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Flammarion Dominique Loreau 99 OBJ ET S NECESSAIRES ET SUFFISANTS

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Après l'art de la simplicité, retrouvez l'art de vivre japonais de Dominique Loreau

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FlammarionFlammarion

Dominique Loreau

99 objetsnecessaires et suffisants

Désencombrer son quotidien pour l’enrichir. Faire le vide autour de soi.

Dominique Loreau nous propose de trier nos biens pour ne conserver que les 99 objets nécessaires. Assaillis par les modes éphémères, nous avons besoin de repères. Entourons-nous donc uniquement de beaux objets sélectionnés avec goût et rigueur pour leur utilité et leur longévité.

Et si simplifier son quotidien nous faisait retrouver les véritables richesses de la vie ?

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Dominique Loreau vit depuis de nombreuses années au Japon où elle a adopté le mode de vie de ce pays.

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Du même auteur aux éditions Flammarion L’Art de l’essentiel, jeter l’inutile et le superflu pour faire de l’espace en soi

Mon Kakebo, agenda de comptes pour tenir son budget sereinement

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Prix France : 15 ISBN : 978-2-0812-5567-8

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Introduction

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De quoi avons-nous besoin pour vivre ?

« Sobriété joyeuse, non-abstinence, retour à un savoir juste et équilibré… Refusons ces bibeloteries qui envahissent nos vies actives, encombrent la pensée et enlaidissent l’espace. Bon, beau, vrai… tels sont les principes de la vertu qui devient une esthétique. »Sylvain Tesson, La Vertu du Vert

Vivre, c’est d’abord survivre. Mais nos vies sont telles, désormais, que nous vivons sans limites. Cette liberté d’acquérir et de consommer ce que bon nous semble est devenue un fléau nous enchaînant et nous faisant perdre tout repère et bon sens : nous ne savons plus distinguer nos besoins de nos plaisirs. Nos plaisirs sont devenus des besoins et ils ne sont donc plus de vrais plaisirs. Vivre dans de faux décors de stars, boire et manger plus que de raison, posséder des placards remplis de vaisselle et de vêtements est le lot des malheu-reuses victimes d’un marketing aux techniques peu scrupuleuses. Le lavage de cerveau qu’elles subissent quotidiennement les entraîne à consommer sans réfléchir et les aveugle. Alors elles continuent, encore et toujours, à consommer et à acheter ce qu’elles croient pouvoir les rendre heureuses. Mais il est possible de trouver la perfection dans la mesure, la retenue et la modération. Vous allez voir comment…

Comment distinguer l’indispensable du superflu ?

« La vraie liberté consiste dans la faculté de choisir ses propres contraintes. »Reine Malouin, Où chante la vie

Un tableau ou un aquarium ne sont pas indispensables. Un vernis à ongles ou une machine à faire le café non plus. Ce sont des objets de plaisir, des « envies ». Un bon fauteuil, un radiateur électrique, eux, ne sont pas superflus. Ce sont des exigences de confort : d’eux dépend, selon des degrés plus ou moins variables, notre santé (si l’on veut éviter, avec l’âge, hernies discales, rhumatismes et autres calamités). Avoir un chez soi, même minuscule, quelques vêtements, de quoi cuisiner constituent de vrais besoins, des conditions essen-

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tielles pour se protéger de l’extérieur, dormir en sécurité (au calme si possible) et mener une vie autonome.En y réfléchissant bien, nous nous rendons compte que très peu de biens matériels sont fondamentalement nécessaires. Ce que nous avons en excès par rapport à ces exigences provient bien souvent d’envies, de plaisirs en compensation à des frustrations, de récom-penses à nos efforts, de narcissisme, de laisser-aller ou d’un mode de vie qui se veut comme celui de « monsieur Tout-le-Monde ». Mais prendre concrètement conscience de ses véritables nécessités matérielles apporte un réconfort inestimable. Nous découvrons alors une forme de richesse dans le dépouillement : moins les be-soins de plaisirs sont nombreux et plus nous sommes heureux. Finis les dilemmes (quelles possessions sont indispensables ? Lesquelles sont superflues ?) et les tentations de toutes sortes. En connaissant exactement nos limites et en sachant nous y tenir, nous en contenter et surtout nous en réjouir, nous perfectionnons la maîtrise de soi et nous devenons indépendants d’une société « aux ongles de plus en plus longs », comme dit un proverbe japonais.

Et les plaisirs ?

« Ce n’est pas inutile, puisque c’est beau. »Saint-Exupéry, Le Petit Prince

Les plaisirs ne sont pas, bien évidemment, superflus. Certains sont même indispensables. Sans l’amour – sous toutes ses formes –, sans la beauté, sans les arts, sans les joies de la nature, à quoi bon vivre ? Mais ces plaisirs sont secondaires.Le but de cette liste n’est ni de rejeter ni de dénigrer les plaisirs. Mais le fait de limiter ses possessions matérielles aux limites du besoin et non du plaisir peut mener à un mode de vie à la fois extrê-mement confortable et esthétique. De plus, savoir que l’on peut se satisfaire d’un strict minimum devient en soi un plaisir encore bien plus intense que de désirer… pour le plaisir ! Viendront probable-ment se greffer à cette liste, pour la plupart d’entre nous, quelques bons livres, une œuvre d’art ou une voiture, mais l’idéal serait de veiller, pour vivre plus heureux, à ne pas (ou presque pas) dépasser les limites que nous nous sommes fixées et, par conséquent, à ne pas

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dépasser la somme des 99. Si nous le faisons, que ce soit en toute connaissance de cause et avec la plus grande lucidité.En vous exerçant à forger votre propre liste à l’aide de celle-ci, vous serez surpris de constater combien grandes sont nos vraies ri-chesses. Des richesses tellement évidentes que nous les oublions, des richesses que nous considérons comme un dû (la santé, la liberté, l’envie de vivre, la disponibilité, le temps…), jusqu’au jour où elles nous font défaut.Enfin, en parcourant cette liste, amusez-vous à compter le nombre de fois où vous vous direz : « Mais moi, j’ai besoin de… » Puis réflé-chissez. S’agit-il d’un besoin ? D’un plaisir ? D’une envie ?

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Une écharpe en pashmina

« Il n’y a pas de train que je n’aimerais prendre, quelle que soit sa destination. »Edna St. Vincent Millay

Une fois de plus c’est grâce à mes amies auxquelles je demandais des conseils pour ce livre que j’ai retrouvé l’importance d’un grand, beau et moelleux pan de tissu en cachemire. L’hiver, il apporte un peu de plus de chaleur sur un pull, l’été il protège de la climatisation ; lors d’une soirée il est très élégant sur un haut sans manches et un pantalon fluide. Il est donc utile tout au long de l’année et tient très peu de place dans une armoire ou un sac.

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Un parapluie

« Un parapluie - un seulEst de passageCe soir de neige »Yaha, haïku

Un parapluie… Imaginez un pays sans pluie. Quelle tristesse ce serait ! Pour bien profiter de la pluie, un parapluie s’impose. Un bon grand parapluie. Seulement voilà, un grand parapluie est très encombrant. Il faut le garder à la main et il arrive souvent qu’on l’oublie quelque part. On lui préfère alors un parapluie pliant qui tient dans le sac lorsqu’il ne pleut pas. Mais ce dernier ne protège que le haut du corps.Ce n’est que récemment que je viens de réaliser qu’en matière de parapluies, nous sommes victimes de l’idée qu’il devrait y avoir des parapluies pour hommes et d’autres pour femmes. Quelle ne fut pas ma joie lorsque j’eus l’idée de me procurer un grand parapluie pour homme aux baleines mesurant 60 cm (les miennes en faisaient 48) qui est à peine plus volumineux et lourd, une fois plié, que le modèle féminin que j’avais avant ! J’éprouve encore plus de plaisir lorsqu’il pleut maintenant. Je me sens protégée sous ce grand parapluie ; mes pantalons et sacs ne sont plus trempés.

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Une trousse à pharmacie

« C’est décidéJe vais de ce pas m’enrhumerPour voir la neige »Sugiyama Sampû, haïku

Les entreprises japonaises profitent d’un service très pratique : la location, à l’année, à une société pharmaceutique, d’une boîte des médicaments de base qu’utiliseront les employés lorsqu’ils souffrent d’une migraine, d’un dérangement intestinal, d’un rhume ainsi que quelques produits désinfectants, du coton et des rubans adhésifs en cas de petites coupures.Ce sont à peu près ces mêmes médicaments de base que nous devrions avoir chez nous dans une petite trousse ou une boîte (on peut y ajouter un ou deux de ces médicaments qui soignent tout, comme le baume tigre ou les huiles essentielles). Le plus important est de pouvoir à tout instant être capable de mettre la main sur cette boîte. Pour cela, deux impératifs : la ranger toujours au même endroit et la marquer du signe distinctif et universel qui la caractérise, une croix rouge.

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Une poêle

« Les casseroles et les poêles de cette maisonQuel plaisir de les voirCe matin de rosée »Yosa Buson, haïku

Les Chinois ont inventé pour tous leurs types de préparations un seul et même ustensile : le wok. Mais que fait-il de plus qu’une poêle, sinon cuisiner en plus grandes quantités ? Nous nous compliquons trop la vie en possédant mille et une sortes d’ustensiles pour obtenir le même résultat.Je suis de celles qui font pratiquement tout avec leur poêle : griller, frire, mijoter, bouillir, cuire à la vapeur (en papillotes ou dans de petits ramequins posés sur une assiette avec un peu d’eau dans la poêle couverte)… J’ai appris qu’on peut même y faire de la brioche ou des biscuits.Lorsque je prépare des spaghettis, je commence par faire bouillir les pâtes, puis, pendant qu’elles s’égouttent, je prépare dans la poêle que j’ai essuyée, une sauce avec des champignons, des épinards aux lardons etc. puis je remets les pâtes dans la poêle pour mélanger le tout.Pour mes o bento, excepté le riz qui a été cuit la veille au soir, le matin, je sors ma poêle et commence par préparer un ou deux légumes : après les avoir lavés et coupés (carottes en rondelles, poivrons, brocolis, épinards, potimarrons…), je les mets dans la poêle avec deux cuillerées d’eau et une d’huile d’olive, une pincée de sel puis je couvre. C’est alors seulement que j’allume le gaz. Je laisse cuire trois minutes à feu assez vif. Les légumes sont parfaitement cuits et leur goût est rehaussé grâce à cette technique de cuisson très particulière. Je mets les légumes de côté, essuie la poêle et fais cuire un peu de viande, du tofu et des champignons ou une petite omelette aux crevettes que j’assaisonne selon mes envies du jour (curry, sésame, purée de daïkon crus à la sauce d’huître…). L’opération complète ne m’a pas pris plus de 10 minutes. Il ne me reste qu’à remplir ma boîte pour avoir un o bento « sur mesure » que je pourrai savourer à l’heure et à l’endroit qui me conviennent.

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Un ordinateur portable

« Un endroit où s’asseoir et penser, une surface sur laquelle prendre des notes, consigner des chiffres, tenir un agenda : voila tous les outils dont j’ai besoin pour mon travail. Du papier, du tabac, à manger et un peu de whisky. »William Faulkner

Si Faulkner avait vécu à notre époque il aurait probablement inclus son ordinateur dans cette liste. Comment vivre et travailler de nos jours sans cet outil qui a transformé le monde ? Depuis la réces-sion, les Américains vont jusqu’à le citer dans la liste de leurs dix premières nécessités. Même si certains sont acculés à se défaire de tout, y compris de leur piano ou de leurs livres préférés, qu’ils ont à se loger dans un vieux mobil-home sans nourriture cuisinée ou de douches régulières, ils expliquent que l’ordinateur est la seule chose dont ils ne peuvent se passer pour chercher du travail, donner des nouvelles à leurs proches ou se faire des amis. Une jeune femme de 23 ans, Brianna Karp, a décidé de publier l’histoire de sa vie sans domicile fixe, avec, pour seule possession, un ordinateur. Grâce à ses droits d’auteur, elle lorgne maintenant la maison de ses rêves : un vieil appartement victorien. Elle explique qu’en mode de survie, on se coupe de tout sauf d’une communauté d’amis sur le web. Elle ajoute enfin que ce sont eux qui l’accompagneront dans sa vie.

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Désencombrer son quotidien pour l’enrichir. Faire le vide autour de soi.

Dominique Loreau nous propose de trier nos biens pour ne conserver que les 99 objets nécessaires. Assaillis par les modes éphémères, nous avons besoin de repères. Entourons-nous donc uniquement de beaux objets sélectionnés avec goût et rigueur pour leur utilité et leur longévité.

Et si simplifier son quotidien nous faisait retrouver les véritables richesses de la vie ?

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Dominique Loreau vit depuis de nombreuses années au Japon où elle a adopté le mode de vie de ce pays.

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Du même auteur aux éditions Flammarion L’Art de l’essentiel, jeter l’inutile et le superflu pour faire de l’espace en soi

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