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Appui au Développement Intégral et à la Solidarité sur les Collines 31, Avenue des Etats Unis, Quartier KIGOBE SUD, BP 2695 BUJUMBURA Téléphone / (00 257) 22 25 75 20 - 22 25 93 38 [email protected] - www.adisco.org SECRETARIAT GENERAL Mars 2016

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RAPPORT ANNUEL 2015

Appui au Développement Intégral et à la Solidarité sur les Collines

31, Avenue des Etats Unis, Quartier KIGOBE SUD, BP 2695 BUJUMBURA

Téléphone / (00 257) 22 25 75 20 - 22 25 93 38 [email protected] - www.adisco.org

SECRETARIAT GENERAL

Mars 2016

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INTRODUCTION 5

1. ADISCO, C’EST QUOI ? 6

2. LA PROMOTION DU MOUVEMENT COOPERATIF 9

2.1. Les IGG et les coopératives pour le changement économique et socio-politique des populations 92.2. Les résultats cumulés du mouvement coopératif 112.3. Les appuis au mouvement coopératif durant l’année 2015 17

2.4. Les défis et les perspectives du mouvement coopératif au Burundi 19

3. LA PROMOTION DU MOUVEMENT MUTUELLISTE 20

3.1. La FEMUSCABU et ses membres en coalition pour le changement social, économique et politique des communautés du Burundi3.2. Le bilan cumulé du mouvement mutualiste en décembre 2015 213.3. Les réalisations du PROMUSCABU au cours de l’année 2015 243.4. Les défis et les perspectives du mouvement mutuelliste 25

4. LA PROMOTION DU MOUVEMENT DES ARTISANS 26

4.1. Des changements d’attitudes, de mode de vie et de pratiques chez les artisans4.2. Des résultats encourageants pour la structuration du mouvement des artisans 284.3. Les réalisations du PAEJ, du PARDERNA et du PROJEUNE-EMPLOI au cours de l’année 2015 294.4. Les défis et les perspectives du mouvement des artisans 30

5. LE RENFORCEMENT DU MOUVEMENT HAGURUKA ET L’EMPOWERMENT DES COMMUNAUTES A TRAVERS LA CELLULE DE PLAIDOYER ET L’UNIVERSITE POPULAIRE 32

5.1. La cellule de plaidoyer 325.2. L’Université Populaire Haguruka pour le renforcement du pouvoir paysan au Burundi

6. LA VIE ASSOCIATIVE ETCOORDINATIONDES PROGRAMMES 38

6.1. La gestion institutionnelle et la représentation 386.2. Le renforcement des capacités et motivation du personnel 396.3. Le suivi-évaluation des programmes 396.4 Le service communication et publication 396.5. Les ressources humaines 406.6. La gestion des partenariats et des financements 40

CONCLUSION 42

SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES 44

Table des matières

20

26

34

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Au mois de mars 2015, ADISCO a soufflé sur ses neuf bougies. Quelle fierté pour une organisation de la société civile lancée il y a dix ans pour faire

la différence et qui comme l’indique le présent rapport a concentré toutes ses énergies et ressources au profit des couches modestes de la population burundaise ! L’année 2015 aura été pour ADISCO une année pas comme les autres car auréolée par le prestigieux prix international Roi Baudouin pour le développement en Afrique 2014-2015. Le prix lui a été décerné le 3 juin 2015 par la Fondation Roi Baudouin au Palais Royal de Bruxelles en présence du Roi Philippe et de la Reine Mathilde.

A cette occasion, M. Deogratias NIYONKURU, Secrétaire Général d’ADISCO a exprimé, dans son discours de circonstance, l’honneur et la fierté que ressent notre organisation en raison de la distinction lui décernée ‘’ pour son action qui stimule l’esprit d’entreprise, la création de coopératives et de mutuelles de santé, afin de renforcer l’autonomie financière des individus et de changer durablement les conditions du vivre ensemble de la population burundaise’’. Le prix vise en soi à « récompenser le travail de personnes ou d’organisations qui apportent une contribution importante au développement en Afrique et prime en particulier les initiatives réplicables et exemplaires dans leur domaine et ayant fait leurs preuves dans l’amélioration de la qualité de vie des communautés locales et qui offrent aux populations la possibilité de prendre en main leur propre développement ».

L’année 2015 a par contre été secouée par une crise politico-sécuritaire grave liée aux échéances électorales au Burundi. En effet, dès l’annonce du candidat du parti au pouvoir aux présidentielles, des manifestations de rue ont débuté et ont rapidement culminé dans une grave crise sécuritaire. Le 13 mai 2015, une tentative de renversement des institutions échoua et contribuera à amplifier les violences dans certains quartiers de la capitale Bujumbura. Au même moment, quatre radios parmi les plus écoutées par la population sont attaquées et détruites. Dans l’entre-temps, une panique liée aux rumeurs du moment envahit la population qui se met à fuir, provoquant du coup des déplacements de dizaines de milliers de personnes aussi bien de Bujumbura que de certaines provinces de l’intérieur du pays. Prenant progressivement de l’ampleur, les violences ont poussé certains partenaires techniques et financiers, soit à ralentir ou à mettre fin à leurs activités. Plus tard, c’est la coopération bilatérale entre le Burundi et certains pays ainsi que certaines organisations internationales qui est provisoirement suspendue avec effet immédiat.

INTRODUCTION Nonobstant la situation délétère dans le pays, ADISCO n’a pas suspendu ses activités tant au niveau du siège de l’organisation que sur le terrain à l’intérieur du pays. Les dynamiques à la base ont continué à bénéficier de son appui-accompagnement excepté les formations des leaders données à l’université populaire Haguruka à Bujumbura suspendues momentanément, mais qui ont vite repris après les avoir délocalisées vers les villes de l’intérieur du pays relativement calmes. ADISCO n’a pas dérogé non plus à sa mission première, celle de catalyser l’avènement de collines solidaires, prospères et dignes en aidant les paysannes et paysans à mobiliser eux-mêmes leurs ressources afin d’accroître leur autonomie et construire ensemble des modèles économiques viables.

En conséquence, au cours de l’année 2015, les ménages se sont fait soigner sans retard, ont payé les frais de scolarité de leurs enfants, ont amélioré l’habitat grâce au développement des entreprises d’économie sociale et solidaire que sont les IGG, les mutuelles de santé et les coopératives multi filières et multifonctionnelles, précurseurs du mouvement social Haguruka. On enregistre actuellement 2 397 IGG regroupant 19 868 ménages, 32 coopératives couvrant 9 739 membres, 27 mutuelles de santé faisant soigner 8.566 familles soit 47 707 assurés, 871 artisans dont 390 femmes qui sont accompagnés isolement ou en structures organisées comme les IGG, les UPI ou les coopératives. On enregistre plusieurs centaines d’emplois créés grâce à l’appui et l’accompagnement d’ADISCO.

ADISCO doit toutes ces avancées à l’appui des partenaires techniques et financiers qui a permis d’orienter ses ressources dans le renforcement du mouvement coopératif, mutualiste et des artisans, dans le renforcement des capacités des leaders à travers l’université populaire Haguruka et dans le plaidoyer sur les politiques de développement. Ainsi, le présent rapport annuel 2015 s’articule sur les principaux points ci-après :

• la présentation générale de l’organisation ;• le mouvement coopératif ;• le mouvement mutualiste ;• le mouvement des artisans ;• l’université populaire Haguruka

et e plaidoyer sur les politiques de développement ;

• la vie associative et la coordination des programmes.

Fait à Bujumbura, 10 mars 2016Léon NDIKUNKIKOSecrétaire Général a.i

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L’association ‘’Appui au développement intégral et à la solidarité sur les collines’’, ADISCO en sigle, est une association sans but lucratif de droit burundais fondée en

2006. Elle est composée de membres souscrivant aux valeurs de l’Association et à son analyse stratégique et qui font preuve d’un engagement attesté pour la cause de la solidarité nationale et/ou du développement.

ADISCO voit le jour le 10 mars 2006 lors d’une assemblée générale constitutive et est juridiquement reconnue le 02 Août 2006 comme association sans but lucratif.

C’est à partir de ce moment que l’organisation se lance, sur fonds propres, dans des études du milieu et des contacts de proximité avec le monde rural burundais. Il s’agissait de collecter des données sur les problèmes que vivent les paysannes et les paysans burundais dans les régions du Kirimiro, du Buyenzi, du Mumirwa et du Bugesera, les quatre régions naturelles d’intervention prioritaire

de l’organisation. ADISCO développe à ce jour un partenariat agissant avec les ONG diversifiées du Nord qui l’appuient dans la réalisation de sa mission.

La vision de l’ADISCO :

L’avènement de collines solidaires, prospères et dignes.

La mission de l’ADISCO :

Accompagner l’émergence et le développement d’un mouvement social national capable de porter son propre développement dans la solidarité et d’influencer les politiques au profit des couches modestes de la population.

Le développement du mouvement Haguruka capable de porter son propre développement repose donc sur trois piliers tels que l’illustre l’organigramme qui suit :

Figure 1. La structure du mouvement Haguruka

ASSOCIATIONS COLLINAIRES DE DEVELOPPEMENT

COMMUNAUTAIRE (ACDC)

ASSOCIATIONS COLLINAIRES DE DEVELOPPEMENT

COMMUNAUTAIRE (ACDC)

ASSOCIATIONS COLLINAIRES DE DEVELOPPEMENT

COMMUNAUTAIRE (ACDC)

IGG IGG IGGIGGIGGIGG

MOUVEMENT HAGURUKA

1. ADISCO, C’EST QUOI ?

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L’objectif institutionnel :

Le rééquilibrage des forces sociales en faveur des couches modestes de la population. Plus concrètement, il s’agit des aspects ci-après :

• Les couches modestes de la population ont accès à des services de base de qualité et en particulier à des soins de santé de qualité (programme d’appui aux mutuelles de santé), à l’emploi décent (programme d’appui à l’entreprenariat), aux intrants agricoles et d’élevage de qualité et aux services de formation y afférents (programme d’appui aux exploitations familiales intégrées et aux filières alternatives).

• Des institutions et règles en faveur des couches modestes de la population sont adoptées et mises en œuvre (volet plaidoyer de tous les programmes).

• Les inégalités sociales et l’exclusion des couches modestes de la population sont atténuées, voire supprimées. Il s’agit de l’exclusion dans la prise de décision, exclusion qui touche sensiblement certaines couches de la population comme les femmes, les jeunes, les plus pauvres, les minorités ou les majorités opprimées de l’accès aux services, au droit, à la parole ou à la prise de décision, etc.

• Le renforcement des organisations des couches modestes de la population pour pouvoir participer à la prise de décision sur les

questions de développement et des politiques au sein des groupes d’autopromotion(IGG), des coopératives multifil ières et multifonctionnelles, des mutuelles de santé et de leurs faitières. C’est ce renforcement des organisations qui participe à l’amélioration de la cohésion sociale et de la solidarité.

ADISCO défend les valeurs ci-après :• L’empowerment et la responsabilisation des

populations ;• La solidarité ; • La dignité et le respect de tous ;• L’intégrité ;• La gestion durable des ressources naturelles ;• La viabilité et la durabilité des actions ;• La promotion de toute la famille avec un

accent particulier sur les femmes et les jeunes ;• La promotion du culte de l’effort et de l’esprit

d’entreprise.

En plus, ADISCO fait partie du réseau burundais des acteurs qui promeuvent les entreprises d’économie sociale et solidaire dont la boussole s’oriente suivant les principes de :

• La création de la plus-value ;• La solidarité ;• La mise en réseaux et le développement d’un

mouvement social ;• La démocratie ;• L’autonomie.

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Cartographie des interventions de l’ADISCO

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2. LA PROMOTION DU MOUVEMENT COOPERATIF

Basée sur les principes d’autopromotion et de solidarité, l’approche d’intervention d’ADISCO valorise les ménages et les communautés. L’efficacité et

l’effectivité des interventions d’ADISCO font que

l’organisation acquiert une notoriété à l’égard des ménages, de la communauté, de l’administration locale et des partenaires. Le caractère holistique des programmes d’ADISCO améliore le niveau de cohésion sociale.

Depuis 2008, ADISCO accompagne les paysans et les paysannes à devenir des acteurs de changement économique, social et politique. A travers les IGG, les EFI, les coopératives et leur faîtière UHACOM, beaucoup de changements sont enregistrés en fin 2015 ; les plus importants sont :

•L’encrage de l’esprit d’autopromotion et développement des initiatives auto-promues pour l’amélioration des conditions de vie des ménages : Grâce à la formation psycho-humaine, les ménages accompagnés ont amélioré très rapidement leurs pratiques et la mise en œuvre des projets de nature entrepreneuriale, ce qui a augmenté l’activité économique des familles et des communautés. Le revenu moyen des ménages accompagnés est évalué à 2 584 827 BIF en 2015. Il a connu une réduction de près de 15% par rapport à l’année 2014 sans doute à cause de la conjoncture socio-politique qu’a connu le Burundi depuis le mois d’avril 2015 mais ce revenu reste supérieur au reste des ménages. Les ventes de détresse (vente sur pied des récoltes) se sont réduites progressivement et elles ne représentent que 6,5% en 2015. Cela a été possible grâce aux mécanismes de prévoyance et de mobilisation des ressources au sein des IGG. La majorité des ménages accompagnés mangent au moins 2 fois par jour durant au moins 9 mois de l’année ; ce qui implique une réduction progressive de la période de soudure qui n’est

2.1. Les IGG et les coopératives pour le changement économique et socio-politique des populations

qu’en moyenne de 3 mois en fin 2015.

•Par la formation continue et l’accompagnement de proximité, les ménages continuent à améliorer les changements des pratiques à plusieurs égards.

Cinq catégories de changement des pratiques sont à noter à savoir :

• Les changements des pratiques dans l’amélioration des EFI : les ménages ont intégré systématiquement la lutte antiérosive, la préparation et l’utilisation de la fumure organique, l’élevage en stabulation, l’agroforesterie, l’utilisation des semences de qualité ainsi que l’utilisation des produits phytosanitaires afin d’augmenter la rentabilité des cultures et la promotion de la qualité des récoltes ;

• Le développement progressif d’une agriculture qui génère des revenus grâce à la rentabilité des EFI ;

• L’amélioration de la nutrition à travers la diversification alimentaire ;

• Le développement de la culture d’autoformation permanente ;

• La participation dans la vie des organisations locales et la participation dans les activités d’intérêt communautaire.

Le tableau 1 montre le niveau de changement atteint pour chacune des pratiques ci-dessus.

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•La promotion de la femme et amélioration de sa participation dans les dynamiques et instances de prise des décisions : Les IGG, les CVGDH et les coopératives constituent petit à petit des espaces précieux d’épanouissement et d’apprentissage de la démocratie qui valorise toutes les composantes de la société en l’occurrence la femme. En effet, les femmes représentent 52.4% dans les IGG, 40.3% dans les AE et 40.9% dans les coopératives. L’enquête menée en décembre 2015 révèle que le niveau moyen de participation atteint 3.3 sur l’échelle de 1 à 4 (aucun accès, accès limité, accès moyen et accès total) déterminé à partir d’un indicateur composite avec huit facteurs que voici :

• La participation à la prise des décisions au sein du ménage ;

• La participation et prise de la parole dans les assemblées des coopératives ;

• La participation à la prise des décisions au sein des comités des coopératives ;

• La participation dans la prise des décisions au sein des IGG ;

• La participation et prise de la parole dans les réunions collinaires ;

• La participation et prise de position dans les séances de sélection des bénéficiaires ;

• La participation et défense d’opinions dans les comités d’octroi des intrants ;

• La participation et défense d’opinions dans les comités d’octroi des crédits.

Catégories très mauvais

mauvais moyen bon excellent Moyenne sur 5

Critères 1 2 3 4 5

Lutte antiérosive 13% 7% 41% 31% 9% 3,2Préparation du compost 11% 9% 41% 24% 15% 3,2Utilisation des engrais organiques 14% 4% 35% 29% 19% 3,4Elevage en stabulation 32% 7% 31% 17% 12% 2,7Agroforesterie 11% 10% 50% 19% 9% 3,1Utilisation des semences améliorées 27% 10% 37% 16% 10% 2,7Utilisation des produits phytosanitaires 41% 8% 23% 14% 14% 2,5Vente de la récolte 9% 13% 46% 19% 12% 3,1Consommation des fruits 14% 9% 41% 26% 10% 3,1Suivi régulier de la formation 9% 8% 38% 35% 11% 3,3Participation dans la vie des organisations locales 3% 4% 22% 39% 32% 3,9Participation dans la vie de la communauté 1% 8% 35% 41% 15% 3,6

Total 1,84 0,97 4,39 3,11 1,69

Pourcentage 15% 8% 37% 26% 14% 100%

Moyenne générale sur 5 : 3,2 77% : moyen et mieux40% : bon et excellent

14% : excellent

Tableau 1. Niveau de changement des pratiques au sein des ménages accompagnés

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Figure 2. Diagramme de participation et accessibilité de la femme à la prise des décisions

•La coopérative devient progressivement un centre de rayonnement pour le développement communautaire : Alors que beaucoup d’opinions disent que la coopérative n’existe pas au Burundi, ADISCO affirme le contraire et promeut le développement de cette structure d’importance capitale pour le développement des ménages et des communautés. La coopérative est donc parmi les structures paysannes les mieux organisées, les plus proches de l’administration communale et qui offrent des services réguliers à leurs membres et à la communauté.

•L’UHACOM catalyse et galvanise progressivement les synergies entre les coopératives membres : Elle offre un espace de communication et de commercialisation de leurs produits. Elle constitue un véritable mouvement paysan encré à la base. Ce mouvement paysan rassemble des coopératives qui sont des modèles différents quant aux services qu’elles offrent et à la qualité de leur gouvernance qui en font des entreprises d’économie sociale et solidaire.

2.2. Les résultats cumulés du mouvement coopératif Avec l’année 2015, les dynamiques à la base ont continué à réaliser des progrès significatifs. L’effectif des IGG et des coopératives ainsi que de leurs membres respectifs a évolué, les EFI

se sont améliorées et les différentes structures accompagnées ont permis le développement des services pertinents pour les ménages et les communautés.

2.2.1. Le niveau de structuration en IGG et en coopératives des ménages

Les ménages accompagnés ont bien compris l’importance de se structurer pour plus d’efficacité. Le nombre de dynamiques et leur membership

affichent des niveaux satisfaisants comme on peut le constater à travers le tableau suivant.

Series1; Prise de la parole à l’AG de la coopérative; 3,3

Series1; Prise des décisions au comité de

la coopérative

Series1; Prise des décisions au sein de

l’IGG; 3,4

Series1; Prise de la parole dans les réunions collinaires; 3,0

Series1; Prise de position dans la sélection des bénéficiaires; 3,1

Series1; Défense d’opinion au comités d’octroi d’intrants; 3,2

Series1; Défense d’opinion au comités d’octroi des crédits; 3,2

Series1; Prise des décisions au sein du ménage; 3,2

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Tableau 2. Situation des dynamiques et taux de pénétration des interventions d’ADISCO en décembre 2015

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13 P

RO

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CES

31 C

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86

145

1

5

2,4

2

397

1

9 86

8

1

0 40

3

52,4

32

9 7

39

3 9

84

40,9

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L’esprit d’autopromotion gagne du terrain grâce aux IGG qui continuent à augmenter par effet tâche d’huile. Le graphique suivant montre comment

l’effectif des IGG et celui de membres d’IGG ont évolué de 2011 à 2015.

Evolution du nombre des IGG de 2011 à 2015

Figure 3. Evolution des IGG et leurs membres de 2011 à 2015

2.2.2. La mobilisation des ressources endogènes pour le développement des initiatives entrepreneuriales et communautaires

A travers les IGG, les ménages accompagnés mobilisent en permanence des fonds et réalisent des projets de développement des ménages. Le volume des fonds mobilisés au cours de l’année 2015 s’élève à 285 184 092 BIF, ce qui fait, en moyenne 10 244 BIF/mois/IGG ou 1 236 BIF/mois/ménage. Avec ces fonds couplés à l’entraide manuelle, les ménages réalisent constamment des projets de développement de leurs ménages respectifs et cela motivent les IGG et leurs membres à s’atteler aux initiatives d’intérêt général.

2.2.3. Le degré d’amélioration des exploitations familiales intégrées

Un des mérites des PROMOUVH est l’amélioration continue des EFI afin qu’elles puissent garantir, pour le ménage, la continuité alimentaire, la continuité des revenus et la continuité de la fertilité des terres cultivées. A titre exemplatif, le PROMOUVH Bugesera-Bweru enregistre, parmi les ménages accompagnés, 44.3 % d’EFI au stade primaire, 26.1% d’EFI en pleine évolution et 1.8% d’EFI au TOP.

• L’élevage atteint des niveaux appréciables au sein des ménages accompagnés comme le démontre le tableau.

Evolution du membership des IGG de 2011 à 2015

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Bovins Caprins Ovins Porcins Lapins Cobayes VolaillesMoyenne nationale ENAB 2014 0,4 1,5 0,3 0,3 0,2 0,7 1,8

Moyenne 2015 zone d’action d’ADISCO : 14 communes

0,6 2,5 0,2 0,8 1 1,2 2,8

Tableau 3. Le niveau de l’élevage chez les ménages accompagnés par ADISCO

L’IGG est devenu le modèle d’autopromotion par excellence pour le repeuplement du cheptel et les ménages ne comptent plus sur les ONG et les grands programmes de développement qui distribuent gratuitement des animaux chaque

année sans succès. L’exemple parlant est celui de l’union des IGG de Vumbi qui vient d’acheter 7 vaches en même temps pour ses membres comme le témoigne RWASA Gaspard dans l’encadré suivant.

Je m’appelle Rwasa Gaspard, je suis un animateur endogène de la colline Nyamirembe en commune Vumbi. Je suis père de 6 enfants et membre de l’association de développement collinaire de 4 IGG appelée Haguruka. J’accompagne actuellement 7 IGG. Après notre formation par un paysan ferment de la colline Burarana appelé RUKERA, ce projet d’ADISCO nous a montré comment nous pouvons nous structurer en IGG et nous développer. Notre première activité a été une tontine rotative. Chacun cotisait 1 500F tous les deux mois.

Après deux tours, nous avons remarqué que les 10 000Fbu qu’on donnait à un membre ne pouvaient pas lui permettre de réaliser des projets plus importants. Nous avons alors changé le système de mobilisation des ressources en commençant une tontine cumulative. L’épargne est ainsi passé de 1 500Fbu par personne à 2 000Fbu par personne par quinzaine. En 2012, nous avons acheté 2 vaches et 2 bœufs à élever ensemble. Maintenant, chaque ménage a sa propre vache.

Au point de vue sociale, notre mérite réside en l’assistance aux personnes en difficulté : si un des membres tombe malade, nous lui accordons un petit crédit sans intérêt. La famine qui frappe actuellement notre commune ne touche pas nos membres car nous sommes prêts à nous assister mutuellement.

Nos réalisations étonnent plus d’une personne, nos voisins nous prennent pour des « Ibihangange » c’est-à-dire des hommes et femmes forts de la colline. Notre union contient d’ailleurs des personnalités importantes de notre colline à savoir le moniteur agricole collinaire, le chef de colline et le vétérinaire zonale. Nous formons actuellement une union de 40 membres dont 18 femmes. Parmi les 40 personnes, 38 membres sont actuellement des coopérateurs pour augmenter nos revenus. Nous remercions ADISCO des formations qu’elle nous donne et de l’accompagnement de proximité qu’elle nous fait bénéficier.

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Tableau 4. Niveau d’adoption des pratiques qui améliorent les EFI par région prioritaire d’ADISCO

Nombre de ménages ayant des animaux d’élevage

Nombre de ménage utilisant du compost

Nombre de ménage dont les champs sont protégés contre l’érosion

Nombre de ménages intégrant l’agroforesterie

Bugesera 2 512 2 614 2 064 1 882Buyenzi 3 200 2 947 2 440 2 981Kirimiro 4 359 4 328 3 303 3 523Mumirwa 3 163 2 954 2 806 2 983TOTAL 13 234 12 843 10 613 11 369

% par rapport aux nombres de ménages accompagnés [19 432]

68.1 66.1 54.6 58.5

2.2.4. Les services rendus aux membres parlescoopérativesmulti-filières

Au cours de l’année 2015, les coopératives ont dû faire face à une situation très dure liée à la conjoncture socio-politique. Malgré ce contexte

défavorable, les coopératives se sont efforcées d’assurer le maintien et la promotion des services pertinents pour leurs membres et communautés respectifs. Toutes les 29 coopératives multi-filières (excepté celles de Cendajuru, Kinyinya et Gisuru) offrent régulièrement les services

de formation à travers les comités techniques institués pour cette fin : la fonction intrant à travers le FPI, le service de stockage, le service de transformation, le service de commercialisation et le plaidoyer au niveau local.

• Un réseau d’animateurs endogènes pour le développement des compétences chez les producteurs : Au sein des coopératives, des comités techniques par filière sont organisés pour la formation et l’accompagnement des agriculteurs. Au cours de l’année 2015, on enregistre un

• La lutte antiérosive devient de plus en plus une pratique courante ;

• L a p r o d u c t i o n d e s agroforestiers est devenue un réflexe dans certaines localités de la zone d’intervention ;

• Les ménages accompagnés promeuvent l’utilisation de la fumure organique pour la préservation de l’environnement.

Le tableau 4 montre le niveau d’adoption des pratiques qui améliorent les EFI dans la région de Bugesera, Buyenzi, Kirimiro et Mumirwa.

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total de 660 AE (dont 266 femmes) dans les communes Bubanza, Musigati, Rugazi, Bukinanyana, Mugina, Murwi, Bukirasazi, Giheta, Ndava, Rutegama, Rutana, Musongati, Bugenyuzi, Gihogazi, Gatara, Kabarore, Kayanza, Busiga, Ngozi, Kiremba, Nyamurenza, Gasorwe, Gashoho, Gitobe, Kirundo, Ntega et Vumbi. Ils sont chargés d’assurer par l’exemple la démonstration, et la formation sur les meilleures pratiques agricoles, de conscientiser les producteurs dans l’utilisation des semences de qualité et l’utilisation des services des coopératives pour améliorer la productivité des terres et l’augmentation des rendements. Ils sont également chargés de la promotion des filières novatrices.

• Le FPI constitue une assurance pour 1 185 ménages membres des coopératives qui ont déjà compris l’utilité de cette institution. En 2015, l’effectif des membres a augmenté. Le niveau de l’épargne est évalué à 6 034 BIF/ménage, ce qui correspond à l’acquisition sécurisée de 5 kg d’engrais minéraux. Le FPI est déjà fonctionnel dans 9 sur 29 coopératives multi-filières.

• La collecte et le stockage des récoltes : ce service prend de l’ampleur car il est rendu aux membres et aux communautés dans toutes les coopératives accompagnées. Les membres et les non membres apprennent de plus en plus à bien gérer les récoltes désormais à l’abri des gaspillages et des vols dans les ménages comme le montre cette photo de stockage de maïs dans la coopérative TUBAMURIKIRE de Ngozi.

• La transformation : Avec ce service, les membres bénéficient de la facilité du service, de la qualité du service et des produits. En fin 2015, 9 coopératives disposent d’une station de lavage pour le café ; 8 coopératives disposent d’un moulin mixte, 3 coopératives développent le service de décorticage de riz, 2 coopératives disposent chacune d’une unité d’extraction de jus et 1 coopérative possède une presse à huile artisanale.

• La commercialisation : L’objectif des coopératives multi-filières est de permettre

aux producteurs d’augmenter les revenus en améliorant la qualité des produits mis sur le marché. Toutes les coopératives café vendent à travers le COCOCA tandis que les coopératives vivrières vendent leurs produits via la boutique de l’UHACOM.

• Le plaidoyer : Il s’agit d’une activité permanente des coopératives pour défendre les intérêts des membres et de la communauté. Malgré un contexte socio-politique défavorable, les coopératives ont mené un plaidoyer actif, ce qui leur a fait bénéficier de certains droits. Nous pouvons citer entre autres la coopérative KORUYAGWE de Gitobe qui a acquis de l’administration communale 2 hangars de stockage, les coopératives qui ont acquis des terrains pour y ériger leurs infrastructures (sièges, hangars, …).

2.2.5. Les cellules de veille genre et droits humainsAu sein des coopératives, des CVGDH ont été mises en place pour améliorer la prise en compte du genre dans les diverses interventions. Ces cellules appuient les communautés de leur ressort dans la transformation des conflits pour la consolidation de la paix. Au total, 104 CVGDH sont fonctionnelles et le bilan de leurs réalisations est repris dans le tableau n°5

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Les résultats ci-dessus sont atteints grâce à la conjugaison des efforts des équipes multidisciplinaires composées d’ingénieurs agronomes, d’économistes, des cadres en sciences humaines, des techniciens agronomes et sociaux. Les réalisations de 2015 se regroupent dans plusieurs catégories à savoir les activités de renforcement des compétences, de la recherche-action, d’accompagnement et d’appui-conseil, d’appui matériel et financier, de plaidoyer ainsi que de suivi-évaluation.

2.3.1. Le renforcement des compétences des leaders

Dans chaque commune d’intervention, des AE ont bénéficié des formations diverses pour l’amélioration des pratiques ; il s’agit notamment de :

• La formation des PF en psycho-humaine pour la conscientisation à l’autopromotion et au développement des initiatives auto-promues ;

• La formation des AE et membres des comités techniques EFI et filières en méthodes d’accompagnement des ménages pour l’amélioration des EFI ;

• La formation des membres des organes des coopératives, des comités techniques spécialisés (en stockage, en transformation, en commercialisation, en FPI) et des employés (en gestion et organisation) ;

• L’organisation des voyages d’échange d’expérience inter-IGGs et intercommunaux ont également constitué de précieux moments d’apprentissage au cours de l’année 2015.

2..3.2. L’appui-accompagnement et appui-conseil

En plus des appuis réguliers des coordonnateurs et des formateurs, c’est un travail permanent des animateurs de terrain. Ces derniers assurent un accompagnement d e p r o x i m i t é d e manière co l l ec t ive ou individualisée. Ils assurent la formation sur le tas, informent, corrigent et améliorent les pratiques et ce, régulièrement. Plusieurs canaux sont exploités : les visites de chantiers individualisés ou non, les contacts individuels, les démonstrations, les réunions de masse, etc.

2.3. Les appuis au mouvement coopératif durant l’année 2015

Tableau 5. Bilan des CVGDH par région d’intervention Région Nombre de CVGDH Cas reçus Cas traités Cas référés et/ou dénoncés

Bugesera-Bweru 21 98 79 19

Buyenzi 17 91 75 16

Kirimiro 13 96 75 7

Mumirwa 53 179 111 72

TOTAL 104 464 340 [73.3%] 114 [24.6%]

- Conflits liés à la gestion des biens familiaux

- Les conflits fonciers

- Les violences domestiques- Lésions corporelles volontaires- Les conflits fonciers

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2.3.5. Le plaidoyer Bien que le contexte socio-politique soit difficile, les IGG, les CVGDH et les coopératives ont été accompagnés dans la conduite des actions de plaidoyer au niveau local. Ce qui a permis la défense des droits des membres chaque fois que la situation l’exige. Ces structures deviennent de plus en plus des interlocuteurs privilégiés des services étatiques collinaires et communaux et peuvent défendre leurs intérêts et ceux des communautés à la base.

2.3.6. Le suivi-évaluationDans le but de construire l’autonomie du mouvement coopératif, un système de suivi-

évaluation est en place. Ce système permet de sonder le niveau de satisfaction des membres et témoigne de la maturité des coopérateurs du point de vue démocratique en révélant en pleine réunion de focus leur insatisfaction. Dans le même sens, l’UHACOM a également été accompagnée pour évaluer la satisfaction des coopératives membres.

En conclusion, le bilan des réalisations est le fruit d’un effort important déployé par les cadres, les agents d’ADISCO ainsi que des centaines d’animateurs et leaders bénévoles. Le volume des inputs peut être synthétisé dans le tableau ci-dessous.

2.3.3. La recherche-action Il est connu que les jeunes se désintéressent de plus en plus de l’agriculture, préférant l’exode rural, emportant avec eux la force vitale dont l’agriculture a besoin pour continuer à nourrir le Burundi. Sans prétendre trouver la solution à ce problème complexe, ADISCO a lancé en 2015 des filières novatrices, plus attractives pour les jeunes que les cultures vivrières classiques. C’est un travail qui est tout au début car le projet n’a commencé qu’en juillet 2015, mais mérite sa place dans ce rapport en raison de l’intérêt du sujet. Ainsi, des essais pour la promotion de nouvelles filières ont été entamés en 2015 pour le gingembre, l’ail et le sésame. Les données y relatives sont reprises dans le chapitre en rapport avec les réalisations de l’UPH.

2.3.4.L’appui-matérieletfinancierLa majorité de coopératives accompagnées par ADISCO sont jeunes et ont besoin d’un appui pour amorcer leur réel démarrage. Chaque année, ADISCO appuie de façon dégressive les différentes coopératives. Les stratégies varient d’une coopérative à l’autre : il y en a qui sont appuyés via un fonds rotatif, un crédit ou à travers une subvention.

ADISCO dispose d’un fonds de garantie auprès de la BNDE pour permettre le financement des projets porteurs promus au sein du monde rural. Le tableau ci-après montre le niveau d’appui des coopératives à travers ce fonds.

N° Bénéficiaire Objet Montant du crédit

Date de début du prêt

Datedefindu prêt

Capital solde restant dû

1 Coopérative Ruziba Nyamakarabo Usine café 31 559 499 31/03/2015 31/03/2017 31 559 4492 Coopérative SHIRIMBERIKAWA Usine café 50 004 000 31/03/2015 31/03/2020 50 004 000

3Coopérative DUSANGIRUMUGAMBI Usine café 67 000 000 31/10/2014 31/10/2020 59 904 021

4 Coopérative RYOHORIKAWA Usine café 52 618 000 30/11/2014 30/11/2019 52 618 0005 Coopérative KORERIKAWA Usine café 46 000 000 30/11/2014 30/11/2018 46 000 000

6Coopérative KAWAVUMERA de Burambi Usine café 68 104 500 01/06/2015 01/06/2020 68 104 500

7Coopérative TWUBAKANE de Rutana Usine café 32 000 000 01/06/2015 01/06/2020 32 000 000

TOTAUX 347 285 999 340 189 970

Tableau 6. Situation des crédits des coopératives café auprès de la BNDE à travers le fonds de garantie

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Dans sa jeunesse, le mouvement coopératif est confronté à d’innombrables défis dont les plus importants qu’il convient d’affronter dans le court et moyen terme sont :• Le manque de fonds de roulement pour

permettre aux coopératives de développer des services de qualité qui exigent des fonds assez consistants : les banques et les IMF ne sont pas prêtes à s’engager pour le financement du monde rural ;

• L’environnement politique et législatif défavorable : la coopérative continue à être assimilée à une simple société des capitaux alors qu’il s’agit d’une entreprise ECOSOL qui a besoin de bénéficier d’un traitement particulier pour pouvoir accompagner les agriculteurs, cependant l’espoir est permis avec le travail de plaidoyer pour la mise en place d’une loi sur les coopératives au Burundi ;

• Le problème de marché des produits agricoles dans un contexte d’intégration sous régionale : les produits agricoles burundais ne sont pas compétitifs ;

• Les défis liés à la production agricole : filières non attractives aux jeunes alors que c’est la force productrice du pays ;

• Les semences de mauvaise qualité, l’exiguïté des terres pour ne citer que ceux-là ;

2.4. Les défis et les perspectives du mouvement coopératif au Burundi

Au regard de ces challenges, ADISCO est décidément engagée avec l’appui de ses partenaires traditionnels locaux et étrangers dans la recherche des voies de mitigation en vue d’engager les coopératives en général et l’UHACOM en particulier sur la voie qui mène vers l’autonomie par :• La constitution progressive d’un fonds pour

le soutien aux initiatives des coopératives et développement des mécanismes et stratégies d’autonomisation de l’UHACOM et ses démembrements ;

• La poursuite du plaidoyer pour orienter les politiques en vue d’asseoir un environnement politique et économique favorable aux investissements agricoles à travers le mouvement coopératif ;

• Le soutien ferme des coopératives vers la maîtrise des marchés en développant des produits labellisés et compétitifs ;

• Le développement des stratégies pour la promotion de l’agribusiness mettant en avant les filières attractives pour les jeunes et qui apportent une plus-value à l’économie locale ;

• La mise à échelle de l’approche Haguruka en tentant sa généralisation sur une colline entière dans chacune des 31 communes d’interventions actuelles soit 31 collines Haguruka.

Tableau 7. Volume des réalisations du mouvement coopératif au cours de l’année 2015

Types d’inputs Quantité/coût par région d’intervention TOTALBugesera-Bweru Mumirwa Buyenzi Kirimiro

Nombre de bénéficiaires des formations

483 481 178 6 974 8 116

Nombre de bénéficiaires de l’appui-conseil

2 879 360 2 876 7 740 13 855

Montant des crédits octroyés

8 300 000 4 000 000 10 000 000 15 670 418 37 970 418

Montants des subventions injectées

9 886 150 17 700 000 16 505 000 16 539 950 60 631 100

Appui matériel • 21 pépinières• 53 496 plants

agroforestiers et fruitiers

• 34 pépinières• 362 327 plants

agroforestiers et fruitiers

• 19 pépinières• 158 556 plants

agroforestiers et fruitiers

• 62 pépinières• 213 241 plants

agroforestiers et fruitiers

• 136 pépinières• 787 620 plants

agroforstiers et fruitiers

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3. LA PROMOTION DU MOUVEMENT MUTUELLISTE

Depuis 2008, ADISCO promeut la structuration des mutuelles de santé de la population en générale et des caféiculteurs en particulier. En

décembre 2015, 24 mutuelles de santé agréées sont fonctionnelles et 3 autres sont en attente d’agrément avant de commencer leurs prestations. Ces mutuelles de santé comptent en tout 8566 ménages assurés avec 47707 bénéficiaires assurés.

Grâce aux mutuelles de santé, des changements sont observables tant au niveau des ménages, des mutuelles, de la FEMUSCABU ainsi qu’au niveau communautaire. Les changements les plus marquants sont les suivants :

• Au sein des ménages, les conditions de vie des mutualistes se sont améliorées grâce à différents facteurs : le recours aux soins avant aggravation de la maladie, l’utilisation des moustiquaires imprégnées ; la réduction des ventes de détresse ; le respect des conditions d’hygiène ; la participation dans la vie des mutuelles et leur fédération et la participation dans la vie de la communauté ;

• Les mutuelles de santé des caféiculteurs du Burundi (MUSCABU) ont acquis une notoriété et sont bien reconnues dans la communauté. En effet, les MUSCABU jouent un grand rôle

3.1 La FEMUSCABU et ses membres en coalition pour le changement social, économique et politique des communautés du Burundi

de représentativité de la population ; elles sont régulièrement invitées dans d’importantes réunions organisées par l’administration ;

• Les MUSCABU ont une grande considération à l’égard des formations sanitaires conventionnées qui les qualifient de bons payeurs des frais engagés pour soigner les assurés ;

• Les MUSCABU ont également joué un grand rôle dans l’amélioration de la qualité des soins dans les formations sanitaires partenaires du fait qu’elles peuvent dénoncer des cas de fraude, qui sont par la suite considérés par les formations sanitaires ;

• Les MUSCABU constituent un espace d’apprentissage de l’autopromotion en matière de protection sociale et sont des centres de rayonnement au niveau local ; ce sont des structures vivantes servant de référence pour l’organisation de la communauté et un cadre d’expression surtout pour les femmes ;

• La FEMUSCABU est un leader de référence pour le suivi de la qualité des soins et les autres acteurs mutualistes veulent imiter le modèle.

Le témoignage de l’encadré suivant illustre la plus-value des MUSCABU au sein des ménages et de la communauté.

Je m’appel le Richard BAPFAMUKANWA, natif de la Province de Ngozi, commune Ngozi, colline Kavumu. Je suis membre de la mutuelle de santé TUBABARANE de Mubuga depuis 2008 et j’ai été le premier adhérent. J’ai tout fait pour sensibiliser mes confrères à adhérer à la mutuelle. Grâce à la mutuelle, beaucoup de choses ont changé dans ma vie et celle de ma famille. Avant l’adhésion à la mutuelle, il était rare

que je me fasse soigner avant l’aggravation de la maladie, mais aujourd’hui, je n’ai plus peur de me faire soigner car la mutuelle constitue une garantie pour moi. A travers les séances d’information, éducation et communication qui sont organisées par la mutuelle en collaboration avec les formations sanitaires, j’ai appris à me prévenir de plusieurs maladies et à me faire soigner à temps.

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Le PROMUSCABU présente un bilan très appréciable bien que le chemin reste encore long vers une assurance maladie universelle que nous rêvons un jour pour tous les burundais.

3.2.1. La FEMUSCABU et ses membres devenus des entreprises d’économie sociale et solidaire

•Le leadership des MUSCABU sont engagés pour la solidarité : un système d’inter-mutualité entre les MUSCABU s’est mis en place dans tout le pays. Un fonds de péréquation est opérationnel, ce qui permettra la couverture des soins pour les mutuelles déficitaires sans recours aux subventions externes.

•Les MUSCABU mettent en avant le développement sanitaire pour l’ensemble de la communauté : la FEMUSCABU a pris en main l’amélioration de la qualité des soins. Elle organise chaque année une enquête sur la qualité des soins de santé et les résultats continuent à produire des effets immédiats auprès des formations sanitaires partenaires. Il s’agit notamment de certaines plaintes de la population qui ont fortement diminué ou quasi disparu dans certaines formations sanitaires ainsi que la considération par les formations sanitaires des recommandations émises par les MUSCABU.

•Les MUSCABU cheminent vers l’autonomie et l’autogestion : Malgré la situation socio-politique et économique du pays, les mutuelles

3.2. Le bilan cumulé du mouvement mutualiste en décembre 2015

sont parvenues à mobiliser les membres pour le renouvellement des cotisations et la sensibilisation pour l’adhésion de nouveaux membres. Elles ont ainsi pu maintenir l’effectif des membres affiliés et augmenter le taux de fidélisation des membres en 2015. Les MUSCABU ont également adopté de nouveaux outils de gestion administrative et financière qui leur permettent d’atteindre l’autonomie escompté.

•Le développement des réseaux et le travail en synergie : Le développement et la mise en œuvre des produits de connexion entre les mutuelles et les coopératives de proximité ont été favorables pour ces deux structures. Pour les MUSCABU, certaines coopératives ont développé des stratégies pour faciliter à leurs membres le payement des cotisations. Du côté des coopératives, elles ont bénéficié de prêts plus flexibles de la part des MUSCABU.

• Enfin, la FEMUSCABU est un acteur incontournable au sein de la PAMUSAB pour mener à bon port le plaidoyer vers une assurance maladie universelle.

3.2.2. Le membership et taux de fidélisationtoujourscroissants

Au total 24 MS sont fonctionnelles et 3 autres sont en instance d’agrément et s’apprêtent à débuter les prestations avec 2016. Le tableau 8 montre la situation des assurés par union en 2015.

L’adhésion à la mutuelle a été une occasion pour moi de me solidariser avec les autres et ainsi la cohésion sociale a été renforcée. La mutuelle est devenue notre communauté, un cadre approprié pour l’amélioration de la qualité des soins à travers le plaidoyer fait par les leaders mutualistes.

A côté de la fonction sociale et d’assurance, la mutuelle a été également un cadre de développement économique. Avec son volet de renforcement de capacité contributive des membres, j’ai pu bénéficier d’un fonds rotatif à partir duquel j’ai aménagé une bananeraie. Je vends régulièrement les produits de mes champs et continue à augmenter les revenus de ma famille grâce

à la formation supplémentaire que j’ai reçue du projet HAGURUKA ; ce qui m’a permis d’améliorer mes champs en une exploitation familiale intégrée. Les revenus m’ont permis de renouveler régulièrement les cotisations à la mutuelle sans difficultés et d’améliorer mes pratiques comme la nutrition équilibrée, l’élevage en stabulation permanente, la scolarisation de mes enfants, l’habitat et de réaliser d’autres projets d’autopromotion. J’ai été choisi parmi les semenciers et suis devenu une référence en EFI dans ma zone. Je suis épanoui et ma mutuelle me pousse à envisager de nouvelles perspectives de développement de notre localité.

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Tableau 8. Situation des MUSCABU en 2015

N° NOM DE L’UNION RENOUV NOUV ASS

TOTAL ASSURES

ASSURES 14-15

TAUX DE FIDELISATION

UNION MUMIRWA

1 MS GARUKIRAMAGARA DE RUGAZI / BUBANZA

158 12 170 153 103%

2 MS TWITEHAMAGARA DE MUSIGATI / BUBANZA

249 53 302 225 111%

3 MS RWANIRUBUZIMA DE MUGINA / CIBITOKE 52 15 67 173 30%

4 MS UBUZIMA DE MAKAMBA / MAKAMBA 199 60 259 252 79%

5 MS DUHARANIRAMAGARA DE RUHORA / RUMONGE

202 61 263 333 61%

6 MS MVUZANKUVUZE RUZIBA NYAMAKARABO/CIBITOKE

192 59 251 284 68%

7 MS DUKUNDAMAGARA BUYENGERO/RUMONGE

- 248 248 -

1 052 508 1 560 1 420 74%

Effectif des membres par rapport à l’année passée 110%

UNION KIRIMIRO RENOUV NOUV

ASS TOTAL

ASSURES 14-15

8 MS DUKINGIRAMAGARA DE TABA/MURAMVYA

439 165 604 580 76%

9 MS TUBUNGABUNGANE DE NDAVA/ MWARO 260 165 425 395 66%

10 MS GIRIMBABAZI DE GIHOGAZI / KARUSI 195 93 288 316 62%

11 MS MAGARAMEZA DE RUGAZI/KARUSI 422 58 480 560 75%

12 MS DUKINGIRUBUZIMA DE MUSONGATI/ RUTANA

472 285 757 522 90%

13 MS TUGIRAMAGARA MEZA DE GITABA / RUTANA

276 50 326 426 65%

14 MS MUCOWUBUZIMADE BUKIRASAZI/GITEGA 51 113 164 -

2 115 929 3 044 2 799 76%

Effectif des membres par rapport à l’année passée 109%

UNION KAYANZA RENOUV NOUV

ASS TOTAL

ASSURES 14-15

15 MS TUGIRAMAGARA MEZA DE KABARORE/KAYANZA

615 28 643 874 70%

16 MS TUGARUKIRUBUZIMA DE MPARAMIRUNDI/KAYANZA

160 3 163 210 76%

17 MS KINGIRUBUZIMA KAYANZA/KAYANZA 231 22 253 279 83%

18 MS KIRA DE GATARA/KAYANZA 242 81 323 331 73%

19 MS MAGARANIKINDI DE MATONGO/ KAYANZA

0 255 255 -

1 248 389 1 637 1 694 74%

Effectif des membres par rapport à l’année passée 97%

UNION NGOZI RENOUV NOUV ASS TOTAL ASSURES

14-15

20 MS TUBABARANE DE MUBUGA/NGOZI 148 113 261 310 48%

21 MS GWARUKIRA DE NYAMURENZA/NGOZI 232 19 251 286 81%

22 MS AMAGARA YACU DE BUSIGA/NGOZI 202 14 216 304 66%

23 MS TUGWANIRAMAGARA DE KIREMBA/NGOZI

354 25 379 341 104%

936 71 1 107 1 241 75%

Effectif des membres par rapport à l’année passée 89%

SITUATION DES MUSCABU AU 31 DECEMBRE 2015

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23

UNION KIRUNDO MUYINGA RENOUV NOUV ASS TOTAL ASSURES

14-15

24 MS GARUKIRAMAGARA DE BUSHAZA/KIRUN-DO

254 67 321 428 59%

25 MS GIRAMAGARAMEZA DE MUYINGA/MUYINGA

128 132 260 205 62%

26 MS TUBABARAMAGARA DE NTEGA/KIRUNDO 304 72 376 496 61%

27 MS TUGARUKIRAMAGARA YACU DE GISHAM-BUSHA/MUYINGA

224 37 261 358 63%

910 308 1 218 1 487 61%

Effectif des membres par rapport à l’année passée 82 %

TOTAL 6 261 2 305 8 566 8 641 72%

Effectif des membres par rapport à l’année passée 99,1%

L’analyse des adhésions et des bénéficiaires assurés montre une évolution et des progrès réalisés par les MUSCABU de 2008 à 2015 comme l’illustre bien le graphique qui suit :

Figure 4. Evolution du nombre des MS, des adhésions et des effectifs desbénéficiairesdesMSde2008à2015

Evolution du nombre de MS de

2008 à 2015

Evolution des adhésions aux MUSCABU de 2008

à 2015

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3.2.4. L’augmentation du taux d’utilisation des services médicauxGrâce aux mutuelles de santé, les membres n’attendent plus que la maladie s’aggrave et se font rapidement soigner dès l’apparition des premiers symptômes de la maladie, ce qui augmente le

taux d’utilisation des services médicaux tout en réduisant les coûts occasionnés par les soins.

Le bilan vu plus haut n’est pas un fait du hasard.

ADISCO, à travers la PROMUSCABU et l’appui des partenaires en l’occurrence « Solidarité Socialiste » depuis 2008, a investi dans les activités de renforcement des compétences, la structuration, l’appui et le coaching sous toutes ses formes. Les réalisations de l’année 2015 se résument ainsi :

3.3.1. Le renforcement des compétences des équipes et des leaders

La FEMUSCABU a beaucoup travaillé sur le renforcement technique de l’équipe de suivi ainsi que les MUSCABU. Elle a élaboré de nouveaux outils et adapté les anciens pour assurer une gestion administrative et financière plus saine et plus transparente. L’équipe technique de suivi a été renforcée en capacité de suivi- évaluation des dynamiques et en auto-évaluation. Ces nouveaux outils ont permis aux leaders d’avoir une vision plus poussée de l’avenir du mouvement mutualiste. Ces derniers ont mieux identifié leur place dans l’avenir de ce mouvement mutualiste et sont plus engagés à le développer pour pouvoir atteindre leur rêve, l’assurance maladie universelle. Les leaders ont également poursuivi

3.3. Les appuis du PROMUSCABU au cours de l’année 2015

différentes formations en rapport avec la gestion et le pilotage des mutuelles de santé au sein de l’Université populaire Haguruka (UPH).

3.3.2. La poursuite de la sensibilisation à l’adhésion

Chaque année, une campagne de sensibilisation est organisée par les MUSCABU. Au cours de cette année, la période de sensibilisation a couvert de mai à décembre 2015 à la suite du contexte social, politique et économique difficile qu’a connu notre pays. Nous citons notamment les rumeurs et la paie café qui ont provoqué d’importantes perturbations au sein des bénéficiaires. Même s’il y a eu régression des effectifs par rapport à l’année passée, nous félicitons les leaders qui ont pris en main ce travail fastidieux et d’une importance indéniable pour le renforcement du mouvement.

3.3.3. La structurationEn vue d’améliorer la qualité des services offerts, la FEMUSCABU a procédé à l’informatisation du système de gestion des MUSCABU. Ceci inclut la mutualisation des risques des MUSCABU d’une

3.2.3 L’induction des changements dans les pratiques des formations sanitaires conventionnées avec les MUSCABU

Un adage kirundi dit : « Uwukuravye cane agutera kwambara » ce qui se traduirait par : « qui trop te regarde te pousse à t’habiller décemment ». L’enquête de perception sur la qualité des soins qui

est régulièrement effectuée par la FEMUSCABU a provoqué des changements de pratiques chez certaines formations sanitaires conventionnées.

Evolution de l’effectif des bénéficiaires mutualistes de 2008 à 2015

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même région ainsi que l’ouverture à l’accès aux formations sanitaires de la région. Dans le but d’autonomiser et de mutualiser les risques des MUSCABU, la FEMUSCABU a mis en place un fonds de péréquation, qui est un moyen de mobiliser des fonds internes pour financer certaines activités bien définies en commun accord avec les MUSCABU.

3.3.4 L’étude de nouveaux produits de protection sociale

Une enquête sur le développement de l’assurance grêle a été menée afin d’analyser les possibilités d’instaurer l’assurance-grêle mais il a été constaté que sa mise œuvre requiert beaucoup de moyens financiers qui ne sont ni à la portée des paysannes et paysans producteurs ni aux organisations d’appui, vu la probabilité très grande que la grêle s’abatte sur les cultures et les endommage. Cependant d’autres nouveaux produits sont en cours d’étude.

3.3.5. L’enquête sur la perception de la qualité des soins

Chaque année, une enquête sur la perception de la qualité des soins est réalisée auprès des formations

sanitaires conventionnées. L’étude a été restituée à différents partenaires et des recommandations d’amélioration de la qualité des soins ont été formulées.

3.3.6 Le lobbying et le plaidoyerA travers la PAMUSAB, la FEMUSCABU s’est impliquée dans le débat sur la stratégie nationale de financement de la santé, la FEMUSCABU étant membre du comité de pilotage. La PAMUSAB a également travaillé avec les SEP/CNPS pour la définition du cadre de leur partenariat et l’identification des activités conjointes à réaliser. A l’issu de ce travail, une feuille de route a été signée entre ces deux partenaires. Signalons qu’après la mise en place d’un nouveau gouvernement mois d’Août, le SEP/CNPS qui au départ était sous la tutelle du ministère de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale a été placé sous celle d’un autre ministère, le Ministère du Droit de la personne humaine, des affaires sociales et du genre. A cet effet, la PAMUSAB a pris le temps pour faire des prises de contact avec les nouveaux responsables du ministère de tutelle afin de relancer les activités.

3.4. Les défis et les perspectives du mouvement mutuelliste

Malgré les avancées significatives de la FEMUSCABU et ses membres, ADISCO est confrontée aux défis majeurs suivants pour la consolidation effective du mouvement ; il s’agit :

• Du taux de pénétration des MUSCABU qui reste très faible : en effet, la population burundaise n’a pas encore adopté la culture de prévoyance sociale ;

• Des politiques en rapport avec la protection sociale restent dans un débat superficiel : la Politique nationale de protection sociale a été adoptée par le gouvernement, mais n’est pas encore mise en œuvre dans son entièreté ;

• De la faible diversification des produits de protection sociale : les mutuelles de santé communautaire n’ont qu’un seul produit qu’elles développent qui est l’assurance maladie. L’absence d’autres types d’assurance rend le système non attractif ;

Au regard de ces défis, ADISCO et ses partenaires ont des perspectives de mitigation et s’engagent à partir de l’année 2016 à :• La mise en place et l’organisation des structures

communautaires pour un ancrage à la base des MUSCABU ;

• Le développement des stratégies de lobbying pour amener le gouvernement à la mise en œuvre de l’AMU ;

• L’étude et la promotion de nouveaux produits de protection sociale ;

• La négociation des critères de qualité avec les services sanitaires et l’identification d’autres actions à mener auprès des FOSA en vue d’améliorer la qualité des soins pour la population ;

• Le développement des mécanismes de connexion entre l’UHACOM et la FEMUSCABU ;

• Le renforcement de l’autonomie de la FEMUSCABU.

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4. LA PROMOTION DU MOUVEMENT DES ARTISANS

Le mouvement des artisans est le troisième pilier du mouvement Haguruka prôné par ADISCO. Timidement initié à partir de l’année 2013, le mouvement des

artisans se dessine progressivement et avec l’année 2015, trois projets y ont consacré des moyens. Il s’agit du Projet d’Appui au Renforcement et la Diversification des Emplois et des Revenus non Agricoles (depuis octobre 2013 dans la région du Moso respectivement en communes Cendajuru, Gisuru et Kinyinya) ; du Projet d’Appui à l’Entreprenariat des Jeunes (depuis janvier 2014 dans le Kirimiro à Rutegama et à Giheta) ; du Projeunes Emploi (depuis Juin 2015 dans la ville de Bujumbura et dans quatre communes à savoir Kabarore, Busiga, Gihogazi et Bugenyuzi).

ADISCO, par cette approche, se serait-elle détournée de sa mission principale d’accompagnement du monde agricole ? Loin de là ! Ce nouvel intérêt sur

la question des jeunes et des artisans en particulier n’est pas un hasard. ADISCO soutient la thèse selon laquelle dans un pays où les terres sont exigües comme le Burundi, les terres peuvent être désengorgées en développant des métiers non agricoles. Ces derniers augmentent les revenus des agriculteurs et créent une nouvelle source de revenus au sein des communautés. Ces métiers, généralement prisés par les jeunes qui ne voudraient plus vivre de la terre comme leurs grands-parents, permettent de limiter l’exode rural. Par ailleurs, une étude menée par le projet RAPES-GL sur l‘insertion socio-économique des jeunes démontre à suffisance l’intérêt des métiers non agricoles pour le développement des opportunités d’emploi pour les jeunes.

Sur base de l’expérience de ces trois interventions, des changements commencent à poindre à l’horizon.

4.1. Des changements d’attitudes, de mode de vie et de pratiques chez les artisans

Grâce aux trois programmes en cours en faveur du mouvement des artisans, l’on peut se réjouir des changements induits chez les bénéficiaires et dans la communauté :

4.1.1. L’induction progressive des filières-métiersattractives,cequiest un moyen de création d’emploi et d’opportunités d’affaires

Ces programmes ont permis le développement des métiers et produits attractifs, plus rentables. Partant de la fabrication de l’outillage agricole, des pièces de rechange pour vélos, la production de craies, l’installation des plaques photovoltaïques, la couture moderne, la vannerie de qualité…, les artisans saisissent continuellement les opportunités leur offertes par la communauté pour développer de nouveaux produits, créer de

l’emploi et augmenter leurs revenus.

4.1.2. L’intégration de la culture de l’autopromotion chez les artisans entraine un changement des pratiques

Les artisans accompagnés intègrent de plus en plus la culture à l’autopromotion et abandonnent les mauvaises en faveur des meilleures pratiques. En effet, au lieu de recourir aux dons et à l’argent facile comme la plupart des habitants des collines, ils mobilisent de plus en plus de ressources endogènes à travers les IGG et pratiquent l’épargne individuelle, créant et alimentant des comptes bancaires dans les IMFs locales. L’histoire de succès de SIBAZURI Iddy en témoigne dans l’encadré suivant.

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4.1.3. Le changement de mentalité et de pratiques chez les artisans

Ils ont plus confiance en eux, ils rêvent plus grand, ils se projettent sur des projets à long terme et plus ambitieux. Plus autonomes, ils ont également amélioré la gestion de leurs UPI sur le

plan financier et managérial. Comme l’illustre le schéma ci-dessous, les changements des pratiques telles que la formation continue, la recherche des marchés pour leur production, l’utilisation régulière et volontaire des outils de gestion, et en tête, la pratique de l’épargne sont également visibles.

Figure 5. Diagramme des changements de pratiques chez les artisans accompagnés

4.1.4 Les artisans améliorent les conditions socio-économiques de leurs ménages

Avec l’augmentation de leurs revenus, le changement des mentalités et le renforcement de la cohésion sociale notamment à travers les IGG,

SIBAZURI Iddy sur le marché de TWINKWAVU à Cendajuru témoigne qu’avant l’arrivée de l’ADISCO, il ne savait pas ce que c’est l’épargne. Il réparait seulement les motos chez lui. Mais après avoir suivi des formations entrepreneuriales, ces dernières lui ont permis de voir clair. Il a commencé à épargner petit à petit, il a acheté un poste à souder, et puis un groupe électrogène. Après plusieurs visites de l’animateur qui l’a accompagné et donné des tuyaux pour la recherche du marché, il a acheté un véhicule pour déplacer sa machine dans tous les marchés à la recherche des clients.

les conditions socio-économiques des ménages des artisans se sont améliorées.

4.1.5. L’esprit coopératifHabituellement, les artisans sont solitaires, ils travaillent rarement en associations. Mais les artisans accompagnés par ADISCO, ayant constaté la plus-value apportée par les IGG, ont décidé de

franchir le pas et de s’organiser en coopératives d’artisans suivant les métiers afin de mutualiser les services et défendre leurs intérêts.

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Le bilan cumulé des projets d’accompagnement des artisans est très appréciable et canalise petit à petit l’émergence du troisième pilier du mouvement Haguruka. En tout, 871 artisans dont 390 femmes sont accompagnés isolement ou en structures organisées comme les IGG, les UPI ou les coopératives. Cumulativement, on enregistre 602 emplois créés grâce aux interventions du PAEJ et du PARDERNA.

4.2.1. La structuration, la mobilisation des fonds et épargne pour des initiatives entrepreneuriales

En décembre 2015, les trois projets totalisent 131 IGG d’artisans qui mobilisent en permanence les

4.2. Des résultats encourageants pour la structuration du mouvement des artisans

ressources. En IGG, ils ont pu mobiliser 19 950 100 BIF au cours de l’année 2015 soit en moyenne 152 290 BIF/IGG. Ce montant est apparemment petit mais signifie un changement de pratique car les artisans ont toujours travaillé isolément. Adopter une nouvelle stratégie de travail par la mobilisation collective leur permet de s’ouvrir aux sources de financement.

A côté des cotisations à travers les tontines, les artisans accompagnés ont commencé la pratique de l’épargne individuelle et ce, suivant un plan de soutien individuel. Le tableau ci-dessous illustre l’évolution du nombre d’artisans épargnants régulièrement avec l’impulsion du PAEJ et PARDERNA.

Tableau 11. Les épargnants de 2014 à 2015 au sein du PARDERNA

Nombre d’épargnants en 2014

% par rapport aux accompagnés

Nombre d’épargnants en 2015

% par rapport aux accompagnés

151 18% 406 48%

4.2.2. Le développement des initiatives entrepreneuriales et innovantes

Grâce à la formation psycho-humaine et en éveil entrepreneurial, l’appui-conseil et l’accompagnement de proximité, les artisans commencent à entreprendre des projets novateurs rentables et qui présentent un potentiel de développement économique et social des communautés de leur ressort. Selon les cas, une touche d‘innovation a été apportée aux métiers traditionnels ce qui a abouti à la création des niches métiers et produits plus attractifs. Des soudeurs et menuisiers ont fabriqué de l’outillage agricole comme les batteuses du riz, les vanneuses du riz, les traceurs de lignes dits « spacers », les égraineuses ; les réparateurs de téléphone utilisent des équipements informatiques pour la détection des pannes, des jeunes sortis des CEM produisent de la farine complète pour bouillie ; les réparateurs

vélo et moto vendent des pièces de rechange ; les couturiers s’approvisionnent sur place en consommable etc. Les programmes accompagnent 610 UPI détenues par 810 artisans dont 38% des membres sont les femmes. Il peut s’agir d’une

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4.3. Les réalisations du PAEJ, du PARDERNA et du PROJEUNE-EMPLOI au cours de l’année 2015

Pour atteindre les résultats ci-haut, un important effort collectif y a été consenti. Les changements induits sont les fruits des activités menées par les équipes des différents projets dont les activités stratégiques englobent essentiellement :

4.3.1. La formation intensivePlusieurs formations ont été dispensées au cours de l’année 2015. On peut citer notamment :

• La formation psycho-humaine : 20 formations avec 674 participants ;

• La formation sur l’éveil entrepreneurial : 10 séances, 410 participants ;

• Les formations techniques sur les métiers

spécifiques : 2 formations sur la fabrication d’outillage agricole, 10 artisans ;

• La formation en comptabilité simplifiée : 2 séances, 80 participants ;

• La formation sur les techniques de vente et marketing, « Making cents » : 1 séance pour 21 artisans ;

• La formation sur les principes de base pour la création des coopératives : 7 séances de 111 participants.

Les formateurs sont pour la plupart les cadres d’ADISCO ou des consultants formateurs externes. Les visites d’échange d’expérience ont également contribué au renforcement des compétences techniques et managériales des artisans.

initiative individuelle, d’un groupe d’artisans, d’une IGG d’artisans ou d’une coopérative.

Les artisans accompagnés, individuellement ou en IGG ont créé des AGRs qui sont soit des activités connexes à leurs activités principales (cas des artisans accompagnés déjà en activité) ou leurs sources de revenus principales (cas des jeunes au départ sans activité et des lauréats des CEM qui ont créé en tout 108 nouvelles AGRs). Les domaines sont variés allant des boutiques des pièces de rechange de moto pour les mécaniciens, des boutiques des produits vétérinaires, des restaurants, des salons de coiffure, des batteries de recharge des téléphones, la boulangerie, la couture, la soudure, la menuiserie, le petit commerce des vivres, des consommables d’ateliers divers, etc.

Les bénéfices qui en découlent sont soit réinvestis au sein de l’AGR soit utilisés pour des projets familiaux (amélioration de l’habitat, achat de parcelles, achat des moyens de déplacement.), ce qui contribue à l’amélioration des conditions socio-économiques des ménages.

4.2.3. L’introduction des systèmes de gestion chez les artisans

Sur les 610 UPI d’artisans existants, 287 tiennent régulièrement les outils de gestion qui leur

permettent de suivre l’évolution financière de leurs entreprises et de séparer les dépenses domestiques de celles des UPI, soit plus de 47%. Au total, 459 PSI ont été introduits et la majorité d’artisans respectent les engagements pris, ce qui entraine une dynamique dans l’évolution de leurs activités.

4.2.4. La structuration des artisans en coopératives d’artisans

Parler de coopératives d’artisans est une innovation en soi. Jusqu’en décembre 2015, 5 coopératives ont tenu leurs assemblées générales constituantes et ce sont les premières du genre pour les artisans. Il s’agit d’une coopérative de 4 soudeurs à Giheta, une autre de 5 soudeurs à Rutegama, 3 coopératives des couturiers dans le Moso avec respectivement 38, 23 et 18 membres. Les femmes représentent 72,1% du membership des coopératives du Moso. Les coopératives des soudeurs sont les coopératives de production avec une quincaillerie où seront commercialisés leurs différents produits. Celles des couturiers par contre sont des coopératives de service ayant des boutiques où sont vendus les consommables de couture

4.3.2. Le renforcement des compétences des agents, le développement des stratégies adaptées pour le suivi-accompagnement des artisans et leurs UPI

Les cadres, en collaboration avec les équipes d’ADISCO ont régulièrement réfléchi aux meilleures stratégies pour accompagner les artisans, évaluer leur avancement et améliorer

leurs résultats. Ceci s’est fait au sein des espaces informels et formels tels les réunions des groupes thématiques.

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4.4.1.Lesdéfisdel’artisanatauBurundiLes artisans travaillent depuis très longtemps mais rien ne change dans ce secteur qui présente un grand potentiel pour l’économie du pays. Plusieurs défis doivent être surmontés si l’on veut promouvoir le mouvement des artisans au Burundi. • La tradition et le manque d’esprit d’’innovation :

En effet très peu d’artisans sont innovants et l’artisanat n’est pas développé dans le pays. Tous les secteurs du pays souffrent encore du manque d’artisans d’où des tonnes d’importations des objets les plus simples viennent de l’étranger. L’on se demande d’ailleurs où sont les lauréats des écoles techniques dont la technicité devrait alimenter l’innovation. Un tel esprit ne peut être développé qu’à travers des multiples sensibilisations, formations et voyages d’échange d’expériences qui, malheureusement, engagent des aux coûts énormes.

4.4. Les défis et les perspectives du mouvement des artisans

• L’accèsdifficileauxfinancementsdusecteurartisanal : ADISCO n’est pas une banque bien qu’elle dispose des financements minimes pour l’appui financier aux initiatives! Mais les artisans ont des besoins financiers réels pour la réalisation de leurs projets et les conditions et les procédures posées par les banques et IMFs ne sont généralement pas à leur portée.

• L’inadéquation des stratégies d’insertion des lauréats des CEM : Oui ; malgré le développement de l’esprit de l’autopromotion, certains attendent encore beaucoup d’ADISCO. Ils développent des idées et viennent nous les présenter espérant de l’aide comme les y ont habitué certains intervenants.

• La faiblesse et l’incohérence des politiques d’appui à l’artisanat : Tout jeune qui est à l’école ne pense qu’au généralisme. Ceux qui ont la chance de terminer les études espèrent trouver de l’emploi dans les secteurs de l’Etat.

4.3.3. La sensibilisation et l’appui-conseil Menée par les animateurs sous la supervision du chargé d’appui conseil, cette activité englobe le visionning, l’orientation à la fixation et l’atteinte des objectifs du PSI, la mise en relation avec les institutions financières, l’évaluation de viabilité financière, le conseil pour le développement de l’activité…Les animateurs y consacrent 80% de

leur temps. On estime que chaque animateur tient environ 15 séances d’accompagnement par semaine sur ces différents aspects. L’accompagnement se fait soit de façon individuelle, soit au sein des UPI, au sein des IGG, lors des réunions collinaires, zonales ou communales.

4.3.4. L’accompagnement de la structuration en coopératives d’artisansEn plus des séances de sensibilisation, des dizaines de réunions se sont tenues afin d’aboutir à la création des coopératives et à la tenue de leurs

assemblées constituantes. Des séances de coaching ont été organisées par les animateurs, les chargés d’appui-conseil et d’autres cadres.

4.3.5. L’orientation et l’accompagnement des artisans dans la participation aux foires promotionnelles nationales et régionales

Les artisans accompagnés ont été invités à participer à 3 foires organisées par d’autres

partenaires de développement, augmentant ainsi la visibilité de leurs produits.

4.3.6.L’appuimatérielet/oufinancierauxartisansayantdesinitiativesnovatricesou à plus haute valeur ajoutée à l’économie locale

Les artisans ayant fait preuve d’idées convaincantes et d’engagement personnel sont appuyés en matériel grâce à un fond de leasing mis à disposition dans les banques. Les kits dont bénéficient les lauréats du CEM (cas du PARDERNA) passent également par ce processus. On estime qu’en 2015, 9 857 900 BIF (provenant du PAEJ ou PARDERNA)

ont pu financer 17 projets des artisans via le leasing. Des formations nécessitant les formateurs externes ont été dispensées et 5 voyages d’échange d’expériences ont été organisés. ADISCO offre également un éventail de services non financiers dont les coûts ne sont pas facturés aux artisans.

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Les lauréats des écoles techniques subissent une déperdition et se volatilisent dans les petits emplois inadéquats par rapport aux compétences développés. Les politiques restent silencieuses face à ce domaine pourtant potentiellement capable d’absorber une grande masse de jeunes qui n’ont rien à espérer de l’agriculture, le plus grand pourvoyeur d’emploi.

4.4.2. Les perspectives d’ADISCO pour le développement de l’artisanat au Burundi

Les défis sont nombreux et plus importants les uns par rapport aux autres. En vue de promouvoir le mouvement des artisans, ADISCO entend déployer toutes les énergies sur les domaines ci-dessous:• Le développement de l’esprit d’innovation

chez les jeunes: Nous l’avions déjà souligné à travers les défis ! Le terrain de l’innovation est vierge au Burundi. Nous devons développer des stratégies qui boostent les jeunes dans ce sens.

• La promotion de la culture de l’emploi décent au sein du secteur artisanal: 602 emplois ont été créés en 2015 mais tous n’assurent pas une garantie à l’employé. La plupart n’ont ni contrat, ni salaire minimum, ni assurance maladie. Il est important d’insérer chez les artisans employeurs cette dimension afin qu’ils créent des emplois plus décents.

• La création d’un fonds de soutien aux initiatives entrepreneuriales: Sans vouloir se substituer

aux banques et IMFs existantes, l’équipe d’ADISCO perçoit les contraintes d’accès au crédit des bénéficiaires dans le système actuel de fonctionnement des institutions financières. Le moment ne serait-ce pas venu pour lancer l’institution de micro-finance à participation populaire dont rêve le personnel d’ADISCO depuis des années ?

• La poursuite du plaidoyer pour l’insertion socio-économique des jeunes en général et des lauréats des écoles techniques, de l’ECOFO et des CEM en particulier : Au Burundi plusieurs systèmes d’enseignement technique coexistent. Les écoles techniques (diplôme A2), les centres d’enseignement des métiers CEM, la récente école fondamentale (à résultats jusqu’ici inconnus), les formations sur le tas, etc. Ces systèmes arrivent-ils à résoudre la question d’insertion socio-économique des jeunes ? Quel modèle encourager ? Telles seront les pistes des études que nous effectuerons afin d’émettre des propositions concrètes aux décideurs sur l’insertion des jeunes à l’emploi.

• L’accompagnement de l’émergence et la construction d’une faîtière en perspective du mouvement des artisans au Burundi: L’accompagnement des artisans restent jusqu’alors des initiatives éparpillées des projets. Comme pour le mouvement coopératif et mutualiste, ces actions seraient plus coordonnées si elles s’adressaient à une faîtière des artisans que nous nous attelons à construire.

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5. LE RENFORCEMENT DU MOUVEMENT HAGURUKA ET L’EMPOWERMENT DES COMMUNAUTES A TRAVERS LA CELLULE DE PLAIDOYER ET L’UNIVERSITE POPULAIRE

Le mouvement Haguruka, qui repose sur trois piliers à savoir le mouvement coopératif, le mouvement mutuelliste et le mouvement des artisans ont besoin d’un

cadre de renforcement pour sa consolidation. Il s’agit de :

• La cellule de plaidoyer chargée d’accompagner les leaders du mouvement dans le travail

constant deplaidoyer actif afin d’infléchir les politiques au profit des couches les plus modestes de la population ;

• L’Université populaire, l’école du mouvement qui, à son tour, est chargée de renforcer les compétences des leaders afin qu’ils puissent gérer convenablement le mouvement et porter ainsi son propre développement.

5.1.1. Des processus, des effets et des changements en matière de plaidoyer politique

En synergie avec ses partenaires traditionnels locaux en matière de plaidoyer, ADISCO s’est largement investi sur ce volet. Les interventions en la matière commencent à produire des effets et des changements sur les décideurs, sur les ménages de producteurs agricoles et sur les communautés. Sans verser dans un comparatisme rigide, on peut citer :

• Les actions de plaidoyer menées par ADISCO et ses partenaires commencent à avoir des retombées sur la production agricole : Les actions de plaidoyer menées par ADISCO avec ses partenaires au sein du CTFA et du CNFA ont eu des retombées sur la production agricole. Grâce au travail de suivi des membres des deux comités dans lesquels ADISCO représente la société civile, les populations en général et les dynamiques accompagnées par ADISCO en particulier ont eu accès aux engrais chimiques du PNSEB. Les engrais sont distribués jusqu’au niveau zonal, ce qui a fortement réduit la pénibilité des agriculteurs qui étaient jadis obligés de parcourir des kilomètres pour récupérer quelques kilogrammes d’engrais au niveau communal.

• Les organisations (FEMUSCABU & UHACOM) et plateformes paysannes (FOPABU & PAMUSAB) se taillent progressivement une place dans les sphères de prise des décisions :

5.1. La cellule de plaidoyer Ces structures ont bénéficié de la participation active d’ADISCO pour influencer et faire avancer les politiques de développement dans les secteurs de l’agriculture et de soins de santé. C’est dans ce cadre qu’une loi sur les coopératives est en voie d’adoption par le gouvernement; de même une politique nationale de protection sociale au Burundi a également été adoptée grâce aux actions de plaidoyer soutenues réalisées par la PAMUSAB.

• La considération des mutuelles de santé dans les politiques de protection sociale : En matière de santé, les mutuelles de santé communautaires gardent une place prépondérante dans la mise en place des politiques de protection sociale, les décisions du SEP/CNPS tiennent toujours compte des avis de la PAMUSAB.

• La notoriété d’ADISCO : ADISCO est devenu un partenaire incontournable en matière de plaidoyer. Ainsi, ADISCO participe dans plusieurs espaces de dialogue avec les décideurs notamment dans le GSADR et dans le CNPS. Au sein de ces espaces, ADISCO essaie d’y faire passer toutes les revendications légitimes des couches les plus pauvres de la population.

5.1.2. Le bilan du plaidoyer à l’honneur du mouvement paysan

Avec l’année 2015, des résultats importants sont enregistrés sur le compte de la cellule de plaidoyer malgré le contexte socio-politique difficile. Les plus essentiels sont :

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• La FEMUSABU et l’UHACOM d’une part, le FOPABU et la PAMUSAB d’autre part, sont respectivement des faîtières et des plateformes qui fonctionnent : Il s’agit d’un résultat d’une valeur inestimable car ces structures sont en train de prendre en main les questions de plaidoyer qui, jusqu’ici étaient portées par quelques organisations d’appui (ADISCO, INADES FORMATION BURUNDI, ACORD,…) et quelques organisations paysannes (CAPAD, UCODE, CNAC,…). Le mouvement paysan prend progressivement sa place.

• Le travail en réseau, les synergies et les actions complémentaires : Les changements obtenus cette année découlent du travail de plaidoyer réalisé en réseau à travers les plateformes FOPABU pour le secteur agricole et la PAMUSAB pour le secteur de la santé ou de la part de certaines organisations de la société civile qui ont pris le lead sur les thématiques spécifiques dont ils ont la maîtrise.

• Des produits concrets enregistrés pour le compte de la cellule de plaidoyer au cours de l’année 2015: La loi régissant les coopératives au Burundi a été finalisée et soumise au Ministère du Développement communal ; plusieurs concertations entre jeunes et acteurs dans ce secteur ont abouti à la production d’un document de politique d’insertion socio-économique des jeunes soumis au Ministère de tutelle pour approbation ; certaines dispositions de ce document ont inspiré le travail de l’élaboration de la politique nationale de l’emploi au Burundi.

• Un pas décisif vers le plaidoyer au niveau de la base : Le plaidoyer conduit par les dynamiques à la base (les IGG, les CVGDH et les coopératives) a sans conteste porté des fruits notamment en ce qui concerne la gouvernance des ressources naturelles, l’entretien des infrastructures et la défense des intérêts des producteurs agricoles auprès des responsables locaux de l’administration. Nous pouvons citer l’acquisition de terrain pour les coopératives Terujimbere de Giheta, Tuvemubuja de Bukirasazi, la récupération des hangars de stockage délaissés depuis des années par la coopérative Koruyagwe de Gitobe pour ne citer que celles-là.

5.1.3. Les appuis d’ADISCO en matière de plaidoyer en 2015

Les résultats ci-dessus ne pouvaient être atteints sans un travail assidu d’ADISCO en partenariat avec les organisations paysannes et autres acteurs. Les grandes réalisations à signaler sont :

• Le renforcement des compétences des leaders

et des acteurs en matière de lobbying et de plaidoyer : Afin de maximiser les compétences des leaders en plaidoyer, les formations sur le lobbying et le plaidoyer ont été organisées et dispensées en faveur des leaders des coopératives et des mutuelles de santé au sein de l’UPH.

• Le lobbying et le plaidoyer : Le travail de lobbying et de plaidoyer s’est poursuivi en 2015 pour un accès facile aux engrais du PNSEB. Il en est de même du plaidoyer mené sans relâche pour une assurance maladie universelle et la finalisation de la loi sur les coopératives au Burundi. Il est à noter que les résultats enregistrés en plaidoyer découlent de la qualité des consultations régulières au sein des réseaux en l’occurrence le groupe de plaidoyer agricole, le groupe de plaidoyer café, la plateforme des acteurs des mutuelles de santé mais dépendent également de la perspicacité des acteurs.

• Les études pour constituer des dossiers de plaidoyer : Un bon plaidoyer se fonde toujours sur des données fiables, ce qui justifie la réalisation des études sur certaines thématiques qui sont validées au cours des ateliers de restitution avant l’élaboration d’un plan de plaidoyer et le lancement des actions de plaidoyer proprement dites.

5.1.4.Lesdéfisetlesperspectivesenmatière de plaidoyer

• LesdéfisduplaidoyerauBurundi

Malgré les avancées dont ADISCO est fière en matière de plaidoyer dans les domaines de protection sociale, de politiques agricoles et d’insertion socio-économiques des jeunes, des défis subsistent encore :

Plusieurs études pertinentes qui sont menées n’aboutissent pas ; elles restent souvent dans les tiroirs avec le risque de refaire le même travail soit par les mêmes commanditaires soit par d’autres. C’est du gaspillage de moyens et de temps.

Le contexte sociopolitique du pays reste également un défi non moins important car les acteurs hésitent à aborder l’une ou l’autre thématique de plaidoyer par crainte d’être confondus aux agitateurs politiques. En matière de plaidoyer, la mobilisation des ressources financières et humaines est d’une grande nécessité. En effet, le plaidoyer exige des financements importants de la part des bailleurs qu’il faut convaincre et amener à mettre la main à la poche.

• Les perspectives de la cellule de plaidoyer

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5.2. L’Université Populaire Haguruka pour le renforcement du pouvoir paysan au Burundi

Convaincus qu’accompagner l’émergence d’un mouvement social national capable de porter son propre développement et d’influencer les politiques au profit des couches modestes de la population commence par l’échelon le plus bas, les actions de plaidoyer seront désormais intensifiées au niveau des dynamiques à la base (colline, commune et province). Aussi, malgré les agendas parfois

contraignants, les différents acteurs de plaidoyer seront mobilisés et fortement impliqués dans les actions de plaidoyer prévues sur l’agriculture familiale, les politiques agricoles et de soins de santé (l’assurance maladie universelle) ainsi que sur les politiques d’insertion socio-économiques des jeunes.

5.2.1. L’UPH : Une école pas comme les autres

En tant qu’école du mouvement, l’UPH a développé une méthodologie d’échange et d’apprentissage entre les paysans. Cette nouvelle méthode dans l’accompagnement du monde rural burundais permet l’épanouissement des paysans en général et des femmes en particulier.

Le fait d’être une « université pour le paysan » constitue en lui-même une innovation qui apporte un changement important dans la perception du public burundais en général et du paysan en particulier. Alors que les occasions d’apprentissage continu sont réservées à la minorité intellectuelle,

l’UPH vient avec une réforme où l’apprentissage devient une notion générale pour le développement et la valorisation des savoirs paysans.

Grâce aux méthodes d’animation et de formation de l’UPH, les leaders et les agents des services techniques des dynamiques Haguruka intègrent progressivement la philosophie d’éducation populaire et s’identifient de mieux en mieux aux valeurs de l’ECOSOL.

En plus, les quelques leaders déjà formés à l’UPH ont accru leurs compétences en gestion et leadership des organisations de base à savoir les MS et les coopératives. En effet, une mini-enquête réalisée en janvier 2016 auprès des coopératives et des MS

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montre que 4/5 coopératives et 2/3 MS enquêtées sont satisfaites des formations dispensées en 2015 par l’UPH aux leaders des deux mouvements. La même enquête a révélé que 60% des coopérateurs et 66.6% des mutuellistes sont satisfaits et sont fiers des améliorations enregistrées dans les pratiques et dans la gestion des dynamiques.

5.2.2. Le bilan encourageant de l’UPHAprès 2 ans d’existence, l’UPH affiche un bilan positif par rapport à son organisation, aux relations de partenariat et aux activités de formations.

• Un partenariat évolutif pour l’accompagnement du monde rural

Au cours de l’année 2015, l’UPH a continué à développer des partenariats solides avec divers acteurs de développement du monde rural :

Le partenariat pour la promotion des entreprises d’économie sociale et solidaire au Burundi : Même si la charte n’est pas encore signée, l’UPH enregistre sur son actif le partenariat gagné sur ce point. Le processus est suffisamment avancé. Ainsi, l’UPH aura érigé autour de lui un réseau de partenaires pour la promotion de l’ECOSOL. Le périmètre encastre notamment la FEBUTRA, la CNAC, l’UHACOM, le COCOCA et la FEMUSCABU. Cela permet aux dynamiques du mouvement d’améliorer ainsi leurs pratiques organisationnelles pour

se retrouver dans le périmètre de ce modèle économique alternatif en vue de la réalisation de leurs visions.

Le partenariat fructueux pour la recherche-action pour le développement du monde rural : Dans le cadre de la recherche-action et sur le compte de l’UPH, ADISCO vient de signer un contrat de partenariat tripartite entre l’UPH, l’Université Catholique de Louvain et Broederlijkdelen. Cela va permettre de poser des jalons vers une recherche continue pour le développement du monde rural.

• L’organisation managériale de l’UPHL’UPH est un département institutionnel de l’ADISCO qui atteint pour le moment un niveau d’efficacité par rapport à sa mission. Les facteurs déterminants satisfaits sont :

Des curricula et des modules bien définis pour des cibles bien définis : Dans le souci de créer et d’entretenir un vivier de leaders à même de porter le mouvement paysan, l’UPH dispose pour le moment d’une base solide pour atteindre sa mission. Au total, 21 curricula comprenant en tout 39 modules constituent le socle pour toutes les formations organisées. Cela veut que tout soit bien organisé et que rien ne soit laissé au hasard en matière de formations et d’accompagnement dans le monde rural.

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Tableau 12. Bilan des formations de l’UPHModules dispensés Cibles Effectif total

des lauréats certifiés

Nombre de femmes certifiées

% de femmes certifiées

1. Leadership et bonne gouvernance CA des MS et des coopératives

55 5 9.1

2. Contrôleadministratifetfinancierd’uneMS CS des MS 24 5 20.83. Transformation et labellisation des produits

agricolesCT Transformation 27 6 22.2

4. Gestion d’une organisation par un leader CA des Coopérative 28 2 7.1 5. Plaidoyer Politique CA des Coopératives 28 1 3.6 6. Connaissance des services techniques Gérant des coopératives 26 8 30.8 7. Gestion d’une mutuelle de santé Gérant et CS des MS 41 10 24.4 8. Conduite des réunions CA des coopératives 29 1 3.4 9. Philosophie et Histoire du mouvement

coopératif CS des Coopératives 28 11 39.3

10. Le comité en charge des AGR dans les MS Comité AGR des MS 21 2 9.5 11. Connaissance des services techniques CA des Coopératives 25 1 4.0 12. EFIetfilières CT EFI et filières 25 3 12.013. Multiplication des semences CT Semences 25 6 24.0 14. Principes et textes régissant

les coopératives Haguruka CS des Coopératives 22 10 45.5

15. DELTA CA des MS et des coopératives

39 3 7.7

TOTAL CERTIFIES POUR LES 15 MODULES 443 74 16.7NOMBRE DE PERSONNES 430

5.2.3. Les réalisations de l’UPH au cours de l’année 2015L’année 2015 constitue l’année d’un réel démarrage des activités effectives de l’UPH. Chacune de ses sections à savoir la formation, la recherche et la publication a déployé des efforts évidents et la synthèse des actions menées se présente par section.

• La formation des leaders et des agents techniques des coopératives et des mutuelles

de santé : Au total 18 sessions ont été organisées pour 300 leaders des coopératives, 124 leaders mutuellistes et 8 agents techniques d’accompagnement ainsi que 6 boursiers de la CNAC et de la FEBUTRA. Les agents techniques de terrain ont également entamé les actions de valorisation des leaders formés dans le transfert des compétences au niveau des structures de base. Avec l’appui de PAORC de la CTB, l’UPH a initié un partenariat avec cette organisation pour le renforcement des

Un système de certification des paysans : Chaque leader formé reçoit un certificat pour un module réussi. Les agriculteurs deviennent progressivement professionnels et valorisent par-là leurs connaissances et pratiques en agriculture.

• Desleadersdiversementcertifiéspourlepilotage des organisations paysannes

En 2015, l’UPH a organisé 18 sessions de formations en faveur de 493 leaders du mouvement et agents d’accompagnement techniques dont 74 femmes.

A l’issue des formations dispensées par l’UPH, les leaders, les comités spécialisés et les agents techniques des dynamiques ont accru leurs capacités techniques. En effet, les tests passés à l’issue de chaque formation ont montré une nette amélioration des compétences chez les lauréats formés. Ainsi sur 493 leaders formés, 443 ont réussi aux évaluations et ont été certifiés, soit 89,9% de réussite.

Le tableau suivant présente les modules déjà dispensés, les cibles touchés et l’effectif des lauréats certifiés.

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compétences des formateurs et des services de l’UPH.

• La recherche-action participative : Deux types de recherche-action ont été développés au cours de l’année 2015. Il s’agit de :

• Le compostage des pulpes de café : En collaboration avec la société SCERT, une série d’essais ont été conduits avec 11 paysans producteurs de Mbuye et de Bukeye en province Muramvya. Ainsi, 39 tonnes de compost à base de pulpes de café dont 23 tonnes de 2 types de compost issus des pulpes de la campagne 2013-2014 et 16 tonnes de 5 types de compost issus des pulpes de la campagne 2014-2015 ont été produites en 2015. Deux essais comparatifs de ces différents types de compost et engrais minéraux habituellement utilisés dans la région sont installés en milieu réel depuis la saison 2016A pour le café, le haricot et le maïs. Les résultats sont attendus au cours de l’année 2016.

• Laconduitedesessaisadaptatifsdesfilièresnovatrices et attractifs pour les jeunes en l’occurrence le gingembre et le sésame a été menée. Les résultats seront traités et diffusés au courant de l’année 2016.

• Les publications : Durant l’année 2015, l’UPH a produit deux types de publication à savoir le bulletin « La Voix des Collines » et les modules.

Un seul numéro de LVDC a été publié et diffusé. Il s’agit du numéro sur la question de l’emploi des jeunes au Burundi.

Quatre modules ont été édités sous le format UPH et sont disponibles ; il s’agit de :

Gestion administrative et financière d’une coopérative ;

Rôles et responsabilités des organes d’une coopérative ;

Fonds pérenne intrants d’une coopérative ;Stockage des produits agricoles dans la

coopérative.

5.2.4.Lesdéfisetperspectivesdel’UPHà moyen terme

L’UPH est une école spéciale pour la formation des paysans. De ce fait même, elle est une nouveauté

dans le domaine de la formation. Trois défis majeurs se posent pour cette jeune institution, notamment :

• Un risque d’une interprétation erronée de laformationdispenséeetdelacertificationà l’UPH : Beaucoup de gens ont tendance à croire que l’UPH est une université classique comme on en a l’habitude et du coup pensent que le certificat ou le diplôme ouvre la voie aux lauréats à la recherche de l’emploi. Pourtant, les paysans le savent déjà qu’il s’agit bel et bien d’un autre genre de formation qui renforce les compétences professionnelles de ce qu’on est en train de faire.

• Un besoin volumineux de formation : Dans un premier temps, l’UPH s’est concentré sur le renforcement des capacités et compétences des responsables des structures. Avec la première année, on n’a pas pu terminer le cycle de formation ne serait-ce pour un seul membre de chaque cible visée.

• La problématique des ressources matérielles, humainesetfinancières: L’UPH n’a pas ses propres bâtiments et recourent à la location, ce qui coûte énormément cher. L’UPH emploie les cadres des PROMOUVH qui sont très occupés par les activités d’accompagnement de terrain ; la valorisation des compétences externes n’est pas encore bien canalisée ; les moyens financiers restent encore très limités par rapport aux besoins de formation.

Dans le souci de développer progressivement l’UPH et la conduire vers son autonomie, les perspectives suivantes sont en vue :

La mobilisation des moyens pour la construction des bâtiments de l’UPH ;

L’intensification des formations en développant des stratégies moins coûteuses et la valorisation des lauréats formés ;

La poursuite de la recherche-action et la publication des résultats directement applicables par les paysans.

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6. LA VIE ASSOCIATIVE ETCOORDINATION DES PROGRAMMES

L’organisation institutionnelle de l’association n’a subi aucune modification. L’assemblée générale est la même, le CA n’a pas changé, le CE non plus. Toutes les réunions statutaires ont été tenues conformément à la loi du Burundi en matière de gestion des associations sans but lucratif et

L’année 2015 couvre une période de maturation des programmes de la phase triennale 2014-2016. L’organisation a continué sur la lancée du début du

triennat qui s’annonçait par des réformes tant institutionnelles qu’opérationnelles. Au cours de l’année 2015, les décisions du CA d’ADISCO

concernant l’opérationnalisation des antennes de Ngozi et de Gitega ont été mises en œuvre. Il y a eu également un renforcement de la direction administrative et financière en lui dotant d’une nouvelle ressource, le chargé des ressources humaines.

6.1. La gestion institutionnelle et la représentationaux textes réglementaires de l’organisation. Les rapports des audits internes et externes de l’année 2014 ont été validés et les recommandations qui en sont sorties ont été suivies dans le but de demeurer novateur. Le tableau suivant reprend la liste des membres effectifs de l’organisation.

Tableau 13. Liste des membres associés de l’association ADISCO en 2015

N° Prénom et Nom Occupation Fonction au sein d’ADISCO

Pays de résidence actuelle

1 Marc RWABAHUNGU SG Assemblée Nationale Président Burundi2 Jean MAKENGA Juriste retraité Vice-président Burundi3 Deogratias NIYONKURU Formateur à l’UPH SG Burundi 4 Léon NDIKUNKIKO Chargé de plaidoyer SGA Burundi 5 Juliette KAVABUHA Consultante Membre du CA Burundi6 Marie BUKURU Syndicaliste Membre du CA Burundi 7 Philbert NDUWAYEZU Cadre CELON Membre du CA Burundi 8 Eliphaz GAHERA Directeur d’école Membre du CA Burundi 9 Dr Samuel BIGAWA Professeur d’université Membre du CA Burundi 10 Fr Deo BANZIRUMUHITO Prêtre Membre Burundi11 Cariton NIBASHIKIRE Cadre CTB Membre Burundi12 Scholastique HARUSHIYAKIRA Experte en genre Membre Burundi13 Marc NZIKOBARI Pasteur Membre USA14 Macaire NTIRANDEKURA Caféiculteur Membre Burundi15 Pascal BARIDOMO DG INADES FORMATION Membre Côte d’Ivoire 16 André SCHREIBER Retraité Membre Belgique 17 Dr Serge NGENDAKUMANA Cadre à la Présidence Membre Burundi18 Abdon NAHIMANA Expert-comptable Membre Burundi

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6. LA VIE ASSOCIATIVE ETCOORDINATION DES PROGRAMMES

L’organisation a continué à jouer son rôle régalien de défense des intérêts des populations les plus modestes à travers un plaidoyer actif et sa participation dans des instances de dialogue et/

ou de prise des décisions. ADISCO est resté très active au sein du GPA, du CTFA, du CNFA, du SEP/CNPS, de la PAMUSAB, du FCBN, du CPSD, du GSADR et du comité de suivi du PNIA.

Pour demeurer novateur, ADISCO a, au cours de l’année 2015, continué le développement des stratégies pour un travail décent pour son personnel.

• Des mécanismes de renforcement des capacités continuent à alimenter les programmes à travers des formations de qualité données au personnel en fonction des opportunités et des besoins de tel ou tel programme. Un diagnostic des besoins en renforcement des compétences a été effectué et un système de renforcement interne a été mis sur pied pour permettre une auto-formation en matière de nouvelles technologies d’information et de communication, de gestion de projet, en accompagnement et maîtrise des dynamiques. Sur demande d’ADISCO et à travers l’UPH, le PAORC a déjà entamé

6.2. Le renforcement des capacités et motivation du personnel

le processus de renforcement du personnel d’ADISCO sur tout le parcours d’acquisition des compétences.

• Chaque membre du personnel de l’organisation accepte de souscrire à la caisse sociale qui constitue un cadre privilégié d’épanouissement et de socialisation. Au cours de l’année 2015, tous les cas heureux et/ou malheureux survenus à différents membres du personnel ont été assistés.

• L’ensemble du personnel bénéficie continuellement des retombées de la pension complémentaire au sein du FPHU. Chaque affilié qui le souhaite bénéficie du crédit à des taux avantageux, ce qui permet au personnel de réaliser leurs projets de vie pour les familles respectives.

6.3. Le suivi-évaluation des programmes

6.4. Le service communication et publicationDeux outils principaux permettent à l’organisation de capitaliser ses expériences, d’informer l’opinion locale sur tout ce qui peut aider à améliorer les conditions de vie de la population. Il s’agit du site web www.adisco.org et du bulletin « La Voix Des Collines ».

• Le site web a changé de look depuis 2015 grâce au nouveau design et est alimenté au rythme

des événements et production des informations sur les réalisations d’ADISCO et comprend les rubriques suivantes : les programmes, les publications y compris les rapports, les partenaires, la traduction de certains textes importants en anglais, les vidéos qui illustrent les réalisations importantes, l’actualité et les annonces. Le site web permet la démocratisation

Tous les espaces de suivi-évaluation mis en place avant 2015 ont continué à être valorisés. Il s’agit de :

• La réunion hebdomadaire qui s’est régulièrement tenue tant au niveau du siège qu’au niveau des antennes de Ngozi et de Gitega ;

• Toutes les journées trimestrielles de suivi-évaluation se sont tenues ;

• Toutes les journées bilan semestrielles se sont régulièrement tenues ;

• Les groupes thématiques sont régulièrement actualisés et constituent des espaces vitaux d’apprentissage continu pour les cadres.

Au sein de ces espaces, les membres du personnel technique et administratif échangent sur les avancées des programmes et décident de la capitalisation des bonnes pratiques, discutent sur les enjeux et les défis au sein de chaque programme et dynamique en vue d’apporter des mesures correctives. La quasi-totalité de décisions arrêtées a été mise en application grâce à un système de suivi des décisions institué pour cette fin.

Grâce à Solidarité Socialiste, à Broederlijkdelen et à Oxfam novib qui sont des partenaires traditionnels d’ADISCO, «un journal des rendements» a été mis sur pied et sert de boussole pour l’évolution de l’organisation en développant progressivement des pratiques organisationnelles susceptibles d’améliorer les performances de nos interventions.

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Pour la conception, la planification, l’exécution et le suivi-évaluation de qualité, ADISCO a mis en place un dispositif d’accompagnement bien articulé de la base au sommet avec des compétences diversifiées.

Le tableau suivant montre les différents paliers du dispositif de suivi-accompagnement des programmes et des dynamiques.

Tableau 14. Le personnel d’ADISCO en 2015

6.5. Les ressources humaines

Palier Effectifparqualificationet/oudomainedecompétenceSecrétariat général 3 ingénieurs agronomes

2 licenciés en sciences humaines3 licenciés en sciences économiques4 techniciens en gestion 6 chauffeurs 10 agents d’appui (sentinelles et plantons)

Coordination des projets et des programmes 6 ingénieurs agronomes1 ingénieur de l’industrie agro-alimentaire 2 licenciés en sciences économiques et développement

Cadres chargés de la formation et d’appui-conseil 6 ingénieurs agronomes5 licenciés en sciences économiques2 licenciés en sciences humaines 1 licencié en droit1 licencié en sciences et technologie des aliments 1 technicien supérieur en comptabilité

Agents d’animation de proximité 16 techniciens agronomes 2 techniciens sociaux et humanistes 2 techniciens en gestion1 technicien supérieur en gestion

Total 76 64H12F soit 16%

Comme on le voit à travers le tableau ci-dessus, ADISCO permet directement à 76 personnes d’accéder à l’emploi et de ce fait, permet à plusieurs

familles de mieux vivre. Si on inclut le personnel des coopératives et des mutuelles ADISCO offre un emploi stable à plus de 400 ménages.

de l’information utile pour les communautés locales, régionales et internationales.

• LVDC : De 2012 à nos jours, ce bulletin très apprécié par la population a permis à d’innombrables lecteurs de suivre des thématiques intéressants pour le développement du monde rural.

Le concours organisé par LVDC en 2015 a fait remarquer que les producteurs exploitent ce canal

pour l’autoformation et utilise les fiches techniques régulièrement produites pour améliorer et/ou développer des initiatives économiques pour les ménages et les communautés. Le défi aujourd’hui est de pouvoir satisfaire les sollicitations des lecteurs qui ne cessent de s’accroitre attirés par des informations répondent à leurs besoins.

Pour réaliser sa mission, ADISCO continue à entretenir un partenariat fructueux et diversifié

6.6. La gestion des partenariats et des financements

comme le montre le tableau suivant.

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Tableau15.Lefinancementdesprogrammesd’ADISCOen2015

N° PTF Pays Début du partenariat

Projet Montant total en BIF

1 Solidarité Socialiste Belgique 2008 PROMUSCABU 702 894 452 2014 Projet «MEDICAMENT» 241 994 020

2 Broederlijkdelen Belgique 2008 PROMOUVH Buyenzi 309 386 494 3 Développement et Paix Canada 2011 PROMOUVH Bugesera-Bweru 102 101 436 4 Oxfam novib Pays Bas 2011 RECASEM 151 088 116 5 Fondation Roi Baudoin Belgique 2013 PAEJ 69 807 964

2012 PAISEJ 76 235 604 2014 FADEMIJ 37 545 000

6 Ired.ORG Suisse 2009 RAPES 311 396 367 2014 PRO JEUNE EMPLOI 182 570 942

7 Oxfam Allemagne Allemagne 2015 PAESA 113 358 600 8 Search For Common Ground USA 2014 INTEMENWA 39 002 010 9 Projet OSCAR UE 2015 PARFAITH 51 982 442 10 WSM Belgique 2014 PARDERNA-FBSA MOSO 259 208 607 TOTAL 2 648 572 054

Les fonds reçus en 2015 ont été utilisés pour faire face aux dépenses d’investissement, de fonctionnement général, d’appuis aux activités et aux dynamiques ainsi qu’aux frais du personnel.

Le diagramme suivant montre l’équilibre dans l’utilisation des financements reçus des partenaires.

Figure 6. Répartition des fonds par poste d’allocation

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Jusqu’à la fin de l’année 2015, nous nous réjouissons des avancées réalisées dans la ligne de la vision et de la mission de l’organisation. Malgré le contexte

particulièrement difficile qui a caractérisé notre pays durant cette année, ADISCO a su développé des stratégies d’adaptation à la situation grâce à sa neutralité politique, religieuse et partisane, ce qui lui a valu une notoriété et une légitimité à l’égard des populations bénéficiaires, l’administration locale, le gouvernement et les différents partenaires techniques et financiers.

Toutes les prévisions de l’année 2015 ont pu être réalisées, ce qui a permis à toutes les dynamiques de progresser pour l’intérêt des ménages et des communautés bénéficiaires. Sans être exhaustif, il convient de rappeler les éléments saillants qui ont marqué nos diverses réalisations :

• La poursuite de la réflexion pour l’autopromotion avec les paysans ferments, l’effectif des IGG a continué à augmenter sur la presque totalité de la zone d’intervention. Les ménages organisés en IGG ont poursuivi la mobilisation des ressources, ce qui leur a permis d’augmenter leurs activités économiques en développant des initiatives entrepreneuriales et /ou communautaires. C’est au cours de cette année que ces structures de base ont été renforcées pour la prise en main de certains services des coopératives et des mutuelles de santé à travers un réseau d’animateurs endogènes en cours de consolidation.

• La FEMUSCABU a fonctionné et s’approprie de sa mission pour la construction du mouvement mutuelliste. Dans la solidarité parfaite, les ménages affiliés se sont soutenus mutuellement dans le bonheur et le malheur au-delà de la simple fonction assurantielle.

• C’est en 2015 que l’UHACOM a été agréée et fait sa planification stratégique, lui permettant ainsi de commencer à s’organiser pour ses services et de ses coopératives membres. Toutes les coopératives accompagnées ont également tenu le coup grâce à leurs leaders engagés pour la construction du mouvement paysan pour le développement du monde rural.

• La réflexion pour l’initiation du mouvement des artisans et de l’entrepreneuriat a évoluée vers la maturité grâce à la conception d’un vaste programme pour propulser ce pilier du mouvement Haguruka.

CONCLUSION• L’UPH et la cellule de plaidoyer de l’ADISCO

ont accompli leur mission visant la création d’un vivier de leaders à même de porter le mouvement social paysan capable d’infléchir les politiques au profit des couches modestes de la population.

En 2015, ADISCO a renforcé son partenariat traditionnel au sein duquel s’est joint Oxfam Allemagne. De nouveaux projets ont été négociés avec succès notamment le Pro-jeune-emploi et le PAPAB. Ce dernier est un programme en consortium avec plusieurs organisations dont OAP, Réseau Burundi 2000+, CONSEDI, Oxfam novib, ZOA et ce, sous la coordination de IFDC.

Ce bilan constitue une provision suffisante pour amorcer la clôture du triennat 2014-2016 qui aura été une étape importante franchie par ADISCO et ses partenaires dans la recherche des innovations susceptibles d’induire des changements de comportement, d’attitude et de pratiques pour le développement des ménages et des communautés.

Cependant, malgré les efforts fournis, des difficultés n’ont pas manqué. Sans les reprendre toutes, nous citons les faits les plus saillants :

• La mauvaise compréhension de la CAM par une partie de la population et certains politiciens a fortement entravé les activités de conscientisation à l’adhésion aux MS malgré les efforts louables du SEP/CNPS dans le soutien de ces dernières.

• La mauvaise paie-café au cours de la campagne 2015-2016 a provoqué le mécontentement de la population, ce qui a rabaissé leur morale et leur foi dans leurs coopératives en difficulté.

• Nous regrettons également le décès de notre collègue Haruna CIZA, un animateur d’une grande expérience et qui s’est fortement engagé pour la cause du mouvement paysan et le développement du monde rural. Sa mort inopiné a été un choc chez tous les membres des IGG en général et ceux de Busiga, Ngozi et Kabarore en particulier. Ses contributions resteront dans la mémoire du mouvement Haguruka.

En perspective, l’année 2016 qui clôture le triennat 2014-2016 sera consacrée à la consolidation des acquis des mouvements coopératifs et mutuellistes ainsi que de l’UPH pour les rendre progressivement autonomes. Des efforts vont être déployés pour la réflexion pour la structuration du mouvement des artisans. Elle sera également une année consacrée

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CONCLUSIONà la préparation du plan quinquennal 2017-2021 avec l’appui de nos principaux partenaires techniques et financiers.

Nous encourageons tout le personnel qui se donne corps et âmes pour réfléchir, développer et accompagner les différents programmes qui recherchent constamment des innovations pour appuyer les ménages à se décharger du joug de pauvreté. Nous félicitons les leaders qui ont fait leurs toutes nos interventions et accomplissent des missions difficiles dans le parfait bénévolat. Nous saluons les efforts de nos partenaires

techniques et financiers qui ne cessent de nous appuyer dans cette œuvre de transformation du monde burundais pour que l’homme devienne homme. Nous remercions le gouvernement du Burundi, les services déconcentrés de l’Etat ainsi que de l’administration locale pour le soutien à nos initiatives.

Fait à Bujumbura, le 31 mars 2016

Léon NDIKUNKIKO

Secrétaire général a.i

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SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMESACORD : Agence de coopération et de recherche pour le développement

ADISCO : Appui au Développement Intégral et à la Solidarité sur les Collines

AE : Animateur Endogène

AGR : Activité Génératrice de Revenu

AMU : Assurance Maladie Universelle

BNDE : Banque Nationale de Développement Economique

CA : Conseil d’Administration

CAM : Carte d’Assistance Médicale

CAPAD : Confédération des Associations des Producteurs Agricoles

CE : Comité Exécutif

CEM : Centre d’Enseignement des Métiers

CNAC : Confédération Nationale des Associations des Caféiculteurs

CNFA : Commission Nationale Fertilisants et Amendements

COCOCA : Consortium des Coopératives de Café

CONSEDI : Conseil pour le développement intégré

CPSD : Cadre de Concertation des Partenaires pour la Santé et le Développement

CT : Comité Technique

CTB : Coopération Technique Belge

CTFA : Comité Technique Fertilisants et Amendements

CS : Conseil de Surveillance

CVGDH : Cellule Veille Genre et Droits Humains

DG : Directeur Général

ECOFO : Ecole Fondamentale

ECOSOL : Economie Sociale et solidaire

EFI : Exploitation Familiale Intégrée

ENAB : Enquête Agricole Nationale du Burundi

FADEMIJ : Fonds d’Appui au Développement de la Microentreprise des Jeunes

FBSA : Fonds Belge de Sécurité Alimentaire

Fbu : Franc burundais

FCBN : Forum Burundais de la Société Civile du Bassin du Nil

FEBUTRA : Fédération Burundaise des Travailleurs de l’Agro-alimentaire

FEMUSCABU : Fédération des Mutuelles de Santé des Caféiculteurs du Burundi

FOSA : Formation Sanitaire

FPI : Fonds Pérenne Intrants

FOPABU : Forum des Producteurs Agricoles du Burundi

FPHU : Fonds de Promotion de l’Habitat Urbain

GPA : Groupe de Plaidoyer Agricole

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GSADER : Groupe Sectoriel Agriculture et Développement Rural

IGG : Ishirahamwe ryo Guterana no Gufatanamunda

IFDC : International Fertilizer Development Center

IMF : Institut de MicroFinance

INADES : Institut africain pour le développement économique et social

LVDC : La Voix Des Collines

MS : Mutuelle de Santé

MUSCABU : Mutuelle de Santé des Caféiculteurs du Burundi

OAP : Organisation d’Appui à l’Autopromotion

ONG : Organisation Non Gouvernementales

PAEJ : Projet d’Appui à l’Entrepreneuriat des Jeunes

PAESA : Projet d’Appui à l’Entrepreneuriat et la Sécurité Alimentaire

PAISEJ : Projet d’Insertion Socio-Economique des Jeunes

PAMUSAB : Plateforme des Acteurs des Mutuelles de Santé du Burundi

PAORC : Projet d’Appui aux organisations burundaises par le Renforcement des Compétences des ressources humaines

PAPAB : Projet d’Appui à la Production Agricole au Burundi

PARDERNA : Projet d’appui au renforcement et à la diversification des emplois et des revenus non agricoles

PARFAITH : Projet d’Accompagnement des Faîtières et Réseaux sur des Initiatives Thématiques

PNIA : Plan National d’Investissement Agricole

PNSEB : Programme National de Subvention des Engrais au Burundi

PROMOUVH : Promotion du Mouvement Haguruka

PROMUSCABU : Promotion des Mutuelles de Santé des Caféiculteurs du Burundi

PSI : Plan de Soutien Individuel

RAPES-GL : Réseau des Acteurs pour la Promotion Economique et Sociale-Grands Lacs

RDC : République Démocratique du Congo

RECASEM : Renforcement des Capacités et la Sécurité Alimentaire dans le Mumirwa

SCERT : Société coopérative d’étude et de réalisation technique

SEP/CNPS : Secrétariat Exécutif Permanent/Commission Nationale de Protection Sociale

SG : Secrétaire Général

SGA : Secrétaire Général Adjoint

TOP : Totalité-Ordre-Proportion

UCODE : Union pour la Coopération et le Développement

UE : Union Européenne

UHACOM : Union Haguruka des Coopératives Multifilières

UPH : Université Populaire Haguruka

UPI : Unité de Production Individuelle

USA : United States Of America

WSM : Wereldsolidariteit-Solidarité mondiale

ZOA : Zuid Oost Azie

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NOS PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS

Rue Coenraets, 68 1060 Bruxelles, Belgique Tél. +32 2 505 40 74 - Fax. +32 2 512 88 16 www.solsoc.be

3, rue de Varembé, 1211 Genève 20 CH, Suisse Tél : 022.734.17.16 - Fax : 022.734.17.16 www.ired.org

165 Huidevettersstraat 1000 Brussels Belgium Tel : 00 32 2 502 57 00 - Fax : 00 32 2 502 81 01 www.broederlijkdelen.be

Oxfam Novib Mauritskade 9, Boîte Postale 30919 2500 GX La Haye, Les Pays-Bas T + 31 (0)70 3421 922 - F + 31 (0)70 3614 461 www.oxfamnovib.nl

21, Rue Brederolle 1000 Bruxelles Belgique Tél : 00 32 2 511 18 40 - Fax 00 32 2 511 52 21 www.kbs-frb.be

1425 boul. René Lévesque Ouest, 3ème étage Montréal (Québec) H3G 1T7 Canada Tel: 514 257-8710 # 359 - www.devp.org

Rue du Fort 48, 7800 Ath Tel 00 32 068 84 84 84 - Fax 0032 068 84 88 48 www.solidaris.be

Chaussée de Haecht 579 1031 BRUXELLES Tél : 02 246 38 81 - Fax : 02 246 38 85 www.solmond.be

Fonds International de Garantie c/o Fondation RAFAD P.O. Box 117 Rue de Varembé 1 1211 Genève 20 Suisse Tél : +41 22 733 50 73 - Fax: +41 22 734 70 83

Am Köllnischen Park 1 10179 Berlin Telefon: +49 - 30 - 45 30 69 - 0 Telefax: +49 - 30 - 45 30 69 - 401 E-Mail: [email protected]

AVEC LES APPUIS FINANCIERS DE :

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