathieuGALLIOT-BISMUTH, doctorant en his-toire contemporaine, Laboratoire d’EtudesRurales, Université Lyon 2). Ils firent revi-vre de manière très convaincante l’intégra-tion des civils dans l’Armée Française et leMaquis duVercors durant le second conflitmondial.Le G.I.A.C.M., situé lui aussi quartier

Général FRERE, a été présenté parl’A.D.C. ROBERT. Le rôle des C.I.M.I.C.(Civilian Military Interface Cooperation)ou C.C.M. (coopération civilo-militaire) estmultiple. Outre une mission de liaison et decoordination, c’est principalement un rôled’appui à la force ainsi que de soutien àl’environnement civil où évolue celle-ci(dans le but d’obtenir l’appui des popula-tions locales) tout en prenant en compte lapréservation des intérêts nationaux. LeG.I.A.C.M. agit sur ordre et doit répondre à

des besoins réels et demandés par lesforces.

L’A.D.C. ROBERT a rappelé que leG.I.A.C.M. n’était en aucun cas une agencede renseignement, une O.N.G., une entre-prise de travaux publics, ou bien une unitédes forces spéciales.

Le G.I.A.C.M. est composé de 92 per-manents (27/35/30) et de 375 réservistesappartenant à différents cercles mis enplace par le G.I.A.C.M. Le 1er cercle cor-respond aux réservistes directement affec-tés au groupement (dont 4 personnels duS.S.A.). Le 2ème cercle est composé des ré-servistes affectés à d’autres unités mais misà disposition du G.I.A.C.M. Le 3ème cercleest composé d’experts (experts comptables,spécialistes exports,..) et recrutés au titre del’article L-4221-3 du code de la défense.Les expatriés déjà présents sur place com-posent le 4ème cercle. Le groupement assurela formation de tous ses personnels selonles critères OTAN. Il a aussi un partenariatavec BIOFORCE qui prépare les person-nels humanitaires. Ce partenariat permet àchacun de se connaître avant de se retrouverun jour ou l’autre sur le terrain.

Le M.C.S. GUILLOU de la D.C.S.S.A. afait le point sur la réserve opérationnelle.Celle-ci est composée de deux générationsdistinctes, d’un côté les plus jeunes n’ayantpas fait de service national et de l’autre lesanciens d’active et les personnes ayant faitleur service. Les objectifs de la directioncentrale sont clairs :

- RECRUTER via une logique de réseau.- FORMER par les F.M.I.R. et les F.M.C.- EMPLOYER : les E.S.R. sont en

moyenne de 20 jours par ans.- FIDELISER : cela va commencer par

l’utilisation du logiciel « HARMONIE »,une prise en compte des échelons dans lesgrades et développer une culture S.S.A. parle Raid d’Evaluation du S.S.A. du 22 au 25juin 2010.- UTILISER au mieux les personnels

sous E.S.R.

Le M.C. PULL nous a entretenu du rôledu Centre de Préparation aux OpérationsExtérieures du S.S.A. (C.P.O.P.E.X.) et afait un point de situation très détaillé et ac-tualisé sur les différentes O.P.E.X. en coursà travers le monde. L’Afghanistan fut lon-guement abordé, ainsi les approches despopulations locales par les différentes na-tions sur place.Maître COSSADIA, avocate, intervint

alors sur le Droit Humanitaire Internatio-nal, le Droit des conflits armés et le Droitde la Guerre. Un complément législatif futapporté par le M.C.S. TISSOT.

En fin d’après-midi, le M.G.I. DISCHINO concluait la journée en prenantrendez-vous pour l’année prochaine aprèsune intervention du M.C. (R.) LEHOT surl’importance et l’intérêt pour chacund’adhérer à nos associations respectives deréservistes. �

M.P. (R.) BISMUTHC.D.P. (R.) CUMINAL

M.C. (R.) LEHOTS.C. (R.) MOLLARD

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Comptes rendus

Visite de laBASEAÉRIENNE102 GUYNEMER

Dijon le 14 Janvier 2009

Àpartir de 8 h 30 le C.D (R.) PatriceBLANCHET accueille le groupe

d’une quarantaine de participants (Chirur-giens-dentistes, médecins et pharmaciens)au Mess Officier, venus malgré une météoextrêmement difficile sur toute la France,les routes étant enneigées et verglacées.Par car, nous nous rendons à la salle de

briefing René Fonck du côté zone opéra-tionnelle de la base où se fait l’accueil offi-ciel avec les remerciements du C.D. (R.)BLANCHET envers le Commandement dela base, le bureau O.R.P., le Service médi-cal de la B.A. et la Direction Régionale deMetz, en présence du commandant en se-cond, et le Médecin en Chef Didier BEL-LEOUD, chef du service médical de laBase. Il excuse le Médecin Principal Chris-tian CHEVALIER, parti en Opex en Af-ghanistan, qui devait participer auxprésentations médicales.Le Colonel PACCAGNINI, Comman-

dant la base, est également excusé car enmission ce jour.Pour débuter cette journée le Lieutenant-

Colonel Benoît ROTHACKER nous pré-sente la base aérienne de Dijon avec sesmissions et ses moyens : les infrastructurescivilo-militaires, les deux escadrons, l’unde Mirage 2000-5 monoplace pour lachasse et la police de l’air, l’autre d’Alpha-Jet pour plastron et vols d’entrainement di-vers comme pour les « abonnés » afin delibérer la disponibilité des Mirage. Dijonaccueille également un régiment du CPA 20(Commando Parachutiste de l’Air) ainsiqu’un escadron de formation des comman-dos.Le Médecin en Chef KAZMIERCZAK,

représentant la direction régionale, prend laparole pour excuser le Directeur régional,le Médecin Général Inspecteur LE GAL-LOU, retenu par d’autres obligations. Ildonne un avis favorable pour l’organisationde telles journées de cohésion et d’instruc-tion.Débutent ensuite les trois présentations

médico-militaires.Le M.C. Didier BELLEOUD, fort de

deux missions « longue durée » à la stationDumont d’Urville, nous présente un retourd’expérience passionnant. Isolé de toutpendant plusieurs mois, par des froids et

des vents terribles, sans rapatriement sani-taire possible, il a dû être à la fois bien en-tendu médecin mais aussichirurgien-dentiste, anesthésiste, chirur-gien, pharmacien et psychologue. De ma-gnifiques photos animent la présentation.Après la pause café qui réchauffe tout le

monde, la parole est donnée à l’I.C.N. Gé-raldine GAVALAS qui présente avec beau-coup d’émotion et de sincérité et pour lapremière fois sa mission au sein de l’équipeMEDEVAC du détachement hélicoptèresCaracal à Kaboul. C’est un moment extrê-mement fort de cette journée.Le M.P. Chrystelle MILLET prend la

suite et nous interpelle avec le syndrome duharnais et, avec des explications précises dephysiopathologie, nous explique que c’estune urgence médicale absolue. Merci ànotre consœur d’avoir rendu compte aussisimplement de ce syndrome peu connu.A 11 h 15 le groupe part pour la visite du

musée où nous sommes pris en charge entrois groupes par Messieurs REGNIER(conservateur), MARTIN, JACQUINET etBURLOT, Colonels retraités et toujours au-tant passionnés.

Trois salles nous exposent le très richehistorique de la base : les différents avionspensionnaires de la base, l’armement et lematériel (moteur et avionique).De très nombreuses photographies retra-

cent toute l’histoire de la base et des hérosqui ont pu y séjourner, tout particulièrementFONCK et GUYNEMER.Une émotion particulière gagne le groupe

en découvrant la vitrine exposant les sou-venirs et la tenue de vol de CarolineAIGLE, brillantissime jeune femme, pre-mière femme pilote de chasse opération-nelle, emportée brutalement par la maladie.Plus légers, nous retrouvons les souvenirs

des très nombreux épisodes de la série té-lévisée « Les chevaliers du ciel ». Un desacteurs principaux qui interprétait Laver-dure rend encore régulièrement visite à laBase. Cette série avait réellement participéau rayonnement de l’Armée de l’Air auprèsde la nation.Nous ne pouvons que remercier chaleu-

reusement nos guides pour leur compétenceet leur gentillesse.Le repas est pris au mess officier, bâti-

ment Aspirant JL Boue, où a lieu la prise deparole des officiels.Le commandant en second remet au Pré-

sident de la F.N.C.D.R., le C.D.C. (R.)Jean-Pierre FOGEL, une magnifique cou-

pelle gravée à son nom et rappelle que c’estla passion qui réunit tout le monde en cettebelle journée. A son tour le PrésidentFOGEL offre au Lieutenant-Colonel RO-THACKER une médaille commémorativede la Fédération Nationale des Chirurgiens-Dentistes de Réserve.Les trois intervenants médicaux sont cha-

leureusement remerciés par le C.D. (R.) Pa-trice BLANCHET qui remet à chacund’eux un joli souvenir sous forme d’uneplaquette gravée au nom de chaque inter-venant.A la suite de ce cocktail, nous partons

pour la visite du Mirage 2000 Cristal quiest un mirage tout en transparence, grâceauquel nous pouvons découvrir les en-trailles de la machine et sa complexité.Puis nous nous sommes rendus sur la ra-

quette au bord de piste pour assister au dé-collage spectaculaire d’un Mirage 2000-5 :le bruit et la vitesse sont au rendez-vous.Ensuite, deux Alpha-Jet décollent et atter-rissent en formation devant notre nez.Le salut amical d’un des pilotes depuis

son cockpit à notre adresse rend ce momenttrès sympathique.Le froid nous pousse dans le car en di-

rection du bâtiment Capitaine C. Laurentoù se situe le groupe de chasse 1.02 Ci-gognes commandé par le Lieutenant-Colo-nel COSTES qui nous reçoit en salle debriefing. Il nous présente son groupe dechasse, la formation des pilotes et les mis-sions réalisées depuis la base de Dijon.C’est pour nous tous un grand privilège

et un honneur d’être reçus au cœur de cetescadron prestigieux et mythique de lachasse aérienne.La visite se poursuit dans le hangar de

maintenance de l’E.S.T.A. où chacun peutmonter à bord d’un 2000-5 et découvrirl’espace intérieur confiné d’un avion dechasse. Nous pouvons sentir combien lacharge de travail et le stress peuvent enva-hir le pilote seul à bord pour assurer sa mis-sion et sa sécurité dans des situationsparfois extrêmes.Nous sommes autorisés à prendre

quelques discrètes photos souvenir tout enrespectant le secret défense de l’aménage-ment intérieur particulier de ces avions.A 16 h 30 nous quittons nos « anges gar-

diens » avec beaucoup de respect et d’ad-miration.Le froid mordant de la journée aura lar-

gement été estompé par la chaleur de l’ac-cueil et la disponibilité de l’ensemble des

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opérationnel. La force expérimentale et l’ac-tion d’ensemble fait l’objet d’un échéancier enfonction des axes doctrinal, technique, opéra-tionnel et multifonctionnel. L’objectif est denumériser totalement les Forces Terrestres en2015 grâce aux brigades expérimentales. Lapréparation opérationnelle, constructive, vi-vante, virtuelle, dispose de simulations.Des exemples d’exercices d’entraînement

sont cités. Les capacités techniques liées àl’infovalorisation doivent être au service desopérationnels dans le cadre de leurs fonctions.L’après-midi, est consacrée aux applica-tions informatiques pour le SSA comme lerappelle le Médecin en Chef MOURILLE.Le Médecin en Chef HALBERT, chef del’Etat Major Opérationnel (E.M.O.) à laD.C.S.S.A. traite de la chaîne de soutienmédical en opérations et de l’intérêt d’unsystème d’informatique Santé.Après l’évocation de l’organigramme

concernant l’E.M.O. Santé au sein des Forces,la problématique du soutien médical des opé-rations est posée. Les évolutions récentes dusoutien médical sont précisées avec le contratopérationnel et les principes. Les catégorisa-tions de blessés et délais de secours (T1, T2,T3, T4 et SC1, SC2, SC3). Le système d’in-formation permet d’optimiser la prise encharge des patients en envisageant la gestionde l’événement Santé, la situation isolée, latraçabilité (avant, pendant, après), l’aide audiagnostic, la télé-assistance, la rétro-infor-mation, le retour d’expérience.Le Médecin en Chef MOURILLE fait unexposé sur le programme Info StructureSanté du S.S.A. (I.S.S.A.N.).La chaîne santé d’évacuation sanitaire com-

prend :- le rôle 1 : fiche d’urgence, épidémiologie,

relève médicalisation de l’avant avec kit d’aideau diagnostic, régulation, allocation.- Le rôle 2 : chirurgicalisation de l’avant, an-

tenne chirurgicale aérotransportable, sectionde triage modulaire avec dossier médical nu-mérisé en support individuel ou en extrait.- Le rôle 3 : traitement intrathéatre, H.M.C.

avec dossier médical numérisé, serveur.- Le Centre de télémédecine à l’H.I.A. avec

télé-imagerie, routage, traçabilité.Une synchronisation en temps réel des don-

nées est effectuée avec en amont un systèmede téléassistance médico-chirurgicale puis unsuivi physio-psychologique des personnelssous contrainte.Il faut se poser les problèmes suivants : -

Quels sont au sein du système de santé les do-maines où l’information numérisée joue unrôle clé ?Quelle priorité attribuer à un besoin identi-

fié d’amélioration du système de santé ?

En quoi un projet de télésanté identifiécontribue à la performance ?Le processus d’évaluation stratégique est un

travail collaboratif en-traînant un positionne-ment parmi les grandsenjeux de la santédans le diagrammefonctionnel du sys-tème de celle-ci.Les domaines

scientifiques et tech-nologiques mobilisésconcernent l’intégra-tion dans les organi-sations humaines,l’accompagnementdu changement, laminiaturisation et labiocompatibilité descapteurs, le stockageet la protection desinformations médicales numérisées, la télé-imagerie et le traitement automatisé des don-nées médicales.Les priorités sont le système d’information

du centre de télémédecine reliant la métropoleaux théâtres d’opérations extérieures (C.T.M.),le système modulaire de télétransmission defiches d’urgence et de données médicales ausein des théâtres d’Opex (S.M.Z.T.) et le sys-tème pour l’épidémiologie en temps réel.Le Médecin enChef GALLET, del’Etat Major de laMarine, antenne deToulon, présente latélémédecine na-vale : orientationsrécentes et exempledu programme desFrégates Euro-péennes Multi-Mis-sions (FREMM). Ilexpose comment s’estconstitué un groupede travail concernantla télémédecine em-barquée, l’objectifétant de rédiger l’ex-pression fonctionnelle du besoin santé dans cedomaine.Il s’agit d’établir des scénarios cliniques réa-

listes en faisant le bilan des équipements ma-tériels nécessaires. Les niveaux de prioritéidentifiés sont : P1 (primordial), P2 (indispen-sable), P3 (souhaitable). Les deux modes detravail sont temps réel et temps utile. Les ou-tils et/ou services sont : téléphonie, radiopho-nie, messageries, interrogation des bases dedonnées, système de partage d’informations,web-conférences, E.C.G., moniteurs de sur-veillance, photo numérique, radiographie nu-

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JOURNEES NATIONALES D’INSTRUCTION DU GORSSALILLE – 28 ET 29 MAI 2010

Médecin en Chef (R) Laurent ASTINSecrétaire des Séances

Eles se déroulent dans le cadre imposant dela Citadelle de Lille où est installé le Corps

de Réaction Rapide France (C.R.R.-F.R.).

VENDREDI 28 MAI 2010Nous sommes accueillis

par le Médecin Général Ins-pecteur DOROL, DirecteurRégional du Service de Santéen Région de Saint Germainen Laye dans la salle de ci-néma où se déroulent lesconférences de la journéeayant pour thème l’apportdes systèmes informatiquesdans la conduite des opéra-tions militaires, la matinéeétant consacrée à la numéri-sation de l’espace de batailleet l’après-midi aux applica-tions informatiques du Ser-vice de Santé.Après avoir remercié les

organisateurs, le MédecinGénéral Inspecteur DOROLsouligne le rôle importantdes Réservistes du SSA aucôté de l’Active en cette pé-riode de changements cru-ciaux pour la Défense.

Le Médecin en Chef N’GUYEN présenteensuite le C.R.R.-F.R. dont il est conseillémédical au Quartier Général. L’objectif est

d’assurer à la France un po-sitionnement à sa mesuredans les opérations menéespar les nations occidentales.Le Quartier Général est en

liaison constante avecl’OTAN et l’Union Euro-péenne. L’architecture ducommandement tient comptedes échelons politique, stra-tégique, opérationnel et tac-tique.L’environnement est com-

plexe, les interlocuteursnombreux, le dialogue civilo-militaire imposant des com-

pétences et moyens multiples. De nouvellesmissions sont développées dans un nouveaucadre d’emploi car lamenace est présente.60 000

hommes peuvent être disponibles en moins de90 jours pour assurer le maintien de la paix lorsd’une crise, les états-majors étant répartis sur leterrain avec un système de PC.Le L.C.l. DALMAS, responsable de l’in-formatique au C.R.R.-F.R. présente son sys-tème d’information et de communication.La structure de commandement est entraînéepour les temps de paix et de guerre disposantd’un état major opérationnel et technique. Leplanning est établi à long, moyen et courtterme grâce à ces cellules spécialisées.Les ré-seaux de trois niveaux Français, Union Euro-péenne et OTAN sont cloisonnés mais despasserelles permettent de communiquer.Le L.C.l. DILLINGER chef de la sectionNEB, (Numérisation de l’Espace de Ba-taille) au sein du Commandement desForces Terrestres, traite de la numérisationopérationnelle tactique des Forces Terres-tres.Nous sommes entrés dans la 2ème phase de

la révolution informatique succédant à la bu-reautique des années 90. La radicalité de cechangement doit se faire au rythme del’Homme. Les besoins et attentes concernentl’information, le renseignement et la commu-nication.La NEB est l’utilisation des technologies

nouvelles pour obtenir une supériorité infor-mationnelle permettant de gagner un tempsd’avance sur l’adversaire. La connaissance dela situation permet un processus décisionnelafin d’engager un volume de forces suffisant.Il s’agit d’effectuer une réponse efficace à unbesoin opérationnel grâce aux capteurs, à lacartographie dynamique, aux vecteurs. Lacomplexité et la coordination mettent en jeules vecteurs systèmes de communication, lessystèmes d’information gestionnels et logis-tiques, l’environnement avec les systèmesd’armes de simulation et de visualisation pourl’aide à la décision.L’architecture comprend des S.I.C.F., S.I.R.,

S.I.T. (Systèmes d’Information : Commande-ment des Forces, Régimentaire, Terminal) res-pectivement au niveau de la brigade, durégiment, de la section et du fantassin. Lessystèmes d’information sont adaptés aux vé-hicules et systèmes d’armes.Les défis inhérents à la mise en œuvre de la

NEB sont d’ordre technologique, humain et

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LeMédecin Chef des Services GUILLOU,Délégué aux Réserves du Service de Santédes Armées, après avoir souligné la grandequalité des exposés précédents, fait le point desituation sur les Réserves.A la suite notamment de la R.G.P.P. (Révision

Générale des Politiques Publiques), du LivreBlanc sur la Défense (2008), le Service de Santédes Armées doit se réformer. En effet, le nouvelenvironnement stratégique, la réforme globale del’Etat, le dégagement demarges demanœuvre fi-nancière, l’efficacité opérationnelle avec réactivitéde projection et la mutualisation y conduisent.La cartographie militaire se modifie : des

Bases de Défense (B.D.D.) et des Centres Mé-dicaux d’Armée (C.M.A.) sont créés, ouvrantdes postes de Réservistes.Grâce au système informatique ARHMO-

NIE, le S.S.A. sera bientôt son propre servicesoldeur. Le projet de réserve de sécurité natio-nale interministérielle est évoqué.L’Honorariat est préférable au statut de Réser-

viste Citoyen au-delà de la limite d’âge, le statutde collaborateur bénévole restant possible.L’E.M.A. a répondu à la Cour des Comptes

sur les trois points suivants :- Pas d’intégration des effectifs Réservistes

Opérationnels en E.T.P. aux effectifs totaux duMinistère dans le cadre du P.M.E.A.- Pas d’abandon de la défiscalisation- Pas d’abandon du cumul solde traitement

des fonctionnaires.Le Médecin en Chef (R.) BOUSIQUIER est

chargé de mettre en place une lettre d’infor-mation directe aux Réservistes (Newsletter)Le format 2015 est de 4100 réservistes du

S.S.A., 24 jours d’E.S.R. par an soit 96000jours, représentant 9,3 M€.

Le recrutement est à la hausse contrairementà la tendance générale dans l’ensemble des ar-mées : 986 en 2009 contre 217 en 2003.Au point de vue démographique, l’ancienne

génération ayant effectué le service militairecompte 33% de plus de 55 ans. La nouvellegénération connaît un nouveau parcours deformation.Les paiements de soldes, la chancellerie

avec les promotions et en particulier celle desMédecins en Chef (R.), l’habillement et lesU.S.R. – H.M.C. sont évoqués.Le dîner officiel a lieu dans cadre historique

du Fort de Mons en Baroeul. L’allocution duprésident SAUVAGEON est suivie par celledu Médecin Général BORDAGUIBEL-LA-BAYLE., adjoint interarmées du SSA au com-mandement des Forces Terrestres.

SAMEDI 29 MAI 2010Les assemblées générales et conseils

d’administration des associations duG.O.R.S.S.A. se déroulent dans différentessalles de la Citadelle. Une visite avec his-torique de la Reine des Citadelles est effec-tuée par le Capitaine BERTEN duC.R.R.-F.R., suivie en salle de cinéma parune remarquable conférence sur l’histoiremilitaire de Lille donnée par le Colonel (H.)BLANDIN, ancien chef de corps du R.A.de Réserve de la Fère et du Bataillon desCanonniers sédentaires de Lille.Le Président SAUVAGEON et le Docteur

DALMAS, remercient les conférenciers et lecomité d’organisation de ces journées. Laconférence des Présidents du G.O.R.S.S.A.précède le déjeuner à la Citadelle de Lille pourles congressistes et accompagnants. �

FNCDR ANORCTASSA AMITRHA

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mérisée, sthéto-numérique, mini-laboratoire,caméra haute définition intégrée dans le scia-lytique.Les fonctions utiles étudiées sont la télé-as-

sistance d’ordre médical de soins, expertise, ré-gulation, médico-administrative, médical deprévention, épidémiologie et le maintien encondition des matériels. Le concours d’un in-génieur biomédical du S.S.A. est indispensable.L’intégration dans le programme I.S.S.A.N.

permet la numérisation de l’ensemble des pro-cessus Santé et la première campagne d’essaia montré des résultats instructifs et encoura-geants concernant les navires futurs.Le Médecin en Chef QUEROY expose latélémédecine ou médecine médiate :concept théorique et implications pratiques.Il s’agit d’une forme de pratique médicale àdistance employant les nouvelles technologiesde l’information et de la communication. Lesconditions de mise en œuvre et la prise encharge financière sont fixées par décret. Laresponsabilité des actes effectués doit être en-visagée soigneusement, notamment la notionde perte de chance. Ces nouvelles technolo-gies entraînent de nouveaux métiers avecd’autres compétences et formations. Les choixd’investissement sont délicats car onéreux.LeMédecin en chef GUESSARD, conseil-ler Santé de l’Armée de Terre fait un exposésur l’intégration des données médicales surle combattant : exemple d’INFOSAN.Le but est de diriger les patients vers des

structures adaptées en fonction de leurs capa-cités. Le théâtre d’opérations a pour caracté-ristiques une surface importante, une situationinstable, de nombreuses victimes et des sitesmédicaux menacés. Il faut créer une biblio-thèque de situations d’activités caractéris-tiques, intensifier les acteurs et leurs besoinsainsi que les données utilisées. Les limites dela perception humaine sont liées à la fatigue etau stress. Aussi il faut présenter les informa-tions utiles à chaque niveau de régulation enfaisant une représentation partagée de la si-tuation.Le Médecin en chef MILOCHE du 2èmeRD traite de l’information médicale del’Avant. Il s’agit d’optimiser l’engagementdes moyens Santé de l’Avant par le recueil, latransmission et la régulation de l’informationmédicale. La numérisation de l’espace de ba-taille implique des transferts d’informationdans tous les sens.L’information de l’Avant permet la

conscience situationnelle, répond aux exi-gences opérationnelles liées notamment austandard de l’OTAN, évite la judiciarisationcroissante liée à la traçabilité des actions mé-dicales, à l’identification des combattants. Ilfaut distinguer l’afflux massif de l’afflux sa-turant.

La détermination des informations perti-nentes concerne les données médicales indivi-duelles, l’événement et les moyens engagés endécoulant. La plus-value de la numérisationest le traitement individualisé des urgencescollectives. Les contrats de bonne pratique se-ront ainsi bien remplis.Le Médecin en chef GUESSARD fait part

de l’intégration des données médicales sur lecombattant. L’expérimentation ETO INFO-SAN concerne l’intégration des fonctionssanté sur les équipements des personnels del’Avant.Les données physiologiques et la géo-loca-

lisation peuvent être recueillies et transmisesgrâce au système FELIN électronique permet-tant le stockage des paramètres numériques.LeMédecin en chef HALBERT expose leprojet REACTO : Registre des Actes Tech-niques en Opération.Le but est de permettre grâce au retour d’ex-

périence, de faire évoluer la doctrine del’E.M.O. Santé .Il s’agit de mesurer la perfor-mance du soutien médical des opérations pouradapter les organisations, formations, dota-tions et protocoles. Il faut disposer d’un outild’évaluation pour satisfaire aux critères de laCour des Comptes et du Contrôle Général,ceci dans le cadre de la R.G.P.P. et de laL.O.L.F.Les J.T.T.R. existant aux Etats-Unis et au

Royaume-Uni, ne prennent pas en compte lepré hospitalier. Le projet tient compte des seg-ments de prise en charge, rôles 1, 2,3 et 4.Les problèmes à résoudre sont les critères

d’inclusion, les scores de gravité, la classifi-cation médicale, le mode de saisie des don-nées, l’identifiant de santé, le systèmed’information, l’accès aux informations et lacréation d’un centre en France.Le Médecin en chef (R.) LABORDE ex-pose la Télé-assistance médico-chirurgicale.Elle permet d’éviter l’isolement complet,

d’assurer un compagnonnage, d’apporter del’expertise et d’améliorer le résultat. Les ap-plications sont d’ordre militaire (O.P.E.X.,H.M.C., H.I.A., Marine) et civiles (grandsgroupes employeurs d’expatriés, terres Aus-trales…).On passe de la télémédecine avec transmis-

sion passive d’information à la télé-assistanceavec transmission active utilisant la vidéo, ac-tivité opérateur dépendante.Ainsi peuvent se pratiquer la télé-échogra-

phie et la télé-chirurgie avec action possible àdistance. Le système de télé-assistance mé-dico-chirurgicale effectue la transmission et laconsultation de données dans le cadre d’un tra-vail collaboratif et dynamique. Il faut vaincreles résistances culturelles car innover est unechance.

UNMR FNPR UNVR

LOUIS LE GRAND LA VOULUT

VAUBAN LA DESSINA

SIMON VOLLANT L’ÉDIFIA

DEPUIS 1667

LA REINE DES CITADELLES

BRILLE COMME UNE ÉTOILE

AU FRONT NORD DE LA VILLE

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Pour prendre rang du 1er juillet 2009Mme BARUCH (Michèle).M. HOUN (Sarath).M. RIEUNIER (François-Marc, Marie,

Thierry).M. ROCH (Didier, Lionel, Marcel).Mlle ROUALDÈS (Brigitte, Louise).M. VERDURAND (Olivier).Pour prendre rang du 1er août 2009Mlle GRANDCOLAS (Nadège).M. POULALLION (Bernard).Pour prendre rang du 1er novembre 2009M. Atain KOUADIO (Philippe, Gérard,

Augustin).M. FERHAOUI (Kamel, Mourad).Mlle NOIROT (Emmanuelle, Marie-

Christine, Gaëlle).Pour prendre rang du 1er décembre 2009Mlle CHANU (Michèle).M. COHEN (Elie, Paul).M. PUJEAU (Frédéric, Alain).Pour prendre rang du 1er janvier 2010M. HAMANT (Philippe, Alain).M. VUVAN TUAN (Jocelyn).Pour prendre rang du 1er février 2010L’interne de réserve HEISSAT (Thierry,

Olivier).Mme DULAC (Virginie, Christiane, Mo-

nique).

Corps des pharmaciens des arméesAu grade de pharmacien de réservePour prendre rang du 1er mai 2009L’aspirant de réserve CABAS (Guil-

laume, Franck, Henri).Pour prendre rang du 1er juin 2009L’aspirant de réserve DAUCHOT (Jean-

Marc, Robert, Lucien).Pour prendre rang du 1er octobre 2009L’aspirant de réserve JORY (Nathalie,

Aurélia).

Corps des vétérinaires des arméesAu grade de vétérinaire de réservePour prendre rang du 1er novembre 2003L’aspirant de réserve BERRING (Eric).

Corps des chirurgiens-dentistes des arméesAu grade de chirurgien-dentiste de réservePour prendre rang du 1er avril 2009L’aspirant de réserve WURTH (Natha-

naël, Jean-Aymeric).Pour prendre rang du 1er septembre 2009Mme LOTY (Sabine).Pour prendre rang du 1er décembre 2009Mme HUMBERTCLAUDE (Tiphaine,

Renée, Céleste).

Corps technique et administratif du ser-vice de santé des arméesAu grade de sous-lieutenant de réserve

Pour prendre rang du 1er septembre 2008Mlle DAIMANT (Emilie, Aline).Pour prendre rang du 1er avril 2009Mme MASCLET (Sandrine, Valérie).Pour prendre rang du 1er juillet 2009M. COSTA (Fabien, Mathias).Mlle DEVE-BEAUVAIS (Anne-Chris-

tel).M. FIOLE (Daniel, Guillaume).M. PLANES (Stéphane, Christophe,

Paul).Pour prendre rang du 1er août 2009M. AGUILON (Alban, Marcel, Henri,

Félicien).Pour prendre rang du 1er septembre 2009M. BERDA (Gilles, Elie).Mlle WILLIG (Audrey).Pour prendre rang du 1er octobre 2009L’aspirant de réserve Marc (Flavie).

Mme BAILLY (Nadège, Magali).Pour prendre rang du 1er novembre 2009L’aspirant de réserve TUR (Cécile, Son-

gül).Mme MALIÉ (Patricia, Véronique, Jus-

tine, Marie-Jeanne).Pour prendre rang du 1er décembre 2009M. FRAISIER (Christophe).Pour prendre rang du 1er janvier 2010M. BAKLEH (Marc-Elias).Mme BOUZENNOUT (Souhila, Nas-

sima).M. DUPUY (Jérôme).

MILITAIRES INFIRMIERS ETTECH-NICIENSDES HÔPITAUX DESARMÉES

Corps des cadres de santéAu grade de cadre de santé de réservePour prendre rang du 1er juillet 2009M. EVANO (Laurent, Olivier).Pour prendre rang du 1er août 2009L’infirmière de classe normale de réserve

YOCOM (Maryline, Francine).Pour prendre rang du 1er mars 2010Mme GALI (Leïla).

Arrêté du 15 avril 2010portant attribution de la qualité de« partenaire de la réserve citoyenne »

Le secrétaire d’Etat à la défense et auxanciens combattants,

Vu l’article L. 4211-1 du code de ladéfense,

Arrête :

Article 1En application des dispositions de l’a-

vant-dernier alinéa de l’article L. 4211-1 ducode de la défense, la qualité de « parte-naire de la réserve citoyenne » est attribuéepour une durée de trois ans renouvelable :- à l’Association des militaires infirmiers

et techniciens de réserve des hôpitaux desarmées (A.M.I.T.R.H.A.) ;- à l’Association nationale des réservistes

de la gendarmerie (A.N.O.R.G.E.N.D.) ;- à l’Association nationale des réserves

de l’armée de terre (A.N.R.A.T.) ;- à l’Association nationale des titulaires

du titre de reconnaissance de la nation(A.N.T.T.R.N.) ;- à la Fédération nationale des anciens

des forces françaises en Allemagne et enAutriche « Rhénanie, Ruhr et Tyrol »(F.N.A.F.F.A.A.) ;- à la Fédération nationale des associa-

tions de sous-officiers de réserve(F.N.A.S.O.R.) ;- au Groupement des officiers de ré-

serve*du service de santé des armées(G.O.R.S.S.A.)** ;- à l’Association nationale des réservistes

et des sympathisants de la gendarmerie(R.E.S.G.E.N.D.) ;- à l’Union nationale des médecins de ré-

serve (U.N.M.R.)** ;- à l’Union nationale des officiers de ré-

serve (U.N.O.R.).

Article 2Le présent arrêté sera publié au Journal

officiel de la République française.

Fait à Paris, le 15 avril 2010.Hubert Falco

* Une coquille s’est glissée dans l’arrêté, leGORSSA est devenu depuis 2004 le Groupement desOrganisations de Réservistes du Service de Santé desArmées.

** Il s’agit d’un renouvellement de l’attribution dela qualité de partenaire de la réserve citoyenne. No-tons que la FNCDR est créditée de cette qualité de-puis 2008.

FNCDR ANORCTASSA AMITRHA

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Comptes rendus

Décret du 27 avril 2010portant promotion dans

l’ORDRE NATIONAL DU MERITE

SERVICE DE SANTÉ DESARMÉESAU TITRE DU MINISTERE DE LADÉFENSEAu grade d’officierACHIMOFF (Dominique, Claude), 3 no-

vembre 1954, médecin en chef. Chevalierdu 8 mai 1998.BOUSSAUD (Yvon, Marie, Gérard),

23 septembre 1949, médecin en chef. Che-valier du 8 mai 1995.CASANOVA (Marc, Robert), 27 mai

1952, médecin en chef. Chevalier du 27 no-vembre 1992.GUILLOT (Jean-Loup, Jacques, Marc),

11 novembre 1951, médecin en chef. Che-valier du 15 juin 1994.MARCHAND (Roger, Pierre), 7 février

1926, adjudant.MATHIEU (Bernadette, Marie), épouse

Dumoulin, 11 septembre 1952, lieutenant-colonel. Chevalier du 10 décembre 1999.

Au grade de chevalierBURDET (Paulette, Madeleine, So-

lange), née Barnabé, 1er décembre 1923,spécialiste de 2e catégorie.COHEN (Jacques, Jean), 23 juillet 1957,

chirurgien-dentiste en chef.GAONACH (Jean, Gabriel), 12 juillet

1937, aumônier militaire.GIBELIN (Bruno, Jean, Bernard), 26

juin 1949, médecin en chef.LEIGHTON (Errol, William, René), 10

avril 1946, médecin principal.

Décrets du 27 avril 2010portant promotion et nomination dans

l’ORDRE NATIONALDE LA LEGION D’HONNEUR

SERVICE DE SANTÉ DESARMÉESAU TITRE DU MINISTERE DE LADÉFENSE

Au grade de commandeurPILLOT-BOUTIN (René, Marcelin, Clé-

ment), 23 décembre 1925, médecin en chef.Officier du 15 décembre 1971.

Au grade d’officierBOURLEAU (Pierre), 30 mai 1925, mé-

decin principal. Chevalier du 31 mai 1972.ESPITALIÉ (Pierre, Auguste), 14 janvier

1924, médecin en chef. Chevalier du 11 no-vembre 1965.MEYER (Jean, Gabriel), 18 janvier 1923,

médecin. Chevalier du 26 mai 1970.ONDE (Michel, Jules, Paul, Léon), 26 sep-tembre 1926, médecin en chef. Chevalierdu 23 février 1967.Au grade de chevalierBOYMOND (Claude, Jean, Bernard),

22 mai 1948, pharmacien chimiste en chef.BUREAU (Philippe, Louis, Marie), 17

mai 1956, médecin en chef.CORVISIER (Jean-Michel, Peter), 8 sep-

tembre 1952, chirurgien-dentiste en chef.FERRACHAT (Laurent, Frédéric), 9 no-

vembre 1951, chirurgien-dentiste en chef.FOGEL (Jean-Pierre), 18 avril 1955, chi-

rurgien-dentiste en chef.GAMBLIN (François, Bruno), 11 octo-

bre 1955, pharmacien en chef.HASCOET (Jacques, Jean, René), 9 mai

1947, médecin en chef.LA BATIE (Jean-Paul, Marie, Joseph),

26 février 1947, médecin en chef.LECOMTE (Michaël, Marc, Franz), 26

janvier 1952, médecin en chef.LEFEVRE (Bernard, Jacques, Louis),

17 avril 1946, médecin en chef.MESLIER (Yvon, Jean-Paul), 11 décem-

bre 1956, médecin en chef.MICHEL (Alain), 26 mars 1953, lieute-

nant-colonel.PICCIOTO (de) (Marcel, Sami), 25 avril

1955, médecin en chef.PIOT (Jacques, Raymond, Noël), 15 juil-

let 1950, médecin en chef.SCAGLIOLA (Norbert, Michel), 7 juil-

let 1948, pharmacien en chef.

Décret du 2 avril 2010portant promotion et nomination dans

l’ORDRE NATIONALDE LA LÉGION D’HONNEUR

AU TITRE DU PREMIER MINISTRE

Au grade de ChevalierJolliot (Jean-Pierre, Georges), médecin gé-

néraliste ; 42 ans d’activités professionnelleset de services militaires, médecin en chef.

AU TITRE DU MINISTÈRE DE LASANTÉ ET DES SPORTS

Au grade de ChevalierMédecin Principal (R.) Dubart (Alain-

Noël, Jean-Marie), chirurgien orthopédiste ;

43 ans d’activités professionnelles, socialeset de services militaires, médecin principal.Que les correspondants de rédaction ne

manquent pas de nous informer des déco-rations ou nominations à titre civil des ca-marades de toutes disciplines.

Décret du 27 avril 2010portant nomination

dans la réserve opérationnelle

SERVICE DE SANTÉ DESARMÉES

Corps des internes des hôpitaux des ar-méesAu grade d’interne de réservePour prendre rang du 1er juillet 2009L’élève officier médecin de réserve

COHEN (Pascal, Bernard).Pour prendre rang du 1er décembre 2009Mlle ALLIONE (Emilie, Juliette, Ca-

role). M.YORDANOV (Youri).Pour prendre rang du 1er février 2010L’aspirant de réserve BIGNON (Séve-

rine, Mauricette).

Corps des médecins des arméesAu grade de médecin de réservePour prendre rang du 1er novembre 2004L’aspirant de réserve FELTEN (Eric).Pour prendre rang du 1er mars 2005L’aspirant de réserve NACHBAR (Jean,

Léon, Gustave).Pour prendre rang du 1er avril 2006L’aspirant de réserve EHRHARDT

(Serge, Antoine).Pour prendre rang du 1er février 2008Le médecin aspirant de réserve VIAND

(Jean-Paul, Antide, Pierre).Pour prendre rang du 1er août 2008Le médecin aspirant de réserve MARTIN

(Gérard, Charles).Pour prendre rang du 1er novembre 2008Mme CABON (Nathalie, Andrée, Elisa-

beth).Pour prendre rang du 1er décembre 2008L’aspirant de réserve QUINTIN (Luc,

Jean).Pour prendre rang du 1er février 2009MmeARTVIGA (Catherine).Pour prendre rang du 1er mars 2009L’aspirant de réserve LABORDE (Chris-

tian).Pour prendre rang du 1er juin 2009Mme CLERTÉ (Nathalie, Marcelle, Su-

zanne).

UNMR FNPR UNVR

A signaler : la publication dans le Bul-letin officiel des armées (édition Chrono-logique n° 18 du 30 avril 2010, texte 26) lacirculaire n° 310/D.E.F./D.C.S.S.A./C.H.relative à la notation en 2010 et au travailpréparatoire à la notation 2011 des mili-taires d’active et de réserve du service desanté des armées. Ce texte peut êtreconsulté en ligne sur le site de l’U.N.M.R. :http//www.unmr.org

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tous âges confondus aux Pays-Bas. Par ex-trapolation, nous pouvons estimer que lenombre attendu de mort subite dans les ar-mées serait de 6 pour l’année à venir. Cetteestimation, proportionnellement basse, n’apas pour autant modifié le choix du thème cartoutes les cardiopathies qui pourraient êtrediagnostiquées chez un militaire ne sont pastoutes génératrices de mort subite.

3.4 - Elaboration du référentiel de l’E.P.P.L’ensemble de la recherche documentaire

(8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15) a permis d’élabo-rer un référentiel constitué de 3 objectifs as-sociés à des critères de qualité selon laméthode conseillée par l’H.A.S. (16).

1er objectif : avoir une bonne pratique del’électrocardiogramme, ECG, systématique enrespectant les critères suivants :- Vérification de l’absence de signes cliniques

en faveur d’une pathologie cardiaque (recherched’antécédents familiaux de mort subite, d’anté-cédents personnels de perte de connaissanceinexpliquée, de palpitations, demalaise à l’effort,de douleur thoracique ou de dyspnée, recherched’un souffle cardiaque à l’auscultation...).- Périodicité de l’ECG définie dans les Ar-

mées : tous les 5 ans avant 40 ans, tous les 2ans après 40 ans.- ECG de bonne qualité graphique assurant

une lecture sans artefacts avec un bon posi-tionnement des électrodes vérifié par la cohé-rence des axes électriques des QRS.- ECG daté, portant le nom, prénom et date

de naissance du patient et photocopié afin dele garder dans le temps.- Recherche de prise médicamenteuse à ef-

fets secondaires cardio-vasculaires.2ème objectif : dépister des anomalies élec-

trocardiographiques, nécessitant une consul-tation spécialisée cardiologique, à l’aide descritères suivants :Anomalies électrocardiographiques à dé-

tecter en priorité :• Celles de la cardiomyopathie hypertro-

phique.• Celles de la cardiomyopathie arythmo-

gène du ventricule droit.• Celles de la maladie coronaire, surtout

après 35 ans.Lecture systématisée de l’ECG à la re-

cherche de :• Troubles du rythme (extrasystoles, aryth-

mies ventriculaires ou supra-ventriculaires)• Troubles de conduction (BAV).• Syndrome de Wolf-Parkinson-White.• Blocs de branches.• Hypertrophie ventriculaire.• Troubles de la repolarisation.• Ischémie.Recherche en particulier d’anomalies élec-

trocardiographiques :• Espace PR court (<0,12 s ), associé à une

onde delta.• BBDI associés à un trouble de la repolari-

sation de V1 à V4.

• Élargissement de QRS >110ms en V1-V3.• QT long > 450 ms.• Indice de Sokolow > 45mm.• Ondes R anormalement élevées en D1.• Ondes T négatives en V1-V3.• Sus décalage de ST.• Ondes Q anormales en D2,D3,aVF ou en

D1, aVL, V4 à V6.3ème objectif : évaluer la justification du re-

cours au cardiologue avec les critères sui-vants :- Retour effectif de l’avis du cardiologue

(bon de consultation ou lettre), classé dans lelivret médical du patient.Confirmation du tracé ECG initial par le car-

diologue.Nécessité d’examens complémentaires de-

mandés par le cardiologue.Diagnostic retenu à l’issue de la consulta-

tion spécialisée et/ou des examens complé-mentaires.Décision d’inaptitude au service (temporaire

ou définitive) prononcée par le cardiologue mi-litaire ou le médecin d’unité.

4 - Indicateurs de suiviSelon la définition de l’H.A.S., un indicateur

est une variable qui décrit un élément de si-tuation, ou une évolution d’un point de vuequantitatif, de suivi simple pertinent, en nom-bre limité permettant de mettre en évidence,dans le temps, un changement, une améliora-tion ou une modification des comportements.La surveillance des indicateurs permet :- d’évaluer les pratiques réelles et non des

pratiques déclarées,- d’évaluer les procédures plus que leurs ré-

sultats,- de mesurer l’impact de la mise en œuvre

de l’action correctrice.Les indicateurs retenus par le groupe « mar-

seillais » dans le cadre du dépistage systéma-tique des cardiopathies chez le militairecliniquement sain à la visite d’aptitude sont lessuivants :- Nombre de visites d’aptitude.- Nombre d’ECG pratiqués à l’occasion

d’une visite d’aptitude.- Nombre d’ECG qualifiés « conformes »

pour une bonne lecture selon les critères du1er objectif du référentiel développé au point3.4 ci-dessus.- Nombre d’ECG qualifiés « anormaux »

malgré une bonne pratique et selon les cri-tères du 2ème objectif du référentiel.- Nombre de consultations cardiologiques

demandées à l’issue d’un ECG anormal.- Nombre de consultations cardiologiques

effectuées.- Nombre de bilans cardiologiques com-

plémentaires pratiqués par le cardiologuesuite aux consultations effectuées.- Nombre de pathologies cardiaques ré-

vélées (cardiopathies) à l’issue de la consul-tation et/ou du bilan cardiologique.

FNCDR ANORCTASSA AMITRHA

p.16

« UNE ÉVALUATION DES PRATIQUES PROFESSIONNELLESDE MÉDECINS D’UNITÉ SUR LE DÉPISTAGE DES CARDIOPATHIES ».

MÉDECIN EN CHEF LAURENT PAPILLAULT DES CHARBONNERIES,MÉDECIN ADJOINT DU CENTRE MÉDICAL EN BASE DE DÉFENSE DE MARSEILLE,

MÉDECIN RESPONSABLE DE L’ANTENNE MÉDICALE DE CARPIAGNE.

1 - IntroductionLa création des centres médicaux des ar-

mées, au sein des bases de défense, im-plique, par définition, un travail de grouperégulier entre les différentes antennes médi-cales, ex-services médicaux d’unité. Ces ren-contres médicales sont l’occasion d’échangerdes thèmes de réflexions sur la pratique quo-tidienne des médecins d’unité. Ces réunionsne sont pas sans rappeler les groupes depairs ou groupes de résolution de problèmesdéveloppés dans le secteur civil depuis plu-sieurs années. C’est dans cet esprit qu’ungroupe d’antennes médicales, coordonné parun médecin d’unité de Marseille, s’est inscritdans une démarche d’évaluation des pra-tiques professionnelles (E.P.P.).

2 - Rappels sur l’EPPLe développement professionnel continu

(D.P.C.) (1, 2) a pour objectifs l’évaluation despratiques professionnelles (3, 4), le perfec-tionnement des connaissances, l’améliorationde la qualité et de la sécurité des soins ainsique la prise en compte des priorités de santépublique et de la maîtrise médicalisée des dé-penses de santé. Il constitue une obligationpour les médecins et les professions de santéen général. L’E.P.P. consiste en l’analyse de lapratique professionnelle en référence à des re-commandations selon une méthode élaboréeou validée par la haute autorité de santé,H.A.S., qui inclut la mise en œuvre et le suivid’actions d’amélioration des pratiques (5). Larecherche de recommandations est une dé-marche de type « evidence-based medi-cine », E.B.M., qui utilise consciencieusementet judicieusement les meilleures données(preuves) actuelles de la recherche cliniquepour la prise en charge personnalisée dechaque patient (6).

3 - Démarche et Objectifs de l’EPP « Mar-seillais »

3.1 - Thème de l’E.P.P.Lors d’une discussion collégiale entre l’an-

tenne médicale de Beauvau (gendarmerieMarseille), d’Aurelle (ex-72ème Bima Marseille),de Carpiagne (4ème RD), d’Aix-en-Provence(Lycée militaire), de la brigade des marinspompiers de Marseille et des bases aériennesd’Istres et de Salon, le choix du thème de

l’E.P.P., pour une période d’un an, s’est portésur « le dépistage systématique des cardio-pathies chez le militaire cliniquement sain àla visite d’aptitude ».Ce choix a intégré les différents critères de

sélection suivants (7) :Rapport direct avec l’activité des médecins

et de l’équipe médicale.Perspectives d’amélioration du service

rendu au patient et des pratiques profession-nelles.Tenir compte des orientations nationales et

des priorités de santé publique à promouvoirpour la période quinquennale de formationmédicale continue obligatoire (rôle et placedes praticiens en situation de crise sanitaire /iatrogenèse / prévention vaccinale / préven-tion et dépistage des cancers / prévention etréduction des risques / risques environne-mentaux, comportementaux et profession-nels).Evaluation matériellement réalisableFréquence et/ou gravité du thème choisiChoix de la population concernéeCe thème tient bien compte des orienta-

tions nationales sur la D.P.C., il s’intègre dansla prévention et réduction des risques. Sonobjectif est de diminuer la morbi-mortalité paraccident cardiaque (notamment par mort su-bite) chez des sujets asymptomatiques en mi-lieu militaire. Les données des départementsd’épidémiologie et de santé publique dans lesarmées révèlent 45 décès par maladie en ser-vice de 2002 à 2007 dont 68,8% sont d’ori-gine cardio-vasculaire. Actuellement nousn’avons pas de données sur l’ensemble desmaladies cardiovasculaires, hors décès, dansles armées.

3.2 - Recherche documentaire.Afin d’affiner l’élaboration de ce thème

d’E.P.P., une recherche documentaire sur lesujet a été réalisée sur différents sites de la toileInternet (http://www.sante.fr ; http://www.has-sante.fr ; http://agmed.sante.gouv.fr ; http://www.cis-mef.org ; http://sfmg.org ; http://www.bmlweb.org.)ainsi qu’auprès de revues médicales (8, 9, 10).Dans la littérature nous trouvons un risque demort subite évalué à 1/200 000 sportifs et paran chez le jeune athlète de moins de 35 ansaux Etats-Unis et à 1/50 000 chez les sportifs

UNION NATIONALEDES MEDECINS DE RESERVECONSEIL D’ADMINISTRATION

Président : Docteur Xavier SAUVAGEON

Docteur Laurent ASTIN (Secrétaire des Séances)Docteur Pascal BOUSIQUIER (Secrétaire GénéralAdjoint)Professeur Emmanuel CABANISDocteur Louis CALLOC’HDocteur Jean-Dominique CARONDocteur Yves CARTIGNY (Délégué Régional deBordeaux)Docteur Serge DALMAS (Délégué Régional deSaint-Germain-en-Laye)Docteur Jean-Marie DUCHEMIN (Délégué Ré-gional de Brest)Docteur Numa FOURES (Président d’Honneur)Médecin Général Alain GALEANODocteur Claude GAUTIERDocteur Michel GIBELLI (Vice-Président, Délé-gué Régional de Metz)Docteur Patrick HAMON (Secrétaire Général)Docteur Eric HERGONProfesseur François LABORDEDocteur Eric LECARPENTIER (Délégué Régio-nal de Saint-Germain-en-Laye)Docteur Georges LE GUENDocteur Gérard LE LAY (Secrétaire GénéralAdjoint)Docteur Georges LEONETTI (Délégué Régionalde Toulon)Docteur Christian LE ROUX (Délégué GénéralG.O.R.S.S.A.-U.N.M.R. chargé des relationsG.O.R.S.S.A.-C.I.O.M.R.)Docteur Maurice MATHIEU (Président d’Honneur)Docteur Yvon MESLIER (Coordinateur U.N.M.R.pour la revue A.C.T.U.-G.O.R.S.S.A. et chargé demission auprès du Président)Docteur MEUNIER Frédéric (Délégué Régionalde Bordeaux)DocteurYves MOHY (Délégué Régional de Brest)DocteurMichel MONTARD (Vice-Président, Dé-légué Régional de Metz)Docteur Jean-Pierre MOULINIE (Président d’Hon-neur et Rédacteur en Chef d’Actu-Gorssa)Docteur Jean-Louis PICOCHE (Trésorier)Docteur Brigitte PICOT-BELLANGERDocteur Géraldine PINA-JOMIR (Déléguée Ré-gionale de Lyon)Docteur Patrice POMMIER de SANTI (Vice-Pré-sident, Délégué Régional de Toulon)Docteur Jean-Pierre SALA (Porte-Drapeau)Professeur Jean-Jacques LEHOT (Délégué Régio-nal de Lyon)Docteur René-Claude TOUZARD (Président d’Hon-neur)Docteur Maurice TOPCHADocteur Joseph TRAN (Secrétaire Général Adjoint)Docteur WAGNER Xavier (Vice-Président et Tréso-rier Adjoint)

UNMR FNPR UNVR

Le vendredi 4 décembre 2009, la 23ème journée d’instruction des officiers de réserveet honoraires du service de santé des armées s’est déroulée à l’hôpital d’instructiondes armées Laveran. Le thème de cette journée était orienté sur le « développementprofessionnel continu : enjeux civils et militaires ». Nous vous proposons de dévelop-per l’une des communications orales, une évaluation des pratiques professionnelles demédecins d’unité sur le dépistage des cardiopathies.

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I. INTRODUCTION

Les fractures de fatigue sont des lésions os-seuses liées à la répétition de microtrau-

matismes sur un os sain. La surcharge brutaled’activités sportives intenses en est la causeprincipale et fait de la recrue militaire la victimeidéale. C’est d’ailleurs le médecin militaireprussien Breithaupt qui fut le premier à décrire,en 1855, un syndrome douloureux du piedchez un soldat après une longue marche (1).En 1887, Pauzat rattache cette douleur à uneorigine osseuse et donne son nom à la fracturede fatigue des métatarsiens (2). Stechow rap-porte en 1897, seulement 2 ans après la dé-couverte des rayons X, la première descriptionradiographique d’une fracture de fatigue (3).Ce n’est qu’en 1934 que Pirker identifie la pre-mière fracture de fatigue chez un athlète civil(4). Dans les années 1970, l’avènement de lascintigraphie osseuse permet de montrer quel’atteinte peut être pluri-focale. De nos jours,les techniques d’imagerie médicale, dont prin-cipalement l’Imagerie par Résonance Magné-tique (I.R.M.), permettent d’apporter undiagnostic précoce afin d’assurer une prise encharge rapide et adaptée au milieu militaire età sa nécessité opérationnelle.

II. DEFINITIONLes fractures de fatigue sont provoquées

par des microtraumatismes répétés sur un ossain. Elles s’intègrent dans le cadre des frac-tures de contrainte (ou fractures de stress) quicomprennent également les fractures par in-suffisance osseuse survenant sans trauma-tisme mais sur un os fragilisé (principalementrencontrées chez les sujets âgés et associéesà l’ostéopénie).

III. PHYSIOPATHOLOGIELa fracture de fatigue correspond à une ma-

ladie d’adaptation de l’os à l’effort (5). Elle ré-sulte d’un déséquilibre entre la capacitéd’adaptation de l’os et une surcharge méca-nique trop importante, inhabituelle, intense ourépétitive. Les os sont soumis à un stress parle biais de microtraumatismes répétés et desforces musculaires. Ce stress engendre unhyper-remodelage osseux avec une réponseostéoclastique initiale (pic à 3 semaines) puisune réaction ostéoblastique plus tardive. Du-rant ce turn-over osseux, il existe une périodede fragilité osseuse qui se situe aux alentoursdu 30e jour (6). En cas de dépassement despossibilités de remodelage osseux, des mi-crofissures apparaissent. Avec la poursuite del’hyper-sollicitation, les micro-fracturesconfluent pour former une fracture complèteavec possibilité de déplacement secondaire.

IV. EPIDEMIOLOGIELes fractures de fatigue représentent 10%

des pathologies en médecine du sport (7). Laprévalence est donc particulièrement élevéeen milieu militaire, notamment chez les re-crues. Elle peut ainsi concerner jusqu’à 30%de l’effectif durant les premières semaines del’instruction (8). Une nette prédominance fé-minine est notée chez les recrues avec unrisque relatif 3 à 12 fois plus important (9).L’atteinte des membres inférieurs représenteplus de 95% des fractures de fatigue (10) avecune localisation au tibia dans un cas sur deux(extrémité proximale ou distale), suivi par letarse (calcanéum, os naviculaire) et les méta-tarsiens (classiquement 2e et 3e). Les circons-tances favorisantes sont une activité physiquerépétée, intense ou inhabituelle. Les facteursfavorisants sont les troubles statiques consti-tutionnels ou post-chirurgicaux, le port dechaussures inadaptées.

V. PRESENTATION CLINIQUELe maître symptôme de la fracture de fa-

tigue est une douleur osseuse sans notion detraumatisme dans un contexte d’activité phy-sique accrue ou modifiée. Cette douleur estd’abord localisée, de type mécanique, provo-quée par l’effort, non retrouvée au repos et àl’examen. Puis cette douleur va devenir per-manente, insomniante, entraînant une impo-tence fonctionnelle. L’examen clinique peutalors retrouver un point douloureux exquisainsi qu’une tuméfaction des parties molles enregard. La symptomatologie peut être plusatypique notamment en cas de localisationprofonde comme le col fémoral. Rarement,elle peut se manifester par une impotencefonctionnelle aiguë, par exemple en cas dedéplacement secondaire d’une fracture de fa-tigue négligée.

VI. MOYENS D’IMAGERIELe radiologue joue un rôle central dans le

diagnostic des fractures de fatigue en propo-sant la technique d’imagerie la plus adaptée.Le clinicien doit s’efforcer d’orienter le radio-logue en précisant le contexte et la localisa-tion des douleurs.

A) RADIOGRAPHIELa radiographie conventionnelle permet de

faire le diagnostic à moindre coût et reposesur la réalisation de deux clichés d’incidenceorthogonale ou oblique. La séméiologie dif-fère selon que la fracture intéresse l’os corti-cal ou l’os spongieux (11). L’atteinte d’un oscortical peut se manifester par une fissure

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Ces indicateurs sont comptabilisés men-suellement au niveau de chaque antenne mé-dicale. Le premier indicateur est comptabilisésur la main courante de l’accueil, le deuxièmeau niveau de la salle où sont réalisés les ECGet les derniers au niveau des médecins.

5 - Bilan chiffré et discussionAvec un premier recul de 3 mois, le recueil

et le suivi des indicateurs révèle la pratique de1185 ECG au niveau des antennes médicales.Sur ces 1185 ECG, 137 (11,5%) sont qualifiésnon-conformes (mauvais tracé ou manque dedonnées) et 132 (12,6%) anormaux. Sur les132 ECG « anormaux », 12 (9%) ont bénéficiéd’une demande de rendez-vous ou d’avischez un cardiologue. A ce jour, 9 avis ont étérendus (75% des demandes de rendez-vousou d’avis) et aucune pathologie cardiologique,voire de cardiopathie vraie, n’a été décelée.Les avis des cardiologues confirment tou-

jours les anomalies électrocardiographiquesconstatées par les médecins d’unité. Il est op-portun de noter que toutes les anomalies no-tifiées par les médecins généralistes militairesn’ont pas bénéficié d’un avis spécialisé systé-matique. Ce phénomène s’explique par le faitque certaines de ces anomalies étaientconnues et suivies, ou bien étaient jugéescomme anomalies « classiques » du jeune pa-tient pratiquant des activités physiques régu-lières, voire dans les limites de la normale (lebloc de branche droit incomplet isolé, asymp-tomatique et sans aucun antécédent en est unexemple).Sur l’étude de ces trois premiers mois on re-

marque que le pourcentage d’ECGconformes s’améliore de façon significativesur l’ensemble des antennes, le nombred’ECG qualifiés anormaux est stable alors quele nombre de demande d’avis cardiologiquesdiminue. Il est tentant de penser que l’évolu-tion de ces trois indicateurs reflète l’applica-tion et l’intégration du référentiel dans lespratiques quotidiennes. Ces chiffres sont àmodérer car le délai de trois mois est encoreun peu court pour conclure à une améliorationdes pratiques.Afin de parfaire leur évaluation, les antennes

médicales auraient pu comparer leurs pra-tiques, avant et après la mise en place de leurréférentiel d’EPP. De la même façon, un tirageau sort de certains ECG, soumis à un contrôlecollégial ou un cardiologue, aurait pu confir-mer la sensibilité de détection des anomaliesélectrocardiograpiques par les médecins desantennes. Enfin, aucun protocole, dans le ré-férentiel, n’aborde la conduite à tenir face à unévènement cardiologique survenant chez unpersonnel militaire cliniquement sain (dépis-tage a posteriori). Le choix d’établir un réfé-rentiel sur des données scientifiques validéespuis de conduire l’évaluation de façon pros-pective est finalement une solution moins la-borieuse

6 - ConclusionDébuté il y a plusieurs mois par 7 services

médicaux militaires de la région « marseil-laise », le premier bilan concernant leur éva-

luation des pratiques professionnelles sur ledépistage systématique des cardiopathieschez le militaire, cliniquement sain à la visited’aptitude, souligne leur effort de travail dansla rigueur scientifique et une analyse dans unedémarche de qualité. Conscients que cethème n’était peut-être pas le plus facile pourun premier cycle d’EPP, les médecins d’unitéont su rester humbles sans s’engager dansune étude chronophage et particulièrementardue qui se serait apparentée à un travail dethèse. Les premiers résultats de cette évalua-tion prospective et leurs discussions révèlentun changement des mentalités qui est un desprinceps d’une bonne démarche d’un déve-loppement professionnel continu sur la modi-fication des comportements et l’améliorationdes pratiques.«La qualité n’est jamais un accident… C’est

toujours le résultat d’un effort d’intelligence».John Ruskin.Avec l’aimable autorisation du médecin en

chef du BOIS de MEYRIGNAC, médecin coor-donnateur EPP, médecin chef du centre mé-dical en base de défense de Marseille. �

UNMR FNPR UNVR

RÉFÉRENCES1. Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009article 59 XXIV.

2. CSP quatrième partie, livre premier,titre III, art. Art. L4133-1 à L4133-4Chapitre III.

3. Loi n° 2004-810 du 13 août 2004 re-lative à l’assurance maladie.

4. Loi n° 2004-806 du 9 août 2004 rela-tive à la politique de santé publique.

5. Décret 2005-346 du 14 avril 2005 re-latif à l’évaluation des pratiques pro-fessionnelles.

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16. Guide méthodologique pour l’élabo-ration de critères de qualité pourl’évaluation et l’amélioration des pra-tiques professionnelles. Haute Auto-rité de santé . Mai 2007.

FRACTURE DE FATIGUE DU MILITAIRE :QUELLE IMAGERIE EN 2010 ?

GERVAISE A.1, LAPIERRE M.2, PERNIN M.3,NAULET P.4, DARBOIS H.5, ESPERABE-VIGNAU F.6

1. A. GERVAISE, médecin lieutenant,interne.2. M. LAPIERRE, médecin lieutenant,

interne.3. M. PERNIN, médecin lieutenant,

interne.4. P. NAULET, médecin des armées,

praticien confirmé.5. H. DARBOIS, médecin principal,

praticien confirmé.6. F. ESPERABE-VIGNAU,médecin en

chef, praticien certifié.

Correspondance :A. GERVAISE

Service d’Imagerie Médicale,H.I.A. Legouest

27 avenue de Plantières57070 METZ

Tél. : 03 87 56 47 83Email : [email protected]

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durée d’immobilisation souhaitable en clas-sant l’atteinte en quatre grades de gravitécroissante (16). En pratique, cette classifica-tion est très peu utilisée.

D) ECHOGRAPHIE.Les progrès techniques de l’échographie,

bien que moins médiatiques que ceux duscanner ou de l’I.R.M., ont été majeurs cesdernières années. La conception de sonde àtrès haute fréquence ainsi que l’apparition del’imagerie harmonique ont permis d’améliorerconsidérablement la qualité d’image notam-ment dans le domaine ostéo-articulaire. Deplus, sa disponibilité, son faible coût ainsi queson innocuité ont amené plusieurs équipes àl’introduire parmi les moyens d’imagerie dansle diagnostic des fractures de fatigue (17). Lavisualisation précoce d’un hématome sous–périosté sous la forme d’une bande hypo-échogène juxta-corticale, la visualisationd’une solution de continuité de la corticaleparfois non retrouvée sur les clichés stan-dards, l’œdème des parties molles avec hy-pervascularisation au doppler puissance sontautant de signes qui permettent d’établir lediagnostic de manière précoce (fig. 7). Uneétude récente a ainsi montré que la sensibilitéde l’échographie (couplée aux radiographies)pour le diagnostic précoce des fractures defatigue des métatarsiens était de 86% et quesa valeur prédictive négative était de 92%(18). L’échographie semble donc être un bonexamen de deuxième intention pour l’étude

des fractures de fatigue des métatarsiens. Deréalisation rapide et facile, elle peut être pro-posée spontanément par le radiologue en casde radiographies normales. Toutefois, ses in-dications sont limitées aux localisations corti-cales et superficielles.

E) TOMODENSITOMÉTRIE (T.D.M.).Bien que le scanner ait connu ces dernières

années une évolution technologique majeure,l’intérêt dans le diagnostic des fractures de fa-tigue reste modeste (19). Comme pour les ra-diographies, les signes tomodensitométriquesont une apparition retardée de 2 à 3 semaines.Seule la visualisation d’un trait de fracture cor-tical permet de poser le diagnostic, ce quin’est pas toujours le cas. Ses indications sem-blent donc limitées à certaines fractures dontla localisation rend l’interprétation des clichésstandards et I.R.M. difficile comme c’est le caspour les isthmes vertébraux, le sacrum ou en-core les petits os du tarse (Fig. 8 et 9). L’ac-quisition est faite sans injection, en coupemillimétrique, avec reconstructions multipla-naires.

VII. STRATEGIE DIAGNOSTIQUELe diagnostic de fracture de fatigue est évo-

qué à l’examen clinique devant une douleur os-seuse sans notion de traumatisme dans uncontexte de modification de l’activité physique.Le médecin d’unité doit ainsi être particulière-ment vigilant notamment durant les deux pre-miers mois de l’instruction des recrues.

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corticale (image du « cheveusur la porcelaine ») ou le plussouvent par une apposition pé-riostée (Fig. 1). L’évolution peutse faire vers la consolidation etl’apparition d’un cal osseux(Fig. 2) ou vers une fracturecomplète de l’os (Fig. 3), avecparfois un déplacement secon-daire. L’atteinte de l’os spon-gieux apparaît sous la formed’une bande d’ostéocondensa-tion perpendiculaire aux travéesosseuses (Fig. 4 et 5).Toutefois, l’apparition retar-

dée de ces signes (2 à 3 se-maines) explique que la majoritédes clichés initiaux ne présentepas d’anomalie (Fig. 6). Les ra-diographies permettent cepen-dant d’éliminer des diagnosticsdifférentiels tels que des tu-meurs osseuses ou des proces-sus infectieux chroniques.

B) SCINTIGRAPHIE OSSEUSELa scintigraphie osseuse per-

met de détecter les altérationsdu métabolisme osseux secon-daires à la constitution d’unefracture de fatigue (12). Elle né-cessite l’injection intraveineused’un radio-marqueur, le Techné-tium 99m, couplé à un phos-phate, et l’utilisation d’unegamma-caméra avec acquisi-tion en 3 phases : vasculaire,tissulaire et osseuse.La scintigraphie bénéficie

d’une sensibilité proche de100% (13). De manière très pré-coce (12 à 72 heures après ledébut des douleurs), elle montreune hyperfixation focale et in-tense aux 3 temps (Fig. 6b).Cette technique d’imagerie aaussi l’avantage de permettreune analyse de l’ensemble dusquelette et de dépister desfoyers multiples de fracture defatigue. Toutefois, elle manquede spécificité. Ainsi, bien que saséméiologie soit différente, l’hy-perfixation peut aussi être re-trouvée dans les périostites, lestumeurs osseuses, les proces-sus infectieux ou encore les os-téonécroses. Par ailleurs, cettehyperfixation persiste pendantplusieurs mois et ne permetdonc pas le suivi évolutif (14).

C) IMAGERIE PAR RESO-NANCE MAGNETIQUEL’I.R.M. s’est imposée

comme la technique d’imageriela plus performante pour la dé-tection des fractures de fatigue.Sa sensibilité proche de 100%est accompagnée d’une spécifi-

cité très élevée avec une mise en évidenceprécoce des anomalies (15). L’examen com-porte des séquences dans 2 ou 3 plans per-pendiculaires en pondération T1 et T2 avecsuppression du signal de la graisse (séquenceT2 FatSat ou S.T.I.R.). L’injection n’est pas né-cessaire et rend l’examen non invasif. De plus,

l’I.R.M. est non irradiante contrairement auxradiographies conventionnelles, à la scintigra-phie et au scanner.

L’œdème périosté est constant. Il s’agit dela première anomalie à apparaître, suivie del’œdème osseux médullaire qui apparaît sousla forme d’une plage en hyposignal en pondé-ration T1 et en hypersignal en séquence pon-dérée T2 FatSat ou STIR (Fig. 7). Lavisualisation du trait de fracture est plus in-constante et apparaît sous la forme d’un hy-posignal linéaire en pondération T1 et T2 (Fig.8). Les fractures de fatigue corticales s’ac-compagnent d’un œdème des parties mollesenvironnantes, parfois majeur et pouvant enimposer pour une affection maligne. Enfin,l’I.R.M. permet de renseigner le clinicien sur la

UNMR FNPR UNVR

Figure 1. Radiographie de face du pied :fracture de fatigue du 4e métatarsien avecapposition périostée uni-lamellaire (flèche).

Figure 3. Radiographie de profil dufémur : fracture de fatigue avec fracturecomplète du tiers inférieur du fémur(flèches).

Figure 4. Radiographie de face du tibia : fracturede fatigue d’un os spongieux avec bande d’ostéo-condensation perpendiculaire à l’axe des travées os-seuses (flèche).

Figure 5. Radiographie de profil du calcanéum.Fracture de fatigue avec bande d’ostéocondensa-tion de la grosse tubérosité du calcanéum.

Figure 6. Radiographie initiale (a), scintigraphie osseuse à J5 (b) et radiographie de contrôle à J45 de facedu tibia (c). Les clichés initiaux sont normaux. La scintigraphie osseuse montre une hyperfixation précoce etintense du tiers inférieur du tibia et apporte le diagnostic de fracture de fatigue. Les clichés de contrôle à J45confirment le diagnostic avec l’apparition d’une réaction périostée.

Figure 2. Radiographie de face du pied :fracture de fatigue du 3e métatarsien aveccal osseux en voie de constitution.

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scanner permet souvent de faire le diagnosticdifférentiel en montrant le nidus au sein d’uneostéo-condensation (24).Dans les formes spongieuses de localisation

épiphysaire, le diagnostic différentiel peut êtredifficile avec une ostéonécrose mécaniqued’autant plus qu’une fracture de fatigue peutcompliquer une ostéonécrose mécanique. Ladistinction peut alors reposer sur l’évolutionclinique qui apparaît favorable avec la mise enrepos en cas de fracture de fatigue (25).

VIII. TRAITEMENT ET EVOLUTION

Le traitement des fractures de fatigueconsiste en un repos avec une mise en dé-

charge s’il s’agitdu membre infé-rieur (26). L’évolu-tion est en règlefavorable en 4 à 6semaines. Cettepériode peut êtreplus longue no-tamment en casde fracture com-plète ou dépla-cée. Rarement, lafracture de fa-tigue peut évoluer

vers la pseudarthrose, cette complicationétant plus spécifique des lyses isthmiques etdes sésamoïdes. Après disparition des dou-

leurs, la reprisesportive s’effec-tuera très pro-gressivement. Laprise en chargechirurgicale estexceptionnelle.Le traitement

préventif est pri-mordial. Il s’ap-puie sur unentraînement pro-gressif et adaptéau niveau sportifindividuel (27),malheureusementdifficilement ap-plicable en milieumilitaire.

IX. CONCLUSIONLes radiographies conventionnelles restent

l’examen de première intention même si ellesapparaissent le plus souvent normales. Endeuxième intention, l’imagerie par résonancemagnétique et à défaut de disponibilité, lascintigraphie osseuse, permettent d’établir undiagnostic précoce afin de proposer un traite-ment adapté. L’échographie a dorénavant saplace en seconde intention dans le diagnosticprécoce des fractures de fatigue des métatar-siens. Les indications du scanner restent parcontre limitées. �

FNCDR ANORCTASSA AMITRHA

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Même si la sensibilité de laradiographie conventionnelleest très faible (20), elle restel’examen de première inten-tion. Dans 15 à 30% des cas(9), elle apporte d’emblée lediagnostic mais elle permetsurtout d’éliminer les diag-nostics différentiels commeles tumeurs osseuses, les in-fections osseuses chro-niques. En cas de normalitéet dans un contexte cliniqueévocateur, le traitementpourra d’emblée être initié,éventuellement suivi d’uncontrôle radiographique 2 à 3semaines plus tard. En l’ab-sence de tableau typique, unexamen de seconde intentionpourra être proposé afin

d’établir le diagnostic et de permettre un trai-tement précoce et adapté, primordial chez les

militaires et lesgrands sportifs.La scintigraphie

osseuse et surtoutl’I.R.M. sont lesdeux principauxexamens de se-conde intention.Longtemps la scinti-graphie a été consi-dérée comme leGold Standardgrâce à la visualisa-

tion précoce de l’hyperfixation et à sa sensi-bilité proche de 100%. Cependant, ces

dernières années,des études ontmontré la supérioritéde l’I.R.M. (21). Desensibilité équiva-lente (c’est-à-direexcellente), elle bé-néficie d’une meil-leure spécificité, del’ordre de 86%. Deplus, elle renseignele clinicien sur la

gravité de l’atteinte et la durée d’immobilisa-tion à prodiguer. Enfin, c’est un examen noninvasif et non irradiant. En pratique, seule ladisponibilité de l’I.R.M. restreint son utilisation(ce qui est de moins en moins le cas enFrance compte tenu de l’accroissement dunombre d’I.R.M. installées).

L’échographie a dorénavant sa place dansle diagnostic précoce des fractures de fatiguedes métatarsiens. De réalisation rapide, ellepeut être d’emblée proposée par le radiologueen même temps que les radiographies. Ce-pendant, ses indications limitées à l’analysedes os superficiels et le caractère opérateur-dépendant limitent encore son utilisation àl’heure actuelle.

Le scanner, grâce à sa meilleure résolutionspatiale, permet une mise en évidence plusprécoce des réactions périostées que les ra-diographies conventionnelles. Toutefois, de

sensibilité moin-dre que la scinti-graphie et l’I.R.M.(19), il a commeautre désavantaged’être une tech-nique irradiante. Ilpeut cependantêtre une alterna-tive à l’I.R.M. encas de contre-in-dication de celle-ci (pace-maker,claustrophobie) oudans des localisa-tions mal adap-tées à l’analyse enI.R.M. et sur les

radiographies comme les isthmes vertébraux,le sacrum ou les petits os du tarse.

VIII. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

Les techniques d’imagerie moderne ontmaintenant une excellente sensibilité maismanquent toutefois de spécificité.

Ainsi, une frac-ture de fatigue cor-ticale peut enimposer pour unepériostite, d’autantplus que lecontexte cliniqueest voisin. EnI.R.M., l’œdèmemédullaire est sou-vent plus discreten cas de périos-tite. Il est accom-pagné d’anomaliescorticales et d’unœdème des tissusmous adjacents.La scintigraphie re-trouve quant à elle

une hyperfixation moins marquée, longitudinaleet volontiers bilatérale (22).

La mise en évidence d’une réaction périostéelamellaire dans un contexte douloureux peutégalement faire évoquer une ostéomyélite ouune tumeur maligne (notamment sarcomed’Ewing ou ostéosarcome). Un scanner peutalors être intéressant afin d’éliminer une lyseosseuse sous-jacente tandis que la mise enévidence d’un trait de fracture en I.R.M. permetde redresser le diagnostic (23). L’importance del’œdème osseuxmédullaire en I.R.M. peut éga-lement faire discuter un ostéome ostéoïde. Le

Figure 7. Radiographie de face dupied (a), échographie avec coupe longi-tudinale du 2e métatarsien (b, c) etI.R.M. en coupe frontale T1, frontale T2FatSat (e) et sagittale T2 FatSat (f) : frac-ture de fatigue du 2e métatarsien. La ra-diographie montre une très discrèteapposition périostée du 2e métatarsien(flèche). L’échographie met en évidenceun hématome sous-périosté sous laforme d’une bande hypoéchogènejuxta-corticale (petite flèche) ainsi qu’undécroché cortical (tête de flèche). Enmode doppler (c), il existe une hyper-vascularisation des parties molles.L’I.R.M. retrouve un œdème médullaireosseux du 2e métatarsien (tête deflèche) sous la forme d’un hyposignalT1 (d) et d’un hypersignal T2 FatSat (e,f). Notez l’infiltration œdémateuse desparties molles adjacentes (étoile).

UNMR FNPR UNVR

Figure 8. I.R.M. en coupe frontale T1 (a), frontaleT2 FatSat (b), sagittale T2 FatSat (c), scanner encoupe frontale (d) : pseudarthrose d’une fracture defatigue du sésamoïde médial de l’hallux. L’I.R.M.montre un œdème médullaire du sésamoïde (tête deflèche) sous la forme d’un hyposignal T1 et d’un hy-persignal T2 FatSat ainsi qu’un trait de fracture ap-paraissant comme une bande d’hyposignal T2FatSat (flèche). Le scanner confirme la pseudar-throse du sésamoïde.

Figure 9. Scanneren coupe axiale (a)et reconstruction 3D(b) : lyse isthmiquebilatérale de L5(flèche).

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p.25p.24

EMERGENCE DE BABESIOSES EN ALSACEMARTINOT M.1, FEDERICI L.1, MOHSENI-ZADEH M.1,

AGUILLON S.1, HANSMANN Y.2, GRAWEY I.1, CHAUVIN A.3, DE BRIEL D.1

Introduction.

Les pathologies transmises par lestiques sont connues : borréliose de

Lyme, encéphalite à tique, infections àpyogènes, tularémie, rickettsioses,anaplasmose. Les unités militaires situéesen zones d’endémie y sont parti-culièrement exposées. La babésiose resteexceptionnelle en Europe, surtoutrencontrée chez des patientssplénectomisés. La survenue récente de 3cas dont 2 certains chez 2 patients

immunocompétentsmodifie ces données.Un 3ème cas initialementdiagnostiqué sur séro-logie n’a pu êtreconfirmé sur le 2ème

prélèvement à 1mois etne peut être considérécomme certain.

Cas cliniques :Les 3 cas rapportés

ont été diagnostiquésau cours de l’été 2009 àColmar chez despatients sans antécé-dent particulier. Tousont rapporté la notionde piqûre de tique dansles 21 jours précédents.Tous ont présenté untableau pseudo-grippalfébrile avec céphaléessans autre anomalieclinique. Sur le planbiologique on notaitune leucopénie (3/3),une thrombopénie (2/3),des anomalies du bilanhépatique (3/3) et unsyndrome inflammatoire(3/3) (Cf tableau).L’évolution a été favo-rable dans les 3 cas. Un

traitement spécifique a été débuté du faitd’une thrombopénie sévère dans 1 cas. Lediagnostic a été posé sur frottis sanguindans 2 cas (figures 1, 2) et par sérologiepour le dernier cas mais sans ascensiondes titres au contrôle à S4. Uneconfirmation du frottis par P.C.R. (A.R.N.18S) avec diagnostic d’espèce (Babesiadivergens) a été réalisée pour la 1ère

patiente.

Discussion : La babésiose est unezoonose inoculée par les tiques, due à desprotozoaires qui infectent les globulesrouges en les lysant. On compte plus de100 espèces de Babesia spp., avec unréservoir animal (rongeurs, bétail). Ondistingue classiquement une formeaméricaine due à B. microti, responsablede tableaux asymptomatiques ou pseudo-grippaux modérés. Des formes sévèresavec forte parasitémie ont été rapportées,notamment en cas d’immunosuppression.La forme européenne, surtout liée à B.divergens, est rare (une trentaine de casen 50 ans), sévères et concerne surtoutdes patient splénectomisés. La survenue

de ces cas groupés chez des patientsimmuno-compétents modifie cette vision.Elle impose la réalisation d’un frottissanguin en cas de tableau compatible. Cefrottis permet de plus le diagnosticd’anaplasmose dont le tableau clinique etbiologique est proche, un cas ayant étédiagnostiqué à la même période. Destechniques de PCR (ARNr 18 S) etsérologiques sont également développéesmais de réalisation plus délicate.L’évolution des babésioses peut êtreredoutable chez des patientsimmunodéprimés. L’attitude thérapeutiqueest spécifique, basée sur l’associationquinine/clindamycine ou atovaquone/azi-thromycine. La persistance possible d’uneparasitémie prolongée peut de plus poserdes problèmes de santé publique en zoned’endémie, du fait de formes post-transfusionnelles. �

Dominique De BrielService de Microbiologie. Hôpitaux civils de

Colmar, 39 avenue de la Liberté, 68024,Colmar France

Tél +33389124237Fax+33389124337

[email protected]

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1. Hôpitaux civils de Colmar, 68000.2. Hôpitaux universitaires de Stras-

bourg, 67000.3. Ecole Nationale Vétérinaire Nantes.

UNMR FNPR UNVR FNCDR ANORCTASSA AMITRHA

Figures 3 et 4. Frottis sanguins aprèscoloration au May-Grunwald-Giemsa (x1000)et à l’acridine orange (x630) de cultures deBabesia divergens issus de prélèvementsbovins avec trophozoïtes intra-érythrocytairespiriformes ou arrondis (Lames Pr Chauvin,E.N.V.N.).

Patiente 1 Patient 2 Patiente 3Femme 37 ans Homme 35 ans Femme 65 ans

Tableaupseudo-grippalfébrile

3GB/mm

3PNN/mmHémoglobineg/dl

3Plaquettes/mm

ALAT UI/lASAT UI/lG-gt UI/lCRP mg/l

Frottis (fig 1,2)PCR (ARN18S)Sérologie

EvolutionContrôlefrottis

+

3400153013.3

160000

16013613548

++-

Favorable+ à J30 puis -

+

186065013.8

36000

7077161124

++-

Favorablesous

Azithromycine/atovaquone

+

3240244012.7

92000

43957298

--

+ (2ème titre -)

Favorable

-

Figures 1 (patiente 1) et 2 (patient 2). Frottissanguins après coloration au May-Grunwald-Giemsa Babesia sp. avec trophozoïtes intra-érythrocytaire piriformes ou arrondis, parfoismultiples.

DATEA RETENIRLe jeudi 23 septembre 2010, la Fédération

Nationale des Pharmaciens de Réserve enRégion de Brest, organise une journée inter-régionale d’instruction à la centrale nucléairede Paluel (60 km au nord de Rouen). Le pro-gramme vous sera soumis ultérieurement.Contact : [email protected]

ACTU-GORSSA 1 inter:ACTU GORSSA 1 10/06/10 14:41 Page 24

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p.27p.26

La chaîne alimentaireface au risque biologique provoqué intentionnel

V.C. François-Henri BOLNOT1, V.P. Maxime THILL2

De « l’étable à la table » ou de « la fourche à la fourchette », la chaîne alimentaire constitue une cible qui ne peut être ignorée dans lecadre du risque biologique provoqué intentionnel. Le faible nombre de cas officiellement répertoriés ne doit pas conduire à sous-esti-mer les potentialités d’action criminelle dans ce domaine. La pertinence de la cible animale ou alimentaire peut effectivement être envi-sagée compte tenu des limites inhérentes à la cible humaine, s’agissant notamment d’obstacles moraux ou techniques. La chaînealimentaire est vulnérable à tous les stades, de la production primaire à la consommation. Un agent biologique utilisé avec discernementà l’une de ces étapes peut constituer une arme de déstabilisation massive très efficace. Cette éventualité doit conduire tous les acteursdes filières agroalimentaires à étudier les facteurs de vulnérabilité et à mettre en place les mesures de prévention et de précaution ap-propriées.

Introduction

Dans le cadre des risques N.R.B.C. (nu-cléaires, radiologiques, biologiques et chi-

miques), le risque biologique occupe uneplace particulière de par la diversité desagents causaux potentiels, macroscopiquesou microscopiques : vertébrés, métazoaires,protozoaires, micro-organismes (bactéries,virus, agents transmissibles non convention-nels), ou bien leurs constituants, sécrétions ouproduits métaboliques (allergènes, venins,toxines, etc.).Ce large panel a été exploité très tôt, l’utili-

sation des agents biologiques à des fins mal-veillantes remontant à la haute Antiquité, etn’a jamais cessé d’inspirer l’imaginationjusqu’aux épisodes récents de bioterrorismeayant remis en lumière Bacillus anthracis.Les agressions concernent l’homme au pre-

mier chef, mais elles peuvent également êtredirigées contre les filières animales, voire vé-gétales : on parle alors d’agroterrorisme. Sile but recherché est la désorganisation mas-sive au niveau d’un Etat, ces cibles offrent unintérêt certain.

Le risque biologique provoqué intentionnelLe risque est une fonction de la probabilité

d’expression d’un danger et de la gravité desa manifestation.Le danger biologique s’exprime indépen-

damment de toute action ou volonté hu-maine : c’est le risque biologique naturel. Dèslors qu’une responsabilité humaine peut êtreévoquée dans l’émergence d’un danger, lerisque est alors qualifié de provoqué. Pour au-tant, il peut s’agir d’un épisode accidentel :l’exemple le plus connu concerne l’épizootiede maladie hémorragique virale du lapin, en1995 en Australie, qui a exterminé 95% de lapopulation de ces rongeurs à la suite de la dif-fusion non contrôlée du virus depuis une sta-tion d’expérimentation. L’implication d’uninsecte dans le transport du virus a été sus-

pectée. Il s’agit bien d’une manifestation ac-cidentelle d’un risque intentionnel puisque lelaboratoire testait le virus en vue de limiter laprolifération des lapins ! Cet épisode rappellepar ailleurs la mésaventure comparable sur-venue en France avec la myxomatose en1952.Le risque provoqué accidentel se caracté-

rise par l’inconscience, l’ignorance ou l’im-prudence. En revanche, le risque provoquéintentionnel témoigne de la volonté d’utiliseren toute connaissance de causes la manifes-tation d’un danger.La guerre biologique et le bioterrorisme

participent de cette démarche.Par rapport aux agents chimiques ou nu-

cléaires, les armes biologiques présententcertains avantages qui peuvent s’avérer déci-sifs et laissent craindre leur utilisation :- les doses létales des toxines biologiques

sont beaucoup plus faibles que celles dessubstances chimiques synthétiques (ex :toxine botulique A de Clostridium botulinum),- les doses d’agents nécessaires au dé-

clenchement d’un accident de grande enver-gure sont minimes, ce qui facilite la faisabilitéet la discrétion de l’action,- la production de la plupart des agents bio-

logiques utilisables ne nécessite pas desmoyens techniques très importants ou desconnaissances scientifiques de haut niveau,- les systèmes de détection classiquement

mis en œuvre sont le plus souvent inefficacesface aux agents biologiques (détecteurs,chiens, etc.)- la distinction entre une origine naturelle ou

provoquée est difficile,- lorsque l’agent biologique est libéré dans

l’environnement, il n’existe plus de mesure dedésamorçage possible,- la plupart des agents biologiques n’affec-

tent que les êtres vivants, ce qui permet de ré-utiliser structures et matériels,- etc.Compte tenu de leur potentiel létal et de leur

fable coût de mise en œuvre, les armes biolo-giques ont pu être qualifiées « d’armes nu-cléaires du pauvre ». Toutefois certaines deleurs caractéristiques constituent des obsta-cles à leur utilisation, que le choix d’une cibleanimale permet de contourner.

Pertinence de la cible animaleLes attaques dirigées contre les animaux de

compagnie et de loisirs ou les animaux de la-boratoire sortent du cadre de ce propos. Seulsnous intéressent les animaux qui s’inscriventdans la chaîne alimentaire, les cheptels d’ani-maux de production (photo n°1).La pertinence du choix d’une cible animale

tient en fait aux limites de l’option humainequi se heurte à de nombreux écueils, d’ordremoraux ou techniques, voire épidémiolo-giques :- La réticence des opérateurs chargés de

la production et de la dissémination d’unagent pathogène à visée humaine n’a pas lieud’être dans le cas d’agent non zoonotique ci-blant l’animal. Les scrupules à tuer des ani-maux sont généralement moindres.- De même les craintes de contamination

accidentelle encourus par les protagonistesdeviennent sans objet. Le « choc en retour »n’est pas à craindre (cette réflexion, à l’imagede quelques autres ci-dessous, n’a de sensqu’en excluant le cas d’attaque terroriste detype kamikaze).- La réprobation publique à l’égard d’ac-

tions visant à tuer des êtres humains peut en-traîner l’hostilité des populations à la causeterroriste, rendant l’attaque contre-perfor-mante. L’indignation sera nettement moinsmarquée s’agissant d’animaux.- Une attaque à cible humaine mobilisera

obligatoirement des moyens d’investigationimportants et des enquêtes très approfondiesavec une probabilité d’arrestation non négli-geable. Dans ce cas, les condamnations se-ront exemplaires. S’agissant de ciblesanimales, les investigations menées serontmoins poussées et les éventuelles condam-nations moins lourdes.- Les mesures de sécurité concernant les

conditions de détention et de circulation desagents pathogènes humains très contagieuxont été renforcées (en France, par l’arrêté mi-nistériel du 22 septembre 2001) et rendentplus difficile leur acquisition à des fins mal-veillantes. En revanche, les mesures de pro-tection qui entourent les lieux de productionou de détention des agents pathogènes ani-maux sont parfois peu développées (labora-toires de recherche, écoles vétérinaires, etc.).- Aux USA, c’est l’insistance d’un terroriste

à se procurer des souches de Yersinia pestis,le bacille de la peste, dans les laboratoiresspécialisés qui conduisit à son arrestation. Acontrario, les agents pathogènes animauxsont pour la plupart facilement disponibles etil peut être difficile d’opérer la distinction entreune acquisition à des fins pacifiques ou terro-ristes. Dans certains pays, du fait de la per-sistance enzootique, voire épizootique, decertaines maladies, le cheptel vivant repré-sente lui-même une source potentielled’agents pathogènes !- Dans la plupart des pays développés l’épi-

démiosurveillance des maladies humainesest efficace et les moyens d’investigation sontbien rodés. La distinction entre un épisode na-turel et un acte intentionnel est plus aisée que

dans le cadre d’une épizootie, dont la détec-tabilité pourra éventuellement s’avérer plusproblématique compte tenu notamment del’existence d’un risque naturel et des limitesdes réseaux de détection.- Le potentiel souvent faible de contamina-

tion interhumaine des agents biologiques (ex :charbon) nécessite des moyens de vectori-sation conséquents pour assurer une dissé-mination de grande ampleur. Cette dernièreest inutile dans le cadre d’une cible animale :une introduction localisée peut permettre unessaimage naturel progressif sur de grandesétendues et entraîner des répercussionsconsidérables.Ces éléments en faveur de la cible animale

ne sont pas exhaustifs. Un dernier aspect mé-rite d’être mis en exergue compte tenu de sonimportance :- Alors que le monde de la santé a pris

conscience des possibilités d’utilisation mal-veillante des agents biologiques à la faveur desépisodes de bioterrorisme vécus, les filièresalimentaires sont encore très peu sensibili-sées et donc particulièrement vulnérables.

L’animal : vecteur ou cible finale ?L’animal peut constituer la cible finale ou

n’être qu’une étape, l’objectif étant en réalitéla santé publique.En tant que vecteur d’agents zoonotiques,

l’animal représente en effet un excellent in-termédiaire. Agissant comme un « réservoir »,il protège l’agent pathogène des agressionsdu milieu extérieur, permettant éventuellementsa multiplication et facilitant sa disséminationà l’homme à la faveur des contacts. La propa-gation naturelle de l’agent s’effectuera aucours des déplacements. L’identification del’origine animale de la pathologie humainepourra s’avérer difficile, retardant d’autantl’application des contre-mesures essentielles,lesquelles viseront à l’éradication de la sourcede contamination (traitement du cheptel, abat-tage). Autant de mesures aux conséquenceséconomiques importantes et à l’efficacité nongarantie.De plus, en cas de raréfaction de la res-

source alimentaire (famines, période deguerre, etc.), la population ou les troupespourraient être amenées à consommer desanimaux contaminés à dessein avec desagents zoonotiques. De quoi potentialiser l’ef-ficacité de la méthode.Viser exclusivement la cible animale peut

également s’avérer lourd de conséquences àplus d’un titre :- Le coût économique d’une épizootie est

considérable (Cf. la fièvre aphteuse auRoyaume Uni3 ou la grippe aviaire H5N1 au ni-veau mondial), qu’il s’agisse des coûts directs(mesures de police sanitaires, indemnisations,etc.) ou indirects (effondrement des filières,arrêt des importations/exportations, désorga-nisation des marchés mondiaux, effondrementde l’économie des pays en voie de dévelop-pement, hausse des prix alimentaires dans lespays développés, etc.). Une telle situationpourrait d’autre part laisser le champ libre à

UNION NATIONALEDES VÉTÉRINAIRES DE RÉSERVESiège social : Maison des Vétérinaires,10 Place Léon Blum, 75 011 PARIS

Bureau

PRÉSIDENT D’HONNEURVC Jean GLEDEL

PRÉSIDENT NATIONALVice-président du GORSSAVC François-Henri BOLNOT [email protected]

VICE-PRÉSIDENTet DÉLÉGUÉ INTERNATIONALDélégué GORSSA Île-de-FranceVC Bruno PELLETIER [email protected]

VICE-PRÉSIDENTet DÉLÉGUÉ NATIONALVC Gilbert MOUTHON [email protected]

SECRÉTAIRE GÉNÉRALVP Stéphane NGUYEN [email protected]

TRÉSORIERDr. Pierre TASSIN

PRÉSIDENT DRSS BordeauxVC Christophe [email protected]

PRÉSIDENT DRSS BrestVC Ghislain MANET [email protected]

PRÉSIDENT DRSS ToulonVC Marc VERNEUIL [email protected]

ADMINISTRATEURS D’HONNEURVC René PALLAYRETVC Jean-Paul ROUSSEAUVC Pierre ROYER

ADMINISTRATEURSVC Thierry [email protected] Xavier BEELE [email protected] Dominique GRANDJEAN [email protected] Louis GUILLOU [email protected] Émile PEREZ [email protected] Philippe ROLS [email protected] Charles TOUGE [email protected]

UNMR FNPR UNVR FNCDR ANORCTASSA AMITRHA

1 Chef de service Sécurité des Aliments / EcoleNationale Vétérinaire d’Alfort, Directeur de l’Obser-vatoire risques et aliments, Expert près la Courd’Appel de Paris, membre de la Compagnie des Ex-perts de Justice en Criminalistique.

2 Docteur vétérinaire, Vétérinaire Principal des Ar-mées en position de disponibilité.

Photo n° 1Pertinence de la cible animale - D.R.

3 Un montant de 14 milliards de Li-vres a été avancé.

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troupeaux conjugué à l’ensemble des perteséconomiques inhérentes aux diverses restric-tions se traduisent par un bilan désastreux.

Le scénario catastropheLes manifestations rassemblant un grand

nombre d’animaux de provenances diversessont des évènements sensibles. A cet égard,le Salon International de l’Agriculture (SIA), quise déroule chaque année à Paris durant unesemaine Porte de Versailles, représente unecible de choix (photo n° 2) :- Les animaux proviennent non seulement

de toutes les régions de France, mais égale-ment de nombreux pays d’Europe, voire extracommunautaires.- Les conditions de promiscuité entre les

animaux et de stress sont favorables à latransmission d’un agent pathogène.- L’application de mesures de sécurité

contraignantes est limitée par le fonctionne-ment même de la manifestation.- A condition d’agir en fin de semaine, tous

les animaux auront regagné leur cheptel d’ori-gine avant que les premiers symptômes soientdétectés.Disséminer du virus de la fièvre aphteuse

sur l’ensemble du salon lors du week-end declôture, en période d’affluence maximale, se-rait relativement aisé. En pratique, sans qu’ilsoit nécessaire d’en préciser les modalités, onretiendra que la vectorisation de l’agent ne po-serait pas de problème particulier. S’agissantdu résultat prévisible, l’explosion multiple etsimultanée de très nombreux foyers, danstoutes les régions de France, en Europe et surd’autres continents, provoquerait de façoncertaine une panique sanitaire et économiquede grande ampleur.Ce scénario plausible5 a été pris en compte

dans les plans de prévention. Chacun sait tou-tefois ce qu’il en est du risque zéro…

L’évidence de la fausse pistePlus la mise en évidence de l’agent causal

sera tardive, plus les mesures de sauvegardeseront retardées. Ce qui aura pour consé-quence de favoriser la dissémination del’agent pathogène et rendra encore plus pro-blématique et aléatoire son éradication, en-trainant l’application de mesures drastiqueslourdes de conséquences. Dès lors, en se pla-çant dans l’optique d’une action terroriste, ilpourrait être judicieux de contaminer le chep-tel avec un second agent biologique, bénin,dont les manifestations rapides et évidentesseraient de nature à orienter les premiers diag-nostics vers cette seule piste. Bien entendu,ce principe d’infection croisée ne résisteraitpas à des investigations poussées mais per-mettrait de gagner du temps, mis à profit parl’agent infectieux majeur pour se propager etcompliquer d’autant son élimination.Le principe pourrait être étendu à la coexis-

tence de deux souches pathogènes diffé-rentes, à l’instar des expériences menéesdans le cadre du programme de guerre biolo-gique en ex Union soviétique : le gène produi-sant la toxine diphtérique ayant été introduit

dans le bacille de la peste, en cas d’attaque,une pathologie risquait de dissimuler la se-conde aux conséquences également mor-telles.Il est à craindre que les possibilités offertes

à l’heure actuelle par la génétique stimulentles imaginations dans cette voie.A priori, toutes les filières animales peuvent

faire l’objet d’actes de malveillance. Maisparmi celles-ci la filière porc est peut-êtreplus particulièrement sensible, à considérerl’intérêt spécifique quepourrait représenter samise à mal pour une cer-taine mouvance de terro-risme…

Quelques exempleshistoriquesLes exemples histo-

riques concernent laguerre biologique plusque le bioterrorisme :- 1916 : port de Bor-

deaux. Epizootie demorve sur des chevauxen provenance desEtats-Unis, contaminéspar des espions alle-mands dans les portsd’embarquement outreatlantique.- 1917/1918 : 200 cas de morve et de char-

bon sur des chevaux provenant d’Argentine(même cause). Plusieurs centaines de soldatsalliés seraient également décédés, victimes deces zoonoses.- 1939 : le programme japonais de guerre

biologique comprend un volet animal. Desmoutons atteints de fièvre charbonneuse sontintroduits dans les troupeaux soviétiques aucours de l’incident de Nomonhan. La maladietue effectivement le cheptel et des soldats,russes mais également japonais, victimesd’un « choc en retour ».- 1943 : les britanniques disposent d’impor-

tants stocks de nourriture pour bovins. Il s’agitde « gâteaux » à l’huile de lin, comprimés enforme de gaufres, contaminés par Bacillus an-thracis, destinés à infecter le cheptel alle-mand. Ils ne furent pas utilisés.- 1952 : le Mau Mau, mouvement de libéra-

tion du Kenya, injecte sous la peau des bovinsdes fermiers britanniques une toxine prove-nant du latex d’un arbre local.- 1964/1997 : à plusieurs reprises Cuba ac-

cuse les services secrets américains d’avoircontaminé le cheptel et les cultures du pays.L’épizootie de maladie de Newcastle qui atouché la filière aviaire en 1996 en serait unexemple. La cause naturelle a toutefois été re-tenue par la commission d’enquête ONU, àl’exception des membres chinois et vietna-miens qui ne se sont pas prononcés, fauted’éléments. La même accusation avait étéportée envers les américains pendant laguerre de Corée, à propos du parachutage degranulés pour bovins contaminés par le bacilledu charbon.

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des spéculations ou des opérations finan-cières hostiles, la guerre biologique n’étantalors que le déclencheur de la guerre écono-mique.- Les meures d’éradication de l’agent pa-

thogène peuvent conduire à la paralysie éco-nomique d’une région, voire d’un pays. En1981, l’épizootie de fièvre aphteuse en Bre-tagne fut l’occasion pour l’ensemble du corpsdes vétérinaires (biologistes) des armées, mo-bilisé à cette occasion, de participer active-ment à une lutte de vitesse entre lapropagation du virus et l’abattage massif desanimaux sensibles. L’interdiction totale de cir-culer dans les zones touchées entraîna l’arrêtde toute activité et des conséquences finan-cières très lourdes dans les filières agroali-mentaires mais également dans tous lessecteurs économiques.- La restriction des libertés individuelles, no-

tamment de circulation, conjuguée aux diffi-cultés économiques (approvisionnement, coûtalimentaire, etc.) conduirait inexorablement àdes problèmes sociaux aux manifestationsmultiples et aux conséquences difficilementprévisibles, y compris sur le plan politique (Cf.le cas de la Belgique avec la crise dite « de lavache folle » ou de la Grande Bretagne avec lafièvre aphteuse).

Ajoutant à cela laperte de confiancedes citoyens dans lacapacité de l’Etat àgérer les situationsde crise, il est facilede comprendre ques’attaquer aux filièresanimales pourraits’avérer efficacedans l’optique d’unedéstabilisation éco-nomique et poli-tique.En cela l’agent bio-

logique à cible ani-male devient unearme de désorgani-sation massive. Lesactes de terrorismevisent à créer dans lapopulation un effet

de panique. En affectant le potentiel écono-mique d’un Etat il est possible de générer unesituation de chaos aboutissant à une désor-ganisation de l’unité nationale.

L’agent biologique « idéal »Dans l’optique d’une contamination du bé-

tail à des fins politico-économiques, quels se-raient les critères de choix de l’agentbiologique « idéal » ?- La possibilité d’une incubation naturelle in

vivo supprimerait les contraintes techniquesde production et de transport de l’agent.- L’effet maximal serait obtenu avec un

agent peu létal mais à fort pouvoir contagieux,susceptible d’être disséminé à partir dequelques individus et sur une période longue.- L’absence de potentiel zoonotique de

l’agent est une caractéristique primordiale.

- L’excrétion pré-symptomatique et une dé-tection tardive potentialiseraient la diffusion.- L’absence de traitement assainissant et

l’obligation de procéder à un abattage massifdu cheptel atteint assureraient une efficacitémaximale.Le critère essentiel étant le pouvoir de diffu-

sion naturel, l’agent pathogène serait donc àchoisir parmi les maladies animales transmis-sibles capables de s’étendre rapidement surde grands territoires, entraînant des consé-quences socioéconomiques graves, notam-ment en termes de commerce international.L’agent de la fièvre aphteuse répond par-

faitement au cahier des charges.Ce virus de la famille des picornaviridae

touche l’ensemble des artiodactyles (rumi-nants, suidés, équidés). La maladie se traduit,après une période d’incubation de 2 à 15jours, par l’apparition d’aphtes sur les mu-queuses buccales et linguales, les onglons etla mamelle. La mortalité est faible (environ 1%)mais la morbidité proche de 100% et lespertes de production très importantes. Lacontamination s’effectue par voie respiratoireou digestive. Le virus est présent dans toutl’organisme, les sécrétions ou les productionsde l’animal contaminé : salive, sang, urine,sperme, etc. Jusque dans l’air expiré ou le lait,la viande et les produits de charcuterie qui ensont issus. Il résiste très bien dans le milieuextérieur. Une vaccination existe, mais sa miseen œuvre sur un territoire restreint leséchanges internationaux.Des foyers de fièvre aphteuse sont réguliè-

rement déclarés au niveau international, lamaladie persistant par ailleurs à l’état endé-mique dans certains pays du tiers monde : le28 avril 2010, l’Organisation des Nationsunies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)a préconisé un renforcement du système desurveillance international suite à la découvertede trois foyers au Japon et en Corée du Sud,pays officiellement indemnes de fièvre aph-teuse. Le japon a abattu 385 animaux (Bovins,buffles, porcins) et la Corée environ 3 500porcs, dans le but de circonscrire les foyers.Selon le communiqué de la FAO, « les me-sures de biosécurité mises en place dans cespays n’ont pas résisté à l’offensive d’une in-fection à grande échelle intervenue dans leszones sources, probablement en extrêmeOrient (…) La découverte de ces foyers enl’espace de quatre mois suscite de fortespréoccupations ».En France, les Vétérinaires des armées ont

encore en mémoire leur intervention auRoyaume-Uni lors de la pandémie de 2001 quis’était propagée jusqu’en Afrique du Sud etdans toute l’Europe depuis l’Asie du Sud Est.Mais le virus n’a pas épargné le territoire na-tional et la France a également connuquelques alertes qui nécessitèrent la mobili-sation du Service4.En cas de signalement de fièvre aphteuse

les mesures de police sanitaire déployées au-tour des foyers, afin d’éviter la propagation del’épizootie, paralysent totalement l’activité dela région concernée. L’abattage massif des

Photo n° 2 - Le SIA, une cible de choix ! - D.R.

Photo n° 3 - L’industrie agroalimentaire, cible potentielle - D.R.

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4 Lors de l’épizootie de 1981, dansla région de Lamballe (22), l’hypothèsed’une contamination intentionnelleavait été immédiatement évoquée parles éleveurs dont on abattait les trou-peaux : une automobile de marqueétrangère, immatriculée dans un paysfrontalier (à l’Est) avait été vue à plu-sieurs reprises circulant autour des ex-ploitations les jours précédents ledéclenchement de l’épizootie. De quoialimenter la rumeur !

4 Des tests reproduisant une attaquede ce type ont été réalisés avec suc-cès à plusieurs reprises aux USA.

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sources de Cobalt 60 ou de Césium 137 ?Quid d’un engin explosif, placé au milieud’une palette de denrées alimentaires, dé-clenché à proximité de la source radioactiveau moment du traitement ? Certes, les consé-quences seraient sans commune mesure avecune catastrophe de type Tchernobyl, maisnéanmoins suffisantes pour obtenir une dé-stabilisation de grande ampleur… à relative-ment peu de frais.

Au plus près du consommateurLe consommateur final représente une cible

intéressante à plusieurs titres :- Agir en bout de chaîne alimentaire, c’est

éviter la plupart des contrôles exercés sur lesdenrées : dès lors qu’un produit se trouveplacé en rayon chez un distributeur, ou en pré-paration chez un restaurateur, sauf cas parti-culier il ne fera plus l’objet d’aucun contrôle(tant chimique que microbiologique) avantconsommation. La probabilité de déceler unagent biologique dans le produit fini est trèsfaible. Le consommateur, même vigilant,n’aura aucun moyen de détecter un contami-nant, dont la présence ne se traduira pas pardes modifications organoleptiques de l’ali-ment. C’est la distinction fondamentale entreune contamination (invisible) et une altération(visible) qui entrainera le rejet du produit.- La plupart des produits alimentaires sui-

vent des circuits de distribution complexesse traduisant par de nombreuses manipula-tions qui constituent autant d’opportunitésd’actions malveillantes.- A ce stade des filières, la plupart des ali-

ments seront consommés : a priori, toutes lesattaques seront suivies d’effet.- L’agent biologique pourra être utilisé à fai-

bles doses ou à faible concentration, la dilu-tion entre le nombre de consommateurs étantfaible. Mais il s’agit là d’un inconvénient de cechoix stratégique : il est plus efficace decontaminer une matière première, transforméeen produits finis destinés à des centaines deconsommateurs, que de s’attaquer à chacundes produits finis.Par principe, une attaque en fin de chaîne

alimentaire sera limitée et ciblée. Pour autantson impact peut s’avérer désastreux sur leplan économique, médiatique, voire sanitaire.En ciblant directement le consommateur,

deux modalités sont envisageables :

Objectif empoisonnementAvant que la vie microbienne soit révélée, à la

seconde moitié du 19ème siècle, les accidentsalimentaires étaient le plus souvent imputés àdes substances chimiques. On parlait alorsd’empoisonnement et le caractère intentionnelétait évoqué, recherché, voire « démontré »selon les critères de l’époque. Nul ne saura ja-mais combien d’innocents auront été exécutésou suppliciés, au cours des siècles, par la fautede bactéries ou de virus… Mais dans certainscas, l’intention était clairement établie.Des épisodes plus récents montrent que le

principe reste d’actualité, qu’il s’agisse defaits de guerre ou de terrorisme :

- 1977 : Israël. Du mercure est injecté dansdes agrumes. 12 personnes contaminées etforte chute des exportations.- 1980 : Irak. Des boissons et aliments

contaminés par du Thallium dans le but d’éli-miner des opposant politiques. Plusieurs dis-sidents intoxiqués.- 1989 : Chili. Des raisins exportés vers les

USA contaminés par du cyanure. Pas de vic-times recensées mais suspension des impor-tations de fruits chiliens de la part de plusieurspays.- 1991 : des traces de benzène sont retrou-

vées dans des bouteilles d’eau de Perrier.Rappels massifs de produits et chute du chif-fre d’affaire de 50%. Officiellement les buts etauteurs restent inconnus. L’hypothèse d’uneguerre économique est avancée.- 1995 : Tadjikistan. Camp militaire russe.

Du cyanure est injecté dans des bouteilles dechampagne, provoquant une dizaine dedécès.- 2003 : Chine. Lait de soja empoisonné

dans 8 écoles primaires dans le Nord du pays.Plus de 3 000 enfants intoxiqués, dont 3décès. Aucune précision disponible.- 2006 : Australie, Brisbane. Dans plusieurs

restaurants de la ville, des consommateurstrouvent des pellets verts dans leur plat. Ils’agit d’un rodenticide, le brodifacoum.Très récemment :- 23 mars 2010.

Japon. L’injection à laseringue d’un pesti-cide organophos-phoré, lemé tham idophos ,dans des raviolis chi-nois (gyoza) pro-voque l’intoxicationde 10 personnes(photo n°5). Pour sevenger de son em-ployeur, une entre-prise basée en chine,un employé de la« Tian yang FoodCompany » avait enfait contaminé lesproductions à troisreprises depuis 2007.Certains produitssont suspectés d’avoir déclenché des cas enChine en 2008, puis au Japon. L’enquête desautorités chinoises a demandé deux ans etl’audition de 586 personnes ayant eu accèsaux produits. L’auteur a été confondu aprèss’être confié à sa femme et à des amis,lorsque les cas furent médiatisés.Ces derniers exemples posent une question

essentielle : est-il réellement possible de pré-venir de telles malveillances ?

Objectif TIAC(Toxi-infection alimentaire collective)Les toxi-infections alimentaires collectives

sont les accidents les plus redoutés dans lesfilières alimentaires. Si le caractère « collectif »commence à partir de deux cas comparables,

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- 1982/1984 : l’armée soviétique aurait uti-lisé la morve et le charbon pour infecter leschevaux des troupes afghanes dissidentes.Ces épisodes démontrent que l’idée n’est

pas nouvelle. Elle refait surface de temps à au-tres et reste d’actualité, d’autant plus que lesavancées en matière de génie génétique per-mettent aujourd’hui d’envisager la mise aupoint d’agents pathogènes aux caractéris-tiques spécifiques, adaptés notamment auxstratégies vaccinales des contrées ciblées ouaux moyens de lutte mis en place.

Les industries de transformationLes différentes étapes de fabrication des

denrées alimentaires sont des cibles poten-tielles d’attaques terroristes : qu’il s’agisse dela première transformation (ex : abattoirs) oudes opérations ultérieures (industries agroali-mentaires) (photo n° 3). L’introduction volon-taire d’un agent biologique au cours de latransformation d’un aliment reste une éven-tualité toujours possible : les exemples decorps étrangers introduits durant les phasesindustrielles dans des produits alimentairesrappellent que cette possibilité n’est pas uni-quement théorique.De plus, s’attaquer à l’aliment présente un

avantage majeur : les denrées alimentairespeuvent être directement contaminées avecdes pathogènes, notamment intestinaux, sansqu’il soit nécessaire de procéder à une milita-risation de l’agent, obstacle à la fois techniqueet financier susceptible de freiner certainestentatives. L’aérosolisation des agents biolo-giques, considérée comme le vecteur le plusefficace, demande en effet une compétence etdes moyens sans aucune mesure avec ceuxexigés pour contaminer des aliments à l’aided’une simple culture bactérienne.Tous les aliments peuvent faire l’objet de

telles entreprises criminelles et toutes les fi-lières sont concernées, ycompris pourquoi pas, l’ali-mentation des animaux decompagnie, à considérer laplace occupée par ces der-niers dans notre société….Toutefois, certaines indus-

tries sont plus particulière-ment sensibles, compte tenude l’impact psychologiqued’une atteinte concernantleurs produits, à l’image deslaits maternisés ou de la nour-riture pour bébés.Les entreprises agroalimen-

taires, les enseignes de distri-bution ou de restauration,peuvent faire l’objet de chan-tages ou de tentatives d’ex-torsion de fonds (photo n° 4).

Bien entendu, ces incidents n’ont pas voca-tion à être médiatisés, au risque d’encouragerleur multiplication. Il est par conséquent diffi-cile d’en estimer l’incidence. Certains évène-ments franchissent néanmoins la barrièremédiatique du fait d’indiscrétions ou simple-ment de circonstances ayant rendu difficilel’absence de communication.

- 1996 : un commando baptisé « Tamara S »exige une forte somme en diamants de plu-sieurs groupes agroalimentaires allemands enaffirmant avoir contaminé divers aliments avecdu venin de cobra et de vipère. L’affaire n’a ja-mais été élucidée.- 2000 : le groupe français DANONE recon-

naît avoir fait l’objet d’un chantage.- 2004 : six groupes agroalimentaires fran-

çais ainsi que deux groupes industriels decosmétiques font l’objet d’une tentative d’ex-torsion de fonds par un mystérieux « groupeAZF », sans que l’on ait su quel était l’agentconcerné.Mais dans la plupart des cas le silence pré-

vaut et, au mieux, le problème n’est connuque lorsqu’il est résolu. Par principe, afin dene pas susciter des vocations, le messagetransmis est toujours le même : il n’est jamaisdonné satisfaction aux revendications ou exi-gences des auteurs de tels actes. En clair, « onne paye pas » : politique de communicationcalquée sur celle concernant les prisesd’otages…Au-delà des actes avérés, fausses alertes

ou rumeurs savamment distillées peuvent nuireconsidérablement auxmarques éventuellementconcernées. Il s’agit là d’armes efficaces entermes de discrédit et de déstabilisation éco-nomique, dont on soupçonne qu’elles aient étéutilisées dans le cadre de luttes concurrentiellesà forts enjeux financiers.Avec les actions ponctuelles, dispersées et

à faible nombre de victimes, les canulars sontcertainement les formes d’action les plus effi-caces en termes de rapport coût/bénéfice,dans le cadre d’un terrorisme non étatique.

De l’accidentel à l’intentionnel ?Le samedi 26 avril 1986 est une date qui

restera dans les mémoires : à 1 h 23’ 40’’, leréacteur n° 4 de la centrale nucléaire ukrai-nienne de Tchernobyl explose. Dans les se-maines qui suivirent l’explosion, l’ingestion dedenrées alimentaires contaminées par les re-tombées est considérée comme la source ma-jeure de la contamination humaine dans lespays éloignés du réacteur mais touchés parles panaches radioactifs. Le danger est l’ac-cumulation consécutive dans l’organisme desproduits de fission contenus dans ces ali-ments. Les produits de l’agriculture et de l’éle-vage contaminés et utilisés pour laconsommation humaine (végétaux, lait,viande, etc.) deviennent des vecteurs expo-sant les consommateurs à la radioactivité. Ilne s’agit pas d’agents « biologiques », maisTchernobyl est l’exemple du risque provoquéaccidentel qui pourrait devenir intentionneldans un autre contexte, compte tenu de l’im-pact de ce type d’évènement et des consé-quences sur la santé publique, aujourd’huilargement documentées.Les mesures de sécurité draconiennes

mises en place sur les sites sensibles, àl’image des centrales nucléaires, sont desti-nées à éviter de tels agissements. Dont acte.Mais la même rigueur est-elle de mise dansles usines agroalimentaires pratiquant l’ioni-sation des aliments, et détenant de fait des

Photo n° 4La grande distribution menacée par les chantages - D.R.

Photo n° 5Raviolis chinois empoisonnés au methamidophos (mars 2010) - D.R.

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A ceci plusieurs raisons :- Il n’existait pas de mobile apparent.- Aucune revendication n’a suivi la flambée

des cas.- Aucun comportement anormal n’a éveillé

l’attention des autorités policières locales.- Des contaminations multiples sont inhabi-

tuelles dans le cadre d’un acte de malveil-lance : agir en plusieurs fois et à plusieursendroits multiplie les probabilités d’arrestation.- Des cas isolés de salmonellose avaient été

signalés avant l’anadémie, ce qui pouvait pri-vilégier l’origine naturelle.- La source des contaminations est restée

longtemps inconnue malgré les investigationset les analyses effectuées.- Il n’existait aucun précédent connu d’un

mobile politique.- La vérité n’aurait sans doute jamais été dé-

couverte sans un conflit survenu plus d’un anaprès ces évènements au sein de la secte etles témoignages d’adeptes repentis !- Il conviendrait également d’ajouter à ces

différents exemples d’empoisonnement et deTIAC, les actions perpétrées en Rhodésiedans les années soixante-dix, lors des luttesinterraciales, à la fois contre le bétail et les res-sources alimentaires (ricin, choléra, pesti-cides, métaux lourds, etc.).La Toxi-infection alimentaire provoquée

n’est pas une hypothèse d’école et constitueune menace qu’il convient de prendre encompte dans le cadre des mesures de pro-tection des filières alimentaires. Il est faciled’imaginer l’ampleur des conséquences d’unacte de terrorisme alimentaire dans une cui-sine centrale produisant plus de 10 000repas/jour en restauration scolaire, ou dansles coulisses d’un évènement sportif degrande ampleur, type internationaux de tennisde Roland Garros (photo n° 8) !

Le cas particulier de l’eau de boissonL’eau de boisson constitue une cible de

choix dont l’intérêt a été décelé dès l’Anti-quité et depuis les guerres puniques les exem-ples de dissémination intentionnelle d’agentschimiques ou biologiques sont légion.Quelques références au fil de l’histoire :- 1171 : siège de Raguse (Sicile) par les vé-

nitiens. L’empoisonnement des puits autourde la ville contraint les vénitiens au repli.- 1495 : campagne de Naples. Les troupes

françaises reçoivent du vin contaminé par dusang de lépreux (conséquences nonconnues).- 1710 : les iroquois jettent des peaux d’ani-

maux morts en amont de la rivière où s’abreu-vent les troupes anglaises (plus de milledécès).- 1863 : guerre de sécession. Les confédé-

rés empoisonnent les puits des troupes del’Union avec des cadavres d’animaux.- 1945 : contamination d’un réservoir d’eau

en Bohème par les troupes allemandes.La liste est longue et devrait également

compter toutes les exactions de l’Unité 731évoquée précédemment : en particulier la

contamination des puits en Union soviétiquepar les Suicide squads, en 1939 et 1940, lacontamination d’un millier de puits avec Sal-monella typhi dans la région chinoise de Har-bin, puis en 1942 l’empoisonnement desréservoirs, puits et rivières lors de la retraitestratégique de la ville de Chun Sien.Plus récemment :- 1972 : Chicago.

Des membres d’uneorganisation néona-zie, « The Order ofRising Sun », sonttrouvés en posses-sion de 36 kilo-grammes de culturede Salmonella typhidestinés à empoi-sonner les réservesd’eau potable deplusieurs grandesvilles des USA.- 1973 : Alle-

magne. Pour ven-ger la mort desterroristes palesti-niens lors des JeuxOlympiques de1972, un groupe de scientifiques menace,outre l’emploi de bombes contaminées par dubacille du charbon, de polluer les systèmesd’adduction d’eau des principales villes dupays avec de la toxine botulique. Les réservesd’eau embouteillées sont dévalisées par la po-pulation en quelques jours. Aucune action n’aété signalée.- 1980 : France. Découvert de culture de ba-

cille botulique dans une cache de la « FractionArmée Rouge ».- 1992 : Turquie,

Istanbul. Uneconcentration létalede cyanure de po-tassium est retrou-vée dans leréservoir d’eau d’uncamp militaire. LePKK est incriminé.

ProblématiqueL’eau est un vec-

teur efficace pourtoucher un grandnombre d’individus.L’incident survenu àMilwaukee (USA) en1993 est démons-tratif : 403 000 casde contamination par des oocystes de Cryp-tosporidium parvum y furent recensés, dont54 décès, suite à un traitement de potabilisa-tion inadapté des eaux du lac Michigan.Protéger le réseau d’eau potable d’une ag-

glomération des actions malveillantes est unetâche difficile. Les sources d’approvisionne-ment peuvent être multiples (aqueducs, nappesous terraine, usines de traitement, etc.), lescircuits complexes (réservoirs, stockage ou-vert, canalisations, conduites, etc.) et les pro-

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les T.I.A.C. peuvent toucher un grand nombred’individus à l’image de ces cas historiquesd’intoxication massive :- 1985 : USA, Illinois, 198 000 cas de sal-

monellose (lait pasteurisé).- 1991 : Chine, 300 000 cas d’hépatite A

(palourdes). Il s’agit de la plus importante TIACjamais recensée à ce jour.- 1994 : USA, dans 41 Etats, 224 000 cas

de salmonellose (Crèmes glacées).- 1996 : Japon, 8 000 écoliers touchés,

germe E. coli O157H7 (radis).

Un cas, ayant concerné une population plusréduite, défrayât néanmoins la chronique surle territoire national :- 1986 : France, Champs-sur-Marne. 1000

enfants atteints de salmonellose (restaurationscolaire). Plusieurs centaines d’hospitalisa-tions, mais aucune victime.Ces cas bien documentés sont accidentels

sans doute possible. Mais à l’instar des em-poisonnements, des évènements accidentelsont parfois pu conduire à mettre en cause uneintention malveillante, surtout lorsqu’ils se ré-pétaient au contact d’une même personne.C’est l’exemple bien connu de Mary Mallon(1869/1938), surnommée « Marie typhoïde »,aux Etats-Unis : partout où cette cuisinière tra-vaillait, des gens mouraient. Elle était en fait« porteuse saine » d’une souche de Salmo-nella typhi qui, faute d’une hygiène suffisante,se transmettait aux familles. Niant sa respon-sabilité, elle refusa de quitter son métier et futécartée de force des fourneaux à plusieurs re-prises6. Contamination non intentionnelle,mais négligence avérée au regard des règlesd’hygiène. Du moins selon les standards ac-tuels !Dans d’autres exemples, le caractère inten-

tionnel était manifeste :

En 1940, l’unité 731 de l’armée japonaisebasée en Chine pendant la seconde guerremondiale, déclenche une épidémie de cho-léra dans la région de Changchun, capitale de« l’Etat souverain » du Mandchoukouo créépar les japonais : après avoir vacciné la popu-lation avec un placébo, ils distribuent des ali-ments contaminés. 3 000 prisonniers deguerre chinois sont également contaminés àl’aide de boulettes de viandes souillées pardes salmonelles, puis relâchés pour répandrel’épidémie dans la population. En 1941, lesmêmes équipes distribuent des barres dechocolat contaminées par le bacille du char-bon à des écoliers de la région de Nankin.Onze villes chinoises ont fait l’objet de ces at-taques biologiques.Les exactions de l’Unité 731, ne se limitent

pas à ces quelques exemples et sont au-jourd’hui connues. Elles ont pu être comparéesaux horreurs commises par les nazis dans cer-tains camps de concentration sous couvert de« recherche » médicale. Après la guerre, leprincipal instigateur de ces crimes, le généralIshii SHIRO, médecin, échappera à son sort encollaborant avec les Etats-Unis au programmede développement des armes biologiques of-fensives. Un procès pour « crimes contre l’hu-manité » a été intenté par des plaignantschinois à la fin du siècle dernier (photo n° 6).Tous les actes de malveillance ne sont im-

putables aux crimes de guerre :- 1961 : USA, base aéronavale. 22 militaires

déclarent une hépatite suite à la consomma-tion d’une salade de hors d’œuvre. Un em-ployé a uriné dans le plat.- 1970 : USA, université. 4 étudiants pré-

sentent une détresse respiratoire suite à l’in-gestion d’un gâteau contaminé par des œufsembryonnés d’Ascaris suum. Les investiga-tions privilégient l’origine intentionnelle.- 1996 : USA, laboratoire d’un centre hospi-

talier. 13 employés contaminés par Shigelladysenteriae après avoir consommé des gâ-teaux et beignets ayant été déposé de nuitdans la salle de repos. 5 hospitalisations. Lasouche venait du laboratoire.Mais l’exemple le plus connu et le plus dé-

monstratif reste celui vécu en 1984 aux USAdans la ville de The Dalles, du comté deWasco dans l’Oregon (photo n° 7). Une sected’origine indienne, les Rajneeshee, se voyantrefuser par la municipalité un permis deconstruire nécessaire à l’extension de ses ac-tivités, décide d’influencer les élections duComté en empêchant un maximum d’élec-teurs de se rendre aux urnes. En contaminantles buffets de hors d’œuvre dans dix restau-rants de la ville avec une souche de Salmo-nella typhimurium, ils réussissent à provoquerenviron 1 000 cas de salmonellose, dont 45hospitalisations, parmi les 10 500 habitants.L’issue des urnes n’a pas été modifiée, maisl’efficacité de l’opération est indéniable alorsqu’elle n’a nécessité que peu de moyens et aété exécutée de façon très artisanale. Le casest d’autant plus intéressant que l’hypothèseintentionnelle n’a pas été retenue de primeabord. Elle a même été niée et rejetée par lesautorités malgré certaines évidences.

Photo n° 6 - Ishii SHIRO. Unité 731 de l’armée japonaise - D.R.

UNMR FNPR UNVR

Photo n° 7 - la secte RAJNEESHEE (USA 1984) - D.R.

Photo n° 8 - La restauration scolaire, cible privilégiée ? - D.R.

6 Le cas de « Marie Cholet » enFrance est similaire. Autre cas célèbrede « porteur sain » : le laitier « N themilker » infecta entre 1893 et 1909 plusde deux cents personnes à Folkestoneen Angleterre.

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fiables. et les moyens « classiques » ont mal-heureusement fait preuve de leur efficacité.Les actes de malveillance à petite échelle

sont plus difficiles à recenser, leur médiatisa-tion risquant d’encourager l’émulation. Toute-fois, compte tenu d’un bilan « bénéfice/coût »relativement favorable aux instigateurs poten-tiels, l’hypothèse d’une augmentation de cetype d’action est à prendre en considération.

ConclusionL’alimentation est un secteur clé de l’éco-

nomie. De la matière première au produit fini,la chaîne alimentaire constitue une cible dechoix pour qui souhaite développer une actionde déstabilisation massive sur un large terri-toire.Le rapport liant le mangeur et l’aliment dé-

passe très largement le cadre de la simpleconsommation, du fait notamment du « prin-cipe d’incorporation » : ce qui est dans l’as-siette va devenir partie intégrante etconstitutive de l’organisme ; « On mange ce

que l’on est et on est ce que l’on mange ».S’attaquer à un domaine aussi sensible nepeut présenter que des avantages pour quiest animé d’intentions malveillantes !Outre la composante psychologique, fon-

damentale, une agression de type biologiquesur la chaine alimentaire aurait un potentielmajeur de désorganisation massive et de dé-stabilisation. Or la chaîne alimentaire, du faitde sa complexité et de sa diversité, est parti-culièrement vulnérable. Comment protéger ef-ficacement les cheptels, les champs, lesusines, les magasins, les restaurants ?Le faible nombre de cas avérés d’attaques

ciblées sur ces secteurs ne doit pas inciter àen négliger la probabilité, mais au contraire àdévelopper la vigilance et les méthodes deprévention, avant que l’actualité ne corroboreles mauvais augures. Peut-être serait-il sagede garder à l’esprit la formule choc en vigueuroutre atlantique s’agissant du bioterrorisme :« It’s not a matter of IF but a matter ofWHEN » ! �

Pour en savoir plusConcepts, historique et santépublique :Meyer C., Leglu D. : La me-nace chimique et biolo-gique, Ellipses, 2003.Berche P. : L’histoire se-crète des guerres biolo-giques, Robert Laffont,2009.

Problématique vétérinaire :Thill M. : Risque biologiqueprovoqué, santé animale etsanté publique vétérinaire :synthèse bibliographique etenquête sur la sensibilisa-tion et l’implication de laprofession vétérinaire,Thèse de doctorat vétéri-naire, Créteil, 2003.Thill M., Ricci F. : Bioterro-risme : justification de l’im-plication des vétérinairesdans les plans de préven-tion et de gestion de crise,médecine et armées, 2004,32, 1, 57-66.Chalk P. : Hitting’s Amer-ica’s Soft Underbelly,RAND, National DefenseResearch Institute, 2004.

Aspects alimentaires :Rasco B.A., Bledsoe G.E. :Bioterrorism and foodsafety, CRC Press inc.,2004.Edelstein S. : Food nutritionat risk in America, Jonesand Bartlett inc., 2008.(Ouvrage français en pré-paration).

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cédés de traitement employés moins efficacesque ceux appliqués aux aliments. Quelles quesoient les mesures de protection mises enplace, les traitements et les contrôles effec-tués en amont, il est impossible de sécurisertotalement l’approvisionnement : une attaqueciblée, localisée en fin de réseau, sera aisée àmettre en œuvre (faible protection des accèset des canalisations) et difficilement décelablecar se situant en aval des points de contrôle(photo n° 9).Son efficacité sera en revanche dépendante

de la quantité d’eau réellement consommée,

qui représente un faible pourcentage de l’eaupotable utilisée : environ 1%. Plus l’action seraentreprise en amont, plus le phénomène dedilution sera important et nécessitera d’adap-ter le type et la dose d’agent biologique. Lerecours à la toxine botulique s’inscrit danscette perspective.Très en amont, les nappes souterraines re-

présentent des cibles vulnérables : de faiblesquantités d’agents biologiques suffisent à lesrendre inexploitables. En cas de contamina-tion, les opérations de réhabilitation serontlongues et difficiles, ce qui pourrait s’avérerproblématique en termes d’approvisionne-ment : aux conséquences sanitaires il faudraitalors ajouter les répercussions d’une pénurieéventuelle.

Maîtriser le risque provoqué intentionnelFace à ces éventualités quelles réponses les

gestionnaires du risque peuvent-ils apporter ?Compte tenu de la diversité des cibles et de

l’étendue des possibilités d’action, il serait il-

lusoire d’imaginer écarter toute possibilité demalveillance. Il ne s’agit pas d’une spécificitéde la chaîne alimentaire…Au-delà des systèmes d’alerte et des plans

nationaux non spécifiques dont le périmètrepeut concerner les filières agroalimentaires,les pouvoirs publics ont cherché mettre enplace des mesures susceptibles de protégerla chaîne alimentaire. C’est dans cette optiqueque la Direction générale de l’alimentation(DGAL) du Ministère de l’agriculture a publiéle 23 mai 2007 la note de serviceDGAL/N2007-8128 relative au «Guide des re-

commandations pour la protectionde la chaîne alimentaire contre lesrisques d’actions malveillantes, cri-minelles ou terroristes ».La lecture de ce guide pourrait

sembler décevante à qui chercheraitdes « recettes miracles ». En effet, laplupart des mesures de sécurité re-commandées sont non spécifiqueset reposent logiquement sur le sim-ple bon sens : protection des locaux,identification des personnes, traça-bilité des denrées, etc.Par ailleurs, ce texte expose briève-

ment en annexe les principes géné-raux de deux méthodes américainesd’analyse, appliquées aux risquesprovoqués intentionnels :- le système VACCP (Analyse de

vulnérabilité, points de contrôle pourla maîtrise)- le système CARVER SHOCK

(criticité, accessibilité, récupération,vulnérabilité, effet, repérage, quanti-fication).Ces méthodes de prévention des

risques feront l’objet d’une présenta-tion ultérieure. Elles prennent une im-portance toute particulière pour lesentreprises désirant exporter desdenrées vers les Etats-Unis : depuisl’adoption du « Bioterrorism act » fin2003, la mise en place de mesures

de biosécurité dans les usines et au coursdes transports est une exigence pour tous lesopérateurs.Quels que soient les systèmes de sécurité

et des mesures de protection adaptées àchaque contexte particulier, la sensibilisation,la prise de conscience et la vigilance de l’en-semble des opérateurs constituent de fait lesseules barrières réellement efficaces contreles actes de malveillance.

Pourquoi si peu de cas ?La question mérite en effet d’être posée. Au

vu des éléments décrits précédemment il ap-paraît clairement que la cible animale, voirealimentaire, offre de nombreux avantages parrapport aux actions terroristes « tradition-nelles » ciblant directement les vies humaines.S’agissant des opérations criminelles et/ou

terroristes de grande envergure la réponsetient sans doute, pour partie, dans la culturedes acteurs et la préférence pour les actionsspectaculaires, violentes, rapidement indenti-

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Photo n°9 - Le cas de l’eau de boisson - D.R.

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IMPLANTOLOGIE ORALEC.D.C. (R.) GUY JOLY*

INTRODUCTIONL’implantologie orale comprend essen-

tiellement deux phases :- une phase chirurgicale- une phase prothétique.La phase chirurgicale correspond à la

mise en place de l’implant endo-osseuxproprement dit.La phase prothétique commence par la

mise en place ou non de pilier de cicatri-sation en fonction des techniques choi-sies (mise en charge différée ouimmédiate de l’implant) et s’achève par lamise en fonction de la prothèse requise.Les implants endo-osseux les plus ren-

contrés et posés notamment en Europesont de type visse (cylindrique ou conique).Ils sont pour la plupart en titane dit

commercialement pur (impureté présenteà moins de 0,25%) et respectent les cri-tères d’ostéo-intégration dictés par leprofesseur BRANEMARK.

Deux techniques se côtoient :- non enfouie- enfouie.

La technique non enfouie :La technique du non enfoui a été déve-

loppée par le système ITI et la sociétéSTRAUMANN.Dans la plupart des cas, cet implant ne

requiert pas de second temps opératoire.Une fois l’os remodelé (environ six se-maines ) et la base stable, un élément deliaison se pose sur eux ( simply doingmore ).

La technique enfouie :La technique enfouie est la plus cou-

rante aujourd’hui.Elle met en jeu deux temps opératoires

selon les critères d’ostéo-intégration duprofesseur BRANEMARK validés par lestravaux d’Albrektsson en 1985 et parl’American Dental Association.Le premier temps opératoire est la pose

chirurgicale de l’implant endo-osseuxproprement dit.Le deuxième temps opératoire sera la

mise en place d’un pilier (Abutment) quipermettra la mise en charge de la fixture.Classiquement, le délai d’attente entre lepremier temps opératoire du deuxièmetemps opératoire, délai nécessaire à l’os-téo-intégration, est de trois mois à la man-dibule et de sixmois aumaxillaire supérieur.

L’implantologie basale se caractérisepar le Diskimplant :Le diskimplant est développé en France

par G. SCORTECCI à partir de 1970. De-puis, cet implant a subi de multiples évo-lutions et améliorations.

C’est un implant en titane pur, caracté-risé par :- son mode d’insertion latérale- la recherche d’un appui tri-cortical- une correspondance entre l’instru-

ment de forage et l’implant- la possibilité de traiter des cas de

crêtes minces avec peu de hauteur.L’insertion se fait latéralement et la mise

en charge est celle de la technique en-fouie, semi-enfouie et non enfouie.Le diskimplant convient aux cas de fai-

bles volumes osseux.

LE TITANELe titane (de loin le plus utilisé en Im-

plantologie Orale) a été découvert parWilliam GREGOR (Angleterre) en 1791.Le titane est un métal brillant, gris

foncé. Il peut être poli très fortement et neternit pratiquement pas.Il ne réagit pas avec les bases et la plu-

part des acides.Sa température de fusion est de

1668°C.Le titane est présent dans les minerais

d’Ilménite ( FeTiO3), de Rutile TiO2, deFer.En implantologie, le titane est un maté-

riau incontournable, alliant la biocompati-bilité à des propriétés physiques etmécaniques de choix.C’est à partir des années 1960 que des

recherches conduites autour des profes-seurs BRÄNEMARK à Goteborg etSCHRÖEDER à Berne ont permis d’obser-ver avec la révolution du recours au titane( Particulièrement biocompatible ) : le

phénomène d’OSTEO-INTEGRATION.

TECHNIQUES PROTHÉTIQUES :Les implants dentaires peuvent être uti-

lisés comme ancrage en prothèse adjointe(mobile) ou en prothèse conjointe (fixe).

ANCRAGE EN PROTHÈSE ADJOINTE :L’utilisation de prothèses supportées et

retenues par des implants, particulière-ment dans les édentements mandibu-laires, peut améliorer considérablement laqualité de vie des patients.Les moyens de rétention utilisables

sont les barres de conjonctions, les atta-chements à pression et les attachementsmagnétiques.Il est nécessaire de disposer de deux

implants à la mandibule et d’un minimumde quatre implants au maxillaire supérieur.Les moyens unitaires de rétention (bou-

ton-pressions, aimants ) ne sont pas in-

diqués au maxillaire su-périeur car ces derniersdoivent être solidariséspour être pérennisés.

ANCRAGE EN PRO-THÈSE CONJOINTE :Le système des im-

plants ostéo-intégrés deBränemark a été originel-lement mis au point et uti-lisé pour le traitement del’édentement complet dela mandibule. Le bridgefixe à ancrage osseux parquatre à six fixtures (im-plants) était la restaura-tion la plus employée.Aujourd’hui, tous les

grands systèmes sontcapables de traiter tousles types d’édentation àpartir de nombreux com-posants prothétiques, dela dent unitaire jusqu’àl’édentation complète.De nos jours, le sys-

tème PROCERA ( pro-cédé de CFAO développépar la société de NobelBiocare ) permet par la transmission dedonnées, enregistrées par un laser sur leweb, de commander une fraiseuse, assis-tée par ordinateur pour la confection dedents et de piliers unitaires tous en céra-mique, ou de bridge complet ostéo-ancréall in one monobloc dont l’armature estréalisé en titane fraisé compatible avec lespiliers en titane vissés sur les fixtures.

LA CHIRURGIE PRÉ-IMPLANTAIRE :En France, plus qu’ailleurs en Europe,

la chirurgie pré-implantaire s’est beau-coup développée grâce à notre bon ré-seau d’hôpitaux et de cliniques.La fiabilité de l’implantologie a conduit

ces dernières années les chirurgiens àproposer aux patients refusant toute pro-thèse adjointe dans les secteurs édentéspostérieurs, et présentant des conditionsanatomiques défavorables, des tech-niques débordant le cadre de la chirurgieimplantaire traditionnelle : greffes onlaysd’apposition, comblement osseux de lapartie basse des sinus maxillaires, trans-position du nerf dentaire inférieur, im-plants ptérygo-maxillaires.

LE DOSSIER MEDICAL DU PATIENTEN IMPLANTOLOGIE ORALE :Compte tenu des contraintes médico-

légales actuelles et de la spécificité del’implantologie orale, il devra contenir :

FÉDÉRATION NATIONALE DESCHIRURGIENS DENTISTES DE RÉSERVEFNCDR : 54, Cours de Vincennes 75012

Présidents d’Honneur :MM. Viau (�), Wintergest (�), Filderman (�),

Budin (�), Lebrun (�), David (�), Dr Rimmel (�),Dr A. Richard (�), Pr C. Sebban, J. Robinet (�), DrJ.-M. Pauchard, Dr J.-P. Mathieu

BUREAU NATIONAL :Président : Dr Jean-Pierre FOGEL 54, Cours de

Vincennes, 75012 PARIS.Tél. 01 46 28 01 36 & 06 07 26 00 20Secrétaire Général : Dr Stéphane BAREK 50,

Rue Pierre Charron 75008 PARIS.Tél. 01 47 20 34 90 & 06 21 05 40 12Secrétaire Général Adjoint (Coopté) :

Dr Philippe GATEAU 17ter, Rue Achille Millien58000 NEVERS.

Tél. 03 86 57 06 52 & 06 80 27 49 64Trésorier Général (Coopté) : Dr François

MONTAGNE 1, Rue Dupuytren 75006 PARIS.Tél. 01 43 26 90 00 & 06 09 21 22 91

DÉLÉGUÉS RÉGIONAUX :Bordeaux : Dr Jean-Paul DELOBEL 2, Rue

Santiago 64700 HENDAYE.Tél. 05 59 20 23 54 & 06 09 06 51 07Brest : Dr Yannick DANREE 85, Avenue de

Moka 35400 SAINT MALO.Tél. 02 99 20 05 34 & 06 33 35 20 72Saint-Germain-en-Laye : Dr Michel LEGENS

3, Rue Anatole de la Forge 75017 PARIS.Tél. 01 56 24 10 53& Délégué ADF & 06 09 15 15 20Lyon : Dr Alain CUMINAL 83, Rue Paul

Verlaine 69100 VILLEURBANNE.Tél. 04 78 93 76 56 & 06 60 36 48 81Metz : Dr Bruno CROVELLA 17, Avenue de la

Libération 57160 CHÂTEL SAINT GERMAINTél. 03 87 60 02 96 & 06 83 81 08 83Toulon :Dr Jean-Michel COURBIER Avenue de

l’Américaine 13600 LA CIOTAT.Tél. 04 94 29 60 80 & 06 12 81 71 08Porte-Drapeau (Coopté) : Dr Henry FRAJDER

8, Rue Cannebière 75012 PARIS.Tél. 01 44 67 01 83 & 06 81 36 47 46

UNMR FNPR UNVR FNCDR ANORCTASSA AMITRHA

* D.U. RÉHABILITATION ORALE ET IM-PLANTOLOGIEEXPERT PRÈS LA COUR D’APPEL DEPARISCHARGÉ ENSEIGNEMENT PARIS VIIMASTER IN MÉDICAL SCIENCESEX- ADJOINT AU CHEF DE SERVICEODONTOLOGIE H.I.A. BÉGINRATTACHÉ CELLULE IDENTIFICA-TION HUMAINE I.R.C.G.N.

Implant dentaire avant mise en place

Prothèse sur barre

Prothèse ostéo-ancréevissée sur implants

La pose d’implants intra-oraux avec des critères codifiables et reproductibles est deplus en plus préconisée dans le traitement des maxillaires édentés.

Aujourd’hui, l’implantologie fait partie des thérapeutiques usuelles, préconisées pourle bien-être des patients.L’implantologie orale n’est pas une technique nouvelle, mais elle est d’évolution ra-

pide et d’une complexité croissante (souvent sous-évaluée par les fabricants).Elle demande des compétences acquises au cours de cursus essentiellement uni-

versitaires.Les modèles d’implants sont nombreux, mais peuvent se différencier les uns des au-

tres.Dans la plupart des cas, ces dispositifs implantaires sont mis en place dans le res-

pect des données acquises de la science.Les matériaux employés en Europe pour la fabrication des implants dentaires et des

structures prothétiques sont essentiellement le titane et les céramiques.…).

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Le scanner reste un examen de réfé-rence, surtout dans les cas de restaura-tions implantaires multiples.Aujourd’hui, l’imagerie de type « Cone

Beam » (tomographie à faisceau conique)tend à s’imposer en France compte tenude sa faible irradiation, de ses résultatscomparables au scanner dans ses der-nières versions et de son coût moindre.

Les photographies faciales et endo-buccales réalisées de façon numériquepermettent aujourd’hui de stocker des cli-chés de bonne qualité. Elles permettentde fixer l’état antérieur facial et endo-buc-cal. Comme les radiographies, les photo-graphies doivent être identifiées, datéeset numérotées.Les examens paracliniques : les bilans

biologiques sont réalisés et conservésdans le dossier clinique du patient.

CONTROLES PÉRIODIQUESAprès la réalisation du traitement de ré-

habilitation orale par implant dentaire,des contrôles seront réalisés :- tous les six mois pendant les trois pre-

mières années :• contrôle radiographique• contrôle des tissus péri-implantaires• contrôle de l’occlusion et de la pro-

thèse- une fois par an, ensuite.

CONCLUSIONL’Implantologie Orale, qui a acquis ses

lettres de noblesse au cours des années1990, ne peut plus être ignorée, mais nousimpose un grand respect des protocoles.Le choix du système le plus adapte

permet d’optimiser le résultat pour lemeilleur confort du patientTrois grands axes devront être respec-

tés :- bien-être du patient,- matériel et techniques mis à disposi-

tion,- assurance qualité. �

LES PATIENTS TRÈS INFORMES SONTDEMANDEURS ET ONT DES ATTENTES.

Adresse de l’Auteur :68 rue Lauriston - 75116 PARIS

BIBLIOGRAPHIE :1/ BEUMER III John / LEWIS

Steven G.La prothèsesur implants de BränemarkEdition CdP, Paris, 1991.

2/ BERT Marc / MISSIKA PatriceLes implants ostéo-intégrablesEdition CdP, Paris, 1992.

3/ ANESDossier du patienten OdontologieRecommandationset références professionnellesMai, 2000.

4/ ROBERT GauthierHistoire de l’implantologie.

5/ CHANAVAZ ManuelImplantologie Orale etMaxillo-facialeA.U.I, Lille, 1999.

6/ JENSEN Ole T.The sinus bone graftQuintessence PublishingCopie, 1999.

FNCDR ANORCTASSA AMITRHA

p.38

des données administratives vérifiées(état civil complet, date de naissance,date du premier rendez-vous, tuteur, cor-respondant,…).des données cliniques comme :- le motif de la consultation en implan-

tologie- l’anamnèse médicale et odontologique- l’examen clinique facial et endo-buccal- un schéma bucco-dentaire clair re-

présentant l’état antérieur- les lettres de confrères- le diagnostic- le plan de traitement global- les comptes rendus opératoires de

toutes les interventions- le suivi thérapeutique (greffes …) : sur-

veillance, fréquence examen de contrôle.

En plus du dossier médical proprementdit, nous devons réaliser des modèlesd’étude mis en articulateur.

Souvent un wax-up permet de réaliserdes cires de diagnostic avec montage desdents et des prothèses provisoires pour-ront être fabriquées à partir de celui-ci.

Un guide radiologique est élaboré à par-tir des modèles d’études et du wax-up.

Ce guide permet la visualisation de re-pères sur le scanner qui aideront à la pla-nification implantaire.

L’orthopantomogramme (panoramiquedentaire) est indispensable pour une es-timation morphologique de la hauteurosseuse. Il guide la réalisation tomoden-sitométrique et facilite l’interprétation duscanner.

UNMR FNPR UNVR

Pilier dent unitaire

Comblement osseux d’origine pariétale

Greffe d’apposition vestibulaireDent unitaire sur implant Bridge complet sur implants maxillaires

HISTORIQUE :NEOLITHIQUE (CRANE TROPHÉE

DE FAID FOUAR II). Déjà au néolithique,nous retrouvons des traces de la miseen place d’un os de type phalange pourle remplacement d’une seconde pré-molaire. Cette découverte provient deFAID SOUAR II (crâne Trophée), situésur la commune de Canrobert à 70 kilo-mètres environ au sud-est de Constan-tine (Algérie). La datation au carbone 14permet de considérer ce crâne et parconséquent la dent prothétique commedatée d’environ sept mille ans.

• 1856 J.YOUNGER OSTEOTOMIE ALVEOLE• 1885 WAISSER RACINES PORCELAINES• 1913 E. GREENFIELD (1er IMPLANTDEMONTABLE)• 1927 JUXTA-OSSEUX• 1942 G. DAHL (Vitalium)• 1943 FORMIGGINI IMPLANT ENDO-OSSEUX• 1953 SANHAUS IMPLANT CBS• 1961 SCIALOM IMPLANTS AIGUILLES• 1960/1970 BRANEMARK / SCHROEDER (ITI )• 1960/1970 LINKOW IMPLANT LAME• 1980 G. SCORTECCI DISKIMPLANT

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Comptes rendus

JOURNEE DE FORMATION CONTINUE DESCHIRURGIENS-DENTISTES DE RESERVE DE LAREGION NORD-ESTA L’H.I.A LEGOUEST

La direction Régionale du Service de Santé des Armées,l’Hôpital d’Instruction desArmées LEGOUEST et l’As-

sociation des Chirurgiens-Dentistes de Réserve en RégionNord-Est ont organisé une journée de formation médico-mil-itaire, le 25 mars 2010 à Metz.

Cette journée d’instruction sous la présidence et avec laparticipation du Médecin Général Inspecteur LE GALLOU,Directeur Régional du Service de Santé desArmées, débutapar un accueil chaleureux du Médecin Général FELTEN,Directeur de l’H.I.A. LEGOUEST.

Le chirurgien-dentiste en chef (R.) Jean-Pierre FOGEL,Président de la Fédération Nationale des Chirurgiens-Den-tistes de Réserve, est venu de PARIS et nous a fait l’honneurde sa présence durant toute cette réunion.

Plus d’une trentaine de confrères de la région ont pu as-sister à des conférences brillantes durant une grande partiede la matinée, suivies par une séance de travaux pratiquesdans le service d’odontologie.

En premier lieu, le médecin en Chef (R.) JacquesSULEAU, ancien chef de service des hôpitaux des Armées,chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, chirurgiemaxillo-faciale, nous fit un exposé particulièrement intéres-sant et riche d’iconographies sur le blessé maxillo-facial ren-contré au cours des derniers conflits (guerre du Golfe,Afghanistan, etc.).

En deuxième partie, le Chirurgien-dentiste en Chef BrunoPENIGUEL, chef du service d’Odontologie de l’H.I.A.LEGOUEST, conseiller dentaire de la D.R.S.S.A. de Metz etpraticien confirmé de l’armée, aborda le thème des fracturesde la mandibule et leur traitement en opération extérieure.

La matinée se termina par une séance de travaux pra-tiques dans le service d’odontologie de l’H.I.A., au cours delaquelle chaque confrère, sur des modèles en plâtre fournispar les soins du Chirurgien-dentiste en chef PENIGUEL,réalisa des attelles de contention pour la réduction et l’im-mobilisation des fractures mandibulaires.

Après un déjeuner convivial et très apprécié par l’ensem-ble des participants, l’après-midi fut consacrée à la présen-tation du module de décontamination et de précautionpré-hospitalier de l’H.I.A. LEGOUEST, avec prise en charged’un blessé N.R.B.C dans un H.I.A. Cette démonstration futbrillamment animée par le médecin en chef PatrickWALKOWIAK, chef du service de médecine hyperbare del’H.I.A. LEGOUEST, médecin adjoint du C.I.T.E.R.A. del’H.I.A., praticien confirmé de médecine d’urgence, aidé parl’adjudant Frédéric PAULY-CALLOT, secrétaire duC.I.T.E.R.A. et l’infirmier de classe supérieur DidierVAUTRIN.

La journée se termina par l’assemblée générale des mem-bres de l’A.C.D.R. en Région Nord-Est, à l’issue de laquelleil fut procédé au vote des nouveaux membres du bureau.

Nous tenons à remercier tout particulièrement, leChirurgien-dentiste en chef Bruno PENIGUEL pour l’or-ganisation de cette formation, mais aussi le Ltn SamantaKLEIN, officier de communication (R.) de la D.R.S.S.A.,pour son efficacité et sa rapidité dans la réalisation du CDcommémoratif de cette journée.

Le Président de l’ACDR en Région Nord-EstCDC (R.) Bruno Crovella

JOURNÉED’INSTRUCTIONRÉGIONALEDES CHI-RURGIENS DENTISTES DE RÉSERVE DU S.S.A ENRÉGION DE BRESTAU 2ÈME RÉGIMENT DE DRAGONS NBC, À FONTE-VRAUD-L’ABBAYELE JEUDI 1ER AVRIL 2010

« Da materiam splendescam »(« Donnez- moi les moyens

et je resplendirai »)

Telle est la devise de ce régiment qu’en ce jeudi 1er avril2010, les participants à cette journée régionale d’ins-

truction des Chirurgiens-Dentistes de Réserve vont décou-vrir en arrivant au « Quartier de Gaulle », à Fontevraud,implantation du 2ème Régiment de Dragons N.B.C.

Venus de Rouen, de Brest, de Challans ou Saint-Malo,d’Houlgate, Orléans, Dinan ou Pontivy, certains sont arri-vés la veille dans les hôtels environnants, d’autres ont faitune halte à Saumur qu’ils ont quitté ce matin ; et enfin, lesplus courageux sont partis très tôt de leur domicile. Les vé-hicules personnels sont garés sur les parkings situés à l’ex-térieur du quartier.

Après une entrée sécurisée, les participants à la manifes-tation sont dirigés vers le bâtiment du P.C. régimentaire, etplus précisément vers la salle « De Neuchèze » située audeuxième étage où les attend un café qu’agrémentent crois-sants, petits pains au chocolat et jus de fruits.

A 8 h 30, en présence du capitaine Boulmé, O.S.A. parintérim, le président de l’Association, le C.D.C. (R.) Danrée,avec à ses côtés le C.D. Jungfer (ancien du 2e R.D., lors deson séjour en Algérie), accueille le Colonel Lefebvre, chefde corps du régiment. Celui-ci est accompagné du com-mandant en second, du chef du B.O.I., ainsi que de l’offi-cier tradition, le médecin en chef Miloche nous rejoignantquelques minutes plus tard.

A 8 h 40, le président de l’A.C.D.R. du S.S.A.R. de Brestremercie chaleureusement l’ensemble des participants et ex-prime au colonel Lefebvre toute sa gratitude pour son ac-cueil chaleureux ; puis, il souligne la présence despharmaciens et médecins de Réserve qui nous ont fait l’ami-tié d’être à nos côtés, en cette journée tenue sous l’égide duG.O.R.S.S.A. et de la F.N.C.D.R. Il s’adresse également ànos deux camarades d’active présents, les C.D.P. Dos San-tos et Dessus, remerciant ce dernier, en temps que conseil-ler, d’avoir plaidé notre cause auprès du M.G.I. Pats,Directeur Régional du S.S.A. Enfin soulignant les efforts denotre confrère, le C.D.C. (R.) Vasseur présent, en ces mo-ments difficiles, il le remercie pour l’accord, qu’au titre dedélégué régional du G.O.R.S.S.A., il nous a octroyé.

Le Président Danrée, avant de céder la parole au Chef deCorps du 2ème R.D.N.B.C., remercie également son secré-taire d’Association le C.D.P. (R.) Tuffreau pour son aide àl’occasion de l’organisation de la journée ; puis il excuse leM.G.I. Pats, le M.C.S. Guillou, chef du Bureau Réserve à laD.C.S.S.A., ainsi que le C.D.C. (R.) Fogel, Président de laF.N.C.D.R., qui, pour des raisons d’emploi du temps, n’ontpu se rendre à Fontevraud (le Directeur Régional du S.S.A.de Brest étant représenté par le C.D. Dessus, et le PrésidentFogel étant représenté par le Secrétaire Général de la Fédé-ration, le C.D.C. (R.) Barek ).

A 8 h 50, le président explicite le choix du régiment pourla tenue de cette journée : choix lié à sa position géogra-phique dans la région de la D.R.S.S.A. (avec le seul défaut

de ne pas être sur l’axe Paris-Brest) et choix affectif, lié à laprésence dudit régiment durant 40 mois, dans ce villaged’Algérie où il vécut entre 1955 et 1962 (période où le régi-ment a dénombré 94 morts – dont 77 au combat –, 4 dispa-rus et 121 blessés – dont 70 au combat) ; puis il cède laparole aux conférenciers.

Le colonel Xavier Lefebvre, après nous avoir dit tout leplaisir qu’il a à nous recevoir, et l’intérêt qu’il porte à lacommunication, présente le 2ème R.D. N.B.C., sa composi-tion et ses missions, ses moyens.

Seul régiment de défense N.B.C. de l’Armée de Terre, ensus des missions communes à cette armée (M.I.C.A.T.), il apour mission de prévenir les incidents N.R.B.C., de gérerles conséquences d’événements de ce type et de restaurerles capacités opérationnelles.

Régiment, ancien et jeune à la fois, dont la montée enpuissance ne cesse depuis sa réorganisation en 2005, il de-meure fidèle à sa devise, et demeure attaché au nom de« Condé Dragons ».

Le colonel remercie l’auditoire pour son attention, etpasse la parole à son subordonné, historien de formation, lelieutenant Mathieu Salamero, officier tradition du régi-ment, dont l’accent chantant ravit l’assistance.

Avec passion, le lieutenant retrace le glorieux passé durégiment depuis 1635. Seul étendard de l’armée française àarborer la médaille des évadés (après la dissolution de l’ar-mée d’armistice, grâce au sous-marin « Aréthuse » le capi-taine De Neuchèze, le 1er octobre 43, passe clandestinementàAlger.). Reformé sur cette terre d’Afrique, le 2ème R.D. par-ticipera à la reconquête de la France au sein de la 1èreArmée ;ensuite ce sera l’Allemagne jusqu’en mars 56, l’Algérie du30 mars 56 jusqu’en septembre 61, et le retour en Métro-pole.

En 1945, le régiment comptait, dans ses rangs, un jeunesoldat du nom de Valery Giscard d’Estaing, futur Présidentde la République, ainsi qu’un jeune Dragon qui avait dû de-mander une dispense du général de Gaulle pour pouvoirs’engager à l’âge de 16 ans : Bernard de Lattre, fils du chefde la 1ère Armée. (Il trouvera la mort en Indochine quelquesannées plus tard.)

Le lieutenant Salamero termine en évoquant les évolu-tions du régiment et ses participations depuis le retour d’Al-gérie en septembre 61.

Après un léger retard sur l’horaire programmé, le prési-dent Danrée remercie l’intervenant et présente son ami lechirurgien dentiste Gérard Jungfer qui lui a fait décou-vrir les joies de la dentisterie en 1958, comme patient (bienévidemment), dans un dispensaire de L’Alma (à la limiteorientale de la Mitidja) où le régiment avait implanté sonP.C.

Notre confrère nous expose son périple, comme appelé,au sein des armées, et, plus spécifiquement, son expériencealgérienne au 2ème Dragons.

A l’aide d’un diaporama qu’il commente, il nous repré-sente ses missions (tant au profit de son unité que dans lecadre d’A.M.G. auprès des populations civiles) et sesmoyens parfois « spartiates ». L’apport de son aide, quandcela s’avérait nécessaire, aux médecins et infirmiers du ré-giment. Grâce aux odontogrammes, réalisés au cours dessoins prodigués, il put permettre, en mai 59, l’identificationde certains des 30 corps de jeunes dragons tombés au com-bat, que les mutilations avaient rendus méconnaissables.

Le docteur Jungfer est chaleureusement remercié pour cetémoignage très intéressant, et également bouleversant.

Une pause de 10 minutes est décidée pour permettre àl’auditoire de se dégourdir les jambes.

Reprise à 10 h 40 avec la présentation du docteur Mi-loche.

Le médecin chef du régiment nous trace les missionsdu S.S.A. en temps de paix et celles en temps de guerre.Exposé très bien illustré, et passionnant, avec un diaporamaet des séquences filmées. Un commentaire riche d’une ex-périence sur différents théâtres d’opérations extérieures.

Pour conclure : assurer une continuité avec la préparationen temps de paix : la formation, le perfectionnement en an-glais, etc.

Là encore, une intervention du médecin chef remarqua-ble et très appréciée. Après les remerciements du président,la parole est au chirurgien dentiste (R.) Edile Duriveau quinous fait partager sa mission auTchad, enmai et juin 2009.

Il est 11 h 15 lorsque, rappelant le contexte géopolitique,notre consœur évoque à l’aide d’un fichier « power point »ce que fut sa mission, les moyens dont elle a pu disposer etle bilan de son action au cours de ces deux mois. Un exposé,lui aussi, bien mené et fort intéressant, qui permet de mesu-rer nos capacités d’adaptation tant sur le plan humain quesur le plan matériel et logistique.

Le Tchad, un pays où la France est engagée militaire-ment, depuis 1986.

Le Président de l’A.C.D.R. remercie notre camarade, etappelle le chirurgien dentiste (R.) Anthony Stephan qui

nous présente, durant 25 minutes, les Aspergilloses naso-sinusiennes non invasives, et leur étiologie bucco-den-taire. S’appuyant sur une étude de 29 cas traités dans leservice d’O.R.L de l’hôpital Morvan à Brest, il expose, àl’aide d’un diaporama, ces affections mycosiques, les sinu-sites aspergillaires et leur étiologie dentaire, leur prise encharge et leur traitement chirurgical. Il nous présente ensuite2 séquences filmées, suivis de l’étude clinique des 29 casévoqués ci-dessus. Une présentation instructive, qui a suscitécertaines réactions liées à des techniques d’endodontie quifurent longtemps nôtres.

Le président Danrée, salue la prestation de notre jeuneconfrère, et précise que le sujet, traité là, est celui de sa thèsequi fut primée par l’Académie, lors de sa séance au Sénat.

Remerciant les intervenants de la matinée pour leurs pres-tations, il invite l’ensemble des participants à se rendre àl’infirmerie du 2ème Dragons, où, de 12 h 25 jusqu’à 12 h40, le médecin en chef Miloche, très amicalement, nous faitla présentation de « son domaine ». Des locaux que bien desinfirmeries militaires pourraient lui envier, avec une prise encompte des dernières normes, et un traitement des dossiersoù l’informatique joue un rôle important. En ce qui concernenotre domaine, et la gestion des panoramiques dentaires nu-mérisées, la capacité de les sélectionner en fonction de cri-tères précis, a fortement intéressé un de nos camarades,impliqué dans les identifications à l’I.R.C.G.N.

Nous nous rendons au Cercle du régiment vers 12 h 45 etavant de prendre place pour le déjeuner, se déroule une re-

mise de « plaquettes » commémoratives destinées à récom-penser les conférenciers. L’association offre à tous les par-ticipants la « pucelle » régimentaire, et le chef de corpsreçoit une carte plastifiée formatA3, ainsi qu’un livre en rap-port avec la présence du 2ème R.D. en Algérie de 56 à 61.

Après un repas de qualité, que les convives auraient vo-lontiers fait durer, nous allons découvrir de 14 h 30 à 15 h30, les matériels du 2ème R.D. N.B.C. : peloton de déconta-mination avec V.L.R.A., T.R.M. 10000, V.A.B. de recoN.B.C. et S.D.A. (système de décontamination approfon-die).

Puis le matériel de l’équipe de reconnaissance et d’éva-luation.

Un concentré de haute technologie impressionnant.A 15 h 40 nous retournons au 2ème étage du P.C., et, gui-

dés par l’officier tradition, visitons durant 20 minutes une trèsbelle salle d’honneur, une salle qui, encore, mérite le détouret que nous conseillons. (Quant aux nostalgiques de l’AMX13 et autres blindés, il leur reste à flâner dans le Quartier …)

Cette visite prend fin à 16 h 00, et les chirurgiens-den-tistes de Réserve du S.S.A. en région de Brest regagnent lasalle « De Neuchèze » où ils vont tenir leur assemblée gé-nérale jusqu’à 17 h avant de se quitter en pensant à leursprochaines retrouvailles.

Merci au 2ème Dragons, à son chef, ses cadres, et aux dra-gons mis à notre disposition tout au long de cette premièrejournée d’avril.

Journée nationale d’instruction de la F.N.C.D.R. dans le cadre du congrès de l’Association Dentaire FrançaiseParis Palais des Congrès- Porte Maillot - Salle 351 (Niveau 3 - Zone N)

Samedi 27 novembre 2010Sous le haut patronage du M.G.A. NEDELLEC, Directeur Central du Service de Santé des Armées

PROGRAMMEMatin :

8 h 30 Accueil8 h 50 Ouverture par le Président National, le C.D.C. (R.) Jean-Pierre FOGEL9 h 00 Mot d’accueil par le délégué aux Réserves du Service de Santé des Armées,

le Médecin Chef des Services Luc GUILLOU

9 h 15 « 1916: An I du dentiste militaire en France »C.D.P. (R.) Xavier RIAUDDocteur en Epistémologie, Histoire des Sciences et des Techniques

9 h 45 « Les étapes de la création du corps des Chirurgiens-dentistes de l’armée française »C.D.C. Alain BENMANSOUR,Chef du service d’odontologie - H.I.A. Bégin (Saint Mandé)

10 h 15 Pause. Visite de l’exposition10 h 45 « Mise en condition d’un blessé de la face avant évacuation »

M.C. (R.) Jacques SULEAU ancien chef de service des hôpitaux des arméesChirurgie plastique reconstructrice et esthétique, chirurgie maxillo-faciale.

11 h 15 « Réussir sa reconversion : Les 7 clés qui font la différence »C.D. Général (2s) Philippe KAHLPascal STEICHEN Rédacteur en chef de l’Indépendentaire

12 h 00 Déjeuner en commun (salle 353)

Après-midi :

14 h 00 « Tout savoir sur la Préparation Opérationnelle Santé»M.P. Xavier DESRUELLES Adjoint planification à l’Etat Major Opérationnel Santé D.C.S.S.A.

15 h 00 « Avenir et perspectives du corps des Chirurgiens-dentistes des Armées -Relations Active Réserve »Médecin Général Inspecteur Frédéric FLOCARDDirecteur des Ressources Humaines D.C.S.S.A.

16 h 00 Conclusion par les autorités présentes

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DES RÉSERVISTES EN EXERCICE

Samedi 27 mars, le député maire deRémilly-sur-Lozon, Philippe Gosselin,

a reçu une délégation de réservistes.Après avoir accueilli chaleureusement

ses hôtes, il a rappelé le rôle importantdes réservistes dans la société, en souli-

gnant la camaraderie et la cohésion quirègnent au sein de ces équipes. Il a ajoutéque deux réservistes habitaient la com-mune de Rémilly, une commune at-trayante de plus de 600 habitants. Lecommandant Massicot a confié que Phi-lippe Gosselin, officier de réserve, a étépromu récemment au grade de comman-dant. Des journées d’instruction sont or-ganisées pour tous les réservistes par leG.O.R.S.S.A. (Groupement des Organisa-tions de Réservistes du Service de Santédes Armées).Samedi dernier, 25 réservistes répartis

en deux groupes, sous les ordres du lieu-tenant colonel Hugédé, co-organisateuravec le commandant Massicot, ont suivides trajets bien définis lors d’un parcourstopographique de 10 kilomètres dans lacampagne autour de Rémilly-sur-Lozon.Il ne s’agissait pas de compétition maisd’une formation pédagogique, avec ap-plication des règles militaires. Cette for-mation, ponctuée de divers ateliers sur leterrain, est validée par la Direction régio-nale de Brest. D’autres formations ensalle sont également organisées. A n’enpas douter, ces « grandes manœuvres »ont dû surprendre plus d’un Rémillais. �

l’exercice du commandement, l’exercicedu métier des armes, le droit des conflitsarmés)• sur la formation à la mission opéra-

tionnelle (cours de défense nucléaire, ra-diologique, bactériologique et chimique,vie en campagne, mines, explosifs, trans-mission, tir, armement, munitions)• sur la formation à la gestion de crise.

des exercices pratiques :• sur le parcours d’obstacles

avec brancard,• sur l’évolution en atmosphère

viciée• sur le maniement des armes,• sur l’acquisition de techniques

de défense en combat rapproché• sur la mise en situation de gué-

rilla urbaine.Le retour d’expérience des

élèves fait part d’une formationadaptée physiquement, psycholo-giquement pour la découverte d’unnouvel univers, intellectuellementavec des échanges avec les offi-ciers de Saint-Cyr et solennelle-ment avec un apprentissage des us etcoutumes de l’armée, de ses traditions etdu positionnement de l’officier.Une formation cohérente fondée sur :- une mise en situation concrète et im-

médiate des apports théoriques et mé-thodologiques,- des débriefings systématiques avec

les instructeurs après chaque exercicepratique,- un apprentissage de terrain des

grands principes du commandement mi-litaire, une mise en perspective de la for-mation avec les spécificités du S.S.A.Cette formation a conforté les élèves

dans leur motivation et leur a permis de- faire la connaissance et l’apprentis-

sage de la vie militaire dans un cadre ex-ceptionnel,

- mieux se connaître eux-mêmes,individuellement comme en groupe,plus particulièrement dans l’adver-sité,- disposer d’outils méthodolo-

giques supplémentaires et réutilisa-bles dans leur vie professionnellecivile (en matière de gestion de crisenotamment). Ce module était déve-loppé pour la première fois dans laformation. Il est organisé par Saint-Cyr au profit de nombreusesgrandes écoles françaises.Après une analyse de la formation

avec les cadres de Saint-Cyr, laD.C.S.S.A. représentée par le

M.C.S. Luc GUILLOU et le Capitaine deFrégate Philippe LAURENT, la D.R.S.S.A.de Brest avec le M.C. BUSIN et le Capi-taine LIZET, la Direction de l’E.H.E.S.P. enla personne de Philippe MARIN, directeurchargé de la formation des directeurd’hôpitaux, il a été décidé de porter la for-mation à 15 jours et que le nombre mini-mum d’une promotion serait de 20élèves.

Le 5 mai dans le grand amphithéâtre del’E.H.E.S.P., en présence de plus desoixante élèves, le S.S.A., la réserve duS.S., le programme de formation proposéa été présenté par la D.C.S.S.A., laD.R.S.S.A., l’Ecole de Saint-Cyr Coëtqui-dan, l’E.H.E.S.P. et l’A.N.O.R.C.T.A.S.S.A.Un premier sondage nous laisse présa-

ger qu’une quatrième promotion verra lejour. Je tiens à remercier la Direction Cen-trale, la Direction Régionale, PhilippeMARIN et Madame Dominique GALBOIS,Assistante, pour l’E.H.E.S.P., l’Ecole deSaint-Cyr, les réservistes O.C.T.A. quiparticipent à la formation. C’est grâce àl’implication de tous que nous sommesen mesure de poursuivre la formation desO.C.T.A. de réserve. �

Lt Cl Alain MICHEL

ANORCTASSA

Président : Lcl (R.) Alain MICHELSecrétaire Général : Lcl (R.) Denis BLONDETrésorier Général : Cne (R.) Benoît FRASLINVice-Présidents : Col (R.) Michel CROIZET,

Lcl (R.) Pascal HUGEDE et Lcl (R.) ChristianSALICETTI

Administrateurs : Lcl (R.) Jean-JacquesBONIZ, Cdt (R.) Emmanuel LEBLOND duPLOUY, Cdt (R.) Jean-Luc LECRIVAIN, Lcl(R.) Jean GASTARD

Le Col (R.) Pierre VOISIN : Délégué à la for-mation.

UNMR FNPR UNVR FNCDR ANORCTASSA AMITRHA

La 3ème promotion d’O.C.T.A. de réserveissue des élèves de l’E.H.E.S.P. s’est

clôturée le 29 janvier 2010 par une céré-monie de remise des attestations de finde stage dans le musée du souvenir ausein de l’Ecole de Saint-Cyr Coëtquidanet plus particulièrement de l’Ecole spé-ciale Militaire.La promotion était constituée de 9 élèves

(1 directeur de soins, 1 élève directeur d’éta-blissement sanitaire et social et 7 élèves di-recteurs d’hôpitaux) tous très motivés.La formation s’est déroulée en 2

temps :

- 2 jours de formation théorique à l’Ecoledu Val-de-Grâce à Paris sur l’organisationgénérale de la défense, du S.S.A. en opé-ration, une présentation des différents éta-blissements du S.S. avec un focus sur leshôpitaux militaires, l’apport des différentscorps de réservistes au fonctionnement duS.S., le rôle de l’O.C.T.A. en O.P.E.X.- 10 jours de formation à Saint-Cyr

Coëtquidan qui comprennent :

des cours théoriques :• sur la formation au comportement mi-

litaire (connaissances militaires générales,

FORMATION DES OFFICIERS DE RÉSERVEDU CORPS TECHNIQUE ET ADMINISTRATIF

DU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES

BILAN DU PARTENARIATAVEC L’ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SANTÉ PUBLIQUE

Photo souvenir sur les marches de la mairie pour le député et les hommes du lieutenant colo-nel Hugédé.

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JOURNÉE NATIONALE DE L’ASSOCIATIONDESMILITAIRES INFIRMIERS TECHNICIENS DE RÉSERVE

DES HÔPITAUX DES ARMÉES

La journée Nationale de l’Association desMili-taires Infirmiers Techniciens de Réserve des

Hôpitaux des Armées, s’est déroulée le jeudi 11mars 2010 dans l’enceinte de l’école du Val-de-Grâce, sous le patronage du M.C.S. LucGUILLOU, Chef du bureau réserve de laD.C.S.S.A. et du M.C. (R.) Xavier SAUVAGEON,président du G.O.R.S.S.A.

A cette occasion lesM.I.T.R.H.A. de l’associa-tion ont découvert plusieurs exposés de collèguesd’active et de réserve dont celui du M.C. (R.)PEN-NACINO sur « La contribution du personnel para-médical aux visites d’aptitudes », suivi de laprésentation du M.E.R.C.N. (R.) NORET notre tré-sorier sur « l’apport du M.I.T.H.A. dans un servicehospitalier » suivi d’une communication de l’I.C.S.GUENGANT sur « les différents niveaux de spéci-ficités des M.I.T.R.H.A. en Opex-Médecine del’avant » avant de conclure par les présentations detémoignages en situation de catastrophe que nousvous invitons à lire ci-après.

Cette journée, la première du genre, sous E.S.R.,a permis aux adhérents venant de toutes les régionsmilitaires de se rencontrer, de partager leurs expé-riences et leurs parcours de réservistes au sein duS.S.A.

Cette journée sera reconduite en 2011 et les in-formations seront disponibles par courriel :[email protected] ou

Site : amitrha.overblog.com

ICN (R.) Didier SEVRAINPrésident de l’AMITRHA

L’aptitude médicale au service :place de l’infirmier

Le M.C. PENNACINO, chef du bureau aptitudemédicale et expertise, après un brève rappel histo-rique, a présenté les fondements de la détermina-tion de l’aptitude à servir en s’adossant sur lesaspects juridiques et la réglementation techniqueavant de préciser que l’expertise est un acte médi-cal à part entière. Sachant qu’aujourd’hui, cette vi-site d’aptitude annuelle s’appuie d’une part sur uninterrogatoire mais également sur des examens mé-

dicaux et paramédicaux avec comme outil le SI-GYCOP, que chacun d’entre nous connaît bien..Tout en respectant des critères éthiques, ceux-cidoivent répondre à des critères de qualités. Mais de-main qu’en sera-t-il ? Aurons-nous toujours besoind’avoir recours à ce type de suivi et pourquoi ne pasfaire évoluer cette V.S.A. vers un suivi de l’état desanté du militaire où l’infirmier aurait toute place ?Sachant qu’en fonction du recueil de données ob-tenu par l’infirmier lors de ce suivi il lui sera tou-jours possible de faire appel au médecin pour unbilan complémentaire. Il ne faut pas oublier que :« déterminer une aptitude est un acte d’expert, cen’est pas une décision administrative » comme asouhaité le préciser le M.C. PENNACINO. En te-nant compte de la nécessité de faire évoluer dansun futur qui pourra être relativement proche laV.S.A., l’infirmier, de par l’expertise qu’il aura dé-veloppée, pourra peut-être avoir une place dans ceprojet d’avenir.

Les MITHA en opérations extérieures :témoignage du lieutenant GUENGNANT

Lors de son exposé, une présentation fut faite desdifférentes missions qui incombent au M.I.T.H.A.en opération extérieure.Il se retrouve

dans un envi-ronnement dif-férent maismalgré cet en-vironnementun infirmierreste un infir-mier et un mé-decin reste unmédecin.Ses missions sont très diversifiées, comme le

soutien des forces militaires lors d’activités, maisaussi assurer les urgences en étant prêts 24h/24pour assurer les évacuations

Il ne faut pasoublier toute lalogistique quiincombe auM . I . T. H .A .même en opé-ration exté-rieure commela gestion duposte médical,de la pharma-cie en veillant à son réapprovisionnement, en pas-sant par le reconditionnement des trousses desecours des personnels. Il ne doit pas négliger lagestion des D.A.S.R.I. Son rôle se situe égalementdu coté prophylaxique comme le traitement del’eau.

Mes ses mis-sions ne s’arrê-tent pas là, car ilgère égalementles véhicules. Ilnous a rapportél’utilité de sa-voir réparer unvéhicule etqu’un aide soi-gnant de sondé tachemen tavait égalementdes compé-tences de méca-nicien. Car unM . I . T . H . A .sans véhiculefonctionnel nepeut plus assu-rer ses mis-sions.Le lieutenant

GUENGANT atenu à préciserque ses fonc-tions pouvaientle conduire à as-surer une aidemédicale à lapopulationEffectuer des

missions enopération extérieure, cela ne s’improvise pas, car ilfaut en amont avoir une bonne condition physique,mais surtout être en capacité de travailler en équipe,être autonome mais surtout être polyvalent.Pour conclure, être M.I.T.H.A. en O.P.E.X. c’est

avoir des qualités professionnelles indéniables. Caraucune mission ne se ressemble et pour un infirmierc’est un excellent révélateur de personnalité.

Un Mitrha en renfortà l’ H.M.C. BOUFFARD DJIBOUTI

Après avoir intégré le corps des M.I.T.H.R.A. duS.S.A., en 2002, en qualité de manipulateur réser-viste de classe normale à l’H.I.A. BEGIN, j’ai étédésigné pour une mission de renfort à l’H.M.C.BOUFFARD à DJIBOUTI du 1er octobre au 4 dé-cembre 2009. Le centre hospitalier de Montereau –Fault – Yonne, où je travaille depuis 25 ans, aautorisé cette absence.Le très bon accueil de la surveillante Mercs Roux

et des personnels de l’H.M.C. a favorisé ma miseen condition rapide au sein de l’hôpital.En effet la remise en fonctionnement du scanner,

qui coïncida avec mon arrivée, a provoqué une aug-mentation des examens tomodensitométrique.

Le logementsur place m’apermis d’êtredisponible horsgardes à toutmo-ment de la nuit etdu week-end.Ce fut le cas

au moins à 3 re-prises lors de

2 traumatismes crâniens d’enfants demoins de 2 ans dont les pronostics vi-taux étaient engagés et ont nécessitédes T.D.M. crâniens en urgence, etlors de l’exploration au scanner d’unpirate somalien escorté par la PoliceNavale espagnole pour lequel l’exa-men devait être rapide et de qualitépour permettre son transfert en Eu-rope.Le M.P. (R.) Cockenpot, radio-

logue, présent les 20 premiers jours, a notammentconduit les protocoles et défini une méthode de tra-vail adaptée à la spécificité du territoire.Ensuite, l’absence de radiologue m’a conduit à

faire preuve d’initiative et de réflexion afin d’opti-miser la reconstruction des imagesscannographies présentant des zonesd’intérêts pathologiques. Les méde-cins militaires prescripteurs pouvaientaffiner leur diagnostic. En France unradiologue est toujours présent pourconduire l’examen.Un manipulateur réserviste en ren-

fort sur l’H.M.C. Bouffard et surd’autres théâtres d’opérations exté-rieures ne fait pas doublon ave la pré-sence de personnel d’active affecté sur place.Faire partir des manipulateurs en imagerie médi-

cale de réserve en O.P.E.X. présente double intérêtpour le S.S.A. :- Apporter un soutien à l’effectif

présent et permet également de fairela jonction avec le manipulateur par-tant et le manipulateur arrivant avecle module de relève, grâce à un départdécalé de plusieurs jours. Cela favo-rise la transmission de la technicité del’imagerie spécifique du théâtred’opération et garantit la continuitédes soins au profit des soldats.-Evalue le réserviste en situation

réelle.Gardons à l’esprit que quel que soit le contexte,

civil ou militaire, la prise en charge du blessé ou dupatient reste toujours au cœur des dé-cisions et des comportements de lapart des paramédicaux.

Mercn (R.) NORET FrédéricH.I.A. Bégin- D.R.S.S.A.-S.G.L.

AMITRHAPrésident : l’I.C.N. (R.) Didier SEVRAINVice-Présidente : l’I.C.A.S.S. (R.) Anne-

Marie PETER-BAUMGARTENTrésorier : le M.E.R.C.N. (R.) Frédéric

NORETSecrétaire : l’I.C.N. (R.) Elisabeth de MOU-

LINS De ROCHEFORTConseil d’administration : l’I.C.A.S. (R.)

Bertrand LOCHERER (chargé de la revue) - Mi-reille GRILLET (chargée de la revue) - l’I.C.N.(R.) Bénédicte MONCOMBLE

UNMR FNPR UNVR FNCDR ANORCTASSA AMITRHA

ACTU-GORSSA 1 inter:ACTU GORSSA 1 10/06/10 14:42 Page 44