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Hlose & Ablard

Hlose & Ablard

(1101 - 1164 / 1079 - 1142)

Romo et Juliette, Tristan et Iseut, sont de belles histoires d'amour, mais mon Dieu qu'elles finissent mal. Il est sr qu'il parat difficile d'imaginer ces deux hrones en mres de famille et femmes au foyer frottant, balayant et harasses par les lessives, leur destin tragique magnifie leur Amour. Pourtant il existe une histoire qui malgr un pisode dramatique finit bien, ce qui prouve que le pote avait tort en chantant "il n'y a pas d'Amour heureux....".

Je vais vous conter l'histoire d'Hlose et Ablard (ou Abailard) qui commena par une passion charnelle pour finir par une fidlit empreinte de spiritualit et d'Amour sincre. Pour la petite histoire si Hlose est le prnom de l'hrone, Pierre est celui du hros, mais pour la postrit il est Ablard.

Ce qu'il faut savoir c'est que les hros de cette histoire, contrairement aux quatre autres ont exists, ils vcurent en France sous le rgne du roi Louis VI. Ablard, est le fils du seigneur du Pallet, qui le destine au mtier des armes, la passion des tudes et des lettres le fait renoncer son hritage et venir Paris o il sera l'lve de Guillaume de Champeaux avant de devenir son rival. Guillaume soutient une philosophie raliste, Pierre Ablard soutient le contraire en dfendant le nominalisme. A 22 ans Ablard dirige les coles de Corbeil et Melun, avant d'ouvrir une cole de dialectique sur la montagne Sainte-Genevive Paris.

Ou moment des faits qui nous intressent, Ablard a la quarantaine accomplie il est un peu le tombeur de ces dames. Les parisiennes se pment sur son passage, ce philosophe destin l'glise n'hsite pas payer de sa personne et joindre le geste la parole, si l'on en croit la chronique ses conqutes furent nombreuses.C'est ce tournant de sa vie que le chanoine Fulbert l'invite enseigner les sciences sa ravissante (encantadora) nice (sobrina) de 17 ans, Hlose, issue d'une excellente famille lie aux Montmorency. Fulbert l'avait place au couvent d'Argenteuil, la jeune "nonne"(monja) est sduisante, dj savante pour son ge et voit arriver avec plaisir et motion cet homme que sa rputation de sducteur prcde. C'est vritablement le loup dans la bergerie (redil)....

Il la trouve mouvante (emocionante), elle le vnre, le feu qui couve (alimenta) devient brasier (hoguera), leur histoire ne restera pas longtemps platonique et c'est possds d'une passion charnelle qu'ils vont tomber dans les bras l'un de l'autre et consommer cet amour sincre mais nanmoins empli de plaisirs sans cesse renouvels. Les moyens de contraception de l'poque laissant dsirer, Hlose est bientt enceinte des oeuvres de son "pote-philosophe". Afin de fuir le scandale le couple se rfugie en Bretagne chez Ablard, o ils se marient discrtement. De l'enfant de l'amour aucun texte ne parle et personne ne sait ce qu'il advint de lui (ou d'elle). Rentre Paris Hlose aurait t nomme Prieure (priora) du couvent d'Argenteuil, priori l'glise de l'poque n'tait pas trs regardante sur l'tat civil. Ablard la rejoint, et l l'oncle (to) Fulbert se fait retardement le vengeur vhment de l'honneur de sa nice, qui promise un bel avenir d sa naissance ne peut aujourd'hui accder une noble condition. Fulbert considre le "mari" comme un violeur ayant trahi l'glise. Cet oncle, dont la maison a servi de nid d'amour aux deux amants va se substituer la justice , il emploie deux corcheurs (desolladores, carniceros) qui vont agresser Ablard mais emports par leur lan (impulso) vont surtout le chtrer (castrarlo), ce qui excut sans anesthsie d tre une opration excessivement douloureuse pour le patient. Le roi Louis VI averti par la vindicte populaire fera chtier les agresseurs en pratiquant la loi du talion, ajoutant un dtail supplmentaire, ils auront les yeux brls. Quant l'oncle protecteur la punition ne sera que pcuniaire, le roi le privera de ses ressources lies aux bnfices de l'glise.L'agression n'a pas spar le couple, Ablard remit de ses motions (recuperado de sus emociones) labore un trait de mariage o il prne (preconiza) l'obligation de rprimer dsir et plaisir physique, et pour cause, la soustraction anatomique du principal intress ne facilitant pas les bats (retozos) amoureux.... Hlose ne renoncera jamais son bel amour, ce mari qu'elle a pleinement aim sera son compagnon pour les annes qu'il leur restent partager. A dater de cette poque commence entre les deux poux une magnifique correspondance en latin mlange tonnant de pit, de passion et de langage simple et formaliste du moyen ge.

TUMB DE ABELARDO Y HELOISA EN EL CEMENTERIO PRE-LACHAISEVers 1129, Hlose, premire femme philosophe, devient Abbesse du monastre le Paraclet situ en Champagne prs de l'ermitage (retiro) fond par Ablard. Il meurt 63 ans au prieur (monasterio) de Saint-Marcel prs de Chlon sur sane. C'est seulement douze ans plus tard que son Hlose le rejoindra toujours emplie de cet passion qui avait fait de cette brillante adolescente une femme perdument amoureuse et s'tait mue (transformado) au fil du temps et par la force des choses en la plus belle et grande passion spirituelle qui soit. En 1817, la mairie (alcalda) de Paris fera transfrer les ossements de ce couple lgendaire au Pre-Lachaise, o vous pouvez toujours aujourd'hui admirer leur merveilleux tombeau, c'est l qu'ils reposent jamais unis par leur amour et par les hommes********************************************************************************************A l'ge de 15, Hlose avait appris tous les arts et pouvait participer dans des discussions de tous les sujets. Ablard, un pote, philosophe et thologien scolastique, est n de famille noble, en 1079. Pendant son sjour Paris, en pension chez le chanoine (cannigo) Fulbert, il s'prit de la nice de celui-ci dont il avait t charg de parfaire l'ducation, la trs sage Hlose, parisienne noble allie aux Montmorency, ne en 1101. Fulbert, ayant eu connaissance de leurs amours et de leur mariage secret, la punition venait avec vitesse. Ablard tait matris (dominado) et chtr, mettant fin ses ambitions. Les deux amants crivaient leurs lettres clbres pendant leurs vies spares, Ablard dans un monastre et Hlose comme religieuse. Pierre finit ses jours l'ge de 63 ans. Hlose dcda vingt ans aprs.Un couple romanesque

Les amours d'Ablard et d'Hlose, amours "passion" entre un brillant professeur de 37 ans et sa jeune tudiante sont, n'en pas douter, l'pisode de leurs vies qui les a fait passer la postrit. La jalousie criminelle de l'oncle Fulbert les a poursuivis et la tragdie de la castration les a spars peu de temps aprs leur mariage. Elle a rendu encore plus insolite et plus clbre leur aventure amoureuse. Pourtant leurs deux personnalits hors du commun ne se laissent pas enfermer dans ces vnements aussi importants soient-ils.

AblardCe provincial du Pallet - qui est en Bretagne - a conquis Paris, capitale du royaume de France. Le philosophe Ablard, intellectuel surdou, dialecticien redoutable pour ses adversaires est un matre admir de ses lves. Il va marquer son sicle dans le domaine de la logique et de l'analyse du langage. Comme thologien et croyant il osera aborder la science sacre, mais avec la mthode et la rigueur du philosophe pour confronter, ses risques et prils, foi et raison. Ensuite on le verra moine (monje) l'abbaye royale de Saint-Denis puis ermite au Paraclet en Champagne enfin abb rformateur Saint-Gildas de Rhuys en Bretagne, avant de revenir enseigner Paris.

HloseL'tudiante instruite et intelligente peut avoir un peu plus de 20 ans au moment de sa rencontre avec Ablard. Elle rentrera, sur son ordre et par amour, au monastre bndictin d'Argenteuil, l mme o elle a pass son adolescence. Bien que moniale sans vocation, elle deviendra prieure de ce monastre. Suger qui en convoite(que la codicia) les revenus expulsera, sous un mauvais prtexte, Hlose et ses compagnes. Elles trouveront refuge au Paraclet. pouse fidle, Hlose n'aura jamais cess d'aimer Ablard comme leur correspondance le montre. Bientt abbesse d'un couvent qu'elle a su rendre prospre, elle l'administrera jusqu' sa mort en vritable fondatrice d'ordre.

http://www.pierre-abelard.com/ (RELATO MUY COMPLETO, EN FRANCS)RETRATO MORAL E INTELECTUAL DE PEDRO ABELARDO

Par Jean Jolivet

Directeur d'tudes l'cole pratique des Hautes tudes

Le dimanche 2 juillet 1972 s'ouvrait Cluny un colloque international du CNRS qui avait pour sujet:

Pierre Ablard - Pierre le Vnrable

Les courants philosophiques, littraires et artistiques

En occident au milieu du XIIe sicle

Monsieur Jean Jolivet, spcialiste mondialement reconnu et organisateur du colloque, clturait la sance inaugurale en brossant grands traits un portrait intellectuel et moral de Pierre Ablard. Ce texte relativement court, synthtique et savant est une excellente prsentation du pripatticien du Pallet. Il est toujours d'actualit.

Le personnage

Outre le souvenir et l'oeuvre d'un grand abb de Cluny, Pierre le Vnrable, nous nous disposons clbrer et tudier ceux d'un moine trange qui vint mourir ici, sinon ici, du moins tout prs, il y a huit cent trente ans, Pierre Ablard. Une trace aussi durable dans la mmoire collective, et que les plus profonds bouleversements historiques n'ont pu effacer, n'est certes pas mettre au compte de cette tranget que l'on vient d'voquer. Et pourtant quelle vie extraordinaire, celle de cet homme g en route pour Rome que Pierre le Vnrable convainquit de s'arrter dfinitivement Cluny ! C'tait un thologien de renom, le matre d'une pliade de futurs dignitaires ecclsiastiques, et mme de deux futurs papes; or, il venait de voir son dernier livre condamn au Concile de Sens, sur la pression et les manoeuvres, il faut bien le dire, de Bernard de Clairvaux. Quelques annes plus tt, il avait repris un enseignement parisien interrompu depuis prs de vingt ans ; il recommenait enseigner la dialectique car ce thologien tait aussi un matre en arts du langage, en dialectique surtout, mais aussi en grammaire et en rhtorique. Il enseignait qu'en ces matires on pouvait aller encore plus loin que les Anciens euxmmes et de sa part, cela ne paraissait pas excessif. Qu'avait-il fait avant de revenir la Montagne SainteGenevive ? Il avait, chose capitale, sauv sa vie en s'enfuyant d'un monastre dont les moines l'avaient lu abb, mais ne tolraient pas ses tentatives de rforme. Cela s'tait pass au bord d'un ocan qui le faisait frissonner, chez des gens dont il ne comprenait pas la langue ; Ablard, Breton des pays de Loire, n'tait pas chez lui en Bretagne bretonnante, mme dans une contre aussi proche de Nantes que l'est la presqu'le de Rhuys. S'il avait accept cette funeste lection, c'est qu'il ne se sentait pas en sret en Champagne, o il enseignait la dialectique et la thologie; il craignait confusment les envieux dont l'vocation revient sans cesse dans sa clbre lettre autobiographique (Histoire de mes malheurs) et avait mme pens se rfugier chez les infidles entendez, la faon dont il nonce la chose ne laisse pas de doute ce sujet, en terre d'Islam. Prcisons qu'il tait alors moine de la clbre abbaye de SaintDenis, mais qu'il tait expressment autoris n'y pas rsider; que ce moine tait aussi l'poux mascul d'une religieuse qui aurait pu, par l'ge, tre sa fille, mais dont il avait d'abord t l'amant; c'tait l'poque o il brillait d'un clat sans gal dans les coles de Paris, et o il avait nglig un temps la logique pour composer en l'honneur de sa belle des chansons que chacun fredonnait. Enseignant plein temps, si l'on peut dire, une poque o cette profession n'avait pas encore de statut social bien dfini, il avait commenc sa carrire en tudiant gnial et contestataire, bravant dans leurs coles des matres aussi respects que Guillaume de Champeaux et Anselme de Laon. Il faut dire enfin que sa passion pour les choses de l'intelligence l'avait fait renoncer la succession de son pre, petit noble dont il tait le fils an. Si un romancier avait tir de son cerveau toutes les anomalies et irrgularits qui font la vie mme d'Ablard, on lui reprocherait de ne pas brider assez son imagination.

Contexte historique

Mais prcisment, il s'agit ici d'un personnage rel, et c'est pourquoi il lui a fallu, pour survivre, plus que ces bizarreries; Ablard tait, on l'a dit, matre en logique, matre en thologie : c'est son apport et son influence dans ces deux disciplines qui fondent son importance historique. Sans trop entrer dans les dtails, et contournant les endroits dlicats, tchons de nous en faire une ide un peu nette.

Notons d'abord quelques concordances chronologiques; mme si elles ne sont pas directement utiles la comprhension d'Ablard, elles peuvent du moins dessiner un arrireplan ou voquer un climat, du moins un climat intellectuel. Il serait intressant, mais singulirement plus difficile, de reprer et rendre clairs les rapports entre Ablard et l'histoire gnrale : non seulement le mouvement urbain, le dveloppement des villes, vaste fait dont il participe en qualit d'tudiant itinrant, puis de professeur parisien; mais aussi le mouvement des communes; Ablard arrive Laon, peu aprs la clbre insurrection communale de cette ville. Certains Michelet au sicle dernier, Roger Vailland au ntre ont cru dceler une analogie entre les nouveauts politiques des XIe et XIIe sicles et les nouveauts de pense qui ont t reproches Ablard et lui ont valu deux condamnations ; en fait la mthode thologique d'Ablard n'a pu paratre rvolutionnaire qu' des contemporains conservateurs.

Ce qu'on pourrait appeler le progressisme d'Ablard n'est pas du tout un fait acquis, c'est plutt la matire d'un problme ; davantage : son existence mme est problmatique. Revenons donc quelques notes, indubitables puisque chronologiques, d'histoire intellectuelle.

Climat intellectuel

Ablard vient au monde en 1079, c'estdire dans les annes qui suivent la composition du Monologion et du Proslogion de saint Anselme; il est lgrement plus jeune que Guillaume de Poitiers, le premier troubadour. Il est contemporain des grands matres de Chartres Bernard, Thierry; l'examen attentif de certains textes rvle chez lui un platonisme qui l'apparente au premier des deux; quant au second, il publie son Eptateuchon, somme des arts libraux, en 1141, soit un an avant la mort d'Ablard; il y tmoigne de connaissances de logique qui auront fait dfaut notre philosophe. Nous aurons y revenir. Cette anne 1141 est aussi celle de la mort du grand Hugues de SaintVictor. Le nom d'Ablard tant aussi un grand nom dans l'histoire des sentiments et de leur expression littraire, il est remarquable que le couple qu'il forme avec Hlose soit proche dans le temps de celui de Tristan et Iseult. Si enfin car il faut bien s'arrter quelque part nous jetons un coup d'oeil au sud des Pyrnes, sur cet Islam de l'Andalus dont un reflet apparat deux fois au moins dans l'oeuvre d'Ablard, nous constatons qu'il ne survit que de quatre ans Ibn Bjja (Avempace), et qu'Averros nat vers le moment o luimme devient abb de SaintGildas. L'vocation de ces deux noms suffira sans doute faire sentir, en outre, ce qui sparait, quantitativement et qualitativement, la culture des musulmans d'Espagne et celle des chrtiens d'Occident : diffrence qui explique l'ardeur avec laquelle se dveloppera bientt le travail des traducteurs.

Son oeuvre

Ablard donc participe d'une poque active et brillante; encore avons-nous laiss de ct bien des noms commencer par celui de Roscelin, l'un de ses matres; ceux de Guillaume de Champeaux et d'Anselme de Laon ont t cits tout l'heure. Quel rle jouetil luimme sur cette scne ? Essayons d'en donner les traits essentiels.

Quantitativement, son oeuvre n'est ni chtive, ni crasante; il n'est pas trs facile de la mesurer; disons qu'elle couvre deux ou trois milliers de pages. Une partie en est perdue, entre autres une Grammaire et les chansons pour Hlose (ce sont ces deux pertes que personnellement je regrette le plus). Ce qui reste de trs loin la plus grosse part se rpartit en deux masses peu prs gales : oeuvres de logique, oeuvres de thologie (en comptant parmi ces dernires l'thique, les Sermons, le Dialogue entre un Philosophe, un Juif et un Chrtien) ; il faut donner une place spciale des pomes d'inspiration biblique, la correspondance sur laquelle nous entendrons des communications assez divergentes. Nous allons donc voir successivement l'Ablard logicien et l'Ablard thologien.

Philosophe

Les oeuvres de logique sont, d'une part des sries de gloses sur les textes classiques de l'poque (Aristote, Porphyre, Boce), d'autre part une Dialectica laquelle Ablard a impos son propre plan; ouvrage la fois mthodique et compact, ddi par Pierre son frre Dagobert, et o tel exemple jet dans le srieux de la thorie ouvre inopinment une fentre sur les jeux printaniers des Goliards : Festinet amica ; osculetur me amica ; mais il faut bien dire que pareilles chappes sont rares. Gloses et Dialectique rassemblent une masse de science sans doute toute la science disponible l'poque, en matire de thorie des termes et de thorie du jugement. Il est bien impossible d'en rsumer le contenu en quelques mots. On peut noter cependant qu'Ablard, en plusieurs endroits dcisifs, s'efforce de lier et d'interprter les uns par les autres des concepts emprunts la grammaire et des concepts emprunts la logique : on peut voir l le pressentiment d'une science unifie du langage, et mme un essai pour la constituer, ou du moins pour en jeter les bases. Deux autres remarques encore, d'objet moins technique : la premire porte sur un fait assez connu; comme tous les logiciens de son temps, Ablard rencontre le fameux problme des universaux, qu'on peut prsenter ainsi : Quand je dis Socrate est un homme, estce qu'en prononant le mot homme, je parle d'une chose ou non? On imagine mal tant qu'on ne s'y est pas enfonc l'amas des subtilits auxquelles cette question a donn lieu. Parmi les matres connus d'Ablard, Guillaume de Champeaux pensait que l'espce homme par exemple, tait une chose; Roscelin, que ce n'tait qu'un mot. Ablard se range aux cts de celuici, c'estdire qu'il est ce qu'on appellera plus tard un nominaliste; il faudrait d'ailleurs nuancer fortement ce jugement, car la thse ablardienne a subi une volution, sans aller jamais jusqu'au ralisme. Mais ce qu'il faut surtout noter, c'est que sa faon de poser et de rsoudre la question des universaux est rigoureusement commande par l'analyse dialectique du jugement : un universel, homme, c'est ce qu'on attribue un sujet, Socrate; mais une chose ne saurait aucunement s'attribuer (ici Ablard critique avec une virtuosit tourdissante un certain nombre de varits du ralisme) : donc un universel est un mot, on l'attribue un sujet en vertu d'un certain mode d'tre de ce sujet ici l'trehomme, qui n'est pas une chose, et donc, strictement parler, n'est rien. Ainsi Ablard dveloppe, au niveau mme du langage, une vritable thorie de l'tre qui, prise de ce point de vue, est en somme l'oppos de celle de Platon. Mais ici apparat notre seconde remarque : dans d'autres textes concernant notamment les ides divines, les propositions ternellement vraies, la qualit, s'expriment des points de vue nettement platoniciens, dont certains, on l'a not dj, rappellent la pense de Bernard de Chartres du moins le peu qu'on en connat. Il y a donc dans la pense d'Ablard, du moins dans son ontologie, une pluralit qu'on appellera richesse ou disparate, je n'essaierai pas de me prononcer ldessus.

Thologien

Quant son oeuvre thologique, elle est considre comme marquant une tape dcisive dans la constitution de ce qui sera la scolastique. En effet, c'est chez Ablard et dans son cole que l'on a expriment, puis fix, les principes de la rpartition de la matire thologique selon quelques grands thmes (Ablard proposait une rpartition tripartite : foi, charit, sacrement); c'est l galement mais non uniquement, il faut le noter que s'est labore la mthode de la question : position et rsolution systmatiques des problmes. Mais il ne suffit pas d'avoir dit cela pour rendre un compte suffisant de la thologie ablardienne. D'abord parce qu'il est peu quitable de ne la considrer que dans sa transition la scolastique : c'tait peuttre sa destination, mais on ne rend pas justice au torrent en nommant simplement le lac o il se jette; ensuite, et ce n'est au fond qu'un corollaire de ce qu'on vient de dire, parce que cette thologie a pos des problmes ses contemporains, et que ces difficults en posent leur tour l'historien luimme. Dans les trois ouvrages qu'il a successivement consacrs la Trinit, Ablard rpte qu'il ne prtend pas expliquer ce mystre, en rendre compte : il se contente d'exposer quelque chose de vraisemblable , de proche de la raison humaine ; et il explique pourquoi le langage ne peut exprimer proprement de telles choses. Pourtant il sera condamn deux fois pour avoir, entre autres motifs, t trop confiant dans la logique. Le malentendu tait donc complet sur ce point. Or, il ne faut pas croire qu'Ablard tait dans son poque comme un bloc erratique, un mtore chu on ne sait d'o : il n'tait pas le premier avoir procd par questions, avoir remarqu que les grands auteurs de la tradition chrtienne paraissent parfois se contredire. C'est pourtant sur lui que sont tombes les condamnations; sur quelques autres aussi d'ailleurs. Il y avait de grands remous dans cette premire partie du XIIe sicle, et Ablard, parce qu'il tait au centre, tait parmi les plus exposs. Ce qui le singularise, c'est le fait qu'il tait d'abord un logicien, et que sa thologie, comme son ontologie, travaille dans le langage mme. Son examen des problmes trinitaires consiste pour l'essentiel en une tude des jugements qu'on peut formuler sans absurdit logique, propos des rapports entre les trois personnes divines et l'essence unique de Dieu. De mme sa rflexion morale sur le pch est d'abord un essai de dfinition rigoureuse du terme un pch n'est ni un vice, ni un acte, etc. ; il cherche dterminer ce qu'il appelle, en logicien, le propre du pch. Dans le prologue de son clbre Sic et Non, dossier mthodiquement class de citations patristiques contradictoires, il labore des rgles d'analyse smantique qui impliquent une conscience prcise de la nature du langage et de sa situation dans l'histoire et dans l'inter-subjectivit. On ne rend pas justice la thologie d'Ablard si on nglige ces traits principaux qui lui donnent sa personnalit unique. Mais inversement il ne faudrait pas la rduire cela. Il faut encore ajouter par exemple, que ces exposs sur la Trinit commencent par situer la question dans l'Antiquit paenne ellemme, par numrer les auteurs qui ont formul, confusment encore, ce dogme central du Christianisme. Ce sont bien entendu les platoniciens et nous revenons ainsi une remarque dj faite propos de la philosophie d'Ablard.

Postrit

Voil ce qu'il faudrait voir en dtail pour se faire une ide de la pense de cet auteur, qui fut aussi un profond moraliste et un bon crivain : l'acuit avec laquelle il rduit l'essentiel le concept de pch, l'importance qu'il attribue la conscience morale, vont de pair avec la rigueur dialectique et avec le got de l'analyse psychologique que manifeste son Histoire de mes malheurs. On entrevoit dj pourquoi ce matre brillant et discut a tenu une si grande place dans son poque. Mais sitt qu'on va un peu plus loin, qu'on cherche quelles ont t les suites de cet enseignement, les paradoxes rapparaissent. Dans les priodes de travail intense, les influences s'usent vite. En thologie, Ablard disparat dans son propre triomphe : le mouvement qu'il a recueilli et auquel il a donn une impulsion supplmentaire se poursuit sans lui je veux dire qu'on cessera relativement vite de se rclamer d'Ablard. En dialectique, il sera clips par la rentre dans le monde latin de toute la partie de la logique d'Aristote qui avait t perdue depuis longtemps. Ablard reste un seuil; il ne le franchit pas, mais il le domine de toute sa stature. On le distingue encore, travers les sicles. Son aventure amoureuse tait un gage de survie : les potes et la sensibilit populaire y veillaient. Mais, depuis le romantisme et le regain d'intrt pour les choses mdivales, l'enrichissement de la science et l'affinement de ses mthodes rvlent de plus en plus en Ablard une figure digne du plus grand intrt. On voit se multiplier les tudes qui le prennent pour sujet, sous des points de vue divers. Nous voici maintenant runis pour nous en instruire davantage, au cours de cette semaine o Ablard sera de nouveau prsent dans la maison de Pierre le Vnrable .

PIERRE ABLARD PIERRE LE VNRABLE. Les courants philosophiques, littraires et artistiques en occident au milieu du XIIe sicle. Colloque international abbaye de Cluny 2 au 9 juillet 1972. ditions du Centre National de la recherche scientifique, 15 quai Anatole-France, 75700 PARIS,1975. N 546. p.49 et sq.

TRADUCCIN AUTOMTICA

RETRATO MORAL E INTELECTUAL DE PEDRO ABELARDO

Jean Jolivet

Director de estudios en la Ecole Pratique des Hautes tudes

Domingo 2 de julio de 1972, a Cluny abre un simposio internacional del CNRS que fue de aproximadamente:

Pedro Abelardo - Pierre el Venerable

La filosfica, literaria y artstica

En Occidente a mediados del siglo XII

Jean Jolivet, especialista de renombre mundial y organizador de la conferencia, cerrado la sesin inaugural de la pintura a grandes rasgos un retrato moral e intelectual de Pedro Abelardo. Este breve, conciso y acadmico es una excelente presentacin de los palets pripatticien. Todava es vlida.

El carcter

"Adems de la memoria y la obra de un gran abad de Cluny, Pedro el Venerable, tenemos que celebrar y explorar las de un extrao monje que vino aqu a morir, si no aqu, al menos muy cerca, hay ochocientos treinta aos, Pedro Abelardo. Sostenible como un rastro en la memoria colectiva, y que los cambios histricos ms profundos han sido claras, no es, sin duda, a la cuenta de la extraeza que se acaba de mencionar. Sin embargo, la forma extraordinaria de vida, de que el anciano en su camino a Roma que Pedro el Venerable, finalmente convencido de que parar en Cluny! Fue un reconocido telogo, maestro de una multitud de dignatarios eclesisticos futuro, e incluso dos futuros papas, pero haba visto su ltimo libro condenado en el Consejo de Sens, de la presin y las maniobras, es necesario decir, de Bernardo de Claraval. Algunos aos antes se haba hecho cargo de una educacin parisino interrumpi durante casi veinte aos, para ensear de nuevo la dialctica - es tambin un telogo maestro en artes del lenguaje, especialmente en dialctica, pero tambin en la gramtica y la retrica. l ense que estos materiales podran ir an ms lejos que los antiguos s mismos - y su mano, no parece excesivo. Qu haba hecho antes de volver a la Montagne Sainte-Genevive? Era algo importante, le salv la vida huyendo a un monasterio cuyos monjes haba elegido abad, pero no tolerar sus intentos de reforma. Esto ocurri en el borde de un ocano que fue emocionante, con la gente que no entiende el idioma, Abelardo, Bretn de los Pases del Loira, no estaba en casa en Bretaa britnico, incluso en un pas tambin Nantes, cerca de la zona oriental de la pennsula Rhuys. De haber aceptado esta desastrosa eleccin, no se sienten seguros en Champagne, donde ense teologa y dialctica; confundirse teme la "envidia" de mencionar que en repetidas ocasiones en su famoso carta autobiogrfico (Historia de mis males) y que incluso cree que se refugian entre los infieles escuchar la forma en que los estados que no deja ninguna duda acerca de que, en el Islam. Una vez ms, se trata de un famoso monje de la abada de Saint-Denis, pero no fue expresamente autorizado a residir en l, que este monje era emasculados marido de una monja, que podran, por el edad, que su hija, pero fue en primer lugar, la amante, y fue en el momento en que brill un brillo sin igual en las escuelas de Pars, donde haba pasado por alto una lnea de tiempo para compositor en honor de sus grandes canciones que todo el mundo tarareando. A tiempo completo, por as decirlo, en un momento en que la profesin no era bien definido an la situacin social, comenz su brillante carrera en los estudiantes y la protesta, la rebelda en las escuelas respetado profesor Guillaume Champeaux y de Anselmo de Laon. Debemos por ltimo decir que su pasin por las cosas de la inteligencia tuvo que renunciar a la sucesin de su padre, un noble que era el hijo mayor. Si un novelista haba sido sacado de su cerebro todas las anomalas e irregularidades que hacen que la vida de Abelardo, fue criticado por no refrenar suficiente imaginacin.

Contexto histrico

Pero, precisamente, se trata de una persona real, y lo llev a sobrevivir ms de los caprichos, Abelardo fue, me dijo, maestro en la lgica, maestro en teologa: c fue su contribucin y su influencia en estas dos disciplinas que subyacen a su importancia histrica. Sin entrar en demasiados detalles, y por encima de las zonas sensibles, hagamos un poco claro.

Aviso, primera vez unos pocos partidos, aunque no estn directamente relacionadas con la comprensin de Abelardo, que pueden sacar al menos un fondo o un clima que, al menos, el clima intelectual. Sera interesante, pero mucho ms difciles de identificar y precisar la relacin entre Abelardo y la historia general: no slo el movimiento urbano, el desarrollo de las ciudades, gran parte de que hizo como estudiante de viaje, entonces un profesor Pars, sino tambin el movimiento de los Comunes; Abelardo lleg a Laon, poco despus de la famosa insurreccin comunal en esa ciudad. Algunos Michelet en el siglo pasado, Roger Vailland a la nuestra - se cree para la deteccin de una analoga entre las nuevas polticas de los siglos XI y XII y el nuevo pensamiento que se han imputado a Abelardo y obtuvo sus dos condenas, de hecho, el mtodo teolgico de Abelardo no parecen revolucionarios contemporneos conservadores.

Lo que podra llamarse el "progresismo" de Abelardo no es un hecho, sino ms bien el fondo de un problema ms: su existencia es problemtica. Volvamos a algunas notas, sin duda porque de la historia, la historia de los intelectuales.

El clima intelectual

Abelardo entra en el mundo en 1079, es decir, en los aos siguientes a la composicin de Monologion y Proslogion San Anselmo, es ligeramente menor de Guillermo de Poitiers, el primer trovador. Es contemporneo de los grandes maestros de Chartres - Bernard, Thierry; examen cuidadoso de los textos que se le puso de manifiesto que la aparente platonismo en los dos primeros, mientras que el segundo, l public su Eptateuchon suma de artes liberales en 1141 , un ao antes de la muerte de Abelardo, donde se demuestra el conocimiento de la lgica que han sido insuficientes en nuestro filsofo. Tendremos que regresar. Este ao 1141 es tambin la muerte del gran Hugo de San Vctor. El nombre de Abelardo tambin es un gran nombre en la historia de los sentimientos y su expresin literaria, es notable que la mayor forma con Heloise que est cerca en el tiempo a la de Tristn e Iseult. Por ltimo, si - como se debe parar en algn lugar - echamos un vistazo al sur de los Pirineos, en el Islam de la Andalus que se refleja al menos dos veces en el trabajo de Abelardo, encontramos sobrevive slo cuatro aos despus de Ibn Bajja (Avempace) y qu'Averros nacido en la poca cuando l mismo se convirti en abad de San Gildas. L'vocation de ces deux noms suffira sans doute faire sentir, en outre, ce qui sparait, quantitativement et qualitativement, la culture des musulmans d'Espagne et celle des chrtiens d'Occident : diffrence qui explique l'ardeur avec laquelle se dveloppera pronto el trabajo de los traductores.

Su trabajo

Abelardo, por lo tanto, parte de un perodo activo y brillante pero hemos dejado fuera muchos nombres - empezando con la de Roscelin, uno de sus maestros y los de Guillermo de Champeaux y Anselmo de Laon se citaron justo ahora. Qu papel tiene l mismo en esta escena? Tratando de proporcionar rasgos esenciales.

Cuantitativamente, su trabajo no es ni dbil ni abrumadora, no es fcil de medir, es decir que abarca dos o tres mil pginas. Una parte se pierde, incluida una gramtica y canciones para Heloise (estas son las dos prdidas que yo personalmente lamento la mayora). Lo que queda -, con mucho, la mayor parte - se divide en dos masas de aproximadamente igual : lgica de las obras, las obras de teologa (incluyendo entre estas ltimas la tica, la Sermones, Dilogo entre un filsofo, un Judio y un Cristiano) debe disponer de un lugar especial en los poemas de la inspiracin bblica, la correspondencia que omos muy divergentes las comunicaciones. Vamos a ver sucesivamente las Abelardo lgico y telogo Abelardo.

Filsofo

La lgica de las obras son parte de una serie de glosas en textos clsicos de la poca (Aristteles, Porfirio, Boethius), por otra parte, una Abelardo Dialctica que ha impuesto su propio plan metdico para trabajar tanto y compacto, dedicado por su hermano Pedro a Dagobert, y, como tal, lanzado en serio la teora inesperadamente abre una ventana sobre los juegos de la primavera Goliards: Festinet amica, amica osculetur m, pero hay que decir que tales fugas son raras . Gloser Dialctica y reunir una masa de la ciencia - tal vez toda la ciencia disponible en el momento, en cuanto a trminos de la teora y la teora del juicio. Es imposible resumir el contenido en unas pocas palabras. Cabe sealar, sin embargo qu'Ablard en varios mbitos cruciales, busca vincular e interpretar cada uno de otros conceptos tomados de la gramtica y los conceptos tomados de la lgica: se puede ver es la sensacin de un unificada de la ciencia del lenguaje, e incluso una prueba de la forma, o al menos sentar las bases. Otras dos observaciones, sin embargo, menos tcnica: la primera es una muy conocida como la lgica de su tiempo, Abelardo se reuni con el famoso problema de los universales, que es la siguiente: Cuando hablo de Scrates es un hombre Es esto decir que la palabra hombre, le digo algo o no? Es difcil imaginar el tiempo que no es llevado a la pila de sutilezas que esta cuestin ha dado lugar. Entre los conocidos maestros de Abelardo, Guillermo de Champeaux cree que la especie de hombre por ejemplo, era una cosa; Roscelin, que era slo una palabra. Abelardo filas junto a l, que es decir que es lo que ms tarde nominalistic y tambin calificar este sentido fuerte, porque la tesis ablardienne ha cambiado, sin ir nunca a la realidad. Pero lo que es especialmente digno de mencin es que la manera de plantear y resolver la cuestin de los universales es estrictamente controlada por el anlisis dialctico de la prueba: un hombre universal, esto es atribuido a una tema, Scrates, pero una cosa no puede tener (aqu Abelardo crtica vertiginoso virtuosismo con un nmero de variedades de realismo) es una palabra universal, que atribuye a un sujeto en virtud de un cierto modo para el tema - aqu est el hombre-, que no es una cosa, y por lo tanto, estrictamente hablando, no es nada. Abelardo desarrolla de este modo, incluso en el nivel de idioma, una verdadera teora de la persona que, teniendo esta opinin, es esencialmente lo contrario de la de Platn. Pero aqu es nuestro segundo punto: en otros textos relativos a la divina ideas, propuestas eternamente cierto, la calidad, expres opiniones muy platnicos, algunos de los cuales ya hemos sealado, recordar el pensamiento de Bernardo de Chartres - al menos lo poco que s. Es por lo tanto, en el pensamiento de Abelardo, al menos en su ontologa, una llamada o pluralidad dispares la riqueza, no voy a tratar de hablarlo.

Telogo

En cuanto a su trabajo teolgico, que es visto como marca un paso decisivo en la formacin de lo que ser escolstica. De hecho, en Abelardo y de su escuela que se ha experimentado, a continuacin, establezca los principios de la distribucin de la materia de acuerdo con algunos temas teolgicos (Abelardo propuso una divisin tripartita: la fe, la caridad, sacramento) c que es tambin - aunque no exclusivamente, hay que sealar que el mtodo fue desarrollado sobre la cuestin: la posicin sistemtica y la resolucin de problemas. Pero no basta con haber dicho que para dar una adecuada cuenta de la teologa ablardienne. En primer lugar, porque es injusto considerar que, en su transicin a la escolstica: podra ser su destino, pero no hace justicia al ro simplemente nombrar el lago, donde los flujos y, a continuacin, y es un corolario de la parte inferior de lo que se acaba de decir, ya que la teologa ha causado problemas para sus contemporneos, y que estas dificultades se plantean a su vez al propio historiador. En los tres libros que ha sucesivamente sobre la Trinidad, Abelardo repetir no explica este misterio, el informe se limita a exponer algo "probable" y "cerca de la razn humana ", y explica por qu el lenguaje no puede expresar ese tipo de cosas. Sin embargo, ser castigado dos veces por, entre otras razones, tambin confa en la lgica. El malentendido fue completa sobre este punto. Pero no debemos pensar qu'Ablard en su tiempo como un bloque errtico, un meteoro que chu sabe dnde no fue el primero en cuestiones de procedimiento, observ que los principales autores de la tradicin cristiana a veces parecen contradictorios. Sin embargo, cay sobre l la condena de otros para ese asunto. Hubo una gran confusin en esta primera parte del siglo XII, Abelardo, porque estuvo en el centro, fue uno de los ms vulnerables. Qu la hace nica es el hecho de que era principalmente un lgico, y su teologa, ya que su ontologa, trabaja en el mismo idioma. Su examen de los problemas trinitaria es esencialmente un estudio de las resoluciones judiciales no podemos absurdo lgico en la relacin entre las tres personas divinas y la nica esencia de Dios. Y su reflexin moral sobre el pecado es bsicamente una prueba de la estricta definicin del trmino es un pecado o un vicio, o de un acto, etc. Se trata de determinar lo que l llama, lgico en el propio pecado. En el prlogo de su famoso Sic et Non, archivo metdicamente clasificados patrstica citas contradictorias desarrolla anlisis semntico normas que implican una clara conciencia de la naturaleza del lenguaje y la situacin en la historia y en el inter -- la subjetividad. Que no hace justicia a la teologa de Abelardo si descuidamos las principales caractersticas que le dan su personalidad nica. Pero en cambio no debe reducirse a esto. Cabe aadir, por ejemplo, que sus presentaciones en la Trinidad comenzar por situar el tema en la antigedad pagana propia lista de los autores que han formulado, confundirse de nuevo, este dogma central del cristianismo. Estos son, por supuesto, los platnicos - y volver a un punto ya realizados sobre la filosofa de Abelardo.

Posteridad

Eso es lo que hay que mirar en detalle para tener una idea del pensamiento de este autor, que fue tambin una profunda moral y un buen escritor: la agudeza con la que ha reducido esencialmente a la nocin de pecado, el importancia que concede a la conciencia moral, vaya con el rigor y la dialctica con el gusto por el anlisis psicolgico que indica que su historia de mis desgracias. Ya vimos por qu este brillante profesor y haba hablado tanto en su tiempo. Pero una vez que fuimos un poco ms, estamos buscando lo que han sido el resultado de esta enseanza, las paradojas se repitan. En los perodos de intenso trabajo, las influencias desgaste rpido. En la teologa, Abelardo desaparecido en su propio triunfo: el movimiento que buscaba y que le dio un impulso adicional sigue sin l - Quiero decir que se detendr con relativa rapidez reclamacin Abelardo. En dialctica, ser eclipsado por la re-entrada en el mundo latino de todos los de la lgica de Aristteles, que se haba perdido hace mucho tiempo. Abelardo sigue siendo un umbral, que no pasa, pero l domina toda su estatura. Se distingue, tambin, a travs de los siglos. Su amor es una garanta de supervivencia: los poetas y la sensibilidad popular el modo de espera. Sin embargo, desde el romanticismo y el renacimiento del inters en las cosas medievales, el enriquecimiento de la ciencia y el perfeccionamiento de sus mtodos Abelardo revelan cada vez ms una figura digna del mayor inters. Vemos un aumento en los estudios que tengan por objeto, en diversos puntos de vista. Ahora estamos reunin para educar a ms durante esta semana que Abelardo se presente de nuevo en la casa de Pedro el Venerable ".

PIERRE Abelardo Pedro el Venerable. Los valores filosficos, obras literarias y artsticas en el Oeste a mediados del siglo XII. Simposio Internacional de la abada de Cluny 2 al 9 de julio de 1972. Ediciones del Centro Nacional de la Recherche Scientifique, 15 Quai Anatole France, 75700 Pars, 1975. N 546. p.49 y ss.

Pierre Ablard

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Biographie en rsum

Un des plus grands intellectuels du douzime sicle, dans le champ de la logique. Il est clbre d'abord et avant tout pour ses amours avec Hlose (1100/1101 - 1163/1164), prs de laquelle il repose au cimetire du Pre Lachaise Paris. Certains rudits, dont Bernard Sylvestre, ont soutenu que l'autobiographie d'Ablard, Histoire de mes malheurs, de mme que la correspondance d'Ablard et Hlose sont des crits apocryphes. Le vritable auteur de ces crits serait Jean de Meung (treizime sicle), clbre continuateur du Roman de la Rose.

Ablard

Source : Thoemmes Press Portrait Gallery

Reproduction autorise par le site d'origine

Vie et uvre

Philosophe et thologien scolastique, n en 1079 au bourg du Pallet 20 kilomtres au sud de Nantes, sur la route de Nantes Poitiers, mort l'abbaye de St-Marcel prs Chalon, le 21 avril 1142. Son pre, Brenger, un seigneur fort noble et fort instruit, et sa mre Lucie salurent avec enthousiasme la naissance de ce premier n; puis, d'autres enfants vinrent successivement s'ajouter au cercle de famille : trois fils, Raoul, Porcaire et Dagobert; une fille, Denyse. Ce fut Brenger lui-mme qui s'adonna l'instruction de ses enfants. Pierre avait vingt ans quand il arriva Paris. Il est aujourd'hui prouv qu'Ablard avait t disciple d'abord du nominaliste Roscelin, puis du raliste Anselme de Laon, et qu'il commena par professer la dialectique. Il tablit son cole sur la montagne Sainte-Genevive et attira autour de lui une foule d'auditeurs. Le peuple le vnrait, et l'vque de Paris lui-mme s'inclinait devant son passage. Ablard vivait alors chez le chanoine Fulbert. Ce chanoine avait pour nice une trs jeune fille nomme Hlose. Elle tait ne Paris en 1101, de famille noble, et sa mre, Hersende, tait allie aux Montmorency. Son ducation avait t faite au couvent d'Argenteuil. Fulbert pria Ablard de terminer et de parfaire l'ducation de sa nice. Que dirai-je de plus, crit Ablard ce sujet; nous n'emes qu'une maison, et bientt nous n'emes qu'un cur. (Abailardi opera, lettre I, page 11.) C'est cette poque, et en l'honneur d'Hlose, que le jeune docteur commena crire des vers en langue vulgaire, ou barbare, comme on disait alors. Son enseignement s'en ressentit. Peu de temps aprs, Hlose s'aperut qu'elle tait grosse. Elle fit part de cet vnement Ablard qui vint la chercher une nuit, et l'emmena en Bretagne, chez sa sur Denyse. C'est l qu'elle mit au monde un fils qui fut nomm Pierre Astrolabe. Ablard voulut alors pouser Hlose, mais celle-ci refusa de consentir ce mariage. Elle prtendait que cette union deviendrait fatalement, par la suite, funeste celui qu'elle aimait. Il est trs intressant de consulter ce sujet la correspondance des deux amants. Hlose reprsente son amant que les hommes de gnie n'ont que faire de s'embarrasser d'une famille, et elle fortifie son argumentation de preuves et de textes tirs des thologiens latins ou grecs. Mais on croit cependant que, devant la tnacit d'Ablard, elle finit par cder et que le mariage fut clbr.

C'est alors que Fulbert mit excution les desseins qu'il mditait depuis longtemps. Aprs avoir gagn un serviteur d'Ablard qui lui ouvrit la porte de la maison, il se prcipita, accompagn de ses amis et de ses proches, dans la chambre o dormait le jeune docteur; puis, aprs l'avoir li de cordes, il lui fit, aid de ses complices, subir l'effroyable supplice de la castration. Ablard tait dsormais mort pour le monde. Sur ses instances, Hlose se dcida prononcer ses voeux dfinitifs, au monastre d'Argenteuil, et il ne tarda pas, l'imiter (1119). Puis, recommenant son enseignement, il rouvrit son cole au prieur de Maisoncelle, sur les terres du comte de Champagne. La renomme l'y avait prcd, et plus de trois mille tudiants se pressaient ses leons. Ses doctrines furent dclares hrtiques au concile de Soissons (1121). Toutefois, sur les instances de saint Bernard, Ablard se soumit tout ce qu'on voulut de lui. Sur ces entrefaites, Herv, abb de Saint-Gildas de Rhuys, en Bretagne, vint trpasser, et, grce l'influence du duc Conan IV, les moines lurent Ablard. Mais ce dernier, avant de se rendre Saint-Gildas, s'tait dcid fonder un vaste monastre, le Paraclet, l'instigation de son ami Pierre le Vnrable, abb de Cluny, qui voulait achever de le dtacher des gloires terrestres. Bientt, le Paraclet s'leva sur les rives de l'Ardusson. Or, les religieuses d'Argenteuil avaient ce moment maille partir avec Suger, qui prtendait les expulser de leur monastre. Quand cette expulsion fut un fait accompli et que l'ordre fut dispers, Ablard invita venir s'tablir au Paraclet, Hlose et celles de ses compagnes qui lui taient demeures fidles (1129). Cette donation fut confirme presque immdiatement par Atton, vque de Troyes, et plus tard par le pape lui-mme, qui la dclara inviolable sous peine d'excommunication. Pendant ce temps, Ablard, dfinitivement retir Saint-Gildas, faisait pourtant au Paraclet de frquentes visites, s'occupait de la rgle et de l'administration intrieure du couvent et fixait toute cette ordonnance dans ses lettres Hlose, car il continuait voir fort rarement la nouvelle prieure. - Cependant les moines de Saint-Gildas se rvoltrent, essayrent d'gorger leur abb, qui dut fuir par un souterrain. Ablard se rfugia alors au Paraclet. Il y crivit sa clbre Historia calamitatum. Ce fut certainement le temps le plus tranquille et le plus heureux de sa vie. Mais bientt, en 1136, il recommena son enseignement public sur la montagne Sainte-Genevive, et fut de nouveau accus d'hrsie ; saint Bernard rdigea une liste de propositions dont il se faisait fort de dmontrer l'hrsie. Cette fois, Ablard lui tint tte. Il assigna son adversaire devant le concile qui s'ouvrit Sens, le 2 juin 1140. Mais quand il vit que tous les juges taient de l'avis de saint Bernard, il prit peur et s'enfuit de l'glise en dclarant qu'il ne reconnaissait point l'autorit du concile, et qu'il en appelait au pape. Ce dernier rpondit par une bulle qui condamnait toutes les propositions d'Ablard, et ordonnait que l'abb de Saint-Gildas finirait ses jours dans un couvent. Pierre le Vnrable demanda au pape et obtint de lui qu'Ablard ft admis au nombre des moines de Cluny, de l'abbaye de Saint-Marcel. C'est l que mourut Pierre Ablard, l'ge de soixante-trois ans.Eloisa y Abelardo

...Dudo que alguien pueda leer o escuchar tu historia sin que las lgrimas afloren a sus ojos. Ella ha renovado mis dolores, y la exactitud de cada uno de los detalles que aportas les devuelve toda su violencia pasada[]

Carta de Eloisa a Abelardo

I

Transcurre el ao 1142, Europa Occidental bulle de efervescencia intelectual, Paris se est erigiendo en capital del pensamiento, la doctrina escolstica brilla en su mayor esplendor, con el solo razonamiento se puede aprehender la naturaleza. En el Monasterio de San Marcelo, cerca de Chalons, ciudad de Borgoa prxima a las mrgenes del Saona, un enfermo de sesenta y tres aos, sintiendo prximo su fin, pasa revista a su vida.

Junto a l se halla apilada la prueba de su decisiva aportacin al renacimiento cultural, numerosos manuscritos sobre lgica y dialctica as lo atestiguan. Mas, no es a este tesoro intelectual al que vuelve la vista, sino a un atado de cartas de amor, que le han sido enviadas a lo largo de los ltimos veinticinco aos por una religiosa, con quien, en aquel entonces, vivi una trgica historia de amor, que ni el tiempo, ni la separacin no haban vuelto a reunirse releg al olvido. Pocos aos antes lo dej reflejado en su autobiografa, que titul Historia calamitatum, extrao nombre!, Quiz juzga as su existencia?

Recuerda su infancia en Bretaa donde haba visto la luz en 1079, hijo de una familia de la baja nobleza, militares al servicio del poderoso Conde de Nantes. Destinado a la carrera de las armas, pronto encontr en la filosofa su verdadera vocacin. Con dieciocho aos se incorpora a la escuela de uno de los ms afamados maestros, Juan Roscellino, de quien termina discrepando, lo contradice en pblico y por ltimo, abandona su tutora.

El nacimiento del siglo XII contempla la entrada en Pars de un joven Abelardo anhelante de conocimientos y rebosante de ambicin intelectual y social. Los dos aos siguientes fueron de febril aprendizaje. Ingresa en la escuela de la Catedral para estudiar dialctica con el ms renombrado filsofo de la poca, Guillermo de Champeaux. A los pocos meses se repite la historia de Juan Roscellino; Abelardo, perpetuo inconformista, osa contradice la doctrina del maestro; tras una polmica cada vez ms acalorada, que provoca entre los estudiantes la formacin de sendas corrientes, el alumno sale triunfante y Guillermo acepta las tesis del, hasta entonces, discpulo.

Este xito catapulta la fama del joven, que confiando en su ciencia, con tan solo veintids aos decide montar su propia escuela. El lugar seleccionado es Meln, ciudad muy importante por aquel entonces. El xito lo acompaa y muy pronto se muda a Corbeil, ms prximo a Pars, cuya escuela de Nuestra Seora era el blanco de sus aspiraciones. Tanta actividad mina su salud, debiendo retirarse unos aos a Bretaa para reponerse. Vuelve a Paris, de nuevo como discpulo de Guillermo de Champeaux y, en 1108, se presenta la ansiada oportunidad; Guillermo es nombrado obispo de la dicesis de Chalons-sur-Marne y Abelardo le sucede a la cabeza de la escuela de Pars,

Tras otro breve retiro en Bretaa, se dirige a Lan para estudiar teologa con el prestigioso doctor Anselmo de Lan. En 1114 retorna como profesor en la escuela catedralicia de Pars, donde lleg en breve lapso al apogeo de su celebridad.

En este punto, la memoria del monje hace un alto, lgrimas de orgullo asoman a sus ojos, recuerda aquellos tiempos de gloria y rememora, entre los mas de cinco mil alumnos que lleg a tener, alguno de los ms famosos: un Papa (Celestino II), diez y nueve Cardenales, ms de cincuenta Obispos y Arzobispos franceses, ingleses y alemanes.

De sbito, una nube de tristeza le cubre el rostro; en su memoria acaba de entrar el recuerdo de un personaje singular, que al final decidira su existencia: Fulberto, Cannigo de la Catedral de Pars, quien solicita los servicios del afamado maestro como preceptor de su sobrina Eloisa, culta y bella joven de diecisis aos, quien habiendo perdido a sus padres fue confiada a su tutela

La expresin del enfermo cambia de nuevo; la tristeza se troca en alegre melancola. Est reviviendo aquellos momentos dichosos, los ms felices de su vida! en que la inicial admiracin intelectual Eloisa hacia su maestro haba derivado en una arrebatadora pasin por el varn que la enamoraba. l no poda ser considerado novicio en lances amorosos, mas, a pesar de su experiencia, haba correspondido a tanto ardor con un paralelo mpetu que le haca olvidar cualquier convencionalismo.

En la Historia Calamitatum reflej aquellas sesiones en casa de Fulberto:

...Los libros permanecan abiertos, pero el amor ms que la lectura era el tema de nuestros dilogos, intercambibamos ms besos que ideas sabias. Mis manos se dirigan con ms frecuencia a sus senos que a los libro s[]

Al recordar este pasaje de su vida, el pulso del enfermo comienza a latir con violencia; est reviviendo la etapa ms intensa de su vida, aquella que le dejara marcado, en cuerpo y espritu, para el resto de la existencia que est a punto de espirar.

Qu felicidad sin dobleces transpiraba su amada el da que le comunic su embarazo! Cmo contrastaba la actitud de la joven con las dudas y temores que a l inquietaban! Al final, el amor venci todos los temores, la radiante Eloisa aseguraba que la concepcin se haba producido la tarde en que el temario de las clases sealaba el estudio del astrolabio, en recuerdo, si el hijo fuese varn llamaran con este nombre.

Cuando Fulberto fue consciente de lo que estaba aconteciendo, tras una primer acometida de indignacin, acept lo inevitable, procurando imponer una solucin que l consideraba razonable. Envi a Elosa a Bretaa, a casa de una hermana, donde dio a luz un nio, a quien, conforme a lo previsto, pusieron por nombre Astrolabio, mientras que conminaba al padre para reparar por medio del matrimonio la falta cometida.

Abelardo accedi de buena gana a la proposicin de Fulberto; pero, para estupor general, Elosa, con diferentes argumentos, se opuso de manera radical a la boda. Tras un tenaz asedio, al final cedi de su postura inicial con la condicin de mantenerlo secreto. Con esta reserva el matrimonio se celebr en Pars. El airado to, tras esta primera victoria en la lucha por restaurar el honor perdido, presion para dar publicidad al vnculo y de esta manera normalizar la situacin a los ojos de la sociedad.

De nuevo se opuso Elosa, quien llega a realizar un juramento formal de que jams se hubiera casado. La actitud foment entre el to y la sobrina, que viva con l, una profunda desavenencia que degener en malos tratos, llegando la situacin a tal extremo que Abelardo se vio obligado a buscar refugio para su esposa en un convento de Argenteuil, cerca de Pars.

Fulberto, creyendo que Abelardo quera obligarla a hacerse monja para librarse de ella, jur vengarse, y en breve encontr medio de ejecutar su feroz venganza. Soborn a un criado del filsofo para que les franquease el paso, y una noche, entrando con un cirujano y algunos sayones en el cuarto de Abelardo, entre todos le castran huyendo a continuacin.

Piensa Abelardo Qu importa que la justicia apresase al criado y otro de los agresores El castigo: igual mutilacin y adems la prdida de los ojos, Le permitiran volver a sentir la anterior pasin? Tampoco el destierro del cannigo Fulberto, al que se confiscaron todos sus bienes, poda reparar lo perdido.

Era el ao del Seor de 1118, mis heridas corporales sanaron, pero mi vida entera cambi. Hube de renunciar a Eloisa, que profes de monja en el convento de Argenteuil, no volviendo a vernos en el resto de nuestras vidas; segn las leyes cannicas estoy incapacitado para ejercer oficios eclesisticos vindome obligado a ingresar como fraile en el monasterio de San Dionisio.

Las emociones han sido en exceso intensas para este hombre cansado, perpetuo inconformista, castigado de forma atroz en cuerpo y espritu. El hilo de la memoria se interrumpe, reclina el cuerpo sobre el lecho, cierra los ojos, y mientras dedica un postrer recuerdo a la que nunca dejo de amar, las cartas resbalan de su mano y exhala su ltimo suspiro.

[align=center]II[/align]

Entretanto, a 250 kilmetros del moribundo, en plena Champagne se encuentra la ciudad de Troyes, y en sus cercanas se alza el convento del Parcleto, cuya abadesa, aun joven, es la propia Eloisa. Ha tenido noticias del estado de Abelardo y espera, con mucho dolor pero igual decisin, el fatal desenlace. Est dispuesta a cumplir lo que, sin duda alguna, adivina ltimos deseos del agonizante reunirse con su amada!

Entretanto, a 250 kilmetros del moribundo, en plena Champagne se encuentra la ciudad de Troyes, y en sus cercanas se alza el convento del Parcleto, cuya abadesa, aun joven, es la propia Eloisa. Ha tenido noticias del estado de Abelardo y espera, con mucho dolor pero igual decisin, el fatal desenlace. Est dispuesta a cumplir lo que, sin duda alguna, adivina ltimos deseos del agonizante reunirse con su amada!

Tambin ella est sumida en los recuerdos. Mas, a diferencia de Abelardo, no adopta una actitud resignada, an alienta en ella la misma pasin que, veinte aos atrs, apenas una nia, le hizo oponerse con fuerza a todo convencionalismo.

No siente particular nostalgia del hijo. Cuando lo separaron de ella, fue confiado a su hermana; ms adelante, bajo la proteccin de otro to, Porcarius, cannigo en Nantes, sigui la carrera eclesistica, a la que, dado sus singulares padres, estaba predestinado. Tiene espordicas noticias de l, ahora est con su to, de seguro le suceder en la canonja.

En cambio Abelardo siempre esta presente en su memoria. Considera que su vida comenz cuando le conoci, marchitndose en el momento de separarse. Sus arrebatadas cartas lo reflejan con lucidez:

Para hacer la fortuna de m la ms miserable de las mujeres, me hizo primero la ms feliz, de manera que al pensar lo mucho que haba perdido fuera presa de tantos y tan graves lamentos cuanto mayores eran mis daos []

Las cartas! Siempre escasas, no obstante, el nico vnculo entre ellos, al que por ms de veinte aos permanecieron aferrados:

.Si la tormenta actual se calma un poco, apresrate a escribirnos; la noticia nos causar tanta alegra! Pero sea cual sea el objeto de tus cartas, siempre nos sern dulces, al menos para testimoniar que t no nos olvidas []

Ay, Abelardo!, tan fuerte frente a los hombres y tan tierno conmigo. Nunca me he arrepentido de mi pasin, solo me angustia pensar que mi negativa a hacer pblica nuestra unin haya podido ser la causa de tu desgracia A pesar de ser el ms brillante dialctico de Paris, o lo que es igual, de toda la Cristiandad, nunca entendiste mi actitud; iba ms all de la pura conveniencia. .Me negaba, y me niego, a que nuestro amor fuera forzado en ningn sentido! No puedo admitir que tanta pasin cambiase de rumbo! T, por el contrario, en aras de lo que creas mi tranquilidad, estuviste dispuesto a renunciar a las dignidades que te correspondan por mritos propios.

T pudiste resignarte a la cruel desgracia, incluso llegaste a considerarla un castigo al que te habas hecho acreedor por transgredir las normas. Yo, no!, No he pecado! solo amo con ardor desesperado; cada da aumenta mi rebelda contra el mundo y crece ms mi angustia. Nunca dejar de amarte!. Jams perdonar a mi to, ni a la iglesia, ni a Dios, por la cruel mutilacin que nos ha robado la felicidad!

Pero, qu puedo esperar yo, si te pierdo a ti? Qu ganas voy a tener yo de seguir en esta peregrinacin en que no tengo ms remedio que t mismo y en ti mismo nada ms que saber que vives, prescindiendo de los dems placeres en ti -de cuya presencia no me es dado gozar- y que de alguna forma pudiera devolverme a m misma? []

Mas, yo te prometo que he de procurarte el descanso que no conseguiste en vida. Ni siquiera aquella Iglesia que tanto amaste ha sido justa contigo, se han condenado tus escritos, has sido perseguido y sufrido un sinfn de injusticias, solo por la valenta de expresar lo que piensas, sin importarte el desacuerdo con los poderosos, sean obispos reyes, papas, santos o concilios.

[align=center]EPLOGO[/align]

Eloisa, cuando conoci la muerte de Abelardo se comunica con Pedro el Venerable, abad de Cluny. Este influyente personaje siempre haba mostrado especial debilidad por Abelardo, lo demostr en pocas pasadas; cuando ms arreciaban las crticas hacia las tesis del filsofo, haba conseguido reconciliarle con Bernardo de Clairvaux, su ms encarnizado fiscal. Pedro consigue sin dificultad que los restos de Abelardo sean trasladados desde Chalons al Parcleto, donde Eloisa los da sepultura.

Veinte aos despus, en 1164 mora Eloisa. Dispuso que fuese enterrada en el mismo sepulcro de su enamorado, plantando a continuacin un rosal sobre la tierra que los recubrir.

Aqu, donde acaba la realidad, comienza a tejerse la leyenda: En el momento de ser depositada en la sepultura comn, ambos esposos extienden sus brazos para fundirse en un ltimo y eterno abrazo.

Nuestro romntico Campoamor vea de esta manera el eterno descanso de los amantes:

El rosal de ella y de l la savia toma,

Y mece, confundindolos, la brisa

En una misma flor y un mismo aroma

Las almas de Abelardo y de Elosa.

La Revolucin suprimi el Parcleto en 1792 vendido en beneficio del Estado; pero exceptu de la venta el sepulcro que encierraba, segn creencia general, los restos de Elosa y Abelardo. En 1817 los cuerpos se trasladaron a una tumba comn en el cementerio de Pre Lachaise, en Pars, donde hoy reposan en el mausoleo neogtico que puede observarse en la imagen adjunta. All reciben el tributo de amantes annimos que con frecuencia depositan flores frescas sobre la lpida.

Video De Joaquin Sabina

link: http://www.videos-star.com/watch.php?video=ouUMmDPCEiI

Letra: Pajaros De Portugal

No conocan el mar

y se les antoj ms triste que en la tele

pjaros de Portugal

sin direccin, ni alpiste, ni papeles

l le dijo vmonos

dnde? le respondi llorando ella.

Lejos del altar mayor

en el velero pobretn de una botella

despjate del ail redil del alma

de largo con camisa

Devulveme el mes de abril

Se llamaban Abelardo y Elosa

arcngeles bastardos de la prisa

Alumbraron el amanecer muertos de fro

Se arroparon con la sensatez del desvaro

tuyo y mo de vuelta al hogar

qu vaco deja la ansiedad

qu vergenza tendrn sus paps

Sin alas para volar

prfugos del instituto y de la cama

pjaros de Portugal

apenas dos minutos, mala fama

luego la Guardia Civil les decomis

el sudor y la sonrisa

las postales de Estoril, sin posada,

sin escudos y sin Visa

Se llamaban Abelardo y Elosa

Bucearon contra el Everest y se ahogaron

nadie les ense a merecer el amparo

de la virgen de la soledad

qu pequea es la luz de los faros!

Bucearon contra el Everest y se ahogaron

nadie les ense a merecer el amparo

de la virgen de la soledad

qu pequea es la luz de los faros!

de quien suea con la libertadDe los tres pensadores destacados de la escolstica temprana, Abelardo fue ms bien un lgico perspicaz (primero el entendimiento; luego, la fe), y su adversario,

Bernardo, un telogo mstico, mientras que antes, en Anselmo,

el intelecto domina en la metodologa, pero mantiene un equilibrio

con la fe (credo ut intelligam, 'creo para entender').Pedro Abelardo (1079-1141), conocido por sus relaciones amorosas con su cultsima

alumna Elosa, es el segundo gran pensador de la escolstica temprana: un brillante profesory un ilustrado inquietante. Abelardo es una persona con dos cabezasde perro y de loboen la medida en que sirve a su Iglesia sin reticencias (perro) pero es anticlerical y ensea los dientes a la tradicin (lobo). En su Dialctica, Abelardo aborda la lgica, la filosofa del lenguaje y la ontologa. De acuerdo con su subttulo, Concete a ti mismo, la Etica trata, de forma muy moderna, el aspecto interior de la accin, la intencin(intentio), y eleva la conciencia (sometida a la ley divina) a la categora de instancia suprema.

Su influyente obra Sic et non (S y no) depura el mtodo escolstico y es al mismo

tiempo un ejemplo de hermenutica crtica: Abelardo recoge opiniones contradictorias

sobre 158 asuntos polmicos (quaestiones) tomados del Antiguo (1-58) y el Nuevo Testamento (59-105), as como de la doctrina sacramental (106-158: bautismo, confesin y matrimonio). Este cotejo de autoridades discordes presenta la tradicin cristiana como un conglomerado de contradicciones que constituyen un reto para una investigacin cientfica, para la que son, a su vez, imprescindibles los conocimientos

de lgica argumentativa. Abelardo no ofrece soluciones propias a las contradicciones,

pero s reglas que contribuyen a encontrarlas.

Por ejemplo, se debe tener en cuenta al autor, la situacin, el contexto y la intencin de las afirmaciones aparentemente incompatibles. En la introduccin a su obra, Abelardo invierte la carga de la prueba: las autoridades se someten al juicio del propio pensador.